• Injugeable.
    http://maitremo.fr/injugeable

    Un an plus tard, j’ai de nouveau été saisie de la situation de Cyril par le Parquet, qui me demandait son placement car Mme VanVé osait avoir l’exigence que son fils, à qui la société ne proposait au demeurant aucune scolarité permanente et adaptée, rentre chez elle le soir plutôt que d’être accueilli en internat lorsqu’un établissement l’accepterait. Elle se disait prête à déménager n’importe où, Lille, Marseille, Toulouse, Strasbourg, pour être à proximité de son enfant et le voir rentrer à la maison chaque soir. Le Conseil général demandait donc qu’on place Cyril d’ores et déjà. Logique, non ?

    #violence_institutionnelle

  • Juste pour t’espliquer la politique du logement
    Tu prends un pauvre qui a hérité de quelques sous (et qui arrive à ne pas conchier la notion d’héritage) et pour des raisons obscures (genre des moisissures dans les pièces et l’eau qui coule du plafond de la location, voire un truc ou tout son fric passe dans le nucléaire d’EDF) hum, bref, il souhaite avoir son propre logement.
    Comme il n’a pas assez, il lui faut quand même demander un prêt, la banque va alors se baser sur 33% de la moyenne de ses revenus avec les avis des impôts sur 3 ans (j’y reviendrai).
    Le pauvre se dit, ben si je paye un loyer de 350€, je pourrai aussi bien rembourser un prêt de même prix.
    Faut suivre ! bon, si ton pauvre a gagné une moyenne de 900€/mois (pfff c’est juste énorme quand ton pauvre est un indépendant du web), l’éventuel remboursement du prêt s’élèvera donc à 300€/mois, son reste à vivre (c’est comme ça que ça se nomme) sera de 600€. Avec un bon montage financier, au bout de 15 ans, il rembourse les 50.000€ emprunté.
    C’est là que ça se gâte et que tu comprends que ça va pas le faire du tout. Ben ouais, ton pauvre en fait, c’est une femme et en plus, elle a un gamin marqué à sa charge sur ses feuilles d’impôts. Le banquier il va pas lui dire : wao, vous assurez grave, réussir à tenir aussi longtemps sans crever, je vous suis, ben NAN. Le banquier, il calcule : 50% de moins parce qu’enfant en plus. Reste à vivre en dessous de la barre, prêt je te réponds même pas, je t’ignore, je t’emmerde, on parle pas aux pauvresses ici, c’est une banque.
    Ton pauvre s’accroche à son idée, il en a marre de nourrir des proprios qui refusent de réparer le plafond ou les radiateurs. Non seulement il leur lache 350€ par mois mais derrière la CAF (l’Etat quoi) complète de 250€ pour qu’ils aient pas de problèmes pour rembourser le prêt de leur vrai maison à eux, le pauvre occupe la sous maison pourrie, qui se nomme alors un immeuble de rapport, faut bien qu’il serve à quelque chose dans le capitalisme.
    Bon, là, c’est super, parce que ton pauvre s’en sort bien, les potes se cotisent et lui prêtent de l’argent, il accède à son appart à lui. Ok, le proprio lui rend pas sa caution mais il le rechopera au tournant et taguera marchand de sommeil sur l’immeuble histoire de prévenir les autres pauvres, bref il loge infine son gosse sous un toit et c’est le bonheur.
    Evidemment, faudrait pas un coup dur ou qu’il ait à faire des travaux maintenant, vu qu’il n’a vraiment plus un sou.
    Alors, voila maintenant l’épilogue merveilleux, il retourne à la CAF, la dame est fort sympathique, dommage lui dit-elle, que vous n’ayez pas de prêt, la CAF vous aurait aidé à le rembourser.
    #logement #histoire_vraie #sur_la_tête #mère_célibataire

    • L’histoire se poursuit dans la même veine, c’est pas drôle, on va encore parler d’argent et de pauvreté. Donc, si t’as bien suivi, le pauvre qui a chopé un logement il a des petits revenus, mis bout à bout ça fait pas des masses, il est sous le seuil parait-il. En en plus il est pas salarié, il veut plus de ce poste, il est indépendant, ce truc après le chômage qu’il avale de travers tout les jours en l’appelant liberté devant les copains. Bref, le pauvre qui cotise largement aux Agessa (ne tombe pas malade sinon on va pleurer) calcule ses droits CMU et dépose un dossier. 2 mois après, toujours pas traité, il y retourne, insiste pour qu’au moins ce droit là lui soit donné.
      Ah mais hic, figure toi qu’il n’a eu de crédit (lis donc l’épisode précédent) pour son logement, donc pas d’APL non plus. Ça n’empêche pas la CPAM de lui calculer la CMU avec un loyer ! si si et de vouloir lui faire croire que c’est de sa faute ou de celles des autres pauvres, c’est pour l’égalité. Ça fait déjà deux mots du fronton à mettre à la poubelle pour aujourd’hui.

      https://www.complementaire-sante-solidaire.gouv.fr/fichier-utilisateur/fichiers/2019_10_02_Compl%C3%A9mentaire%20sant%C3%A9%20so

      Important : à propos des personnes ayant à leur disposition un logement à titre gratuit Les personnes ayant à leur disposition un logement à titre gratuit (propriétaire, personne logée gracieusement) ou bénéficiant d’une aide au logement se voient appliquer un forfait logement qui est ajouté à leurs ressources. Ce forfait varie selon la composition familiale.(Cf. articles R. 861-5 et R. 861-7 du code de la sécurité sociale)

      Hein oui, plutôt que de déduire le coût de la location à ceux qui la raque.

      Pour le tiptop, ça lui fait 1410€ en plus qu’il n’a pas gagné qui se rajoute à ses revenus annuels, oh dommage, tu passes au dessus de la barre CMU, prends toi l’humiliation du refus CMU dans la gueule. C’est fini, vacciné, tu redemanderas plus là ? t’as bien compris ?. Je pense à mon pote Robert, SDF qui dormait en bas de ma rue l’année dernière, il doit être content de savoir que son banc vaut si cher.
      Par contre tu as encore le droit de nourrir une magnanime mutuelle dans sa petite cage d’or, et seulement pour 1€ par jour. C’est con pour toi qu’il y ait 365 jours dans l’année, peut-être même sans compter la TVA.

      Le 3em épisode, pour te donner l’eau à la bouche, c’est quand le pauvre (qui à 0€ d’impots) se rend compte que les impôts l’ont changé de régime fiscal depuis 2 ans et qu’il est passé du BNC (abattement forfaitaire de -34%) au réel (-10%) sans le savoir … ça a donc rajouté +24% pour la base de calcul CMU, trop chou.

  • Mon #accouchement, ce #viol. | Parole de Mamans
    https://paroledemamans.com/accouchement/maternites/mon-accouchement-ce-viol

    J’en veux au manque de respect envers les femmes, j’en veux aux accouchements qui se doivent d’être rapides, express. J’en veux au manque de bienveillance, j’en veux aux réductions de personnel, j’en veux à la #déshumanisation, à l’abandon, à l’infantilisation. Je condamne le manque de compétences médicales et humaines. Je rappelle que je suis une femme et que je suis maître de mon corps et qu’un praticien ne peut pas savoir mieux que moi ce que je ressens. Que lorsqu’une femme dit non, c’est non !

    #violence

  • #Raquel_Rosario_Sanchez : « Gestateurs », « hôtes » et « personnes enceintes » : Le pacte entre la droite et la gauche pour effacer les femmes
    http://tradfem.wordpress.com/2017/03/18/%E2%80%89gestateurs%E2%80%89-%E2%80%89hotes%E2%80%89-et-%E2%80%89

    « Nous ne sommes pas des moutons » – ce titre d’un billet d’opinion, publié dans le grand journal espagnol El País, suggère une dynamique de femmes opprimées se réappropriant leur position de sujet. Toutefois, ce texte est signé Noelia Oses Fernandez, qui s’identifie comme « future mère par maternité de substitution » et appartient à un lobby qui préconise la location d’utérus*, Son Nuestros Hijos (« Ce Sont Nos Enfants »).
    L’article est illustré d’une photo de deux hommes tenant dans leurs bras deux bambins, dont l’un tient une poupée rose et l’autre une poupée bleue. Les hommes protègent les bébés de la caméra, et l’un d’entre eux nous adresse directement un regard de défi. Les lectrices sont censées présumer qu’il s’agit d’un couple gay et que la posture de cet homme sert à nous faire honte de toute éventuelle réticence face au désir de ce couple d’être parents.

    L’article s’inscrit dans le débat houleux qui fait rage en Espagne au sujet de la location d’utérus. Les idéologues conservateurs et certains libéraux naïfs travaillent à rallier l’appui de la population pour cette pratique, par une combinaison d’arguments néolibéraux et féministes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/02/28/gestators-hosts-pregnant-people-bipartisan-pact-erase-women

    Raquel Rosario Sanchez est une activiste et défenderesse des droits, originaire de la République dominicaine. Son travail porte sur la violence envers les femmes et les filles, la traite des personnes et l’abolition de la peine de mort. Elle poursuit en Oregon un diplôme de master en Études sur les femmes, le genre et la sexualité.

    #gestation_pour_autrui #mère_porteuse #libéralisme #gauche_postmoderne #location_d'utérus

  • Etre mère en Egypte ancienne : un voyage périlleux !
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-marche-des-sciences/etre-mere-en-egypte-ancienne-un-voyage-perilleux


    A l’occasion de la parution deMaternité et petite enfance en Egypte ancienne (éditions du Rocher, 2015), d’Amandine Marshall , docteur en égyptologie, chercheur associé à la MAFTO (mission archéologique française de Thèbes Ouest) .

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun livre sur la vie quotidienne des Egyptiens anciens ne s’est intéressé aux étapes marquantes de la maternité et de la petite enfance en cette période phare de l’Histoire ! Grâce à Amandine Marshall et à sa plongée dans un large corpus de documents, allant de la période prédynastique à la période romaine, et issus de divers champs scientifiques (iconographie, archéologie, médecine, littérature, ethnologie, épigraphie, anthropologie...), cette lacune est désormais comblée.

    #radio #femmes #égyptologie #maternité #mères #histoire #historicisation

  • Minima sociaux : Le rapport Sirugue, inquiétante boussole du gouvernement
    https://blogs.mediapart.fr/seelebrn/blog/061116/minima-sociaux-le-rapport-sirugue-inquietante-boussole-du-gouverneme

    L’article 49 de la loi de finance 2017, intitulé « réforme des #minima_sociaux », détaille une série de mesures d’économies réalisées sur le dos des allocataires, principalement en alignant par le bas les droits auxquels peuvent prétendre différentes catégories. Ces mesures sont présentées comme une première étape dans un plan plus vaste de restructuration des minima sociaux. Si les détails de ce plan ne sont pas encore connus, les grandes lignes qui ont été indiquées pour l’instant peuvent avoir de quoi sérieusement inquiéter.

    Le député #Sirugue, rapporteur de la loi El Khomri à l’assemblée nationale, est également l’auteur d’un rapport intitulé « repenser les minima sociaux », publié le 18 avril dernier. Ce rapport fait suite à un référé de la cour des comptes rendu en 2015, et son esprit prolonge celui de plusieurs mesures qui ont aggravé la situation de nombreux individus et familles parmi les plus pauvres du pays https://blogs.mediapart.fr/seelebrn/blog/061116/petite-chronique-de-l-asphyxie-des-pauvres Il propose un ensemble de mesures applicables dès 2017, et d’autres envisagées à plus long terme, vers 2020.

    On a tout lieu de craindre que cette temporalité n’invite l’actuelle opposition à émettre des propositions plus dures encore dans le cadre de la campagne présidentielle. Il n’y a qu’à se référer aux propositions de M. Straumann, président du conseil départemental du Haut-Rhin, ou, au contenu de la récente proposition de loi émanant du groupe LR du Sénat, sur la « fraude sociale » – proposition vite retirée, dont on ne sait pas s’il s’agissait d’un « ballon d’essai » ou d’une fuite prématurée.

    Le rapport Sirugue se veut un plaidoyer pour une « simplification », permettant de « lutter contre le #non-recours » et de renforcer « l’équité » des minima sociaux. A la lecture du rapport nous estimons avoir des raisons de penser que le « renforcement de l’équité » signifie en fait nivellement par le bas des montants d’indemnisation et rétrécissement des conditions d’éligibilité ; et que la « lutte contre le non recours » sert de masque à une politique aboutissant à inscrire autant que possible les plus démunis dans des dispositifs contraignants. Certaines mesures proposées sont particulièrement dommageables pour les parents (donc très majoritairement les #mères) qui élèvent seul.e.s leurs enfants et qui dépendent des minima sociaux.

    En pratique, le rapport détaille quatre séries de mesures. Trois « scénarii » se succèdent, dont le premier est constitué de mesures à mettre en place à court terme (largement reprises par la loi de finance), et les deux autres proposent des réformes plus approfondies et mutuellement exclusives. Pour finir, l’auteur détaille une quatrième série de mesures, visant à renforcer les politiques d’insertion et à promouvoir le principe des « droits et devoirs » pour l’allocataire, dans la perspective de l’ « activation » des bénéficiaires des minima sociaux.

    Nous livrons ici quelques remarques au fil de la lecture.

    - Premier scénario

    (i) Accès au RSA des jeunes de moins de 25 ans (sauf les étudiants)

    En ouverture du premier scénario, on trouve la proposition qui a été la plus médiatisée du rapport lors de sa publication : l’accès au #RSA pour les jeunes de moins de 25 ans. On peut déjà souligner que la mesure serait réservée aux non étudiants – M. Sirugue laisse non tranchée la question de la prise en compte de la cohabitation avec les parents ainsi que celle de l’appartenance à leur foyer fiscal. Mais étant donné ce qui va suivre, il y a lieu de se demander si cette proposition n’est pas destinée à faire écran à la suite du rapport.

    (ii) Aligner par le bas les montants d’allocations

    Pour le reste, ce premier scénario commence par proposer des destinés, tout en conservant intacte l’architecture générale des minima sociaux, à faire diminuer les montants versés. Les deux mesures mises en avant ont été reprises dans l’article 49 de la loi de finance 2017 : certains handicapés, grâce au cumul #AAH -ASS, disposeraient de près de 1300€, c’est trop, il faut y mettre fin. L’#ASS est plus intéressante que la #prime_d’activité en cas de cumul avec un faible salaire : alignons le « dispositif d’intéressement », sur celui du RSA, plus défavorable.

