• Publicité, métavers, élections américaines : voici pourquoi l’abonnement payant arrive sur Facebook et Instagram
    https://www.levif.be/economie/techno/publicite-metavers-elections-americaines-voici-pourquoi-labonnement-payant-arr

    Nathan Scheirlinckx
    16:35
    Mise à jour le : 17:10

    Il faudra désormais payer 11,22€ par mois pour avoir un compte certifié sur les deux plateformes de Meta. L’ère du tout gratuit est terminée pour les réseaux sociaux, dont le modèle publicitaire s’effondre.
    Après Twitter et Snapchat, c’est au tour de Facebook et Instagram de proposer un abonnement payant à leurs membres. Atteignant la somme de 11,99$ (soit 11,22€) par mois, il doit permettre « d’améliorer l’authenticité et la sécurité de nos services », a déclaré Marck Zuckerberg.

    Pour Xavier Degraux, formateur et consultant en marketing digital et spécialiste des réseaux sociaux, l’introduction de cet abonnement payant est une demi-surprise. « Il y avait des signes avant-coureurs. La situation économique s’est fortement dégradée avec la guerre en Ukraine et l’inflation qui s’en est suivi. Or on sait qu’en cas de crise économique, les annonceurs sont plus frileux. Ils dépensent moins sur le marché, ce qui a pour effet de baisser les revenus des médias sociaux, qui dépendent largement de la publicité ».
    Le modèle dépassé des réseaux sociaux
    Lors de son lancement en 2004, Facebook avait comme slogan : « C’est gratuit et ça le restera toujours ». Facebook a ainsi établi le modèle dominant des grandes plateformes en ligne : les utilisateurs profitent de services gratuits qui, en contrepartie, récoltent des informations personnelles sur eux pour les cibler avec de la publicité personnalisée.
    Aujourd’hui, Marck Zuckerberg revient en quelque sorte sur sa promesse avec l’arrivée de Meta Verified. « On commence à se rendre compte que les réseaux sociaux entrent dans une nouvelle ère », assure Xavier Degraux.
    Il faut dire que le PDG de Meta n’avait plus vraiment le choix. En 2022, les recettes publicitaires de la compagnie californienne ont baissé pour la première fois depuis son entrée en Bourse en 2012.
    Cette situation économique défavorable se reflète aussi dans le bénéfice net annuel de l’entreprise. 23,2 milliards de dollars, c’est-à-dire 41% de moins que l’année précédente.
    De tels résultats pour un poids lourd de la tech coté en bourse, ça fait tache. Sur l’ensemble de 2022, le cours de l’action de Meta a perdu 29%. Presque un tiers de sa valeur.
    Preuve aussi que les réseaux sociaux prennent un tournant majeur : Meta a dû licencier 13% de ses effectifs en novembre dernier. Une première dans l’histoire de la compagnie américaine. Au même moment, le rachat de Twitter par Elon Musk précipitait le départ de 50% du personnel.
    Lire aussi | La restructuration de Twitter aurait discriminé les femmes
    Jusqu’à 15 dollars par mois pour l’abonnement
    Lâché par une partie de ses annonceurs, Mark Zuckerberg a donc choisi de compenser avec un abonnement payant pour les utilisateurs. Le nom de la formule qu’il espère magique ? Meta Verified. 
    Le montant mensuel pour l’abonnement à Instagram et Facebook varie selon que l’on souscrive sur le web (11,99 dollars par mois) ou sur mobile (14,99 dollars par mois). En cause, les commissions prélevées par iOS (Apple) sur les iPhone et Google sur les smartphones Android.
    L’abonnement permettra aux personnes âgées de 18 ans ou plus :
    d’obtenir un badge bleu de vérification pour leur compte Instagram ou Facebook. Jusqu’ici, cette fonctionnalité était réservée aux personnalités publiques (politiques, athlètes, musiciens, acteurs, journalistes…)
    de bénéficier « d’une visibilité et d’une portée accrues » dans les résultats de recherche, dans les commentaires…
    d’être mieux protégé contre les attaques d’usurpation d’identité (après vérification des cartes d’identité)
    d’accéder directement au service client de Meta
    Le géant des réseaux sociaux a précisé à l’AFP que la formule vise avant tout les créateurs et influenceurs prêts à payer pour que leurs contenus soient diffusés plus largement et apparaissent en haut des résultats de recherche et recommandations.
    Les entreprises, pas concernées par l’abonnement
    Contrairement à la formule Blue mise en place par Elon Musk sur Twitter, Meta Verified ne sera pas accessible aux entreprises. Ça n’a l’air de rien à première vue, et pourtant cela fait une fameuse différence.
    Selon Xavier Degraux, Meta aura davantage de difficultés à récupérer de l’argent sur base de ces abonnements que son concurrent Twitter. « Une entreprise pourrait payer une dizaine de dollars par mois sans trop de souci. Par contre, comment convaincre la population de payer pour quelque chose qui était 100% gratuit par le passé ? C’est à mon sens le défi auquel Meta va faire face ».
    Un abonnement payant pour financer le métavers ?
    Si Meta est dans une situation économique compliquée, c’est aussi à cause des investissements de Marck Zuckerberg dans le métavers, qui dépassent les 20 milliards de dollars. « Meta s’est engagé à réduire ses investissements. Pour l’instant, on voit bien que la sauce ne prend pas. Beaucoup de gens savent ce qu’est le métavers, mais peu sont prêts à investir dedans ».
    Lire aussi | Métavers : la guerre des nouveaux mondes
    Face au peu d’engouement suscité par le métavers, le fondateur de Facebook chercherait donc à financer autrement ses investissements, via cet abonnement payant. « Les abonnés financeront en partie les investissements dans le métavers, sans le savoir. Zuckerberg leur force la main, car il voit que les membres de la communauté sont peu intéressés pour le moment ».
    A l’horizon, les prochaines élections américaines
    Derrière ce tournant majeur pris par Facebook et Instagram, il y a aussi l’influence des prochaines élections américaines de novembre 2024, selon Xavier Degraux. « Les autorités de régulation exercent une pression pour que Facebook réduise le nombre de comptes fake. L’objectif est d’aboutir à une plateforme plus safe, qui permettrait de rassurer les annonceurs à l’approche de la campagne électorale ».
    En 2016, Facebook s’était retrouvé englué dans une polémique lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs s’étaient alors retrouvées entre les mains de la société Cambridge Analytica à leur insu.
    Lire aussi | Scandale de Cambridge Analytica : Facebook accepte de payer 725 millions de dollars
    L’abonnement payant testé en Australie et en Nouvelle-Zélande
    Meta Verified sera d’abord testé en Australie et Nouvelle-Zélande à partir de cette semaine, avant d’être étendu aux Etats-Unis et à d’autres pays. La phase de test doit permettre à l’entreprise de la Silicon Valley d’évaluer et éventuellement d’ajuster son offre en fonction des retours.
    L’abonnement payant sur Facebook et Instagram sera-t-il une réussite ? Xavier Degraux se montre sceptique : « Jusqu’ici, Snapchat a séduit un million de membres sur un total de 750 millions. Et le réseau social d’Elon Musk ? À peine 290.000 sur les douze pays concernés pour le moment ».
    Si 3,74 milliards de personnes dans le monde utilisent au moins un des services (réseaux sociaux et messageries) de Meta chaque mois, il faudra voir combien sont prêts à sortir leur portefeuille pour Meta Verified…

    #Facebook #Médias_sociaux #Economie_numerique #Ithasbegun #Publicité

  • Opération militaire spéciale russe en Ukraine – Une année de révélations - Donbass Insider

    Il y a un an, l’armée ukrainienne augmentait brusquement ses bombardements contre le Donbass, prélude à une future attaque contre la RPD et la RPL (Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk). Quelques jours plus tard, l’armée russe entrait sur le territoire des deux républiques populaires afin de les protéger. En un an, l’opération militaire spéciale s’est avérée être un catalyseur de révélations, tant pour la Russie que pour l’Ukraine, ainsi que sur le plan international.

    https://www.donbass-insider.com/fr/2023/02/19/operation-militaire-speciale-russe-en-ukraine-une-annee-de-revelati
    #Russie #Ukraine #médias

  • En #Tunisie, la mort d’une #fillette retrouvée échouée sur une #plage suscite l’#indifférence générale

    Le corps d’une enfant a été retrouvé sur une île de l’archipel des #Kerkennah, au large de #Sfax, en décembre dernier, dans la même position que le petit #Aylan_Kurdi en 2015. Mais contrairement à lui, sa #photo n’a pas fait le tour du monde ni engendré la moindre #réaction politique. Un #silence qui en dit long sur la #banalisation des #naufrages en mer.

    Son corps sans vie a été retrouvé échoué sur une plage, le 24 décembre dernier, vêtu d’un blouson rose bonbon et d’un collant. Âgée d’environ 3 ans, la fillette reposait sur le ventre, face contre terre. Les #îles_de_Kerkennah, au large de Sfax, en Tunisie, ont été les tristes témoins de l’ignominie qui se déroule en #Méditerranée chaque jour : les naufrages qui s’enchaînent à la pelle ; ceux que l’on connaît, parce qu’ils laissent des traces derrière eux, et ceux dont on n’a pas connaissance, qualifiés d’« invisibles », pour lesquels aucune embarcation ni dépouille n’est jamais retrouvée.

    Mais cette fois, il y a une photo. L’enfant a été découvert sur la plage de #Sidi_Founkhal au petit matin, par un habitant de Sfax, originaire des Kerkennah, qui a décidé d’immortaliser l’horreur produite par nos politiques migratoires.

    Retrouvé par Mediapart, Boulbeba Bougacha, âgé de 20 ans, raconte avoir voulu « changer d’air » en allant déjeuner avec ses proches sur la plage, aux alentours de 13 heures, le 24 décembre. « On l’a trouvée là, allongée sur le ventre. On a appelé les autorités, qui sont venues la récupérer. Ça a été un choc. On sait que beaucoup de gens meurent en mer, mais on n’est jamais préparé à voir une chose pareille. »

    Sur la même plage ce jour-là, la mer a expulsé de ses entrailles au moins trois autres corps adultes, tous subsahariens. Boulbeba s’est exprimé sur les ondes de la radio locale Diwan FM, le 26 décembre 2022. Mais, fait surprenant, ni l’information ni la photo n’ont été relayées en Tunisie ou ailleurs, hormis dans quelques rares publications sur les réseaux sociaux. On se souvient de la photo du petit Aylan Kurdi, un enfant kurde retrouvé lui aussi échoué sur une plage de Turquie en 2015, quasiment dans la même position, qui avait suscité l’émoi et l’indignation partout à travers le monde.

    Dans l’archipel de Kerkennah, où règnent les familles de pêcheurs, tout le monde ou presque a entendu parler de la fillette. Mais le choc des premières découvertes de naufragé·es en mer a laissé place, depuis plusieurs années, à une forme de #résilience. « On voit des #cadavres presque tous les jours », lâche Nasser*, qui vit de la pêche.

    Lorsque nous le rencontrons à Remla, capitale des îles Kerkennah, l’homme semble soulagé d’être enfin entendu. Au printemps dernier, il dit avoir trouvé un bébé, âgé d’à peine 2 ans. « La dernière fois, j’ai vu quatre ou cinq morts d’un coup. Quand on appelle la garde nationale, ils nous demandent si ce sont des Blancs ou des Noirs. Si ce sont des Noirs, ils ne se déplacent pas. »

    Des pêcheurs traumatisés

    Depuis les années 2000, l’archipel aux 15 000 âmes s’est transformé en lieu de départ pour les personnes souhaitant émigrer vers l’Europe, du fait de sa proximité avec l’île italienne de Lampedusa. Il attire ainsi les Tunisiens, mais aussi, depuis une dizaine d’années les Subsahariens, de plus en plus nombreux à passer par la Tunisie (et le Maghreb de manière générale) pour tenter de travailler et/ou de prendre la mer.

    « De par sa localisation, Sfax a attiré beaucoup de Subsahariens, d’abord parce que c’est la deuxième plus grande ville de Tunisie et qu’il y a un fort besoin de main-d’œuvre, ensuite parce qu’elle est proche de Kerkennah, où des réseaux de passage existaient déjà », analyse Hassan Boubakri, chercheur à l’université de Sousse et de Sfax.

    Jeudi 9 février, des militaires armés contrôlent la montée à bord du Loud, nom du ferry reliant Sfax à Kerkennah en une heure. Plusieurs hommes voyageant seuls sont mis à l’écart, contrôlés puis interrogés.

    « Les autorités surveillent beaucoup l’île désormais, poursuit le spécialiste des migrations. Les Noirs ne peuvent plus rallier Kerkennah et les Tunisiens doivent présenter un justificatif démontrant qu’ils vont travailler ou rendre visite à des proches pour s’y rendre. » Les pêcheurs qui acceptent de s’exprimer confirment tous l’information. Mais ils précisent que des départs par la mer continuent de s’organiser depuis l’archipel, sans doute par l’intermédiaire des Tunisiens y ayant leur « réseau ».

    Les départs se font aussi depuis Sfax, rendant la traversée plus longue et dangereuse pour les exilé·es. « Une journée comme ça, avec un vent du Nord plutôt fort, va nous ramener plusieurs cadavres sur l’île », assure Nasser, qui se dit traumatisé par la vue de visages défigurés ou de corps à moitié dévorés par les poissons et les oiseaux migrateurs, très présents sur l’île. « La dernière fois, j’étais tellement marqué par ce que j’avais vu que sur le trajet retour vers ma maison, j’ai dû m’arrêter sur le bas-côté pour reprendre mes esprits », poursuit-il, le regard vide et abîmé.

    Il y a aussi les squelettes, que les pêcheurs disent observer surtout sur l’île de #Roumedia, située au nord-est de l’archipel. « Il y a un corps qui est là-bas depuis l’Aïd-el-Séghir [la fête marquant la fin du ramadan – ndlr], donc depuis avril dernier. On l’a signalé mais personne n’est venu le récupérer », regrette l’un des amis de Nasser, également pêcheur.

    Un autre explique avoir culpabilisé après avoir laissé un corps dans l’eau lorsqu’il était au large : « Si je l’avais signalé à la garde nationale, elle m’aurait demandé ensuite de l’accompagner jusqu’au #cadavre. C’était trop loin et il y avait de grandes chances que je n’arrive pas à le retrouver », se justifie-t-il.

    Ce dernier se souvient également avoir trouvé, il y a quelques mois, une femme enceinte sur le bord d’une plage. « C’est très dur pour nous. On sort en mer et on ne sait pas sur quoi on va tomber », ajoute-t-il, expliquant avoir constaté une hausse des naufrages en 2022. Tous affirment que « l’#odeur » est insupportable.

    Une question, qu’ils prononcent du bout des lèvres, les taraude : les poissons qu’ils pêchent et qu’ils donnent à manger à leur famille se sont-ils nourris de ces cadavres dont personne ne se préoccupe, parce que « migrants » ?

    À #Mellita, dans le sud des Kerkennah, d’autres remontent régulièrement des corps dans les mailles de leur filet. Certains, comme Ali*, en trouvent coincés dans leur charfia traditionnel, un barrage visant à bloquer le poisson et à le rediriger vers un piège.

    Dans sa maisonnette, l’homme raconte comment il a ainsi trouvé le corps d’un homme d’une quarantaine d’années coincé sous l’eau. « J’ai appelé la garde nationale à 11 heures. J’ai attendu jusqu’à 15 heures mais personne n’est venu le récupérer. Le lendemain, j’ai retrouvé le corps au même endroit. » La garde nationale aurait invoqué un « manque de moyens ».

    Si dix-huit mille personnes ont réussi à traverser la Méditerranée depuis les côtes tunisiennes en 2022 pour rejoindre l’Italie, « au moins neuf mille migrants ont dû mourir en mer », présume un habitant des Kerkennah, qui préfère garder l’anonymat.

    Pour Hassan Boubakri, également président du Centre de Tunis pour la migration et l’asile (Cetuma), plusieurs signes viennent démontrer que l’on assiste à une #banalisation de la mort en Méditerranée, dans un contexte de multiplication des naufrages. « Il y a les #médias qui font régulièrement le décompte des morts, les pêcheurs qui ne sont plus surpris de sortir des corps de leur filet, les riverains de la mer qui souffrent d’assister à tout cela… »

    Et d’ajouter que cette banalisation se traduit aussi à travers les procédures de plus en plus standardisées pour la prise en charge des naufrages et des corps retrouvés. « Tous les acteurs impliqués, comme la garde nationale, l’appareil judiciaire, la médecine légale ou le Croissant-Rouge, sont devenus, même inconsciemment, parties prenantes de cette banalisation. Tout le monde s’accorde à dire que la Méditerranée est devenue un cimetière, alors que cela devrait susciter de la compassion. Mais on est passés de la #compassion à l’#indifférence, avec très peu de perspectives sur les solutions pouvant protéger les personnes menacées », décrypte-t-il.

    La difficile #identification des non-Tunisiens

    Face à ces drames, plusieurs acteurs s’activent, dans l’ombre, pour tenter de documenter les naufrages et permettre l’identification des victimes, comme la plateforme AlarmPhone. Pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui aide au rétablissement des liens familiaux et travaille en coopération avec le Croissant-Rouge tunisien, la recherche et l’identification des personnes disparues en mer sont indispensables.

    Si les autorités tunisiennes restent responsables pour le processus d’identification des personnes ayant perdu leur vie en mer, le CICR intervient en appui, sur la base d’une « demande de recherche », ouverte le plus souvent par un proche de disparu. Il vérifie alors les informations permettant de faire le lien avec la personne présumée disparue. Quelle est son identité ? Quels vêtements ou quels effets personnels avait-elle ? Quel signe distinctif peut permettre de l’identifier ?

    La démarche est plus simple s’agissant des ressortissants tunisiens, pour lesquels les autorités peuvent consulter le fichier des empreintes digitales et dont les familles, basées en Tunisie, se mobilisent pour les retrouver. Elle est moins évidente s’agissant des exilés non tunisiens, dont les proches restent dans le pays d’origine et n’ont pas toujours d’informations sur le projet ou le parcours migratoire de la personne disparue.

