• Chasse aux #arrêts_de_travail : des médecins dénoncent « une campagne d’#intimidation générale »

    L’#Assurance_maladie contrôle des centaines de #médecins_généralistes qui prescriraient, selon elle, trop d’arrêts de travail, et leur impose des #quotas au mépris de la situation des patients. Des médecins, « écœurés », contestent la démarche.

    « Ça m’a fait perdre confiance en ma pratique. Je me suis dit : où est le problème, qu’est-ce que je ne fais pas bien ? » Comme d’autres confrères et consœurs, Valérie* [1] fait partie des 1000 médecins généralistes ciblés par l’Assurance maladie, parmi 6000 préalablement identifiés. En cause : leur trop grande prescription d’arrêts de travail. En juin 2023, le ministre de l’Économie, #Bruno_Le_Maire, dénonçait l’« explosion » des arrêts de travail et disait vouloir lutter contre les « #dérives » et « #abus ».

    Selon le gouvernement, les arrêts maladie auraient augmenté de 7,9 % en un an, et de 30 % entre 2012 et 2022, passant de 6,4 millions arrêts prescrits en 2012 à 8,8 millions désormais. Les #indemnités_journalières, versées par l’Assurance maladie pour compenser le salaire lors d’un arrête maladie, coûteraient 16 milliards d’euros par an.

    D’où la #chasse_aux_arrêts_de_travail, initiée par le gouvernement, qui se poursuit avec le projet de loi de financement de la #Sécurité_sociale pour 2024, adopté le 4 décembre dernier. Parmi les mesures que la #loi prévoit : la limitation à trois jours des arrêts de travail prescrits lors d’une téléconsultation, sauf prescription par le médecin traitant ou incapacité de se rendre chez le médecin. « Il y a véritablement eu un changement de politique en 2023 », constate Théo Combes, vice-président du syndicat des médecins généralistes MG France. L’homme voit dans cette offensive « une campagne d’intimidation générale contre la profession ».

    La particularité des patients oubliée

    « Qu’on discute de nos pratiques oui, mais on est dans le #soin, pas dans l’abus », réagit Valérie. Installée en Vendée, elle a eu la surprise de recevoir en juin dernier un courrier recommandé de l’Assurance maladie l’informant de sa trop grande prescription d’indemnités journalières. « En six ans, il y a une personne de 36 ans qui m’a demandé de lui faire un arrêt pour un rhume, que j’ai refusé. Là je suis d’accord qu’il ne faut pas abuser, mais ça m’est arrivé une fois ! » met-elle en avant. Surtout, les critères de contrôles ne tiennent selon elle pas du tout compte des particularités des patientèles.

    Partagée entre son cabinet en libéral et l’hôpital, Valérie est spécialisée en addictologie. « Pour les patients avec des problématiques d’addiction, on sait que les arrêts de travail, pour virus ou autre, sont source de rechute. Donc après, la pente est plus longue à remonter, et les arrêts aussi par conséquent. Pareil pour des patients qui ont des troubles psychiatriques, pour qui c’est vraiment source de décompensation », explique-t-elle. La professionnelle de santé a en effet constaté que ses prescriptions d’indemnités journalières ne font qu’augmenter : « Mais parce que ma patientèle ciblée augmente », précise-t-elle.

    Médecin depuis 30 ans dans le troisième arrondissement de Lyon et membre du Syndicat des médecins libéraux (SML), Laurent Negrello fait le même constat : « Je suis dans un quartier un peu défavorisé, avec 50 % de logements sociaux et plus de difficultés, ce qui impacte probablement mes quotas d’arrêts de travail », appuie-t-il. Contrôlé pour la deuxième fois en cinq ans, il insiste aussi sur le contexte sanitaire global, qu’il a vu nettement évoluer ces dernières années. « L’inflation des arrêts est à mon avis aussi due à des #conditions_de_travail qui sont devenues très difficiles. Les gens sont en #burn-out, ont des #accidents, une pression de rentabilité… ». Les conditions de travail (contraintes posturales, exposition à des produits toxiques, risque d’accidents, etc.) ne se sont globalement pas améliorées depuis 30 ans selon le ministère du Travail.

    Crainte de dépasser le quota

    Et il devient de plus en plus compliqué d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. « À Lyon, il faut trois mois pour voir un orthopédiste ou un rhumatologue, et je ne parle même pas des psys, avec qui c’est impossible… », explique le généraliste. Plus les délais de prise en charge s’allongent, plus l’état d’un patient peut se dégrader et nécessiter un arrêt de travail. La #Caisse_nationale_d’Assurance_maladie (#Cnam) assure de son côté à Basta ! que ses données sont « standardisées » : « On essaie d’avoir des patientèles comparables. » La limite d’arrêts à ne pas dépasser, c’est plus de deux fois la moyenne du département. « Une approche purement statistique », déplore Théo Combes de MG France, qui pointe une « méthodologie contestable à plusieurs niveaux ».

    Alors que Michel Chevalier, médecin depuis 36 ans à Ousse, près de Pau, se remémore d’anciens contrôles par « entretiens confraternels », il déplore aujourd’hui « une absence de dialogue ». Après la réception d’un courrier recommandé en juin, il a été convoqué avec deux jeunes consœurs : « L’une exerce dans un quartier très pauvre de Pau et une autre dans un désert médical. Elle a 34 ans et n’en dort plus depuis le mois de juin », rapporte ce membre du Syndicat de la médecine générale (SMG). Valérie confie elle aussi s’être sentie « stressée d’être pointée du doigt » à la réception de ce courrier : « Je trouve la procédure violente en elle-même. Sachant qu’on a des délégués médicaux qui viennent régulièrement nous voir, avec qui ça se passe très bien. Je pense que ça aurait pu être fait autrement », met-elle en avant.

    À la réception du courrier, chaque médecin dispose d’un mois pour répondre et faire ses observations à l’Assurance maladie, qui décidera si les éléments apportés sont « suffisamment probants », nous détaille le service communication de la Cnam. Si ce n’est pas le cas, la procédure prévoit qu’il soit proposé au médecin ciblé une #mise_sous_objectif (#MSO) : pendant six mois, ce dernier doit réduire ses prescriptions d’arrêts de travail de 15 à 20 %. Ce que Valérie a refusé, comme de nombreux autres : « Heureusement, car au sein du cabinet médical où j’exerce, plus personne ne prend de nouveaux patients sauf moi quand ça touche des problématiques d’addiction. »

    Déjà contrôlé il y a cinq alors, Laurent Negrello avait alors accepté « la mise sous objectif » : « Pendant six mois, j’ai réduit mon temps de travail, donc les patients allaient voir ailleurs et j’ai atteint mes objectifs », relate-t-il avec ironie. Cette année, il a refusé ce procédé qu’il juge « très pesant et stressant » : « On travaille toujours dans la #crainte de dépasser le quota qui nous est imparti. Mais on est un peu dans le #flou parce qu’on ne sait pas vraiment quels sont les quotas exacts. On nous dit qu’il faut baisser de 20 %, mais c’est une zone grise, on ne sait pas comment baisser nos arrêts. Quels sont les critères ? On a face à nous des situations concrètes, donc baisser de 20 % c’est absurde », critique-t-il.

    En cas de refus de mise sous objectif, les médecins peuvent être « mis sous accord préalable », procédure pendant laquelle un médecin conseil de l’Assurance maladie doit valider tous les arrêts de travail prescrits par le médecin sous 48 heures. Valérie raconte avoir été convoquée à une commission ayant pour but de statuer sur sa soumission à ce dispositif en novembre.

    Convoqués à des « #commissions_des_pénalités »

    « Ça m’a occasionné beaucoup de stress et pris beaucoup de temps. J’ai préparé un argumentaire, fait des recherches. Sans compter les deux heures de route pour 30 minutes d’entretien prises sur ma journée de repos », relate-t-elle. La commission a voté à l’unanimité le refus de sa « #mise_sous_accord_préalable ». Mais la professionnelle de santé a dû attendre la réception d’un courrier de la CPAM, mi-décembre, pour avoir la confirmation de « l’abandon de la procédure ».

    Le 7 novembre dernier, Théo Combes a participé à l’une de ces « commissions des pénalités », notamment composées de représentants syndicaux et médecins d’un côté, et de représentants des employeurs et salariés de l’autre. « Des médecins sont venus s’expliquer. Ils étaient proches de la rupture d’un point de vue moral et psychologique, avec des risques suicidaires qui transparaissaient. J’aurais pensé que leurs récits auraient ému un mort, même si c’est peut-être un peu fort. Mais après quatre heures d’audition on s’est dit que c’était vraiment une #mascarade. C’est un système pour broyer les gens, les humilier », décrit le vice-président de MG France, écœuré.

    À l’issue des contrôles, des #pénalités_financières de plusieurs milliers d’euros peuvent s’appliquer s’il n’y a pas d’évolution du nombre de prescriptions d’arrêts de travail. « C’est très, très infantilisant. On a l’impression d’être dans la #punition plutôt que dans le dialogue, et de faire ça intelligemment », déplore Valérie, qui craint pour ses patients tout autant que pour sa profession. « On peut très bien imaginer maintenant que les médecins vont sélectionner les patients et ne plus s’occuper de ceux qui leur font faire trop d’arrêts », ajoute Michel Chevalier.

    L’Assurance maladie espère de son côté avoir un bilan chiffré de ces mesures « autour du deuxième trimestre 2024 ». Michel Chevalier, lui, ne sera plus là : « Le côté dramatique, c’est que j’ai décidé de prendre ma retraite à la suite de ces contrôles, ça a été la goutte d’eau. » Comme il n’a pas trouvé de successeur, ses patients n’ont plus de médecin depuis le 1er janvier.

    https://basta.media/chasse-aux-arrets-de-travail-medecins-denoncent-campagne-intimidation

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1041346
    #santé #France #humiliation #infantilisation #macronisme

    • Pourquoi ce médecin prescrit trois fois plus d’arrêts de travail que la moyenne à #Dieppe

      Le docteur Tribillac exerce au #Val-Druel, à Dieppe. Sanctionné pour avoir délivré trop d’arrêts de travail, il tente en vain d’expliquer la situation à l’Assurance maladie.

      « Je suis un lanceur d’alerte ! », commence #Dominique_Tribillac. Depuis 35 ans, ce médecin de famille exerce dans le quartier du Val-Druel, à Dieppe (Seine-Maritime). Âgé de 70 ans, il est ce que l’on appelle « un retraité actif ».

      Il devrait prendre bientôt sa retraite, avant l’été, mais un problème administratif l’occupe fortement depuis plusieurs mois : l’Assurance maladie l’a sanctionné car il donne trop d’arrêts de travail.

      La Sécurité sociale a fait les calculs, entre le 1er septembre 2022 et le 28 février 2023 : 4 911 journées indemnisées ont été prescrites.
      Trois fois plus d’arrêts de travail

      « Le nombre d’indemnités journalières versées, rapporté au nombre de patients a été de 16,7 », indique l’Assurance maladie. « En Normandie et au sein du groupe de communes semblables au sens de l’indice de défavorisation de l’Insee, l’institut national de la statistique et des études économiques, pour les praticiens exerçant une activité comparable, le nombre d’indemnités journalières versées par nombre de patients est de 5,90. »

      Le médecin du Val-Druel prescrit donc trois fois plus d’arrêts de travail.

      Une lettre aux médecins de France

      Mais le docteur Tribillac ne se laisse pas faire. Il conteste notamment l’indice de défavorisation mis en place par la Sécurité sociale. Selon lui, il ne reflète pas la réalité. « Il est très mal conçu, souligne-t-il. Il fait le contraire de ce qu’il est censé faire ». C’est-à-dire protéger et prendre en compte les populations les plus fragiles.

      « J’ai débusqué une véritable saloperie, ajoute Dominique Tribillac qui a le sentiment qu’on l’empêche d’aller au bout de sa démarche : « L’Assurance maladie essaie d’étouffer l’affaire. »

      Il va même envoyer une lettre ouverte à tous les médecins de France pour raconter son histoire et sa trouvaille concernant le référentiel sécu.
      Une population défavorisée

      Ce docteur, très apprécié de ses patients, ne cesse d’invoquer l’usure de ces derniers, dans un quartier prioritaire de la cité dieppoise. « Un quartier fermé avec une patientèle qui ne bouge pas, précise le professionnel. En tant que médecin de famille, j’ai vu les grands-parents, les parents, les enfants… Les gens qui vivent là y restent. »

      Au Val-Druel, « plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, indique-t-il. Les #polypathologies sont donc plus fréquentes, en moyenne deux fois plus élevées ». Le secteur dans lequel le médecin évolue est principalement touché par des problématiques psychologiques, de l’obésité, de chômage, de tabac, de cancers…

      Manque de spécialistes

      Selon lui, la moitié des habitants de ce quartier populaire arrive à la retraite invalide. « Ce sont des travailleurs qui ont des conditions de travail difficiles, explique Dominique Tribillac. Jusqu’à 45 ans, ils n’ont pas d’arrêt, et après ça commence.

      L’usure se déclare à cause de mouvements répétitifs qui sollicitent les mêmes membres ou muscles. « On arrive donc à une situation bancale en fin de carrière. Le patient peut-il encore travailler ou non, faire le même job… »

      Le médecin pointe aussi le manque de spécialistes dont les délais d’attente pour un rendez-vous sont de plus en plus élevés : « Les gens ne peuvent donc pas reprendre leur travail sans les avoir vus. »

      Un médecin dans l’#illégalité

      Mais tous ces arguments n’ont pas convaincu l’Assurance maladie. Ainsi, le docteur Tribillac a été sanctionné malgré un avis favorable d’une commission consultative pour le laisser exercer sereinement. C’était sans compter sur la direction de la CPAM de Seine-Maritime qui en a décidé autrement. Cette dernière n’a d’ailleurs pas souhaité répondre à nos questions au sujet du médecin du Val-Druel.

      Il exerce donc sa fonction dans l’illégalité depuis le 1er février 2024, refusant de remplir des papiers supplémentaires permettant à un médecin-conseil de vérifier les prescriptions d’arrêts maladie du docteur Tribillac. On appelle cette procédure une MSAP, une mise sur accord préalable.

      « Pas coupable »

      « Je ne suis pas coupable ! », argue-t-il. « Je ne remplirai pas ces dossiers. Ce médecin-conseil devrait plutôt voir ou appeler lui-même mes patients. »

      Conséquence pour ces derniers : ils ne peuvent plus toucher leurs indemnités journalières versées par la Sécu.

      https://actu.fr/normandie/dieppe_76217/pourquoi-ce-medecin-prescrit-trois-fois-plus-darrets-de-travail-que-la-moyenne-

  • ’The NHS sold out its staff’: Doctors whose lives were devastated by long COVID to sue health service | UK News | Sky News
    https://news.sky.com/story/the-nhs-sold-out-its-staff-doctors-whose-lives-were-devastated-by-long-cov

    A British Medical Association study of 600 doctors with long COVID last year revealed that 60% had suffered persistent ill health since contracting COVID, and around half (48%) had lost earnings.

    Dr Fearnley co-founded Long COVID Doctors for Action (LCD4A), which is today pledging legal action against the NHS for negligent workplace exposure to coronavirus, resulting in injury and financial loss.

    The group, which is being represented by the legal firm Bond Turner, claims the NHS decided to downgrade guidance as the virus took hold in March 2020, only requiring staff to wear blue surgical face masks, plastic aprons, and gloves when dealing with suspected or confirmed COVID cases.

    This is in line with World Health Organisation (WHO) guidance, which says there is only strong evidence for more restrictive masks such as FFP3s, FFP2s, and N95s, being worn for “aerosol-generating procedures” - not general care of COVID patients.

    #grande_bretagne #oms #médecins #masques #covid_long #post_covid

  • Hôpital public : « Quand la situation est dégradée au point de mettre les patients en danger, c’est un devoir moral de dénoncer l’inacceptable »

    Alors que le 13 janvier, au CHU de Dijon, Gabriel Attal a promis de mettre l’hôpital en haut de la pile des problèmes à résoudre, un collectif rassemblant plus de 230 médecins, soignants et personnels hospitaliers dénonce, dans une tribune au « Monde », la répression qui s’abat sur celles et ceux qui alertent sur les dysfonctionnements.

    Irène Frachon a permis la condamnation du laboratoire Servier en appel le 20 décembre 2023. C’est la victoire de la « fille de Brest » – et celle de milliers de victimes – qui a réussi à montrer qu’elle avait raison de s’être attaquée au si puissant lobby pharmaceutique. Elle restera un exemple pour ces femmes et ces hommes, souvent anonymes, témoignant de la situation catastrophique de l’#hôpital public.
    Ces lanceurs d’alerte, impliqués au quotidien auprès des #patients, ne voulant rien d’autre que d’être entendus, ont pourtant été punis de leur bonne foi. Sébastien Harscoat à Strasbourg, ou Caroline Brémaud à Laval le savent : alerter, pour le bien de la communauté, est dangereux. Les lanceurs d’alerte, pour le sociologue Francis Chateauraynaud, auteur de Alertes et lanceurs d’alerte (« Que sais-je ? », PUF, 2020), ne sont pas les dénonciateurs de fautes, de fraudes ou de mauvais traitements, mais des personnes ou des groupes qui, rompant le silence, signalent l’imminence, ou la simple possibilité, d’un enchaînement catastrophique.

    C’est exactement ce qui se passe à l’hôpital public. Depuis quelques années, aides-soignantes, infirmières, secrétaires médicales, psychologues, assistantes sociales, cadres de santé, patients, médecins, chefs de service… témoignent de la dégradation de l’#accès_aux_soins et de l’hôpital public. Ils alertent les pouvoirs publics, les élus et les patients présents, ou futurs, par la presse et les réseaux sociaux, sur la situation de notre système de #santé, espérant arrêter la spirale infernale. Pénuries de personnel, accueils inadéquats des patients, pertes de chance, voire morts inattendues ou évitables, sont désormais médiatisés.

