• Comment #Julius_Maggi a conquis les cuisines

    Arôme liquide, cubes de #bouillon ou soupes en poudre : la marque Maggi est une success story qui a débuté il y a plus de 150 ans dans le canton de Zurich. L’aromate a révolutionné les habitudes culinaires dans le monde entier.

    Quand, en 1869, Julius Maggi, alors âgé de 23 ans, reprend la minoterie de son père à Kemptthal, dans le canton de Zurich, la branche de la meunerie est en crise. Avec l’#industrialisation, les bateaux à vapeur et les chemins de fer, de plus en plus de céréales étrangères bon marché arrivent en Suisse. Julius Maggi doit imaginer quelque chose de neuf.


    Il invente d’abord la « #Leguminose » : une #farine_de_soupe à base de légumineuses riches en protéines, censée améliorer l’#alimentation du peuple et offrir des repas nourrissants aux ouvriers. Ces nouvelles « #soupes_artificielles » trouvent cependant peu d’écho auprès du public cible. Pour l’heure, les classes inférieures en restent aux patates et à la chicorée. La bourgeoisie, quant à elle, boude ce fade repas de pauvres au drôle de nom.

    La percée a lieu en 1886, avec l’invention d’un #extrait_de_bouillon qui deviendra célèbre dans le monde entier sous le nom d’#Arôme_Maggi. Grâce à cet #arôme au goût de viande mais à base végétale, les soupes se vendent aussi nettement mieux. Julius Maggi n’est pas seulement un inventeur passionné : « Il comprend en outre l’importance du #marketing », souligne l’historienne Annatina Tam-Seifert, qui a étudié les débuts de l’industrie alimentaire suisse. « Comme on ne peut ni toucher, ni sentir les produits finis, l’emballage joue un rôle essentiel dans leur diffusion. » Julius Maggi est un pionnier à cet égard. Il conçoit lui-même la bouteille de l’arôme liquide avec son étiquette jaune et rouge. Un design qui n’a pas beaucoup changé depuis.

    Un poète chargé de la #publicité

    Julius Maggi est l’un des premiers à créer un service de publicité et à utiliser de nouveaux formats – affiches, pancartes, systèmes de cumul de points avec primes à la clé, images à collectionner ou dégustations. Au début, le chef d’entreprise rédige lui-même les textes des réclames. À la fin de l’année 1886, il engage pour ce faire le poète #Frank_Wedekind, alors encore inconnu. Celui-ci crée les rimes qu’on lui demande, par exemple : Das wissen selbst die Kinderlein : Mit Würze wird die Suppe fein. Darum holt das Gretchen munter, die Maggi-Flasche runter [Même les enfants le savent : grâce à l’Arôme, la soupe est bonne. Gretchen, ainsi, n’hésite pas, à tenir la bouteille Maggi la tête en bas.] Mais le jeune poète salarié démissionne après huit mois, car il a l’impression « de s’être vendu corps et âme », comme il l’écrit dans une lettre à sa mère. Les manuscrits originaux des textes publicitaires Maggi rédigés par Frank Wedekind sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque cantonale d’Argovie.

    À l’époque déjà, des « influenceurs » participent à la publicité : bientôt, des recettes de cuisine recommandent l’Arôme Maggi pour épicer les plats, notamment celles de l’icône allemande des livres de cuisine, Henriette Davidis. La recette de l’Arôme, elle, reste un secret bien gardé jusqu’à ce jour. Ses ingrédients de base sont des protéines végétales, de l’eau, du sel et du sucre, plus des arômes et de l’extrait de levure. Il ne contient pas de livèche, que beaucoup associent pourtant à son goût. Au point que cette herbe aromatique est communément appelée « #herbe_à_Maggi ».

    Maggi inspire aussi les artistes : ainsi, Joseph Beuys utilise la bouteille d’arôme liquide en 1972 dans son œuvre « Ich kenne kein Weekend » [Je ne connais pas de week-end]. Pablo Picasso immortalise quant à lui le cube de bouillon iconique en 1912 dans son tableau « Paysage aux affiches ». Maggi commercialise ce cube en 1908, qui devient lui aussi un best-seller mondial.

    Le plus grand propriétaire foncier

    Julius Maggi doit convaincre non seulement les consommatrices des atouts de ses produits finis, mais aussi les paysans, fournisseurs des matières premières. « Il a de la peine à trouver assez de légumes pour ses produits dans la région », raconte l’historienne. Les paysans doivent d’abord se faire aux nouvelles méthodes mécanisées de culture, et ils sont sceptiques vis-à-vis de l’industrie alimentaire. Finalement, Julius Maggi prend lui-même en main la culture des matières premières.

    Il achète du terrain à de petits agriculteurs, en leur offrant souvent un emploi au sein de la ville-usine de #Kemptthal, qui s’agrandit rapidement. Riche de plus de 400 hectares de surface agricole, Julius Maggi est même, au début du XXe siècle, le plus grand propriétaire foncier privé de Suisse. En même temps, il ouvre des usines et des réseaux de distribution en Allemagne, en Autriche, en Italie et en France.

    Julius Maggi meurt en 1912, à 66 ans. Après sa mort, l’entreprise devient une holding, avec des filiales dans différents pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa filiale allemande est le plus grand producteur de produits alimentaires du Reich et un fournisseur majeur de l’armée d’Hitler. L’usine de Singen, « entreprise modèle national-socialiste », emploie également des travailleurs forcés.

    Depuis 1947, Maggi appartient au groupe alimentaire #Nestlé. L’Arôme Maggi s’exporte dans 21 pays du monde. Des sites de production ont même été créés en Chine, en Pologne, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Mexique.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/comment-julius-maggi-a-conquis-les-cuisines

    #Maggi #cuisine (well...) #mondialisation #globalisation

  • 100 años Ricardo Flores Magón : Militant, journaliste et combattant - Partage Noir
    Comme nos camarades de Fédération Anarchiste Mexicaine, au cours de l’année 2022, nous allons commémorer le centenaire de la mort de Ricardo Flores Magón. Aujourd’hui nous mettons en ligne un article extrait de « Ricardo Flores Magón », revue « Itinéraire - Une vie, une pensée » n° 9-10 (1992) [PDF]. #mexique #anarchiste #Magonisme #Ricaro_Flores_Magon #RicardoFlores#Magon
    https://www.partage-noir.fr/100-anos-ricardo-flores-magon-militant-journaliste-et-combattant

  • 2022, année Magón. Le gouvernement mexicain a décrété 2022 année Ricardo Flores Magón, « precursor de la revolución mexicana », car, le 21 novembre 2022, on commémorera le centenaire de son assassinat dans une prison américaine (voir affiche). Mais ce n’est pas la première fois qu’un hommage lui ait rendu (pour le pouvoir, un révolutionnaire mort est souvent un bon révolutionnaire). En 2008, déjà, en prévision du bicentenaire de l’indépendance (16 septembre 1810) et du centenaire de la révolution de 1910, la Casa de Moneda de Mexico avait frappé une série de pièces de monnaie bimétalliques de 5 pesos à l’effigie de « grands hommes » dont l’anarchiste Flores Magón. Qui était-il ? Né le 16 septembre 1874 ; son père, Teodoro Flores, est un indien Zapotec et sa mère, Margarita Magón, une métisse indienne-espagnole. Le 16 mai 1892, étudiant en droit à Mexico, il participe à une manifestation contre la dictature du président Porfirio Díaz. Il est arrêté et condamné à cinq mois de prison. En 1895, il est admis au barreau comme avocat. Le 7 août 1900, familiarisé avec les écrits des théoriciens anarchistes, il fonde avec son frère Jesús et A. Horcasitas Regeneración (collection numérisée), qui deviendra en 1901 l’organe du Parti libéral mexicain (PLM). Le 22 mai de cette année, Ricardo et Jesús sont arrêtés et condamnés à un an de prison pour insulte au président. Libéré, il édite avec son autre frère Enrique le journal satirique El Hijo del Ahuizote (« Le Fils du gêneur ») ; nouvelles condamnations. En 1904, il s’exile au Texas et fait reparaître Regeneración. On tente de l’assassiner. Il transfère alors le journal à Saint-Louis (Missouri) mais, le 12 octobre 1905, les bureaux sont investis par les détectives de l’agence Pinkerton, le matériel détruit, Ricardo et Enrique emprisonnés. En septembre 1906, les premières insurrections du PLM ont lieu dans plusieurs villes du Mexique. A Los Angeles, Ricardo fait paraître clandestinement le journal Revolución, mais il est arrêté le 23 août 1907 avec Librado Rivera et Villarreal. Il ne sera libéré que le 3 août 1910 et reprend alors la parution de Regeneración (BD de Partage noir). La devise en devient « ¡Tierra y Libertad ! ». Le 29 janvier 1911, la ville de Mexicali est prise par les forces du PLM. Avec l’aide des radicaux américains de l’Industrial Workers of the World (IWW) et des internationalistes, la Commune de Basse-Californie durera cinq mois. Le 25 mai, Díaz démissionne. Madero le remplace, attaque les réalisations magonistes et reprend les villes conquises. Aux Etats-Unis, le 25 juin 1912, Ricardo et ses compagnons sont à nouveau condamnés à deux ans de prison. A sa libération, il s’installe dans une communauté près de Los Angeles. Le 16 mars 1918, avec Librado Rivera, il lance « Le Manifeste aux anarchistes du monde et aux travailleurs en général ». Ils sont arrêtés et condamnés, le 15 août 1918, à quinze et vingt ans de réclusion pour « sédition ». Le 21 novembre 1922, il est assassiné au pénitencier de Leavenworth (Kansas). A Mexico, son enterrement sera suivi par dix mille travailleurs. Pour aller plus loin : le n° 9/10 d’Itinéraire (richement illustré) qui lui est consacré ; ¡Tierra y Libertad ! Les anarchistes dans la révolution mexicaine (chronologie élaborée par Partage noir) ; le dossier d’Alternative libertaire n° 200 sur la révolution mexicaine et Ricardo Flores Magón. Regeneración, qui contient plusieurs articles parus dans la revue. Nous reviendrons lors d’un prochain texte sur les idées de Magón et de ceux qui l’ont accompagné. #Magon #Mexique #anarchiste
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#divers

