• Les universités sommées de faire le #tri dans leurs #formations

    Fermer les #formations_universitaires qui ne collent pas assez aux #besoins_économiques du pays, développer des #indicateurs à cet effet, couper dans les budgets : la feuille de route de rentrée de la ministre de l’Enseignement supérieur, #Sylvie_Retailleau, a des allures de douche froide.

    Après les annonces de #coupes_budgétaires et le discours sur « l’argent qui dort » dans les universités, l’exécutif explique, en cette rentrée, qu’il faut « réfléchir au #modèle_économique des universités ».

    « On souhaite lancer un travail » sur ce sujet, a indiqué ce vendredi la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, lors de sa conférence de rentrée. L’ancienne présidente de l’université Paris-Saclay, qui avait pris des gants pour annoncer les ponctions à venir sur les fonds de roulement à ses anciens collègues, en fin de semaine dernière, a cette fois été beaucoup plus radicale. « C’est notre responsabilité d’utiliser l’argent qui dort, si on veut des solutions pour le pouvoir d’achat des agents. Avec 1 milliard d’euros non utilisés, il faut réfléchir au modèle économique des universités », a-t-elle lancé.

    « Les universités doivent faire beaucoup mieux »

    Ses propos arrivent après ceux d’Emmanuel Macron, lundi soir, dans son interview au youtubeur Hugo Travers. « Il faut avoir le #courage de revoir nos formations à l’université et de se demander : sont-elles diplômantes ? Sont-elles qualifiantes ? » « Les universités, avec leur budget, doivent #faire_beaucoup_mieux », avait répondu le chef de l’Etat.

    « Elles doivent avoir le courage de dire : ’On ne laisse pas ouvertes ces formations parce qu’on a des profs sur ces formations’, ce qui est un peu le cas parfois. Mais plutôt : ’Est-ce que cette formation permet de former des jeunes et de leur fournir un #emploi ?’ » Trop de formations « se passent dans de mauvaises conditions », poursuivait le chef de l’Etat. « Donc on doit réallouer les choses. » L’exécutif veut clairement faire le #ménage dans les formations, à l’université comme dans la voie professionnelle.

    « Plus de #formations_courtes »

    Emmanuel Macron veut « développer plus de formations courtes, entre un et trois ans, au plus près du terrain, dans des #villes_périphériques où le coût de la vie est moins important ». Les universités sont concernées, mais aussi les écoles d’ingénieurs et de commerce. « Avec les moyens qu’on met, on doit faire beaucoup mieux », soulignait-il lundi dernier en brandissant le chiffre de « 50 % de jeunes inscrits en licence [qui] ne vont pas se présenter à l’examen ». Et en pointant « un énorme problème d’#orientation et une forme de #gâchis_collectif ».

    C’est l’un des axes de la feuille de route de Sylvie Retailleau en cette rentrée. La ministre dit vouloir « une accélération de la transformation de l’#offre_de_formation pour mieux former aux savoirs et aux métiers ». « Nous devons offrir à nos étudiants des parcours qui leur permettent de devenir des #citoyens_éclairés, mais aussi d’intégrer le #monde_professionnel, souligne-t-elle. Nous n’avons pas encore gagné la bataille d’une #orientation_réussie pour le premier cycle universitaire en particulier, nous n’avons pas assez avancé sur la formation tout au long de la vie. »

    Des indicateurs pour toutes les #licences, d’ici juin

    Pour « réindustrialiser le pays, le décarboner et adapter les formations aux besoins de la société », cela passe par l’orientation dès le collège et des filières courtes ou des licences « synonymes d’un #parcours_fluide et d’une #insertion_professionnelle_réussie », complète Sylvie Retailleau.

    Des indicateurs sur les #taux_d'insertion de toutes les licences générales vont se mettre en place d’ici à juin 2024. Ils concerneront ensuite, fin 2024, les écoles d’ingénieurs, de commerce et les doctorats, pour couvrir l’ensemble du champ de l’enseignement supérieur.

    Pour investir dans les filières dites porteuses (alimentation durable, numérique…), l’exécutif mise sur les #appels_à_projet du plan #France_2030, avec « près de 20.000 places de formation [qui] seront proposées sur ces enjeux ». Et aussi sur les nouveaux contrats d’objectifs, de moyens et de performance, qui conditionnent l’argent versé aux établissements à la politique menée. Le gouvernement vient d’annoncer deux nouvelles vagues de #contractualisation.

    Dans l’enseignement supérieur, où le vocable d’« insertion professionnelle » faisait encore bondir il y a dix ans, celui de « #performance » interroge. Certains présidents d’université s’étranglent à l’idée qu’on leur ponctionne leurs fonds de roulement et que l’on sanctionne, disent-ils, leur bonne gestion. L’un d’eux, pourtant favorable à cette logique de « performance », pointe aussi « la schizophrénie d’un Etat centralisateur qui veut tout gérer, tout en tenant un discours sur l’autonomie des universités ».

    https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/les-universites-sommees-de-faire-le-tri-dans-leurs-formations-1976647

    #université #facs #ESR #enseignement_supérieur #filières_porteuses #conditionnalité #employabilité

    • La guerre aux universités est déclarée

      Après le cri d’alarme de France Universités au sujet des mesures de pouvoir d’achat et des augmentations du prix de l’énergie non compensées par l’État alors que l’inflation galope, les démissions collectives des fonctions administratives empêchant toute rentrée dans de nombreux départements universitaires (Rouen, Nantes, Paris Cité, Brest, Créteil, Tarbes, etc.), l’alerte santé et sécurité à Université Grenoble-Alpes, la sonnette d’alarme tirée par l’Assocation des directions de laboratoires (ADL) au sujet du Hcéres ou par des responsables de Départements sur la part majoritaire de l’emploi non-titulaire pour assurer les enseignements, les expulsions locatives brutales des étudiant·es logé·es par le CROUS, récemment dénoncées par la Fondation Abbé Pierre, la mise à l’arrêt administrative du CNRS avec la mise en oeuvre dysfonctionnelle de Notilus, après les multiples attaques contre les sciences humaines et sociales, qualifiés d’ “islamogauchiste” ou de “wokistes” y compris par la Ministre Vidal elle-même, et les attaques perlées de l’extrême-droite depuis plusieurs années, on ne peut comprendre la dernière déclaration de Sylvie Retailleau sur le ponctionnement des fonds de roulement universitaire que pour ce qu’elle est : une nouvelle déclaration de guerre.

      Soyez assis quand vous lirez les extraits que nous publions ci-dessous.

      S’agit-il de mettre en œuvre le programme néolibéral de privatisation du secteur de l’enseignement supérieur dévoilé dans les MacronLeaks ? De fermer des départements entiers de sciences critiques (sciences humaines et sociales, études environnementales ou climatiques), sous le feu de procès-baillons ou du courroux du président de la République lui-même ? D’achever une politique de darwinisme social consistant à affamer les plus modestes ? Sans doute tout cela et plus encore. Comment allons-nous résister ?

      https://academia.hypotheses.org/51758

    • Retailleau et le fonds de roulement des universités dans la farine.

      C’est la petite bombe qui occupe donc cette rentrée universitaire. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, #Sylvie_Retailleau, vient d’annoncer toute honte bue, ce que même ses prédécesseurs les plus cyniquement et authentiquement libéraux n’avaient pas osé formuler : elle va aller taper dans le fonds de roulement des universités (pour contribuer à l’effort pour réduire la dette de l’état, hahaha, nous y reviendrons).

      Alors pour bien comprendre à quel point cette annonce est mortifère, et cynique, en plus d’être simplement conne, et super conne même, il faut déjà savoir ce qu’est un fonds de roulement. C’est donc, une fois recettes escomptées et dépenses décomptées, le solde de l’argent disponible pour assurer et couvrir les dépenses courantes liées à l’activité d’une entreprise : payer le salaire des employé.e.s, les frais généraux (loyers, assurances), les factures mais aussi les charges fiscales et sociales.

      [mise à jour du soir] Ils avaient déjà fait le coup en 2015 en ponctionnant le fonds de roulement de plus d’une quarantaine d’universités : https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/budget-la-repartition-des-dotations-2015-des-universites.html [/mise à jour]

      Paradoxe de voir qu’alors que depuis le passage à la LRU il y a plus de 10 ans chaque gouvernement somme les universités de fonctionner et d’être gérées comme autant d’entreprises où chaque formation doit être rentable, et que le même gouvernement vient aujourd’hui annoncer qu’il va venir pépouze faire ce que jamais il ne ferait à aucune une entreprise : taper dans la caisse.

      Ce fonds de roulement des universités est estimé par Retailleau à un milliard d’euros. Un milliard forcément c’est un chiffre qui claque. Mais qui doit être divisé par le fait qu’il y a 72 universités en France (parmi au total environ 120 établissements d’enseignement supérieur public). Je vous laisse faire la division (en médiane cela fait 13 millions par université). Ça claque déjà un peu moins. Et ça claque encore moins quand on sait que le budget global d’une université comme celle de Nantes et d’un peu plus de 350 millions d’euros par an, et que dans ce budget, l’état “oublie” de verser environ 290 millions d’euros c’est à dire l’équivalent, pour Nantes, d’environ 400 euros par an et par étudiant.e. Que sur la base de ce constat (largement partagé par l’essentiel des 52 universités françaises), l’actuelle ministre vienne nous expliquer qu’elle va taper dans la caisse du fonds de roulement des universités au motif qu’elles en seraient mauvaises gestionnaires et devraient participer à l’effort national donne quand même envie de lui infliger des trucs que la morale et les émissions pour enfant réprouvent à l’unisson.

      Parce que face à la diminution constante du financement par l’état (voir plus bas), ce fonds de roulement est souvent la dernière poche de survie des universités pour financer les postes “sur ressources propres”, postes qui explosent pour venir compenser ceux que l’état ne crée plus, postes sans lesquels plus aucune université n’est en mesure de fonctionner.

      Ce fonds de roulement c’est également la dernière poche de survie permettant aux universités de financer les mesures bâtimentaires de campus qui souvent tombent en ruine ou sont totalement inadaptés au changement climatique, problématiques dont l’état se contrecogne au motif de “l’autonomie”.

      Voilà donc pour la première salve de celle que l’on imaginait, par contraste avec la précédente, en Oui-Oui Retailleau partageant à chaque Tweet sa vie d’influenceuse campus, et que l’on découvre – sans trop de surprise – en Terminator Retailleau avec un plan de route clair : faire en sorte qu’à la fin du deuxième et dernier mandat d’Emmanuel Macron il ne reste plus que les cendres de ce que fut l’université publique ouverte à toutes et tous. Et c’est là qu’intervient la deuxième lame, balancée dans l’interview que Macron a donné à Hugo Décrypte, interview dans laquelle il annonçait qu’il allait falloir que les universités se concentrent sur les filières rentables et ferment les autres. Et c’est vrai après tout, qu’est-ce que la construction de l’intelligence et du regard critique au regard de l’exercice de la performance et de la rentabilité ?