    Dans ce cas, le CICR s’autorise à prendre en compte les informations venues d’ami·es ou de connaissances ayant croisé la route d’une personne portée disparue. Mais parfois, le signalement ne vient jamais. « Certains ont peur de signaler une disparition aux ONG parce qu’ils ne font pas la différence avec les autorités. Ils ne veulent pas avoir des ennuis », commente Yaha, une Ivoirienne et entrepreneure installée à Sfax depuis six ans, qui consacre tout son temps libre à accompagner les proches de disparu·es en mer dans leurs recherches, notamment avec le Croissant-Rouge.

    À Sfax, où nous la retrouvons, Yaha rejoint deux jeunes Ivoiriens, inquiets pour un groupe de sept personnes qui ne donnent plus signe de vie. « Il y a cinq adultes et deux enfants, âgés de 2 ans et de 8 mois. Ils ont disparu depuis deux semaines. On sait qu’ils sont morts en mer. Maintenant, on veut savoir si leurs corps ont été retrouvés », souffle le premier, occupé à chercher leurs photos sur son téléphone. La fillette des Kerkennah ? Ils n’en savent rien. Le second commente : « Les gens ne préviennent pas quand ils partent. Il faut attendre qu’ils disparaissent pour qu’on le sache. »

    Tous deux iront, deux jours plus tard, dans les locaux de la garde nationale de Sfax, où ils pourront accéder au registre et aux photos des naufragé·es. Ils seront accompagnés d’un membre du Croissant-Rouge, dont la présence est censée rassurer vis-à-vis des autorités et aider sur le plan émotionnel, dans un moment particulièrement difficile.

    Identifier les personnes disparues n’est pas chose facile : durant le week-end des 28 et 29 janvier, soit la période correspondant à leur disparition, les acteurs associatifs comptent onze à douze tentatives de traversée, dont au moins trois naufrages.

    Une #morgue dépassée

    Pour l’heure, aucune demande de recherche n’a été enregistrée par le #CICR concernant la fillette des Kerkennah, que ce soit en Tunisie ou en Italie. Plusieurs acteurs locaux redoutent que ses parents soient décédés lors du naufrage. « On pense qu’il n’y a pas eu de survivants pour cette embarcation. Elle a été retrouvée à un moment où il y a eu beaucoup de naufrages. On sait juste qu’elle a la peau noire, comme les adultes retrouvés sur place le même jour », indique un membre du tissu associatif. Selon nos informations, son corps est resté un temps à la morgue de l’hôpital de Sfax, avant d’être inhumé.

    « Quand il y a un naufrage, c’est la #garde_nationale qui doit porter secours. S’il y a des personnes décédées, elle les ramène sur terre, où l’unité technique et scientifique prend des photos et des traces d’ADN. [Les corps] sont ensuite emmenés à la morgue, jusqu’à ce qu’ils soient réclamés ou qu’il y ait un ordre d’#enterrement provenant de la municipalité, pour ceux qui n’ont pas été identifiés », détaille la militante des droits humains. Problème, l’unité médico-légale de l’hôpital de Sfax, qui a une capacité de quarante places, est débordée.

    Sollicitées, leurs équipes n’ont pas souhaité s’exprimer. Mais dans un document que nous avons pu nous procurer, l’unité médico-légale fait état d’une « nette augmentation » des naufrages en mer ces dernières années, les exilé·es représentant désormais 50 % de l’activité des effectifs.

    On y apprend également que les personnes de peau noire représentent la majorité des #victimes et que les enfants, de même que les nourrissons, représentent 5 % des naufragés au large de Sfax sur le premier semestre en 2022. La plupart d’entre eux n’avaient aucun document d’identité.

    L’unité souffre de conditions de travail « difficiles », dues à un manque criant de moyens. À plusieurs reprises, des cadavres ont dû, par manque de place, être entreposés sur un brancard dans les couloirs de l’établissement. « Les migrations dépassent tout le monde, admet Wajdi Mohamed Aydi, adjoint au maire de Sfax chargé des migrations, qui évoque un manque de gouvernance à l’échelle nationale. Il y a des tentatives de traversée et des #accidents chaque semaine, voire chaque jour. On s’occupe de l’#enterrement des personnes non identifiées, en essayant de respecter au mieux leur dignité. » Lorsqu’il n’y a pas de nom, un numéro est inscrit sur la #pierre_tombale.

    Les Subsahariens confrontés à la #précarité et au #racisme

    L’élu pointe aussi un phénomène récent, celui de l’apparition d’embarcations en métal utilisées par les migrants pour la traversée (selon plusieurs sources, certains les fabriqueraient eux-mêmes, sous la houlette des réseaux de passage tunisiens).

    Une information que confirme la militante des droits humains déjà citée : « Ces nouvelles #embarcations en métal sont une catastrophe. Ils cherchent à en fabriquer un maximum de l’heure et ne les soudent pas bien. Les gens ont peu de chances de s’en sortir s’il y a un naufrage car les bateaux coulent plus vite et ils restent coincés à l’intérieur. »

    À six kilomètres au sud de Sfax, dans le quartier défavorisé de #Ben_Saïda, où vit une communauté importante de Subsahariens, Junior s’engouffre dans la maison inachevée qu’il occupe, dont les murs en briques sont restés nus. C’est ici que le jeune Guinéen (Guinée-Conakry), âgé de 16 ans, vit avec au moins soixante-dix autres jeunes, originaires de ce même pays, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Mali. Tous ont déjà tenté au moins une fois la traversée et attendent de pouvoir de nouveau tenter leur « chance ».

    Dans l’intérieur sombre de l’habitation, où des matelas et couvertures sont disposés à même le sol, des dizaines de gamins se bousculent, curieux de nous voir pénétrer leur univers. Une majorité de jeunes hommes, encore dans l’adolescence, dont le visage et les corps sont déjà usés par l’exil. « On a été interceptés par la garde nationale il y a deux semaines. Ils nous ont mis en difficulté exprès. Mon frère Mohamed est tombé à l’eau et s’est noyé », résume Junior, encore en état de choc. Il montre une vidéo de la garde nationale fonçant sur une embarcation refusant de s’arrêter en mer. Il montre aussi ses pieds blessés lors de l’interception et restés sans soins depuis.

    Les quelques femmes vivant là, seules ou avec leur enfant, disent être inquiètes pour un couple et son bébé, disparus depuis trois semaines. « On sait qu’ils voulaient traverser. On n’a plus de nouvelles, on pense qu’ils sont morts en mer. » Sur son smartphone, la bouille de l’enfant, dans les bras de sa mère souriante, apparaît.

    Malgré leur disparition en mer, elles veulent partir, elles aussi. « Mais j’ai très peur de l’eau, je ne sais pas nager », hésite l’une d’elles. Elle a quitté son pays pour fuir les violences conjugales. Elle expérimente désormais la violence des frontières.

    Junior n’a pas trouvé la force de contacter le Croissant-Rouge. « J’imagine que mon frère a été enterré. Je n’ai pas cherché à savoir car c’est trop lourd pour moi, ça me fait mal au cœur rien que d’y penser. » Les ados semblent avoir intégré le #risque de mourir en mer. Ils n’ont « pas d’autre choix », assurent-ils. « On ne peut pas rester dans notre pays et on ne peut pas rester ici. »

    Ils dénoncent le « racisme » auquel ils sont confrontés en Tunisie. « Des policiers ont volé mon portable l’autre jour. Au commissariat, ils n’ont pas voulu prendre ma plainte. Dans les épiceries, ils ne veulent pas nous vendre de riz parce qu’il y a une pénurie et qu’on n’est pas prioritaires. »

    Le membre du tissu associatif déjà cité explique : « Leurs #conditions_de_vie se sont durcies. Depuis quelque temps, un blocage a été mis en place à la Poste pour qu’ils ne puissent ni envoyer ni retirer de l’argent. » Il ajoute avoir observé, au cours des derniers mois, de nombreuses « #arrestations_arbitraires » de personnes en situation irrégulière.

    « C’est aussi ça qui pousse les gens à prendre la mer, affirme Yaha. S’ils restent ici sans papiers, c’est comme une prison à ciel ouvert. S’ils veulent rentrer chez eux, ils doivent payer une pénalité [d’un montant maximal de 3 000 dinars tunisiens, soit environ mille euros – ndlr]. Avec cet argent, certains préfèrent partir en Europe, où ils pourront offrir un avenir meilleur à leurs enfants. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-la-mort-d-une-fillette-retrouvee-echouee-sur-une-plage-suscite-

    #migrations #asile #réfugiés #décès #mourir_en_mer #fille #enfant #enfance #enfants #photographie #racisme #pêcheurs #Alan_Kurdi

    ping @karine4 @_kg_

    • En Tunisie, « il faut dépasser la question des #traversées pour penser l’immigration africaine »

      Dans un contexte où le Parti nationaliste tunisien s’en prend violemment à la communauté subsaharienne et où les naufrages ne cessent de s’intensifier en mer, le géographe #Camille_Cassarini revient sur les évolutions de la présence africaine dans ce pays du Maghreb, dont les politiques migratoires n’échappent pas aux mécanismes que l’on peut observer en Europe.

      DixDix-huit mille personnes ont réussi à rejoindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes en 2022. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années, démontrant que la crise socio-économique, mais aussi démocratique, dans laquelle s’enfonce la Tunisie ne cesse de pousser des personnes sur les chemins de l’exil.

      À l’heure où les naufrages s’amplifient et où la découverte du corps d’une fillette, échoué sur une plage des îles Kerkennah le 24 décembre dernier, vient brutalement nous rappeler la violence des politiques de fermeture des frontières, Camille Cassarini, chercheur à l’Université de Gênes et chercheur associé au LPED/IRD, alerte sur la nécessité de reconnaître l’immigration africaine en Tunisie.

      Après avoir passé plusieurs années à Sfax pour réaliser sa thèse, ville où la communauté subsaharienne est particulièrement importante, le géographe constate qu’un certain nombre de personnes viennent d’abord pour étudier et travailler.

      « Les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique », souligne ce spécialiste des mobilités africaines en Tunisie, estimant que la délivrance d’un titre de séjour et l’ouverture de leurs droits pourraient permettre à certains de se projeter en Tunisie. Il faut, dit-il, cesser de penser ces mobilités sous l’angle du transit vers l’Europe.

      Mediapart : Depuis quand observe-t-on la présence d’exilés subsahariens en Tunisie ?

      Camille Cassarini : Depuis les années 1980, avec principalement des étudiants au départ, issus de classes moyennes supérieures, venus se former dans des instituts publics tunisiens. Il y a un premier changement dans les années 1990, qui correspond au grand pari de Ben Ali sur l’enseignement privé, visant à attirer lesdites « classes moyennes émergentes » d’Afrique.

      C’est ainsi qu’on a vu arriver des Camerounais, Congolais, Sénégalais ou Ivoiriens. Au même moment, il y avait déjà des mobilités de travailleurs qui arrivaient en Tunisie puis tombaient en situation irrégulière, mais on n’en parlait pas du tout.

      Un second changement a eu lieu en 2003, avec l’arrivée de la Banque africaine de développement et de son personnel, qui, à la suite des événements en Côte d’Ivoire, a été déplacée à Tunis. En 2011 enfin, l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire a mis beaucoup d’Ivoiriens sur la route. On estime qu’il y avait alors quelques milliers d’Ivoiriens à Tunis, quelques centaines à Sfax. Ces chiffres ont connu une croissance très forte dans les années qui ont suivi. Je dirais qu’aujourd’hui, entre 30 000 et 50 000 personnes originaires d’Afrique subsaharienne vivent en Tunisie.

      Quel est leur profil ?

      On retrouve toujours une très large majorité de personnes ivoiriennes, ce qui est en soi une particularité, voire un paradoxe, car la Côte d’Ivoire n’était pas un pays d’émigration, contrairement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. On observe surtout la présence de travailleurs, issus de deux principaux groupes socio-ethniques en Côte d’Ivoire (les Akan et Baoulé, ainsi que les Bété, proches de Laurent Gbagbo), qui, avant, ne migraient absolument pas hors de la Côte d’Ivoire et sont issus de couches sociales assez favorisées.

      Dans quelles conditions de vie évoluent-ils ?

      Jusqu’au Covid-19, tous ces groupes vivaient d’emplois relativement précaires ; pas seulement d’emplois journaliers, payés 25 dinars par jour, mais aussi de petites activités commerciales à la valise (le fait de ramener des produits du pays d’origine pour les revendre en Tunisie).

      Cette population arrivait par avion sans visa et vivait en situation irrégulière (puisque une fois passés les trois mois de séjour autorisés, ils n’ont plus de droit au séjour), dans des logements collectifs, parfois individuels et dans des conditions relativement précaires ; mais des conditions qui, au regard de leur précédente situation en Côte d’Ivoire, n’étaient pas forcément si mauvaises.

      Leur salaire leur permettait d’opérer des renvois de fonds et de soutenir leur famille. Notamment au regard du taux de change qui existait entre le dinar tunisien et l’euro, et donc le franc CFA. À partir de 2018, l’État tunisien a développé une autre politique monétaire, faisant doper les exportations et baisser la valeur du dinar. Les cordons de la bourse ont alors été de plus en plus serrés.

      Quel impact le Covid-19 a-t-il pu avoir sur les migrations de Subsahariens vers et via la Tunisie ?

      Étant donné que ces personnes vivaient majoritairement d’emplois journaliers, sur un marché du travail informel, elles ont été les premières à perdre leur emploi. Elles ont vécu une très forte précarité, notamment parce qu’elles n’avaient ni sécurité sociale, ni parachute, ni aucune structure familiale pouvant leur venir en aide. Et on a vu des choses apparaître pour la toute première fois durant cette période, comme la mendicité et le sans-abrisme. Sur le plan des arrivées, il y a eu une forte baisse des arrivées, mais cela a repris dès que le trafic aérien s’est rouvert.

      Selon les ONG, la présence des Subsahariens a fortement augmenté en 2022. Comment l’expliquez-vous ?

      Les arrivées ont augmenté, oui, mais difficile de dire dans quelle mesure. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus seulement que des Ivoiriens. Il y a d’autres nationalités qui ont investi cette route migratoire comme les lieux d’installation ouverts par ces mobilités. Des personnes originaires du Cameroun et de Guinée-Conakry, qui pratiquent les routes migratoires entre Afrique de l’Ouest et Afrique du Nord depuis longtemps.

      Alors qu’on les trouvait beaucoup en Libye, en Algérie ou au Maroc, les mobilités ivoiriennes ont ouvert cette route à travers la Tunisie, notamment jusqu’à Sfax. Aussi, sans doute, parce que des routes s’ouvrent et se ferment en permanence, et que les populations cherchent de nouveaux itinéraires. Chaque groupe en migration a sa propre histoire migratoire.

      Ces populations, différentes les unes des autres, cherchent-elles toutes à tenter la traversée pour l’Europe ?

      Mes travaux montrent que les Ivoiriens sont venus en Tunisie pour travailler et s’installer. Ces mobilités s’apparentent donc de plus en plus à une immigration, avec des gens qui restent plusieurs années, fondent une famille et occupent des emplois et une position sociale en Tunisie. On est face à un début d’immigration qui est appelée à rester.

      Concernant les Guinéens et Camerounais (et je le dis avec beaucoup de prudence car je n’ai pas mené d’enquête sur le sujet), on sait que ce sont des groupes connus pour rechercher une traversée vers l’Europe. On sait aussi que ce sont des groupes surreprésentés dans les demandes d’asile en Europe. C’est une donnée sur laquelle on peut s’appuyer pour faire l’hypothèse qu’ils ne sont pas forcément en Tunisie pour y rester, contrairement aux Ivoiriens. Mais il faudrait y consacrer des travaux.

      L’arrivée de nouvelles nationalités a-t-elle changé la donne pour les réseaux de passage ?

      Oui. Ces nouvelles nationalités ramènent avec elles leur expérience de la route et de la traversée. Certaines personnes sont restées très longtemps en Libye et ont acquis de bonnes connaissances dans la fabrication de bateaux. En arrivant à Sfax, qui est une ville littorale avec toute une économie de la mer, elles se sont mises à fabriquer des bateaux ou à acheter des moteurs. C’est le cas des Guinéens et des Gambiens. Aujourd’hui, on voit de nouveaux types d’embarcation en métal.

      Cela étant dit, aucune économie du passage ne se fait sans l’aval, le soutien et la protection de réseaux de passage tunisiens vers l’Europe. Les personnes en situation de domination quotidienne, sans capital social ni économique, n’ont pas les moyens de mettre en place de tels réseaux. Les Tunisiens cherchent un public, certains Subsahariens leur donnent accès à ce public-là, et ensuite, c’est de la négociation et du business. S’il y a une économie du passage des Subsahariens vers l’Europe, c’est avant tout parce qu’il y a une économie du passage des Tunisiens vers l’Europe.

      Avec l’arrivée de ces nouvelles nationalités, l’économie du passage s’est diversifiée. On a une plus grande offre du passage, pour une demande qui n’est pas nécessairement plus importante qu’avant. La conséquence de cela, c’est que les prix ont baissé. Lorsqu’il fallait payer auparavant 5 000 dinars, 1 000 ou 1 500 dinars suffisent désormais pour partir.

      Avez-vous le sentiment que le nombre de naufrages a augmenté ?

      Les organisations de la société civile disent que cela augmente. Mais depuis le début de mon travail en Tunisie, donc en 2017, j’ai toujours entendu parler des naufrages et des morts qui en découlent. L’ennui, c’est qu’on a beaucoup de mal à décompter ces naufrages, on ne sait pas exactement qui meurt, puisqu’on compte beaucoup de disparus en mer.

      En Tunisie, on sent que cette question des disparitions prend de plus en plus d’importance, d’abord chez les familles de Tunisiens disparus qui se mobilisent, mais aussi chez les familles et proches de Subsahariens, parce qu’elles sont installées en Tunisie. C’est plus compliqué en revanche pour les autres, lorsqu’ils sont en transit et n’ont pas forcément de proches en Tunisie. C’est le travail des organisations telles que la Croix-Rouge internationale que de les aider à retrouver un proche disparu.

      Ceux qui survivent à ces naufrages restent confrontés à de forts traumas et ne sont pas du tout pris en charge ensuite. Cela fait partie de toute cette architecture frontalière, qui consiste à marquer les gens dans leur mémoire, leur corps, leur histoire.

      Qu’est-ce qui pousse les gens à tenter la traversée au risque de perdre la vie en mer ?

