• Maternophobie
    https://www.youtube.com/watch?v=SbvdX5OGuzQ

    Ce programme vidéo expose le mécanisme des placements abusifs d’enfants autistes et le désenfantement des mères qui cherchent à protéger leur enfant victime d’abus sexuels, sur la foi d’expertises psychanalytiques obscurantistes, en contradiction radicale avec les données acquises de la science et les recommandations de la HAS.

    Réalisé et produit par Sophie Robert pour Ninsun Project et Océan Invisible Productions.

    INVITES

    Me Sophie Janois, avocate spécialisée en droit de la santé
    Pr Christophe Lançon, professeur de psychiatrie, hôpital de la Conception à Marseille
    Illel Kieser, psychologue spécialisé dans la protection des enfants victimes de violences sexuelles
    Caroline Colombel, mère divorcée
    Véronique Gropl, mère d’un adolescent autiste
    Maud Lacroix, mère d’un enfant autiste, présidente de l’association Petits Bonheurs

    #femmes #maternophobie #autisme #violences_sexuelles #handicap #france_2023 #syndrome_munchausen #syndrome_alienation_parental #psychanalyse #gardiens_de_la_morale #mères #mere_autonome

    merci à @jacotte

  • Des classes dépossédées
    https://laviedesidees.fr/Des-classes-depossedees.html

    Face à l’inflation qui grève les budgets des ménages, les réserves patrimoniales feront toute la différence. Que deviendront ceux qui en sont dépourvus ? Il est urgent de prendre la mesure de cette inégalité structurelle entre les classes sociales et les groupes d’âge.

    #Société #pauvreté #crise #patrimoine
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220913_duvoux_yang-3.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220913_duvoux_yang-4.docx

  • « Avec Marine Le Pen, des millions de personnes basculeraient dans la pauvreté » Nicolas Duvoux
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/nicolas-duvoux-avec-marine-le-pen-des-millions-de-personnes-basculeraient

    Le programme de la candidate d’extrême droite saboterait le principe même de protection sociale et de solidarité. Sa mise en application créerait davantage de misère, analyse le sociologue.

    Marine Le Pen, candidate du « social » ? Pas pour un sou, selon Nicolas Duvoux, professeur de sociologie à l’université Paris-VIII Vincennes Saint-Denis et spécialiste des questions de #pauvreté. Non seulement, les mesures sociales prônées par la leader d’extrême droite n’opèrent pas de changement radical avec les réformes libérales entreprises par Emmanuel Macron et ses prédécesseurs, mais elles y ajoutent, en plus, un principe de #discrimination contraire à l’idée même de #solidarité.

    Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen joue à plein la carte du social. Qu’en est-il réellement ?

    On entend effectivement cette musique dans le programme de Marine Le Pen et sur laquelle elle n’hésite pas à s’appuyer. Lors de son discours le soir du premier tour, elle a ainsi mobilisé les termes de « fracture sociale », de « solidarité » et de « fraternité ». Néanmoins, son programme vise à construire et à financer une solidarité par l’exclusion d’une partie de la population. Elle propose de réserver les aides sociales aux seuls Français et de conditionner à cinq années de travail l’accès aux prestations de solidarité. Pour augmenter le pouvoir d’achat des Français, elle entend leur « rendre de l’argent », tout en faisant des économies en « réservant les allocations familiales exclusivement aux Français ». On a là une rupture radicale avec le contrat social tel qu’on le connaît aujourd’hui.

    C’est ce qu’elle appelle la « préférence nationale ».

    Cette priorité nationale se décline aussi dans les conditions d’accès au logement social et à l’emploi. Il ne faut jamais perdre de vue que derrière le discours de Marine Le Pen qui prend en compte la dureté de la vie économique et sociale, il y a un programme politique qui opère un traitement différentiel des citoyens et instaure, de fait, une forme assumée de discrimination, contraire à la Constitution. C’est une solidarité dont le fonctionnement et le financement reposent sur l’exclusion de millions de personnes. Or sans cette solidarité, ces dernières basculeraient mécaniquement dans la pauvreté. Paradoxalement, le programme social du RN aurait pour effet de créer davantage de misère sociale. Il faut préciser que ce traitement inégalitaire entre les citoyens n’est en rien comparable à certaines propositions du programme d’Emmanuel Macron qui peuvent paraître elles aussi « antisociales » au point de braquer une partie de l’électorat de gauche, en particulier sur sa volonté de conditionner le versement du RSA à une activité.

    Pour augmenter les salaires, elle partage la même méthode qu’Emmanuel Macron : l’exonération fiscale pour les entreprises.

    Pour inciter les employeurs à augmenter la rémunération de leurs salariés, elle propose en effet d’exonérer de cotisations patronales les entreprises qui revalorisent de 10 % le salaire des travailleurs gagnant jusqu’à trois Smic. Cela reviendrait en réalité à assécher les ressources de financement de la protection sociale. De même pour sa proposition d’exonération d’impôt sur le revenu des jeunes de moins de 30 ans ou de baisse de la TVA, qui consisteraient à supprimer des prélèvements obligatoires et donc à saper encore un peu plus les moyens attribués à la protection sociale. De telles mesures conduisent non seulement à un appauvrissement des sources de financement de la solidarité mais aussi à une restriction de la population éligible aux mécanismes de protection. C’est un programme à front renversé de l’idée même de solidarité.

    Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête chez les 25-49 ans. Comment l’expliquez-vous ?

    Sa candidature a trouvé un fort écho chez les personnes d’âge intermédiaire comme chez les employés et les ouvriers. On peut interpréter ce solide ancrage électoral à la fois dans ces deux catégories socioprofessionnelles et dans cette tranche d’âge comme l’expression d’un sentiment de mépris et d’une revendication de dignité bafouée. Ce vote reflète une posture défensive face aux contraintes liées au pouvoir d’achat et que des mesures de très court terme comme la baisse de la TVA peut séduire. A contrario, le vote des plus 60 ans, largement dominé par Emmanuel Macron, incarne une frange de l’électorat qui a déjà pu acquérir une forme de sécurité économique et sociale après sa vie active. Tandis que Jean-Luc Mélenchon s’est emparé du vote de 18-24 ans qui représente une partie de la population encore en âge de nourrir des espoirs de changement.

    Le principal atout de Marine Le Pen reste donc le départ progressif à la retraite face au projet impopulaire de retraite à 65 ans défendu par Macron ?

    Oui car mis à part quelques coups de pouces envers des catégories de population spécifiques, comme le doublement de l’allocation accordée aux mères isolées ou la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapée, il n’y a pas de réelles mesures sociales dans le programme du RN. Concernant l’imposition des foyers les plus fortunés, le RN propose de remplacer l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) par un impôt sur la fortune financière (IFF), dont seraient exonérés la résidence principale et les actifs professionnels. Elle revendique ainsi un choix inverse de celui fait par Macron afin de favoriser « l’enracinement », dit-elle. Cela conduit à une négation du rôle du logement dans les inégalités et leur reproduction. Enfin, elle veut créer un ministère de la lutte contre les fraudes dont on comprend aisément qu’il s’agit avant tout de contrôler les familles qui bénéficient des prestations sociales.

    Comment qualifier idéologiquement le volet social du RN ?

    Son programme ne remet pas en cause les réformes libérales adoptées par Macron et ses prédécesseurs. Elle ne souhaite plus supprimer la loi Travail qui a assoupli le code du travail, ni abroger les ordonnances travail qui ont plafonné le montant des indemnisations en cas de licenciement. Son volet social s’accommode de ce qui a été fait précédemment tout en se contentant de cibler de sous-catégories de populations, comme on l’a vu avec les mères isolées ou les personnes en situation de handicap, et en y ajoutant une composante d’exclusion sur le critère national. C’est une conception dévoyée et excluante de la solidarité, profondément dangereuse. Certains politistes parlent d’ailleurs de « welfare chauvinism » pour conceptualiser une politique de limitation d’accès à des droits sociaux aux « natifs » d’un pays par opposition aux « étrangers ». Cela correspond bien à son projet et à la conversion que Marine Le Pen a fait adopter à son parti.

    #RN #présidentielle #étrangers #préférence_nationale #travail #droits_sociaux #contrôle_des_pauvres #impôt #salaire #AAH #mères_isolées (deux mesures spécial drague des GJ)

    • Ce qui est sans doute le plus effrayant, c’est le fait que cet argument est peut-être bien « contre-productif », c’est-à-dire justement séduisant pour une bonne partie de la population :

      financer une solidarité par l’exclusion d’une partie de la population

      Exclure « les arabes et les noirs » des prestations, des soins, etc., et leur envoyer la bac dès qu’ils mouftent, et ainsi espérer avoir un système « qui fonctionne » pour les souchiens, puisque de toute façon c’est le sous-texte des politiques gouvernementales (pas officiellement fachotes) depuis des décennies, j’ai bien peur que ça ne soit plus un repoussoir. Et même : au moins avec les fafs c’est clair.

    • 3,5 millions de personnes risquent de perdre l’emploi qu’elles occupent
      https://www.nouvelobs.com/election-presidentielle-2022/20220415.OBS57184/avec-marine-le-pen-au-pouvoir-des-centaines-de-milliers-d-etrangers-et-de

      la préférence nationale est déjà partout, depuis longtemps. en 1988, parlement et sénat quasi unanimes adoptaient un RMI qui n’aurait été accessible au étrangers qu’après 3 ans de séjour légal si les socialistes n’avaient pas dû composer face à une mobilisation contre le projet de loi (2 ou 3000 personnes à Paris) et réduire cette durée de séjour préalable à un an. depuis, avec le RSA Hirsch Sarkozy 2007, cette durée préalable a été fixée à trois ans.

      chaque marche franchie nous empêche davantage de respirer.

      il y a beaucoup de sans papiers qui mettent 10 ans (ou plus) à être régularisés, et en plus d’avoir bossé comme un âne une partie de sa vie il faut atteindre une durée légale de séjour pour accéder à la solidarité nationale. parait que le travail est devoir qui ouvre des des droits.

      on ne nait pas raciste, on le devient
      priorité nationale, c’est bien trouvé.

      #racisme

    • MLP a abandonné le libéralisme FN pour un programme « social-populiste »

      Le Rassemblement national, historiquement méfiant vis-à-vis d’un Etat supposé faire « plus mal et plus cher que n’importe qui », est devenu le défenseur des services publics et des fonctionnaires, promoteur d’un agenda redistributif, protectionniste et interventionniste, explique le spécialiste de l’extrême droite Gilles Ivaldi, qui parle de « welfarisation ». Le cœur idéologique reposant sur la préférence nationale est intact, mais la priorité est de protéger les Français en leur réservant des aides sociales, en promettant des hausses de salaires et une retraite à 60 ans, et en mettant en place différents types de contrôles aux frontières pour préserver l’emploi et la production nationale.

      Cette évolution d’un ancrage économique libéral vers ce que Gilles Ivaldi a nommé le « social-populisme » a permis au parti d’extrême droite d’accroître fortement sa présence auprès des catégories traditionnellement acquises à la gauche comme les ouvriers, puis, plus récemment auprès des employés, alors que le FN des années 1980 était bien représenté dans des populations plus favorisées comme les industriels, les commerçants, ou les professions libérales.

      https://justpaste.it/5596m

  • Emmanuel Macron contre l’autonomie financière des femmes ? Céline Bessière et Sibylle Gollac, Sociologues

    Permettre aux couples ni mariés ni pascés de déclarer ensemble leurs revenus risque d’être un cadeau fiscal pour les hommes, décryptent les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac.

    Deux mesures du président-candidat passées relativement inaperçues dans cette non-campagne montrent son attachement à une conception passéiste de la famille, contre l’autonomie financière des femmes. L’une est une promesse. S’il est réélu, Emmanuel Macron a annoncé qu’il permettra aux couples non mariés et non pacsés de déclarer leurs impôts sur le revenu ensemble, transformant de fait la définition du foyer fiscal. Cette possibilité serait facultative : uniquement si les couples le souhaitent.

    Cette mesure d’apparence libérale constitue, en réalité, un cadeau fiscal pour les hommes en couple imposables . Pourquoi ? Parce qu’on sait que la déclaration commune est d’autant plus avantageuse que l’écart de revenu est important dans le couple. Et qu’elle bénéficie avant tout au plus riche des deux, qui voit ainsi son taux d’imposition diminuer, et qu’elle est généralement défavorable à l’autre, qui voit son taux d’imposition augmenter. Or les hommes dans les couples hétérosexuels gagnent en moyenne 42% de plus que leur conjointe, selon l’Insee.

    Démarche supplémentaire et pouvoir de négociation

    Prenons un exemple concret : une femme n’était pas imposable alors que son conjoint l’était. En passant à une déclaration commune, elle risque de se retrouver à payer l’impôt conjugal sur le revenu, tandis que la facture fiscale de l’homme sera diminuée. Certes, il existe la possibilité de modifier le taux d’imposition sur le site des impôts, pour passer d’un taux conjugal unique (appelé bizarrement « taux personnalisé »), proposé par défaut en cas de déclaration commune, à un « taux individualisé ». Mais dans les faits, cela suppose une démarche supplémentaire, des calculs, et un pouvoir de négociation de celle qui gagne le moins pour faire accepter à son conjoint le passage au « taux individualisé », qui ne fait pas faire d’économie au couple.

    La proposition de Macron est encore plus inégalitaire si on prend en compte l’effet des demi-parts correspondant aux enfants à charge. En effet, on sait que suite à la séparation d’un couple avec enfants, la garde de ceux-ci revient le plus souvent aux mères, et la demi-part avec. Des hommes qui se remettent en couple avec des femmes avec enfants vont donc pouvoir bénéficier d’une réduction d’impôts liés aux enfants de celle-ci.

    Dans le même temps, une mesure très attendue pour lutter contre les impayés de pension alimentaire est en passe d’être concrétisée au 1er janvier 2023. A partir de cette date, toutes les pensions alimentaires décidées par un acte de justice seront automatiquement « intermédiées » par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Ceci veut dire que c’est la CAF qui prélèvera le montant sur le compte du débiteur (le plus souvent un père) et le versera sur le compte de la créditrice (le plus souvent une mère).

    Contrôler la vie sexuelle des mères séparées

    Ce sera aussi la CAF qui, en cas de non-paiement ou de mal paiement de la pension alimentaire, enclenchera le versement de l’« allocation de soutien familial », qui se substitue aux pensions impayées, et se chargera en principe des poursuites pour recouvrer le montant auprès des pères. Une belle mesure, si elle n’était pas liée à un principe archaïque : l’allocation de soutien familial est réservée aux mères « isolées ». En d’autres termes, dès lors qu’elles se remettent en couple, les mères séparées du père de leurs enfants n’y ont plus droit et l’intermédiation perd de son intérêt.

    Le débat récent sur la « déconjugalisation » de l’allocation adulte handicapé, refusée par le gouvernement, avait déjà bien montré combien les principes de calcul de notre système redistributif s’opposent à l’autonomie financière des individus. Dans ce système, les femmes doivent accepter de dépendre de leur nouveau conjoint pour subvenir aux besoins de leurs enfants. En conditionnant le paiement de l’allocation de soutien familial au célibat, on donne aussi le pouvoir à la CAF de contrôler la vie amoureuse et sexuelle des mères séparées.

