• Une #métropolisation heureuse est-elle possible ? | Marianne
    https://www.marianne.net/debattons/entretiens/une-metropolisation-heureuse-est-elle-possible

    La métropolisation représente toutefois un moment particulier de cette longue histoire des desseins économiques et politiques dans et par l’urbain. Elle est le stade néolibéral du #capitalisme #patriarcal, engagé depuis une quarantaine d’années, d’abord dans les pays tôt convertis à cette doctrine, puis dans toutes les grandes agglomérations mondialisées. Ce stade est celui de la
    #polarisation urbaine des nouvelles filières économiques postindustrielles et d’une conversion rapide des pouvoirs urbains aux logiques de firme entrepreneuriale. Le statut de Métropole en vigueur en France depuis 2014 entérine et diffuse nationalement un tel mouvement, alors même que ses effets sont déjà largement connus à bien des endroits.

    Tout d’abord, un espace métropolitain n’est pas égalitaire. Les #ségrégations et #relégations y sont légion. Comme toute grande ville de l’ère thermo-industrielle me direz-vous, mais avec néanmoins une ampleur inégalée des #exclusions et évictions sociales. Au point d’interroger ce que la pensée dominante a longtemps défendu comme vertus intégratives de la grande ville : mélange et brassage, anonymisation et émancipation. A en juger par le sort réservé aux migrants, les métropoles ne sont pas les lieux idoines de l’urbanité ou encore de l’hospitalité. Nous y reviendrons. De même, on a connu plus vertueux d’un point de vue écologique. Le fait urbain c’est 55 % de la population mondiale (70 % en 2050 selon l’ONU) pour 70 % des déchets planétaires, 75 % de l’énergie consommée et 80 % des émissions de gaz à effet de serre.

    #territoire

  • Revenus. Les quatre visages de la Bretagne - Richesse et fiscalité en Bretagne - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/richesse-et-fiscalite-en-bretagne/richesse-et-fiscalite-les-quatre-visages-de-la-bretagne-23-08-2019-1236

    (les cartes, à l’exception de la première, sont restées derrière le #paywall, on en entrevoit 2 des 3 autres sur l’illustration de l’article)

    Les retraités aisés le long des côtes, les actifs rassemblés autour des bassins d’emplois et un Centre-Bretagne en déclin, c’est ce que soulignent les déclarations de revenus faites en 2018 par les ménages bretons.

    Les retraités aisés vivent sur le littoral
    Le succès des côtes bretonnes ne se dément pas. Pour couler une retraite paisible au bord de la mer, de nombreux anciens actifs ont choisi les communes du littoral, où la part des pensions dans le revenu total est plus importante que la moyenne. De Cancale (35) à Crozon (29), et de Loctudy (29) au Golfe du Morbihan (56), les petites villes et villages peuplés en grande partie de retraités dessinent une frange côtière presque continue, surtout au sud de la Bretagne.
    Les chiffres sont particulièrement significatifs dans le Golfe du Morbihan et la Côte d’Émeraude. Dans les communes qui bordent le golfe, la part des retraites dans le revenu total dépasse les 60 % et grimpe même à 71 % à Arzon, à 70 % à Saint-Gildas-de-Rhuys et à Damgan, à laquelle s’ajoute un revenu annuel moyen par foyer fiscal plus élevé que la moyenne (au-delà de 30 000 euros). Dans certaines communes près de Dinard (22), cette part dépasse aussi les 60 %, comme à Saint-Jacut-de-la-Mer (64 %) et Saint-Cast-le-Guildo (63 %). Les principales zones touristiques de Bretagne sont donc aussi celles où la richesse est élevée et où les retraités aisés sont les plus nombreux.

    Les classes moyennes supérieures s’installent autour des grandes villes
    C’est la carte des bassins d’emploi bretons, ceux de Rennes, Brest, Saint-Brieuc, Quimper, Lorient et Vannes. Les communes autour de ces villes drainent une majorité d’actifs aux revenus plus élevés que la moyenne, ceux qui ont choisi de travailler dans les centres urbains et de vivre dans les communes périphériques, attirés par des offres immobilières et un cadre de vie correspondant à leurs attentes.
    Par exemple, dans le bassin d’emploi brestois, la commune de Locmaria-Plouzané se démarque avec 70 % du revenu total assurés par les actifs et un revenu moyen par foyer fiscal atteignant 39 000 euros, le plus important de la zone. À Saint-Thonan, situé entre Brest et Landerneau, la part des salaires atteint 81 %, avec un revenu moyen de 32 000 euros. Dans la région lorientaise, le revenu moyen s’élève à 31 000 euros à Kervignac, où 73 % du revenu global sont assurés par les salaires. Les chiffres sont à peu près semblables dans les autres bassins d’emploi bretons, à l’exception de Rennes, où les revenus sont plus élevés. À Saint-Grégoire, il grimpe ainsi à 46 000 euros.

    Les travailleurs modestes contraints à l’éloignement
    C’est le deuxième cercle périurbain, avec des communes plus éloignées des bassins d’emploi, moins densément peuplées et absentes de la frange littorale. La part des salaires dans le revenu global est au moins supérieure à 60 %, mais le revenu moyen par foyer fiscal est moins important que dans les communes en périphérie des grandes villes. Autre constat, ces communes se situent pour une grande partie le long des deux principaux axes routiers bretons, la RN12 au nord et la RN165 au sud, garantissant aux actifs un accès relativement rapide aux bassins d’emploi.
    Parmi ces communes modestes, où les actifs pèsent plus que les retraités, figurent également quelques-unes des villes importantes de la région, comme Brest, Quimper, Lorient et Saint-Brieuc. À Brest, la part des salaires dans le revenu global s’élève à 68 %, avec un revenu moyen de 22 000 euros seulement, le plus faible de son bassin d’emploi. Tout comme à Saint-Brieuc, où la part des salaires est encore moins importante (61 %). Les richesses créées par les actifs ont quitté les centres, où la paupérisation de certains quartiers s’accentue.

    Les retraités modestes concentrés dans le Centre-Bretagne
    Population vieillissante, faible activité économique et enclavement, c’est le portrait d’une Bretagne en retrait. Les communes mises en évidence dans cette carte, au revenu moyen inférieur à 20 000 euros et à la part des retraites souvent supérieure à 50 %, montrent un Centre-Bretagne éloigné des bassins d’emploi et des principaux axes routiers, malgré la RN164 qui coupe cette zone en deux. D’autres territoires en difficulté apparaissent, notamment le Cap Sizun (29), l’intérieur du Trégor (22), le nord de l’Ille-et-Vilaine (35) et certaines îles (Ouessant, Molène, Groix).

    À l’exception de la périphérie carhaisienne et de quelques poches d’activité à Loudéac (22), Ploërmel (56) et Pontivy (56) notamment, tout le Centre-Bretagne est composé de communes modestes et peu actives. À Plouray par exemple, bourg d’à peine plus de 1 000 habitants dans le Morbihan, la part des retraites dans le revenu global atteint 52 % et le revenu annuel moyen s’établit à 18 000 euros. À Lanrivain, au cœur des Côtes-d’Armor, la part des retraites est plus élevée (53 %) et le revenu plus faible encore (17 000 euros).

    Méthodologie Pour établir ces quatre cartes, nous avons traité les données départementales et communales de l’impôt sur le revenu, mises à jour et disponibles sur le site du ministère des Finances. Nous avons choisi de retenir les revenus déclarés (revenus d’activité et pensions de retraite), et de les corréler au revenu moyen par foyer, qui s’établit à 24 500 euros en Bretagne. Nous avons relevé le seuil de la part des retraites dans le revenu global à 40 % pour plus de représentativité, sachant que la moyenne bretonne est de 35,8 %. Nous avons choisi de restreindre notre étude de ces données à la Bretagne administrative, sans prendre en compte la Loire-Atlantique, malgré l’influence de l’agglomération nantaise sur l’économie et la géographie bretonne.

  • Le droit au village, ou la fatigue d’être mobile | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/176286/sociologie-urbanisme-droit-au-village-periurbain-mobilite-transports


    Des questionnements très intéressants sur la #mobilité et les #territoires. Le fait est que nous sommes assignés à vivre en #ville (boulot + services publics), sans même interroger la réelle envie des gens à y aller.

    Le chercheur rappelle qu’historiquement, la sociologie et l’urbanisme ont plutôt déprécié ce choix. La figure du périurbain est passée du statut de victime –du patronat et de l’État, qui l’aiguillonnent vers la propriété individuelle à des fins de paix sociale, période bourdieusienne– à celui de coupable –période actuelle de la condamnation morale du périurbain, pour son bilan énergétique défavorable comme pour le style de vie et le rapport au monde supposément individualiste qu’il promeut.

    Énergivore, favorisant l’entre-soi, moche, le périurbain paré de tous les défauts a pourtant été préféré au choix de bâtir la ville en continuité des agglomérations existantes. Pourquoi ? Avant tout parce que c’est le choix plébiscité par la population elle-même, souligne Éric Charmes. Et ce en dépit de la perplexité des spécialistes de la ville, dont la philosophie est souvent contenue dans la célèbre formule du philosophe et sociologue Henri Lefebvre, celle d’un « droit à la ville » : « Pourtant, quelque chose ne colle pas. Beaucoup d’attentes des habitants des campagnes urbaines sont en décalage avec les idéaux portés par le droit à la ville. »

    C’est même, poursuit Éric Charmes, « parce qu’ils voulaient résider à la campagne, “tranquilles”, à l’écart des villes et de leur effervescence », que tous ces gens se sont installés à bonne distance des cœurs des métropoles.

    #livre

  • Guillaume Faburel : « La #métropolisation représente le stade avancé du #capitalisme » | Le Média
    https://lemediapresse.fr/idees/guillaume-faburel-la-metropolisation-represente-le-stade-avance-du-cap
    https://i1.wp.com/lemediapresse.fr/wp-content/uploads/2019/02/paris-1836415_960_720.jpg?fit=960%2C477&ssl=1

    Il y a deux étapes : démondialiser et désurbaniser. La désurbanisation est un horizon indépassable. Il va bien falloir questionner l’urbanisation de la planète, pour des raisons écologiques et sociales évidentes. Cela passe d’abord par une démondialisation de nos pensées. Démondialiser la ville et désurbaniser la terre, ce n’est pas simultané. Cela s’inscrit dans une suite logique. Comment démondialiser ? Il peut effectivement y avoir des résistances internes. Elles font belle figure. Cela éclot partout. Il y a une multitude. Les formes d’action et les types de mobilisation n’ont cessé d’amplifier, depuis 10 ou 15 ans. Elles s’accompagnent d’une réoccupation des places, d’un rapport différencié au lieu, avec des modes d’action qui remettent au goût du jour la question de la violence, que je ne prône pas. Là où j’ai un doute, c’est à cause de ce que Slavoj Zizek appelle « la concordance du système ». Je ne vois pas l’efficacité de ces gestes. Je ne crois pas que l’actualité démente mes propos. Ils ont une fonction évidente : socialiser politiquement les primo-militants. Cela cultive des manières d’entrer en résistance, dans des parcours militants et dans des trajectoires personnelles. Ce sont des expériences qui servent de rites initiatiques. Mais pour quelle efficacité sociale et politique ? De la Plaine à Marseille ou Saint-Sauveur à Lille, en passant par des dizaines d’exemples, il y a une puissance symbolique et physique qui se déploie, si forte, que je pense que c’est peine perdue.

    « Habiter, coopérer, auto-gérer », je le vois plutôt dans l’invisibilité de la multitude périphérique. Pourquoi ? Parce que le triptyque a un certain rapport au vivant, à l’écologie à la fois sociale et existentielle. On peut en discuter et en débattre. Mais je pense que les résistances sont plutôt vaines en villes. Certes, il y a eu quelques succès retentissants, comme les marches anti-touristes à Venise. Mais nous avons besoin d’un peu d’espace et d’un peu de terre. Il faut reprendre le rythme, il faut repenser à soi et au gouvernement de soi. Et l’entassement généralisé, le surpeuplement des villes-mondes, rendent, à mon avis, la chose impossible.

  • Marseille : le mur de la honte

    Comme ultime réponse à la contestation populaire contre son projet piloté par la #Soleam, société d’aménagement, la mairie de Marseille monte un mur de béton entre les habitants et #La_Plaine, pour la « réaménager » par l’agence #APS. Marseille prend ainsi le visage du Mexique, de Belfast, de Gaza, ou de Berlin en 1961.


    https://blogs.mediapart.fr/671095/blog/301018/marseille-le-mur-de-la-honte
    #murs #Marseille #séparation #division #barrières #villes #urban_matter #France #ville_divisée #divided_cities #frontières #frontières_urbaines #murs_intra-urbains

    • Le mur du mépris - La Plaine 2018

      Berlin ? Belfast ? Mexique ? Gaza ? Non, aujourd’hui c’est à la Plaine que la mairie et les flics, main dans la main, ont décidé d’ériger un gigantesque mur de béton pour tenter d’écraser toujours plus le quartier. Retour en photo et en vidéo sur le musellement de la place...

      (Petite mise au point : un certain nombre de lecteur/lectrices ont souligné que la comparaison avec les murs de Gaza, Berlin etc. était peut-être un peu abusive ou malencontreuse. Effectivement, les réalités des murs érigés en Palestine, à la frontière Etats-Unis-Mexique, ou par le passé à Berlin, sont toutes autres. A la Plaine, point de miradors, de contrôles d’identité et de militaires. L’intention n’était pas de mettre sur un même niveau ces réalités totalement différentes, mais simplement de souligner les comparaisons qui sont sur toutes les lèvres des habitant.e.s du quartier, aussi approximatives soient-elles...)

      Tout le monde s’y attendait, mais personne n’osait y croire. Gérard Chenoz tient ses promesses : quand il veut éradiquer les quartiers populaires, et bien il met tout en oeuvre pour y parvenir. Histoires de pouvoir et de pognon, c’est certain. Mépris de classe assurément.

      Et là où le gentrifieur en chef tient aussi ses promesses, c’est dans son goût prononcé pour la manipulation. Il a quand même trouvé moyen de jouer la victime dans la presse, et tenter de renverser médiatiquement la vapeur. Selon ses atermoiements, s’il est nécessaire d’installer ce mur de la honte, c’est à cause de la révolte des habitant.e.s et usager.e.s de la Plaine. Si ce mur coûte près de 400000 euros de plus aux 20 millions déjà faramineux du projet, c’est à cause de la plèbe qui exprime sa colère. Et, pirouette finale, s’il y a 400000 euros à débourser en plus, ce sera bien à la charge des contribuables, et ce, à cause, évidemment, du peuple de la Plaine opposé aux travaux. La boucle est bouclée : l’exorbitant coût des travaux est directement imputable aux plainard.e.s ! Roublard le Gérard, non ?

      Mais ça n’est pas un problème pour lui, ni pour la mairie. Leur mur de mépris, ils le posent. Ils semblent insinuer que, désormais, le quartier est à eux... Pourtant, rien n’est fini. Le quartier ne veut pas de leur aménagement à coup de matraque, de mur et de béton. Le quartier se battra jusqu’au bout pour arrêter ce chantier dont personne ne veut.

