• Du célibat des machines, même
    http://romy.tetue.net/du-celibat-des-machines-meme

    Je n’ai donc jamais compris les « machines célibataires », expression dont Marcel Duchamp est l’inventeur, initialement pour désigner la partie inférieure de son grand œuvre, « Le Grand Verre », dont le titre original est « La Mariée mise à nu par ses célibataires, même ». Mouais. Même. Tout ce que j’y voyais c’était, non pas une machine mais, entre voyeurisme et effeuillage, la énième représentation d’un désir, toujours le même, celui masculin hétérosexuel, celui de mater de la meuf à poil.

    #machine #machines_célibataires
    #Duchamp #Deleuze #Guattari

  • Michel Carrouges et son mythe, les machines célibataires | des machines
    http://conservationmachines.wordpress.com/2012/05/11/michel-carrouges-et-son-mythe-les-machines-celibatai

    « Le mythe des machines célibataires signifie l’empire simultanéité du machinisme et du monde de la terreur », selon M. Carrouges. Pour Deleuze et Guattari, pour une machine célibataire « l’essentiel est l’établissement d’une surface enchantée d’inscription ou d’enregistrement qui s’attribue toutes les forces productives et les organes de production, et qui agit comme quasi-cause en leur communiquant le mouvement apparent ». Que de complexité, d’obscurantisme pour un mythe dont les fils sont aujourd’hui aussi clairs que de l’eau de source : cyborg, automates, homme-machines, machines de guerre, fuck machine, etc. Le mythe des machines célibataires prétend relier, à renfort d’illustrations, de comparaisons, d’analogies, de discours qui sont tantôt évidents, tantôt abscons, de grandes œuvres littéraires aussi différentes que Le Surmâle de Jarry et Frankeinstein de Mary Shelley ! Ces arrières mondes machiniques que seuls quelques "happy few", quelques grands artistes du haut des phares ont eu la prescience de distinguer, d’autant plus illustres qu’ils ont été maudits, doivent aujourd’hui être revus et corrigés par les contemporains plus désabusés de Matrix, des drones et du numérique. Les machines célibataires manquent un peu d’huile aujourd’hui.

    par Rémy Geindreau, 2014

    #machine #machines_célibataires

  • Dialogues : Le xerox et l’infini, Baudrillard
    http://www.infopeace.org/vy2k/baudrillard.cfm

    Ce qui distinguera toujours le fonctionnement de l’homme et celui des machines, même les plus intelligentes, c’est l’ivresse de fonctionner, le plaisir. Inventer des machines qui aient du plaisir, voilà qui est heureusement encore au delà des pouvoirs de l’homme. Toutes sortes de prothèses peuvent aider à son plaisir, mais il ne peut en inventer qui jouiraient à sa place. Alors qu’il en invente qui travaillent, « pensent » ou se déplacent mieux que lui ou à sa place, il n’y a pas de prothèse, technique ou médiatique, du plaisir de l’homme, du plaisir d’être homme. Il faudrait pour celà que les machines aient une idée de l’homme, qu’elles puissent inventer l’homme, mais pour elles il est déjà trop tard, c’est lui qui les a inventées. C’est pourquoi l’homme peut excéder ce qu’il est, alors que les machines n’excéderont jamais ce qu’elles sont. Les plus intelligentes ne sont exactement que ce qu’elles sont, sauf peut-être dans l’accident et la défaillance, qu’on peut toujours leur imputer comme un désir obscur. Elles n’ont pas ce surcroit ironique de fonctionnement, cet excès de fonctionnement en quoi consistent le plaisir ou la souffrance, par où les hommes s’éloignent de leur définition et se rapprochent de leur fin. Hélas pour elle, jamais une machine n’exède sa propre opération, ce qui peut-être explique la mélancolie profonde des computers... toutes les machines sont célibataires.

    par Jean Baudrillard, 1987

    #machine #plaisir #machines_célibataires