• Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/05/prives-de-visas-les-etudiants-saheliens-victimes-collaterales-des-tensions-e

    Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    Malgré une inscription dans une université française, de nombreux Burkinabés, Maliens et Nigériens ont dû renoncer. Paris se défend de toute une mesure de rétorsion.
    Par Coumba Kane
    « Pour nous, cette année, c’est fini la France », souffle Fodé*. Admis à l’université d’Angers en licence économie et gestion, le jeune Burkinabé n’ira pas étudier dans l’Hexagone. Jusqu’au 30 septembre, date butoir pour rejoindre la faculté angevine, Fodé a espéré partir. Mais, à l’instar de centaines d’autres étudiants du Burkina Faso, mais aussi du Niger et du Mali, également inscrits dans des établissements français, il n’a pas pu déposer sa demande de visa. Depuis cet été, les services consulaires français sont fermés dans ces pays dirigés par des juntes, « pour des raisons de sécurité », justifie-t-on au ministère des affaires étrangères.
    La mesure a été annoncée en septembre en pleine crise diplomatique entre la France et le Niger. Après la prise de pouvoir par les militaires fin juillet, Paris a refusé de reconnaître les nouvelles autorités, qui maintiennent toujours le président Mohamed Bazoum captif. Les tensions ont abouti au départ précipité des troupes françaises et de l’ambassadeur de France.
    Pris au piège de ces dissensions politiques, les étudiants des Etats concernés oscillent entre désespoir et incompréhension. La sélection est si rude que Fodé pensait avoir fait « le plus dur » en réussissant à obtenir une admission via Campus France, l’agence française de promotion à l’étranger de l’enseignement supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France. (...)
    Côté français, on confirme le statu quo tout en se défendant d’avoir pris une mesure de rétorsion contre des régimes militaires qui affichent leur hostilité à la France. « Il ne faut pas inverser les responsabilités, ce sont les juntes qui portent atteinte à nos relations. Nous souhaitons préserver les liens avec les forces vives de ces sociétés, notamment les étudiants », réagit-on au Quai d’Orsay. Le ministère affirme ne pas avoir « de visibilité sur la suite », mais assure réévaluer « les conditions sécuritaires dans ces pays, de façon à ajuster au mieux la mesure ». Signe d’une légère accalmie, les services de Campus France ont rouvert le 1er octobre au Mali et au Burkina Faso. Les étudiants de ces pays peuvent à nouveau tenter une admission en France pour la prochaine année universitaire… sans garantie d’obtenir un visa. Reste à savoir si ceux qui avaient déjà été admis, devront reprendre la fastidieuse procédure à zéro. « Nous n’avons pas d’information sur ce point », répond-on à Campus France.
    Au Niger, où la plateforme demeure fermée « pour des raisons de sécurité », l’horizon apparaît plus incertain. Chaque fois qu’il passe devant le consulat français à Niamey, Houzaifa Hamma Issaka a le « cœur qui se serre ». L’étudiant nigérien titulaire d’une licence en droit avait obtenu une inscription à l’université de Nice. Il se préparait à déposer sa demande de visa quand le coup d’Etat s’est produit. « Mes démarches administratives m’ont coûté 150 000 francs CFA (228 euros), soit cinq fois le salaire moyen. Rien ne m’a été remboursé et je me retrouve sans perspectives d’études », se désole l’étudiant qui visait un master en droits humains.
    Comme lui, près d’une centaine de Nigériens admis dans des établissements publics et privés français a perdu une année universitaire. Désemparés, certains ont tenté, en vain, de déposer leur demande de visa au Bénin voisin. « J’ai fait 1 000 km pour tenter ma chance. Mais l’agent a refusé, car je n’ai pas de certificat de résidence. Pourquoi ne pas numériser les demandes ? », s’interroge Ibrahim Maiga. « L’option dématérialisée pour le dépôt d’un visa n’est pas possible ni au Sahel ni ailleurs, répond le ministère des affaires étrangères qui argue d’une procédure immuable. Lors du dépôt du dossier, les données biométriques des demandeurs sont prises, le passeport récupéré afin qu’on y accole une vignette. »Certains étudiants sahéliens, bénéficiaires d’une bourse française, ont néanmoins eu plus de chance. Visés par la mise à l’arrêt de la mobilité internationale fin août suite à la « suspension de l’aide au développement », ils avaient appris quelques jours avant leur départ pour la France l’annulation de leur séjour de recherche. Puis, début octobre, la mesure, dénoncée dans les milieux académiques, avait été levée pour leur permettre de se rendre en France.Koffi, étudiant en géographie à l’université de Ouagadougou, était attendu le 1er septembre à Paris-1 La Sorbonne. Mais deux jours avant, il a reçu un mail lapidaire. « En quelques lignes, on m’a expliqué que mon séjour d’études était annulé. Pourtant j’avais un visa, un logement. Ça a été un choc. » Le 1er novembre, il a finalement pu s’envoler pour Paris avec son visa initial de six mois. « Je vais pouvoir étudier jusqu’à fin janvier. Je suis bien loti car certains boursiers ont perdu beaucoup de temps avec ces restrictions. » En effet, malgré le déblocage de la situation, les durées de visa n’ont pas été allongées.
    Doctorant en géographie et titulaire d’une bourse octroyée par l’ambassade de France, Hamidou Zougouri bénéficiait d’un visa courant de septembre à décembre. Mais il n’a pu se rendre à Paris que début octobre. « J’ai perdu un mois de recherche » explique-t-il par téléphone, à peine rentré de France. « J’ai tout de même travaillé au mieux grâce à l’investissement de mon directeur de thèse », se réjouit l’étudiant rattaché au CNRS. « Mais il aurait fallu nous informer de cette décision des semaines à l’avance pour qu’on s’organise. On a eu l’impression que la France nous abandonnait en plein vol. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#niger#mali#burkina#sahel#etudiant#visas#politiquemigratoire#crise

  • Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/01/des-malawites-en-quete-de-travail-en-israel-une-chance-en-depit-de-la-guerre

