• Un policier décoré a frappé plusieurs personnes à Toulon - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/un-policier-decore-a-frappe-plusieurs-personnes-a-toulon_2056030.html

    Le commandant divisionnaire, promu de la Légion d’honneur, a été filmé en train de frapper des manifestants.

    Un officier de police, promu de la Légion d’honneur, a été filmé en train de frapper plusieurs personnes en marge d’une manifestation de gilets jaunes samedi à Toulon, a confirmé l’AFP auprès d’une source proche du dossier.

    Le policier filmé est bien Didier Andrieux, commandant divisionnaire, « actuellement responsable par intérim des 400 policiers en tenue de Toulon », a indiqué à l’AFP cette même source, confirmant une information de Var-matin. Après 34 ans de service, il a fait partie de la promotion à la Légion d’honneur du 1er janvier 2019.

    Sur l’une des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on le voit en tenue mais tête nue, donner plusieurs coups de poing au visage d’un homme plaqué contre un mur, avant que d’autres fonctionnaires ne s’interposent.

    Un homme « armé », et deux gilets jaunes

    L’homme frappé, qui ne porte pas de gilet jaune, était en possession d’un tesson de bouteille selon la source proche du dossier. Il a été interpellé et placé en garde à vue dès samedi soir pour outrage, a indiqué à l’AFP la police du Var.

    #Maintien_de_L'ordre

  • La prison parisienne de la Santé rouvre, avec téléphones fixes et brouilleurs
    https://actu.orange.fr/france/la-prison-parisienne-de-la-sante-rouvre-lundi-avec-telephones-fixes-et-brouilleurs-CNT000001bGI8s/photos/la-prison-de-la-sante-a-la-veille-des-travaux-le-10-septembre-2014-83def

    Après quatre ans de travaux, la maison d’arrêt de la Santé, à Paris, accueillera lundi ses premiers détenus, dans des locaux entièrement rénovés et, pour la première fois en France, équipés à la fois de brouilleurs et de téléphones fixes en cellule. L’établissement pourrait atteindre dès la fin 2019 un taux d’occupation de 150%. Source : Actu Orange

  • Une France qui se tient sage

    Aveugles et hostiles à l’intelligence d’un mouvement qui retourne contre le néo-pouvoir les #valeurs qu’on lui inculque (#disruption, #mobilité, #agilité) et qui renvoie la #police à sa #violence archaïque (#blindés, #voltigeurs et #police_montée), les médias auront été les meilleurs #chiens_de_garde du #pouvoir et de la police, mais aussi les révélateurs du mépris des #élites et des journalistes pour les gilets jaunes, ces ploucs défavorisés : Cnews invitant #Patrick_Sébastien qui connaît ces gens-là, Le Monde les traitant d’« #invisibles » (mais aux yeux de qui ?), des philosophes contrits qui auraient préféré voir surgir un autre #peuple, plus jeune et plus mixte, congédiant ce peuple-ci comme beauf et FN. Et tous ces #experts nous expliquant que la #révolte a lieu grâce au changement d’#algorithme de #Facebook accentuant le rôle des « groupes », comme si les gens n’étaient pas capables de s’assembler tout seuls, et qu’il fallait bien une intelligence supérieure pour les sortir de leur bêtise. Merci M. Zuckerberg d’illuminer nos campagnes. Or le #mouvement est d’abord un mouvement de #rond-point, de #proximité et de #rencontres, qui provoque une extraordinaire redistribution des rôles.

    Le récit raconté par les médias était répugnant. La #TV s’est encore une fois ridiculisée face à #Internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20 h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des « vidéos de #violences_policières », qui à force deviennent un genre en soi. Au Burger King à Paris, une femme est matraquée au sol, à Biarritz, en marge de tout mouvement de foule, une autre est frappée au visage par un tir de flash-ball. D’abord on empêche de manifester, puis on parque dans une fan zone, ensuite on gaze, et la semaine suivante on interdit les casques, masques et lunettes, indices de « radicalisation ». Des #CRS caparaçonnés en Robocop visent la tête nue de gilets jaunes auxquels on retire le droit de se protéger. Résultat : 170 personnes à l’hôpital à Paris le 8 décembre. 24 plaintes de photographes et journalistes. #Intimidation totale des manifestants. Et la honte : Paris se refermant sur lui-même comme un château-fort face aux hordes de manants.

    Les médias n’agissent pas que par obéissance, mais par perplexité et bêtise, parce qu’il leur manque une case : la case politique. Habitués à commenter des stratégies électorales, ils ne comprennent pas quand émerge un #fait_politique, ils ne le voient pas. Ils répètent que le mouvement n’est pas politique (alors qu’il n’est pas partisan, ce n’est pas la même chose). À la place, on le moralise (la violence, c’est mal !), on le judiciarise. On le scinde : les bons manifestants (qui se tiennent sages) et les mauvais (qui cassent). On parle de casseurs en mélangeant les pilleurs qui en profitent et les manifestants en colère qui se demandent jusqu’où ils sont prêts à aller. Pire encore : on militarise le conflit. Les médias ont parlé de scènes de guerre (quand parfois brûlaient juste une poubelle et un sapin de Noël), fantasmé la guerre civile, épouvantail agité par un État irresponsable qui comptait bien monter les uns contre les autres (« il va y avoir des morts ! »). La police a sorti les chiens, joué aux cow-boys avec ses LBD40, des flash-balls augmentés. Un quart de Paris a été transformé en ville morte, 46 stations de métro fermées le 15 décembre. Il fallait y être pour voir les gilets jaunes transformés en âmes errantes cherchant un endroit où se retrouver. Et on s’étonne de la colère du peuple alors qu’on le traite en ennemi ?

    Le contrechamp logique est la vidéo inouïe des lycéens de Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, qui dit l’ambition de ce pouvoir de plus en plus autoritaire. Une France qui se tient sage comme une image. La #banlieue ressemblait soudain aux pires fantasmes de BFM, TF1 ou LCI : à la Syrie. Une voix sinistre se félicitait en sifflotant : « Voilà une classe qui se tient sage, faudra balancer à leurs profs, je pense ils ont jamais vu ça. » Des #images « choquantes » ont dit les médias : ça n’engage à rien. Même ce planqué de Blanquer l’a dit. Alors qu’elles sont monstrueuses, inadmissibles, inexcusables. Les journalistes ont appris à l’école à ne pas donner leur avis, à recueillir les propos, citer les réseaux sociaux et réciter les éléments de langage. Des lycéens ont été agenouillés comme attendant une balle dans la tête, et jetés au milieu des poubelles, comme des détritus. Quelle leçon le petit coq français sur son fumier va-t-il encore vouloir donner au monde en matière de droits de l’homme ?


    https://www.cahiersducinema.com/produit/edito-n751-janvier-2019-une-france-qui-se-tient-sage

    #médias #gilets_jaunes #presse #journalisme #catégorisation #bons_manifestants #mauvais_manifestants #casseurs
    ping @davduf @reka @fil

  • Le préfet de la Somme reprend un arrêté « interdisant le transport et le port sur la voie publique d’équipements individuels de protection des voies respiratoires, de casques et de lunettes de protection » dans tout le département de la Somme !

    Déjà l’arrêté qui t’interdit de te protéger en manif est pas piqué des hannetons (oué je kiffe cette expression) mais toutes les explications qui suivent et les réponses à des questions connexes valent leur pesant de cacahouètes. Bref un must-read de thread ⤵
    https://twitter.com/Juristematin/status/1081290437971927041

    A compléter par le thread d’un medic au sujet du gaz : https://twitter.com/ZadStreet/status/1081403159443136512

    (je les ramènerai par ici quand je serai sur un ordinateur, c’est pas facile de seenthisser depuis un smartphone !)

  • « Gilets jaunes » : Un niveau jamais atteint de violences policières | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040119/gilets-jaunes-le-gouvernement-est-determine-en-finir

    Un niveau jamais atteint de violences policières

    L’usage de la force comme le niveau, jamais atteint jusqu’alors, des violences policières sont parfaitement assumés par le pouvoir. Selon les chiffres officiels, 1 407 manifestants ont été blessés, dont 46 grièvement, de la mi-novembre à la mi-décembre. 717 policiers, gendarmes et pompiers ont aussi souffert de violences durant cette période. Des dizaines de personnes ont été gravement blessées, mutilées parfois, par des tirs de flashball (ou LBD40) et de grenades GLI-F4 contenant de l’explosif.

    Dans un rapport publié le 17 décembre, Amnesty International dénonce une telle escalade de violence et « de nombreux cas de recours excessifs à la force par des policiers ».

    « Les forces de l’ordre ont utilisé des flashball, des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogènes contre des manifestants majoritairement pacifiques », ajoute l’ONG, qui demande des « enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces ». Amnesty avait déjà enquêté, en 2017 et en 2015, sur les nombreuses restrictions apportées au droit de manifester et sur l’augmentation de violences policières. « L’application de l’état d’urgence et un usage disproportionné de la force ont restreint ce droit fondamental de manière préoccupante dans ce pays », notait l’organisation.

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    Une autre association, l’ACAT (Association chrétienne contre la torture et la peine de mort), a rappelé qu’elle alertait depuis 2017 « les autorités françaises sur la dangerosité des armes dont elle se dote et sur le caractère contre-productif et possiblement contraire au droit international du recours à ces armes ». « Notre police est surarmée. Ces armes sont-elles vraiment adaptées au maintien de l’ordre lors de manifestations ? Sont-elles indispensables ? »

    À l’occasion des manifestations des gilets jaunes, l’association a rappelé ses recommandations et publié le catalogue des armes aujourd’hui utilisées en maintien de l’ordre (à voir ici) :

    la création d’un organe d’enquête indépendant ;
    l’interdiction des lanceurs de balles de défense ;
    la publication annuelle de chiffres relatifs à l’usage de la force par les policiers et gendarmes : sur les utilisations d’armes, les sanctions disciplinaires pour des faits de violences et le nombre de personnes blessées ou tuées dans le cadre d’opérations de police ou de gendarmerie.

    Les ONG ne sont pas seules à s’inquiéter de la violence disproportionnée des forces de l’ordre. Le Défenseur des droits, autorité indépendante présidée par Jacques Toubon, a choisi d’ouvrir plusieurs enquêtes sur des cas de violences (en particulier les interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie en décembre). L’autorité rappelle, elle aussi, qu’elle demande depuis 2017 :

    le retrait des lanceurs de balles de défense de la dotation des forces chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations ;
    la réalisation d’une expertise sur les armes dites de force intermédiaire, notamment la GLI-F4, visant à mieux encadrer leur usage ;
    le renforcement de la communication et du dialogue dans la gestion de l’ordre public, avant et pendant le déroulement des manifestations ;
    la conduite d’une étude sur la mise en œuvre en France de la doctrine dite de la « désescalade de la violence ».

