• Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

  • Revue de dépenses Affections de longue durée - Pour un dispositif plus efficient et équitable - Inspection générale des finances
    https://www.igf.finances.gouv.fr/igf/accueil/nos-activites/rapports-de-missions/liste-de-tous-les-rapports-de-mi/revue-de-depenses-affections-de.html

    Le dispositif des affections de longue durée permet le remboursement par l’#assurance_maladie obligatoire des tickets modérateurs afférents aux soins et prestations en rapport avec ces affections. Créé dès l’origine de la #sécurité_sociale, ce dispositif a pour objectif de protéger les assurés contre des restes à charge élevés, notamment dans le cas des #maladies_chroniques

    En 2021, ce dispositif concernait 13,7 millions de personnes et représentait 123 Md€ de dépenses de santé, soit 60 % des dépenses prises en charge par l’assurance maladie. Toutefois, les investigations menées par la mission ont permis d’estimer que le coût spécifique du dispositif #ALD représentait 12 Md€ en 2021. Fortement concentrées sur quatre groupes de pathologies, les dépenses des assurés en ALD sont dynamiques depuis 2010, notamment du fait du #vieillissement_de_la_population.
    Les investigations menées par la mission IGF – #IGAS ont permis d’établir que le dispositif ALD a été très peu modifié depuis 1986 alors que sa cohérence s’est affaiblie dans le temps, en s’adaptant peu aux évolutions thérapeutiques, et en reposant davantage sur l’appréciation des médecins. Désormais peu contrôlé par l’assurance maladie, le dispositif ALD joue un rôle insuffisamment incitatif à la réduction des dépenses de #santé.
    Enfin, la mission :
    •  Identifie des mesures permettant de générer des rendements, en partie mobilisables à court terme, en partie pilotables en termes de gains attendus. La plupart de ces mesures conduisent à un transfert de charges direct ou indirect (via les primes des assurances complémentaires santé) vers les assurés ;
    •  Formule des propositions activant des leviers plus structurels. Ces propositions sont jugées nécessaires par la mission pour piloter plus efficacement le dispositif afin d’en garantir la soutenabilité financière et l’acceptabilité sociale. La mission estime par ailleurs que ces propositions sont de nature à recentrer le dispositif sur ses objectifs initiaux, et à en ralentir la dynamique de dépenses, tout en améliorant la pertinence des soins.

    le rapport
    https://www.igf.finances.gouv.fr/files/live/sites/igf/files/contributed/Rapports%20de%20mission/2024/Revue%20de%20dépenses%20Dispositif%20affections%20de%20longue%20du

    #malades #ticket_modérateur #déremboursement #dépenses_de_santé #économie #eugénisme

    edit
    . les arrêts de travail sont également dans le collimateur (pas « seulement » chez les fonctionnaires)
    https://seenthis.net/messages/1069282
    . 1ère sortie publique de Barnier hier dans un hosto parisien : je ferais pas de miracles, mais des économies.

  • Au premier rendez-vous, il y a eu cette réponse un petit peu abrupte "je forme mon personnel comme je l’entends, ça ne vous regarde pas". Il venait de sermonner son assistante en lui expliquant que pour mon opération, il fallait aussi faire tel et tel examen, qu’il lui avait déjà expliqué, et que vraiment, ce n’était pas bien. Ayant entendu cet échange, j’avais demandé s’il allait faire le nécessaire pour que ces examens soient réalisés. Et donc, il m’a expliqué que je me mélais de ce qui ne me regarde pas. Ceci dit, le reste de l’entretien s’était déroulé normalement. Mauvaise journée pour ce monsieur, sans doute, se dit-on, quand on a l’impression de prendre des balles perdues.

    Au second rendez-vous, je lui posais quelques questions sur ma prochaine opération chirurgicale. Pourquoi il avait décidé qu’il ferait une anesthésie générale par exemple, alors qu’au premier rendez-vous, il m’avait indiqué qu’à mon âge, on pouvait se contenter d’une locale. Je lui demandais si c’était courant d’opérer des patients de mon âge pour mon sujet particulier. Pour cette question particulière, il me répond par un sarcasme. Pour la précédente, il me répond que finalement, ça sera mieux, car l’anesthésie locale, c’est pour les patients détendus ; qui ne posent pas de questions. Sarcasme. Je me sens obligé de me justifier, de faire le coussin, afin d’obtenir des réponses à mes questions. Retrospectivement, je dois constater qu’à ce moment précis, tous les détails relatifs à mon opération, je les avais obtenus en lisant Internet, aussi, j’aimerais bien qu’il me les donne, ces détails, de lui-même, ça me rassurerait.

    La date approche. Je dors moins bien. Le quotidien professionnel est déjà bien intense et crée des situations de stress importantes. Je dois admettre que cette prochaine opération me pèse. J’ai encore des questions. Sur un des documents que j’ai signé, il est mentionné "Reportez-vous à la documentation ci-jointe pour avoir les détails de votre implant". Je ne la trouve pas, la documentation. J’appelle mon chirurgien. Je lui demande quel implant il compte utiliser. Dans le désordre, ses réponses :

    – "je ne comprends pas que vous me posiez cette question ; je choisis l’implant le meilleur pour votre besoin"

    – "j’ai déjà passé beaucoup de temps avec vous"

    Finalement, il me crache la référence de l’implant, mais aussi :

    – "je n’ai plus envie de vous opérer"

    En fait, entre chacun de ses coups de canifs, je me justifie, je tâche d’expliquer mes questions, mon envie et mon besoin de savoir, de comprendre. Ce qui me vaut à nouveau :

    – "je n’ai plus envie de vous opérer" (oui, il insiste, une seconde fois)

    Après coup, je me souviens d’autres micro-évènements. La secrétaire qui me dit qu’elle a reçu le résultat d’un de mes examens. Elle me dit qu’elle va me l’envoyer par email. Il n’est jamais arrivé. En fait, la fois d’avant, j’avais reçu un double de la part du labo, et le chirurgien s’était exclamé, quand je lui avais posé une question pour comprendre le document : "mais comment avez-vous eu ce document ? pourquoi me posez-vous cette question ?", l’air de "vous n’avez pas à connaître ces informations". Ce qui explique l’email qui n’arrive jamais, il doit avoir tapé sur les doigts de sa secrétaire.

    L’autre fois, il m’avait expliqué qu’il faisait des centaines d’opérations de ce genre, et qu’il gagnait X milliers d’euros par an, et qu’il n’avait rien à prouver, que ça devrait suffire comme preuve que tout va bien se passer (il ne l’a pas dit comme ça, mais c’est tout comme). Puis, c’est anecdotique, comme tout le reste, la fois où on doit choisir la date d’opération. Je lui dis début octobre. Il me répond que ça ne l’arrange pas. Ca sera mi-septembre. Il ne m’explique pas pourquoi. Ne me propose pas de décaler sur décembre ou janvier. Non, il choisit. Je comprends la fois suivante, on entend des choses en salle d’attente, il réserve des billets d’avion pour début novembre. Apparemment, ses congés imposent de planifier l’opération plus tôt que ce qui m’arrangerait ; mais en même temps, il faut la faire cette opération, je n’avais pas à faire de caprice... mais sans explication de sa part, sans proposition de décaler à plus tard. Sans tentative de sa part de s’intéresser à mes contraintes.

    C’est un homme pressé.

    Je n’ai pas reçu sa lettre d’annulation de l’opération. Je rédige la mienne. J’ajoute la mention suivante en pied de page :

    PS : Article L. 1111- 4 du Code de la Santé Publique : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ».
    Pour que ce consentement soit valide, il doit intervenir suite à la délivrance d’une information médicale loyale, claire et appropriée.

    #maltraitance_médicale

    C’est arrivé à une connaissance. C’est à peine romancé.

    • woo, ça peut-être long d’apprendre à s’éloigner rapidement de ce genre de médecin toxique et malfaisant. Et surtout ne pas renoncer à se soigner pour autant, persévérer dans sa quête de celle ou celui qui saura « prendre soin ».

    • Il maltraite tout le monde ce Kon ! Bravo d’avoir pu lui dire NON. Mériterait presque un signalement. Certes c’est pas facile à faire.

    • l’argument par le chiffre d’affaires, c’est typique, et c’est typiquement ce qui donne des envies de meurtre. et la menace implicite « je vais le faire bien que je n’en ai pas envie » (mais mon chiffre d’affaires...) elle est juste bestiale.
      moi, lecteur, je propose de le parachuter à Gaza et qu’il y bosse supervisé par un toubib et surveillé par 4 gamin.es de 14 ans, avec, ici, un comité de suivi chargé de veiller sur sa famille. les demi-dieux sont mortels.
      #pouvoir_médical #chirurgie #médecine

    • Sans l’intelligence collective de SeenThis, nous n’aurions pas une telle sensibilité sur ces sujets. Merci à tout·e·s, à nouveau, pour vos partages sur ces sujets.

      En rédigeant ce texte, je me demandais s’il suffisait de lire #Winckler, par exemple, pour être fin prêt à réagir au quart de tour face aux soignant·e·s maltraitant·e·s (volontaires ou pas). Et de fait, je crois que ça ne suffit pas, c’est à dire qu’on n’est jamais immunisé·e·s, et qu’à chaque soignant·e, il faut recommencer l’examen, accumuler les indices, puis, de préférence pas trop tard, conclure et réagir.

  • L’indemnisation des arrêts de travail des fonctionnaires dans le collimateur
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/lindemnisation-des-arrets-de-travail-des-fonctionnaires-dans-le-collimateur

    Une mission de l’IGF et de l’Igas a planché, à la demande de Gabriel Attal, sur les #arrêts_de_travail des #fonctionnaires dans le cadre de la revue des dépenses. Elle a chiffré les économies que procureraient deux mesures très polémiques : une hausse du nombre de #jours_de_carence (près de 300 millions pour trois jours) ou encore la baisse de l’indemnisation (900 millions d’euros pour 90 % de la rémunération).