      Je crois qu’il faut déconstruire les logiques qui amènent les gens à partir, notamment parce que j’ai connu des personnes qui avaient construit une vie en Tunisie (comme les Camerounais) et qui sont parties malgré tout pour l’Europe. Les traversées sont aussi le produit de la fermeture des frontières qui s’opère en Afrique et, sans nier l’influence des États européens dans ce domaine, il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité des États maghrébins et africains à développer leurs propres agendas stratégiques vis-à-vis de la migration.

      En Tunisie, les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique : c’est parce qu’on empêche les circulations entre pays africains que ces personnes sont amenées à partir. Soit elles dépensent l’argent économisé dans le paiement de pénalités pour rentrer dans leur pays, soit elles paient une traversée vers l’Europe, le tout sous l’effet conjugué de la baisse du dinar, du renforcement de l’appareil policier tunisien et d’un climat de peur.

      Il faut donc poser la question fondamentale du droit au séjour pour les personnes subsahariennes en Tunisie. On ne parle pas de la nationalité, mais de l’obtention d’un titre de séjour qui leur ouvre des droits. Il faut dépasser la question des traversées pour penser l’immigration africaine en Tunisie.

      La Tunisie nie-t-elle l’existence de cette immigration ?

      Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu de débat politique ou de véritable positionnement des acteurs politiques vis-à-vis de l’immigration africaine en Tunisie. Depuis quelque temps, le Parti politique nationaliste tunisien a lancé des campagnes xénophobes et racistes de lutte contre la présence africaine en Tunisie, reprenant les mêmes discours que les partis xénophobes en Europe, autour de la théorie du « grand remplacement ». Pour la première fois, un parti fonde sa rhétorique sur la présence africaine en Tunisie. Ce n’est pas anodin, parce que le pays avait toujours nié cette présence.

      Paradoxalement, cela montre que l’immigration africaine devient un sujet politique. On ne la regarde plus seulement comme une sorte d’extériorité, on la pense au regard de la société tunisienne, de manière très violente certes, mais cela fait naître de nouveaux débats. On voit d’ailleurs des acteurs de la société civile qui, en réaction à cette campagne, appellent à la régularisation. Finalement, on a une politisation latente et progressive de la question des mobilités africaines. On est bien face à une immigration.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-il-faut-depasser-la-question-des-traversees-pour-penser-l-immig

  • Eliminalia, « un tueur à gages numérique » pour effacer ses traces en ligne

    Des articles de la SSR, de 24 Heures ou d’autres médias suisses sont ciblés par des entreprises de désinformation. Plusieurs milliers d’enquêtes journalistiques dans le monde ont été effacées ou rendues invisibles sur internet. Eliminalia, une entreprise d’e-réputation basée en Suisse, offre ses services à des criminels, des entrepreneurs véreux et des politiciens corrompus. Enquête.

    « Nous éliminons votre passé. Nous vous aidons dans votre futur » : c’est la promesse d’Eliminalia. Cette entreprise compte plusieurs dizaines de bureaux à travers le monde, dont trois en Suisse. Eliminalia est un des leaders du marché de l’e-réputation. Officiellement, elle utilise des méthodes légales pour effacer des photos ou des commentaires négatifs et ses clients sont des victimes d’attaques « injustifiées » sur internet.


    La page d’accueil francophone du site Eliminalia. [https://eliminalia.com/fr/]

    Mais la réalité est tout autre. Avec Forbidden Stories, un groupe de journalistes qui a pour objectif de poursuivre le travail de collègues menacés ou tués dans le monde, la RTS a pu obtenir des documents confidentiels sur l’entreprise et la liste de ses clients. Cette enquête fait partie du projet Story killers sur les mercenaires de la désinformation, une investigation réalisée par 30 médias internationaux dont la RTS.

    Les clients sont des trafiquants sexuels ou d’anciens tortionnaires
    Eliminalia compte plus de 1500 clients dans le monde. Il faut compter entre 5000 et plusieurs centaines de milliers de francs suisses pour nettoyer son nom sur internet. Parmi les clients qui souhaitent effacer leur passé, il y a Hernan Gabriel W., Wissam Mohamed N. ou Tomas Sanchez P. Le premier a été accusé de blanchir l’argent des cartels de la drogue mexicaine, le second a été condamné pour du trafic d’enfants et de prostitution et le dernier gagne sa vie en multipliant les arnaques immobilières et les faillites frauduleuses.

    Avec Eliminalia, ce n’est pas du droit à l’oubli. Cette société vend ses services à des filous. Elle efface le travail d’enquête de journalistes, elle efface la vérité. Cette entreprise est un tueur à gages numérique.

    Sébastien Fanti, avocat spécialiste dans le numérique

    D’autres clients sont d’anciens tortionnaires chiliens, des trafiquants d’armes et même une personne recherchée par Interpol. En Suisse, la RTS a identifié 43 clients. Ils ont engagé directement Eliminalia ou une autre entreprise de e-reputation qui a sous-traité le travail à Eliminalia. Plusieurs sont des ressortissants italiens établis au Tessin. Ils ont effacé leur nom d’affaires mafieuses en Italie pour une nouvelle réputation d’entrepreneur. D’autres clients suisses sont des personnalités adeptes de l’évasion fiscale ou d’arnaques à la cryptomonnaie. Il y a même un artiste de cirque condamné récemment pour attouchement sur mineur.

    Un service pour le crime organisé
    La RTS a soumis à Sébastien Fanti, un avocat expert en droit numérique, les informations récoltées dans cette enquête. Selon l’avocat, le droit à l’oubli se justifie au regard de l’ancienneté des faits et selon la gravité. « Une erreur de jeunesse, une bêtise d’ado ne doit pas poursuivre une personne toute sa vie sur internet. » Une personne peut légitimement demander à supprimer d’un site ou d’un moteur de recherche certaines informations le concernant. « Avec Eliminalia, ce n’est pas du droit à l’oubli. Cette société vend ses services à des filous. Elle efface le travail d’enquête de journalistes, elle efface la vérité. Cette entreprise est un tueur à gages numérique. »

    Eliminalia affirme pouvoir effacer n’importe quels articles de journaux sur internet. Les documents confidentiels montrent effectivement que des articles de médias comme Le Monde, Vice-News, mais aussi des médias suisses comme la SSR, Local.ch ou 24 Heures, ont été effacés.

    Comment cela fonctionne ?
    Plusieurs méthodes sont mises en place par des informaticiens. Il y a la technique de la « noyade » qui utilise plus de 600 faux médias en ligne. Ces faux médias postent des milliers d’articles élogieux sur les clients d’Eliminalia. Ce sont de faux sites d’information qui se nomment CNN News Today, London Uncensored, Mayday Washington ou Taiwan Times. Les faux articles se retrouvent en tête des résultats Google. Un complice de la mafia mexicaine se retrouve par exemple au cœur d’articles sur la philosophie ou sur le football américain. Les vrais articles sont noyés au fin fond des résultats Google.

    Eliminalia utilise également une technique de désindexation. L’entreprise abuse du système de déclaration des droits d’auteur mis en place par Google, Twitter ou Facebook. Elle fait des clones des articles négatifs sur les clients d’Eliminalia. Puis elle change la date de l’article et dépose plainte pour violation de droit d’auteur. Le tour de passe-passe permet de faire désindexer les vrais articles. Ces articles deviennent invisibles.

    Eliminalia utiliserait également des hackers. Ils éliminent à la source des documents ou des articles spécifiques. C’est une source au sein des services de sécurité espagnols qui l’affirme. Nous n’avons toutefois pas trouvé de preuve qu’un grand média européen ait été attaqué de la sorte.

    Pas de réaction d’Eliminalia
    Dans les semaines précédant la publication de notre enquête, Forbidden Stories et la RTS ont approché Eliminalia pour un commentaire, mais la société n’a pas répondu. Quelques jours plus tard, nous avons reçu une lettre d’un cabinet d’avocats français menaçant de poursuites judiciaires.

    Pendant ce temps, l’entreprise d’e-réputation a changé de nom dans certains pays. Aujourd’hui, la porte du bureau de Barcelone qui abritait autrefois un des bureaux d’Eliminalia se lit désormais « Idata Protection ». Les dossiers de la société confirment le changement de marque. Monsieur Sanchez, le fondateur d’Eliminalia, est introuvable.

    Ce riche homme d’affaires était autrefois actif dans le commerce des mères porteuses. Un business qui a fait la Une des journaux de manière négative. Difficile pourtant de trouver des traces de ses activités, l’homme a probablement utilisé les services de sa propre société pour nettoyer son passé. Monsieur Sanchez a réécrit sa réputation. Il ne reste du patron d’Eliminalia que des articles élogieux, ainsi que des vidéos de lui filmées comme des spots de publicité.

    François Ruchti en partenariat avec Forbidden Stories
    _ Retrouvez l’enquête complète dans Mise au Point dimanche à 20h10 sur RTS 1.
    Story Killers, une journaliste a été tuée, 100 autres ont continué son travail sur les mercenaires de la désinformation. [Forbidden Stories] 

    >> Lire l’exemple d’une banque genevoise : Comment une banque suisse blanchit son nom sur internet https://www.rts.ch/info/economie/13787007-comment-une-banque-suisse-blanchit-son-nom-sur-internet.html

    >> Lire le sujet sur un clown condamné pour actes sexuels sur mineure : Un célèbre clown condamné en Suisse efface son passé sur le web https://www.rts.ch/info/suisse/13794034-un-celebre-clown-condamne-en-suisse-efface-son-passe-sur-le-web.html

    Source : https://www.rts.ch/info/sciences-tech/13787015-eliminalia-un-tueur-a-gages-numerique-pour-effacer-ses-traces-en-ligne.

    #Internet #information #désinformation #e-réputation #criminalité #Story_killers #médias #indexation #hackers #recherches #Google #droits_d’auteur #Idata_Protection #Eliminalia

  • À propos du film « Malaria Business » et de sa couverture médiatique – Ceci n’est pas un docu
    https://cecinestpasundocu.wordpress.com/2023/01/21/9

    Le film « Malaria Business », réalisé par Bernard Crutzen (l’auteur de « Ceci n’est pas un complot »), est sorti en 2017. Il préconise le recours à de simples tisanes comme remède efficace au paludisme. Mais le monde scientifique comme les autorités de santé feraient de la résistance, privilégiant les intérêts de l’industrie pharmaceutique aux dépens de la santé des populations affectées. Le film avait été largement salué et diffusé. Il avait fait, il y a cinq ans, l’objet d’une critique approfondie.

    -- Permalien

    #complotisme #désinformation #médias #critiquedelinfo

  • Les écrans : un désastre comportemental, intellectuel & cognitif.

    Une journée (le 6 février) sans téléphone portable, c’est bien (pour les malades que nous sommes).

    Entre 2 et 8 ans un enfant « moyen » consacre aux écrans récréatifs l’équivalent de 7 années scolaires complètes ou 460 jours de vie éveillée (1,25 année), ou encore l’exacte quantité du temps de travail personnel requis pour devenir un solide violoniste.

    Mais il faudrait aussi (365 jours sur 365) la suppression stricte, intégrale, immédiate et en tout lieux (y compris à l’école) des écrans pour tous les enfants de moins de 6 ans. Et la réduction à 30 mn à 1 h (tous usages cumulés) par jour pour tous les moins de 16 ans.

    Michel Desmurget le démontre dans son bouquin : sans quoi les jeunes générations d’aujourd’hui ne donneront que des crétins.

    Quelques extraits tirés au fil de ma lecture :

    « Selon les termes d’une étude récente, « seulement 3 % du temps consacré par les #enfants et #adolescents aux #médias_digitaux est utilisé à la création de contenus » (tenir un blog, écrire des programmes informatiques, créer des vidéos ou autres contenus « artistiques », etc.).

    .. Plus de 80 % des ados et préados déclarent ne « jamais » ou « quasiment jamais » utiliser leurs #outils_numériques pour faire œuvre créative. »

    « Croire que les #digital_natives sont des ténors du bit, c’est prendre ma charrette à pédale pr une roquette interstellaire ; croire que le simple fait de maîtriser une app informatique permet à l’utilisateur de comprendre quoi que ce soit aux éléments physiques & logiciels engagés »

    De « l’effarante débilité de cette triste fiction » des DigitalNatives… comme « un groupe mutant à la fois dynamique, impatient, zappeur, multitâche, créatif, friand d’expérimentations, doué pour le travail collaboratif, etc. Mais qui dit mutant dit différent…

    .. Dès lors, ce qui transparaît implicitement ici, c’est aussi l’image d’une génération précédente misérablement amorphe, lente, patiente, monotâche, dépourvue de #créativité, inapte à l’expérimentation, réfractaire au #travail_collectif, etc.

    .. Drôle de tableau qui, a minima, dessine deux axes de réflexion. Le premier interroge les efforts déployés pour redéfinir positivement toutes sortes d’attributs psychiques dont on sait depuis longtemps qu’ils sont fortement délétères pour la #performance_intellectuelle : #dispersion, #zapping, #multitasking, impulsivité, impatience, etc. Le second questionne l’ubuesque acharnement mis en œuvre pour caricaturer et ringardiser les #générations_prédigitales. »

    « Les changements anatomiques [chez les gamers] dont se gaussent certains médias pourraient très bien poser, non les jalons d’un avenir intellectuel radieux, mais les bases d’un #désastre_comportemental à venir. »

    « les digital natives ou autres membres de je ne sais quelle confrérie des X, Y, Z, lol, zappiens ou C, n’existent pas. L’enfant mutant du numérique, que son aptitude à taquiner le #smartphone aurait transformé en omnipraticien génial des nouvelles technologies les + complexes que #Google Search aurait rendu infiniment plus curieux, agile et compétent que n’importe lequel de ses enseignants prédigitaux ; qui grâce aux jeux vidéo aurait vu son cerveau prendre force et volume ; qui grâce aux filtres de Snapchat ou Instagram aurait élevé sa créativité jusqu’aux + hauts sommets ; etc. ; cet enfant n’est qu’une légende. Il n’est nulle part dans la littérature scientifique. […] Ce qui est extraordinaire, c’est qu’une telle absurdité perdure contre vents et marées, &, en plus, contribue à orienter nos politiques publiques notamment dans le domaine éducatif. Car au-delà de ses aspects folkloriques, ce mythe n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées. Sur le plan domestique, d’abord, il rassure les parents en leur faisant croire que leurs rejetons sont de véritables génies du numérique et de la pensée complexe, même si, dans les faits, ces derniers ne savent utiliser que quelques (coûteuses) applications triviales.

    .. Sur le plan scolaire, ensuite, il permet, pour le plus grand bonheur d’une industrie florissante, de soutenir la numérisation forcenée du système et ce, malgré des performances pour le moins inquiétantes. »

    « Plus globalement, si un observateur ose s’alarmer du temps passé par les enfants devant les écrans de ttes sortes, la triste légion des tartufes conspue sans délai le fâcheux, arguant qu’il s’agit là d’une position « sexiste », représentant fondamentalement « un nouvel outil de #culpabilisation des mères » […] « pr nos néosuffragettes du droit à l’abrutissement, suggérer que les enfants passent bien trop de temps avec leurs écrans signifie juste, en dernière analyse, que « ns n’aimons pas les innovations qui rendent + faciles la vie des mères ».

    « Quand les adultes ont constamment le nez scotché sur leur mobile, les #interactions_précoces essentielles au #développement_de_l’enfant sont altérées. »

    « Une étude vous déplaît, trouvez-la alarmiste, idiote, dogmatique, moralisatrice, exagérée, excessive, biaisée, absurde, culpabilisante ou sexiste. Affirmez vaguement qu’on pourrait trouver d’autres recherches contradictoires tout aussi convaincantes (évidemment sans les citer).

    .. Criez aux heures noires de la prohibition, évoquez la censure, dénoncez les stratégies de la peur, beuglez votre haine de l’oppression culturelle. En désespoir de cause, caricaturez l’auteur, raillez sa #bêtise, faites-le passer pour un #crétin, un demeuré, un réactionnaire un triste sermonnaire ou un sombre élitiste. Tronquez, trompez, truquez. Mais, surtout, ne regardez jamais les faits, ne considérez jamais le cœur du travail discuté. Ce n’est pas si difficile. Avec un peu d’habitude, vous apprendrez aisément à masquer l’absolue vacuité de vos propos sous l’ombrage d’un humanisme paisible et rassurant. Une fois acquises les bases du job, vous parviendrez en quelques mots, avec la dextérité du virtuose illusionniste, à transformer la plus solide recherche en affligeante pitrerie. »

    L’explication de cette limite apparemment arbitraire des 3 ans ? « Cet âge semble constituer le seuil optimal à partir duquel inscrire efficacement dans les neurones des gosses la trace de la grenouille Budweiser, de la virgule Nike, de l’estampille Coca-Cola, du clown McDonald ou du mâle viril forcément fumeur. Selon une enquête du gpe Lagardère Publicité, dès 4 ans, + de 75 % des demandes d’achat émises par les enfants sont consécutives à une exposition publicitaire, pour un taux d’acceptation parental supérieur à 85 %. »

    « En disant, pas de télé avant 3 ans, on affiche sa bonne foi, sa probité et son indépendance. [et] en proscrivant la télé avant 3 ans, ce que l’on exprime vraiment, in fine, c’est l’idée selon laquelle l’exposition devient possible au-delà de cet âge »…

    « Avant 3 ans, petit humain n’est guère intéressant. Ce n’est qu’autour de cet âge qu’il devient une cible publicitaire pertinente et, de ce fait, une potentielle source de revenus pour les opérateurs. Peu importe alors que la télé ampute son développement. »

    « L’#industrie_audiovisuelle ne fut pas longue à réaliser le profit qu’elle pourrait tirer de cette césure. Elle accepta sans états d’âme d’abandonner le secondaire pr préserver l’essentiel. À travers ses relais experts & médiatiques elle opéra alors selon 2 axes complémentaires 1) en soutenant diligemment la condamnation des usages précoces (ce qui ne lui coûtait rien). 2) en se lançant dans une subtile (et efficace) campagne d’attiédissement des restrictions tardives. Ainsi, on ne parla plus d’une à 2 h par jour max, mais d’usages « excessifs ». »

    « La dernière étude en date montre, sans la moindre ambiguïté, que l’usage d’une #tablette « interactive » non seulement ne développe pas, mais altère lourdement le développement de la motricité manuelle fine chez des enfants d’âge préscolaire. »

    « Les recherches montrent que la tablette est, la plupart du temps, pour le jeune enfant, un écran « passif » servant à consommer des contenus audiovisuels dont on nous dit précisément qu’ils sont déconseillés (dessins animés, films, clips, etc.). »

    « Au-delà des variations de protocoles, de populations, d’approches et de méthodologies, le résultat n’a jamais varié : les contenus violents favorisent à court et long terme l’émergence de comportements agressifs chez l’enfant et l’adulte. »

    « Le lien empirique [entre contenus violents et agression] n’est donc plus à démontrer aujourd’hui, quoi qu’en disent les gamers et quelques démago-geeks qui caressent l’industrie du jeu violent dans le sens du poil. »

    « Les médias présentent souvent “les deux côtés” du débat associant violence médiatique et agression en appariant un chercheur avec un expert ou un porte-parole de l’industrie ou même un contradicteur universitaire, ce qui crée une fausse équivalence et la perception erronée que les travaux de recherches et le consensus scientifique font défaut. » Pourtant : « ds le NYT, le secr. géné. de l’Association de #psychologie déclarait que « les preuves sont écrasantes. Les contester revient à contester l’existence de la gravité ».