    En 2022 une #surmortalité de 50 000 décès a été constatée par l’Insee. Aujourd’hui, plus personne, même le gouvernement, ne nie la dégradation de l’hôpital public et de l’accès aux soins pour tous. Brigitte Bourguignon, éphémère ministre de la santé, avait qualifié les collectifs d’hospitaliers et d’usagers d’ « oiseaux de mauvais augure », mais les collectifs de défense de l’hôpital public ne sont pas des prophètes de malheur : ils sont des optimistes voulant sauver notre système public.

    7 000 lits ont été fermés en 2022
    Ils dénoncent la communication mensongère sur des milliards providentiels qui ne sont que l’addition de fonds alloués au privé et au public sur la prochaine décennie, et rappellent les faits : on ne compte plus le nombre de services d’urgences « régulés » pour ne pas dire fermés (163 sur 389 à l’été 2023), les files d’attente de brancards sur les parkings des hôpitaux – à Strasbourg, le parking a vu pour Noël se monter une tente pour accueillir les patients –, l’attente prolongée des patients les plus âgés entraînant une surmortalité de 4 %.

    Et pourtant, près de 7 000 lits ont encore été fermés en 2022, et 3 milliards d’économies sont prévues en 2024. Les établissements hospitaliers doivent administrer sur des objectifs comptables, les #soignants continuent à fuir (50 % de départ des infirmières à dix ans de carrière) et près du tiers des postes de médecins hospitaliers sont vacants.

    Les lanceurs d’alerte qui s’exposent pour défendre l’institution, au lieu d’être écoutés, sont maintenant punis, sous prétexte d’un #devoir_de_réserve évoqué à chaque fois qu’une alerte est lancée. Ils sont parfois mis à l’écart ou démis de leurs chefferies de service (comme Caroline Brémaud à Laval), subissent sans « réserve » entretiens de recadrage (comme Sébastien Harscoat), audits internes à charge, blocages de mutation de service.

    Une situation indigne d’une démocratie sanitaire
    Les exemples se multiplient, pas toujours médiatisés par peur des #sanctions, obligeant certains à quitter leur service, leur hôpital voire l’hôpital public pour lequel ils s’étaient pleinement investis. Pourtant, la loi les protège. La loi du 21 mars 2022 précise : « Un lanceur d’alerte est une personne physique qui signale ou divulgue, sans contrepartie financière directe et de bonne foi, des informations portant sur un crime, un délit, une menace ou un préjudice pour l’intérêt général (…). » C’est de cela qu’il s’agit, quand certains de nos « héros d’un jour » risquent leur carrière hospitalière pour défendre la santé, comprise comme bien commun.

    Quand la situation est dégradée au point de mettre les patients en danger, c’est un devoir moral de dénoncer l’inacceptable. A l’inverse, le silence est coupable et doit être questionné, y compris pour les directions hospitalières soumises directement à des injonctions insoutenables. Mettre la poussière sous le tapis, cacher les brancards derrière des paravents et faire taire les lanceurs d’alerte est indigne d’une démocratie sanitaire, de ce qu’on doit à la population. Interdire de mettre des mots sur les maux n’est pas un remède ; c’est une faute, comme étouffer la réalité avec le sophisme du pire.

    Les collectifs de défense de l’hôpital public et de notre système de santé universel demandent que ces actions d’intimidations voire de représailles cessent et que tous ensemble nous puissions travailler sereinement pour la sauvegarde de ce qui était jadis, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le meilleur système de santé du monde. Alerter est la première étape de la reconstruction et non, comme certains dirigeants veulent nous faire croire, la dernière étape de l’effondrement.

    Les premiers signataires : Philippe Bizouarn, anesthésiste-réanimateur, CHU Nantes, Collectif inter-hôpitaux ; Caroline Brémaud, urgentiste, CH Laval ; Sophie Crozier, neurologue, CHU de la Pitié-Salpétrière, Collectif inter-hôpitaux ; Sebastien Harscoat, urgentiste, CHU Strasbourg, Collectif inter-hôpitaux ; Véronique Hentgen, pédiatre, CH Versailles, Collectif inter-hôpitaux ; Corinne Jacques, aide-soignante, Collectif inter-urgences ; Cécile Neffati, psychologue, CH Draguignan, Collectif inter-hôpitaux ; Sylvie Pécard, IDE, CHU Saint-Louis, Collectif inter-hôpitaux ; Vincent Poindron, médecine interne, CHU Strasbourg, Collectif inter-hôpitaux ; Pierre Schwob, IDE Collectif inter-urgences.
    Liste complète des signataires : https://vigneaucm.wordpress.com/2024/01/15/signataires-tribune-le-monde-lanceurs-dalerte

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/15/hopital-public-quand-la-situation-est-degradee-au-point-de-mettre-les-patien

    • @CollectInterHop
      https://twitter.com/CollectInterHop/status/1746981442524000465

      En attendant des mesures concrètes pour l’hôpital, aux #urgences

      6 heures d’attente et 50 brancards dans les couloirs : les urgences du CHU de Dijon saturées
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/6-heures-d-attente-50-brancards-dans-les-couloirs-les-u

      Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), la situation dans les services d’urgences s’est dégradée de 41 % cette année par rapport à 2022. Quant à l’accès aux lits d’hospitalisation, la situation s’est détériorée de 52 % en un an d’après la FHF.

      #lits #brancards

    • Santé : Gabriel Attal critiqué pour sa « communication trompeuse » sur les 32 milliards d’euros supplémentaires annoncés
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/15/sante-gabriel-attal-critique-pour-sa-communication-trompeuse-sur-les-32-mill

      En visite samedi au CHU de Dijon, le premier ministre a chiffré à « 32 milliards d’euros supplémentaires » sur les « cinq ans à venir (…) l’investissement » prévu dans le système de soins. Une non-annonce qui a suscité de sévères réactions des professionnels du secteur.

      S’il s’agissait d’envoyer un signal positif au secteur de la santé, ça n’a pas marché. Quarante-huit heures après le premier déplacement, samedi 13 janvier, du nouveau chef du gouvernement, Gabriel Attal, dans un hôpital, le scepticisme n’a fait que croître chez les acteurs du soin. En cause : un « coup de communication » peu apprécié par une communauté professionnelle sous tension.

      En visite au centre hospitalier universitaire de Dijon, M. Attal a chiffré, devant la presse, à « 32 milliards d’euros supplémentaires » sur les « cinq ans à venir (…) l’investissement » prévu dans le système de soins. « Je le dis, notre hôpital et nos soignants, c’est un trésor national », a-t-il affirmé, aux côtés de la nouvelle ministre chargée de la santé, Catherine Vautrin.

      L’annonce a, de prime abord, semblé conséquente. Etait-ce là une nouvelle « enveloppe » fortement attendue dans un secteur en crise depuis des mois ? La question a résonné dans les médias. Avant que l’entourage du premier ministre n’apporte une réponse, en forme de rétropédalage : ces 32 milliards d’euros correspondent à la « hausse du budget de la branche maladie qui a été adoptée dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale », concernant l’hôpital et la médecine de ville, a fait savoir Matignon.
      Un montant pas tout à fait « nouveau », en somme. Rien que pour l’hôpital, cela représente 3 milliards d’euros supplémentaires en 2024 par rapport à 2023, a-t-on aussi précisé dans l’entourage de M. Attal. Selon les documents budgétaires, les dépenses de la branche maladie passeront de 242,2 milliards d’euros en 2022 à 273,9 milliards d’euros en 2027.

      « Pensée magique »
      « Communication trompeuse », « effet d’annonce », « pensée magique »… Les réactions ont été sévères. « On ne peut pas présenter un budget déjà voté pour les prochaines années comme des “milliards supplémentaires” », a fait valoir, dès dimanche par la voie d’un communiqué, le Collectif inter-hôpitaux, appelant de ses vœux un « cap politique clair pour les prochaines années et des mesures fortes aptes à faire revenir les soignants partis de l’hôpital ».

      Annoncer en fanfare comme des nouveautés des budgets déjà attribués, c’est une entourloupe classique. D’habitude ça ne se chiffre pas en milliards et le procédé vise des secteurs de la société qui n’ont pas droit de cité (les chômeurs et précaires, par exemple).
      On est en train de demander au petit socle électoral du macronisme de faire l’impasse sur la manière dont, pour la plupart, ils ne sont pas et ne seront pas soignés un tant soit peu correctement.

      #budget

      #communication_gouvernementale #gouvernement_kamikaze

    • Système de soins en crise : « C’est terriblement dangereux, pour les soignants comme pour les patients »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/24/systeme-de-soins-en-crise-c-est-terriblement-dangereux-pour-les-soignants-co

      Par Mattea Battaglia et Camille Stromboni

      DÉCRYPTAGE Plongée dans un système de soins où la crise s’éternise, en ville comme à l’hôpital, de Lille à Strasbourg, en passant par la Mayenne.

      Brigitte Bourguignon, François Braun, Aurélien Rousseau, Agnès Firmin Le Bodo et, depuis le dernier remaniement, le 11 janvier, Catherine Vautrin… Un ministre de la santé chasse l’autre, à un poste qui a rarement semblé aussi instable que sous ce second quinquennat d’Emmanuel Macron. Et le système de soins, lui, s’enfonce dans la crise. C’est en tout cas le sentiment d’une large frange de soignants : les services hospitaliers sont saturés, les cabinets des médecins libéraux ne désemplissent pas. « Le système craque », répète-t-on sur le terrain. Mais avec le sentiment de ne plus être entendu.

      La crise sanitaire avait marqué une rupture et polarisé l’attention sur la situation des hôpitaux et des soignants. C’était encore le cas il y a un an, avec le déferlement d’une « triple épidémie » mêlant grippe, Covid-19 et bronchiolite sur les services hospitaliers, des pénuries de médicaments constatées un peu partout, un mouvement de grève des médecins libéraux…

      Et après ? « Rien ne change, mais plus personne n’ose rien dire, lâche Marc Noizet, à la tête du syndicat SAMU-Urgences de France. Tout doucement, on en arrive à une résignation complète. C’est terriblement dangereux, pour les soignants comme pour les patients. » « On est dans une course permanente pour garder la tête hors de l’eau, témoigne Luc Duquesnel, patron des généralistes de la Confédération des syndicats médicaux français. Pour beaucoup de collègues, la question n’est plus de savoir quand ça va s’améliorer, mais jusqu’où ils vont pouvoir tenir… »

      « Délestages » à la maternité de Lille

      De Lille à Strasbourg, de Créteil à la Mayenne, les symptômes d’une « maladie » qui ronge le système de soins continuent d’apparaître, toujours les mêmes – des bras qui manquent, des services qui ferment ou fonctionnent de manière dégradée, des déserts médicaux qui s’étendent, des patients qui ne trouvent pas de rendez-vous… Sans que la réponse politique paraisse à même d’inverser la tendance.

      A la maternité Jeanne-de-Flandre, au CHU de Lille – l’une des plus grandes de France –, la décision fait grand bruit : face au manque de pédiatres néonatologues, des transferts de patientes sont organisés, depuis décembre 2023, vers d’autres hôpitaux de la région, et jusqu’en Belgique. « La maternité continue de fonctionner normalement, seules certaines prises en charge en lien avec la réanimation néonatale sont orientées vers d’autres établissements partenaires », précise-t-on à la direction du CHU, tout en soulignant que des transferts de ce type ne sont pas inédits. Reste que ce « délestage » organisé devrait durer jusqu’en mai, le temps de reconstituer l’effectif médical.

      « Tant que c’étaient seulement les petites maternités qui fermaient, comme cela s’est encore produit tout l’été, le sujet restait sous les radars », pointe Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France. « Mais, là, on est dans une autre dimension », alerte-t-il, relevant qu’il s’agit d’un service de niveau 3 (en charge des grossesses les plus à risque), dans une grande métropole.

      Manque de lits d’aval

      Devant les urgences du Nouvel Hôpital civil de Strasbourg, ce qui devait être une « solution provisoire » pour réduire les délais d’attente est toujours d’actualité : l’unité sanitaire mobile, permettant d’accueillir jusqu’à huit personnes et de libérer plus rapidement les transporteurs (ambulances et véhicules de pompiers), sera installée là aussi longtemps que nécessaire, explique-t-on à l’hôpital. Déployé quelques jours avant Noël, le préfabriqué devait être démonté le 2 janvier. Depuis deux semaines, des ambulanciers ont pris le relais des sapeurs-pompiers initialement postés : un accueil « insuffisamment sécurisé », s’inquiète Christian Prud’homme, infirmier anesthésiste et secrétaire du syndicat FO aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Ce que l’hôpital dément.

      Aux urgences de Nantes, le décès, le 2 janvier, d’une patiente âgée qui était dans la « file d’attente » depuis près de quatre heures, a provoqué un vif émoi chez les soignants. « Cette dame serait décédée très probablement, mais cela aurait été plus acceptable pour tout le monde [si c’était arrivé] dans des conditions moins indignes », estime Eric Batard, chef de service. Elle avait été vue, à son arrivée, par l’infirmier d’accueil, qui n’avait pas constaté de signe de risque vital, et attendait d’être examinée par un médecin.

      Dernier épisode en date : ce mardi 23 janvier, l’hôpital Nord Franche-Comté a fait savoir qu’il devait recourir à la « #réserve_sanitaire » face à des tensions majeures aux urgences et en médecine. Le renfort de trois médecins, de dix infirmiers et de dix aides-soignants est prévu du 24 au 30 janvier.

      Les difficultés actuelles vont « bien au-delà des urgences ou des maternités », relève David Piney, le numéro deux de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement de centres hospitaliers. « Les équipes sont à flux tendu, des services de médecine polyvalente comme d’autres spécialités sont aussi saturés… Dès qu’il y a un imprévu, c’est toute l’organisation qui se bloque. »

      Dans ce tableau sombre, quelques signaux d’amélioration sont pointés ici ou là. A la fin de l’année 2023, le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Nicolas Revel, a ainsi relevé un « frémissement » dans les recrutements, plus favorables, chez les infirmiers – le point noir qui oblige de nombreux hôpitaux à garder des lits fermés. « On ressent un léger mieux, mais ça reste compliqué », reconnaît le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement.

      Médecine de ville : la chute se poursuit

      Si la photographie des difficultés hospitalières se dessine, par petites touches, dans la presse ou sur les réseaux sociaux, qui relaient au quotidien les alertes et mobilisations de soignants comme de patients, les tensions qui pèsent sur la #médecine_de_ville, cette « deuxième jambe » du système de soins, se perçoivent – et se racontent – différemment. Un récit à bas bruit, conséquence d’une démographie médicale déclinante face à une population toujours plus âgée et une demande de soins toujours plus forte.

      Année après année, la chute se poursuit. Chez les généralistes, la densité – soit le nombre de médecins libéraux pour 100 000 habitants – est passée, entre 2013 et 2023, de 96,3 à 83,6, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. L’accès aux spécialistes – pédiatres, gynécologues, psychiatres… – est, lui aussi, de plus en plus difficile.

      Cela fait longtemps que les « #déserts_médicaux » ne se réduisent plus aux zones rurales. Symbolique, parce que réputée attractive, la région francilienne connaît également une détérioration de l’accès aux soins. « On a des médecins formés, il faut leur donner l’envie de s’installer », plaide Bernard Elghozi, généraliste installé dans le quartier du Mont-Mesly, à Créteil, depuis quarante-cinq ans. Cela fait dix ans que ce médecin a atteint l’âge de la retraite, cinq ans qu’il « songe vraiment à [s’]arrêter », confie-t-il, mais ne pas trouver de remplaçant pour « reprendre le flambeau » auprès de ses patients est, pour lui, un « crève-cœur ». « Régulièrement, je leur explique que j’arrêterai à la fin de l’année, et puis je reporte, je tiens… Ils sont peinés, anxieux de ne pas savoir qui va s’occuper d’eux. »

      En cinq ans, en dépit d’un réseau professionnel qu’il s’est aussi forgé comme militant associatif et praticien hospitalier à mi-temps, le docteur Elghozi n’a rencontré que deux libéraux, des pédiatres, possiblement intéressés par la reprise de son cabinet. Mais aucun généraliste.

      A quelque 300 kilomètres de là, en Mayenne, un territoire rural parmi les plus en difficulté, le docteur Luc Duquesnel, patron de la Confédération des syndicats médicaux français, a lui aussi l’attention focalisée sur les « départs ». Sur les dix-neuf #médecins de la maison de santé où il exerce, sept sont partis en retraite, un ailleurs dans le département, un autre en Bretagne… « On est de moins en moins nombreux pour faire des gardes toujours plus lourdes. On n’a pas le choix, on tient, même si on a le sentiment de se prendre un tsunami sur la tête. »

  • “This avalanche of human suffering is unprecedented in modern times”

    Dr #Tanya_Haj-Hassan, a pediatric intensive care doctor for Doctors Without Borders appeared on BBC News from Jordan to discuss the dire conditions in Gaza

    1’47: “There is an acronym in the Gaza Strip right now. (...) There is an acronym that is unique to the Gaza Strip , and it’s called WCNSF ’Wounded child, no surviving family’. It is used not infrequently in the last three weeks. It was coined in the last three weeks.”

    https://twitter.com/MiddleEastEye/status/1720646905456144438

    #témoignage #médecin #Gaza #Israël #Palestine #conflit #bombardement #MSF #Médecins_sans_frontières #Wounded_child_no_surviving_family (#WCNSF) #acronyme

    • Pour les seuls squats et foyers de travailleurs migrants, le collectif Schaeffer, signataire de la lettre ouverte, estime à 4 100 le nombre de ressortissants de pays africains qui ont été déplacés de la Seine-Saint-Denis après le démantèlement de leur lieu de vie. Pour l’essentiel, ils vivent désormais sur les berges du Canal Saint-Denis, selon les organisations qui leur viennent en aide.