      Macron veut donc achever l’université publique, la grand remplacer par des formations privées, et limiter le champ des connaissances publiques à quelques cénacles et universités qu’il dit “d’excellence” là où toutes les autres composantes de l’université publique ne tendraient qu’à former cette main d’oeuvre intermédiaire si nécessaire et légitime, mais qu’on ne comprend pas bien de quel droit et au nom de quel projet de société on voudrait priver de la possiblité de s’instruire autrement que dans des compétences purement opérationnelles et définies par les besoins immédiats du Medef. Si Ricoeur était encore vivant et s’il croisait Macron aujourd’hui, il n’en ferait pas son (très provisoire) assistant éditorial mais il le démarrerait illico.

      Le résultat de cette rentrée en mode “défonce-les Sylvie” c’est donc, premier temps : “bon bah on va terminer le travail consistant à vous étrangler financièrement” (ça c’est la ponction dans les fonds de roulement), et le deuxième temps c’est, “bon bah puisque vous n’aviez déjà plus les thunes de l’état permettant de créer des postes, de financer le GVT (Glissement Vieillesse Technicité), et tout un tas d’autres choses initialement “régaliennes”, vous n’aurez pas non plus le peu de liquidités qui vous permettaient de colmater l’immensité des brèches RH, bâtimentaires, stratégiques, et qui achèveront de conduire à votre effondrement.”

      Il y a déjà bien longtemps que l’idée est là, depuis Pécresse et Sarkozy exactement, mais jamais elle n’avait été posée et affirmée publiquement avec autant de cynisme et de mépris.

      Pour Le Monde, cela donne ceci :

      “Mieux gérer leurs fonds et contribuer à réduire la dette publique“. Hahaha, difficile d’être contre. Imaginez : non seulement nous serions forcément mauvais gestionnaires et en plus de cela nous refuserions de contribuer à réduire la dette publique.

      Les Echos font oeuvre journalistique plus sincère en posant le seul et réel enjeu visé par Macron et Retailleau : faire le tri dans les formations.

      Fini de jouer. On garde juste le rentable, le Medefiable, le corvéable et selon des critères définis par … ? Le marché, les intérêts privés, les politiques libérales. Pourquoi pas hein, après tout on ne va pas demander aux libéraux de faire des plans quinquennaux, ni aux étourneaux d’avoir l’acuité des aigles. Nous y voilà, les rentiers et les banquiers sont à table et ne bouffent que du rentable. Et on aura “‘des indicateurs” pour le mesurer. Alors soyons francs, cela fait plus de 25 ans que je suis à l’université, j’ai créé et piloté des formations, j’ai vu et échangé et collaboré avec des collègues pour en créer et en piloter d’autres, il y a toujours eu des indicateurs, et il y en a toujours eu à la pelle. Des études longitudinales sur le taux d’insertion des étudiant.e.s, des indicateurs de “performance” demandés par le ministère ou les conseils d’administration et conseils académiques des universités et concernant, tout à trac, l’adéquation avec le bassin d’emploi, les sources de “flux entrants” d’étudiant.e.s, la redondance avec des formations sur le même sujet, etc. Sans parler des évaluations régulières qui arrivent en moyenne tous les 3 ou 4 ans pour affiner et ajuster la pertinence et l’intérêt des formations publiques. Des indicateurs il y en a donc toujours eu partout à l’université publique surtout depuis la LRU (et même avant), et il faut répondre de ces indicateurs pour ouvrir des formations comme pour les maintenir ouvertes. Là où, rappelons-le aussi, les formations privées à 10 000 euros l’année pour des promotions de 15 étudiant.e.s client.e.s se torchent le cul avec les critères qualité et les constants processus d’audit et d’évaluation auxquels sont soumises les formations publiques. Non franchement, présenter le fait de développer des indicateurs à l’université comme une nouveauté ou comme une solution pour mesurer la pertinence, la légitimité et même l’adéquation au marché de nos formations, c’est déjà être diplômé d’un post-doctorat en foutage de gueule.

      Le problème de cette énième et peut-être ultime attaque frontale contre l’université c’est qu’elle s’aligne avec les différents effondrements déjà vécus par l’université publique depuis l’invention de leur assignation à l’autonomie.

      Effondrement du financement de l’état par étudiant, en baisse de 14% entre 2008 & 2022 (et de 7% rient qu’entre 2017 & 2022).

      Effondrement de la condition étudiante sur le plan du logement, chaque rentrée universitaire désormais des étudiant.e.s dorment à la rue faute de pouvoir se loger.

      Effondrement de la condition étudiante sur le plan alimentaire : les distributions et épiceries solidaires explosent et transforment chaque campus en succursale des restos du coeur. Et l’on voit bien ce qu’il advient aujourd’hui aux restos du coeur. Mais si Terminator Retailleau trouve le temps d’aller prendre la pose en train de bouffer des coquillettes au Resto U, on ne l’a toujours pas aperçue dans une file de distribution alimentaire. L’invitation est lancée : la première de cette année à l’IUT de La Roche-sur-Yon aura lieu le 21 septembre. Pour un petit campus d’une petite ville universitaire on attend encore 250 étudiant.e.s. Comme à chaque fois et comme deux fois par mois, depuis déjà 3 ans. Que la ministre n’hésite pas à y passer nous rencontrer.

      Et que dire de l’effondrement de la santé mentale de nos étudiant.e.s, largement corrélé aux deux effondrement précédents.

      Effondrement aussi de la condition des doctorant.e.s et post-doctorant.e.s, bac +8, bac +12, des CV académiques en face desquels celui de Sylvie Retailleau ressemble à la bibliographie d’un rapport de stage d’étudiant de première année, des années à faire des cours avec un salaire indigne, et à la fin … juste rien. Rien d’autre qu’une précarité toujours plus forte, rien d’autre qu’un mépris toujours plus affirmé.

      Effondrement, même, de ce qui devrait pourtant cocher toutes les cases de ces formations courtes et professionnalisantes et rentables tant mises en avant par ce gouvernement de putains de pénibles pitres. Les IUT sont en train de massivement s’effondrer. Ils ne tiennent pour l’immensité d’entre eux que par les financements liés à l’alternance qui représentent parfois plus de 80% du budget global de ces composantes. La moindre variation dans les aides de l’état à l’alternance (qui sont en réalité des aides directes aux entreprises) et c’est la moitié des IUT de France qui ferment au moins la moitié de leurs formations et des dizaines de milliers d’étudiant.e.s qui se trouvent, du jour au lendemain, sur le carreau. En plus de ce modèle si puissamment fragile, vous n’en avez jusqu’ici pas entendu parler dans les journaux mais un nombre tout à fait inédit d’IUT sont cette rentrée “en mode dégradé” comme la sabir libéral managérial nous a appris à nommer les situations de souffrance, de révolte et de mobilisation. En IUT mais aussi en STAPS, dans un nombre inédit de campus, des milliers d’étudiants ont effectué leur rentrée “en mode dégradé”. Comprenez : ils et elles n’ont pas de cours, et/ou pas d’emplois du temps, et/ou plus de directeur des études, et/ou plus de responsables de formation, et/ou plus de responsables de département.

      Les démissions administratives atteignent un volume tout à fait stupéfiant et inédit qui colle à la fois à l’épuisement de l’ensemble des personnels et à l’inéquité mortifère des “primes” ou des revalorisations salariales auxquels ils et elles peuvent prétendre. Angers, Nantes, Niort, Caen, Toulouse, Lorient, mais aussi Marseille, Lyon, Strasbourg, Lille … Presqu’aucune ville universitaire n’est épargnée par ces rentrées “en mode dégradé”. Demain Lundi 11 septembre a lieu la grande journée de mobilisation de ce qu’on appelle les ESAS (les Enseignant.e.s du Secondaire Affecté.e.s dans le Supérieur). Celle et ceux qui font, avec les vacataires toujours méprisés, tourner tant de filières de formation à l’université. A part quelques articles dans quelques médias locaux, aucun article dans aucun journal national sur cette rentrée universitaire totalement inédite aussi bien dans l’effondrement que dans la mobilisation. A tel point que Terminator Retailleau, pour éteindre un incendie qu’elle sent devenir incontrôlable, se met déjà à balancer des promesses d’aider à hauteur de 14 millions d’euros une quarantaine d’IUT choisis pour être ceux disposant des taux d’encadrement les plus bas. C’est Bernard Arnault et son chèque de 10 millions d’euros aux Restos du coeur. Non seulement cet argent versé (peut-être …) aux IUT leur était dû dans le cadre du passage, “à moyens constants”, d’un diplôme à Bac+2 à un diplôme à Bac+3, non seulement il est largement insuffisant, mais il aurait dû, et de droit, être adressé à l’ensemble des IUT. D’autant que dans le même temps, les universités asséchées sur leurs fonds de roulement annoncent déjà leur intention de venir piquer dans la caisse de l’alternance des IUT non pas “rentables” mais simplement moins misérablement sous-encadrés que les filières non-professionnalisantes. Et c’est là tout le génie libéral d’organiser à tel point ces concurrences délétères au sein d’organismes dont on a construit la fragilité et programmé le délabrement.

      Même les président.e.s d’université. Oui. Même elles et eux, qui sont pourtant à la radicalité ce que Mickey Mouse est aux Snuff Movies, écrivent dans un communiqué que ces annonces se situent entre le rackett et l’escroquerie et appellent l’ensemble des universitaires et des étudiant.e.s à se mobiliser contre cette attaque sans précédent qui pourrait être le coup de grâce, le Big Crunch qui achèvera d’atomiser l’enseignement supérieur public en France. Alors ils le disent certes avec leurs demi-mots de demi-mous adeptes de conversations de salon plus que de Saloon, mais je vous promets que c’est l’idée. Et pour que France Universités (anciennement la CPU, Conférence des Président.e.s d’Université) se fende d’un communiqué de presse critiquant la politique du gouvernement, il faut que celui-ci ait repoussé tous les seuils de la maltraitance et du mépris. Si France Université avait été à bord du Titanic, ils auraient commencé à s’alarmer de la montée du niveau de l’eau le lendemain du naufrage et auraient demandé poliment la création d’un colloque sur l’habitat partagé entre les icebergs et les navires. Qu’ils commencent à gueuler aujourd’hui est peut-être ce qui dit le mieux l’urgence de la mobilisation contre cet effondrement.

      https://affordance.framasoft.org/2023/09/retailleau-et-le-fonds-de-roulement-des-universites-dans-la-fa

  • Mort de Nahel : l’#extrême_droite se fantasme en milices

    Après trois nuits de violences consécutives à la mort du jeune Nahel, les franges radicales de l’extrême droite rêvent du déclenchement d’une « #guerre_civile_raciale » et appellent à s’armer pour conquérir le pouvoir.