    Ce qui n’empêche pas « les bons petits soldats du numérique [de continuer], sous couvert d’expertise, à emplir l’espace collectif de leur affligeante #propagande. »

    « Les études qui ont mesuré l’exposition durant la petite enfance (avec ou sans analyse de contenus) ont démontré de manière constante que regarder la télévision est associé à des conséquences développementales négatives. Cela est observé pour l’attention, les performances éducatives, les fonctions exécutives et les productions langagières ». Autrement dit, pour les jeunes enfants, l’impact de la télévision n’est nullement complexe. Il est immuablement néfaste. Point. »

    « Prenez le lien entre #consommation_audiovisuelle précoce et déficits cognitifs tardifs. Même avec la meilleure volonté du monde, il semble diantrement difficile de rejeter l’hypothèse de causalité sachant, par exemple, que : (1) la présence d’une télé dans une maison effondre la fréquence, la durée et la qualité des interactions intrafamiliales ; (2) ces interactions sont fondamentales pour le #développement_cognitif du jeune enfant ; (3) certains outils statistiques reposant sur des protocoles dits « longitudinaux » ont permis d’établir la nature causale du lien observé, chez le jeune enfant, entre l’accroissement du temps d’écrans et l’émergence de retards développementaux. »

    « Il est aujourd’hui solidement établi que les écrans ont, sur la durée et la qualité de nos nuits, un impact profondément délétère. Certaines influences se révèlent relativement directes ; par ex, quand le sommeil est altéré, la mémorisation, les facultés d’apprentissage et le fonctionnement intellectuel diurne sont perturbés, ce qui érode mécaniquement la #performance_scolaire. Certaines influences s’avèrent plus indirectes ; par ex, quand le sommeil est altéré, le système immunitaire est affaibli, l’enfant risque davantage d’être malade et donc absent, ce qui contribue à augmenter les difficultés scolaires. Certaines influences émergent avec retard ; par ex, quand le sommeil est altéré, la maturation cérébrale est affectée, ce qui, à long terme, restreint le potentiel individuel (en particulier cognitif) et donc mécaniquement, le rendement scolaire. […] La plupart des influences sont multiples et il est évident que l’impact négatif des #écrans récréatifs sur la #réussite_scolaire ne repose pas exclusivement sur la détérioration du #sommeil. Ce dernier levier opère ses méfaits en synergie avec d’autres agents dont – nous y reviendrons largement – la baisse du temps consacré aux devoirs ou l’effondrement des #capacités_langagières et attentionnelles. Dans le même temps, cependant, il est clair aussi que l’influence négative des écrans récréatifs sur le sommeil agit bien au-delà du seul champ scolaire. Dormir convenablement se révèle essentiel pour abaisser le risque d’accident, réguler l’humeur et les émotions, sauvegarder la #santé, protéger le cerveau d’un #vieillissement_prématuré, etc. »

    « Ce qui ne s’est pas mis en place durant les âges précoces du développement en termes de langage, de #coordination_motrice, de prérequis mathématiques, d’#habitus_sociaux, de #gestion_émotionnelle, etc., s’avère de + en + coûteux à acquérir au fur et à mesure que le temps passe. »

    Les moins de 2 ans : « Les enfants de moins de deux ans consacrent, en moyenne, chaque jour, une cinquantaine de minutes aux écrans. […] La valeur paraît sans doute raisonnable de prime abord… elle ne l’est pas. Elle représente presque 10 % de la durée de veille de l’#enfant ; et 15 % de son temps « libre », c’est-à-dire du temps disponible une fois que l’on a retiré les activités « contraintes » telles que manger (sept fois par jour en moyenne avant 2 ans), s’habiller, se laver ou changer de couche. […] Cumulées sur 24 mois, ces minutes représentent plus de 600 heures. Cela équivaut à peu près aux trois quarts d’une année de maternelle ; ou, en matière de #langage, à 200 000 énoncés perdus, soit à peu près 850 000 mots non entendus. […] Pour le seul sous-groupe des usagers quotidiens, la moyenne de consommation s’établit à presque 90 mn. Autrement dit, plus d’1/3 des enfants de moins d’1 an ingurgitent 1 h 30 d’écrans par jour — […] principalement dans les milieux socioculturels les moins favorisés. […]

    .. En fonction des groupes étudiés, entre 1 h 30 et 3 h 30 d’usage journalier. Principale raison avancée par les #parents pour expliquer cette incroyable orgie : faire tenir les gamins tranquilles dans les lieux publics (65 %), pendant les courses (70 %) et/ou lors des tâches ménagères (58 %). Chaque jour, près de 90 % des enfants défavorisés regardent la #télévision ; 65 % utilisent des outils mobiles ; 15 % sont exposés à des consoles de jeux vidéo. En 4 ans, la proportion de bambins de - de 12 mois utilisant des écrans mobiles est passée de 40 à 92 %. »

    « La consommation numérique [Du 2-8 ans] : entre 2 et 4 ans, 2 h 45 par jour. […] Sur la dernière décennie, elles ont augmenté de plus de 30 %. Elles représentent quasiment 1/4 du temps normal de veille de l’enfant. Sur une année, leur poids cumulé dépasse allègrement 1 000 h. Cela veut dire qu’entre 2 et 8 ans un enfant « moyen » consacre aux écrans récréatifs l’équivalent de 7 années scolaires complètes ou 460 jours de vie éveillée (1,25 année), ou encore l’exacte quantité du temps de travail personnel requis pour devenir un solide violoniste. »

    « Durant la préadolescence [entre 8 et 12 ans], les enfants voient leur besoin de sommeil diminuer sensiblement. Chaque jour, ils gagnent naturellement entre 1 h 30 et 1 h 45 d’éveil. Cette « conquête », dans sa quasi-totalité, ils l’offrent à leurs babioles numériques.

    .. Ainsi, entre 8 et 12 ans, le temps d’écrans journalier grimpe à presque 4 h 40, contre 3 heures précédemment. […] Cumulé sur 1 an, cela fait 1 700 h, l’équivalent de deux années scolaires ou, si vous préférez, d’un an d’emploi salarié à plein-temps. »

    « Les préados issus de milieux défavorisés consacrent chaque jour presque 2 h de + aux écrans que leurs homologues + privilégiés. Pr sa + gde partie, cet écart provient d’un usage accru d’une part des contenus audiovisuels (+ 1h15) et d’autre part des réseaux sociaux (+ 30 mn). »

    « « Il existe une corrélation négative entre le bien-être socio-émotionnel et le temps consacré aux écrans ». Autrement dit, les préados & ados qui passent le moins de temps dans le monde merveilleux du cyber-divertissement sont aussi ceux qui se portent le mieux ! »

    .. Conclusion : nos gamins peuvent très bien se passer d’écrans ; cette abstinence ne compromet ni leur équilibre émotionnel ni leur intégration sociale. Bien au contraire ! »

    Les ados [13-18 ans] : « La consommation quotidienne de numérique atteint alors 6 h 40. […] Il équivaut à un quart de journée et 40 % du temps normal de veille. Cumulé sur un an, cela représente plus de 2 400 heures, 100 jours, 2,5 années scolaires ou encore la totalité du temps consacré de la sixième à la terminale, pour un élève de filière scientifique, à l’enseignement du français, des mathématiques et des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT).

    .. Autrement dit, sur une simple année, les écrans absorbent autant de tps qu’il y a d’heures cumulées d’enseignement du français, des maths et des SVT durant tt le secondaire. Mais cela n’empêche pas les sempiternelles ruminations sur l’emploi du tps trop chargé des écoliers. »

    « Si vs voulez exalter l’exposition de votre progéniture au numérique, assurez-vs que le petit possède en propre smartphone/tablette et équipez sa chambre en tv/console. Cette attention pourrira son sommeil, sa santé et ses résultats scolaires, mais au moins vous aurez la paix. »

    « Pr être pleinement efficace à long terme, le cadre restrictif ne doit pas être perçu comme une punition arbitraire, mais comme une exigence positive. Il est important que l’enfant adhère à la démarche et en intériorise les bénéfices. Quand il demande pourquoi il n’a « pas le droit » alors que ses copains font « ce qu’ils veulent », il faut lui expliquer que les parents de ses copains n’ont peut-être pas suffisamment étudié la question ; lui dire que les écrans ont sur son cerveau, son intelligence, sa concentration, ses résultats scolaires sa santé, etc., des influences lourdement négatives ; et il faut lui préciser pourquoi : moins de sommeil ; moins de temps passé à des activités plus nourrissantes, dont lire, jouer d’un instrument de musique, faire du sport ou parler avec les autres ; moins de temps passé à faire ses devoirs ; etc. Mais tout cela, évidemment, n’est crédible que si l’on n’est pas soi-même constamment le nez sur un écran récréatif.

    .. Au pire, il faut alors essayer d’expliquer à l’enfant que ce qui est mauvais pour lui ne l’est pas forcément pour un adulte, parce que le cerveau de ce dernier est « achevé » alors que celui de l’enfant est encore « en train de se construire ». »

    « ÉTABLIR DES RÈGLES, ÇA MARCHE ! […] Et que se passe-t-il si l’on retire la télé ? Eh bien, même s’il déteste ça, l’enfant va se mettre à lire. Trop beau pour être vrai ? Même pas ! Plusieurs études récentes ont en effet montré que notre brave cerveau supportait très mal le désœuvrement. Il a ainsi été observé, par exemple, que 20 minutes passées à ne rien faire entraînaient un niveau de fatigue mental plus important que 20 minutes passées à réaliser une tâche complexe de manipulation des nombres. Dès lors, plutôt que de s’ennuyer, la majorité des gens préfère sauter sur la première occupation venue même si celle-ci s’avère a priori rébarbative ou, pire, consiste à s’infliger une série de chocs électriques douloureux. Cette puissance prescriptive du vide, la journaliste américaine Susan Maushart l’a observée de première main, le jour où elle a décidé de déconnecter ses trois zombies adolescents169. Privés de leurs gadgets électroniques, nos heureux élus commencèrent par se cabrer avant progressivement, de s’adapter et de se (re)mettre à lire, à jouer du saxo, à sortir le chien sur la plage, à faire la cuisine, à manger en famille, à parler avec maman, à dormir davantage, etc. ; bref, avant de se (re)mettre à vivre. »
    « Si les neurones se voient proposer une « nourriture » inadéquate en qualité et/ou quantité, ils ne peuvent « apprendre » de manière optimale ; et plus la carence s’étire dans le temps, plus elle devient difficile à combler. »

    « Les expériences précoces sont d’une importance primordiale. Cela ne veut pas dire que tt se joue avant 6 ans, comme le claironne abusivement le titre français d’un best-seller américain des années 1970. Mais cela signifie certainement que ce qui se joue entre 0 et 6 ans influence profondément la vie future de l’enfant. Au fond, dire cela, c’est affirmer un truisme. C’est stipuler que l’apprentissage ne sort pas du néant. Il procède de manière graduelle par transformation, combinaison et enrichissement des compétences déjà acquises. Dès lors, fragiliser l’établissement des armatures précoces, notamment durant les « périodes sensibles », c’est compromettre l’ensemble des déploiements tardifs. »

    PAS D’ÉCRAN AVANT (AU MOINS) 6 ANS ! « En 6 ans, au-delà d’un monceau de conventions sociales et abstraction faite des activités « facultatives » comme la danse, le tennis ou le violon, le petit humain apprend à s’asseoir à se tenir debout, à marcher, à courir, à maîtriser ses excrétions, à manger seul, à contrôler et coordonner ses mains (pour dessiner, faire ses lacets ou manipuler les objets), à parler, à penser, à maîtriser les bases de la numération et du code écrit, à discipliner ses déchaînements d’émotions & pulsions, etc. Ds ce contexte, chaque minute compte. […] Cela signifie “juste” qu’il faut le placer ds un environnement incitatif, où la “nourriture” nécessaire est généreusement accessible. Or, les écrans ne font pas partie de cet environnement. […] Plusieurs études, sur lesquelles nous reviendrons également, ont ainsi montré qu’il suffisait, chez le jeune enfant, d’une exposition quotidienne moyenne de 10 à 30 minutes pour provoquer des atteintes significatives dans les domaines sanitaire et intellectuel. […] Ce dont a besoin notre descendance pr bien grandir, ce n’est donc ni d’Apple, ni de Teletubbies ; c d’humain. Elle a besoin de mots, de sourires, de câlins. Elle a besoin d’expérimenter, de mobiliser son corps, de courir, de sauter, de toucher, de manipuler des formes riches. Elle a besoin de dormir, de rêver, de s’ennuyer, de jouer à « faire semblant ». Elle a besoin de regarder le monde qui l’entoure, d’interagir avec d’autres enfants. Elle a besoin d’apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser. Au coeur de ce bouillonnement, les écrans sont un courant glaciaire. Non seulement ils volent au développement un temps précieux & posent les fondations des hyperusages ultérieurs, mais en + ils déstructurent nombre d’apprentissages fondamentaux liés, par ex., à l’attention. »

    « En compilant les résultats obtenus, on observe que nombre de problèmes émergent dès la première heure quotidienne. En d’autres termes, pour tous les âges postérieurs à la prime enfance, les écrans récréatifs (de toutes natures : télé, jeux vidéo, tablettes, etc.) ont des impacts nuisibles mesurables dès 60 minutes d’usage journalier. Sont concernés, par exemple, les relations intrafamiliales, la réussite scolaire, la concentration, l’obésité, le sommeil, le développement du système cardio-vasculaire ou l’espérance de vie. […] Au-delà de la prime enfance, toute consommation d’écrans récréatifs supérieure à une heure quotidienne entraîne des préjudices quantitativement détectables et peut donc être considérée comme excessive. »

    De l’importance primordiale, autrement dit, de « maintenir en deçà de 30 (borne prudente) à 60 (borne tolérante) minutes l’exposition quotidienne aux écrans récréatifs des individus de 6 ans et plus.

    .. Précisons […] : un enfant qui ne consommerait aucun écran récréatif les jours d’école et regarderait un dessin animé ou jouerait aux jeux vidéo pendant 90 minutes les mercredis et samedis resterait largement dans les clous… »

    « Les écrans sapent l’intelligence, perturbent le développement du cerveau, abîment la santé, favorisent l’obésité, désagrègent le sommeil, etc. […] À partir de la littérature scientifique disponible, on peut formuler deux recommandations formelles :

    .. (1) pas d’écrans récréatifs avant 6 ans (voire 7 ans si l’on inclut l’année charnière de cours préparatoire) ; (2) au-delà de 6 ans, pas plus de 60 minutes quotidiennes, tous usages cumulés (voire 30 minutes si l’on privilégie une lecture prudente des données disponibles). »

    « Des heures passées principalement à consommer des flux audiovisuels (films, #séries, clips, etc.), à jouer aux jeux vidéo et, pour les plus grands, à palabrer sur les réseaux sociaux à coups de lol, like, tweet, yolo, post et selfies. Des heures arides, dépourvues de fertilité développementale. Des heures anéanties qui ne se rattraperont plus une fois refermées les grandes périodes de plasticité cérébrale propres à l’enfance et à l’adolescence. »

    « La #littérature_scientifique démontre de façon claire et convergente un effet délétère significatif des écrans domestiques sur la réussite scolaire : indépendamment du sexe, de l’âge, du milieu d’origine et/ou des protocoles d’analyses, la durée de consommation se révèle associée de manière négative à la #performance_académique. »

    « Le smartphone (littéralement « téléphone intelligent ») nous suit partout, sans faiblesse ni répit. Il est le graal des suceurs de cerveaux, l’ultime cheval de Troie de notre décérébration. Plus ses applications deviennent « intelligentes », plus elles se substituent à notre réflexion et plus elles nous permettent de devenir idiots. Déjà elles choisissent nos restaurants, trient les informations qui nous sont accessibles, sélectionnent les publicités qui nous sont envoyées, déterminent les routes qu’il nous faut emprunter, proposent des réponses automatiques à certaines de nos interrogations verbales et aux courriels qui nous sont envoyés, domestiquent nos enfants dès le plus jeune âge, etc. Encore un effort et elles finiront par vraiment penser à notre place. »

    « L’impact négatif de l’usage du smartphone s’exprime avec clarté sur la réussite scolaire : plus la consommation augmente, plus les résultats chutent. »

    Y compris en « filières d’excellence. Les études de médecine en offrent une bonne illustration. En France, le concours d’entrée admet, en moyenne, 18 candidats sur 100. À ce niveau d’exigence le smartphone devient rapidement un #handicap insurmontable. Prenez, par exemple, un étudiant non équipé qui se classerait 240e sur 2 000 et réussirait son concours. 2 h quotidiennes de smartphone le conduiraient à une 400e place éliminatoire. »

    Même chose s’agissant des réseaux sociaux : « Là encore, les résultats sont aussi cohérents qu’opiniâtrement négatifs. Plus les élèves (#adolescents et #étudiants principalement) consacrent de temps à ces outils, plus les performances scolaires s’étiolent. »