    Faisons le lien avec la proposition du candidat Macron : une femme séparée non imposable ayant des enfants à charge qui touche l’allocation de soutien familial et qui se remet en couple avec un homme aux revenus plus confortables, pourra se retrouver à payer un impôt sur le revenu et, en même temps, perdre le bénéfice de l’allocation de soutien familial. En se mettant en couple, elle diminue ses revenus propres en même temps que les impôts de son nouveau conjoint. Pour améliorer la situation économique des femmes, il faudrait plutôt individualiser l’impôt sur le revenu et supprimer la condition de l’isolement pour le versement de l’allocation de soutien familial (mais aussi des autres allocations : AAH, RSA…). Au contraire, Emmanuel Macron choisit de légitimer le foyer hétéro-conjugal comme unité de base de la société en fermant les yeux sur les inégalités économiques qui existent en son sein entre les femmes et les hommes.

    Céline Bessière et Sibylle Gollac sont autrices du livre le Genre du capital. Comment la famille reproduit les inégalités, La Découverte, 2020.

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/emmanuel-macron-contre-lautonomie-financiere-des-femmes-20220403_PKW6MKJQ

    #femmes #famille #fiscalité #impôt_sur_le_revenu #contrôle_du_corps_des_femmes #mères_séparées #déconjugalisation #CAF #pensions_alimentaires #allocation_de_soutien_familial #revenu #minima_sociaux

  • Appel à témoignages CAF – Changer de cap
    https://changerdecap.net/2022/02/05/appel-a-temoignages-caf

    Appel à témoignages sur l’évolution des pratiques des CAF

    Le Collectif Changer de Cap est alerté par certains de ses membres sur l’utilisation des algorithmes utilisés par les services publics pour le contrôle de nos concitoyens et en particulier des plus précaires. Notre attention se porte sur les contrôles automatisés des CAF (Caisses d’allocations familiales) et le recueil des données des allocataires :

    Pas moins de 1000 données seraient consignées par allocataire, pour 13 millions de foyers représentant 30 millions de personnes (cf. Télérama du 13 octobre 2021).

    Ce fichier est nourri par l’interconnexion à notre insu des fichiers administratifs, bancaires, URSSAF, électricité, etc. auxquels les CAF ont maintenant accès.
    Les données sont manipulées pour établir un « profil » des familles et établir un « scoring de risque ».
    La CNAF elle-même annonce plus de 32 millions de contrôles automatisés en 2020 (voir p. 8 https://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/210617%20DP_résultats%202020%20de%20la%20politique%20de%20prévention%20et%20lutt)
    Le scoring enclenche de façon quasi-automatique un surcontrôle des personnes les plus précaires, en particulier les allocataires des minima sociaux, les familles monoparentales, ou les personnes à faible revenubénéficiant d’allocations sous conditions de ressources (prime d’activité, allocations logement…).

    En parallèle, une numérisation forcée des procédures et de la vie quotidienne impose à tous des démarches par Internet alors que l’on compte 17 % d’exclus numériques dans la population.

    Les premiers témoignages recueillis sont parfois accablants. Il semble que le déclenchement d’un contrôle puisse se traduire par la suspension des versements (allocations familiales, APL, allocation adulte handicapé, etc.). La plupart des décisions ne sont pas motivées, et il est quasiment impossible de trouver un interlocuteur pour rectifier une erreur, car les relations sont assurées par des machines et de nombreux emplois ont été supprimés. Ainsi, la CAF créée à l’origine pour assurer une sécurité aux familles tend à instaurer une insécurité croissante pour les plus modestes d’entre nous et à les enfermer dans la précarité., elle contribue aujourd’hui à l’émergence d’une société inhumaine.

    Notre collectif ne peut pas rester insensible à ce gigantesque espionnage de nos vies et à ce harcèlement des plus précaires. Les associations membres du collectif nous indiquent que certaines populations sont soumises à un véritable harcèlement et souhaitent une action commune.

    C’est pourquoi nous lançons un appel à témoignages afin de recueillir des exemples d’atteintes aux droits, d’absence de dialogue ou de discriminations, montrer en quoi ils sont systématiques et contraires à la loi, aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes.

    [...]

    #toctoc #CAF #contrôle #data #précaires #contrôles_automatisés #recueil_de_données #allocataires #droits_sociaux #non_recours #témoignages #arbitraire #minima_sociaux #mères #prime_d’activité #APL #AAH #précarité #dématérialisation #numérisation #droits_fondamentaux

  • Prison N°5

    À travers le récit de son #emprisonnement en #Turquie, #Zehra_Dogan, journaliste et artiste, parle de l’histoire et de l’oppression du peuple kurde, mais aussi de solidarité et de résistance de toutes ces femmes enfermées.
    Ce livre est le fruit d’une détermination, transformant un emprisonnement en une résistance. Zehra Dogan, artiste kurde condamnée pour un dessin et une information qu’elle a relayés, fut jetée dans la prison n°5 de Diyarbakir, en Turquie. Elle nous immerge dans son quotidien carcéral. Découvrir le passé de ce haut lieu de persécutions et de résistances, c’est connaître la lutte du peuple kurde.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-prison-n-5/album-prison-n-5
    #BD #bande_dessinée #livre

    #Kurdes #résistance #auto-gestion #syndrome_de_Nusaybin #Kurdistan_turc #guerre #violence #armée_turque #couvre-feu #destruction #Sur #massacres #Cizre #Silopi #villes #PKK #Öcalan #révolte_de_Dersim #révolte_de_Kocgiri #révolte_de_Koçgiri #Cheikh_Saïd #torture #terrorisme #Kenan_Evren #Esat_Oktay_Yildray #assimilation #quartier_35 #Osman_Aydin #résistance #uniforme #tenue_unique #Sakine_Causiz #impunité #discriminations #exil_forcé #IDPs #déplacées_internes #identité #langue #exploitation #enlèvements #enlèvements #Hasan_Ocak #Mères_du_Samedi #montagne #guérilla #Kurdistan #Mères_de_la_paix #paix #violences_policières #ring_bleu #prison_de_Tarse #enfants #femmes

    (BD très très dure, mais un document historique incroyable)

  • Le marché de la #GPA en #Ukraine

    Cela fait une décennie qu’en Ukraine des femmes se font payer pour mettre au monde des bébés. Pour un certain nombre de couples sans enfant d’Europe, ces mères porteuses représentent l’ultime espoir. Quelles sont les règles de ce nouveau business ? En quête de réponses, nous partons en Ukraine visiter un centre de fertilité et rencontrer des mères porteuses, qui racontent avec lucidité pourquoi elles louent leur corps. Le reportage suit par ailleurs un couple allemand qui se rend en Ukraine pour récupérer son enfant, et donne la parole à des opposants à la GPA.

    https://www.youtube.com/watch?v=ufe_6v7ihb8


    #film #film_documentaire #documentaire
    #mères_porteuses #procréation_médicalement_assistée #parentalité #gestation_pour_autrui #Biotexcom #médecine_reproductive #trafic_d'êtres_humains #femmes #maternité_de_substitution

    • « C’est la joie ! »

      Rachel Kéké et Sylvie Kimissa, femmes de chambre de l’Hôtel Ibis Batignolles : « Je vais reprendre le travail la tête haute, j’ai eu mes droits »

      Après vingt-deux longs mois de mobilisation, elles ont obtenu un accord améliorant leurs salaires et leurs conditions de travail.

      Pousser le chariot, enlever le linge sale, changer les poubelles, laver la salle de bains, les toilettes, faire la poussière, refaire le lit entièrement, passer l’aspirateur, la serpillière… « On devait faire ça en dix-sept minutes, trente fois de suite ! », explique Rachel Kéké.
      « Y a pas de mots pour décrire la souffrance qu’on endurait, l’interrompt Sylvie Kimissa. Et c’était impossible de refuser quoi que ce soit parce qu’on avait peur d’être licenciée. » « Dur dur ménage » , chantait à l’automne 2020 dans un clip en forme d’hommage le mari de Rachel Kéké, l’artiste ivoirien Bobbyodet.

      Arrive ce jour où, pour la première fois, elles entendent parler de syndicalisme dans la bouche d’un délégué CFDT. « Tout de suite, ça m’a intéressée » , raconte Rachel Kéké. Mais ce sera d’abord beaucoup de désillusions. « On a connu des délégués du personnel qui ne faisaient pas grand-chose pour que ça change. » Alors elles commencent à s’impliquer, sans mandat.
      Devenue gouvernante, Rachel peut passer dans les étages pour mobiliser autour d’elle. D’abord pour de petits débrayages. Comme ce jour où elles n’avaient pas été payées double pour leur travail du 1er mai. « On a toutes arrêté de travailler. Le directeur n’en croyait pas ses yeux. Le lendemain, à 7 heures, il nous signait des chèques pour payer ce qu’il devait ! » , se rappelle fièrement Rachel Kéké. Sylvie Kimissa en rit encore, complices. « Rachel, c’est devenu plus qu’une sœur. On s’appelle cinq fois par jour ! »

      Les sous-traitants se succèdent. Le dernier, STN, reprend le contrat en 2016. « Les cadences étaient infernales. Si une copine était arrêtée, ils n’embauchaient pas : je me retrouvais avec quarante chambres à faire en six heures , explique Sylvie Kimissa. C’était impossible, donc on débordait tout le temps, sans être payées plus. » Un jour, elles constatent que des collègues victimes de troubles musculo-squelettiques sont mutées dans des 5-étoiles – où le travail est encore plus difficile. C’est « la goutte d’eau ».

      Estimant que ni la CFDT, ni FO, ni la CGT propreté ne sont à même de les défendre comme elles l’entendent – « sans les infantiliser » –, elles tapent à la porte de Claude Lévy, secrétaire général de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques). « Il nous a dit : “Vous savez que vous devez être payées à l’heure, pas à la chambre ?” Comment est-ce possible qu’aucun syndicat avant lui ne nous ait jamais dévoilé ce secret ?, s’indigne Rachel Kéké. On s’est dit : lui, il va nous aider. Et on s’est syndiquées ! »

      https://justpaste.it/7pqby

      Le clip « Dur dur ménage »https://seenthis.net/messages/885325

      Vidéo sur la lutte, il y a quatre mois https://seenthis.net/messages/899091

      Texte de Tiziri Kandi CGT–HPE (Hôtel de Prestige et Économique) https://seenthis.net/messages/819486

      #travail #Femmes #mères #migrantes #grève #solidarité #hôtellerie #Accor #Ibis #nettoyage #syndicalisme #sous-traitance #cadences #conditions_de_travail #précarité en #CDI #salaire

    • How Not to Solve the Refugee Crisis

      A case of mistaken identity put the wrong man in jail. Now it highlights the failure of prosecutions to tackle a humanitarian disaster.

      On October 3, 2013, a Sicilian prosecutor named Calogero Ferrara was in his office in the Palace of Justice, in Palermo, when he read a disturbing news story. Before dawn, a fishing trawler carrying more than five hundred East African migrants from Libya had stalled a quarter of a mile from Lampedusa, a tiny island halfway to Sicily. The driver had dipped a cloth in leaking fuel and ignited it, hoping to draw help. But the fire quickly spread, and as passengers rushed away the boat capsized, trapping and killing hundreds of people.

      The Central Mediterranean migration crisis was entering a new phase. Each week, smugglers were cramming hundreds of African migrants into small boats and launching them in the direction of Europe, with little regard for the chances of their making it. Mass drownings had become common. Still, the Lampedusa shipwreck was striking for its scale and its proximity: Italians watched from the cliffs as the coast guard spent a week recovering the corpses.

      As news crews descended on the island, the coffins were laid out in an airplane hangar and topped with roses and Teddy bears. “It shocked me, because, maybe for the first time, they decided to show pictures of the coffins,” Ferrara told me. Italy declared a day of national mourning and started carrying out search-and-rescue operations near Libyan waters.

      Shortly afterward, a group of survivors in Lampedusa attacked a man whom they recognized from the boat, claiming that he had been the driver and that he was affiliated with smugglers in Libya. The incident changed the way that Ferrara thought about the migration crisis. “I went to the chief prosecutor and said, ‘Look, we have three hundred and sixty-eight dead people in territory under our jurisdiction,’ ” Ferrara said. “We spend I don’t know how much energy and resources on a single Mafia hit, where one or two people are killed.” If smuggling networks were structured like the Mafia, Ferrara realized, arresting key bosses could lead to fewer boats and fewer deaths at sea. The issue wasn’t only humanitarian. With each disembarkation, public opinion was hardening against migrants, and the political appetite for accountability for their constant arrivals was growing. Ferrara’s office regarded smugglers in Africa and Europe as a transnational criminal network, and every boat they sent across the Mediterranean as a crime against Italy.

      Ferrara is confident and ambitious, a small man in his forties with brown, curly hair, a short-cropped beard, and a deep, gravelly voice. The walls of his office are hung with tributes to his service and his success. When I met with him, in May, he sat with his feet on his desk, wearing teal-rimmed glasses and smoking a Toscano cigar. Shelves bowed under dozens of binders, each containing thousands of pages of documents—transcripts of wiretaps and witness statements for high-profile criminal cases. In the hall, undercover cops with pistols tucked beneath their T-shirts waited to escort prosecutors wherever they went.

      Sicilian prosecutors are granted tremendous powers, which stem from their reputation as the only thing standing between society and the Cosa Nostra. Beginning in the late nineteen-seventies, the Sicilian Mafia waged a vicious war against the Italian state. Its adherents assassinated journalists, prosecutors, judges, police officers, and politicians, and terrorized their colleagues into submission. As Alexander Stille writes in “Excellent Cadavers,” from 1995, the only way to prove that you weren’t colluding with the Mafia was to be killed by it.

      In 1980, after it was leaked that Gaetano Costa, the chief prosecutor of Palermo, had signed fifty-five arrest warrants, he was gunned down in the street by the Cosa Nostra. Three years later, his colleague Rocco Chinnici was killed by a car bomb. In response, a small group of magistrates formed an anti-Mafia pool; each member agreed to put his name on every prosecutorial order, so that none could be singled out for assassination. By 1986, the anti-Mafia team was ready to bring charges against four hundred and seventy-five mobsters, in what became known as the “maxi-trial,” the world’s largest Mafia proceeding.

      The trial was held inside a massive bunker in Palermo, constructed for the occasion, whose walls could withstand an attack by rocket-propelled grenades. Led by Giovanni Falcone, the prosecutors secured three hundred and forty-four convictions. A few years after the trial, Falcone took a job in Rome. But on May 23, 1992, as he was returning home to Palermo, the Cosa Nostra detonated half a ton of explosives under the highway near the airport, killing Falcone, his wife, and his police escorts. The explosives, left over from ordnance that was dropped during the Second World War, had been collected by divers from the bottom of the Mediterranean; the blast was so large that it registered on earthquake monitors. Fifty-seven days later, mobsters killed one of the remaining members of the anti-Mafia pool, Falcone’s friend and investigative partner Paolo Borsellino.