  • En Algérie, des migrants subsahariens entre peur de l’expulsion et rêve d’installation
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/09/02/en-algerie-des-migrants-subsahariens-entre-peur-de-l-expulsion-et-reve-d-ins

    En Algérie, des migrants subsahariens entre peur de l’expulsion et rêve d’installation
    Par Hamid Nasri (Alger, correspondance)
    La vie d’Aboubacar sous le pont près de la Bridja, dans la commune de Staouéli, à l’ouest d’Alger, n’a rien de poétique. Le jeune Nigérien, âgé d’une vingtaine d’années, ne s’en plaint pas. Il fait depuis trois mois la manche à l’entrée du marché communal d’Ain Benian, commune voisine de Staouéli où se trouve son « logis » sous le pont. Son but est se faire assez d’argent et de lancer « son affaire » pour améliorer son quotidien et envoyer de l’argent aux siens restés à Zinder, au Niger.
    Pour arriver à ce faubourg algérois, il a fait « en camion » un périple de près de 3 300 km. Si le voyage entre Zinder et les frontières algériennes peut se passer dans des conditions plus ou moins acceptables, il devient périlleux à partir d’In Guezzam à l’extrême sud-est de l’Algérie. « Je n’ai pas de visa, donc j’entre frauduleusement et, là, il faut suivre les guides qui peuvent vous lâcher en plein désert si vous êtes pris en chasse par les douaniers algériens », relate-t-il.
    Source de tension entre Alger et ses voisins au sud, la question migratoire a été à l’origine d’un coup de froid entre l’Algérie et le Niger avec la convocation, le 3 avril 2024, de l’ambassadeur algérien à Niamey en protestation contre le « caractère violent » des opérations de refoulement de migrants ouest-africains.
    La page semble désormais en partie tournée avec la visite du premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, en Algérie les 13 et 14 août, accompagné d’une importante délégation ministérielle. Il a été question de ce dossier qui est d’autant plus complexe qu’Alger n’a pas de politique claire, d’où une incertitude permanente pour les migrants qui vivent entre la peur du refoulement et l’espoir de se ménager une vie dans ce pays où les opportunités d’emploi, notamment dans le bâtiment, ne manquent pas.Seuls les Maliens sont exemptés de visa en vertu d’un accord entre les deux pays. Ils sont considérés comme des « privilégiés » par les autres Subsahariens. La présidente du Croissant-Rouge algérien, Ibtissam Hamlaoui, a rappelé que seuls les Sahraouis sont considérés comme réfugiés, tous les autres sont des migrants soumis à la législation d’entrée et de sortie du territoire algérien. Difficile, voire impossible, dès lors d’avoir une idée, même approximative, du nombre de ces migrants.
    Aboubacar se dit « chanceux » d’avoir traversé le Sahara sans trop de difficultés. Il en rend grâce à une amulette, son « talisman », qui l’a « protégé ». Sa vie sous le pont, il la partage avec des compagnons de la traversée du désert. « On a appris à se connaître durant le voyage, nous nous sommes habitués les uns aux autres. C’est comme ma famille maintenant. » Une cinquantaine de migrants, surtout des femmes et des enfants y ont élu domicile, dans des conditions sommaires. Plusieurs femmes se partagent la garde de groupes d’enfants. Un campement de fortune, entouré d’arbres fruitiers, où ils dorment à la belle étoile sur des matelas en éponge crasseux ou directement sur la terre ocre.
    L’eau, les jus, le lait et le pain ne manquent pas du fait des dons du voisinage et de l’argent récolté en mendiant. Les petits se servent en jouant et égayent les lieux où les plus grands espèrent avoir laissé le pire derrière eux. Ces femmes avec des enfants, parfois des nourrissons, sont l’aspect le plus visible de cette migration où l’Algérie n’est plus un pays de passage mais une destination.
    On les retrouve aux carrefours et ronds-points tendant la main aux automobilistes, bloqués dans les embouteillages. Les petites filles, voiles multicolores sur la tête tombant jusqu’au milieu du dos, demandent « une sadaka » (aumône), dans des formules apprises par cœur en slalomant entre les voitures. Beaucoup de bébés sur le dos ou dans les bras de leurs mères.
    Les femmes, plus que les hommes, sont peu causantes. Le handicap de la langue n’est pas seul en cause, il y a de la méfiance et de la crainte. « Il n’y a rien à Arlit [dans le nord du Niger], finit par dire Khadidja, la trentaine. Ni nourriture, ni travail. On mourrait de faim. » Elle a décidé de tenter sa chance malgré la perspective d’un voyage périlleux. « Beaucoup de gens partaient vers l’Algérie, la Libye et la Tunisie, je me suis dit pourquoi pas » en affichant un petit sourire. Aboubacar maîtrise un peu l’arabe. Suffisamment pour répondre, de manière laconique, aux questions : « Je ne suis à Alger que depuis trois mois, je n’ai jamais été inquiété ni par la police, ni par les gendarmes qui dressent leur barrage à côté du pont où je passe la nuit. »
    Le barrage est dressé en permanence au niveau du pont qui se trouve à un carrefour sur la route nationale n° 11 menant aux stations balnéaires d’Alger Ouest : Sidi Fredj, Palm Beach et Azur Plage. La zone sécurisée de Club des pins n’est qu’à 2 km à vol d’oiseaux. Sa seule appréhension est d’être pris dans une rafle que les autorités algériennes, a-t-il entendu dire, effectuent à peu près tous les sept à huit mois.
    L’Algérie oscille en effet entre des périodes de tolérance ponctuées par des opérations de refoulement qui suscitent des dénonciations des organisations humanitaires internationales. En 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), présente à Alger depuis 2016, a encadré le retour volontaire de 5 000 migrants. Le dernier, réalisé en coopération avec les autorités algériennes et financé par le ministère français des affaires étrangères, a eu lieu le 15 août 2024. Un total de 110 migrants, dont 83 Gambiens et 27 Sénégalais, ont choisi de rentrer chez eux dans un vol direct d’Alger à Banjul, puis à Dakar. L’OIM Algérie et l’ambassade de France avaient signé à Alger, le 18 juillet, un accord de financement permettant notamment de faciliter leur retour volontaire.
    Aboubacar, lui, ne veut pas rentrer, il a donc appris à compter les mois depuis la dernière rafle pour éviter d’être au mauvais endroit, au mauvais moment. Il n’a jamais songé à aller en Europe, son projet est de travailler en Algérie et de monter sa petite affaire. (...)
    Ces chemins de fortune, parfois mortels, ont conduit Moustapha, 35 ans, de Yama au sud du Niger, à Ain Benian, où il vend des lunettes. C’est déjà un enfant de la ville où il vit depuis sept ans. (...) Installé parmi les autres vendeurs à la sauvette, nombreux dans l’arrière-cour du marché communal, il affirme que ce « commerce marche très bien ici ». Il a la chance, précise-t-il, d’être « logé dans un hôtel », à la place des Martyrs, au centre d’Alger. En réalité un dortoir pour hommes où il partage une chambre avec deux autres Subsahariens qui, comme lui, ont trouvé « un bon plan » en Algérie.
    (...).D’autres « n’ont pas eu cette chance ». Il raconte notamment le sort tragique de Fatou. Venue de la région d’Agadez au Niger, elle a vécu à Alger et a servi comme domestique dans les maisons. Elle gagnait correctement sa vie jusqu’au jour où, sortie faire les courses, elle est prise dans une rafle. Transférée à Assamaka, ville nigérienne proche d’In Guezzam, dans l’extrême sud algérien, elle décide de revenir. Elle remonte jusqu’à El Oued dans le sud-est algérien avant de changer de destination et de partir en Tunisie. Avec l’espoir d’une traversée plus rapide et moins coûteuse vers l’Italie et l’assurance d’avoir des « papiers ». Elle a disparu en mer dans le naufrage du bateau qui l’emmenait vers le rêve italien. En Algérie, Fatou n’avait pratiquement aucune chance d’avoir des « papiers ». Le droit d’asile n’existe pas et le code du travail pour étrangers est très restrictif. Beaucoup de migrants veulent continuer à vivre en Algérie pour aider leurs familles restées au Niger. Certains caressent l’espoir que l’Algérie adoptera, enfin, une législation plus clémente, en légalisant la présence de ces personnes, souvent utiles à son économie.Hamid Nasri (Alger, correspondance)

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#mali#niger#subsaharien#migrationirreguliere#routemigratoire#UE#sante

  • L’Espagne signe en Mauritanie et en Gambie des accords pour endiguer la migration clandestine
    https://www.dakaractu.com/L-Espagne-signe-en-Mauritanie-et-en-Gambie-des-accords-pour-endiguer-la-m