      Voici un excellent retour par Primitivi sur le début de l’installation du mur lundi 29 octobre, et sur la conférence de presse qui l’a précédé :
      https://vimeo.com/297967292


      https://mars-infos.org/le-mur-du-mepris-la-plaine-2018-3468
      #gentrification

    • Et à #Bure... les murs ont tombé... c’est ce qui est rappelé sur les réseaux sociaux concernant le mur de Marseille :

      En fait on a déjà vu ce type de murs à Bois Lejuc (#Bure) il y a deux ans ... et les murs étaient tombés

      https://twitter.com/ADecroissance/status/1057396390014390272

      Les murs tombent dans le #Bois_Lejuc !

      Aujourd’hui, près de 500 personnes, jeunes, moins jeunes, militant-e-s de tous les horizons, habitant-e-s, agriculteurs, ont réinvesti le Bois Lejuc et procédé à sa remise en état dans une atmosphère festive et déterminée. Plusieurs centaines de mètres de pans de mur illégalement érigés ont été abattus, d’autres redécorés, des arbrisseaux plantés. Quelques plants de légumes plantés lors de l’occupation de la forêt du 19 juin au 7 juillet, rescapés de la reprise de la forêt par l’Andra, ont même été repiqués.
      deco190Militant-e-s récemment mobilisé-e-s et opposant-e-s de la première heure se sont retrouvé-e-s à l’ombre des arbres libérés pour pique-niquer et refaire le monde sur les ruines du mur. Avec la chute de ce mur, ce n’est pas seulement un symbole de la violence et du passage en force de l’Andra qui est tombé ; c’est aussi la chape de plomb de la fatalité et de la résignation qui s’est fissurée.

      down2Cette fronde populaire est une saine et légitime défense face au rouleau compresseur de l’Andra, prête à tout pour imposer CIGÉO (emploi de vigiles surarmés, mépris des lois, mépris des décisions de justice). Les centaines de personnes arrivées dans le bois ont pu constater l’ampleur des dégâts infligés à la forêt : coupes dans des futaies de jeunes arbres, nouvelles et larges saignées dans les taillis… Certains indices laissent d’ailleurs penser que l’Andra a poursuivi ce défrichement illégal même après la décision de justice du 1er août. Nous attendons avec impatience les échéances juridiques à venir.


      Face à l’étendue des dégâts et la mauvaise foi de l’Andra, il nous semble plus qu’essentiel de continuer à défendre la forêt dans les jours et semaines à venir !


      https://vmc.camp/2016/08/14/les-murs-tombent-dans-le-bois-lejuc

    • Dans le numéro de @cqfd en kiosque actuellement

      #Urbanisme à la tronçonneuse – La Plaine emmurée > La mairie y croyait dur, à son opération table rase sur La Plaine. Et, la mort dans l’âme, le quartier s’y préparait. Une fois chassés les gens du marché, la résistance allait faiblir. Gérard Chenoz, adjoint (LR) aux Grands projets d’attractivité et maître d’œuvre des travaux de requalification de la place Jean-Jaurès, s’en était vanté auprès du site Marsactu : « Une Zad sur La Plaine ? Dans dix jours c’est fini. » Il aura finalement fallu un mois riche en surprises, et un mur de béton de 2,5 mètres de haut ceinturant l’esplanade, pour que le chantier démarre vraiment. Le Marseille populaire n’a pas dit son dernier mot.

      http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no170-en-kiosque

    • Heureusement, ces murs seront « embellis et habillés » par des « artistes, peintres urbains et graffeurs [...] dans le respect de l’identité de la place Jean Jaurès, connue pour être un lieu incontournable du street art ». Peindre en rose un mur de séparation, un crachat au visage du quartier, ne le rend pas plus agréable ni « respectueux ». Par contre, ces fameux « artistes » risquent de ne pas être très bien accueillis lorsqu’ils viendront. Devra-t-on bientôt voir des « street-artistes », héritiers de l’art vandale, protégés par la police ? Ce serait un comble.

      Pour l’anecdote, on apprend aussi que « les accès aux immeubles résidents sont maintenus » pendant la durée des travaux. C’est gentil ça, de laiser les gens rentrer chez eux.

      https://mars-infos.org/chenoz-et-la-mairie-nous-mentent-3469#nh3-3

      formulé par la Soleam :

      Mesure de sécurité aussi regrettable qu’indispensable, ces barrières deviendront un espace d’expression. Un collectif d’artistes leur donnera une note artistique. Ces peintres urbains et graffeurs travailleront à égayer le nouveau dispositif de sécurité, dans le respect de l’identité de la place Jean Jaurès, connue pour être un lieu incontournable du street art.

      http://www.soleam.net/projet/__trashed-2

      Leur rêve :

      Un positionnement géographique idéal, un port enfin dynamique et plutôt smart, des grandes entreprises qui agissent comme locomotives, des entrepreneurs qui ne restent pas indifférents aux évolutions du territoire, des startups à foison et, cerise sur le gâteau, un climat clément qui rend le business plus sympathique sous le soleil.

      «  Nous voulons nous servir du langage de la tech pour hacker les cerveaux des plus jeunes et leur donner accès à la culture.  »

      « Il faut repenser la configuration des quartiers. Tout détruire et tout reconstruire de façon différente en utilisant une situation géographique exceptionnelle . Cela doit s’accompagner d’une politique plus sociale. » Et de plaider pour un « plan Marshall urbanistique » . Mais aussi pour un centre-ville qui aurait tout intérêt à devenir piéton, gagnant ainsi des points d’attractivité supplémentaire, ne serait-ce qu’au niveau touristique.

      Qui voudrait aussi plus de bleu et de vert, « une ville propre, bien éclairée qui serait devenue le leader mondial de l’éolien flottant, qui aurait un grand port lequel aurait dépassé Miami en termes de nombre de croisiéristes. »

      https://marseille.latribune.fr/economie/2018-10-27/marseille-une-metropole-mondiale-791674.html

      Un cauchemar !

      source de l’article : #twittoland
      https://twitter.com/gerardchenoz/status/1047025687331254274
      #urbanisation #métropolisation #bétonisation

    • Marseille : lettres de la Plaine

      Alors que nous nous apprêtions à boucler l’édition de ce lundi, édition dans laquelle une lettre de la Plaine annonçait aux pouvoirs publiques que le mur de béton de 2m50 construit à la hâte pour protéger la destruction de l’une des dernières place populaire de Marseille, ne manquerait pas de tomber, nous recevons cette nouvelle missive. Le mur est donc partiellement tombé et éclaté sur le sol. Cela valait évidemment une nouvelle lettre aux élus.

      Chers Jean-Claude, Gérard & Jean-Louis,
      On voulait vous prévenir, votre mur il est malade, certaines parties ont dû être abattues.
      C’était pas sécur’.
      On a pensé à la transplantation mais c’est vrai que trois tonnes chaque morceau du mur, c’est beaucoup.
      Ceci dit, on vous trouve un peu léger.
      On a comme l’impression que vous avez du mal à estimer le poids du refus.
      C’est qu’il est bien plus lourd que votre mur.

      C’est bizarre d’être à ce point à côté de la plaque.
      De sous estimer autant.
      On vous pensait mieux renseignés, mieux entourés.
      On a pourtant tout fait pour vous aider.
      Les manifestations, les pétitions, les lettres…
      Trois mille personnes l’autre jour dans la rue.
      C’est peut-être Olivier de la préfecture, il ne sait pas compter, il doit mal vous renseigner.

      On est un peu triste pour vous parce que ça à l’air tout petit le monde dans vos têtes. Tout réduit.
      Bref, on vous sens fatigués, dépassés.
      On s’inquiète pour vous.
      D’autant qu’ici sur la place il se murmure que ça se lézarde dans les autres quartiers. D’ailleurs on fait une réunion cet après-midi avec les autres quartiers. Vous devriez venir, toute la ville sera là. Un grand conseil municipal.

      En tout cas, c’est gentil d’avoir remis l’électricité sur la place.
      On y voit mieux.

      Ici on a hâte de connaître votre prochaine idée. Le carnet de chèque, en tout cas, il doit pas mal tourner. On est rassurés de savoir la ville si riche. ça change.

      Au fait, pour le service après vente du mur, on vous donne les coordonnées :
      - Groupe PBM. 04 72 81 21 80
      97 Allée Alexandre Borodine - Bât Cèdre 2 - 69800 Saint-Priest.

      et puis celles du directeur des ventes, ça peut-être utile pour les réclamations
      Laurent ULLINO - Tél. 06 61 08 58 48
      laurent.ullino@pbm.fr »

      https://lundi.am/Marseille-lettres-de-la-Plaine-1567

    • Un quartier à cran

      Tel un orage d’été, la requalification de la place Jean-Jaurès, au cœur du quartier de La Plaine, à Marseille, s’annonce aussi incertaine que menaçante.

      À quelques jours de l’échéance, et malgré une plaquette publicitaire affirmant que tout est ficelé (on y vante sans vergogne « une démarche collective et collaborative », pour « une grande place métropolitaine, méditerranéenne, polyvalente et populaire »), tous les lots de l’appel d’offres n’ont pas encore été attribués. En revanche, des recours juridiques sont déposés au nom des forains du marché, de commerçants et de l’association La Plaine sans frontières.

      Si le cabinet APS, chargé de redessiner la place, enfume l’opinion avec des formules ronflantes promettant une « réactivation contemporaine », les premiers concernés subissent l’habituel mépris de la vieille garde municipale. Le phasage des travaux, qui aurait permis à 80 vendeurs sur 300 de cohabiter avec le chantier, est jeté aux oubliettes. Dans un courrier en date du 1er août, l’élue Marie-Louise Lota, adjointe aux Emplacements publics, annonce la « fermeture totale de la place pour des motifs de sécurité et de salubrité ». Les forains seront exilés sur huit « sites de repli », pour l’essentiel dans les quartiers Nord. Cette dispersion signerait l’arrêt de mort du marché le plus populaire de la ville.

      Autre déracinement : 87 des 191 arbres de la place devraient être arrachés. Pour endormir les consciences, l’élu Gérard Chenoz, adjoint aux Grands projets d’attractivité, et le paysagiste Jean-Louis Knidel affirment qu’ils ne seraient pas coupés, mais « transplantés ailleurs », pour « une plus grande biodiversité » !

      Consulté, un technicien forestier a démonté l’intox : une telle opération, très coûteuse, aurait dû se préparer en amont et les tilleuls adultes ont peu de chance de survivre.

      Autre fake news, la piétonisation : une voie de circulation éventrera la plus grande place de Marseille sur toute sa longueur. Pour rendre cet attentat plus sexy, les paysagistes parlent de ramblas… Aucun plan général de mobilité, aucune étude d’impact sérieuse : un effet entonnoir, ainsi que la suppression de 400 places de stationnement sans solution alternative, déporteront le chaos automobile dans les rues adjacentes.

      À des restaurateurs inquiets, Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements, a répondu avec désinvolture qu’ils seraient « bien contents de la plus-value de leurs fonds de commerce une fois le quartier réhabilité ». Il dévoile ainsi des visées spéculatives, tout en mentant éhontément : s’ils sont contraints de vendre, les commerçants le feront sur la base d’un chiffre d’affaires rendu calamiteux par trois ans de chantier.

      Autre menace : sur un espace « minéralisé », avec un « deck central » en bois où les badauds pourront « se montrer et regarder », tous les usages non encadrés et non marchands seront mal vus. Sous l’œil de 26 caméras, le carnaval indépendant, la sardinade du 1er mai, les jeux de boules ou de balle et les repas de quartier deviendront des « usages déviants ».

      Un tel équarrissage serait le point d’orgue de la reconquête d’un centre-ville trop populeux, qu’on aimerait voir basculer du côté des quartiers huppés. Sans oublier la volonté de multiplier les zones d’attractivité touristique. Preuve de l’impopularité de cette politique, les candidats de l’équipe Gaudin ont été désavoués dans les urnes, éjectés avec à peine 10 % des voix au premier tour des dernières législatives. Mais qu’importe : « Avant de prendre ma retraite, je vais nettoyer La Plaine », aurait déclaré Marie-Louise Lota.

      Plus soucieuse de réélection, la nouvelle génération LR soigne ses éléments de langage : « Je suis pour une rénovation inclusive, nous avons besoin de toutes les énergies », lance Sabine Bernasconi, maire des 1er et 7e arrondissements. Ce qui ne l’empêche pas de s’attaquer au boulodrome associatif de la place Carli, après que les bouquinistes en ont été bannis. La même phobie de toute activité populaire est là encore à l’œuvre.

      Seule force de ce projet de destruction, la division de ses adversaires. Écolos et pro-vélos sont bernés par une piétonisation cosmétique. Nombre de riverains des quartiers voisins croient que tout vaudra mieux que cette place laissée à l’abandon depuis des années. Reste le fantôme d’une Zad urbaine pour sauver les arbres, le spectre d’un coup de sang des forains et la mutation de l’assemblée de La Plaine en véritable assemblée de quartier. Qui est vivant verra.


      http://cqfd-journal.org/Un-quartier-a-cran

  • Selon le président-directeur général de la République, les métropoles "sont une chance pour notre pays", "une source de développement, d’activité, d’emploi, de rayonnement" (Emmanuel Macron,Révolution, XO éditions, 2016) . Au contraire, la prolifération urbaine est une calamité sociale et écologique, répond le géographe Guillaume Faburel, auteur de l’ouvrage Les Métropoles barbares (Le Passager Clandestin, 2018). Une seule issue : décroissance et désurbanisation.

    entretien dans le Journal La Decroissance - n°152 septembre 2018
    http://www.ladecroissance.net/?chemin=journal&numero=152
    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/les-metropoles-barbares.html
    #métropolisation #touristification_planétaire #NBIC #clusters #urbanisation #le_progrès_qui_progresse

  • A Dijon, un quartier autogéré et un projet d’écoquartier se disputent des terres maraîchères, Camille Bordenet
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/12/a-dijon-un-quartier-autogere-et-un-projet-d-ecoquartier-se-disputent-des-ter

    Les derniers vestiges de l’ancienne ceinture maraîchère font l’objet d’un conflit entre la municipalité, qui veut y construire un écoquartier, et des occupants qui les cultivent. Deux visions de la ville durable.

    Voûtés au-dessus de longs rangs de salades, de jeunes maraîchers s’activent à la récolte matinale qui approvisionnera le marché à prix libre, en fin de journée. Quelques pas plus loin, le long de chemins sinueux bordés d’une végétation sauvage, des jardiniers plus âgés cultivent leurs petites parcelles, bercés par le gazouillis des troglodytes. On oublierait presque que l’on se trouve en ville, n’était le passage régulier du train au-dessus des têtes. Et, juste de l’autre côté du mur, sur une ancienne friche industrielle, un vaste chantier dévoilant des grues qui griffent le ciel et des immeubles sortant de terre : les premières pierres d’un écoquartier en construction.
    https://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2018/03/09/dijon-au-jardin-des-maraichers-le-visage-du-nouveau-quartier-se-dessine

    Nous sommes au sud-est de Dijon, dans un triangle de terres de quelque 7 ha, en contrebas de la voie ferrée : les derniers vestiges de l’ancienne ceinture maraîchère de la ville. Des terres que se disputent depuis huit ans la municipalité et des « potagistes-squatteurs ». La première, propriétaire du site, entend y construire la deuxième portion d’un écoquartier sur 19,6 ha — qui prévoit 1 500 logements et 28 000 m² de commerces, bureaux et services
    https://www.metropole-dijon.fr/Les-grands-projets/Les-ecoquartiers/Ecocite-des-maraichers
    --, quand les seconds s’opposent à leur « bétonisation ».