    (iii) Simplification administrative… par l’extension de l’accès des organismes aux données des allocataires

    En matière de lutte contre le non recours, on trouve, dans ce premier scénario, quelques propositions pour améliorer l’information des allocataires potentiels et alléger leurs démarches administratives, à grand renfort de « documents faciles à lire et à comprendre », et, surtout, de partage d’information entre les opérateurs. Le rapport reste relativement évasif sur l’étendue et les modalités de ces partages d’informations ; mais il est question de « réduire drastiquement voire de supprimer les pièces justificatives demandées ». Simplification administrative et renfocement du contrôle se recoupent ici entièrement : il ne s’agit pas de faciliter l’accès au bénéfice d’une aide en réduisant les critères, mais bien de renforcer les critères existants et de garantir leur systématicité en imposant aux bénéficiaires l’ accès du payeur à leurs informations personnelles.

    (iv) « Figer » le RSA sur trois mois.

    Enfin, le rapport propose d’améliorer la « prévisibilité » des montants du RSA en mettant en place un « effet figé » sur trois mois. Concrètement, le montant de l’allocation fixé en début de trimestre serait maintenu pendant trois mois, jusqu’au réexamen trimestriel du montant d’allocation, indépendamment des variations de revenus intervenant entre temps. Il est certain que le système actuel, avec les nombreux indus et rappels qu’il génère apparait de plus en plus intenable. La complexité et l’incertitude qui en résultent sont à ce titre un facteur important dans le « non recours ».

    Le rapport ne précise cependant pas comment seraient compensées les éventuelles variations de revenus actuellement prises en compte. Si l’on fait l’hypothèse qu’elles seront compensées d’un trimestre sur l’autre, alors il faut s’attendre à ce que les personnes aux revenus irréguliers alternent des périodes « fastes » où ils/elles cumuleront revenus et allocation, avec des périodes sans revenus et une allocation bloquée pour trois mois à un niveau particulièrement bas. Si l’on fait l’hypothèse que les variations de revenus intervenues pendant le dernier trimestre ne seront pas compensées sur le trimestre suivant, alors ce nouveau mode de calcul sera tantôt plus défavorable, tantôt moins défavorable que le régime actuel. Selon le mécanisme qui sera mis en place, on peut craindre qu’il aboutisse non pas à supprimer l’incertitude budgétaire à laquelle doivent faire face les allocataires, mais à en renouveler les modalités.

    - Deuxième scénario


    Le deuxième scénario répond quant à lui au référé de la Cour des comptes publié en 2015, qui préconisait de réduire à trois le nombre des minima sociaux, pour ne conserver que le RSA, l’AAH, et l’ASPA (minimum vieillesse). M. Sirugue ne propose pas d’aller aussi loin dans la « simplification » que ne le préconisait la Cour des comptes, et conserve 5 allocations.

    Les colonnes « niveau de vie » et « équité », du tableau suivant résument assez bien la philosophie, et la stratégie de justification absolument grossière inhérente à cette seconde partie du rapport : systématiquement une baisse de niveau de vie est justifiée par le « progrès » sensé en résulter en termes « d’équité ». S’il faut à tout prix considérer M. Sirugue comme un homme sérieux, on peut se demander si la candeur avec laquelle il présente lui-même les ficelles de cette « équité » relève d’une stratégie délibérée pour discréditer ce deuxième scénario – puisqu’il est manifeste qu’il donne sa préférence au troisième. (On relèvera que, quelques lignes après ce tableau, M. Sirugue, écrit tranquillement que ce scénario, dont il vient d’expliquer en quoi il était systématiquement plus défavorable que l’état actuel des choses, permet « d’améliorer directement la situation des allocataires ».)

    Il s’agit systématiquement d’aligner vers le bas les montants des allocations fusionnées avec le RSA et l’ASPA.

    Le « rapprochement » entre ASI (destinée aux personnes invalides, c’est-à-dire ayant une reconnaissance d’incapacité de travail totale ou partielle) et AAH (destinées aux personnes handicapées) est la seule mesure que le rapport présente comme financièrement avantageux pour les bénéficiaires. Il convient de relativiser fortement cette prétention (malgré le « ++ » qu’on trouve dans le tableau reproduit ci-dessus) : L’ASI est certes inférieure de 100€ par mois à l’AAH, dont elle est déduite en cas de cumul, mais le rapport ne propose en aucun cas de faire bénéficier les bénéficiaires de l’ASI de l’AAH, tout au plus de faciliter les démarches de ceux qui peuvent déjà prétendre aux deux allocations, afin de leur permettre de toucher plus facilement l’allocation la plus élevée à laquelle ils peuvent prétendre. Il s’agit donc, au sens strict, d’une simplification administrative et non pas d’une augmentation des droits auxquels les concernés peuvent prétendre.

    - Le cas de l’allocation de solidarité spécifique

    Il nous semble important de remarquer ici que le classement de l’ASS dans la liste des minima sociaux ne va pas de soi. En effet, la forme de l’ASS n’est pas complètement celle d’un minimum social : elle n’est pas accordée stricto sensu sous condition de ressources, puisqu’il faut pour y être éligible avoir travaillé au moins cinq années au cours des dix années précédant la demande ; condition qui s’ajoute à celle du plafond de ressources. Ce plafond, en outre, contrairement à celui du RSA, de l’AAH et de l’ASPA, est largement supérieur au montant de l’allocation. Autrement dit, si elle fonctionne comme un minimum social pour certains bénéficiaires chômeurs de longue durée, elle est en fait conçue comme un prolongement de l’allocation chômage, permettant de compléter les ressources d’une personne n’ayant pas retrouvé un emploi suffisamment rémunérateur.

    Son financement la démarque également des minima sociaux, puisqu’elle est financée par un fonds national de solidarité, alimenté principalement par les cotisations sociales des fonctionnaires et agents publics. Autrement dit, son financement, dans la mesure où il repose sur des cotisations liées au travail, s’apparente à celui de la sécurité sociale. Pour autant, contrairement aux prestations de la sécurité sociale, qui sont limitées dans le temps et/ou dépendent des montants de cotisation, l’ASS est forfaitaire et illimitée dans le temps.

    Cette originalité de l’ASS mérite d’être soulignée : elle constitue un exemple de socialisation du salaire dont la répartition ne s’effectue pas selon les modalités assurantielles, dites bismarckiennes, qui caractérisent notre sécurité sociale.

    Dans le scénario proposé par M. Sirugue, l’ASS ne serait pas, comme le proposait la Cour des comptes, supprimée. Le député se dit conscient des « effets négatifs » que provoquerait la suppression de cette allocation, généralement plus avantageuse que le RSA. Il propose donc plus modestement – sans qu’on comprenne très bien en quoi cela est plus acceptable – de limiter à deux ans la durée de versement de l’ASS, alors qu’elle n’est aujourd’hui pas limitée dans le temps. Il propose cependant – sans toutefois l’inscrire formellement dans les « propositions » mises en avant – d’augmenter le montant de l’ASS, en la faisant passer de 16.25€/jours à 20€, voire 24€ par jour. La coïncidence des deux propositions laisse perplexe : tout en réduisant drastiquement les possibilités de bénéficier de cette allocation, le député semble reconnaitre implicitement l’insuffisance dramatique de son montant.

    L’objectif avancé est de « réaffirmer sa fonction de transition entre le chômage indemnisé et l’emploi ». Tant pis, donc, pour ceux qui ne retrouveraient pas un emploi suffisamment bien payé au bout de deux ans (rappelons que 40% des allocataires actuels de l’ASS touchent l’allocation depuis plus de deux ans). L’argumentest encore le même : l’équité avec les autres chômeurs de longue durée. Manifestement, il n’a pas effleuré l’esprit de ce monsieur qu’aligner par le haut les montants perçus (ce qui ne les aurait toujours pas rendus supérieurs ni même égaux au seuil de pauvreté à 60%), aurait été tout aussi « équitable ».

    Les montants mensuels perdus par les allocataires de l’ASS en fin de droit sont même détaillés par le rapport (mais uniquement dans le cas d’une personne seule). A l’échelle de ce que sont les budgets des familles vivant des minima sociaux ces sommes sont absolument considérables :

    – 455 € de baisse pour les personnes qui ne seraient éligibles ni à la prime d’activité, ni au RSA socle ;

    – 233 € pour les personnes éligibles à la seule prime d’activité ;

    – 82 € pour ceux éligibles au RSA socle ;

    – 72 € pour les allocataires éligibles au RSA socle et à la prime d’activité.

    Il faut par ailleurs noter que l’ASS, contrairement au RSA, permet de valider des trimestres de retraite. Les allocataires actuels valident ainsi en moyenne 18,4 trimestres au titre de l’ASS…

    - Troisième scénario

    Le troisième scénario présenté par le rapport, qui a la préférence explicite de M. Sirugue, est à la fois plus ambitieux et plus simple, puisqu’il entend refondre entièrement l’architecture des minima sociaux en supprimant toutes les allocations existantes pour les remplacer par une allocation socle unique de 400€, assortie, selon les cas d’un complément. Le gouvernement a également affiché sa préférence pour ce troisième scénario lors du conseil des ministres du 13 juillet dernier ; préférence réaffirmée dans l’exposé des motifs de la loi de finance 2017.


    Le critère de démarcation entre les deux compléments reprend une distinction aussi ancienne que la protection sociale, partageant les personnes auxquelles on ne peut décemment demander de gagner de l’argent, et celles qui, considérées comme aptes au travail, ne sauraient recevoir d’aumône sans avoir fait la preuve de leur détermination à faire en sorte de s’en passer à l’avenir.

    Il y a donc dans cette perspective deux sortes de pauvres : ceux qu’on va contrôler étroitement, qui relèvent du « complément d’insertion » et du « devoir de respect du projet d’insertion », et ceux qu’on ne va pas contrôler, qui relèvent du « complément de soutien ». Le complément dont bénéficieraient ces derniers serait nettement supérieur (le rapport avance 400€, ce qui situe le total dans l’ordre de grandeur, quoique en dessous, de l’actuelle AAH) à celui touché par les premiers (de l’ordre de 100€, pour un total de 500€, donc).

    Le mécanisme proposé pour les personnes relevant du complément d’insertion consiste donc à garantir une allocation au montant largement inférieur à celui garanti par l’actuel RSA (400€ contre 525€ pour une personne seule, 800 contre 944 pour un couple), et à conditionner l’octroi d’une aide supplémentaire – toujours insuffisante pour vivre – à l’engagement du bénéficiaire dans un ensemble d’obligations contractuelles. Le caractère révocable de ce complément n’est jamais spécifié explicitement dans le rapport, il est cependant la seule hypothèse qui puisse donner sens au primat de la logique des « droits et devoirs » et de la « contractualisation » – exactement comme dans le cas de la radiation par le pôle emploi. Si le rapport ne détaille à aucun moment les contraintes que M. Sirugue envisage d’établir pour les allocataires, la philosophie générale de l’assistance qu’il mobilise ne laisse cependant aucun doute.

    Sur ce point, l’affirmation d’un « droit opposable à l’accompagnement », censé servir de contrepartie « équilibrée » au « devoir de respecter le contrat d’insertion » apparait comme une grinçante plaisanterie : l’allocataire se voit offrir comme un droit le dispositif contraignant et fondé sur la menace de suspension de sa seule ressource dans lequel on veut l’inscrire.

    Des effets dévastateurs à prévoir pour les parents isolés

    M. Sirugue prétend que ce système sera financièrement moins défavorable pour les allocataires. Cette affirmation repose sur trois arguments. Le premier est que la nouvelle allocation qu’il appelle de ses vœux serait entièrement individualisée (autrement dit, elle serait doublée pour un couple, contrairement à l’actuel RSA). Le second est que les prestations familiales ne seraient plus déduites de l’allocation, comme c’est le cas pour le RSA. Enfin, le troisième argument repose sur la suppression du forfait logement.

    Or le gain escompté doit être fortement relativisé. D’abord, les montants alloués par enfant au titre des allocations familiales sont, dans tous les cas de figure, systématiquement inférieurs aux majorations accordées aux allocataires du RSA ayant des enfants à charge, A fortiori pour les parents isolés bénéficiant du RSA majoré. L’augmentation des ressources d’un foyer à l’arrivée d’un nouvel enfant serait donc moindre qu’avec le système de calcul actuel. En outre, il n’y a actuellement pas d’allocations familiales pour le premier enfant, alors que le RSA augmente dès la survenue d’un premier enfant à charge. Le rapport avance que la mise en place de cette nouvelle allocation devrait aller de pair avec une réforme de l’allocation familiale sans avancer de montant. Il n’est donc pas possible de comparer.

    Les deux tableaux ci-dessous résument les comparaisons qu’il est possible de faire entre les montants actuels d’allocation au titre du RSA et ceux auxquels pourraient prétendre les mêmes allocataires dans le cadre de la réforme proposée par M.Sirugue.


    Il est apparait exact que, pour les couples, et uniquement pour eux, l’individualisation de la prestation permettra d’obtenir un montant d’allocation supérieur. Un couple avec deux enfants toucherait ainsi 1000€ (deux allocations socles et deux compléments) + 130€ (allocations familiales) = 1130€ contre 1100€ aujourd’hui. Soit un gain de 30€ par rapport au RSA, et toujours moins de 400€ par tête… Mais que les deux membres du couple viennent à perdre leur complément d’insertion, et leur allocation tombe à 800+130= 930€, soit une perte de 170€ par rapport à l’actuel RSA. Nous avons raisonné ici sans tenir compte du forfait logement : si l’on suppose maintenant que ce couple touche des #APL, le RSA actuel, déduction faite du forfait #logement, tombe à 945€ et reste donc moins défavorable que la future allocation socle sans complément.

    Ce constat est d’autant plus alarmant que rien n’indique que la suppression du forfait logement ne serait pas suivie de baisses d’APL, et ce d’autant plus que le gouvernement s’est doté de moyens simples de faire des économies sur les aides au logement.


    Le tableau ci-dessus fait clairement apparaitre que seuls les couples sans enfants sont assurés d’être dans une situation moins défavorable si les propositions du troisième scénario du rapport venaient à être adoptées. On voit dans tous les cas que le gain à espérer ne fera sortir personne de la pauvreté, a fortiori pour les allocataires qui ne voudraient ou ne pourraient pas en assumer la contrepartie.