    Des Malawites en quête de travail en Israël, « une chance », en dépit de la guerre
    Lilongwe a signé un accord avec Tel-Aviv « d’exportation de main-d’œuvre » alors que de nombreuses fermes israéliennes sont désertées depuis les attaques du Hamas début novembre.
    Ils considèrent ça comme une chance, malgré la guerre : au Malawi, pays d’Afrique australe parmi les plus pauvres de la planète, des centaines de jeunes font la queue, prêts à rejoindre Israël pour y travailler, avec l’espoir d’une vie meilleure. « C’est risqué, mais c’est mieux que de rester chez nous à ne rien faire », lâche à l’AFP une jeune femme de 24 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Comme elle, ils sont plusieurs centaines ce jour de novembre à attendre pour déposer leur candidature au départ, dans cet hôtel de la capitale, Lilongwe, transformé temporairement en centre de recrutement. Serrant contre elle une enveloppe marron contenant son dossier, elle raconte être au chômage depuis la fin de ses études, il y a trois ans : « Je prie pour que nous rentrions tous chez nous sains et saufs, mais c’est un risque que je prends. »
    Le Malawi, où près des trois quarts des 20 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, mène un programme d’émigration ciblant les jeunes, pour leur permettre notamment de gagner des devises étrangères, dont le pays a désespérément besoin.
    Lilongwe a tissé des liens étroits avec Tel-Aviv au fil des années, alors que d’autres pays africains défendent plus radicalement les droits des Palestiniens. Par le passé, le pays a déjà envoyé en Israël des diplômés en agriculture. Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre, suivis de bombardements israéliens massifs sur Gaza en représailles, des milliers d’employés agricoles ont quitté les fermes en Israël, dépouillant ce secteur important de l’économie nationale d’une partie de sa main-d’œuvre. En plus de cet exode, quelque 350 000 Israéliens ont été appelés sous les drapeaux et les travailleurs palestiniens de Gaza ont vu leur permis de travail israélien révoqué après les attaques.
    « La vie est faite de hasard, on fait des paris. Parfois c’est bien de prendre des risques », philosophe Blessings Kanyimbo, un autre candidat. Mercredi soir, un avion a décollé pour Tel-Aviv. Un autre était déjà parti la semaine dernière, transportant plus de 200 jeunes hommes et femmes attirés par les promesses d’embauches dans les fermes désertées.Jusqu’à 5 000 Malawites pourraient ainsi être envoyés en Israël, selon les autorités. Les recrutements sont prévus jusqu’à fin janvier 2024. « La vie est dure au Malawi, de plus en plus. On ne voit pas le bout du tunnel », se lamente Graciam Banda, qui attend aussi patiemment dans la file. Ce commerçant de 30 ans dit gagner l’équivalent de 60 dollars (55 euros) par mois quand Israël lui promet un salaire mensuel de 1 500 dollars. « Je dois nourrir ma famille, payer mon loyer et m’occuper de tout le reste. Avec ce que je gagne ici, c’est impossible, calcule-t-il. Ce job, même à 6 800 km de là, c’est une chance pour moi. »
    L’opposition au Malawi a qualifié l’accord « d’exportation de main-d’œuvre » du gouvernement de « transaction diabolique » avec une région où la guerre a déjà fait des milliers de morts. Les organisations de défense des droits humains ont exigé que soient dévoilées les conditions exactes de l’accord avec Israël afin que les Malawites soient informés des risques qu’ils encourent. Mais le gouvernement rejette les critiques en bloc alors que des dizaines de travailleurs étrangers figuraient parmi les 239 personnes prises en otage par le Hamas, selon Israël.
    « Nos jeunes travaillent dans de nombreux pays comme le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, Israël et bien d’autres, a expliqué à l’AFP le ministre de l’information, Moses Kunkuyu. Tout peut arriver n’importe où, mais le même niveau de sécurité que celui accordé aux citoyens israéliens sera accordé aux citoyens malawites. » L’ambassadeur d’Israël au Malawi, Michael Lotem, a pour sa part assuré dans la presse locale qu’il s’agit d’un accord « gagnant-gagnant », arguant que les Malawites gagneront de l’argent et du savoir, tandis qu’Israël comblera en partie son déficit de main-d’œuvre. Les travailleurs malawites « ne vont pas à Gaza. Ils travailleront en Israël », a souligné M. Lotem, promettant : « Nous prendrons soin d’eux autant que nous prenons soin des Israéliens. »

    #Covid-19#migrant#migration#israel#malawi#gaza#travailleurmigrant#economie#recrutement#economie#agriculture

  • « Des milliers de personnes sont spoliées par la réforme des pensions d’invalidité »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/30/des-milliers-de-personnes-sont-spoliees-par-la-reforme-des-pensions-d-invali


    [illustration tombée du ciel, un ESAT ?]

    La réforme du cumul entre pension d’invalidité et revenus professionnels implique la réduction, voire la suspension, des pensions de certains bénéficiaires. Dans une tribune au « Monde », un collectif de responsables associatifs appelle le gouvernement à revenir sur ces dispositions.

    La réforme des pensions d’invalidité de 2022, retouchée en 2023, vise à faciliter la reprise du #travail_à_temps_partiel des personnes en #invalidité. Malheureusement, et contrairement à cet objectif affiché, elle fait peser des risques majeurs sur la pension d’invalidité d’un grand nombre de bénéficiaires. Aux aléas de la maladie, le nouveau mode de calcul ajoute désormais une insupportable forme d’injustice.
    Depuis décembre 2022, l’application de la réforme du cumul entre pension d’invalidité et revenus professionnels implique la réduction, voire la suspension, du versement de la #pension_d’invalidité pour certains bénéficiaires.

    De nombreuses personnes sont d’ores et déjà pénalisées, se voyant ainsi confisquer une part substantielle de leurs revenus, quand cela ne conduit pas en outre à la suspension de la pension de prévoyance ou des garanties d’assurance de prêts, lorsque celles-ci sont conditionnées au versement de la pension d’invalidité.

    Une prestation contributive

    Nous dénonçons cette situation qui revient à réaliser des économies sur le dos de personnes déjà meurtries par la #maladie, au mépris des règles élémentaires du droit, mais aussi des valeurs attachées au #travail, que cette réforme est précisément censée défendre. Le travail devrait en effet être pour chacun une source de revenus, permettre de se sentir utile et de rester inséré dans la vie sociale et professionnelle.
    Cette réforme entretient une confusion trompeuse entre Assurance-maladie et aumône : la pension d’invalidité est en effet une prestation contributive, à laquelle chacun contribue à hauteur de ses revenus, et non une aide sociale. Cette prestation, financée par les cotisations sociales des employeurs et des travailleurs indépendants, couvre le risque de ne plus pouvoir travailler à temps plein. On ne peut donc, en droit comme en équité, en priver les bénéficiaires quand le risque se réalise.

    En faisant l’effort de travailler à temps partiel, des milliers de personnes invalides sont ainsi spoliées, subissant par ailleurs de plein fouet des pertes financières en cascade (prestations de prévoyance, assurances de prêts immobiliers, trimestres de retraite… ), alors même que les montants de leur pension d’invalidité demeurent notoirement insuffisants pour vivre dignement.