    L’Espagne signe en Mauritanie et en Gambie des accords pour endiguer la migration clandestine
    L’Espagne a signé avec la Mauritanie et la Gambie des accords pour renforcer la coopération contre les passeurs de migrants illégaux vers l’Europe et en faveur d’une migration régulée, lors d’une tournée du Premier ministre espagnol destinée à contrer l’afflux de clandestins africains dans son pays. L’Espagne a paraphé mardi soir avec la Mauritanie et mercredi avec la Gambie des « mémorandums d’entente » bilatéraux de « migration circulaire ». Ils mettent en place un cadre concerté d’entrée régulière sur le sol espagnol en fonction notamment des besoins de main d’oeuvre. Cette migration contrôlée est censée faire une place particulière aux jeunes et aux femmes.
    L’Espagne a aussi signé avec la Mauritanie une « déclaration d’intention » ouvrant la voie à des accords pour renforcer leur collaboration contre la criminalité organisée sous toutes ses formes.
    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a précisé qu’il s’agissait principalement de combattre le trafic d’êtres humains, lors d’une rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, selon des propos rapportés par l’agence nationale mauritanienne.
    L’Espagne fait face à une accélération spectaculaire des arrivées de migrants clandestins, essentiellement via l’archipel des Canaries, porte d’entrée de l’Europe pour des milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique à la recherche d’un avenir meilleur. Entre le 1er janvier et le 15 août, 22.304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9.864 pour la même période de l’an dernier, soit une augmentation de 126%. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66% (de 18.745 à 31.155).
    La Mauritanie et la Gambie sont le point de départ d’une grande partie des migrants. Le Sénégal, troisième et dernière étape de la tournée de M. Sanchez jusqu’à jeudi, en est un autre sur la côte ouest-africaine, entre la Mauritanie au nord et la Gambie au sud.
    Le chef du gouvernement socialiste, confronté à l’acuité du sujet en Espagne, a préconisé fermeté contre les filières et humanité vis-à-vis des migrants. Il a souligné « qu’il n’y a pas si longtemps encore, l’Espagne était aussi un pays de migrants ».
    « L’immigration n’est pas un problème, mais une nécessité qui s’accompagne de certains problèmes », a-t-il dit. En particulier, « nous devons lutter contre les mafias qui font le commerce d’êtres humains » et qui profitent « des conditions terribles et du désespoir de ceux qui ont recours à la migration irrégulière ».
    L’Espagne s’est engagée avec ses deux partenaires ouest-africains dans des déclarations conjointes à promouvoir « des migrations sûres, ordonnées et régulières » et à « garantir un traitement juste et humain des migrants ».Selon une source au sein de la présidence du gouvernement espagnol, la Mauritanie abrite quelque 200.000 réfugiés victimes de l’instabilité au Sahel, dont de très nombreux Maliens, qui sont des candidats potentiels à un départ vers les Canaries. Le projet pilote de « migration circulaire » avec la Mauritanie, d’une durée initiale d’un an, prévoit que l’Espagne communiquera des offres d’emploi à la Mauritanie qui sélectionnera des candidats. Ils passeront des entretiens et le cas échéant des tests, devront obtenir un visa et signer un contrat, et s’engager à retourner dans leur pays à la fin du contrat. Le mémorandum ne fournit pas de chiffre d’offres potentielles.
    Dans le domaine de la défense et la sécurité, « l’Espagne contribuera à hauteur d’un demi-million d’euros à une initiative de formation » en Mauritanie, pays charnière entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne qui se signale par sa stabilité dans une région troublée. L’Espagne lancera prochainement en Mauritanie un Institut Cervantes, institution de promotion linguistique et culturelle.
    L’Espagne « souhaite donner un nouvel élan à ses relations avec l’Afrique », a déclaré M. Sanchez en Gambie où il effectuait la première visite officielle d’un chef de gouvernement espagnol depuis l’établissement de relations bilatérales et où il a rendu visite à des agents de la Guardia Civil et de la Police espagnoles déployés sur le port de Banjul au nom de la coopération sur la migration et contre les trafics.Il a promis le lancement dans les prochaines semaines par l’Espagne d’une « nouvelle stratégie pour nos relations avec l’Afrique », indiquant que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel seront considérés comme « région prioritaire ». Le président mauritanien a souligné le rôle de relais qu’il entend voir l’Espagne jouer auprès de l’Union européenne dans tous les domaines, y compris l’accueil de migrants légaux.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#gambie#mauritanie#cooperation#migrationcirculaire#trafic#traite#sahel#mali#sante

  • Emigration clandestine : 41 migrants en détresse secourus par la Marine nationale
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-41-migrants-en-detresse-secourus-par-la-Marine-nat

    Emigration clandestine : 41 migrants en détresse secourus par la Marine nationale
    Une pirogue en partance pour l’Espagne avec à son bord 41 candidats à l’émigration irrégulière a été secourue par la Marine sénégalaise en collaboration avec le cargo Alkhudair Star au large du Maroc.D’après la note de la Dirpa sur sa page X (ex Twitter), « la Marine nationale sénégalaise a secouru 41 migrants en détresse lors d’une opération de sauvetage en relation avec le cargo ALKHUDAIR STAR qui a croisé la pirogue en panne et à la dérive au large du Maroc. Le PHM Walo a fait jonction avec le cargo pour récupérer les migrants ». Elle ajoute que « les 41 migrants clandestins, dont 12 sénégalais, 28 maliens et 1 ivoirien, ont été débarqués par le patrouilleur WALO à la base navale de Dakar, ce 28 août vers 17h 00 ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#maroc#mali#cotedivoire#sante

  • #Suisse : Les personnes revenant des JO de Paris ne peuvent plus donner leur sang RTS - Foued Boukari/itg

    Donner votre sang n’est plus possible en Suisse si vous revenez de Paris. En cause, les Jeux olympiques et paralympiques, où se croisent des touristes et des sportifs du monde entier.

    Toutes les personnes qui ont voyagé dans la capitale française depuis le 15 août pendant les Jeux olympiques et paralympiques doivent attendre un délai de 30 jours avant de pouvoir donner leur sang. Cette décision s’explique par des craintes liées aux virus qui circulent lors de ces événements qui voient venir des touristes et des sportifs du monde entier.
    . . . . . . .


    La suite : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/les-personnes-revenant-des-jo-de-paris-ne-peuvent-plus-donner-leur-sang-28612744
    #JO #jeux_olympiques #sport #france #Santé #Sang #contagion #Maladie #Athlètes #Supporter

  • Mauritanie : visite du Premier ministre espagnol en pleine crise migratoire
    https://www.dakaractu.com/Mauritanie-visite-du-Premier-ministre-espagnol-en-pleine-crise-migratoire

    Mauritanie : visite du Premier ministre espagnol en pleine crise migratoire
    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez est arrivé mardi à Nouakchott, première étape d’une tournée dans trois Etats ouest-africains destinée à contrer la hausse spectaculaire des arrivées de migrants clandestins dans son pays, selon des images de la télévision publique mauritanienne.Le chef du gouvernement socialiste a été accueilli par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et des membres de son gouvernement, selon la télévision publique.
    Les deux hommes doivent avoir des entretiens mardi soir avant la signature d’accords de coopération portant essentiellement sur la lutte contre l’immigration illégale, a indiqué à l’AFP un diplomate mauritanien sous couvert d’anonymat. La présidence mauritanienne a annoncé lundi une réunion le 2 septembre des députés pour examiner des textes durcissant la législation sur la migration clandestine. Les textes prévoient la création d’un tribunal spécialisé chargé de réprimer le trafic des migrants et la mise en place de nouvelles dispositions pénales, selon un décret rendu public.
    Nouakchott est la première étape d’une tournée qui conduira le Premier ministre espagnol en Gambie mercredi puis au Sénégal jusqu’à jeudi. Les trois pays sur la côte Atlantique sont le point de départ de milliers d’Africains qui tentent de gagner l’Europe par la mer, principalement via l’archipel espagnol des Canaries. Des milliers de personnes sont mortes au cours de ce périple ces dernières années.
    Selon une source de la présidence du gouvernement espagnol, la Mauritanie abrite actuellement quelque 200.000 réfugiés victimes de l’instabilité au Sahel, dont de très nombreux Maliens, qui sont des candidats potentiels à un départ vers les Canaries. On ne connaît pas la valeur totale des accords qui seront signés avec ces pays - notamment la Mauritanie, où M. Sánchez s’était déjà rendu en février - pour les aider et les inciter à redoubler d’efforts afin d’empêcher ces départs.
    Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22.304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9.864 pour la même période de l’an dernier, soit une augmentation de 126%. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66% (de 18.745 à 31.155).
    Un bâtiment de la marine sénégalaise a encore intercepté une embarcation avec 76 migrants sénégalais, gambiens, guinéens, maliens et bissau-guinéens lundi soir au large de Dakar, a rapporté mardi l’armée sénégalaise.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#mauritanie#politiquemigratoire#sahel#mali#routemigratoire#migrationirreguliere#canaries#sante

  • La Mauritanie et l’Espagne s’engagent à gérer ensemble les flux migratoires
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/28/la-mauritanie-et-l-espagne-s-engagent-a-gerer-ensemble-les-flux-migratoires_

    La Mauritanie et l’Espagne s’engagent à gérer ensemble les flux migratoires
    Le Monde avec AFP
    La Mauritanie et l’Espagne se sont mises d’accord pour gérer ensemble les flux migratoires, selon une déclaration conjointe publiée mercredi 28 août, lors de la visite du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Nouakchott. Les deux pays s’engagent dans ce texte « à œuvrer ensemble à la promotion de migrations sûres, ordonnées et régulières » et garantir « un traitement juste et humain des migrants ».Pedro Sanchez est arrivé mardi à Nouakchott, première étape d’une tournée en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie destinée à contrer la hausse spectaculaire des arrivées de migrants clandestins dans son pays.
    Les trois pays ouest-africains sur la côte Atlantique sont le point de départ de milliers d’Africains qui tentent de gagner l’Europe par la mer, principalement via l’archipel espagnol des Canaries. Des milliers de personnes sont mortes au cours de ce périple ces dernières années.L’Espagne et la Mauritanie ont, parallèlement à leur déclaration conjointe, signé un mémorandum d’entente pour mettre en œuvre « un projet pilote de sélection de travailleurs mauritaniens dans leur pays d’origine » pour qu’ils aillent travailler en Espagne, selon un document distinct transmis mardi à l’Agence France-Presse qui ne précise pas de chiffre.
    Ce mémorandum d’entente « pour la régulation et l’organisation des flux migratoires sera utile à la mise en œuvre d’un programme pour des migrations sûres, ordonnées et régulières entre les deux pays », estiment les deux pays. Il comprend « des programmes de migration circulaire qui accordent une place particulière aux jeunes et aux femmes », précise la déclaration conjointe.
    La présidence mauritanienne a annoncé, lundi, une réunion le 2 septembre des députés pour examiner des textes durcissant la législation sur la migration clandestine. Les textes prévoient la création d’un tribunal spécialisé chargé de réprimer le trafic des migrants et la mise en place de nouvelles dispositions pénales, selon un décret rendu public.
    Selon une source de la présidence du gouvernement espagnol, la Mauritanie abrite actuellement quelque 200 000 réfugiés victimes de l’instabilité au Sahel, dont de très nombreux Maliens, qui sont des candidats potentiels à un départ vers les Canaries.Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22 304 migrants sont arrivés aux Canaries, contre 9 864 pour la même période de 2023, soit une augmentation de 126 %. Pour l’ensemble de l’Espagne, la hausse est de 66 % (de 18 745 à 31 155).