    En revanche, il nous semble crucial de remarquer que pour les parents isolés bénéficiant du RSA, majoré ou non, la proposition de M. Sirugue serait une véritable catastrophe. Une mère isolée allocataire du RSA majoré et touchant des APL avec deux enfants passerait ainsi d’une aide de 967€ (RSA majoré) à 400€ (allocation socle) +100€ (complément d’insertion) +130€ (allocations familiales) = 630€, soit une perte de 337€, équivalent à près du tiers de son allocation actuelle. Et cette perte ne ferait qu’augmenter avec le nombre d’enfants. Cela serait a fortiori le cas des parents isolés bénéficiant d’une ASS moins défavorable que le RSA.

    Ces dernières remarques nous montrent à quel point la question des minima sociaux peut rejaillir sur de très nombreuses situations, non seulement à travers son retentissement sur les rapports entre travailleurs et employeurs, mais également à travers ses répercussions dans les rapports familiaux. Les mesures envisagées par le rapport Sirugue auraient ainsi pour effet d’accroitre considérablement la vulnérabilité sociale et la dépendance économique d’un grand nombre de femmes et de mères à l’égard de leur mari – dépendance qui perdure y compris après un divorce. Ce faisant, ces mesures aggraveraient la situation d’un grand nombre d’enfants élevés par un seul parent.

    On note d’ailleurs à ce sujet que le rapport reste absolument muet sur la prise en compte des pensions alimentaires, pour l’heure déduites du RSA comme tout autre revenu, dans le calcul de la nouvelle allocation. On peut donc penser qu’il n’envisage pas de changement sur ce point.

    Quoi qu’il en soit, pour de très nombreuses personnes, une telle réforme des minima sociaux accroitrait considérablement les obstacles économiques à une séparation et les difficultés de la survie à l’issue de celle-ci.


    Le tableau ci-dessus permet donner un aperçu différences très importantes qui marquent la situation familiale des allocataires du RSA selon le sexe : les femmes seules sont significativement majoritaires dans la répartition des foyers bénéficiaires du RSA ; mais on constate également une inversion totale selon qu’on considère les foyers avec ou sans personnes à charge. Si les femmes sont présentes parmi les foyers sans personnes à charge, elles y sont minoritaires ; alors qu’elles représentent une majorité très forte des foyers avec personne(s) à charge, parmi lesquels on compte très peu d’hommes. On sait par ailleurs, les familles monoparentales sont considérablement plus touchées par la pauvreté que les autres. http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=366
    Ces données sont bien sûr assez sommaires et mériteraient d’être complétées, mais elles permettent en tout cas d’établir que les minima sociaux représentent des enjeux assez différents pour les hommes et les femmes. Le RSA majoré apporte à ces différences une réponse qui peut apparaitre largement insuffisantes (parce que les montants restent faibles, parce que la majoration cesse au troisième anniversaire du dernier enfant, parce que les pensions alimentaires restent déduites de l’allocation…). L’absence de ces enjeux dans le rapport Sirugue peut à cet égard apparaitre comme un signe particulièrement inquiétant.

    De la lutte contre le non recours au contrôle social généralisé :

    Venons-en à présent à une question qui semble préoccuper beaucoup M. Sirugue et sert de justification à son entreprise de simplification : la lutte contre le non recours aux minima sociaux ; la simplification des dispositifs, et l’exigence de les rendre autant que possible automatiques ou quasi automatiques.

    Les déterminants du non recours ne sont pas exactement les mêmes selon qu’on parle des minima sociaux à proprement parler ou d’autres aides (la CMU ou l’ACS, par exemple). Si l’on s’en tient au cas du RSA, on peut néanmoins relever un certain nombre de données qui invitent à se détacher d’une interprétation par trop paternaliste de ce phénomène, qui voudrait qu’il soit avant tout le fait de personnes peu à même, en raison de leur faible capital culturel, de comprendre les dispositifs ou peu enclines, pour des raisons symboliques, à réclamer une aumône à l’Etat. Si ces phénomènes peuvent exister, il semble qu’ils soient loin d’être l’explication structurante du « non recours ».

    Une étude de la DREES, reprise dans le rapport annuel d’évaluation 2011 du RSA (http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/1_Le_non-recours_au_rSa_et_ses_motifs.pdf ), montre ainsi que le non recours est d’autant plus fréquent que les personnes sont plus diplômées : il est donc en grande partie le fait de personnes en principe tout à fait capables de connaitre et de comprendre les dispositifs, si complexes qu’ils soient. En pratique, le facteur le plus déterminant du non recours apparait être le fait de disposer d’autres ressources. Ainsi, le non recours était-il considérablement plus élevé pour le RSA activité que pour le RSA socle. Le fait d’avoir des enfants à nourrir est au contraire selon cette étude un facteur favorisant fortement le recours au RSA.

    Tout porte ainsi à croire que le non recours est d’autant plus fréquent que l’aide proposée est moins vitale et plus contraignante. Les « non-recourants » sont ainsi les plus nombreux en proportion parmi les personnes qui se trouvent juste sous le plafond de ressources du RSA, ou encore parmi les gens à revenus irréguliers, qui oscillent autour du seuil d’éligibilité. Les premiers ne sont susceptibles de recevoir qu’une aide assez faible ; les seconds devraient en plus faire face à la complexité du dispositif peu adapté à leur situation, et, au fil de leurs entrées et sorties successives du dispositif, gérer les nombreuses et fréquentes erreurs de la CAF, et les indus, trop perçus, rappels, etc. qui s’ensuivent et peuvent s’avérer particulièrement déstabilisants dans la gestion d’un budget – au point parfois de faire préférer un niveau de ressources un peu plus bas plutôt qu’une aide irrégulière dont la CAF peut demander de façon imprévue le remboursements à hauteur de plusieurs centaines d’euros. Dans bon nombre de cas d’ailleurs, le non recours ne correspond pas à une « non demande », mais à une demande qui finit par se perdre dans la complexité des mécanismes administratifs, jusqu’à en décourager l’allocataire potentiel.

    Si le phénomène concerne bien de façon incontestable des personnes pauvres qui auraient besoin d’un complément de ressources, il semble que ce soit aussi, parmi les pauvres, celles qui sont les plus susceptibles de trouver que le jeu n’en vaut pas la chandelle, soit qu’elles espèrent une amélioration de leur situation à moyen terme, soit qu’elles se résignent à un niveau de pauvreté dont l’aide de la CAF ne les tirerait pas assez pour justifier la paperasse, le stress, et l’insécurité budgétaire qu’impliquerait leur inscription dans les dispositifs.


    Quoi qu’il en soit, la direction prise par le rapport Sirugue est celle d’une politique qui vise moins à rendre le recours aux minima sociaux plus aisé que plus nécessaire et plus contraignant. Il convient à cet égard de remarquer la contradiction qui existe entre la volonté de rendre l’allocation plus contraignante pour l’allocataire en l’obligeant à s’inscrire dans un dispositif d’insertion et l’objectif de « lutte contre le non recours ».

    Nous avons déjà abordé la question de l’automaticité des aides pour soulever le problème que celle-ci pose en termes d’accès aux données des allocataires. Mais cette automaticité pose également problème au regard des contreparties exigées en échange de ces mêmes aides : en effet, dès lors qu’une aide comporte une contrepartie, il semble naturel que le bénéficiaire puisse, au moins en droit, choisir ou non d’accepter le marché. Or, sous couvert de « lutte contre le non recours », en associant automaticité des allocations et inscription obligatoire dans des dispositifs d’insertion au nom de la « logique des droits et devoirs », il s’agit toujours, sous la plume de M. Sirugue, d’imposer un surcroit de contrôle aux personnes qu’on veut faire entrer dans le dispositif, et de réduire le périmètre des aides sans contreparties. Autrement dit, la logique sous-jacente est celle de la légitimation d’un traitement de la pauvreté par la contrainte de masse.

    La quatrième et dernière série de propositions du rapport est particulièrement explicite à ce sujet : c’est dans cette partie que M. Sirugue insiste plus particulièrement sur sa conception de l’insertion et sur le contrôle des allocataires. Pour autant, il reste plus qu’évasif sur les dispositifs précis qu’il imagine mettre en place. Il s’agit de faire entrer les allocataires dans « la logique des droits et devoirs », autrement dit, il s’agit d’étendre et de renforcer les systèmes existants d’obligations et de sanctions.

    Contrôler les pauvres : de la « simplification » à la suspicion généralisée

    D’ores et déjà, alors que le commun des citoyens déclare à l’Etat ses seuls revenus imposables, le pauvre, lui, se voit contraint de dévoiler précisément son patrimoine et son épargne non imposables (APL, RSA), ou encore ses comptes bancaires (CMU-C, RSA dans certains départements). En cas de contrôle, une dépense ou une entrée considérée comme incohérente entrainera immédiatement une suspicion. L’Etat prétend par ailleurs, lorsqu’on n’a pas de revenus, décider à partir de quel seuil on doit payer de ses économies et diminue les allocations en conséquence (RSA, APL).

    S’agissant des idées de M. Sirugue, nous avons déjà évoqué le projet de « suppression des justificatifs » et ses ambivalences, puisque tout en diminuant la complexité des démarches des allocataires, elle simplifie aussi les démarches de contrôle, et, à travers l’extension des partages d’information, peut faciliter des dérives particulièrement intrusives.

    La proposition 4.5 du rapport propose quant à elle de simplifier les procédures en matière de sanction de la fraude. L’argumentaire de M. Siruge est en somme le suivant : bien que la fraude au RSA soit particulièrement basse, « il est évidemment légitime que toute fraude puisse être identifiée et donner lieu à des sanctions ». Ce faisant, il cherche à nous convaincre en fait d’une proposition légèrement différente, à savoir qu’il est évidemment légitime de mettre en place une politique pour traquer ces mauvais pauvres.

    Le député suggère premièrement de « réduire les consultations a priori » en cas de suspiscion de fraude, pour privilégier les possibilités de contestation a posteriori. Autrement dit, d’une façon proprement ahurissante, il propose de réclamer des sommes que les allocataires n’auront souvent pas la possibilité de fournir quitte à compenser les erreurs qui s’ensuivront par de fastidieuses et hypothétiques procédures après coup. On voudrait dissuader les gens de faire valoir leurs droits qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

    En second lieu, M. Sirugue souhaite inclure le travail dissimulé dans les motifs de sanction des allocataires du RSA (ou de la future allocation unique), possibilité qui a disparu avec la suppression du RSA activité. Désigner comme cible le travail au noir des bénéficiaires du RSA, c’est vouloir frapper en premier lieu les victimes du marché du travail. D’abord parce que cette fraude, toute frauduleuse qu’elle soit, est avant tout le fait de personnes pauvres. Dans la mesure où il est évident que, dans de nombreux cas, les montants versés aux allocataires du RSA ne permettent pas de vivre ni de faire vivre une famille, il n’y a pas a beaucoup s’étonner que, pour des raisons vitales, certains cherchent de petits arrangements pour garder la tête hors de l’eau. Cette pauvre fraude ne permet pas de se passer de l’allocation, mais seulement de s’en contenter : l’état n’a pas là grand-chose à récupérer, et il y a même quelque chose de particulièrement pervers à faire de ces arrangements de survie un motif de sanction. En outre, le fait de travailler « au black » est très loin de toujours être un choix. Pour nombre de travailleurs, c’est la seule possibilité de travail, et le seul moyen d’éviter un « trou » sur le CV qui les dévaluerait définitivement sur le marché officiel du travail. Or, les travailleurs qui sont les moins à même d’imposer leurs conditions d’emploi sont précisément les mêmes qui sont susceptibles d’avoir besoin du RSA pour vivre. Ils se trouvent orientés de facto vers un marché du travail parallèle qui, pour s’appeler « dissimulé » n’en est pas moins parfaitement intégré au fonctionnement habituel de notre économie, et qui donne parfois lieu à des situations d’exploitation particulièrement dures. Chercher à infliger des sanctions à ces travailleurs revient à les rendre responsable d’un état du marché du travail qu’ils subissent, et, en aggravant leurs conditions de survie, à entretenir les conditions mêmes du phénomène contre lequel on prétend lutter.

    Les « évidences », dont se réclame M. Sirugue, pour justifier sa préoccupation de la bonne moralité des pauvres, relèvent donc en fait de la plus pure tartufferie. Sous couvert du souci de distribuer « à juste droit » les aides sociales, il s’agit tout simplement de discipliner les pauvres, de limiter leurs ressources et de réduire leurs marges de manœuvre et leurs possibilités de résistance – au lieu d’oeuvrervéritablement pour une réinscription du travail dans les mécanismes de la solidarité, ce qui supposerait non pas de taper sur des travailleurs pauvres, mais de mettre en place les conditions d’un renversement du rapport de force sur le marché du travail.

    L’activation des bénéficiaires

    Le surcroît de contrôle imposé aux pauvres prend aussi la forme de programmes dits d’activation des « bénéficiaires », dont la forme la plus ordinaire est le chantage à l’allocation. En la matière, le rapport Sirugue se borne à énoncer une philosophie qui cache mal, sous une rhétorique mi humaniste, mi bureaucratique sa nature moraliste et ses tentations (au moins) coercitives. Mais on chercherait en vain une trace des preuves qui seront exigées des allocataires pour établir qu’ils se plient à leur « devoir de respecter le projet d’insertion », qu’ils réalisent leur part du « contrat ».

    On est donc réduit aux spéculations quant aux dispositifs dans lesquels les allocataires devraient s’inscrire si ces réformes étaient mises en œuvre. On peut pour s’en faire une idée se tourner vers les dispositifs existants, et se tourner, en particulier, vers les dispositifs mis en place sous l’égide du Pôle emploi : depuis la fusion des Assedic et de l’ANPE, celui-ci assume en effet de plus en plus une philosophie de la lutte contre le chômage comparable en de nombreux points à celle que M. Sirugue appelle de ses vœux pour les minima sociaux.

    Certaines catégories de chômeurs, en plus d’être « tenus d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi » (et d’en attester), se voient ainsi aiguillées vers toute une gamme de prestations qu’ils n’ont pas réellement le loisir de refuser, prenant la forme de multiples stages, censés les former à la formulation d’un « projet » et matérialiser sa mise en œuvre.