    Cela conduit à recommander aux personnes concernées de réduire drastiquement leur temps de travail, voire de quitter leur emploi, et de refuser toute gratification salariale ou prime, si elles veulent maintenir un tant soit peu leur niveau de vie. Devons-nous donc nous résigner à constater que « le travail ne paie plus », au moment même où le gouvernement d’Elisabeth Borne n’a de cesse de présenter celui-ci comme une valeur inaliénable, porteuse d’émancipation et de progrès ?

    25 000 personnes concernées

    Face à cette réforme, les personnes concernées se sont organisées au sein du collectif Les Oubliés de la réforme 2022-257 [le numéro du décret], récemment déployé en comités départementaux. En dénonçant les effets pervers du décret, l’objectif est de faire valoir les droits de tous, sans discrimination. Selon ce collectif, les personnes concernées sont plus de 25 000, et non moins de 8 000 comme le soutient le gouvernement.

    Nous demandons au gouvernement de revenir sur sa réforme inconséquente et contre-productive en suivant la motion unanime du Conseil national consultatif des #personnes_handicapées (CNCPH) du 26 mai 2023 et nous exigeons le reversement des pensions déjà perdues au titre de l’assurance-invalidité, des prévoyances, des prises en charge des assurances emprunteurs et des points #retraite !

    Parallèlement, nous demandons l’abolition du plafond de 1,5 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), qui est à l’origine de la suppression de la pension d’invalidité de nombreux bénéficiaires et des pertes financières qui en découlent : prestations de prévoyance, assurances de prêts immobiliers, trimestres de retraite…

    Parmi les premiers signataires : Danièle Aubanel, présidente de la fédération Caire (Cancer aide info réseau entrepreneur) ; Guy Bouguet, président d’Ensemble leucémie lymphomes espoir (ELLyE) ; Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo ; Thierry Calvat, président de Juris santé ; Claude Coutier, présidente du Collectif triplettes roses ; Jean-Louis Dufloux, président de France Parkinson ; Céline Dupré, présidente de RoseUp ; Frédéric Le Guillou, président de Santé respiratoire France ; Gérard Raymond, président de France assos santé ; Camille Spire, présidente de l’association Aides.

    #revenu #cumul_revenu_salaire

  • Study: Air purifier use at daycare centres cut kids’ sick days by a third

    The results of the study at two Helsinki daycare centres are still preliminary but promising, a researcher says.

    Use of air purifiers at two daycare centres in Helsinki led to a reduction in illnesses and absences among children and staff, according to preliminary findings of a new study led by E3 Pandemic Response.

    Air purifiers of various sizes and types were placed in two of the city’s daycare centres during cold and flu seasons.

    The initial results from the first year of research are promising, according to researcher #Enni_Sanmark, from HUS Helsinki University Hospital.

    “Children were clearly less sick in daycare centres where air purification devices were used — down by around 30 percent,” Sanmark explained.

    The air purifiers were changed at two daycare centres serving as a control in the experiment, in order to rule out the effect that possible epidemic fluctuations could have on the results. The study’s next phase will continue until April.

    “We will be able to analyse whether there were only decreases in flu-type illnesses or whether the use of air purification could also help reduce stomach ailments,” Sanmark said.

    On average, daycare centre-aged children suffer 10-13 infectious illnesses every year, with each illness lasting from one to three weeks, according to the research.
    Enni Sanmark Topeliuksen leikkipuistossa.

    Meanwhile, kids between the ages of 1-3 come down with flu-like symptoms between five to eight times a year — and children also often suffer stomach bugs, on top of that. Kids are particularly prone to catching colds after returning to daycare after their summer break.

    Those illnesses are often shared by the kids’ parents and daycare staff, prompting absences from work.

    Sanmark said that employers face costs of around 370 euros for one day of an employee’s sick leave.

    “It would be a big savings if we could get rid of 30 percent of sick days spread by children, as well as the illnesses that go home to parents,” Sanmark said.

    The research aims to help build an air purification scheme that could be used at other daycare centres — namely how to get the air cleaner at such facilities in ways that aren’t too noisy, expensive or take up too much space.

    The final results of the study are expected next spring.

    “At the moment, we are cautiously positive. Daycares and schools [here] have not done this before, but of course results from around the world show that air purification can reduce pathogens in the air, so our results are in line with these findings. We’re excited and will continue our research,” Sanmark said.

    Prompted by the Covid-19 crisis, the E3 Pandemic Response project is a private and public effort that aims to “harness modern science and technology to create effective countermeasures to prevent the spreading of novel infectious diseases”.

    https://yle.fi/a/74-20062381
    #air #purificateurs #purification #Finlande #santé #maladie #transmission #enfants #école

  • Un collectif de plus de 120 médecins généralistes dénonce des pressions de l’assurance maladie pour réduire les #arrêts_de_travail
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/arrets-de-travail-des-medecins-denoncent-des-pressions-de-lassurance-mala

    En cette fin 2023, des milliers de médecins traitants sont « priés » par l’Assurance maladie de prescrire moins d’arrêts de travail, sur ordre de Bercy. « Priés », ou, plus exactement menacés de sanctions s’ils n’appliquent pas les procédures de mises sous objectif (MSO), et de mises sous accord préalable (MSAP).

    La MSO consiste à faire signer au médecin un contrat avec l’#Assurance_maladie, l’engageant à baisser ses prescriptions d’arrêt de travail d’un certain pourcentage. Si le médecin n’y parvient pas, il est sanctionné par une #amende de 6 800 euros en moyenne, renouvelable après chaque période d’observation… S’il refuse la MSO, le médecin se voit imposer la MSAP, qui l’oblige, pour chaque prescription d’arrêt, à solliciter l’accord préalable du médecin-conseil de l’Assurance maladie. Il est en quelque sorte mis sous tutelle : à la fois infantilisé vis-à-vis de ses patients, et culpabilisé puisqu’il sera rendu responsable par la Sécurité sociale du retard de paiement des indemnités journalières que cela entraîne.

    Ces procédures sont appliquées tous les ans depuis 2004 à de nombreux médecins désignés « forts prescripteurs ». Mais en 2023, le nombre de médecins déclarés en excès statistique et donc inquiétés par la Sécurité sociale a explosé, touchant plusieurs milliers d’entre eux, soit environ un quart des médecins traitants.

    Dans le viseur de la Sécu

    Chaque médecin traitant est statistiquement comparé à un groupe de médecins estimé comparable, alors que cette comparaison repose presque exclusivement sur des critères socio-économiques de sa commune d’exercice, et non pas sur les pathologies de ses patients. Or, une patientèle peut être très différente d’un médecin à l’autre, et donc générer d’importants écarts de prescription.