    L’histoire de ce conflit d’aménagement commence en 2010, lorsque la ville officialise sa volonté d’y construire un nouvel écoquartier — elle en compte quatorze en tout. Fourches en main et slogans légumiers — « des tomates séchées, pas des écoquartiers » —, une centaine de manifestants décident de défricher et d’occuper illégalement les terres, à l’abandon depuis le départ des derniers maraîchers, partis au gré de précédents projets d’urbanisation.

    « L’idée était de libérer les dernières terres agricoles intra-muros en les remettant en culture, raconte Yannick Sencébé, 46 ans, l’une des membres du collectif à l’origine de cette occupation. Mais aussi de soulever les problématiques d’accès au foncier en zone périurbaine pour les paysans sans terre, et promouvoir un retour à une agriculture bio et de proximité. » De là est né le Pot’Col’Le, un potager collectif,
    https://lentilleres.potager.org/potager-collectif
    puis Le Jardin des maraîchères, une ferme urbaine permettant, entre autres, d’alimenter le marché.
    http://jardindesmaraichers.potager.org/?page_id=1250
    Auxquels sont venus s’ajouter des dizaines de petits jardins, cultivés seul ou entre amis. Et bientôt des habitats squattés — autoconstruits, caravanes, maisons retapées.

    Une ZAD sans l’étiquette

    Huit ans plus tard, une centaine d’occupants d’horizons divers se côtoient dans ce qui est devenu un quartier autogéré bigarré, où les dynamiques s’entremêlent. Une sorte de ZAD sans l’étiquette, baptisée le « Quartier libre des Lentillères ». A la volonté de sauvegarder des terres en ville et de recouvrer l’autonomie alimentaire se sont greffées d’autres revendications, comme de « réinventer d’autres formes de vie collective et de façon d’habiter la ville ». « Un champ d’expérimentation agricole et sociale » dont Yannick Sencébé, sociologue à l’INRA de Dijon, a fait son terrain d’études(1). « Au fil de cette expérience pour se réapproprier un quartier à l’abandon et les savoir-faire attenants, c’est aussi la possibilité d’un autre urbanisme durable intégrant la nature et l’agriculture, fonctionnant sur une économie non marchande, et d’une ville faite par ses habitants qui est opposée aux différents aménageurs », analyse-t-elle.

    Passé par d’autres territoires en lutte, comme la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Max, artisan plombier de 35 ans, apprécie « la diversité des univers », militants ou non, qui se rencontrent ici. On y croise Armelle, maraîchère professionnelle venue du Jura pour « expérimenter une dynamique collective » ; Ahmed, Marocain de 84 ans résidant du foyer social voisin, si fier de son bout de jardin ; Murielle, 59 ans, qui a trouvé dans les « coups de grelinette » et le collectif « une thérapie » durant une période de chômage difficile ; de jeunes Touaregs qui ont fui les djihadistes au Mali et préfèrent « la famille des Lentillères » au foyer d’accueil ; Françoise, aide-soignante à la « miniretraite », qui vient s’y balader et trouver au marché à prix libre de « bons légumes frais, non traités » qu’elle aurait sinon « du mal » à se payer ; Camille, jeune salariée qui a pu « mettre les mains dans la terre » sans passer par « la file d’attente des jardins municipaux »… Si les raisons d’être là varient, la lutte contre l’écoquartier fédère.

    « Reconstruire la ville sur elle-même »

    Du côté de la métropole, Nathalie Koenders, première adjointe au maire, met en avant le souci — porté par un plan local d’urbanisme écologique — d’une maîtrise équilibrée de la consommation de l’espace, conciliant plusieurs enjeux. D’un côté, « le besoin de construire des logements » pour « maintenir [la] population » : il faut en construire « huit cents par an », affirme-t-elle, tandis que Dijon, qui mène une politique volontariste en matière d’habitat, entend passer la barre des 160 000 habitants.
    https://www.metropole-dijon.fr/Services-et-missions/Logement
    De l’autre, la volonté de limiter l’étalement urbain et de « reconstruire la ville sur elle-même » pour « ne pas prendre sur les terres agricoles ». Dijon, qui se veut « référence écologique »,
    https://www.dijon.fr/Dijon-Capitale/Reference-ecologique
    affiche sa volonté de préserver sa ceinture verte
    https://www.metropole-dijon.fr/Services-et-missions/Environnement-et-qualite-de-vie/Agriculture-periurbaine/Ceinture-verte-a-preserver
    et promeut des politiques ambitieuses en matière de développement durable, d’agriculture de proximité et d’alimentation avec, entre autres, un grand projet de système alimentaire durable,
    https://www.justdijon.com/Actualites/Laureate-TIGA-Dijon-Metropole-innove-avec-son-projet-alimentaire-durable
    le rachat de domaines,
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/dijon-veut-planter-vignes-969655.html
    etc.

    La ville fait aussi valoir l’exemplarité d’un écoquartier, nommé « Ecocité Jardin des maraîchers », conçu comme « une véritable cité-jardin », avec 1 ha de jardins partagés et 1 500 m2 de vergers pédagogiques. « Vivez la campagne à la ville ! » ; « la conservation du passé maraîcher », vante la plaquette commerciale.
    http://www.splaad.com/sites/default/files/upload/ECJM/2015-09_eplaad_jdm_plaquette.pdf
    L’habitat social se veut également « une priorité », avec 35 % de logements à loyers modérés.

    Des arguments qui font sourire aux Lentillères, où l’on dénonce « une bétonisation repeinte en vert ». Au « besoin de créer des logements », ils opposent le taux de logements vacants à Dijon — « 7,6 % ».
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=COM-21231
    A la volonté affichée de préserver les terres agricoles alentour, « la construction concomitante d’un parc d’activités qui en détruit des hectares ».
    http://www.splaad.com/sites/default/files/upload/Ecoparc/plaquette_v2-_ecoparc_dijon_bourgogne.pdf
    Au végétal et à la mixité que revendique le futur écoquartier, leur projet existant.

    Logements contre espace vivrier ?

    Si certains entendent toutefois « le besoin de créer des logements accessibles » et de « requalifier les friches délaissées », ils déplorent que cela ne soit pas fait tout en préservant ces terres maraîchères offrant un espace vivrier en ville, rappelant qu’ils ne revendiquent « que quelques hectares ». D’autant plus à l’heure où Dijon prône des politiques en la matière.

    « Face à l’omniprésence des discours de soutien à l’agriculture urbaine et de relocalisation de l’alimentation, ce conflit réinterroge le rôle accordé aux espaces cultivés au sein de politiques d’aménagement, cadrées par les injonctions à la compétition interurbaine et par les arbitrages économiques et fonciers, analyse Maud Chalmandrier, qui lui a consacré un mémoire de l’EHESS(2). Il soulève aussi cette question : l’urbanisme végétal est-il un moyen de faire accepter la densification urbaine sans pour autant endiguer le problème de la destruction des terres agricoles ? »

    « Dans vingt ans, ce sera trop tard pour regretter ces bonnes terres et ce choix urbanistique », met en garde Antoine, 35 ans, ingénieur agronome de formation, pour qui les Lentillères ont aussi été un espace de formation au maraîchage. Il est d’autant mieux placé pour connaître leur rareté qu’il lui a été bien difficile d’en trouver à proximité de Dijon pour s’installer en tant que professionnel.

    Lui qui a toujours eu pour leitmotiv de faire de l’agriculture urbaine « au plus près des gens » ne cache pas non plus ses doutes quant à « des projets agricoles hors sol, sans véritable vocation nourricière ». « Etre une cité de la gastronomie, ça commence par faciliter la production de bons légumes sur place », abonde Marie, retraitée qui vient de l’autre bout de Dijon au marché tous les jeudis pour « soutenir la lutte ».

    Un dialogue qui reste difficile

    Reste que le dialogue entre le collectif et la mairie est dur à nouer. Le premier fait valoir des « demandes restées lettre morte », rappelant au passage des tentatives d’expulsion. Mme Koenders souligne, quant à elle, l’illégalité de cette occupation, « une zone de non-droit inacceptable », face à « un projet voté démocratiquement ». L’élue se dit néanmoins « ouverte au dialogue, par principe », si tant est qu’on vienne lui proposer un « projet constructif, qui rentre dans la légalité ».

    Sur ce dernier point, comme sur la stratégie à adopter face aux pouvoirs publics, les occupants sont partagés sur ce qu’ils sont prêts ou pas à accepter pour espérer pérenniser leur projet « dans toutes ses dimensions ». « Pour nous, la proposition existe déjà, en actes. Peut-être pas sur un bureau de la mairie, mais on la construit tous les jours », revendique Morgan, 35 ans, qui a grandi dans une cité HLM de Dijon et s’investit aux Lentillères depuis le début. Il n’est pas contre le fait de réfléchir aux possibilités de rentrer dans un cadre légal, « mais encore faudrait-il qu’on sente en face une réelle volonté politique de préserver ces terres ». En attendant, c’est le statu quo qui prévaut, tandis que l’horizon des travaux qui menacent le quartier demeure incertain.

    Face aux immeubles qui grandissent de l’autre côté du mur, les « lentilléristes » s’obstinent à cultiver légumes et liens. Personne ne peut imaginer que cette « subversion maraîchère et sociale » puisse un jour disparaître, les jardins être rasés, les amitiés éparpillées. « J’espère qu’on arrivera, nous comme eux, à faire en sorte de préserver cet endroit magique. Sans qu’il perde son âme », souhaite Morgan. Déjà, le chantier de plantation de poireaux l’appelle, un de « ces grands moments collectifs ». Continuer à semer des graines, vaille que vaille.

    (1) Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes. Empaysannement de luttes urbaines : l’exemple du potager collectif des Lentillères. Dans cet article publié sur Cairn Info, Yannick Sencébé, maîtresse de conférences à Agro-Sup Dijon, revient sur la genèse du Quartier libre des Lentillères et sur la dimension paysanne de cette expérience maraîchère.

    (2) « Au-delà de la contestation classique d’un projet d’aménagement, ce conflit met en concurrence deux usages alternatifs de l’espace, tous deux porteurs d’enjeux concernant la durabilité des villes. Il amène à questionner l’usage fait des espaces non bâtis, dans un contexte où l’agriculture en ville est une thématique montante de l’action publique », résume Maud Chalmandrier, qui lui a consacré un mémoire de recherche à l’EHESS (2016) intitulé « Le renouvellement urbain conflictuel d’une ancienne zone maraîchère à urbaniser (Dijon) : étude d’une controverse sur l’aménagement et le développement durables des villes ».

    Articles cités
    « Une ville n’est durable que si elle assure un minimum d’équité »
    Aux défis environnementaux s’ajoute celui de la mixité sociale, selon Stéphane Füzesséry, historien de la ville.

    La « ville durable » est-elle avant tout une ville pour les riches ? Stéphane Füzesséry, historien de la ville, architecte et urbaniste, explique que toute volonté de développement urbain durable doit se mettre au service de l’inclusion sociale.

    Qu’est-ce qu’une ville durable ?

    C’est une ville capable de satisfaire ­localement les besoins fondamentaux de ses habitants sans compromettre la capacité des générations futures à ­répondre aux leurs. Et sans faire peser les coûts de son développement sur d’autres territoires. Bâtir une ville durable renvoie ainsi aux défis environnementaux : habitat écologique et rénovation énergétique des bâtiments, mobilité décarbonée, lutte contre l’étalement urbain, valorisations des déchets, prévention des risques d’inondation ou de submersion marine… Mais la ville durable, c’est aussi une ville qui assure un ­minimum d’équité dans l’accès au logement, aux services, aux transports ainsi que dans la protection contre les risques.

    Ces objectifs ne sont-ils pas ­contradictoires ?

    Les enjeux se recoupent. Les populations les plus exposées aux risques sont souvent les plus démunies. Une carte très intéressante produite par l’urbaniste Paola Vigano montre par exemple que les quartiers de grands ensembles HLM et les zones inondables se superposent très largement au sein du Grand Paris.

    Mais dans la pratique, les objectifs environnementaux et d’équité peuvent fortement se contredire. Mettre notamment en œuvre une réhabilitation thermique du parc de logements anciens a un coût que ne peuvent assumer des populations à faibles revenus. Lorsque l’on réhabilite un parc social pour le mettre aux nouvelles normes énergétiques, tout l’enjeu est d’arriver à maintenir un loyer raisonnable pour que les populations les plus ­démunies ne soient pas chassées plus loin mais puissent rester sur place.

    Comment lever ces contradictions ?

    La principale erreur serait de plaquer des recettes toutes faites. Selon qu’il s’agisse d’une métropole en croissance, d’un territoire périurbain ou d’une ville moyenne, les défis de la ville durable et inclusive diffèrent. Au sein des grandes métropoles, par exemple, ce sont dans les quartiers paupérisés de grands ­ensembles que les enjeux sont les plus lourds. Dans ces quartiers qui concentrent les principales poches de pauvreté en France, se pose non seulement la question de la mise aux normes énergétiques du bâti, mais aussi et surtout un enjeu fort d’inclusion sociale.

    Les politiques de développement ­durable peuvent-elles freiner la paupérisation de ces territoires ?

    Une des grandes spécificités de ces quartiers de grands ensembles, c’est la quantité de sols disponibles. On a au pied des tours des parkings, mais aussi nombre de pelouses, d’espaces enherbés, qui sont le plus souvent sans usage. Il y a là un gisement de ressources extraordinaires car ces sols pourraient être utilisés par les habitants pour développer des activités agricoles, alimentaires, énergétiques, productives au sens large. Mais cela suppose de changer la manière d’envisager la rénovation de ces quartiers, et de redonner l’initiative aux ­citoyens. L’urbaniste devrait un peu moins se préoccuper de faire de l’aménagement au sens strict, et davantage se poser la question des usages par les habitants des espaces disponibles. A Brest, dans l’ancien faubourg de Recouvrance, où il existe nombre de cœurs d’îlots profonds et de rez-de-chaussée vacants, une réflexion est actuellement menée pour voir comment les habitants – parfois en situation de grande précarité – pourraient y développer des micro-activités.

    Depuis 2012, le gouvernement s’est engagé dans une démarche de labellisation des écoquartiers. Sont-ils des modèles pour la ville durable ?

    Les écoquartiers participent à la dynamique du développement urbain durable, mais avec beaucoup de limites. Certes, ils se fondent sur un répertoire de bonnes pratiques : performance énergétique des bâtiments, gestion durable des eaux et des déchets, circuits courts, ­mobilités douces, place accordée à la ­nature, etc. Le problème des écoquartiers est qu’ils sont circonscrits. Et qu’ils demeurent largement inaccessibles aux populations les plus démunies, pour des raisons de prix d’accès à leur habitat. De nombreux écoquartiers incluent bien sûr du logement social, auquel peuvent accéder des ménages aux revenus limités, mais jamais les plus modestes.

    Une ville durable passe-t-elle par davantage de mixité sociale ?

    Equité et mixité sociale vont de pair. Mais pour bâtir une ville durable et ­inclusive, il ne suffit pas de raisonner en termes de mixité résidentielle, comme on le fait essentiellement aujourd’hui. Il faudrait davantage penser la mixité ­sociale en termes d’accès aux ressources urbaines pour tous les habitants, favorisés comme défavorisés. Et faire en sorte que ces gens se côtoient dans l’espace public, là où s’invente du « commun ».