      Following these murders, the Italian military dispatched seven thousand troops to Sicily. Prosecutors were now allowed to wiretap anyone suspected of having connections to organized crime. They also had the authority to lead investigations, rather than merely argue the findings in court, and to give Mafia witnesses incentives for coöperation. That year, magistrates in Milan discovered a nationwide corruption system; its exposure led to the dissolution of local councils, the destruction of Italy’s major political parties, and the suicides of a number of businessmen and politicians who had been named for taking bribes. More than half the members of the Italian parliament came under investigation. “The people looked to the prosecutors as the only hope for the country,” a Sicilian journalist told me.

      Shortly after the Lampedusa tragedy, Ferrara, with assistance from the Ministry of Interior, helped organize a team of élite prosecutors and investigators. When investigating organized crime, “for which we are famous in Palermo,” Ferrara said, “you can request wiretappings or interception of live communications with a threshold of evidence that is much lower than for common crimes.” In practice, “it means that when you request of the investigative judge an interception for organized crime, ninety-nine per cent of the time you get it.” Because rescue boats routinely deposit migrants at Sicilian ports, most weeks were marked by the arrivals of more than a thousand potential witnesses. Ferrara’s team started collecting information at disembarkations and migrant-reception centers, and before long they had the phone numbers of drivers, hosts, forgers, and money agents.

      The investigation was named Operation Glauco, for Glaucus, a Greek deity with prophetic powers who came to the rescue of sailors in peril. According to Ferrara, Sicily’s proximity to North Africa enabled his investigators to pick up calls in which both speakers were in Africa. Italian telecommunications companies often serve as a data hub for Internet traffic and calls. “We have conversations in Khartoum passing through Palermo,” he said. By monitoring phone calls, investigators gradually reconstructed an Eritrean network that had smuggled tens of thousands of East Africans to Europe on boats that left from Libya.

      By 2015, the Glauco investigations had resulted in dozens of arrests in Italy, Germany, Sweden, and the United Kingdom. Most of the suspects were low-level figures who may not have been aware that they were committing a crime by, for example, taking money to drive migrants from a migrant camp in Sicily to a connection house—a temporary shelter, run by smugglers—in Milan.

      But the bosses in Africa seemed untouchable. “In Libya, we know who they are and where they are,” Ferrara said. “But the problem is that you can’t get any kind of coöperation” from local forces. The dragnet indicated that an Eritrean, based in Tripoli, was at the center of the network. He was born in 1981, and his name was Medhanie Yehdego Mered.

      On May 23, 2014, Ferrara’s investigative team started wiretapping Mered’s Libyan number. Mered’s network in Tripoli was linked to recruiters and logisticians in virtually every major population center in East Africa. With each boat’s departure, he earned tens of thousands of dollars. In July, Mered told an associate, in a wiretapped call, that he had smuggled between seven and eight thousand people to Europe. In October, he moved to Khartoum, the capital of Sudan, for two months. The Italians found his Facebook page and submitted into evidence a photograph of a dour man wearing a blue shirt and a silver chain with a large crucifix. “This is Medhanie,” a migrant who had briefly worked for him told prosecutors in Rome. “He is a king in Libya. He’s very respected. He’s one of the few—perhaps the only one—who can go out with a cross around his neck.”

      In 2015, a hundred and fifty thousand refugees and migrants crossed from Libya to Europe, and almost three thousand drowned. Each Thursday afternoon, Eritreans tune in to Radio Erena, a Tigrinya-language station, for a show hosted by the Swedish-Eritrean journalist and activist Meron Estefanos. Broadcasting from her kitchen, in Stockholm, she is in touch with hundreds of migrants, activists, and smugglers. Often, when Estefanos criticizes a smuggler, he will call in to her program to complain.

      In February, 2015, Estefanos reported that men who worked for Mered were raping female migrants. Mered called in to deny the rape allegations, but he admitted other bad practices and attempted to justify them. “I asked, ‘Why do you send people without life jackets?’ ” Estefanos said. “And he said, ‘I can’t buy life jackets, because if I buy five hundred life jackets I will be suspected of being a smuggler.’ ” He told Estefanos it was true that people went hungry in his connection house, but that it wasn’t his fault. “My people in Sudan—I tell them to send me five hundred refugees, and they send me two thousand,” he said. “I got groceries for five hundred people, and now I have to make it work!”

      Mered was becoming wealthy, but he wasn’t the kingpin that some considered him to be. In the spring of 2013, after arriving in Libya as a refugee, he negotiated passage to Tripoli by helping smugglers with menial tasks. Then, in June, he began working with a Libyan man named Ali, whose family owned an empty building near the sea, which could be used as a connection house. According to Mered’s clients, he instructed associates in other parts of East Africa to tell migrants that they worked for Abdulrazzak, known among Eritreans as one of the most powerful smugglers. Those who were duped into paying Mered’s team were furious when they reached the connection house and learned that Mered and Ali were not connected to Abdulrazzak, and that they had failed to strike a deal with the men who launched the boats. When the pair eventually arranged their first departure, all three vessels were intercepted before they could leave Libyan waters, and the passengers were jailed.

      By the end of the summer, more than three hundred and fifty migrants were languishing in the connection house. Finally, in September, a fleet of taxis shuttled them to the beach in small groups to board boats. Five days later, the Italian coast guard rescued Mered’s passengers and, therefore, his reputation as a smuggler as well.

      In December, Mered brought hundreds of migrants to the beach, including an Eritrean I’ll call Yonas. “He was sick of Tripoli,” Yonas told me. “He was ready to come with us—to take the sea trip.” But the shores were controlled by Libyans; to them, Mered’s ability to organize payments and speak with East African migrants in Tigrinya was an invaluable part of the business. Ali started shouting at Mered and slapping him. “That’s when I understood that he was not that powerful,” Yonas recalled. “Our lives depended on the Libyans, not on Medhanie. To them, he was no better than any of us—he was just another Eritrean refugee.”

      In April, 2015, the Palermo magistrate’s office issued a warrant for Mered’s arrest. The authorities also released the photograph of him wearing a crucifix, in the hope that someone might give him up. Days later, Mered’s face appeared in numerous European publications.

      News of Mered’s indictment spread quickly in Libya. One night, Mered called Estefanos in a panic. “It’s like a fatwa against me,” he said. “They put my life in danger.” He claimed that, in the days after he was named in the press, he had been kidnapped three times; a Libyan general had negotiated his release. Mered asked Estefanos what would happen to him if he tried to come to Europe to be with his wife, Lidya Tesfu, who had crossed the Mediterranean and given birth to their son in Sweden the previous year. It was as if he hadn’t fully grasped the Italian case against him. Not only did Mered think that the Italians had exaggerated his importance but “he saw himself as a kind of activist, helping people who were desperate,” Estefanos told me.

      Shortly before midnight on June 6, 2015, Mered called Estefanos, sounding drunk or high. “He didn’t want me to ask questions,” she told me. “He said, ‘Just listen.’ ” During the next three hours, Mered detailed his efforts to rescue several Eritrean hostages from the Islamic State, which had established a base in Sirte, Libya. Now, Mered said, he was driving out of Libya, toward the Egyptian border, with four of the women in the back of his truck. As Estefanos remembers it, “Mered said, ‘I’m holding a Kalashnikov and a revolver, to defend myself. If something happens at the Egyptian-Libyan border, I’m not going to surrender. I’m going to kill as many as I can, and die myself. Wish me luck!’ ” He never called again.

      From that point forward, Estefanos occasionally heard from Mered’s associates, some of whom wanted to betray him and take over the business. Mered was photographed at a wedding in Sudan and spotted at a bar in Ethiopia. He posted photos to Facebook from a mall in Dubai. Italian investigators lost track of him. But on January 21, 2016, Ferrara received a detailed note from Roy Godding, an official from Britain’s National Crime Agency, which leads the country’s efforts against organized crime and human trafficking. Godding wrote that the agency was “in possession of credible and sustained evidence” that Mered had a residence in Khartoum, and that he “spends a significant amount of his time in that city.” The N.C.A. believed that Mered would leave soon—possibly by the end of April—and so, Godding wrote, “we have to act quickly.”

      Still, Godding had concerns. In Sudan, people-smuggling can carry a penalty of death, which was abolished in the United Kingdom more than fifty years ago. If the Italian and British governments requested Mered’s capture, Godding said, he should be extradited to Italy, spending “as little time as possible” in Sudanese custody. Although Godding’s sources believed that Mered had “corrupt relationships” with Sudanese authorities, he figured that the N.C.A. and the Palermo magistrate could work through “trusted partners” within the regime. (Sudan’s President has been charged in absentia by the International Criminal Court for war crimes, genocide, and crimes against humanity, but the European Union pays his government tens of millions of euros each year to contain migration.)

      Ferrara’s team began drawing up an extradition request. The Palermo magistrate had already started wiretapping Mered’s Sudanese number, and also that of his wife, Tesfu, and his brother Merhawi, who had immigrated to the Netherlands two years earlier. The taps on Mered’s number yielded no results. But, on March 19th, Merhawi mentioned in a call that a man named Filmon had told him that Mered was in Dubai and would probably return to Khartoum soon.

      In mid-May, the N.C.A. informed Ferrara’s team of a new Sudanese telephone number that they suspected was being used by Mered. The Palermo magistrate started wiretapping it immediately. On May 24th, as the Sudanese authorities welcomed European delegates to an international summit on halting migration and human trafficking, the police tracked the location of the phone and made an arrest.

      Two weeks later, the suspect was extradited to Italy on a military jet. The next morning, at a press conference in Palermo, the prosecutors announced that they had captured Medhanie Yehdego Mered.

      Coverage of the arrest ranged from implausible to absurd. The BBC erroneously reported that Mered had presided over a “multibillion-dollar empire.” A British tabloid claimed that he had given millions of dollars to the Islamic State. The N.C.A., which had spent years hunting for Mered, issued a press release incorrectly stating that he was “responsible for the Lampedusa tragedy.” Meanwhile, the Palermo prosecutor’s office reportedly said that Mered had styled himself in the manner of Muammar Qaddafi, and that he was known among smugglers as the General—even though the only reference to that nickname came from a single wiretapped call from 2014 that, according to the official transcript, was conducted “in an ironic tone.” Ferrara boasted that Mered had been “one of the four most important human smugglers in Africa.”

      On June 10th, the suspect was interrogated by three prosecutors from the Palermo magistrate. The chief prosecutor, Francesco Lo Voi, asked if he understood the accusations against him.

      “Why did you tell me that I’m Medhanie Yehdego?” the man replied.

      “Did you understand the accusations against you?” Lo Voi repeated.

      “Yes,” he said. “But why did you tell me that I’m Medhanie Yehdego?”

      “Yeah, apart from the name . . .”

      Lo Voi can’t have been surprised by the suspect’s question. Two days earlier, when the Italians released a video of the man in custody—handcuffed and looking scared, as he descended from the military jet—Estefanos received phone calls from Eritreans on at least four continents. Most were perplexed. “This guy doesn’t even look like him,” an Eritrean refugee who was smuggled from Libya by Mered said. He figured that the Italians had caught Mered but used someone else’s picture from stock footage. For one caller in Khartoum, a woman named Seghen, however, the video solved a mystery: she had been looking for her brother for more than two weeks, and was stunned to see him on television. She said that her brother was more than six years younger than Mered; their only common traits were that they were Eritreans named Medhanie.

      Estefanos told me, “I didn’t know how to contact the Italians, so I contacted Patrick Kingsley,” the Guardian’s migration correspondent, whose editor arranged for him to work with Lorenzo Tondo, a Sicilian journalist in Palermo. That evening, just before sunset, Ferrara received a series of messages from Tondo, on WhatsApp. “Gery, call me—there’s some absurd news going around,” Tondo, who knew Ferrara from previous cases, wrote. “The Guardian just contacted me. They’re saying that, according to some Eritrean sources, the man in custody is not Mered.”

      Ferrara was not deterred, but he was irritated that the Sudanese hadn’t passed along any identification papers or fingerprints. That night, Tondo and Kingsley wrote in the Guardian that Italian and British investigators were “looking into whether the Sudanese had sent them the wrong man.” Soon afterward, one of Ferrara’s superiors informed Tondo that the prosecution office would no longer discuss the arrest. “I’ve decided on a press blackout,” he said.

      In recent years, smuggling trials in Italy have often been shaped more by politics than by the pursuit of truth or justice. As long as Libya is in chaos, there is no way to prevent crowded dinghies from reaching international waters, where most people who aren’t rescued will drown. At disembarkations, police officers sometimes use the threat of arrest to coerce refugees into identifying whichever migrant had been tasked with driving the boat, then charge him as a smuggler. The accused is typically represented by a public defender who doesn’t speak his language or have the time, the resources, or the understanding of the smuggling business to build a credible defense. Those who were driving boats in which people drowned are often charged with manslaughter. Hundreds of migrants have been convicted in this way, giving a veneer of success to an ineffective strategy for slowing migration.

      When the man being held as Mered was assigned state representation, Tondo intervened. “I knew that this guy was not going to be properly defended,” he told me. “And, if there was a chance that he was innocent, it was my duty—not as a journalist but as a human—to help him. So I put the state office in touch with my friend Michele Calantropo,” a defense lawyer who had previously worked on migration issues. For Tondo, the arrangement was also strategic. “The side effect was that now I had an important source of information inside the case,” he said.

      On June 10th, in the interrogation room, the suspect was ordered to provide his personal details. He picked up a pencil and started slowly writing in Tigrinya. For almost two minutes, the only sound was birdsong from an open window. An interpreter read his testimony for the record: “My name is Medhanie Tesfamariam Berhe, born in Asmara on May 12, 1987.”

      That afternoon, Berhe, Calantropo, and three prosecutors met with a judge. “If you give false testimony regarding your identity, it is a crime in Italy,” the judge warned.

      Berhe testified that he had lived in Asmara, the capital of Eritrea. Like many other refugees, he had fled the country during his mandatory military service.

      “So, what kind of work have you done in your life?” the judge asked.

      “I was a carpenter. And I sold milk.”

      “You what?”

      “I sold milk.”

      “Are you married?”

      “No,” Berhe said.

      “Who did you live with in Asmara?”

      “My mom.”

      “O.K., Mr. Medhanie,” the judge said. “I’m now going to read you the, um, the crimes—the things you’re accused of doing.”

      “O.K.”

      The judge spent the next several minutes detailing a complex criminal enterprise that spanned eleven countries and three continents, and involved numerous accomplices, thousands of migrants, and millions of euros in illicit profits. She listed several boatloads of people who had passed through Mered’s connection house and arrived in Italy in 2014. Berhe sat in silence as the interpreter whispered rapidly into his ear. After the judge finished listing the crimes, she asked Berhe, “So, what do you have to say about this?”

      “I didn’t do it,” he replied. “In 2014, I was in Asmara, so those dates don’t even make sense.”

      “And where did you go after you left Asmara?”

      “I went to Ethiopia, where I stayed for three months. And then I went to Sudan.” There, Berhe had failed to find a job, so he lived with several other refugees. Berhe and his sister were supported by sporadic donations of three hundred dollars from a brother who lives in the United States. Berhe had spent the past two and a half weeks in isolation, but his testimony matched the accounts of friends and relatives who had spoken to Estefanos and other members of the press.

      “Listen, I have to ask you something,” the judge said. “Do you even know Medhanie Yehdego Mered?”