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#mauritanie#migrationirreguliere#canaries#mali#sahel#routemigratoire#sante#politiquemigratoire

  • Émigration clandestine : La marine Sénégalaise intercepte 76 migrants dont 6 femmes et 7 mineures au large de Dakar
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-La-marine-Senegalaise-intercepte-76-migrants-dont-

    Émigration clandestine : La marine Sénégalaise intercepte 76 migrants dont 6 femmes et 7 mineures au large de Dakar
    Les candidats à l’émigration irrégulière poursuivent leur aventure risquée vers l’Espagne à bord de pirogues. Aussi, l’Armée continue de faire son travail. En effet, le PHM WALO de la Marine sénégalaise a intercepté dans la soirée du 26 août une pirogue à 80 km au large de Dakar, avec 76 migrants dont 55 sénégalais, 7 gambiens, 11 guinéens, 2 maliens et 1 bissau-guinéen. Parmi eux, 6 femmes et 7 enfants", informe la Dirpa sur sa page X.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#gambie#guinee#mali#guineebissau#espagne#routemigratoire#sante

  • En Espagne, la hausse des départs depuis les côtes mauritaniennes inquiète - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59226/en-espagne-la-hausse-des-departs-depuis-les-cotes-mauritaniennes-inqui

    En Espagne, la hausse des départs depuis les côtes mauritaniennes inquiète
    Par La rédaction Publié le : 19/08/2024
    Avec la hausse des départs depuis les côtes mauritaniennes et l’instabilité au Sahel, l’Espagne s’inquiète de la pression migratoire qu’elle s’attend devoir gérer, notamment aux Canaries. Récemment, les Maliens sont devenus la principale nationalité à immigrer en Espagne. Les chiffres d’immigration clandestine continuent de s’affoler en Espagne. Entre le 1er janvier 2024 et le 15 août, l’Espagne a enregistré 31 155 arrivées sur son territoire, soit 66% de plus que l’année passée, selon les données du quotidien espagnol El Pais.
    Parmi elles, les arrivées au Canaries (22 304 entrées) ont plus que doublé et expliquent en grande partie cette hausse. La majorité des entrées ont cependant été enregistrées en janvier avec +524 %, avant de refluer ces derniers mois. Mais en dehors des Canaries, ce sont les départs depuis les côtes mauritaniennes qui inquiètent le plus le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, selon des documents confidentiels révélés samedi par le journal espagnol. Au total, ce sont 13 000 exilés qui en sont arrivés, soit 6 000 % de plus qu’à la même période en 2023, ajoute le quotidien.
    Et ce alors même que la route des Canaries est considérée comme l’une des plus dangereuses. Si par malheur, une embarcation dévie trop de sa trajectoire initiale le long des côtes africaines - à cause des forts courants marins - et se retrouve au large, c’est la mort assurée. Dans l’immensité de l’océan Atlantique, les pirogues n’ont presqu’aucune chance d’être retrouvées. Le 6 août, une pirogue avec 14 cadavres à l’intérieur, a été retrouvée au large de la République dominicaine, en mer des Caraïbes. La pirogue avait pris la route des Canaries avant de dériver de l’autre côté de l’Atlantique.
    Chaque année, la Mauritanie touche 10 millions d’euros de l’Espagne pour la formation et l’équipement de ses gardes côtes. En échange, Nouakchott s’engage à accueillir sur le sol mauritanien les exilés entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté le pays, et à bloquer les départs des canots. Face à l’afflux de migrants de ces dernières années, l’Union européenne a signé en mars dernier un accord avec Nouakchott à hauteur de 210 millions d’euros pour renforcer le contrôle des frontières de la Mauritanie.
    Mais c’était sans compter les crises internes qui secouent son voisin malien. Face aux exactions de l’armée et à la menace terroriste, des dizaines de milliers de Maliens ont trouvé refuge en Mauritanie ces derniers mois. Entre janvier 2023 et avril 2024, plus de 95 000 nouveaux réfugiés maliens sont arrivés dans le pays, en plus des 105 000 réfugiés précédemment enregistrés, selon le Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés. Parmi eux, nombreux sont ceux souhaitant partir en Europe. Avec 9 000 arrivées depuis janvier, les Maliens constituent désormais la nationalité la plus nombreuse parmi les immigrés arrivés clandestinement en Espagne.
    Ainsi, cette prédominance des Maliens dans les personnes arrivant en Espagne « dessine un nouveau scénario qui nécessite d’autres approches de la part des autorités espagnoles », explique le quotidien. Auparavant, l’Espagne, contrairement à l’Italie et à la Grèce, a pu présenter ces dernières années son immigration irrégulière comme éminemment économique et ainsi accorder moins d’attention à ses engagements internationaux en matière d’asile.
    Mais l’immigration malienne pourrait revoir ce paradigme car ils constituent l’un des profils de réfugiés possibles les plus évidents. Et donc le fait que les principales personnes débarquées aient un profil de réfugié devrait obliger les autorités à garantir qu’elles aient accès à la demande d’une protection internationale et que leur demande puisse être enregistrée dans le port même.
    De manière générale, c’est d’ailleurs tout le Sahel qui inquiète les autorités espagnoles. « La pression est là et va continuer à augmenter car des flux de réfugiés venus de tout le Sahel et de la zone subsaharienne continuent de se diriger vers les côtes africaines avec l’intention d’émigrer », affirment des sources du ministère de l’Intérieur. Et les Maliens ne sont pas les seuls à partir de Mauritanie. Toujours selon El Pais, la pression des autorités marocaines pour contrôler les départs depuis leurs côtes a forcé les candidats à l’immigration syriens et pakistanais à partir plus au sud, vers la Mauritanie. Enfin, les arrivées en provenance d’Algérie ont augmenté d’environ 15% au premier semestre.
    Face à cet afflux de migrants en provenance des côtes africaines, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé une tournée en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie du 27 au 29 août où il s’agira de renforcer la coopération contre l’immigration irrégulière.
    Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 5 000 migrants ont péri dans l’océan Atlantique sur les cinq premiers mois de l’année alors qu’ils tentaient d’atteindre les Canaries.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#mali#mauritanie

  • Canaries : près de 200 migrants sont arrivés à El Hierro dimanche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59215/canaries--pres-de-200-migrants-sont-arrives-a-el-hierro-dimanche

    Canaries : près de 200 migrants sont arrivés à El Hierro dimanche
    Par La rédaction Publié le : 19/08/2024
    Au total, ce sont 196 exilés qui sont arrivés au port d’El Hierro, aux Canaries, à bord de deux embarcations dimanche. Depuis le début de l’année, plus de 22 000 personnes ont atteint les îles espagnoles contre 9 800 l’année dernière sur la même période.
    Sur la route migratoire dangereuse des Canaries, les traversées ne réduisent pas. Dimanche 18 août, deux embarcations de fortune ont atteint les côtes espagnoles. Une première pirogue est arrivée par ses propres moyens au port de La Restinga avec 175 migrants, dont 13 mineurs et 7 femmes, à son bord.
    Selon leurs témoignages, ils ont fait un voyage de sept jours depuis le port de M’Bour, au Sénégal, rapporte l’agence de presse espagnole EFE. Les migrants étaient originaires du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie. Quelques heures plus tard, c’est une embarcation bien moins chargée qui est arrivée dans le port espagnol, escortée par les gardes-côte. Dans cette seconde embarcation, 21 personnes d’origine subsaharienne, dont une femme, voyageaient. Toujours selon EFE, les exilés des deux cayucos - pirogue régulièrement utilisée pour les traversées - ont été transférés au Centre d’accueil temporaire pour étrangers de San Andrés, dans la municipalité de Valverde. Ils y sont pris en charge par les membres du collectif d’ONG Corazón orange – Ebria Sonko et « resteront en garde à vue jusqu’à leur orientation vers d’autres ressources extérieures à l’île ».
    Fuyant les crises économiques ou politiques, les migrants, subsahariens majoritairement, sont de plus en plus nombreux à prendre la mer pour tenter de rejoindre l’Europe, notamment l’Espagne. Entre le 1er janvier et le 15 août 2024, 22 304 migrants sont arrivés aux Canaries contre 9 800 sur la même période l’année dernière (soit une hausse de 126 %), selon les autorités espagnoles.
    Face à cet afflux d’arrivées, les îles Canaries ne parviennent plus à assurer l’accueil des mineurs non accompagnés. Selon les autorités locales, près de 6 000 mineurs sont bloqués sur l’archipel espagnol. Alors que nombre d’entre eux vivent dans des centres saturés et insalubres, les régions en Espagne continentale refusent de les accueillir.
    Et si certains exilés parviennent à atteindre le sol espagnol, d’autres n’ont pas cette chance car cette route des Canaries est particulièrement meurtrière. Plus de 4 800 migrants sont morts en tentant de rejoindre les Canaries par la mer de janvier à mai, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Soit 33 décès par jour.
    Si par malheur, une embarcation dévie trop de sa trajectoire initiale le long des côtes africaines - à cause des forts courants marins - et se retrouve au large, c’est la mort assurée. Dans l’immensité de l’océan Atlantique, les pirogues n’ont presque aucune chance d’être retrouvées et les passagers sont condamnés à mourir de soif et de faim.Ce fut vraisemblablement le cas mardi 6 août. Une pirogue avec 14 cadavres a été retrouvée au large de la République dominicaine, en mer des Caraïbes et selon les premiers éléments retrouvés à bord, dont des documents d’identité mauritaniens et sénégalais, la pirogue avait pris la route des Canaries avant de dériver de l’autre côté de l’Atlantique.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mali#mauritanie#gambie#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante#mauritanie#sante#atlantique

