• Un #TGV au-dessus du vide, symbole d’un réseau ferré vulnérable aux #intempéries

    De violentes intempéries ont causé l’affaissement d’un talus sur lequel circulait un TGV dans le Sud-Ouest, sans conséquence pour ses passagers. L’épisode illustre l’exposition du réseau ferré aux effets du changement climatique.

    Un train au-dessus du vide sur plusieurs mètres : les images de l’incident ferroviaire survenu lundi 19 mai dans le Lot-et-Garonne sont impressionnantes. Vers 20 h 30, les 508 passagers du TGV Paris-Toulouse ont ressenti « une légère secousse » avant l’arrêt du train. Et pour cause, les #pluies diluviennes qui ont causé d’importantes #inondations dans le Sud-Ouest avaient fait déborder un petit cours d’eau proche des rails, aux abords de la commune de #Tonneins (Lot-et-Garonne), emportant le ballast — amas de pierres soutenant les rails — sur une dizaine de mètres.

    Le train, qui roulait au ralenti, selon SNCF Réseau, s’est arrêté alors que les #rails ne touchaient plus le sol. « On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension », a témoigné auprès de l’Agence France-Presse le maire de la commune, Dante Rinaudo. Aucun blessé n’a heureusement été à déplorer.

    « Il n’y a pas eu de déraillement formel. Le train est resté dans l’axe, même si les roues ne touchaient plus le rail à certains endroits », précise SNCF Réseau à Reporterre. La circulation des trains restera coupée entre Agen et Marmande pendant « au moins plusieurs jours » et perturbée mardi 20 mai sur l’axe Bordeaux-Toulouse. « Il va falloir attendre que le TGV soit dégagé pour finaliser le diagnostic », déclare le représentant de SNCF Réseau.

    Des #dégâts « à des endroits où on ne s’y attend pas »

    À l’image de celle-ci, la SNCF comptabilise 7 000 km de voies en #zone_inondable, par ruissellement ou débordement. Et le #réseau_ferré est, de manière générale, particulièrement vulnérable aux effets du dérèglement climatique, qui cause une hausse des températures tout en multipliant les épisodes météorologiques extrêmes. Pour la SNCF, le défi technique est colossal : voies inondées, vents violents déstabilisant les trains, chutes d’arbres, éboulements, surchauffe de rails, incendies, fragilisation des ponts, défaillance de l’alimentation électrique en cas de canicule ou de tempête...

    « Les #aléas_climatiques sont énormes. Ils détruisent régulièrement le réseau à des endroits où on ne s’y attend pas. Cela ne fait que commencer », alertait Franck Dhersin, sénateur Horizons du Nord et ex-Monsieur transports de la région Hauts-de-France, lors d’une conférence de l’Association française du rail, le 8 octobre 2024.

    Les retards dus aux intempéries ont augmenté de 35 % entre 2011 et 2023 et le nombre de trains supprimés pour cette cause a été multiplié par cinq, selon une étude de la SNCF. Cela représente 1 500 trains par an, soit une journée d’exploitation, selon les chiffres de SNCF Réseau, qui dépense 30 à 40 millions d’euros par an pour réparer les dégâts causés par les aléas climatiques.

    Le dérèglement climatique implique aussi une explosion des #coûts de #maintenance. « Notre premier problème, c’est l’effet insidieux du changement climatique sur la végétation. La #forêt se dégrade rapidement, les insectes ravageurs sont plus résilients, ils attaquent la forêt et les arbres tombent sur les voies », a souligné Alain Quinet, directeur général exécutif de SNCF Réseau, le 20 mai devant un parterre d’experts des #transports, réunis au Conseil économique social et environnemental à l’occasion de la conférence de financement des transports.

    Des moyens colossaux nécessaires

    L’entreprise qui a dû renoncer au #glyphosate pour désherber, a vu ses frais de traitement de la végétation passer de 90 millions à 230 millions d’euros par an en dix ans. « Les perturbations du #cycle_de_l’eau » sont la seconde grande menace, dit Alain Quinet.

    Dans une note sur le sujet, SNCF Réseau estime que l’infrastructure est « à priori résiliente à l’horizon 2040-2050 », mais pour la suite, « l’ensemble du catalogue technique actuel doit être réexaminé et mis à jour ». Des moyens colossaux seront nécessaires à long terme, notamment pour déplacer les voies qui se situent dans les zones touchées par la montée des eaux, comme c’est déjà le cas de celle reliant Montpellier à Perpignan.

    Face à ce constat largement documenté, la charge revient désormais à l’État de lancer et financer un plan d’adaptation du réseau, notamment dans le cadre du contrat de performance État-SNCF Réseau, justement en cours de négociation. « Il faut qu’on se prépare, malheureusement, à ce que ce genre de problème climatique se renouvelle », alerte le ministre des Transports, Philippe Tabarot, auprès de Reporterre. « On a besoin de financements », dit-il, reconnaissant que « les arbitrages budgétaires n’ont pas été en faveur des transports ces dernières années, c’est le moins qu’on puisse dire »

    Déjà menacé d’« effondrement » en raison de sa vétusté, le réseau ferré français nécessite donc, plus que jamais, un sursaut politique. C’est en tout cas le consensus qui semble animer les observateurs de tous bords.

    https://reporterre.net/Un-TGV-au-dessus-du-vide-symbole-d-un-reseau-ferre-vulnerable-aux-intemp
    #train #réseau_ferroviaire #changement_climatique #infrastructure #vulnérabilité

  • Marseille : loi contre les pannes d’ascenseur Annie Vergnenegre - francetvinfo.fr/

    Le projet de loi du député de l’Eure, Philippe Brun, sera présenté à l’Assemblée nationale le 23 janvier par le député PS marseillais, Laurent Lhardit.
    L’objectif de ce texte est d’obliger les sociétés d’entretien et de maintenance à réparer les ascenseurs en panne dans des délais rapides, alors que certains appareils restent souvent plusieurs mois hors d’état.

    Des obligations de délais et des sanctions pour non-respect
    Le premier article de la loi proposition de loi prévoit en premier lieu « une obligation d’information ». « En cas de panne d’ascenseur ou de danger pouvant affecter tant les occupants que les tiers », le propriétaire de l’immeuble, qu’il soit bailleur social ou syndic en cas de copropriété, aura deux jours ouvrés pour signaler la panne à l’ascensoriste de l’immeuble concerné.


    À compter de cette notification, la société de maintenance aura « une obligation de réactivité » : deux jours ouvrés pour intervenir et huit jours ouvrés pour régler le sinistre, sauf motif impérieux.

    En cas de non-respect de ces obligations, une astreinte de 1 000 euros sera appliquée par jour de retard. 

    Ces obligations de délais devraient entrer en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2026.

    Une obligation de constituer des stocks

    Pour expliquer les délais interminables de réparation, les ascensoristes mettent notamment en avant les délais d’attente pour disposer des pièces, souvent produites à l’étranger. Or le zéro stock est un moyen pour ces grosses sociétés de réduire leurs coûts de fonctionnement. Avec cette loi, les opérateurs auront l’obligation de constituer et de maintenir des stocks de pièces permettant de répondre concrètement à ces nouvelles obligations. 

    Le non‑respect de cette obligation est passible d’une amende pénale, dont le montant est au minimum 1 % du chiffre d’affaires mondial de la société, porté à 3 % en cas de récidive.

    En l’absence de régularisation dans un délai de six mois à compter de la notification, l’opérateur risque une amende administrative pouvant aller jusqu’à 300 000 euros, 1 500 000 euros en cas de récidive.