      “No,” Berhe replied.

      “I don’t have any more questions,” the judge said. “Anyone else?”

      “Your honor, whatever the facts he just put forward, in reality he is the right defendant,” Claudio Camilleri, one of the prosecutors, said. “He was delivered to us as Mered,” he insisted, pointing to the extradition forms. “You can read it very clearly: ‘Mered.’ ”

      Along with Berhe, the Sudanese government had handed over a cell phone, a small calendar, and some scraps of paper, which it said were the only objects in Berhe’s possession at the time of the arrest. But when the judge asked Berhe if he owned a passport he said yes. “It’s in Sudan,” he said. “They took it. It was in my pocket, but they took it.”

      “Excuse me—at the moment of the arrest, you had your identity documents with you?” she asked.

      “Yes, I had them. But they took my I.D.”

      Berhe told his lawyer that the Sudanese police had beaten him and asked for money. As a jobless refugee, he had nothing to give, so they notified Interpol that they had captured Mered.

      The prosecutors also focussed on his mobile phone, which had been tapped shortly before he was arrested. “The contents of these conversations touched on illicit activities of the sort relevant to this dispute,” Camilleri said. At the time, Berhe’s cousin had been migrating through Libya, en route to Europe, and he had called Berhe to help arrange a payment to the connection man. “So, you know people who are part of the organizations that send migrants,” the judge noted. “Why were they calling you, if you are a milkman?”

      The interrogation continued in this manner, with the authorities regarding as suspicious everything that they didn’t understand about the lives of refugees who travel the perilous routes that they were trying to disrupt. At one point, Berhe found himself explaining the fundamentals of the hawala system—an untraceable money-transfer network built on trust between distant brokers—to a prosecutor who had spent years investigating smugglers whose business depends on it. When Berhe mentioned that one of his friends in Khartoum worked at a bar, the judge heard barche, the Italian word for boats. “He sells boats?” she asked. “No, no,” Berhe said. “He sells fruit juice.”

      The prosecutors also asked Berhe about the names of various suspects in the Glauco investigations. But in most cases they knew only smugglers’ nicknames or first names, many of which are common in Eritrea. Berhe, recognizing some of the names as those of his friends and relatives, began to implicate himself.

      “Mera Merhawi?” a prosecutor asked. Mered’s brother is named Merhawi.

      “Well, Mera is just short for Merhawi,” Berhe explained.

      “O.K., you had a conversation with . . .”

      “Yes! Merhawi is in Libya. He left with my cousin Gherry.”

      Believing that coöperation was the surest path to exoneration, Berhe provided the password for his e-mail and Facebook accounts; it was “Filmon,” the name of one of his friends in Khartoum. The prosecutors seized on this, remembering that Filmon was the name of the person identified in a wiretap of Mered’s brother Merhawi. The prosecution failed to note that Berhe has twelve Filmons among his Facebook friends; Mered has five Filmons among his.

      After the interrogation, the Palermo magistrate ordered a forensic analysis of Berhe’s phone and social-media accounts, to comb the data for inconsistencies. When officers ran everything through the Glauco database, they discovered that one of the scraps of paper submitted by the Sudanese authorities included the phone number of a man named Solomon, who in 2014 had spoken with Mered about hawala payments at least seventy-eight times. They also found that, although Berhe had said that he didn’t know Mered’s wife, Lidya Tesfu, he had once corresponded with her on Facebook. Tesfu told me that she and Berhe had never met. But he had thought that she looked attractive in pictures, and in 2015 he started flirting with her online. She told him that she was married, but he persisted, and so she shut him down, saying, “I don’t need anyone but my husband.” When the prosecutors filed this exchange into evidence, they omitted everything except Tesfu’s final message, creating the opposite impression—that she was married to Berhe and was pining for him.

      Like so many others in Khartoum, Berhe had hoped to make it to Europe. His Internet history included a YouTube video of migrants in the Sahara and a search about the conditions in the Mediterranean. The prosecutors treated this as further evidence that he was a smuggler. Worse, in a text message to his sister, he mentioned a man named Ermias; a smuggler of that name had launched the boat that sunk off the coast of Lampedusa.

      By the end of the interrogation, it hardly mattered whether the man in custody was Medhanie Tesfamariam Berhe or Medhanie Yehdego Mered. Berhe was returned to his cell. “The important thing is the evidence, not the identity,” Ferrara told me. “It only matters that you can demonstrate that that evidence led to that person.” The N.C.A. removed from its Web site the announcement of Mered’s arrest. This was the first extradition following a fragile new anti-smuggling partnership between European and East African governments, known as the Khartoum Process. There have been no extraditions since.

      Within the Eritrean community, Estefanos told me, “everyone was, like, ‘What a lucky guy—we went through the Sahara and the Mediterranean, and this guy came by private airplane!’ Everybody thought he would be released in days.” Instead, the judge allowed Berhe’s case to proceed to trial. It was as if the only people who were unwilling to accept his innocence were those in control of his fate. Toward the end of the preliminary hearing, one of the prosecutors had asked Berhe if he had ever been to Libya. In the audio recording, he says “No.” But in the official transcript someone wrote “Yes.”

      Tondo and Kingsley wrote in the Guardian that the trial “risks becoming a major embarrassment for both Italian and British police.” Tondo told me that, the night after the article’s publication, “I got a lot of calls from friends and family members. They were really worried about the consequences of the story.” Tondo’s livelihood relied largely on his relationship with officials at the magistrate’s office, many of whom frequently gave him confidential documents. “That’s something that began during the Mafia wars, when you could not really trust the lawyers who were defending mobsters,” he said. Tondo was thirty-four, with a wife and a two-year-old son; working as a freelancer for Italian and international publications, he rarely earned more than six hundred euros a month. “I survived through journalism awards,” he said. “So what the fuck am I going to do”—drop the story or follow where it led? “Every journalist in Sicily has asked that sort of question. You’re at the point of jeopardizing your career for finding the truth.”

      In Italy, investigative journalists are often wiretapped, followed, and intimidated by the authorities. “The investigative tools that prosecutors use to put pressure on journalists are the same ones that they use to track criminals,” Piero Messina, a Sicilian crime reporter, told me. Two years ago, Messina published a piece, in L’Espresso, alleging that a prominent doctor had made threatening remarks to a public official about the daughter of Paolo Borsellino, one of the anti-Mafia prosecutors who was killed in 1992. Messina was charged with libel, a crime that can carry a prison sentence of six years. According to the Italian press-freedom organization Ossigeno per l’Informazione, in the past five years Italian journalists have faced at least four hundred and thirty-two “specious defamation lawsuits” and an additional thirty-seven “specious lawsuits on the part of magistrates.”

      At a court hearing, Messina was presented with transcripts of his private phone calls. “When a journalist discovers that he’s under investigation in this way, he can’t work anymore” without compromising his sources, Messina told me. Police surveillance units sometimes park outside his house and monitor his movements. “They fucked my career,” he said.

      Messina’s trial is ongoing, and he is struggling to stay afloat. A few months ago, La Repubblica paid him seven euros for a twelve-hundred-word article on North Korean spies operating in Rome. “The pay is so low that it’s suicide to do investigative work,” he told me. “This is how information in Italy is being killed. You lose the aspiration to do your job. I know a lot of journalists who became chefs.”

      Prosecutors have wide latitude to investigate possible crimes, even if nothing has been reported to the police, and they are required to formally register an investigation only when they are ready to press charges. In a recent essay, Michele Caianiello, a criminal-law professor at the University of Bologna, wrote that the capacity to investigate people before any crime is discovered “makes it extremely complicated to check ex post facto if the prosecutor, negligently or maliciously, did not record in the register the name of the possible suspect”—meaning that, in practice, prosecutors can investigate their perceived opponents indefinitely, without telling anyone.

      In 2013, the Italian government requested telephone data from Vodafone more than six hundred thousand times. That year, Italian courts ordered almost half a million live interceptions. Although wiretaps are supposed to be approved by a judge, there are ways to circumvent the rules. One method is to include the unofficial target’s phone number in a large pool of numbers—perhaps a set of forty disposable phones that have suspected links to a Mafia boss. “It’s a legitimate investigation, but you throw in the number of someone who shouldn’t be in it,” an Italian police-intelligence official told me. “They do this all the time.”

      Tondo continued reporting on the Medhanie trial, embarrassing the prosecutors every few weeks with new stories showing that the wrong man might be in jail. At one of Berhe’s hearings, a man wearing a black jacket and hat followed Tondo around the courthouse, taking pictures of him with a cell phone. Tondo confronted the stranger, pulling out his own phone and photographing him in return, and was startled when the man addressed him by name. After the incident, Tondo drafted a formal complaint, but he was advised by a contact in the military police not to submit it; if he filed a request to know whether he was under investigation, the prosecutors would be notified of his inquiry but would almost certainly not have to respond to it. “In an organized-crime case, you can investigate completely secretly for years,” Ferrara told me. “You never inform them.” A few months later, the man with the black hat took the witness stand; he was an investigative police officer.

      Tondo makes a significant portion of his income working as a fixer for international publications. I met him last September, four months after Berhe’s arrest, when I hired him to help me with a story about underage Nigerian girls who are trafficked to Europe for sex work. We went to the Palermo magistrate to collect some documents on Nigerian crime, and entered the office of Maurizio Scalia, the deputy chief prosecutor. “Pardon me, Dr. Scalia,” Tondo said. He began to introduce me, but Scalia remained focussed on him. “You’ve got balls, coming in here,” he said.

      This spring, a Times reporter contacted Ferrara for a potential story about migration. Ferrara, who knew that she was working with Tondo on another story, threatened the paper, telling her, “If Lorenzo Tondo gets a byline with you, the New York Times is finished with the Palermo magistrate.” (Ferrara denies saying this.)

      One afternoon in Palermo, I had lunch with Francesco Viviano, a sixty-eight-year-old Sicilian investigative reporter who says that he has been wiretapped, searched, or interrogated by the authorities “eighty or ninety times.” After decades of reporting on the ways in which the Mafia influences Sicilian life, Viviano has little patience for anti-Mafia crusaders who exploit the Cosa Nostra’s historic reputation in order to buoy their own. “The Mafia isn’t completely finished, but it has been destroyed,” he said. “It exists at around ten or twenty per cent of its former power. But if you ask the magistrates they say, ‘No, it’s at two hundred per cent,’ ” to frame the public perception of their work as heroic. He listed several public figures whose anti-Mafia stances disguised privately unscrupulous behavior. “They think they’re Falcone and Borsellino,” he said. In recent decades, Palermo’s anti-Mafia division has served as a pipeline to positions in Italian and European politics.

      In December, 2014, Sergio Lari, a magistrate from the Sicilian hill town of Caltanissetta, who had worked with Falcone and Borsellino and solved Borsellino’s murder, was nominated for the position of chief prosecutor in Palermo. But Francesco Lo Voi, a less experienced candidate, was named to the office.

      The following year, Lari began investigating a used-car dealership in southern Sicily. He discovered that its vehicles were coming from a dealership in Palermo that had been seized by the state for having links to the Mafia. Lari informed Lo Voi’s office, which started wiretapping the relevant suspects and learned that the scheme led back to a judge working inside the Palermo magistrate: Silvana Saguto, the head of the office for seized Mafia assets.

      “Judge Saguto was considered the Falcone for Mafia seizures,” Lari told me. “She was in all the papers. She stood out as a kind of heroine.” Lari’s team started wiretapping Saguto’s line. Saguto was tipped off, and she and her associates stopped talking on the phone. “At this point, I had to make a really painful decision,” Lari said. “I had to send in my guys in disguise, in the middle of the night, into the Palermo Palace of Justice, to bug the offices of magistrates. This was something that had never been done in Italy.” Lari and his team uncovered a vast corruption scheme, which resulted in at least twenty indictments. Among the suspects are five judges, an anti-Mafia prosecutor, and an officer in Italy’s Investigative Anti-Mafia Directorate. Saguto was charged with seizing businesses under dubious circumstances, appointing relatives to serve as administrators, and pocketing the businesses’ earnings or distributing them among colleagues, family, and friends. In one instance, according to Lari’s twelve-hundred-page indictment, Saguto used stolen Mafia assets to pay off her son’s professor to give him passing grades. (Saguto has denied all accusations; her lawyers have said that she has “never taken a euro.”)

      Lari refused to talk to me about other prosecutors in the Palermo magistrate’s office, but the police-intelligence official told me that “at least half of them can’t say they didn’t know” about the scheme. Lari said that Saguto was running “an anti-Mafia mafia” out of her office at the Palace of Justice.

      Except for Lari, every prosecutor who worked with Falcone and Borsellino has either retired or died. The Saguto investigation made Lari “many enemies” in Sicilian judicial and political circles, he said. “Before, the mafiosi hated me. Now it’s the anti-mafiosi. One day, you’ll find me dead in the street, and no one will tell you who did it.”

      The investigations of the Palermo magistrate didn’t prevent its prosecutors from interfering with Calantropo’s preparations for Berhe’s defense. A week after the preliminary hearing, he applied for permission from a local prefecture to conduct interviews inside a migrant-reception center in the town of Siculiana, near Agrigento, where he hoped to find Eritreans who would testify that Berhe wasn’t Mered. Days later, Ferrara, Scalia, and Camilleri wrote a letter to the prefecture, instructing its officers to report back on whom Calantropo talked to. Calantropo, after hearing that the Eritreans had been moved to another camp, decided not to go.

      “It’s not legal for them to monitor the defense lawyer,” Calantropo said. “But if you observe his witnesses then you observe the lawyer.” Calantropo is calm and patient, but, like many Sicilians, he has become so cynical about institutional corruption and dubious judicial practices that he is sometimes inclined to read conspiracy into what may be coincidence. “I can’t be sure that they are investigating me,” he told me, raising an eyebrow and tilting his head in a cartoonish performance of skepticism. “But, I have to tell you, they’re not exactly leaving me alone to do my job.”

      Last summer, Meron Estefanos brought Yonas and another Eritrean refugee, named Ambes, from Sweden to Palermo. Both men had lived in Mered’s connection house in Tripoli in 2013. After they gave witness statements to Calantropo, saying that they had been smuggled by Mered and had never seen the man who was on trial, Tondo contacted Scalia and Ferrara. “I was begging them to meet our sources,” Tondo recalled. “But they told us, ‘We already got Mered. He’s in jail.’ ” (Estefanos, Calantropo, Yonas, and Ambes remember Tondo’s calls; Ferrara says that they didn’t happen.)

      Although Mered is reputed to have sent more than thirteen thousand Eritreans to Italy, the prosecutors seem to have made no real effort to speak with any of his clients. The Glauco investigations and prosecutions were carried out almost entirely by wiretapping calls, which allowed officials to build a web of remote contacts but provided almost no context or details about the suspects’ lives—especially the face-to-face transactions that largely make up the smuggling business. As a result, Ali, Mered’s Libyan boss, is hardly mentioned in the Glauco documents. When asked about him, Ferrara said that he didn’t know who he was. Ambes showed me a photograph that he had taken of Ali on his phone.