    Martin Vanier : « Il faut craindre le prêt-à-penser de l’urbanisme convenable »
    https://lemonde.fr/smart-cities/article/2018/01/26/martin-vanier-il-faut-craindre-le-pret-a-penser-de-l-urbanisme-convenable_52

    Les sols agricoles insuffisamment protégés par les pouvoirs publics
    https://lemonde.fr/planete/article/2015/05/14/les-sols-agricoles-insuffisamment-proteges-par-les-pouvoirs-publics-selon-la

    La Cité internationale de la gastronomie et du vin ouvrira ses portes à Dijon en 2019
    https://lemonde.fr/argent/article/2017/02/04/la-cite-internationale-de-la-gastronomie-et-du-vin-ouvrira-ses-portes-a-dijo

    #écoquartier #Lentillères #maraichage #Dijon #usagers #développeurs #métropolisation

    • Pierre Douillard-Lefevre : Il faut d’abord comprendre l’histoire de la ville de Nantes et avoir en tête que jusqu’en 1986 c’est une ville ouvrière. À partir de 86 c’est la fermeture définitive des Chantiers Navals, là où l’on se trouve, au Café des Docks, sur l’île de Nantes, juste à côté des Machines de l’Île. Il faut se représenter la situation à l’époque ; on peut même faire une histoire des sens : des bruits de tôle, des milliers de mecs habillés en bleus de travail qui fabriquent des paquebots qui font parfois la taille d’immeubles... On entend l’alarme – qu’on entend encore le mercredi d’ailleurs – on lance d’immenses bateaux dans la Loire et on entend les alarmes qui retentissent. À midi ce sont des milliers de personnes qui vadrouillent sur l’île, qui vont en face bouffer quelque chose... C’est une ville où il y a une présence ouvrière dans le centre ville, il faut bien se représenter ça. Et en fait, l’île de Nantes – au moins pour la partie ouest – ce n’est pas un lieu où les gens habitent, mais un lieu de travail. Il y a des grues noires, de la pollution, des usines... Et évidemment cette industrie navale qui produit ces gros navires et qui emploie des milliers de personnes sont au cœur de la ville. La mairie veut d’ailleurs aujourd’hui refaire de l’île de Nantes un pôle central. Mais à l’époque ce cœur est ouvrier. Et où vivent-ils ces ouvriers ? Beaucoup d’entre-eux vivent à Chantenay – quartier breton d’abord, puis quartier ouvrier –, beaucoup vivent aussi dans le centre-ville, dans des mansardes louées à la bourgeoisie, comme on le voit dans Une chambre en ville, le film de Jacques Demy. La classe ouvrière alors vivait et était visible dans la ville.

      #ouvrier #invisibilisation #métropolisation

  • La mise en place de #Parcoursup nous conduit dans le mur
    http://lvsl.fr/la-mise-en-place-de-parcoursup-nous-conduit-dans-le-mur

    Parcoursup n’est en réalité qu’une étape – décisive il est vrai – dans l’alignement de l’#université publique française sur les recommandations de l’OCDE et de l’UE en matière d’ « économie de la connaissance » : la loi « Orientation et réussite des étudiants », au-delà de la #sélection, est d’abord et avant tout une loi de #différenciation du paysage universitaire entre des établissements dorénavant autorisés à sélectionner ad libitum en réduisant leurs capacités d’accueil en première année et d’autres qui se spécialiseront dans un créneau d’ « universités de bassin », faiblement sélectives, destinées à recueillir la population jeune d’une zone d’activité économique spécialisée. Dans tous les cas, et notamment dans le second, il s’agit de proposer des enseignements « modulaires et capitalisables » « dans une perspective de #formation tout au long de la vie » (pour reprendre les termes d’un amendement Les Républicains à la loi ORE voté comme un seul homme par le groupe LaReM). Le patron de la Conférence des Présidents d’Université a récemment parlé du rapprochement entre formations de premier cycle et formation continue comme de la « mère de toutes les batailles » : on reconnaît là un grand principe de la théorie du capital humain promue par la triade Banque Mondiale-OCDE-UE : l’essentiel est de former une #main-d’œuvre selon des modules de compétences ajustables en fonction des aléas d’une activité économique dont le présupposé veut qu’elle se concentre de plus en plus dans des métropoles interconnectées et en concurrence globale – les villes qui auront l’heur d’accueillir les « universités d’excellence ». La fin de l’égal accès au service public va donc de pair avec l’abandon du principe de continuité territoriale.

    #métropolisation #ségrégation

  • BALLAST | DAL : « Encadrer à la baisse les #loyers sur tout le territoire »
    https://www.revue-ballast.fr/dal-encadrer-a-baisse-loyers-territoire

    Deux causes sont importantes. La première, c’est qu’il y a beaucoup de petites et moyennes communes qui, avec la #métropolisation et la concentration du travail dans les grandes villes, se sont vues désertées. La seconde se joue dans les métropoles, où le #logement est devenu, pour ceux qui le possèdent, un produit financier. Ainsi, pour les grandes sociétés immobilières, il n’y a pas toujours un intérêt à mettre son logement en location car il conserve la même valeur : il s’agit d’un placement financier qui n’a pas besoin d’être obligatoirement mis sur le marché pour être rentabilisé. On remarque donc l’accroissement du nombre de logements vacants un peu partout en France. Ce phénomène raréfie le logement et contribue aussi à augmenter les prix, par le système de demande et d’offre. L’excellent rapport de l’ONU sorti en mars dernier explique très bien cette #financiarisation du logement à l’échelle mondiale. Les logements vacants sont un réservoir que les pouvoirs publics devraient utiliser pour mettre les gens à l’abri dans un premier temps. En France, il y a eu des vagues de réquisitions réalisées après la Seconde Guerre mondiale, c’est d’ailleurs à ce moment-là qu’a été mise en place la loi de réquisition (loi de 1945). Le dernier président qui l’ait fait de manière un petit peu significative, c’est Jacques Chirac en 1995, qui avait lancé la réquisition de plus d’un millier de logements — suite, notamment, aux actions du DAL soutenues par l’abbé Pierre. On parle là de volonté politique, car aussi bien l’État que les maires ont le pouvoir de le faire, mais la mobilisation est nécessaire pour les pousser à appliquer la loi.

  • The new political geography of corporate globalization

    Le modèle de #Rokkan de mobilisation et de clivage électoraux fondé sur des politiques de classe au sein des pays est compromis par la mondialisation contemporaine. Une nouvelle géographie de l’urbanisation planétaire s’est développée dans laquelle la dimension spatiale clef est le degré de #métropolisation entre les #villes. Ceci est illustré par les résultats du référendum britannique sur l’appartenance à l’Union européenne. Il est démontré que, partout au #Royaume-Uni, quel que soit le niveau de soutien en faveur du maintien dans l’Europe, les villes les plus importantes et plus centrales ont des pourcentages de vote en faveur du maintien supérieurs à ceux des petites villes voisines. En conclusion, après l’échec de la théorie du « ruissellement économique », on peut désormais constater l’inanité de la théorie du « ruissellement politique ».

    https://espacepolitique.revues.org/4330
    #globalisation #mondialisation #géographie_politique #Brexit #UK #Angleterre

  • Raymond Vall, sénateur du Gers : « Il faut réduire la fracture entre les métropoles et les territoires ruraux » - 21/09/2017 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2017/09/21/2649861-faut-reduire-fracture-entre-metropoles-territoires-ruraux.html

    Si on continue sur la lancée, en 2040, 75 % de la population habitera dans une métropole ou en périphérie. Aujourd’hui, 82 % de la richesse est déjà concentré dans les 15 métropoles. C’est catastrophique. Il y a un déséquilibre qui s’accélère. On peut être tout à fait d’accord pour que les métropoles se structurent et se développent, à condition qu’elles considèrent que les territoires qui les entourent font partie intégrante de leur essor. Elles ne peuvent pas vivre hors sol. Il faut que les métropoles sachent partager, irriguer et qu’elles ne se transforment pas en aspirateur de richesses et, de ce fait, de population.

    #métropolisation #territoires #ruralité

  • Sociologie de Lille par le Collectif Degeyter (Radio)

    À Lille, le récit d’une agglomération reconvertie en métropole tertiaire, culturelle et créative semble avoir chassé les fantômes de la crise économique. Mais, cinquante ans après le début de sa désindustrialisation et sans nier les dynamiques économiques et culturelles nouvelles, la « bifurcation tertiaire » est loin d’avoir tenu ses promesses.

    Lille est aujourd’hui la grande agglomération régionale la plus ségrégée de France. Les politiques publiques nationales et locales se sont révélées impuissantes à réduire les inégalités sociospatiales héritées du développement industriel et à contrecarrer un chômage persistant. La reconversion tertiaire s’est accompagnée d’une précarisation accrue du marché du travail et de ségrégations renouvelées, tant sur le plan résidentiel que scolaire.

    Cet ouvrage rend compte de ces transformations, indissociablement politiques, économiques et sociales, qui font de l’agglomération lilloise un site privilégié pour comprendre les dynamiques inégalitaires des villes contemporaines.


    Le collectif Degeyter est composé de neuf enseignants-chercheurs sociologues, politistes et géographes des universités Lille 1, Lille 2, Lille 3 et Paris-Est-MLV : Antonio Delfini, Fabien Desage, Fabien Eloire, Remi Lefebvre, Yoan Miot, Frédéric Poulard, Stéphanie Pryen, Juliette Verdière et Cécile Vignal (coord.).
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/sociologie-de-lille-editions-la-decouverte
    Emission « Angle d’ATTAC ». Troisième Samedi de chaque mois, 12h sur Radio Campus Lille.

    #Radio #Audio #Lille #Sociologie #Métropole #Métropolisation #ségrégation #précarisation #Ville_contemporaine #Politique_économique #Radio_Campus_Lille

  • Métabolisme urbain et quartiers péricentraux dans la #métropolisation. L’exemple du quartier de #Saint-Michel à #Montréal

    Les débats sur la promotion territoriale à l’échelle internationale mettent toujours plus largement en avant la qualité de vie et la durabilité urbaine comme des avantages concurrentiels. Or, peu de travaux ont exploré les interactions entre l’insertion des villes dans la mondialisation et le #métabolisme_urbain à l’échelle locale. À partir d’une approche en études urbaines et en écologie politique, cet article s’appuie sur le cas de Montréal (Québec, Canada), et explore les mutations du quartier péricentral de Saint-Michel sur plus d’un demi-siècle. Il interroge la métropolisation dans sa dimension spatio-temporelle à la lumière des relations entre économie, politique et environnement dans un espace marqué par l’activité extractive (#carrières) et accumulative (#déchets).



    http://cybergeo.revues.org/28067
    #Canada #urban_matter #villes #urbanisme

  • La métropolisation de l’activité aura marqué l’année 2016
    http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/cs/ContentServer?pagename=Territoires/Articles/Articles&cid=1250278950221
    #métropolisation : creusement des #inégalités de #territoires

    La métropolisation de l’activité économique aura été l’un des faits les plus marquants de l’an dernier. « Les grandes zones d’emplois semblent profiter pleinement de la reprise, alors que les difficultés persistent dans les plus petites zones, ce qui accentue la fracture territoriale », affirme Antoine Colson. Même en période de baisse de l’emploi salarié jusqu’au troisième trimestre 2015, les zones de plus de 200.000 emplois ne détruisaient pas d’emplois, contrairement aux autres. Depuis la reprise de 2015, les zones de plus de 200.000 emplois concentrent la majorité des créations de postes, alors qu’elles représentent 29% de l’emploi salarié. En 2015, ces zones représentaient 70% des effectifs du secteur tertiaire supérieur (R&D, conseil, ingénierie…) et 94% des postes créés dans ce secteur entre 2010 et 2015.
    Dans ces mêmes zones, la masse salariale « progresse globalement plus vite que la moyenne nationale », à part Rouen ou Roissy-Sud Picardie. Nantes, Toulouse et Bordeaux seraient les zones d’emploi les plus dynamiques. Quant aux villes de Lyon, Rennes et Lille, elles progressent plus rapidement que Paris, grâce au tertiaire supérieur (Nantes, Toulouse) et à l’informatique (Lyon, Rennes, Lille). « La reprise s’observe principalement dans les métropoles et les difficultés semblent persister dans les zones plus rurales », commente Antoine Colson.

  • A propos du patrimoine des candidats
    Récemment @jlmelenchon a déclaré ceci, qui circule sur les réseaux sociaux sans que personne ne s’en émeuve :


    Déjà la ligne 4 vaut son pesant de #bourgeaille décomplexée.
    Puis on nous dit ensuite « la hausse des prix de l’immobilier m’a permis un enrichissement sans cause ». Tranquille.
    La #spéculation immobilière (alliée de la #métropolisation) qui empêche des milliers de gens de se loger et qui les renvoie vivre (puis mourir) dans des #périphéries d’où les #services_publics disparaissent dans l’indifférence générale, et bien d’après certains leaders charismatiques de #gauche en fait ça n’a pas d’existence, ça a juste des conséquences humaines désastreuses (on va vers la normalisation du #container comme standard de logement des pauvres) mais qui apparaissent sans cause, hop, comme dans les tours de magie de Garcimore. Et c’est la gauche radicale qui vous le dit. #voilà_voilà

    #indécence et #foutage_de_gueule à des niveaux rarement atteints.
    #droitisation des mentalités et du spectre politique, permettant à un leader de gauche de dire sans susciter de réaction des choses qu’un leader de droite n’aurait pas osé dire à une autre époque.
    #guerre_aux_pauvres

    (relevé sur twitter)

    Allô ?! ENRICHISSEMENT SANS FUCKING CAUSE ? Comme ça, hop ?
    Et vous tiquez pas ? Des gens de GAUCHE ? Qui moquez Macron ET Fillon ?
    Non parce que là c’même pas du vilain libéralisme-mérite-travaillisme (il s’gêne pas pour ça mais pareil, ça passe crème, vous voyez rien ou vous niez, pfff) mais des valeurs ANCIEN REGIME, héritage, propriété ET spéculation foncière, bordel, y’a même pas l’esprit 93 pour tout (mal) repeindre en « égalité par le travail et le mérite », le type écrit « enrichissement sans cause » et vous « ah bah UI »
    On parle FONCIER, LOGEMENT, la 1re inquiétude des pauvres, la 1re inquiétude des familles pauvres, mettre un toit sur la tête de ses mômes, et l’autre parangon de vertu ose dire posay héritage + « ben avec la situation du foncier déso je m’enrichis sans le vouloir, hop, heureux hasards c’tout » C’même pas la propriété fille du travail que vendait Sarko que vs saviez détester. Là le connard vous la fait mode « j’ai pas voulu, c’est de famille, pis à l’insu de mon plein gré avec la situation de l’immobilier, mon bien a pris de la VALEUR ». Hinhin. On retombe dessus, hein. La fameuse impasse. —>#Wertkritik c’est quand vous voulez. Je sais pas, j’hésite entre l’inculture crasse (ni Ellul ni Proudhon, never), la connerie ou la drogue. A moins que vous ne soyez de droite, en fait.
    Non ms c’est moins crade, largement, en fait.
    Ou vous êtes proprios, toubibs ET Mélenchonistes ? Lol
    Non chais pas, je cherche, tu vois.
    Quand est-ce que les impasses ont été si énormes qu’un tel message a pu être RT en masse par des débiles fiers de leur candidat.
    « enrichissement sans cause ». Putain. Sur le logement. Au moment où #EgalitéCitoyenneté condamne par avance à la fin de l’habitait en dur
    pour tant de gens mais avec la bénédiction des écolos parce que c’est « sain et naturel ». Sérieux. #Dégoût #BravoLesVeaux #Logement

    • Par rapport à Fillon il y a quant même une difference puisque il y a pas de gruge type emploi fictif ou alors peut être pas encore connu. Pour l’appartement j’ai peut être mal compris mais il parle de son appart pour lequel il a un credit et pour lequel il rembourse ce qui lui fait son loyer. Il ne spécule pas sur de la location ou alors j’ai pas compris. Ce que j’ai compris c’est qu’il dit que son appartement gagne de la valeur à cause du marché et qu’il l’occupe et paye le credit et qu’il a conscience de son privilège. Après c’est vrai qu’il est pas pure d’un point de vue communiste, puisqu’il renonce pas à l’héritage, ni aux droits d’auteurs, et à se dépossédé de l’argent qu’il ne dépense pas en montre, voitures, vacances au bénéfice des classes laborieuses/défavorisées.
      Je suis probablement aussi petite bourgeoise que lui sur ce coup mais je ne suis pas choqué de ce que Mélanchon annonce. Enfin à part si il va pas au parlement et touche la paye quant même ca changerait beaucoup mon avis sur le sujet. Je vais voire si je trouve des infos sur son taux de présence à Bruxelles.

