• Pour un universalisme minoritaire - avec #Bruno_Perreau

    Les condamnations répétées du wokisme, du communautarisme, du séparatisme, du « politiquement correct » reflètent la même peur des « #minorités » qui seraient devenues vindicatives voire « tyranniques »... Loin de ces fantasmes conservateurs reste ouverte la question de comment vivre les uns avec les autres dans une société plus juste ? Comment mener des combats minoritaires en échappant à l’#essentialisation ? Comment penser la présence minoritaire non pas comme une substance mais comme une relation ? C’est ce dont on va parler ce soir avec Bruno Perreau que nous recevons pour son livre Sphères d’injustice paru aux Éditions de La Découverte.

    https://spectremedia.org/les-oreilles-loin-du-front/?playing=2015
    #philosophie #justice #présence #co-présence #convergence_des_luttes #coalition

  • Législatives en France : le Rassemblement national obtient 34,5% des voix selon les premières estimations officielles (direct) - RTBF Actus
    https://www.rtbf.be/article/france-le-taux-de-participation-en-nette-hause-aux-legislatives-par-rapport-a-2

    Voici les premières estimations basées sur le dépouillement, toujours partiel à cette heure, des bureaux de vote (en pourcentage des votes des suffrages exprimés) :

    Rassemblement national et alliés 34,5%
    Nouveau Front Populaire 28,5%
    Majorité Présidentielle 22,5%
    Les Républicains, divers droite 10%
    Extrême gauche 1,2%
    Reconquête ! 0,5%
    Divers 2,8%

    • Les premières estimations (basées sur les dépouillements des premiers bureaux de vote) nous parviennent de différentes sources. Elles varient quelque peu.

      Voici ces estimations :

      Rassemblement national : entre 33,5% et 34,5
      Le Nouveau Front Populaire : entre 29% et 31,5%
      Ensemble : entre 19% et 23%
      Les Républicains : entre 6,7% et 10%
      Autres : entre 4% et 8,8%

      le vote NFP devrait augmenter avec les résultats grandes villes/banlieues. même avec des triangulaires micronesques là où des candidats LFI restent en lice, l’hypothèse d’une majorité absolue du RN est écartée.

    • Emmanuel Macron se prépare déjà à une cohabitation avec le RN avant même le résultat des #législatives
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/01/comment-emmanuel-macron-se-prepare-a-une-cohabitation-avec-l-extreme-droite_

      La perspective d’une majorité absolue pour l’#extrême droite s’est imposée au sommet de l’Etat. Le chef de l’Etat s’est déjà projeté dans un partage des pouvoirs et place ses hommes, usant jusqu’au dernier instant de son droit de nomination.

      Emmanuel Macron présidera-t-il sa huitième cérémonie de la Fête nationale, le dimanche 14 juillet, au côté d’un premier ministre issu des rangs du Rassemblement national (#RN) ? La perspective d’une #majorité_absolue en faveur du parti à la flamme s’est en tout cas imposée au sommet de l’Etat ces derniers jours, avant même le premier tour des élections législatives, qui s’est tenu dimanche 30 juin. Tandis que, officiellement, rue du Faubourg-Saint-Honoré, on récuse l’« esprit de défaite » et on fait mine de croire au « sursaut républicain », le chef de l’Etat se prépare à une cohabitation.

      Confronté à la montée inexorable du RN – et à l’effondrement de son propre parti –, Emmanuel Macron a fini par se convaincre qu’il pourrait seul, dans un face-à-face avec un gouvernement d’extrême droite, dessiller les yeux des électeurs du RN et mettre à nu l’incapacité de ses dirigeants à gouverner. « Il pense que leur donner la moitié du pouvoir aujourd’hui, cela les empêchera d’avoir tout le pouvoir dans trois ans [à l’élection présidentielle de 2027] », rapporte l’un de ceux qui l’ont vu ces derniers jours. « Il va se présenter comme l’archange Gabriel [sic] terrassant le dragon », prophétise l’ancien patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.
      Ainsi, le chef de l’Etat a-t-il annoncé, jeudi 27 juin à Bruxelles, sa volonté de voir Thierry Breton, qui s’est imposé comme une figure de l’exécutif bruxellois depuis 2019, reconduit comme commissaire français au sein de l’exécutif de l’Union européenne. « C’est mon souhait et je pense que [Thierry Breton] a l’expérience et les qualités pour », a-t-il affirmé à l’issue du Conseil européen, qui était réuni pour prolonger le mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne. Cette annonce précipitée, à trois jours du premier tour des élections législatives, « est une façon de préempter le poste, d’une importance majeure pour la France », souligne un ancien ministre des affaires européennes.

      Vaste mouvement de nominations
      Dès le lendemain, Marine Le Pen a dénoncé la manœuvre, indiquant que Jordan Bardella, s’il était nommé à Matignon, s’opposerait à la reconduction de Thierry Breton, ce dernier n’ayant pas, à ses yeux, « défendu l’intérêt de la France », et cette nomination étant une « prérogative du premier ministre ». Le traité unique européen (article 17) dispose que le Conseil de l’Union européenne, composé de ministres, propose les membres de la Commission, en accord avec la présidente de la Commission. Une fois ceux-ci validés par le Parlement européen, le Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat, accepte leur entrée en fonctions. La nomination du commissaire français est donc bien une compétence partagée entre le président de la République et le gouvernement.

      Afin de maintenir son influence à Bruxelles, le président de la République a également œuvré en coulisse pour que son ancien conseiller Europe, Alexandre Adam, devienne chef de cabinet adjoint d’Ursula von der Leyen, en échange de son soutien à la présidente de la Commission européenne.

      Sur la scène intérieure aussi, Emmanuel Macron place ses hommes. Le dernier conseil des ministres avant le premier tour des élections législatives, mercredi 26 juin, a été l’occasion pour l’Elysée d’entamer un vaste mouvement de nominations de hauts fonctionnaires. Le gouverneur militaire de Paris, le nouveau chef d’état-major de l’armée de l’air, le nouveau directeur de l’Union européenne au ministère des affaires étrangères, ainsi que trois ambassadeurs ont notamment été désignés, tandis que quelques situations personnelles ont été réglées. Olivier Klein, ancien ministre délégué chargé de la ville et du logement dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, a été nommé recteur de l’académie de Strasbourg. Jean-Philippe Agresti, époux de la ministre Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté et de la ville, a été nommé recteur de la région académique Centre-Val de Loire.

      Ce mouvement devrait se poursuivre lors du prochain et dernier conseil des ministres avant le second tour, mercredi 3 juillet, et s’étendre aux préfets, bras armés de l’Etat sur le territoire. Alors que la totalité des préfets en poste ont été nommés par Emmanuel Macron, qui a donc intérêt au statu quo, d’ultimes nominations devraient avoir lieu, dont le RN pourrait faire un enjeu politique dans l’entre-deux-tours des élections législatives. Un gouvernement RN aurait cependant la possibilité d’annuler ces mouvements, un délai de deux à trois semaines étant l’usage entre le décret de la nomination et celui de l’installation.
      Le chef de l’Etat a également accéléré le rythme ces derniers jours concernant TV5 Monde, chaîne publique internationale francophone siégeant à Paris, en proie à une crise interne. La démission, le 30 juin, du PDG, Yves Bigot, oblige l’exécutif à lui trouver un remplaçant. L’Elysée, qui cherche un profil en dehors des candidatures officiellement déposées, souhaite conclure l’affaire avant le 7 juillet et une possible alternance, selon le quotidien numérique La Lettre.

      Bras de fer
      Interrogé jeudi soir, à l’issue du sommet européen, sur les propos de Marine Le Pen, qui a réduit le rôle du président de la République, « chef des armées », à un « titre honorifique », Emmanuel Macron a laissé entendre que les nominations aux postes-clés seront au cœur des affrontements à venir en cas de majorité absolue pour le RN. « Tous les postes sont déjà répartis [entre eux], ils sont déjà dans la place », a-t-il dénoncé.
      Le bras de fer est donc engagé entre le chef de l’Etat et les dirigeants du RN, avant même que ne soit consommé le second tour. En cas de large victoire du RN, Emmanuel Macron se retrouverait fort démuni. Il serait privé d’une grande partie de ses soutiens à l’Assemblée, des canaux d’information dont dispose Matignon (à l’exception du renseignement) et empêché de se représenter en 2027.