    L’arme qui suscite les plus vives critiques est le LDB40, qui a succédé en 2015 au Flash-Ball. Interrogé par Le Parisien, son fabricant Jean-Verney Carron reconnaît que cette arme tire des balles en caoutchouc « d’un calibre de 40 mm… c’est beaucoup plus dangereux que le Flash-ball. C’est un calibre de guerre ». Sur de courtes distances, le risque existe de traumatismes graves, voire de décès dans des cas exceptionnels.

    Car le fameux maintien de l’ordre « à la française » est de plus en plus critiqué. « Il est largement perçu comme contre-productif. Bien loin d’apaiser les tensions et de maintenir l’ordre, le recours conséquent à la force publique génère une escalade de la violence. Une autre approche, basée sur le dialogue et la désescalade, se développe chez nos voisins européens », note Aline Daillère, l’une des responsables de l’ACAT (texte à lire ici).

    Dès le mois de mai 2016, deux des meilleurs spécialistes universitaires des stratégies de maintien de l’ordre, Fabien Jobard et Olivier Fillieule, notaient « le splendide isolement » de la France. « En Allemagne, en Suède, en Suisse, l’interaction entre police et manifestants se distingue par la maîtrise et le dialogue. La police française résiste aux nouveaux modèles de maintien de l’ordre, articulés autour de la notion de désescalade », écrivent-ils dans ce texte.

    Autre spécialiste de la police et du maintien de l’ordre, Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, notait récemment que dans le contexte du mouvement des gilets jaunes, « la moindre des choses semble d’essayer d’apaiser la colère plutôt que de l’exacerber ». « Le pouvoir politique, ajoute-t-il, serait bien avisé de donner à ses forces de maintien de l’ordre les mêmes consignes claires de retenue et de stratégie de désescalade que celles qu’il a manifestement données aux forces locales de police et de gendarmerie par le biais des préfectures. »

    Le journaliste David Dufresne, auteur du livre Maintien de l’ordre, tient depuis le 4 décembre une chronique méticuleuse de ces violences policières sur Twitter et sur Seenthis. Les vidéos, témoignages et situations décrites sont accablantes pour le pouvoir et le ministre de l’intérieur, qui n’a à aucun moment rappelé aux forces de sécurité les règles basiques de déontologie, d’engagement et de proportionnalité des réponses.

    Les « factieux », selon Castaner, les « insurrectionnels », selon Griveaux, mettent aujourd’hui en tête de leurs revendications le respect du droit de manifester, l’arrêt des violences et de l’impunité policière. « La répression que vous menez sans aucune retenue sur l’ensemble des lanceurs d’alerte et des citoyens de ce pays est une déclaration de guerre sans cesse renouvelée », écrivent les auteurs des « vœux » au chef de l’État. L’escalade est en route. Le gouvernement le sait et mise à nouveau sur cette stratégie du pire pour tenter d’en finir avec les gilets jaunes.

    #maintien_de_l'ordre

  • Maintien de l’ordre et violences policières : ce que l’histoire nous apprend
    http://theconversation.com/maintien-de-lordre-et-violences-policieres-ce-que-lhistoire-nous-ap

    Les manifestations des gilets jaunes de ces dernières semaines ont soulevé à nouveau la question des violences policières et d’un usage accru de la violence par les forces de l’ordre, une question déjà posée en 2016 à l’occasion du mouvement contre la « loi travail ». On voudrait apporter un éclairage historique sur ce phénomène supposé de « retour » de la violence. Il ne s’agit pas de relativiser les agissements policiers, mais d’inscrire les événements dans l’évolution du maintien de l’ordre en France.
    Calmer le « citoyen momentanément en colère »

    Le maintien de l’ordre repose en France depuis longtemps sur des unités spécialisées : les gendarmes mobiles, apparus en 1921, complétés par les CRS, à partir de 1944, avec le recours à certaines périodes à des unités non permanentes comme les compagnies d’intervention de la Préfecture de Police à Paris dans les années 1950-1960.

    A l’origine de ces forces se trouve la préoccupation de ne plus recourir à l’armée, de ne plus traiter le manifestant comme un « ennemi » mais un « citoyen momentanément en colère ».

    La montée de ces forces est aussi liée au développement de la manifestation canonique dans les formes légitimes d’expression politique depuis la fin du XIXème siècle. Les moyens mortels (armes à feu) sont évacués, remplacés après-guerre par des instruments en principe non létaux dont la matraque est l’emblème, puis les gaz à partir de 1947 et enfin les grenades assourdissantes.
    Les grévistes forcent le barrage de police le 20 mars 1906. Wikimedia
    Un matériel plus sophistiqué

    Depuis Mai 68 (qui avait pris la police au dépourvu), la sophistication du matériel s’est accentuée avec le développement des protections individuelles et des véhicules, le perfectionnement de l’armement. Le maintien de l’ordre s’est aussi technicisé, puisqu’après de longues décennies d’apprentissage « sur le tas » au sein des unités, il fait l’objet d’un enseignement spécifique, comme au centre de Saint-Astier, créé par la gendarmerie au lendemain de Mai 68 puis devenu permanent, où les unités s’entraînent régulièrement dans le décor d’une ville fictive. Les agents s’aguerrissent aux manoeuvres et aussi à la maîtrise de soi nécessaire au métier. Un répertoire s’est alors fixé, fondé sur son caractère défensif, la planification, le contrôle à distance des manifestants, le retardement de l’usage de la force, et le dialogue, voire la cogestion avec les organisateurs des manifestations pour faciliter leur encadrement policier. Depuis quarante ans, les effectifs de ces forces sont restés stables, autour de 30 000 hommes (17 000 gendarmes mobiles, 13 000 CRS). Elles peuvent recevoir le renfort d’autres forces de police, dont le maintien de l’ordre n’est cependant pas le « métier ». Ces interventions ont été à l’origine de violences policières (comme la mort de Malik Oussekine à Paris le 6 décembre 1986).
    CRS et manifestants pendant la lutte contre l’extension du camp militaire, Larzac, France, années 1970. Community of the Ark of Lanza del Vasto/Wikimedia, CC BY-ND
    Quel critère pour définir la violence policière ?

    La question du niveau de violence policière et de son évolution est éminemment complexe. Quel critère retenir en effet ?

    Le seul nombre de morts, souvent retenu, montrerait cependant que le maintien de l’ordre devient plus meurtrier en France à partir de 1879, en particulier pendant la période de l’après-guerre, marquée par la guerre froide et la guerre d’Algérie.

    En témoignent les épisodes sanglants du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, qui ont fait respectivement au moins cent morts et 8 morts à Paris.

    Cette seule courbe contredit l’existence d’un processus séculaire graduel de « réduction de la violence » et de pacification du maintien de l’ordre. En dehors de rares grands événements très meurtriers, il est difficile pour certains spécialistes de juger du niveau de violence policière le critère du nombre de morts dissimule d’autres formes de violence (charges, interpellations et intensité de la répression) et le « niveau de violence » renverrait avant tout aux perceptions de la manifestation.

    Si on s’en tient à ce seul critère mesurable, depuis un siècle, des phases d’apaisement relatif alternent avec des cycles de violence : celui qui oppose les organisations communistes à la police et culmine avec les manifestations contre le général Ridgway en mai 1952, puis la police aux Algériens en 1960-1962. Ces épisodes montrent que la violence policière fait toujours partie du répertoire d’action de l’État et a pu être un recours dans certaines circonstances.
    Contact plus fréquent

    La question du « retour » des violences policières doit être lue à la lumière des transformations du maintien de l’ordre depuis les années 2000. Celui-ci a été modifié par la lutte contre les « violences urbaines », autrement dit les émeutes des quartiers populaires (2005 et 2007). Les unités sont devenues plus mobiles et plus offensives, tant grâce à un armement plus agressif qu’en projetant des forces destinées à interpeller les émeutiers en vue d’une répression judiciaire.

    Il s’ensuit une transformation notable des formes de maintien de l’ordre, où le contact est plus fréquent, avec toutes les occasions de violence que peuvent provoquer de telles situations. Aux dispositifs adoptés lors des manifestations parisiennes des gilets jaunes, on peut appliquer des constats dressés à l’occasion du mouvement contre la loi travail en 2016 .
    Manif du 11 novembre 2018 contre l’invitation de Donald Trump pour les commémorations du 11 novembre 1918 par M. Macron. Jeanne Menjoulet/Flickr, CC BY-SA

    On note ainsi une dimension offensive marquée, avec des tirs de lanceur de balle de défense (LBD) (communément appelé Flashball), le déploiement massif d’unités dédiées à l’interpellation de manifestants par un pouvoir politique désireux d’afficher le soir même « la restauration de l’ordre », en utilisant des agents venus des BAC et de la BRI, et non des professionnels du maintien de l’ordre.

    Tout cela tend à brouiller les frontières entre encadrement des manifestations et police des « violences urbaines ». De telles interventions, perçues comme un usage indiscriminé de la force, ne manquent pas de générer des phénomènes de solidarisation des manifestants et de nouvelles violences.
    Des pratiques françaises pointées du doigt

    A cet égard, les spécialistes pointent des pratiques françaises à rebours des stratégies de « désescalade » menées dans d’autres pays européens, qui passent par le dialogue continu avec les organisateurs et les manifestants : depuis la présence d’officiers de liaison médiateurs, comme les Peace Units aux Pays-Bas, les « officiers de dialogue » en Suède, jusqu’à des panneaux lumineux donnant les instructions de la police à ceux qui défilent.
    Intervention de ‘Peace Units’ néerlandais lors d’une manifestation sportive.

    La sophistication de l’arsenal n’est pas non plus synonyme de pacification : le LBD et les grenades de désencerclement sont des armes susceptibles d’entraîner de graves blessures. Les forces de l’ordre conservent aussi des instruments archaïques, comme les grenades offensives (responsables de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).

    Si l’on peut évoquer un apaisement tendanciel ou relatif de la violence du maintien de l’ordre depuis 1968, la situation reste ouverte : l’usage de la violence dépend in fine du degré de légitimité des protestataires aux yeux de l’autorité politique et des forces de l’ordre.

    #maintien_de_l'ordre

  • Les contestations des violences policières ont une histoire
    http://theconversation.com/les-contestations-des-violences-policieres-ont-une-histoire-109272

    Arrestations de « gilets jaunes » et plaintes de ces derniers pour brutalité ou violences policières continuent d’attirer l’attention médiatique, notamment en raison des moyens utilisés : lanceurs de balles de défense (LBD – communément appelés « flash-ball »), grenades lacrymogènes, grenades de GLI-F4 (la France étant le seul pays européen à les utiliser dans le cadre du maintien de l’ordre).

