• Trop d’accouchements accélérés à tort
    http://sante.lefigaro.fr/article/trop-d-accouchements-acceleres-a-tort

    Bien qu’indispensable dans certains cas (insuffisance des contractions utérines), l’injection d’oxytocine ne doit cependant pas être appliquée à toutes les femmes. Or, en 2010, 64 % des femmes en travail en ont reçu pendant leur accouchement (enquête périnatale 2010), alors que pour beaucoup la situation ne l’exigeait pas.
    Des effets indésirables

    Le problème est que l’oxytocine, comme toute substance active, présente des bénéfices… et des risques. Elle a d’ailleurs été ajoutée à la liste des produits potentiellement à risque par l’Institut canadien pour la sécurité des médicaments. « Une étude de l’Inserm publiée en 2011 a montré que l’usage excessif de cette molécule est lié à un risque près de deux fois plus élevé d’hémorragie grave, rapporte au Figaro Sophie Guillaume, présidente du CNSF. Un risque d’autant plus grand que la dose administrée pendant le travail est importante. » En effet, à l’issue de la naissance et de l’expulsion placentaire, l’utérus doit se contracter pour resserrer les vaisseaux et faire diminuer les saignements, jusqu’à leur arrêt. Mais lorsqu’il a été hyperstimulé par de l’oxytocine, l’utérus peine à se contracter. Cela peut conduire à une hémorragie grave, qui reste la première cause de mortalité maternelle en France, causant 1,6 décès pour 100.000 naissances vivantes, selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français. D’autres effets indésirables graves liés à un excès d’oxytocine, telles que des anomalies du rythme cardiaque fœtal, ont été rapportés.

    • Une autre conséquence de cette plus grande « tolérance » pour un accouchement long pourrait aussi être de diminuer le taux de césariennes, qui représentent elles aussi un risque d’hémorragie important. « Encore récemment, certaines équipes avaient recours à la chirurgie si le col ne se dilatait pas au bout de trois heures, affirme Laurent Gaucher. On pensait que cette stagnation était liée à un problème mécanique. Or nous nous sommes aperçus que, pour la majorité de ces femmes, le travail aurait repris son cours normalement si on avait attendu. »

      Cet éloge d’un accouchement plus lent et « naturel » pose la question de la douleur. « Contrairement à ce que pensent certains professionnels, une péridurale peut être prescrite même si le travail évolue très lentement, rappelle Laurent Gaucher.

      #maltraitances_médicales #accouchement #césarienne #péridurale #domination_masculine #sexisme

    • Accélérer un accouchement permet de le cadrer dans le temps. Optimisation ?
      A ce qu’il parait, il y a moins d’accouchements le week end que la semaine, maintenant, contrairement au siècle dernier (19 ieme).

      Bon, cela peut être positif, songeons à Renée Gosciny qui à fait un test cardiaque un week end de 15 Aout.

    • Ah ça, le #consentement en #médecine_française ça n’existe pas. La ou le patient·e est toujours considéré comme un ignorant·e inculte qui va faire perdre du temps au médecin, qui a une tache plus noble, un truc hautement technique et dangereux (c’est important ça, la notion de danger si t’as pas compris ça, tu risques de te faire massacrer pour que tu comprennes bien). Donc se concentrer sur la technique c’est rassurant, telle dose fait tel truc, alors que même si l’Assemblée Nationale s’évertue à faire de la place au comportementalistes, les femmes (et même les hommes) quand elles parlent, on ne sait pas trop si c’est oui ou non. Hein, tu piges quoi, les êtres humains, c’est pas fiable, et ça change tout le temps. Parfois elle est grosse et dépressive, brune ou blonde, alors que le produit a injecter il est parfaitement connu, c’est rassurant.
      J’en sais quelque chose, je reviens de chez le dentiste, le gars s’est bien amusé avec ma bouche, absolument pas du tout ce qu’on avait prévu ensemble. Mais si j’arrête de pleurnicher il me retirera les trous qu’il a foré et la colle qu’il a posé sur mes quatre incisives supérieures, juste là maintenant de travers, oui, oui un peu comme sur une voiture. Comme si il n’y avait pas d’être humain après les dents, le cul, le ventre, le morceau de corps qui doit être soigné AVEC la personne. C’est quand même simple non comme notion ???

    • J’ai travaillé 15 ans avec des sage-femmes : le déclenchement -qui est plutôt le fait des obstétriciens que des sage-femmes, qui prennent davantage le temps et n’ont pas le droit à tous les mêmes gestes que les médecins bien qu’elles soient aussi profession médicale- est (était à l’époque) provoqué surtout les vendredis dans la région parisienne pour éviter d’avoir à se prendre les bouchons d’après 16 H ! Je le tiens de sage-femmes qui voulaient travailler en province à cause de ça.

  • Touchers vaginaux sur patientes endormies : « C’est de la médecine, on n’est pas dans un fantasme de viol ! » - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150203.OBS1608/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-c-est-de-la-medecine-

    Lorsqu’un chirurgien palpe un testicule avant d’extraire une tumeur, l’interne le touche aussi. Est-il vraiment nécessaire de préciser à la patiente qu’elle va subir un toucher vaginal et que cet examen pourra également être pratiqué par un étudiant ?

    Ne vous semblerait-il pas normal de lui demander son consentement ?

    – C’est aller trop loin dans la pudibonderie ! Après 40 ans d’expérience, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire signer un papier avant cet examen. Le corps médical est très respectueux des patients.