    Et les usages numériques à l’école : « En pratique, évidemment, personne ne conteste le fait que certains outils numériques peuvent faciliter le travail de l’élève. Ceux qui ont connu les temps anciens de la recherche scientifique, savent mieux que quiconque l’apport “technique” de la récente révolution digitale. Mais, justement, par définition, les outils et logiciels qui nous rendent la vie plus facile retirent de facto au cerveau une partie de ses substrats nourriciers. Plus nous abandonnons à la machine une part importante de nos activités cognitives et moins nos neurones trouvent matière à se structurer, s’organiser et se câbler. Dans ce contexte, il devient essentiel de séparer l’expert et l’apprenant au sens où ce qui est utile au premier peut s’avérer nocif pour le second. »

    « « Malgré des investissements considérables en ordinateurs, connexions internet et logiciels éducatifs, il y a peu de preuves solides montrant qu’un usage accru des ordinateurs par les élèves conduit à de meilleurs scores en #mathématiques et #lecture. » En parcourant le texte, on apprend que, après prise en compte des disparités économiques entre États & du niveau de performance initiale des élèves, “les pays qui ont moins investi dans l’introduction des ordinateurs à l’école ont progressé + vite, en moyenne, que les pays ayant investi davantage”. »

    Des chercheurs « se sont demandés si l’usage de logiciels éducatifs à l’école primaire (lecture, mathématiques) avait un effet sur la performance des élèves. Résultat : bien que tous les enseignants aient été formés à l’utilisation de ces logiciels, de manière satisfaisante selon leurs propres dires, aucune influence positive sur les élèves ne put être détectée. »

    « #Bill_Joy, cofondateur de #Sun_Microsystem et programmeur de génie, concluant comme suit une discussion sur les vertus pédagogiques du numérique : « Tout cela […] ressemble à une gigantesque perte de temps…

    .. Si j’étais en compétition avec les États-Unis, j’adorerais que les étudiants avec lesquels je suis en compétition passent leur temps avec ce genre de merde. »

    « L’introduction du #numérique dans les classes est avant tout une source de distraction pour les élèves. »

    « Dans une recherche réalisée à l’université du Vermont (États-Unis), pour un cours de 1 h 15, le temps volé par les activités distractives atteignait 42 %. »

    « Les résultats se révélèrent sans appel : tout dérivatif numérique (SMS, #réseaux_sociaux, #courriels, etc.) se traduit par une baisse significative du niveau de compréhension et de mémorisation des éléments présentés. »

    « De manière intéressante, une étude comparable avait précédemment montré que l’usage de l’ordinateur se révélait délétère même lorsqu’il servait à accéder à des contenus académiques liés à la leçon en cours. »

    « Bien sûr, ce qui est vrai pour l’#ordinateur l’est aussi pour le smartphone. Ainsi, dans un autre travail représentatif de la littérature existante, les auteurs ont établi que les étudiants qui échangeaient des SMS pendant un cours comprenaient et retenaient moins bien le contenu de ce dernier. Soumis à un test final, ils affichaient 60 % de bonnes réponses, contre 80 % pour les sujets d’un groupe contrôle non distrait. Une étude antérieure avait d’ailleurs indiqué qu’il n’était même pas nécessaire de répondre aux messages reçus pour être perturbé. Il suffit, pour altérer la prise d’information, qu’un #téléphone sonne dans la salle (ou vibre dans notre poche). »

    "Pourquoi une telle frénésie ? Pourquoi une telle ardeur à vouloir digitaliser le système scolaire, depuis la maternelle jusqu’à l’université, alors que les résultats s’affirment aussi peu convaincants ? [… Parce que] « si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement ». C’est exactement ce qui se passe avec l’actuelle numérisation du système scolaire. En effet, alors que les premieres études n’avaient globalement montré aucune influence probante de cette dernière sur la réussite des élèves, les données les plus récentes, issues notamment du #programme_PISA, révèlent un fort impact négatif. Curieusement, rien n’est fait pour stopper ou ralentir le processus, bien au contraire. Il n’existe qu’une explication rationnelle à cette absurdité. Elle est d’ordre économique : en substituant, de manière plus ou moins partielle, le numérique à l’humain il est possible, à terme, d’envisager une belle réduction des coûts d’enseignement. […] "« Le monde ne possède qu’une fraction des enseignants dont il a besoin ». Car le cœur du problème est bien là. Avec la massification de l’enseignement, trouver des professeurs qualifiés se révèle de plus en plus compliqué, surtout si l’on considère les questions de rémunération. Pour résoudre l’équation, difficile d’envisager meilleure solution que la fameuse « révolution numérique ». […] Le « professeur » devient alors une sorte de passe-plat anthropomorphe dont l’activité se résume, pour l’essentiel, à indiquer aux élèves leur programme numérique quotidien tout en s’assurant que nos braves digital natives restent à peu près tranquilles sur leurs sièges. Il est évidemment facile de continuer à nommer « enseignants » de simples « gardes-chiourmes 2.0 », sous-qualifiés et sous-payés ; et ce faisant, d’abaisser les coûts de fonctionnement sans risquer une révolution parentale. […] [en Floride], les autorités administratives se sont révélées incapables de recruter suffisamment d’enseignants pour répondre à une contrainte législative limitant le nombre d’élèves par classe (vingt-cinq au #lycée). Elles ont donc décidé de créer des classes digitales, sans professeurs. Ds ce cadre, les élèves apprennent seuls, face à un ordinateur, avec pour unique support humain un « facilitateur » dont le rôle se limite à régler les petits problèmes techniques et à s’assurer que les élèves travaillent effectivement. Une approche « criminelle » selon un enseignant, mais une approche « nécessaire » aux dires des autorités scolaires. […] 95 % du budget de l’Éducation nationale passe en salaires ! »

    Conclusion :

    1) « Plus les élèves regardent la télévision, plus ils jouent aux jeux vidéo, plus ils utilisent leur smartphone, plus ils sont actifs sur les réseaux sociaux & plus leurs notes s’effondrent. Même l’ordinateur domestique, dont on nous vante sans fin la puissance éducative, n’exerce aucune action positive sur la performance scolaire.

    2) Plus les États investissent dans les « technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement » (les fameuses TICE), plus la performance des élèves chute. En parallèle, plus les élèves passent de temps avec ces technologies et plus leurs notes baissent.

    3) le numérique est avant tout un moyen de résorber l’ampleur des dépenses éducatives. […]

    4) Pour faire passer la pilule et éviter les fureurs parentales, il faut habiller l’affaire d’un élégant verbiage pédagogiste. Il faut transformer le cautère digital en une « révolution éducative », un « tsunami didactique » réalisé, évidemment, aux seuls profits des élèves. Il faut camoufler la paupérisation intellectuelle du corps enseignant et encenser la mutation des vieux dinosaures prédigitaux en pétillants (au choix !) guides, médiateurs, facilitateurs, metteurs en scène ou passeurs de savoir. Il faut masquer l’impact catastrophique de cette « révolution » sur la perpétuation et le creusement des inégalités sociales. Enfin, il faut éluder la réalité des usages essentiellement distractifs que les élèves font de ces outils. »

    « Si l’usage des écrans affecte aussi lourdement la réussite scolaire, c évidemment parce que leur action s’étend bien au-delà de la simple sphère académique. Les notes sont alors le symptôme d’une meurtrissure + large, aveuglément infligée aux piliers cardinaux de notre dévéloppement. Ce qui est ici frappé, c’est l’essence même de l’édifice humain en développement : langage + #concentration + #mémoire + QI + #sociabilité + #contrôle_des_émotions. Une agression silencieuse menée sans états d’âme ni tempérance, pr le profit de qqs-uns au détriment de presque tous. »

    « Le #cerveau_humain s’avère, quel que soit son âge, bien moins sensible à une représentation vidéo qu’à une présence humaine effective. C’est pr cette raison, notamment, que la puissance pédagogique d’un être de chair et d’os surpasse aussi irrévocablement celle de la machine. »

    « Pr favoriser le développement d’un enfant, mieux vaut accorder du tps aux interactions humaines : [...] l’une des méthodes les + efficaces pr améliorer le dév. de l’enfant passe par les interactions de haute qualité entre l’adulte et l’enfant, sans la distraction des écrans. »

    « Le temps total d’interaction volé par 60 mn quotidiennes de télé sur les 12 premières années de vie d’un enfant s’élève à 2 500 heures. Cela représente 156 journées de veille, presque 3 années scolaires et 18 mois d’emploi salarié à temps complet...

    .. Pas vraiment une paille, surtout si l’on rapporte ces données à des consommations non plus de une, mais de 2 ou 3 heures quotidiennes. Et, à ce désastre, il faut encore ajouter l’altération relationnelle engendrée par les expositions d’arrière-plan. »

    « La consommation d’écrans interfère fortement avec le développement du langage. Par ex., chez des enfants de 18 mois, il a été montré que chaque 1/2 h quotidienne supplémentaire passée avec un appareil mobile multipliait par 2,5 la probabilité d’observer des retards de langage. De la même manière, chez des enfants de 24 à 30 mois, il a été rapporté que le risque de #déficit_langagier augmentait proportionnellement à la durée d’exposition télévisuelle. Ainsi, par rapport aux petits consommateurs (moins de 1 heure par jour), les usagers modérés (1 à 2 heures par jour), moyens (2 à 3 heures par jour) et importants (plus de 3 heures par jour) multipliaient leur probabilité de retard dans l’acquisition du langage respectivement par 1,45, 2,75 et 3,05. [...] Le risque de déficit était quadruplé, chez des enfants de 15 à 48 mois, qd la consommation dépassait 2 h quotidiennes. Ce quadruplement se transformait même en sextuplement lorsque ces enfants avaient été initiés aux joies du petit écran avant 12 mois (sans considération de durée). »

    Plus augmente la consommation d’écrans et plus l’#intelligence_langagière diminue. « Notons que le lien alors identifié était comparable, par son ampleur, à l’association observée entre niveau d’intoxication au plomb (un puissant perturbateur endocrinien) et QI verbal [...] si vous détestez [le] marmot de vos horribles voisins & que vous rêvez de lui pourrir la vie [...], inutile de mettre du plomb ds sa gourde. Offrez-lui plutôt une télé/tablette/console de jeux. L’impact cognitif sera tout aussi dévastateur pr un risque judiciaire nul. »

    « Le jour où l’on substituera le numérique à l’humain, ce n’est plus 30 mois (comme actuellement) mais 10 ans qu’il faudra à nos enfants pour atteindre un volume lexical de 750 à 1 000 mots. »

    « Au-delà d’un socle fondamental, oralement construit au cours des premiers âges de la vie, c’est dans les livres et seulement dans les livres que l’enfant va pouvoir enrichir et développer pleinement son langage. »

    .. [...] « Chaque heure quotidienne de jeux vidéo entraînait un affaissement de 30 % du temps passé à lire seul. Des éléments qui expliquent, au moins pour partie, l’impact négatif des écrans récréatifs sur l’acquisition du code écrit ; impact qui compromet lui-même, en retour le déploiement du langage. Tout est alors en place pr que se développe une boucle pernicieuse auto-entretenue : comme il est moins confronté à l’écrit, l’enfant a + de mal à apprendre à lire ; comme il a + de mal à lire, il a tendance à éviter l’écrit et donc à lire moins ; comme il lit moins, ses compétences langagières ne se développent pas au niveau escompté et il a de plus en plus de mal à affronter les attendus de son âge. Remarquable illustration du célèbre "#effet_Matthieu". »

    Attention – « Chaque heure quotidienne passée devant le petit écran lorsque l’enfant était à l’école primaire augmente de presque 50 % la probabilité d’apparition de troubles majeurs de l’attention au collège. Un résultat identique fut rapporté dans un travail subséquent montrant que le fait de passer quotidiennement entre 1 et 3 heures devant la télévision à 14 ans multipliait par 1,4 le risque d’observer des difficultés attentionnelles à 16 ans. Au-delà de 3 heures, on atteignait un quasi-triplement. Des chiffres inquiétants au regard d’un résultat complémentaire montrant que l’existence de troubles de l’attention à 16 ans quadruplait presque le risque d’échec scolaire à 22 ans. »

    Un travail « du service marketing de #Microsoft, curieusement rendu public, [explique] que les capacités d’attention de notre belle humanité n’ont cessé de se dégrader depuis 15 ans [pour atteindre] aujourd’hui un plus bas historique : inférieures à celles du… poisson rouge. Cette altération serait directement liée au développement des technologies numériques. Ainsi, selon les termes du document, "les modes de vie digitaux affectent la capacité à rester concentré sur des périodes de temps prolongées". »

    « Sean Parker, ancien président de Facebook, admettait d’ailleurs que les réseaux sociaux avaient été pensés, en toute lucidité, pour "exploiter une vulnérabilité de la psychologie humaine". Pour notre homme, "le truc qui motive les gens qui ont créé ces réseaux c’est : “Comment consommer le maximum de votre temps et de vos capacités d’attention” ?" Ds ce contexte, pour vous garder captif, "il faut vous libérer un peu de dopamine, de façon suffisamment régulière. D’où le like ou le commentaire que vous recevez sur une photo, une publication. Cela va vous pousser à contribuer de plus en plus et donc à recevoir de plus en plus de commentaires et de likes, etc. C’est une forme de boucle sans fin de jugement par le nombre". Un discours que l’on retrouve quasiment mot pour mot chez Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de Facebook (questions de croissance & d’audience). La conclusion de ce cadre repenti (qui déclare se sentir "immensément coupable") est sans appel : "Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde !" »

    Conclusion – « Les écrans sapent les trois piliers les plus essentiels du développement de l’enfant.
    – 1) les interactions humaines. [...] Pour le développement, l’écran est une fournaise quand l’humain est une forge.

    – 2) le langage. [...] en altérant le volume et la qualité des échanges verbaux précoces. Ensuite, en entravant l’entrée dans le monde de l’écrit.

    – 3) la concentration. [...] Ds qqs dizaines ou centaines de milliers d’années, les choses auront peut-être changé, si notre brillante espèce n’a pas, d’ici là, disparu de la planète. En attendant, c’est à un véritable #saccage_intellectuel que nous sommes en train d’assister. »
    « La liste des champs touchés paraît sans fin : #obésité, #comportement_alimentaire (#anorexie/#boulimie), #tabagisme, #alcoolisme, #toxicomanie, #violence, #sexualité non protégée, dépression, sédentarité, etc. [...] : les écrans sont parmi les pires faiseurs de maladies de notre temps »

    Manque de sommeil : « c’est l’intégrité de l’individu tout entier qui se trouve ébranlée dans ses dimensions cognitives, émotionnelles et sanitaires les plus cardinales. Au fond, le message porté par l’énorme champ de recherches disponible sur le sujet peut se résumer de manière assez simple : un humain (enfant, adolescent ou adulte) qui ne dort pas bien et/ou pas assez ne peut fonctionner correctement. »
    « Le sommeil est la clé de voûte de notre intégrité émotionnelle, sanitaire et cognitive. C’est particulièrement vrai chez l’enfant et l’adolescent, lorsque le corps et le cerveau se développent activement. »

    Il est possible d’améliorer (ou de dégrader) « très significativement [le fonctionnement de l’individu] en allongeant (ou en raccourcissant) de 30 à 60 mn les nuits de notre progéniture. »

    « L’organisme peut se passer d’#Instagram, #Facebook, #Netflix ou GTA ; il ne peut pas se priver d’un sommeil optimal, ou tt du moins pas sans csquences majeures. Perturber une fonction aussi vitale pr satisfaire des distractions à ce point subalternes relève de la folie furieuse. »

    « Aux États-Unis, l’#espérance_de_vie augmenterait de presque un an et demi si la consommation télévisuelle moyenne passait sous la barre des 2 h quotidiennes. Un résultat comparable fut rapporté par une équipe australienne, mais à rebours. Les auteurs montrèrent en effet que la sédentarité télévisuelle amputait de quasiment deux ans l’espérance de vie des habitants de ce pays. Formulé différemment, cela veut dire "[qu’]en moyenne, chaque heure passée à regarder la télévision après 25 ans réduit l’espérance de vie du spectateur de 21,8 mn". En d’autres termes, publicité comprise, chaque épisode de Mad Men, Dr House ou Game of Thrones enlève presque 22 minutes à votre existence. »

    Conclusion | « La consommation d’#écran_récréatif a un impact très négatif sur la santé de nos enfants et adolescents. Trois leviers se révèlent alors particulièrement délétères.
    – 1) les écrans affectent lourdement le sommeil – pilier essentiel, pour ne pas dire vital, du développement.

    – 2) Les écrans augmentent fortement le degré de sédentarité tt en diminuant significativement le niveau d’#activité_physique. Or, pr évoluer de manière optimale et pour rester en bonne santé, l’organisme a besoin d’être abondamment & activement sollicité. Rester assis nous tue !

    – 3) Les contenus dits « à risque » (sexuels, tabagiques, alcooliques, alimentaires, violents, etc.) saturent l’espace numérique. Aucun support n’est épargné. Or, pour l’enfant et l’adolescent, ces contenus sont d’importants prescripteurs de normes (souvent inconsciemment). »

    « Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle. 
    7 règles essentielles :

    1) AVANT 6 ANS, pas d’écrans (du tout)
    2) APRÈS 6 ANS, pas + de 30 mn à 1 h par jour (tout compris)
    3) pas dans la chambre
    4) pas de contenus inadaptés
    5) pas le matin avant l’école
    6) pas le soir avant de dormir
    7) une chose à la fois.

    #éducation_nationale

  • "Jeu de massacre sur Europe 1"

    Heureusement, on n’est pas en Russie.... Des choses comme ça n’arriveraient pas ici, cheu nous, en France !

    Ah ! Ah ! Ah !

    "Jeudi 19 janvier, au matin de la première journée de mobilisation (massive) contre la réforme des retraites, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, était « l’invitée » de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1. Au vu des antécédents de l’intervieweuse et des nombreux précédents en matière de convocation médiatique de contestataires par temps de (contre)réforme, on pouvait craindre le pire, et l’on ne fut pas déçu. Le quart d’heure d’« entretien » a consisté en une série d’accusations et de sarcasmes : un véritable jeu de massacre, animé par une volonté de nuire qu’on aura rarement vu aussi clairement assumée. Jusqu’au prochain épisode ?

    Inutile de revenir sur les partis pris et les obsessions (extrême) droitières de Sonia Mabrouk, son militantisme échevelé sous couvert de journalisme, ses entretiens « deux poids, deux mesures »... tout cela est bien connu – en tout cas, nous l’avons déjà clairement établi. Alors pourquoi revenir sur le nouvel épisode de cette déplorable série ? Parce que Mme Mabrouk persiste, récidive et aggrave périodiquement son cas, sans que ces pratiques (qu’elle partage avec d’autres au sein des médias dominants) soient dénoncées comme elles le méritent.