    • Dire qu’il s’enrichit « sans cause » par l’effet de la hausse des prix de l’immobilier, comme si cette hausse venait de nulle part. Passer sous silence la spéculation immobilière et ses effets sur le logement des pauvres, alors que ça devrait être un des premiers axes de campagne d’un parti de gauche. C’est tellement gros que les mots me manquent.

    • C’est « moins pire » que les autres dans le sens où il n’a pas de casseroles au cul. D’ici qu’on nous dise qu’il gère son patrimoine en « bon père de famille ».

      Une idée qui m’est venue comme ça au débotté : obliger tous ces oligarques à vivre avec UN smic pendant cinq ans. Après, ils pourraient nous causer du « peuple ».

    • Je pense que c’est juste une formulation maladroite, et qu’il a voulu dire que ça pesait beaucoup dans sa déclaration de patrimoine parce que c’est un truc qu’il possède depuis un moment et qu’avec la spéculation ça prend une certaine valeur sans qu’il ait fait quelque chose pour ça (le « sans cause » ne nie pas la spéculation foncière selon moi, ça veut dire « sans action de ma part »). Le coup des loisirs et des voitures, je comprends moins ce que ça fout là.

    • Rente :
      Revenu périodique, non obtenu par le travail, contrepartie du droit du propriétaire d’user de sa terre (rente foncière) ou provenant d’une ressource rare (rente pétrolière) ; supplément de rémunération qui, par suite des circonstances, d’une conjoncture particulière, etc., s’ajoute à la rémunération normale d’un (ou des) facteur(s) de la production.

      Les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient.

    • Je ne pense pas que c’est la rente qui est dénoncée ici (un loyer perçu sur une propriété si j’ai bien tout suivi), mais le fait que Mélenchon semble nier le phénomène de spéculation. Perso j’ai déjà expliqué qu’à mon sens il se justifie d’une hausse de son patrimoine (qui ne l’arrange pas pour son image) par le fait qu’il n’a rien fait pour s’enrichir à ce niveau (et que pour lui c’est la même chose, il en tire le même bénéfice d’argent et d’usage jusqu’à ce qu’il vende le bien).

      Pas besoin de sortir les piques sur ce point à mon sens. Après on sait bien que Mélenchon n’est pas un ouvrier, et d’ailleurs y en a pas énormément parmi ses électeurs ...

    • Je ne comprends pas pourquoi ça monte sur ses grands chevaux sur cette expression, purement technique.
      L’enrichissement sans cause c’est une formulation comme enrichissement par héritage, ou enrichissement par force de travail ou autre. Cela veut dire, entre autres, qu’on peut se retrouver à l’ISF juste parce que la vie sociale a changé et que là où vous habitez ça ne valait pas beaucoup quand vous avez acheté et que la spéculation des autres, autour de vous, en a fait un truc cher au mètre carré. Mais vous habitez toujours au même endroit et vous n’êtes pas plus riche pour autant !
      Il ne s’enrichit pas sans cause, comme il le dit, mais il enrichit ses enfants (et l’État qui prendra son pourcentage quand ils hériteront).
      Je ne suis pas pour Mélenchon, un type macho, qui ne laisse personne intervenir, qui est politique de métier, en faisant croire qu’il connaît la vie courante, qui est un dictateur, et qui les soutient.
      Mais il faut lire ce qu’écrivent les gens, au lieu d’interpréter en délire ce qui est écrit !

    • Héritier, ministre, député ou sénateur, ce défenseur de la valeur travail (#enrichissez_vous... sur un plan existentiel) vit depuis toujours d’une confortable #rente_d'état. Ce fonctionnaire du capital dispose d’un revenu élevé dont une partie a été investie dans l’immobilier. Là où la libération socialiste des loyers a garanti une augmentation continue du prix du #foncier qui dure encore.

      #rente_foncière #àlalanterne #gauchecaviardeuse

    • "Pas besoin de sortir les piques sur ce point à mon sens. Après on sait bien que Mélenchon n’est pas un ouvrier, et d’ailleurs y en a pas énormément parmi ses électeurs ..."

      Dont acte ...

      "Cela veut dire, entre autres, qu’on peut se retrouver à l’ISF juste parce que la vie sociale a changé et que là où vous habitez ça ne valait pas beaucoup quand vous avez acheté et que la spéculation des autres, autour de vous, en a fait un truc cher au mètre carré. Mais vous habitez toujours au même endroit et vous n’êtes pas plus riche pour autant !"

      le problème étant quand même l’aspect spéculatif qui a empêché de pouvoir se mettre un toit digne de ce nom au-dessus de la tête à beaucoup d’entre nous ou alors t’es obligé de cracher au bassinet ...

    • @sombre Attention je pense que personne ne défend la spéculation foncière ici. C’est juste que tout ça part part d’une formulation, « sans cause », différemment interprétée. Pour certaines personne ça veut dire qu’il joue le naïf sur la spécu ou qu’il est même pas au courant, pour d’autre que son patrimoine a augmenté sans action de sa part.

    • En plus, si tu n’es plus politique, tu as du mal à trouver du boulot (à la fin de ton mandat).
      Et quid des collaborateur-rices parlementaires qui, en fin de mandat de leur patron-ne sont VRAIMENT DANS LA MERDE sans boulot, et pas d’espoir d’en retrouver (surtout quand t’as passé la quarantaine, que t’es une femme et autres exclusions que je ne détaillerai pas ici) ?
      Est-ce qu’on va leur reprocher aussi d’avoir eu de l’argent pour vivre, de l’avoir économisé ou investi, et de ne pas être à la rue en fin de compte parce qu’ils ont été prévoyants ?
      Parce que comme tu présentes ta feuille d’impôts de deux ans en arrière, pendant au moins trois ans (en comptant le chômage) tu n’auras pas le droit à des sous, à des bourses pour tes enfants, etc. alors que tu n’auras plus rien qui rentre.
      J’aime bien les théoriciens de la bonne conduite et des méchants qui gagnent des sous.
      Après, en pratique, ça tient pas la route !
      Quand on en est, comme dit @BigGrizzly, à reprocher aux gens de gagner plus qu’un demi-smic, on a quoi comme neurones ?

    • Non mais en fait, la question à se poser toutes et tous là dans cette discussion, c’est « qu’est-ce que nous attendons de cette élection ? »
      Moi perso, je n’en attends rien. Je serais tenté de mettre un bulletin Mélenchon au 1er tour, juste pour faire mentir les sondeurs assermentés et décodex-compatible. Et puis je me dis : encore que JLM gagne cette élection, qu’est-ce qu’il pourra faire ? Comment financera-t-il toutes les mesures qu’il propose ? Comment parviendra-t-il à convaincre tous les bailleurs de fonds ?
      Donc il se couchera, comme l’a fait Mitterand en 1981, comme l’a fait Tsipras en 2015.
      De toute façon, rien ne changera sinon en pire pour les plus humbles et même les classes moyennes qui verront leur « pouvoir d’achat » fondre comme neige au soleil. Donc j’irai voter selon mes convictions. Oui car je vote, « blanc » ou « nul » mais je vote. Et celles et ceux qui me disent que ça ne sert à rien (d’aller voter "blanc ou « nul »), et bien, ne pas y aller ça ne sert à rien non plus. Et en plus l’abstention rend invisible la colère sociale.

    • Mélenchon est une imposture depuis des années : sur le racisme, sur le féminisme, sur l’anti-capitalisme… Et en plus il a un culte de la personnalité digne des dirigeants des anciennes dictatures communistes, les hologrammes en plus ! Vraiment on est pas rendus comme on dit ;-)
      L’abstention est loin de rendre invisible la colère sociale puisque c’est l’un des premiers chiffres qu’on donne contrairement aux votes blancs/nuls. Le problème c’est qu’en France l’inscription sur les listes n’étant pas automatique, elle est totalement sous-évaluée.

    • Jean-Luc Mélenchon ainsi que Philippe Poutou et Nathalie Arthaud sont les seuls candidats de la Gauche véritable. Mélenchon propose la sécurité sociale à 100% financé par l’égalité des salaires hommes/femmes avec les cotisations supplémentaires et la gratuité des cantines. Il est pour le retour de la retraite à 60ans et surtout pour une sortie de l’euro par la gauche. Maintenant libre à vous de voter pour le candidat du PS en déroute ou Macron, l’homme du Capital qui lui est une véritable imposture.

    • BigGrizzly l’utilisation du terme c’était pour la blagounette en forme de clin d’œil pour les nostalgiques de l’aire culturelle soviétique, disons plutôt, si tu préfères la précision, qu’il a un ego démesuré qu’il a du mal à masquer lors de ses interviews avec les petits media ou lors des contacts avec le tout venant. Les crises de colère en mode caprice (surtout quand il y a crime de lèse Mélenchon) ça saoule vite surtout pour quelqu’un qui se targue d’être un représentant du peuple lol Ce gars (comme les autres je le concède) aime bien trop le pouvoir.

    • Le hiérarque socialiste, et spécialement le lambertiste, c’est la peste et le choléra, l’amour du pouvoir et le travaillisme. Ça vit pas avec un demi SMIC, ça bénéficie d’une rente politique de plus de 10 000 euros de #salaire et de remboursements de frais. Ce qui empêche pas notre ancien ministre des apprentis à 17% du SMIC de rester viscéralement hostile à un droit au revenu et/ou à l’extension du minimum existant aux moins de 25 ans.

      #privilégié

    • Le revenu universel est une belle idée, voir tous les articles archivés sur Seenthis, mais il ne doit pas se faire au détriment de tous les autres acquis sociaux ou alors il faut qu’il soit au moins équivalent au montant du Smic. Si même les libéraux l’envisage, il faut s’en méfier.
      Maintenant vous êtes tous libre de détester Mélenchon.
      En tout cas c’est le seul à envisager son départ une fois que son assemblée constituante qui redonnera le pouvoir au peuple sera en état de fonctionner. Et bien moi qui suis issue de la classe ouvrière italienne, j’ai vraiment envie d’y croire et je suis pour cette 6ème république et le dégagisme de toute cette classe politique corrompue. Et je me moque bien de son salaire de député dans la mesure où il n’y a pas cumul de mandat. Tout cela pourrait être revu par la suite comme pour les salaires exorbitants des directeurs d’entreprise du CAC40.

    • voici le programme de la la france insoumise https://laec.fr
      Je préfère celui de @laurent3

      I. Dans les jours qui suivront mon élection, je ferai raser le Palais de l’Elysée, symbole de la monarchie républicaine et de sa corruption.

      II. Dans les jours qui suivront mon élection, je ferai raser le Palais Bourbon, symbole de la monarchie républicaine et de sa corruption.

      III. Dans les jours qui suivront mon élection, je ferai raser le Palais du Luxembourg, symbole de la monarchie républicaine et de sa corruption.

      IV. J’appellerai les Français à oublier la France et sa sale histoire économique et militaire.

      V. J’appellerai les Français à passer à autre chose.

      VI. Je m’auto-destituerai dans les semaines qui suivront mon élection, une fois mon programme présidentiel exécuté.

      VII. Ultime symbole de la monarchie républicaine et de sa corruption, je me ferai guillotiner en place publique, en espérant qu’il y aura beaucoup de monde pour me cracher au visage.

      (Ce programme peut être imprimé sous forme de tract et distribué à volonté)

      © Laurent Margantin _ 5 février 2017
      http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article3690#forum8206

    • Mon appui est somme toute modeste @marielle avec les quelques vignettes au dessus, le dessin de Bernko (que je trouve très drôle) et le lien vers le site de l’avenir en commun.
      Quelques lignes de Christine Delphy à propos de Mélenchon et Macron.

      Ni Mélenchon ni Macron ne savent ce qu’est la laïcité. Et les journalistes non plus. Ainsi Mélenchon croît que « l’école » est soumise à « la laïcité ». Non : les enseignants le sont parce qu’ils sont fonctionnaires, mais pas les usagers que sont les élèves. Ce pour quoi la loi de 2004 interdisant le foulard n’est pas conforme à la loi de 1905. Macron semble ignorer que le Conseil d’Etat a déclaré invalides les arrêtés « anti-burkini » pris par des maires l’été dernier ; il prétend que « certains de ces arrêtés sont justifiés »–parce qu’ils ne « visent pas une affaire cultuelle, mais une affaire d’ordre public ». Quel « ordre public » ? Les femmes qui portent un burkini dérangent-elles l’ordre public ? Non. Ce sont ceux et celles qui les insultent qui dérangent l’ordre public : ce ne sont pas les victimes qu’il faut pénaliser.

      Quant à Mélenchon, il trouve que le « voile » (il parle du foulard, mais qu’importe, on dira que c’est un « voile ») est « un symbole de soumission de LA femme ». Comme Valls. Ils connaissent LA femme, et veulent « l’émanciper ». Nous, non. Nous ne connaissons que DES femmes. Et nous ne parlons pas de symboles mais du sous-paiement des femmes, de leur sur-travail, des violences sexuelles, toutes choses qui ne sont pas du tout « symboliques », mais très matérielles et très physiques. Alors arrêtez Messieurs de prétendre que vous savez mieux que nous ce que nous voulons. Pas être « émancipées » par vous, mais nous libérer de votre pouvoir, notamment celui de parler à notre place.

      Et nous ne voulons pas que vous utilisiez ce pouvoir pour opprimer les musulmanes. Vous multipliez depuis des années les lois, les décrets et les circulaires qui empêchent les femmes portant foulard de travailler dans les services publics, maintenant dans les entreprises privées, vous leur interdisez d’accompagner leurs enfants dans les sorties scolaires. Vous les dîtes « soumises », et vous prétendez les vouloir « libres ». Quelle hypocrisie ! C’est vous qui, en les obligeant à rester à la maison, en leur retirant les moyens de l’autonomie économique, vous qui les rendez dépendantes de leur conjoint. Aujourd’hui vous prétendez leur interdire l’université et même la rue ! Mais elles ont autant que vous le droit d’y être.