  • Coups de fouet, colères... Les révélations choc d’Anthony Delon sur son père Alain Delon : Femme Actuelle Le MAG
    https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/alain-delon-violent-avec-son-fils-le-livre-choc-danthony-delon-2131045

    « C’est la fourchette qui va à la bouche et pas le contraire », ordonne l’ami de Jean-Paul Belmondo. Mais ce qui devait être une simple leçon d’éducation comme il y en a dans toutes les familles aurait rapidement tourné au cauchemar.

    La discussion père-fils aurait très rapidement dégénéré, pour faire place à une colère incontrôlée d’Alain Delon. « Pris d’une rage subite, il attrapa mon assiette et la projeta par la fenêtre ». Alors que l’adolescent aurait été envoyé dans sa chambre, son père l’aurait rejoint, avant de le frappe avec un fouet en cuir. Mais au delà des coups, ce sont aussi les mots qui ont durement blessés Anthony Delon, puisque son père lui aurait lancé, entre deux coups de fouet : « Même mes chiens, je ne les frappe pas avec ce fouet ».

    #maltraitance #violence_intra-familiale #patriarcat #grand_homme

  • Immigration : en Espagne, le sort des mineurs isolés nourrit des tensions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/08/immigration-en-espagne-le-sort-des-mineurs-isoles-nourrit-des-tensions_62724

    Immigration : en Espagne, le sort des mineurs isolés nourrit des tensions
    Par Sandrine Morel (El Vellon et Fuenlabrada [Espagne], envoyée spéciale)
    Le calme semble revenu dans le village espagnol d’El Vellon, en ce début août. Deux mois ont passé depuis les incidents qui se sont produits autour du centre d’accueil pour mineurs étrangers de cette commune de 2 000 habitants, située à 50 kilomètres au nord de Madrid. Le 9 juin, des habitants en colère ont tenté de pénétrer à l’intérieur du bâtiment pour en découdre avec les jeunes migrants qu’ils accusaient d’avoir commis une agression – sur qui ? les versions divergent – et d’avoir volé deux téléphones portables. L’accueil des mineurs étrangers non accompagnés, les menas (pour menores extranjeros no acompañados, « mineurs étrangers non acccompagnés »), comme on les appelle en Espagne, provoque, ces derniers mois, de fortes tensions politiques. Jusqu’ici absente des controverses politiques, l’immigration est désormais devenue, de ce côté des Pyrénées aussi, un sujet inflammable.
    Devant la porte du centre d’accueil, un pavillon loué par le gouvernement régional de la Communauté de Madrid, un travailleur social réticent à parler à la presse assure que les onze jeunes migrants isolés hébergés « ne veulent pas d’histoires ». Chez les élus locaux, les opinions sont tranchées. La maire socialiste d’El Vellon, Catalina Llorente, a affirmé, en juin, que « 90 % des méfaits attribués à ces jeunes n’ont pas été commis par eux », tandis que le maire conservateur de la localité voisine de Pedrezuela, Rodrigo Garcia, les a accusés de « semer la panique et de mettre en danger le vivre-ensemble pacifique des citoyens ».
    Les habitants du village, eux aussi, sont divisés. « Ces jeunes sont l’objet d’une campagne de dénigrement orchestrée par la droite, estime Gustavo Diaz, conseiller fiscal de 46 ans, qui réside à 40 mètres du pavillon. Avant même l’installation du centre, l’association des jeunes du village a publié un communiqué pour dire qu’ils [les menas] représentaient un danger et qu’elle n’en voulait pas. La semaine dernière, il y a eu une agression au couteau, ils ont été accusés alors que ce n’était pas eux. Dès qu’il y a un incident ou une agression dans le coin, ils sont les boucs émissaires… »
    Laura (les personnes citées par leur prénom ont souhaité conserver l’anonymat), qui promène son chien, a participé à une manifestation, le 12 juin, devant les portes du centre, pour exiger sa fermeture. Elle affirme, au contraire, que « ces jeunes sont agressifs, ils s’en prennent aux jeunes d’ici et ne s’intègrent pas ». Raul, un quinquagénaire employé d’une entreprise d’entretien des routes, attablé à un café de la place du village, les juge responsables du sentiment d’insécurité qui l’« empêche de sortir le soir dans son village avec [ses] enfants ». « Moi, je parle avec les jeunes, l’interrompt Susana, une femme de ménage de 41 ans. Ils sont passés par des expériences difficiles, ils sont sympas, et l’un d’eux m’a même offert un bracelet », dit-elle en montrant une fine chaîne argentée autour de son poignet.
    Ces tensions interviennent dans un contexte de pression migratoire accrue. Entre le 1er janvier et le 31 juillet, 27 600 migrants sont entrés illégalement en Espagne par la mer, dont 21 500 par les îles Canaries, soit une augmentation de 152 % par rapport à 2023, selon le ministère de l’intérieur. Dans les embarcations de fortune qui débarquent dans l’archipel, 10 % à 15 % des arrivants sont des mineurs isolés, selon l’Office des réfugiés de l’ONU.
    La plupart viennent du Mali (43 %) et du Sénégal (20 %), mais aussi du Maroc (9 %), dont les ressortissants sont de plus en plus nombreux à emprunter la dangereuse route canarienne pour gagner l’Europe, du fait des contrôles accrus dans le détroit de Gibraltar. Si, au 31 décembre 2023, sur les quelque 15 000 personnes de 16 à 23 ans bénéficiant d’un permis de résidence, comme mineur non accompagné ou ancien mena, les Marocains comptaient pour 68 %, leur proportion ne cesse de baisser.Cet afflux de mineurs isolés a poussé le président des Canaries, Fernando Clavijo (régionaliste), à tirer la sonnette d’alarme, en juin, et à demander aux autres régions autonomes espagnoles de prendre en charge, par solidarité, une partie de ces jeunes. « Nous devons honorer les traités internationaux, respecter les droits des enfants et les droits humains », a-t-il insisté, le 28 juillet, appelant les gouvernements locaux à ne pas « transformer un drame humanitaire en un problème politique ».
    Près de 6 000 mineurs isolés se trouvent sur l’archipel des Canaries, alors que le nombre de places pour les accueillir est de 2 000. Cependant, et alors que des centaines d’entre eux sont entassés dans les centres existants et sous des tentes installées en urgence, les autres régions n’ont accepté de prendre en charge que 350 jeunes. Un chiffre encore trop élevé pour le parti d’extrême droite Vox qui, en représailles au feu vert donné par le Parti populaire (droite, PP), a rompu, le 12 juillet, ses accords de coalition formés avec la droite dans les régions de Castille-et-Léon, Valence, Aragon et Murcie.
    Le 26 juillet, le PP, Vox et Junts (droite indépendantiste catalane) ont voté contre le projet de loi du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, visant à organiser de manière automatique la répartition des mineurs isolés sur l’ensemble du territoire en fonction des places disponibles. Mercredi 7 août, le gouvernement andalou a accusé Madrid de transférer des mineurs sur la péninsule au mépris de la loi.Les communautés autonomes accusent le gouvernement central d’improviser. « Nous avons besoin d’ordre aux frontières et d’un financement dans la durée pour assurer l’accueil des mineurs », déclare la directrice générale chargée de l’enfance, de la famille et de la natalité du gouvernement régional (PP) de Madrid, Silvia Valmaña. « Pedro Sanchez doit aussi décréter une situation d’urgence, afin que nous disposions d’instruments législatifs souples et d’une base légale pour les décisions à prendre dans l’urgence. »
    La dernière décision du gouvernement régional de Madrid fait polémique. Pour accueillir les mineurs étrangers isolés, qu’ils arrivent des Canaries ou de l’aéroport de Barajas, où certains profitent de l’escale pour demander l’asile, la région de Madrid veut aménager un ancien centre de recherche du groupe aéronautique EADS, un bâtiment de 4 000 mètres carrés abandonné depuis 2009 et situé en marge de la commune de Fuenlabrada, située à 20 kilomètres au sud de Madrid.
    D’un côté se trouve l’immense zone industrielle de Cobo Calleja et ses centaines d’entrepôts de vente en gros. De l’autre, le parc de la Cantueña, colline pelée et jaunie par le soleil, s’étendant sur 120 hectares. Accolé à l’autoroute de Tolède et soumis au vrombissement incessant des voitures, le site, qui devrait accueillir, dès septembre, 96 menas, pourrait difficilement être plus isolé. Pis, la passerelle qui traverse l’autoroute conduit à une autre zone industrielle dominée par les néons d’un club de strip-tease et de passes.« Ni l’endroit ni le type d’accueil ne sont corrects, c’est une sorte de grand conteneur pour cacher ces jeunes et faire comme s’ils n’existaient pas, s’insurge Javier Ayala, le maire socialiste de Fuenlabrada et principal opposant au centre. La droite me traite de raciste. Nous demandons, au contraire, de traiter ces jeunes comme des personnes et pas des numéros, de les installer par petits groupes dans de petites structures intégrées aux quartiers, pour qu’ils aient accès à des programmes socio-éducatifs. »
    « Il s’agira d’un centre de premier accueil pour des jeunes de 16 à 18 ans, où ils disposeront d’une aide médicale d’urgence, apprendront l’espagnol et pourront commencer une formation professionnelle, le temps que l’administration s’occupe de leurs papiers, rétorque Mme Valmaña. Ils n’y resteront que trois à cinq mois avant de rejoindre une structure plus petite et adaptée à l’insertion. » Les centres de la région de Madrid, selon l’élue, se trouvent à la « limite de leurs capacités », et le nombre de menas est passé de « 1 300 pris en charge sur toute l’année 2023 à 1 500 sur les six premiers mois de 2024 ». « Auparavant, l’Espagne n’était qu’une porte d’entrée en Europe, à présent, beaucoup viennent ici avec l’intention d’y rester », ajoute Mme Valmana.
    « Nous continuons à traiter un phénomène structurel, comme s’il s’agissait d’une situation d’urgence, regrette Andres Conde, directeur de Save the Children Espagne. Alors que nous avons besoin d’un mécanisme stable et d’une coresponsabilité de l’ensemble du territoire, nous voyons une utilisation politique du problème et une prolifération des discours haineux. Pourtant, selon les données de la police, rien ne permet de dire que les mineurs isolés commettent plus de délits que la population nationale du même âge. »
    Occupé à baisser l’auvent du bar Casa del Bacalao, sur la place de la mairie d’El Vellon, Anas, 18 ans et un visage encore enfantin, boucles noires et regard brillant, a quitté le centre de menas cette année, mais il est resté dans le village où il s’est fait une place. « C’est un gentil garçon », dit la responsable de la cuisine, Nina Carvalho, originaire du Portugal. Le jeune raconte le périple qui, il y a un an, l’a mené de son village, dans la région d’Agadir, aux Canaries, à bord d’un bateau pneumatique, à la recherche d’un « bon travail ». « Au Maroc, on est payé 5 ou 7 euros par jour, au mieux », dit-il.La traversée a duré trois jours avant qu’il n’accoste à Lanzarote. De là, il a été transféré au centre d’El Vellon. « Celui qui a mis le bazar en juin est parti, et depuis ça va mieux dans le village », dit-il, avant d’aller faire des livraisons avec un jeune Espagnol d’origine marocaine, Jawad Yahyaoui, 28 ans, qui l’a pris sous son aile. « Ce n’est pas facile d’arriver ici sans parents, sans famille, il n’y a rien dans ce village, pas même un centre commercial. Et ces jeunes veulent juste travailler… », assure-t-il.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les mineurs étrangers non accompagnés, si loin de leurs parents : « Je ne peux pas tout raconter à ma mère. Ça la tuerait »
    A ses côtés, Fouad, 21 ans, opine du chef. Lui a quitté le Rif marocain, il y a trois ans. « Je suis parti d’Alhucemas à bord d’un bateau gonflable et je suis arrivé à Malaga », après la traversée du détroit de Gibraltar, raconte-t-il. Il a tenté d’être pris en charge dans des centres pour mineurs en Andalousie et au Pays basque, bien qu’il soit majeur. Il a fini par arriver à El Vellon, où vit un oncle, et il fait des petits travaux de jardinage pour gagner sa vie. Quand il obtiendra des papiers, il retournera voir sa mère qui « pleure depuis trois ans » et cherchera un meilleur emploi, en Espagne ou en France.