    Des spécialistes du maintien de l’ordre n’ont pas manqué de relever l’usage de ces armes dites « non-létales » qui blessent très grièvement, mutilent et tuent.

    Si elles sont en effet significatives d’une évolution du maintien de l’ordre, pour comprendre comment les individus dénoncent des violences policières, il convient de revenir sur une histoire longue de ces mobilisations.
    Liste non exhaustive des victimes de violences policières écrites sur le sol de la Place de la république, le 18 mai 2016, pour protester contre le rassemblement « contre la haine anti-flic » organisé par des syndicats de police. Anthony Pregnolato
    Une histoire de mobilisations dans les quartiers populaires

    Même s’il n’est pas possible de comptabiliser les violences des forces de l’ordre en l’absence d’un instrument de mesure systématique, hormis les moments de fortes répressions des manifestations, les violences touchent principalement une population « cible » des policiers : des jeunes hommes vivant dans les cités des quartiers populaires, provenant des classes sociales précarisées, immigrés ou héritiers de l’immigration post-coloniale.

    Cette population est la plus sujette à des contrôles d’identité – souvent une prémisse aux violences policières – et trouve le plus souvent la mort dans une interaction avec la police. Le tableau à la fin de l’ouvrage d’Abdellali Hajjat, La Marche pour l’égalité et contre le racisme sur la marche de 1983 et le recensement de Basta ! donnent les chiffres à ce jour les plus complets.

    L’histoire des dénonciations des violences policières se retrouve essentiellement dans les mobilisations de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires dès les années 1960.
    Affiches à Belleville, le 10 juin 2017, lors de la commémoration des 10 ans de la mort de Lamine Dieng. Anthony Pregnolato
    Rock against the Police

    Ces mobilisations sont notamment marquées par Rock against the police de 1980 à 1983, la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, et par la mobilisation du Comité contre la double peine puis du Mouvement de l’immigration et des banlieues dans les années 1990 et 2000 (les ouvrages de Mogiss H. Abdallah et de Karim Taharount retracent cette histoire militante).

    Mais cette histoire comprend aussi une récurrence des rébellions après qu’un jeune habitant d’une cité soit tué par la police, et par une succession de plaintes portées par des collectifs de familles de victimes – au prix de plusieurs années de procédure judiciaire, qui aboutissent peu à un procès – qui demandent « Justice et Vérité ». Ces victimes de violences policières suscitent généralement peu l’attention médiatique en dehors de la catégorie « faits divers » pour deux raisons principales. D’une part elles appartiennent aux franges les plus marginalisées, ne disposant pas forcément de ressources en terme de capital culturel, économique ou politique. Et d’autre part il existe un traitement politique et médiatique stigmatisant qui reprend les cadres de représentations policiers et criminalise ces quartiers.
    Manifestations du collectif « Justice pour Adama » devant la Gare du Nord à Paris, le 30 juillet 2016. Dominique Faget/AFP

    Cependant, certaines de ces mobilisations parviennent exceptionnellement à exister médiatiquement et politiquement – en fonction de ressources militantes ou du contexte pouvant être plus favorable à l’attention porté aux faits – comme récemment le Comité Justice pour Adama ou l’affaire de Théo Luhaka. Ces mobilisations c’est aussi une histoire de la répression de l’engagement politique.
    Criminalisation des victimes

    L’incarcération des proches d’Adama Traoré en témoigne, rappelant les accusations d’« outrages », de « violences » sur agents, ou de « diffamation » qu’ont connus les habitants et militants à Mantes-la-Jolie en 1991, à Châtenay-Malabry en 2001, à Dammarie-les-Lys en 2002, à Villiers-le-Bel en 2007 – de même qu’Amal Bentounsi attaquée en justice par Manuel Valls en 2014, ou encore l’intensification des contrôles et des violences policières dans le quartier de la victime.

    L’observation menée durant mon travail de thèse révèle qu’au regard de la police, de la justice, des autorités étatiques et de l’espace médiatique, les victimes de violences policières et leurs proches qui se mobilisent font l’objet d’une criminalisation, d’un soupçon de culpabilité (elles doivent prouver qu’elles n’ont pas « mérité » cet usage de la force), et d’une remise en question du statut de victime.

    L’un des enjeux pour elles est donc la reconnaissance politique et juridique du statut de victime, en plus de la reconnaissance de la culpabilité de ou des agents de police. Il faut comprendre aussi que cette légitimité à être une victime – et donc l’illégitimité de l’usage de la force par la police – dépend en partie du groupe social d’appartenance (réel ou supposé) de la personne qui porte plainte et de sa position sociale dans la société – donc de sa légitimité aux yeux des institutions policières, judiciaires et politiques.
    Concurrence de légitimité ?

    Ainsi, on peut se demander si, à la mort de Rémi Fraisse en 2015, puis lors de la COP 21 ou durant le printemps 2016 jusqu’aux mobilisations actuelles, la médiatisation et la politisation des violences des forces de l’ordre ne résulte pas en partie de l’émergence de « nouvelles » figures de victimes apparaissant comme plus légitimes (militant écologique, manifestants retraités ou personnes âgées « gilets jaunes ») ?

    Cela aurait pu favoriser une transformation des cadres de représentations de l’espace médiatique et une attention plus favorable aux dénonciations des violences des forces de l’ordre.

    La même question se pose aujourd’hui lorsque des journalistes portent plainte pour violences policières subies en couvrant les manifestations – même si cela était déjà dénoncé en 2016.
    Manifestation à Brest le 8 décembre 2012 contre le projet d’aéroport Notre-Dame des Landes : certains manifestants apparaissent-ils plus légitimes que d’autres ? Non à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes/Flickr, CC BY-SA
    Une évolution du maintien de l’ordre plus violente ?

    Mais cette hypothèse ne doit pas relativiser les transformations du maintien de l’ordre des dernières années pointées par plusieurs spécialistes, avec une évolution allant à l’encontre de la logique de « désescalade », l’accroissement de l’usage des armes dîtes « non-létales », ainsi qu’une extension du spectre de la criminalisation des individus – qui touche les manifestant-e-s.

    Censée répondre à ce qui est perçu comme une augmentation des violences protestataires (qui est loin d’être nouvelle), depuis les années 2000 et particulièrement depuis la décennie 2010, l’usage de grenades lacrymogènes, de grenades explosives et de LBD se font de plus en plus fréquents dans les mobilisations collectives.

    Dans la même période, après avoir été grièvement blessés ou ayant perdus un œil à cause d’un tir de LBD, des victimes, leurs proches et des militants dénoncent leur usage (Collectif 8 juillet, Geoffrey Tidjani, Désarmons-les ou l’Assemblée des blessés).

    Dans les procès pour usage abusif de LBD que j’ai observé dans le cadre de mon doctorat, la défense ou le tribunal mettent souvent en avant un manque de formation à l’usage de l’arme et la marge d’erreur du tir. Même s’il y a des condamnations à du sursis ou à l’interdiction de port d’arme, la responsabilité a ainsi tendance à être renvoyé aux supérieurs hiérarchiques.

    C’est notamment suite à ce constat que plusieurs membres de l’Assemblée des blessés décident de lancer des requêtes collectives auprès du tribunal administratif contre l’usage de ces armes. Tout récemment, des victimes de grenade GLI-F4 portent plainte au parquet de Paris ou contre le ministre de l’Intérieur pour avoir autorisé son usage dans les manifestations.
    Des manifestants criminalisés ?

    Même si ce n’est pas nouveau, depuis Notre-Dame-des-Landes et durant les mobilisations de 2016, de plus en plus de personnes tentent de se protéger (casque, masque à gaz, lunettes de plongée ou de ski). La pratique du black bloc s’étend pour faire face physiquement aux forces de l’ordre. Et des équipes médicales mobiles – « street médic » – se développent pour apporter les premiers soins.

    Ces modes d’organisation sont alors criminalisés, notamment à partir de l’application de l’article 222-14-2 du code pénal (mis en place sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2010) qui permet de condamner une supposée volonté de s’en prendre aux forces de l’ordre ou de vouloir s’en défendre.

    Face à cela, le traitement médiatique et politique donne l’impression d’une augmentation de la violence dans les cortèges. Cependant, des spécialistes rappellent que la désignation de « mauvais manifestants » par le terme de « casseurs » n’est pas nouvelle, et qu’elle sert tant à délégitimer un mouvement social qu’à en légitimer sa répression. D’autres chercheurs rappellent la tendance à oublier les violences qu’ont connus les soulèvements populaires (à cinq minutes), ou celles des groupes autonomes des années 1970.
    Des condamnations perçues comme iniques

    Lorsque les violences et abus policiers sont reconnus, les condamnations sont presque exclusivement à minima des peines maximales prévues par la loi, même lorsque la légitime défense n’est pas reconnue pour une balle dans le dos.

    L’étude de Cédric Moreau de Bellaing sur l’Inspection générale des services (IGS) – l’ancêtre de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) – révèle que « les dénonciations d’usage abusif de la force par la police aboutissent moins souvent à une sanction que celles de tout autre type d’atteintes ; et, lorsque ces cas de violences sont sanctionnés, ils le sont proportionnellement moins gravement que les autres formes de déviances policières ». Si le même type d’enquête systématique était fait pour les condamnations au pénal, on pourrait s’attendre à une conclusion similaire.

    Enfin, la reconnaissance politique et juridique du statut de victime et de la culpabilité de l’agent de police accusé dépend en partie de deux facteurs. D’une part, dans les procès on retrouve des logiques sociales de légitimation de la parole policière et de délégitimation de la parole de la victime (même s’il peut arriver que le « faux et usage de faux » soit reconnu et condamné). D’autre part, des catégorisations politiques (« casseurs », « voyous ») et des dispositions juridiques (« outrage et rébellion », article 222-14-2) rendent possible la criminalisation de tout individu en interaction conflictuelle avec les forces de l’ordre.

    Aujourd’hui, l’attention est portée sur l’usage de la force policière dans les manifestations des « gilets jaunes ». Au regard de l’histoire de ces mobilisations contre les violences des forces de l’ordre, concernant les plaintes engagées ces derniers jours, il reste à voir si les tribunaux remettront en cause la légitimité de cet usage de la violence physique de l’État.

    Que ce soit dans les quartiers populaires ou dans les manifestations, l’expérience des violences des forces de l’ordre et de la répression peut entraîner des formes de défiance vis-à-vis de l’État et de ses institutions, et peut avoir des effets sur les modes de politisation des individus.