    Cette obligation de stocks devrait entrer en vigueur au 1ᵉʳ juillet 2026.
    . . . . .
    Une obligation d’accompagner les résidents à mobilité réduite
    Si la société de maintenance ne peut résoudre le sinistre dans les deux jours ouvrés, elle devra proposer au propriétaire de l’immeuble, à ses frais, un système de portage pour accompagner les occupants à mobilité réduite afin d’assurer leur ravitaillement alimentaire ou leur accès aux soins. 

    Le texte de loi prévoit par ailleurs que les communes pourront se substituer aux sociétés défaillantes pour mettre en œuvre ces mesures d’accompagnement, et se faire rembourser auprès d’elles leurs frais engagés. 

    La fédération des ascensoristes opposée au texte
    Source et suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/ce-qu-il-faut-retenir-de-la-proposition-de-loi-pour-lut

    #ps #logement #SAV #panne #maintenance #loi #accessibilité

  • #Fret #SNCF : #disparation programmée au 1er janvier
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/fret-sncf-disparation-programmee-au-1er-janvier-1010519.html

    Extraits ici :

    (...) C’est officiel : Fret SNCF a moins de deux mois à vivre. La direction du groupe public SNCF a annoncé que son entreprise chargée du transport de #marchandises va disparaître le 1er janvier prochain. Elle va laisser la place à deux sociétés distinctes : d’une part, #Hexafret, pour le #transport_de_marchandise, et d’autre part, #Technis pour la #maintenance des locomotives.

    Cette disparition de Fret SNCF « est très dure pour les cheminots », a reconnu Frédéric Delorme, le président de Rail Logistics Europe, la holding regroupant toutes les activités fret de la SNCF (Fret SNCF, Captrain, transport combiné...). Malgré l’affaiblissement de l’entreprise, il estime que les conditions sont réunies « pour se développer sur le plan économique ». « Ces sociétés (Hexafret et Technis) vont bénéficier de facteurs favorables », assure-t-il.

    #Fret_SNCF est actuellement leader du #fret_ferroviaire en #France. L’entreprise représente près de la moitié des parts de marché avec un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros annuel.

    Deuxième étape du plan de discontinuité

    Cette décision s’inscrit dans le cadre du #plan_de_discontinuité négocié par le gouvernement français avec la Commission européenne. Fret SNCF était dans le viseur de Bruxelles depuis début 2023 en raison d’aides d’État versées pour combler son déficit. Un soutien considéré comme illégal, qui se serait étalé entre 2005 et 2019, pour un montant estimé à cinq milliards d’euros. (...)

    Dans le cadre de ce plan, Fret SNCF a déjà été contraint d’abandonner 23 flux de marchandises parmi les plus rentables à la concurrence (repris par des opérateurs belges, allemands et français). Soit 20% de son chiffre d’affaires et 30% de ses trafics. Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024.

    Après la #suppression de Fret SNCF, il restera encore une troisième et dernière étape. À savoir l’ouverture du capital de #Rail_Logistics_Europe, qui doit avoir lieu fin 2025-début 2026. « Avec une ligne rouge : que le groupe SNCF reste majoritaire », a assuré Frédéric Delorme. (...)

    Menace de grève

    La disparition de Fret SNCF n’est pas sans conséquence au niveau social. 500 suppressions d’emplois sont à la clé, soit 10% des effectifs. Sur les 4.500 salariés conservés, 10% iront chez Technis et le reste chez Hexafret.

    La SNCF et le gouvernement ont promis qu’il n’y aurait aucun licenciement. L’ensemble des cheminots seront pour cela transférés dans d’autres entreprises du groupe ferroviaire. Les premiers salariés concernés devraient ainsi intégrer des filiales nouvellement créées par la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Et ce, dès la mi-décembre, à Nice et Amiens.

    Reste que les syndicats du groupe public sont fermement opposés à ce plan. La semaine dernière, ils ont déposé une alarme sociale, à savoir une demande de concertation immédiate avec la direction. Une première réunion de conciliation doit avoir lieu cette semaine, dernière étape avant un probable préavis de grève. (...)

    Dans un communiqué publié le même jour, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots s’indignent des « multiples réorganisations, déstructurations du système ferroviaire public ». Elles « viennent percuter de plein fouet le nécessaire développement d’un outil public ferroviaire voyageurs et marchandises performant », fustigent les syndicats. Ils demandent donc de « mettre fin » au plan de discontinuité et dénoncent aussi le processus d’ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs. (...)

    https://mcinformactions.net/fret-sncf-disparation-programmee-au-1er-janvier

    #train #transport_ferroviaire #privatisation

    • Un rapport confidentiel étrille la privatisation de Fret SNCF
      https://reporterre.net/Un-rapport-confidentiel-etrille-la-privatisation-de-Fret-SNCF

      Une expertise indépendante, à laquelle Reporterre a eu accès, démonte point par point le plan de démantèlement de la branche marchandises de la SNCF. Une absurdité économique et écologique, jugent les experts.

      La démonstration est pointue et le constat est cinglant. Le démantèlement de la filiale marchandises de la SNCF, décidé par le gouvernement français, est une « punition disproportionnée », « injuste », « brutale » menée en suivant un « calendrier fou ». Et au bout du compte, il ne répondra pas au problème qu’il est censé résoudre.

      Reporterre a mis la main sur trois rapports d’expertise confidentiels du cabinet Secafi, rendus en septembre 2023, mars 2024 et le 29 octobre dernier aux représentants des 5 000 salariés de la branche Fret SNCF. À travers 350 pages de chiffres et d’analyse, ils offrent une plongée déroutante dans le monde ubuesque de l’économie ferroviaire.

      Le 1er janvier 2025, la filiale fret du groupe SNCF, qui transportait la moitié des marchandises circulant sur rails, disparaitra. Ses activités les plus rentables ont été cédées à des entreprises concurrentes ces derniers mois et 40 % de ses actifs (immeubles, locomotives, etc.) doivent être vendus. Pour remplacer ce qui reste de l’ancien fleuron public, deux sociétés nouvelles sont créées : Hexafret pour faire circuler les trains et Technis pour assurer la maintenance. Elles appartiennent encore à la SNCF, mais ne feront plus partie du groupe et pourront être privatisées à 49 % à l’avenir.

    • #Grève des cheminots : ce qui se joue avec la #liquidation de Fret SNCF

      Les cheminots se mobilisent ce 21 novembre et annoncent une grève reconductible pour le 11 décembre. C’est leur dernière chance d’arrêter ce qu’ils estiment être la liquidation du Fret SNCF, un mode de transport de marchandises plus écologique.

      Les arbres ont poussé au milieu des carcasses de locomotives, dans la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime). C’est dans cette commune que Stéphane Lachèvre, cheminot, a grandi. Tout comme ses parents avant lui. « Quand j’étais à l’école primaire, il y avait des cheminots qui venaient dans nos classes pour vanter la SNCF et expliquer le métier », se souvient-il. La SNCF était le principal employeur des 30 000 habitants de cette banlieue de Rouen : « On allait visiter avec l’école les ateliers de réparation. L’identité de la ville était marquée par ce chemin de fer et son triage. » En 1996, le jeune homme qui rêvait d’être conducteur de train est embauché à la SNCF dans le fret – le transport ferroviaire de marchandises.