  • Participer à cartographier le monde pour mieux prévenir les crises humanitaires

    Cartographier les zones de la planète les plus vulnérables pour faciliter l’intervention humanitaire en cas de catastrophe. C’est la mission que s’est fixée depuis des années le projet Missing Maps. Le tout grâce à la carte participative OpenStreetMap et à une armée de contributeurs bénévoles.

    « Au printemps dernier, les organisations humanitaires ont commencé à sonner l’alarme », rapporte Jana Bauerová, du bureau tchèque de Médecins sans frontières (MSF). L’une des pires sécheresses de ces dix dernières années, conjuguée à la pandémie de Covid-19 et aux divers confinements avaient plongé le sud de Madagascar dans une grave crise alimentaire. « Des collègues ont réalisé une mission d’exploration en mars », poursuit la jeune femme. Dans les districts les plus touchés, près de 28% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aigüe, dont une partie de malnutrition aigüe grave. Autrement dit, sans soins immédiats, leur chance de survie est faible.

    Problème : la zone est enclavée, beaucoup de routes ne sont pas carrossables, et surtout les cartes disponibles sont obsolètes. « Il y avait un fort besoin d’actualisation sur les populations, détaille Jana Bauerová, chargée de la communication et de la participation des communautés pour le projet Missing Maps au sein de MSF. On a donc mis en place une campagne pour cartographier les districts d’Amboasary et d’Ambovombe, dans la région d’Anôsy, les communes les plus atteintes, où nos collègues sur le terrain prévoyaient des projets de cliniques mobiles, d’accès à l’eau potable, également dégradé par la sécheresse, des actions de distribution alimentaire et même d’ustensiles de cuisine, certaines familles, au bord de la famille, ayant tout vendu. »
    Mieux visualiser les actions à mener

    « Nous avons pu cartographier 236 000 bâtiments et 7 239 zones résidentielles ainsi que 350 km de voies, précise Jana Bauerová. Cela a permis d’aider les collègues sur place à mieux visualiser la situation en prenant en compte les dernières données pour planifier les actions à mettre en place. » Mais au-delà de ces chiffres, les nouvelles données récoltées ont aussi permis à l’ONG de confirmer la pertinence de l’option de cliniques mobiles pour ces zones difficiles d’accès, et bien sûr d’organiser au mieux leur répartition.

    « Remettre les communautés les plus vulnérables sur la carte ». C’est le slogan du projet Missing Maps. Fondé en 2014 par les Croix Rouge américaine et britannique, l’Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT) et Médecins sans frontières UK, le projet part du principe que « la plupart des endroits où se produisent des catastrophes sont absents des cartes libres et accessibles, et les premiers secours manquent d’informations pour prendre les bonnes décisions ». L’idée est donc de cartographier préventivement ces zones afin d’améliorer la réponse des ONG en cas de crises.

    Comment ? Grâce à la cartographie numérique participative. « Le principe consiste à mobiliser des contributeurs autour d’un projet précis », explique Martin Noblecourt, responsable du projet Missing Maps au sein de CartONG. Basée à Chambéry, en France, cette ONG a pour vocation de mettre la donnée géographique au service de projets d’intérêt général, à travers notamment un appui technique à des organisations qui ont des besoins en cartographie.
    « Un milliard de personnes vivent dans des zones non ou insuffisamment cartographiées »

    GPS, Google Maps… Les cartes sont entrées dans notre quotidien. Aujourd’hui, plus besoin de s’arracher les cheveux pour les plier, elles tiennent dans la poche et sont disponibles à tout moment. Mieux, elles sont sans cesse actualisées. Pourtant, qu’ils habitent dans des bidonvilles ou des régions reculées, « on estime qu’un milliard de personnes vivent dans des zones non ou insuffisamment cartographiées, ce qui a un gros impact sur les ressources auxquelles elles peuvent accéder, en cas d’urgence particulièrement, si on ne sait même pas que des gens vivent là », souligne Gihan Hassanein, chargée de la communication pour l’Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT), l’ONG adossée à OpenStreetMap, ce projet qui a pour but de créer en ligne une carte libre du monde entier.

    Exister sur une carte n’a rien d’anodin, rappelle Christophe Chabert, cartographe indépendant et auteur du site Mind The Map. Il rappelle par exemple que le gouvernement de Jair Bolsonaro au Brésil veut demander aux peuples indigènes d’Amazonie de prouver, par des documents, qu’ils vivaient déjà sur ses terres lors de la signature de la Constitution de 1988. « S’il existait une cartographie qui recense les villages, on pourrait avoir un élément de preuve qui permettrait à ces populations d’accéder à la propriété sur ces terres », avance-t-il.

    Point essentiel, souligne Martin Noblecourt : les cartes sont réalisées sur OpenStreetMap, « le Wikipédia des cartes », « une carte du monde participative, collaborative et sous licence libre, donc qui peut être utilisée par tout le monde ». D’autres ONG pourront ainsi réutilisées librement ces données.

    Tout a commencé en 2010, explique la porte-parole de HOT, lors du tremblement de terre en Haïti. « Les dégâts étaient énormes à Port-au-Prince et il n’y avait pas de cartes fiables et actualisés de la ville. Les premiers secours ne savaient même pas où chercher les gens. » Une poignée de gens qui utilisaient déjà OpenStreetMap se sont alors réunis pour cartographier la zone à distance à l’aide des images satellites. Depuis, le petit groupe est devenu une ONG, qui n’a cessé de grandir, et des communautés de contributeurs locaux ont éclos autour du monde.

    Mais comment cartographier rapidement une région précise ? La première étape a lieu en ligne, explique le responsable projet Missing Maps de CartONG : des contributeurs tracent sur des images satellites les principaux éléments. Un outil permet de diviser la zone en petits carrés où ils identifient les quadrilatères ou polygones des bâtiments, les différentes voies, les cours d’eau. La deuxième étape se passe sur le terrain. « Cette partie à distance doit ensuite être complétée sur place, soit par des membres des ONG, soit par des contributeurs bénévoles locaux, qui se baladent avec un smartphone afin de récolter des informations sur des points précis tels que les centre de santé, les écoles, les installations sanitaires, etc. Ils peuvent aussi rajouter des informations plus qualitatives sur l’état de certaines infrastructures par exemple. » Un système de validations multiples permet de s’assurer de la fiabilité des données.
    « Mapathons »

    La démocratisation des images satellitaires, qui ne sont plus réservées à un usage militaire, et la multiplication des données disponibles ont mis la cartographie à la portée du tous. Pour participer, pas besoin d’être informaticien ou expert en cartographie, il suffit d’un ordinateur, d’une souris et d’une connexion wifi, expliquent les organisations. Et à la clé, la satisfaction d’avoir contribué, à son échelle et derrière son écran, à un projet à visée humanitaire.