    #maintien_de_l'ordre

  • Maintien de l’ordre : le Défenseur des droits instruit plusieurs saisines relatives à la déontologie de la sécurité. | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2018/12/maintien-de-lordre-le-defenseur-des-droits-instruit-plusieurs-sai

    Communiqué du 7 décembre 2018

    Le Défenseur des droits, autorité constitutionnelle indépendante chargée de défendre les droits et libertés, a notamment pour mission de veiller au respect de la déontologie des professionnels de la sécurité et de défendre et de promouvoir l’intérêt supérieur de l’enfant.

    En conséquence, le Défenseur des droits a décidé d’ouvrir une enquête sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie. Il mettra en œuvre ses pouvoirs d’investigation pour instruire ce dossier dans le respect du contradictoire, comme il le fera également dans plusieurs saisines qui lui ont déjà été adressées suite aux manifestations récentes.

    Dans ce contexte, le Défenseur des droits rappelle qu’il avait, en décembre 2017, à la demande du Président de l’Assemblée nationale, fait un rapport général sur le maintien de l’ordre qui contenait plusieurs recommandations parmi lesquelles :

    le retrait des lanceurs de balles de défense de la dotation des forces chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations ;

    la réalisation d’une expertise sur les armes dites de force intermédiaire, notamment la #GLI-F4, visant à mieux encadrer leur usage ;

    le renforcement de la communication et du dialogue dans la gestion de l’ordre public, avant et pendant le déroulement des manifestations, afin notamment de rendre plus compréhensible l’action des forces de sécurité ;

    la conduite d’une étude sur la mise en œuvre en France de la doctrine dite de la « désescalade de la violence ».

    #maintien_de_l'ordre

  • La note qui transforme les CRS en commando [ARCHIVES 2015]
    https://www.marianne.net/societe/la-note-qui-transforme-les-crs-en-commando

    Pour se protéger au cours de leurs interventions, les policiers pourraient avoir recours à des tireurs postés, comme l’explique une note dévoilée par "Marianne" dans son numéro en kiosques ce vendredi. Une tactique qui ne fait pas l’unanimité.

    Un document que révèle Marianne (voir ci-dessous) met en lumière les nouvelles procédures d’intervention très musclées des compagnies républicaines de sécurité. Au risque de la bavure.

    C’est à l’occasion d’un exercice grandeur nature que les états-majors de la police ont récemment mesuré l’impact des nouvelles procédures d’intervention des CRS. Le manifestant fictif qui menaçait la compagnie avec une arme à feu a été neutralisé en quelques instants par un tireur lui aussi fictif, posté en hauteur. Fin de la démonstration, dont le maître d’œuvre s’était contenté, pour bien marquer les esprits, d’appliquer strictement les nouveaux « principes tactiques relatifs à la réaction d’une unité prise sous un tir d’arme à feu », selon l’intitulé de la note adressée à tous les commandants de compagnie par la direction centrale des CRS.

    « L’évolution des menaces auxquelles les compagnies républicaines de sécurité sont susceptibles d’être confrontées, ainsi que l’impérieuse nécessité de préserver de manière optimale l’intégrité physique et juridique des personnels, imposent une adaptations de nos méthodes de raisonnement tactique », expliquait le directeur, Philippe Klayman le 18 novembre 2013. De nouveaux schémas qu’il justifiait en invoquant la possession d’armes à feu par les « délinquants » et le besoin de répondre aux « nouvelles menaces », au lendemain des événements de Grigny, en 2005, mais surtout de Villiers-le-Bel, en 2007, où les CRS avaient été visés à l’arme longue. « Le déploiement préventif d’un binôme, observateurs-tireur arme longue constitue une aide au commandement par la fourniture de renseignements ainsi qu’une possibilité de riposte au délai de mise en œuvre réduit », stipule la note, avant d’annoncer une série de stages de tireurs et la dotation de nouveaux équipements.

    Deux ans plus tard, c’est chose faite, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle philosophie ne rassure pas les troupes, comme le souligne Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA : « Nous n’avons pas l’ambition de devenir une police à l’américaine. On voudrait nous transformer en commando, équipés comme des porte-avions. Nous n’en avons ni les moyens, ni la culture. » Des coups de feu ont bel et bien été tirés contre les CRS à au moins deux reprises, mais, pour ce syndicaliste, transformer les formations en colonnes d’assaut comporterait plus de risques que d’avantages. Un pavé dans le jardin d’été du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

    #maintien_de_l'ordre

  • Maintien de l’ordre : nos recommandations | ACAT France
    http://www.acatfrance.fr/actualite/maintien-de-l-ordre---les-recommandations-de-l-acat-

    Ces dernières semaines, un recours important aux armes de force intermédiaire (grenades, lanceurs de balle de défense…) a été observé, causant des blessures graves et pour certaines irréversibles : énucléation, membre arraché…

    L’ACAT rappelle l’importance d’interdire certaines d’entre elles. C’est le cas des lanceurs de balles de défense (Flashball Superpro et LBD 40x46), introduits en France en 1995 et dont l’utilisation était initialement prévue pour des situations extrêmes. L’ACAT s’inquiète de leur utilisation dans le cadre de manifestations ou d’opérations de maintien de l’ordre. En effet, dans des situations de foule, la visée est rendue difficile par la distance et le mouvement des personnes ciblées. Quelques mètres ou un mauvais angle suffisent à entraîner un dommage irréversible.

    Par ailleurs, si les dégradations et violences commises par certaines personnes, notamment contre des forces de l’ordre, sont à condamner fermement, l’ACAT regrette le développement d’un discours politique – y compris du gouvernement – tendant à légitimer la nécessité d’une violence toujours croissante dans la gestion du maintien de l’ordre.

    L’ACAT réitère ses recommandations précédentes, invitant les autorités françaises à repenser leur doctrine d’intervention, dans le respect des droits fondamentaux et au regard des expériences étrangères. Il semble en effet urgent de repenser en profondeur notre modèle, au risque de voir la liste des blessés et décès s’allonger encore, et de creuser de manière durable le fossé entre police et population.

    Enfin, l’ACAT rappelle que si les forces de sécurité disposent du droit de recourir à la force dans le cadre de leurs missions, le droit international leur impose de respecter en toutes circonstances quatre principes fondamentaux : légitimité, nécessité, proportionnalité et précaution.

    #Maintien_de_L'ordre

  • Le lanceur de balles de défense, arme controversée du maintien de l’ordre - AFP
    https://www.larep.fr/saint-jean-de-braye/social/institutions/2019/01/03/le-lanceur-de-balles-de-defense-arme-controversee-du-maintien-de-l-ordre_13098

    « Mal nécessaire » ou arme excessivement dangereuse ? La controverse autour de l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) a été relancée après les blessures de manifestants lors de récentes mobilisations de « gilets jaunes » et de lycéens. Le 5 décembre, un lycéen loirétain était blessé par ce type d’arme à Saint-Jean-de-Braye.

    « J’ai eu une fracture sous l’oeil au niveau du plancher orbital, le nez fracturé à trois endroits et 25 points de suture », assure à l’AFP Constant Deniaux, 43 ans, qui affirme avoir été touché par un tir de #LBD alors qu’il participait le 8 décembre à un barrage filtrant de « gilets jaunes » sur le boulevard périphérique de Caen.

    « Je ne sais pas pourquoi j’ai été visé. J’étais à 30 mètres, sur les hauteurs, et j’étais observateur. Je pense que j’ai été visé délibérément », poursuit ce technico-commercial, actuellement au chômage, qui dit faire partie « des personnes blessées inutilement ».

    Des tirs de LBD ont également blessé des lycéens mobilisés contre la réforme du bac, dont un élève de 16 ans atteint à la tête le 5 décembre à Saint-Jean-De-Braye.

    « J’aimerais comprendre pourquoi des policiers ont utilisé ce genre d’arme contre des gamins »

    « Choquées » par ces incidents, quelque 200 personnalités, dont plusieurs députés de gauche, ont appelé début décembre à interdire « immédiatement » l’usage de ces fusils d’épaule à un coup qui projettent des balles semi-rigides de calibre 40 mm. En janvier 2018, le Défenseur des droits Jacques Toubon avait déjà plaidé pour leur retrait.

    Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes » le 17 novembre, les blessures par LBD et d’autres violences policières présumées ont abouti à 48 saisines de l’IGPN, la police des polices.

    L’IGPN avait ouvert huit enquêtes liées à l’utilisation de lanceurs de balles de défense en 2017 et onze en 2016, année marquée par les manifestations contre la loi travail.

    « Un cadre légal précis »

    Face à la polémique, les autorités continuent de défendre une arme non létale dont l’usage est règlementé.

    L’utilisation du LBD « s’appuie sur un cadre légal précis », affirme une source policière, évoquant notamment des formations obligatoires et l’obtention d’un certificat d’aptitude.

    « Le LBD est une arme intermédiaire, utilisée pour stopper des manifestants et arrêter les individus dangereux ou agressifs envers la police », affirme Jean-Louis Courtois, expert en armes auprès de la Cour d’appel de Paris et rédacteur en chef de la revue Commando magazine.

    « C’est le matériel le plus adapté avant l’utilisation létale d’une arme à feu », ajoute-t-il, constatant qu’"il n’y a eu aucun mort" pendant les manifestations malgré des affrontements parfois violents.

    « Le retrait de ce type de matériel mettrait en danger les fonctionnaires de police », assure aussi M. Courtois, pour qui l’utilisation du LBD est « un mal nécessaire ».

    Un tournant

    Pour Vincent Denis, maître de conférence en histoire moderne à La Sorbonne et spécialiste de la police, l’utilisation des LBD à partir de la fin des années 90 a toutefois marqué « un tournant » car « la doctrine du maintien de l’ordre depuis 1945 était de ne pas tirer sur les manifestants ».

    Non létales, ces armes blessent pourtant « pour la vie », ce qui « contribue à alourdir le bilan en matière de blessés », assure M. Denis.

    Depuis début décembre, le journaliste-documentariste indépendant David Dufresne collecte sur Twitter des vidéos de violences policières présumées lors des récentes mobilisations en France et s’étonne « qu’il y a ait si peu de débat autour de ces dizaines de blessées » par LBD.

    « La police surfe sur un seuil de tolérance plus élevé qu’autrefois », assure M. Dufresne, auteur de « Maintien de l’ordre » (Editions Pluriel).

    « Depuis les manifestations contre la loi travail, l’affrontement est complètement assumé », ajoute-t-il, « il y a une forme de militarisation du maintien de l’ordre qui n’était pas du tout à l’oeuvre jusqu’ici. »

    Pour l’heure, les autorités ont eu gain de cause sur le plan judiciaire : la Cour européenne des droits de l’Homme a rejeté le 18 décembre une requête de manifestants blessés par des tirs de LBD et qui en demandaient l’interdiction en urgence

    Malgré la polémique, le ministère de l’Intérieur a lancé le 23 décembre un appel d’offres pour l’acquisition de 1.280 nouveaux LBD.