      Mais la gare de triage a fermé en 2010. « Un choc », se rappelle le cheminot. Depuis, la gare de triage de Sotteville est devenue « un cimetière de locomotives ». Pour les trains en bout de course, ou pour ceux en bon état que la SNCF ne fait plus circuler faute d’un trafic suffisant. « À force, on s’habitue », soupire le conducteur de fret. « Mais venir tous les jours au boulot en se disant que ce lieu est devenu un dépotoir… C’est désolant. »

      Bien d’autres gares de triage en France incarnent cette dégradation du fret ferroviaire, un moyen de transport de marchandises pourtant bien moins polluant que la route. Après des années d’ouverture progressive à la concurrence de ce qui était jusqu’alors un monopole public, l’État s’apprête à porter le coup fatal. Fret SNCF, qui représente 50 % de l’activité et 4500 cheminots, va être liquidé au 31 décembre.
      Transférés au privé, sans garantie sur leurs droits sociaux

      Après 28 ans de bons et loyaux services, Stéphane Lachèvre ne sera plus conducteur de Fret SNCF. À partir du 1er janvier 2025 en effet, lui et ses 4500 collègues seront transférés automatiquement vers deux nouvelles filiales. Hexafret, dédiée aux activités du fret, reprendra 4000 personnes. Technis en reprendra 500 pour l’entretien des locomotives. Le capital de la société Rail Logistics Europe, la branche du groupe SNCF qui englobe ces filiales Hexafret et Technis, a un capital ouvert aux actionnaires publics… comme privés. « On avait donc une branche construite avec de l’argent public, que l’on va désormais mettre au service du privé. Avec un schéma de rentabilisation à outrance », expose Julien Troccaz, secrétaire fédéral de Sud Rail.

      Une plongée dans l’inconnu. Pendant quinze mois, les conditions de travail des cheminots du fret doivent être maintenues. Mais ensuite : aucune garantie. Après les 15 mois, il y aura de nouveaux accords d’entreprise, en repartant d’une feuille blanche, basée sur la convention collective nationale. « C’est une stratégie de dumping social, tout simplement », résume Sébastien Mourgues, contrôleur de train, secrétaire général de la CGT cheminots du Languedoc-Roussillon. « Quinze mois, ça passe très vite », craint Stéphane Lachèvre, aujourd’hui élu Sud Rail au comité social et économique (CSE) de Fret SNCF. « Nous ne vivons pas bien du tout cette incertitude. »

      Même pendant ces quinze mois, certaines dispositions pourraient ne plus être respectées. Les deux filiales ont d’ores et déjà fait savoir qu’elles ne souhaitaient pas appliquer l’ensemble des mesures contenues dans les dizaines d’accords d’entreprise existants, pour le moment, à la SNCF. L’accord sur le temps de travail, par exemple, est en jeu. En vertu de cet accord, et des horaires de travail qui doivent être adaptées aux contraintes des trains de marchandises, qui circulent de jour comme de nuit, les agents avaient jusqu’ici droit à un repos minimum de 14 heures entre deux journées de travail , et de 9 heures lorsqu’ils sont en découché à l’extérieur (pour les conducteurs de locomotive notamment). « On sait qu’il y a une velléité de diminuer ce temps de repos. Sauf qu’en faisant cela, on affecte la sécurité ferroviaire », avertit Sébastien Mourgues. La direction de la SNCF prévoit une réunion sur ce sujet des conditions de transfert le 27 novembre. À peine un mois avant l’échéance.
      L’exigence d’un moratoire

      Pour espérer mettre un coup d’arrêt à la liquidation, une grève est menée ce jeudi 21 novembre par l’intersyndicale CGT, Unsa, Sud, CFDT. Si le gouvernement et la direction de la SNCF ne répondent pas à leurs revendications, les syndicats font planer la menace d’une grève reconductible à partir du 11 décembre au soir. Un ultimatum. C’est que depuis de longs mois, les syndicats et cheminots se mobilisent et se rassemblent sur le sujet.

      Parmi leurs revendications principales : la tenue d’un moratoire. Il s’agit d’un enjeu écologique, donc d’un sujet d’intérêt général, défendent les cheminots interrogés. « Il faut que le grand public se saisisse de ce sujet », insiste Loïc Guigou, conducteur de trains fret à Avignon, secrétaire général de la CGT cheminots locale. « Sur les chaînes d’infos en continu, on parle très peu du fret : on ne parle des cheminots que pour dire qu’ils “prennent en otage” pour les fêtes de fin d’année », déplore-t-il. Ce moratoire était l’une des préconisations de la commission d’enquête parlementaire dont le rapport sur la libéralisation du fret a été clôturé en décembre 2023. Mais jusqu’ici, le gouvernement et le ministère des Transports opposent une fin de non-recevoir.

      Le gouvernement affirme seulement répondre à des injonctions européennes. Rembobinons : en janvier 2023, la Commission européenne annonce l’ouverture d’une enquête à l’encontre de l’État français, soupçonné d’aides illégales versées à Fret SNCF entre 2005 et 2019. Le montant de l’aide publique à rembourser s’élève à 5 milliards d’euros. Pour éviter de devoir payer cette facture salée, l’ex-ministre des Transports Clément Beaune annonce, en mai 2023, le futur découpage du Fret SNCF en deux filiales.
      Les activités parmi les plus rentables cédées à la concurrence

      « C’est de la lâcheté politique », estime Julien Troccaz de Sud Rail. Les conclusions de cette enquête européenne n’ont toujours pas été communiquées. Lorsqu’elles le seront, si une demande de remboursement est effectivement émise, il sera toujours temps de la contester, martèlent les syndicats. D’autant que la viabilité économique du modèle en deux filiales privatisées interroge. Le CSE de Fret SNCF a commandé des expertises au cabinet Secafi sur le sujet. Dans ces rapports 2023 et 2024, que nous avons pu consulter et que Reporterre avait révélé, il est écrit que les mesures imposées au groupe « risquent de fragiliser l’activité dans son ensemble » et qu’elles vont aboutir à un « modèle économique plus coûteux ».

      En outre, une fenêtre s’est ouverte avec un changement de poste : Teresa Ribera, ministre espagnole socialiste et écologiste, devrait devenir la nouvelle vice-présidente de la Commission européenne en charge de la concurrence au 1er décembre. Les syndicats estiment que le gouvernement français pourrait négocier avec elle un changement de cap. « Nous ne lâcherons pas politiquement, au vu de l’urgence climatique. On a beaucoup d’alliés qui nous soutiennent dans la défense du fret, notamment au sein de l’Alliance écologique et sociale [qui réunit huit organisations syndicales et associatives] », martèle Julien Troccaz. « On a quatre semaines pour amplifier le rapport de forces. »

      Le transfert aux deux filiales prévu en janvier 2025 a déjà impliqué la baisse de 10 % des effectifs du fret. 500 agents sont partis entre mi 2023 et aujourd’hui. Tous « se sont vus proposer une solution au sein du groupe », s’est maintes fois défendue la direction de la SNCF. « La direction a très bien joué tactiquement : elle a tellement pourri notre roulement, que les personnes ont d’elles-mêmes décidé de partir à droite à gauche et de demander des mutations », explique Loïc Guigou, le conducteur fret d’Avignon, dont le nombre de collègues a été divisé par deux en un an.

      C’est qu’en mai 2023, toujours pour donner des gages à la Commission européenne, le gouvernement a annoncé l’obligation pour Fret SNCF de délaisser une part importante de ses trains à la concurrence. Le ministère des Transports a ainsi contraint le Fret SNCF de se séparer de ses flux de combinés, c’est-à-dire son trafic de containers également transportés par voie fluviale ou routière. Le Fret SNCF a dû informer ses clients de leur obligation de trouver un nouvel opérateur d’ici juin 2024 pour gérer ces flux. C’était pourtant la partie la plus rentable du fret, avec une haute fréquence de circulation : les combinés représentent 20 % du chiffre d’affaires et 30 % du trafic. Ils sont désormais aux mains d’autres opérateurs belges, français ou encore allemands.