    Pour encore plus d’efficacité, des « mapathons », où des anonymes viennent cartographier pendant un temps précis une zone précise, sont régulièrement organisés. En 2020, à la demande du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), CartONG a par exemple organisé plusieurs événements de ce type pour cartographier des camps de réfugiés au Soudan du Sud, au Soudan, en Birmanie et en Éthiopie, « des zones qui bougent vite et ne sont généralement pas sur les cartes officielles », commente Martin Noblecourt. « Ce qu’on voit essentiellement sur les images satellites, c’est le réseau routier, les tentes et quelques infrastructures pas forcément identifiées. Après, le personnel du HCR complète. » Selon le site de CartONG, quelque 700 contributeurs ont ainsi passé près de 700 heures à cartographier 180 000 bâtiments et 3 800 km de route. « Un moyen de calculer par exemple combien de tentes sont à moins de 50 ou 100 mètres d’un point d’eau et combien de personnes en dépendent. Et donc d’aider à la prise de décision : savoir où il faut réimplanter des points d’eau. »

    Évaluer les besoins, les représenter visuellement sur une carte, adapter les actions et mesurer leur impact… Les usages sont très variés. La pandémie de Covid-19 a par exemple généré des besoins en cartographie, notamment pour organiser les campagnes de vaccination. Mais il peut aussi s’agir de mieux préparer les populations aux catastrophes naturelles. « Nous venons de faire un projet au Tadjikistan qui a consisté à accompagner une ONG locale, The Little Earth, pour identifier des villages reculés et y collecter des données, notamment sur les réseaux hydrographiques et les risques que cela génère en termes d’inondations, les points de rassemblements, les installations sanitaires, etc. Et eux après, ont organisé des animations de sensibilisation au risque avec les habitants. »
    Renforcer les communautés contributeurs locaux

    Des projets collaboratifs qui permettent de créer une émulation locale. « J’étais justement en train de nettoyer les données », explique Jackson Mumbere Kombi au téléphone. En gros, un travail de tri. Il fait partie des centaines de membres de la communauté de contributeurs d’OpenStreetMap RDC (OSM RDC). Lorsqu’il a commencé à cartographier Beni, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, en 2018, explique-t-il, « la carte était quasi-vierge ». Avec d’autres contributeurs, ils y ont progressivement ajouté des données basiques – bâtiments, routes, lieux publics (églises, marchés, etc.) puis des données plus précises comme la localisation des centres de santé par exemple ou encore la délimitation des parcelles agricoles. Au fil du temps, il s’est formé aux outils. Puis c’est lui qui a formé une petite équipe de jeunes de Beni, toujours avec OSM RDC, qui continue à travailler sur la carte et à l’actualiser.

    Il y a une « fierté » pour les habitants à être cartographiés, « à pouvoir dire : ici, c’est ma maison », affirme-t-il. « Et cela leur permet de mieux maîtriser leur milieu. « L’idée, c’est que si quelqu’un a besoin d’une information, il puisse la trouver facilement, justifie-t-il. Grâce à cette cartographie précise, pendant l’épidémie d’Ebola, on a pu mieux localiser certains contacts à risque. Donc mieux orienter les personnels de santé. »

    « Soutenir les communauté OpenStreetMap dans le monde. » Aujourd’hui, c’est ce à quoi travaille l’équipe humanitaire OSM (HOT), qui revendique 268 000 contributeurs, explique sa porte-parole. « S’assurer qu’ils ont l’équipement dont ils ont besoin, qu’ils ont les compétences dont ils ont besoin, s’assurer que les données sont de bonnes qualités », précise Gihane Hassanein. Les communautés OSM peuvent aussi postuler à des bourses pour des projets précis.

    L’un des derniers chantiers pour Jackson Mumbere Kombi à Beni reste d’ajouter les noms de rues manquants. Dans cette ville en proie à des massacres répétés depuis plusieurs années, l’enjeu c’est aussi la sécurité. Après, pointe le contributeur, il faudra s’occuper de rendre « visible » le reste de la RDC.

    https://www.rfi.fr/fr/technologies/20211128-participer-%C3%A0-cartographier-le-monde-pour-mieux-pr%C3%A9venir-les-c

    #humanitaire #cartographie #crises #cartographie_collaborative #cartographie_participative #catastrophes #OpenStreetMap #OSM #Missing_Maps #Humanitarian_OpenStreetMap_Team (#HOT) #MSF #cartographie_numérique #mapathon #images_satellitaires #mages_satellites #géographie_du_plein #géographie_du_vide

    #ressources_pédagogiques

  • Le Maghreb, une invention coloniale française
    Julien Lacassagne > 9 décembre 2021
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/le-maghreb-une-invention-coloniale-francaise,5199

    Anthropologue et enseignant à l’université du Kansas, Abdelmajid Hannoum est l’auteur d’une œuvre savante portant sur l’histoire et les mythologies de l’Afrique du Nord. Appuyés sur les sources arabes et les archives coloniales, ses travaux l’ont conduit à analyser avec une remarquable précision la figure de la reine berbère Kahina ou encore l’articulation entre colonialisme, violence et modernité. Les Presses universitaires de Cambridge publient cette année son dernier livre, The Invention of the Maghreb. Between Africa and the Middle East, un ouvrage qui pose une question majeure : le Maghreb est-il une idée coloniale ?

    #Colonialisme #Algérie #France #Libye #Maghreb #Maroc #Tunisie

  • Website erstellen mit KI: Fünf Website-Baukästen im Test
    https://www.heise.de/tests/Website-erstellen-mit-KI-Fuenf-Website-Baukaesten-im-Test-6280778.html?wt_mc=i

    3.12.2021 von Andreas Hitzig - Ohne viel Aufwand zur Website – das verspricht Künstliche Intelligenz. Ob Webdesigner nun komplett überflüssig werden, zeigt unser Test von fünf KI-Tools.

    Dieser Artikel nimmt fünf interessante Kandidaten genauer unter die Lupe und untersucht sie auf ihre KI-Fähigkeiten. Dabei handelt es sich konkret um die Webdienste Wix, Jimdo, 10Web, Bookmark und Zyro. Wir zeigen, an welchen Stellen die KI bei der Umsetzung der Websites zum Einsatz kommt und wie gut ihre Arbeit wirklich ist.

    #www #site_web #hosting #création #business #intelligence_artificiellle #magasin_en_ligne

  • Tollé au sujet de remises sur des produits de consommation pour les haredim Time of Israel
    Le site de livraison Shufersal Mehadrin, peu connu, offre les mêmes produits que le service régulier pour une fraction du prix - ce qui a provoqué la colère des consommateurs


    Illustration : Des clients devant un supermarché Shufersal à Safed, le 6 avril 2020. (Crédit : David Cohen/Flash90)

    La plus grande chaîne de supermarchés d’Israël a été vivement critiquée mercredi après avoir été accusée de proposer à ses clients de la communauté ultra-orthodoxe des tarifs plus bas sur certains produits que ceux appliqués pour le grand public.

    Un reportage de la Douzième chaine a révélé que les produits proposés sur Shufersal Online, un service de livraison de courses commandées en ligne géré par la chaîne Shufersal, étaient plus chers que les mêmes produits présents sur un autre site géré par le groupe et destiné aux consommateurs ultra-orthodoxes. Ce site ne propose que des produits qui ont une certification casher stricte dite « mehadrin ».

    Selon la chaîne, une pizza surgelée coûte 6 shekels de moins que lorsqu’elle est achetée auprès de Shufersal Mehadrin Direct ; le saumon surgelé passe de 64,90 shekel sur le site régulier à 34,90 shekel sur l’autre ; et un beignet à la confiture ne coûte que 2,90 shekel contre 5,90 shekel sur le portail principal de Shufersal.

    Le reportage a fait sensation parmi un certain nombre de clients de la chaîne. Michael Biton, député de Kakhol lavan, chef de la commission des Finances de la Knesset, a déclaré qu’il ordonnerait aux PDG de Shufersal et d’autres chaînes de comparaître devant la commission pour un échange sur les prix des produits alimentaires, a rapporté la chaîne.

    « Il n’y a aucune raison pour qu’une personne qui mange casher de telle façon paie 30 à 40 % de moins qu’une personne qui respecte un autre type de casheroute », a-t-il déclaré.

    Un certain nombre de consommateurs se sont plaints sur les réseaux sociaux auprès de la chaine au sujet de l’écart de prix et ont déclaré qu’ils n’y feraient plus leurs achats.

    « J’ai fait mes courses chez Shufersal pendant des années. Je suis laïc. Je m’attends à ce que vous me dédommagiez pour toutes ces années où vous m’avez trompé », a écrit un utilisateur nommé Eli Levin sur la page Facebook de la chaine.


    Un livreur transporte des courses du supermarché Shufersal dans un immeuble à Jérusalem, le 29 mars 2020. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

    Dans une déclaration largement diffusée, le groupe Shufersal a déclaré qu’il « dispose d’un certain nombre de formats de vente au détail différents, avec une variété de produits différents, des prix différents et des codes de vente différents, et qu’il n’y a donc pas de comparaison à faire entre eux ».

    Bien que le site Shufersal Mehadrin Direct ne soit pas mis en avant auprès du grand public et que peu de personnes en dehors de la communauté ultra-orthodoxe semblent le connaître, la chaîne a noté que n’importe qui pouvait y faire ses achats sans distinction d’origine, de religion ou de croyance.

    Le site propose une remise sur de nombreux produits, mais la sélection est plus restreinte, puisqu’il ne propose que des produits certifiés mehadrin – ce qui représente une fraction de ce qui est proposé dans la plupart de ses magasins.

    Un responsable du service client a déclaré à la Douzième chaine que les consommateurs s’étaient déjà plaints lorsque les produits étaient remplacés à la livraison par des articles similaires avec une certification considérée par la communauté ‘haredi comme moins stricte.