    « Insurrection dans les cités ? Laissez-nous gérer ! » clame un canal Telegram d’extrême droite très suivi et fort de plus de 12 000 abonnés. Sur fond de photo de la manifestation du #Comité_du_9-Mai, quand les #néofascistes parisiens ont défilé toutes croix celtiques dehors à Paris, l’administrateur plastronne : « Le système abandonne nos territoires ? Avec 10 000 hommes, on assure la #reconquête en une nuit. Qui nous suivra ? » Plus tôt dans la journée, dans un autre fil Telegram, un internaute appelait à se rendre à la marche blanche en hommage à Nahel, ce jeune homme tué mardi 27 juin par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), pour en découdre. Il n’en sera finalement rien mais, un peu partout, les uns et les autres cherchent à se regrouper et rêvent de passer à l’#action_violente. Alors que l’extrême droite parlementaire et la droite réclament la mise en place de l’état d’urgence après une troisième nuit d’émeutes, l’extrême droite radicale se fantasme ouvertement en milice capable de « #rétablir_l’ordre ».

    « Dans cette #guerre, votre #couleur_de_peau sera votre premier uniforme », clame par exemple en ligne un groupuscule d’Annecy. Pour la mouvance, ces dernières nuits de violence sont autant de batailles d’une « guerre civile raciale » à laquelle ses membres, qui s’imaginent en guerriers de la race blanche, devraient participer. Contre qui ? Ces « #colons », des « #légions_immigrées » formant une « #cinquième_colonne » d’un « #Sud_agressif », dixit l’#Institut_Iliade, toujours sur Telegram. Le mouvement identitaire reprend ici une citation de l’écrivain #Guillaume_Faye, auteur du livre Guerre civile raciale paru en 2019 et devenu un classique de l’extrême droite radicale. Qu’un député RN parle d’« #émeutes_raciales » à propos des événements de ces dernières nuits pourrait presque passer pour modéré…

    Ethno-Etat blanc

    Sans doute encouragés par les sorties indignes que multiplient cadres et figures d’extrême droite depuis la mort de Nahel, du côté des nationalistes radicaux et autres #identitaires les esprits s’échauffent. Ici, un influenceur de second rang partage des vidéos d’hommes tirant au fusil-mitrailleur avec en légende : « La seule solution pour ces merdes. » « #Deus_vult », clame-t-il également, reprenant le cri de guerre croisé signifiant « Dieu le veut ». Il en appelle à la mémoire « des lourds chevaliers qui ont sauvé notre pays » il y a « environ mille ans »… sans qu’on voie bien à quoi il fait référence. Qu’importe, le message est là et il n’est pas le seul à le partager, a pu constater Libé. En ligne, ils sont nombreux à appeler à « s’armer » ou à « se préparer », tout à leurs fantasmes d’effondrement de la société honnie, que certains appellent même de leurs vœux, y voyant l’occasion idéale pour parvenir à instaurer un ethno-Etat blanc.

    Quand ils ne s’exhortent pas à aller en découdre – sans pour l’heure franchir le pas –, certains de ces militants rêvent de voir la police ouvrir le feu sans distinction sur les groupes de sortie en pleine nuit, imaginant qu’un prétendu « #ménage_des_banlieues » va commencer. Peu ou prou le message relayé par le #GUD, groupuscule néofasciste violent parisien, qui avait organisé la descente raciste programmée le soir du match France-Maroc, en décembre. Sur ses canaux, le groupe résume sa pensée en citant un extrait de #Bagatelles pour un massacre de l’antisémite Louis-Ferdinand Céline : « La #banlieue, faut pas l’arranger, faut la crever, la dissoudre. C’est le bourrelet d’infection, la banlieue, qu’entretient, préserve toute la pourriture de la ville. »

    « Il faut que les bourgeois prennent peur »

    Hyperactif et empilant les messages radicaux sur son compte Twitter depuis le premier soir de violences, l’ancien président du FNJ #Julien_Rochedy se prend même à rêver : « Il faut que la police semble céder. Il faut que les bourgeois prennent peur. Il faut que ça brûle dans les quartiers des bobos. Il faut qu’ils réalisent ce qu’ils ont fait et finissent par nous donner le pouvoir en tremblotant. » Pendant la présidentielle, Rochedy avait soutenu Zemmour et son programme de « remigration » des immigrés ou perçus comme tels par l’extrême droite. Mais le RN n’est pas en reste. « Il n’y aurait pas eu une seule poubelle brûlée cette nuit s’il n’y avait pas eu cinquante ans d’immigration anarchique », a par exemple tweeté le député lepéniste Grégoire de Fournas, celui qui a crié « Qu’il(s) retourne (nt) en Afrique » en plein hémicycle de l’Assemblée nationale en novembre. Comme si un gosse de 17 ans n’était pas mort sous les balles de la police.

    https://www.liberation.fr/politique/mort-de-nahel-lextreme-droite-se-fantasme-en-milices-20230630_CW72LND5A5HTRFSOENONS34F7M/?redirected=1

    #milices #Nahel #milice

  • Clean With Me (After Dark) - Gabrielle Stemmer - Tënk
    https://www.on-tenk.com/fr/documentaires/france-inter/clean-with-me-after-dark-france-inter

    Sur YouTube, des centaines de femmes se filment en train de faire le ménage chez elles. Un film documentaire exclusivement tourné sur un écran d’ordinateur, dont la trame narrative est constituée de vidéos d’archive disponibles sur Internet. Il interroge ces images, thématise l’envers du décor d’un étrange phénomène de mode, questionne la féminité et la dépression.

    Il fut un temps où l’ennui des journées pluvieuses s’effaçait d’un coup de télécommande et laissait place aux mondes merveilleux des téléshoppings matinaux et feuilletons d’après midi. Au 21e siècle le Keep Calm and Watch a laissé place aux Keep Calm and Clean et autres tutos en ligne. Pas le temps de se morfondre, internet nous propose du coaching en ligne pour prendre nos vies en main. Dans le film de Gabrielle Stemmer, il est question de poussières et de rangement. Sur son écran d’ordinateur, un patchwork de séquences vidéos découvertes sur YouTube, dans lesquelles de parfaites housewives délivrent leurs bons conseils pour une maison impeccable. La réalisatrice s’amuse dans un premier temps de sa fascination, et de la nôtre, pour cet épanouissement familial affiché. Par un virevoltant jeu de montage, le vernis craquelle pourtant, l’hyper dynamisme de ces jeunes américaines ne faisant que trahir une vertigineuse solitude que le tourbillon des likes ne vient pas assez combler.

    #documentaire #travail_domestique

  • Peut-on être féministe et engager une femme de ménage ?

    Quand on se libère de nos tâches domestiques, à qui incombent-elles ? La question — et, surtout, la réponse – m’a fait faire de l’insomnie.

    C’est la faute de #Caroline_Dawson. Dans son magnifique premier roman, Là où je me terre (Éditions du remue-ménage), la professeure de sociologie raconte l’immigration canadienne d’une famille qui fuit le Chili de Pinochet. Si chacun des chapitres m’a happée, ce sont les passages au sujet de la mère, une femme de ménage, qui m’ont le plus bouleversée.

    https://www.lapresse.ca/maison/chroniques/2021-09-25/peut-on-etre-feministe-et-engager-une-femme-de-menage.php
    #féminisme #femmes_de_ménage #ménage #tâches_domestiques #femmes

    • Là où je me terre

      Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d’une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu’il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C’est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage.

      La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l’hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y a aussi Passe-Partout qui semble s’adresser à elle à travers le téléviseur. Après le premier appartement à Montréal-Nord, la classe d’accueil de madame Thérèse qui lui apprend le français, les enfants qui se moquent de ses cheveux et de sa boîte à lunch, la misère des rues d’Hochelaga, il y aura tout ce temps passé dans les banques où ses parents font des ménages. Entre l’exil, les fantômes du passé et le jeu des différences, la petite Caroline camouflera sa furieuse envie de vivre pour ne plus détonner et devenir une immigrante modèle.

      Mais comment apprend-on à ne plus s’effacer ? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans renier ses origines ? Lumineux et vivant, Là où je me terre sonde la possibilité d’aimer et de lutter sans ne plus avoir à fuir.

      https://www.editions-rm.ca/livres/la-ou-je-me-terre

      #livre

    • D’ailleurs, pourquoi est-ce aux femmes de réfléchir à ces questions ? Pourquoi mes amies et moi,on se questionne là-dessus, mais aucun des chums du groupe ne le fait ? Comme si c’était aux femmes de nettoyer et que, lorsqu’elles ne pouvaient pas y arriver, c’était à elles de gérer la culpabilité qui vient avec l’embauche de quelqu’un…

      Caroline Dawson, autrice de Là où je me terre

      Ca me rappel un homme qui m’expliquait fièrement que la personne qui fait son ménage etait un homme de ménage. C’est certes l’expression d’une recherche de sortir des stéréotypes sexistes autour du ménage mais en même temps c’est un revenu qu’une femme n’aura pas et qu’un homme aura. Ca fait que ca me chiffonnait quand même. C’était un homme célibataire à l’époque, alors il s’occupait de son personnel de ménage lui même, mais une fois en couple c’est Mme qui a pris ces choses là en charge.

      A une époque j’ai demandé à mon ex qui employait une femme de ménage, de me payé ce qu’il donnait à sa femme de ménage pour que je fasse le travail, ca m’aurait fait un peu d’argent et je n’aurais pas été dérangé pendant mon travail par la présence d’une inconnue. Il n’a jamais accepté. L’idée lui semblait comique. Pourtant il acceptait de payé une inconnue pour faire ce travail, et donc il reconnaissait que c’etait bien un travail, mais moi je devait le faire gratos sans aucune limite d’horaires, juste par amour.

    • Je dirait que c’est plus que souvent qu’on nous présente cette malédiction pivot de l’oppression, comme un truc souhaitable pour les femmes. J’ai pas lu le livre de Mona, seulement écouté quelques entretiens mais je ne pense pas que je lirait celui là. « Réinventer l’amour » ca me fait un peu comme si je devait « réinventer la servitude ». En tant que mégère je préférè inventer le désamour.

