Bon, c’est un peu loin pour aller voir l’expo...
L’exposition « Portraits d’insurgés » de Jean Luc Raharimanana et Pierrot Men se tient à partir de ce jour jusqu’au 20 septembre à l’IFM Analakely. La mémoire libérée.
Sur l’instant cependant, les autorités sont encore assez sûres de leur droit pour avouer d’emblée un bilan de 89 000 morts. Ce dernier, repris en 1974 par Jacques Tronchon, grand spécialiste de la période, est aujourd’hui revu à la baisse sur la foi d’un seul article, tout d’abord publié dans les actes d’un colloque, puis repris dans Marianne et à deux reprises dans L’Histoire, avec des variations. Son objectif, lui, ne change guère : ramener le nombre des victimes de 89 000 à 10 000 ou à 40 000 -les deux chiffres étant avancés au passage avec la même assurance- et surtout, affirmer qu’une bonne part des décès est imputable aux insurgés eux-mêmes...
...Il n’y a aucune ambiguïté : sur cette période, la France a été colonisatrice, tout comme d’autres pays européens, elle a dominé par les armes, par la répression, et j’évacue le mot pacification, par la violence, par la guerre. Le projet colonial a été un projet européen parfaitement conscient –il suffit de se rappeler la conférence de Berlin pour le partage de l’Afrique, il s’agissait de bâtir des empires aux détriments des populations qui y habitaient. Qu’il y eut infrastructures laissées ou pas, c’est le canon sur la tempe que les colonisés ont construit les voies ferrées, ce sont des morts qui ont servi de fondations aux grands travaux, des travaux forcés qui ont servi de salaires. Il faudrait effectivement faire le bilan un de ces jours, ces grands-travaux ont-ils été réellement réalisés pour le bénéfice des colonisés, n’est-ce pas après les indépendances que les constructions des hôpitaux et autres écoles ont pris réellement leurs essors ? Pour le cas de Madagascar, je rappelle juste que l’université a été créée après l’indépendance, les élèves indigènes n’avaient tout simplement pas le droit de passer le Baccalauréat, il fallait être citoyen français pour le passer…