    40 ans ! et alors ? Ce n’est pas parce qu’on fait une erreur à répétition pendant 40 ans, qu’il faut entériner cette pratique. D’autant plus quand celle-ci consiste à se servir d’un corps endormi, (en niant au passage l’inconscient du patient) non pour soigner mais pour former un étudiant, sans assentiment de la personne.

    #gynécologie #viol #incroyable

    • L’article d’origine
      Touchers vaginaux sur patientes endormies : un tabou à l’hôpital ?
      http://www.metronews.fr/info/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-un-tabou-a-l-hopital/moaC!txk2bsiOnYXIU

      … la doyenne de l’UFR de médecine, Carole Burillon, reconnai(ssan)t toutefois que ce système « d’apprentissage » n’est pas parfait. « On pourrait effectivement demander à chaque personne l’accord pour avoir un toucher vaginal de plus mais j’ai peur qu’à ce moment-là, les patientes refusent. »

      Beeerrrrk, donc c’est pour la bonne cause et y’a pas à demander. Une femme n’a pas à se soustraire au bien public, sous anesthésie ou à la morgue, ce n’est qu’un corps à la merci de la science.

      Il est difficile de dire si la pratique de « l’exercice sur patient inconscient » est très répandue dans les hôpitaux français en l’absence d’études chiffrées sur le problème. Elle est en tous cas loin d’être un fait isolé, selon Martin Winckler, médecin et auteur du livre Le patient et le médecin. Contacté par metronews, le praticien estime que ces témoignages et documents mettent en lumière « le manque de respect chronique des médecins français, en particulier gynécologues, comme de l’absence de réflexion éthique des enseignants en médecine français. » Pour lui, ceux-ci ’’’éduquent’ les étudiants en leur présentant les patients comme des cobayes." L’essayiste reproche par ailleurs à l’ensemble de la profession, mais également aux pouvoirs publics, leur silence sur la question. Et n’hésite pas, sur son blog, à employer les grands mots : « Non seulement c’est un viol, mais c’est un viol couvert par les personnes responsables. »

      Ah, et pour metronews, viol est un « grand mot », ben, il ne fait que 4 lettres pourtant … #culture_du_viol

    • C’est très significatif, ce débat, de l’enjeu fondamental, qui est qu’in fine, le corps de la femme continue à ne pas lui appartenir, qu’il appartient au pays (pour produire des soldats), au mari (pour LUI donner des héritiers), à la science.
      Parions que s’il s’était agit d’entraînements au toucher rectal, les corps des hommes et des femmes n’auraient pas été sollicité de la même manière.

      Comme je le dis souvent, si les mammographies avaient été des testiculographies, il y a belle lurette qu’ils auraient trouvé une autre procédure que l’écrasement entre deux plaques de plexi.

    • Il semble que le problème ne concerne pas que les femmes (ce qui fait qu’il y a des chances que la pratique disparaisse) mais les toucher rectaux avec palpation de la prostate sont aussi pratiquer sans consentement sur des hommes anesthésiés.

      Des touchers rectaux « à la chaine »
      Mais tous les étudiants en médecine ne partagent pas cette conception de la bienveillance. Julie, 23 ans, garde un souvenir amer de son premier toucher rectal. Elle démarrait alors son externat dans le service d’urologie d’un CHU parisien. « Nous étions trois-quatre externes au bloc opératoire, dans des blocs séparés, témoigne-t-elle. On est venu nous chercher et on nous a dit : ‘ce patient a une grosse prostate, on la sent bien au touché ; c’est l’occasion’. Nous y sommes tous passés ».

      Les uns après les autres, les externes ont donc examiné la prostate du patient endormi grâce à un toucher rectal, raconte Julie. « Je n’ai pas osé refuser, car c’était mon premier stage d’externat, et il y a une telle hiérarchie… J’ai dit que je n’étais pas à l’aise, on m’a répondu : ‘ne t’en fais pas, il ne sent rien’. Je me sentais vraiment mal, j’avais l’impression que nous violions tous, à la chaine, l’intimité et le corps du patient. D’autant plus que par la suite, tous mes touchers rectaux et vaginaux ont eu lieu sur des patients éveillés et consentants… Donc je ne comprends pas l’intérêt de cette pratique ». Bien entendu, à son réveil, le patient n’en saura rien.

      http://www.pourquoidocteur.fr/Des-medecins-pratiquent-des-touchers-vaginaux-a-l-insu-des-patientes

      Et ce qui est effrayant ce sont les commentaires des médecins et étudiants qui ne savent même pas définir un viol et affichent le plus grand mépris pour les patients et particulièrement les patientes (cf fresque de viol et pbl multiples avec les gynecos)

    • Ce #mépris_médical, c’est toute une culture de la #médecine_française. On en avait parlé précédemment à propos de la #maltraitance en gynécologie et de la formation des médecins.
      C’est absolument #archaïque comme vision de l’être humain, et de la femme en particulier, pire, un déni complet des avancées de la médecine concernant l’inconscient.
      J’imagine les étudiants qui attendent pour faire un toucher vaginal à une femme anesthésiée venu avorter… c’est horrible, c’est un viol collectif sous couvert de la science.
      Découvrir cela va peut-être permettre d’éclairer certains ressentis hyper violents post-avortement que vivent des femmes déjà bien assez maltraitées quand elles sont en pleine conscience.
      Mais ce qui est dingue, c’est qu’apparemment, rares sont les patient·e·s qui semblent refuser un examen quand on leur demande, ce qui fait qu’il n’y a aucun justificatif à cette pratique.