    • @mad_meg Je comprends :)

      Mais j’essaie de voir à quelles conditions on pourrait sortir de la servitude justement. A cette occasion j’ai découvert « Love Actually » que je n’avais jamais vu. L’une des histoires racontées dans le film est celle d’un écrivain anglais qui tombe amoureux de son employée de maison portugaise et qui l’épouse. Ce qui veut dire qu’elle va continuer à faire le même travail, mais sans être payée... So romantic !

      Par ailleurs je n’en peux plus des termes dans lesquels ce problème est posé, en gros : « ces odieuses féministes blanches et riches qui se libèrent en se déchargeant du travail domestique sur des femmes pauvres et racisées ». Alors que souvent ces féministes vivent avec un homme. Mais lui n’est accusé d’exploiter personne, personne n’envisage que le travail ménager puisse être aussi le sien et que lui aussi s’en décharge sur une femme pauvre.

    • à paraître fin octobre aux éditions divergences La volonté de changer - les hommes, la masculinité et l’amour - Bell Hooks
      https://www.editionsdivergences.com/livre/la-volonte-de-changer-les-hommes-la-masculinite-et-lamour

      Si pour beaucoup d’hommes, le féminisme est une affaire de femmes, Bell Hooks s’attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d’eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective. La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l’intimité au malheur amoureux, en passant par l’injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, #Bell_Hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.

  • La #pauvreté des enfants au niveau local : cartographie communale

    En #Belgique, plus d’un enfant sur six vit sous le #seuil_de_pauvreté, mais cette pauvreté n’est pas répartie de la même façon dans toutes les communes. Actuellement, seule la #Flandre dispose d’un outil de mesure de la pauvreté des enfants au niveau communal : le #Kansarmoede_Index. Afin de mieux cerner le phénomène, la Fondation Roi Baudouin a chargé l’Université de Mons en 2018 de cartographier les facteurs de risque de pauvreté des enfants sur l’ensemble du pays et à l’échelon communal.

    Vous trouverez ci-dessous six cartes représentant la Belgique avec, pour chacune d’elles, les données de chaque commune relatives à un indicateur de risque de pauvreté des enfants. Ces cartes sont interactives : en les parcourant avec la souris, vous verrez apparaître à l’écran les chiffres pour chaque commune.

    Les cinq premières cartes présentent cinq indicateurs indirects de risque de #pauvreté_des_enfants. Ils portent sur l’ensemble de la Belgique et mesurent des facteurs de (haut) #risque_de_pauvreté dans les #ménages avec enfants de 0 à 18 ans, mais pas la pauvreté des enfants en tant que telle. Il faut donc les interpréter avec précaution. Les cartes sont individuelles, mais complémentaires : c’est en prenant en compte plusieurs indicateurs indirects qu’on obtient une meilleure image du risque de pauvreté couru par les enfants de chaque commune.

    1. Les bénéficiaires d’un #revenu_d’intégration_sociale (#RIS) ou équivalent (eRIS) en charge d’un ménage

    Cet indicateur met en évidence le pourcentage de familles bénéficiaires du RIS ou eRIS dans chaque commune et parmi les ménages avec enfants. Plus une commune compte de bénéficiaires d’un RIS ou eRIS en charge d’un ménage, plus le risque de pauvreté des enfants est élevé.

    2. Les revenus moyens par ménage

    Cet indicateur donne une approximation de la richesse des ménages dans chaque commune. Plus l’indicateur est élevé, plus faible est le risque de pauvreté des enfants.

    3. La part des #mineurs vivant dans un ménage sans revenu du travail

    Vivre dans un ménage sans revenu du travail est l’indicateur indirect le plus fiable du risque de pauvreté des enfants. Plus cet indicateur est élevé, plus nombreux sont les enfants à risque de pauvreté.

    4. La part des ménages vivant dans un logement public social

    Cet indicateur doit être interprété avec précaution. Même si les enfants vivant dans un logement public social sont plus à risque de pauvreté, un taux élevé de ménages vivant dans un logement public social peut aussi refléter une stratégie communale active de lutte contre la précarité des familles.

    5. Le type de ménage – focus sur les ménages monoparentaux

    Vivre dans une famille monoparentale, dont le parent est le plus souvent une femme seule, augmente le risque de pauvreté des enfants. Toutefois, cet indicateur doit être interprété avec prudence car certains parents seuls disposent de revenus suffisamment élevés, d’un réseau social ou d’autres types de ressources qui protègent leur(s) enfant(s) du risque de pauvreté.

    6. Le dernière carte présente le Kansarmoede Index (Index de risque de pauvreté), le seul indicateur direct de la pauvreté des enfants développé par l’organisme flamand Kind en Gezin et disponible uniquement pour la Flandre. Cet indicateur fournit le pourcentage d’enfants entre 0 et 3 ans qui vivent dans un ménage défavorisé. Le pourcentage de risque de pauvreté est calculé sur la base de six domaines : le revenu mensuel de la famille, le niveau d’éducation des parents, le niveau de stimulation de l’enfant, la situation professionnelle des parents, la qualité du logement et la santé. Les familles sont considérées comme à risque de pauvreté lorsque leur situation est impactée négativement dans trois des six domaines. Plus cet indicateur est élevé, plus les familles sont à risque de pauvreté.

    https://www.kbs-frb.be/fr/cartographie_pauvreteinfantile

    #cartographie #Belgique #pauvreté #enfants #enfance #visualisation #chiffres #statistiques #pauvreté_des_enfants #communes #indicateurs

    via @suske

  • Un gars, une fille : portrait du mâle en couple - Les couilles sur la table - Binge Audio
    https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/un-gars-une-fille-portrait-du-male-en-couple

    Au-delà des singularités de chaque couple, quels sont les schémas de comportements masculins les plus répandus ? Comment se mettent-ils en place, comment les expliquer ?

    Jean-Claude Kaufmann, sociologue, analyse depuis trente ans ce qu’est le couple hétérosexuel aujourd’hui. Dans plusieurs de ses ouvrages, il élabore des « idéaux-types masculins », c’est à dire des comportements, des attitudes, des positions caractéristiques de la masculinité. Pas des comportements obligatoires, mais des grandes tendances : par exemple, l’idéal-type de « l’homme-enfant » ou de « l’élève coupable ».

    Son dernier livre, « Pas ce soir », est une enquête sur le consentement sexuel en couple : il montre qu’un schéma dans lequel l’homme a beaucoup plus de désir sexuel que sa conjointe est très répandu, même si bien sûr la situation inverse existe ; toute la question étant de savoir pourquoi, et comment le couple se débrouille avec ce déséquilibre. Qui finit par se forcer ? Qui pense avoir le droit de contraindre l’autre ? Qui se tait ? Comment est-ce qu’on en parle, et surtout pourquoi est-ce que le plus souvent, on en parle pas ?

    Parce que les points de désaccord entre Victoire Tuaillon et Jean-Claude Kaufmann sont nombreux, le ton de cet épisode est assez différent des précédents.

    #couple #sexualité #ménage #sociologie #audio

    Si vous n’avez jamais entendu un sociologue expliquer qu’il s’en fout de la théorie et de citer des théoriciennes (donc il a dû avoir sa thèse en ne citant aucune théorie, c’est comme ça qu’on fait quand on est un #grand_homme), qui prétend à la neutralité mais qui exprime toujours un biais androcentré (et très complaisant envers les hommes), c’est ici.

    il faut impliquer les hommes

    les femmes doivent se faire « ethnographes » pour comprendre comment leur mec fonctionne et espérer les changer (éthologue, à ce compte)

    disponible pour le désir

    mais celui de qui ?

    Il utile le mot « caresse » pour un geste dont il admet qu’il est perçu comme une agression. Le tout après avoir décrit un viol conjugal avec une focalisation complaisante sur l’homme qui te fait comprendre pourquoi il a des besoins.

    C’est une horreur, j’ai pas pu finir. Si y’en a qui documentent le #masculinisme dans toutes ses versions, ici égalitariste en théorie, welcome !

  • (Comment) retourner faire le ménage pour les autres en période de #déconfinement ? – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/travail-menage-covid19-deconfinement

    La première situation est celle de Mélanie, une femme française âgée de 43 ans, qui travaille depuis quinze ans comme aide à domicile chez les personnes âgées dépendantes. Elle vit en Île-de-France. Mélanie travaille par l’intermédiaire d’une agence spécialisée, qui l’emploie en mode prestataire : c’est-à-dire qu’elle est salariée de cette agence. Pendant le confinement, Mélanie a été en chômage partiel. Cette décision a été prise entre elle et son mari, alors même que l’entreprise la poussait à continuer ses services auprès des six foyers dans lesquels elle se rend. « On était très incitées à continuer à voir nos petits vieux…mais moi, j’étais mal à l’aise avec ça, car il n’y avait pas de masques, pas de protection » dit-elle.

    #domesticité

  • Les nouvelles règles de la plaisance en Finistère étonnent les gens de mer - Coronavirus - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/coronavirus/les-nouvelles-regles-de-la-plaisance-en-finistere-etonnent-les-gens-de-


    Illustration François Destoc

    Les plaisanciers sont de nouveau autorisés à naviguer en Finistère, mais en famille ou en solitaire. Interdiction de faire appel à un équipier ou de renforcer l’équipage en cas de sortie familiale. Il va falloir faire preuve d’une grande prudence en ce tout début de saison.

    Le préfet du Finistère a autorisé les plaisanciers à reprendre la mer des ports et des lieux de mouillage autorisés par ses services. Dans l’article 2 de son arrêté, il est indiqué que « les activités de plaisance à un autre titre que commercial et professionnel, sont réservées à la pratique individuelle ou à celle des personnes regroupées au sein d’un même domicile ». En clair, on ne peut plus embarquer un complice de pêche ou un équipier à la voile sur son bateau personnel. Idem pour les sorties familiales. Impossible de faire appel à un équipier supplémentaire.

    Transposition terrestre
    Ces nouvelles dispositions imposent la plus grande prudence de la part des usagers qui doivent, encore plus que d’habitude pour une reprise des activités nautiques (a fortiori après deux mois de confinement), s’assurer de la qualité de leur matériel, du niveau de leurs compétences et de leur forme physique.

    Dans le milieu des gens de mer, cette nouvelle règle du jeu a quelque peu étonné. Des marins expérimentés évoquent « une décision surprenante », « une obligation terrestre transposée au monde maritime », « un traitement inégalitaire par rapport aux dispositions appliquées à terre ».

    Combien de plaisanciers vont partir seuls en mer alors qu’ils ont l’habitude de naviguer à deux voire à plusieurs selon certaines conditions et certains lieux de pêche ? En famille, les compétences et les bras seront-ils suffisants sans l’appoint d’un équipier adulte supplémentaire, si le vent monte ou un événement de mer se produit ?