      Ce sont nos compatriotes et nos sœurs à qui vous enlevez un par un tous les droits qui sont les leurs, au mépris de la Constitution, de la loi de 1905, des Conventions internationales, de la déclaration universelle des droits humains, qui garantissent le droit non seulement de penser ce qu’on veut—ce qui est toujours possible– mais surtout de dire ce qu’on pense. A quand l’interdiction de distribuer des tracts, de crier des slogans, ou tout simplement d’exprimer ses opinions politiques ? Ah oui, « mais le foulard, c’est religieux ». Faut-il rappeler que dans tous les textes fondateurs (cités plus haut), aucune différence n’est faite entre les opinions, qu’elles soient politiques, esthétiques, religieuses ou autres ? Aucune. La liberté d’opinion, c’est la liberté de toutes les opinions.

      https://christinedelphy.wordpress.com/2017/03/24/la-charia-catholique-ou-letat-dans-letat-par-christine-de

    • Je suis désolée @vanderling mais Jean-Luc Mélenchon donne une très bonne définition de la laïcité :

      On ne peut défendre la laïcité sans en donner une définition claire et dépourvue d’ambiguïté.
      La laïcité est un pilier de la République une et indivisible.
      Elle est aussi un principe vivant et porteur de droits inaliénables, garantis à tout membre de la société, français ou étranger. Ces droits sont la liberté de conscience et de culte. L’égalité des citoyen·ne·s en tout domaine sans discrimination aucune. Et enfin la séparation du politique et du religieux, l’un dans la sphère publique, l’autre dans la sphère privée, sans emprise de l’un sur l’autre. De cette séparation découle la neutralité de l’État à l’égard de toutes les convictions philosophiques, religieuses ou politiques.
      La laïcité lie ainsi de manière indissociable trois principes qui assurent l’unité du peuple. Le premier principe est la liberté de conscience. Elle permet à chaque citoyen·ne de trouver sa place dans l’espace public quelles que soient ses convictions. Le deuxième : l’égalité des droits de tout-es les citoyens et citoyennes qui leur garantit notamment un droit égal à participer à la délibération publique. Le troisième est la dévolution de la puissance publique à l’intérêt général.
      Mais la laïcité est désormais utilisée dans le débat public pour cacher d’autres buts.
      Le principe de laïcité est malmené d’une part par les tenants des petits arrangements qui ont organisé au fil des années démissions et compromissions.
      Et d’autre part par ceux qui travestissent le principe en ciblant une religion et une seule, comme nous l’avons encore vu avec la grotesque polémique du « burkini » de l’été 2016. Seulement utile à masquer les échecs sociaux, ce cléricalisme déguisé n’appartient pas qu’à l’extrême droite. La plupart des partis politiques sont contaminés.
      Fragilisée par le capitalisme, la société se fragmente et se communautarise sous les coups des extrémistes religieux de tous bords. Certains revendiquent même le pouvoir politique. Pour eux, la recherche de boucs émissaires ou le repli « identitaire » permettrait de tout régler. D’autres semblent penser que la laïcité est un sujet qui divise quand on veut la justice sociale et qu’on lutte contre les inégalités.
      Aujourd’hui les tenants du « choc des civilisations » alimentent et utilisent les fanatiques religieux qui revendiquent le pouvoir temporel. Les puissants ont toujours cherché des arguments et des alliés pour justifier le partage inégal des richesses...
      Ainsi, ils peuvent faire accepter qu’un petit nombre d’individus possède autant que des millions d’autres. Leur croisade ne sert qu’à détourner l’attention des véritables responsables des injustices dont les peuples sont victimes...

      https://avenirencommun.fr/le-livret-laicite


    • Dans le débat des élections présidentielles, la laïcité est partout et nulle part. Un constat qui amène à rechercher dans les programmes des onze candidats les réponses concrètes aux questions que se posent les collectivités. Menus dans les cantines scolaires, financement des lieux de cultes, associations cultuelles... La Gazette vous dit tout sur les propositions des candidats.

      http://www.lagazettedescommunes.com/496488/laicite-ce-que-proposent-les-11-candidats-pour-les-collectivit

    • De toute façon aujourd’hui vu le passif chargé du terme, parler de laïcité c’est devenu impossible dans les medias. Donc à partir du moment où on en fait un thème de campagne c’est que derrière on a un problème avec l’islam, c’est tout. Et ce n’est pas étonnant vu les positionnements antérieurs de Mélenchon sur les femmes qui portent le hijab ou la burqa. Rappelons quand même qu’il était pour cette loi scélérate d’interdiction de la burqa dans l’espace public. Interdire l’accès à l’espace public en fonction du type de vêtement qu’on porte ne peut en aucun cas relever de la laïcité dans la loi française.

    • Patrimoine et revenus d’Emmanuel Macron :
      Des avocats et des professeurs de droit s’interrogent

      Des professeurs de droit et des avocats s’interrogent de manière pertinente sur le patrimoine et les revenus d’Emmanuel Macron. Ces questions ne sont pas anodines et restent pourtant sans réponse à ce jour.

      Quinze questions sans réponse

      • Comment Emmanuel Macron peut répondre au journal Le Monde (04/04/2017) qu’il n’a jamais « flambé 1000 € par jour » alors qu’il a indiqué avoir gagné environ 2000 € par jour pendant les cinq années précédentes, sans même tenir compte des revenus de son épouse, et n’a déclaré en 2014 qu’un patrimoine de 156 000€ ?

      • Alors qu’il a dirigé une transaction de 9 milliards d’euros, comment se fait-il qu’on ne trouve aucune trace de bonus dans ses déclarations ? On sait que dans les banques d’affaires le succès d’une telle opération est généralement largement rémunéré en sus des émoluments ordinaires. Il serait dès lors surprenant que la transaction considérée n’ait pas donné lieu au versement d’un "incentive" très conséquent à son profit, que ce soit sous forme de numéraire, d’attribution gratuite d’actions ou d’options d’achat d’actions.

      • Comment peut-il soutenir qu’à cause d’importantes charges sociales, son revenu fiscal de référence a été insuffisant pour payer ses impôts alors que le revenu fiscal de référence est déterminé après charges ?

      • D’où viennent les revenus de capitaux mobiliers qu’il indique avoir perçus pour 291.286 euros en 2011 et 270.296 euros en 2012 ? Peuvent-ils ne procéder que de la seule détention de la part unique de 16 euros qu’il détenait dans la société en commandite simple Rothschild et compagnie alors que ce type de société ne peut pas distribuer de dividendes à ses gérants commandités ? Ces dividendes de 560 000€ se rattachent-ils alors à d’autres participations ? Dans quel cadre et selon quelles modalités juridiques et financières ont-elles été acquises ? Enfin, que sont-elles devenues depuis lors ?

      • Qu’a-t-il fait de ses 20 actions dans le capital de la SAS Financière Rabelais, l’un des principaux associés commandités de la société en commandite simple Rothschild & Cie Banque (SIREN 323 317 032), elle-même associé commandité à 99,99% de Rothschild & Cie ? Il devait les apporter pour une valeur de 372 187, 20€ à la société selon avis préalable de l’assemblée générale d’actionnaires de Paris Orléans prévue le 8 juin 2012. Mais dans l’avis de convocation lui-même quelques jours plus tard le nom de Monsieur Macron a disparu et les dites actions sont apportées par deux tiers. Leur a-t-il cédé ses parts ou les leur a-t-il confiées en garde ?

      • Comment Emmanuel Macron a-t-il pu ne payer que 53 652,97 € d’indemnité de rupture de son engagement dans la fonction publique alors qu’il n’a guère été fonctionnaire plus de six ans et que, dans ce cas, les anciens élèves de l’ENA doivent verser une indemnité égale à deux fois le dernier traitement annuel diminuée de 20% par année de service au-delà des six ans, et qu’il avait gagné 162 120 € en 2013 lors de sa dernière année dans la fonction publique avant d’être nommé Ministre ?

      • Pourquoi a-t-il omis de ses déclarations sa part dans la créance de la communauté sur son épouse au titre des travaux qu’il a réalisés pour 500 000€ dans une maison appartenant en propre à sa femme avec laquelle il est marié sous le régime de la communauté, alors qu’il a porté au passif de ses déclarations la totalité de l’emprunt contracté initialement par la communauté pour 350 000 € afin de réaliser ces travaux ? Sans ces omissions, le patrimoine d’Emmanuel Macron en 2014 et 2017 aurait dû être respectivement plus de trois ou deux fois supérieur à celui qui ressort de ses déclarations, ce qui représente des manquements substantiels rendant leur auteur passible d’une peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende ainsi que, à titre complémentaire, l’interdiction des droits civiques et l’interdiction d’exercer une fonction publique.

      • D’une manière générale, qu’a-t-il fait de son argent alors qu’il a emprunté pour payer une grande partie des travaux exécutés dans la résidence de sa femme et que le montant des travaux dans son appartement parisien serait resté modeste ? Où cet argent est-il passé ? Etait-il lui-même dispendieux à ce point qu’il dut emprunter pour payer ses impôts ? Ca ne serait pas conforme à ses propos tenus à Libération.fr le 17 septembre 2012 pour expliquer ses années chez Rothschild : « L’idée était aussi de me mettre à l’abri financièrement. Je n’ai pas de goûts de luxe, ni de gros besoins, mais j’accorde beaucoup de prix à mon indépendance ». Et le même média d’ajouter, le 26 août 2014 : « Depuis son passage par Rothschild, suffisamment riche pour être à l’abri du besoin jusqu’à la fin de ses jours ». Mais alors, où est le patrimoine ?

      Ces éléments ne peuvent pas être rejetés d’un revers de main. Il faut que M Macron s’explique sans délai ou que la justice se saisisse. La transparence de la vie publique doit s’appliquer avec la même rigueur aux uns et aux autres.

      http://fr.irefeurope.org/Patrimoine-et-revenus-d-Emmanuel-Macron,a4427

    • Questions qui méritent effectivement réponses de l’intéressé ou une enquête approfondie, même si j’avoue qu’il y certains points auxquels je ne comprends pas grand chose. Par contre le site fr.irefeurope.org d’où c’est tiré c’est un site filloniste ou quoi ? Il y a l’air d’y avoir du lourd côté néo-libéralisme là dedans !

    • J’avoue que depuis le début de cette campagne je ne comprends pas que personne ne se pose de question, et pas même la justice, sur cette aberration entre les gains connus et la ridicule déclaration de patrimoine.
      150 000 € c’est un petit studio à Paris.
      En CM2 on est capable d’aligner quelques chiffres connus et de voir que rien ne colle.
      Quels sont les faits, les gens, les choses connues qui le font être aussi sûr de lui sur un mensonge aussi énorme ?
      Par ailleurs, il y a un statut quo de ne pas toucher à Macron car il est tout de même un peu dans le giron du PS.
      Cela participe de l’espoir qu’il pourra rendre au PS (de gré ou de force) ce qu’il lui a enlevé.
      Tout comme l’"accord" PS-EELV pour les législatives donne à EELV des circonscriptions avec des candidats PS traitres sous l’étiquette Macron. Ce qui protège les ex-PS devenus Macron et élimine les « alliés » EELV.
      Le PS a toujours été comme ça dans les « accords » mais là ça dépasse les bornes, puisqu’un PS se présente à la présidentielle. Quand même !

    • Donc à partir du moment où on en fait un thème de campagne c’est que derrière on a un problème avec l’islam, c’est tout.

      Non Mélenchon n’a pas qu’un problème avec l’islam mais avec toutes les religions y compris avec les intégristes catholiques du front national, les juifs intégristes...
      Il se bat pour l’émancipation de tous les peuples et il vaut mieux axer sa colère contre la xénophobie des lepenistes qui eux utilisent la laïcité pour semer la haine dans les coeurs.

    • @marielle Mélenchon a soutenu la loi sexiste et raciste d’éviction de l’école des jeunes filles portant le hijab en 2004, il était aussi pour la loi contre la burqa et a fait des déclarations l’été dernier où il estimait que les femmes en burkini faisaient de la provocation. Il est islamophobe. Ses positions sur les autres religions j’en sais rien mais son islamophobie j’en sais quelque chose.
      Se battre pour l’émancipation des peuples ça implique de priver des jeunes filles, qui plus est de milieu populaire, de scolarisation ? Là je ne comprends pas.
      L’islam en France est principalement la religion des descendants de colonisé, aujourd’hui encore discriminés, ce qui devrait faire réfléchir tout à chacun aux conséquences de ses positionnements sur le sujet. D’autant plus que ce rapport à l’islam masque généralement un racisme pur et simple sous couvert de défense de laïcité.
      Le racisme de Le Pen n’est pas aussi dangereux parce que personne n’en doute alors que le racisme de la gauche est une gangrène, il avance couvert.

    • En tous cas, @ninachani, il s’est réjoui que le Conseil d’État ait suspendu l’arrêté interdisant la tenue musulmane à Villeneuve-Loubet :

      Pour Jean-Luc Mélenchon, la polémique autour du burkini est « une honte pour notre pays »

      Dans son discours de rentrée politique tenu à Toulouse, le candidat à la présidentielle a salué la suspension par le Conseil d’État d’un arrêté anti-burkini, estimant que « la laïcité n’a rien à voir avec les plages ».

      Le débat lancinant autour du burkini ? « Une farce sans nom » selon Jean-Luc Mélenchon. Dans un discours prononcé lors du « pique-nique de la France insoumise » tenu le 28 août devant un gros millier de sympathisants, le candidat à la présidentielle de 2017 s’est dit « content » que le Conseil d’État ait suspendu l’arrêté interdisant la tenue musulmane à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). « Ce n’est pas que j’approuve telle ou telle tenue de bain (...) Mais nous, nous avons le droit d’être athée, d’être agnostique... Respectez notre droit à l’indifférence, au silence », a-t-il ajouté, sous des tonnerres d’applaudissements.

      Qualifiant cette polémique de « honte pour notre pays et pour nous-mêmes », le député européen a dénoncé les « tartuffes » et les « hypocrites » qui « défendent les droits de l’Homme » sans les avoir respectés par le passé, selon lui. Il a pointé du doigt Nicolas Sarkozy, qui avait rencontré le roi d’Arabie Saoudite sans lui « demander s’il allait arrêter de fouetter » ou François Hollande qui « a privatisé un bout de la plage » pour le même roi.

      « La République garantit avant toute chose et avant même la laïcité qui n’a rien à voir avec les plages, la liberté de conscience », a-t-il martelé. « Garantir la liberté de conscience, on ne mène pas ça à coups de fouet ni à coups de pieds, il faut convaincre. C’est une victoire de l’esprit contre l’ombre. C’est un travail délicat que ces bruts ont transformé à coups d’arrêtés qui humilient », a-t-il accusé, dénonçant « ceux qui prétendent recommencer les guerres de religion ».