    Par exemple, un médecin installé dans un quartier « populaire » risque d’avoir beaucoup de patients pratiquant des travaux manuels et pénibles, présentant des pathologies musculo-squelettiques, par exemple des tendinites, nécessitant souvent des arrêts de #travail.

    D’autres médecins traitants qui pratiquent la psychothérapie prennent en charge de nombreux patients fragiles au niveau psychiatrique, dont l’état de santé nécessite parfois des prescriptions d’arrêts longs ou répétés. Ces médecins se trouvent de facto dans le viseur de la Sécurité sociale.

    En outre, cette comparaison se base sur des indicateurs parfois inexacts : arrêts de travail prescrits par d’autres médecins imputés au médecin traitant, failles quotidiennes dans les logiciels de l’Assurance maladie. Il est fréquent que des médecins se voient attribuer certains actes techniques qu’ils ne pratiquent jamais !

    L’Assurance maladie ne semble plus s’intéresser à la #santé des #patients. Lors de nos convocations à la Sécurité sociale, nous devons nous justifier sans donner d’éléments médicaux. Quelles que soient nos explications, l’entretien se termine presque toujours par une menace de sanctions… Seuls les chiffres comptent, aux dépens de la santé du patient. C’est le #délit_statistique. Nous n’exerçons plus sereinement notre métier : dans notre esprit se télescopent l’intérêt du patient et le nôtre. Soit nous choisissons de prioriser la santé du patient et prescrivons l’arrêt qui nous met en danger statistique, soit nous priorisons notre sécurité statistique et mettons de côté la santé du patient, en contradiction avec notre éthique.

    Des symptômes de souffrance au travail

    Nous appréhendons à présent les consultations qui pourraient mener à la prescription d’un arrêt, perdant parfois l’empathie nécessaire pour nos patients et développons nous-mêmes des symptômes traduisant notre souffrance au travail. Le « #management » que l’Assurance maladie exerce sur nous a de sérieuses analogies avec le management funeste qui fut celui de grandes entreprises… et avec celui que subissent nombre de nos patients en burn-out.

    Par ailleurs, tenir pour seuls responsables les médecins traitants de la hausse du montant des #indemnités_journalières est injuste et contre-productif.

    Cette hausse a bien été expliquée par de nombreux économistes : hausse du nombre d’actifs, de leurs salaires et donc du montant des indemnités journalières, vieillissement des actifs, hausse des maladies de longue durée, des maladies mentales, les suites de Covid, etc. Sans oublier l’impact déprimant et angoissant du monde, entre pandémie, guerres, perte du pouvoir d’achat et bien sûr la question climatique… De plus, le manque global de toutes les spécialités médicales, dont les médecins du travail et de médecins-conseils de la Sécurité sociale chargés de favoriser le retour au travail des patients, ne fait que retarder leur prise en charge et leur retour au travail.

    Par ailleurs, trop de médecins d’autres spécialités délèguent au #médecin_traitant la prescription de l’arrêt de travail qu’ils pourraient rédiger eux-mêmes.

    La France manque cruellement de médecins traitants, avec une baisse des effectifs de plus de 10% depuis 2010. C’est une spécialité très exigeante et l’une des moins rémunérées.

    Laissez-nous soigner !

    Les pressions croissantes de l’Assurance maladie ne font qu’aggraver ce déficit : les jeunes ne veulent plus s’installer, et de nombreux médecins déjà installés se déconventionnent ou se désinstallent, blessés et épuisés.

    Nous acceptons bien entendu les contrôles de l’Assurance maladie, car il s’agit d’argent public, mais uniquement sur des critères médicaux, dossier par dossier. Nous refusons le contrôle statistique, déshumanisé, déconnecté des pathologies de nos patients. Ce ne sont ni des individus standards que nous recevons, ni des chiffres, ce sont des êtres humains, tous différents.

    Laissez-nous exercer notre métier sereinement, qui nous fait accompagner le patient de la naissance jusqu’à la mort, nous place en première ligne, et parfois en dernier rempart quand tout s’effondre.

    Laissez-nous soigner en toute humanité !

    Ni complaisants, ni délinquants. Soignants, tout simplement.

    #soins #maltraitance #médecine #médecine_générale

  • Europe : la #pollution aux #particules_fines a tué 253 000 personnes en 2021, selon un #rapport

    Le chiffre est en hausse par rapport à l’année 2020, au cours de laquelle 238 000 personnes sont mortes prématurément des mêmes causes, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement.
    La pollution de l’air aux particules fines a provoqué le #décès de 253 000 personnes dans l’Union européenne en 2021, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié vendredi 24 novembre. Un chiffre en hausse comparé à l’année 2020, au cours de laquelle 238 000 personnes étaient mortes prématurément des mêmes causes.

    L’augmentation constatée entre les deux années s’explique par une exposition accrue aux polluants et par une légère hausse de la mortalité européenne, essentiellement due au Covid-19, explique l’AEE. La tendance reste cependant largement positive sur un plus long terme : entre 2005 et 2021, le nombre de décès prématurés imputables aux particules fines a diminué de 41%, souligne l’étude.

    En dépit des « grands progrès » réalisés ces dernières années, « l’impact de la pollution de l’air sur notre #santé reste encore trop élevé », relève la directrice exécutive de l’AEE, Leena Ylä-Mononen, citée dans le communiqué. La #pollution_atmosphérique demeure le principal #risque_environnemental pour la santé des Européens (suivie d’autres facteurs tels que l’exposition au bruit, aux produits chimiques et aux effets croissants sur la santé des vagues de chaleur liées au climat), causant des #maladies_chroniques et des décès, en particulier dans les #villes et les zones urbaines.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/europe-la-pollution-aux-particules-fines-a-tue-253-000-personnes-en-202
    #pollution #pollution_de_l'air #qualité_de_l'air #chiffres #statistiques #mortalité #Europe #urban_matters

    ping @reka

    • Les niveaux de pollution atmosphérique restent trop élevés en Europe et constituent le principal risque environnemental pour la santé

      La pollution atmosphérique en Europe reste nettement supérieure aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui représente une menace considérable pour notre santé. Selon la dernière évaluation de l’impact de la qualité de l’air sur la santé de l’#Agence_européenne_pour_l’environnement (#AEE), qui a été publiée aujourd’hui, 253,000 décès auraient pu être évités dans l’Union européenne (UE) si les concentrations de particules fines avaient respecté les recommandations de l’OMS. Selon de nouvelles estimations concernant les #incidences_sanitaires de la pollution atmosphérique, l’exposition à la pollution atmosphérique provoque ou aggrave certaines maladies telles que le cancer du poumon, les maladies cardiaques, l’asthme et le diabète.

      https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/les-niveaux-de-pollution-atmospherique

    • La pollution de l’air a causé plus de 300 000 décès en Europe en 2021
      Une véritable hécatombe. Selon une analyse de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publiée le 24 novembre, au moins 253 000 décès au sein de l’Union européenne en 2021 sont imputables à une exposition à une pollution par les particules fines (PM2,5) supérieure à la concentration de 5 µg/m³ recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La pollution par le dioxyde d’azote a quant à elle entraîné 52 000 décès prématurés sur le continent ; l’exposition à court terme à l’ozone, 22 000.