    #Covid-19#migration#migrant#migrationirreguliere#espagne#maroc#senegal#mali#MNA#accueil#hebergement#routemigratoire#politiquemigratoire#sante

  • Maltraitance à Pôle emploi, récit de l’intérieur - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Maltraitance-a-Pole-emploi-recit

    À Pôle emploi (ou France Travail, on perd le fil…), Yann Gaudin s’est taillé une petite réputation. La raison ? Il est celui qui a « trop aidé les chômeurs », notamment en leur permettant de récupérer des allocations non versées auxquelles ils avaient droit. « C’est là que vous avez merdé ! » ironisait Guillaume Meurice dans l’une de ses chroniques sur France Inter en 20201 alors qu’il interrogeait Yann sur les motifs de sa convocation à un entretien disciplinaire avec sa hiérarchie. Rire (un peu nerveux) de l’intéressé qui, une semaine après, se faisait carrément virer de l’agence sous prétexte qu’il aurait outrepassé son rôle. Lui reprochait-on d’avoir trop bien fait son job ?

  • Ukraine military intelligence claims role in deadly Wagner ambush in Mali
    https://www.theguardian.com/world/article/2024/jul/29/ukraine-military-intelligence-claims-involvement-in-deadly-wagner-ambus

    A propos des relations entre la présence occidentale et russe en Afriqie. La France et les USA n’acceptent pas que les pays de leurs zones d’influence choisissent d’autres alliés qu’eux. On laisse à l’Ukraine l’honorable tâche de communiquer aux rebelles les résultats des activités d’espionnage militaire occidentale.

    29.7.2024 by Shaun Walker - Malian rebels ‘received necessary information’ to kill fighters from Russian military group last week, GUR says

    Ukraine’s military intelligence agency has claimed it was involved in an ambush that killed fighters from Russia’s Wagner group in the west African nation of Mali, thousands of miles away from the frontline in Ukraine.

    A Telegram channel linked to the Wagner leadership on Monday admitted the group had suffered heavy losses during fighting in Mali last week.

    It said Wagner and the Malian armed forces had “fought fierce battles” over a five-day period against a coalition of Tuareg separatist forces and jihadi groups, who had used heavy weapons, drones and suicide bombers. Numerous Wagner fighters, including a commander, Sergei Shevchenko, were killed, the channel said.

    Andrii Yusov, spokesman for Ukraine’s GUR military intelligence agency, said on Monday that “the rebels received necessary information, and not just information, which enabled a successful military operation against Russian war criminals”.

    Yusov did not say whether Ukrainian military personnel were involved in the fighting or were present in the country. He said the agency “won’t discuss the details at the moment, but there will be more to come”.

    The Mali government, which has been fighting various insurgencies in the north of the country for more than a decade, requested help from Wagner after a military junta took power in 2020.

    In May last year, the US imposed sanctions on the head of Wagner in Mali, accusing the group of using its operation there as a conduit for military equipment for the war in Ukraine.

    The Kyiv Post on Monday published a photograph it said showed Malian rebels holding a Ukrainian flag, which it said had been authenticated by a defence source in Kyiv. It was not possible to verify the image independently.

    Ukrainian forces are believed to be active in Sudan, another place where Wagner troops have been heavily involved in fighting, in a further sign that Kyiv’s fight with Moscow has taken on a global dimension.

    The Wagner group was set up by Yevgeny Prigozhin, an old acquaintance of Vladimir Putin who built up the fighting force as a way for Moscow to intervene in conflicts without official use of the Russian military.

    It has carried out much of the most fierce fighting in Ukraine, often using former prisoners who were pardoned in exchange for a stint on the frontline.

    The group is also active across Africa, and continues to be so even after Prigozhin was disgraced following a failed coup attempt last summer. He later died after an explosion onboard his plane, widely believed to have been ordered by the Kremlin, but Wagner’s influence in Africa remains.

    “For Moscow, the African countries where Wagner is present is just a zone of interest that allows it to get hold of resources – gold, diamonds, gas and oil – and the money goes to finance Russian aggression,” said Serhii Kuzan, director of the Ukrainian Security and Cooperation Center in Kyiv, explaining why Ukraine might want to target Wagner in Africa.

    He added that the raids had additional benefits for Kyiv: “liquidating” some of the most experienced Wagner fighters and lowering the overall military potential of the group, and also exacting revenge for war crimes in Ukraine.

    “A significant part of the destroyed fighters got military experience in Ukraine, where they carried out hundreds or thousands of war crimes … these crimes should be punished, and Russian war criminals should know that they will never be safe,” said Kuzan.

    #Afrique #Mali #Russie #USA #franquafrique #guerre

  • Quel est l’effet du « jour de carence » sur les absences pour #maladie des personnels de l’Éducation nationale ?

    Depuis janvier 2018, le premier jour de congé de maladie ordinaire n’est plus indemnisé dans la fonction publique française, une mesure déjà appliquée de janvier 2012 à décembre 2013. Dans le secteur de l’Éducation nationale, qui représente environ 16 % des agents de la #fonction_publique, cette mesure a entraîné en moyenne une diminution de 23 % de la fréquence des absences, et de 5 % du nombre cumulé de jours d’absence pour maladie ordinaire. Cet effet est principalement observé pour les absences de courte durée (moins de sept jours), et n’est pas significatif pour celles de plus de trois mois. Bien que leurs absences aient davantage diminué, les #femmes et les personnes travaillant dans le réseau d’éducation prioritaire continuent de s’absenter plus fréquemment lorsque le jour de carence est appliqué, ce qui les pénalise financièrement. Les données disponibles ne permettent pas de conclure à une baisse des éventuels recours abusifs aux arrêts, puisque cette mesure peut inciter les personnes malades à se rendre au travail. L’impact du jour de carence sur la réussite scolaire des élèves n’a pas été examiné.