    Il convient de noter que le développement de ces politiques d’insertion est associé à la prolifération d’acteurs privés ou associatifs, prestataires de Pôle emploi, qui leur délègue ces actions, et passe avec eux des conventions basées sur des objectifs quantitatifs qu’il s’agit ensuite de remplir… Quitte à envoyer un peu n’importe qui n’importe où. Il y aurait de quoi investiguer, pour qui en aurait le temps et les moyens, les tenants et les aboutissants de cette nébuleuse, les profits qu’elle génère, ses liens avec les boites d’intérim, la place qu’y tient l’emploi précaire… etc. Sans oublier les dispositifs de « travail à l’essai » qui consistent purement et simplement en périodes de travail gratuit effectuées pour le compte pour de grosses entreprises. (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/04/08/04016-20100408ARTFIG00015-plus-de-110000-chomeurs-testes-sans-etre-payes-.p Exemple chez Leclerc : http://rue89.nouvelobs.com/2013/10/05/travailler-six-semaines-gratos-leclerc-jai-craque-246275 )

    Il s’agit d’obtenir de la part de l’allocataire qu’il effectue des « démarches », qui, pour bon nombre d’entre elles, relèvent du gadget, de l’affichage, voire de l’impossible ou de l’absurde. C’est le cas, par exemple, lorsque des personnes se voient radiées des listes de demandeurs d’emplois sous prétexte qu’elles n’ont pas jugé pertinent de remplir ce formulaire illisible et mal conçu que Pôle Emploi appelle « CV en ligne », ou encore lorsqu’on envoie des prestataires privés exiger de personnes vivant isolées en zones rurales des preuves de leurs efforts pour « activer » leurs « réseaux », parfaitement inexistants. On a vu se développer récemment des prestations qui ont pu être dénoncées comme relevant d’un véritable harcèlement des chômeurs. Citons par exemple le cas des programmes activ’emploi et activ’projet. http://www.humanite.fr/pole-emploi-quand-le-prive-prend-les-choses-en-mains-602778

    Il y a tout lieu de craindre que l’appel de M. Sirugue à la « contractualisation » des obligations, et à l’extension de la « logique des droits et devoirs » ne vise l’extension de ce type de dispositifs à l’ensemble des allocataires de minima sociaux. Le stigmate qui consiste à traiter le pauvre comme s’il était responsable de la situation générale qui génère structurellement des situations de pauvreté n’est bien entendu pas nouveau. Mais, à travers le terme de « contractualisation », se déploie une politique qui entend donner à cette responsabilisation un degré de formalisation, d’individualisation et de systématicité tout à fait inédits. Reproduisant sous une forme grossièrement parodique la fiction qui consiste, dans les relations de travail, à présenter comme un contrat entre égaux le lien de subordination entre patron et salarié, le terme transforme la mission d’assistance d’une société qui génère la pauvreté en une dette personnelle de l’assisté vis-à-vis de la collectivité. On fait comme si le contexte économique dans lequel s’inscrivent les situations particulières n’existait pas ; on place l’allocataire dans un face à face individuel avec la collectivité comme s’il était en mesure de « contracter » librement avec elle. Mais surtout, on donne au vieux stigmate qui pèse sur le pauvre une force opérationnelle nouvelle, en se dotant des moyens d’exiger individuellement de chaque pauvre qu’il fasse la preuve (sur des critères choisis par l’autorité en place), de sa détermination et de sa capacité à payer la dette imaginaire qu’on fait peser sur lui en rejoignant le monde des « insérés ».

    Le rôle confié aux départements

    M. Sirugue met particulièrement en avant le rôle des départements dans ces dispositifs d’insertion, reproduisant ainsi une structure proche de celle issue de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC : en effet, si les CAF distribuent le RSA, ce sont les départements qui le financent, et ils participent, avec les CAF, au contrôle des allocataires. Les rôles de payeur, d’accompagnateur social et de gendarme sont ainsi de plus en plus concentrés dans un même acteur.

    Un enjeu qui traverse tout le rapport Sirugue est celui de la part qui doit leur revenir dans le financement du RSA et des obligations de l’Etat central à ce sujet. Ces considérations font écho au bras de fer engagé à ce sujet entre conseils généraux et Etat au sujet du financement du RSA. Cette question est loin d’être sans conséquence pour les allocataires. Ce n’est pas par hasard si l’on a vu au cours de l’année passée plusieurs départements mettre en place des dispositifs explicitement destinés à intensifier les radiations, par des méthodes de contrôle parfois particulièrement intrusives (contrôle des comptes bancaires, mise en place de commission d’enquêtes, revendication de la levée du secret professionnel pour les agents départementaux…) ; dans la sphère médiatique, cela s’accompagne de diverses sorties stigmatisant les allocataires et la « fraude sociale ».

    Le dispositif de recentralisation partielle du financement du RSA proposé par Manuel Valls, qui doit entrer en vigueur très prochainement entraine mécaniquement un intéressement des départements à faire baisser le nombre d’allocataires du RSA sur leur territoire, dans la mesure où la capacité des départements à faire baisser le nombre d’allocataires influerait positivement sur les dotations de l’Etat. Or, la proposition 4.3 du rapport propose précisément d’entériner ce type de logique d’intéressement des départements, en faisant entrer dans le calcul du financement des programmes d’insertion sur « le taux de sortie du RSA ». Autrement dit, plus un département réussirait à faire baisser le nombre d’allocataires, et plus il recevrait de financements. Rappelons que « sortie du RSA » n’est synonyme ni d’ « emploi (re)trouvé », ni de « sortie de la pauvreté ». La pression à la radiation (ou les efforts pour pousser les pauvres à déménager vers un autre département), risquent ainsi d’être amplifiés par les logiques budgétaires et le jeu entre Etat et départements.

    Les allocataires risquent ainsi de faire les frais du jeu entre Etats et départements, qui peuvent passer pour une tentative de l’Etat de se défaire du financement du chômage de longue durée, au profit des départements, tout en mettant en place des dispositifs incitatifs pour accélérer le développement des programmes d’insertion.

    Conclusion : la version « de gauche » d’un processus d’aggravation de la pauvreté et de reprise en main des plus pauvres

    Le principal retentissement médiatique du rapport Sirugue en avril dernier émanait de quatre associations humanitaires : ATD quart-monde, Emmaüs, la Fnars et le secours catholique. Celles-ci ont applaudi le rapport et appelé à la mise en place rapide des mesures qu’il propose. Cet unanimité, et l’absence ou la quasi absence de discours critique à gauche sur ces questions a de quoi questionner.

    Il est tout à fait clair que la complexité administrative des minima sociaux est un obstacle pour de nombreux allocataires ou allocataires potentiels. Cependant, les préconisations du rapport Sirugue dessinent donc une menace directe pour de très nombreux bénéficiaires des minima sociaux. Le procédé consiste manifestement à trier entre les bons pauvres, relativement épargnés (les handicapés, les couples), même si on ne va pas jusqu’à envisager de leur permettre de sortir de la pauvreté, et les autres, auxquels il serait légitime et même nécessaire de d’imposer un surcroit de contrôle : au double sens de la possibilité de vérifier leur situation grâce à la rationalisation de l’accès à leurs informations personnelles d’une part, et, d’autre part, de programmes visant à influencer leurs comportements et leur mode de vie, par le jeu de l’étranglement financier et de programmes fondés sur la crainte de perdre l’allocation et la soumission au marché du travail.

    De ce point de vue, la restructuration proposée dans son troisième scénario est assez exemplaire. A travers l’allocation socle, un guichet d’entrée unique dans les dispositifs de protection, centralisé par l’Etat, pourra assurer la collecte exhaustive et homogène des données sur les pauvres, tout en ne leur offrant l’accès qu’à une aide insuffisante pour subvenir à leurs besoins vitaux. Les départements prendront alors le relais, sur le volet « activation », en octroyant un complément ne permettant nullement de sortir de la pauvreté, tout en imposant aux allocataires l’entrée dans un dispositif « contractuel » visant à le soumettre à la logique du marché de l’emploi telle qu’interprétée par le payeur et par les gadgets plus ou moins incantatoires développés par ses prestataires, et à faire de lui le responsable (sinon le coupable) principal de sa propre situation.

    Les menaces que fait craindre ce rapport concernent en premier lieu les montants d’allocation. Quel que soit le scénario retenu, si certains allocataires peuvent compter sur une amélioration, très modeste pour ceux qui ont des enfants, la majorité des hypothèses aboutissent à des pertes parfois très élevées.

    Il nous semble important de souligner également que, bien que cela ne soit jamais explicite, les parents isolés, qui connaissent pourtant déjà des difficultés aiguës, sont particulièrement menacés par le rapport, et en particulier par le troisième scénario : si les mesures qu’il préconise venaient à être adoptées, les personnes élevant seules leurs enfants devraient faire face à une baisse considérable de leurs ressources. Il s’agit pourtant d’un problème massif, tant il est vrai que le RSA est l’horizon de nombreuses femmes en cas de séparation (en 2015, tandis que l’INSEE recense 1,75 millions de familles monoparentales, dont 1,48 millions de femmes ayant la garde de leurs enfants, la DREES dénombre 0.65 millions de femmes avec personnes à charge dépendantes du RSA socle et/ou activité). De telles mesures viendraient donc clairement accroitre les phénomènes de dépendance économique à l’égard du conjoint – ce qui démultiplie évidemment les difficultés dans le cas où ce conjoint serait abusif et/ou violent.

    Enfin, il y a lieu de s’alarmer de ce que peut cacher la volonté de développer « l’insertion », sous la forme d’obligations à respecter un « contrat d’insertion », sous peine de se voir retirer tout ou partie de l’allocation. La logique inhérente à de tels dispositifs aboutit à considérer que la responsabilité de sa situation pèse sur le chômeur ou le pauvre, et non sur le marché de l’emploi ou l’inadaptation du dispositif d’insertion proposé, puisqu’en cas d’échec ou de difficulté, la réponse dessinée par la philosophie du rapport consiste non pas à renvoyer le dispositif à ses insuffisance, mais à diminuer ou suspendre les allocations. C’est ainsi aux pauvres de payer l’impuissance des dispositifs sociaux, et d’assumer individuellement la responsabilité des politiques et des mécanismes structurels qui alimentent leurs effectifs. La formule proposée par M. Sirugue, qui se présente comme un « droit opposable » à bénéficier… de l’obligation de respecter des obligations, est à cet égard particulièrement éloquente.

    A cet égard, on peut se demander de ce que signifie l’apparition du terme « lutte contre le non recours » dans le vocabulaire de gouvernement : le terme a d’abord fait irruption dans l’espace médiatique pour répondre au discours droitier qui stigmatise « l’assistanat », « la fraude aux aides sociales » et leur coût supposé pour la collectivité. A quoi les associations humanitaires et les organisations de gauche répondent – c’est désormais un lieu commun – que la fraude des contributeurs est, de très loin, plus importante que celle des bénéficiaires et que le phénomène marquant, concernant ces derniers, est le « non recours », bien plus que l’abus.

    Dès lors, il semble que les politiques de droite comme de gauche cherchent à se montrer réceptifs à ce discours, et intègrent la « lutte contre le non recours » et « l’accès aux droits » à leur agenda aussi bien qu’à leur communication. La droite sénatoriale a ainsi proposé une loi visant à « améliorer l’accès au droit et à lutter contre la fraude sociale ». La mention de l’accès au droit est purement cosmétique puisque la proposition ne contenait aucune disposition visant à améliorer l’accès aux droits : il s’agit donc d’invoquer deux principes apparemment complémentaires – accès au droit et lutte contre la fraude – pour faire montre d’une équité purement formelle et légitimer une politique

    Dans le cas du rapport Sirugue, il nous semble manifeste que le terme de « lutte contre le non recours » sert à éviter de nommer par son nom une politique fondée sur la convergence entre 1. l’accès des les organismes à une quantité croissante d’informations personnelles des allocataires 2. l’automatisation de l’inscription de ces derniers dans les dispositifs (et, corolairement, de la sortie des dispositifs dès que les conditions ne sont plus remplies) 3. le développement de contraintes de plus en plus pesantes conditionnant le versement des allocations.

    On peut penser que ce rapport donne à voir la version « de gauche » d’un projet politique de reprise en main de la pauvreté. Il apparait exemplaire d’un un certain nombre de stratégies de justification et se veut relativement mesuré dans ses propositions – et de fait, le deuxième scénario traite la question moins sévèrement que ne le préconisait la cour des comptes. L’éphémère proposition de loi sur la fraude sociale de la droite sénatoriale donne un aperçu de ce que pourrait être une formulation plus explicite de la philosophie des politiques que nous pourrions voir se déployer dans les prochaines années.

    #flicage #guerre_aux_pauvres

    • les prochaines réformes inspirées de la loi Sirugue (relevé sur twitter) https://twitter.com/reventoline/status/1114282640369233921
      Terra Nova, ou de l’art doucereux de soutenir à fond les réformes néolibérales du Gouvernement – ode à la loi Avenir Pro et sa réforme chômage bientôt articulée avec le RUA – en faisant mine de s’en inquiéter un peu pour la forme et au nom "des plus fragiles", so émouvant :)
      https://twitter.com/g_allegre/status/1113793736373407744
      Sur le projet du gvnmt de création d’1 allocation chômage longue durée et son articulation avec les minima sociaux : la mise en place du RUA est la "meilleure opportunité", mais ‘tention, faut être particulièrement attentif aux effets sur des ménages particulièrement fragiles"...
      ... et "le gouvernement devrait se garder de mettre en place une nouvelle allocation (…) et se contenter de travailler à une meilleure articulation entre assurance-chômage et prime d’activité." Ca tombe bien, c’est aussi le projet du gvnmt ds son optique de système à 2 jambes :
      un nouveau régime de solidarité sur le modèle du RSA (suppression-refonte de l’ASS) et un régime général sur le modèle du bonus individuel de la prime d’activité (avec mise en place de coeffs qui avantagent ceux qui travaillent le +). Tant de connivence c’est trop beau ! :)
      A ce sujet, la note de TN confirme mon interprétation de la demande d’amélioration de l’articulation entre assurance et solidarité" du doc de cadrage via la création d’1 nvelle alloc comme remplacement de l’ASS sur le modèle du RSA…
      https://twitter.com/reventoline/status/1103440498293907458
      ...et l’instauration d’1 système d’indemnisation à 2 jambes à l’allemande de type Hartz IV (en attendant le financement complet par l’impôt). La nouvelle alloc chômage longue durée serait bien vouée à être fusionnée aux autres minima (+ APL et Prime d’activité) ds le futur RUA