      Conséquence : « Il y a eu une vraie chute de la charge de travail », atteste Loïc Guigou. « Quand vous restez des semaines à attendre que le téléphone sonne, c’est difficile. » Sur la fiche de paie, là où un conducteur expérimenté fret gagne entre 2500 et 2800 euros net, la baisse de l’activité s’est concrétisée par « 400 à 600 euros de moins » chaque mois, du fait de l’absence de primes, précise-t-il.
      Les cheminots transformés en sous-traitants des concurrents

      À la place, l’État a obligé les cheminots du Fret SNCF à assurer de la sous-traitance pour conduire et maintenir les trains le temps que la concurrence forme ses propres employés. « On est allés jusqu’au bout de l’ignoble », lance Loïc Guigou. « Voir les trains que l’on faisait, nous, être remplacés par des trains roulant pour la concurrence. Et que l’on nous demande en plus d’assurer la sous-traitance le temps que cette concurrence soit prête… C’est très dur humainement. »

      Dans ses rapports d’expertise, le cabinet Secafi pointe une exposition aux risques psycho-sociaux « forte » depuis mai 2023. L’incertitude pour l’année prochaine produit le sentiment général que « tout le monde est laissé à l’abandon », décrit Mikaël Meusnier, conducteur du fret depuis plus de vingt ans, par ailleurs secrétaire général du syndicat des cheminots CGT de Perpignan. Cette situation « engendre un sentiment de dégoût. Et puis après, les problèmes professionnels, tu les ramènes à la maison », confie un cheminot, qui préfère en parler anonymement.

      « On a exercé nos droits d’alerte sur les risques psycho-sociaux, pour danger grave et imminent », insiste Loïc Guigou. En Languedoc-Roussillon, plusieurs cheminots du fret « sont tombés malades après l’annonce de mai 2023 », abonde Sébastien Mourgues. Partout, les syndicats ont alerté. En Normandie, pour les agents de Sotteville-lès-Rouen, une alerte pour danger grave et imminent a été adressée dès juin 2023 à la direction Fret SNCF et à la direction des ressources humaines par le CSE. Les annonces gouvernementales entraînent « beaucoup d’inquiétudes, d’anxiété et d’angoisse », pointe le document que nous avons consulté. Avec « un profond mal-être psychologique » qui « peut engendrer des ruptures de séquence dans des opérations de sécurité ».
      Dégradation historique au mépris des enjeux écologiques

      L’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, si elle a touché de plein fouet Fret SNCF entre 2023 et aujourd’hui, ne date pas d’hier. Dès 2006, les lignes nationales du fret ferroviaire sont ouvertes à la concurrence. Trois ans après les lignes internationales. D’où le fait que parmi les agents du Fret, « beaucoup ressentent le sentiment d’un lent déclassement collectif et individuel », pointe le rapport du cabinet Secafi.

      La SNCF était en situation de monopole public sur le fret il y a 20 ans. Elle est devenue, au fur et à mesure, un groupe parmi d’autres. Cet éclatement progressif a « cassé l’ambiance cheminote, la solidarité qu’il y avait à l’époque entre nous », regrette Mikaël Meusnier. Mais la SNCF est restée un groupe fort, puisqu’aujourd’hui, elle gère encore 50 % du transport de marchandises. L’ouverture à la concurrence, elle, est loin d’avoir tenu la promesse initiale d’une relance de l’activité. La part modale du fret ferroviaire par rapport aux autres types de transport a diminué de moitié (de 16 à 8 %) entre 2000 et 2018. Dans le même temps, en 15 ans, 63 % des effectifs ont été supprimés. « Un vrai carnage social », résume Julien Troccaz.

      À contre-courant de ce que prévoit aujourd’hui l’État français, les pays européens disposant d’une part modale du fret ferroviaire supérieure à 20 %, comme la Suisse, ont « tous développé des politiques publiques actives », note le cabinet d’expertise Secafi. Avec des investissements de modernisation et développement du réseau ferré, ou encore « des incitations au report modal », par exemple l’interdiction de circuler pour les poids lourds certains jours.

      Le même argument gouvernemental perdure pourtant : le fret coûterait trop cher, comparativement à la route. « Mais si on commençait à faire payer l’entretien des routes aux transporteurs routiers, et si l’on ne défiscalisait pas le gasoil, et bien peut-être que la bataille ne serait pas la même », raille Loïc Guigou. « On oublie toujours de parler des coûts induits du transport routier, que la société paie : la pollution de l’air, le bruit, les accidents de la route », liste Stéphane Lachèvre.

      En 2018, la réforme d’Élisabeth Borne a scellé le sort du fret, en divisant la SNCF en quatre sociétés anonymes (SA), tandis que le Fret est devenu une société par actions simplifiée (SAS). Le tout « en gardant l’endettement historique dans ses comptes et en se mettant sous dépendance de financements bancaires. Ce n’est rien d’autre que la mise à mort de Fret SNCF. Le Fret va disparaître », s’alarmait déjà le CSE de la filière dans un communiqué de 2019.

      Nous y sommes aujourd’hui. « Le fret SNCF est dans une situation qui découle de vingt ans de restructurations de l’outil de production », résume Sébastien Mourgues. Pour la suite, avec le basculement du Fret SNCF aux mains de deux filiales ouvertes au privé, « on s’attend à une descente infernale de suppressions de poste », prédit Julien Troccaz. L’opération rappelle le coûteux imbroglio autour de la création de la société Réseau ferré de France (RFF) en 1997, pour dissocier l’entretien des voies ferrées (assuré par RFF) de son exploitation (par la SNCF ou l’ouverture à la concurrence), et loger la dette de la SNCF dans une nouvelle entité. Résultat : pendant la décennie qui suit, à cause de trop faibles investissements, l’état du réseau ferré s’est fortement dégradé avec les conséquences que l’on sait en matière de fermeture de lignes, de dysfonctionnements et de retards pour les usagers.
      Le fret, « un laboratoire » pour les TER, Transiliens et Intercités

      Les demandes de mutation des agents du Fret, désireux d’éviter le transfert de janvier, se sont multipliées ces derniers mois. Au 31 décembre, chacun sera fixé. Soit le changement de poste – donc de lieu et/ou de conditions de travail – est accepté ; soit le cheminot est automatiquement transféré sans avenant à son contrat dans la nouvelle filiale.

      Loïc Guigou, lui, a fait une demande de mutation vers le TER. Mais sa région PACA est en première ligne de l’ouverture des TER à la concurrence – autre sujet de lutte des cheminots depuis de longs mois. Du fret au TER, la direction de la SNCF « emploie les mêmes méthodes sur l’ouverture à la concurrence », décrit Sébastien Mourgues. « Tout cela relève d’une stratégie globale de démantèlement de la SNCF et de baisse des droits sociaux des cheminots. » Ce 21 novembre, l’intersyndicale demande aussi l’arrêt du processus de filialisation des TER, Transilien et Intercités.