      Dénonçant les « gardiens des bonnes mœurs » et les « petits tyrans des plages », il a tourné en dérision une éventuelle loi sur le burkini. « Où va-t-on ? On va faire une police des vêtements pour mesurer la hauteur des jupes, pour voir si les chaussettes sont sur les jeans ou sous les jeans, savoir qui est un hipster... » "Les musulmans sont des Français qui ont une autre religion et nous voulons vivre ensemble", a-t-il poursuivi.

      http://www.rtl.fr/actu/politique/pour-jean-luc-melenchon-la-polemique-autour-du-burkini-est-une-honte-pour-notre-

    • Et on ne parle jamais de la pression, explicite ou implicite, envers les femmes pour qu’elles s’habillent comme ça chante aux hommes. En particulier qu’elles aillent dans l’eau couvertes parce que ça ne plairait pas à Dieu (en fait ça ne plaît pas aux mecs qu’une femme puisse faire ce qu’elle veut, et en particulier plaire à d’autres personnes, elle leur est réservée).
      Contre ça il ne luttent pas.
      Le débat est faux et il fait son beau à faire croire qu’il défend les femmes, ce type d’un machisme et d’un testéronisme hallucinant.
      Noyer le poisson est une caractéristique politique, partir sur des sujets polémiques sans prendre la mesure des tenants et aboutissants, mais rester à la surface, de préférence en gueulant - et sans échanger - c’est la caractéristique du populisme.
      On y est en plein avec ce sujet.

    • D’autre-part je partage avec lui l’idée que « Les marchands ont envahi le temple » :

      Jean-Luc Mélenchon s’est dit « choqué » par les marques qui investissent le marché des vêtements islamiques. « Je trouve que c’est renoncer à certaines formes de responsabilités », explique-t-il avant de filer une métaphore biblique. « Dans la religion catholique, il y a une image que tout le monde connaît, c’est celle de Jésus qui chasse du temple les marchands. Et dans cette histoire, les marchands ont envahi le temple. C’est à dire que des marchands se sont appropriés la religion musulmane pour se faire du fric. »

      « Ensuite ils précédent à une deuxième agression en disant que c’est une mode décente, poursuit-il. C’est insupportable, c’est très grave, ça revient à valider le point de vue religieux le plus obscurantiste. Les gens s’habillent comme ils veulent, mais on a le droit de dire que l’on est pas d’accord. »

      http://www.rtl.fr/actu/politique/les-lecons-de-jean-luc-melenchon-sur-la-mode-islamique-et-le-voile-en-iran-77826

      Et ceci n’est pas de l’islamophobie !

    • Et on ne parle jamais de la pression, explicite ou implicite, envers les femmes pour qu’elles s’habillent comme ça chante aux hommes. En particulier qu’elles aillent dans l’eau couvertes parce que ça ne plairait pas à Dieu (en fait ça ne plaît pas aux mecs qu’une femme puisse faire ce qu’elle veut, et en particulier plaire à d’autres personnes, elle leur est réservée).

      Là, je partage tout à fait.

      Le débat est faux et il fait son beau à faire croire qu’il défend les femmes, ce type d’un machisme et d’un testéronisme hallucinant.

      Là, vous êtes un peu dans la caricature et dans l’exagération. Seule sa compagne et son entourage pourrait éventuellement se prononcer sur son « machisme ».

      Rester à la surface, de préférence en gueulant - et sans échanger - c’est la caractéristique du populisme.

      Oui il a du caractère et un parler franc, des défauts et des qualités comme nous toutes et tous.

      « Le caractère est la vertu des temps difficile » Victor Hugo

    • « L’histoire des Gaulois de Nicolas Sarkozy n’est pas dénuée de sens. Pourquoi faudrait-il aboyer en cadence, quoi qu’il dise ? Moi, je ne veux pas d’une ethnicisation gauloise du débat.

      Mais oui, je dis que nous sommes les filles et les fils des Lumières et de la grande Révolution ! À partir du moment où l’on est français, on adopte le récit national »

      « La surenchère identitaire d’une partie de la droite est un danger pour notre démocratie. Le rappel historique de ce qui s’est déjà produit dans les années 1930 devrait davantage être réfléchi, discuté et débattu de manière ’solide’ », plaide Olivier Dartigolles, le porte-parole du Parti communiste.

      En 2012, en meeting sur la plage du Prado à Marseille, Melenchon lançait : « Notre chance, c’est le métissage » et saluait « arabes et berbères » par qui sont venus en Europe « la science, les mathématiques ou la médecine » au temps où « l’obscurantisme jetait à terre l’esprit humain ». Pour quelle raison Jean-Luc Mélenchon, dont le directeur de campagne disait en 2012 « Dans une société médiatique, quel est le sujet dont on va parler et reparler sans cesse ? Nous, on veut que ce soit la redistribution des richesses. On veut mettre la question au cœur du débat, c’est une bataille culturelle », ravive-t-il le débat sur l’identité ?

    • D’où viennent les extraits cités ci dessus ?

      Du blog d’ Olivier Dartigolles ? : https://blogs.mediapart.fr/olivier-dartigolles/blog/280916/faut-il-de-battre-avec-sarkozy-sur-lidentite-nationale

      « Mais oui, je dis que nous sommes les filles et les fils des Lumières et de la grande Révolution ! À partir du moment où l’on est français, on adopte le récit national »

      Dans le cas évoqué par Mélenchon, le récit national, c’est Liberté, Egalité, Fraternité. Peut-être à ne pas confondre avec « roman national », et autres glorifications ethniques qui caractérisent le nationalisme.

      En France, le « récit national » articulé à la Révolution pourrait être assimilé à la citoyenneté. D’où la révolution citoyenne de la France insoumise.

    • Les contradictions dans les déclarations de Mélenchon sur l’islam montre une chose : il ne veut pas se priver du vote des musulmans surtout que dans les quartiers pauvres (où il espère récolter des voix) ils sont majoritaires (même si beaucoup sont abstentionnistes).
      Quand on regarde ses déclarations plus anciennes il est beaucoup plus clair dans sa condamnation des femmes musulmanes qui portent des tenues à connotation religieuse. Et plus on s’approche des élections plus il est flou.
      Quant à sa déclaration

      sur les marques qui investissent le marché des vêtements islamiques

      c’est n’importe quoi ! Il veut quoi ? Que les femmes qui portent le foulard ne puissent pas avoir accès à la mode ? Pourquoi tout le monde a le droit de s’intéresser au style, à l’apparence mais pas les femmes en question ? C’est quoi le but, leur demander plus de probité ?
      C’est toujours la même hypocrisie ! Le hijab le dérange alors il tourne autour du pot. Et là il nous sort un pseudo truc anti-capitaliste qu’il n’applique à aucun autre groupe social.
      De toute façon une femme porte ce qu’elle souhaite c’est le seul principe qui vaille. Si on respecte ce principe féministe toute discussion sur le sujet est close.

    • « L’enjeu de rentrer en France est ailleurs. Il s’agit de ne plus penser qu’à moi mais à mon pays. Il s’agit de participer aux débats publics de la constituante pour la 6ème République, de reconstruire la souveraineté politique de la France, de participer à la transition écologique, de voir se mettre en place petit à petit le partage des richesses, de penser le bien commun avant la propriété privée, de voir les services publics se refonder, la sécurité sociale s’universaliser et de commencer les jours heureux. Car si seul on va plus vite comme j’ai pu le faire par le passé, mais ensemble on va plus loin. Cela passe nécessairement au dessus d’un destin personnel, pour partager un destin commun avec mes compatriotes. N’est-ce pas d’ailleurs la définition de la Nation ? Un peuple partageant un même destin commun ? Je pense que l’on ne se sentira jamais autant Français qu’avec Jean-Luc Mélenchon et ses équipes au pouvoir. Cet amoureux de la France et de sa Grande Révolution a ancré en lui les valeurs républicaines Liberté, Egalité, Fraternité et saura les appliquer face aux tournants de l’Histoire et sa grande hache.

      Mes procurations sont faites, je voterai Mélenchon au 1er et au 2ème tour. »

      Mehdi Medjaoui

      Partisan atypique de #Mélenchon, un entrepreneur Français de la #Silicon_Valley explique son choix
      https://medium.com/@medjawii/entrepreneur-dans-la-silicon-valley-je-reviens-si-jean-luc-m%C3%A9lenchon-es

    • De toute façon une femme porte ce qu’elle souhaite c’est le seul principe qui vaille. Si on respecte ce principe féministe toute discussion sur le sujet est close.

      Personnellement je n’ai aucun problème avec ça. Mais cependant parfois je me demande pourquoi on ne voit pas plus d’homme en robe longue ou en djellaba.

    • Les hommes en djelabas le sont parce que c’est confortable.
      Les femmes en foulard ou burka le font parce qu’il leur est interdit - par les hommes qui se cachent derrière un dieu qui n’existe pas - de montrer leurs cheveux.
      Parce que ça peut exciter des hommes.
      La seule solution c’est des hommes avec burqua à la maison.
      Tout le reste n’est qu’oppression.
      « ce principe féministe » @marielle ??? Mais dans quel monde tu vis ?
      On peut mettre une minijupe partout n’importe où et à n’importe quelle âge peut-être ?
      Féministe ????? Absurde.

    • Quelques éléments pour alimenter le débat à propos de Mélenchon, à savoir une controverse entre Éric Fassin et Chantal Mouffe à propos d’un « populisme de gauche ».

      Si seule la gauche était en ruine, cela serait grave, mais non pas insurmontable. Or, semble-t-il, c’est l’idée même qu’il puisse y en avoir une qui est par terre. Il est juste de reprocher à Mélenchon son tropisme populiste. Nous n’irons pas jusqu’à penser cependant qu’il en est le premier agent. Car, au-delà des autres candidatures, au-delà de cette campagne, au-delà même de la politique, le recours populiste est le ferment de la désagrégation sociale à quoi nous voue ce monde aberrant. Allumer une télé, c’est avoir vite à l’œil et à l’esprit la laideur des gens, donc la sienne propre, et se voir ravalé au rang d’obscur jaloux. Évoluer en continu devant la beauté des désirables publicitaires, ou de l’excellence sportive, ou de l’aisance artistique, etc., dans une société si tendue parce qu’on ne pourra jamais soutenir la comparaison, c’est être ramené à sa détermination d’être infâme, au sens premier du terme, et n’avoir plus que l’horizon du Loto pour s’en sortir. Fréquenter ses amis de cités, c’est voir combien les espaces de vie réservés aux plus modestes sont hideux (ces épouvantables zones commerciales, par exemple), et combien les temps de vie qui leur sont réservés (parce qu’il leur faut toujours aller plus vite) portent à la triste et funeste expression de soi. Ce sont ces moyens d’existence qui sont d’abord les pourvoyeurs de populisme. Un cadre général de vie dans lequel les vexations se doublent d’un appel constant à la rivalité de chacun contre tous, donc à l’excellence qui les rend inassumables, est plus qu’un terrain favorisant le recours populiste : il en est l’organisateur.

      l’intégralité ici même :
      https://blogs.mediapart.fr/cecile-canut/blog/180417/reponse-eric-fassin-de-quoi-melenchon-est-il-le-signe

      (Malheureusement, les articles sources sont sous « paywall » et je regrette profondément que Médiapart soit tombé dans ce genre de « business plan » : 11 €/mois, c’est une somme et de plus, il faut penser à les prévenir pour te désabonner sinon, la ponction continue. Dommage mais il nous reste encore les articles de blogs)

    • Mélenchon a fait partie du problème à un moment, on ne peut pas le nier. Si désormais, il est plutôt du côté des femmes, je fais partie des gens que ça fait plaisir. Des gens qui ont évolué sur le port du voile, il y en a quelques uns malgré tout, avec les années.
      S’il arrive au pouvoir, et qu’il change d’avis, nous pourrons tous lui dire que nous trouvons son revirement pénible et mal venu... D’ici là, je préfère voir le verre à moitié plein...

      Ceci dit, on ne peut nier que le racisme est un fait dans tous les milieux, y compris dans les milieux qui se jugent progressistes ou éclairés et qu’une femme voilée y est toujours accueillie avec froideur. Et souvent, si ce n’est pas directement pour un motif raciste, cela va être tourné différemment, mais le résultat sera le même : « vous ne vous rendez pas compte ? les racistes ne vont pas vouloir voter pour nous, et on va perdre les élections », comme cela s’est passé par le passé au NPA... le NPA perdre des élections, c’est à priori constitutif de ce parti... mais ils préfèrent perdre en contentant les racistes plutôt que les féministes (certaines féministes, évidemment, les badinterocompatibles ne font pas partie de ces dernières)...

    • Il n’apparaît pas un seul instant, dans quelque discussion que ce soit, dans quelque relation qu’ont ait eue, qu’on se soucie parmi les électeurs potentiels de Mélenchon de faire peuple. Au mieux, autour de nous, aura-t-on évoqué la chose comme évidemment accessoire, et assez pesante. Au même titre que la réitération de mots comme « patrie », la sur-représentation de drapeaux tricolores ou la célébration de l’hymne — dont, comme beaucoup d’autres, nous nous tenons à distance. Et avec vigilance. Et qui nous feront irrémédiablement nous détourner de lui si le mouvement devait prendre un tour nationaliste — ce qu’il n’est pas : les gens que nous croisons, tous, parlent d’égalité des droits, de VIe République, de redistribution des richesses, de justice sociale et d’écologie, pas de préférence nationale. Ils parlent en gens de gauche, et non pour se gargariser de belles paroles, mais parce qu’un devenir de gauche est à leur portée : parce qu’ils saisissent que c’est par l’action, et collective, que cette gauche est à même de renaître et de ne plus être ce hochet remué pour attraper les foules. Et que, oui, s’il faut « construire une gauche », comme le dit Éric Fassin, il faut cependant que les conditions de pareille mise au jour soient réunies, et d’abord cette confiance que la population se fait, dans sa globalité : sans elle, la confiance, et sans la mise à l’épreuve de la promesse par le faire, et par la pensée qui va avec, la gauche restera dans l’état de ruine où ce dernier quinquennat l’a laissée. Elle restera à l’état de nom posé sur une forme vide, et délaissée, du fait de ses bravades don quichotiennes, comme l’est aujourd’hui un candidat socialiste tristement mais infailliblement trahi.

      Cécile Canut

      https://blogs.mediapart.fr/cecile-canut/blog/180417/reponse-eric-fassin-de-quoi-melenchon-est-il-le-signe
      https://seenthis.net/messages/590701

      Cécile Canut est professeure des universités en Sciences du langage à l’Université Paris Descartes
      Après avoir travaillée pendant une quinzaine d’années autour des questions sociolinguistiques en Afrique de l’Ouest, Cécile Canut consacre actuellement ses recherches à la circulation des discours autour des Tsiganes en Bulgarie et en France. Réalisatrice de plusieurs films documentaires, elle s’intéresse aux processus de subjectivations langagières inscrits dans les rapports de pouvoir. Récemment, elle a dirigé l’ANR MIPRIMO ( La migration prise aux mots ) projet de recherche autour des récits de migration en Afrique de l’Ouest.

    • @perline oui décréter qu’une femme s’habille comme elle l’entend, le sent, le juge est un principe féministe primordial, je ne vois pas où ça coince ! D’autant plus primordial que son habillement a été de tout temps un enjeu de domination de la part des hommes. Donc qu’elle porte une burqa, une mini jupe ou une mini jupe avec une burqa, c’est son affaire et celle de personne d’autre : principe intangible.

      On peut mettre une minijupe partout n’importe où et à n’importe quelle âge peut-être ?