    Les pêcheurs plaisanciers savent qu’à deux à bord, l’alerte est facilitée, les gestes qui sauvent encore possibles. La logique de la sécurité sanitaire s’oppose-t-elle à celle de la sécurité en mer ?

    Augmentation des sorties en solo
    Pour les services préfectoraux sollicités, il n’y a aucun débat en la matière. Ces dispositions concernent « le contexte sanitaire du moment dicté par la menace d’un virus planétaire ».

    La question se pose tout de même, selon l’amiral Frédéric Damlaimcourt, délégué départemental de la SNSM en Finistère. « Ce n’est pas la décision qu’on aurait pu attendre ». « Il s’agit, de fait, d’une ouverture restreinte de la pratique, et l’on peut craindre une augmentation des sorties en solitaire pas toujours maîtrisées ». De son côté, la préfecture maritime de l’Atlantique insiste sur les règles de sécurité à ne pas négliger, « particulièrement en début de saison, avec un matériel et un organisme pas rodé ».

    Pas les mêmes règles qu’à terre
    Pour le patron de la SNSM finistérienne, il faut bien mesurer les risques en cas de sortie en solo ou avec des enfants non-amarinés. « Dans le doute, il vaut mieux renoncer à certaines sorties tant que l’arrêté s’applique ». L’amiral Frédéric Damlaimcourt observe, cette fois-ci à titre personnel, « que l’on est autorisé à inviter ses voisins pour boire un verre, jusqu’à dix personnes, en appliquant les gestes barrières, mais que l’on ne peut pas avoir ces mêmes voisins sur son bateau, en prenant les mêmes précautions ».

    Espace de liberté, autrefois, la mer fait aujourd’hui l’objet de mesures renforcées de distanciation. Comme indiqué dans l’article 6, « le présent arrêté peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif de Rennes ».

    • A quel moment on fait partie d’une famille ? quand on s’est marié·e avec un·es des membres, ou qu’on a produit un ou plusieurs enfants, faut-il en plus vivre advitam avec eux ? Est-ce qu’on peut divorcer le lendemain de la noce, et si on refuse le mariage, juste coucher un soir ?
      Merci Monsieur le préfet de m’expliquer ce qui semble être une vision très moralo sexuelle du covid : si les membres d’un même groupe ont une sexualité socialement acceptable ils n’ont pas besoin de se protéger.
      #moralocovid
      #famille_obligatoire
      #excès_de_pouvoir

  • Brésil : avec le confinement, la bourgeoisie découvre les tâches ménagères
    Chantal Rayes, Libération, le 8 mai 2020
    https://www.liberation.fr/planete/2020/05/08/bresil-avec-le-confinement-la-bourgeoisie-decouvre-les-taches-menageres_1

    Non que l’on épie le voisinage, mais il faut bien le dire, le spectacle de la bourgeoisie blanche brésilienne s’adonnant aux tâches ménagères, ça accroche le regard. Samedi soir, dans un bel immeuble en béton brut. Chiffon à la main, une jeune femme, de celles qui sont nées pour être servies, s’attaque aux vitres de la cuisine, pendant que son conjoint passe la serpillière. Ils auront résisté jusqu’au bout, avant de se résoudre, Covid-19 oblige, à se passer de l’armada de domestiques à leur service. Et c’est un choc culturel pour ces 11% de foyers qui emploient les 6,5 millions de travailleurs domestiques du Brésil. En grande majorité des travailleuses, de couleur.

    La « domestica » est si ancrée dans l’imaginaire national qu’elle a son jour à elle (le 27 avril) dans le calendrier brésilien des commémorations. Souvent, l’intéressée elle-même trouve inconcevable que madame, monsieur nettoient les WC, fussent-ils les leurs. Plus maintenant. Le confinement a radicalement changé le mode de vie. Du moins provisoirement. La bourgeoisie découvre cette pièce de la maison où elle ne mettait jamais les pieds : la buanderie. La lessive, le ménage, « ça irrite les mains », justifie Ligia Kogos, la dermato des riches de São Paulo, dont la clinique reste ouverte malgré la quarantaine. Seuls 2% des Brésiliens disposent d’un lave-vaisselle. A quoi bon, quand on a la bonne ? « Si j’avais su… » soupire D., un cadre qui termine ses journées derrière l’évier. Dans le partage des tâches (l’autre nouveauté du confinement), madame se charge du linge, mais a aboli le repassage. Maintenant qu’on s’y colle, on est moins exigeant. On s’équipe. Sur Google, les recherches sur les aspirateurs robot ont quadruplé. Et dire que Cleide trouvait la bonne trop « lente »… « Je me rends compte du temps que ça prend, les tâches domestiques », confie candidement cette pédiatre à la Folha de S. Paulo, tandis que Mayra, cadre, avoue se sentir « mal » dans son rôle de patronne, qui « semble dériver de notre passé esclavagiste ».

    Selon un sondage, 70% des foyers ayant recours au travail domestique y ont renoncé en raison de la quarantaine, mais seulement 39% d’entre eux ont maintenu la paye de la bonne (un chiffre probablement surévalué), pendant que les 30% restants ont licencié leur employée. Sans indemnités, puisque l’écrasante majorité des domesticas – mais aussi des diaristas, les femmes de ménage à la journée, encore plus précarisées – n’est pas déclarée. Reste un bon 30% de patrons qui, Covid-19 ou pas, ne se passent pas de la bonne, confinée avec eux. Telle cette domestica décédée à Rio, après avoir été infectée par sa patronne revenue d’Italie, qui n’avait pas jugé bon de la prévenir de son état de santé. L’affaire avait fait grand bruit, poussant les syndicats à appeler à « libérer la bonne ». D’autres services jugés essentiels par les riches ont été maintenus. Tel le gardiennage de leurs immeubles ultra-sécurisés ou encore ces hommes de ménage qui nettoient les parties communes et vont d’étage en étage pour retirer la poubelle…

    #coronavirus #Brésil

    • J’étais en confinement dans une famille petite-bourgeoise qui reçoit chaque semaine pendant une demi-journée une dame noire qui nettoie leur maison... Au début, toute la charge de travail s’est retrouvée sur la maman, bien sûr, et il a fallu se mettre autour d’une table pour partager les tâches. Et là les deux filles (17 et 19 ans), qui n’avaient jamais fait plus de ménage que range ta chambre, débarrasse la table et vide le lave-vaisselle, ont appris à voir les tâches domestiques et à prendre leur part (ce que le papa savait déjà faire). C’était assez classe, belle expérience pour tout le monde. Sauf que personne n’a réussi à soulager la maîtresse de maison du rangement quotidien des parties communes, qui est un truc un peu trop fin.
      #ménage #inégalités #emploi_domestique #service

      J’avais déjà lu des trucs sur cette épidémie en deux temps dans des écrits de militant·es du Brésil : classes aisées mondialisées qui ramènent le virus dans leurs valises hypermobiles puis classes populaires incapables de se confiner (logements exigus et nécessité de sortir bosser).

  • #Sous-traitance = #maltraitance dans nos facs et labos

    La sous-traitance – en particulier pour les personnels de s#écurité, de #ménage, d’#accueil et de restauration – est de plus en plus importante dans l’enseignement supérieur et la recherche (#ESR). De manière structurelle, les conditions de travail de ces travailleurs et travailleuses sont catastrophiques : salaires extrêmement faibles, travail dissimulé, marchandage, sanctions et licenciements abusifs, endettement des salarié·es auprès des entreprises…
    Les #multinationales comme #Elior, #Eurest ou #Derichebourg qui gèrent la #restauration ou le #nettoyage de nombreux sites publics de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ont à plusieurs reprises été dénoncées pour leur pratiques d’exploitation éhontées de travailleur·ses sans-papiers ou de licenciement abusif. A cela s’ajoute le racisme, le mépris de classe, la xénophobie et le sexisme de leurs employeurs et de la communauté scientifique, qui se traduit par l’absence de reconnaissance et d’estime pour leur travail, par l’indifférence à leurs conditions de travail, par leur exclusion des espaces collectifs professionnels et, dans de nombreux cas, par des insultes, du harcèlement moral, des agressions physiques et des violences sexuelles (sur les discriminations et violences racistes et sexistes structurelles dans l’ESR, lire cet article : http://lmsi.net/Vos-asterisques-sont-trop-etroits-pour-nos-vecus).

    GESTION DU COVID-19 = MISE EN DANGER DE MORT

    Si de nombreuses personnes salariées de l’ESR, ont eu accès au télétravail, les employé·es de la sous-traitance travaillent quotidiennement sur les sites qui sont restés ouverts, notamment pour faire du travail inutile dans le contexte de pandémie. Certain·es doivent même travailler davantage : « Profiter de l’absence des cadres pour faire le ménage de printemps dans les bureaux » !
    Ils et elles travaillent sans information fiable sur le COVID-19 et sans matériel approprié, en prenant les transports en commun pendant de longues heures afin de rejoindre leur lieu de travail. D’ordinaire déjà, nous dénonçons l’hypocrisie des directions d’établissements qui se défaussent de leur responsabilité d’employeur en laissant des entreprises exploiter jusqu’à l’os ces salarié·es dans les universités. Avec la pandémie actuelle de COVID-19, nous considérons que cette indifférence est criminelle.

    Les travailleuses et travailleurs de la sous-traitance dans l’ESR, très souvent employé·es en CDD et en temps partiel contraint, travaillent dans la peur vis-à-vis de leurs supérieur·es hiérarchiques, ce qui rend difficile l’exercice de leur droit de retrait ou de recours syndicaux. Ils et elles sont également très isolé·es du fait du traitement inégalitaire (travail sur site versus télétravail ou dispense de travail) entre travailleur·ses dans les universités et laboratoires, et trouvent peu de soutien pour dénoncer leur exploitation ainsi que les risques qu’ils et elles doivent prendre. Ce traitement inégalitaire est une évidence dans la gestion de la division du (non-)travail dans cette période de crise. Dans un même corps de métiers sur les sites de l’École normale supérieure (sécurité, ménage, etc.), les agent·es des entreprises de sous-traitance sont mobilisé·es pour travailler sur site alors que les collègues « avec statuts », et les étudiant·es, obtiennent des aménagements et des accords pour rester confiné·es à leur domicile.