      Sa mutation, Loïc ne la perçoit donc que comme « une mini bouffée d’oxygène. Je sais que dans quelques années, je vivrai au TER la même chose que ce que j’ai vécu au Fret. » Les cheminots les plus anciens « mesurent que tout ce qui a été fait avec Fret SNCF, c’est le laboratoire de ce qui va s’appliquer ailleurs, dans les autres services », soutient Sébastien Mourgues. « D’où leur forte colère aujourd’hui. »

      https://basta.media/Greve-des-cheminots-ce-qui-se-joue-avec-liquidation-Fret-SNCF-transport-fer

  • Vers une société de réparation. L’exposition The Great Repair
    https://metropolitiques.eu/Vers-une-societe-de-reparation-L-exposition-The-Great-Repair.html

    L’exposition The Great Repair, conçue à #Berlin à partir de la restauration du bâtiment qui l’accueillait, présente une diversité d’expériences qui font valoir la nécessité d’une société de #réparation. En mars 2024, le Pavillon de l’Arsenal, à Paris, en accueille une version condensée. L’un de ses concepteurs nous a accordé un entretien. Entretien réalisé par Olivier Gaudin. Pourriez-vous présenter pour commencer le lieu d’origine de l’exposition, son bâtiment et son contexte ? L’Akademie der Künste est une #Entretiens

    / #architecture, #maintenance, réparation, #transition, #urbanisme, Berlin, #patrimoine, #Allemagne, #décolonisation, sobriété, (...)

    #sobriété #enseignement
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_entretien_florent_hertweck.pdf

  • « On a désappris aux gens à faire durer les choses »

    Prendre soin des choses relève d’une activité souvent peu visible : la maintenance. Au nom de la croissance, cette pratique a été refoulée, racontent les sociologues Denis Pontille et Jérôme Denis.

    Réparer, recoudre, huiler, nettoyer, mettre à jour, aiguiser, inspecter… Toutes ces actions consistent à tenter de faire durer les objets avec lesquels nous vivons, de notre pull préféré aux aiguillages d’une ligne TGV. Toutes font partie d’un « art de la maintenance », remis sur le devant de la scène par les sociologues Jérôme Denis et David Pontille, rattachés au Centre de sociologie de l’innovation, dans leur ouvrage Le soin des choses, politique de la maintenance (éd. La Découverte). Ils nous invitent à repenser la relation au monde matériel qui nous entoure.

    Reporterre — Vous écrivez que « faire durer les choses est une opération presque subversive ». Pourquoi ?

    Jérôme Denis — Dans les configurations particulières que sont les pays riches et les zones riches de ces pays, une certaine forme de capitalisme s’est constituée autour d’une durée de vie restreinte des choses et d’une hyperconsommation. Face à cela, la maintenance, faire durer des choses, est une opération qui n’est pas révolutionnaire, mais qui met un grain de sable dans la machine.

    C’est différent de la réparation. Pourquoi ?

    David Pontille — La réparation est incluse dans la maintenance. Mais la réparation met en scène des héros et des héroïnes, des gens qui viennent « sauver » la situation, ou le monde, de la rupture, de la casse,de la panne, du désastre. Ils remettent la situation en ordre. Au contraire, la maintenance, ce sont des gestes pratiqués en continu, et c’est potentiellement tout le monde. Il n’y a pas de figures spécifiques qui viennent créer l’événement.

    À quel moment la maintenance a-t-elle été reléguée en arrière-plan ?

    Jérôme Denis — A un moment, dans les pays riches, s’est construit une lutte très explicite contre certaines pratiques de maintenance et de réparation ordinaire, quotidienne. Elles étaient populaires, domestiques ou à l’usine, en grande partie faites par les femmes. De l’économie, au sens « être économe ». Au tournant du XXᵉ siècle, un modèle économique s’est constitué contre ces pratiques. Il ne fallait pas que les gens fassent durer ce qu’ils consommaient. Il fallait qu’ils désapprennent, presque, à faire durer les choses. C’est allé jusqu’à des formes de stigmatisation publique. Des campagnes de communication aux États-Unis prétendaient qu’il était antinationaliste de faire des économies de bouts de chandelle, qu’il fallait absolument acheter parce que c’est un acte héroïque et patriotique.

    « Les personnes qui pratiquent la maintenance doivent produire leur invisibilité, comme les femmes de ménage dans les bureaux »

    Cela va avec l’invention du jetable. On n’est plus responsables, on n’a plus le fardeau de s’occuper de ce que l’on achète, d’y prêter attention. Après, il faut être très précis et ne pas oublier qu’aujourd’hui, dans n’importe quel quartier populaire, campagne, et dans pas mal de maisonnées, on trouve des traces de gens qui savent faire et font quand même, notamment parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Et on ne parle pas évidemment des pays du Sud.

    Pourquoi la maintenance a-t-elle été — au moins dans certains domaines — invisibilisée ?

    David Pontille — Au cœur de l’acte de maintenance, il y a l’idée de faire durer. Cela va à l’inverse des grands récits sur l’innovation, où il faut faire de la disruption, du nouveau, du créatif. Il y a aujourd’hui une survalorisation de l’acte créateur par rapport à l’acte reproducteur, de faire durer, de simplement poursuivre ce qui est déjà là. Cela va jusque dans la comptabilité, où c’est l’investissement qui est valorisé, qui crée la valeur, alors que les frais de fonctionnement sont considérés comme moins importants.

    Quelles conséquences sociales cela a-t-il sur ceux dont la maintenance est le métier ?

    Jérôme Denis — Une grande partie des activités de maintenance sont mal reconnues. Les personnes qui la pratiquent doivent produire leur invisibilité, comme les femmes de ménage dans les bureaux. Il y a des conséquences sur la reconnaissance de leur expertise, ce qui pose tout simplement des questions de rémunération. Comme on ne sait pas ce que rapporte la maintenance — c’est ce que disait Denis sur la comptabilité — on a du mal à la payer correctement.

    « Il faut prendre en compte le fait que si cette machine fonctionne bien, c’est grâce à des personnes qui l’entretiennent »

    La deuxième conséquence est que, comme à peu près n’importe quel travail productif, physique, la maintenance use. Il y a des troubles musculo-squelettiques, des expositions à des produits dangereux. Il faut prendre en compte le fait que si cette machine fonctionne bien dans cette usine, si cette infrastructure tient, c’est grâce à des personnes qui l’entretiennent. Et se demander quel est le coût financier et humain des travailleurs et travailleuses impliqués dans la maintenance.

    Quels sont les enjeux communs aux travailleuses du soin aux personnes et aux travailleurs de la maintenance ?

    Jérôme Denis — C’est le rapprochement que fait Mierle Laderman Ukeles [artiste américaine née en 1939, connue pour ses œuvres mettant en scène les tâches de maintenance et de nettoyage], qui est en couverture du livre. Cette artiste conceptuelle fait une connexion entre ce qu’elle fait à la maison et le travail des éboueurs de New York. Dans son Manifeste pour l’art de la maintenance, le care [soin] est un mot très important.

    « Le soin des choses et des personnes remet en cause le mythe de l’autonomie »

    Que ce soit pour le soin des personnes ou des choses, la fragilité est le point de départ, la condition commune. Les gens qui prennent soin des personnes sont des gens qui considèrent qu’il n’y a pas un état sain, puis des écarts à cet état sain. Tout le monde a des formes de vulnérabilité. Cela retourne l’idée du normal, de l’ordre : les mainteneurs et les mainteneuses prennent également la fragilité comme point de départ.

    L’autre point commun est la part d’invisibilité de ces personnes. Les deux activités — soin des choses et des personnes — remettent aussi en cause le mythe de l’autonomie, cette figure très libérale de l’individu qui fait ses choix en toute responsabilité, seul. Les théories féministes du soin redéfinissent l’autonomie et assument l’interdépendance, le fait qu’on a toujours besoin, à un moment donné dans notre vie, d’être pris en charge par d’autres.

    Et le dernier point commun, c’est l’ambivalence de ces activités et les jeux de pouvoir qui s’y jouent. Prendre soin, c’est potentiellement imposer des manières de faire. Qui prend soin de qui ? Jusqu’où ? Qui peut se permettre de ne jamais prendre soin et d’être insouciant ?