      A ceux-là s’ajoutent les plus de 1 600 personnes qui ont été transférées depuis six mois dans des « sas » d’hébergement en régions, ouverts en avril par le gouvernement pour y orienter les personnes migrantes à la rue en Ile-de-France, où les situations de #campements sont récurrentes et l’hébergement d’urgence saturé. Les autorités ont également tenté d’interdire début octobre les distributions alimentaires dans un quartier populaire du nord de Paris, une décision finalement retoquée en justice.

      [...]
      Les associations, elles, appellent les autorités à « garantir une continuité de la prise en charge des personnes en situation de précarité et d’exclusion, avant, pendant et après les Jeux » olympiques (26 juillet-11 août). Elles demandent également à intégrer les comités de pilotage des JO. Paul Alauzy [#Médecins_du_monde] défend la demande : « On connaît le terrain et on peut aider à ce que les choses se passent bien ».

      #JO #nettoyage_social #Paris #squats #migrants foyers

  • Les hôpitaux tuent des patients par refus de la prévention | Julia Doubleday - Cabrioles - #AutodéfenseSanitaire face au Covid-19
    https://cabrioles.substack.com/p/les-hopitaux-tuent-des-patients-par

    En tant que médecin, si vous affirmez que vous devriez pouvoir exposer les patient·es au COVID parce que le contrôle des infections vous ennuie, vous ne devriez pas être médecin.

    Julia Doubelday est co-animatrice de l’émission The Committee Program ! Chronique de l’agence de communication politique la plus mystérieuse du monde, et rédactrice de The Gauntlet, une newsletter sur les informations et analyses à propos du #COVID.

    Les personnes qui sont « revenues à la normale » (en ignorant l’existence du COVID-19) justifient souvent leur décision en soulignant que leur propre état de santé n’est « pas à haut risque ». Cette affirmation implique implicitement l’existence d’un groupe de personnes à haut risque qui devraient encore prendre des précautions contre le COVID. Est également implicite l’abandon des soins collectifs et de la santé publique, puisque les adeptes du « retour à la normale » font peser la charge des précautions COVID sur les seules personnes handicapées, immunodéprimées et vulnérables.

    La plupart du temps, les groupes à haut risque assument seuls ce fardeau. Ils ne sont plus en sécurité dans les lieux publics et nombre d’entre eux limitent leur temps dans les espaces critiques tels que les supermarchés et les pharmacies ; ils renoncent à se rendre à des concerts ou à d’autres activités « inessentielles ». Des millions de patient·es atteint·es de COVID Long en particulier, qui ne savent que trop bien ce qu’une seule infection par le COVID peut faire, doivent consacrer un temps, une énergie et des moyens financiers démesurés simplement pour continuer à exister dans une société qui s’acharne à les infecter à nouveau, encore et encore. Mais vous pourriez supposer que les lieux de soins - spécifiquement conçus pour accueillir les malades et les blessé·es - sont toujours des espaces sûrs pour les groupes vulnérables.

    Détrompez-vous ! Alors que le COVID continue d’évoluer avec de nouveaux variants et de nouvelles vagues, les hôpitaux suppriment même les mesures insuffisantes de contrôle des infections qu’ils avaient mises en place au début de la pandémie. On vient pour une opération du cœur, on repart avec un virus qui endommage le cœur. Quel business model !

    #médecins #hôpitaux #prévention #RDR

  • Affaire Hedi : le préfet de police de Paris refusera certains arrêts maladie des agents – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/affaire-hedi-le-prefet-de-police-de-paris-refusera-certains-arrets-maladi
    https://www.liberation.fr/resizer/jDREMtIEVtfD_XyFj-ffgTFNQYM=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1232x1373:1242x1383)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/BYKBZ3IDPZGOZKP3HOJRB3KRNQ.jpg

    Laurent Nuñez hausse le ton face aux policiers qui avaient fait des demandes d’arrêts maladies abusives pour protester contre l’incarcération de leur collègue marseillais ayant gravement blessé le jeune homme avec un tir de LBD à la tête.

    #allo_papa_bobo

  • Le gouvernement à l’offensive contre les arrêts de travail « de complaisance »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/01/le-gouvernement-a-l-offensive-contre-les-arrets-de-travail-de-complaisance_6

    Le gouvernement à l’offensive contre les arrêts de travail « de complaisance »

    La volonté de l’exécutif de réguler la recrudescence des dépenses liées aux arrêts maladie est soutenue par des organisations patronales et contestée par les syndicats.

    Par Bertrand Bissuel et Thibaud Métais
    Publié aujourd’hui à 05h35

    Voilà un thème rêvé pour communiquer à la fois sur le sérieux budgétaire et la lutte contre les fraudes. Alors que les dépenses liées aux arrêts de travail s’envolent à un rythme de plus en plus soutenu, le gouvernement cherche à contrer cette évolution, qui pèse sur les comptes de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM). A plusieurs reprises, depuis la fin du mois de mai, les ministres représentant Bercy ont exprimé leur volonté d’agir, à travers des mesures qui, depuis, ont commencé à être mises en œuvre, tandis que d’autres sont envisagées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2024, dont l’examen au Parlement est prévu à l’automne.

    https://jpst.it/3k07I

    • Puisque travail partout et grève nulle part, il est peut-être temps de s’inspirer de la mobilisation des chtars qui démontre les avantages de la grève dissimulée, de la grève travestie. Syndiqués ou pas, salariés garantis ou pas, pratiquons et incitons à l’arrêt de travail. C’est bon pour la planète. Et, c’est collectivement, par delà les premiers concernés, que la maladie redonne la santé aux travailleurs. On en peut pas seulement compter sur les effets du covid long, ce truc psy pour lequel la GB interdit le don de sang ! Une multiplication significative des arrêts de travail, les plus longs possibles, permettrait à bien des discriminés à l’embauche, à bien des chômeurs et précaires, d’accéder à du salaire, de la prime d’activité, et ensuite d’accéder à une alloc dont plus de la moitié des chômeurs sont privés. Les avantages sont nombreux, pesez-y ! Souvenons-nous par exemple qu’être au travail diminue drastiquement le risque pour arabe ou un noir de se faire lyncher par la police.

      Pour travailler moins, réduire le temps de travail, le partager, du côté des syndicats ou de feu le Mouvement ouvrier, il n’y a plus guère de ressources. Une des options, faute de rente ou d’emploi fictif, c’est d’aller voir chez l’ennemi.

      Un extrait d’une brochure « Maman travaille » réalisée sous l’égide de Schiappa avec des suggestions utiles pour obtenir un arrêt de travail

      Les mères nous montrent le chemin. Dans le répertoire du difficile à contrôler : le mal de dos, la dépression. Pour entrer dans la peau du personnage, on trouve sans mal autour de soi et sur internet des premier.e.s concerné.e.s qui décrivent leur symptômes et les éventuels effets bénéfiques et secondaires de médicaments susceptibles d’être prescrits (c’est un théâtre à accessoires).

      #CNAM #arrêts_de_travail #grève_travestie #Saint-Lundi_everyday #MaladieÉgaleVie #travail #sabotage

    • Le tôlier fait déjà ça. Il préfère voir les gens en arrêt maladie à la maison plutôt que combatifs ou peu productifs au boulot. Et puis de toutes façons il trouvera toujours un remplaçant moins cher. Et chacun bouffe sa merde. La personne en arrêt long, de son côté, tombe à mi-traitement au bout de trois mois et celles que j’ai connues dans cette situation-là n’étaient pas vraiment en meilleur état psychologique, physique et financier qu’en bossant.
      Maintenant, moi je ne porte aucun jugement moral. Si les conditions, comme dirait l’autre, sont réunies pour créer un mouvement de masse solidaire et imposer de cette façon le moyen d’échapper au salariat, je n’y vois aucun inconvénient. Mais j’ai de sérieux doutes sur la chose.

      Et puis, en retraite, je ne suis pas le mieux placé pour avancer ce genre de proposition.

    • de masse, je ne crois pas. les conditions sont rarement réunies pour que, comme dans le cas de l’esprit de corps policier, une minorité significative se fasse arrêter suite à une décision collective. mais dans certains secteurs (éducation au premier chef, mais ça marche pas on voit plutôt des démissions...), ce serait une possibilité. par ailleurs, ayant pratiqué, il existe des mutuelles qui complètent le salaire en cas d’ALD avec baisse de traitement. il est aussi possible de faire de ces moments des périodes bien plus actives que l’emploi. et lorsqu’il n’y a pas de possibilité de lutte dans l’emploi, de lutter ailleurs.

      le souci c’est que la réduction du temps de travail est bien là, organisée par le capital. et que rependre pied sur ce terrain suppose non seulement des revendications générales (celle d’une garantie de revenu, c’est à dire dune réduction du temps de travail qui soit payée, revendication d’ailleurs passée à la trappe depuis les défaites des mouvements de précaires, 25 ans maintenant, si on excepte le rebond de le la lutte des intermittents et précaires en 2003, depuis, on les préserves à part afin d’éviter toute généralisation...) mais aussi des pratiques qui mettent en oeuvre des formes de rotation quant à ce « bien rare » qu’est l’emploi-salaire. par exemple d’inciter les précaires à ne pas s’employer plus que ce qui est nécessaire à une ouverture de droit (laisser de l’emploi aux autres), et les « garantis » à chômer.

      nb au chômage, on n’échappe pas au salariat, on y est dans une situation particulière qui a une portée générale : précarité de l’emploi, contrôle par delà l’entreprise

    • L’Assurance Maladie dévoile un plan pour réduire les dépenses de santé de 1,3 milliard d’euros, 4 juillet 2023
      https://www.caducee.net/actualite-medicale/16163/l-assurance-maladie-devoile-un-plan-pour-reduire-les-depenses-de-sante-de-1

      Les arrêts maladie et leurs prescripteurs dans le viseur

      Avec 16 milliards d’euros en valeur, les arrêts maladie ont bondi de 8 % en 2023 et représentent pour la CNAM un vivier d’économie important. Le nombre d’arrêts maladie a augmenté de manière significative au cours des dernières années, passant de 6,4 millions en 2012 à près de 9 millions en 2022. Cette augmentation peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’augmentation des salaires, l’inflation et le #vieillissement de la population. L’assurance maladie pointe également une augmentation de leur durée ainsi qu’une augmentation du taux de recours aux indemnités journalières.

      Pour réduire les dépenses liées aux arrêts maladie, le gouvernement envisage d’impliquer davantage les employeurs, d’ajouter un jour de carence et de renforcer les contrôles au niveau des prescripteurs.

      De son côté la CNAM a lancé une vaste campagne de #contrôles des arrêts de travails auprès des #médecins_généralistes les mettant ainsi à l’index et leur imposant une pression comptable sur des prescriptions qui sont dans leur large majorité complètement justifiées.

      « Une campagne à visée comptable fondée sur l’intimidation des professionnels de santé »

      La Dr Agnès GIANNOTTI, présidente de MG France s’est ému de cette situation dans une lettre ouverte à la population soulignant le désinvestissement progressif de la CNAM et de l’état dans la santé des Français.

      Pour elle l’augmentation des arrêts maladie s’explique d’abord par le mauvais état de santé de la population.

      La proportion de pathologies psychiques a connu une augmentation notable, reconnue par l’UNCAM dans sa lettre de cadrage de la convention médicale, soulignant l’augmentation des consultations pour #souffrance_psychique en médecine générale. Les #troubles_musculo-squelettiques, souvent liés à des emplois physiques, rendent le maintien en poste de plus en plus difficile à partir de 55 ans, tandis que parallèlement, le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite décente a augmenté. Sans oublier ces patients qui attendent pendant de longs mois un traitement chirurgical ou de rééducation, faute de disponibilité ou de rendez-vous. Il ne s’agit en aucun cas d’arrêts de travail de complaisance ou d’absentéisme. [quant aux #covid_long, n’en parlons surtout pas, soit on se fait arrêter sous couvert dun des symptômes, soit c’est au cas par cas que mon peut, ou pas, obtenir l’ALD correstpndante]

      En outre, l’expansion des plateformes de #téléconsultation, soutenues par l’État comme en témoigne leur accessibilité directe via Mon espace santé, et la volonté déclarée d’éliminer le plafond de 20 % de téléconsultations par médecin ont conduit à une hausse inquiétante des arrêts maladie [ce qui serait chouette si cela se conjuguait avec une baisse des prescriptions inutiles ou nuisibles]. En l’absence de possibilité d’interdire le remboursement de ces arrêts de travail prescrits via ces plateformes — une mesure qui pénaliserait les utilisateurs plutôt que de réguler l’utilisation des dispositifs conventionnels par ces structures — l’Assurance Maladie a déplacé ces contrôles vers les médecins généralistes, menaçant 30 % d’entre eux.

      « Que l’on ne s’y méprenne pas, si seuls 2 % des médecins seront in fine sanctionnés, contrôler 30 % des médecins aura évidemment un effet sur les comportements de prescription d’IJ. Excepté les 2 % de comportements jugés déviants, les 28 % des professionnels contrôlés auront une tendance, consciemment ou non, à prescrire moins d’arrêts de travail, y compris lorsqu’ils sont indiqués. Voici le principal objectif de cette vague de contrôle : une campagne à visée comptable fondée sur l’intimidation des professionnels de santé. »

      de plus, les critères d’évaluation des toubibs font grosso modo litière de tout contexte social, n’arrivent pas en tenir compte : un cabinet dont les clients sont pour beaucoup des prolo.tes, pour les TMS et autres soucis liés à la dureté du taf, aux conditions de travail, c’est pas la même et on les contrôle depuis des moyennes, en leur demandant de s’y conformer sou peine sanctions.

      #destructivité_capitaliste #management

    • Les FDO n’ont pas droit de grève c’est la raison pour laquelle ces agents du service public ont recours aux arrêts de travail, avec la complaisance des autorités, comme on l’a vu (puis tout est rentré dans l’ordre).

      Ceci dit, vu l’absence généralisée d’un utilisation offensive du droit de grève dans ce pays, il est probable qu’on en arrive un jour à la suppression effective du droit de grève dans le code du travail (ça se met déjà en place petit à petit, avec les services minimum et les réquisitions) et alors on en viendra peut-être à imiter les flics pour se faire entendre, parce qu’on n’aura, comme eux, pas d’autre choix. Est-il nécessaire de préciser qu’il n’est souhaitable d’en arriver là ?

      Puisque tu l’évoques, quand je bossais, on s’était battu pour que l’employeur prenne en charge la prévoyance (qui permet de couvrir un peu au-delà des 3 mois), au moins la couverture de base (85 % du salaire sans les primes, ce qui n’est vraiment pas terrible pour un SMIC). On avait obtenu cette couverture mais il fallait que ce soit les salariés qui fasse la démarche de s’inscrire auprès de la mutuelle. On avait informé les collègues et on avait demandé et obtenu que l’employeur distribue avec la paie une information sur la procédure d’inscription. C’est désespérant mais dis-toi bien que plus de la moitié des agents ne s’étaient pas inscrits et, comme par hasard, beaucoup des personnes qui nous ont contacté qui en auraient eu besoin n’étaient pas couverts et il n’était pas toujours possible de souscrire après coup (délais).

      C’est là qu’on se prend en plein dans la gueule le décalage entre le projet (ce qu’on s’imagine) et le réel.

      Bref, c’est là où souvent j’ai vu des personnes, pourtant avec un revenu modeste, mais garanti, qui peuvent décrocher socialement très vite parce qu’elles ne peuvent plus travailler (physiquement) et qu’elles ne pourront plus travailler car aucun reclassement n’est accessible.

      Sinon, sur le fond, encore une fois : je n’ai pas de religion. Si de nouvelles modalités de luttes sociales qui permettent d’inverser le rapport de force, à défaut de vraiment de foutre en l’air ce système, émergent, telles que ce que tu évoques (qui me font un peu penser à ce qui se disait dans l’autonomie italienne des années 70), alors je n’y vois que du positif. Mais bon, je ne suis pas vraiment optimiste.

      Je n’ai pas voulu dire qu’au chômage on échappe au salariat. J’ai aussi été chômeur ;-)
      De même, j’ai compris très tôt que personne n’échappe à l’emprise du capitalisme, que l’on soit ou non salarié.

      Je voulais juste signifier que l’objectif, en tout cas pour ce qui me concerne, reste toujours d’anéantir l’économie capitaliste pour construire une société sans classes et sans salariat ; et que si les pratiques de résistance sociale que tu évoques se mettent effectivement en place, cela signifiera alors probablement qu’on sera arrivé à un niveau de conscience individuelle et collective correspondant au moins à une remise en cause du salariat, si ce n’est de la « catégorie » travail.

      Autant dire que je pense qu’on en est très loin mais j’espère me tromper : )

    • [Les médecins contestent la « surprescription »] Arrêts maladie : le gouvernement tente de freiner les dépenses, les médecins contestent la méthode https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/01/arrets-maladie-le-gouvernement-tente-de-freiner-les-depenses-les-medecins-co

      Les généralistes jugés trop prompts à délivrer des arrêts font l’objet d’une procédure de l’Assurance-maladie

      Ya-t-il de plus en plus d’arrêts maladie prescrits ? Bon nombre de médecins répondent par l’affirmative. Mais y en a-t-il « trop » ? La question leur semble mal posée, quand bien même elle renvoie au constat chiffré avancé, récemment encore, par l’Assurance-maladie : les dépenses d’indemnités journalières, hors Covid-19, ont bondi de 8,2 % en 2022 pour atteindre 13,5 milliards d’euros (hors maternité) ; une hausse « au-dessus de la dynamique » d’avant la pandémie, a averti l’instance dans son rapport « Charges et produits » divulgué à la fin du mois de juin et qui, comme tous les ans, fixe certaines des tendances qui se retrouveront dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, débattu à l’automne.