      « Pour tenir tête au RN, il faut un président fort à l’Elysée », martèle le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat, qui décrit le locataire de l’Elysée comme « le dernier rempart de la République ». Mais Emmanuel Macron « aura-t-il encore la force psychologique de faire rempart ? », s’interroge le communicant Gaspard Gantzer, ancien camarade à l’ENA d’Emmanuel Macron. « Il sera ipso facto transformé en président de la IVe République », pronostique Jean-Christophe Cambadélis. Et s’il tente de jouer de son pouvoir de nuisance, comme le fit François Mitterrand en refusant de signer les ordonnances alors que Jacques Chirac était premier ministre, entre 1986 et 1988, « Marine Le Pen l’accusera d’empêcher la victoire du peuple ».

  • Indignations,

    La reconnaissance d’un État palestinien enflamme l’Assemblée nationale à Paris
    https://www.rfi.fr/fr/france/20240528-la-reconnaissance-d-un-%C3%A9tat-palestinien-enflamme-l-assembl%C3%A9e-

    Il a immédiatement provoqué un tumulte important, le mot est faible. De très vives #indignations dans l’hémicycle ont éclaté de la part des élus d’#extrême-droite, de droite et de la #majorité présidentielle ; colère également de la présidente Yaëlle Braun-Pivet.

    La séance a aussitôt été suspendue par cette dernière pour permettre au bureau de l’Assemblée de se réunir en urgence, ce qui est très rare.

    Brandir un drapeau dans l’hémicycle est formellement interdit par le règlement intérieur. Le député Delogu le sait, et il assume.

    Il y a eu des injures virulentes entre députés en venant presque aux mains, pendant la suspension de séance. Ces échanges d’amabilités extraordinairement tendus entre l’insoumis David Guiraud et son collègue de droite Meyer Habib relatent bien la tension extrême ce jour au palais Bourbon.

    #sans_vergogne

  • La France légitime contre la France légale Mesloub Khider
      
    "Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocat, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours”. Auguste Blanqui (révolutionnaire socialiste français, 1805-1881). 

      
  
S’il fallait une énième preuve sur la nature dictatoriale de la démocratie bourgeoise, elle nous est de façon répressive administrée par la politique terroriste antisociale et policière du gouvernement Macron.  Plus que jamais, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital.  Si en période de “paix sociale”, la classe dominante arbore sereinement le masque hypocrite de la respectabilité “démocratique”, en période d’agitations sociales radicalement revendicatives, la même classe dominante apeurée dévoile belliqueusement son véritable visage hideux. Toute sa coutumière phraséologie libérale sur le droit de grève, de manifestation, de circulation, en un mot le respect des “Droits de l’Homme” se métamorphose en son contraire. La répression devient son mode de gouvernement.

    L’intimidation, sa méthode de gestion barbouzienne. La calomnie, son moyen de communication médiatique. L’incarcération, sa technique de bannissement politique. L’arbitraire, sa conduite procédurale judiciaire. Le mépris, son expression naturelle. La manipulation, sa stratégie étatique machiavélique.   

    Le mouvement des Gilets Jaunes illustre dramatiquement cette sinistre réalité. Devant la radicalisation de ses revendications, le pouvoir de Macron a révélé toute sa cruelle brutalité, son cynisme arrogant.   

    En effet, depuis que  la France Légitime , celle du peuple, s’est enfin réveillée de sa longue léthargie sociale pour s’affirmer politiquement sur son terrain de lutte authentique,  la France légale , celle du scrutin financier, dévoile son essence foncièrement élitaire, son appartenance sociale bourgeoise, son caractère de classe, sa fonction dominatrice, ses instincts répressifs. Elle n’admet pas que  la France Légitime  puisse revendiquer son droit à se gouverner librement au nom de ses intérêts supérieurs, dès lors que  la France légale  s’est fourvoyée par sa compromission avec le monde de la finance, vendue au capital mondial, responsables de la misère généralisée.   
     
    Force est de constater que le combat des Gilets Jaunes initialement porté exclusivement par des “automobilistes en colère” ne mérite plus d’être désigné sous son appellation initiale. Car ce mouvement a transcendé ses protestations primaires originales contre l’instauration de la taxe sur le carburant pour étendre ses revendications à tous les aspects de l’existence marquée par l’injustice sociale. Dès lors, il n’est plus approprié de parler de Gilets Jaunes. Il serait plus conforme à la réalité subversive générale actuelle d’employer le vocable de “prolétaires” (qui ne dispose que de sa force de travail pour vivre-survivre), ou de l’expression “travailleurs pauvres” (car en dépit de leurs salaires ils vivent dans la pauvreté). Ou encore l’expression “La France Légitime” , opposée à  la France légale  minoritaire élitaire définitivement corrompue. 

    De toute évidence, l’explosion collective de colère des classes précarisées et prolétaires françaises est l’aboutissement de plusieurs décennies de fermentations sociales vécues dans le silence solitaire. Elle est l’expression d’une profonde misère longtemps subie dans la solitude sociale. Elle est la conséquence logique des politiques antisociales humiliantes. Elle est l’ultime défoulement violent de souffrances accumulées longuement refoulées.    

    Au reste, l’expansion massive de ce mouvement à toute la France traduit la profonde fracture sociale territoriale. Aujourd’hui, la France est traversée par une onde de choc subversive. Aucune région n’est épargnée par les secousses telluriques revendicatives sociales, économiques et politiques. L’éruption de ces révoltes protéiformes est l’expression d’une profonde misère sociale. Il n’est donc pas surprenant que plus de 84% de la population française soutiennent le mouvement de luttes des Gilets Jaunes, autrement dit  la France Légitime .

    Actuellement, la majorité des Français rejette le pouvoir de la finance macronien.  
Néanmoins, en dépit de sa radicalité et de sa popularité, ce Mouvement demeure marqué par son immaturité politique, sa fragmentation sociale, son absence organisationnelle décisionnelle, par l’inexistence d’un programme économique émancipateur foncièrement anticapitaliste.  Assurément, on n’efface pas aussi aisément un siècle de contre- révolutions infligées par le stalinisme, le fascisme, l’hitlérisme, le libéralisme, le populisme, l’islamisme. En effet, pour le moment, le Mouvement, dépourvu d’une conscience de classe claire, se limite à lutter uniquement contre les effets de l’économie capitaliste. Mais non pas encore contre le capitalisme. De là s’explique l’absence de combat total contre le pouvoir politique, source de la misère. Or, le triomphe du Mouvement dépend de sa capacité à se battre au-delà du symbolique Arc de Triomphe. Par – delà les ronds-points, faute de quoi il tournera en rond, sans gagner aucun point politique.   

    Si le Mouvement veut précipiter le processus subversif en cours vers la transformation révolutionnaire de la société, il doit s’armer d’un programme économique et politique cohérent en rupture totale avec les catégories économiques du capitalisme. Aussi, le Mouvement ne doit pas se cantonner au cadre étroit des revendications économiques. Car, quoique probablement bientôt partiellement satisfaites par le pouvoir macronien aux abois, elles ne brisent pas le moteur de la reproduction des injustices sociales, à savoir le capitalisme, personnifié par la classe dominante dont Macron ne représente qu’un simple maillon, un serviteur dévoué.   

    De l’unité politique et de l’organisation consciente du Mouvement dépend sa victoire sur la classe capitaliste mondialiste déterminée à se défendre contre le soulèvement populaire, même par la plus sanglante répression.   
    Mais  la France Légitime  armée politiquement et audacieusement triomphera contre  la France légale  surarmée policièrement et militairement. Car nous sommes entrés dans une phase révolutionnaire. En effet, pour pouvoir parler d’une période révolutionnaire,  «  il ne suffit pas que les ouvriers ne veuillent plus, il faut encore que les capitalistes ne puissent plus continuer comme auparavant ».  Or, aujourd’hui, la classe dominante ne peut plus gouverner avec la même arrogance et assurance. 