    Prendre soin des choses et des personnes peut-il nous apprendre à prendre soin de la nature ?

    Jérôme Denis — Oui, parce que les humains habitent le monde avec des choses. Dans le livre, on utilise les termes de « tact » et de « diplomatie matérielle », car quand on prend soin des choses, il y a cette idée de négociation. Jusqu’où peut-on se permettre d’aller pour faire durer, préserver, conserver, restaurer, entretenir ? C’est une question éminemment politique, mais aussi très philosophique. Et centrale dans la préservation environnementale.

    « Il faut se débarrasser du mythe de l’équilibre, de l’idée que les choses vont revenir à un état stable »

    Pour y répondre, on peut s’inspirer des formes de maintenance que l’on appelle modestes, qui assument qu’il faut faire, qu’il ne faut pas disparaître, mais qu’il ne faut pas être trop brutal. La conservation patrimoniale des monuments historiques est un excellent exemple. Alors que le modèle de Viollet-le-Duc était très immodeste, qu’il assumait des grandes transformations pour revenir à l’état « original » d’un monument, la profession s’est organisée depuis quelques années à l’échelle internationale autour du principe « d’intervention minimale » qui assume qu’il y a bien des interventions nécessaires pour la conservation, mais qui insiste aussi sur la nécessité de rester parcimonieux. Cela produit un rapport à l’environnement qui ressemble plus à ce que propose Aldo Leopold [1887-1948, considéré comme l’un des pères de la protection de l’environnement aux États-Unis], c’est-à-dire à une sorte de partenariat. Les humains sont à l’intérieur des écosystèmes, en essayant d’être le moins nuisibles possible, au nom d’une communauté de vie sur Terre.

    Et puis, on peut avoir tendance à imaginer que la maintenance ou le soin sont un statu quo. Certaines formes de maintenance essayent de fabriquer une immobilité. Ce que l’on montre, c’est que pour y arriver, il faut accepter les transformations. C’est typique de la signalétique du métro, que nous avons étudiée. C’est un dispositif destiné à être toujours présent, toujours en bon état. Pour assurer cela, il faut accepter d’en remplacer régulièrement des composants. Il y a là aussi une connexion avec la question de conservation environnementale. Il faut se débarrasser du mythe de l’équilibre, de l’idée que les choses vont revenir à un état stable, une fixité.

    https://reporterre.net/On-a-desappris-aux-gens-a-faire-durer-les-choses
    #objets #réparation #maintenance #capitalisme #consumérisme #hyperconsommation #économie #jetable #innovation #faire_durer #création #production #reproduction #investissement #fragilité #tact #diplomatie_matérielle #négociation

    • Le soin des choses. Politiques de la maintenance

      Qu’ont en commun une chaudière, une voiture, un panneau de signalétique, un smartphone, une cathédrale, une œuvre d’art, un satellite, un lave-linge, un pont, une horloge, un serveur informatique, le corps d’un illustre homme d’État, un tracteur ? Presque rien, si ce n’est qu’aucune de ces choses, petite ou grande, précieuse ou banale, ne perdure sans une forme d’entretien. Tout objet s’use, se dégrade, finit par se casser, voire par disparaître. Pour autant, mesure-t-on bien l’importance de la maintenance ? Contrepoint de l’obsession contemporaine pour l’innovation, moins spectaculaire que l’acte singulier de la réparation, cet art délicat de faire durer les choses n’est que très rarement porté à notre attention.
      Ce livre est une invitation à décentrer le regard en mettant au premier plan la maintenance et celles et ceux qui l’accomplissent. En suivant le fil de différentes histoires, ses auteurs décrivent les subtilités du « soin des choses » pour en souligner les enjeux éthiques et la portée politique. Parce que s’y cultive une attention sensible à la fragilité et que s’y invente au jour le jour une diplomatie matérielle qui résiste au rythme effréné de l’obsolescence programmée et de la surconsommation, la maintenance dessine les contours d’un monde à l’écart des prétentions de la toute-puissance des humains et de l’autonomie technologique. Un monde où se déploient des formes d’attachement aux choses bien moins triviales que l’on pourrait l’imaginer.

      https://www.editionsladecouverte.fr/le_soin_des_choses-9782348064838
      #livre

  • The Trillion-Gallon Question : What if California’s Dams Fail ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/06/22/magazine/california-dams.html

    Un (très) long papier absolument passionnant sur l’état de la maintenance des barrages en Californie.
    Prévoir, c’est dépenser (beaucoup) d’argent, peut être inutilement quand il s’agit de sécurité contre des événements extrêmes, mais justement, c’est cela la sécurité : prévoir au mieux les événements. Or face au changement climatique, l’attitude des pouvoirs publics et des entreprises est surtout de minimiser les conséquences possibles pour ne pas investir maintenant dans l’entretien et la mise à jour des infrastructures.

    On the morning of Feb. 7, 2017, two electricians were working on a warning siren near the spillway of Oroville Dam, 60 miles north of Sacramento, when they heard an explosion. As they watched, a giant plume of water rose over their heads, and chunks of concrete began flying down the hillside toward the Feather River. The dam’s spillway, a concrete channel capable of moving millions of gallons of water out of the reservoir in seconds, was disintegrating in front of them. If it had to be taken out of service, a serious rainstorm, like the one that had been falling on Northern California for days, could cause the dam — the tallest in the United States — to fail.

    Dale Cox, a former project manager at the United States Geological Survey who has worked extensively with Swain, told me that California’s dams are unprepared for extreme weather because state water authorities have a false sense of how bad flooding can get. “The peak of record is driving a lot of engineering decisions in the state,” he says, and that peak is an underestimate, maybe a gross one. “Already, we are seeing several 100-year floods every 10 years.”

    Some of this miscalculation arises from our failure to account for climate change, a problem that will only get worse as the atmosphere heats up and the amount of water vapor it can carry increases. “All of this infrastructure,” Swain says, “is designed for a climate that no longer exists.” But the error also lies in our understanding of the past. Most of the flood data that form the basis for the design of California’s dams come from the past century, which was an unusually placid period in the state’s weather.

    #Barrages #Californie #Climat #Maintenance

  • At least one open source vulnerability found in 84% of code bases: Report | CSO Online
    https://www.csoonline.com/article/3688911/at-least-one-open-source-vulnerability-found-in-84-of-code-bases-report.h

    Almost all applications contain at least some open source code, and 48% of all code bases examined by Synopsys researchers contained high-risk vulnerabilities.

    By Apurva Venkat

    Principal Correspondent, CSO | Feb 23, 2023 11:36 am PST

    At a time when almost all software contains open source code, at least one known open source vulnerability was detected in 84% of all commercial and proprietary code bases examined by researchers at application security company Synopsys.

    In addition, 48% of all code bases analyzed by Synopsys researchers contained high-risk vulnerabilities, which are those that have been actively exploited, already have documented proof-of-concept exploits, or are classified as remote code execution vulnerabilities.

    The vulnerability data — along with information on open source license compliance — was included in Synopsys’ 2023 Open Source Security and Risk Analysis (OSSRA) report, put together by the company’s Cybersecurity Research Center (CyRC).
    [ Learn 8 pitfalls that undermine security program success and 12 tips for effectively presenting cybersecurity to the board. | Sign up for CSO newsletters. ]

    The report is based on analysis of audits of code bases involved in merger and acquisition transactions and highlights trends in open source usage across 17 industries. (Synopsys’ Audit Services unit audits code to identify software risks for companies involved in merger and acquisition deals.)