    Des produits dans un supermarché Shufersal, le 2 décembre 2020. (Crédit : Shoshanna Solomon/Times of Israel)

    Les prix dans les supermarchés en Israël sont une préoccupation permanente pour de nombreuses personnes dans le pays, où le coût de la vie est considéré comme un problème majeur pour les électeurs, dépassant même les questions de sécurité.

    Au cours de la dernière décennie, des protestations majeures ont été déclenchées suite à de prétendues hausse de prix sur des produits de consommation apparemment ordinaires, tels que du fromage https://en.wikipedia.org/wiki/Cottage_cheese_boycott ou des desserts lactés https://www.dw.com/en/milky-protest-not-about-the-chocolate-pudding/a-18005017 .

    #israel #prix #ultra-orthodoxes #alimentation @casher #rabbinats #certification #qualité #normes #supervision #surveillance #surveillance_religieuse #certificat de #casheroute #magasins #restaurants #LP

  • #Israël « L’inefficacité » du système de casheroute coûte des millions aux contribuables
    https://fr.timesofisrael.com/linefficacite-du-systeme-de-casheroute-coute-des-millions-aux-cont

    Le système de certification de casheroute en Israël manque d’efficacité et l’absence de transparence dans ses protocoles coûtent au contribuable israélien près de 13,1 millions de shekels chaque année et se traduit par une double, voire une triple certification de certains établissements, selon une étude menée par l’Institut israélien de la démocratie (IDI).

    L’étude a été publiée ce mois-ci alors que le nouveau gouvernement planche sur une réforme globale de l’industrie de la casheroute et ce malgré le mécontentement du grand rabbinat et des législateurs ultra-orthodoxes.

    Le ministre des Affaires religieuses Matan Kahana a dévoilé en juillet un plan visant à mettre fin au monopole des rabbinats locaux, tous sous l’autorité du grand-rabbinat, seules instances habilitées à émettre des certificats de casheroute.

    Le plan publié par Kahana prévoit la création d’une série d’agences privées de certification de la casheroute qui seront tenues de respecter les normes religieuses établies par le Grand Rabbinat.
    . . . . .
    Le Grand Rabbinat résiste depuis (très) longtemps à toute réforme de son monopole sur la certification de casheroute en Israël, et a cherché à étouffer les agences privées concurrentes. Le Grand rabbinat lui-même a publié une déclaration rejetant le nouveau plan de Kahana, le qualifiant « d’initiative dangereuse visant à détruire la casheroute en Israël. » Selon le rabbinat, la proposition « signe la fin de la casheroute dans l’État et la création d’un ‘bazar’ de groupes aux motivations impures qui commenceront à délivrer des certifications. »

    « Le système actuel de la casheroute est miné par des problèmes de qualité, des normes inégales, de mauvaises conditions d’emploi pour les superviseurs, une supervision problématique et des niveaux de compétence variables », avait déclaré Kahana en juillet.

    Actuellement, les établissements et opérations nécessitant une certification de casheroute doivent l’obtenir auprès de leur rabbinat local mais pour la plupart, ils sollicitent une entité privée (Badatz, par exemple), pour répondre à un cahier des charges plus rigoureux afin de répondre aux exigences de différents courants ultra-orthodoxes et à différentes communautés.

    La réforme envisagée supprimerait la nécessité d’obtenir un certificat de casheroute directement auprès du rabbinat, qui coûte aux entreprises environ 7 à 8 millions de shekels par an, selon l’étude de l’IDI. Les entreprises peuvent payer autant en frais supplémentaires pour le travail du superviseur (machguia’h) tout au long de l’année.
    . . . . .
    « Vous pouvez vraiment voir les différences frappantes dans les chaînes de restaurants ou les boulangeries par exemple. Le même endroit devra se conformer à des normes différentes selon la ville où se trouve la succursale, et selon le rabbinat local. Ils peuvent être contraints d’acheter certains produits spécifiques ou de construire une cuisine d’une certaine taille pour se conformer aux exigences, ce qui augmente les coûts. Ou encore, les horaires des machgui’him [superviseurs] peuvent être complètement différents », a déclaré Finkelstein.

    L’étude indique que le système national de la casheroute assure un total de 6,4 millions d’heures de surveillance par an, pour un coût direct estimé à 318 millions de shekels pour les restaurants, les traiteurs, les producteurs alimentaires, les fast-foods et les hôtels. Les coûts supplémentaires peuvent s’élever à des « centaines de millions, voire des milliards de shekels », selon l’IDI.

    Le tarif moyen d’un superviseur peut aller de 25 à 79 shekels et les quotas de supervision varient considérablement pour des opérations alimentaires comparables. Par exemple, une étude réalisée sur un échantillon de 345 pizzerias a révélé que 14 % d’entre elles sont tenues d’avoir une supervision quotidienne de 30 minutes maximum, 34 % d’une demi-heure exactement, 29 % entre 30 minutes et une heure, 18 % d’une heure exactement et 5 % entre une et deux heures, selon l’étude.

    . . . . .
    L’étude a révélé que le revenu total des conseils religieux provenant des services de surveillance de la casheroute s’élevait à 49,7 millions de shekels par an, mais que les dépenses s’élevaient à 62,8 millions de shekels, ce qui signifie que « l’État subventionne le système de la casheroute à hauteur de 13,1 millions de shekels par an ».

    L’étude de l’IDI a également révélé que 88 % des produits vendus dans les supermarchés ont deux certifications de casheroute, et que 9 % supplémentaires ont trois certifications de casheroute. Seulement 12 % des produits avaient uniquement un certificat de casheroute du Rabbinat.
    . . . .
    Amy Spiro a contribué à cet article.
    #rabbinats #certification #qualité #normes #supervision #surveillance #surveillance_religieuse #certificat de #casheroute #magasins #restaurants #LP

  • ÉDITO : Quand la fièvre spéculative s’empare du jeu vidéo… – Le Mag de MO5.COM
    https://mag.mo5.com/a-la-une/208592/edito-quand-la-fievre-speculative-sempare-du-jeu-video

    Ce qui a changé par rapport aux précédents records, c’est que l’agence de notation WataGames lui a décerné un 9.8A++, a priori la note maximale qu’un exemplaire de ce jeu pourrait décrocher, mais cela reste étonnant quand un 9.4A+ faisait presque quarante fois moins en début d’année. Et dans la mesure où Heritage Auctions récupère 20% de la transaction – le jeu a en réalité été adjugé à 1,3 millions – plus 5% de la somme touchée par le vendeur, on peut effectivement se demander s’il n’y a pas anguille sous roche… Car si la maison de vente aux enchères assure faire toutes les vérifications nécessaires, l’acheteur demeure en général anonyme à moins de se manifester publiquement. Les arnaques ne sont hélas pas nouvelles dans le jeu vidéo, avec des faux prototypes et kits de développement par exemple, mais c’est bien sûr à tout autre chose que l’on a affaire ici, bien plus subtile et plus légale en apparence.

    Sur l’étonnante envolée des prix de jeux vidéo anciens, avec une relation consanguine, voire collusion, entre organisateurs des enchères et les évaluateurs des jeux, dont les acheteurs anonymes sont tantôt associés à des fonds d’investissements, tantôt les vendeurs, désireux de faire gonfler artificiellement les prix.

    De manière connexe, on peut s’intéresser à la concentration constatée dans le marché de l’art en général :

    The Art Market is a Scam (And Rich People Run It)
    https://www.youtube.com/watch?v=ZZ3F3zWiEmc

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #art #spéculation #enchères #population #édité #enquête #estimation #wastagames #heritage_auctions #console_nes #console_playstation #jeu_vidéo_super_mario_bros #jeu_vidéo_stadium_events #deniz_khan #jeu_vidéo_the_legend_of_zelda #jeu_vidéo_super_mario_64 #chris_kohler #frank_cifaldi #magazine_superman #comics_superman #karl_jobst #jim_halperin #just_press_play #seth_abramson #otis #mythic_markets #jeu_vidéo_super_mario_bros_3 #dain_anderson #gocollect #sec #nintendoage #gamevaluenow #jeu_vidéo_tomb_raider #console_saturn #kelsey_lewin #video_game_history_foundation #jeu_vidéo_spiderman #console_atari_2600 #seth_abramson #yūji_naka #jeu_vidéo_sonic #mega_drive #goodwill

  • Le président Macron tente de recoller les morceaux mais aggrave son cas
    octobre 5, 2021 - 8:57 Rédaction - Algérie Patriotique
    https://www.algeriepatriotique.com/2021/10/05/le-president-macron-tente-de-recoller-les-morceaux-mais-aggrave-

    Par Abdelkader S. – Le président français essaye de rectifier le tir après avoir suscité l’ire des autorités algériennes par ses propos maladroits dont lui seul a le secret. Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron provoque une crise avec l’Algérie, mais aussi avec d’autres pays dont il croit détenir quelque tutelle, à l’instar du Liban ou du Mali, entre autres. Intervenant sur France Inter, il a repris son antienne coutumière en affirmant souhaiter qu’« il y ait un apaisement ». Macron semble ne pas se rendre compte que, cette fois-ci, on n’est plus dans la petite « scène de ménage » entre l’ancienne puissance coloniale et son ex-colonie, mais bel et bien dans une crise profonde aux dimensions jamais égalées depuis l’indépendance de l’Algérie.