      Virginijus Sinkevičius, commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, voit dans ces chiffres une « piqûre de rappel » : « La pollution atmosphérique reste le premier problème de santé environnementale dans l’UE. » Même si le nombre de décès imputables aux particules fines au sein de l’Union a chuté de 41 % depuis 2005, il faut selon lui « redoubler d’efforts et réduire davantage les niveaux de pollution ».

      https://reporterre.net/La-pollution-de-l-air-a-cause-plus-de-300-000-deces-en-Europe-en-2021

  • En direct, guerre Israël-Hamas : les 13 otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge et sont en route vers la frontière égyptienne
    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/24/en-direct-guerre-israel-hamas-la-treve-a-officiellement-commence-israel-doit

    Treize otages, en plus des douze Thaïlandais, ont bien été remis à la Croix-Rouge, annonce un porte-parole de l’ONG

    Un porte-parole de la Croix-Rouge a déclaré sur franceinfo que treize otages avaient été remis à l’ONG, en plus des douze Thaïlandais. Des sources officielles égyptiennes, citées par des médias israéliens, ont confirmé cette information.

    le titre omet 12 otages, puis l’intertitre distingue les otages des thaïlandais. ça doit être la langue de la coalition internationale.

    • Plus d’un otage du 7 octobre sur dix serait ThaÏlandais.
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/25/en-direct-guerre-israel-hamas-14-otages-seront-liberes-en-echange-de-42-pris

      Selon la Thaïlande, vingt de ses ressortissants sont encore retenus en otage dans la bande de Gaza

      Alors que dix Thaïlandais figurent parmi les vingt-quatre otages libérés vendredi par le Hamas, le ministère des affaires étrangères thaïlandais « estime maintenant à vingt, le nombre de ressortissants thaïlandais encore détenus » par le mouvement islamiste armé. [« Il reste approximativement 215 otages dans Gaza », a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne, Doron Spielman, samedi matin.]

      Parmi les dix otages thaïlandais libérés, quatre personnes n’avaient jamais été confirmées en tant qu’otages par les autorités israéliennes, a précisé le ministère dans un communiqué.

      Les Thaïlandais libérés « resteront à l’hôpital pendant au moins quarante-huit heures, tandis que l’ambassade du royaume thaï prendra toutes les dispositions nécessaires pour leur retour en Thaïlande et celui de leurs familles dès que possible », précise le communiqué, ajoutant que du personnel diplomatique se trouvait avec le groupe d’otages libérés et avait prévenu leurs proches.

      La semaine dernière, le gouvernement thaïlandais avait reçu l’assurance du Hamas que ses ressortissants retenus en otage étaient « saufs ». Outre les #otages, Bangkok a recensé 39 citoyens morts dans l’attaque du 7 octobre, un bilan qui fait de la Thaïlande l’un des pays les plus touchés par le conflit. Le pays a depuis organisé le rapatriement de plus de 8 500 de ses ressortissants, selon le ministère des affaires étrangères.

      Quelque 30 000 Thaïlandais étaient employés en Israël, principalement dans le secteur agricole, le 7 octobre, selon les autorités de Bangkok.


      Des travailleurs thaïlandais pris en otage par le #Hamas, puis libérés dans le cadre d’un accord entre #Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, posent avec un membre de la mission thaïlandaise après un examen médical, à Tel Aviv, en Israël, dans cette image diffusée le 25 novembre 2023. MINISTRY OF FOREIGN AFFAIRS THAILAND / VIA REUTERS

      ils sont d’abord annoncés 12, puis 10 [edit ce qui laisse un ou deux otages à la nationalité inconnue, dont, a priori un Philippin]. ni correcteurs, ni exactitude, incohérence partout. on ne compte plus sur l’attention du lecteur mais sur l’inattention générale. on pourra bien dire ensuite que c’est à l’école que le niveau baisse.

      edit

      Les étrangers, dix Thaïlandais et un Philippin, ont fait l’objet de négociations séparées, à l’écart de celles menées par le gouvernement israélien. Quatre des Thaïlandais n’avaient jamais été officiellement comptabilisés comme otages. Selon le quotidien américain New York Times, le citoyen philippin qui les accompagnait, pris pour l’un des leurs, aurait été libéré par erreur.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/25/israel-entre-soulagement-et-amertume-apres-la-liberation-des-premiers-otages

      #pogrom #7oct #7_octobre_2023 #ouvriers #ouvriers_immigrés #ouvriers_Thaïlandais

    • Pour libérer une partie de ses ressortissants retenus à Gaza, le gouvernement thaïlandais s’est appuyé sur l’Iran, Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/25/pour-liberer-une-partie-de-ses-ressortissants-retenus-a-gaza-le-gouvernement

      (en comment plus de devoir concéder une trève, Israël se fait refiler des prolos thaïlandais)_

      Bangkok s’est livré à une intense activité diplomatique, principalement avec Téhéran, soutien du Hamas au Proche-Orient, pour récupérer dix des travailleurs agricoles capturés par le Hamas le 7 octobre.

      La libération de dix otages thaïlandais, vendredi 24 novembre, dans le cadre de la #trêve de quatre jours agréée entre Israël et le Hamas, couronne un mois d’activité diplomatique frénétique de la part d’un pays qui se veut neutre et ami de tous mais qui est peu investi au Proche-Orient. Le gouvernement de Srettha Thavisin n’est entré en fonctions que fin août, et la crise des otages a été son baptême du feu. Trente-neuf Thaïlandais sont morts sous les balles du Hamas le 7 octobre. Vingt autres restent à ce jour captifs à Gaza. Tous faisaient partie des 30 000 ouvriers agricoles thaïlandais employés dans des kibboutz israéliens dans le cadre d’un accord entre les deux pays.