    The audits examined 1,481 code bases for vulnerabilities and open source licensing compliance, and 222 other code basess were analyzed only for compliance.

    Open source vulnerabilities increase

    The OSSRA report is based on code audits done in 2022, in which the number of known open source vulnerabilities rose by 4% from 2021.

    “Open source was in nearly everything we examined this year; it made up the majority of the code bases across industries,” the report said, adding that the code bases contained troublingly high numbers of known vulnerabilities that organizations had failed to patch, leaving them vulnerable to exploits.

    All code bases examined from companies in the aerospace, aviation, automotive, transportation, and logistics sectors contained some open source code, with open source code making up 73% of total code. Sixty-three percent of all code in this sector (open source and proprietary) contained vulnerabilities classified as high risk, those with a CVSS severity score of 7 or higher.

    In the energy and clean tech sector, 78% of the total code was open source and 69% contained high-risk vulnerabilities.

    Though code bases from companies in these sectors had higher percentages of total vulnerabilities than other sectors, “similar findings, to lesser degrees, played out across all industries,” according to the report.

    Open source adoption jumps

    The percentage of open source code has risen in code bases in all industry verticals over the last five years, according to the OSSRA report.

    Between 2018 and 2022, for example, the percentage of open source code within scanned code bases grew by 163% in technology for the education sector; 97% in aerospace, aviation, automotive, transportation, and logistics; and 74% in manufacturing and robotics.

    “We attribute EdTech’s explosive open source growth to the pandemic; with education pushed online and software serving as its critical foundation,” the report said.
    High-risk vulnerabilities rise

    Meanwhile, there has been an increase in high-risk vulnerabilities across all sectors. For instance, aerospace, aviation, automotive, transportation, and logistics companies recorded a 232% increase in high-risk vulnerabilities in the 5-year period.

    “Much of the software and firmware used in these industries operate within closed systems, which can reduce the likelihood of an exploit and may lead to a lack of urgency in the need to patch it,” Synopsys said.

    High-risk vulnerabilities in IoT-related code bases have jumped 130% since 2018.

    “This is particularly concerning when we think about the utility of IoT devices; we connect many aspects of our lives to these devices and trust in the inherent safety in doing so,” the researchers noted.
    Available patches not applied

    Of the 1,481 code basess examined by the researchers that included risk assessments, 91% contained outdated versions of open-source components, which means an update or patch was available but had not been applied.

    The reason for this could be that devsecops teams might determine that the risk of unintended consequences outweighs whatever benefit would come from applying the newer version. Researchers say that time and resources could also be a reason.

    “With many teams already stretched to the limit building and testing new code, updates to existing software can become a lower priority except for the most critical issues,” the report said.

    In addition, devsecops teams may not know when there is a newer version of an open source component available — if they are aware of the component at all, the report said.
    SBOMs help maintain code quality, compliance

    To avoid vulnerability exploits and keep open source code updated, organizations should use a software bill of materials (SBOM), the report suggests.

    A comprehensive SBOM lists all open source components in applications as well as licenses, versions, and status of patches.

    An SBOM of open source components allows organizations to pinpoint at-risk components quickly and prioritize remediation appropriately, the report added.

    #Logiciels_libres #Sécurité #Maintenance

  • Et maintenant, l’âge de la maintenance ?

    « (…) Comme le rappelait Philippe Bihouix dans une interview au Figaro, au cours de l’histoire longue, "l’essentiel de l’activité intellectuelle des humains a consisté à reproduire exactement à l’identique ce que faisaient leurs ancêtres. L’homme est un coopérateur et un imitateur-né, bien avant d’être un innovateur". Pourtant, rien de moins naturel, de moins évident aujourd’hui que de ne pas consommer, et donc maintenir. Pour y parvenir, le dossier d’Usbek et Rica suggère une double révolution.

    Juridique, d’abord : donner aux routes, aux ponts, aux objets et aux infrastructures qui s’usent des droits juridiques. Idée saugrenue ? Certains fleuves, certains éléments de la nature à travers le monde ont bien été reconnus comme personnalité juridique. Le but, s’agissant des infrastructures : autoriser des collectifs d’humains à plaider pour leur entretien et leur maintenance. Dans le même temps, il s’agit de mener une autre révolution : celle-ci, organisationnelle.

    En Suède, depuis 2017, une disposition fiscale permet de réduire de moitié le coût de l’embauche de personnel pour réparer un appareil. Le résultat est net : rien que pour l’électroménager, les réparations ont bondi de 16 % en 2020. Pourtant, une question demeure. Défendre le statuquo, l’état des choses, le on-ne-bouge-plus. Préserver vaille que vaille ce qui a été conçu par les générations passées ou par les fabricants d’hier. N’est-ce pas être réactionnaire ? A minima : conservateur ?"

    https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/vers-l-age-de-la-maintenance

  • SonarSource Blog » For secure code, maintainability matters
    https://blog.sonarsource.com/for-secure-code-maintainability-matters

    Author Robert Collier said that “Success is the sum of small efforts repeated day in and day out.” That’s especially true when it comes to security. By now we all understand that securing your systems isn’t as simple as installing a firewall and calling it a day. Instead, it’s multiple actions and strategies in concert, implemented consistently over time. And believe it or not, one small but important strategy is simply writing code that’s reliable (bug-free) and maintainable (easy to understand). Yes, I know that sounds too simple, and possibly even self-serving. So in this post I’ll lay out some of the evidence for how writing reliable and maintainable code means you’re inherently writing more secure code.

    In fact by one count, about 60% of CWEs aren’t vulnerabilities at all. CWE-699 is the Software Development view. It “organizes weaknesses around concepts that are frequently used or encountered in software development”. It contains 40 sub-categories, including Complexity Issues, Numeric Errors and Bad Coding Practices. Of the 59 leaf listings under Bad Coding Practices, the first is the beautifully emblematic CWE-478, Missing Default Case in Switch Statement.

    This is not a rule most people see as important for Code Security. At SonarSource, we don’t even class it as a Bug, but as a Code Smell / Maintainability problem. But its inclusion in the CWE says that experts in the field see it as important for security. Because the small consistent efforts like providing default clauses help you write “code that is obviously right”.

    #Scurité_informatique #Codage #Maintenance #Programmation #Heartbleed

  • 43. Il ponte spezzato

    Lara riceve un messaggio da Luigi: “Faccio l’ultima consegna e vengo a casa”. Da quel momento soltanto silenzio e poi l’ansia che comincia a salire. È il 14 agosto 2018 e alle ore 11.36 di quella vigilia di Ferragosto è crollato il Ponte Morandi di Genova. Il bilancio definitivo sarà di 43 morti, decine di feriti e 600 sfollati. Una sciagura annunciata che mette a nudo una gestione insufficiente della rete stradale italiana. L’indagine sul crollo di Genova stabilirà chi deve assumersene le responsabilità, per questo caso. Tra le macerie la magistratura cerca i reperti, ritenuti la prova chiave per stabilire le cause del disastro: monconi di calcestruzzo e fili di acciaio, che dall’hangar di Genova viaggiano fino ai laboratori dell’EMPA di Dübendorf, dove vengono sottoposti ad una super perizia. Un lavoro che Falò ha potuto seguire in esclusiva assoluta. E il parere degli esperi svizzeri si intreccia con le testimonianze dei sopravvissuti, dei familiari delle vittime, dei soccorritori e di chi ha perso la casa, per dar vita ad un documentario-inchiesta in cui la ricerca della verità insegue le drammatiche storie dei protagonisti.


    https://www.rsi.ch/la1/programmi/informazione/falo/43.-Il-ponte-spezzato-11531245.html
    #14_août_2018 #Gênes #pont #ponte_Morandi #privatisation #Gruppo_autostradale_per_l'Italia #responsabilité #entretien #maintenance #sfollati_via_Porro #péages #profit #business #Italie #film #film_documentaire

    –—

    Une donnée essentielle pour comprendre ce qui s’est passé :
    Coût d’entretien des autoroutes :
    98% des coûts ont été pris en charge avant 1999, soit avant la privatisation de la gestion des autoroutes en 1999 (https://it.wikipedia.org/wiki/Autostrade_per_l%27Italia)
    2% après 1999...