      – auquel Terra Nova semble également vouer un amour aussi bouleversant qu’à la loi Avenir Pro, ossature de la réforme chômage. Rappel : éforme chômage et Plan Pauvreté sont liés, au moins notre think thank en mode "jambe gauche" de Macron l’a t-il compris. http://tnova.fr/system/contents/files/000/001/733/original/Terra-Nova_Reformer-assurance-ch%C3%B4mage_040419.pdf?155436557
      Terra Nova cite le rapport de l’Igas déjà partagé ici sur les « Scénarios de réforme de l’allocation spécifique de solidarité »…qui présente 2 scénarios : suppression pure et simple de l’ASS et refonte-RSAïsation. C’est pr ce dernier qu’a opté le Gvnmt.
      https://twitter.com/reventoline/status/1103444576151502849
      Sur la réforme des règles de cumul et le bonus-malus, notre sémillant think thank cite également cette note capitale du Conseil d’analyse économique (de Pierre Cahuc et Corinne Prost) qui a inspiré la future réforme d’indemnisation, également partagée ici
      https://twitter.com/reventoline/status/1111603196898828293
      C’est fou on a les mêmes références avec Terra Nova :) mais là où je les affiche comme sources d’inspiration des réformes néolib du gvnmt, Terra Nova s’en revendique et pense qu’il faut agir "dans la droite ligne des conclusions de [ces] différents travaux"...
      ... mais "en veillant" aux plus fragiles, tu vois :) C’est "En Marche" (et même "en courant") mais "en veillant", c’est plus social-soucieux ds la forme quoi :) L’équivalent d’Emelien & des cerveaux creux de Macron jusqu’au style mon dieu ce style…
      ... difficile d’extraire l’os des propositions de cette floconneuse gangue de vent. 99% de blabla indigeste.
      Sur les règles d’indemnisation au cumul : "Des évolutions ont d’ores et déjà été apportées, notamment dans l’accord d’assurance-chômage d’avril 2017. Mais il faut sans doute aller plus loin" (le Gvnmt ne dit pas autre chose)... mais aller plus loin "en veillant toutefois...
      ... à ce que les mesures mises en œuvre prennent en compte la situation très fragile de certains demandeurs d’emploi."
      Hihihi "aller plus loin" mais "en veillant" aux "fragiles", c’est impossible mais si mignon dans l’intention. #non
      Autre proposition-doublon de Terra Nova (piquée à Pierre Cahuc, auteur de la note du CAE plus haut et d’1 article édifiant ds Les Echos intitulé "les trois plaies de l’assurance chômage" https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/030877709468-les-trois-plaies-de-lassurance-chomage-2131098.php , hélas plus disponible en ligne, vous avez raté quelque chose :) :
      instaurer une durée de cumul limitée à 1 an – "douze mois pourrait être une durée pertinente" – c’est fou c’est encore exactement le projet du Gvnmt. (j’insiste car y’a encore des gens pour croire que Terra Nova est de gauche, mythe aussi tenace que celui de la jambe G de Macron)
      De même la compensation de cette limite par un cumul qui rapporterait davantage ds certains cas ou sur un certain temps est aussi un projet du gvnmt (et c’est ds la note du CAE). Idem pr la mise en place d’une modulation des cotisations chômage (bonus-malus) compensée...
      ... par la prise en compte du critère du secteur d’activité, c’est exactement non pas le projet mais le contenu d’un article de la loi Avenir Pro – car oui, il faut arrêter avec le suspense et le faux affrontement Gvnmt-Patronat autour du bonus-malus, le principe de modulation
      ...des cotisations des entreprises (minoration ou majoration) en fonction du nombre de fins de contrat de travail donnant lieu à une inscription à Pôle Emploi est D ÉJA prévu et inscrit ds la loi Avenir Pro (Section 2 : "Lutter contre la précarité et la permittence", art. 52)...
      ..de même que le critère du secteur d’activité : tout est déjà écrit, y’a plus qu’à en fixer les modalités par décret. Que les médias lisent donc les lois en détail, ils raconteront moins de conneries.
      Y’a encore plus hallucinant et impardonnable que la comédie jouée par le gouvernement et le patronat alors que les jeux sont faits : c’est l’ignorance du contenu de cette loi majeure, ça n’en finit pas de m’étonner…#nonenfait
      Cette mise en scène d’1 faux bras de fer où on dirait que le Gvnmt c’est Robin des Bois – "peu importe les états d’âme du patronat, l’exécutif considère que ce bonus-malus est 1 marqueur politique important et qu’il doit dc le mettre en place" (HAHAHAHA).
      https://twitter.com/gabfd/status/1112594450730098688
      "Le bonus-malus ne figurait pas dans la feuille de route des négociations syndicales" (BFM), "le gouvernement a pris soin de ne pas écrire noir sur blanc les mots de " bonus-malus" ds la lettre de cadrage pr la négociation adressée aux partenaires sociaux." (Les Echos, oct. 2018)
      Ben non pas besoin de l’inscrire noir sur blanc qd on a déjà 1 article du code du travail qui expose les cas où le tx de cotisation peut être "minoré" ou "majoré" et qu’il suffit de le modifier en ajoutant à la liste le nombre de fin de contrats donnant lieu à 1 inscription PE.
      Apprenez-donc que l’article 52 de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 sept. 2018 (Section 2 "Lutter contre la précarité et la permittence") a modifié l’article L. 5422-12 du code du travail en ajoutant dans la liste des critères pouvant donner lieu..
      … à une minoration ou majoration du taux de contribution de l’employeur le "nombre de fins de contrats de travail et de contrats de mise à disposition" donnant lieu à inscription sur la liste des demandeurs d’emploi, avec prise en compte du secteur d’activité de l’entreprise.

      Il s’agit dc des cdd et des "contrats de mise à disposition" (ceux établis entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice), les contrats de mission ne sont pas concernés.
      Et t’as vu ? Ca parle de bonus-malus sans dire « bonus-malus » dis-donc ! Incroyab’ ! C’est pas écrit en lettres d’or "BONUS-MALUS" dc les médias n’y ont vu que du feu (qui ignorent visiblement jusqu’à l’existence de cette modification en fait, faute d’avoir lu la loi).
      La lire leur aurait évité de gloser et spéculer vainement sur le sujet puisque les jeux sont déjà faits depuis cet été, et ça leur aurait permis de dénoncer la comédie du gvnmt sur ce point comme sur tous les autres exposés ds le doc de cadrage - unique objet des regards bornés..
      ...avec les petites phrases de l’agenda gouvernemental genre "Personne ne nous a proposé à ce stade une meilleure solution que celle du bonus-malus" (Edouard Philippe, comme s’il y avait choix et débat mdr...), ça leur aurait évité aussi de tomber des nues en décembre au moment..
      ... du décret sur le contrôle et sanctions des chômeurs (qui étaient déjà ds la loi depuis 4 mois) avec des cris d’orfraie – « Cay plus dur que prévuuu ! », bah non, baltringue c’était prévu. Le doc de cadrage a formulé des "demandes" purement rhétoriques aux partenaires sociaux
      .... piégés ds cette mascarade de convention imposée par la loi qui avait aussi prévu de reprendre la main par décret : TOUT. EST. DEJA. DANS. LA. LOI. Y compris le bonus-malus. Eh oui.
      Il est également écrit noir sur blanc ds le PLF 2019 qu’« afin de lutter contre la précarité de l’emploi et la permittence, la loi [pour la liberté de choisir son avenir professionnel] prévoit que les taux de contribution des employeurs puissent être modulés en fonction du coût..
      ... financier induit sur l’assurance chômage. Ce dispositif, en vigueur notamment aux États-Unis, doit permettre de favoriser des trajectoires d’emploi plus longues et inciter les employeurs à se soucier encore davantage de l’employabilité future de leurs salariés. »
      Encore des gens qui parlent du bonus-malus même si y’a pas le mot écrit en gros dis-donc, faut souligner au stabilo pour qu’on arrête de parler de "bras de fer" avec le Patronat et poser le gouvernement en vaillant et intraitable chevalier de la lutte contre la précarité ?
      C’est pas une vraie mesure de lutte contre la précarité en plus, seulement de lutte contre certains chômeurs. Le Gouvernement en a RAF que tu sois précaire – genre en cdd d’1 an au smic à temps partiel forcé – si tu lui coûtes pas ou beaucoup moins d’allocs chômage.
      Et le Patronat a obtenu (depuis longtemps, et entre autre comme le cdd de remplacement multi-salariés sur amendement proposé par Aurélien Taché, aujourd’hui article 53 de la loi Avenir Pro) que des secteurs d’activité échappent à la mesure.
      Sur l’introduction ds l’article L. 5422-12 du code du travail, en plus du nombre de fins de contrats, du critère du secteur d’activité pour la modulation des cotisations, des députés avaient saisi le CC au motif qu’il méconnaîtrait le principe d’égalité, en vain.
      Tjs dans la section "Lutter contre la précarité et la permittence" et concernant les contrats de remplacement, l’article 53 de la loi Avenir Pro introduit "à titre expérimental" sur une durée d’1 an et par dérogation aux limites de recours à un salarié en cdd ou intérimaire...
      ... la possibilité de remplacer plusieurs salariés (et non plus seulement un) avec un seul cdd ou un seul contrat de travail temporaire dans des secteurs définis par décret. #AvenirPro #Article53

      Actuellement, un CDD ou 1 contrat de travail temporaire ne peuvent remplacer qu’un seul salarié absent, et pour une tâche précise. En cas d’absence simultanée (même à temps partiel), il faut obligatoirement conclure un CDD par personne remplacée sous peine de voir le contrat...
      ...requalifié en CDI aux prud’hommes (cela arrive souvent, et la loi Avenir Pro prémunira désormais les entreprises contre ce risque). De même pr remplacer plusieurs salariés absents sur des périodes différentes, l’entreprise ne peut conserver le même salarié qu’à conclure...
      ... à chaque fois un autre contrat de travail. Elle pourra désormais n’en établir qu’un seul.
      Un rapport d’évaluation doit être remis par le gouvernement au Parlement avant le 1er juin 2021. But : évaluer l’impact de cette expérimentation sur la fréquence et la durée de recours..
      ... aux cdd courts et contrats d’intérim, étant précisé par ailleurs que le but n’est nullement « de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise ».
      Cela n’a pourtant rien d’une mesure anti-précarité mais d’un moyen de limiter le nombre..
      ... et la fréquence des inscriptions et recours au cumul à Pôle Emploi.
      Le député Aurélien Taché à l’origine de l’amendement avait d’ailleurs fait valoir comme motif le pb d’une jurisprudence augmentant mécaniquement le nbre de CDD, notamment de courte durée,..
      "dont la fin est la plus coûteuse pour l’assurance chômage".
      Le début de l’expérimentation était prévu au 1er janvier 2019, mais le décret d’application n’a toujours pas été publié.

  • VieDeMère | Avoir une carrière, c’est toute une histoire
    http://vdmere.fr

    Pour nombre d’entre nous, être #mère et faire #carrière est mission impossible dans une société où le monde du travail fonctionne sur le modèle du #présentéisme et où nous assumons toujours la majorité des tâches domestiques. Résultat : nous tentons de tout mener de front sans toujours parvenir à trouver un équilibre satisfaisant et en subissant une double peine, sur le plan familial et sur le plan professionnel.

    Cette réalité se traduit au quotidien par des remarques plus ou moins explicites, intrusives et violentes. Elles expriment une #discrimination qui pèse sur nous toutes, suspectées d’être avant tout des mères ou de futures mères et donc aujourd’hui ou demain moins engagées dans le travail. Nous nous heurtons ainsi au fameux « plafond de verre », barrière invisible qui bloque notre évolution salariale et professionnelle. Aujourd’hui nous voulons faire voler en éclats ce « plafond de mère » pour que #VieDeMère puisse vraiment rimer avec carrière.

  • Les femmes qui regrettent d’être mères, le symptôme d’une société qui va mal | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/123687/pourquoi-femmes-enfants-dos

    Si le débat est si vif en Allemagne, c’est bien sûr parce qu’avec un taux de #fécondité extrêmement bas (1,47 enfant par femme) et un déclin démographique annoncé comme une véritable menace méritant mines inquiètes et grandes manoeuvres, le pays ne s’attendait certainement pas à entendre de ses citoyens que « les enfants, non merci ». « Plus jamais ». « Un cauchemar ». « Beurk ». Mais aussi parce qu’il fait directement écho à la politique familiale archi défaillante de la république fédérale, et surtout, à une idéologie imposée aux #femmes allemandes et qui repose totalement sur l’image de la figure maternelle sacrificielle et guérisseuse par opposition à celle de la femme nullipare, ou pire, mère indigne qui ne consacre pas l’entièreté de son temps à la progéniture.

    #maternité

  • « Etre mère, un cauchemar dont je ne me réveillerai jamais » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2016/09/12/etre-mere-un-cauchemar-dont-je-ne-me-reveillerai-jamais_1494774

    La pression imposée outre-Rhin sur les femmes et la liberté perdue avec l’arrivée d’un enfant font qu’un Allemand sur cinq regrette d’avoir été parent.

    « Etre mère, un cauchemar dont je ne me réveillerai jamais »

    S’ils avaient de nouveau le choix d’avoir ou non des enfants, 20 % des parents allemands ne le referaient pas. Selon un sondage réalisé fin juillet par la société d’études de marché sur Internet YouGov auprès de parents de tous âges, seuls 73 % des Allemands ayant des enfants ne regrettent pas leur décision, 7 % sont indécis et 20 % - pères comme mères - sont catégoriques : même s’ils aiment leurs enfants, ils estiment en regardant en arrière que donner la vie a été pour eux une erreur. Telle Anne, 40 ans, mère d’un petit garçon de 2 ans. « Je me suis dit, c’est maintenant ou jamais, raconte cette Berlinoise. Malheureusement, c’est un cauchemar dont je ne me réveillerai jamais. » Anne regrette sa vie et sa liberté antérieures. Idem pour Doris, 32 ans, mariée et mère de trois enfants. Les deux aînés vivent chez leur père. Le plus jeune est élevé par ses grands-parents. « Mettre des enfants au monde, OK, mais le problème, c’est tout ce qui vient après. Laissez-moi tranquille ! » Même chose pour Ilse, 54 ans, partie seule à Londres lorsque ses fils avaient 8 et 11 ans. La famille vit aujourd’hui réunie en Angleterre…

    Depuis 2015, le débat autour du regret d’être parent ne faiblit pas en République fédérale, un pays où 40 % des diplômées de l’enseignement supérieur de plus de 40 ans n’ont pas d’enfant. C’est une étude de la sociologue israélienne Orna Donath qui a mis le feu aux poudres début 2015 (lire Libération du 11 juillet). Orna Donath, 39 ans, savait « déjà à 16 ans » qu’elle ne voudrait pas d’enfant. Pour son travail, elle a interviewé 23 mères israéliennes âgées de 20 à 70 ans, diplômées de l’enseignement supérieur ou ouvrières, mères ou même grands-mères, qui déclarent toutes qu’on ne les y reprendrait pas si elles devaient choisir aujourd’hui - avec leur expérience de la maternité - d’avoir ou non des enfants. Depuis l’étude d’Orna Donath, plusieurs ouvrages sont parus en Allemagne sur le même thème, dont le Mensonge du bonheur maternel de Sarah Fischer ou Wenn Mutter sein nicht glücklich macht (« Quand être mère ne rend pas heureuse ») de Christina Mundlos. Articles de presse, débats télévisés, échanges Twitter sous le hashtag #regrettingmotherhood… L’étude d’Orna Donath a provoqué un débat fleuve que rien ne semble pouvoir arrêter.