    AFP

    #Maintien_de_L'ordre

  • #GiletsJaunes : 219 personnes incarcérées, un record pour un mouvement social

    https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/gilets-jaunes-219-personnes-incarcerees-un-record-pour-un-mouvement-social-77961

    La justice a tapé fort. Des milliers d’arrestations de « gilets jaunes » ont eu lieu depuis le début du mouvement. Le gouvernement, Christophe Castaner en tête, martèle son intransigeance. Emmanuel Macron dénonçait lui-même dans ses vœux les porte-voix de cette foule haineuse. Dès lors, de nombreux casseurs ont ainsi été envoyés en prison.

    Leur nombre se précise et c’est une information RTL : 219 personnes liées aux violences ont été incarcérées entre le 17 novembre et le 17 décembre, selon les chiffres du ministère de la Justice. Un chiffre record, inédit dans le cadre d’un mouvement social.

    Parmi ces « gilets jaunes » certains attendent leur procès. D’autres ont d’ores et déjà été condamnés à plusieurs mois de prison ferme, avec ce qu’on appelle un mandat de dépôt. Cela signifie que, pour ceux-là, les juges ont refusé un aménagement de peine, hors prison. Soit parce que les faits de dégradation ou d’agression sur des policiers sont considérés comme trop graves soit parce qu’il s’agit de personnes déjà condamnées par le passé.

    4.570 gardes à vue au total

    On peut d’ailleurs noter que les magistrats de province ont eu la main globalement plus lourde que leurs collègues parisiens. En proportion, ils ont envoyé trois fois plus de prévenus derrière les barreaux.

    Et les autres peines se comptent elles par centaines : peines de prisons ferme avec aménagement, bracelet électronique ou travaux d’intérêt général, prison avec sursis, interdiction de paraître dans certaines villes également. 4.570 personnes au total ont été placées en garde à vue (1567 à Paris et 3003 en région, entre le 17 novembre et le 17 décembre), et seuls 825 dossiers ont été classés sans suite. Des milliers de poursuites sont donc engagées.

    Toujours selon les chiffres du ministère de la Justice, 697 comparutions immédiates ont déjà eu lieu, mais tout le monde n’a pas encore été jugé. Loin de là. Des centaines d’audiences sont en effet attendues dans les prochains mois. Les affaires les plus graves comme l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay, les lynchages de policiers ou le vol d’un fusil d’assaut à Paris font l’objet d’enquêtes judiciaire afin de retrouver les responsables.

    #Maintien_de_L'ordre

  • Manifestants blessés : le fabricant du «Flash-Ball» parle du LBD40: « C’est un calibre de guerre » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/manifestants-blesses-le-fabricant-du-flash-ball-plaide-non-coupable-09-12

    Remplacé par une arme plus précise… mais plus puissante

    En 2015, la police des polices, l’IGPN, a jugé l’usage des Flash-Ball dépassé, et préconisé son retrait progressif de l’équipement des policiers. A la place, les forces de police ont été encouragées à se munir de LBD40
    #Maintien_de_L'ordre
    Le LBD40, comme le Flash-Ball, est une arme de quatrième catégorie. Mais contrairement au second, il est utilisé pour les longues distances. Il a été mis au point en 2008 par la police après les émeutes de Villiers-le-Bel en novembre 2007, au cours desquelles des armes à feu avaient été utilisées pour la première fois contre les policiers.

    « La balle est d’un calibre de 40 mm… c’est beaucoup plus dangereux que le Flash-ball. C’est un calibre de guerre », avance Jean-Verney Carron. Sur de courtes distances, le risque de traumatismes graves existe, voire de décès dans des cas exceptionnels.

    #Maintien_de_L'ordre

  • Oui, la France est bien le seul pays d’Europe à utiliser des grenades explosives contre les manifestants
    https://rmc.bfmtv.com/emission/la-france-seul-pays-au-monde-a-utiliser-des-grenades-explosives-contre-le

    Cette grenade explosive s’appelle la GLI-F4. C’est celle-ci qui avait arraché la main d’un manifestant de la #ZAD de NDDL qui avait tenté de la ramasser en 2017. C’est cette même grenade qui avait blessé au pied, en août 2017, un manifestant à Bure en Lorraine.

    Une forte explosion

    Cette grenade a trois caractéristiques quand elle explose. Elle libère du gaz lacrymogène, elle provoque un bruit intense estimé à 165 décibels dans un rayon de cinq mètres. C’est, à titre de comparaison, plus fort qu’un avion au décollage qui produit environ 140 décibels. Surtout, elle provoque une forte explosion grâce à un explosif déjà présent dans une autre grenade, la OF-F1. Celle-ci était responsable de la mort de Rémi Fraisse en octobre 2014 à Sivens. Elle a été interdite depuis.

    Même les forces de l’ordre ont reconnu que cette grenade présente un risque. En 2014, les inspections générales de la police et de la gendarmerie ont reconnu dans un rapport que ces dispositifs étaient bien “susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu”. Et qu’elles constituaient "le dernier stade avant de devoir employer des armes à feu".

    Utilisée jusqu’à épuisement des stocks

    Si elle n’a pas été interdite, la #GLI-F4 pourrait l’être prochainement. Le 24 mai 2018, selon le bulletin officiel, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il allait renouveler ses stocks de grenades, mais n’a pas commandé de nouvelles GLI F4. "Il a été décidé de ne plus fabriquer de cette grenade", a expliqué le ministère. Pourtant, celle-ci continuera d’être utilisée jusqu’à épuisement des stocks.

    Elle sera remplacée par la GM2L, qui existe déjà. Selon le ministère de l’Intérieur contient aussi un effet lacrymogène et assourdissant, mais n’a pas l’effet déflagrant de la GLI-F4.

    #Maintien_de_L'ordre

  • Pour une campagne unitaire contre la #répression

    Depuis le 17 novembre, une répression terrible

    Le bilan du tout sécuritaire de Macron depuis le début des Gilets Jaunes ne cesse de s’alourdir. Une femme a été tuée à Marseille, touchée par un tir de grenade lacrymogène de la police[1]. Si la liste n’est pas complète, nous savons déjà que 4 manifestant•e•s ont eu une main arrachée par des grenades GLI-F4 (des grenades qui contiennent 25 grammes de TNT, responsable de la mort de Rémi Fraisse en 2014 et utilisées seulement par la police française en Europe) ; plus d’une dizaine de Gilets Jaunes ont perdu un œil après des tirs de flashball en plein visage. Ajoutons aux dégâts dus au flashball des dizaines de mâchoires éclatées, ainsi que des tirs sur des manifestant•e•s pacifiques, des tirs dans le dos et les traumatismes qui y sont liés[2]. Ce sont des centaines de blessures causées par cette arme.

    Les flics sont aussi adeptes des tabassages en règle à coups de matraques, de pieds et de poings, comme on peut le voir sur les centaines de vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, et particulièrement contre des individu•e•s isolé•e•s, souvent à terre.

    Les dommages causés à long terme par les grenades lacrymogènes sont pour l’instant peu connus[3] mais il est certain que les dommages immédiats provoquent de multiples symptômes qui vont des vomissements aux brûlures cutanées ou même aux intoxications des bronches.

    La police est le bras armé du gouvernement, et la Justice s’en fait le relais. Des milliers de personnes ont été interpellées et, dans la très grande majorité, simplement parce qu’elles portaient du matériel pour se protéger de la police, à savoir des masques à poussière de chantier ou encore des lunettes de piscine.

    La majorité des garde à vue a donné lieu à des comparutions immédiates, qui ne laissent pas à la défense le temps de se préparer. Résultat ? Des peines de prisons ferme ou avec sursis sont prononcées, ainsi que des interdictions de territoire pour des durées aléatoires[4] [5] [6].

    Là aussi, il est très difficile de faire un rapport exhaustif mais une chose est sûre : les flics tabassent, les juges condamnent. Le prix de la révolte se paye cher.

    La violence contre les lycéen.ne.s, dont la scène de Mantes-La-Jolie s’est fait le terrible emblème, atteste elle aussi de l’état d’esprit général des flics et de la bourgeoisie[7]. Même les mineur.e.s ne sont pas épargné.e.s par cette violence éhontée, qui vise clairement à couper court à toute volonté de se révolter et de lever la voix. Il est salutaire de constater qu’encore plus d’injustice ne mène en fait qu’à encore plus de révolte.
    Le dialogue social ne lui suffit plus : le gouvernement choisit de franchir un cap dans la répression

    Nous nous souvenons que dès son investiture, Macron avait acheté un stock inédit de grenades lacrymogènes, anticipant la violence avec laquelle il allait mener sa politique[8]. Nous l’avons vu à Paris mais aussi partout en France, où durant deux semaines consécutives, l’exécutif a déployé presque tous les flics de France pour contenir les Gilets Jaunes, soit 89.000 personnes. Des blindés ont été déployés dans la métropole et on a même vu le retour des voltigeurs, ces binômes à moto responsables de la mort de Malik Oussekine en 1986 et qui ont sorti un flingue ce 22 décembre après avoir provoqué une foule pacifique[9].

    Après avoir cédé instantanément sur les revendications des flics qui menaçaient de faire grève, Macron a voulu les récompenser d’une autre manière, en plus d’augmenter largement primes et salaires : il a commandé du matériel encore plus puissant, pour faire mal, comme pour dire à ses troupes « continuez comme ça les gars, détruisez-les ». Ainsi, 450 flash-ball « multi-coups » ont été achetés (ces armes létales à moins de 25 mètres peuvent tirer en rafale jusqu’à 6 balles en caoutchouc dur, grenades assourdissantes ou lacrymogènes). 1280 lanceurs mono-coups s’ajoute à cet achat[10]. Il s’agit donc d’un message clair : il faut équiper les flics encore plus, afin qu’ils puissent encore plus tuer, éborgner, mutiler en toute impunité.

    Macron cherche donc le tout répressif, calfeutré qu’il est dans son palais présidentiel, entouré de ministres lessivé•e•s, lui-même au bout du rouleau, incapable de sortir sans maquillage et dans l’impossibilité, sur conseil de ses proches, de sortir dans la rue ou de prendre des vacances[11].
    Une violence dans la répression qui existait depuis plusieurs années

    Cela fait des années que la police réprime, provoque et tue impunément dans les quartiers populaires. Il faut noter que la violence policière ne vient pas de nulle part. Depuis la guerre d’Algérie, la gestion néo-coloniale des quartiers populaires a permis à la police de développer une stratégie contre-insurrectionnelle dans la métropole, faisant ses armes d’abord parmi les prolétaires non-blanc.he.s, parmi les plus pauvres et les plus exploité.e.s.