    Ce 19 janvier, Marine Tondelier n’est pas invitée pour livrer son regard sur l’actualité sociale – l’un des mouvements sociaux les plus puissants des trente dernières années contre une réforme gouvernementale –, ni pour expliquer ses arguments contre le projet qu’elle combat, et encore moins pour évoquer ses contrepropositions. Jamais d’ailleurs on ne lui demande son « avis » sur quoi que ce soit (sinon sur des « menaces » contre des élus et des violences... potentielles !) L’interview n’est qu’un long réquisitoire, qui réussit le tour de force de réunir toutes les figures imposées du genre et de battre des records dans presque toutes les catégories : morgue, mépris, injonctions, insinuations, mauvaise foi et attaques ad hominem... Tout y passe, au cours d’un interrogatoire au plan aisément repérable, préparé autour de quatre questions-accusations, inlassablement répétées ou (à peine) reformulées, qu’on peut résumer ainsi :

    1. Est-ce que vous assumez d’être une « zadiste » antidémocratique ?
    2. Est-ce que vous condamnez les menaces sur des élus ?
    3. Est-ce que vous condamnerez les violences des manifestants ?
    4. Est-ce que vous n’avez pas honte de critiquer les milliardaires ?

    (...)"

    #politique #information #médias #merdias #Europe1 #Sonia_Mabrouk #propagande #intox #résistance #ACRIMED #critique #démocratie #chiens_de_garde #journalisme #interrogatoire #contre-information #écologie #EELV #Marine_Tondelier #vangauguin

    Jeu de massacre sur Europe 1 - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Jeu-de-massacre-sur-Europe-1

  • Our digital public squares aren’t so healthy. Can we fix that ? | Salon.com
    https://www.salon.com/2023/01/28/our-digital-public-squares-arent-so-healthy-can-we-fix-that

    Despite living in a hyper-connected world, rates of loneliness and depression are higher than ever. We know a great deal about how to design our physical spaces to encourage community connections – libraries, town parks, and adult education centers – but we are just scratching the surface in figuring out how to strengthen social connections and build civic engagement in our online spaces. Can we translate these real world designs into our online platforms to bolster our communities and our democracy?

    Digital pioneers are demonstrating the value that online spaces can provide in fostering community and social cohesion. Some of these groups are not new, like Black Twitter, but are finding ways to survive, and even thrive, within larger toxic social media platforms. Others, like gift sharing communities, are working out exit strategies from traditional social media sites because they have found these structures are overly focused on profit over public interest. Still other pioneers are growing their own platforms to ensure a design that emphasizes local community values.

    Ethan Zuckerman, from the Institute for Digital Public Infrastructure, points out that in addressing issues of misinformation and vitriol online we may be too focused on trying to fix our old social media platforms. Instead, we should focus on creating new spaces that have explicit civic goals and are designed for equity and social cohesion. Real-world communities need to be involved in intentionally designing their own local digital public spaces rather than leaving this work to global tech companies.

    People have found ways to thrive on Black Twitter, but being on Twitter is not without its challenges. Platformed racism is the result of a design ethos in Silicon Valley that applauds a hands-off philosophy to support innovation and growth. Outsiders sometimes jump on Black Twitter hashtags and post racist comments and there are reports of police gathering information from Black Twitter. Trolls, cancel culture, and harassment can make Twitter a traumatizing place for many people. Algorithms designed to drive engagement end up promoting offensive content. Community guidelines addressing negative behavior are under-enforced and with Elon Musk’s tenure the hands-off philosophy has shot through the roof and further escalated vitriol and misinformation on the platform.

    Twitter’s design encourages simplicity, impulsivity and incivility. It cues emotional thinking rather than encouraging us to analyze content or re-consider making a post. But, despite its design flaws, small private groups have also emerged on Twitter and have been able to thrive by blocking trolls and curating feeds to minimize the toxicity that is built into the platform. Private student groups on Twitter, such as those that started among friends who attended Historically Black Colleges and Universities (HBCU), continue after graduation to provide community and networking. Both the larger Black Twitter public space and the small private groups provide members with valuable support and shared experiences, despite the design of Twitter, not because of it.

    The Buy Nothing Project is an early model of how to build a value-based platform with a hyper-local focus. Their biggest challenge has been trying to promote values from within a system that runs counter to those values. The design of Facebook actively encourages people to stay online and join more groups. Many Facebook private groups are wonderful — groups that support cancer patients, new Moms, church youth groups — but the platform’s focus on growth and keeping people online, rather than fostering better social cohesion and improving our offline lives, sets the wrong tone.

    Buy Nothing has now created its own app to better foster community as it transitions off of Facebook. They have found that size matters and small is better in order to limit posting and emphasize real world connections. Size also impacted feelings of safety as real-life local connections became more difficult when local groups got too big. The infrastructure of Facebook made it difficult to limit group size and to draw flexible boundaries around neighborhoods to connect diverse groups while keeping it local.

    Tiens, Front Porch (Vermont) me fait penser aux raisons du succès de Biblio-fr dans les années 1990-2000

    Facebook is opaque about how it addresses harmful content and how its algorithms are designed. Content is posted immediately. With 4.75 billion posts shared daily it is impossible to track and remove users who are engaged in selling drugs, child pornography, and spreading misinformation. On Front Porch, posts are first reviewed by paid human moderators and then posted. If someone behaves badly, such as writing insults about a neighbor, that person is contacted and the guidelines are explained: Neighbors can disagree with something someone has posted and voice their opinion, but personal attacks are not allowed. The design of Front Porch prevents illegal activities from being posted. It may be that what works for many towns across Vermont may not be the best design for those in Nevada or New York City, but this type of locally based platform could be modified to accommodate different community values.

    Third places are places outside of our homes and workplaces that provide essential neutral places where we can relax, interact with friends and strangers and enjoy ourselves. Ray Oldenburg first described third places decades ago, at a time when people were moving to the suburbs and third places were disappearing. These informal community gathering places provide a sense of belonging and connection that can strengthen community ties. Libraries, gyms, and cafes can be accessible to everyone and conversation and community building, rather than solely pursuing commerce, are top priorities.

    Sociologist Eric Klinenberg’s book Palaces for the People, traces the importance of public squares throughout history. These “palaces” can offer neutral spaces where everyone is welcome. Klinenberg argues that the future of democratic society rests on developing shared values and shared spaces. These spaces provide connections where people can linger and make friends across group lines and are intentionally designed to promote socialization and connection.

    Tech companies maintain that they cannot moderate online communities because that would jeopardize our right to free speech and because there is simply too much content flying across these networks to track. Both these issues are false flags. We now know that the core infrastructure of these platforms is intentionally designed to amplify vitriol and misinformation because this increases engagement, keeps us online longer, and provides tech companies with billions of dollars from ad revenue. It doesn’t have to be this way.

    #Espaces_publics #Médias_sociaux #relations #Bien_être

  • Guerre en Ukraine : réalités et propagandes Anne Morelli / Michel Collon

    La guerre fait rage en Ukraine et la propagande bat son plein.
    Comment s’y retrouver dans ce torrent d’informations qui nous pousse chaque jour vers de nouvelles escalades ?
    Peut-on réellement comprendre les enjeux de ce conflit ?
    Un débat à l’initiative du Comité de Surveillance OTAN, l’historienne Anne Morelli (Principes élémentaires de la propagande de guerre http://www.aden.be/index.php?aden=principes-elementaires-de-propagande-de-guerre ) et le journaliste Michel Collon (Ukraine : La guerre des images https://boutique.investigaction.net/fr/home/151-bon.html ) démêlent réalités et propagandes.

    https://www.youtube.com/watch?v=XldMlJUR-nM

    #Ukraine #propagande #Histoire #guerre #otan #médias #journalistes

    • Les Dix principes élémentaires de la propagande de guerre Anne Morelli

      • Nous ne voulons pas la guerre ;
      • Le camp adverse est le seul responsable de la guerre ;
      • Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service ») ;
      • C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers ;
      • L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement ;
      • L’ennemi utilise des armes non autorisées ;
      • Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes ;
      • Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause ;
      • Notre cause a un caractère sacré ;
      • Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres.

      Anne Morelli
      Historienne, Anne Morelli est professeure à l’Université libre de Bruxelles où elle enseigne, notamment , la critique historique appliquée aux médias modernes. Elle analyse ici, systématiquement, les « trucs » que tous les services de propagande des nations modernes utilisent pour ranger l’opinion publique à leurs côtés.

  • Soll Deutschland schwere Kampfpanzer an die Ukraine liefern?
    https://www.mdr.de/mdr-aktuell-nachrichtenradio/audio/audio-2235940.html
    http://avw.mdr.de/streams/284340-0_mp3_high.m3u
    von Rommy Arndt
    https://rommyarndt.de

    Voilà ce qui se passe quand tu oses publier une opinion différente de celle que défendent le gouvernement, les médias ÖR, ceux appartenant à la grande bourgeoisie et l’ex journal de gauche TAZ mué en défenseur d’un libéralisme peint en vert. On se réunit pour te présenter comme traitre ("traitresse" dans les cas présent), ami de Poutine et ennemi de la cause de la liberté. Dans ce billet je présente la réaction exceptionellement tolérante de la maison de raidiotélévision-internet MDR qui a osé accepté de publier un commentaire critique et des commentaires moins ouverts qui représentent la prèsque totalité de ceux que peut lire le public typique.

    Auf keinen Fall, meint unsere Kommentatorin
    MDR AKTUELL Do 19.01.2023 17:36Uhr 04:36 min

    Zu diesem Kommentar erreichen uns eine Vielzahl an Rückmeldungen. Aus diesem Grund eine Erklärung der MDR-Chefredaktion:

    Panzer-Lieferungen werden von vielen Menschen bundesweit und von einer Mehrheit im Osten Deutschlands abgelehnt (Quelle: Infratest/dimap). Viele Menschen ängstigt der Krieg in der Ukraine und mögliche Folgen.

    Die Vielfalt von Perspektiven und Meinungen in einer Gesellschaft breit und differenziert abzubilden, ist ein wichtiger Bestandteil des öffentlich-rechtlichen Programmauftrags.

    Dazu zählen neben diesem Kommentar kontinuierlich Formate und Inhalte auf all unseren Ausspielwegen, die sich sehr differenziert mit dem Angriffskrieg auf die Ukraine auseinandersetzen.

    Gleichwohl sieht die Chefredaktion bei diesem Kommentar unsere journalistischen Qualitätskriterien bzgl. der Äußerungen zu der Vorsitzenden des Verteidigungsausschusses, Frau Strack-Zimmermann, nicht ausreichend berücksichtigt. Wir werden dies in der Redaktion auswerten.

    Aus Gründen der Transparenz haben wir uns entschieden, den Kommentar nicht zu bearbeiten.

    Redaktioneller Hinweis: Auch aus Transparenzgründen haben wir entschieden, dass dieses Audio nicht entsprechend der üblichen Verweildauer für die Elemente der Audiothek von MDR AKTUELL nach sieben Tagen automatisch offline geht. Es ist bis zum 2. Februar 2023 verfügbar.
    Logo Mitteldeutscher RundfunkDer Mitteldeutsche Rundfunk ist Mitglied der ARD.

    MDR-Kommentar zur Panzerfrage: Wütend und fassungslos
    https://www.msn.com/de-de/nachrichten/politik/mdr-kommentar-zur-panzerfrage-w%C3%BCtend-und-fassungslos/ar-AA16HtvZ

    24.1.2023 von Kevin Hanschke - Die Debatte um die Lieferung von Kampfpanzern an die Ukraine polarisiert die Bundesrepublik. Besonders tief ist der Meinungsspalt zwischen Ost- und Westdeutschland. Nach der aktuellen repräsentativen Umfrage des Deutschlandtrends befürworten deutschlandweit 46 Prozent der Befragten die Lieferung von Panzern, 43 Prozent lehnen sie ab. In den ostdeutschen Bundesländern beträgt das Verhältnis 32 Prozent zu 59 Prozent. In einer nicht repräsentativen Telefon-Umfrage des Mitteldeutschen Rundfunks (MDR) sprachen sich sogar 94 Prozent der Anrufer gegen Panzer aus.

    Die MDR-Moderatorin Rommy Arndt verweist auf Twitter auf diese Zahl, um einen von ihr verfassten und vorgetragenen Hörfunk-Kommentar zur Panzerfrage zu verteidigen, der heftige Kritik ausgelöst hat. Der viereinhalb Minuten lange Kommentar mit dem Titel „Soll Deutschland schwere Kampfpanzer an die Ukraine liefern?“, das Debüt der langjährigen freien Mitarbeiterin im Genre des Kommentars, wurde am 19. Januar von MDR aktuell gesendet, dem Nachrichtenradio des MDR. Auf der Internetseite des Senders wird die Antwort auf die Titelfrage so zusammengefasst: „Auf keinen Fall, meint unsere Kommentatorin.“
    Wer oder was treibt Putin an?

    Was sie tut, ist das Gegenteil davon. Diese Regierung verletzt seit Monaten auf unverzeihliche Art ihren Amtseid.“ Als eigentlichen Akteur der deutschen Ukrainepolitik macht die Mitarbeiterin des öffentlichen-rechtlichen Rundfunks allerdings die Medien aus, die „seit Monaten“ die Debatte „befeuern“. Olaf Scholz ist in Arndts Augen ein zögerlicher Kriegstreiber, ein von Journalisten Getriebener. Durch diesen „öffentlichen Druck“, würden „die Grenzen des Denkbaren, Sagbaren und Machbaren weiter verschoben“.

    Wer oder was treibt Putin an? Arndt meint, er wolle „in der Ukraine ein Exempel statuieren“, nämlich der Nato „die Grenzen aufzeigen, damit sie nicht noch näher an Russland heranrückt“. Dieser Provokation soll Deutschland, wenn es nach Arndt geht, nicht entgegentreten, weil es „in Russland so viel Leid und Zerstörung“ angerichtet habe. Die Osteuropahistorikerin Anna Veronika Wendland kommentierte den Kommentar auf Twitter: „Arndt verschweigt hier, welches Land die Deutschen 1941 zuerst besetzen: die Ukraine“. Die Verteidigung der Kommentatorin, die auch als Event-Moderatorin für Auftraggeber wie die sächsische Landesregierung arbeitet und auf ihrer privaten Internetseite mit einem Foto wirbt, das sie mit Michael Kretschmer zeigt: „Soll ich sämtliche Länder aufzählen, die Deutschland überfallen hat? Mein Gott.“

    Inzwischen hat die Chefredaktion des MDR dem im Internet weiter unverändert vorgehaltenen Kommentar eine „Erklärung“ an die Seite gestellt, mit der sie auf „eine Vielzahl an Rückmeldungen“ reagiert. Zu einem Punkt, der Behauptung Arndts, die FDP-Verteidigungsexpertin Marie-Agnes Strack-Zimmermann pflege „in ihrer Freizeit viel Kontakt zur Rüstungsindustrie“, stellt die Chefredaktion fest, dass der Kommentar die „journalistischen Qualitätskriterien“ des Senders „nicht ausreichend berücksichtigt“ habe.

    Man werde „dies in der Redaktion auswerten“

    Man werde „dies in der Redaktion auswerten“. Im Umkehrschluss gilt dann, dass der Rest des Kommentars den hauseigenen Qualitätsstandards genügt, eingeschlossen die Beschwerde über die Übermacht der Medien und der Vorwurf des Eidbruchs. Beides sind Topoi, die man aus der Propaganda der AfD kennt. Unverzeihlich soll die Versündigung am Wohl des deutschen Volkes sein. Sie könnte also nur durch Ablösung der Regierung gesühnt werden.

    Der Journalist Matthias Meisner hat im Blog „Volksverpetzer“ dokumentiert, dass Rommy Arndt sich als Twitter-Nutzerin im selben Stil radikalen Bezweifelns der Legitimität der Regierungsmaßnahmen auch zur Pandemiepolitik geäußert hat. Am Tag, nachdem der MDR ihren Panzer-Kommentar gesendet hatte, kommentierte sie höhnisch die Rücktrittserklärung der neuseeländischen Ministerpräsidentin Jacinda Ardern: „Wenn Verbrecher abtreten, wird es immer pathetisch verbrämt.“ Soll auch für solche Standpunkte gelten, was die Chefredaktion des MDR zur Rechtfertigung des Beitrags zur Panzer-Kontroverse ausführt?

    „Die Vielfalt von Perspektiven und Meinungen in einer Gesellschaft breit und differenziert abzubilden, ist ein wichtiger Bestandteil des öffentlich-rechtlichen Programmauftrags.“ Mit Umfragezahlen wird man leicht belegen können, dass ebenso wie die Kreml-Propaganda auch Verschwörungstheorien vieler Art im Sendegebiet des MDR auf besonders hohe Zustimmung stoßen.

    MDR-Kommentatorin Rommy Arndt: Neue Heldin der Putin-Versteher
    https://taz.de/MDR-Kommentatorin-Rommy-Arndt/!5908047

    26.1.2023 von Matthias Meisner - Rommy Arndt vom MDR wird für ihren Kommentar gegen Militärhilfe für die Ukraine gefeiert. Mit dabei: das rechtsextreme Magazin „Compact“.
    Eine Frau hat braune lange Haare, lächelt und trägt ein rotes Oberteil

    Setzt sich für enge Wirtschaftsbeziehungen zu Russland ein: Rommy Arndt Foto: Ralf Succo/picture alliance

    Sie ist die neue Heldin im Milieu der Putin-Versteher:innen – und findet Fans von ganz links bis ganz rechts: Rommy Arndt, die vergangene Woche im Hörfunkprogramm MDR Aktuell in einem Kommentar gegen Panzerlieferungen an die Ukraine desinformierte, wird vom russischen Propagandasender RT DE gefeiert. Der lobt, dass die öffentlich-rechtliche Dreiländeranstalt die „mediale Einheitsfront durchbrochen“ habe.