    En Allemagne, la mère d’un nourrisson apprend de son pédiatre que, pour le bien de son enfant, elle devra l’allaiter exclusivement pendant six mois, le faire dormir dans son lit pour le rassurer, lui préparer elle-même ses purées de carottes bio… Difficile d’envisager un mode de garde hors de la maison avant 3 ans, et en aucun cas avant 1 an, sans quoi le bébé risque un traumatisme irréversible… Trois ans plus tard, une fois passées les interminables semaines d’adaptation au jardin d’enfants - d’abord avec la mère, qui peut ensuite sortir pour une heure, puis deux lorsque l’enfant manifeste sa satisfaction d’entrer en sociabilité -, débute une véritable compétition à la meilleure mère. « Le catalogue d’exigences présenté aux mères, ou qu’elles se fixent elles-mêmes, est tout simplement monstrueux, constate la sociologue Christina Mundlos. Pas question d’amener à la fête de l’école des donuts décongelés. Il faudra confectionner un gâteau en forme de bateau de pirate sur trois étages, s’engager bénévolement à tenir la bibliothèque de l’école, bricoler soi-même la pochette-surprise de la rentrée pour les élèves de CP, que vous pouvez aussi acheter toute faite… » Qu’une femme ne respecte pas ce code non écrit de la maternité, en travaillant par exemple à temps plein lorsque ses enfants sont en bas âge : elle se verra affublée du sobriquet de « mère corbeau » (Rabenmutter), terme de désapprobation typiquement germanique. A l’opposé, la presse people regorge d’articles sur les stars devenues mère avec des titres tels que « Enfin maman ! » ou « Le bonheur de sa vie ! »

    « Dans une société protestante, la mère est celle qui guérit la société, explique Barbara Vinken. C’est grâce à la mère - avant la guerre, l’épouse du propriétaire terrien noble, maternelle avec ses employés - qu’on n’a pas eu de révolution en Allemagne. Et la Réforme avec Luther fait de la famille l’espace du sacré. Pour les protestants, la famille est l’espace de l’humain, de la bienveillance. Ce n’est pas l’église comme pour les catholiques. » L’histoire plus récente du pays explique aussi en partie cette recherche de la perfection maternelle. Les femmes allemandes ont été pressées d’enfanter puis de confier leurs enfants à des organisations de jeunesse par les nazis. « En RDA, il fallait placer très tôt son enfant en crèche », rappelle la sociologue Birgit Riegraf, de l’université de Paderborn. La mère au foyer, disponible en permanence pour ses enfants, était alors présentée comme une riposte au modèle communiste du temps de la guerre froide.

    #femmes #mères #discrimination

    Le texte commence à parler de parents mais en fait il ne s’agit que de mères. Les pères allemands on n’en parle pas, ils doivent être occupés au bordel.

  • Mother — You are the best
    http://www.larevuedesressources.org/mother-you-are-the-best,2930.html

    Mère J’étais là avec toi lorsque tu étais nue Tu étais alors jeune et sacrée J’ai perçu le premier regard les yeux fermés Tu n’avais alors même pas de nom. J’ai vu tes premiers pas J’ai senti ton premier contact J’étais celle qui t’a donné ton premier sommeil J’étais celle qui t’a tenu dans mes bras alors que tu pleurais. Maintenant tu me dépasses Maintenant tu gagnes bien plus que moi en une année jadis Maintenant tu vois bien plus clairement que moi Et tu peux ignorer mes conseils Maintenant c’est toi qui (...)

    #Voix_de_l'Asie_d'aujourd'hui

    / #Mère, #Littérature_indienne

  • Vue d’Inde, #Mère_Teresa est une imposture
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040916/vue-dinde-mere-teresa-est-une-imposture

    La fondatrice des Missionnaires de la Charité, qui avait débarqué à Calcutta en 1929, a consacré sa vie à la conversion des hindous et à la lutte contre l’avortement. Pas de quoi en faire une sainte, explique Aroup Chatterjee, auteur d’une enquête fouillée sur la religieuse d’origine albanaise.

    #International #Asie #Inde

  • Vu d’Inde, #Mère_Teresa est une imposture
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040916/vu-dinde-mere-teresa-est-une-imposture

    La fondatrice des Missionnaires de la Charité, qui avait débarqué à Calcutta en 1929, a consacré sa vie à la conversion des hindous et à la lutte contre l’avortement. Pas de quoi en faire une sainte, explique Aroup Chatterjee, auteur d’une enquête fouillée sur la religieuse d’origine albanaise.

    #International #Asie #Inde

  • Les Allemandes devront avouer si leur enfant est né d’une relation extraconjugale - LCI
    http://www.lci.fr/international/allemagne-les-meres-devront-avouer-si-leur-enfant-est-ne-d-une-relation-extracon

    En cas de refus, elles pourraient être sanctionnées. Le ministère de la Justice a annoncé, ce lundi, que l’Allemagne allait introduire une loi contraignant les femmes à avouer à leur conjoint contestant leur paternité le nom du #géniteur d’un enfant né d’une relation extraconjugale. Le but ? Que celui-ci participe aux #frais_d’entretien.

    Ce projet de loi doit être adopté mercredi en conseil des ministres, avant d’être soumis au Parlement, selon le ministre Heiko Mass. En vertu de ce texte, un homme contestant sa #paternité pourra contraindre sa partenaire à dévoiler le nom du ou des amants fréquentés au moment de la conception d’un enfant et ainsi établir qui est le père biologique, indique l’AFP.

    #femmes #mères

    • La voix du mort.
      Voir les commentaires sur ce drame.
      Plus c’est ignoble, plus longtemps ça reste sur l’article.
      Voir aussi par exemple ce titre d’article :
      CAF : 247 millions d’euros de fraude détectés en 2015, une hausse de 18 %

      Au hasard, d’autres titres d’article :
      – Unité de déradicalisation de Lille-Annœullin : les sept détenus apprécient le confort
      – La Grande Guerre vue de Roubaix : drôles d’histoires de cochons
      – Le logo des Hauts-de-France, c’est pour ce vendredi ou pour plus tard ?

      Mais aussi : La Voix de la Police, votre quotidien local
      http://labrique.net/index.php/thematiques/histoires-du-bocal/811-la-voix-de-la-police-votre-quotidien-local

    • Ça va mieux. 398 euros par mois pour une femme et ses deux enfants.

      « À part me dire que je dois demander une #pension_alimentaire au papa de mes enfants, je n’ai rien de plus. La CAF m’a même supprimé mon APL », nous avait-elle répondu. Encore un peu plus fatiguée par ses problèmes qui s’accumulaient et dont elle ne voyait pas d’issue. Sans RSA, sans APL, Émilie n’avait plus que l’allocation enfant handicapée belge pour vivre (398 euros), et nous avait dit doucement, sans s’énerver, « être à bout », ne plus savoir « comment s’en sortir ».

      #suicide #allocataire #CAF #RSA #APL

    • Ah merci de remonter cette affaire en tête des préoccupations, un moment j’ai cru que les seenthisien·es s’inquietaient plus des standards du HTML5

      Concernant « À part me dire que je dois demander une #pension_alimentaire au papa de mes enfants » oh ben merde, ça dure encore ce #sévice_administratif ? j’y ai eu droit. Tu sais, quand t’as déjà réussi à virer le mec, t’es pas encore sortie de l’auberge, car même s’il fait l’autruche t’as pas envie de te le mettre à dos quand tu as personne pour t’aider. T’es juste en plein #désespoir, tu bouffes déjà ton échec de vie, l’amour s’est arrêté, tu survis, et tu sais plus comment élever tes mômes et bouffer. Alors, si il peut le/la/les prendre le week-end, tu ravales ta fierté, tu te dis que tu souffles au moins un peu, mais non, t’as un robot CAF devant toi qui lit la prescription de juriste pour t’enfoncer un peu plus et te demande de l’attaquer.
      Misère, j’ose pas imaginer ce que ça peut être quand en plus ton enfant est handicapé.
      #mère_isolée #faites_des_enfants_qui_disaient

    • Si tu acceptes d’attaquer le père en justice (la CAF peut aussi le faire pour toi il me semble) et quand il est prouvé qu’il n’a pas les moyens de payer une pension, alors seulement la CAF verse une aide de pension forfaitaire. Faut pas rêver non plus, en tout cas pour moi, il y a 15 ans, ça s’élevait à environ 100€ … (si, si, par mois) j’ai préféré renoncer tellement je trouvais ça lamentable.

      Mais si tu refuses de mener le père en justice, la CAF ne te verse pas ce forfait.

      Je ne sais pas comment ça a évolué, ce qui m’avait choqué, c’est aussi la façon dont ça avait été présenté dès le premier entretien CAF. Parce que oui, à un moment tu vas retrouver l’envie d’agir, mais quand tu connais la justice et ses lenteurs, que ton couple s’est séparé violemment, tu veux juste de l’air et du temps. Perso, j’ai attendu 5 ans avant d’agir, et je l’ai trainé en médiation familiale, c’est vraiment bien cette possibilité, mais il faut être un peu apaisé pour mener l’autre à grandir, tu peux faire un contrat écrit avec le père aidé de l’intervenant puis passer ensuite devant le juge. Bon, la première fois où il a versé les 150€ dont on avait convenu, il n’a pas pu s’empêcher de me dire « Tiens, c’est pour le racket », la môme avait 7 ans … la fois suivante, il avait mon RIB pour que je m’évite de péter un cable.

    • C’est totalement dégueulasse que le versement des prestations soient conditionné au lancement d’une procédure faute de quoi la #pension-alimentaire est pas versée, sous couvert de « ne pas accorder de droits sans avoir ouvert au préalable tous les droits accessibles » (pour limiter les #indus ultérieurs et freiner l’accès aux #allocations). Pas de tunes si on se fait pas la guerre. Cette contrainte succède élégamment à celles de la vie maritale et en rajoute sur celles qui pèsent déjà sur la séparation, cf @touti). Les modalités facilitées qui ont été créées (autoriser la CAF à poursuivre), si elles ont des effets dans d’autres cas, sont avant tout une manière de susciter/entretenir la #guerre_entre_pauvres, « à une - adossée à l’#état - contre un ». On affiche ses bonnes intentions : assurer un partage, aussi minimal soit-il, des responsabilités parentales implique de contraindre des femmes à se faire les agentes d’un processus de #judiciarisation.

      #micropolitique #féminisme_alibi_de_l'État

    • La « mère corbeau » très critiquée
      Qu’une femme retravaille sans s’être arrêtée au minimum un an - plus souvent trois - et elle se verra affubler du sobriquet de « mère corbeau » (« Rabenmutter »), expression de désapprobation typiquement germanique. Le discours politique a pourtant changé depuis l’accession au pouvoir d’Angela Merkel qui, préoccupée par la dénatalité, a multiplié les places en crèche et favorisé le congé parental des pères.

      Mais cette évolution ne va pas sans crispations, à l’image d’une violente charge lancée l’été dernier par le quotidien populaire Bild contre « les femmes de pouvoir », qui « font carrière, portent des tailleurs pantalon, boivent des smoothies et font du fitness ».

      « On dirait des hommes. Ce ne sont plus des mères. Elles ne veillent plus la nuit quand leur enfant a peur de la foudre et des éclairs », déplorait le quotidien le plus lu d’Europe.

    • C’est révélateur qu’un animal aussi intelligent que le corbeau serve de repoussoir pour les femmes. Il faut plutot être une mère poule, c’est à dire une pondeuse productive qui n’utilise sa tête que pour picorer.

    • Le corbeau est non seulement intelligent mais il s’occupe très bien de ses petits, j’ai du mal à comprendre le lien, à part pour la symbolique ancienne du mauvais augure, et tu as raison @mad_meg, la #mère_poule en est apparemment l’inverse.

      #rabenmutter

      http://www.cosmovisions.com/corbeaux.htm
      concernant le grand corbeau

      L’aire d’habitat de cette espèce est extrêmement vaste et comprend l’Europe, une grande partie de l’Asie septentrionale et le nord de l’Amérique ; toutefois, dans notre pays, les Grands Corbeaux sont beaucoup moins répandus que dans d’autres contrées et ne sont sédentaires que dans quelques localités, où ils nichent tantôt sur des arbres élevés, tantôt sur des rochers escarpés ou des tours en ruine. Les nids, fort grands, sont construits avec des branches ou des brindilles et tapissés de brins d’herbe, de lichens, de filaments d’écorce et de laine. Ils renferment, dès le commencement de mars, des oeufs oblongs, d’un bleu verdâtre, irrégulièrement tachés de brun et au nombre de trois à six par couvée. Les petits sont tellement voraces que les parents ont assez à faire de leur apporter des insectes, des souris, des débris de charognes et même de petits oiseaux. Vers la fin de mai ils sont capables de prendre leur volée, mais ils restent jusqu’en automne sous la surveillance de leurs parents.

    • La réputation viendrait de la Bible … raaaa, celle-là …

      http://www.spiegel.de/schulspiegel/wissen/1000-fragen-sind-rabenmuetter-wirklich-schlechte-mamas-a-760405.html

      Bleibt die Frage, woher der üble Ruf der Raben stammt. Hieran ist offenbar die Bibel Schuld. Im Buch Hiob heißt es: „Wer bereitet den Raben die Speise, wenn seine Jungen zu Gott rufen und fliegen irre, weil sie nicht zu essen haben?“ Vermutlich gehe diese Bibelstelle auf junge Raben zurück, die aus dem Nest gefallen sind, sagen Historiker: Die betroffenen Jungtiere machen einen verlassenen und hilflosen Eindruck. Beobachtern kann dabei leicht entgehen, dass die Rabeneltern immer in der Nähe sind und das Jungtier weiter versorgen.

      *

      38.41
      (39:3) Qui prépare au corbeau sa pâture, Quand ses petits crient vers Dieu, Quand ils sont errants et affamés ?