      After Yonas and Ambes returned to Sweden, the Palermo magistrate asked police to look into them. E.U. law requires that asylum claims be processed in the first country of entry, but after disembarking in Sicily both men had continued north, to Sweden, before giving their fingerprints and their names to the authorities. Investigating them had the effect of scaring off other Eritreans who might have come forward. “I don’t believe that they are out there to get the truth,” Estefanos said, of the Italian prosecutors. “They would rather prosecute an innocent person than admit that they were wrong.”

      Calantropo submitted into evidence Berhe’s baptism certificate, which he received from his family; photos of Berhe as a child; Berhe’s secondary-school report card; Berhe’s exam registration in seven subjects, with an attached photograph; and a scan of Berhe’s government-issued I.D. card. Berhe’s family members also submitted documents verifying their own identities.

      Other documents established Berhe’s whereabouts. His graduation bulletin shows that in 2010, while Mered was smuggling migrants through Sinai, he was completing his studies at a vocational school in Eritrea. An official form from the Ministry of Health says that in early 2013—while Mered was known to be in Libya—Berhe was treated for an injury he sustained in a “machine accident,” while working as a carpenter. The owner of Thomas Gezae Dairy Farming, in Asmara, wrote a letter attesting that, from May, 2013, until November, 2014—when Mered was running the connection house in Tripoli—Berhe was a manager of sales and distribution. Gezae wrote, “Our company wishes him good luck in his future endeavors.”

      Last fall, one of Berhe’s sisters travelled to the prison from Norway, where she has asylum, to visit him and introduce him to her newborn son. But she was denied entry. Only family members can visit inmates, and although her last name is also Berhe, the prison had him registered as Medhanie Yehdego Mered.

      Last December, the government of Eritrea sent a letter to Calantropo, confirming that the man in custody was Medhanie Tesfamariam Berhe. “It’s very strange that the European police never asked the Eritrean government for the identity card of Medhanie Yehdego Mered,” Calantropo said. (Ferrara said that Italy did not have a legal-assistance treaty with Eritrea.) When I asked Calantropo why he didn’t do that himself, he replied, “I represent Berhe. I can only ask on behalf of my client.”

      The prosecution has not produced a single witness who claims that Berhe is Mered. Instead, Ferrara has tried to prove that Mered uses numerous aliases, one of which may be Berhe.

      A few years ago, Ferrara turned a low-level Eritrean smuggler named Nuredine Atta into a state witness. After he agreed to testify, “we put him under protection, exactly like Mafia cases,” and reduced his sentence by half, Ferrara said. Long before Berhe’s arrest, Atta was shown the photograph of Medhanie Yehdego Mered wearing a cross. He said that he recalled seeing the man on a beach in Sicily in 2014, and that someone had told him that the man’s name was Habtega Ashgedom. In court, he couldn’t keep his story straight. In a separate smuggling investigation, prosecutors in Rome discounted Atta’s testimony about Mered as unreliable.

      After the extradition, Atta was shown a photo of Berhe. “I don’t recognize him,” he said. Later, on the witness stand, he testified that he was pretty sure he’d seen a photo of Berhe at a wedding in Khartoum, in 2013—contradicting Berhe’s claim that he had been selling milk in Asmara at the time. Berhe’s family, however, produced a marriage certificate and photographs, proving that the wedding had been in 2015, in keeping with the time line that Berhe had laid out. In court, Ferrara treated the fact that Atta didn’t know Mered or Berhe as a reason to believe that they might be the same person.

      Ferrara is also trying to link Berhe’s voice to wiretaps of Mered. The prosecution had Berhe read phrases transcribed from Mered’s calls, which they asked a forensic technician named Marco Zonaro to compare with the voice from the calls. Zonaro used software called Nuance Forensics 9.2. But, because it didn’t have settings for Tigrinya, he carried out the analysis with Egyptian Arabic, which uses a different alphabet and sounds nothing like Tigrinya. Zonaro wrote that Egyptian Arabic was “the closest geographical reference population” to Eritrea. The tests showed wildly inconsistent results. Zonaro missed several consecutive hearings; when he showed up, earlier this month, Ferrara pleaded with the judge to refer the case to a different court, meaning that Zonaro didn’t end up testifying, and that the trial will begin from scratch in September.

      Many of the wiretapped phone calls that were submitted into evidence raise questions about the limits of Italian jurisdiction. According to Gioacchino Genchi, one of Italy’s foremost experts on intercepted calls and data traffic, the technological options available to prosecutors far exceed the legal ones. When both callers are foreign and not on Italian soil, and they aren’t plotting crimes against Italy, the contents of the calls should not be used in court. “But in trafficking cases there are contradictory verdicts,” he said. “Most of the time, the defense lawyers don’t know how to handle it.” Genchi compared prosecutorial abuses of international wiretaps to fishing techniques. “When you use a trawling net, you catch everything,” including protected species, he said. “But, if the fish ends up in your net, you take it, you refrigerate it, and you eat it.”

      On May 16th, having found the number and the address of Lidya Tesfu, Mered’s wife, in Italian court documents, I met her at a café in Sweden. She told me that she doesn’t know where her husband is, but he calls her once a month, from a blocked number. “He follows the case,” she said. “I keep telling him we have to stop this: ‘You have to contact the Italians.’ ” I asked Tesfu to urge her husband to speak with me. Earlier this month, he called.

      In the course of three hours, speaking through an interpreter, Mered detailed his activities, his business woes, and—with some careful omissions—his whereabouts during the past seven years. His version of events fits with what I learned about him from his former clients, from his wife, and from what was both present in and curiously missing from the Italian court documents—though he quibbled over details that hurt his pride (that Ali had slapped him) or could potentially hurt him legally (that he was ever armed).

      Mered told me that in December, 2015, he was jailed under a different name for using a forged Eritrean passport. He wouldn’t specify what country he was in, but his brother’s wiretapped call—the one that referred to Mered’s pending return from Dubai—suggests that he was probably caught in the United Arab Emirates. Six months later, when Berhe was arrested in Khartoum, Mered learned of his own supposed extradition to Italy from rumors circulating in prison. In August, 2016, one of Mered’s associates managed to spring him from jail, by presenting the authorities in that country with another fake passport, showing a different nationality—most likely Ugandan—and arranging Mered’s repatriation to his supposed country of origin. His time in prison explains why the Italian wiretaps on his Sudanese number picked up nothing in the months before Berhe was arrested; it also explains why, when the Italians asked Facebook to turn over Mered’s log-in data, there was a gap during that period.

      To the Italians, Mered was only ever a trophy. Across Africa and the Middle East, the demand for smugglers is greater than ever, as tens of millions of people flee war, starvation, and oppression. For people living in transit countries—the drivers, the fixers, the translators, the guards, the shopkeepers, the hawala brokers, the bookkeepers, the police officers, the checkpoint runners, the bandits—business has never been more profitable. Last year, with Mered out of the trade, a hundred and eighty thousand refugees and migrants reached Italy by sea, almost all of them leaving from the beaches near Tripoli. This year, the number of arrivals is expected to surpass two hundred thousand.

      In our call, Mered expressed astonishment at how poorly the Italians understood the forces driving his enterprise. There is no code of honor among smugglers, no Mafia-like hierarchy to disrupt—only money, movement, risk, and death. “One day, if I get caught, the truth will come out,” he said. “These European governments—their technology is so good, but they know nothing.”

      Thirteen months after the extradition, Berhe is still on trial. At a hearing in May, he sat behind a glass cage, clutching a small plastic crucifix. Three judges sat at the bench, murmuring to one another from behind a stack of papers that mostly obscured their faces. Apart from Tondo, the only Italian journalists in the room were a reporter and an editor from MeridioNews, a small, independent Sicilian Web site; major Italian outlets have largely ignored the trial or written credulously about the prosecution’s claims.

      A judicial official asked, for the record, whether the defendant Medhanie Yehdego Mered was present. Calantropo noted that, in fact, he was not, but it was easier to move forward if everyone pretended that he was. The prosecution’s witness, a police officer involved in the extradition, didn’t show up, and for the next hour nothing happened. The lawyers checked Facebook on their phones. Finally, the session was adjourned. Berhe, who had waited a month for the hearing, was led away in tears.

      https://www.newyorker.com/magazine/2017/07/31/how-not-to-solve-the-refugee-crisis

      #Operation_Glauco #Glauco #opération_glauco #Mered_Medhanie

    • Italy Imprisons Refugees Who Were Forced to Pilot Smuggling Boats At Gunpoint

      The Italian press cheer these operations as a key part of the fight against illegal immigration, lionizing figures like #Carlo_Parini, a former mafia investigator who is now a top anti-human trafficking police officer in Italy. Parini leads a squad of judicial police in the province of Siracusa in eastern Sicily, one of several working under different provincial prosecutors, and his aggressive style has earned him the nickname “the smuggler hunter.”

      There is only one problem: the vast majority of people arrested and convicted by these police are not smugglers. Almost 1400 people are currently being held in Italian prisons merely for driving a rubber boat or holding a compass. Most of them paid smugglers in Libya for passage to Europe and were forced to pilot the boat, often at gunpoint.

      https://theintercept.com/2017/09/16/italy-imprisons-refugees-who-were-forced-to-pilot-smuggling-boats-at-g

      #Usaineu_Joof

    • A Palerme, le procès d’un Erythréen tourne à l’absurde

      La justice italienne s’acharne contre Medhanie Tesfamariam Behre, accusé d’être un cruel trafiquant d’êtres humains, alors que tout indique qu’il y a erreur sur la personne.


      http://mobile.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/23/a-palerme-le-proces-d-un-erythreen-tourne-a-l-absurde_5245779_3212.ht

    • People smuggler who Italians claim to have jailed is living freely in Uganda

      One of the world’s most wanted people smugglers, who Italian prosecutors claim to have in jail in Sicily, is living freely in Uganda and spending his substantial earnings in nightclubs, according to multiple witnesses.

      https://www.theguardian.com/law/2018/apr/11/medhanie-yehdego-mered-people-smuggler-italians-claim-jailed-seen-ugand

      Lien pour voir le documentaire, en suédois (avec sous-titres en anglais) :
      https://www.svtplay.se/video/17635602/uppdrag-granskning/uppdrag-granskning-sasong-19-avsnitt-13?start=auto&tab=2018

    • voir aussi:
      Friends of the Traffickers Italy’s Anti-Mafia Directorate and the “Dirty Campaign” to Criminalize Migration

      The European effort to dismantle these smuggling networks has been driven by an unlikely actor: the Italian anti-mafia and anti-terrorism directorate, a niche police office in Rome that gained respect in the 1990s and early 2000s for dismantling large parts of the Mafia in Sicily and elsewhere in Italy. According to previously unpublished internal documents, the office — called the #Direzione_nazionale_antimafia_e_antiterrorismo, or #DNAA, in Italian — took a front-and-center role in the management of Europe’s southern sea borders, in direct coordination with the EU border agency Frontex and European military missions operating off the Libyan coast.

      https://seenthis.net/messages/913769

  • Dans la série « il n’y a pas d’islamophobie institutionnelle en France » : Les sénateurs interdisent les sorties scolaires aux mères voilées accompagnatrices
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/31/les-senateurs-interdisent-les-sorties-scolaires-aux-meres-voilees-accompagna

    Les amendements ont été adoptés, mardi, par 177 voix (LR et RDSE) contre 141 (PS, RDPI à majorité LRM, CRCE à majorité communiste, écologistes), au terme d’une discussion nourrie autour d’une dizaine d’amendements allant dans le même sens.

    • Elle s’appuie sur une expertise psychiatrique demandée par le juge à une pédopsychiatre, qui conclut que les trois enfants ne sont pas autistes et que Rachel souffre d’un syndrome de Münchhausen par procuration, signifiant qu’elle provoque ou imagine elle-même des troubles chez ses enfants dans le but d’attirer l’attention sur elle7,8,5. L’aliénation parentale est également retenue[réf. nécessaire] contre Rachel dans cette première décision judiciaire9, qui évoque un « comportement maternel inquiétant, empreint de nomadisme médical »10. La décision judiciaire de placement devient effective le 5 août 2015, sur ordre du conseil général de l’Isère, de façon imprévue car de nombreuses personnes pensaient que Rachel bénéficierait d’un délai en raison des congés estivaux11. Les trois enfants (alors âgés de 4, 6 et 8 ans) sont placés en foyer d’accueil12.

      on retrouve le #SAP et #syndrome_de_Munchhausen_par_procuration porté par ces imbéciles de #psychanalistes_lacaniens
      #sexisme #discrimination #mère_célibataire

      Sur le Syndrome de Munchhausen par procuration voire ici aussi https://seenthis.net/messages/792078

    • merci @fil pour le docu
      oui, c’est terrifiant les carences de ce pays

      très impressionnée aussi de ne voir que des femmes

      Et je me dis que nous avons échappé au pire avec ma fille, que ce soit l’école, les services sociaux, les flics ou les psys, ils ont tout fait pour m’enfoncer, certains me menaçant de me « dénoncer » à l’ASE et de la placer à la DASS. Je leur garde à tous une haine féroce.

      Les femmes qui gèrent une famille monoparentale sont les brebis émissaires sur lesquelles se défoulent les petits soldats de ces institutions archaïques.

      J’ai une amie qui s’est démenée pendant des années pour son neveu qui avait été placé car sa mère souvent en psychiatrie n’arrivait pas à l’élever sans aide. Elle s’est heurtée à chaque fois à la justice et à l’ASE ; Le docu souligne bien à quel point aucun en justice ou en travailleurs sociaux n’est formé au handicap et comment maltraitance et troubles autistiques sont confondus.

      Pauvre femme et pauvres enfants, presque dix ans privée de leur amour.

  • Les mères isolées dans le piège des politiques d’activation
    « Il faut travailler, madame », par Lucie Tourette (Le Monde diplomatique, février 2021)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/02/TOURETTE/62792

    En 2008, l’allocation parent isolé a basculé dans le champ du revenu de solidarité active (RSA). Depuis cette réforme, l’administration pousse avec insistance les femmes élevant seules des enfants vers le marché du travail. Alors que le nombre d’emplois aidés s’effondre, ces allocataires subissent une injonction à laquelle elles ne peuvent répondre, sans pour autant être libérées de l’obligation d’être de « bonnes mères ». 


    Louise Bourgeois. — « Altered States » (États modifiés), 1992
    © The Easton Foundation - ADAGP, Paris, 2021, Centre Pompidou, MNAM-CCI, RMN, Photographie : Jean-Claude Planchet

    À la fin des années 2000, Mme Bouha Bechri, qui vit en Haute-Loire, près du Puy-en-Velay, se sépare de son mari. À presque 50 ans, marocaine, venue en France pour rejoindre son époux, elle avait toujours été mère au foyer. Victime de violences conjugales, « elle s’est sauvée de la mort en partant », se souvient l’une de ses nièces. Après de nombreuses nuits sans sommeil, elle a trouvé refuge, épuisée, chez ses enfants les plus âgés. Sa plus jeune fille, alors âgée d’une dizaine d’années, se souvient des rendez-vous chez l’assistante sociale : « Elle avait dit à ma mère d’aller travailler. Alors qu’elle a de l’arthrose, qu’elle est diabétique et qu’elle ne parle pas français. Et quand on y retournait pour dire qu’on avait des revenus trop bas pour finir le mois, elle nous disait : “Il faut travailler.” » Comme beaucoup d’autres mères de famille monoparentale, Mme Bechri a perçu le revenu de solidarité active (RSA) majoré pendant un an avant de toucher le RSA classique.