    Quoi qu’il en soit, l’usage effréné par l’Etat français de la force est un aveu de faiblesse. Le témoignage d’un affolement. La confession d’une confusion, d’une contusion politique. D’une fission sociale. L’illustration du retour de la lutte de classes dans toute sa radicalité combative, mais pas encore avec toute sa dimension politique consciente. 

    Source : http://kidermesloub.over-blog.com/2018/12/la-france-legitime-contre-la-france-legale-mais-pour-les-pro

    #Mesloub_Khider #France #légalité #légitimité #violences #rejet #majorité #manifestations

     

  • #Minorités / #Majorités

    Des #villes coupées, couturées, rafistolées, des vies assignées, mais aussi émancipées : de l’analyse des #politiques_ségrégationnistes aux réflexions sur le caractère inclusif des #espaces_publics en passant par la #négociation des expériences minoritaires individuelles et collectives, les villes constituent des lieux privilégiés de l’analyse des relations entre #groupes_minoritaires et #groupes_majoritaires. La vive actualité scientifique sur le sujet en France comme ailleurs en témoigne. On peut notamment penser au colloque Question raciale / questions urbaines (https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/question-raciale-questions-urbaines-frontieres-territoriales-et-racia) : frontières territoriales et #racialisation organisé en février 2019 à Grenoble, au dernier numéro de l’Information géographique (2019) consacré aux géographies de la #différence en ville, ou encore aux nombreuses sessions de la conférence annuelle de l’American Association of Geographers 2020 (https://aag.secure-abstracts.com/AAG%20Annual%20Meeting%202020/sessions-gallery) abordant des questions urbaines sous l’angle des #rapports_sociaux (perspectives féministes, marxistes, empruntant à la Critical Race Theory ou aux approches du Settler Colonialism). C’est dans la continuité de cette actualité que s’inscrit le #13 de la revue Urbanités. En refusant de donner a priori la primauté thématique d’un rapport social sur un autre tout en mettant l’accent sur les mécanismes de production du minoritaire et du majoritaire, ce numéro propose une pluralité de lectures des manières dont les contextes urbains participent à la (re)production des positionnements sociaux, et par conséquent, à la redéfinition du rapport entre minorités et majorités en ville.

    http://www.revue-urbanites.fr/13-edito

    Sommaire :

    Edito

    #Minorités_sexuelles en #exil : l’expérience minoritaire en ville à l’aune de #marginalisations multiples

    Les riverains contre le nourrissage des #pigeons à #Paris

    Construire sa place en #montagne quand on vient des #quartiers_populaires : un enjeu pour l’#éducation_populaire

    Mouvements de #résistance autochtones et #street-art décolonial aux #États-Unis. De la réserve de #Standing_Rock aux murs d’#Indian_Alley

    Hiérarchie sociale et politique pour la visibilité sur le territoire dans un espace ségrégé. Le cas des républicains nord-irlandais

    « L’infusion » d’approches genrées dans l’urbanisme parisien : métaphore d’une propagation aux échelles organisationnelles et individuelles

    Point(s) de rencontres dans les villes émiriennes : le partage d’espaces publics où les minorités sont majoritaires

    #revue #urban_matter #géographie_urbaine #ségrégation #genre #peuples_autochtones #Irlande_du_Nord #Emirats_Arabes_unis #USA

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    Avec cette note :

    La revue Urbanités a la joie de vous annoncer la parution en ligne de son treizième numéro thématique, consacré à la question des rapports entre minorités et majorités en ville. Nous tenons également à souligner que ce numéro ne pourrait pas exister sans les apports précieux de chercheur·e·s aux statuts largement précaires. Sans elleux, ce numéro ne compterait qu’un article et sa direction serait amputée. Ces contributeur·trice·s essentiel·le·s au fonctionnement des revues méritent une plus grande visibilité et une plus grande stabilité professionnelle, garantes d’une recherche de qualité.

  • Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » Gérard Noiriel - 21 novembre 2018 - Le Blog de Gérard Noiriel
    https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire

    Dans une tribune publiée par le journal Le Monde (20/11/2018), le sociologue Pierre Merle écrit que « le mouvement des « gilets jaunes » rappelle les jacqueries de l’Ancien Régime et des périodes révolutionnaires ». Et il s’interroge : « Les leçons de l’histoire peuvent-elles encore être comprises ? »

    Je suis convaincu, moi aussi, qu’une mise en perspective historique de ce mouvement social peut nous aider à le comprendre. C’est la raison pour laquelle le terme de « jacquerie » (utilisé par d’autres commentateurs et notamment par Eric Zemmour, l’historien du Figaro récemment adoubé par France Culture dans l’émission d’Alain Finkielkraut qui illustre parfaitement le titre de son livre sur « la défaite de la pensée ») ne me paraît pas pertinent. Dans mon Histoire populaire de la France, j’ai montré que tous les mouvements sociaux depuis le Moyen Age avaient fait l’objet d’une lutte intense entre les dominants et les dominés à propos de la définition et de la représentation du peuple en lutte. Le mot « jacquerie » a servi à désigner les soulèvements de ces paysans que les élites surnommaient les « jacques », terme méprisant que l’on retrouve dans l’expression « faire le Jacques » (se comporter comme un paysan lourd et stupide).

    Le premier grand mouvement social qualifié de « jacquerie » a eu lieu au milieu du XIVe siècle, lorsque les paysans d’Ile de France se sont révoltés conte leurs seigneurs. La source principale qui a alimenté pendant des siècles le regard péjoratif porté sur les soulèvements paysans de cette époque, c’est le récit de Jean Froissart, l’historien des puissants de son temps, rédigé au cours des années 1360 et publié dans ses fameuses Chroniques. Voici comment Froissart présente la lutte de ces paysans : « Lors se assemblèrent et s’en allèrent, sans autre conseil et sans nulles armures, fors que de bâtons ferrés et de couteaux, en la maison d’un chevalier qui près de là demeurait. Si brisèrent la maison et tuèrent le chevalier, la dame et les enfants, petits et grands, et mirent le feu à la maison […]. Ces méchants gens assemblés sans chef et sans armures volaient et brûlaient tout, et tuaient sans pitié et sans merci, ainsi comme chiens enragés. Et avaient fait un roi entre eux qui était, si comme on disait adonc, de Clermont en Beauvoisis, et l’élurent le pire des mauvais ; et ce roi on l’appelait Jacques Bonhomme ».

    Ce mépris de classe présentant le chef des Jacques comme « le pire des mauvais » est invalidé par les archives qui montrent que les paysans en lutte se donnèrent pour principal porte-parole Guillaume Carle « bien sachant et bien parlant ». A la même époque, la grande lutte des artisans de Flandre fut emmenée par un tisserand, Pierre de Coninck décrit ainsi dans les Annales de Gand : « Petit de corps et de povre lignage, il avoit tant de paroles et il savoit si bien parler que c’estoit une fine merveille. Et pour cela, les tisserands, les foulons et les tondeurs le croyoient et aimoient tant qu’il ne sût chose dire ou commander qu’ils ne fissent ».

    On a là une constante dans l’histoire des mouvements populaires. Pour échapper à la stigmatisation de leur lutte, les révoltés choisissent toujours des leaders « respectables » et capables de dire tout haut ce que le peuple pense tout bas. D’autres exemples, plus tardifs, confirment l’importance du langage dans l’interprétation des luttes populaires. Par exemple, le soulèvement qui agita tout le Périgord au début du XVIIe siècle fut désigné par les élites comme le soulèvement des « croquants » ; terme que récusèrent les paysans et les artisans en se présentant eux mêmes comme les gens du « commun », Ce fut l’un des points de départ des usages populaires du terme « commune » qui fut repris en 1870-71, à Paris, par les « Communards ».