      Cette année, peu de suspense : tailler dans les dépenses de santé, notamment en luttant contre l’augmentation des arrêts maladie, figure parmi les leviers d’économies identifiés pour redresser les comptes publics. Un moyen, parmi d’autres, qui, selon les autorités, permettrait de réduire de 250 millions d’euros, en 2024, le déficit de l’Assurance-maladie.

      Sauf que l’équation ne convainc pas les médecins libéraux, priés de lutter contre la « surprescription » des arrêts maladie : « Se contenter d’un tableau chiffré, c’est passer à côté de l’enjeu véritable », fait valoir Agnès Giannotti, présidente de MG France, premier syndicat de généralistes, en rappelant que trois ans de crise sanitaire ont eu un impact sur la santé des Français. « En demandant aux collègues supposés “trop” prescripteurs d’en faire “moins”, on veut casser le thermomètre, dit-elle, mais ça ne fera pas disparaître le mal.Si les statistiques s’emballent, c’est qu’il y a des raisons ! »

      « Pas de baguette magique »
      Un discours qui résonne sur le terrain. « Les autorités invoquent des chiffres, des dépenses, le budget, alors que l’on parle, nous, de patients, de souffrance, de soins… On frise le dialogue de sourds », souligne le docteur D., récemment installé dans la métropole lyonnaise – il a requis l’anonymat, comme tous les médecins ayant accepté de témoigner.

      Ce jeune généraliste est, depuis peu, concerné par une procédure dite de « mise sous objectif » : sa caisse primaire l’a contacté, en juin, pour lui notifier un objectif de diminution de ses prescriptions d’arrêt maladie, dont le nombre a été jugé supérieur à celui de médecins exerçant dans des conditions comparables. Un « correctif » à concrétiser sur six mois sauf à s’exposer à une amende. Une « douche froide », dit-il.

      A la mi-juillet, il est allé s’en expliquer auprès des médecins-conseils de sa caisse. Un rendez-vous « sur un ton bienveillant », concède-t-il, mais dont il est sorti « avec plus de questions que de réponses ». « J’ai défendu ma position : oui, mes chiffres sont élevés, mais je travaille dans un bassin de population précaire avec beaucoup d’actifs – et peu de retraités – usés par des métiers difficiles. Beaucoup souffrent de troubles musculo-squelettiques, d’arthrose, de tendinites, quand ce ne sont pas des troubles anxieux, des dépressions… » Les « arrêter », affirme-t-il, ce n’est pas seulement leur permettre de « souffler » : la décision « rejoint » la problématique de l’accès aux soins. « Pour pouvoir passer une IRM, ici, les délais sont très longs. Même chose pour obtenir un rendez-vous chez un psy. En attendant, je leur propose quoi, à mes patients ? D’aller travailler pliés en deux ? Je veux bien réfléchir à ma pratique, conclut-il, mais je n’ai pas de baguette magique. »

      Ils sont un millier de médecins, soit 1,5 % environ, à être concernés par cette procédure de contrôle déclenchée par l’Assurance-maladie. S’y ajoute une frange se situant dans la tranche de prescription immédiatement supérieure : à eux, les caisses promettent des « entretiens confraternels » avec des médecins-conseils. Troisième public : des généralistes et des psychiatres qui délivrent des arrêts en lien avec la santé mentale. Eux auront droit à des échanges ou à une visite de délégués de l’Assurance-maladie.

      Les syndicats ont fait leurs calculs : 1 000 médecins « sous objectif », 5 000 contactés pour un entretien d’alerte, 15 000 auxquels seront proposés des rendez-vous à la rentrée… Cela représente, selon eux, près d’un tiers de la profession. L’Assurance-maladie défend un plan d’action « gradué » visant une « minorité de dérives » : « Nous sommes d’abord dans l’accompagnement et la pédagogie. Mais ça n’exclut évidemment pas le contrôle, voire la sanction, si c’est justifié », soutient son directeur général, Thomas Fatôme.

      Sans calmer l’émotion des intéressés, relayée dans les rangs syndicaux où l’on dénonce « harcèlement » et « délit statistique ». « Il peut y avoir des abus, sans doute, mais l’immense majorité des collègues font bien le boulot, s’énerve le docteur Jérôme Marty, de l’Union française pour une médecine libre. Ce n’est pas comme ça que l’on remplira les tiroirs-caisses de l’Etat. » L’ordre des médecins s’est ému du discours ambiant, regrettant qu’il « jette la suspicion sur le comportement des médecins ».

      D’une même voix, les syndicats ont appelé les professionnels concernés à rejeter la procédure. De fait, en cas de refus ou d’échec, la « mise sous objectif » peut aboutir à une « mise sous accord préalable » des prescriptions, un dispositif coûteux en temps et en agents pour les caisses. Une façon de « jouer la montre ». Certains généralistes, après entretien, disent avoir vu la procédure non confirmée ou abandonnée. D’autres espèrent un retour pour le début d’août. « En attendant, témoigne la docteure R., généraliste dans le Sud, j’ai averti certains de mes patients, notamment ceux en arrêt long : s’ils veulent un renouvellement, en septembre,qu’ils se tournent vers la médecine du travail ! »

      Ce plan d’action de l’Assurance-maladie ne part pas de rien, rappelle le docteur Marcel Garrigou-Grandchamp, qui, en tant que responsable de la cellule juridique de la Fédération des médecins de France, apporte une assistance aux praticiens qui le saisissent. « Nous sommes aujourd’hui saturés de demandes, rapporte-t-il. Il y a eu une précédente grosse campagne en 2015 ; nous n’avions pas hésité, à l’époque, à saisir les tribunaux administratifs. Le sujet revient en réalité tous les ans, mais c’est une action d’une ampleur inédite qui vient d’être lancée et, après l’échec de la convention médicale et des négociations tarifaires, c’est la goutte d’eau… »

      « Je suis dans le rouge »
      Une enquête diffusée, le 24 juillet, par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux d’Ile-de-France à partir de 973 témoignages permet de verser d’autres chiffres aux débats : la moitié des répondants disent avoir constaté une augmentation des prescriptions d’arrêt, le premier motif correspondant à des troubles anxio-dépressifs. Ils déclarent aussi recevoir très peu de demandes injustifiées ; mais ils sont près d’un tiers (31 %) à avoir déjà subi des menaces ou des pressions de patients sur ce motif. « C’est un sujet systémique, note la docteure Valérie Briole, présidente de l’organisation. Dans une situation globale de pénurie de médecins et de demande de soins croissante, une pression supplémentaire exercée sur les collègues en exercice n’est pas logique. »

      La docteure F., vingt ans de métier en Ile-de-France, en sait quelque chose. Elle aussi a reçu, il y a quelques semaines, un « coup de fil » puis un courrier l’informant de sa possible mise sous objectif. Elle aussi est allée à sa caisse s’en expliquer. Et en reste « très marquée ». « D’un point de vue statistique, je suis dans le rouge… Mais je n’ai pas le sentiment d’avoir dérivé ou d’être complaisante. Croyez-moi : pour les patients, ce n’est pas évident de se retrouver en arrêt, la plupart y perdent financièrement ». Des « demandes abusives », elle en a « quelques-unes » en tête, une seule de récente, pour près de 2 000 patients dont elle est la médecin référente, « et je refuse catégoriquement, tient-elle à souligner. Faire des économies sur ce dossier, vu l’état de santé des patients, vu aussi l’état des médecins, je ne crois pas que ce soit possible », conclut-elle, pessimiste.

      Sauf, peut-être, à contrôler davantage les arrêts prescrits en téléconsultation, une possibilité offerte du temps du Covid-19 et qui s’est beaucoup développée. Le Conseil constitutionnel avait retoqué, en 2022, une mesure en ce sens inscrite dans le budget de la « Sécu ». On peut s’attendre à ce que le débat rebondisse, à la rentrée, à l’Assemblée nationale.

      Dans l’enquête de l’URPS, d’autres pistes sont avancées par les praticiens : concernant les arrêts de moins de quatre jours, plus de sept répondants sur dix seraient favorables à la suppression de l’obligation de prescription. Et neuf sur dix, pour les arrêts de longue durée, accueilleraient favorablement une « alternative », comme un télétravail aménagé.

    • Le terme « de niveau de conscience », tel que je l’ai utilisé, est plutôt un clin d’œil parodique en référence aux mantras gauchistes (quand les conditions subjectives, etc.).
      Pour moi, le « niveau de conscience » pris dans ce sens étroit - idéologique - serait plutôt une figure repoussoir qu’autre chose. Désolé du contresens !
      Pour autant, je ne suis pas du tout cynique et mon propos n’était pas totalement ironique : « niveau de conscience », une fois débarrassé de ses pré-supposés idéologiques, c’est ce qui permet d’interpréter subjectivement, de façon individuelle ou collective, les rapports sociaux (et donc politiques) et les pratiques ordinaires : en bref, le collectif. C’est ce qui me reste pour évaluer où j’en suis avec les gens que je côtoie pour organiser|participer à des actions directes de lutte. C’est en fait, la seule chose qui me semble déterminante aujourd’hui dans une perspective révolutionnaire.
      Pour en revenir à notre sujet : je ne peux donc pas tout simplement imaginer des actions concrètes et collectives organisées autour des pratiques que tu évoques parce que je ne suis plus du tout raccordé à cette réalité (au sens matérialiste) et que j’ai du mal à voir concrètement ce qui pourrait s’organiser, en dehors des pratiques individuelles de survie (que j’ai moi-même pratiquées dans un autre temps et auxquelles j’ai assisté pour d’autres personnes).
      Même si ces pratiques existent, nous sommes collectivement vraiment très très loin du niveau d’engagement ou de confrontation requis pour que ça puisse avoir un effet significatif à l’échelle de la société. Il faudrait probablement que quelque chose de qualitatif et quantitatif - appelons-ça conscience - soit profondément modifié à partir des pratiques sociales pour qu’elles puissent engendrer un rapport de force politique.

      Donc la conscience c’est fondamentalement construit sur des pratiques sociales et non l’inverse, là dessus je suis totalement OK !

    • Ceci dit, ton article du Monde confirme qu’il y aura probablement un clash autour de la question de la santé au travail - arbre des arrêts maladie cachant la forêt de la souffrance au travail - qui peut déboucher sur de nouvelles situations et pratiques sociales ...

      J’ai malheureusement les pires inquiétudes sur les capacités actuelles d’auto-organisation combatives dans le monde du travail ; quant aux syndicats... ce n’est même pas la peine d’en parler.

  • Guérir une maladie est un crime.
    http://www.florilege.free.fr/florilege/artaud/lesmalad.htm

    Le 8 juin (1946), il enregistre à la radio Les malades et les médecins , texte diffusé le 9 juin, publié dans le numéro de la revue Les Quatre Vents.

    Les Malades et les médecins

    La maladie est un état.
    La santé n’en est qu’un autre,
    plus moche.
    Je veux dire plus lâche et plus mesquin.
    Pas de malade qui n’ait grandi.
    Pas de bien portant qui n’ait un jour trahi, pour n’avoir pas voulu être malade, comme tels médecins que j’ai subis.

    J’ai été malade toute ma vie et je ne demande qu’à continuer. Car les états de privation de la vie m’ont toujours renseigné beaucoup mieux sur la pléthore de ma puissance que les crédences petites-bourgeoises de :
    LA BONNE SANTÉ SUFFIT.

    Car mon être est beau mais affreux. Et il n’est beau que parce qu’il est affreux.
    Affreux, affre, construit d’affreux.
    Guérir une maladie est un crime.
    C’est écraser la tête d’un môme beaucoup moins chiche que la vie.
    Le laid con-sonne. Le beau pourrit.

    Mais, malade, on n’est pas dopé d’opium, de cocaïne ou de morphine.
    Et il faut aimer l’affre
    des fièvres,
    la jaunisse et sa perfidie
    beaucoup plus que toute euphorie.

    Alors la fièvre,
    la fièvre chaude de ma tête,
    -- car je suis en état de fièvre chaude depuis cinquante ans que je suis en vie, —
    me donnera
    mon opium,
    -- cet être, —
    celui,
    tête chaude que je serai,
    opium de la tête aux pieds.
    Car,
    la cocaïne est un os,
    l’héroïne, un sur-homme en os,

    ca i tra la sara
    ca fena
    ca i tra la sara
    ca fa

    et l’opium est cette cave,
    cette momification de sang cave,
    cette raclure
    de sperme en cave,
    cette excrémation d’un vieux môme,
    cette désintégration d’un vieux trou,
    cette excrémentation d’un môme,
    petit môme d’anus enfoui,
    dont le nom est :
    merde,
    pipi,
    con-science des maladies.

    Et, opium de père en fi,

    fi donc qui va de père en fils, —

    il faut qu’il t’en revienne la poudre,
    quand tu auras bien souffert sans lit.

    C’est ainsi que je considère
    que c’est à moi,
    sempiternel malade,
    à guérir tous les médecins,
    -- nés médecins par insuffisance de maladie, —
    et non à des médecins ignorants de mes états affreux de malade,
    à m’imposer leur insulinothérapie,
    santé
    d’un monde
    d’avachis.

    Antonin Artaud

    #iatrocratie #poésie #théâtre #maladie

  • How doctors buy their way out of trouble
    https://www.reuters.com/investigates/special-report/usa-healthcare-settlements

    “A wealthy doctor bought his way out of jail,” whistleblower Mark Favors told Reuters in his first public interview about the Qin case. “How many people get a deal like that?”

    The answer, it turns out, is plenty.

    #états-unis #médecins

  • Berliner Charité-Arzt soll Patienten totgespritzt haben
    https://www.berliner-zeitung.de/news/charite-kardiologe-in-berlin-wegen-mordverdachts-festgenommen-li.34

    D’habitude les assassins en blouse blanche suivent un protocole qui les protège contre toute poursuite juridique. Il arrive quand même qu’un de ces dimi-dieux particulièrement aguerri mène une lutte personnelle hors norme contre les patients.

    C’eat apparamment ce qui vient de se produire dans l’hôpital berlinois Charité. Cette institution est connu pour ses grands médecins historiques comme Virchow, Koch et Sauerbruch et un peu moins pour la participation de ses médecins aux crimes nazis.

    Depuis l’euthanasie a été interdite en Allemagne. Son application exige alors des assassins le respect de normes et procédures qui permettent de faire passer l’acte d’euthanasie pour autre chose. Cet article nous informe sur un médecin qui a négligé de se cacher derrière le protocole en tuant simplement de son propre chef.

    8.5.2023 von Andreas Kopietz - Ein Herzspezialist der Berliner Charité soll Patienten derart hohe Dosen eines Sedierungsmittels verabreicht haben, dass diese starben.

    Nach dem Tod von zwei schwer kranken Patienten ist ein Kardiologe der Berliner Charité wegen Mordverdachts festgenommen worden. Dem 55-Jährigen wird zweifacher Mord vorgeworfen.

    Der Arzt soll in den Jahren 2021 und 2022 je einem Patienten auf der Intensivstation absichtlich so hohe Dosen eines Sedierungsmittels verabreicht haben, dass diese starben. Die Fälle ereigneten sich in der Medizinischen Klinik mit Schwerpunkt Kardiologie, Angiologie und Intensivmedizin auf dem Campus Virchow. Das Sedierungsmittel, das der Arzt verwendete, wird nach Angaben von Ermittlern auch auf Rettungswagen der Berliner Feuerwehr mitgeführt.

    Der Beschuldigte soll noch am Montag einer Ermittlungsrichterin des Amtsgerichts Tiergarten zur Verkündung des Haftbefehls vorgeführt werden. Die 3. Mordkommission des Landeskriminalamtes prüft, ob der Tatverdächtige noch für weitere Morde verantwortlich ist. Sein Motiv für die Taten ist bislang unklar.

    Am 19. August des vergangenen Jahres hatte die Charité-Universitätsmedizin über ihren Vertrauensanwalt einen entsprechenden anonymen Hinweis erhalten. An den externen Anwalt können sich Mitarbeiter wenden, wenn sie zum Beispiel Fälle von sexueller Belästigung oder andere Straftaten melden wollen. In diesem Fall wurde ihm ein nicht rechtmäßiges medizinisches Vorgehen mit Todesfolge auf dem Campus Virchow-Klinikum gemeldet. Die Charité stellte den Arzt, der schon seit mehreren Jahren an der Klinik gearbeitet haben soll, umgehend frei und informierte die Staatsanwaltschaft und die Senatsgesundheitsverwaltung.
    Toxikologische Untersuchungen und Patientenakten ausgewertet

    Von da an ließen beide Seiten nichts über diesen Vorgang verlauten. Der dringende Tatverdacht, der Voraussetzung für den Erlass des Haftbefehls ist, habe aber erst jetzt nach einem medizinischen Gutachten angenommen werden können, hieß es von der Staatsanwaltschaft. Zuvor sei nicht auszuschließen gewesen, dass die hohe Dosierung des Sedierungsmittels noch medizinisch vertretbar gewesen wäre. Zumindest bei zwei von vier untersuchten Todesfällen sei dies aber nach Einschätzung eines Sachverständigen nicht der Fall – was für den Beschuldigten auch erkennbar gewesen sein soll.
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    Für die Gutachten, die jetzt zu dem Haftbefehl führten, wurden überwiegend toxikologische Untersuchungen herangezogen. Ärzte und Ermittler werteten auch die Patientenunterlagen aus, um einzuschätzen, wie krank die Opfer waren. Die zwei Mordfälle, die die Staatsanwaltschaft jetzt glaubt, dem Arzt nachweisen zu können, betreffen betagte Patienten. „Allerdings ist es nicht so, dass sie ohnehin gestorben wären“, sagte ein Ermittler der Berliner Zeitung. „Das ist offenbar erst durch die Gabe des Medikaments erfolgt.“

    Der Fall erinnert an eine Krankenschwester aus dem Jahr 2006

    „Die Charité kooperiert von Beginn an mit der Staatsanwaltschaft vollumfänglich zur Aufklärung des Sachverhaltes“, sagte Kliniksprecher Markus Heggen. Weitere Informationen zu dem Beschuldigten wollte er nicht geben.