    Le RSA majoré est accordé, sans condition d’âge, à un parent isolé qui assume seul la charge d’un ou de plusieurs enfants. Le principe de base est le même que celui du RSA : permettre aux allocataires de bénéficier d’un revenu minimum garanti. Pour les parents isolés, une majoration est versée jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant le plus jeune, ou pour une durée d’un an si tous les enfants ont plus de 3 ans au moment de la séparation. Les éventuelles autres ressources sont déduites du montant de l’allocation. Un parent isolé avec un enfant perçoit au maximum 966,99 euros. Fin 2018, 229 200 foyers touchaient le RSA majoré, dont 96 % de femmes. La moitié des bénéficiaires avaient moins de 30 ans. Si l’on prend en compte les personnes à charge, 683 200 personnes étaient couvertes par le RSA majoré, soit 1 % de la population.

    En 2008, le RSA majoré a remplacé l’allocation parent isolé (API), créée en 1976. Au début, certains allocataires y ont vu un simple changement de sigle. C’est le cas de Mme Farida Boukaba, domiciliée au (...)

    #paywall #RSA #femmes #méres_isolées #activation_des_dépenses_passives #droits_sociaux

  • Catherine Corless, bonne fée des enfants oubliés d’Irlande
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/01/21/catherine-corless-bonne-fee-des-enfants-oublies-d-irlande_6067007_4500055.ht


    L’historienne Catherine Corless (à droite) et Carmel Larkin, survivante du « home » de Tuam en 2019, lors d’une veillée pour les 796 victimes de Tuam.
    CHARLES MCQUILLAN / GETTY IMAGES / AFP

    PORTRAITLes recherches de cette historienne locale ont conduit à la reconnaissance, mi-janvier, des responsabilités de l’Etat et de l’Eglise catholique dans la maltraitance et le décès de 9 000 enfants, au sein des « maisons pour mères et bébés », entre 1922 et 1998.

    « Tout a commencé sur cette table de cuisine », ont pris l’habitude de relater les journalistes anglo-saxons qui ont eu la chance de rencontrer Catherine Corless, chez elle, dans sa ferme familiale de Tuam (grosse bourgade du comté de Galway, dans l’ouest de l’Irlande).

    A 66 ans, cette historienne ­amatrice, grand-mère au doux visage mais au sourire rare, est devenue une véritable héroïne en Irlande. Seule, donc, depuis sa table de cuisine, cette femme modeste mais déterminée est parvenue à exhumer un passé national douloureux et honteux, à redonner voix et dignité à des dizaines de victimes et à obliger l’Etat irlandais et l’Eglise catholique à reconnaître leurs torts.

    • Sans son travail obstiné, l’enquête publique qui a conclu, à la mi-janvier, que 9 000 enfants étaient morts entre 1922 et 1998 dans les « maisons pour mères et bébés » irlandaises, n’aurait jamais eu lieu.

      Ces dizaines de structures, éparpillées dans tout le pays et tenues par des institutions religieuses, dissimulaient les grossesses des femmes non mariées, jugées honteuses aux yeux d’une société et d’un clergé misogynes. Les femmes y étaient rudement traitées, leurs enfants étaient systématiquement placés par les nonnes dans des familles d’accueil ou d’adoption. Le manque de soin, d’hygiène et d’amour était tel que la mortalité infantile y était affolante.

      Une héroïne

      Mercredi 13 janvier, le gouvernement irlandais a multiplié les louanges à l’égard de Catherine Corless, « héroïne de notre pays » pour le leader des travaillistes, Alan Kelly.

      Elle est née à Tuam, et enfant, comme tous les gamins de la ville, elle connaissait le home, une sévère bâtisse entourée de hauts murs gris, une « maison pour mères et bébés » tenue par les sœurs du Bon Secours depuis les années 1920. L’institution a fermé en 1961, ses bâtiments ont été détruits et le site en partie remplacé par des logements communaux.

      Catherine Corless se rappelle des enfants du home, « ils étaient très calmes, peureux et misérables ». Dans l’école qu’elle fréquente petite fille, ils sont placés au fond de la classe et on ne leur adresse pas la parole.

      Un autre souvenir la poursuit : pour imiter un de ses camarades et faire une blague, elle tend un vieux papier de bonbon vide à une fillette. « Sur le moment, j’ai trouvé ça drôle. Mais, les années passant, j’ai compris l’impact de ce geste pour ces enfants qui n’avaient jamais de douceurs, même pas à Noël. Cela m’a hantée », raconte-t-elle à la BBC Radio 4 en 2017.

      A l’origine, un petit sanctuaire

      Au début des années 2010, cette ancienne secrétaire dans une usine textile, qui s’est arrêtée de travailler pour élever ses quatre enfants, est intriguée par la découverte d’un petit sanctuaire, avec quelques fleurs et un ours en peluche, aménagé sur le site du home.

      Elle apprend qu’en 1975 deux garçons qui jouaient à cet endroit ont découvert des petits squelettes au fond d’un trou en déplaçant une plaque de béton. Passionnée d’histoire locale et de généalogie (elle a suivi des cours du soir sur le sujet), Catherine Corless contacte les autorités locales. Le siège des sœurs du Bon Secours, à Cork (dans le sud de l’­Irlande), lui répond qu’il n’a plus les registres du home de Tuam. Elle n’a pas davantage de succès au conseil du comté, à Galway : on lui refuse l’accès aux documents au prétexte qu’elle n’a pas de diplôme universitaire.

      Elle ne se décourage pas, obtient les plans du cadastre, consulte des cartes anciennes à la bibliothèque universitaire de Galway et, minutieusement, reconstitue l’aspect du home avant sa destruction. « Personne ne voulait savoir, j’étais en colère, c’est ce qui m’a motivée », confie-t-elle à la BBC. Le registre d’état civil de Galway finit par lui répondre : des certificats de décès d’enfants au home sont bien disponibles.

      Aucune trace de sépultures

      Entre 2011 et 2013, Catherine Corless débourse 4 euros pour chacun d’eux. Il y en a 796 au total sur la période 1921-1961… Des nouveau-nés et des enfants, âgés de 9 ans au plus, morts de pneumonie, de « négligence » , de « malnutrition » ou de « tuberculose ».

      L’historienne vérifie dans les cimetières du comté : aucune trace de sépultures de pensionnaires du home. Elle en est convaincue : les restes humains retrouvés sur le site sont bien ceux de ces enfants. Quant à l’excavation dans laquelle ils ont été placés, elle découvre avec horreur qu’elle correspond à l’emplacement d’une ancienne fosse septique. En mai 2014, après des mois d’indifférence, ses découvertes font enfin la « une » de l’Irish Mail on Sunday. Acculé, le gouvernement irlandais de l’époque diligente des fouilles à Tuam et lance une commission d’enquête.

      En 2017, les fouilles donnent raison à Mme Corless : les restes ne sont pas ceux d’enfants morts de la Grande Famine, au milieu du XIXe siècle, comme la rumeur le prétendait à Tuam, mais bien ceux des enfants du home.

      Interrogée par le Guardian en 2014, Catherine Corless expliquait en vouloir moins aux gens de Tuam, restés si longtemps silencieux, qu’à l’Eglise catholique. « C’est elle qui a dit que le sexe hors mariage était un péché, qui blâmait toujours les femmes, jamais les hommes, qui a martelé ça dans la tête des gens. »

      Désormais honorée par les plus prestigieuses facultés du pays (Trinity College et University College Dublin), cette femme discrète dit avoir entrepris ses travaux « pour les enfants morts », pour leur redonner une dignité. Mais elle a aussi expliqué qu’un secret de famille l’avait poussée à aller de l’avant. C’est seulement après la mort de sa mère qu’elle a découvert que celle-ci était une enfant « illégitime », née hors mariage. « J’aurais tellement voulu briser ce silence avec elle », confiait Catherine Corless à la BBC en 2018.

  • Dans “La puissance des mères”, Fatima Ouassak politise la maternité
    https://www.lesinrocks.com/2020/08/24/actualite/medias-actualite/dans-la-puissance-des-meres-fatima-ouassak-politise-la-maternite

    Son essai a aussi pour ambition d’inciter les #mères à se défaire des stéréotypes sociétaux liés à la maternité. Des clichés qui, selon l’autrice, les priveraient de toute forme de pouvoir ou d’émancipation. Si elle déplore l’invisibilisation des luttes des mères dans les mouvements féministes, la politologue en est convaincue : « le #féminisme pourrait être pour les mères un puissant outil d’#émancipation et de #libération ». Pour elle, il s’agit de « redonner de la valeur sociale, symbolique et politique à ce que les mères sont et font déjà. Et de conquérir le pouvoir politique que les mères n’ont pas. » En citant les deux pans majeurs des combats des mères, à savoir refuser l’injonction à être mère d’un côté et se battre en tant que mère de l’autre, elle démontre en quoi les luttes des mères sont aussi des luttes féministes.

    #Fatima_Ouassak

  • 36 migrants rescued off Lesbos on Sunday

    36 migrants from Iran and Afghanistan, traveling from Turkey, were rescued off the coast of Lesbos on Sunday. The migrants were taken to Petra port on the island where they were tested for the novel coronavirus, and then taken into quarantine.

    The small boat carrying 36 migrants was spotted off the coast of Lesbos on Sunday, June 14, according to the French news agency Agence France Presse (AFP). The Greek press agency ANA-MPA said that the boat was carrying 16 men, 10 women, two of whom are pregnant, and 10 minors.

    The boat, continued ANA-MPA, had “become stranded” between the Turkish coast and the north-west coast of the island of Lesbos.

    Quarantine

    After being taken in by the Greek coastguard, the migrants were first taken to Lesbos’s Petra port where they were tested for the novel coronavirus by a medical team. The group were then moved to Megala Therma, a temporary camp on the north of the island for a “seven-day” quarantine, according to AFP.

    According to ANA-MPA, this is the “third such boat” arriving on Lesbos since the beginning of June. So far, reported the agency, a total of 108 migrants have arrived on the island this month, in stark contrast to the greatly reduced numbers since mid-March, when Greece like most other countries around the world shut down due to restrictions to curb the spread of the COVID-19 pandemic.

    Pro-migrant organizations like Aegean Boat Report regularly post on social media when boats arrive on the Greek islands. Their latest post refers to an arrival of “40 migrants” on Sunday, June 9.

    AFP reported that the migrant boat this weekend was in fact spotted on Saturday morning, but the rescue operation by the Greek coastguard “did not take place until midnight.” Distress hotline Alarm Phone, which monitors migrant boats across the Mediterranean, repeatedly tweeted about the situation of those on board.

    Throughout Saturday, they sent out a series of urgent tweets, some with videos and pictures calling on the Greek and Turkish coastguards to help the people on board, since it appeared one of the pregnant women had gone into labor.

    ’Hurry, we are so scared’

    Those on board the boat told Alarm Phone to tell the authorities to “hurry” because they were “so scared.” In a subsequent tweet, Alarm Phone said “we could hear the people in the boat scream.” They said that someone on the boat had told them “the [pregnant] woman is dying.” Alarm Phone asked “Europe: What are you doing?”

    Later still on Saturday, they published a photo of the woman who they said was giving birth, under a blanket or tarpaulin, her face pixeled out. “The woman is giving birth in the dark on a dinghy in distress,” Alarm Phone wrote. “All competent authorities have knowledge of the situation. The Greek and Turkish Coast Guards, Frontex and NATO bear the full responsibility of these lives and any fatalities.”

    ’Brutal pushbacks’

    On May 29, Aegean Boat Report, which also monitors migrant boats in the Mediterranean and advocates for migrant rights in the region, accused the Greek coastguard of “brutally pushing back” another boat carrying “around 40” people. They said the Greek coastguards “destroyed their engine, [and] sprayed them with an unknown white powder.” This was just one instance of several, said migrant organizations.

    Throughout the lockdown, Greece has continued to transfer some migrants and asylum seekers off the Aegean islands to the mainland, in an attempt to ease overcrowding. AFP reports however that because of a shortage of accommodation on the mainland too, many migrants and asylum seekers have taken to sleeping in Victoria Square in the center of Athens. A phenomenon that was last seen in 2015 when more than a million migrants arrived in Greece in the hope of making it on to other countries in the EU.

    https://www.infomigrants.net/en/post/25368/36-migrants-rescued-off-lesbos-on-sunday

    #covid-19 #migration #migrant #grece #lesbos #meregee #quarantaine #traversee #alarmphone #test

  • Are You Syrious Daily Digest 6/4/20

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-6-4-20-riot-police-violently-raids-a-detention-centre-in-gr

    70members of the riot police stormed a detention centre and were beating the confined people confined with batons. Reportedly, there are five people in a critical condition, many were injured and people had not been given food for a long time, according to the first reports that AYS and other groups received.
    The most comprehensive report of the incident reads: The government and the Minister of Civil Protection are responsible for the barbaric crackdown on migrant protests over food in the midst of the corona pandemic. Not only are they cynically indifferent to the human lives of the 450 migrants held in the PRO.KE.K.A (Pre-removal Detention Centre), but they are endangering their health with bad food and that of poor nutrition quality.
    On April 3, when the food arrived, they found that it was not eatable, and refused to eat it. This kind of food was simply “not for humans”.
    Officials have promised that this will change, which did not happen, however.
    Then, starting with a large group of Arab protesters came out of the cells, almost everybody went to the rooftop and started a hunger strike. This was followed by an attack of the police in full battle gear. The police took them out of the cells, hitting them with batons, while they also used electric tasers, as the people complained. Dozens of people were beaten for taking part while lying in the yard, it is reported.
    They smashed the cameras on their phones so they can’t take pictures of the injuries. And they haven’t given them food since then. According to police sources, a man was taken to the hospital in critical condition.

    Underlying racism in official reporting

    There is underlying racism in the way Greece reports about COVID-19, separating the report on the general number of infected people and the number of infected people inside the camps. It is clear that if COVID-19 is present in the camps, it came from outside the camps. These types of reports leave room for interpretations, and all kinds of conclusions and conspiracy theories that connect people on the move currently trapped in the camps with COVID-19. In this way they spread a dehumanizing rhetoric very present in governmental reporting, but also within the bureaucratic reports of the big organisations following their lead.