    JUSTICE POUR LES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES

    Ainsi, la pandémie actuelle ne rend que plus saillantes les inégalités préexistantes. De nombreux travailleurs et travailleuses précarisé·es poursuivent le travail pour assurer la chaine d’approvisionnement ou encore le ramassage des ordures. Cela révèle au grand jour les inégalités, entre ceux et celles à qui l’on ordonne de se présenter à leur poste de travail, et ceux et celles que l’on encourage à se mettre en télétravail pour respecter le confinement (voir cette lettre d’un ouvrier du BTP adressée à la Ministre du Travail). Les premièr·es, à qui l’on fait prendre tous les risques au service des second·es, à qui on demande de rester chez soi. De la même façon, la classe dirigeante s’entête à assurer une « continuité » de la production qui n’a de sens que pour les actionnaires, exposant directement les plus précaires comme en témoignent nombre de travailleurs et travailleuses contraint·es à travailler malgré la pandémie. Cela est insupportable !

    Néanmoins, malgré les circonstances exceptionnelles, la contestation sociale demeure forte ! Le personnel de ménage de l’hôpital de Lewisham de Londres s’est mis en grève le 12 mars pour protester contre le non-paiement des salaires ainsi que contre le manque de mesures et de matériel de protection face au coronavirus. L’université londonienne de SOAS a enregistré son premier cas de COVID-19 le 6 mars mais n’a pris aucune mesure de fermeture de l’établissement et de protection. La direction s’est vue dénoncée pour avoir envoyé deux agents du ménage nettoyer une pièce très probablement contaminée par le coronavirus sans aucune protection ni information. Le personnel de ménage de cette université, mais aussi d’un hôpital de Nantes, ont porté leurs revendications, notamment contre la sous-traitance et le mépris que celle-ci exprime. L’action collective, l’exercice du droit de retrait et du droit d’alerte, la grève et la solidarité restent les leviers des travailleurs et travailleuses comme l’ont montré les grèves de mars dernier en Italie, où le gouvernement a décrété la fermeture des industries et activités non-essentielles le 22 mars 2020, suite à des mouvements de grève contre l’obligation de travailler dans un contexte de pandémie meurtrière.

    Ici, nous souhaitons rappeler aux directions d’établissement leur responsabilité pénale et leur faire comprendre que nous ferons tout notre possible pour que leurs actes aient des conséquences, pour elles et eux aussi.
    Nous souhaitons aussi rappeler aux camarades de lutte de l’ESR le sort de ces travailleurs et travailleuses, hier méprisé·es, aujourd’hui sacrifié·es. Soutenons-les de toutes nos forces !

    Face à cette situation indigne, nous exigeons immédiatement :

    Le dépôt d’un droit d’alerte par les représentant·es du personnel auprès du CHSCT en raison du danger imminent qu’encourent les employé·es de la sous-traitance.

    Le recensement des employé·es de sous-traitance qui travaillent et l’évaluation de leurs conditions de travail pendant le confinement.

    Puisque personne doit se retrouver contraint à fournir un travail non-essentiel en temps de pandémie, tous et toutes doivent recevoir leur paie et leur autorisation d’arrêt de travail.

    Cette situation révoltante nous montre que l’on doit construire la lutte pour :

    L’internalisation des travailleur·ses en sous-traitance dans l’ESR, notamment pour une amélioration des conditions de travail et de rémunération de ce personnel essentiel à la mission pédagogique et scientifique hors-confinement ;

    La #régularisation des personnes sans #titre_de_séjour et l’obtention d’un titre de séjour de longue durée pour les employé·es de la sous-traitance.

    Nous appelons également à la création de collectif de soutien aux employé·es de la sous-traitance dans tous les sites universitaires et de recherche pour rendre visible et soutenir leurs revendications individuelles et collectives.

    https://universiteouverte.org/2020/04/07/sous-traitance-maltraitance-dans-nos-facs-et-labos
    #externalisation #université #facs #France #travail #exploitation
    #coronavirus #covid-19 #confinement

  • Le harcèlement sexuel en milieu professionnel : l’exemple du métier d’employée domestique
    #travail #genre #harcèlement #sexualité

    https://sms.hypotheses.org/23570

    À partir d’octobre 2017, le hashtag #Meeto s’est répandu sur la toile de manière virale. Inventé en 2006 par la travailleuse sociale Tarana Burke, sa reprise par Alyssa Milano a permis de dénoncer et de rendre publiques les agressions sexuelles d’Harvey Weinstein. Décliné dans de nombreuses langues, il a permis de lever le voile sur la banalité du harcèlement sexuel dans les milieux professionnels.

    Ce sont des personnalités, femmes célèbres du monde du cinéma, de la musique, du sport, qui ont fait de ce hashtag un symbole féministe, permettant à la peur « [de] changer de camp ». Au regard de cet unanimisme, la situation d’autres femmes, notamment du milieu populaire new-yorkais, semble avoir rencontré moins d’échos, si l’on songe par exemple à l’affaire du « Sofitel ». Elle a opposé, en 2011, Nafissatou Diallo une femme de chambre de l’hôtel de luxe à un homme politique français (Dominique Strauss-Kahn), alors directeur du Fonds Monétaire International (...)

  • La révolution sera féministe

    Une création de Charlotte Bienaimé
    Un podcast à soi Un podcast à soi — Numéro 9

    Femmes en lutte dans l’Histoire, à #Carrefour et sur la #ZAD

    https://www.arteradio.com/son/61660140/la_revolution_sera_feministe_9

    « C’est chaque fois les femmes qui s’excusent, jamais les mecs, ou très peu. Il faut que j’arrête de m’excuser de prendre la parole et me sentir légitime de le faire. »

    Juste nécessaire contrepoint en ce moment :)

    #Féminisme #féminisme_en_lutte #facilitations #lutte #chansons_de_lutte #ni_dieu_ni_mec #radio

  • “Premières de corvée” : le livre qui donne la parole aux travailleuses domestiques - Les Inrocks
    https://www.lesinrocks.com/2019/08/16/livres/livres/premieres-de-corvee-le-livre-qui-donne-la-parole-aux-travailleuses-domes

    Dans votre livre, on découvre que la France n’a pas ratifié la convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail, qui vise à protéger les travailleur·se·s domestiques. Pourquoi ?

    Cette convention non-contraignante mentionne l’accès à la santé au travail. Si la France s’engageait à mieux protéger la santé des travailleuses domestiques, il faudrait, par exemple, revenir sur le mouvement d’allègement de la médecine du travail, qui va de pair avec la libéralisation du marché de l’emploi. Pour les travailleuses domestiques, la santé au travail est pourtant centrale : elles souffrent de problèmes de dos ou du syndrome du canal carpien, propre à de nombreuses professions féminisées, et inhalent régulièrement des produits chimiques. En règle générale, la pénibilité des emplois féminins est beaucoup moins reconnue par les autorités.

    #ménage #travailleuses #exploitation #emploi_domestique

  • Men do see the mess – they just aren’t judged for it the way women are
    https://theconversation.com/men-do-see-the-mess-they-just-arent-judged-for-it-the-way-women-are

    On a typical day, men spend a third as much time cleaning as women.

    Does that make women beacons of cleanliness, while men are genetically unable to see the messiness in their midst?

    This myth is a common explanation for why men don’t do as much housework as women. Men walk into a room and apparently can’t see the dust bunnies gathering on the floor or the piles of laundry stacked up on the couch.

    It lets men off the hook for not doing their fair share of the household cleaning.

    But in a recent study we show that men aren’t dirt-blind – they can see mess just as well as women. They are simply less severely penalized for not keeping their spaces neat and tidy.

    #ménage #genre #inégalités #travail_domestique

  • Flexibiliser le travail et produire des vies illégales

    En France, l’#ubérisation trouve des ressources dans les migrations. Ce phénomène est ici analysé et décrit par un ressortissant de Guinée qui vit à Grenoble depuis 2016, co-auteur d’une recherche-création entre géographie, art et droit.

    Si les migrations vers l’Europe et la France occupent les discours politiques et médiatiques, leurs modalités d’exploitation par le travail y sont bien moins évoquées. Les vies rendues illégales constituent une réserve de #main-d’œuvre exploitable et hyperflexible, dans un contexte précisément de flexibilisation et d’ubérisation du travail, notamment par le développement des applis de VTC ou de #livraison. Dans leurs travaux portant sur les liens entre migrations et travail, Sandro Mezzadra et Brett Neilson précisent que « la flexibilité, qui fabrique de la #précarité, est devenue la norme », tandis que les migrations forment « un terrain crucial d’expérimentation pour de nouvelles formes de "capture" du travail ».

    Cette exploitation du travail en #France, de vies rendues illégales, s’inscrit dans des formes d’exploitations plus larges de la force de travail, notamment d’entreprises européennes et françaises en Guinée pour l’extraction de ressources minières, qui entraînent des destructions sociales et environnementales et des migrations. Autrement dit, les liens entre migrations et exploitation de la force de travail se comprennent depuis un continuum qui dépasse très largement les frontières nationales, et s’inscrit dans des rapports en grande partie hérités de la #colonisation.

    #Pathé_Diallo, ressortissant de Guinée qui réside à Grenoble depuis 2016, décrit cette relation entre migration, exploitation et ubérisation dans le cadre d’une œuvre de création et de recherche intitulée Bureau des dépositions (1), à laquelle participent plusieurs géographes.

    « C’est un cercle vicieux »

    « Les Etats font exprès de ne pas délivrer des papiers à tout le monde pour que d’autres puissent exploiter les #sans-papiers dans des conditions difficiles, sur certains #chantiers ou dans les sites touristiques de ski en montagne, ou dans les travaux de #ménage. Depuis quelques mois à Grenoble, des personnes exploitées et sans papiers font de la #livraison de nourriture sur des #vélos. Ils sont mal payés et la cible de #Uber et des Etats, qui autorisent que le #droit_du_travail soit réduit à rien. C’est comme si les personnes donnaient toute leur énergie pour ne rien avoir.

    « C’est comme dans le domaine de la #sécurité. Dans la sécurité, c’est 12 voire 15 euros de l’heure pour la nuit. Celui qui te sous-traite va te payer 7 ou 8 euros par heure. Toi tu es sur le terrain. C’est parfois mieux que rester toute la journée à ne rien faire. Dans l’attente des papiers, beaucoup deviennent fous. Etre exploité devient préférable pour ne pas rester assis, passer toute la journée sans rien faire pendant des années, sans savoir quand le papier viendra. Ce sont les Etats et les entreprises qui se servent de la #main-d’œuvre qui sont responsables, en n’autorisant pas à travailler. C’est un #cercle_vicieux : pour se régulariser, il faut du travail ; pour avoir du travail, il faut des papiers.

    « Créer un syndicat sans-papiers permettrait de réduire le taux de chômage. En France, la #clandestinisation des travailleurs permet de réduire le #coût_du_travail, aux bénéfices des patrons et de leurs sous-traitants qui ainsi échappent à l’impôt.

    « Il faut respecter l’homme. C’est l’homme qui fait le papier, pas le papier qui fait l’homme.