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/8198911
    #jour_de_carence #carence #travail #éducation_nationale #effets #indemnisation #arrêt_maladie

  • Naufrage d’une pirogue de migrants en Mauritanie : 15 morts et plusieurs portées disparues (OIM)
    https://www.dakaractu.com/Naufrage-d-une-pirogue-de-migrants-en-Mauritanie-15-morts-et-plusieurs-po

    Naufrage d’une pirogue de migrants en Mauritanie : 15 morts et plusieurs portées disparues (OIM)
    Certains médias annonçaient hier, le naufrage d’une pirogue de migrants sur les côtes mauritaniennes. Il s’agissait d’une pirogue de migrants partie du Sénégal et interceptée au large de Nouadhibou. Elle avait à son bord des Sénégalais, des maliens, des gambiens, dont des femmes et des enfants. Ce mercredi 24 juillet 2024, l’organisation Internationale pour les migrations (OIM) annonce et confirme la mort d’au moins 15 personnes et plus de 190 portées disparues. « Nous sommes profondément attristés par la mort de 15 migrants et la disparition en mer estimée à plus de 195 personnes après le chavirement d’un bateau à Nouakchott », a affirmé l’OIM dans un post sur le réseau social X (ex Twitter). D’après une source des garde-côtes mauritaniennes, il y aurait environ 25 corps repêchés et 103 personnes sauvées et des dizaines de disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#mali#gambie#nouadhibou#routemigratoire#femme#mineur#migrationirreguliere#mortalite#atlantique#sante

    • Sea Shepherd France sur X
      https://x.com/SeaShepherdFran/status/1815041713850741030

      Paul Watson, arrêté pour avoir sauvé plus de 5000 baleines dans le sanctuaire baleinier antarctique.

      La perfidie du système de la notice rouge d’Interpol : après avoir été mise en ligne pendant des années, la notice avait récemment disparu du site internet d’Interpol, laissant croire à Paul Watson et à ses avocats qu’il était désormais libre de ses mouvements.

      Un piège pour qu’il baisse sa garde. Il a depuis voyagé sans encombres, en France, en Suisse, aux Pays-bas, en Irlande... tous ces pays ont décidé d’ignorer cette notice rouge honteuse utilisée comme outil politique par le Japon visant à traquer et à punir Paul Watson pour s’être opposé à la chasse baleinière illégale antarctique.

      Mais le Danemark en a décidé autrement. Il se range, une fois de plus, du côté des nations voyous qui violent les lois et traités de protection des mammifères marins. Après les massacres de globicéphales, voilà qu’il joue dans le camp des baleiniers japonais. Tout en étant signataire des conventions européennes de protection des baleines...

    • Il semblerait que Paul Watson soit un personnage assez controversé. Ce thread (source : https://x.com/vietkrmpzh/status/1163036815349227520)

      1) [Thread] En quoi Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, est un dangereux raciste malthusianiste ? C’est important de le rappeler quand beaucoup le considèrent comme une icône.

      Et dans un contexte où la collapsologie est en vogue, y’a quelques rappels à faire.

      2)Paul Watson a eu comme mentor et source d’inspiration Dave Foreman, co-fondateur de l’orga écolo Earth First (https://en.wikipedia.org/wiki/David_Foreman).

      Ce dernier est un Républicain, qui revendique "un lien historique entre réel conservatisme et écologie" (The Sun, 2005)

      3) Ce dernier quitte Earth First en 1989 car elle serait trop influencée par des marxistes et anarchistes... Selon un journaliste, elle est pourtant "ouvertement patriotique et basée sur la mythologie des cow-boys".

      Dave Foreman est donc très conservateur, mais ça veut dire quoi ?

      4) "Un conservateur au sens premier du terme : pour lui, c’était toujours mieux avant. C’était mieux du temps du far-west, c’était mieux avant la révolution industrielle, c’était mieux avant la naissance de l’agriculture, c’était mieux avant le développement de l’humanité."

      5) Ca vous rappelle quelque chose ? #collapsologie
      Le principal combat de Foreman ? C’est la surpopulation de la planète. AH !

      6) "Selon lui, la destruction de l’écosystème ne vient pas tant de choix politiques de société, surtout pas de la recherche effrénée de profits inhérente au système capitaliste et aux rapports de production l’ayant précédé"

      7) "Non, le problème vient des progrès scientifiques et technologiques (et non de leur utilisation) et de l’existence même de l’humanité, et en particulier de sa croissance numérique continue."

      8) Mais en fait, Foreman se bat contre l’immigration et la surpopulation aux Etats-Unis, surtout contre l’immigration pauvre, celle des personnes racisées. Pour lui, la cause de la crise écologique, ce sont les immigré-e-s. C’est un partisan de la répression anti-immigration.

      9) Quel lien avec Paul Watson ? "Les deux hommes ne sont pas de simples amis ou compagnons de luttes. Ils ont les mêmes références intellectuelles, en premier lieu Coyotes and Town Dogs de Susan Zakin mais surtout The Monkeywrench Gang de Edward Abbey."

      10) "Foreman et Watson ont ensemble participé aux travaux racistes de l’ultra réactionnaire sénateur Jack Metcalf (pourtant dénoncé par Foreman comme la principale influence anti-écolo à la solde du lobby industriel de Reagan)."

      11) "Les deux hommes ont également collaboré au livre Life on the Brink : Environmentalists confront overpopulation, recueil raciste dirigé par Philip Cafaro et Eileen Crist de textes sur la lutte contre l’immigration et la surpopulation."

      12) "Watson y développe sa thèse malthusienne et sa « solution humaine » de n’autoriser la reproduction « qu’aux personnes pouvant prouver leur capacité à subvenir financièrement et pédagogiquement aux besoins de leur progéniture. »"

      Eco-fascisme vous dites ?

      13) Ca semble important de considérer que l’écologie peut être très dangereuse quand elle est réactionnaire et raciste, et plus généralement quand elle ne s’attaque pas aux racines, c’est à dire aux rapports de domination (comme le capitalisme ou le racisme).

      14) La collapsologie reproduit ces mêmes schémas, car parmi elleux, on retrouve beaucoup de racistes qui pointent la sur-population comme cause des problèmes. Et c’est dangereux. Très dangereux.

      Faisons attention à qui on donne de la force.

    • Les notices rouges d’Interpol (mais on en voit de toutes les couleurs) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Notice_rouge

      Une notice rouge (communément appelée abusivement « mandat d’arrêt international » est un message de signalement international diffusé par Interpol à la demande d’un service de police pour demander à ses homologues du monde entier la localisation et l’arrestation d’une personne recherchée par une juridiction nationale ou un tribunal international, et ce en vue d’obtenir son extradition. Chaque pays membre décide de la valeur qu’il accorde à une notice rouge.

      Faudrait bien qu’Interpol s’occupe activement de Netanyahou ...

  • #Gaza : le #virus de la #polio détecté dans les eaux, Israël accusé d’utiliser l’#eau_comme_arme

    L’ONG Oxfam accuse #Israël d’utiliser l’eau comme une arme de guerre à Gaza, avec des coupures d’approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement. En conséquence, la polio menace désormais la population de l’enclave, le virus ayant été découvert vendredi 19 juillet dans des échantillons d’#eaux_usées par le ministère de la Santé local et l’Unicef. Une nouvelle inquiétante, car la maladie se propage très vite et représente un vrai danger pour les camps surpeuplés.

    Pour l’instant, aucun cas de poliomyélite n’a été détecté chez un humain, a déclaré l’Organisation mondiale de la Santé, le virus n’ayant « à l’heure actuelle été isolé que dans l’environnement ». Mais « cette découverte est extrêmement préoccupante", a souligné le porte-parole de l’agence onusienne Christian Lindmeier. Elle était « malheureusement attendue » étant donné la situation sanitaire dans la bande de Gaza soumise à des bombardements intensifs depuis neuf mois par les forces israéliennes.

    La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus (le #poliovirus) qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles.

    Avec un taux de 89 %, la #couverture_vaccinale contre la poliomyélite était « optimale » avant le début de l’offensive israélienne, grâce à des campagnes de #vaccinations systématiques assurées par les agences onusiennes. Mais dix mois plus tard, la situation a radicalement changé. De dizaines de milliers d’#enfants de moins de cinq ans risquent de contracter la polio et d’autres pathologies, selon Christian Lindmeier.

    « La destruction du système de santé, le manque de sécurité, les obstacles pour accéder, les déplacements constants de population, la pénurie de fournitures médicales, la mauvaise qualité de l’eau et l’insuffisance de l’assainissement, énumère ce porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Tout cela fait baisser les taux de vaccination systématique et augmentent le risque de maladies évitables par la vaccination, y compris la polio. »

    D’après Oxfam, Israël a détruit 70 % de toutes les pompes à eaux usées de Gaza, ainsi que la totalité des usines de traitement. Cela dans une pratique intentionnelle, selon James Elder de l’Unicef, qui dénonce également « une volonté délibérée et constante des autorités qui ont le pouvoir légal et militaire d’empêcher l’acheminement de l’aide vitale à Gaza ».

    Aujourd’hui, seuls 16 des 36 hôpitaux de l’enclave palestinienne sont partiellement fonctionnels. Tout comme près de la moitié des centres de santé.