    Einen vergleichbaren Fall gab es schon einmal im Jahr 2006 auf der Intensivstation der Kardiologie. Damals hatte eine Krankenschwester vier Patienten getötet, indem sie ihnen jeweils eine Überdosis eines blutdrucksenkenden Medikamentes injizierte. Die getöteten Patienten litten an Herzmuskelschwäche und hatten noch wenige Wochen zu leben. Sie waren nicht ansprechbar. Als Motiv für ihre Taten gab die Krankenschwester Mitleid an. Sie wurde zu lebenslanger Haft verurteilt.

    #euthanadie #iatrocratie #meurtre #médecins #hôpital #Berlin #Mitte

  • #Pénurie de #médecins : à Sedan, un drôle de remède
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/04/21/a-sedan-le-drole-de-remede-au-manque-de-medecins_6170407_4500055.html

    Faute de praticiens, la maternité de cette ville des Ardennes est menacée de fermeture. La mairie a donc imaginé une campagne de recrutement originale : tout docteur embauché aura une rue à son nom.

  • Burn-out, idées suicidaires, démissions : le grand malaise des #médecins hospitalo-universitaires documenté dans une étude française | Le Quotidien du Médecin
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/hopital/conditions-de-travail/burn-out-idees-suicidaires-demissions-le-grand-malaise-des-mede

    Il y a « urgence à prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail des hospitalo-universitaires », tonnent les auteurs d’une étude française publiée le 28 mars dans le « Jama Network Open ». Selon cette enquête menée auprès de près de 2 400 hospitalo-universitaires (HU) français, 40 % d’entre eux déclarent des symptômes d’épuisement professionnel. Dix fois plus qu’en population générale.

    Réalisée entre octobre et décembre 2021 sur 677 MCU-PH et 1 699 PU-PH – et coordonnée par les conseils nationaux universitaires (CNU) – l’enquête en ligne a invité les praticiens à remplir le test de Maslach (Maslach Burnout Inventory, dit MBI), un outil d’évaluation des tensions au travail ou de signalement des idées suicidaires. 70 % des répondants étaient des hommes, pour une médiane de 53 ans pour le PU-PH et de 40 ans pour les MCU-PH. 60 % des médecins interrogés étaient chefs de service.

    Les MCU-PH plus touchés

    Parmi tous les HU interrogés, 14 % ont signalé des idées suicidaires, soit trois fois plus qu’en population générale. 12 % expriment du stress professionnel et 10 % rapportent une consommation quotidienne de psychotiques. Alors que les hospitalo-universitaires travaillent en moyenne 10 heures par jour – auxquelles s’ajoutent deux heures supplémentaires à domicile – 90 % d’entre eux affirment que devenir HU a été « un sacrifice ». Un dévouement – voire une forme de sacerdoce – que commente le syndicat Action Praticiens Hôpital (APH) ce mercredi. « L’investissement pour devenir un HU de bon niveau est colossal et exige un investissement intellectuel et personnel couplé à un dévouement sans faille au service public », souligne APH.

    Le mal-être est encore plus préoccupant chez les jeunes. 73 % des MCU-PH se sentent dépassés par leur travail – contre 57 % des PU-PH. Aussi, quatre maîtres de conf’ sur dix envisagent de changer de carrière, contre trois PU-PH sur dix. Dans l’ensemble, si les deux tiers comptent rester HU d’ici à 2025, 65 % d’entre eux ont déjà « envisagé » une année sabbatique, 55 % un départ vers le privé ou un changement de ville. Un quart des PU-PH envisagent un départ en retraite anticipée.

    Défaut d’attractivité

    En France, alors que le nombre de candidats aux postes de professeurs dans les hôpitaux universitaires est en baisse, l’enquête met « en évidence une demande d’actions en urgence pour favoriser l’attractivité des carrières ». Des conclusions auxquelles APH dit « souscrire entièrement ». Le syndicat rappelle que le « défaut d’attractivité des carrières HU est majeur » et s’est même dégradé cette année pour atteindre plus de 15 % de postes HU vacants, toutes spécialités confondues.

    Désormais, commente APH, « il faut que les jeunes puissent être assurés de pouvoir mener de front une vie professionnelle passionnante et une vie personnelle épanouie ». Sur ce point, les chercheurs évoquent des facteurs positifs de bien être professionnel. Ainsi, le fait de se sentir valorisé par ses collègues ou le public, d’avoir un bon sommeil ou une période plus longue d’enseignement est significativement associé à moins de symptômes de burn-out. Les HU rapportent à cet égard de très bonnes relations (notées 8/10) avec leurs collègues et avec les infirmières en chef. Les relations sont plus détériorées avec la direction médicale et la direction administrative, évaluées à 5/10.

    « Le besoin de faire bonne figure »

    À l’inverse, les facteurs objectivement associés à davantage d’épuisement professionnel sont le fait d’avoir un poste non clinique, de subir un empiètement du travail sur la vie privée, « le besoin de constamment faire bonne figure » ou encore le fait d’avoir été victime de harcèlement. Des situations amplifiées par la pénurie de ressources humaines, rapportée par 85 % des HU pour la recherche, 72 % pour les soins.

    Toujours selon ces travaux de recherche, les #femmes hospitalo-universitaires sont encore plus en souffrance : elles consomment deux fois plus de psychotropes et manifestent davantage de symptômes d’épuisement professionnel, mais sont aussi « deux fois plus soutenues par la direction et l’université ».

    Urgence

    « Ces résultats suggèrent que la charge psychologique pesant sur les professeurs titulaires des hôpitaux universitaires en France est considérable », concluent les auteurs. Ils recommandent aux autorités et directions hospitalières d’élaborer « de toute urgence des stratégies de prévention et d’allègement du fardeau pour la prochaine génération » de HU.

    Les auteurs proposent ainsi des stratégies pour « améliorer la promotion du respect mutuel et de l’équilibre travail/vie personnelle ». Quant à l’attractivité des carrières, il y a un impératif à « aligner les pensions de retraite des HU sur le régime général », à former à « l’accompagnement managérial » et à offrir aux professionnels concernés un « temps protégé et des moyens » dédiés à la recherche.

    Il devient « urgent d’agir pour conserver ces talents dans nos #CHU plutôt que de les voir partir », rebondit APH. Le syndicat appelle lui aussi de ses vœux des mesures de valorisation salariale et en matière de retraite. Faute de quoi, les carrières hospitalo-universitaires risquent de devenir « un repoussoir définitif ».

    #France

    • les #femmes hospitalo-universitaires sont encore plus en souffrance : elles consomment deux fois plus de psychotropes et manifestent davantage de symptômes d’épuisement professionnel, mais sont aussi « deux fois plus soutenues par la direction et l’université ».

      C’est quoi être deux fois plus soutenues par la direction et l’université ? deux fois plus soutenues que les hommes par rapport à quoi ? Est-ce que les femmes auraient des salaires doublés ou des privilèges doublés dans le milieu hospitalier dont on ignore tout....

  • The Doctor and the Nazis - Hans Asperger’s Nazi Past
    https://www.tabletmag.com/sections/community/articles/the-doctor-and-the-nazis

    On peut dire sans réserve que tous les médecins allemands et autrichiens qui ont exercé leur métier dans le l’empire nazi ont soutenu le régime et participé dans un degré plus ou moins élevé aux atrocités connus.

    Il n’y a pas d’innncocents et cette bande de criminels a bâti le système médical allemand. Leurs élèves font tourner la machine aujourd’hui.

    January 19, 2016 by John Donvan and Caren Zucker - Pediatrician Hans Asperger is known worldwide for the syndrome he first diagnosed. The rest of his story—in Vienna during WWII—has only recently come to light.

    When the question was put to Lorna Wing in 1993, in a transatlantic phone call, she was shocked by it.

    Was Hans Asperger, as a young man, a Nazi?

    The question referred to the Austrian pediatrician whose work gave rise to the well-known cluster of human characteristics known as Asperger’s syndrome. Lorna Wing was the influential London-based child psychiatrist, globally recognized as a leading expert on autism, who had brought Asperger’s syndrome international recognition.

    Wing, who also had an autistic daughter, had stated writing about Asperger’s work only in 1981, after Asperger himself was already dead, when her husband, who knew German, translated a clinical paper the Austrian published in 1944. It contained his observations of “autistic” behaviors—he used that word—in several boys he treated during the years his country was welded into the Third Reich. During that troubled time, and for decades afterward, Asperger lived and worked almost exclusively in his home country, and primarily in Vienna, at the University Children’s Hospital, where he was ultimately named Chair of Pediatrics. Asperger wrote only in German, creating a body of published work which, upon his death in 1980 at 74, was still almost entirely unknown in the United States and Britain, the countries where autism was then most recognized and most studied. Within a decade, however, thanks to the attention Lorna Wing brought to it, Asperger’s syndrome, if not the man himself, was on its way to worldwide renown, both as a diagnosis, and as a source of personal identity for many of those given it.

    But now, in 1993, this phone call. And the question specifically about the man himself.

    Hans Asperger…a Nazi?

    *

    Fred Volkmar of the Yale Child Study Center felt uncomfortable even asking it that day in 1993. But he believed he should, because doubts about Asperger’s character had been raised. And a decision had to be made quickly about whether to posthumously honor Asperger by naming a condition after him in the DSM, the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, the “bible” of psychiatry.

    For months, experts led by Volkmar had been looking at studies, running field trials, and debating with one another, in conference rooms, by phone, and by fax, whether Asperger’s syndrome deserved that formal recognition.

    It would be something “new,” in that it recognized impairments in the ability to relate socially in individuals who previously were overlooked as needing support or therapy, due to their otherwise good and even superior levels of intelligence, as well as often precocious and sophisticated use of language. Some of Asperger’s boys, for example, were super smart, as well as creative. At the same time, these boys’ challenges in connecting socially were profound. For being a little odd in their intonation (often either flat or sing-song); for being unable to maintain eye contact with other people; for their tendency to take extremely deep interests in narrow subjects, which were often all they wanted to talk about, they were routinely bullied, friendless, and misunderstood as rude or hostile. Wing, who wanted to help similarly-behaving children she was treating in London during the 1970s and 1980s, saw significant overlap between these behavioral traits so detrimental to social connection—traits Asperger had described with the adjective “autistic”—and those of children with more “classic” autism: the boys and girls, more readily given the autism diagnosis, who exhibited extremely limited speech, and IQs often well below average. Wing began to promote the view, most popular nowadays, that all of these children’s challenges represent multiple manifestations of a single autism “spectrum.” It was to that end that she resurrected Asperger’s work—less to introduce a new diagnostic label, than to illustrate the breadth and depth of that spectrum.

    By 1993, however, Asperger’s syndrome was a serious candidate for inclusion as a standalone diagnosis in the upcoming revision of the DSM. Due out the following year—the book would recognize Asperger’s as one of the “pervasive developmental disorders”—or not—pending the conclusions of Volkmar’s working group.

    *

    Volkmar’s Yale Child Study Center was the leader in Asperger’s research in the United States. At one point, a research request for volunteers with the condition had given Yale a roster of more than 800 families and individuals across the country. At Yale and elsewhere, clinicians who found the concept useful and relevant had been diagnosing patients with Asperger’s without waiting for the DSM to sanction its usage.

    Yet there was still vigorous disagreement over the validity of the concept. It was unclear whether individuals with the diagnosis were truly different in presentation from those described as “high functioning autistic,” an already familiar and much-used concept. Beyond that, it was evident that clinics were independently tweaking the criteria, leading to widespread inconsistency in how the Asperger’s label was applied. Given this, many argued that Asperger’s was not a necessary or useful addition to the diagnostic lexicon.

    On the other hand, the World Health Organization had just endorsed Asperger’s as a stand-alone condition. Of greater relevance, Volkmar himself was among those convinced of its validity, having seen plenty of people at the Yale Child Study Center whose symptoms appeared to justify a diagnosis of Asperger’s. Volkmar, charismatic, persuasive, and thorough, would be one of the final arbiters of whether the condition would be enshrined in the DSM. So it mattered when, with only months left till the new manual was due, he decided to investigate the question of whether Hans Asperger had been a Nazi.

    *

    Eric Schopler, for one, was convinced of it. A psychologist based at the University of North Carolina at Chapel Hill, he was director and lead designer of Division TEACCH, the nation’s first-ever statewide public school program devoted to educating children with autism, which launched in 1971. As such, he was for many years America’s most respected authority on autism, certainly among his colleagues. He was also among those who considered Asperger’s ideas superfluous to the understanding of autism, not to mention sloppily conceived. His attacks on Asperger’s work in the 1990s were noticeably personal, reflecting an antipathy not justified by mere professional disagreement. “The seeds for our current syndrome confusion were sown in the rich soil of his few publications,” he once wrote. In Schopler’s view, Asperger had never “succeeded in identifying a replicable psychiatric syndrome.”

    Schopler’s antipathy can be understood as the bitterness of a man who, as a child, had to flee Germany with the rest of his Jewish family, and who remained suspicious of any adult—German or Austrian—whose career as a medical professional had thrived during the Nazi era. He had no more to go on than that; it was guilt by association. But this did not prevent him from launching a one-man whisper campaign to the effect that Asperger had probably been a Nazi sympathizer, if not a collaborator or actual party member. More than once, Schopler dropped such innuendos in print, in publications he oversaw, such as the Journal of Autism and Developmental Disorders. There and else¬where, he pointedly made reference to Asperger’s “longstanding inter¬est in the German Youth Movement,” hinting at a connection between Asperger and the Hitler Youth. Still, perhaps because Schopler kept his allusions subtle, most people who knew of Asperger’s syndrome in the 1990s were unaware of any controversy concerning Asperger’s past.

    Volkmar, for example, did not hear about it until late in the DSM review process. But it was not Schopler who brought it to his attention. During the field trials Volkmar was running in order to test the pro¬posed criteria for Asperger’s, two Yale colleagues he held in high esteem raised the subject. One, Donald Cohen, the longtime director of the Yale Child Study Center, had published widely on autism. The other was a young star in the field, a clinician and investigator named Ami Klin. As a psychology PhD candidate in London, Klin had caused a stir with a brilliantly designed study showing that autism affected children’s responses to the sounds of their mothers’ voices. It had been Cohen who personally recruited Klin to Yale in 1989. The two men formed a close mentor-protege relationship based on both a fascination with autism and a powerful sense of Jewish identity. Cohen was an observant Jew and a dedicated student of the Holocaust. Klin had been born in Brazil, the son of Holocaust survivors, and had earned his undergraduate degree in history and political science at Hebrew University in Jerusalem.

    The question the two men kept turning over was whether Asperger might be implicated, in any way, in the medical atrocities ascribed to the Nazis who ruled Vienna. Both knew that the medical profession had already embarrassed itself by its failure to ask this question about several doctors and researchers who had practiced under the Third Reich. Modern textbooks still carried references to diseases named for Nazi-era scientists whose ethics were repellent, if not criminal, such as neurologists whose significant discoveries were made by dissecting the brains of children and adults murdered by the Nazis. A Dr. Franz Seitelberger of Vienna had been a member of the SS, while Professor Julius Hallervorden of Berlin was known to select live patients whose brains he planned to study after their deaths by “euthanasia.” Hallervorden infamously said, “If you are going to kill all these people, at least take the brains out so that the material gets some use.” Yet the terms “Seitelberger disease” and “Hallervorden-Spatz disease” still appeared in academic publications.

    In 1993, Asperger, dead 13 years, never a great presence on the world stage, remained a little-known figure. Uta Frith had published a cursory review of his life and work in 1991, to accompany her translation of his big 1944 paper. In addition, a talk Asperger gave in Switzerland in 1977 had appeared in translation in the magazine of a British autism organization in 1979, but it was not widely distributed. In short, Volkmar could get little information about Asperger on his own, and had no true “Asperger expert” to turn to. It was in that context that he called Lorna Wing, the one person he knew who had met Hans Asperger (one time, over tea), and posed the question to her: Was Hans Asperger, as a young man, a Nazi?

    Lorna Wing gasped. “Hans Asperger, a Nazi?” He could hear her indignation. She spoke of his deep Catholic faith and lifelong devotion to young people.

    “A Nazi? No,” Wing said. “No, no, no! He was a very religious man.”

    It was a short conversation, but it settled the issue.

    A few months later, the DSM-IV appeared. Ninety-four new mental disorders had been proposed for inclusion, but only two made it. One was Bipolar II Disorder. The other was Asperger’s Disorder.

    *

    In 1993, Wing and Volkmar knew nothing, of course, of the information about Asperger that would be unearthed in the years ahead.

    The first warning sign came in 1996. That year, Ami Klin, along with Volkmar and psychologist Sarah Sparrow, began putting together a book they planned to title Asperger Syndrome. Yet Klin still could not shake his misgivings. And, because his name would be on the cover of the book, he decided that something more than a phone call to Lorna Wing was necessary in order to establish that Asperger’s hands were clean.

    In late 1996, Klin began writing to archives and institutes in Germany and Austria, seeking any documentary or other information on the Austrian doctor. This yielded little. But then a professor in Cologne, Germany, referred him to Austrian historian Michael Hubenstorf, who taught at the Institute of the History of Medicine at Berlin’s Free University. “We would like to be able to write that he was a benevolent doctor whose primary concern was his patient’s [sic] well being,” Klin wrote Hubenstorf. “But we are not sure of that.”