    La militarisation de la police, le développement de la BAC aux méthodes ultra-violentes et anxiogènes, le contrôle au faciès et l’enfermement "préventif", tous ces éléments que subit aujourd’hui le mouvement social ont été affinés contre les non blanc.he.s, durant des dizaines d’années et le plus souvent dans le silence le plus complet de la part des organisations dites du mouvement ouvrier. Chaque année, une dizaine de personnes meurent sous l’effet de cette politique répressive, qui met aussi en lumière qu’avant d’être réprimés pour ce qu’ils font, certaines le sont pour ce qu’ils sont.

    Par ailleurs, au cours des dernières années, on compte des dizaines de milliers d’arrestations et de poursuites contre des militant.e.s syndicaux ou du milieu associatif[12]. Des condamnations à de la prison ferme pour militantisme n’ont malheureusement pas attendu les gilets jaunes pour exister. Aide aux migrant.e.s, activité syndicale (même quand, comme Gaël Quirante, on est normalement protégé par un mandat syndical), lutte contre un licenciement : rien n’est épargné par la répression policiaire et juridique.

    Les contre-réformes dont la classe dominante a besoin (baisse du coût du travail, plus grande flexibilité des travailleurs/euses, facilitation des licenciements), elle en a besoin vite. Et Macron, le président par ordonnance, a promis d’obéir. Il est clair qu’il compte passer en force avec ses réformes structurelles sur les retraites, l’assurance chômage, la fonction publique…

    Dans ce contexte, tout est bon pour empêcher les Gilets Jaunes de franchir un cap dans la mobilisation : d’une part poursuivre et renforcer le « dialogue social » dont il a hérité des gouvernements précédents et d’autre part, continuer de réprimer tout ce qui bouge.

    Si nous laissons faire la répression contre les Gilets Jaunes, nous laissons faire un précédent qui fonctionnera comme norme contre tout futur mouvement de contestation sociale.
    Les organisations du mouvement ouvrier doivent s’unir pour mener une campagne

    Rappelons que le 6 décembre, Solidaires a sauvé l’honneur des directions syndicales en refusant de signer une déclaration commune des confédérations qui saluaient une prétendue ouverture au dialogue du gouvernement, tout en condamnant la violence… dans l’expression des revendications pour ne pas dire des manifestant.e.s !! [13] Et Solidaires, toujours contrairement aux autres directions nationales, a fini par appeler à rejoindre les Gilets Jaunes, même si il a fallu attendre le 15 décembre pour cela.

    Les organisations syndicales doivent condamner les mutilations et à l’emprisonnement de travailleurs et de travailleuses en lutte. Notre indignation ne peut pas se manifester que lorsque des syndiqué•e•s sont touché•e•s.

    Leur silence ne peut plus durer

    Peut-on accepter l’idée que manifester, aujourd’hui, c’est risquer de perdre un œil ou une main ? Que de manifester avec ses enfants, c’est risquer que celleux-ci soient aspergé•e•s de gaz lacrymogènes ? Qu’il soit normal que des primo-manifestant•e•s, équipé•e•s de maigres protections, soient condamné.e.s à de la prison ferme ou avec sursis ? Certainement pas ! Les organisations du mouvement ouvrier doivent dénoncer sans relâche ces pratiques qui contreviennent au droit de manifester et apporter tout leur soutien aux victimes de l’arbitraire policier et judiciaire.

    Souvenons-nous que si nous sommes syndiqué•e•s, ce n’est pas pour négocier le recul social, mais le combattre.

    Localement, des assemblées de Gilets Jaunes commencent à prendre des positions et à s’organiser contre la répression, plusieurs associations ont déjà fait des déclarations en ce sens. Chassaigne a commencé à porter la question à l’Assemblée nationale[14]. Ces initiatives doivent s’unir pour porter une campagne commune. Assez des lois et de la justice à deux vitesses, protégeant les patrons, les riches et leurs gardes, frappant sans retenue les prolos, les pauvres et les militant-e-s.

    Ensemble, exigeons :

    – une amnistie générale et sans condition pour toutes les victimes de la répression policière et judiciaire exercée par le gouvernement Macron ;

    – l’abandon et l’interdiction de toutes les armes dites non-létales mais dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des mort.e.s, telles que les flash-balls et les grenades de désencerclement ;

    – que la lumière soit totalement faite sur les chaînes de commandement responsables des violences policières ayant abouti à des blessures de manifestant.e.s.

    – la fin de l’impunité des policiers qui violent les lois en frappant des manifestants à terre, en visant au flash-ball à hauteur de visage, en réalisant des tirs tendus de grenade lacrymogènes, etc.

    https://tendanceclaire.org/article.php?id=1508
    #violences_policières #France #police
    ping @davduf

  • Violences policières : la fuite en avant de Castaner | BUG BROTHER
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2018/12/28/violences-policieres-la-fuite-en-avant-de-castaner

    Alors que, souligne le sociologue Fabien Jobard, face aux « Gilets Jaunes« , l’action répressive et le bilan, en termes de blessés, sont d’une ampleur considérable et sans précédent depuis Mai 68, le ministère de l’Intérieur a (opportunément ?) publié en ce week-end de veille (a priori chargé) de Noël un appel d’offres portant sur l’achat de 1730 « lanceurs multi-coups (et) mono-coup » de maintien de l’ordre.

    Étrangement, aucun des médias qui ont repris l’info n’ont mis de lien vers ledit appel d’offres, non plus qu’ils n’en ont montré de photos, pas plus qu’ils ne semblent avoir lu les spécificités techniques attendues (sans parler de ceux qui ont aussi omis de citer ledit Canard Enchaîné qui, le premier, a révélé l’information).

    Présentation, dans le catalogue de son vendeur, de l’un des « lanceurs multi-coups » que veut acheter le ministère de l’Intérieur
    Intitulé « LBD_40« (pour lanceur de balle de défense -le nom du successeur des « flash-balls« , marque déposée- suivi du diamètre -en millimètres- de ses munitions), l’appel d’offres vise à « équiper les personnels de la sécurité intérieure notamment lors des missions de maintien de l’ordre, pour contrôler les mouvements de foule et disperser des individus agressifs« , au moyen de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » (type LBD, dont 1275 pour la gendarmerie), plus 270 « lanceurs multi-coups » (LMC) « 4 coups« , et 180 « 6 coups » (soit 450 LBD semi-automatiques) pour les policiers.

    Tandis que la fenêtre de « tir optimum » du LBD est de 30 mètres, les « multi-coups« , précise le cahier des charges techniques, devront quant à eux « permettre de stabiliser les munitions utilisées sur les distances comprises entre 30 et 100 m« .

    Ces « armes » à « réarmement manuel ou semi-automatique« , dotées pour l’une d’entre elles d’un mécanisme de fusil à pompe, devront pouvoir « utiliser l’ensemble des munitions de calibre 40 mm munies de leurs moyens de propulsion à retard en dotation au sein du ministère de l’intérieur » (du nom donné aux grenades de maintien de l’ordre fumigènes et/ou lacrymogènes ), et permettre de « lancer les grenades sous un angle de 45°, avec une portée en adéquation avec le moyen de propulsion utilisé (50 ou 100 mètres)« .

    Le site collaboratif d’infos alternatives Rebellyon avait été le premier, en juin 2016, à documenter l’utilisation, par des CRS, du lance-grenades Penn-Arms PGL65-40 (ou 40mm launchers) de l’entreprise américaine Combined Systems, « qui fonctionne comme un fusil à pompes« , dont les spécificités techniques correspondent trait pour trait à celles de l’appel d’offres et dont cette photo fit la couverture d’un rapport consacré à l’utilisation d’armes « moins létales » à Ferguson, aux USA, ainsi qu’à la militarisation des opérations de maintien de l’ordre policier. [...]

    Contactée par Libération, la Direction générale de la police nationale assure que ces lanceurs « multicoups » seraient « destinés à tirer exclusivement des grenades lacrymogènes, fumigènes ou assourdissantes ».

    Or, et comme @davduf, journaliste d’investigation auteur d’une enquête sur (le non-respect de) la doctrine française du « maintien de l’ordre« , n’a de cesse de le documenter depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes« , près de 200 personnes auraient d’ores et déjà été victimes, et pour bon nombre blessées, certaines mutilées à vie, du fait de manquements graves (parfois possibles, souvent avérés) à la doctrine légale du maintien de l’ordre dit « à la française ».

    L’an passé, l’ACAT avait ainsi recensé (.pdf) 2 morts et 44 blessés (dont 24 #éborgnés) du fait de tirs de #flash-balls et de LBD ces dernières années (cf aussi cette chronologie sur Wikipedia), plus 3 blessés graves (dont 2 amputés au main) du fait des grenades lacrymogène instantanée #GLI_F4 (constituées -notamment- de 25 grammes de TNT).

    #armes_de_la_police #LBD #PGL65-40 #grenades « #armes_non_létales » #violences_policières #militarisation #maintien_de_l'ordre

    • Si la portée est multipliée par trois (passant de 30 à 100 m.) on imagine déjà les dégats qui seront causés lors des tirs à courte distance, du fait de la nécessaire augmentation de puissance de ces armes.
      #arme_vulnérante : Je propose ce qualificatif qui me parait plus approprié car il exprime la volonté de blesser , alors que « armes non-létales » évoque d’abord la volonté de ne pas tuer ce qui adoucit un peu trop à mon sens la violence intrinsèque qui est recherchée dès la conception de ces #machines_à_blesser.

      Vulnérant
      Adjectif masculin singulier
      en médecine, se dit de ce qui provoque des blessures

      www.universalis.fr/dictionnaire/vulnerant/

  • Les gueules cassées du Flash-Ball - ENQUÊTES - Explicite
    https://www.explicite.info/articles/3285-les-gueules-cassées-du-flash-ball

    LBD 40, plus dangereux que le Flash-Ball

    « Le visage agit comme un pare-choc de voiture, il se casse pour protéger la boîte crânienne », relève Ludovic Bénichou, chef du service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital Saint-Joseph, où furent hospitalisées plusieurs des victimes du LBD 40. « Quand le projectile est lancé à haute vélocité, il emmagasine une forte énergie cinétique, absorbée ensuite par l’impact, ce qui fait des dégâts : la maxillaire peut partir en miettes, l’orbite peut casser, il y a des pertes de tissus... Quand ça atteint la bouche, ça emporte pas mal de dents. »
    "Le LBD40 fait évidemment plus de dégâts"

    Le chirurgien poursuit : « Pour les soigner, on utilise la traumatologie faciale, qui a été inventée pendant la Première Guerre mondiale pour réparer les ’gueules cassées’ » - ces « poilus » dont le visage a été massacré par les balles allemandes. Chirurgie reconstructrice, chirurgie esthétique, greffes osseuses... « Au bout, ce ne sera pas comme s’il n’y avait rien eu, mais ça améliore les choses », poursuit le médecin.