    « Il y aura immanquablement d’autres tensions. Ce ne sont que des histoires de blessures. Le problème, c’est que beaucoup sont inconciliables les unes avec les autres. Or, on est tous ensemble dans le même pays, et donc on doit avoir un projet national qui nous embarque », a-t-il répondu, sans que l’on sache exactement à qui le candidat à sa propre succession dans six mois s’adresse. Macron cherche indubitablement à gagner les voix des harkis et des binationaux dont il escompte un soutien massif face à l’extrême-droite qui montre ses crocs et qui risque bien de créer la surprise en 2022. (...)

    #FranceAlgérie

    • Why Macron ditched efforts to heal colonial wounds with Algeria
      https://www.middleeasteye.net/opinion/france-algeria-macron-elections-end-heal-colonial-wounds
      Malia Bouattia
      5 October 2021 11:23 UTC |
      The diplomatic spat between the two countries is being used by Macron to help him win right-wing support ahead of the 2022 elections

      The diplomatic row between Algeria and France, which escalated considerably over the weekend, has not only led to the resurfacing of old colonial wounds, but also raised important questions over the leadership of both countries.

      French President Emmanuel Macron made comments about Algeria being ruled by a “political-military system” whose history it has “totally rewritten”. This history, he stated, is “not based on truths” but “on a discourse of hatred towards France”. He added to the fire by posing, “was there an Algerian nation before French colonisation?” (...)

    • Le fond de l’air est brun ! Les surenchères sur le dos des Maghrébins. #Gisti
      https://www.gisti.org/spip.php?article6680

      Décidément, à chaque période électorale la même musique lancinante est orchestrée : Les migrants seraient la source des problèmes de la France ! Cette fois-ci nous atteignons un degré d’ignominie invraisemblable avec les délires d’un candidat à la présidentielle (non déclaré pour l’instant) qui en appelle à « la pureté de la race française » ! Comme avant lui l’extrême droite et nombre de leaders de la droite.

      Face à ce climat nauséabond, le président de la République n’a pas trouvé mieux que de surenchérir en décidant la limitation de délivrance des visas à hauteur de 50% aux demandeurs venant des trois pays du #Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), invoquant le refus des autorités de ces trois pays de délivrer plus de laissez-passer, par leurs consulats, aux migrants sous le coup d’une obligation à quitter le territoire (OQTF).

      Cette mesure met de nouveau, à l’index une population stigmatisée depuis toujours, mais elle risque également de toucher gravement les échanges familiaux de Françaises et de Français d’origine maghrébine, instaurant, de fait, une citoyenneté à deux vitesses.

      Il est urgent de s’élever contre une aussi grave atteinte aux droits humains qui porte, pour des raisons de chantage honteux, atteinte à la libre circulation de citoyens ayant leurs attaches, aussi bien en France qu’au Maghreb.

      Cette mesure est le signe d’une grave pollution du débat public, mettant en avant les thèses les plus extrémistes, cherchant encore une fois à imposer le thème de l’immigration, pour escamoter les véritables questions liées à la justice sociale, la solidarité et l’égalité des droits.

      Nous associations signataires, réclamons l’arrêt de cette mesure discriminatoire et inhumaine, et appelons l’ensemble des acteurs de la société civile, tant en France que dans les pays du Maghreb, à se mobiliser pour empêcher de telles dérives.

    • Comment Alger et Paris règlent leurs comptes en tenant l’Histoire en otage
      Adlène Meddi
      Mercredi 6 octobre 2021 - 07:27
      https://www.middleeasteye.net/fr/opinionfr/france-algerie-tensions-guerre-colonisation-diplomatie-macron-tebboun

      La focalisation du président français Emmanuel Macron, et des relais médiatiques en France, sur les tensions autour de la question mémorielle entre Alger et Paris renseigne sur cette volonté française d’éluder le fond du problème algéro-français : les trop nombreux blocages des dossiers de la coopération entre les deux pays.

      Dans la matinale de la radio France Inter, le mardi 5 octobre, le président français en a remis une couche, tout en souhaitant un « apaisement » : « Quand on m’a posé une question sur l’accueil qui a été fait au rapport Stora en Algérie, j’étais obligé de dire la vérité. Le président [algérien Abdelmadjid] Tebboune en a parlé avec nous, et c’est quelqu’un en qui j’ai confiance, et il avait des mots amicaux et proportionnés. Mais la contrepartie de Benjamin Stora a eu des mots extraordinairement durs, beaucoup de gens ont insulté, parfois menacé, Benjamin Stora suite à ce rapport. On ne peut pas faire comme si cela n’était rien. »

  • La France réduit drastiquement les visas aux ressortissants du Maghreb

    *Le fond de l’air est brun !

    Les surenchères sur le dos des Maghrébins*

    Décidément, à chaque période électorale la même musique lancinante est orchestrée : Les migrants seraient la source des problèmes de la France ! Cette fois-ci nous atteignons un degré d’ignominie invraisemblable avec les délires d’un candidat à la présidentielle (non déclaré pour l’instant) qui en appelle à « la pureté de la race française » ! Comme avant lui l’extrême droite et nombre de leaders de la droite.

    Face à ce climat nauséabond, le président de la République n’a pas trouvé mieux que de surenchérir en décidant la limitation de délivrance des visas à hauteur de 50% aux demandeurs venant des trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), invoquant le refus des autorités de ces trois pays de délivrer plus de laissez-passer, par leurs consulats, aux migrants sous le coup d’une obligation à quitter le territoire (OQTF).

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/10/04/la-france-reduit-drastiquement-les-visas-aux-ressortiss

    #international #maghreb

  • Vaccin et magnétisme : la mise au point des confrères de l’infirmière antivax [Accès Libre] - Charente Libre.fr
    https://www.charentelibre.fr/2021/08/19/un-cardiologue-charentais-rejoint-la-sphere-des-antivaxles-masques-son

    Les masques ? Dangereux pour la santé. Le vaccin contre le covid ? Il rend magnétique. C’est ce que soutient une "étude" baptisée "Opération Secret 16" et menée par un médecin charentais. Le Dr Julien Devilleger n’est pas virologue mais cardiologue à Angoulême et La Rochefoucauld. Samedi soir, il était invité sur le plateau de "La Une TV", une web-télé anti-pass sanitaire qui vient d’être lancée par Richard Boutry. L’ex-présentateur du Soir 3 fédère désormais les complotistes, s’affiche dans toutes les manifs et propose à ses fans de lui envoyer des dons par La Poste.

    Samedi soir, l’émission fleuve (3h30), déjà regardée par plus de 150.000 personnes, rassemblait plusieurs médecins : une enseignante suisse et un ancien radiologue qui ont participé au documentaire "Hold-up", qui promettait de raconter la face cachée de l’épidémie mais qui accumulait les contre-vérités, un psychiatre de Dijon ou encore Tal Schaller, ancien médecin partisan de l’urinothérapie. Et donc Julien Devilleger que Richard Boutry présente comme "un grand spécialiste, qui prend tous les risques par rapport à l’ARS et au conseil de l’Ordre, en venant sur ce plateau". Rappelons de nouveau que Julien Devilleger est avant tout spécialiste du coeur.

    Le Charentais explique avoir vu sur le web les vidéos montrant des fourchettes ou des téléphones aimantés sur des épaules vaccinées. Le Dr Devilleger, d’abord sceptique, a voulu vérifier, dans la lignée d’une étude luxembourgeoise.
    Une première étude réalisée par un consultant

    L’étude qu’il a réalisée et qui n’a pas grand-chose de scientifique vise à étudier l’aimantation d’une pièce d’un euro chez 75 patients vaccinés, en comparaison à un groupe témoin de 30 personnes non vaccinées. Nom de code : "Opération Secret 16".

    Ses résultats montreraient "une aimantation beaucoup plus fréquente chez les vaccinés (35/75) par rapport aux non-vaccinés (2/30). Cette aimantation est beaucoup plus fréquente en cas de vaccination Astra (17/28 vaccinés) par rapport aux non vaccinés (2/30)", écrit le médecin dans un document disponible en ligne. Il y précise que les tests ont été faits sur peau sèche et non transpirante.

    Le Monde (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/06/17/magnet-challenge-comment-expliquer-que-des-aimants-collent-a-la-peau-avec-ou) avait consacré un article en juin au pseudo-magnétisme des vaccins, donnant la parole à plusieurs spécialistes de la physique et du magnétisme. Ils expliquaient que ce phénomène d’aimantation « n’a rien à voir avec le vaccin ni même avec l’aimant mais avec la peau humaine, qui sécrète du sébum ».