    Das rechtsextreme Compact-Magazin spricht von einer „Jagd auf Abweichler-Journalistin“, preist die Sächsin als „einsame Ruferin in der Wüste im GEZ-Imperium“. Der Blog NachDenkSeiten, der sich als links verortet, lobt Arndts „Empörung gegen die Kriegstreiberei“ und fordert: „Redakteure, haben Sie Mut, bitte mehr von diesen Kommentaren!“

    Die Arbeitsgemeinschaft Frieden der Querdenker-Partei „Die Basis“ ruft dazu auf, sich in Mails an den Sender mit Arndt zu solidarisieren – „damit den Kriegstreibern endlich gehöriger Wind entgegenbläst“.

    Der Kommentar, von dem sich die MDR-Chefredaktion nur halbherzig distanzierte, hat eine Vorgeschichte. Die Moderatorin setzt sich seit längerer Zeit für enge Wirtschaftsbeziehungen zu Russland ein.

    Erprobte Connections

    2018 moderierte sie in Potsdam eine Veranstaltung zu „45 Jahre deutsch-russische Erdgaspartnerschaft“ – mit Vertretern der russischen Regierung, von Gazprom, den Ministerpräsidenten Michael Kretschmer (Sachsen, CDU) und Dietmar Woidke (Brandenburg, SPD) sowie dem Vorstandschef des Leipziger Gashandelskonzerns VNG, Ulf Heitmüller.

    Es sind jene Connections, anhand derer Correctiv im vergangenen Jahr die „Gazprom-Lobby“ beschrieb, bei der Russland deutsche Politiker:innen, Ma­na­ge­r:in­nen und Anwäl­t:in­nen einspannte, um Deutschland von russischem Gas abhängig zu machen. Arndt schreibt auf ihrer Homepage über die Veranstaltung: „Seit 45 Jahren strömt russisches Erdgas nach Deutschland, immer zuverlässig, ohne Probleme, egal wie die Zeiten sind.“
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    Arndt ist auch eine geschäftstüchtige Event-Moderatorin. Von 2017 bis 2022 war sie laut Antwort der sächsischen Staatsregierung auf eine AfD-Anfrage die Mitarbeiterin des MDR in Sachsen mit den meisten Einsätzen für die Freistaat-Regierung – vier Moderationen, dotiert zwischen 2.380 und 2.975 Euro, für das SPD-geführte Wirtschaftsministerium.

    Arndts politische Agenda: Auf ihrem als „hier privat“ gekennzeichneten Twitter-Kanal befeuert sie die Szene der Coronaleugner:innen, fordert von der Politik die „gründliche Aufarbeitung von millionenfachen Grundrechtsverletzungen“, spricht im Zusammenhang mit der Pandemie von „Freiheitsberaubung“ sowie „Fake News über angebliche ‚Inzidenzen von Ungeimpften‘“.

    Vielfalt im Kontext

    Für ihren Kurs holt sie auch Leute ins Programm, die in die Randbereiche des verschwörungstheoretischen Geraunes abgedriftet sind. So interviewte sie für MDR Aktuell im Dezember Thomas Moser zu seinem Buch „Der Amri Komplex“. Kurz zuvor hatte Moser im „Overton-Magazin“ dargelegt, was er von öffentlich-rechtlichen Medien, für die er selbst jahrelang arbeitete, inzwischen hält: „Mit dem Beginn des Corona-Zeitalters und erst recht mit dem Ukraine-Krieg hat man keine Skrupel mehr vor Unwahrhaftigkeiten.“

    Der MDR verteidigt den Panzer-Kommentar im Rahmen einer „Vielfalt von Perspektiven und Meinungen“. Vorgeworfen wird Arndt bloß, dass sie ein Zitat der FDP-Verteidigungspolitikerin Marie-Agnes Strack-Zimmermann „aus dem Kontext gerissen und in Teilen missverständlich wiedergegeben“ habe.

    Die Erdgas-Veranstaltung? „Nicht im Auftrag des MDR moderiert“, sagt ein Sprecher. Und das Moser-Interview? Nur „eine von vielen Stimmen“ im Programm.

    Über ein „verantwortungsbewusstes Agieren“ auf Social Media führte der MDR ein Gespräch mit der Moderatorin, wie ein Sprecher des Senders erklärt.

    Arndt twittert fast zeitgleich: „Ich vermute, dass mein Account zwischenzeitlich gehackt wurde. Einige Dinge, die in meinem Namen gepostet wurden, sind nicht von mir.“

    Was sie tut, ist das Gegenteil davon. Diese Regierung verletzt seit Monaten auf unverzeihliche Art ihren Amtseid.“ Als eigentlichen Akteur der deutschen Ukrainepolitik macht die Mitarbeiterin des öffentlichen-rechtlichen Rundfunks allerdings die Medien aus, die „seit Monaten“ die Debatte „befeuern“. Olaf Scholz ist in Arndts Augen ein zögerlicher Kriegstreiber, ein von Journalisten Getriebener. Durch diesen „öffentlichen Druck“, würden „die Grenzen des Denkbaren, Sagbaren und Machbaren weiter verschoben“.

    Wer oder was treibt Putin an? Arndt meint, er wolle „in der Ukraine ein Exempel statuieren“, nämlich der Nato „die Grenzen aufzeigen, damit sie nicht noch näher an Russland heranrückt“. Dieser Provokation soll Deutschland, wenn es nach Arndt geht, nicht entgegentreten, weil es „in Russland so viel Leid und Zerstörung“ angerichtet habe. Die Osteuropahistorikerin Anna Veronika Wendland kommentierte den Kommentar auf Twitter: „Arndt verschweigt hier, welches Land die Deutschen 1941 zuerst besetzen: die Ukraine“. Die Verteidigung der Kommentatorin, die auch als Event-Moderatorin für Auftraggeber wie die sächsische Landesregierung arbeitet und auf ihrer privaten Internetseite mit einem Foto wirbt, das sie mit Michael Kretschmer zeigt: „Soll ich sämtliche Länder aufzählen, die Deutschland überfallen hat? Mein Gott.“

    Inzwischen hat die Chefredaktion des MDR dem im Internet weiter unverändert vorgehaltenen Kommentar eine „Erklärung“ an die Seite gestellt, mit der sie auf „eine Vielzahl an Rückmeldungen“ reagiert. Zu einem Punkt, der Behauptung Arndts, die FDP-Verteidigungsexpertin Marie-Agnes Strack-Zimmermann pflege „in ihrer Freizeit viel Kontakt zur Rüstungsindustrie“, stellt die Chefredaktion fest, dass der Kommentar die „journalistischen Qualitätskriterien“ des Senders „nicht ausreichend berücksichtigt“ habe.❞

    #médias #opinion_publique #Allemagne #USA #Russie #Ukraine #guerre

  • Naissance du collectif des « ami.e.s de RICOCHETS »
    https://ricochets.cc/Naissance-du-collectif-des-ami-e-s-de-RICOCHETS.html

    Un collectif pour soutenir le média RICOCHETS web & papier est en train de voir le jour. Plusieurs personnes souhaitaient soutenir RICOCHETS, mais sans participer pour autant au collectif d’animation du média, alors il a été décidé de créer le collectif des « ami.e.s de RICOCHETS ». Le collectif d’animation de RICOCHETS continue d’exister, il s’agit des personnes qui participent à la gestion régulière de ce site internet et des journaux papiers. Elles se réunissent pour décider des orientations à (...) #Les_actus_de_RICOCHETS

    / #Drôme, #Médias_et_expressions

  • Sortie du nouveau journal papier RICOCHETS le 19 janvier 2023
    https://ricochets.cc/Sortie-du-nouveau-journal-papier-RICOCHETS-le-19-janvier-2023.html

    Le numéro 25 de RICOCHETS papier sera disponible à partir du jeudi 19 janvier ! Outre les rubriques « traditionnelles », vous trouverez des textes sur : logement, ZAD, sublimes routes, superchargeurs, vergers, système d’oppressions, math et bassines, montagnes, santé des femmes...

    Avec un petit fil rouge autour des questions d’autonomie.

    Que des contenus inédits, différents de ceux du site web. Bonne nouvelle, de nouveaux lieux de dépôts sont ou seront disponibles pour vous fournir en journal frais. (...) #Les_actus_de_RICOCHETS

    / #Drôme, #Livres,_revues, #Médias_et_expressions

  • Nous ne battrons pas en retraite !
    https://ricochets.cc/Nous-ne-battrons-pas-en-retraite.html

    Quelques collages réalisés par notre collectif un regard de côté. Et un papi qui a retrouvé la parole. Retrouvez pas mal de belles affiches dont certaines qu’on a utilisé sur http://formesdesluttes.org/images-retraites A vos imprimantes ! PS : Pour imprimer en grand format, c’est facile, il suffit d’ouvrir le pdf sur acrobat, d’aller dans fichier, imprimer, de cliquer sur affiche puis de choisir (...) #Les_actus_de_RICOCHETS

    / #Drôme, #Médias_et_expressions

  • Voyage en « ère post-vérité »
    https://infokiosques.net/spip.php?article1961

    « Bienvenue dans « l’ère post-vérité » ! Une époque où une information fausse se propage cinq fois plus vite qu’une vraie, où les croyances et opinions sont plus importantes que les faits eux-même. Équipés de nos lunettes 3D anti-autoritaires, nous allons voyager dans la complosphère post-vérité. Nous passerons en revue quelques scénarios conspirationnistes, leurs origines, les promoteurs et leurs idéologies, des mouvements citoyennistes et confusionnistes, aux idéologies ouvertement libertarienne et fasciste. » #V

    / #Religions_et_croyances, #Médias, Infokiosque fantôme (partout)

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/voyage_en_ere_post-verite-12pa5-sept2022-pageparpage-2.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/voyage_en_ere_post-verite-6pa4-sept2022-cahier-2.pdf

  • La dernière ignominie de Reporters sans frontières — Jacques-Marie BOURGET

    Mais amis, et des organisations de soutien aux Palestiniens m’ont découragé alors que j’écrivais ce texte sur les turpitudes de RSF. Leur refrain me chantait : "tout le monde sait que cette organisation est un outil de l’Occident. Ton papier ne nous apprendra rien. Tant pis, j’ai écrit quand même. Car le dernier « Bilan » publié par RSF est une honte contre l’humanité.

    https://www.legrandsoir.info/la-derniere-ignominie-de-reporter-sans-frontieres.html


    #RSF #médias #ONG #psyops

  • USA-Brésil : corruption, évangélisme et réseaux sociaux | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-g-boullier/blog/100123/usa-bresil-corruption-evangelisme-et-reseaux-sociaux

    Franchement, cet article est excellent, et pose de réels problèmes, bien loin des réflexions rengaines sur la crise démocratique.

    Le mimétisme de l’opération de Brasilia par rapport à l’assaut du Capitole n’a échappé à personne. Les sources de telles attaques contre les institutions démocratiques sont même identiques : la corruption, le fondamentalisme évangéliste, et la puissance des réseaux sociaux. Trois menaces fondamentales pour les démocraties que l’on retrouve aussi à l’œuvre dans les dictatures.

    #Démocratie #Corruption #Fondamentalisme_religieux #Laicité
    #Médias_sociaux

  • Microsoft to challenge Google by integrating ChatGPT with Bing search - The Verge
    https://www.theverge.com/2023/1/4/23538552/microsoft-bing-chatgpt-search-google-competition

    By using the technology behind ChatGPT — which is built by AI company OpenAI — Bing could provide more humanlike answers to questions instead of just links to information. Both Google and Bing already surface relevant information from links at the top of many search queries, but Google’s knowledge panels are particularly widespread when it comes to searching for information about people, places, organizations, and things.

    Microsoft’s use of ChatGPT-like functionality could help Bing rival Google’s Knowledge Graph, a knowledge base that Google uses to serve up instant answers that are regularly updated from crawling the web and user feedback. If Microsoft is ambitious, though, it could even go much further, offering many new types of AI-based functionality.

    #Médias_de_synthèse

  • Réseaux sociaux : Il est toujours aussi facile de manipuler des sondages Twitter laf - REUTERS
    https://www.lessentiel.lu/fr/story/toujours-aussi-facile-de-manipuler-des-sondages-twitter-652604720115

    Il suffirait d’une centaine de dollars pour fausser les résultats de l’outil du réseau social dont le patron Elon Musk est friand.

    Elon Musk n’a pas réglé le problème des robots qu’il avait mis en avant pour ne pas honorer sa promesse d’achat de Twitter. Selon l’organisation Accountable Tech, on peut louer les services de bots pour influencer le résultat d’un sondage sur la plateforme. En dépensant moins d’une centaine de dollars, il serait possible de faire valoir des dizaines de milliers de votes. « Non seulement les bots fleurissent sous Musk, mais il est maintenant plus facile que jamais d’utiliser des bots pour manipuler les sondages Twitter », a déclaré Nicole Gill, cofondatrice de l’organisation à but non lucratif.

    Les sondages sont devenus pour Elon Musk un outil décisionnel en cas de controverse, notamment pour la réintégration de Donald Trump sur le réseau social ou son propre maintien en tant que patron. « Tant que Musk continuera de mettre les décisions majeures de la plate-forme entre les mains de n’importe qui avec quelques dollars et un peu de temps libre, Twitter est dangereux et ouvert à la manipulation par de mauvais acteurs, y compris les gouvernements étrangers », s’est encore inquiétée Nicole Gill. L’autorité des sondages est également contestée par certains qui estiment qu’ils ne sont pas représentatifs de la base d’utilisateurs de Twitter.

    Purge compliquée
    Récemment, Elon Musk avait pourtant fanfaronné dans un tweet, en insinuant que les heures des bots étaient comptées.
    Il n’avait pas précisé quelle était la surprise. Mais dans les heures qui ont suivi, Twitter a bloqué le trafic d’environ 30 opérateurs de téléphonie mobile dans le monde, coupant ainsi l’accès à des centaines de milliers de comptes, principalement dans la région Asie-Pacifique, notamment dans de vastes étendues en Russie, en Indonésie, en Inde et en Malaisie. Mais les plaintes n’ont pas tardé d’affluer, a rapporté le média Platformer. Des utilisateurs légitimes se sont vus refuser l’accès au réseau social et Elon Musk a été contraint de mettre un terme à sa « surprise ».

    Idem #youtube #blog #WhatsApp #facebook #méta et les autres #réseaux_sociaux #manipulation #médias #commentaires #sondages

  • Tech Trade Group Sues California to Halt Children’s Online Safety Law - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/12/14/technology/netchoice-lawsuit-children-online-safety.html

    Ah le beau quarteron d’hypocrites...

    By Natasha Singer

    Natasha Singer, a technology reporter at The New York Times, has covered children’s online privacy since 2012.
    Dec. 14, 2022

    A tech industry trade association sued the state of California on Wednesday in an effort to halt a new children’s online safety law, a legal challenge that comes at a moment of intensified public concern over the risks that content on popular platforms like Instagram and TikTok could pose to younger users.

    The new law, called the California Age-Appropriate Design Code Act, will require many online services to install sweeping safeguards for minors, including protecting children from potentially harmful content and turning off friend-finder features that could enable adult strangers to contact young people. Gov. Gavin Newsom signed the children’s online safety bill, the first of its kind in the nation, into law in September.

    The trade association, called NetChoice, is suing to block the law before it is scheduled to take effect in 2024. The trade group’s members include Amazon; Pinterest; TikTok; Google, which owns YouTube; and Meta, the parent company of Facebook and Instagram.

    In a legal complaint filed in the U.S. District Court for the Northern District of California, NetChoice said the legislation would require online services to act as content censors, violating constitutional protections for free speech. The group also argued that the law would harm minors and others by hindering their access to free and open online resources.

    The law “presses companies to serve as roving censors of speech on the internet,” the NetChoice complaint said. “Such over-moderation,” it added, “will restrict the availability of information for users of all ages and stifle important resources, particularly for vulnerable youth who rely on the internet for lifesaving information.”

    The British rules require online services that are likely to have minors as users to prioritize children’s safety. In practice, that means many popular social media and video game platforms must turn on the highest privacy settings for younger users in Britain. They must also turn off certain features that could prod children into staying online for hours on end, such as autoplay — videos that automatically play one after another.

    Last year, as the British rules were poised to take effect, Google, Instagram, Pinterest, TikTok, Snap, YouTube and others introduced new safeguards for younger users worldwide. YouTube, for instance, turned off default video autoplay for minors.

    The California rules similarly require online services to turn off features like video autoplay for children.

    In response to a question from a reporter about why the group wanted to block the California law when many of its members were already complying with similar British rules, NetChoice said that the state law was unconstitutional under the First Amendment.

    “Although the U.K. has a similar law on the books, it has neither a First Amendment nor a long tradition of protecting online speech,” said Chris Marchese, NetChoice’s counsel.

    #Protection_enfants #Médias_sociaux #Californie

  • Des manifestants payés pour soutenir la Coupe du monde à Genève Michael Maccabez - Julien Furrer - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/13625421-des-manifestants-payes-pour-soutenir-la-coupe-du-monde-a-geneve.html

    Une vingtaine de personnes ont été rémunérées pour prendre part à une manifestation de soutien à la Coupe du monde sur la place des Nations à Genève. Cette pratique semble ne pas se limiter au football, selon une enquête de la RTS.

    "Nous aimons Qatar Coupe du Monde 2022". "Gardez la politique loin de la Coupe du monde". Le mardi 15 novembre, entre 20 et 30 personnes affichaient leur soutien à la compétition sportive qui débutait quelques jours plus tard. Mais peu semblaient arriver à lire les pancartes en français qu’ils tenaient.


    L’explication ? Ces personnes ont en réalité été démarchées, en anglais, sur WhatsApp. "Ce mardi (15 novembre) à 14h00, il y a un autre événement à la Chaise cassée. Celui-ci ne prendra que 10 minutes parce que ce n’est pas une manifestation. On doit juste tenir des pancartes et prendre une photo. C’est tout. Vous serez quand même payé 25 francs", peut-on lire sur un message que s’est procuré la RTS.

    Un événement pas isolé
    La récurrence apparente de ces appels à manifester se vérifie sur d’autres photos glanées sur les réseaux sociaux. En octobre, on retrouve certains de ces manifestants protestant contre le pouvoir soudanais. Fin novembre, on devine les mêmes personnes qui dénoncent les violences au Yémen.

    On y retrouve aussi celle qui semblait coordonner le rassemblement en faveur de la Coupe du monde. Mi-novembre, une jeune diplômée plaçait les participants et prenait des photos de ce qu’elle qualifie de "photos de groupe, entre amis".

    Elle n’a pas souhaité s’exprimer davantage sur son rôle dans ces manifestations clandestines. Les questions de la RTS posées aux autres personnes impliquées sont restées lettre morte.

