L’accident de Fukushima a dispersé des « billes » de césium radioactif jusqu’à Tokyo
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C’est une découverte qui renforce la spécificité de la catastrophe nucléaire de Fukushima et modifie l’étude de son impact environnemental et sanitaire. Lors de la conférence de géochimie Goldschmidt organisée du 26 juin au 1er juillet à Yokohama, au sud de Tokyo, une équipe réunissant des chercheurs de différentes universités, notamment de Kyushu (sud-ouest du Japon) et de Nantes (Loire-Atlantique), a révélé que 89 % des émissions de césium radioactif des trois réacteurs dont le cœur a fondu en mars 2011, l’ont été sous la forme de microparticules de verre.
Celles-ci ont été décelées dans les poussières recueillies, le 15 mars 2011, par un filtre à air installé sur un bâtiment de Suginami, un arrondissement de l’ouest de Tokyo. Elles ont été détectées grâce à des analyses postérieures menées « par autoradiographie et par microscopie électronique à balayage », explique Satoshi Utsunomiya, professeur du département de chimie de l’université de Kyushu, et l’un des auteurs de la présentation. De telles particules ont aussi été trouvées dans des échantillons de sols des rizières d’Okuma, une ville proche de la centrale nucléaire.
La particularité de ces microbilles de verre est d’être, à masse équivalente, « beaucoup plus irradiantes » que les autres aérosols, parce que le césium y est très concentré, explique Bernd Grambow, directeur de l’unité de recherche Subatech (Ecole des mines de Nantes, CNRS, université de Nantes), qui a participé à ces travaux. Mais aussi d’être plus persistantes, car elles sont, sinon insolubles, beaucoup plus difficilement dissoutes.