    Illegal Deportations and Pushbacks to Turkey, Ordered by the Greek Government, Executed by the Greek Coast Guard
    Aegean Boat Report reports:
    “While the eyes of the world are occupied with the COVID-19 pandemic, Greek government seems to be taking advantage of the situation, a new tactic to tackle flows towards the Greek Aegean islands has been implemented.
    In the last weeks at least nine incidents of people being found drifting in the sea, in life rafts without propellant, has been reported by Turkish coast guard. This could easily have been disregarded as Turkish propaganda, if it hadn’t been for the evidence from Samos.
    April 1th at 08.00 a boat landed on Mourtia Beach, Samos east, carrying approximately 25 people. There where several people on the beach this morning witnessing the landing, pictures, and videos was taken. Port police were called by a person on-site, later port police denied having received any information on such incident, and that no new arrivals had been reported on Samos.
    Witnesses report that two boats from HCG arrived in Mourtia bay after the landing, the refugees were taken on one of the boats from port police, a boat took off heading southeast. A picture taken by a local journalist shows that two boats from HCG were in fact in Mourtia bay this morning, but port police deny that any of their vessels were in the area this morning.
    The last boat that landed in Mourtia beach was February 19th, nevertheless, later this very day people who walk on this beach every day, found a rubber boat, engine, a fuel tank and clothes that weren’t there the day before. Port police told people who contacted them about this that there had been no arrivals, and that they should remember that it was April fools day.
    Turkish Coast guard picked up 26 people 13.30 this same day, in a life raft that had drifted towards Aydin national park, 10 children, 6 women and 10 men. According to the statement from the passengers, obtained by TCG, they claimed that they had crossed to the island of Samos; were later rounded up by the Greek Coast guard, put on a life raft, and dragged to Turkish waters.
    Pictures taken by locals from Mourtia Beach, compared to pictures taken by Turkish coast guard leaves no doubt, people photographed on Samos is the same that TCG found drifting in a raft outside Aydin national park. When we also take into account the statements from locals regarding this landing, the evidence is overwhelming.
    If this had been an isolated incident, this could have been an HCG crew taking things in their own hands, but it’s not. Nine known cases in the last two weeks, from Simi in the south to Lesvos in the north, shows that this is not an isolated incident, this is boat crews acting on orders from the top.”

    Due to a dispute between local government and the Greek Ministry of migration, 152 new arrivals on Lesvos are still stuck out in the open without any sufficient infrastructure which meets basic needs, such as electricity, toilets or other sanitary facilities, @f_grillmeier (Twitter) reported. 25 people of those 152 who also arrived after March 1 have been staying in a discarded bus at Mytilini Harbour close to an old swimming pool, but have now been tranferred to Kara Tepe.

    56people are in tents and underneath broken boats close to Petra, 32 people are reportedly in staying tents at mountain-region of Agios Stefanos, 39 in a chapel close to Kliou, north. According to the media, the local government has not indicated a safe temporary place for those who have to quarantine for 14 days after arrival. The Ministry of Migration says that it is the responsibility of local authorities.

    Anxiety and Despair Among People Confined in Camps Across the Country
    As a consequence of the locked camps’ regime that seems to be unsustainable in the long run, as it is now, there is growing despair among the people held in the centres across Serbia, guarded by the army. The people staying in these camps are complaining that they are not allowed to provide their families and themselves with enough proper food for a healthier survival within the facilities in which they are held. They say that in the Krnjača camp there is a small shop with no clear pricing, and everything is much more expensive than in the other shops outside of the camp. They are forced to buy food in these shops which they claim are owned by some of the staff, and even there not everyone gets to have a chance to shop.

    The SCRM introduced obligatory isolation for new arrivals sent to Preševo camp, which with a population of 1,501 making it the largest camp .
    Growing mental health issues, gaps in service provision and supply, conflicts between different groups and the toxic influence of smugglers’ propaganda inspiring some to protest violently, these are some of the issues InfoPark documented from the testimonies of people held in these centres.

    CROATIA
    Pushbacks continue
    Although the official sources claim the “pressure on the border” has reduced, and that there are not that many people trying to cross the green border into Croatia, the reports on pushbacks have not ceased. AYS has received information on several cases of pushbacks in the area close to Velika Kladuša in Bosnia and Herzegovina. Also, L’ ALTRA VOCE have recently shared an account of a pushback of a group of boys who tried to enter Croatia, but were beaten up and had their belongings taken away, they say. The images they sent them display heavily bruised arms and extremities on the boys’ bodies.
    Sixteen cops beat them with great violence using steel bars. They insulted and beat them. Then they took everything away from him: cell phones, money, shoes, jackets. And they pushed them into the cold water of a river.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Détention #Camp #Racisme #Refoulement #Merégée #Turquie #Samos #Mourtia #Mythilène #karatepe #Agiosstefanos #Petra #Kliou #Klidi #Sintiki #Privatisation #Serbie #Armée #Presevo #Krnjaca #Santémentale #Croatie #Refoulement #Velikakladusa #Bosnie-Herzégovine

  • Femmes artistes, de l’ombre à la lumière ?
    Rencontres femmes d’histoire 2020 animées par Nassira El Moaddem

    C’était hier. Elle a été question des artistes plasticiennes, photographe et danseuse. @mad_meg aurait dû participer mais a eu un empêchement.

    Nous avons appris à l’ouverture des conférences, qu’à partir de 2021 la Mission départementale aux droits des femmes et à l’égalité ne renouvellera pas sa participation financière aux rencontres au prétexte qu’elles seraient hors sujet. Elles sont pourtant en plein dedans. Pour rappel, les rencontres de l’année dernière avait pour thème les agricultrices https://seenthis.net/messages/755605

    Cela est un coup dur pour l’association alors que la secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et hommes et de la lutte contre les discriminations est du Mans (mais Le Mans n’est pas macronien).

    Brouhaha dans la salle. La pause déjeuner a été l’occasion pour les Rosie qui participent actuellement à toutes les manifestations (et dont le groupe s‘étoffe manif après manif) de s’organiser et faire leur performance sur le plateau du palais des congrès avant la reprise de la seconde session.

    Maintenant le programme de la journée

    Une première et brillante présentation de Martine Lacas https://www.babelio.com/auteur/Martine-Lacas/130575) et un retour historique sur les peintres femmes de la fin du XVIIIe au début du XIXe, une période où les femmes avaient une place reconnue.

    Martine Lacas prépare actuellement une exposition, qui aura lieu au musée du Luxembourg, de femmes artistes de cette même période.
    Des questionnements : femme artiste ou artiste femme ?
    Des déconstructions sur le genre et le genre : les « grands » sujets (fresques historiques) et les « petits sujets » (scènes de la vie quotienne) ; les sentiments, la sensualité et l’émotion, etc. Et des exemples qui contredisent les clichés.

    Par ailleurs, elle a cité plusieurs Geneviève Fraisse, qui semble nourrir sa propre réflexion.

    Ensuite, Matylda Taszycha , commissaire d’expo et critique d’art, nous a présenté l’association AWARE dont elle est responsable scientifique. L’association s’est donné pour mission redonner une place aux artistes femmes du XXe siècle.
    Voici le site https://awarewomenartists.com
    Elle a évoqué au passage l’activisme des Guerillas Girls https://www.guerrillagirls.com

    Pour la dernière présentation de la matinée, Aymar du Chatenet , journaliste, éditeur et amateur d’art nous a parlé de Nadia Léger dont il vient de publier une monographie, « Nadia Léger, l’histoire extraordinaire d’une femme de l’ombre » (monographie un peu chère pour les finances d’une femme artiste). https://www.decitre.fr/livres/nadia-leger-9782365901376.html

    Une œuvre impressionnante occultée par celle de son mari.
    Nadia Khodossievitch est née en Biélorussie en 1904. Elle rejoint les suprématistes à Smolensk et part pour Paris avec son mari le peintre polonais Stanisław Grabowski en 1925. Elle y rencontre Fernand Léger, devient son élève puis sa maîtresse, sa femme (après son divorce) et en vient à diriger l’atelier de son mari. À la mort de ce dernier, elle fonde le musée Fernand-Léger où sont exposées les œuvres de Fernand.

    L’œuvre de Nadia recouvre les différentes palettes de l’art moderne, y compris, en fervente communiste qu’elle était, le réalisme soviétique.

    Si la publication de la monographie de Nadia Léger a été très remarquée par les professionnel·les de l’art et les institutions artistiques, aucune rétrospective des œuvres de l’artiste femme n’est à ce jour en projet, pas même au musée Fernand-Léger !

    Ici un entretien avec l’auteur
    https://www.gazette-drouot.com/article/aymar-du-chatenet-la-memoire-de-nadia-leger/9425
    Une question restée sans réponse au moment du débat avec le public, du mari ou de la femme a influencé l’autre ? Ce qui est certain, d’après du Chatenet, est que Nadia Léger avait un vrai talent et un style personnel.

    Pause !

    Des élèves de l’école des beaux arts du Mans ont lu des textes de Virginie Despentes, Virginia Woolf, Gina Pane (qui a enseigné aux beaux-arts du Mans), Marguerite Duras, et d’autres.

    Une table ronde réunissait Scarlett Coten, Cécile Proust et Sana Yazigi.

    Scarlett Coten est photographe, trente ans de carrière derrière elle, vit au RSA malgré le prestigieux prix Leica reçu en 2016 qui n’a débouché, en France, sur aucune proposition d’exposition ou de publication. Soutenue financièrement par sa famille dont elle a perçu une avance sur héritage, la caf lui réclame 10 000 euros de remboursement.

    Elle a beaucoup travaillé comme reporter dans les pays arabes. Sa perception des hommes qu’elle y a croisé au cours de ses voyages, loin des stéréotypes de nos journaux, lui ont donné envie de faire des portraits de jeunes hommes qu’elle a choisi
    précisément pour ces raisons http://www.scarlettcoten.com/mectoub

    Elle a ensuite poursuivi son expérience aux États-Unis http://www.scarlettcoten.com/plan-americain
    N’attendant plus rien de la France quant à voir son travail exposé ou publié, c’est aux États-Unis que sera édité un livre de photographies regroupant ces deux séries sous le titre Look at me.

    Les expo du Festival international de la photographie d’Arles sont à plus de 95 % masculines. Pour les 50 ans de la manifestation, la pression a été si forte de la part des photographe et de l’opinion publique que la parité a dû être respectée.

    Cécile Proust est chorégraphe, performatrice et féministe. Et l’une des femmeuses http://femmeuses.org/modxFem/index.php?id=1
    Selon Cécile, la création chorégraphique a été largement dominée par les femmes jusque dans les années 1980 où la création d’institutions (autre que l’Opéra) sous Mitterrand a été l’occasion pour des hommes, venus de la danse mais aussi des arts plastiques, de s’imposer au point d’être aujourd’hui en situation de légère domination.

    Elle nous a présenté cette vidéo amusante (ce n’est pas tout à fait la même, dommage elle est coupée) d’une performance et écriture inclusive Prononcez FénanOQ http://femmeuses.org/modxFem/index.php?id=58

    Scarlett et Cécile pensent que des quotas doivent être imposés pour donner aux artistes femmes la place qu’elles méritent.

    La dernière présentation était celle de Sana Yazigi , graphiste syrienne installée au Liban à cause de la guerre. Elle est co-fondatrice du site d’archives des œuvres picturales de la Révolution syrienne Creativememory, en arabe, anglais et français.
    https://creativememory.org/fr/archives

    On y trouve les œuvres classées par genre (affiches, dessins, caricatures…), une carte de la Syrie où sont situés les artistes, le contexte dans lequel l’œuvre a été réalisée, un travail énorme.

    Ici un entretien qu’elle a donné a onorient
    http://onorient.com/sana-yazigi-la-memoire-creative-de-la-revolution-syrienne-27705-20190404

    Ensuite nous avons regardé le film de Tim Burton Big eyes qui relate l’imposture d’un #grand_homme s’attribuant le travail de sa femme
    http://www.premiere.fr/film/Big-Eyes

    Alors madame la secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et hommes et de la lutte contre les discriminations, Femmes d’histoire est vraiment hors sujet ?

    Et comme toujours en France, la journée s’est terminé par un banquet ! Non, mais par un pot très sympa partagé avec l’association, les intervenantes et le public.

    J’aurai pu apporter mon témoignage qui aurait confirmé ce qui a été dit : la galère pour gagner sa vie comme artiste femme, les portes qui se ferment à partir de quarante ans, les résidences d’artistes réservées à celleux qui font partie du réseau qui va bien.

    L’hiver dernier, je discutais au téléphone avec une « copine » qui me demandais, classique, comment j’allais. Je n’allais pas bien, j’avais de grosses galères de fric, je ne pouvais plus payer mon logement, et l’autre de me répondre d’un ton très léger « oh, mais tu as l’habitude, c’est pas grave ». Je ne sais pas si c’est grave, qu’est-ce qui est grave exactement mais sa réponse m’a choqué et m’a fait violence. Non, on ne s’habitue pas et je dirais même de moins en moins en vieillissant parce que oui, je fatigue plus vite à vivre au jour le jour. Finalement c’est une vraie amie qui m’a sortie d’affaire (et je la remercie grandement) mais la situation reste très précaire.

    Malgré cela, dès que j’aurais un peu moins de dettes, je donnerai un peu de sous à l’association pour que la manifestation perdure avec ce même souci de qualité des interventions.

    • Merci pour ton compte rendu @odilon
      C’est désespérant de savoir que l’association se fait coupé les vivres et que toutes ces artistes n’ont pas de rétrospectives. Je commence à connaitre pas mal de femmes artistes et ca fait vraiment mal au cœur de voir comme elles sont traitées.

      Je suis désolé de te savoir dans la galère ainsi que de subir le genre de réflexion que tu rapporte. Une amie m’a dit récemment que c’etait pas la peine de m’occupé du sujet des retraites car je n’en aurais de toute façon jamais. Ça m’a blessé aussi, comme si je n’aurais jamais le droit de me reposé et de ne pas être continuellement stressé par le travail ou comme si je ne travaillait pas vraiment.

      De mon coté, c’est ironique, au lieu de venir au Mans et de suivre le programme qui avais causé mon désistement (et qui a été décalé à la mi-février), j’ai du partir à Bologne pour le travail. Hier j’ai donc participé à une table ronde avec des femmes artistes et féministes ! Le salon était organisé par une femme et je ne sais pas si le salon était paritaire en femmes artistes. Les intervenantes ainsi que moi étions d’accord pour dire que les femmes restent sous-estimées. J’essaye de faire un compte rendu rapidement de ce salon.
      https://boomcontemporaryart.com/edizione-2020

    • Très bien @mad_meg
      J’ai oublié de préciser quelques statistiques mais je n’ai plus les chiffres en tête. De mémoire :
      – une forte majorité de diplomé·es des écoles d’art et photographie sont des femmes
      – les artistes femmes représentent environ 20 % des expo des grands musées.
      – Si la structure est dirigée par une femme, ce pourcentage est d’environ 40 %

    • Merci @odilon pour ton retour, ça avait l’air très bien !

      Concernant l’effacement des femmes.
      Je travaille avec Wikipédia en ce moment, ça me sert pour récupérer des infos comme les dates de naissance ou quelques liens importants, puis à fouiller ensuite. Je ne vais pas enfoncer Wikipédia sur l’écriture du français, ni sur sa façon d’édulcorer les biographies quand on compare aux pages en anglais, mais plutôt sur sa sous représentation de personnages féminins.
      Par exemple la page sur Sartre parle de « la femme de Boris Vian » qui sera l’amante de Sartre jusqu’à la fin de sa vie sans même citer son nom. Une courte recherche ne permet même pas de savoir qui elle est, ce qu’elle a fait, à part aider Sartre et puisque Vian a eu plusieurs femmes.