    • http://www.zeit.de/kultur/2016-04/regretting-motherhood-mutterschaft-debatte-frankreich-10nach8
      la perception des mères en france vu côté allemand.
      Dans un bouquin de E.Badinter, je crois celui sur l’instinct maternel (qui n’existe pas) ou le plus récent qui a fait un tollé, elle souligne également ses différences historiques des mères européennes, notamment du au fait que la grande bourgeoisie française (qui a servi de repère) mettait ses enfants en nourrice. Voir aussi l’histoire de la place grandissante accordée aux enfants dans la société européenne, l’injonction croissante faite aux mères de se sacrifier pour leur progéniture, alors que les hommes pourraient aussi s’y intéresser…

    • Il y a deux espèces d’oiseaux que je n’aime pas autour de chez moi : la pie et le corbeau. Tous les deux ont une façon de faire du bruit qui est lugubre et désagréable à entendre. Ceci expliquant sans doute cela. On doit aussi sans doute pouvoir trouver des références au côté lugubre du corbeau au fait qu’ils bouffaient les humains enfermés dans des cages, à l’entrée des villes civilisées de l’époque féodale.

      Ceci dit, en lisant l’article, j’ai eu envie de taguer #féodalité. Cette façon de tous vouloir nous ramener à cette époque où « chacun à sa place » et tout et tout... c’est lourd.

    • Pas nouveau, la mère corbeau : c’était déjà vrai dans les années 90, juste après la réunification. C’était d’ailleurs très lié au choc des cultures entre l’est productiviste et l’ouest (particulièrement le sud-ouest) très religieux et patriarcal.
      En Bavière, par exemple, les 3 K définissaient la sphère d’évolution de la femme : « Kinder, Küche, Kirche ». Autrement dit, les gosses, la cuisine et l’église.
      Les femmes, mêmes éduquées et actives devaient renoncer au travail pour élever les gosses et y revenaient éventuellement ensuite, à mi-temps, en appoint, c’est à dire dans une dépendance financière totale.
      Cette vision allait avec l’organisation de la société allemande : pas ou peu de crèche et de garderie ( seulement pour les mères indignes ) et des horaires scolaires 7h-13h qui implique la présence d’un adulte à la maison, au moins à mi-temps.

      Mon prof d’allemand me faisait remarquer que cela entrainait une pression sociale sur les femmes qui se traduisait immanquablement par une natalité en berne.

    • Je suis d’accord avec toi @monolecte, l’Allemagne avait la réputation de pas être sympa du tout avec les mères et de les mettre dans l’obligation de biberonner (voire d’allaiter) durant trois ans avant de reprendre éventuellement le taf. On en parlait toujours au moment d’évoquer l’idée de quitter la France pour vivre en Allemagne qu’on trouvait alors bien plus intéressante, et immanquablement c’était oui mais t’as vu aussi comment les femmes mères y sont traitées …

    • Rédigé et relayé ainsi, ça me fait un peu l’effet d’un marronnier journalistique. (bien qu’il faille ouvrir le sujet).
      Car ça m’a rappelé les propos d’Anémone (l’actrice française), que je croyais être la première à crever l’abcès. Mais non, c’est Orna Donath.
      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20160628.RUE5472/etre-mere-et-le-regretter-je-me-suis-fait-un-enfant-dans-le-dos

  • Vie privée et vie professionnelle, les mères plus discriminées que les femmes
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/06/10/vie-privee-et-vie-professionnelle-les-meres-plus-discriminees-que-les-femmes

    « En entreprise, c’est la mère qui est surtout discriminée, bien plus que la femme », insiste l’Union nationale des associations familiales (UNAF), qui publie vendredi 10 juin, avec l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE), son baromètre sur la conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale. Un point que l’UNAF tient à souligner « en cette période où on débat sur le temps de travail et le travail du dimanche ».

    Six salariés sur dix estiment toujours que leur entreprise ne fait rien ou fait peu de choses pour les aider à équilibrer leur temps de vie. Voilà le premier constat de la 8e édition du sondage réalisé en ligne entre le 25 février et le 10 mars, auprès de 1 002 salariés ayant au moins un enfant de moins de 25 ans vivant chez ses parents.

    Qu’attendent-ils de leur employeur ? Cette année, le baromètre répond à cette question en mettant l’accent sur les inégalités femmes-hommes, ou plutôt mères-pères. Les espérances des salariés sans enfant, toutefois, sont du même ordre. Ainsi, la moitié (51 % pour les femmes, 45 % pour les hommes) pense qu’adopter des horaires de travail modulables est la meilleure mesure pour cette conciliation entre vie professionnelle et personnelle.

    Mais quand au moins un enfant arrive dans le foyer familial, les priorités changent. « Les femmes se trouvent dans une logique pratico-pratique, alors que les hommes sont encore à demander la reconnaissance de leur statut de père », explique l’UNAF. Selon l’association, il est logique pour un employeur de dégager du temps pour qu’une mère s’occupe de ses enfants. L’UNAF estime, en revanche, que prendre un congé parental est très mal vu pour les pères dans les entreprises.
    Les mères en paient le prix en matière de salaire

    Chez les pères, elle constate des demandes avant tout de reconnaissance de leur situation. Dans son baromètre, la deuxième attente d’un père envers son entreprise est, par exemple, un emploi du temps et une charge de travail « raisonnable ». Elle arrive après la demande d’horaires adaptables selon les contraintes parentales. Vient ensuite le sujet de la sensibilisation et la formation de ses supérieurs à la prise en compte de la vie personnelle des salariés.

    La mère, quant à elle, n’a plus à prouver qu’elle a besoin de temps pour éduquer ses enfants. Parmi ses attentes, une bonne mesure pour préserver sa vie privée est le télétravail et d’autres solutions de travail à distance, suivi des aides au financement des modes de garde, de la scolarité et des études. « C’est beaucoup plus terre à terre ! », insiste l’UNAF. Inévitablement, les mères en paient le prix en matière de salaire, selon l’association.

    Glassdoor, un site qui recueille les avis de millions de salariés sur la façon dont ils ont été recrutés et les salaires dans leurs entreprises, a publié une étude sur la question en mai. Celle-ci relève que *les femmes avec enfants sont payées 12 % de moins que les hommes en France. Et celles sans enfant, 0,4 % de moins. Des chiffres à prendre avec précaution toutefois, puisque l’Insee avançait une différence de salaires entre hommes et femmes de 19 %, dans son dernier rapport de 2013.

    #discrimination #femmes #mères #travail

  • Les #mères_isolées, « seules capitaines à bord », pour le meilleur et pour le pire
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/06/02/les-meres-isolees-seules-capitaines-a-bord-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire_

    Sous la grande verrière du jardin d’acclimatation de Paris, Angeline Serebo a trouvé ce qu’elle cherchait : un huissier de justice. Infirmière, elle élève seule ses cinq enfants, âgés de 5 à 22 ans. Elle a une « bonne entente » avec le père des deux aînés. En revanche, celui des trois plus jeunes, dont elle est divorcée, a « disparu dans la nature », explique-t-elle. Elle cherche à récupérer la #pension_alimentaire qu’il ne paie plus depuis juillet 2014. Son interlocutrice lui explique comment procéder et à quel coût.

    Tout autour, d’autres femmes consultent des avocats, des psychologues, des assistantes sociales, des représentants d’associations et d’entreprises, des personnels de la ville de Paris, de la Caisse d’allocations familiales (#CAF), ou du Quai d’Orsay (pour le recouvrement des pensions à l’étranger), ou même des conseillères en esthétique.

    Tous ont été rassemblés, mercredi 1er juin, par la fondation K d’urgences, qui organise chaque année une journée consacrée aux #familles_monoparentales, avec le soutien de la CAF et d’#entreprises dont #LVMH, propriétaire du jardin d’acclimatation.

    « L’idée est de réunir tout ce dont elles ont besoin, observe la journaliste Christine Kelly, présidente et fondatrice de K d’urgences. C’est une situation très difficile. Ce sont les premières victimes de la crise. » Chaque année la manifestation grandit : un millier de personnes se sont inscrites.

    Chaque minute compte
    Ce qui était jadis une exception, le plus souvent liée au veuvage, est en train d’entrer dans la norme....

    #paywall...

    • @colporteur just ask :

      Sous la grande verrière du jardin d’acclimatation de Paris, Angeline Serebo a trouvé ce qu’elle cherchait : un huissier de justice. Infirmière, elle élève seule ses cinq enfants, âgés de 5 à 22 ans. Elle a une « bonne entente » avec le père des deux aînés. En revanche, celui des trois plus jeunes, dont elle est divorcée, a « disparu dans la nature », explique-t-elle. Elle cherche à récupérer la pension alimentaire qu’il ne paie plus depuis juillet 2014. Son interlocutrice lui explique comment procéder et à quel coût.

      Tout autour, d’autres femmes consultent des avocats, des psychologues, des assistantes sociales, des représentants d’associations et d’entreprises, des personnels de la ville de Paris, de la Caisse d’allocations familiales (CAF), ou du Quai d’Orsay (pour le recouvrement des pensions à l’étranger), ou même des conseillères en esthétique.

      Tous ont été rassemblés, mercredi 1er juin, par la fondation K d’urgences, qui organise chaque année une journée consacrée aux familles monoparentales, avec le soutien de la CAF et d’entreprises dont LVMH, propriétaire du jardin d’acclimatation.

      « L’idée est de réunir tout ce dont elles ont besoin, observe la journaliste Christine Kelly, présidente et fondatrice de K d’urgences. C’est une situation très difficile. Ce sont les premières victimes de la crise. » Chaque année la manifestation grandit : un millier de personnes se sont inscrites.
      Chaque minute compte
      Svanhilde Bolens, 26 ans, et sa fille, Manon, 3 ans et demi. Habite à Saint-Chéron (91). Ancienne militaire, elle est en reconversion pro pour devenir assitsante médico-sociale. « Avec le papa, on s’est connu à 16 ans. On s’est séparé quand Manon avait 1 an ».

      Ce qui était jadis une exception, le plus souvent liée au veuvage, est en train d’entrer dans la norme. Selon les derniers chiffres de l’Insee, 1,5 million de familles sont composées d’un parent sans conjoint résidant avec au moins un enfant mineur, soit une famille sur cinq.

      Dans 85 % des cas ce parent est une femme. Elles sont davantage touchées par le chômage, la précarité, les difficultés à se loger correctement, la pauvreté. Mais, comme le relève une enquête publiée mardi 31 mai par l’association Uniparent, la réalité est contrastée : 82 % des 900 personnes interrogées se disent fières d’élever seules leurs enfants.

      Dans ces vies, chaque euro compte, chaque minute compte. Pourtant, Angeline est « moins fatiguée » depuis qu’elle est seule avec ses enfants. « Avant je vivais sa vie à lui et non la mienne, relate-t-elle. On mangeait ce qu’il aimait, on ne partait pas en vacances parce qu’il ne voulait pas. Le fait qu’il ne soit pas là m’allège car je n’ai plus à m’occuper de lui. Je suis seul capitaine à bord. »

      Hélène Soriano aussi trouve cela « pas si dur » de vivre sans son mari, qui l’a quittée en laissant une dette de loyer de plus de 3 000 euros. Auxiliaire de vie à mi-temps, elle doit faire des heures de ménage en plus pour boucler son budget. Son ex-mari reçoit leur fils de 12 ans un samedi soir par mois, quand Hélène lui demande. Elle doit fournir le repas. Et pourtant, elle « profite » de ce qui est malgré tout une liberté retrouvée.

      Sa sœur cadette, Stéphanie, vit elle aussi seule avec ses trois enfants. « Pour moi c’est une libération », s’exclame cette dernière. Son mari était violent. Comme il ne paie plus sa pension, la cagnotte qu’elle réservait à la semaine annuelle de vacances pour les enfants est engloutie.

      Lors de la séparation il y a sept ans, elle a dû quitter son travail de réceptionniste dans un hôtel car elle ne pouvait plus travailler le soir et le week-end. « Mon salaire ne suffisait pas à payer les frais de garde », relève-t-elle. Le revenu de solidarité active (RSA) et les allocations de la CAF la font vivre pour l’instant. Elle a repris des études de français langue étrangère et aimerait enseigner.
      « Un stress permanent »
      Celine Juin, 40 ans, salariée dans une société de vente à domicile, élève ses 3 filles, seule à Orly (94). Elle est bénévole à l’association K d’urgences après avoir été conseillée par celle-ci, quelques années auparavant.

      La difficulté à faire garder les enfants revient comme une antienne. Anicette Nguemo Lahet, 32 ans, mère d’une fille de 6 ans, est secrétaire médicale à mi-temps. Elle aimerait « reprendre des études et accéder à un poste plus valorisant ». Mais comment étudier le soir quand on est seule à Paris, sans pouvoir payer un baby-sitting ?

      Pour obtenir une place en crèche, les femmes qui ne travaillent pas ne sont pas prioritaires. La fille de Sylvie Diomande, 35 ans, est gardée deux fois trois heures chaque semaine. Pas assez pour chercher efficacement du travail. Elle ne veut pas en demander plus aux amis qui l’hébergent. Ces deux femmes n’ont jamais vécu avec le père de leurs enfants. Les grossesses n’étaient pas prévues.

      C’est également le cas de Marie-Hélène, 45 ans (le prénom est modifié). Son ex-compagnon n’a pas reconnu leur fille de 5 ans. Auparavant chargée de mission à l’international, elle a été « écrasée par la fatigue » après la naissance, et n’a pas eu l’énergie de chercher de nouveaux contrats. Elle vit désormais au RSA, sans parents proches pour l’aider. Ses amis s’éloignent. Elle décrit « un stress permanent ». « On est seul pour tout, détaille-t-elle. On ne peut pas dire : “chéri, tu achèteras une baguette”. La vie psychologique, les loisirs, l’école, les fringues, les vacances, c’est moi. »

      Ce tête-à-tête a ses avantages et ses inconvénients. « Les enfants ont besoin d’un père, pour son autorité », affirme Iwona (le prénom est modifié), une Polonaise de 44 ans qui habite un studio parisien avec ses deux enfants. « On ne peut pas partager les responsabilités, relève Jérôme Mendiela, 53 ans, l’un des rares pères présents. Celui qui est seul avec les enfants doit trouver toutes les réponses à leurs questions. » Avec ses trois grands enfants et son salaire confortable, ce dernier se dit « conscient de [s]a chance ».