    Héhé… On a des bons en Charente aussi…

    #méthode_scientifique_pour_les_nuls#magnetisme_vs_sebum

  • Avec la crise sanitaire, moins d’enfermements en 2020 dans les centres de rétention administrative
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/06/avec-la-crise-sanitaire-moins-d-enfermements-en-2020-dans-les-centres-de-ret

    Avec la crise sanitaire, moins d’enfermements en 2020 dans les centres de rétention administrative. Malgré une baisse du nombre d’enfermements, plusieurs associations estiment que la rétention, prélude à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, a été parfois indûment utilisée alors que les frontières fermées empêchaient les mesures d’éloignement.
    Dans le domaine migratoire, ce sont des lieux qui concentrent toutes les attentions : d’une part, celle des associations, préoccupées par la question de la privation de liberté et du respect des droits ; d’autre part, celle du ministère de l’intérieur, qui y organise les reconduites aux frontières d’étrangers sans titre de séjour.
    En 2020, la situation dans les centres de rétention administrative (CRA) a été marquée par la crise sanitaire due au Covid-19, qui a entraîné la fermeture des frontières, et par la « volonté du gouvernement de poursuivre les éloignements malgré un contexte qui rendait potentiellement dangereux [le placement en rétention] », dénoncent plusieurs associations, dont La Cimade et Forum réfugiés-Cosi, mardi 7 juillet, à l’occasion de la publication de leur bilan annuel sur l’enfermement au sein de ces lieux.
    Première conséquence de la crise sanitaire : la baisse du nombre de placements en rétention, qui chute presque de moitié par rapport à 2019. Les associations présentes au sein des CRA ont recensé, en 2020, près de 28 000 personnes enfermées en vue d’une expulsion, dont la majorité en outre-mer et plus précisément à Mayotte, contre près de 54 000 l’année précédente. Une épine dans le pied du gouvernement et du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui tente par tous les moyens d’accélérer le renvoi des étrangers en situation irrégulière depuis plusieurs mois.
    Lire aussi En 2019, près de 54 000 étrangers sans titre de séjour ont été enfermés
    Le 17 mars 2020, au départ du premier confinement, un mouvement de désengorgement des CRA était amorcé. Sous l’effet de décisions prises par les juges des libertés et de la détention, de multiples mesures de remise en liberté étaient ordonnées, justifiées par la menace que constituait la circulation du virus dans ces lieux où la distanciation sociale est quasi impossible.Au sortir du premier confinement, la donne a progressivement changé, avec la mise en place d’un protocole sanitaire et l’instauration de jauges. « Insuffisant », ont jugé les associations, qui ont constaté la formation de plusieurs clusters tout au long de l’année. En novembre 2020, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, appelait à la fermeture temporaire des CRA ou, au minimum, à une baisse drastique de leur activité.
    La crise sanitaire a, en outre, relancé la critique sur l’opportunité même d’un placement en rétention, alors que la possibilité de renvoyer un étranger sans titre de séjour était parfois rendue impossible par la fermeture des frontières. En 2020, le nombre de personnes expulsées depuis un centre de rétention a logiquement chuté, passant de 49,4 % en 2019 à 40,4 % en 2020, selon le rapport des associations.Certaines situations interpellent, comme celle des ressortissants algériens. « C’est l’exemple emblématique de cette année 2020 », estime Justine Girard, responsable des questions de rétention à La Cimade. Au total, 970 Algériens ont été placés en CRA entre le 17 mars et le 31 décembre 2020. Sur l’ensemble de l’année, il s’agit de la nationalité la plus représentée parmi les personnes retenues. Or, selon le bilan des associations, seules 8 % d’entre elles ont effectivement été renvoyées depuis le premier confinement, à 90 % vers un autre pays de l’Union européenne, et seulement quatre personnes ont pu être expulsées vers l’Algérie, qui avait décidé de la fermeture totale de ses frontières le 17 mars. « Des personnes ont fait l’objet de longues durées de rétention alors qu’on savait qu’elles ne seraient pas expulsées », poursuit Justine Girard.
    A l’inverse, les renvois se sont accélérés du côté des ressortissants roumains (77,1 % des personnes enfermées ont été expulsées), albanais (68,2 %) ou géorgiens (48,8 %). Une « politique du chiffre », jugent les associations, alors que le renvoi vers ces pays était plus simple que vers ceux du Maghreb.Enfin, en 2020, 26,5 % des personnes placées en rétention – soit une sur quatre – sortaient de prison, chiffre le plus haut enregistré ces dernières années. « Déjà observée en 2019, cette tendance s’est renforcée et témoigne d’un recours à la rétention pour d’autres finalités que l’éloignement du territoire français », estiment les associations dans leur rapport. Depuis son arrivée place Beauvau, en juillet 2020, le ministre de l’intérieur multiplie les instructions aux préfets pour expulser les étrangers en situation irrégulière qui constituent une « menace grave pour l’ordre public ».Depuis 2017, le nombre de places en rétention a doublé, passant de 1 069 à près de 2 200. Sur la seule année 2020, plus de 400 places ont été créées, à travers la construction de nouveaux CRA, comme à Lyon, Bordeaux, au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ou à Olivet (Loiret). Au sein des centres de rétention, si les jauges limitaient en 2020 le nombre de personnes retenues, leur taux de remplissage augmente de nouveau et « tourne aujourd’hui autour de 80 % », rapporte Justine Girard.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#crisesanitaire#retention#CRA#expulsion#etranger#eloignement#algerie#maghreb#roumain#albanais#georgiens

    • NAYDA ! Bab L’ Bluz
      https://realworldrecords.com/artists/bab-lbluz

      Bab L’ Bluz are reclaiming the blues for North Africa. Fronted by an African-Moroccan woman in a traditionally male role, the band are devoted to a revolution in attitude which dovetails with Morocco’s ‘nayda’ youth movement – a new wave of artists and musicians taking their cues from local heritage, singing words of freedom in the Moroccan-Arabic dialect of darija. Ancient and current, funky and rhythmic, buoyed by Arabic lyrics, soaring vocals and bass-heavy grooves, Nayda! seems to pulse from the heart of the Maghreb.

      Think old-school Gnawa meets funk. Moroccan chaabi meets trance. The sung poetry of Mauritania meets the deep spiritual cry of the blues. Imagine ninja-style flute, propulsive drums and percussion including spiralling metal qraqeb castanets. Wrap it all up in the turned-on-tuned-in psych rock grooves of such countercultural heroes as Santana, Jefferson Airplane and Nass El Ghiwane, Morocco’s very own Rolling Stones.

      “I fell in love with the trance grooves of Gnawa music and took up singing Gnawa-style at home and with friends. There was resistance at first because I was female. Over the last decade or so things have slowly changed."
      Yousra Mansour

  • L’heure douce. La lumière était sublime ce matin...
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/51218023379

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Nantes, le 1er juin 2021.
    .
    photos de Nantes : https://vu.fr/valk-nantes
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    #photo #photodujour #pictureoftheday #photooftheday #picoftheday #fotodeldia r #Nantes #ville #ker #city #ciudad #matin #beure #mintin #morning #manana #aube #aurore #leverdesoleil #dawn #aurora #sunrise #alba #amenecer #madrugada

    • « Il n’y a plus d’aide alimentaire vers chez vous ? », lui demande Amélie. « Non », fait Aïchatou de la tête. Elle est venue d’Alfortville, au sud-est de Paris. La maman de 33 ans prend également le temps de choisir des vêtements à la « gratuiterie » pour ses deux enfants. « Ce lieu est une bénédiction, ces personnes sont des étoiles », souffle cette mère, la mine fatiguée mais avec un sourire de soulagement.

      Un havre de paix au milieu d’un océan de fureur ...

    • « Plus notre environnement sera brutal, plus nous serons délicats voire précieux », avertit un mur à l’encre noire. (...)

      Cette parenthèse ouverte il y a deux ans menace de se refermer. Le 20 mai, les juges de la Cour d’appel de Paris devront décider de l’avenir de cette occupation, à la demande de son propriétaire l’Etablissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF). Un premier jugement du tribunal d’instance de Pantin rendu le 19 novembre 2019 avait autorisé l’occupation de l’entrepôt pour trois ans et demi, jusqu’au printemps 2023. Pourquoi à tout prix écourter cette période ? Contacté, l’EPFIF ne répond à aucune de nos questions. « Ils n’ont pas besoin de ce bâtiment dans l’immédiat, ils le veulent par principe », tranche Michel, habitant du LEØ (et cofondateur). Le bâtiment se situe sur la ZAC du futur écoquartier de la gare de Pantin, entre le périphérique et les chemins de fer de l’est parisien. Un « écoquartier pour tous », promet un panneau à proximité. 1500 logements dont un tiers de social et 100 000 m2 de bureau devraient sortir de terre d’ici 2030.

  • L’enfer des républicains espagnols exilés en Afrique du Nord Laurent Perpigna Iban - 8 avril 2021- Orient XXI

    Aux derniers jours de la guerre d’Espagne (1936-1939), des milliers de républicains trouvaient refuge dans le Maghreb colonial. Internés puis convertis aux travaux forcés sous le régime de Vichy, ils ont vécu une histoire aussi tragique que méconnue.