      J’ai commencé à noter plusieurs #femmes_oubliées par WP
      Fanny Deleuze
      Madeleine Laïk
      Françoise Laborie
      Renée Saurel
      Hélène de Gunzbourg

      dont on retrouve cependant à la bnf ou ailleurs les importantes contributions

      #femme_de
      #mère_de
      #sœur_de
      #ex_de
      #femmes_sans_nom

  • Une vie à découvert : LA GALERE DES MAMANS SOLOS – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2019/12/01/une-vie-a-decouvert-la-galere-des-mamans-solos

    FS : Peux-tu nous parler de ta situation de « maman solo » et des circonstances qui ont fait que tu es une maman solo ? Reçois-tu une pension de la part du père ?

    MS : Oui, la question financière, c’est clair que c’était pour moi hyper-important à une période, parce que j’ai vécu deux vies de couple et j’ai fait un enfant à chaque fois, avec deux pères différents, donc ça fait deux situations différentes. Je suis maman solo suite à une séparation, et ces séparations m’ont permis de prendre conscience de ce qu’est la vie de couple, que c’était quoi finalement le couple, par rapport à mes attentes et la finalité de la vie. La séparation, c’était me retrouver sans pression sociale, familiale ou personnelle, c’était me sentir libérée, débarrassée d’un carcan.

    SOUCIEUSE.jpg

    FS : Tu as donc vécu la vie de couple comme un carcan ?

    MS : Ce n’était pas si joyeux que ça, au final. Parce que, avec mes deux partenaires, c’était assez compliqué. Ca a été des expériences, et je ne veux pas généraliser, mais la séparation a été un vrai choix de ma part, surtout la deuxième fois. Ca fait 6 ans que je vis seule, j’ai une petite pension de la part du père de ma grande, et il me donne exactement la même somme depuis 2006.

    FS : Pas d’augmentation du coût de la vie ?

    MS : Absolument pas. Même si ça avait été mentionné dans le jugement que ça devait être réévalué, en fonction des études de ma fille par exemple, et j’avais fait inscrire que les charges un peu exceptionnelles devaient être divisées en deux. Je n’avais pas pris d’avocate, je pensais pouvoir me débrouiller toute seule…

    FS : Une avocate ça coûte cher, sauf si on a une aide judiciaire…

    MS : C’est ça, j’étais au SMIC à cette époque et je n’en voyais pas l’intérêt. Mais pour ma deuxième séparation, j’ai pris une avocate parce que la situation était très complexe. Et c’est là que j’ai découvert la justice patriarcale, c’est-à-dire qu’on m’avait dit : « la justice, tu verras, elle est toujours du côté des mères », et en fait, à cette période, la justice était plutôt du côté des pères : je revois encore le père de ma grande faire sa victime, être hyper-écouté par les juges qui en plus étaient des femmes, il les a complètement mises de son côté. Et je me suis dit, heureusement, je suis autonome financièrement, j’ai le permis, je sais me débrouiller, mais moralement et au niveau stress, la barre était haute.

    FS : Est-ce qu’il a essayé d’utiliser votre enfant contre toi ? Est-ce qu’il s’en est servi comme pion pour que tu aies des problèmes avec la justice ou autrement ?

    MS : Oui, il l’a fait à titre personnel, et avec la justice, il l’a tenté. Il a fait aux juges le coup de la vie difficile et il a dit « mais quand même, j’ai décidé d’ouvrir un compte à ma fille et de lui mettre une petite somme tous les mois ». Très bien. Sauf qu’il rajoute à la fin : « je m’autorise à pouvoir piocher dedans en cas de coup dur ». Là, j’ai halluciné parce que les juges n’ont rien dit. Ils ont juste dit : « Monsieur, on comprend ». C’est n’importe quoi, tu ne peux pas dire que tu fais ça pour ton enfant et en même temps, ce n’est pas vraiment pour ton enfant, puisque tu le fais pour toi. C’est juste pour te montrer la façon dont il a essayé de se créer une façade de bon père de famille que les juges ont acceptée sans poser de questions.

    FS : Donc il ne faisait pas des visites régulières, c’était « je viens si je veux » ?

    MS : Ca, c’était avant qu’on ne passe devant le juge. Après, ça s’est calé, c’était obligatoire. Mais il lui est arrivé alors de me ramener la petite parce que, d’après ses dires, elle avait « fait une crise ». Il trouvait des prétextes pour s’en débarrasser s’il avait autre chose à faire. Et sans aucune pédagogie : du jour au lendemain, il part avec une autre femme et il explique brutalement à notre fille que c’est sa nouvelle famille : ce n’est pas possible de fonctionner comme ça avec des enfants.

    Monsieur paye une pension qu’il peut compter dans ses charges, donc c’est déductible d’impôts. Et moi, c’est compté dans mes revenus donc c’est imposable. Ce n’est pas trop mon truc de calculer ça mais à une période, ça m’a fait passer dans la catégorie des personnes qui devaient payer des impôts. Alors que 150 Euros par mois, c’est rien pour élever un enfant. Parce que, il y a 6 ans, j’ai fait le choix de revenir dans une grande ville : mes filles ont une grande différence d’âge, j’ai voulu qu’elles aient chacune leur chambre et j’ai dû prendre un appartement plus grand. Tout ça a un coût. Et quand j’ai quitté cette campagne, j’ai regardé les loyers un peu partout, et puis finalement, j’ai dû me retourner vers les bailleurs sociaux pour trouver un appartement qui soit dans mes prix. Donc je suis une cadre moyenne qui vit dans un logement social. (rires)

    Pas drôle, ça : les logements sociaux sont prioritairement attribués à des gens comme toi, pas des gens en-dessous de la ligne de flottaison.

    #femmes #pères #mères #couple #famille #pauvreté #divorce

  • Retraites amères pour les #classes_populaires

    Le projet de réforme ne permet pas de garantir une réduction des #inégalités. Il existe au contraire de bonnes raisons de penser que celles-ci risquent de s’accroître.

    Bien sûr, il existe encore de nombreuses inconnues sur le fonctionnement du futur système de retraite liées à l’#âge_pivot à 64 ans, aux règles sur l’évolution de la #valeur_du_point, aux conditions concrètes de prise en compte de la #pénibilité, aux conditions de #revalorisation des #salaires des #enseignants et des autres #fonctionnaires, à l’avenir des #pensions_de_réversion ou encore au devenir des 24 milliards d’euros de recettes annuelles de la #Cades [Caisse d’amortissement de la dette sociale] à partir de 2024… Tous ces sujets sont encore sur la table après deux ans de concertation dont on peut se demander à quoi elle a servi pour en arriver à un tel gâchis : mis à part le Medef, plus aucun partenaire social n’a confiance en la parole du gouvernement. Mais pour celles et ceux qui sont attachés au système par #répartition tout en considérant qu’il doit être unifié et amélioré, le cœur du sujet, c’est qu’un #système_universel par points n’est pas forcément juste, ni même plus juste que l’actuel.

    L’#universalité est un moyen, pas un but. Les points ou les trimestres sont des outils, pas des formules magiques. Or, en l’espèce, le mantra « un euro cotisé donne les mêmes droits à tous » pour séduisant qu’il puisse paraître dans sa simplicité conduit à des #injustices difficilement justifiables. Tout d’abord parce qu’il ne tient aucun compte des différences d’espérances de vie suivant la #trajectoire_sociale, et en particulier des espérances de vie en bonne santé. Dans notre société où l’#héritage_social est celui qui est le mieux partagé, cette #fausse_égalité conduirait à ce que les #classes_moyennes et populaires continuent plus que jamais de payer massivement pour les retraites bien plus longues des plus aisés. La mise en place d’un âge pivot à 64 ans, comme le veut le gouvernement, aggraverait encore ce défaut.

    On nous explique que ce serait un progrès de passer du système actuel qui prévoit la prise en compte des 25 meilleures années dans le privé ou des 6 derniers mois dans public pour le calcul de la retraite, à un calcul sur la totalité de la carrière grâce au système par points. C’en serait indéniablement un pour celles et ceux qui ont travaillé longtemps moins de 150 heures par trimestre dont les cotisations ne leur donnent aucun droit aujourd’hui. Mais fallait-il absolument changer de système pour y parvenir ? Non, il suffirait de modifier cette règle.

    Qu’en sera-t-il pour les autres ? Si, pour les « carrières plates » en termes de rémunération, il n’y aura pas de pertes et que, au contraire, les grandes fulgurances de fin de carrière seront moins profitables, aucune simulation ne permet aujourd’hui de garantir une réduction des inégalités si on prend en compte l’ensemble des situations. Il existe au contraire de bonnes raisons de penser que celles-ci risquent de s’accroître. Les #cadres sortis à 23 ou 24 ans d’une grande école, avec tout de suite un CDI bien payé en poche, n’auront plus à travailler jusqu’à 67 ans pour percevoir une retraite à taux plein et seront à coup sûr gagnants. Ainsi que les #hauts_fonctionnaires, de Bercy et d’ailleurs, qui reçoivent des #primes conséquentes. Ils n’ont par nature jamais de trous dans leur carrière et pourront eux aussi s’arrêter de travailler plus tôt.

    Ce ne sera pas le cas pour les plus nombreux. Bien entendu pour les enseignants et toutes les autres catégories de fonctionnaires qui reçoivent peu de primes, sauf revalorisation improbable massive de leurs rémunérations. Mais aussi pour les ouvrier·e·s, les employé·e·s, les technicien·ne·s qui ont commencé à travailler à 20 ans en étant mal payés, qui ont connu le chômage à plusieurs reprises, avant de décrocher un CDI vers 30 ans et commencer alors une carrière un peu plus rémunératrice. Ce ne sera pas le cas non plus pour les employé·e·s sous statut privé pendant des années dans les services publics avant d’être titularisé·e·s. Ni pour les #mères_célibataires obligées de travailler moins pour éduquer plus. Tous verront leur retraite amputée du fait que la règle des meilleures années ne permettra plus d’effacer les années de galère pour le calcul du niveau de leurs pensions.

    Ceux-ci et celles-ci sont pour l’essentiel les enfants des classes populaires et moyennes. Ils vont, d’une génération à l’autre, devoir travailler au-delà de 64 ans pour glaner suffisamment de points afin de rendre leurs pensions tout juste acceptables. Il ne nous a pas échappé bien sûr que ce fonctionnement par points était déjà celui des régimes complémentaires actuels du secteur privé. Il n’en reste pas moins que sa généralisation dans le cadre du nouveau système universel renforcerait beaucoup les injustices qu’il engendre déjà. En prenant en compte de la même manière les rémunérations perçues à l’âge de 25 ans et à 60 ans, les systèmes par points dénaturent la fonction sociale fondamentale d’un système de retraite par répartition : offrir aux retraités une pension qui reflète leur niveau de vie en fin de carrière ou durant les meilleures années de celle-ci.

    Au lieu de promouvoir une telle injustice à travers la retraite par #capitalisation, la majorité actuelle réussit à le faire en prétendant défendre et améliorer la retraite par #répartition. Tout en parachevant l’étatisation de la #protection_sociale et en dotant le pays d’un mécanisme qui permettrait, en jouant sur la valeur du point, de réduire peu à peu les retraites futures sans avoir besoin de changer les règles du jeu. C’est un exploit qu’il convient de saluer, mais à force de détourner de leur sens les #valeurs de la République, cela conduit le pays dans une #impasse.

    https://www.liberation.fr/debats/2019/12/19/retraites-ameres-pour-les-classes-populaires_1770224

    –-> un ami économiste me signale que cette analyse de la réforme des #retraites est très intéressante...

  • La pilule de l’obéissance

    À l’origine, le remède ne devait concerner que les #enfants « hyperactifs », une pathologie relativement rare. Mais depuis quelques années, aux États-Unis, tout bambin quelque peu turbulent peut se voir prescrire de la #Ritaline, un #médicament voisin des amphétamines qui fait également fureur sur les campus. Après avoir inondé le marché américain, la pilule miracle se répand en France.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/BRYGO/61087
    #santé #enfance #hyperactivité

    • Déjà en cours il y a une dizaine d’années. Je ne connais pas l’ampleur du problème, mais j’avais rencontré une mère abandonnée — je trouve ça mieux que « mère célibataire » qui peut laisser penser que sa situation était un choix — épuisée qui n’arrivait pas à contrôler l’énergie de son petit dernier (essentiellement par manque d’aide et de ressources). Elle était soulagée par la mise sous Ritaline de son gosse. C’était effrayant de voir ce gosse domestiqué façon robot, mais je ne pouvais absolument rien dire à ce sujet à cette mère qui était déjà dans une grande souffrance.


    • #shit_storm en vue

      Le petit dernier, l’Adhansia, sort des usines de Purdue Pharma , le laboratoire de l’OxyContin, considéré comme le principal responsable de la crise des #opioïdes (400 000 morts en vingt ans) (11). « Je viens d’un programme où on essaie de baisser les doses, de favoriser les thérapies comportementales, d’arrêter les médicaments, poursuit Mme O’Rourke. Mon but, c’est qu’ils soient capables d’être des enfants, de jouer et d’apprendre. Je n’ai jamais vu d’effets négatifs à long terme, excepté une croissance perturbée. Le plus grand problème, ce serait l’addiction, surtout pour les adolescents, ainsi que la revente. » Pour elle, ça ne fait pas de doute, « la télévision est responsable en grande partie du TDAH. C’est la première baby-sitter du pays ». Dans sa salle d’attente, encore un garçon. Jayden, 12 ans, « ne tient pas en place ». Diagnostiqué hyperactif, il est sous psychotropes depuis quatre ans. Sa mère, Tasha, commente : « Quand il ne les prend pas, il est insupportable. » L’école ? « Je pense que c’est ennuyeux, répond Jayden. Lire est ennuyeux. Rester assis toute la journée est ennuyeux. Je préfère jouer au base-ball avec mon père, ou à Fortnite, World of Warcraft ou NBA 2K [des jeux vidéo] avec mes copains. »

    • On ne parle que des garçons par rapport à ces produits. C’est peut être une solution que les femmes (mères, personnel enseignant et personnel medical qui sont largment fémininisés) ont trouvé pour rendre un peu moins insupportables les comportements masculins.

      « Je préfère jouer au base-ball avec mon père, ou à Fortnite, World of Warcraft ou NBA 2K [des jeux vidéo] avec mes copains. »
      Il me semble qu’il y a une histoire de domination masculine dans tout ceci, les filles sont « rithalinés » sans chimie par la culture du viol.

    • Quand même @monolecte il y a aussi des femmes qui foutent le père dehors, souvent avec raison d’ailleurs ! et même si il est très content de retrouver sa « liberté » et qu’il ne paye pas la pension, j’estime que cela n’en fait pas une « femme abandonnée » pis on dirait qu’on parle d’un chien. Non plus qu’une femme célibataire, d’ailleurs. #famille_monoparentale c’est pas mal parce que oui, même seule avec un enfant c’est une famille, n’en déplaise à certaines pourritures de psys. Alors disons #mère_monoparentale ?

    • @mad_meg

      les filles sont « rithalinés » sans chimie par la culture du viol

      Affreusement d’accord avec toi :/

      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/cbl.30337

      It is estimated that half to three‐quarters of all women with attention‐deficit/hyperactivity disorder (ADHD) are undiagnosed. Boys are more likely to be given an ADHD diagnosis (13.2%) than girls (5.6%). Girls are also diagnosed, on average, 5 years later than boys (boys at age 7, girls at age 12) (Foley, 2018).