      Il n’y a aucune loi, aucun décret, aucune circulaire qui interdit à une femme de porter une minijupe, quel que soit son âge. Ou alors donne moi vite une référence !

    • Ça c’est de la référence ya pas à dire lol Je te rafraichis la mémoire, ici on parle de candidats à la présidentielle et donc de positionnements islamophobes de la part de futurs dirigeants ce qui implique du racisme d’état, des discriminations structurelles, des lois iniques, tu vois un peu ? Alors bon, le fait que tu aies sûrement, comme nous toutes (quelle que soit notre culture ou notre manière de nous vêtir d’ailleurs), des histoires de harcèlement basé sur l’apparence à raconter, je ne vois pas le rapport.

  • La « métropolisation » stade suprême de l’urbanisation capitaliste
    https://larotative.info/la-metropolisation-stade-supreme-2119.html

    Réflexion sur le modèle métropolitain, à l’heure où la communauté d’agglomération Tour(s)plus s’apprête à devenir une métropole, sous les applaudissements de l’ensemble du personnel politique local (à l’exception de la maire PCF de Saint-Pierre-des-Corps). Ce texte de Jean-Pierre Garnier a initialement été publié dans le journal {Avatarium} en 2013.

    Tout d’abord, le « changement d’échelle » ne met pas fin à la ségrégation socio-spatiale inhérente à l’urbanisation capitaliste. Bien au contraire. L’extension sans fin de l’urbain ne fait que renforcer la séparation socio-spatiale et le séparatisme politico-idéologique qui l’accompagnent entre les « beaux quartiers » ou les « banlieues résidentielles » réservés aux riches, et les zones de relégation où sont parqués les pauvres. Mais surtout, tandis qu’une partie de l’urbain se disperse et se dilue au large des agglomérations, l’autre se concentre et se renforce au cœur de la ville centre pour se brancher sur les réseaux de l’économie globalisée et en capter les flux par des aménagements appropriés. C’est là que se regroupent les fonctions « nobles » dites aussi « directionnelles », avec les services et les équipements afférents, ainsi que les bourgeois et les « bobos » attachés, par obligation professionnelle et/ou par inclination culturelle, à la « centralité urbaine ». Pour leur faire de la place, il faut « étendre le centre », comme le serinent les aménageurs. Aussi, des opérations de « reconquête urbaine » sont-elles menées tambour battant.

    #urbanisme #métropole

    • C’est totalement ça : la #colonisation des #territoires ruraux et leur #soumission aux seuls besoins des urbains argentés. Le maillage territorial et leur organisation saisonnière sont éloquents : #train, #avion, #autoroutes relient strictement les centres métropoles entre eux et sont privatisés avec une pure logique de rentabilité (vs. aménagement du territoire qui garantissait l’égalité républicaine).

      Sur les nouvelles voies (TGV, autoroutes), totalement privées, ce sont les collectivités locales qui paient pour être éventuellement raccordées… à l’exception des grands centres touristiques qui concernent les métropolitains. Aller à Paris depuis chez moi prend pratiquement deux fois plus de temps qu’il y a 30 ans et les possibilités de le faire se sont réduites. Pourtant, il y a des trains supplémentaires qui sont programmés pour aller dans mon coin, mais seulement de Paris vers chez moi et pour les départs en vacances. Le reste du temps, on peut crever.
      Même affaire sur les réseaux importants comme l’électricité, l’eau ou les télécommunications. Il y a un gars qui a construit il n’y a pas très longtemps dans le coin : on lui a expliqué cash qu’il ne serait raccordé à rien (y compris électricité !) sauf s’il paie de sa poche le raccordement. On est blindé de zones blanches et grises, mais quand je vais en montagne l’été, sur le domaine skiable, je peux voir que les brebis ont la 4G…

    • Peut-être, peut-être pas : les municipalités délivrent les permis de construire. Pour le téléphone fixe, on est revenu à des temps d’attente période PTT pour les nouveaux arrivants : comme tout est privé, comme toutes les lignes sont déjà saturées et peu entretenues, comme il n’y a plus que des sous-traitants de sous-traitants, avoir une nouvelle ligne de téléphone peut prendre des mois ou ne pas aboutir.
      D’ailleurs, pour la qualité de communication, on est pire qu’à l’époque PTT : friture, coupures, etc.

    • Les élus locaux ont pris le train de la gentrification en marche en mettant en œuvre des politiques souvent appelées de « renouvellement urbain », qui prennent la forme de programmes de rénovation et de réhabilitation. On restaure l’existant mais en l’adaptant pour en faire un cadre de vie adapté pour de nouveaux habitants, en réaménageant l’intérieur des logements par exemple.
      https://seenthis.net/messages/446847

      Pour la SNCF : le temps, c’est de l’argent…

      Impossible d’y échapper tant Rennes Métropole, la SPL « Destination Rennes » et la Région ne cessent de communiquer dessus. L’arrivée de la future ligne LGV Bretagne en juillet prochain permettra de rapprocher Rennes à moins d’une heure trente de Paris sur certains trajets (pas tous, einh…).

      En contrepartie, il faudra mettre la main à la poche pour rejoindre la capitale puisque le billet augmentera de 6 euros en moyenne. La directrice générale de Voyages-SNCF, Rachel Picard, n’y trouve rien à redire et explique même que « l’évolution des prix sera toujours inférieure au gain de temps ». Payer plus pour gagner plus… de temps ? Argument non recevable pour Dominique Serouin, vice-président de l’association des usagers des transports en Ille-et-Vilaine (AUTIV) dans l’édition du Télégramme de dimanche dernier : « Nous ne sommes pas contre le principe de gagner du temps mais les tarifs actuels sont déjà excessifs et inabordables pour les voyageurs aux revenus modestes et les familles ».

      Mais « qui se soucie de gagner au maximum 40 minutes sur un trajet reliant notre ville à la capitale ? » se demandaient déjà les élu⋅e⋅s du parti de gauche rennais, il y a plus d’un an. A y regarder de près, il faut craindre que ce nouveau dispositif ne soit destiné finalement qu’à quelques intérêts particuliers : cadres dynamiques, clientèle d’affaire, personnes aux revenus confortables. La SNCF ne s’en cache même pas puisqu’elle souhaite mettre en place de nouveaux services comme le wifi à bord, des files d’embarquement dédiées ou encore des salons grand voyageur rénovés afin de capter la clientèle professionnelle habituée des trajets aériens.

      Alors que le coût total de la ligne s’élève autour des 3,4 milliards d’euros, alors que le PDG de la SNCF(1) juge déjà déficitaire les deux nouvelles lignes LGV (avec celle de Paris-Bordeaux), alors que le modèle économique du LGV/TGV est à bout de souffle (faute de rentabilité, son développement absorbe une grande part des contributions publiques dédiées au ferroviaire), cette manne financière n’aurait-elle pas pu être mieux utilisée pour un projet ou une ambition utile au plus grand nombre ?

      En même temps, si le « #Rennes2030 » s’adressait aux plus modestes d’entre nous, cela se saurait, non ? Le centre des congrès, le quartier d’affaire #Eurorennes, les hôtels de luxe, la disparition de petits lieux conviviaux (comme récemment le bistrot du Chat Bavard) sont des exemples rayonnants d’une gentrification déjà bien entamée.

      http://alter1fo.com/sncf-lgv-gentrification-108617#comment-469173


      https://twitter.com/search?f=tweets&q=%23Rennes2030&src=typd

  • (1) Présidentielle 2017 en étrange pays
    http://www.eauxglacees.com/1-Presidentielle-2017-en-etrange

    A l’aube d’une campagne que les commentateurs s’accordent à décrire à nulle autre pareille, les élections présidentielles de 2017 vont se tenir dans un pays déchiré par de nombreuses fractures. La question environnementale, plus petit dénominateur commun obligé des nombreux impétrants, s’y retrouve noyée sous les artifices réthoriques qui la dénaturent, identifiables dans le « programme » de chaque candidat. Eaux glacées, après un état des lieux subjectif de l’état de la question environnementale, va (...)

    • Les créations d’emplois en France se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500 000 habitants, positionnées sur les métiers les plus dynamiques, notamment de cadres, au détriment des villes petites et moyennes, selon une étude de France Stratégie parue le 21 février 2017.

      La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46 % des emplois, dont 22 % pour Paris et 24 % en province. De 2006 à 2013, c’est dans ces aires urbaines de plus de 500 000 habitants que se sont concentrées les créations d’emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

      Cette évolution est « inédite » depuis 1968 : la croissance de l’#emploi profitait à l’ensemble du #territoire jusqu’en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.

      Cette « #métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d’emplois d’ici 2022 » (85 % des ingénieurs en informatique, 75 % des professionnels de l’information et de la communication, 69 % du personnel d’études). A cela s’ajoute un « effet local » : pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu’ailleurs.

  • La #ruralité ne peut rentrer dans le moule libéral
    http://groupe-crc.org/activite-des-senateurs/les-debats/article/la-ruralite-ne-peut-rentrer-dans-le-moule-liberal

    Alors que notre pays peut s’enorgueillir de s’être construit par un maillage fin du #territoire par les services publics, tout cet édifice semble aujourd’hui être fragilisé mettant en cause l’égalité républicaine, en zone rurale comme en zone péri urbaine. Cette remise en cause alimente directement le front national qui prospère sur le terreau des renoncements et des injustices, du sentiment d’abandon souvent bien légitime.

    Par ailleurs, la #métropolisation des territoires engagé depuis la loi MAPTAM a fait beaucoup de mal aux territoires ruraux. Comme dirait mon collègue député, André Chassaigne, la métropolisation a conduit à drainer les richesses vers les centres urbains alors qu’un véritable aménagement du territoire vise à les irriguer vers l’ensemble des territoires. Le principe même de péréquation en matière d’aménagement du territoire tend à s’effacer progressivement.

    Conjuguée à la refonte de la carte de l’intercommunalité dans les territoires ruraux, tout cela a conduit à accentuer les #inégalités territoriales entre l’urbain et le rural. Privé de service public et de présence de l’Etat, les territoires ruraux souffrent peut être plus encore de la baisse des dotations poursuivies par les gouvernements depuis des décennies.

    Là encore l’iniquité est grande. Selon l’Association des Maires Ruraux de France, aujourd’hui l’Etat verse 62 € par habitant aux communes rurales contre 124 € aux grandes villes en dotation globale de fonctionnement.

  • Paris sans le peuple - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/02/paris-sans-le-peuple.html


    La question ne se limite plus à Paris. La métropolisation est une #recentralisation qui a pour résultat visible de rendre les villes inaccessibles aux classes populaires. Cette nouvelle ségrégation est d’autant plus grave que les #périphéries, elles, sont vidées de tous les services publics, de tous les emplois de qualité, elles sont inféodées aux besoins impérieux des métropoles et de leurs habitants, ce qui correspond à une logique #coloniale intérieure, une #néoféodalité.

    Dans Paris sans le peuple, la géographe Anne Clerval analyse finement l’éviction des classes populaires de la capitale. Ce processus, appelé #gentrification, ne tombe pas du ciel. Il est autant le fruit de la #métropolisation que de l’absence, au niveau local, de #politiques publiques permettant aux #classes populaires de se réapproprier la #ville. Reste-t-il encore des espaces 
populaires à Paris ?

  • « Les #métropoles sont des citadelles imprenables » – Christophe Guilluy
    http://www.lagazettedescommunes.com/469450/les-metropoles-sont-des-citadelles-imprenables-christophe-guil

    Dans « Le Crépuscule de la France d’en haut », Christophe Guilluy vilipende « l’aimable bourgeoisie » des centres urbains qui opère une « prédation » sans « équivalent dans l’histoire ».

    S’appuyant sur une enquête consacrée au « prestigieux Institut national des études territoriales », il relève que « la féminisation y est très importante, de même que la diversité géographique ». Cependant, ajoute-t-il, les administrateurs « proviennent des mêmes milieux sociaux : près de 60 % des élèves ont des pères cadres ou cadres retraités. De futurs cadres territoriaux qui porteront donc la bonne parole dans toutes les régions de France, celles des classes dominantes, et un modèle territorial unique, celui de la métropolisation », en conclut-il.

    Et Christophe Guilluy de faire siennes les analyses de son collègue Gérard-François Dumont. Pour lui aussi, les métropoles bénéficient d’une surreprésentation des équipements et des emplois publics. Mais au moment de répondre à « La Gazette », Christophe Guilluy calme le jeu. Il s’attache à répondre point par point à ses détracteurs qui l’accusent de ranimer un « néopétainisme » antiurbain inspiré de la fameuse thèse de Jean-François Gravier sur « Paris et le désert français »

    #métropolisation #INET #inégalités

  • La Géographie des élections by Jean Pisani-Ferry - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/geographic-location-political-polarization-by-jean-pisani-ferry-2016-09/french

    Les preuves ne manquent pas pour infirmer l’espoir naïf d’une prospérité qui s’étendrait partout. Le développement économique moderne se nourrit d’interactions qui exigent une forte densité d’entreprises, de talents et d’innovateurs. La prime va à la concentration. C’est pourquoi les grandes villes prospèrent tandis que les petites sont en difficulté. Dès lors qu’un site perd des talents et des entreprises, il y a peu d’espoir que la tendance s’inverse naturellement. Être sans travail peut rapidement devenir la nouvelle norme.

    #inégalités #territoires #métropolisation

  • Les départements, les grands oubliés ? - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271461815&cid=1250271461666

    Jean-Pierre Raffarin a lui aussi fustigé les excès de zèle des chantres de la #métropolisation. « Le fait métropolitain est un fait de recentralisation. Les métropoles ne sont pas décentralisatrices, c’est une forme de recentralisation dans la décentralisation », analyse-t-il. Et l’ancien chef de gouvernement de craindre des métropoles qui, en s’étendant, absorbent « la ruralité connectée » mais laissent forcément de côté « la ruralité éloignée », créant une nouvelles fracture entre les territoires ruraux eux-mêmes alors que jusqu’ici, les uns « tiraient » le développement des autres. Pour Jean-Pierre Raffarin, le département reste bien le lieu de « l’attachement, l’enracinement, l’identité, facteur de mobilisation et donc de développement ».

  • 2017/2027 - Dynamiques et inégalités territoriales | France Stratégie
    http://www.strategie.gouv.fr/publications/20172027-dynamiques-inegalites-territoriales?platform=hootsuite

    Les politiques publiques ont permis jusqu’ici d’atténuer les #inégalités de revenus grâce à la protection sociale et à un surcroît de dépenses vers certains #territoires (zones rurales, DOM). Toutefois, elles n’ont pas réussi à améliorer durablement la capacité des régions en crise à profiter de la croissance et à créer des #emplois. Les écarts de chômage sont très persistants. Sur le plan de l’égalité des chances et de l’accès aux services, les écarts ne se résorbent plus.

    #métropolisation

  • Mégacités. A l’avenir, les villes auront le pouvoir, pas les pays

    Les grands centres urbains, de plus en plus connectés au reste de la planète, sont devenus les points névralgiques de l’économie mondiale, faisant même passer les Etats au second plan de la mondialisation, explique Parag Khanna, l’auteur de Connectography.


    http://www.courrierinternational.com/grand-format/megacites-lavenir-les-villes-auront-le-pouvoir-pas-les-pays
    #connections #réseau #villes #urban_matter #méga-villes #métropolisation #monde #cartographie #visualisation #liens