    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240720-gaza-le-virus-de-la-polio-d%C3%A9tect%C3%A9-dans-les-eaux-isra%C3%ABl-a
    #poliomyélite #eau #maladie #santé #Palestine

  • L’enfer des domestiques africaines au Moyen-Orient : « Je ne vois pas en quoi envoyer nos filles en esclavage serait un progrès »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/07/17/l-enfer-des-domestiques-africaines-au-moyen-orient-je-ne-vois-pas-en-quoi-en

    L’enfer des domestiques africaines au Moyen-Orient : « Je ne vois pas en quoi envoyer nos filles en esclavage serait un progrès »
    Par Noé Hochet-Bodin (Nairobi, correspondance) et Coralie Pierret (Bukavu, correspondance)
    C’est le premier procès du genre au Kenya. Douze femmes en colère, dont Mediatricks Khasandi, 34 ans, y dénoncent depuis plus d’un an un « trafic d’êtres humains » et des faits d’« esclavage moderne ». Comme des millions d’autres, elles ont été employées en tant que domestiques au Moyen-Orient, y ont été victimes d’abus physiques ou sexuels et s’estiment abandonnées par leur pays. Devant un tribunal de Nairobi, elles se dressent désormais face aux autorités kényanes, qui, selon les plaignantes, ne les ont ni informées, ni protégées des risques encourus.
    Lorsque Mediatricks Khasandi atterrit à Tabouk, en Arabie saoudite, fin 2019, cette femme de ménage voit là une chance de quintupler son salaire. « J’étais en confiance, j’avais même un document signé et tamponné par le gouvernement kényan, qu’on appelle un contrat de service étranger », dit-elle. Son expérience tourne rapidement au cauchemar. Seule domestique pour une famille de 17 personnes, elle travaille jusqu’à vingt heures par jour. Son passeport lui est confisqué et son employeur la menace d’un couteau le jour où, malade, elle demande à être emmenée à l’hôpital.
    Et lorsqu’elle se tourne vers les services consulaires de son pays pour solliciter un rapatriement ? « Le responsable de l’ambassade m’a insultée au téléphone, il m’a dit que les femmes stupides comme moi devaient retourner au travail, se taire et payer leurs dettes », se remémore-t-elle. L’échange téléphonique, que Mediatricks Khasandi a enregistré, est l’une des pièces à conviction du procès.
    Les témoignages des autres plaignantes font tous état du refus systématique des autorités kényanes de leur porter assistance. La porte de l’ambassade à Riyad leur est restée fermée alors même que l’Arabie saoudite est un mouroir pour ces femmes : 183 Kényanes y sont mortes depuis 2021. Interpellé, le ministère kényan du travail se targue d’y avoir construit un abri d’urgence pour les femmes en situation de détresse. « C’est un mensonge, il n’y a ni refuge, ni maison sécurisée, ni protection… ni en Arabie saoudite, ni ailleurs au Moyen-Orient », affirme John Mwariri, l’avocat des plaignantes à Nairobi.
    Le Kenya, à l’instar d’autres nations africaines (Ethiopie, Sierra Leone, Burundi, Malawi), multiplie les accords bilatéraux de travail (ABT) avec les pays du Golfe. Ceux-ci visent à réglementer la mobilité d’une main-d’œuvre principalement composée de travailleuses domestiques. Elles sont plus de 6,6 millions au Moyen-Orient, venues principalement d’Asie et d’Afrique, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Les ABT doivent en théorie leur apporter une meilleure protection, alors que beaucoup rejoignent le Golfe via des réseaux de contrebande.
    En octobre 2023, de retour d’une visite à Riyad, le président kényan, William Ruto, avait annoncé la création de 350 000 emplois dans le royaume pour ses concitoyens. « Les autorités saoudiennes disent que les Kényans travaillent plus dur que les autres ! », ne manquait-il pas de rappeler. Le chef de l’Etat projette d’exporter 5 000 travailleurs par semaine « pour qu’ils rapportent de l’argent », alors que l’Arabie saoudite représente la seconde source d’entrée de devises étrangères au Kenya.
    Le Burundi s’est également mis d’accord en 2021 avec l’Arabie saoudite, puis en 2023 avec le Qatar, pour l’exportation de sa main-d’œuvre. Le ministère des affaires étrangères assure sur son site Internet que ce cadre institutionnel permet « une protection légale et sociale […] de la jeunesse, qui représente 60 % de la population ». L’Ethiopie a signé un accord similaire en avril 2023 avec Riyad pour l’accueil d’un demi-million d’employés. L’Arabie saoudite, comme les autres Etats de la région, n’a pourtant pas ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
    Dans les pays de départ, ces programmes sont gérés au sommet de l’Etat, qui les présente comme une façon de combattre le chômage mais aussi d’augmenter les entrées de devises étrangères. « Je ne vois pas en quoi envoyer nos filles en esclavage peut être considéré comme un progrès », rétorque l’Ethiopienne Banchi Yimer, qui fut employée comme domestique au Liban de 2011 à 2018. A son retour, elle a créé une association, Egna Legna Besidet, qui combat la « kafala », un système qui fait des domestiques la propriété de leur « parrain » et les exclut des dispositions du droit du travail local. Très souvent, leur passeport est confisqué dès leur arrivée. « Tant que la kafala ne sera pas abolie, cela restera de l’esclavage moderne », dit Banchi Yimer. Comme elle, plusieurs associations de défense des droits humains accusent leur gouvernement de considérer l’exportation de leur force de travail comme une façon de développer un marché lucratif et peu réglementé, quitte à sacrifier les droits de leurs citoyens dans la péninsule Arabique.
    Au Burundi, certaines agences de recrutement, dont l’agrément est délivré par l’Etat, sont accusées d’avoir abusé leurs clientes, notamment « en cas de rupture anticipée du contrat », raconte Espérance (son prénom a été changé). La jeune femme, rachitique, sort tout juste de l’hôpital. Avant de partir pour le royaume saoudien, en juillet 2023, elle pesait 69 kg ; elle en fait presque 30 de moins aujourd’hui. « A mon retour à Bujumbura, je ne tenais pas debout », dit-elle. Rapatriée pour raisons sanitaires avec le soutien financier de son employeur, elle n’a pas pu finir sa période d’essai de trois mois. Les agents qui l’avaient envoyée lui ont aussitôt réclamé le remboursement des « frais engagés », soit 12 millions de francs burundais (environ 3 800 euros).
    Selon le rapport 2024 du département d’Etat américain sur le trafic de personnes, des « efforts » ont été faits par le Burundi pour se mettre en conformité avec les normes internationales. Mais la situation demeure préoccupante. D’après ce document, des agents continuent de toucher des commissions et des fonctionnaires restent impliqués dans ce trafic, notamment au commissariat général à la migration, une division du ministère de l’intérieur. Contactées par Le Monde, les autorités burundaises n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien.
    Dans ce pays dirigé par le général et ex-rebelle Evariste Ndayishimiye, où 62 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, les victimes sont réduites au silence. « Certaines d’entre nous ont été jetées en prison », déplore Espérance. La justice ne s’est jamais saisie de ces abus et les conflits avec les 21 agences accréditées, selon un décompte du département d’Etat américain, sont réglés à l’amiable. D’autant que les recruteurs embauchent souvent des mères isolées. « Le cadre légal au Burundi est à saluer, mais il y a toujours des problèmes comme la disponibilité tardive des visas, alors que les candidates ont contracté des dettes pour obtenir un passeport. Cela les fragilise et certaines doutent de l’efficacité de ceux qui les sélectionnent », estime Prime Mbarubukeye, le président de l’Observatoire national pour la lutte contre la criminalité transnationale (ONLCT).
    Au Kenya aussi, la fiabilité de certaines agences de recrutement est mise en cause. « Elles sont détenues par des hommes politiques, sont corrompues, et bénéficient de la complicité de l’Etat », accuse l’avocat John Mwariri, selon qui 35 % d’entre elles fonctionnent sans licence. « A peine les identifie-t-on qu’elles disparaissent, changeant de nom et d’adresse », indique-t-il, conscient de son incapacité à les traduire en justice. Pour l’Etat, « il s’agit avant tout d’une question d’argent », poursuit-il. « Les gouvernements africains doivent absolument s’abstenir d’encourager leurs populations à émigrer dans le Golfe », plaide Ekaterina Sivolobova, directrice de l’organisation de défense des travailleurs Do Bold : « L’Ethiopie prend une part active dans le recrutement et la formation de domestiques vers l’Arabie saoudite. C’est irresponsable car les autorités éthiopiennes connaissent les conditions de travail et leur vulnérabilité dans le royaume. » De même, le nouvel ABT entre le Liban et l’Ethiopie, en 2023, ne comprend ni clauses de salaire minimum, ni mécanismes de lutte contre la confiscation de passeport – et donc la « kafala ».
    Pis, le gouvernement éthiopien mobilise ses ressources au service de ces programmes, quitte à s’arranger parfois avec la vérité. Sur les réseaux sociaux, plus d’une centaine de comptes du gouvernement, des autorités régionales et du parti au pouvoir en font la promotion. Le budget de l’Etat est mis à disposition pour le recrutement, la formation et l’envoi d’un demi-million de domestiques en Arabie saoudite. En avril 2023, un message Facebook du ministère du travail prétendait avoir « éliminé le système de la kafala ». Un mensonge. Une autre annonce, émanant d’une région du sud de l’Ethiopie, promettait un salaire mensuel de 2 200 dollars alors que les domestiques touchent en réalité moins de 1 000 dollars par mois. L’Arabie saoudite est loin d’être un cadre de travail apaisé pour les travailleurs éthiopiens. Depuis avril, 70 000 d’entre eux ont été rapatriés par leur gouvernement et les Nations unies. Un rapport de Human Rights Watch (HRW) de 2023 faisait état d’exécutions de centaines de migrants éthiopiens par les gardes-frontières saoudiens, évoquant de potentiels « crimes contre l’humanité ».
    Plus récemment, le Malawi n’a pas hésité à mettre ses ressortissants physiquement en danger. Depuis novembre 2023, des centaines de Malawites ont été envoyés en Israël dans le cadre d’un programme gouvernemental d’expatriation de main-d’œuvre, pour travailler dans des fermes abandonnées par les employés agricoles depuis le conflit à Gaza. Douze d’entre eux ont été expulsés par l’Etat hébreu, début mai, pour avoir déserté les vergers israéliens.

    #Covid-19#migrant#migration#burundi#ethiopie#arabiesaoudite#israel#kenya#moyenorient#domestique#economie#malawi#droit#rapatriement#sante