    Hubenstorf responded a few weeks later with a four-page letter and a five-page catalog of Asperger’s career postings, promotions, and publications he had assembled. Klin’s concerns, he wrote, were justified. While he had found no record of formal membership in the Nazi Party, Hubenstorf informed Klin that Asperger’s “medical career was clearly set in a surrounding of German Nationalists and Nazis,” and that he was regularly promoted within that setting. He believed the doctor might have downplayed his previous connections to known Nazis such as Professor Hamburger, his onetime mentor, whom Hubenstorf described as “the most outspoken Nazi pediatrician of them all.”

    No ‘smoking gun’ had been found—no evidence that Asperger had directly participated in any Nazi medical crimes.

    “It remains unclear how much of a fellow traveler he was,” Hubenstorf concluded. But his advice to Klin was to err on the side of caution. He recommended against publishing “anything before the utmost effort has been made to clear Prof. Asperger’s past.”

    In the end, Klin chose not to take Hubenstorf’s advice. Weighing everything, he recognized that no “smoking gun” had been found—no evidence that Asperger had directly participated in any Nazi medical crimes. In the meantime, Klin had received a copy of an obituary of Asperger that portrayed him as a warm, gentle doctor devoted to the care of children. Asperger’s daughter, Maria Asperger Felder, also vouched for her father’s reputation when Klin reached out to her. Herself a psychiatrist, she wrote that her father had been at odds with the Nazis’ racial determinism, that he had been an enemy of children’s suffering, and that he had never lost “his lifelong interest in and his curiosity about all living creatures.”

    This was the story of the benevolent doctor that Klin had hoped would turn out to be the truth. In 2000, Klin, Volkmar, and Sparrow published Asperger Syndrome, with a foreword by Asperger’s daughter.

    *

    The “benevolent doctor” version of Asperger had strong appeal, and would inform many assessments of his work. Indeed, an overwhelmingly positive narrative of Asperger as a man of moral rectitude came into focus in the new millennium, elevating him almost to the status of hero. Increasingly, he was seen as a cautious yet brave and canny saboteur of the Nazi project to exterminate intellectually disabled children. This image of him echoed the assessment made by psychologist Uta Frith, in 1991, that Asperger had been an ardent defender of the “misfits” the Nazi eugenics program was designed to destroy. “Far from despising the misfits,” Frith wrote in the introduction to her definitive translation of his 1944 paper, “he devoted himself to their cause—and this at a time when allegiance to misfits was nothing less than dangerous.”

    The hero image was amplified by Berlin psychiatrist Brita Schirmer, who in 2002 called attention to Asperger’s “humanity and his courageous commitment to the children entrusted to him in times when this was by no means obvious, or without danger.”

    In 2007, the Dublin-based psychologists Viktoria Lyons and Michael Fitzgerald wrote a letter to the Journal of Autism and Developmental Disorders that celebrated Asperger as a man who “tried to protect these children from being sent to concentration camps in World War II.”

    And in 2010, the British autism historian Adam Feinstein published the results of his own reporting trip to Vienna to investigate the rumors that Asperger was sympathetic to Hitler. “The very opposite is more likely to be the case,” he concluded.

    This view of Asperger rested on a number of compelling stories. It was said that he had twice narrowly escaped arrest by the Gestapo while working at the Vienna Hospital, and that he had risked his own safety by failing to report the names of disabled children to the authorities. An entry in his diary, written during a 1934 visit to Germany, seems to shudder at the gathering Nazi storm: “An entire nation goes in a single direction, fanatically, with constricted vision.” His Catholic faith, and his membership in the Catholic youth organization known as Bund Neuland, have also been cited as evidence of his association with a progressive morality that was at odds with the Nazi agenda.

    Above all, this view rested upon Asperger’s clear statements, from early in the Nazi era, defending the right of mentally challenged children to society’s support. During the 1938 talk in which he described his autistic cases for the first time, he declared, “Not everything that falls out of line, and thus is ‘abnormal,’ has to be deemed ‘inferior.’ ”

    Likewise, at the conclusion of his better-known 1944 paper, the one that later caught Lorna Wing’s attention, he saluted the medical profession’s “duty to stand up for these children with the whole force of our personality.”

    Thus, the case seemed strong for Asperger as a humanitarian and liberal thinker. It was an optimistic and inspiring portrait that spoke to modern sensibilities. And it would prove to be seriously flawed.

    *

    One of the best-known laundry detergents in the world goes by the brand name Persil. Originally manufactured in Germany, Persil is the Tide of Europe. In Austria, after World War II, the word came to signify, with grim humor, the furious, sometimes ludicrous, efforts made by Germans and Austrians to clear their reputations. Prompted by the Allies’ “denazification” policy, an effort to purge Nazi Party members and collaborators from positions of influence, millions scurried to track down witnesses to their innocence. Especially prized was the testimony of Jews who could vouch for some moment of kindness or decency shown as the Holocaust unfolded. Often, those seeking to clear their names portrayed themselves as having been victims also, claiming that they had been threatened with arrest by the Gestapo, or stymied in their careers for standing up to Nazi policies. Others insisted that they had gone along with the Nazis as a ruse, and that they had secretly resisted the Nazi system from within. At the end of the process, those who succeeded came away with a document the Austrians called a persilschein, or “Persil certificate,” confirming that they had been certified innocent, or “clean.” Even at the time, there was much cynicism about persilschein.

    Without doubt, there were at least some authentic secret resisters among the Austrians. But a good many of these claims were nothing more than whitewash jobs. Michael Hubenstorf’s letter to Ami Klin had pointed to the possibility that Asperger’s past had also been whitewashed to some degree. Indeed, a second look at the hero narrative offers reasonable grounds for skepticism. To start with, the story of Asperger’s near arrest by the Gestapo had only one source, and that was Asperger himself. As far as is known, he brought it up twice in public: in a 1962 talk and during a 1974 radio appearance. To any astute Austrian familiar with the persilschein phenomenon, this raises the suspicion that Asperger embroidered on his experience of being politically vetted by the Nazi authorities, or perhaps even concocted the story in full. This vetting was a process most public servants had to endure under a law passed after the Anschluss to weed out Jews and anyone else deemed “unreliable.” No doubt Asperger’s being a non-party member was looked into, but in the end the Nazis cleared him.

    Another flag should have been Asperger’s membership in Bund Neuland, which was, by Asperger’s own account, crucial to his development as a young man. While ardently pro-Catholic this group also espoused an anti-modern, pan-Germanic nationalist philosophy, and its tensions with the Nazis stemmed primarily from the Reich’s anti-Church position. Otherwise, there was a fair amount of common ground between Bund Neuland and the Nazis. For example, a 1935 issue of the Neuland monthly periodical highlighted the problem of “excessive Jewish influence” in the upper reaches of society, and discussed the need for “a clean separation” between the “Jews of Vienna” and the rest of the population.

    Then there were Asperger’s own words. His 1934 diary entry about all of Germany moving “in a single direction, fanatically” has been cited—originally by his daughter, and then by others, relying on her account—as evidence that he condemned the Nazification of Germany. Read in full, however, it seems more ambiguous, with hints of awe and admiration as well as consternation: “An entire nation goes in a single direction, fanatically, with a constricted vision, certainly, but also with enthusiasm and dedication, with tremendous discipline and control, with a terrible effectiveness. Now only soldiers—soldierly thinking—ethos—Germanic paganism…” Moreover, it is the sole known excerpt of Asperger’s writing that suggests concern about where things might be headed as of 1934.

    Four years later, on October 3, 1938, there was no ambiguity in the language he used to open a historic address he gave to an assembly of his fellow physicians. The words he used sounded startlingly pro-Nazi, and came at the beginning of the talk in which he discussed his cases—whom he called “autistic psychopaths”—for the first time. This was a full seven months after the Nazi Anschluss, when Austria was absorbed into the Third Reich, yet Asperger’s opening lines were nothing short of a valentine to the newly Nazified Austria.

    “We stand in the midst of a massive renovation of our intellectual life, which encompasses all areas of this life—not least in medicine,” he began. This new thinking, he said, was “the sustaining idea of the new Reich—that the whole is greater than the parts, and that the Volk is more important than any single individual.”

    In a handful of words, this was the defining vision of German fascism, which Asperger, in the next breath, applied to his fellow doctors. This “sustaining idea,” he urged, “should, where it involves the nation’s most precious asset—its health—bring profound changes to our entire attitude.” This applied, he said, to “the efforts being made to promote genetic health, and to prevent the passing on of diseased heredity.” It was hard not to miss the clear reference to the Nazi-driven “science” of race improvement through eugenics. “We physicians must carry out the tasks that fall to us in this area with full accountability,” Asperger declared.

    This salute to the Anschluss, to the Nazis, to the suppression of individuality, and to the task of purifying the genetic lineage of the nation should by itself have dealt a fatal blow to the idea that Asperger secretly resisted the Nazi agenda. A review of other medical talks and papers printed that year in the same weekly journal where Asperger’s appeared shows that the opening of his talk was far from typical. Defenders of Asperger sometimes argue that he had a hidden anti-Nazi agenda—that he sought to throw the Gestapo off his scent by paying lip service to the regime. Brita Schirmer described the preamble as a “deft chess move” on Asperger’s part. His defenders usually assert, as a corollary, that the full text of Asperger’s speech, together with his 1944 paper, constitute an unambiguous argument to protect and nurture all vulnerable children, no matter the level of their disability.

    But Asperger did not, in either the talk or the paper, make that argument. Despite recognizing in passing that autistic traits can be seen in children of both stronger and weaker mental capacity, he had little to say about helping the latter. Rather, he focused on the boys who possessed what he called “social worth”—a term he did not apply to all children. The boys in the group he favored would later be known as the “Asperger’s type,” and decades later as “Aspies.” They were those he described as being “more lightly affected,” as well as not at all rare in the population. Virtually every account of Asperger has him describing his boys, with affection, as “Little Professors”—this presumed a reference to their intelligence and their sometimes pedantic style. (That turns out to be a myth; Asperger himself never actually used the term Little Professors.)

    Asperger made this preference explicit in his 1938 talk, where he admitted that he “thought it more rewarding to choose two [of his] not so severe and therefore more promising cases” to present. That would always be his pattern. In 1944, when discussing his “more lightly affected” children, Asperger was effusive in celebrating how far they could go, dwelling especially on those who had the potential to reach the uppermost echelons of society. To be sure, he was convinced—and said—that autistic traits were more often a detriment than a benefit for the majority of people who had them. But he was pleased to report that, for some, autism delivered special intellectual talents, and that those so endowed could “rise to high-ranking occupations.” He cited, as examples, professors and scientists and even an expert on heraldry. He also reported that some of the more able children he had treated had become assets to a country at war. During the third year of the Second World War, Asperger noted, he had received letters and reports “from many of our former children” serving on the front lines. In 1941, he wrote that these boys were “fulfilling] their role in the professional life, in the military, and in the party.”

    Thus, again, his boys had demonstrated their “social worth”—in terms that the Third Reich appreciated.

    That said, Asperger’s vision of special education and what it could achieve was not quite as exceptional as his supporters suggest. Contrary to popular understanding, special education had its place in Nazi Germany. The Reich allowed that disabled children who could become productive citizens should be afforded support and education to achieve that end. Even the Hitler Youth had special units for the blind and the deaf. But the Nazis drew a line where the cost of supporting a child was expected to exceed that child’s ultimate material contribution to the state. For that child the Nazis had no use; his or her life was worthless.

    Asperger did not go that far in anything he published, and the Catholic faith he professed opposed sterilization and euthanasia. But he never did advocate for the children he seems to have considered less “rewarding.” Indeed, he appeared to write off the possibility of improving outcomes for those whose autistic traits were accompanied by a “pronounced intellectual inferiority.” Rather than lay out a path to helping them, he simply noted the “tragic” fate of such individuals, or at least a sad minority of them. “In the less favorable cases,” Asperger wrote, “they roam the streets as comic originals, grotesquely unkempt, talking loudly to themselves, addressing people in the manner of the autistic.” When speaking of these “less favorable cases,” Asperger never celebrated their autistic differences. Rather, his tone was one of pity.

    *

    Eric Schopler never made the detailed case presented here for a less heroic version of Asperger. Instead of evidence, he had instinct, which perhaps came from being a Jew who had lived part of his life in Germany. Perhaps this instinctive suspicion also explains the nearly complete silence concerning Asperger on the part of one of his most famous contemporaries—Johns Hopkins child psychiatrist Leo Kanner. In 1943, Kanner published psychiatry’s seminal article on autism—the one that introduced the concept to his field. It was so influential that, for some years, textbooks still referred to autism as “Kanner’s syndrome.” Also a Jew—one who assisted hundreds of Jews fleeing the Holocaust in gaining entry to the US, and then finding work—Kanner may have viewed Asperger as too comfortably ensconced in Nazi Vienna, and thus preferred not to recognize him. Interestingly, on the single occasion when Kanner mentioned Asperger in print, he misspelled his name.

    But instinct was not evidence. In short, there was still no smoking gun. And then there was.

    *

    In May 2010, a soft-spoken Austrian academic walked into Vienna’s City Hall and its ceremonial gathering place, the Wappensaal, where a symposium honoring the memory of Hans Asperger was under way. Herwig Czech was a 35-year-old historian and lecturer at the University of Vienna. He had been invited to speak at the symposium by organizers from the Vienna children’s hospital where Asperger had done his most important work. A number of autism’s research luminaries were in attendance, and Lorna Wing herself was scheduled for an afternoon talk.

    There was still no smoking gun. And then there was.

    Czech’s academic specialty was the role of medicine during the Third Reich. It was a hallmark of his work to unearth the discrepancies—often embarrassing—between the accounts medical professionals gave of themselves after the war and their actual conduct during it. Czech’s interest in this area was perhaps connected to his dawning awareness during his boyhood that his warm and loving grandfather had been “a convinced Nazi.” It was not something the old man ever talked about openly, but the knowledge lay heavily on Czech, given what he was learning at school about the darkness of those years.

    Which brought Czech to City Hall, some 30 years after Asperger’s death. Before him, in their hands, all of the seated attendees held the day’s program, its cover featuring a black-and-white photograph of a young Dr. Asperger, wearing a white lab coat and engaged in deep conversation with a young boy—presumably one of his patients. The symposium’s title appeared above the photo: “On the Trail of Hans Asperger.” The event had been prompted by the growing international recognition of Asperger’s work. Over two days, presenters would explore the man’s career and offer assessments of the latest scientific findings regarding Asperger’s syndrome.

    The organizers had received word beforehand that Czech had stumbled across compromising details regarding their honoree. This could not have been welcome news, but in the spirit of scientific inquiry, they encouraged him to keep digging and to report whatever he might find. But once Czech was standing in front of them, there was a slight awkwardness to the situation: Among the 150 or so audience members were his daughter and some of his grandchildren. The title of Czech’s talk, printed in the program brochure, was “Dr. Hans Asperger and the Nazi Child Euthanasia Program in Vienna: Possible Connections.” Awkwardness gave way to surprise, and then shock, as Czech drew a portrait of Asperger that left the hero narrative in tatters, based on a trove of original documents he had excavated. There was, for example, a 1941 letter Czech had found in the archives of the Spiegelgrund—the facility on Vienna’s outskirts which superficially resembled a hospital, but which functioned in reality as a killing center for severely disabled children. Those chosen for death at the Spiegelgrund were poisoned by phenobarbital, which was administered in suppositories, or mixed into the children’s meals. The drug, in sufficient doses, causes the lungs to malfunction. As a rule, “pneumonia” was listed as the official cause of death.

    Asperger’s letter, addressed to the Spiegelgrund’s administration, reported on the recently conducted medical evaluation, at the University Hospital, of a little girl named Herta Schreiber. The handwriting was Asperger’s. Herta was then 2 years old, the youngest of nine children—of whom five still lived at home—and she had been sick all spring since contracting encephalitis. Her condition did not appear to be improving, and in June her mother had brought her to be seen by Asperger at his clinic.

    The letter contained an assessment of Herta’s condition. It was apparent that she had suffered some sort of major insult to her brain: Her mental development had halted, her behavior was disintegrating, and she was having seizures. Asperger seemed unsure of his diagnosis. He noted several possibilities: severe personality disorder, seizure disorder, idiocy. Then, in plain prose, he offered a decidedly nonmedical opinion: “When at home, this child must present an unbearable burden to the mother, who has to care for five healthy children.”

    Having expressed his empathy for Herta’s mother, Asperger rendered his recommendation: “Permanent placement at the Spiegelgrund seems absolutely necessary.” The letter was signed “Hans Asperger.” Everyone in the audience grasped the meaning of Asperger’s letter. It was a death warrant. Indeed, Czech confirmed that Herta was admitted to the Spiegelgrund on July 1, 1941, and killed there on September 2, 1941, one day after her third birthday. Records state that she died of pneumonia. Notes from the hospital archives quoted her mother as agreeing, through tears, that her daughter would be better off this way, rather than living in a world where she would face constant ridicule and cruelty. It was Czech’s assessment that Herta’s parents supported the Nazi agenda.

    The effect in the room was powerful. As they listened, members of the audience stole glances at the picture of Asperger and the boy on the cover of the program. Suddenly, the celebratory nature of their gathering seemed wildly off key, as Czech went on delivering, in a quiet, affectless voice, more disturbing news from the Nazi past.

    In February 1942, he reported, Asperger was the senior pediatrician representing the city of Vienna on a commission asked to review the health status of 210 Austrian children residing in mental hospitals in lower Austria. Several months earlier, the government had begun taking steps to apply mandatory education laws even to children in these hospitals, as long as they were “educable.” A panel of seven experts was charged with compiling a list of the names of those children who should, despite their mental challenges, start attending classes in either traditional academic or special-education settings. In a single day, Asperger and his colleagues went through the records of all 210 children. While 17 were found to be too young for compulsory education, and 36 too old, the panel designated 122 of them as ready for schooling.