    Les commentateurs qui ont utilisé le mot « jacquerie » pour parler du mouvement des « gilets jaunes » ont voulu mettre l’accent sur un fait incontestable : le caractère spontané et inorganisé de ce conflit social. Même si ce mot est inapproprié, il est vrai qu’il existe malgré tout des points communs entre toutes les grandes révoltes populaires qui se sont succédé au cours du temps. En me fiant aux multiples reportages diffusés par les médias sur les gilets jaunes, j’ai noté plusieurs éléments qui illustrent cette permanence.

    Le principal concerne l’objet initial des revendications : le refus des nouvelles taxes sur le carburant. Les luttes antifiscales ont joué un rôle extrêmement important dans l’histoire populaire de la France. Je pense même que le peuple français s’est construit grâce à l’impôt et contre lui. Le fait que le mouvement des gilets jaunes ait été motivé par le refus de nouvelles taxes sur le carburant n’a donc rien de surprenant. Ce type de luttes antifiscales a toujours atteint son paroxysme quand le peuple a eu le sentiment qu’il devait payer sans rien obtenir en échange. Sous l’Ancien Régime, le refus de la dîme fut fréquemment lié au discrédit touchant les curés qui ne remplissaient plus leur mission religieuse, et c’est souvent lorsque les seigneurs n’assuraient plus la protection des paysans que ceux-ci refusèrent de payer de nouvelles charges. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement des gilets jaunes a été particulièrement suivi dans les régions où le retrait des services publics est le plus manifeste. Le sentiment, largement partagé, que l’impôt sert à enrichir la petite caste des ultra-riches, alimente un profond sentiment d’injustice dans les classes populaires.

    Ces facteurs économiques constituent donc bien l’une des causes essentielles du mouvement. Néanmoins, il faut éviter de réduire les aspirations du peuple à des revendications uniquement matérielles. L’une des inégalités les plus massives qui pénalisent les classes populaires concerne leur rapport au langage public. Les élites passent leur temps à interpréter dans leur propre langue ce que disent les dominés, en faisant comme s’il s’agissait toujours d’une formulation directe et transparente de leur expérience vécue. Mais la réalité est plus complexe. J’ai montré dans mon livre, en m’appuyant sur des analyses de Pierre Bourdieu, que la Réforme protestante avait fourni aux classes populaires un nouveau langage religieux pour nommer des souffrances qui étaient multiformes. Les paysans et les artisans du XVIe siècle disaient : « J’ai mal à la foi au lieu de dire j’ai mal partout ». Aujourd’hui, les gilets jaunes crient « j’ai mal à la taxe au lieu de dire j’ai mal partout ». Il ne s’agit pas, évidemment, de nier le fait que les questions économiques sont absolument essentielles car elles jouent un rôle déterminant dans la vie quotidienne des classes dominées. Néanmoins, il suffit d’écouter les témoignages des gilets jaunes pour constater la fréquence des propos exprimant un malaise général. Dans l’un des reportages diffusés par BFM-TV, le 17 novembre, le journaliste voulait absolument faire dire à la personne interrogée qu’elle se battait contre les taxes, mais cette militante répétait sans cesse : « on en a ras le cul » , « ras le cul », « ras le bol généralisé ».

    « Avoir mal partout » signifie aussi souffrir dans sa dignité. C’est pourquoi la dénonciation du mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires et celle des gilets jaunes n’a fait que confirmer la règle. On a entendu un grand nombre de propos exprimant un sentiment d’humiliation, lequel nourrit le fort ressentiment populaire à l’égard d’Emmanuel Macron. « Pour lui, on n’est que de la merde ». Le président de la République voit ainsi revenir en boomerang l’ethnocentrisme de classe que j’ai analysé dans mon livre.

    Néanmoins, ces similitudes entre des luttes sociales de différentes époques masquent de profondes différences. Je vais m’y arrêter un moment car elles permettent de comprendre ce qui fait la spécificité du mouvement des gilets jaunes. La première différence avec les « jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.

    La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

    Cette caractéristique du mouvement est étroitement liée aux moyens utilisés pour coordonner l’action des acteurs de la lutte. Ce ne sont pas les organisations politiques et syndicales qui l’ont assurée par leurs moyens propres, mais les « réseaux sociaux ». Les nouvelles technologies permettent ainsi de renouer avec des formes anciennes « d’action directe », mais sur une échelle beaucoup plus vaste, car elles relient des individus qui ne se connaissent pas. Facebook, twitter et les smartphones diffusent des messages immédiats (SMS) en remplaçant ainsi la correspondance écrite, notamment les tracts et la presse militante qui étaient jusqu’ici les principaux moyens dont disposaient les organisations pour coordonner l’action collective ; l’instantanéité des échanges restituant en partie la spontanéité des interactions en face à face d’autrefois.

    Toutefois les réseau sociaux, à eux seuls, n’auraient jamais pu donner une telle ampleur au mouvement des gilets jaunes. Les journalistes mettent constamment en avant ces « réseaux sociaux » pour masquer le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans la construction de l’action publique. Plus précisément, c’est la complémentarité entre les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue qui ont donné à ce mouvement sa dimension d’emblée nationale. Sa popularisation résulte en grande partie de l’intense « propagande » orchestrée par les grands médias dans les jours précédents. Parti de la base, diffusé d’abord au sein de petits réseaux via facebook, l’événement a été immédiatement pris en charge par les grands médias qui ont annoncé son importance avant même qu’il ne se produise. La journée d’action du 17 novembre a été suivie par les chaînes d’information continue dès son commencement, minute par minute, « en direct » (terme qui est devenu désormais un équivalent de communication à distance d’événements en train de se produire). Les journalistes qui incarnent aujourd’hui au plus haut point le populisme (au sens vrai du terme) comme Eric Brunet qui sévit à la fois sur BFM-TV et sur RMC, n’ont pas hésité à endosser publiquement un gilet jaune, se transformant ainsi en porte-parole auto-désigné du peuple en lutte. Voilà pourquoi la chaîne a présenté ce conflit social comme un « mouvement inédit de la majorité silencieuse ».

    Une étude qui comparerait la façon dont les médias ont traité la lutte des cheminots au printemps dernier et celle des gilets jaunes serait très instructive. Aucune des journées d’action des cheminots n’a été suivie de façon continue et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes, alors qu’on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.

    Je suis convaincu que le traitement médiatique du mouvement des gilets jaunes illustre l’une des facettes de la nouvelle forme de démocratie dans laquelle nous sommes entrés et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public » (cf son livre Principe du gouvernement représentatif, 1995). De même que les électeurs se prononcent en fonction de l’offre politique du moment – et de moins en moins par fidélité à un parti politique – de même les mouvements sociaux éclatent aujourd’hui en fonction d’une conjoncture et d’une actualité précises. Avec le recul du temps, on s’apercevra peut-être que l’ère des partis et des syndicats a correspondu à une période limitée de notre histoire, l’époque où les liens à distance étaient matérialisés par la communication écrite. Avant la Révolution française, un nombre incroyable de révoltes populaires ont éclaté dans le royaume de France, mais elles étaient toujours localisées, car le mode de liaison qui permettait de coordonner l’action des individus en lutte reposait sur des liens directs : la parole, l’interconnaissance, etc. L’Etat royal parvenait toujours à réprimer ces soulèvements parce qu’il contrôlait les moyens d’action à distance. La communication écrite, monopolisée par les « agents du roi », permettait de déplacer les troupes d’un endroit à l’autre pour massacrer les émeutiers.

    Dans cette perspective, la Révolution française peut être vue comme un moment tout à fait particulier, car l’ancienne tradition des révoltes locales a pu alors se combiner avec la nouvelle pratique de contestation véhiculée et coordonnée par l’écriture (cf les cahiers de doléances).