  • The Internet Relies on People Working for Free - OneZero
    https://onezero.medium.com/the-internet-relies-on-people-working-for-free-a79104a68bcc
    https://miro.medium.com/focal/1200/632/52/50/0*93mCYPVf551dbAQY

    But when software used by millions of people is maintained by a community of people, or a single person, all on a volunteer basis, sometimes things can go horribly wrong. The catastrophic Heartbleed bug of 2014, which compromised the security of hundreds of millions of sites, was caused by a problem in an open-source library called OpenSSL, which relied on a single full-time developer not making a mistake as they updated and changed that code, used by millions. Other times, developers grow bored and abandon their projects, which can be breached while they aren’t paying attention.

    It’s hard to demand that programmers who are working for free troubleshoot problems or continue to maintain software that they’ve lost interest in for whatever reason — though some companies certainly try. Not adequately maintaining these projects, on the other hand, makes the entire tech ecosystem weaker. So some open-source programmers are asking companies to pay, not for their code, but for their support services.

    Daniel Stenberg is one of those programmers. He created cURL, one of the world’s most popular open-source projects.

    #Logiciels_libres #cURL #Maintenance

  • The clutter hiding in my #iphone
    https://hackernoon.com/the-clutter-hiding-in-my-iphone-5e36d0071df0?source=rss----3a8144eabfe3-

    An expedition to unearth the garbage in my #ios devicesI’m generally a bit OCD about clutter but somehow this doesn’t seem to apply to my phone. It’s probably an ‘Out of sight, out of mind’ thing. But there’s only so long you can delay things before the dreaded ‘Storage Full’ notification pops up. Like what happened on my kid’s iPod when she ran an ‘Update All’ in her AppStore app and was informed that the iPod ‘Cannot Download’ as there’s no space. So when my phone too ran out of space, it was clear procrastination was not an option anymore. My problem with cleaning up is I have to get rid of stuff. This means decisions, and I have no time for that. But necessity is the mother of invention, and I discover an unknown ability to make time.When iOS becomes counter-intuitiveThe space hogs on most of my (...)

    #apple #maintenance #ios-storage

  • L’État coule le #transport_fluvial
    https://reporterre.net/L-Etat-coule-le-transport-fluvial

    C’est la première fois que le vote annuel du budget de Voies navigables de France (#VNF, cet établissement public à caractère administratif gère et exploite le réseau fluvial français) soulève une telle tempête. Tous les membres du conseil d’administration, parmi lesquels Transport et logistique de France (#TLF, la première organisation professionnelle représentative des métiers du transport) et #France_Nature_Environnement, s’opposent farouchement à l’#État. Au point d’avoir tous signé le 20 décembre un communiqué de presse intitulé « Les #voies_navigables lâchées par le gouvernement ». Une manifestation de colère inédite dans le petit monde du transport #fluvial.

    explications...

  • Merci du signalement, ton #Bug peut attendre…
    https://framablog.org/2018/03/26/merci-du-signalement-ton-bug-peut-attendre

    Magnus Manske est un développeur inconnu du grand public, on lui doit pourtant des contributions nombreuses et décisives pour le développement initial de #Wikipédia, sa #maintenance continue et son ingénierie, au point que les wikipédiens célèbrent chaque 25 janvier le … Lire la suite­­

    #Libres_Logiciels #Libres_Services #bénévole #Bogue #Code #Developpement #Libre #problème

  • #Rome menacé par la plus grave #crise_hydrique de son histoire moderne
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/07/25/rome-menacee-par-la-plus-grave-crise-hydrique-de-son-histoire-moderne_516456

    Selon le quotidien La Repubblica, la ville connaîtrait sa #sécheresse la plus grave depuis 200 ans. Le syndicat agricole Coldirelli estime le déficit de #précipitations à 72 % en juillet, par rapport à la même période de 2016, mais aussi à 74 % en juin, et 56 % en avril et mai. Depuis décembre 2016, dans le Latium, 250 mm de précipitations sont tombés, contre une moyenne de 420 mm sur la même période durant les vingt-cinq dernières années.

    […] Un chiffre est particulièrement éclairant : plus de 44 % de l’eau empruntant le réseau romain n’arrive pas à destination. Un résultat catastrophique, à comparer avec les données milanaises : dans la capitale lombarde, le taux de déperdition n’est que d’un peu plus de 16 %.

    Détenue à 51 % par la commune de Rome, qui cherchait avant tout ces dernières années à en tirer le plus de dividendes possible pour combler un déficit abyssal (plus de 15 milliards d’euros de #dettes), l’ACEA n’a même pas initié une réflexion sur l’amélioration de la tuyauterie, qui pourrait pourtant permettre d’importantes économies. Une erreur partagée par toutes les équipes qui se sont succédé au Capitole et qu’il serait malhonnête d’attribuer à la seule Virginia Raggi, arrivée aux commandes de la ville à l’été 2016.

    #eau #gestion #fuite #réseaux #maintenance

  • Départ de feu et plan d’urgence à la centrale nucléaire française du Bugey RTS - reuters/pym - 19 Juin 2017
    http://www.rts.ch/info/monde/8716219-depart-de-feu-et-plan-d-urgence-a-la-centrale-nucleaire-francaise-du-bug

    Un départ de feu s’est déclaré lundi après-midi sur la toiture d’un bâtiment de la zone nucléaire d’une unité de production de la centrale du Bugey, dans l’Ain. Des mesures d’urgence ont été prises.
    Le groupe EDF a précisé que le feu s’était déclaré à 15h26, que les pompiers étaient actuellement sur le site en soutien des équipes d’intervention de la centrale, et qu’aucune victime n’était à déplorer.
    « Le plan d’urgence interne a été déclenché. Il permet de réunir les compétences nécessaires à la gestion de cet incident », a également indiqué EDF. Le compte Twitter de la centrale a par ailleurs indiqué que l’incendie était consécutif à une opération de maintenance.
    http://www.rts.ch/2017/06/19/18/22/8716330.image?w=900&h=506

    Pas d’augmentation de la radioactivité
    Peu avant 18h, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a de son côté fait savoir que les balises situées à proximité de la centrale ne mesuraient actuellement aucune élévation de la radioactivité ambiante.

    La centrale de Bugey, à 35 km à l’est de Lyon, est constituée de quatre réacteurs à eau sous pression d’une puissance de 900 mégawatts chacun.

    L’unité de production touchée par l’incendie est en arrêt pour maintenance depuis fin août 2015.

    #Nucléaire #Bugey #Ain #Maintenance #Poubelles

  • 2 jours pour vous former à la #Maintenance_des_systèmes_Windows
    http://www.dsfc.net/formations/2-jours-formation-maintenance-des-systemes-windows

    Windows est loin d’être un système simple pour des techniciens de maintenance, qui, sans formation, sans compétence, sans outils, risquent de perdre beaucoup lors de leurs interventions auprès des utilisateurs !

    #Formations #Formateur_Maintenance_informatique #Formation_Maintenance_informatique #Formation_Windows #Windows_Server