    Photo prise au camp de Bouarfa (Maroc) en 1940. Archives personnelles Eliane Ortega Bernab

    Mars 1939. Depuis plus d’un mois, la Catalogne est entre les mains des forces franquistes. Près d’un demi-million de réfugiés républicains espagnols prennent la fuite par le nord, pour ce qui reste aujourd’hui encore la plus importante migration jamais observée à une frontière française. Mais la retirada n’est pas l’ultime chapitre de la guerre d’Espagne : dans le sud-est de la péninsule ibérique, les derniers bastions républicains tombent les uns après les autres. Les hostilités se terminent dans « l’entonnoir » d’Alicante. Ne pouvant fuir ni par Valence ni par le sud de l’Espagne déjà aux mains des franquistes, miliciens et civils républicains sont contraints de prendre la mer.

    Depuis Alicante, plusieurs milliers embarquent en catastrophe en direction du port le plus proche, Oran. La flotte républicaine en provenance de Carthagène accoste elle à Alger, avant d’être déroutée, avec 4 000 personnes à son bord, vers Bizerte en Tunisie. Au total, ce sont probablement entre 10 000 et 12 000 Espagnols — peut-être plus selon certains témoignages — qui arrivent sur les côtes d’Afrique du Nord en quelques jours.


    Le croiseur Libertad de la flotte républicaine entre dans le port de Bizerte en 1939 - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Internés sous la IIIe République
    Si une poignée de républicains sont accueillis par des proches à Oran — qui possède une forte communauté hispanique — dès le 10 mars 1939, le gouvernement de la IIIe République qui administre l’Afrique du Nord met un frein à leur arrivée. Depuis un an, les décrets-lois Daladier encadrent la venue de réfugiés : on parle de triage entre la « partie saine et laborieuse de la population étrangère et les indésirables », d’assignations à résidence, de centres d’internements… Un schéma qui va être reproduit en Algérie, au Maroc et en Tunisie.

    Pendant que le maire d’Oran célèbre en grande pompe la victoire franquiste, une partie des républicains sont maintenus de force dans des embarcations converties en bateaux-prisons. Ceux qui peuvent débarquer sont placés dans des « guitounes », notamment sur le quai éloigné de Ravin blanc. Eliane Ortega Bernabeu, dont le grand-père était à bord de l’un de ces bateaux, le Ronwyn, raconte : Ils étaient totalement isolés, tenus à l’écart des habitants. Malgré cela, certains Oranais leur sont venus en aide, en amenant de la nourriture, qu’ils hissaient à bord des navires grâce à des cordes. En revanche, une autre partie de la population ne voulait pas recevoir ces Espagnols, inquiets de leur nombre. Le maire de la ville, l’abbé Lambert, était un ami de Franco. Il a grandement contribué à créer un climat de peur chez ces habitants.


    Les républicains espagnols « triés » après leur arrivée à Bizerte - Archives personnelles Victoria Fernandez

    Sur le port d’Oran, la situation s’éternise : des milliers de républicains y resteront plus d’un mois, dans des conditions d’insalubrité et de sous-alimentation totale. Travaux forcés

    En Tunisie, les marins et les civils de la flotte républicaine sont eux aussi tenus à l’écart de la population. Rapidement, ils sont acheminés en train vers le centre du pays et des camps d’internement, notamment celui de Meheri Zebbeus. En Algérie également, une fois débarqués, les réfugiés sont placés dans des camps : « Il y avait des civils, des ouvriers, des syndicalistes, enfermés derrière des barbelés, et sous la menace constante de baïonnettes », explique Eliane Ortega Bernabeu.

    Dans les nombreux camps — dont la majorité se situe sur le territoire algérien —, la même législation qu’en métropole est appliquée. Peter Gaida, historien allemand et auteur de plusieurs ouvrages sur les camps de travaux forcés et les républicains, explique : Les exilés sont considérés comme dangereux pour la défense nationale, ils sont contraints de fournir des prestations en échange de l’asile : une partie part dans les camps d’internement, l’autre dans les compagnies de travailleurs étrangers, les CTE. Des prestations légales dans la mesure où la France était en guerre, et les Français étaient aussi réquisitionnés.

    En Algérie, les femmes, les enfants, ainsi que des invalides sont envoyés dans différents camps : Carnot (Orléansville) ou Molière, pour les plus connus ; les combattants, eux, rejoignent ceux de Boghar et Boghari où ils sont enrôlés pour satisfaire aux besoins en main-d’œuvre de la puissance occupante. Ils sont employés notamment à rénover des routes dans la région de Constantine, et à exploiter les mines de charbon et de manganèse dans le sud oranais.

    Le transsaharien, vieux rêve colonial
    Les dirigeants de la IIIe République française décident alors de relier les mines de Kenadsa, situées au sud d’Oran, aux chemins de fer marocains. Deux mille républicains espagnols et membres des Brigades internationales intègrent la Compagnie générale transsaharienne, afin d’entretenir les pistes dans le désert. Dans son ouvrage Camps de travail sous Vichy (à paraître en juin 2021 aux éditions Les Indes savantes https://www.sfhom.com/spip.php?article3747 ), Peter Gaida publie le témoignage de l’un d’entre d’eux, interné au camp de Colomb-Béchard, en Algérie : On nous envoya à quatre kilomètres de l’oasis pour enlever le sable d’une énorme dune pétrifiée de plus de 2 000 mètres de longueur. La température était étouffante, plus de 40° à l’ombre et l’eau rare et chaude. C’est là qu’ont commencé les dysenteries, les crises de paludisme, les vomissements et les forts maux de tête.


    Des internés affectés au transsaharien - Archives personnelles Eliane Ortega

    Après l’armistice du 22 juin 1940, le gouvernement de Vichy au pouvoir remet au goût du jour un vieux rêve colonial : l’édification d’une ligne de chemin de fer stratégique, le transsaharien, autrement appelé « Méditerranée-Niger ». L’idée est de relier les colonies d’Afrique du Nord à celles d’Afrique occidentale : En réalité, les capitales des deux empires coloniaux français, Alger et Dakar. Vichy entreprend donc la construction d’une liaison ferroviaire de 3 000 kilomètres, en plein désert. Mais l’objectif est multiple : en plus du prestige colonial, il s’agit aussi de transporter des troupes militaires, du matériel et du charbon exploité au Maroc. Il y a également un projet en Afrique occidentale qui consiste à irriguer le Niger et de créer une culture du coton gigantesque, qui permettrait de rendre la France indépendante des Britanniques. Pour cela, il leur faut un chemin de fer qui puisse relier Alger.

    Le chantier, colossal, se divise en trois phases : la construction d’un axe Oran-Gao, en longeant le Niger, un second menant de Gao à Bamako, et un troisième censé relier la ligne à Dakar.

    L’horreur des camps
    La main-d’œuvre est toute trouvée : les Groupements de travailleurs étrangers (GTE, qui ont succédé aux CTE), disposent d’un cadre législatif répressif, subtile alliance du colonialisme et du fascisme. Un certain nombre de camps sont érigés et répartis entre le Maroc, la Tunisie, et l’Algérie. Mais les républicains espagnols ne sont pas les seuls à être affectés sur les différents chantiers : « Des anarchistes et communistes français, des membres de Brigades internationales, et des personnes aux profils très divers vont être déportés des camps français, comme celui de Vernet, vers ceux d’Afrique du Nord en bateau. Pour Vichy, ce sont “des bouches inutiles et des bras qui manquent” », explique Peter Gaida.


    Les camps d’internement en Afrique du Nord DR

    En outre, plusieurs milliers de juifs sont exclus de l’armée française, et placés dans des Groupements de travailleurs israélites (GTI). « Dans les camps, il y également des Nord-Africains, notamment ceux les leaders des mouvements nationalistes en Tunisie et en Algérie. Il y a donc une population très mixte, on trouve même la trace de juifs allemands et de Yougoslaves », commente Gaida.

    Source : https://orientxxi.info/magazine/l-enfer-des-republicains-espagnols-exiles-en-afrique-du-nord,4624

    #Colonialisme #Algérie #Espagne #Fascisme #France #Histoire #Maghreb #Seconde_guerre_mondiale #Catalogne #Républicains_Espagnols #Juifs #Brigades_internationale #GTE #CTE #travaux_forcés

  • Histoires d’Algérie
    https://laviedesidees.fr/Henni-Architecture-contre-revolution.html

    À propos de : Samia Henni, Architecture de la contre-révolution, Éditions B42 ; Raphaëlle Branche, « Papa qu’as-tu fait en Algérie ? », La Découverte ; Natalya Vince, Our Fighting Sisters. Nation, Memory and Gender in Algeria, Manchester University Press. Trois historiennes abordent de manière renouvelée la #guerre d’Algérie. Leurs recherches mettent en lumière les effets de la violence sur les populations, ainsi que les traumatismes des soldats français et des combattantes algériennes.