    « L’exploitation des sans-papiers en Europe entre en écho avec l’exploitation de la main-d’œuvre dans les #mines en #Guinée. Ce sont les mêmes personnes qui exploitent et ce sont les mêmes personnes qui sont exploitées. Un mineur d’or ou de bauxite, en Guinée, peut parvenir à rejoindre la France pour travailler dans des conditions plus précaires encore que la mine. Dans les mines, les patrons sont souvent étrangers. Tout ce qui est exploitable en Guinée est exporté en tant que matière première à l’extérieur : Canada, Etats-Unis, pays d’Europe, comme la France, l’Allemagne… Dans la mine, il y a beaucoup de pollution, qui entraîne des maladies : sinusite, cancer du foie… La poussière mélangée aux produits chimiques crée des colonnes de plusieurs kilomètres, ce qui pollue les cours d’eau. L’eau est puisée par les populations. Les employés des mines ne sont pas bien payés. »


    https://www.liberation.fr/debats/2019/10/02/flexibiliser-le-travail-et-produire-des-vies-illegales_1754677
    #travail #exploitation #illégalisation #asile #migrations #réfugiés #flexibilisation #tourisme #extractivisme #continuum_colonial #post-colonialisme #économie

    ping @albertocampiphoto @reka @karine4

    • Sfruttamento e caporalato tra i migranti della #gig_economy

      #Deliveroo, #Uber_eats, #Glovo, #Just_Eat, da quando le #app di consegna a domicilio sono diventate una realtà di uso quotidiano per migliaia di potenziali fattorini si sono spalancate le porte della «gig economy», i cosiddetti lavoretti gestiti tramite applicazioni per #smartphone. A Milano due terzi di loro sono migranti e sebbene portino in spalla lo zaino delle più famose app di consegna a domicilio, raccontano di non lavorare direttamente con le piattaforme e di avere degli intermediari. Ora anche la Procura di Milano ha annunciato l’apertura di un’indagine conoscitiva sulle condizioni di lavoro dei rider e sulle imprese che ne gestiscono le consegne - con un’attenzione particolare alla sicurezza stradale e al possibile impiego di fattorini stranieri senza i documenti per lavorare e potenzialmente soggetti a caporalato. Lorenzo Pirovano ci fa conoscere la loro quotidianità.

      Michael non era mai riuscito a lavorare in Italia. Ospite di un centro di accoglienza straordinaria a cinquanta chilometri da Milano, aveva passato gli ultimi due anni sospeso tra l’attesa del verdetto sul suo status di rifugiato e la complicata ricerca di un impiego. “Il responsabile della casa non voleva che lavorassimo, soffrivo a starmene fermo e aspettare chissà cosa”.

      Poi nel 2017 a Milano è arrivato il boom delle app di consegna a domicilio in bicicletta (Deliveroo, Uber eats, Glovo e Just Eat) e per migliaia di potenziali fattorini si sono spalancate le porte della gig economy (i cosiddetti “lavoretti” gestiti tramite applicazioni per smartphone).

      Da allora, ogni mattina, cubo termico sulle spalle e mountain bike accessoriata, centinaia di migranti come Michael raggiungono Milano e pedalano per le sue strade nella speranza di effettuare più consegne possibili. “Ci sono giorni che lavoro undici ore” rivela Michael, 33 anni e una fuga dalla Liberia passando per l’inferno libico. “Ma alla fine del mese non ho mai portato a casa più di 600 euro”.

      Michael e i suoi colleghi sono i “migranti della gig economy” che rappresenterebbero quasi due terzi dei rider che effettuano consegne a domicilio per le strade della città. Molti di loro sono ospitati nei Cas (Centri di accoglienza straordinaria) disseminati nell’hinterland milanese o nelle province attigue. Alcuni, come Michael, ne sono appena usciti e condividono una stanza in periferia. Secondo i dati raccolti dall’Università degli Studi di Milano la maggior parte risiederebbe in Italia da più di due anni.

      Come tutti i ‘ciclofattorini’, anche i migranti devono fare i conti con un contratto di lavoro occasionale che riconosce poco più di tre euro a consegna, senza un minimo orario e senza chiare coperture contributive e assicurative. Nonostante questo il settore delle consegne a domicilio si sostiene principalmente sulla loro manodopera, grazie alle permeabili barriere all’entrata (in molti casi non è necessario sostenere un colloquio), alla necessità di guadagno immediato e alla dimostrata possibilità di lavorare anche se sprovvisti di documenti. Molti di loro ammettono di non conoscere i propri diritti di lavoratori, altri raccontano di non avere scelta, trattandosi dell’unica occupazione trovata. Raramente si rivolgono ai sindacati e anche Deliverance, il sindacato auto organizzato dei ciclofattorini milanesi, fa fatica a coinvolgerli. “Rivendichiamo tutti gli stessi diritti ma esiste una spessa barriera linguistica e culturale” ammette Angelo, membro e portavoce del collettivo.

      La settimana scorsa la Procura di Milano aveva annunciato l’apertura di un’indagine conoscitiva sulle condizioni di lavoro dei rider e sulle imprese che ne gestiscono le consegne, con un’attenzione particolare alla sicurezza stradale e al possibile impiego di fattorini stranieri senza i documenti per lavorare. “Che ci sia un’inchiesta in corso, seppur con colpevole ritardo, è una buona notizia” commenta Angelo. “Che non si trasformi però in una caccia alle streghe tra la categoria di lavoratori più vulnerabili, quella dei migranti”.
      “Riceviamo la metà della cifra visualizzata sull’app”

      Sotto Porta Ticinese, nei pressi della Darsena, trovano riparo una decina di rider con gli occhi fissi sullo smartphone in attesa di una consegna da effettuare. Attorno a una delle sue colonne si raccolgono alcuni nigeriani mentre al centro, seduti sugli scalini, un drappello di giovani ragazzi chiacchiera in bambara. Uno di loro approfitta della pausa per togliersi le scarpe, stendere un lenzuolo, inginocchiarsi e pregare.

      Molti di loro, sebbene portino in spalla lo zaino delle più famose app di consegna a domicilio, raccontano di non lavorare direttamente con le piattaforme e di ricevere la paga da alcune aziende italiane.

      L’occhio dei magistrati milanesi potrebbe così cadere anche sulla catena di intermediari che connette i rider in bicicletta all’app da cui ricevono i soldi.

      L’avvento della gig economy – che in origine doveva portare a una totale disintermediazione del lavoro – ha infatti ricreato dinamiche già conosciute: alcune legali, come l’attività delle imprese di intermediazione; altre illegali, come il “subaffitto dei profili” e, appunto, l’impiego di manodopera irregolare.

      Uber eats – costola del colosso Uber, valutato 75 miliardi di dollari e conosciuto in tutto il mondo per il servizio privato low cost di trasporto passeggeri – è attiva a Milano principalmente grazie a due imprese (Flash Road City e Livotti SRL) che si avvalgono della sua applicazione per gestire e spartirsi il lavoro di centinaia di fattorini migranti. “Queste imprese non fanno ufficialmente parte di Uber eats ma il rapporto di collaborazione c’è” raccontano alcuni loro lavoratori, “il risultato è che alla fine del mese puoi ricevere anche solo la metà dell’importo che visualizzi sull’applicazione”

      L’intermediazione infatti ha un costo elevato, un prezzo che però molti migranti sono pronti a pagare per afferrare, come ammettono loro stessi, “un’opportunità unica di lavorare, soprattutto per chi non ha i documenti”.

      Lo schema è semplice: Uber mette l’applicazione, il sistema di pagamento e il marchio al servizio di queste imprese, mentre loro si occupano delle relazioni coi ristoranti e del rapporto con i lavoratori. “Dalle cifre visualizzate sull’app bisogna togliere la nostra parte, ma questo lo diciamo chiaramente ai nostri dipendenti” spiega il rappresentante di un’impresa intermediaria. Così il margine di guadagno per il rider si abbassa notevolmente, come testimoniato da Michael e da altri suoi colleghi stranieri.
      Possibilità e trucchi

      Intermediazione o no, il lavoro tramite app si è convertito in una possibilità anche per chi non ha le carte in regola per lavorare, come dimostrano i primi controlli della Procura di Milano che su una trentina di rider ha individuato tre migranti senza i documenti.

      I rappresentanti delle imprese di intermediazione negano però di impiegare migranti senza permesso di soggiorno. Uno di loro sostiene che “a volte siamo noi stessi ad aiutarli nella pratica per rinnovare il permesso”, mentre Uber e Glovo hanno invece ammesso di non essere in grado di garantire che tutti i rider attivi sulle loro applicazioni abbiano i requisiti per lavorare. “Da parte nostra c’è tutto l’impegno affinché ad operare sulla piattaforma ci siano solo corrieri che hanno i requisiti per farlo” ha dichiarato un rappresentante di Uber in Italia. Glovo aveva dichiarato che “il rischio esiste, ma ogni giorno cerchiamo di monitorare meglio la situazione”.

      Nonostante le quasi inesistenti barriere all’entrata, l’offerta di lavoro supera la domanda e molti aspiranti rider non vengono accettati dalle app. Per un migrante la probabilità di veder approvata la propria candidatura si assottiglia, soprattutto quando non conosce la lingua o non ha i documenti in regola. Nascono così dei meccanismi di reclutamento nascosti che riducono al minimo il margine di guadagno del rider, ultimo anello di una catena fatta anche di trucchi e inganni.

      Pietro, giovane egiziano, si era candidato a lavorare in alcune delle app attive a Milano, senza successo. Poi un amico gli ha proposto una scorciatoia. «Mi ha dato un numero di telefono dicendomi che c’era un account disponibile. Così ho telefonato ad H. ed è iniziata la mia esperienza come rider».

      Pietro ha iniziato quindi a lavorare con il “profilo” di un’altra persona, ricevendo ogni mese i soldi direttamente da H. al netto della sua “trattenuta”. “H. fa così con tutti i profili che affitta. Per farti lavorare si prende il 10% di ogni consegna” racconta. “Non so da dove venga il profilo che uso e non conosco gli altri rider che lavorano in questa maniera”.
      “Molti migranti vogliono lavorare ma non possono”

      “I richiedenti asilo sono una piccola minoranza tra i migranti presenti sul territorio italiano” spiega Pietro Massarotto, avvocato volontario del Naga, associazione milanese che dal 1987 si occupa di cittadini stranieri, soprattutto di quelli privi di permesso di soggiorno e dei richiedenti asilo. “Nella maggior parte dei casi abbiamo a che fare con migranti “ordinari”, il cui permesso di soggiorno dipende strettamente dal lavoro svolto”.