    That left 26 boys and 9 girls. Their fate, Czech reported, was known, and he believed Asperger knew it as well. A written summary detailing the commission’s composition, purpose, and procedures clearly stated that those children judged to be not “educable” were to be “dispatched for Jekelius Action” as quickly as possible. When that was written, Erwin Jekelius, a former assistant to Asperger’s mentor Franz Hamburger, was the fiance of Hitler’s younger sister, as well as director of the Spiegelgrund. “Jekelius Action” was a euphemism the commission’s members would have understood quite well. Asperger once said he took a “great risk” by refusing to report children to the authorities. This, clearly, was not one of those times.

    Czech also shared findings suggesting a greater affinity between Asperger and the Nazis than Asperger had admitted to. According to the file the Nazi Party kept on him, he was repeatedly judged to be an Austrian whom the Nazi authorities could trust, even more so as the years went by. Each time Asperger applied for a post or a promotion, he was cleared as someone who, though not a party member, abided by Nazi principles in the performance of his job. In one instance, a party official wrote that he “conforms to the principles of the policy of racial hygiene.”

    In the years following his talk, Czech would discover other evidence of how far Asperger went to conform. He found letters in Asperger’s handwriting that used “Heil Hitler” as their closing salutation. This was not mandatory. He also unearthed a job application filled out in Asperger’s hand in which Asperger described himself as a candidate for the Nazi Doctors Association, a group that functioned as a medical policy arm of the party and was instrumental in closing the medical practices of Jewish physicians. He also learned that Asperger had applied to be a medical consultant to the Vienna branch of the Hitler Youth, though there is no record of him having been accepted. All in all, in Czech’s view, Asperger took care during the war to safeguard his career and to burnish “his Nazi credibility.” Asperger, it would appear, did what was necessary.

    Czech spoke for only 20 minutes or so that day at the Vienna City Hall. Then he stopped to take audience questions. In that pause, Dr. Arnold Pollak, the director of the clinic where Asperger had worked for much of his career, leapt to his feet, clearly agitated. Turning to the room, he asked that everyone present stand and observe a moment of silence in tribute to the many children whose long-forgotten murders Herwig Czech had returned to memory. The entire audience rose and joined in wordless tribute.

    Adapted from In a Different Key: The Story of Autism, Copyright © 2016 by John Donvan and Caren Zucker, published by Crown Publishers, an imprint of Penguin Random House LLC.

    #médecins #nazis #Autriche #iatrocratie

  • 21 mars 2023 · Dans le miroir du passé - 6 articles publiés par Cabrioles, Carnet de recherche pour l’Autodéfense Sanitaire face au Covid19
    https://cabrioles.substack.com/p/21-mars-2023-dans-le-miroir-du-passe

    Bonjour,

    “Pendant que les #médecins se débattaient vainement, les #femmes prirent en charge les #soins quotidiens des malades atteints de la grippe. Peut-être est-ce une autre raison qui explique pourquoi la #pandémie de #grippe de 1918 n’a pas laissé beaucoup de traces dans les mémoires : ce sont les femmes qui faisaient la majeure partie du travail, travail qui se révélait terriblement difficile et dangereux.”

    Avons-nous oublié de commémorer la grippe espagnole parce que les femmes en étaient les héroïnes se demandait Rebecca Onion en 2019 ? Quelle empreinte sensible et culturelle laisse une pandémie ? Pourquoi les historien·nes matérialistes ont-iels eu tendance à minimiser leur importance dans les évènements historiques et le cours de la lutte des classes ? Qui composent la communauté entrepreunariale du négationnisme du SIDA et comment fonctionne-t-elle ? Le “laisser-faire” comme manière de gouverner une pandémie connait-il des précédents ?

    Quelques questions approchées dans ces articles que vous pourrez lire entre deux manifestations, trois blocages de périphériques, dans les moments calmes des occupations, ou ailleurs si vous soutenez le soulèvement en cours de plus loin parce que ces lieux vous sont inaccessibles.

    Un coup d’oeil dans le rétro pour penser le présent.

    Très bonne lecture et
    prenons soin de nos luttes,

    #histoire #lutte_de_classe

  • Récit d’une #fin_de_vie face aux insuffisances de l’#hôpital : « Je m’épuise dans des démarches qui n’aboutissent pas. Mon père, lui, s’enfonce »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/16/recit-d-une-fin-de-vie-face-aux-insuffisances-de-l-hopital-je-m-epuise-dans-

    Vanessa Schneider, grand reporter au « Monde », raconte les derniers mois de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, #mort d’un cancer en juillet 2022. A l’heure où la question de la fin de vie s’impose dans le débat public, ce récit en dit long sur la faillite de la prise en charge des patients condamnés.

    #santé #soins_palliatifs #médecins #soignants #société_d'abandon

    • attention : récit terrorisant

      Il rappelle la chronologie des soins : l’ablation de la tumeur, puis les douze séances de chimiothérapie, la rechute, les essais d’immunothérapie, le traitement expérimental de chimiothérapie injectée directement dans le foie. Mon père détient le record de séances de chimio de Paul-Brousse, et cette « performance » lui arrache un sourire. L’oncologue explique ce qu’il va se passer dans les jours et les semaines à venir : une jaunisse va probablement se déclarer, les organes vont lâcher les uns après les autres, les atteintes neuronales vont se multiplier. Il me glisse : « Il ne passera pas l’été. »
      J’insiste, puisqu’il est déjà debout pour nous dire au revoir : « Et maintenant, on fait quoi ? » Et c’est là, à cet instant précis, que la folie commence.

      « Il rentre chez lui », répète le médecin. Comme ça, sans rien, ni médicaments ni soins à domicile ? Mon père ne peut quasiment plus se lever ni marcher sans aide, il dort presque toute la journée, il a perdu énormément de poids, son ventre est gonflé par l’eau car les reins ne font plus leur travail, il manifeste des signes de confusion, s’emmêle dans les jours et les dates. L’oncologue finit par proposer une consultation par téléphone quinze jours plus tard. « En cas de problème, appelez les #urgences. »

      https://justpaste.it/6l32s
      edit par chance, Godard était suisse et pas fauché

    • Les folles économies de la famille Ciotti au détriment de la Sécurité sociale
      https://www.mediapart.fr/journal/france/160123/les-folles-economies-de-la-famille-ciotti-au-detriment-de-la-securite-soci

      Depuis plus de 18 ans, la mère d’Éric Ciotti occupe une place dans un hôpital de la vallée de la Vésubie pourtant réservé à des soins de courte durée. Conséquence : la prise en charge est entièrement assumée par la Sécurité sociale, avec au moins 500 000 euros d’économies à la clé pour la famille Ciotti. Le nouveau patron des Républicains n’a pas répondu à nos questions.

    • Le récit terrorisant correspond peu ou prou a ce que j’ai vécu cet été en accompagnant la fin de vie de mon père. Merci pour la version complète.

      « Autant sa maladie a été admirablement traitée, autant sa fin de vie aura été honteusement négligée. »

      C’est exactement ce que je ressens aujourd’hui.

  • Le concours qui ne disait pas son nom. L’invention du numerus clausus de médecine (1968-1979) | Marc-Olivier Déplaude
    https://www.cairn.info/revue-sociologie-2019-2-page-179.htm

    L’institution du #concours de fin de première année de médecine en 1971 a été le produit d’une double mobilisation. La première, particulièrement visible, a pris naissance parmi certaines fractions dominantes du corps médical peu après la crise de mai et juin 1968. Pour ces #médecins choqués par ces événements, seule l’institution d’un concours très sélectif au début des études de médecine était à même de préserver – voire de restaurer – le prestige de la profession médicale. La seconde, plus discrète, est celle de la Direction du Budget, pour qui l’accroissement rapide des dépenses de santé, lié au développement de l’offre de soins, était un sujet de préoccupations croissant. Elle a représenté, pour les médecins engagés en faveur de la « sélection », un soutien de poids au sein de l’État.

  • Les résistances françaises aux vaccinations : continuité et ruptures à la lumière de la pandémie de Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-herodote-2021-4-page-227.htm

    Parallèlement aux représentations paternalistes ancrées dans les discours de l’époque [~dernier quart du 19e siècle], de la part des #médecins libéraux, première profession en nombre représentée à la Chambre des députés et au Sénat, la résistance provient en grande partie d’une répulsion de l’intrusion de l’État dans le cadre de leur exercice professionnel. La lecture des négociations à l’Académie de médecine au temps du premier projet de loi d’obligation vaccinale fait apparaître que ce n’est pas tant l’inoculation qui est discutée par les médecins récalcitrants que les enjeux pour la profession médicale. Les médecins sont en effet en quête de légitimité après la dissolution des corporations sous la Monarchie constitutionnelle par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. « Il ne s’agit pas encore de la liberté du citoyen livrée à l’arbitraire de la loi », annonce ouvertement le médecin Jules Guérin, « c’est la liberté du médecin couvrant de sa volonté et de son droit la liberté de son client [...] la #vaccine obligatoire serait donc une atteinte portée à la liberté professionnelle, et une source de conflit perpétuel entre le droit du médecin et l’arbitraire de la loi » [5]. Ces débats s’inscrivent clairement dans un climat d’affirmation corporatiste de la profession médicale puisque dans le même temps est créé le premier syndicat de médecins (1881).

    [...] Les systèmes de santé favorisant l’exercice de la médecine dans un cadre libéral, comme en France, ou au contraire l’extension d’un modèle de soins médicaux publics et la fonctionnarisation des médecins, vers lequel se dirigent alors des pays comme la Suède ou l’Allemagne, impactent le statut social de ces professionnels. Le positionnement social qu’implique le cadre libéral favorise davantage le recrutement politique et de fait l’influence de la profession au sein du Parlement, ce qui n’est ainsi pas sans lien avec le retard français à adopter l’obligation vaccinale. Après plusieurs années de débats houleux, la vaccination antivariolique obligatoire est finalement votée par le Parlement avec la loi du 15 février 1902 consacrant pour la première fois la notion de santé publique.

    • C’est au tournant des années 1950 que l’antivaccinalisme contemporain puise ses sources, porté par certains acteurs de l’agriculture biologique dont les contours politiques ne sont pas si évidents qu’ils le paraissent. La question est importante car l’identification des idéologies politiques véhiculées par les planificateurs de la résistance vaccinale sous-tend les alliances, les stratégies et la portée du mouvement auprès de la population.

      En 1954, Marcel Lemaire crée la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires issue de la fusion de l’Association des parents des victimes des vaccinations, de la revue naturaliste La Vie claire (qui deviendra plus tard une enseigne commerciale pionnière de l’alimentation biologique) et de la ligue Santé et Liberté s’érigeant contre ce qu’elle désigne comme les « dogmes pasteuriens » et comptant dans ses rangs l’homéopathe qui a élaboré l’oscillococcinum®. Un détail qui a son importance car la marginalisation des homéopathes perçus comme des charlatans par le corps médical traditionnel et une partie de la société les amène à chercher des soutiens. Les milieux anti-vaccins ont très tôt saisi cette occasion pour rallier ces adeptes de choix au vu de leur activité professionnelle et de leur influence auprès des patients.

      Avant de participer à la fondation de la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire diffuse ses convictions naturalistes et végétaliennes et se fait le porte-voix d’une morale conservatrice et nationaliste, dénigrant l’État-providence, le matérialisme, l’effritement de la famille et de la religion, et s’opposant à l’avortement et la contraception au travers de discours portés sur un passé mythifié.

    • En étudiant le discours porté par les publications de La Vie claire, Christine César démontre le basculement de l’idéologie extrême-droitiste de ce pilier de l’agriculture biologique en France vers une idéologie environnementaliste de gauche à partir des années 1970-1980. Cette évolution répond de la labellisation des produits issus de l’agriculture biologique (1981), de la normalisation progressive qui en a découlé et des orientations commerciales consécutives au rejet de la société de consommation prôné par la pensée libertaire soixante-huitarde, l’émergence de l’écologie politique et la diffusion de théories du New Age.

      Ce détour par les liaisons réticulaires entre la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire et la pensée des pionniers de l’alimentation biologique permet ainsi de comprendre comment l’idéologie antivaccinale a infiltré les courants d’extrême droite avant d’atteindre la pensée environnementaliste de gauche et d’extrême gauche à partir des années 1970.

      C’est assez excellent de lire cet historique en même temps que « Q comme complot » que j’ai enfin presque fini, où Wu Ming 1 démontre en long et en large comment la diffusion du New Age et des fantasmes de complots se sont diffusés dans la gauche après être passé par l’extrême droite, dans les années 70 notamment, partout dans le monde.

      #complotisme #new_age #années_70 #histoire

    • En France, en dehors des déterminants géographiques soulignés plus tôt, il apparaît que les médecins qui respectent le moins les recommandations vaccinales pratiquent généralement un mode d’exercice particulier de type médecine douce (acupuncture, homéopathie), sont plutôt âgés (plus de 60 ans) et, lorsqu’ils ont des enfants, ils les vaccinent peu [Collange et al., 2015], ce qui traduit une cohérence entre leurs comportements professionnels et personnels, ainsi qu’un fort attachement à leurs convictions. À l’opposé, les médecins les plus favorables à la vaccination sont le plus souvent des jeunes femmes, appartenant à un réseau, effectuant un volume d’actes élevé (plus de 15 par jour), conventionnées en secteur 1, accueillant une proportion plus élevée de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et évoluant dans un cabinet de groupe

      Mais à bas les vieux boomers riches !

    • Si l’on étudie plus attentivement les causes systémiques qui expliquent en partie les différences de perception vaccinale observées entre le Royaume-Uni et la France au cours de la pandémie, on retrouve le rôle crucial de l’architecture du système de santé. Au Royaume-Uni, ce dernier repose sur un modèle beveridgien (ou « universaliste »), du nom de l’économiste britannique Lord Beveridge (1879-1963) qui, en 1942, en a déterminé les caractéristiques selon trois axes : l’universalité de la protection sociale, l’unicité de sa gestion étatique et l’uniformité des prestations. Avec la création du NHS en 1948 par le Labour Party, le gouvernement britannique est le premier à avoir proposé des soins gratuits, financés par l’impôt, à l’ensemble de sa population. Cette institution nationale n’a pas sa pareille dans le monde : avec plus de 1,5 million de salariés, le NHS est le premier employeur britannique et le cinquième plus importants au monde après le département américain de la Défense, l’Armée populaire de libération chinoise, la chaîne de magasins américaine Walmart et le groupe McDonald’s.

      Le système de santé français repose à l’inverse sur un modèle de logique assurantielle dit bismarckien (ou « corporatiste »), en référence au chancelier allemand Otto von Bismarck (1815-1898) qui, en 1880, ordonne la dissolution des syndicats par crainte de la montée du parti socialiste tout en cherchant à améliorer les conditions de vie du prolétariat et décide d’institutionnaliser la protection sociale avec la mise en œuvre d’assurances obligatoires pour les personnes accédant à un emploi à partir de 1883. Ce modèle est majoritairement financé par des assurances obligatoires issues de cotisations professionnelles et se caractérise par sa décentralisation. Alors que dans le système français les médecins sont rémunérés sous forme de rétribution mixte à dominante de paiement à l’acte, les médecins généralistes britanniques sont rémunérés par l’État en fonction du nombre de patients inscrits à leurs cabinets, de plus ils doivent remplir des objectifs de santé publique.

      L’enrôlement des médecins libéraux dans des objectifs de santé publique fait particulièrement défaut au système français et peut expliquer les écarts de perception vaccinale avec le Royaume-Uni, notamment du fait de la place du colloque singulier entre patient et médecin dans le secteur libéral où l’attention des prescripteurs est davantage portée sur la conception individuelle de la santé que sur une vision communautaire.

      #santé_publique

  • A propos de la rémunération des médecins libéraux | Nicolas Da Silva
    https://www.alternatives-economiques.fr/nicolas-da-silva/a-propos-de-remuneration-medecins-liberaux/00105350#105350

    Quitte à investir massivement dans la médecine de ville (le passage de 25 euros à 50 euros couterait 7 milliards d’euros par an à l’assurance maladie), ne faut-il pas que cela permette aux médecins qui le veulent de réformer certains fondamentaux de la médecine libérale ? En remettant en cause le paiement à l’acte, en créant des postes salariés en centre de santé pour faire face aux aspirations des nouvelles générations, en remettant en cause la liberté d’installation, etc. N’est-il pas justifié d’attendre des contreparties à ces niveaux de rémunération ? Source : Alternatives économiques

    • Même les plus bas des médecins gagnent 5 fois plus que moi, ai-je envie de les plaindre ? Par ailleurs, pendant ce temps à l’autre bout du monde : https://seenthis.net/messages/984747

      L’ensemble des réalisations constitutives de l’autonomie sont mises en œuvre de manière largement démonétarisée et sans recourir au salaire. C’est le cas pour ceux qui assument des charges politiques ou de justice, mais aussi pour les promotores de educación (enseignants) ou promotores de salud (agents de santé), qui accomplissent leurs tâches sans recevoir de rémunération en argent, comptant sur l’engagement de la communauté de couvrir leurs nécessités matérielles ou bien de travailler à leur place leurs parcelles, pour ceux d’entre eux qui en disposent.