    #Histoire #colonialisme #genre #indépendance #Maghreb
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210428_algerie.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210428_algerie.docx

  • Histoires d’Algérie
    https://laviedesidees.fr/Histoires-d-Algerie.html

    À propos de : Samia Henni, Architecture de la contre-révolution, Éditions B42 ; Raphaëlle Branche, « Papa qu’as-tu fait en Algérie ? », La Découverte ; Natalya Vince, Our Fighting Sisters. Nation, Memory and Gender in Algeria, Manchester University Press. Trois historiennes abordent de manière renouvelée la #guerre d’Algérie. Leurs recherches mettent en lumière les effets de la violence sur les populations, ainsi que les traumatismes des soldats français et des combattantes algériennes.

    #Histoire #colonialisme #genre #indépendance #Maghreb
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    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210428_algerie.docx

  • En #Afrique, le retour des présidents à vie, par Tierno Monénembo (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/MONENEMBO/54360

    Le Bénin carbure à la contrebande, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/CESSOU/54506
    #Bénin #Togo #Nigéria #Pétrole #Energies
    #Afrique #Relations_Internationales

    Croissance sans réconciliation en Côte d’Ivoire, par Vladimir Cagnolari (Le Monde diplomatique, octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/CAGNOLARI/53965

    Le Tchad, puissance de circonstance, par Delphine Lecoutre (Le Monde diplomatique, juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/LECOUTRE/55774

    Au Burundi, les racines de la colère, par Pierre Benetti (Le Monde diplomatique, juin 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/BENETTI/53067

    L’Afrique du Sud lassée de ses libérateurs, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, juin 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/CESSOU/57568

    Métamorphoses de la dette africaine, par Sanou Mbaye (Le Monde diplomatique, mai 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/MBAYE/52950
    #Dette #Dette_publique

    L’Afrique francophone piégée par sa monnaie unique, par Sanou Mbaye (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/MBAYE/50931

    #DataGueule S5E7 - Le Franc CFA : une monnaie de plomb IRL
    http://irl.nouvelles-ecritures.francetv.fr/datagueule-S5E7-1.html

    Une croissance économique inégale en Afrique de l’Ouest, par Cécile Marin (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/afrique-francophone


    #Monnaie

    Choc pétrolier : les finances des producteurs africains dans le rouge. Par Martin Mateso
    http://geopolis.francetvinfo.fr/choc-petrolier-les-finances-des-producteurs-africains-dans-le-

    L’Angola au secours du Portugal, par Augusta Conchiglia (Le Monde diplomatique, mai 2012)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/05/CONCHIGLIA/47660
    #Cemac #Tchad #Angola #Portugal

    Cocktail meurtrier en Afrique centrale, par Gérard Prunier (Le Monde diplomatique, février 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/PRUNIER/54746

    La Corne de l’Afrique dans l’orbite de la guerre au Yémen, par Gérard Prunier (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/PRUNIER/56229
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/PRUNIER/56230

    Transition à haut risque en République démocratique du Congo, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, décembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/CESSOU/56889

    "pour de nombreux observateurs congolais, la « communauté internationale » pratique une diplomatie à géométrie variable. « Du point de vue de Joseph Kabila, ces pressions relèvent d’une profonde injustice, dans la mesure où la plupart de ses voisins s’éternisent au pouvoir dans une relative impunité », relève une source diplomatique africaine (5).

    Le secrétaire d’État américain John Kerry a maintes fois mis en garde Kinshasa. Pour Washington, il s’agit de préserver des intérêts stratégiques et de ne pas se couper des jeunes Africains, à la fois nombreux (327 millions de 15-24 ans, 32 % de la population totale) et impatients. En août 2014, en marge du premier sommet États-Unis - Afrique à Washington, le chef de la diplomatie américaine a reçu M. Kabila et trois autres présidents en tête-à-tête pour évoquer la nécessité de respecter la limitation du nombre de mandats. Trois mois plus tard, le Burkinabé Blaise Compaoré était chassé du pouvoir par la rue après vingt-sept ans de présidence. En revanche, le Burundais Pierre Nkurunziza s’est fait réélire en juillet 2015 pour un troisième mandat, sans même changer la Constitution, en recourant à une répression massive. De son côté, M. Denis Sassou-Nguesso, au Congo-Brazzaville, a organisé en octobre 2015 un référendum constitutionnel, suivi en mars dernier de sa réélection, avec un score officiel de 60 % des voix. Contesté par l’opposition, le scrutin a été suivi d’une vague de répression."

    Omniprésence des intérêts étrangers en RDC, par Sabine Cessou (Le Monde diplomatique, décembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/CESSOU/56890

    « Depuis 2003, plusieurs rapports du groupe d’experts des Nations unies sur les causes économiques du conflit dans l’est de la RDC (2) ont mis en lumière le lien entre les milices armées et l’exploitation, pour le compte de sociétés étrangères, de minerais stratégiques indispensables à la fabrication de certains appareils électroniques comme les téléphones portables. »

    Trafics d’influence en Afrique, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, janvier 2017)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/ROBERT/56968
    #Asie #Golfe #Mondialisation #Organisations_internationales #Multinationales

    "Le changement majeur pour l’Afrique contemporaine réside dans une diversification inédite de ses partenaires"

    "Multinationales et puissances étrangères, traditionnellement attirées par les matières premières, sont désormais séduites par la multiplication d’alléchants programmes d’investissement"

    "Grâce aux cours élevé des minerais et des produits de base au début du millénaire, l’Afrique a en effet bénéficié d’une manne suffisante pour entamer son désendettement et lancer de spectaculaires projets financés sur les marchés mondiaux"

    " les pays arabes souhaitent diversifier leurs économies, trop dépendantes du pétrole et du gaz [...]. Dans les années 2000, les États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, ont pris part au mouvement d’accaparement des terres dans le but d’assurer leur sécurité alimentaire ou de s’inscrire dans la production d’agrocarburants "

    "si cette nouvelle géoéconomie confère des marges de manœuvre aux capitales africaines, leur fournissant des partenaires et des financements, elle demeure le fruit d’une insertion passive dans le concert mondial."

    "Pékin se voit désormais contraint de déroger à sa règle de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays hôtes. Cette réserve, qui contrastait avec le paternalisme des anciens colonisateurs, était plutôt bien perçue. Mais, comme toutes les puissances, la Chine doit protéger ses intérêts et ses expatriés."

    "En 2013, l’opération « Serval », au Mali, a conforté Paris dans son rôle de gendarme du continent. L’ancienne puissance coloniale n’oublie pas les intérêts de groupes tels que celui de M. Vincent Bolloré, souvent sollicité pour assurer la logistique de ses opérations."

    "Les organisations régionales [...] créent des zones de libre-échange sur les bons conseils des institutions financières internationales, mais se révèlent incapables de définir des politiques concertées de développement et une vision des intérêts continentaux. "

    "l’acheminement d’un conteneur du Kenya au Burundi coûte toujours plus cher que de la Belgique ou du Royaume-Uni vers Nairobi "

    Le #Maghreb entre autoritarisme et espérance démocratique, par Hicham Alaoui (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/ALAOUI/56776

    Les entreprises françaises défiées dans leur pré carré, par Olivier Piot (Le Monde diplomatique, avril 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/PIOT/57344
    #Economie_Statistiques #Statistiques #Traités_commerciaux_APE #Multinationales

    "Dans son dernier livre (13), Alain Deneault dissèque les mécanismes de « perversion du droit » utilisés par un fleuron français. Ses armes, selon ce professeur de sciences politiques à l’université de Montréal ? « La fixation des cours du pétrole et le partage des marchés ; la collaboration avec des régimes politiques officiellement racistes ; la corruption de dictateurs et de représentants politiques ; la conquête de territoires à la faveur d’interventions militaires ; la délocalisation d’actifs dans des paradis fiscaux ; la pollution de vastes territoires au point de menacer la santé publique... »"

    Dictature oubliée en #Guinée-Équatoriale. par Jean-Christophe Servant
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/11/SERVANT/64011

  • https://dpya.org/en/images/c/c4/Cyberspace_and_the_American_Dream-_A_Magna_Carta_for_the_Knowledge_Age%2C_Futu

    Un texte de référence des idées et projets du courant libertarien en 1994. Ecrit notamment par Esther Dyson et Alvin Toffler (conseiller de Ronald reagan), porté en avant par Newt Gingrich, à l’époque speaker des Républicains au Congrès des Etats-Unis (https://www.nytimes.com/1995/01/17/opinion/mr-gingrichs-cyberrevolution.html ), ce manifeste de la dérégulation est un symbole de la pression des entreprises de télécoms. Il sera le guide intellectuel de toutes les opérations visant à assimiler internet, dérèglementation et mondialisation.
    Une critique serrée de ce document est fournie par Fred Turner dans « Aux sources de l’utopie numérique » (p. 342 à 355).

    #Cyberlibertarianisme #Magna_Carta #Alvin_Toffler #Esther_Dyson #Newt_Gingrich