    L’intégration des classes populaires au sein de l’Etat républicain et la naissance du mouvement ouvrier industriel ont raréfié les révoltes locales et violentes, bien qu’elles n’aient jamais complètement disparu (cf le soulèvement du « Midi rouge » en 1907). La politisation des résistances populaires a permis un encadrement, une discipline, une éducation des militants, mais la contrepartie a été la délégation de pouvoir au profit des leaders des partis et des syndicats. Les mouvements sociaux qui se sont succédé entre les années 1880 et les années 1980 ont abandonné l’espoir d’une prise du pouvoir par la force, mais ils sont souvent parvenus à faire céder les dominants grâce à des grèves avec occupations d’usine, et grâce à de grandes manifestations culminant lors des « marches sur Paris » (« de la Bastille à la Nation »).

    L’une des questions que personne n’a encore posée à propos des gilets jaunes est celle-ci : pourquoi des chaînes privées dont le capital appartient à une poignée de milliardaires sont-elles amenées aujourd’hui à encourager ce genre de mouvement populaire ? La comparaison avec les siècles précédents aboutit à une conclusion évidente. Nous vivons dans un monde beaucoup plus pacifique qu’autrefois. Même si la journée des gilets jaunes a fait des victimes, celles-ci n’ont pas été fusillées par les forces de l’ordre. C’est le résultat des accidents causés par les conflits qui ont opposé le peuple bloqueur et le peuple bloqué.

    Cette pacification des relations de pouvoir permet aux médias dominants d’utiliser sans risque le registre de la violence pour mobiliser les émotions de leur public car la raison principale de leur soutien au mouvement n’est pas politique mais économique : générer de l’audience en montrant un spectacle. Dès le début de la matinée, BFM-TV a signalé des « incidents », puis a martelé en boucle le drame de cette femme écrasée par une automobiliste refusant d’être bloqué. Avantage subsidiaire pour ces chaînes auxquelles on reproche souvent leur obsession pour les faits divers, les crimes, les affaires de mœurs : en soutenant le mouvement des gilets jaunes, elles ont voulu montrer qu’elles ne négligeaient nullement les questions « sociales ».

    Au-delà de ces enjeux économiques, la classe dominante a évidemment intérêt à privilégier un mouvement présenté comme hostile aux syndicats et aux partis. Ce rejet existe en effet chez les gilets jaunes. Même si ce n’est sans doute pas voulu, le choix de la couleur jaune pour symboliser le mouvement (à la place du rouge) et de la Marseillaise (à la place de l’Internationale) rappelle malheureusement la tradition des « jaunes », terme qui a désigné pendant longtemps les syndicats à la solde du patronat. Toutefois, on peut aussi inscrire ce refus de la « récupération » politique dans le prolongement des combats que les classes populaires ont menés, depuis la Révolution française, pour défendre une conception de la citoyenneté fondée sur l’action directe. Les gilets jaunes qui bloquent les routes en refusant toute forme de récupération des partis politiques assument aussi confusément la tradition des Sans-culottes en 1792-93, des citoyens-combattants de février 1848, des Communards de 1870-71 et des anarcho-syndicalistes de la Belle Epoque.

    C’est toujours la mise en œuvre de cette citoyenneté populaire qui a permis l’irruption dans l’espace public de porte-parole qui était socialement destinés à rester dans l’ombre. Le mouvement des gilets jaunes a fait émerger un grand nombre de porte-parole de ce type. Ce qui frappe, c’est la diversité de leur profil et notamment le grand nombre de femmes, alors qu’auparavant la fonction de porte-parole était le plus souvent réservée aux hommes. La facilité avec laquelle ces leaders populaires s’expriment aujourd’hui devant les caméras est une conséquence d’une double démocratisation : l’élévation du niveau scolaire et la pénétration des techniques de communication audio-visuelle dans toutes les couches de la société. Cette compétence est complètement niée par les élites aujourd’hui ; ce qui renforce le sentiment de « mépris » au sein du peuple. Alors que les ouvriers représentent encore 20% de la population active, aucun d’entre eux n’est présent aujourd’hui à la Chambre des députés. Il faut avoir en tête cette discrimination massive pour comprendre l’ampleur du rejet populaire de la politique politicienne.

    Mais ce genre d’analyse n’effleure même pas « les professionnels de la parole publique » que sont les journalistes des chaînes d’information continue. En diffusant en boucle les propos des manifestants affirmant leur refus d’être « récupérés » par les syndicats et les partis, ils poursuivent leur propre combat pour écarter les corps intermédiaires et pour s’installer eux-mêmes comme les porte-parole légitimes des mouvements populaires. En ce sens, ils cautionnent la politique libérale d’Emmanuel Macron qui vise elle aussi à discréditer les structures collectives que se sont données les classes populaires au cours du temps.

    Etant donné le rôle crucial que jouent désormais les grands médias dans la popularisation d’un conflit social, ceux qui les dirigent savent bien qu’ils pourront siffler la fin de la récréation dès qu’ils le jugeront nécessaire, c’est-à-dire dès que l’audimat exigera qu’ils changent de cheval pour rester à la pointe de « l’actualité ». Un tel mouvement est en effet voué à l’échec car ceux qui l’animent sont privés de toute tradition de lutte autonome, de toute expérience militante. S’il monte en puissance, il se heurtera de plus en plus à l’opposition du peuple qui ne veut pas être bloqué et ces conflits seront présentés en boucle sur tous les écrans, ce qui permettra au gouvernement de réprimer les abus avec le soutien de « l’opinion ». L’absence d’un encadrement politique capable de définir une stratégie collective et de nommer le mécontentement populaire dans le langage de la lutte des classes est un autre signe de faiblesse car cela laisse la porte ouverte à toutes les dérives. N’en déplaise aux historiens (ou aux sociologues) qui idéalisent la « culture populaire », le peuple est toujours traversé par des tendances contradictoires et des jeux internes de domination. Au cours de cette journée des gilets jaunes, on a entendu des propos xénophobes, racistes, sexistes et homophobes. Certes, ils étaient très minoritaires, mais il suffit que les médias s’en emparent (comme ils l’ont fait dès le lendemain) pour que tout le mouvement soit discrédité.

    L’histoire montre pourtant qu’une lutte populaire n’est jamais complètement vaine, même quand elles est réprimée. Le mouvement des gilets jaunes place les syndicats et les partis de gauche face à leurs responsabilités. Comment s’adapter à la réalité nouvelle que constitue la « démocratie du public » pour faire en sorte que ce type de conflit social – dont on peut prévoir qu’il se reproduira fréquemment – soit intégré dans un combat plus vaste contre les inégalités et l’exploitation ? Telle est l’une des grandes questions à laquelle il faudra qu’ils répondent.

    #Vocabulaire #Jacques #Jacquerie #Croquants #Communards #Sans-culottes #dîme #taxes #justice #ethnocentrisme_de_classe #réseaux_sociaux #majorité_silencieuse #BFM #opinion #lutte_populaire #GiletsJaunes #guerre_aux_pauvres

  • #Kanaky, #Nouvelle-Calédonie & #RéférendumNC2018
    Quand les #Kanak votent, c’est pour l’indépendance
    https://pbs.twimg.com/media/DrJRhO3X4AAcaGR.jpg:large

    OUI 94,5% NON 5,5% à #Belep (dont la population est quasi-exclusivement kanak), archipel situé au nord de la Grande Terre.
    OUI 89% NON 11% pour la commune de #Canala (côte est).
    OUI 84,2% NON 15,8% à #Ouvéa, ... Mais aussi un OUI majoritaire à Poum, Gomen, Poya, Sarramea, Thio, Pouebo, Hienghène, Touho, Ponerihouen, Houailou, Lifou, Yaté, l’Île des Pins, Kouaoua ...

    Sauf que la Kanaky est une #colonie de peuplement, les #peuples_autochtones y sont largement devenus minoritaires et nous, #colons, utilisons la #démocratie comme arme de protection du #colonialisme... et donc ce #referendum arrangé qui macère depuis des années, à coup d’injonction à la réconciliation et à l’oubli, a un goût d’imposture #caldoche.