    "Le meilleur et le pire”
    Ces mises en scène reflètent avant tout l’attrait de la Genève internationale, selon Stephan Davidshofer. Ce chercheur en sciences politiques a cartographié la galaxie des organisations non gouvernementales qui gravitent autour de la tribune mondiale qu’offre Genève.

    “C’est la société civile avec toutes ses nuances qui est représentée à Genève. Il y a le pire comme le meilleur de la globalisation", estime le politologue.

    La Genève internationale compte plus de 750 ONG qui emploient quelque 3000 personnes, selon l’étude menée par Stephan Davidshofer. Une approximation, dans la mesure où rien n’oblige ces associations à s’enregistrer.

    Une autre manifestation à Plainpalais
    Sur les pancartes du rassemblement à la place des Nations, on lit des références à la fan zone de Plainpalais, annulée au dernier moment. Deux semaines plus tôt, selon la Tribune de Genève, une dizaine de personnes s’était rassemblée sur la plaine de Plainpalais pour protester contre cette annulation.

    Mais son organisateur, un directeur d’ONG, se défend de tout lien. “Nous n’avons aucune idée de qui a pu organiser le rassemblement sur la place des Nations”, a indiqué à la RTS Nidal Salim.

    Quid du Qatar ?
    Contactée à plusieurs reprises, la Mission du Qatar à Genève n’a pas répondu aux questions de la RTS. Aucun élément n’implique Doha dans l’organisation du rassemblement à la place des Nations.

    #Découverte ? pour les #médias #manifestations #WhatsApp #Soudan #Yémen #ong #propagande

    • Les stratagèmes du Qatar pour attirer des supporters et promoteurs du pays

      . . . . . . De nombreuses personnes ont été démarchées depuis 2020 dans le cadre d’un programme officiel qui leur propose de devenir « Fan Leaders ».

      Le comité d’organisation du Mondial-2022 a invité des centaines de supporters du monde entier au Qatar pour contribuer à la promotion du pays hôte. Plusieurs témoignages et documents consultés par l’afp mettent en évidence les détails d’une opération massive de communication entamée il y a deux ans.

      Blogueurs, influenceurs, supporters actifs ou responsables d’associations se voyaient ainsi proposer de devenir des représentants du Mondial auprès des supporters et porte-paroles des fans auprès des organisateurs. Une offre refusée par certains, gênés par la démarche.

      « Ils voulaient qu’on fasse leur promotion en devenant les influenceurs des supporters français », explique Fabien Bonnel, porte-parole des Irrésistibles Français, groupe de supporters contacté en 2021. « On a immédiatement refusé, en s’étouffant à la lecture du document. Il fallait utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir cette Coupe du monde », dit-il.
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      Plus de 450 personnes de 59 nations y ont collaboré, selon le comité d’organisation, qui assure qu’il ne s’agit pas d’un « stratagème illicite », mais d’un « rôle volontaire et non rémunéré » sans « aucune obligation de partager des contenus fournis par le comité ».
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      Par ailleurs, s’il n’est pas question de rémunération, le Qatar propose à ces « super fans » de nombreux avantages, comme des billets pour les matches, des invitations à d’autres événements, des visites de stades et d’autres cadeaux. Autant de contreparties qui participent avant tout à la promotion du Qatar et non du football ou de la Coupe du monde.

      Mise en scène à la cérémonie d’ouverture
      Fort de ce vaste réseau, le comité s’est lancé ces dernières semaines dans une autre vague d’invitations : entre 30 et 50 fans par nation qualifiée, sélectionnés par les « Fan Leaders » invités tous frais payés pour la cérémonie d’ouverture du 20 novembre. Là encore, beaucoup refusent.

      Car dans un document transmis à ces délégations, il est question de les faire participer à la scénarisation de la cérémonie. En contrepartie, le billet d’avion est payé, tout comme l’hébergement dans des « appartements » durant une dizaine de jours. Par ailleurs, « 68 dollars par jour seront fournis » à chaque invité au moyen d’une « carte Visa prépayée » distribuée en même temps que le ticket pour le match d’ouverture.
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      L’entièreté de l’article : https://www.rts.ch/info/monde/13521611-les-stratagemes-du-qatar-pour-attirer-des-supporters-et-promoteurs-du-p

  • Santiago, Italia

    Le documentaire rend compte à travers des documents d’époque et des témoignages, de l’activité de l’ambassade Italienne à Santiago lors des mois qui ont suivi le coup d’état de Pinochet le 11 septembre 1973 mettant fin au régime démocratique de Salvador Allende2. L’ambassade a donné refuge à des centaines d’opposants au régime du général Pinochet, leur permettant ensuite de rejoindre l’Italie3.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Santiago,_Italia
    #film #documentaire #film_documentaire

    #Chili #Santiago #Unidad_Popular #Allende #histoire #mémoire #socialisme_humaniste_et_démocratique #marxisme #cuivre #nationalisme #prix_bloqués #médias #démocratie #coup_d'Etat #dictature #témoignage #terreur #climat_de_peur #peur #enfermement #MIR #torture #stade #Villa_Grimaldi #disparitions #ambassade_d'Italie #ambassades #réfugiés #réfugiés_chiliens #solidarité

  • Warum der vereitelte Reichsbürger-Putsch vor allem ein amüsanter PR-Coup der Behörden war
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/warum-die-vereitelung-reichsbuerger-putsches-vor-allen-ein-amuesant

    Quand un vieux cuistot et une juge aux cheveux gras tentent de renverser la dictature de la SARL Allemagne . La semaine dernière a vu une chouette mise en scène avec des centaines de soldats d’élite venus pour arrêter une quinzaine de viellards et esprits dérangés. On a annoncé le spectacle deux semaines à l’avance pour assurer un bonne participation des médias.
    Le but de ces messieurs et dames actuellement en garde à vue est la prise du pouvoir de Heinrich XIII. Prinz Reuß, cousin de la reine Beatrix. Le prince ferait sans doute on bon vendeur de voitures d’occasion, tellement son portrait inspire confiance ;-)

    8.12.2022 von Jesko zu Dohna - Erst einmal, die gestrige Aktion gegen die Reichsbürger-Clique um den 71-jährigen Heinrich (genannt Riko) Prinz von Reuß und seine 24 Mitverschwörer war ein voller Erfolg. Denn extremistische Umtriebe, die unsere staatliche Ordnung aufs Korn nehmen, sind wirklich nicht okay. Deswegen ist es auch gut, dass unsere Sicherheitsbehörden seit NSU und Anis Amri jetzt entschiedener gegen verfassungsfeindliche Machenschaften vorgehen wollen. Und das scheinbar auch wirklich tun.

    Es ist immer wichtig genau hinzuschauen. Verwirrten Greisen und echt gefährlichen Gesellen sollten etwa konsequent der Jagdschein, die Schusswaffen und der Führerschein abgenommen werden. So hätte etwa der Mord von Kusel, bei dem Wilderer zwei Polizisten mit kalter Hand ermordeten, verhindert werden können. Auch versteht es sich von selbst, dass jegliches extremistisches Gebaren (Stichwort: Attila Hildmann) bei Facebook, in Telegram-Gruppen oder sonst wo konsequent überwacht werden muss. Deswegen ist es auch gut, dass der Prinz und seine Bande jetzt in Untersuchungshaft sitzen.

    Wer allerdings die Berichterstattung des vergangen Tages als stiller Beobachter verfolgt hat, der wurde dann doch ein wenig befremdet und auch amüsiert vom Zusammenspiel zwischen Behörden, Medien und der sogenannten Twitter-Öffentlichkeit. Denn die ganze Aktion wirkt nicht wie die Vereitelung eines bevorstehenden Staatsstreichs, der die Bundesrepublik in ihren Grundfesten hätte erschüttern können, sondern wie ein gut orchestrierter PR-Stunt des Bundesinnenministeriums und der Sicherheitsbehörden.
    Warum wussten alle Medien seit zwei Wochen Bescheid?

    Normalerweise, wenn etwas sehr Gefährliches passiert in diesem Land, arbeiteten Behörden besonders diskret. Da treten schwarz gekleidete Polizisten nachts die Tür ein und holen Verbrecher aus dem Bett. Warum? Damit sich die Brüder weder absetzen, Beweismittel verschwinden lassen noch größeres Unheil anrichten können. Das ist nur logisch.

    Am Mittag gibt es dann meist eine kurze Polizeimeldung und in den Tagen danach werden die weiteren Hintergründe vom Spiegel aufgeklärt. Im Falle unseres Reichsbürger-Putsches, der die „BRD GmbH“ (das ist Reichsbürger-Sprech) gewaltsam in eine Art Monarchie umwandeln sollte, ist das Ganze ein bisschen anders verlaufen. Denn die ersten Artikel zur Razzia waren keine Meldungen, sondern bereits Hintergrundstücke, die bei Bild von acht und beim Spiegel von sechs Autoren – darunter die wichtigsten Investigativ-Reporter des Magazins – geschrieben wurden.

    Zudem waren auch alle großen TV-Stationen des Landes quasi live dabei. Und dokumentierten, wie viele der Gestalten in Handschellen und mit Maske aus ihren Häusern geführt wurden. Die Behörden haben die wichtigsten Medien schon zwei Wochen vor der bevorstehenden Aktion informiert. Das bestätigte auch die Linke-Bundestagsabgeordnete und Extremismus-Expertin Martina Renner gegenüber n-tv: „Ich selbst wusste seit Mitte letzter Woche bereits davon und weiß außerdem von mehreren Medien, die schon seit zwei Wochen Kenntnis hatten. Es waren die Namen der Beschuldigten bekannt, ihre Adresse und der geplante Zeitpunkt des Zugriffs.“

    Eine ehemalige AfD-Abgeordnete mit fettigen Haaren

    Nun darf man den Medien hier keinen Vorwurf machen. Schließlich kostet es in der heutigen Zeit viel Schweiß, Arbeitszeit und Geld selbst eigene Stories zu recherchieren. Da ist so eine Geschichte natürlich sehr willkommen. Und der ganze Plot hat alles. Einen abgehalfterten und schillernden Nachfahren eines Kleinst-Fürstentums in Tweedjacke und Cordhose als potenzielles Staatsoberhaupt, eine ehemalige AfD-Bundestagsabgeordnete und Richterin mit fettigen Haaren und irrem Blick, aktive und ehemalige Angehörige der Bundeswehr, ausgespähte Kasernen, mögliche Waffenlager, ein kitschiges Jagdschloss in Thüringen und unheimliche Reichsbürger. Wenn das nicht klickt, dann weiß ich auch nicht.

    Um der ganzen Geschichte bei den von Inflationsangst und Gaspreisen etwas abgelenkten Bürgern noch ein bisschen Nachdruck zu verleihen, war die ganze Aktion für fast alle „der größte Anti-Terror-Einsatz in der Geschichte der BRD“. 3000 Polizisten, Aktionen in Deutschland, Österreich und Italien und 25 verhaftete Verschwörer. Donnerwetter, Demokratie gerettet. Das Problem ist nur, eine echte staatszersetzende Gefahr ist von den Verschwörern um den Prinzen zu keinem Zeitpunkt ausgegangen.

    Klar, um Reichsbürger zu verhaften, dafür braucht man ein paar mehr Beamte und auch die schweren Einheiten. Schließlich erschießen Reichsbürger gerne mal Polizisten durch die geschlossene Wohnungstür. Aber die reine Anzahl der eingesetzten Beamten sagt natürlich nur bedingt etwas über die Qualität der ganzen Tat aus.
    Die Putschisten: Rentner und Pensionäre

    Vielmehr handelte es sich bei dem Staatsstreich um ein schlecht geplantes Rumgestümper vieler verschrobener Dilettanten. Das macht keine Angst und bringt einen höchstens zum Lachen. Es geht schon damit los, wie die Vorgärten und Häuser der Verhafteten – übrigens mehrheitlich Rentner und Pensionäre vom Typ Turnbeutelvergesser – aussehen: unordentlich, verdreckt und alles andere als elitär. Da fällt mir der passende Spruch meiner Englischlehrerin in der 5. Klasse ein: „So wie Deine Hefte und Dein Schreibtisch aussehen, so sieht es auch in Deinem Kopf aus.“

    Jetzt werden Sie wahrscheinlich einwenden, dass es doch ziemlich bedenklich ist, dass schon wieder ein Angehöriger der Elitetruppe der Bundeswehr KSK mit dabei war. Das hört sich natürlich schlimm an, schließlich handelt es sich beim KSK um eine bis an die Zähne bewaffnete Elitetruppe, die auf der ganzen Welt – teilweise verdeckt – in lebensgefährlichen Einsätzen die deutsche Bündnispflicht erfüllt.

    Doch ein kurzer Anruf bei einem aktiven Angehörigen* des Kommandos Spezialkräfte lässt auch diese Nachricht schnell in sich zusammenfallen. Denn der Informant sagt, es sei doch bei allen Fällen von Extremismus bisher fast immer so gewesen: Die Typen waren Spinner und waren noch vor ihrer Enttarnung ziemlich isoliert in der Einheit.

    Eine Festnahme in Karlsruhe

    Zum aktuell von der GSG9 in Calw festgenommenen Kameraden Andreas M. sei Folgendes bekannt: „Der Mann war kein Kämpfer, sondern ein Stabsunteroffizier, der nur in der Logistik gearbeitet hat. Wenig schießen, viel SAP und Kaffeekochen.“ Der Mann habe wenig bis gar keine Verantwortung und Kontakt zu echten Kommandosoldaten gehabt. Sein Spezialgebiet sei Materialversand und Management für die Auslandseinsätze gewesen. „Bedrohung, eher gering bis nicht vorhanden“, so die Einschätzung des Soldaten.

    Und auch wenn der Reußenprinz durch seine joviale Weltgewandtheit und seinen Stil viele Verschwörer überzeugen konnte, so wäre die ausgewählte Staatsform mit dem Prinzen – dessen Gedankenwelt und Absichten schon seit mindestens 14 Jahren auf YouTube gut dokumentiert sind – als eine Art Kaiser an der Spitze des Deutschen Reiches bei der Mehrheit der Bevölkerung wohl wenig anschlussfähig gewesen. Und so spürten viele der rund 80.000 Adligen (rund 0,1 Prozent der Bevölkerung) gestern für einen kurzen Moment schon den kalten Stahl der Guillotine in ihrem Nacken.

    Denn auf Twitter wurde ziemlich deutlich, dass die Aufständler wohl wenig Rückhalt in der Bevölkerung gehabt hätten. So twitterte ein relevanter User: „Adelsstatus geht mit signifikant erhöhter Wahrscheinlichkeit für staatsfeindliche Gesinnung einher. Vorschlag: Adel enteignen und abschaffen. Ist einer Demokratie unwürdig und wäre Teil einer historischen Wiedergutmachung.“

    Ein aussichtsloser Plan, für den man zumindest Georg Prinz von Preußen, Kaiserenkel und Chef des Hauses Hohenzollern, hätte einspannen können. Doch vom Preußen-Prinzen - der ohne Kriege heute Kaiser wäre - ist aufrührerisches Verhalten nicht dokumentiert. Er hat wie alle (vor allem lange verarmten und vertriebenen) Adligen verstanden, dass man sich heute im mittleren Management beweisen oder im schlimmsten Fall Journalist werden muss, statt sich in Revanchismus zu üben.

    Und was seinen kleinen Zwist mit der Bundesregierung wegen ein paar Immobilien und Kunstobjekte angeht, geht es ihm wie Deutschlands berühmtestem Arbeitslosen Arno Dübel: Er möchte Geld vom Staat und in Ruhe gelassen werden. Ob das rechtens ist, müssen in beiden Fällen Gerichte entscheiden.

    In der Geschichte gibt es also außer den Verhafteten nur Gewinner: Nancy Faeser hat nach ihrem One-Love-Armbinden-Debakel in Katar einen PR-Sieg gelandet, die Medien haben ihre Geschichte, Putsch und Revolution fallen aus und die Adligen müssen sich in den nächsten Wochen ein paar investigative Spiegel-Geschichten wie „So tickt der Adel“ oder „Das geheime Netzwerk des Adels“ gefallen lassen. Auch das kann Spaß machen.
    Die Medien haben Attila Hildmann groß gemacht

    Und die Moral von der Geschichte: Ein bisschen weniger Lametta hätte es bei der Geschichte auch getan. Eine Meldung wie „Facebook-Gruppe ‚Staatsstreich‘ vom Verfassungsschutz hochgenommen, zwei Pistolen und eine Drillingsbüchse eingesammelt“. Das hätte doch gereicht. Denn eins muss man wissen, je höher man die kruden Machenschaften der Reichsbürger hängt, desto mehr spinnerte Menschen treibt man in ihre Arme.

    Das gleiche Phänomen hat man zum Beispiel bei Attila Hildmann während der Pandemie gesehen. Niemand außer die Leser seiner veganen Kochbücher kannte den Mann. Aber die Medien jazzten einen Idioten zum gefährlichen Volksfeind hoch. Und so hat der Stern damit im Grunde den Grundstein für seine eigene etwas übertriebene Reportage („Attila Hildmann. Von Interpol gesucht, vom Stern gefunden“) gelegt. So geht Journalismus heute.

    *Name der Redaktion bekannt

    P.S. Im Jagdschloss Waidmannsheil von Prinz Reuß in Bad Lobenstein suchten die Behörden gestern nach einem Waffenlager. Anmerkung der Redaktion: Bei dem Gebäude handelt es sich um einen einstöckigen Bau mit nur zwei Räumen. Ob das Haus über einen Waffenschrank für die Jagdwaffen des Hausherrn verfügt, ist nicht bekannt.

    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Heinrich_XIII._Prinz_Reu%C3%9F

    #Allemagne #extrême_droite #police #médias #Reichsbürger #WTF

  • « Yoda des violeurs » : nouvelle charge infamante de Charlie Hebdo contre Julian Assange — RT en français

    Sous écrou au Royaume-Uni depuis plus de trois ans et demi, et dans l’attente de son extradition outre-Atlantique, Julian Assange continue de faire couler l’encre de ses détracteurs. Il a été qualifié de « Yoda des violeurs » dans Charlie Hebdo.

    https://francais.rt.com/international/102884-yoda-violeurs-nouvelle-charge-infamante-charlie-hebdo-julian-ass


    #Assange #médias #psyops