      La grande majorité d’entre eux sont originaires de l’Isan, la grande région pauvre du nord-est du pays qui se trouve être le bastion du Pheu Thai (« Parti pour les Thaïlandais »), le parti de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a pris la tête de la coalition formée à l’issue des élections du 14 mai.
      Le gouvernement de M. Thavisin a immédiatement missionné sur ce dossier le nouveau président de l’Assemblée, Wan Muhamad Noor Matha, « Wan Noor », un politique de confession musulmane longtemps représentant des provinces du Sud, peuplées majoritairement de Thaï-Malais, sunnites comme lui, et un proche allié du Pheu Thai. Wan Noor a activé ses réseaux, notamment en #Malaisie, où le Hamas dispose d’une présence.
      Saiyid Sulaiman Husaini, l’influent leader d’une association chiite thaïlandaise, a ensuite organisé le déplacement à Téhéran, le 27 octobre, de conseillers de Wan Noor. L’Iran est le principal soutien politique et financier du Hamas au Proche-Orient. A cette occasion, les émissaires du président de l’Assemblée ont reçu de représentants du Hamas l’assurance que les otages thaïlandais seraient libérés dès qu’Israël consentirait à une trêve.
      Après cette première percée, le ministre des affaires étrangères thaïlandais, Parnpree Bahiddha-Nukara, également premier ministre adjoint, s’est rendu au Qatar le 31 octobre. Il y a rencontré, en sus de son homologue qatari, le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, qui lui a fourni « le soutien total de l’#Iran ».

      Le lendemain, le chef de la diplomatie thaïlandaise a fait une halte au Caire pour s’assurer de la coopération de l’Egypte. Les consultations se sont poursuivies jusqu’à la dernière minute. Wan Nor a accueilli, jeudi 23 novembre, à Bangkok, le ministre adjoint des affaires étrangères iranien, Ali Bagheri Kani, pour discuter là encore du dossier des otages. Vendredi soir, dès l’arrivée des ex-otages thaïlandais en Israël, où ils resteront quarante-huit heures sous surveillance médicale, Bangkok a exprimé ses remerciements à « tous ceux à qui [la Thaïlande] a demandé de l’aide, à savoir les gouvernements du Qatar, d’Israël, d’Égypte, d’Iran, de Malaisie et le Comité international de la Croix-Rouge ».

    • Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas, 13/10/2023

      Les ressortissants du royaume représentent le premier contingent de travailleurs agricoles étrangers en Israël mais sont souvent particulièrement exposés au danger dans leur travail. Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)


      Un travailleur thaïlandais, qui a pu quitter Israël, arrive à l’aéroport de Bangkok, le 12 octobre 2023. SAKCHAI LALIT / AP

      Avec 21 morts [39, en fait, voir ci-dessus] et 16 personnes présumées kidnappées, la Thaïlande se retrouve au deuxième rang des pays étrangers pour le nombre de victimes derrière les Etats-Unis. Un lourd bilan, qui s’explique par le nombre de #migrants thaïlandais travaillant dans l’#agriculture en Israël : ils sont environ 30 000 à être employés dans des fermes et des kibboutz, dont 5 000 autour de la bande de Gaza. Ce n’est pas la première fois que cette population compte des victimes : deux ouvriers thaïlandais étaient morts, en mai 2021, après des tirs de roquettes.

      La plupart de ces migrants sont des hommes, originaires de l’Isan, la grande région rurale du nord-est de la Thaïlande, la plus pauvre du royaume, comme Somkuan Pansa-ard. Agé de 39 ans et employé dans une plantation de fruits depuis moins d’un an, l’homme avait eu le temps de parler à sa mère samedi 7 octobre alors que des assaillants fondaient sur son lieu d’habitation. Sa famille a appris dimanche qu’il n’avait pas survécu.

      Une partie des travailleurs thaïlandais tués l’auraient été dans le kibboutz Alumim, où la plupart des habitants auraient eu la vie sauve après de longues heures de combat. « Dans ce kibboutz, les gardes ont réussi à tuer un certain nombre de terroristes du Hamas et à les empêcher d’atteindre les principales zones d’habitation. Malheureusement, un groupe de terroristes a réussi à atteindre les quartiers d’habitation de plusieurs travailleurs agricoles thaïlandais et les a massacrés », rapporte le canal Telegram israélien South first responders qui archive les images envoyées par des équipes de premiers secours. Une vidéo montre l’intérieur de baraquements sens dessus dessous, avec d’épaisses traînées de sang sur le sol.

      Des Népalais tués aussi

      Parmi les victimes du kibboutz Alumim figurent aussi dix étudiants #népalais, selon Katmandou. Quatre autres, présents au même endroit ce jour-là, ont survécu. Ils faisaient partie d’un programme de onze mois de stages payés qui concernaient 269 étudiants venus de plusieurs universités du pays. La plupart des 5 000 Népalais vivant en Israël sont eux employés dans les services de santé ou d’aide à la personne.
      La veille de l’attaque, la page Facebook d’un des Népalais qui fait partie de la liste des victimes, Ganesh Nepali, montrait des images du kibboutz, sous le titre « vue nocturne d’Alumim », avec un cœur et deux drapeaux d’Israël : on y voit la haute barrière de sécurité, le ciel qui vire au rose, des allées paisibles bordées de bosquets de fleurs. Ironie du sort, trois jours auparavant, le 3 octobre, il avait écrit un long poste de commentaire sur le couvre-feu qui venait d’être décrété à Nepalgunj, une bourgade népalaise à la frontière indienne, après des incidents entre communautés hindoues et musulmanes locales, en s’accablant de « l’incapacité des personnes religieuses à accepter la culture de l’autre, ce qui conduit à des guerres de religion ».

      Les Thaïlandais font partie des travailleurs étrangers qui ont remplacé les Palestiniens en Israël à mesure que l’emploi de ceux-ci était soumis à des restrictions. Un accord bilatéral en 2012 a formalisé leur recrutement, avec un quota annuel passé à 6 500 ouvriers par an depuis 2022. Ils sont employés pour des contrats de deux ans, renouvelables jusqu’à un maximum de cinq ans et trois mois. Payés environ 1 500 dollars (1 422 euros), ils doivent s’acquitter d’au moins un mois et demi de salaire en « frais d’agence ».

      Pas d’abri contre les roquettes

      Depuis le week-end, l’un de ces travailleurs a livré sur X, anciennement Twitter, sous le pseudonyme de SuperBallAI, le récit de sa fuite avec d’autres migrants. « Plus de vingt-quatre heures se sont écoulées depuis l’incident, et les travailleurs thaïlandais se trouvant dans les zones dangereuses n’ont toujours pas reçu d’aide ni de plan d’évacuation vers une zone sûre », écrit-il le 8 octobre, avant de montrer tout un groupe de migrants qui partent sur un tracteur. Il s’indigne ensuite que son employeur l’ait #revendu à un autre sans son accord.