    Il va surement y avoir des soulèvements, des révoltes, qui vont, forcément, être réprimées, pas tant par la police ou l’armée que par l’étouffoir des gens qui pensent #unité & #majorité plutôt que #pluralité & #consensus...

    Pour mieux comprendre les résultats du #ReferendumNC2018 La répartition ethnique de la population sur l’île :

    Lire ou relire pour s’éclairer :

    Kanaky, autodétermination : la longue patience du peuple kanak : http://www.cnt-f.org/urp/publications-cnt/autogestion-2-kanaky-autodetermination-la-longue-patience-du-peuple-kanak via #cnt

    Sur le Mouvement des Groupes Révolutionnaires Koutumiers Kanak (MGRK) : https://lundi.am/Sur-le-Mouvement-des-Groupes-Revolutionnaires-Koutumiers-Kanak-MGRK et Le noir vote blanc : https://lundi.am/Le-noir-vote-blanc via @lundimatin

    Nouvelle-Calédonie-Kanaky : le 4 novembre, un référendum « décolonial » ? : https://npa2009.org/actualite/politique/nouvelle-caledonie-kanaky-le-4-novembre-un-referendum-decolonial via #npa

    En Nouvelle-Calédonie, société en ébullition, décolonisation en suspens : https://www.monde-diplomatique.fr/2014/07/BENSA/50620 via @mdiplo [2014]

    ... et tout plein d’articles déjà recensés sur #SeenThis, avec en particulier les compilations précieuses de @sinehebdo : https://seenthis.net/recherche?recherche=Kanaky%2C%20Caledonie&follow=all

    Suivi sur twitter chez @ADecroissance (à qui j’ai piqué une partie de cette #recension) : https://twitter.com/ADecroissance/status/1059012326941249537
    Recherche : https://twitter.com/search?f=tweets&q=%23Kanaky%20OR%20%23NouvelleCal%C3%A9donie%20OR%20%23R%C3
    Suivi sur France O : https://la1ere.francetvinfo.fr/referendum-nouvelle-caledonie-emission-speciale-france-o-646022.
    Suivi sur France 1nfo : https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/caledoniens-aux-urnes-direct-numerique-645080.html

    Pour finir, un peu de musique : Proud to be Kanak par Waan, dans une #playlist #kaneka, le son traditionnel de l’#indépendance : https://www.youtube.com/watch?v=3GYg-IqKcS8&list=PL6UhI7omDFjitWcizhk95V-5yZXJqjJvB&index=113

    #autonomie #decolonialisme

    • Kanaky indépendante !
      Solidaires, le 6 novembre 2018
      https://solidaires.org/Kanaky-independante

      A l’occasion du référendum organisé le 4 novembre, le peuple Kanak a très largement confirmé sa volonté de mettre fin à la colonisation française et d’accéder à l’indépendance. Nous ne devons pas nous laisser tromper par la proclamation officielle d’une "victoire" du non à 56,4%. Ces chiffres masquent mal un des problèmes majeurs de ce scrutin, qui entame largement sa légitimité : la composition des corps électoraux a été faite de telle façon qu’une partie de la population kanak en a été de fait exclue.

      Car les résultats là où le peuple kanak vit majoritairement sont éloquents : 82,2% de « oui » dans la province des Îles et 77,5% dans celle du Nord (25,9%, dans la troisième province, celle du Sud).

      Y compris le résultat global, qui intègre donc le vote de milliers de personnes directement issues de la politique de peuplement de la colonie appliquée durant des années par l’Etat français, est très différent de ce que les sondages annonçaient : 19,37% d’abstentions et, parmi les votes exprimés, 43,6% pour l’accès à l’indépendance.

      Au-delà des choix tactiques et politiques autour de ce scrutin, le mouvement indépendantiste va poursuivre sa juste lutte pour le droit à l’autodétermination du peuple Kanak. Celui-ci est inaliénable.

      L’Union syndicale Solidaires n’est pas une organisation de Kanaky et ne prétend nullement agir à la place des femmes et hommes de Kanaky, « dans les usines et dans les tribus » pour reprendre l’expression de nos camarades de l’USTKE. Prolongeant notre engagement anticolonialiste, qui est celui d’une partie du mouvement syndical français, notre rôle est d’informer sur la réalité coloniale, de soutenir celles et ceux qui luttent pour leur indépendance, d’être solidaires contre la répression.

      Voilà à quoi nous nous attèlerons dans les mois qui viennent, avec toutes les forces syndicales, associatives et politiques actives en France qui partagent cet engagement.

  • Extrémisme de droite : plus bruyant mais pas majoritaire

    Le phénomène migratoire polarise les gens et le paysage politique en Europe. Les faits montrent que des groupes d’extrême-droite deviennent de plus en plus bruyants, actifs et dangereux, mais que leurs rangs ne représentent pas nécessairement une plus forte #majorité.

    https://www.osar.ch/des-faits-plutot-que-des-mythes/articles-2018/extremisme-de-droite-plus-bruyant-mais-pas-majoritaire.html
    #extrême_droite #représentation
    ping @marty @albertocampiphoto

  • A l’Assemblée, la machine #LREM à l’épreuve des textes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130418/l-assemblee-la-machine-lrem-l-epreuve-des-textes

    La députée LREM Elise Fajgeles, rapporteur du projet de loi sur l’asile et l’immigration à l’Assemblée nationale, le 20 février 2018. © REUTERS/Gonzalo Fuentes Pléthorique, divers, inédit par sa composition : le groupe parlementaire de La République en marche s’est organisé durant dix mois pour soutenir au mieux le rythme du gouvernement. Mais si la forme compte, le fond rattrape ces élus sur des sujets restés flous pendant la campagne. La belle devanture se fissure devant l’absence de colonne vertébrale politique.

    #France #Assemblée_nationale #Emmanuel_Macron #majorité

  • A l’Assemblée, la machine #LREM à l’épreuve des textes
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130418/lassemblee-la-machine-lrem-lepreuve-des-textes

    La députée LREM Elise Fajgeles, rapporteur du projet de loi sur l’asile et l’immigration à l’Assemblée nationale, le 20 février 2018. © REUTERS/Gonzalo Fuentes Pléthorique, divers, inédit par sa composition : le groupe parlementaire de La République en marche s’est organisé durant dix mois pour soutenir au mieux le rythme du gouvernement. Mais si la forme compte, le fond rattrape ces élus sur des sujets restés flous pendant la campagne. La belle devanture se fissure devant l’absence de colonne vertébrale politique.

    #France #Assemblée_nationale #Emmanuel_Macron #majorité

  • « Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe » de Gayle Rubin : Gayle Rubin et le sexe radical (recension par Éric Fassin, Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/surveiller-et-jouir-anthropologie-politique-du-sexe-de-gayle-rubin_1465008_3

    Cependant, une #radicalité nouvelle gagnait du terrain au sein du #féminisme, constituant la #pornographie et la #prostitution en emblèmes de la #domination_masculine. C’est en 1982, à Barnard College (New York), qu’éclatent au grand jour les #sex_wars. Non pas la « guerre des sexes » que le conservatisme français imputera dix ans plus tard à l’Amérique du « #politiquement_correct », mais les « #guerres_du_sexe » qui déchirent alors le féminisme entre deux logiques radicales inconciliables. Si le #sexe est politique dans les deux cas, pour le féminisme de la #domination, l’#oppression passe par la #sexualité, tandis que pour le féminisme du #désir, c’est la #libération qui passe par la sexualité.

    Certes, le colloque de Barnard vise à penser ensemble « le plaisir et le danger », soit la tension entre #jouissance et #violence. Toutefois, en butte aux attaques virulentes de leurs adversaires, qui voient en elles des collaboratrices de la domination, les participantes traitent surtout de libération. Les unes n’hésitent pas à faire alliance […] avec les conservateurs de la #Majorité_morale et la répression « #antisexe ». Les autres finissent par se dire « #pro-sexe », dans un front commun des #minorités_sexuelles où le #féminisme_radical céderait la place à un libéralisme respectueux de la #diversité des pratiques et des orientations. C’est dans ce contexte que Rubin théorise la distinction entre #genre et sexualité. Mais, faute de les articuler ensuite, n’est-ce pas s’exposer à entériner un Yalta du féminisme : à l’#hétérosexualité la domination de genre, à l’#homosexualité la libération sexuelle ?