      Pour tous, entretenir une vie sociale est un défi. Se remettre en couple semble inatteignable. « Pas le temps ! », disent la plupart des femmes. Certaines le regrettent. « La vie est plus facile à deux, affirme Sandra (le prénom est modifié), 38 ans, « en embrouille » avec le père de son enfant de 9 mois, dont elle est à nouveau enceinte. Je recherche l’équilibre d’un foyer. » Angeline, elle, n’a pas envie de retrouver un mari. Un petit ami oui, mais « qui vit chez lui et pas chez moi ».

  • On ne décide pas d’être caissière, on le devient par obligation - via @paris
    https://paris-luttes.info/on-ne-decide-pas-d-etre-caissiere-5070

    « Galilée a déclaré que la terre était ronde au seizième siècle.
    Du haut de mes 24 ans et de mon mètre soixante je rajouterai que le monde ne tourne pas rond. »

    Je m’appelle Laura. Je suis née le 13 février 1992 avec une Cuillère en or dans la bouche et je n’ai pas peur de le dire. Mon enfance a été heureuse et j’ai toujours été bien entourée. En 2010 j’ai obtenu mon baccalauréat scientifique avec une moyenne passable. Je me suis révélé plus tard assez brillante pour les études et je me suis découverte une passion réelle pour la biochimie. J’ai donc continué mon p´ti bout de chemin et en juillet 2015 j’ai reçu le fameux bout de papier pour lequel j’ai connu tant de galère : un diplôme de Master en biochimie délivré par l’université de Lyon 1. A 23 ans me voilà donc titulaire d’un sacré diplôme et je n’en suis pas peu fière.

    Pour des raisons personnelles je décide de m’installer à Paris et de chercher du #travail dans mon domaine. Mais la vie étant ce qu’elle est, être une jeune diplômée en France avec la conjoncture actuelle ce n’est pas très facile. Je décide alors en août 2015 de prendre un travail alimentaire à côté de chez moi afin de pouvoir subvenir à mes besoins quotidiens sans demander à papa maman. J’ai donc ainsi débuté ma carrière de #caissière au sein d’un magasin de l’enseigne Leclerc dans le 93.

    J’y ai découvert un autre milieu, la #grande_distribution et tout ce qui va avec : les clients qui te considèrent comme une sous merde et le manque de soutien évident et constant des chefs. Mais j’y ai également découvert des personnes : mes collègues caissières à Leclerc depuis des années, des mois ou des semaines, venant de différents milieux et avec qui l’entraide est de rigueur pour tenir. Chaque cas est particulier mais ce qui ressort c’est le besoin d’argent pour pouvoir faire en sorte que les enfants puissent manger à leur faim chaque jour. On ne décide pas d’être caissière, on le devient par obligation. Avec un smic quand on est #mère_célibataire, qu’on finit le travail à 21h et qu’il nous reste 1h de trajet en RER pour rentrer embrasser son gosse. Les jours se ressemblent et on compte chaque centime, la misère est toujours là. Aucune évolution, aucune solution, aucune aide. Cela fait maintenant 6 mois que je côtoie ces personnes fières et dignes qui affichent un sourire malgré toute cette merde jour après jour. J’ai vu plusieurs de ces filles se faire virer de façon déplorable pour des mauvaises raisons. Je suis rentrée le soir le cœur lourd pour elles qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain à cause d’une pauvre erreur de caisse ou d’une simple altercation avec un client irrespectueux car elles étaient fatiguées de cette routine. Et qui se privent

    #femmes

  • Veolia condamné pour avoir réduit le débit d’eau d’une allocataire du RSA
    http://www.liberation.fr/france/2016/02/15/veolia-condamne-pour-avoir-reduit-le-debit-d-eau-d-une-allocataire-du-rsa

    En mai 2015, #Veolia avait réduit le débit en #eau d’une Toulonaise au #RSA et son fils, à la suite de factures impayées. Réduit et non coupé car, a fait valoir sa filiale locale Compagnie des eaux et de l’ozone (CEO), seule la #coupure est interdite par la loi. Mais le tribunal d’instance de Puteaux a considéré que quelle que soit la méthode, le résultat était le même : cette femme s’est retrouvée privée d’eau courante pendant dix mois, selon RTL. Veolia a donc été condamné à 5 500 euros d’amende et, bien sûr, à rétablir un débit d’eau normal.

    Dans ses justifications, la CEO a ainsi expliqué que « seule l’interruption de la fourniture d’eau était interdite et non la réduction de son débit », et a mis en avant la « mauvaise foi » de sa cliente, « la réduction de débit étant intervenue après plusieurs relances sans que cette dernière ne justifie de démarches aux fin d’obtenir une aide financière », selon le texte de l’ordonnance.

    Mais pour le juge, après les constatations réalisées par un huissier dans le #logement, « la mise en place d’un débit réduit par le biais de la pose de cette lentille aboutit aux mêmes conséquences qu’une coupure d’alimentation », entrant donc en contradiction avec l’exigence d’un logement décent qui implique une pression suffisante pour l’utilisation normale de l’eau par ses locataires.

    Par ailleurs, Veolia et sa filiale « ne rapportent la preuve d’aucune attitude déloyale caractérisée » de leur abonnée, qui confirmerait la mauvaise foi invoquée. Enfin, le juge note que Veolia et CEO « ont choisi de recourir à une réduction de service pour obtenir le recouvrement de leur #créance plutôt que toute autre voie légale de recouvrement ».

    Une méthode de plus en plus courante

    Mi-janvier, un concurrent de Veolia, Saur, avait également été condamné pour la même raison en Haute-Vienne. Le groupe a fait appel du jugement.

    Ce deuxième jugement est « très net » et « renforce la #jurisprudence » sur le #droit_à_l’eau, a réagi auprès de l’AFP Emmanuel Poilane, directeur de la fondation France-Libertés. Selon lui, depuis la confirmation par le conseil constitutionnel l’an dernier de l’interdiction des coupures, les groupes de l’eau ont « basculé de la coupure vers la réduction de débit » pour récupérer les impayés.

    « C’est aussi aux élus des collectivités de mettre à jour par rapport à la loi les règlements des services d’eau et de retirer toute mention de coupure et de réduction de débit », ajoute-t-il.

  • Métropolisation, périphéries et « réforme » des minima sociaux : les plus pauvres condamnés

    Quand jte dis que supprimer les minimas sociaux d’Etat pour tout passer au rsa c’est une condamnation à mort
    c’est un transfert de charge financière sur les collectivités locales qui n’ont PAS la thune et dont les dotations ont baissé
    c’est un assassinat pur et simple du filet social. et donc des plus faibles économiquement. évident bordel ! APPRENEZ A COMPTER.
    c’est énervant au possible putain ON ASSASSINE LES PAUVRES REVEILLEZ VOUS MERDE. silence = complicité !!
    rien à battre de votre petite tranquillité de bourges.
    CE QUE VOUS FAITES PORTE UN NOM. un nom SALE.
    quand soudain au nom de la scolarisation des enfants roms je lis « jeunes dans la rue au lieu de l’école prostitution délinquance etc » |-[
    merci mais pas nécessairement et je pense que pour les familles roms non plus. les pb évoqués correspondent à un manque d ARGENT
    aucun rapport avec l’#école et le mode éducatif adopté. les roms sont culturellement coutumiers de l’instruction en famille, moi aussi et
    si jamais nos gamins en venaient à chercher du fric par tout moyen ça n’aurait AUCUN rapport avec autre chose que LE FRIC DONT ON MANQUE
    c’est les départements qui paient le rsa, ok ?
    plus un département est sinistré éco plus il a de rsastes, jusque là tu suis ?
    bien.
    on nous dit qu’on va « SIMPLIFIER » (!) les minimas sociaux en SUPPRIMANT ceux payés par l’Etat lol.
    la suite est pas difficile à voir venir.
    si tu veux un exemple herche collectif RSA #ariège. tu vas voir e qui se passe quand un département pauvre doit tout assumer seul.
    c’est très simple : on fait le maximum pour virer les gens de leur droit au rsa. et après ? bah si ils sont pas morts ils déménagent ailleurs
    et ça fait comme la déchéance de nationalité tu vois : on se refourgue les pauvres comme autant de pestiférés
    c’est à qui se déclarera en difficulté de paiement de l’aide sociale le plus vite et au final les pauvres ils CREVENT SANS AIDE. juste ça.
    astuce pour sociologue : tu peux commencer à envisager la notion d’apatride économique", bichon.
    on rappelle que le plafond de loyer qui donne lieu à une BAISSE d’apl est passé crème sans émouvoir ni ébranler personne.
    tandis que les loyers ont augmenté de 200% dans les 15 dernières années
    on la refait ?
    foncier ++ —> loyers DOUBLES —> réforme #APL qui BAISSE
    ALLO CER LA LOGIK
    prends ça et ajoute la « simplification » (!) à 3 minimas sociaux : RSA, AAH et minimum vieillesse
    tu te réveille quand tu veux.
    1 les gens pauvres vont TOUS vers les départements sinistrés où le foncier n’a PAS ENCORE pris 200% pour pouvoir se loger
    2 l’Etat se désengage de la solidarité aux plus démunis et transfère la responsabilité financière aux collectivités locales
    3 les dotations desdites collectivités sont rabotées de 30%
    4 lesdites collectivités se désengagent à leur tour en pressurisant des pauvres qui n’y sont pour RIEN si la zone est sinistrée éco
    on vous voit les bourges des villes gavés de tout, on n’est pas dupes une seconde.
    5 les pauvres crèvent sans fric ni infras ni mm structures de soins là bas loin du périphérique ET TOI TU CONTINUES DE TE GAVER
    signé : les pauvres.
    on crée une sous france sinistrée économique et on lui demande de se gérer les pauvres. what do you expect ?
    la seule chose qui peut arriver dans ces conditions c’est effectivement la montée des régionalismes et tout ce que ça implique
    c’est même plus un souci de nationalisme c’est pire. le truc est transféré au niveau local on revient à des choses terribles.
    ha ça, au niveau du pays ça sera propre, mais au niveau local jte raconte même pas la barbarie. l’enfant du pays d’abord, à échelle village.
    c’est normal quand tu remets la gestion des pauvres à ptite échelle. tu crois quoi ? que l’ariégeois de souche il kiffe le déclassé de paris ?
    je suis en languedoc. tu crois qu’ils voient pas que les pauvres affluent « chez eux » ? tu crois qu’ils sont bienveillants/accueillants ? nope
    ha le #fn monte ? étonnant. tu sais quoi ça pourrait être encore pire.
    laisse passer la simplification des minimas sociaux tu verras dans pas 5 ans jte prédis des régionalismes bien gratinés.
    (et c’est mignon d’avoir redécoupé les #régions mais ça ne suffira pas à calmer le jeu. au sud par exemple on sait très bien faire la diff entre l’est de la montagne noire : sinistré éco ++ sous perf du tourisme, et l’ouest côté toulouse à dynamique éco nettement supérieure)
    (le côté toulousain de la force n’acceptera pas de payer pour les pauvres du côté montpelliérain, c’est bien tenté mais lolnope)
    bref. libre aux rats des villes de prendre les rats des champs pour des cons mais ça s’annonce pire que ce qu’ils croient, là.
    vu de chez moi ça fait pas un pli : leur racisme il est clairement anti pauvres les autres paramètres ils s’en foutent complètement.
    au mieux si t’es blanc t’entendras pas « repars dans ton pays » mais juste « repars dans la région où t’es né ». same but different.
    et ça va pas s’arranger en leur déléguant encore plus le financement de l’aide sociale qu’est déjà réduite au minimum.
    ça fait peur. déjà là c’est insultes/dénonciations calomnieuses/etc, en permanence.
    il manquera que la délégation de l’aide sociale aux communes pour qu’ils nous foutent sur des bûchers. pas merci.
    trop bien l’avenir des pauvres : impossible de se loger en zone éco viable, condamnés au rsa, puis à l’exclusion du #rsa par les locaux outrés
    et si ils n’arrivent pas à nous en exclure ya fort à parier qu’ils nous achèveront à coups de pelle tant la bonté est grande en france
    évidemment en tant que putacaf putapension salope de pondeuse et autres joies je n’ai pas de raison de me sentir menacée en premier.
    d’ailleurs les familles monoparentales comme ils disent poliment pour pas dire putacaf parcekonhédegoche ne sont pas DEJA attaquées partout
    et nos enfants ne sont pas DEJA ostracisés exclus non plus. nous navons pas non plus DEJA une discrimination au logement et au travail
    du coup il n’y a aucune raison de paniquer, ce n’est pas pare qu’on est des femmes seules avec des enfants qu’ils vont nous tuer en premier.
    (d’ailleurs ce n’est déjà pas parce qu’on est des femmes seules avec des enfants qu’on nous insulte et qu’on se lâche sur nous partout)
    (le courage français, tu sais. celui qui attaque toujours prioritairement les cibles faciles, sauf que nous personne ne nous défend)
    (ça rend les choses plus simples pour tout le monde je suppose)
    merci de compter un jour la proportion de mères isolées dans les #minima_sociaux. POUR LE LULZ.
    idem dans le quota de pauvres en exil dans les campagnes peu accueillantes de france.
    histoire de bien voir QUI vous condamnez en majorité là dans les toutes prochaines années. mh ? les #femmes et les #enfants d’abord, toussa.
    (dans son grand courage ce pays comptera APRES. on parie ? c’est un peu trop sale de liquider les + faibles ça assume même pas)
    le mieux c’est que des fois c’est des familles entières papa inclus qui déboulent dans la bouse suite à déclassement social, mais...
    quelques années plus tard au mieux il ne reste que maman et les enfants. un mâle ça peut s’en tirer si ça part seul. --
    du coup sur place comme pauvres il reste que les mères seules à détester. bien visibles en prime, mioches oblige.
    mobilisation féministe ? un jour ? coucou on assume tout les mecs paient que dalle l’Etat se désengage aussi HELP ?
    un jour autre chose que vos réseaux pros entre bourgeoises et un engagement à employer des #mères seules ptète ?
    un jour ramasser vos gonades et cesser de vouloir faire croire qu’aucune femme n’est propriétaire et ne peut nous loger ?
    pardon de mettre le doigt sur l’#entre-soi bourgeois qui caractérise aussi bien le militant que les autres. c’est ballot.

    #guerre_aux_pauvres #métropolisation #périphéries #réforme_territoriale #logement #extrême-droite
    source : https://twitter.com/feeskellepeut/status/687243048598790144 et suivants
    lien avec http://seenthis.net/messages/273464