      S’il a finalement réussi à être rapatrié en Thaïlande par un vol arrivé le 12 octobre, il a par ses tweets rappelé une réalité dérangeante : le traitement parfois désinvolte des droits de ces travailleurs étrangers par leurs employeurs. Dans un rapport datant de 2021 sur les droits bafoués des migrants thaïlandais à la santé, l’ONG israélienne de défense des droits des migrants Kav LaOved déplorait que « dans les zones ciblées par les tirs de roquettes lors des escalades du conflit, récemment dans la région de Gaza, les employeurs demandent souvent aux travailleurs de continuer à travailler dans les champs ou dans la ferme, sans abri, même si cela est interdit par le commandement du front intérieur israélien. Cette situation a entraîné de nombreuses blessures et de nombreux décès parmi les travailleurs. Le rapport demande que des abris soient mis à la disposition de tous les travailleurs situés à proximité des zones de combat. » Rien n’indique que ces recommandations aient été suivies.

      Un deuxième vol de rapatriés thaïlandais, dont certains blessés, est arrivé à Bangkok vendredi 13 octobre, après un premier qui a atterri jeudi. Au moins 5 000 Thaïlandais ont postulé pour quitter le pays depuis les événements de samedi.

  • « The yellow queen – a road movie »
    https://www.meltingpot.org/2023/11/the-yellow-queen-a-road-movie

    Un viaggio in autobus di sola andata da Colonia a Bamako (Mali): 7.200 km, 21 giorni. Un viaggio i cui protagonisti sono il bus e il suo autista, Christian, appassionato di meccanica e viaggi. Dal 2012 porta in #Mali solo Mercedes O 303 che come dice lui: “E’ il miglior bus che sia mai stato costruito: un telaio indistruttibile, un motore immortale che può fare facilmente fino a 2 milioni di km, meccanica semplice e facilità nel montare i pezzi di ricambio”. Questi bus non possono più circolare in Europa, ma a Bamako, per le ragioni appena citate, sono molto

    #Notizie #Arti_e_cultura #Film_e_documentari #Germania

  • Le « Lancet Countdown » mesure les effets alarmants du changement climatique sur la santé
    https://archive.ph/2023.11.15-065408/https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/15/le-lancet-countdown-mesure-les-effets-alarmants-du-changement-climatique-sur

    Le nombre de personnes de plus de 65 ans mortes à cause de la chaleur a augmenté de 85 % depuis le début des années 1990 ; si le changement climatique n’avait pas lieu, cette hausse n’aurait été que de 38 %. En 2021, par rapport à la période 1981-2010, 127 millions de personnes supplémentaires à travers la planète se sont déclarées en situation d’insécurité alimentaire, une augmentation directement corrélée à la multiplication des vagues de chaleur et des mois secs.

    Ces indicateurs sont parmi les plus alarmants recensés dans le rapport 2023 du Lancet Countdown, issu des travaux de 114 experts de 52 pays et agences de l’Organisation des Nations unies (ONU), consacré aux impacts passés et futurs du changement climatique sur la santé, qui doit être publié mercredi 15 novembre par le journal médical britannique The Lancet.

    Autre enseignement, le nombre d’heures de travail perdues à cause des températures extrêmes a augmenté de 42 % entre les années 1990 et 2022. D’après The Lancet, cela représente un manque à gagner de 863 milliards de dollars (808 milliards d’euros) pour 2022. Dans les pays présentant les plus faibles indices de développement, l’agriculture représente 82 % du temps de travail supprimé.

    « Pollution de l’air domestique »

    La surface de terres touchées par la sécheresse extrême a augmenté de 29 % depuis les années 1950, relève le rapport. « Cela menace notre sécurité hydrique, notre sécurité alimentaire et évidemment les réseaux d’assainissement, avec un impact majeur sur la santé des populations, en particulier dans des zones telles que la Corne de l’Afrique », a déclaré Marina Romanello, directrice exécutive du Lancet Countdown et chercheuse au University College London, en présentant le rapport à la presse le 9 novembre.

    Quelque 92 % des foyers dans les pays les plus pauvres, et 66 % dans les pays à revenu intermédiaire, dépendent encore de la combustion de biomasse pour satisfaire leurs besoins en énergie, « ce qui conduit à des niveaux incroyablement élevés de #pollution de l’#air_domestique », selon Mme Romanello. Dans 62 pays étudiés, la pollution de l’air intérieur a causé 140 morts pour 100 000 habitants en 2022. La combustion en plein air a conduit, elle, à 1,2 million de morts l’année dernière – en légère baisse depuis 2005 (1,4 million).

    Les pays les plus développés ne sont pas à l’abri. Aux #Etats-Unis, la saison favorable à la transmission de parasites responsables du #paludisme s’est allongée de plus d’un tiers depuis les années 1950. Aux #Pays-Bas, les bébés de moins de 1 an ont subi 40 % de jours de vague de chaleur en plus entre 2013 et 2022 par rapport aux enfants du même âge pendant les années 1990-2000. La portion de côtes japonaises favorables au développement de bactéries pouvant causer des maladies telles que le choléra a augmenté de 20 % par rapport à la période 1982-2010, et s’étend maintenant sur 400 kilomètres.

    Nombre de morts causées par la chaleur multiplié par 4,7

    The Lancet a aussi estimé les effets, dans un proche avenir, d’une hausse de la température de 2 °C d’ici à la fin du siècle. Dans ces conditions, en 2050, le nombre de morts annuelles causées par la chaleur serait multiplié par 4,7. Le nombre d’heures de travail perdues du fait des températures extrêmes doublerait. Plus d’un demi-milliard de personnes supplémentaires feraient l’expérience d’une insécurité alimentaire modérée ou sévère. La probabilité de transmission de #maladies infectieuses telles que la dengue augmenterait de 37 %.

    « On voit déjà aujourd’hui les effets du changement climatique, ils sont un symptôme précurseur des dangers futurs », selon Marina Romanello. Or « le monde ne va pas dans la bonne direction, car la consommation d’énergies fossiles est encouragée par certains acteurs », ajoute-t-elle.

    De fait, selon le rapport, l’intensité #carbone du secteur de l’énergie a augmenté de 0,9 % en 2022, après avoir baissé significativement pendant la pandémie liée au Covid-19. Les pays les plus riches tirent 11 % de leur électricité de sources renouvelables, mais ce taux n’est que de 2,3 % dans les pays les plus pauvres.

    Les chercheurs relèvent que
    les entreprises productrices d’énergies fossiles sont désormais sur une trajectoire d’exploitation qui les conduira à dépasser de 173 %, en 2040, le niveau de production compatible avec la limite de 1,5 °C de réchauffement à la fin du siècle, fixée par l’accord de Paris. Cette prévision de dépassement en 2040 était plus basse l’année dernière, à 112 %.