  • En #séminaire, les #députés #LREM reprennent les bases
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190917/en-seminaire-les-deputes-lrem-reprennent-les-bases

    Pendant deux jours, les élus néophytes du mouvement d’Emmanuel Macron ont tenté une professionnalisation express. Au menu : jeux de rôle et travaux pratiques. Un exercice limité par l’absence de corpus idéologique.

    #France #Emmanuel_Macron #La_République_En_Marche #majorité #parlement

  • Malgré l’abstention, Macron confirme son OPA
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190617/malgre-l-abstention-macron-confirme-son-opa

    En gagnant 351 des 577 sièges que compte l’Assemblée, #LREM et ses alliés du MoDem ont offert à #Emmanuel_Macron la #majorité_absolue sur laquelle il n’osait parier il y a encore quelques mois. « La victoire est claire et elle nous oblige », a affirmé le premier ministre, face à une abstention historique (56,6 %).

    #France #Assemblée_nationale #députés #Edouard_Philippe #La_République_En_Marche

  • #USA 11 ans et forcée d’épouser son violeur, membre de son église, qui l’a mise enceinte, un cas loin d’être isolé - @Slate Via @monachollet sur Twitter

    http://www.slate.fr/story/146328/monopole-mariages-mineurs

    « Les législateurs doivent comprendre que le mariage des mineurs est dévastateur au Niger et en Afghanistan –mais aussi à New-York et en Floride », écrit Nicholas Kristof (deux fois prix Pulitzer) dans les colonnes du New York Times. [...] Pour la plupart des occidentaux, les mariages de mineur-e-s et les mariages forcés font partie de la culture de pays autres que le leur. Voir une petite fille blanche être mariée de force avait donc créé une polémique. Lorsque les mariages forcés aux États-Unis ou en France sont abordés, c’est souvent sous l’angle des populations immigrées [...].

    Dans la plupart des cas, [...] les juges américains n’ont pas souhaité contredire les traditions culturelles des familles qui mariaient leurs enfants mineurs [...] ces mêmes traditions sont aussi invoquées par des familles américaines pour justifier les mariages de mineurs –notamment dans les familles chrétiennes très conservatrices. Ce que les Occidentaux considèrent comme « des abus contre les droits de l’Homme » en Afrique ou en Asie, le tolèrent-ils sur leur territoire au nom du respect des traditions culturelles de chacun ?

  • Macron, pochette-surprise présidentielle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280317/macron-pochette-surprise-presidentielle

    Quasi-inconnu de 39 ans, #Emmanuel_Macron aspire à devenir président de la République, persuadé de sa bonne étoile. Quelle serait sa pratique du pouvoir ? Il théorise une présidence moderne et efficace… mais jongle aussi avec l’imagerie du monarque républicain. À l’université de Lille, le 14 mars © Reuters

    #France #élection_présidentielle_2017 #En_Marche ! #Jean-Yves_Le_Drian #majorité

  • La #majorité pénale à 16 ans : réponse aux sarkozistes, pas à l’insécurité ! | #Droits des #enfants
    http://jprosen.blog.lemonde.fr/2017/02/15/la-majorite-penale-a-16-ans-reponse-aux-sarkozistes-pas-a-linse

    1° Nous avons ratifié la Convention internationale du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant qui veut dans son article 1er la personne de moins de 18 ans soit tenue pour un enfant et qui dans ses articles 37 et 40 avance les termes d’une justice spécifique pour les mineurs. En d’autres termes, nous avons contracté un engagement international clair et ferme qui consiste à ne pas traiter les moins de 18 ans comme des adultes. La France n’a pas de pétrole, mais des idées et une présence sur les droits de l’homme avec de temps en temps de grandes envolées au Conseil de sécurité. Imagine-t-on l’impact international d’une France qui renierait sa parole et ses engagements sur un sujet aussi sensible ? Fillon-Trump même combat ?

    • C’est pas Fillon qui a eu cette idée : c’est Sarko qui lui a soufflé hier, à l’occasion d’une entrevue où l’atlantiste qu’il est (Sarko) lui a expliqué que pour s’en sortir par le haut, il (Fillon) lui fallait abandonner ses vues pro-Russes. J’ai la sensation que ça passe largement sous les radars, mais il y a une offensive concertée et systématique contre tous les candidats insuffisamment atlantistes...

      Un fumigène de ce genre (majorité pénale), c’est forcément une idée sortie de son cerveau (celui de Sarko) parfaitement au courant des moeurs reptiliennes de nos journalistes, prompts à relayer sans distance comme notre juge des enfants préféré est contraint de le faire.

  • Réformons l’élection présidentielle ! — Science étonnante n°35

    https://www.youtube.com/watch?v=ZoGH7d51bvc

    http://www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/seminar-2012-02-29-10h00.htm

    Le jugement majoritaire : une nouvelle théorie du vote
    Michel Balinski et Rida Laraki - 29 février 2012

    http://www.college-de-france.fr//audio/rosanvallon/2011-2012/Seminaires/sem-rosanvallon-balinsk-20120229.mp3

    http://www.college-de-france.fr/media/pierre-rosanvallon/UPL8954465031560637643_Balinski__Laraki.pdf

    http://www.college-de-france.fr//video/rosanvallon/Cours%202011-2012/Francais/sem-rosanvalon-balinski-laraki-20120229.mp4

    L’exposé proposé par les deux mathématiciens a été l’occasion de se demander si l’ #expression d’une préférence devait être la conséquence d’un choix binaire ou si elle était plus complexe à exprimer. Parce que les #élections ne se résument pas toujours à un choix entre deux pairs, mais qu’elle peuvent être aussi un choix parmi un plus grand nombre, le classement peut être envisagé comme modalité d’expression des préférences. En compliquant ainsi la notion de #majorité, la proposition de Balinski et Laraki permet de réfléchir à la véritable signification de l’élection.

    La proposition de l’adoption du jugement majoritaire comme nouvelle modalité de #vote est issue d’un double constat : l’expression des #opinions par le #scrutin_majoritaire ne traduit pas nécessairement les préférences collectives ; dès lors que plus de deux candidats sont en lice, les résultats du vote peuvent être contradictoires en vertu des #paradoxes de #Condorcet et d’ #Arrow. Selon Balinski et Laraki, si les candidats sont jugés sur la base d’une échelle commune de mentions ordinales, le #scrutin peut

    1) toujours identifier un gagnant,
    2) neutraliser les paradoxes de Condorcet et d’Arrow,
    3) assurer l’égalité des voix des électeurs.

    Le #jugement_majoritaire doit ainsi permettre de dégager le candidat réellement voulu par les électeurs : il prend en compte l’ #opinion de tous les électeurs sur tous les candidats et il donne à l’électeur la #liberté totale d’exprimer ses opinions.

    Si le jugement majoritaire permet assurément de dépasser l’idée qu’une #élection est une élimination, la discussion a soulevé la question épineuse de l’homogénéisation des critères de #jugement entre les électeurs. On a également rappelé que la représentation proportionnelle était un autre moyen d’échapper au #paradoxe majoritaire, dans le cas de l’élection d’une #assemblée. Enfin, on s’est interrogé sur la capacité de persuasion du jugement majoritaire et des conditions de sa mise en œuvre – convient-il notamment de multiplier des expérimentations démocratiques locales en attendant une adoption plus large ?

    Michel Balinski est directeur de recherche de classe exceptionnelle émérite au #CNRS au laboratoire d’Économétrie de l’École polytechnique ; Rida Laraki est chargé de recherche au CNRS en section sciences et technologies de l’information dans le même laboratoire. Ensemble, ils ont publié : Majority Judgement : Measuring Ranking and Electing, #MIT Press, 2010, et « Judge : Don’t Vote », Cahier du laboratoire d’Économétrie de l’École polytechnique, 27, 2010.