    #maintien_de_l'ordre

  • Policiers agressés aux Champs-Elysées : les motos de tous les dangers - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/12/24/policiers-agresses-aux-champs-elysees-les-motos-de-tous-les-dangers_16995

    L’évolution de cette doctrine est résumée par un acronyme à la préfecture de police de Paris : DAR, pour dispositif d’action rapide. Ces groupes plus légers que les unités spécialistes du maintien de l’ordre (CRS et gendarmes mobiles) ont pour consigne d’aller justement au contact des manifestants pour disperser le plus vite possible et interpeller. Parmi ces DAR, on retrouve le groupe moto de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Paris. L’utilisation de ces policiers à moto rappelle forcément les « voltigeurs », dissous après la mort de Malik Oussekine. D’autant plus qu’ils ont pour mission, comme leurs ancêtres, de disperser la manifestation. Avec une différence cependant, au lieu d’un « bidule », ces policiers sont désormais équipés de fusils à balles en caoutchouc (LBD40) et de grenades explosives. Ils ne foncent donc pas dans la foule mais peuvent se positionner à proximité d’un cortège pour tirer. Les samedis 8 et 15 décembre, ils étaient ainsi une cinquantaine, « destinés à pouvoir se rendre rapidement en tout point de la capitale pour intervenir en cas de troubles » avait expliqué la préfecture à Libération.

    Samedi dernier, ce sont donc quatre policiers à moto de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Paris qui sont envoyés face aux « gilets jaunes ». Ces agents, rompus aux interventions de lutte contre la criminalité, ne sont pas du tout des spécialistes de la gestion de foule, un savoir-faire bien spécifique dans la police et la gendarmerie. La scène, filmée et largement relayée depuis, est un parfait exemple du risque pris par les autorités dans l’utilisation de telles unités pour intervenir lors de manifestations.

    Seul rempart : leur arme à feu

    A l’aide de grenades - trois détonations correspondant à des grenades de désencerclement sont audibles sur la vidéo, une arme qui propulse 18 galets en caoutchouc à très forte vitesse et peut gravement blesser au visage - ces policiers tentent de disperser la foule. Le samedi 8 décembre, David Dufresne, journaliste et auteur d’un livre référence sur le maintien de l’ordre, avait assisté à une scène similaire, où les policiers avaient cette fois réussi leur manœuvre : « Trois motos dont une avec deux policiers s’étaient arrêtées, ils avaient lancé des grenades de désencerclement, puis étaient partis tout aussi vite qu’ils étaient arrivés. » Mais ce samedi, les policiers ne parviennent pas à se replier assez rapidement. Les explosions des grenades provoquent une réaction d’hostilité des manifestants, qui fondent sur les fonctionnaires, peu nombreux. Les « unités constituées », capables de faire face sans tirer à balle réelle sont trop éloignées. Les quatre motards sont en danger, avec pour seul rempart leur arme à feu. Une situation redoutée par les forces de l’ordre et qui apparaît en contradiction avec la tradition du maintien de l’ordre en France.

    Interrogée à propos de cet événement, la préfecture de police de Paris n’a pas répondu à nos questions. « On considère que l’on est face à des violences urbaines et non plus une manifestation traditionnelle », expliquait récemment à Libération un haut gradé de la préfecture pour justifier cette nouvelle méthode. La scène des Champs-Élysées résonne désormais comme un avertissement pour les autorités.

    #Maintien_de_L'ordre #Police #Voltigeurs

  • Quand des motards se transforment en #voltigeurs...

    Au sujet de « LA VIDÉO » du flic visant la foule des Gilets Jaunes avec son flingue hier, 22 décembre 2018 à Paris, et de l’absence, quasi partout, du contexte initial quand les policiers balancent des grenades offensives sur des manifestant-e-s ne présentant pas de danger pour eux à ce moment là : il y a en fait plusieurs vidéastes et plusieurs vidéos différentes (et une heure d’écart entre l’heure indiquée par le serveur de Twitter et la France...)

    Ci-dessous, les différentes vidéos, et pour bien voir, le timing exact où on voit le flingue (afin de distinguer les différences d’angles entre les vidéos)

    Première(s) vidéo(s) consécutive(s) à l’action, sans doute dans un quasi direct :

    premier angle 22/12 à 16h29 donc 17h29 via Clément Lanot / @ClementLanot

    URGENT - PARIS #22decembre - Les motards de la police attaqués par un groupe d’individus. Une moto a du être abandonnée pour exfiltrer les forces. Un policier a sorti son arme de service. #GiletsJaunes
    https://twitter.com/ClementLanot/status/1076515134699462656

    Il est très proche des policiers et cette vidéo commence immédiatement sur le flingue pointé, il n’y a donc pas le contexte initial... Soit il a eut le temps de visionner / couper son film et il en transmet un extrait à l’aide de son smartphone, soit il filme à l’aide de son smartphone à l’arrache ( ̶m̶o̶i̶n̶s̶ ̶v̶r̶a̶i̶s̶e̶m̶b̶l̶a̶b̶l̶e̶ confirmé depuis dans une interview) quand il prend conscience de l’importance de ce à quoi il assiste, le tout en plus d’une autre probable autre caméra (gopro sur casque ?) ; en tout cas il y a un effet de zoom sur cette vidéo qu’on ne retrouve pas dans sa seconde vidéo plus bas...

    Exactement au même moment (ce qui m’incite à croire à un direct ou presque) :

    deuxième angle 22/12 à 16h29 donc 17h29 via Stéphanie Roy / @Steph_Roy_

    #Paris Scène extrêmement violente sur les champs Élysées. Des policiers pris à parti, l’un d’eux sort son arme. #GiletsJaunes #ActeVI #Acte6 #ChampsElysees #22Decembre2018 #22Decembre
    https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1076515047147487233

    Elle est un peu plus proche du groupe des Gilets Jaunes, sous un autre angle, le flingue apparait à la 9ème seconde.
    Sur le montage final de Line Press pour qui elle couvre la manifestation, le flingue apparait à 48’39" (vidéo calée dessus) C’est en fait ce montage qu’utilise la syndicaliste plus bas, et ça montre les limites de l’image non-commentée / non contextualisée : https://youtu.be/kj9ENdWRfbY?t=2919

    /// Edit : Troisième angle, autre vidéo, cette fois-ci de Remy Buisine pour Brut en live sur facebook : à regarder à partir de 2h12 pour contextualiser & 2h17 pour l’action en elle même : https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/676292252793549
    Une fois encore on constate clairement la faute commise par les motards qui, se croyant en danger suite au retrait-panique des camions de police en sous-effectif sur le boulevard, et alors que la foule ne se dirige pas vers eux, ils « couvrent » leur départ avec l’envoi de plusieurs grenades de désencerclement contre elle. Remy Buisine étant au milieu de cette foule (très éparse), on sent bien le moment d’incompréhension et de flottement et comment les déflagrations ont attirée celle-ci vers les motards... A moins que ordre leur ait été donné de faire diversion ?

    //// Edit quatrième angle signalé par Alexis Kraland. Vidéo de Street Politics, où on voit encore plus clairement l’absence totale d’attroupement, et donc de danger immédiat, autour des motards qui aurait soit-disant justifié l’emploi de grenades offensives de désencerclement ; calage de la vidéo au timing de la première grenade de la salve ayant tout déclenché :
    https://youtu.be/fMZPdZl6ulQ?t=561

    Plus tard dans la soirée, Clément Lanot publie une nouvelle vidéo plus longue avec le contexte initial :
    22/12 à 20h28 soit 21h28

    VIDÉO - Un policier sort son arme à feu alors que des motards de la police sont attaqués sur les #ChampsElysées : nouvelles images de la scène. #GiletsJaunes #ActesVI
    https://twitter.com/ClementLanot/status/1076575276438556672

    L’arme apparait cette fois-ci à 0’55’’
    Tout m’incite à penser que ces images sont issues d’une caméra embarquée, type sur casque, comme le font énormément de journalistes désormais. Pour diffuser les images, ils doivent disposer du matériel pour décharger les cartes, et, généralement, ils prennent le temps de visionner pour faire un montage des meilleurs passages.

    #BFM tv publie très rapidement des images et pour cause, des journalistes de sa rédaction seraient sur les lieux et disent avoir assisté à la scène. Le reportage est daté 22/12/2018 à 19h26 Mis à jour le 22/12/2018 à 19h30 : Gilets jaunes : pris à partie sur les Champs-Elysées, un policier sort son arme
    https://web.archive.org/web/20181222225753/https://www.bfmtv.com/societe/gilets-jaunes-pris-a-partie-sur-les-champs-elysees-un-policier-sort-son
    Là, le flingue sort à 0’35’’ ... Problème : on reconnait la seconde vidéo de Clément Lanot, mais une version intermédiaire, sans l’effet de zoom de la première, et sans l’intro contextualisante de la seconde. Et Clément Lanot n’est pas crédité. De plus l’intro montre d’autres images d’un autre moment avant, coupées. Il explique sur twitter qu’il a commencé à filmer à ce moment là et ne dispose pas d’autres images.

    // EDIT ! En fait BFM a mis en ligne la vidéo dès 18h06 pour le serveur de twitter, soit à 19h06 en france, sans plus sourcer Clément Lanot :

    Champs-Élysées : Pris à partie, un policier sort son arme
    https://twitter.com/BFMTV/status/1076539439235641344

    Dans les deux cas, les noms des journalistes de BFM sans le nom de Clément Lanot portent à confusion.
    Les journalistes de BFM évoquent le sujet dès 16h39 (twitter) soit 17h39 en accompagnement d’une autre vidéo d’ambiance globale :

    La situation se tend sur les Champs-Elysées
    https://twitter.com/BFMTV/status/1076517494683324416

    Edit // Stephanie Leroy a mis une vidéo plus complète en ligne qui semble provenir de la même caméra que sont extrait plus haut, et où on voit les différents vidéastes :
    23/12 à 12h56, soit 13h56

    La scène dans sa totalité. #ActeVI #GiletsJaunes
    https://web.archive.org/web/20181223175026/https:/twitter.com/Steph_Roy_/status/1076823956760477696

    //// Edit encore : un témoignage sonore du photographe Alexis Kraland
    https://soundcloud.com/nicolasgregoire/interview-alexis-kraland

    Est-ce que #BFMtv et autre mainstream ont volontairement coupé l’intro lors du JT du 20h comme c’est affirmé un peu partout ? Aucun moyen de l’affirmer sans savoir ce que Clément Lanot leur a envoyé. Pour autant, c’est la publication de la seconde vidéo de Clément Lanot à 21h30 sur twitter qui a contrecarré, mais trop tard, le récit qui circulait partout. Et, clairement, depuis cette publication, la question des choix éditoriaux se pose.
    Est-ce que tous les mainstream ont re-contextualisée l’information qui était tronquée dès que c’était possible ? Est-ce qu’ils le feront à temps et avec suffisamment de puissance pour ré-équilibrer ce qui a été diffusé et manipulé depuis par les syndicats policiers en faisant croire à un simple lynchage « gratuit » ? Je n’ai évidemment pas de preuves mais l’expérience m’inciterait à penser que, comme d’habitude...
    NON
    Ça ne sera pas fait, sauf si un buzz plus gros que celui des policiers en danger réussi à inverser la tendance-marketing. Et ensuite, comme ça va se diffuser en « automedia de misère » (facebook) entre les gilets jaunes, on se plaindra encore que les gens ne font plus confiance aux médias, qu’ils manquent de discernement et qu’ils foncent dans les #fakenews tête baisée... Quelle surprise !