      Consegnare a domicilio tramite le app, seppure senza garanzie e con margini di guadagno assai risicati, può diventare fondamentale per mantenersi “in regola” ed evitare la condizione praticamente irreversibile di irregolarità. Questa, nel caso venga raggiunta per il diniego della richiesta di asilo o per la mancanza di un impiego regolare, si converte nella necessità urgente di trovare alternative per poter sostenersi economicamente. “Qui va sfatato il mito del cittadino straniero che non vuole lavorare” precisa Massarotto. “È vero il contrario: spesso non viene messo nelle condizioni di lavorare”.

      Le risposte della politica sono proseguite però sulla via di un accesso più duro allo status di migrante regolare. “Purtroppo le politiche di gestione dell’immigrazione stanno determinando e determineranno sempre più un incremento esplosivo dei soggetti senza permesso di soggiorno, che per ovvie ragioni lavorano lo stesso”.
      “Fare il rider è meglio di niente”

      Omar è uno dei tanti che di mattina lascia il “campo” dove vive per tornarci solo dopo mezzanotte. Ci sono giorni in cui il bottino è talmente magro da coprire appena il prezzo del biglietto. Viene dal Gambia, ha 22 anni e uno sguardo perso nel vuoto. “Ogni giorno prendo il treno e torno a casa per questo cazzo di lavoro” si sfoga indicando lo zaino termico. È rimasto senza permesso di soggiorno e insieme a quello ha perso la speranza di costruirsi una nuova vita in Italia. “Vorrei impegnarmi in altro, ma qui se non hai i documenti non puoi fare nulla”. A chiedergli se è felice annuisce poco convinto: “fare il rider è meglio di niente, diciamo così. Meglio di niente.”

      https://openmigration.org/analisi/sfruttamento-e-caporalato-tra-i-migranti-della-gig-economy
      #Italie #rider

    • Un vaste #réseau_d’exploitation de chauffeurs #VTC sans papiers démantelé dans les #Hauts-de-Seine

      Cinq personnes soupçonnées d’avoir exploité illégalement une centaine de travailleurs non déclarés ont été mises en examen et écrouées.

      Les chauffeurs ne percevaient qu’« une infime partie des prestations effectuées » et commandées par le biais d’applications comme #Uber, #Kapten, #Bolt ou #Heetch. Cinq hommes soupçonnés d’avoir exploité illégalement une centaine de #travailleurs_non_déclarés, pour la plupart sans papiers et employés comme chauffeurs de voiture de transport avec chauffeur (VTC) ont été mises en examen et écrouées, vendredi 21 février, a annoncé le parquet de Nanterre dans un communiqué.

      Elles ont été mises en examen pour « aide au séjour irrégulier, blanchiment, exécution d’un travail dissimulé, recel, traite des êtres humains commise à l’égard de plusieurs personnes, faux en écriture, faux et usage de faux documents administratifs et abus de biens sociaux », le tout « en bande organisée », a précisé le parquet.

      « Horaires très larges sous la pression »

      Ces cinq hommes sont soupçonnés d’avoir monté deux sociétés au travers desquelles ils employaient une centaine de chauffeurs « travaillant avec des horaires très larges sous la pression de leurs employeurs qui arguaient de leur situation précaire » pour les contraindre à obéir.

      La majorité des profits générés étaient perçus par les cinq hommes. « Les premières investigations ont démontré le caractère particulièrement lucratif de ce trafic, générant des mouvements financiers à hauteur de centaines de milliers d’euros », a précisé le parquet.

      Quelque 195 000 euros ont été saisis sous forme d’argent liquide et de voitures de luxe. Les deux sociétés détenaient une cinquantaine de véhicules. D’après les enquêteurs de la sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière (SDLII) et de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) chargée de l’enquête, « ce trafic se déroulait depuis au moins deux années ».

      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/02/22/un-vaste-reseau-d-exploitation-de-chauffeurs-vtc-sans-papiers-demantele-dans

  • Creil : malheureux en amour, il s’en prend à la police avec une hache - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/creil-60100/creil-malheureux-en-amour-il-s-en-prend-a-la-police-avec-une-hache-08-08-

    L’histoire aurait pu tourner au drame. Ce mercredi, aux alentours de 15h30, un homme âgé d’une quarantaine d’années a été interpellé par des policiers, hache à la main, alors qu’il se dirigeait vers le commissariat de Creil. L’épilogue d’une affaire qui avait commencé samedi, avec la plainte de sa femme pour violences. Ce Creillois, inconnu des services de police, est par ailleurs agent de surveillance de la voie publique (ASVP) à la ville de Paris.

    Ce mercredi, pensant que sa femme est encore au commissariat, il décide de s’y rendre armé d’une hache. Alors qu’il est en route, ses enfants préviennent les policiers de son intention. L’homme a été intercepté route de Vaux. « Il a tenté de mettre un coup à un fonctionnaire qui, heureusement, a pu l’éviter, détaille le commissaire Olivier Beauchamp. Il était particulièrement virulent, il a fallu six hommes et du gaz lacrymogène pour parvenir à le maîtriser. »

    Visiblement instable, l’homme criait « Tuez-moi ! » aux policiers présents. « Il s’agit d’une personne qui a perdu pied car ça ne se passe pas bien dans son ménage, estime le commissaire. Ce n’est pas une raison pour s’attaquer aux policiers avec une hache. » L’homme a été placé en garde à vue.

    Tant que cet homme « malheureux en amourrrr » s’attaquait à son « ménage » tout allait bien mais si il s’en prend aux flics alors là rien ne va plus. Je présume que le mec n’avait pas un nom à consonances africaine car sinon les poulets ne parlerait pas de lui avec une telle ampathie.

    #amour #ménage

    • « malheureux en amourrrr » après que sa femme est portée plainte pour #violences
      Entre temps le titre est devenu "Creil : furieux après une plainte de sa femme, il s’en prend à la police avec une hache" mais l’url rappelle le premier titre
      #sexisme

  • "#Fatima" de #Philippe_Faucon

    « Fatima est femme de ménage dans un quartier de Lyon. Elle est séparée de son mari et habite seule avec leurs deux filles, âgées de 15 et 18 ans. Elle maîtrise mal le français, qu’elle continue d’apprendre aux cours d’alphabétisation, entre ses journées de travail. Elle vit avec frustration cette séparation par la langue avec ses filles, nées en France. Fatima est également habitée par la crainte que ses filles ne puissent connaître autre chose que le parcours de relégation sociale qui a été le sien… »

    http://static-cdn.arte.tv/cdnp-cinema/sites/default/files/styles/sdl_editor_image/public/thumbnails/image/fatima.png?itok=LaAANqwE
    http://cinema.arte.tv/fr/article/fatima-de-philippe-faucon-0
    #film #cinéma #intégration #langue #deuxième_génération #secondos #ménage #alphabétisation #analphabétisme #illetrisme #femmes #migrations #travail #travail_domestique #travail_au_noir

  • Vent de révolte au #Vatican : « Des nonnes travaillent comme des esclaves pour le compte de certains prélats »

    De trop nombreuses religieuses, qui effectuent le #ménage ou des tâches subalternes pour le compte de cardinaux, d’évêques et de paroisses locales travaillent dans des conditions proches de l’esclavage, rapporte jeudi l’Osservatore Romano. L’information publiée par le quotidien officiel du Vatican s’inscrit dans le cadre du mouvement de lutte contre les violences faites aux femmes qui a pris naissance à Hollywood (#MeToo, ndlr.) et qui a désormais largement dépassé les frontières de l’industrie cinématographique.

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_vent-de-revolte-au-vatican-des-nonnes-travaillent-comme-des-esclaves-pou
    #nonnes #résistance #révolte #esclavage_moderne (@reka) #travail #exploitation

  • Suppression partielle de la taxe d’habitation : une réforme en trompe l’œil…
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2017/10/suppression-partielle-de-la-taxe.html

    Impôt très injuste depuis sa mise en application en 1974 par le gouvernement de Pierre Messmer et son ministre de l’Économie et des Finances, Valéry Giscard d’Estaing, la taxe d’habitation méritait d’être réformée mais il est regrettable qu’elle ne soit pas réaménagée de façon plus sérieuse. Cette taxe va être supprimée sur une période de trois ans pour 80 % des #ménages en compensation de la hausse de la CSG mais à rebours du discours officiel, cette réduction partielle ne va pas réduire les inégalités… La taxe d’habitation est l’une des quatre taxes perçues au profit des #collectivités territoriales avec la taxe foncière sur les propriétés bâties, la taxe foncière sur les propriétés non bâties (dont, entre autres, les terres affectées à une exploitation agricole) et la contribution économique territoriale. Ces (...)

    #euros #revenu #taxe_habitation

  • Des chaussettes et des hommes – Binge Audio
    http://www.binge.audio/des-chaussettes-et-des-hommes

    Titiou Lecocq, journaliste, cohabite avec ses deux garçons (Têtard et Curly) et leur père (Monsieur Chaussette).

    Durant deux ans, elle a enquêté sur un sujet injustement méprisé – les tâches ménagères – et signe “Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale” (Fayard).

    https://soundcloud.com/lescouilles-podcast/des-chaussettes-et-des-hommes


    #féminisme #famille #ménage

    • Excellent
      En écoutant cet entretien, je me suis dis qu’un reportage photos sur des intérieurs d’hommes et femmes célibataires serait une bonne idée pour illustrer le propos de titiou lecoq sur l’investissement de l’intérieur par les hommes et les femmes.
      @val_k, je crois que tu est de Nantes, ca te tenterais ?
      #quinettoieleschiottes ?

    • Oui et non, disons : celleux qui veulent un truc repassé : repassent (y compris les enfants à partir d’un certain âge).

      Je sais pas comment tu fais, moi tshirts bah si je repasse pas, c’est tout froissé aussi, ça se voit et c’est moche (surtout si on doit voir des gens pendant le travail toussa). M’enfin j’aime les chemises aussi, et donc faut y passer, j’y passe, et repasse. :)

      Pour le fils, sauf exception, je ne repasse jamais, dans tous les cas ça va finir froissé parce que école et parce qu’il laisse souvent des trucs en boule la nuit, pas plié ou accroché. Mais je lui ai déjà expliqué : si a un moment il veut avoir des habits tout lisse sans plis (et ça peut éventuellement arriver avec le collège l’année prochaine, regard des autres, dragues, ou autre…) : il apprend à repasser, comme moi.

    • Arghh ça me semble complètement fou de repasser des vêtements :), pour moi c’est une énorme perte de temps. En plus les vêtements se défroissent vite quand on les porte (et accessoirement on s’en fout qu’ils soient froissés, enfin moi je m’en fous).
      J’écoute l’émission et je peux pas m’empêcher de penser, presque à mon corps défendant : misère de la vie de couple.