  • « Dette immunitaire » : Pourquoi les scientifiques disent que ce nouveau terme favorise la désinformation sur le COVID-19 | Teresa Wright
    https://cabrioles.substack.com/p/dette-immunitaire-pourquoi-les-scientifiques

    L’idée selon laquelle le système immunitaire d’une personne peut être affaibli par un manque d’exposition à une maladie « témoigne d’une incompréhension fondamentale du fonctionnement du système immunitaire. » En réalité, les enfants qui contractent des infections par le VRS à plusieurs reprises ou à un jeune âge sont plus exposé·es à des maladies comme l’asthme qui les suivront toute leur vie. Alors pourquoi tant d’enfants souffrent-ils de maladies graves causées par des virus saisonniers ? De nouvelles données suggèrent que le COVID-19 pourrait être en cause. Source : via Cabrioles

  • #Canada : Le refus de recevoir du sang d’une personne vaccinée, une tendance qui inquiète en Alberta Radio-Canada - Avec les informations de Jennifer Lee - 13 octobre 2022

    Des médecins albertains constatent qu’il y a de plus en plus de patients ou de parents de patients réfractaires à accepter un don de sang provenant d’une personne vaccinée, en raison de préoccupations non fondées alimentées par la désinformation concernant les vaccins contre la COVID-19, et particulièrement les vaccins à ARN messager.

    Ces médecins tirent la sonnette d’alarme à propos du danger que cela pourrait représenter pour la vie de patients nécessitant une transfusion sanguine.

    Obstétricienne spécialisée dans les naissances à haut risque au Centre médical Foothills, à Calgary, Stephanie Cooper affirme avoir eu récemment affaire à une patiente ayant refusé de consentir à une transfusion sanguine si elle provenait d’un donneur qui avait reçu le vaccin contre la COVID-19.


    Selon les médecins, les refus de recevoir du sang d’un donneur vacciné n’est fondé sur aucune base scientifique (archives).

    Choquée, la Dre Cooper a publié un gazouillis sur l’incident. Sa publication a engendré de nombreuses réactions de professionnels de la santé racontant avoir vu des cas similaires.

    “Je suis très inquiète à ce sujet”, dit la Dre Cooper, précisant que le Canada n’enregistre pas le statut vaccinal des donneurs.

    « Je vois régulièrement des personnes souffrant d’hémorragies graves dues à l’accouchement. Pour moi, l’idée que cela [le fait de refuser un don de sang à cause du statut vaccinal du donneur] puisse exister est ahurissante. »
    -- Une citation de Stephanie Cooper, obstétricienne

    Elle évoque le danger que représente cette résistance : “La personne n’a pas le choix de recevoir du sang négatif au vaccin contre la COVID. Donc, en refusant le sang, cela signifie qu’elle va mourir.”

    Des parents demandent du sang d’un donneur non vacciné
    Le responsable du sud de l’Alberta pour la médecine de la transfusion et de la transplantation, Dave Sidhu, affirme que le cas relevé par sa consoeur n’est pas un incident isolé dans la province.

    “Nous en voyons environ une ou deux fois par mois, à ce stade. Et l’inquiétude, c’est bien sûr que ces demandes pourraient augmenter”, déplore-t-il, en notant que des parents demandent du sang d’un donneur non vacciné pour leurs enfants, en particulier pour ceux nécessitant une greffe de moelle osseuse.

    “Vous devez vous rappeler que ces enfants sont immunodéprimés”, et donc assez fragiles, dit-il à l’intention des parents réfractaires.

    Le Dr Sidhu, qui est également professeur agrégé à la Cumming School of Medicine de l’Université de Calgary, relève que certains adultes ayant refusé les transfusions sanguines ont pu être traités par d’autres moyens. “Le vrai problème, ce sont les situations où la transfusion est vitale”, précise-il toutefois.

    « Il n’existe actuellement aucune preuve médicale ou scientifique permettant de croire qu’il y a des changements dans la composition génétique des personnes en raison des vaccins à ARN messager ou qu’il y a un quelconque problème de sécurité autour du sang provenant de donneurs vaccinés ou non vaccinés. »
    -- Une citation de Dave Sidhu, professeur agrégé, Cumming School of Medicine, Université de Calgary

    “Désinformation intériorisée”
    Timothy Caulfield, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le droit et la politique de la santé à l’Université de l’Alberta, estime qu’il s’agit là du “résultat direct de la propagation de fausses informations”.

    “Cela est basé sur l’idée que, soit le sang est contaminé, soit le sang va leur transmettre la COVID-19. [...] Donc, fondamentalement, ils ont adopté et intériorisé la désinformation associée aux vaccins contre la COVID-19”, explique-t-il.

    La Société canadienne du sang, qui dispose d’une section spéciale sur son site web consacrée à la COVID-19 (Nouvelle fenêtre), dit que la santé des patients est sa priorité absolue. “Santé Canada n’a recommandé ni imposé de restriction sur l’utilisation des vaccins COVID-19 approuvés et le don de sang”, rappelle-t-elle.

    Améliorer la culture scientifique du public
    Pour sa part, David Evans, professeur au département de microbiologie médicale et d’immunologie de l’Université de l’Alberta, croit que l’amélioration de la culture scientifique pourrait être le meilleur moyen, à long terme, de lutter contre la désinformation médicale.

    “Peut-être devrions-nous commencer à nous pencher sur notre programme de biologie et commencer à revoir ce que nous enseignons à nos enfants et à nous demander ce que nous voulons qu’ils sachent avant la fin de la 12e année sur la façon dont notre corps fonctionne.”

    “La réalité est que ces vaccins [à ARN messager] ont un dossier de sécurité incroyablement bon” , dit-il par ailleurs.

    #sang #arn #transfusion #covid-19 #vaccination #vaccins #vaccin #coronavirus #sars-cov-2 #pandémie #santé #covid #sante #santé_publique #sang_contaminé

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1924324/desinformation-vaccins-covid-19-transfusion-sang-alberta-canada

    • Plus de 30% de la population suisse n’est pas vaccinée contre le Covid RTS - ats/boi

      Plus de 30% de la population suisse n’a reçu à ce jour aucune injection contre le Covid-19, a indiqué l’Office fédéral de la santé publique mardi. Et de préciser que les Helvètes ne se bousculent plus vers les vaccins actuellement.

      Un mois après le début de la campagne de vaccination pour un deuxième rappel contre le Covid, environ 6% de la population a répondu à l’invitation. L’OFSP annonce que 376’000 personnes ont été vaccinées depuis le 10 octobre, dont 344’000 avec un « deuxième booster ».

      https://www.rts.ch/2022/11/08/14/13/13342274.image?w=1280&h=720

      Si l’on tient compte des deuxièmes rappels administrés précédemment, 535’000 personnes ont reçu ce « deuxième booster » à ce jour en Suisse et au Liechtenstein, a précisé l’OFSP, confirmant une information de la radio SRF.

      Le taux des personnes ayant reçu au moins une dose atteint désormais 69,7%.

      Demande « timide »
      Sur les six derniers mois, pas plus de 8% de la population a tendu le bras. Ce taux atteint 23,4% chez les plus de 65 ans. La part des « rappels » dans ce pourcentage n’est pas précisée. A noter que neuf seniors sur dix (plus de 65 ans) sont vaccinés.

      L’OFSP estime que la demande de vaccination a été « plutôt timide » ces dernières semaines, une réserve qu’il attribue notamment aux absences dues aux vacances d’automne.

      Changement dans la perception des dangers liés au Covid
      L’office reconnaît aussi une « certaine lassitude » à l’égard de la vaccination, ainsi qu’un changement dans la perception des dangers liés au Covid-19. Certaines personnes attendraient en outre de pouvoir profiter du vaccin de Pfizer contre le variant Omicron, actuellement disponible dans les cantons.

      L’OFSP insiste sur la nécessité de mettre l’accent sur les personnes à risques, les plus susceptibles de subir des complications.

      En attendant, vu la faible demande, le canton de Lucerne fermera trois centres de vaccination d’ici la fin du mois.

      Source : https://www.rts.ch/info/suisse/13528976-plus-de-30-de-la-population-suisse-nest-pas-vaccinee-contre-le-covid.ht

    • #Canada : Un médecin hygiéniste poursuit l’Université Queen’s pour libelle au sujet de la pandémie Jean-Philippe Nadeau - Radio Canada

      Le Dr Matthew Strauss, qui dirige la santé publique dans le comté de Haldimand-Norfolk, réclame 600 000 $ à l’université.

      Le médecin hygiéniste intérimaire du comté de Haldimand-Norfolk poursuit l’Université Queen’s et le directeur de la Faculté de médecine pour des déclarations « malveillantes, condescendantes et diffamatoires » formulées à son endroit. Le montant qu’il réclame s’élève à 600 000 $, selon des documents de cour dont Radio-Canada a obtenu copie.


      Le Dr Matthew Strauss est le médecin hygiéniste intérimaire du comté de Haldimand-Norfolk dans le Sud de l’Ontario. Photo : Haldimand-Norfolk Health Unit

      Le Dr Matthew Strauss explique que la façon dont l’Université Queen’s et le Dr Stephen Archer l’ont traité à la suite de ses commentaires sur la COVID-19 l’a obligé à démissionner du poste qu’il occupait au sein de l’établissement, après un congédiement qu’il qualifie d’“implicite”.

      À en croire l’avis de poursuite, le Dr Stephen Archer, qui était jusqu’à récemment le superviseur du Dr Strauss à la Faculté de médecine de Queen’s, l’aurait constamment réprimandé pour avoir critiqué en public les mesures de la santé publique au sujet de la COVID-19.

      Aucune des allégations du Dr Strauss n’a été prouvée devant un tribunal et aucune date d’audience n’a été fixée pour entendre la cause, puisque sa plainte a été déposée devant la Cour supérieure de l’Ontario le 20 octobre.

      Selon les documents de cour, les faits reprochés contre le Dr Archer et l’Université Queen’s se seraient déroulés d’août à octobre 2020, puis de décembre 2020 à février 2021, pour les propos du Dr Strauss sur les réseaux sociaux et dans la presse.

      Il y est notamment écrit que “le ton et la teneur des communications du Dr Archer ont bouleversé le Dr Strauss et l’ont rendu anxieux” au point de prendre congé de son programme de doctorat.

      Le Dr Strauss soutient qu’il a été congédié de manière implicite lorsqu’on lui a fait savoir que son contrat ne serait pas renouvelé comme prévu jusqu’au 30 juin 2022.

      Il affirme qu’il a été accusé d’agir de manière “dangereuse et trompeuse”, de “mettre en danger des patients” par sa conduite et de faire des “commentaires publics inexacts” et de la “désinformation”.

      Le Dr Strauss ajoute que le Dr Archer a fait fi de sa liberté d’expression et de sa liberté d’enseignement et qu’il l’a menacé de révoquer ses privilèges ou a insinué que son permis de pratique risquait d’être suspendu s’il continuait à exprimer ses opinions au sujet de la COVID-19.
      . . . . . . La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1931802/poursuite-diffamation-liberte-expression-academique-covid-universit

      #censure #bâillon #santé #médecine #covid-19 #coronavirus #sante #travail #santé_publique #hôpital #médecins #pandémie

  • Pour obtenir un rendez-vous médical, mieux vaut ne pas être bénéficiaire d’une aide à la santé
    https://www.slate.fr/story/235168/refus-soins-medecins-patients-precaires-discrimination-aides-sante-maladie-ame

    Certains praticiens refusent de prendre en consultation les personnes bénéficiant de l’aide médicale d’État (AME) ou de la complémentaire santé solidaire (C2S). Face à cette discrimination, les recours sont rares car longs et surtout méconnus des patients.

    « Ma mère avait rendez-vous chez le dentiste. Une fois installée sur le fauteuil dentaire, il lui a demandé comment elle avait l’intention de payer. Ma mère lui a répondu qu’ayant la CMU complémentaire [la CMU-C, aujourd’hui complémentaire santé solidaire, ndlr], elle n’avait rien à payer. Le dentiste lui a alors dit qu’il ne prenait pas la CMU-C et, relevant brutalement le fauteuil, il lui a intimé l’ordre de partir. »

    « Je viens de déménager. Quand j’ai voulu prendre rendez-vous avec un pédiatre pour les enfants, la première chose qu’il m’a demandé c’est si j’étais à la CMU-C. Je lui ai dit que oui. Il m’a dit qu’il ne me prenait pas, du coup. »

    Ces témoignages ont été livrés à Santé info droits, une ligne d’écoute téléphonique de France Assos Santé, un collectif d’association de patients, qui en reçoit tous les jours plusieurs de ce type. Trop souvent, des patients bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S), ex-couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aide à la complémentaire santé (ACS), ou de l’aide médicale d’État (AME) se voient refuser des soins du fait de leur protection sociale. Même des personnes atteintes de maladies chroniques n’y échappent pas : « J’ai une myopathie et les médecins ne veulent pas me soigner parce que j’ai l’aide médicale d’État »_, raconte ainsi une autre patiente.

    La C2S, sous conditions de ressources, est octroyée pour couvrir les dépenses de santé, et l’AME est destinée aux personnes étrangères en situation irrégulière. Mais ces aides, mises en place au début des années 2000 afin de permettre l’accès aux soins à celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, deviennent parfois un frein dans leur parcours de prise en charge.

    rien de mieux pour savoir ce que c’est que la droite que les #médecins ...

    #médecine #santé #accès_aux_soins #CSS (il ont trouve un acronyme moins malsonnant avec leur #C2S, c’est top moderne

    • Certes, mais on nous explique plus loin qu’il existe des recours aux #refus_de_soin, pratique illégale et contraire à l’éthique.

      Deux options s’offrent au patient qui se voit refuser une prise en charge médicale : « une victime de refus de soins peut se présenter devant la commission mixte paritaire [constituée de représentants de la caisse primaire d’assurance-maladie et du conseil de l’Ordre du professionnel de santé mis en cause, ndlr] et devant le juge », indique Flore Ganon-Lecomte, référente technique et plaidoyer pour l’accès aux droits santé chez Médecins du monde.

      Par contre,

      Mais il s’agit de théorie, car le plus souvent, les personnes qui en sont victimes ne savent pas ce qu’est un refus de soins et ne connaissent pas les recours qui existent. Selon Flore Ganon-Lecomte, le manque d’information des personnes concernées est d’ailleurs le premier obstacle rencontré. Par ailleurs, les victimes de refus de soins « sont dans une difficulté sociale très importante et ont autre chose à faire que d’engager des procédures longues et coûteuses », pointe Florence Navattoni.

      Maintenant, quelle est la pertinence de maintenir cette « commission mixte et paritaire », vu que le Conseil de l’Ordre aura beau jeu de défendre les « intérêts économiques » des praticiens indélicats ? Quant au juge (quelle juridiction ?), ne fera-t-il qu’avaliser les conclusions retenue par la commission ? Il y a là (amha) un vice de procédure patent en matière de justice.

    • Faut-il brûler le Conseil de l’Ordre des Médecins ? François Dupuis (1972)
      https://www.nouvelobs.com/societe/20221030.OBS65301/il-y-a-50-ans-dans-l-obs-faut-il-bruler-le-conseil-de-l-ordre-des-medecin

      (...) à quoi sert ce Conseil de l’Ordre, créé par Louis-Philippe, supprimé en 1848, puis rétabli par Vichy ? C’est ce qu’exposait, en 1972, l’article que nous republions ci-dessous

      #paywall... #ordre_des_médecins

    • Carpentier revient, tes collègues sont des chiens !

      la dentiste compétente qui me suivait depuis des années m’a fait dire par son secrétariat qu’elle ne me prendrait plus en rendez-vous ayant « changé de manière de travailler », sans doute lassée de dispenser des séances de soins simples (sans prothèses etc. et pour cause...) au tarif CMU CSS.
      à la recherche d’un.e autre praticien.ne et contraint au nomadisme médical, j’ai eu la surprise lors d’un détartrage de m’entendre dire en cours de séance par une jeune dentiste, « je peux finir par un polissage, mais ce sera 30 euros »... j’ai hésité, commencé par dire oui, puis décidé de partir.

      tout le monde le sait, l’immense majorité des dentistes choisissent cette spécialité car les études sont moins longues et le gain assuré

      ces temps-ci je ne tombe que sur des sans masques, tel ce Kiné qui me dit « je peux le mettre si vous avez peur », je me casse, j’avais peur, oui, de lui mettre un grosse tarte, un infirmier qui tient à me faire payer le tiers payant de moins de 5 euros pour une vaccination ("comme ça les patients savent ce que ça coute"), et c’est parti pour des courriers et un traitement admin par la CPAM (combien ça coûte ?) etc.

      sagouins, maltraitants, âpres au gain, moralisateurs, paternalistes (femmes compris), plus ça va plus j’aime les médecins et les soignants

      #droite

    • Cela fait des années que certains dentistes refusent les personnes à la CMU, quand j’ai voulu prendre rendez-vous, la secrétaire m’avait indiqué clairement « on ne prend pas les CMU ». Il parait qu’ils doivent avancer les frais avant d’être remboursés, sur qu’il y a un truc qui cloche mais que tout le monde s’en fout dans les hautes sphères administrative du droit aux soins, les pauvres peuvent crever et la honte envahir nos cœurs. En discutant avec certains médecins, la haine des indigents et des pauvres est latente « ils n’arrivent jamais à l’heure » m’a sorti un dentiste. Reste alors l’hôpital où sont formés les étudiants, entre boucherie et mépris et il faut supporter le médecin formateur qui humilie continuellement sa petite troupe docile. j’y ai perdu pas mal de dents à servir de terrain d’exercice aux uns et aux autres.

      Quand au recours, ahahah, j’ai tenté une fois et signalé un refus de soin à cause de la CMU, mais sans témoin, (je ne sais plus quel organisme peut-être le défenseur des droits) ont seulement demandé à la personne qui avait refusé de me soigner ce qu’il s’était passé, et si c’était vrai. j’ai reçu une lettre pour me dire que je devais avoir mal compris :))) Faut avoir envie de militer, j’espére qu’elle a au moins un peu chié dans son pantalon et payé la laverie.