    Effet à moyen terme : Le récit est déjà totalement biaisé, sauf que des arrestations vont surement avoir lieu suite à ces vidéos. Pour ce que j’en vois depuis des années, rarement les photos et vidéos servent à disculper, bien plus souvent à inculper, quand bien même elles contiennent des preuves à décharge. Ça a été le cas encore récemment à Nantes et ce sera surement encore le cas avec cette histoire-ci. Il n’y a quasiment jamais de vrais experts en décryptage d’images, et de toute façon la justice part du principe que la police fait office d’expertise...
    De quoi bien dégouter de l’image en manifestation, et d’une corporation qui préfère globalement la sécurité de l’emploi à l’enquête de fond. J’aimerai plaindre les journalistes face à leur hiérarchie mais trop peu utilisent les outils à leur disposition pour faire basculer les choses.

    /// edit encore : Effectivement et sans surprise, y’a enquête, sur la base d’une agression contre les flics, et non d’une agression des flics contre la foule ayant entrainé la suite... : Policiers attaqués sur les Champs-Élysées : ouverture d’une enquête en flagrance" ; on y voit aussi la vidéo de l’émission en plateau, que je préfère ne pas commenter pour ne pas être trop désobligeante...
    https://web.archive.org/web/20181223173934/https://www.bfmtv.com/police-justice/policiers-attaques-sur-les-champs-elysees-ouverture-d-une-enquete-en-fl

    Le parquet de Paris a annoncé ce dimanche l’ouverture d’une enquête pour violences volontaires avec arme en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique et dégradations de biens publics. La 1ère DPJ (Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris) a été chargée de cette enquête en flagrance.

    //// edit : Si, comme le laisse craindre le montage vidéo qui accompagne un thread d’une Déléguée Nationale UNITE SGP POLICE, c’est le récit du lynchage policier qui l’emporte sur la faute ou l’erreur de discernement, ou l’ordre de disperser sans vision claire de la situation, ce sera, avec toujours plus de témoins de la tromperie, un pas supplémentaire dans la légitime colère populaire contre les désormais #forces_du_désordre...
    https://twitter.com/LindaKebbab/status/1077315892357332994

    ///// edit : On tient peut-être le champion de la honte professionnelle sur le sujet avec le Huffington qui reprend l’intégralité du thread de la policière déléguée syndicale qui regrettait que le flic n’ait pas tiré, et son montage vidéo bidonné sans le souligner ni chercher les sources, bref, un copié-collé sans aucune vérification des faits... Gravissime.
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/12/24/policiers-agresses-sur-les-champs-elysees-une-syndicaliste-explique-l

    POLICE - « Les extrêmes se sont rejoints et nous font la guerre. » Voici comment Linda Kebbab conclut ses explications, ce lundi 24 décembre. Alors que l’agression de motards de la police nationale par des manifestants en marge de l’acte VI de la mobilisation des gilets jaunes fait les gros titres depuis deux jours, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO a tenu a livrer ses éclaircissements sur les agissements de ses collègues.
    Sur Twitter, la représentante syndicale a publié une version longue et montée de l’altercation survenue à proximité des Champs-Élysées, samedi 22 décembre. Elle commente les images, justifiant la décision des fonctionnaires de sortir une arme et d’abandonner, dans un premier temps, l’une de leurs motos.

  • « #Gilets_jaunes » : des #policiers violemment pris à partie par des #manifestants sur les Champs-Elysées, L’imMonde #Police
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/23/gilets-jaunes-des-policiers-lynches-sur-les-champs-elysees-selon-griveaux_54

    Le porte-parole du #gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé samedi soir le visage « raciste » des auteurs des violences qui ont émaillé les rassemblements. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, salue « l’attitude exemplaire » des forces de l’ordre.

    En fait ces flics à moto étaient d’abord à pied, occupés à lancer de loin et hors de tout danger 3 " #grenades_de_désencerclement “ sur un groupe de manifestants, mais la plupart des journalistes se refusent à dénombrer les explosions qui surviennent avant la mise en fuite des policiers, dont l’un aura pour défendre une moto au sol jugé nécessaire de braquer les manifestants...
    https://www.youtube.com/watch?v=Uvzy1olFtTQ

    #Maintien_de_l'ordre #storytelling #communication #violences_policières " #armes_non_létales " #arme_à_feu #vidéo

  • Du XIXe siècle aux « gilets jaunes » : vers une pacification du maintien de l’ordre ?
    https://www.franceculture.fr/droit-justice/du-xixe-siecle-aux-gilets-jaunes-vers-une-pacification-du-maintien-de-

    Lors du mouvement des « gilets jaunes », toutes les méthodes de la police sont ainsi scrutées et critiquées : l’utilisation des grenades GLI F4, que la France est le seul pays à employer (les grenades offensives F1, encore plus puissantes, ont été retirées après la mort de Rémi Fraisse en 2014 à Sivens, l’engin s’était coincé entre son corps et son sac à dos), l’usage des Flash-Balls en tirs tendus qui provoquent éborgnements, arrachages de dents ou de gencives. L’utilisation d’additifs pestilentiels dans les canons à eau (issus de sang macérés, normalement destinés à éteindre les incendies), les charges de la cavalerie en plein Paris et le déploiement de véhicules blindés.

    Face aux nombreux blessés, le journaliste David Dufresne interpelle le ministère de l’Intérieur sur son compte Twitter. L’émission Envoyé Spécial sur France 2 a aussi consacré un reportage complet sur ces violences (un jeune homme édenté, une jeune femme éborgnée, un autre amputé de la main pour avoir ramassé une grenade). La police, de son côté, explique n’avoir jamais été confrontée à une telle brutalité et avoir été forcée de répliquer. Jets de pavé, de boules de pétanque, de barreaux de grilles utilisés comme des javelots, France Info cite aussi des manifestants qui brisent du verre sur le sol pour empêcher les chevaux de passer....

    #Maintien_de_L'ordre

  •  ?Gilet Jaune ? Bilan provistoire des blessés et victimes
    https://www.facebook.com/groups/310403819778193/permalink/366279254190649

    Bilan provisoire :
    ZINEB REDOUANE, 80 ans, a été tuée par une grenade lacrymogène reçue en plein visage à Marseille le 1er décembre 2018.
    JEROME H. a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.
    PATRICK, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.
    ANTONIO, 40 ans, vivant à Pimprez, a été gravement blessé au pied par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.
    GABRIEL, 21 ans, apprenti chaudronnier vivant dans la Sarthe, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.
    SIEGFRIED, 33 ans, vivant près d’Epernay, a été gravement blessé à la main par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.
    MAXIME W., a été brûlé à la main et a perdu définitivement l’audition à cause d’une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018.
    CEDRIC P., apprenti carreleur vivant à la Possession (Réunion), a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à la Possession le 27 novembre 2018.
    GUY B., ~60 ans, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 1er décembre 2018.
    AYHAN, ~50 ans, technicien Sanofi vivant à Joué-les-Tours, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Tours le 1er décembre 2018.
    BENOIT, 29 ans, a été gravement blessé à la tempe par un tir de LBD 40 à Toulouse le 1er décembre 2018. Il a été placé dans le coma pour 15 jours, sa vie est en danger.
    MEHDI, 21 ans, a été gravement blessé lors d’un passage à tabac à Paris le 1er décembre 2018.
    MAXIME I., 40 ans, a eu une double fracture de la mâchoire à cause d’un tir de LBD 40 à Avignon le 1er décembre 2018.
    FREDERIC R., 35 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 le 1er décembre 2018 à Bordeaux.
    DORIANA, 16 ans, lycéenne vivant à Grenoble, a eu le menton fracturé et deux dents cassées par un tir de LBD 40 à Grenoble le 3 décembre 2018.
    ISSAM, 17 ans, lycéen vivant à Garges les Gonesse, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Garges-les-Gonesse le 5 décembre 2018.
    OUMAR, 16 ans, lycéen vivant à Saint Jean de Braye, a eu le front fracturé par un tir de LBD 40 à Saint Jean de Braye le 5 décembre 2018.
    JEAN-PHILIPPE L., 16 ans, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 le 6 décembre 2018 à Bézier.
    RAMY, 15 ans vivant à Vénissieux, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 ou une grenade de désencerclement à Lyon le 6 décembre 2018.
    ANTONIN, 15 ans, a eu la mâchoire et la mandibule fracturées par un tir de LBD 40 à Dijon le 8 décembre 2018.
    THOMAS, 20 ans, étudiant vivant à Nîmes, a eu le sinus fracturé par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.
    DAVID, tailleur de pierre vivant en région parisienne, a eu la maxillaire fracturée et la lèvre arrachée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.
    FIORINA L., 20 ans, étudiante vivant à Amiens, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD à Paris le 8 décembre 2018.
    ANTOINE B., 26 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Bordeaux le 8 décembre 2018.
    JEAN-MARC M., 41 ans, horticulteur vivant à Saint-Georges d’Oléron, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre 2018.
    ANTOINE C., 25 ans, graphiste freelance vivant à Paris, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.
    CONSTANT, 43 ans, technico-commercial au chômage vivant à Bayeux, a eu le nez fracturé par un tir de LBD 40 à Mondeville le 8 décembre 2018.
    CLEMENT F., 17 ans, a été blessé à la joue par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre 2018.
    NICOLAS C., 38 ans, a eu la main gauche fracturée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.
    YANN, a eu le tibia fracturé par un tir de LBD 40 à Toulouse le 8 décembre 2018.
    PHILIPPE, a été gravement blessé aux côtes, avec hémorragie interne et fracture de la rate par un tir de LBD à Nantes le 8 décembre 2018
    ALEXANDRE F., 37 ans, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris.
    MARIEN, 27 ans, a eu une double fracture de la main droite à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Bordeaux.
    FABIEN, a eu la pommette fendue et le nez fracturé par un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris.

    #Maintien_de_L'ordre #GiletsJaunes