    #Démocratie #mathématique

  • Le #PS, malmené partout, renonce à son université d’été
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040716/le-ps-malmene-partout-renonce-son-universite-dete

    L’université d’été de la #Belle_alliance populaire, prévue fin août à #Nantes, est enterrée. Depuis plusieurs semaines, le parti majoritaire comme le gouvernement peinent à organiser des réunions publiques. À moins d’un an de la présidentielle, la campagne est compromise.

    #France #assemblée #Jean-Christophe_Cambadélis #loi_sur_le_travail #loi_travail #majorité #parti_socialiste #université_d'été

  • Trump and Clinton victorious: proof that US voting system doesn’t work - Michel Balinski & Rida Laraki
    https://theconversation.com/trump-and-clinton-victorious-proof-that-us-voting-system-doesnt-wor

    Clinton and Trump may have won the primaries, but are they really representative of what the American people want? In fact, as we will show, it is John Kasich and Bernie Sanders who are first in the nation’s esteem. Trump and Clinton come last.

    (…) as mathematicians who have spent the last dozen years studying voting systems, we are going to show you why it’s justified and how this problem can be fixed.

    #mathématiques #vote #théorie_des_jeux #élection #majorité #préférences #condorcet

  • Making a killing from ’austerity’: the EU’s great privatisation fire sale - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2987270/making_a_killing_from_austerity_the_eus_great_privatisation_fire_sale.

    ... if the arguments for privatisation no longer stand up to scrutiny, what is driving the process? Along with an ideological fixation with neoliberal policies in the Commission, it is notable how many powerful legal, accountancy and financial firms are reaping profits from the process.

    The report, The Privatisation Industry in Europe shows that the privatisation of state-owned assets depends on the participation of a small coterie of corporations, that provide the financial and legal advice. 

    In terms of financial advice, Lazard and Rothschild are the big players; legal advice features mainly UK-based law firms, such as Freshfields Bruckhaus Deringer and Allen and Overy, and in all of the deals the so-called ’Big Four’ accountancy firms (Deloitte, KPMG, PricewaterhouseCoopers and Ernst & Young) are involved. Their advice does not come cheap: Lazard made profits of £1.5 million as an advisor in the privatisation of Royal Mail.

    [...]

    ’The drive for austerity was about using the crisis, not solving it. It still is.’

    It comes as no surprise that these institutions are all involved in powerful European lobbying groups, such as the European Financial Services Roundtable, Business Europe and the Society of European Affairs Professionals. Many of the firms have their own lobbyists in Brussels: Freshmans Bruckhaus Deringer openly states that it is present there to “help to shape EU legislation and administrative decisions.”

    Collectively, these lobbyists have turned privatisation into a capitalist virility test; used to judge whether an indebted country is truly committed to economic reform and competitiveness. The fact their advice reaps considerable private profit for themselves in the process is rarely mentioned.

    The fact that the financial sector emerged not only unscathed, but strengthened in the wake of the financial crisis is a conundrum that the left and progressives still grapple with. It showed that popular awareness and anger was not enough to overcome the combined force of a powerful financial industry and a neoliberal ideology deeply entrenched in political and cultural life.

    So it is perhaps no surprise that privatisation has accelerated in Europe rather than slowed down since the economic crisis. As Nobel prize-winning economist, Paul Krugman put it: “The drive for austerity was about using the crisis, not solving it. It still is.”

    However, just as in the financial crisis, this powerful nexus of forces cannot hide the social costs of policies that put private profits before human needs. Along with anger at the surging inequality expressed in the rise of anti-establishment party candidates on both sides of the Atlantic, there is also growing disaffection with growing cases of privatisation that have led to declining public services and rising prices.

    In the area of water, for example, 235 cities worldwide in the last 15 years have brought water services back under public control in frustration at rising prices and declining service delivery. This trend is one that European Commission bureaucrats would do well to learn from before ploughing ahead with the next wave of austerity-drive privatisation in its most indebted countries.

    Their failure to listen, will only contribute to a growing disaffection with the European Union project, from both the left and the right, that won’t be reversed until economic policies are designed for the benefit of the majority rather than a privileged minority.

    #lobbying #austérité #privatisation #accaparement #appauvrissement #majorité #enrichissement #minorité #arnaque #UE #Europe

  • ▶ L’Irak, l’État islamique, les filières djihadistes - Mediapart. #Vidéo
    http://www.dailymotion.com/video/x2fbpfv_l-irak-l-etat-islamique-les-filieres-djihadistes_news

    Avec Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche au CNRS, et David Thomson, journaliste (Les français de l’état islamique).

    Remarques de béotien. #Daech, par delà l’#état_national et le #panarabisme.
    #villes_autonomes (sous la coupe de chefs tribaux)
    #guerre_spectacularisée (ce qui permet d’enrôler des amateurs de #culture tévé « occidentale »).
    #convertis

    Élément qui résonne ici : #majorité_minorisée (sunnites d’Irak).

    Analogie : #coalition_mondiale présente sur 5 fronts contre la révolution Russe durant la guerre civile.

  • « La #majorité_sexuelle à 15 ans, une spécificité en droit français » - Libération
    http://next.liberation.fr/sexe/2014/11/25/la-majorite-sexuelle-a-15-ans-une-specificite-en-droit-francais_1150

    Apartir de quel âge peut- on faire l’amour sans risquer d’envoyer son partenaire de jeu derrière les barreaux ? La France fixe la majorité sexuelle à 15 ans. C’est trop tôt pour les uns mais conforme à la réalité de la puberté aux yeux de la loi. Et ça ne change pas une moyenne qui reste stable depuis des années : les jeunes Français ont leur premier rapport sexuel à 17 ans. Les Belges, eux, s’empoignent sur un abaissement de la majorité sexuelle de 16 à 14 ans, et la proposition en crispe plus d’un. A partir de quand peut-on considérer que le consentement d’un mineur est libre ? Chaque pays pose ses propres limites. En Europe, presque tous distinguent majorité civile et majorité sexuelle, à l’exception de Malte et de la Turquie, qui les superposent à 18 ans. L’Espagne estime qu’un mineur de 13 ans peut consentir à une relation sexuelle, la Norvège ou le Royaume-Uni préfèrent attendre qu’il ait 16 ans, l’Irlande 17 ans. La loi se charge de baliser les âges de la vie, pas seulement sexuelle. Droit de consentir à son adoption ou au changement de son patronyme à 13 ans, droit d’ouvrir un compte en banque à 16 ans, droit de vote à 18 ans. Le mineur n’est donc pas toujours un #enfant.

    #sexualité #majorité

  • La majorité civile passait à 18 ans il y a 40 ans, mais est-on vraiment adulte à cet âge ? L’avis de la science
    http://www.huffingtonpost.fr/2014/07/05/majorite-civile-18-ans-adulte-science_n_5556020.html

    Même si globalement, les différentes législations s’accordent sur le fait qu’à 18 ans, on est adulte, il existe des disparités aux quatre coins du monde. […] Comment se fait-il que l’âge adulte ne soit pas universel ? Peut-être qu’au fond, tout cela n’est qu’aléatoire. Voyons ce que la science peut nous apprendre.

    #développement_de_l'enfant #psychologie #neuroscience #majorité_civile

  • 16, 18, 25 ans : à partir de quel âge peut-on voter en #Europe ?
    http://fr.myeurop.info/2014/02/12/16-ans-18-ans-age-droit-vote-europe-elections-jeunes-13234

    Christelle Granja

    Voter dès #16_ans ? La question divise la #Belgique. Municipales, présidentielles ou législatives, cette année, des centaines de millions d’Européens sont appelés aux urnes. La plupart ont plus de #18_ans... Mais pas tous.

    Les prochaines #élections #Européennes approchent. lire la suite

    #Société #Politique #Allemagne #France #droit_de_vote #majorité_politique #pré-majorité