    Mener « une action climatique centrée sur la santé »

    Parmi les rayons d’espoir, The Lancet souligne que la mortalité due à la pollution de l’air par les énergies fossiles a baissé de 16 % depuis 2005, 80 % de cette baisse étant imputée à une moindre consommation de charbon. Les emplois dans les énergies renouvelables ont augmenté de 5,6 % en 2021, à 12,7 millions d’employés. Le secteur a aussi reçu près de 500 milliards de dollars d’investissements en 2021. Les relations entre changement climatique et #santé font l’objet de trois fois plus de publications scientifiques aujourd’hui qu’en 2012. Et 94 % des villes ont désormais engagé ou terminé un processus d’évaluation des risques climatiques.

    Marina Romanello veut ainsi croire qu’« une action climatique centrée sur la santé peut encore assurer un avenir faste à tous ». En attendant, souligne-t-elle, « chaque tonne de #CO2 que nous continuons d’émettre empire nos perspectives ».

    Le rapport du Lancet « met au jour combien la communauté de la santé identifie des ramifications nombreuses et préoccupantes avec la question climatique, notamment les coûts sanitaires exorbitants en lien avec notre dépendance aux #énergies_fossiles », analyse l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dans un commentaire écrit adressé au Monde. L’Iddri souligne que la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP28), organisée à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre et dont une journée sera consacrée à la santé, sera un « moment important pour envoyer un signal vers la sortie des énergies fossiles ».

    Le président désigné de la COP28, Sultan Al-Jaber, ainsi que le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, et l’envoyée spéciale de l’OMS pour les changements climatiques et la santé, Vanessa Kerry, ont d’ailleurs signé dimanche dans Le Monde une tribune rappelant que, d’après l’OMS, une mort sur quatre à travers la planète « peut être attribuée à des causes environnementales évitables, et que les changements climatiques exacerbent ces risques ».

    « En 2030, si nous n’agissons pas, les changements climatiques conduiront bientôt à la submersion des systèmes de santé du monde entier », alertent-ils, en déplorant qu’une très petite partie des fonds multilatéraux destinés à l’action climatique soient dirigés vers le secteur sanitaire.

    #climat

  • Les #voitures_électriques assoiffent les #pays_du_Sud

    Pour extraire des #métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au #Maroc, au #Chili, en #Argentine… les #mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.

    #Batteries, #moteurs… Les voitures électriques nécessitent des quantités de métaux considérables. Si rien n’est fait pour limiter leur nombre et leur #poids, on estime qu’elles pourraient engloutir plusieurs dizaines de fois les quantités de #cobalt, de #lithium ou de #graphite que l’on extrait aujourd’hui.

    Démultiplier la #production_minière dans des proportions aussi vertigineuses a une conséquence directe : elle pompe des #ressources en eau de plus en plus rares. Car produire des métaux exige beaucoup d’eau. Il en faut pour concentrer le métal, pour alimenter les usines d’#hydrométallurgie, pour les procédés ultérieurs d’#affinage ; il en faut aussi pour obtenir les #solvants et les #acides utilisés à chacun de ces stades, et encore pour simplement limiter l’envol de #poussières dans les mines. Produire 1 kilogramme de cuivre peut nécessiter 130 à 270 litres d’eau, 1 kg de nickel 100 à 1 700 l, et 1 kg de lithium 2 000 l [1].

    Selon une enquête de l’agence de notation étatsunienne Fitch Ratings, les investisseurs considèrent désormais les #pénuries_d’eau comme la principale menace pesant sur le secteur des mines et de la #métallurgie. Elle estime que « les pressions sur la ressource, comme les pénuries d’eau localisées et les #conflits_d’usage, vont probablement augmenter dans les décennies à venir, mettant de plus en plus en difficulté la production de batteries et de technologies bas carbone ». Et pour cause : les deux tiers des mines industrielles sont aujourd’hui situées dans des régions menacées de sécheresse [2].

    L’entreprise anglaise #Anglo_American, cinquième groupe minier au monde, admet que « 75 % de ses mines sont situées dans des zones à haut risque » du point de vue de la disponibilité en eau. La #voiture_électrique devait servir à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est qu’elle nécessite de telles quantités de métaux que, dans bien des régions du monde, elle en aggrave les effets : la sécheresse et la pénurie d’eau.

    Au Maroc, la mine de cobalt de #Bou_Azzer exploitée par la #Managem, qui alimente la production de batteries de #BMW et qui doit fournir #Renault à partir de 2025, prélèverait chaque année l’équivalent de la consommation d’eau de 50 000 habitants. À quelques kilomètres du site se trouvent la mine de #manganèse d’#Imini et la mine de #cuivre de #Bleida, tout aussi voraces en eau, qui pourraient bientôt alimenter les batteries de Renault. Le groupe a en effet annoncé vouloir élargir son partenariat avec Managem « à l’approvisionnement de #sulfate_de_manganèse et de cuivre ».

    Importer de l’eau depuis le désert

    Importer du cobalt, du cuivre ou du manganèse depuis la région de Bou Azzer, cela revient en quelque sorte à importer de l’eau depuis le désert. Les prélèvements de ces mines s’ajoutent à ceux de l’#agriculture_industrielle d’#exportation. À #Agdez et dans les localités voisines, les robinets et les fontaines sont à sec plusieurs heures par jour en été, alors que la température peut approcher les 45 °C. « Bientôt, il n’y aura plus d’eau, s’insurgeait Mustafa, responsable des réseaux d’eau potable du village de Tasla, lors de notre reportage à Bou Azzer. Ici, on se sent comme des morts-vivants. »

    Un des conflits socio-environnementaux les plus graves qu’ait connus le Maroc ces dernières années s’est produit à 150 kilomètres de là, et il porte lui aussi sur l’eau et la mine. Dans la région du #Draâ-Tafilalet, dans la commune d’Imider, la Managem exploite une mine d’#argent, un métal aujourd’hui principalement utilisé pour l’#électricité et l’#électronique, en particulier automobile. D’ailleurs, selon le Silver Institute, « les politiques nationales de plus en plus favorables aux véhicules électriques auront un impact positif net sur la demande en argent métal ». À Imider, les prélèvements d’eau croissants de la mine d’argent ont poussé les habitants à la #révolte. À partir de 2011, incapables d’irriguer leurs cultures, des habitants ont occupé le nouveau réservoir de la mine, allant jusqu’à construire un hameau de part et d’autre des conduites installées par la Managem. En 2019, les amendes et les peines d’emprisonnement ont obligé la communauté d’Imider à évacuer cette #zad du désert, mais les causes profondes du conflit perdurent.

    « Ici, on se sent comme des morts-vivants »

    Autre exemple : au Chili, le groupe Anglo American exploite la mine de cuivre d’#El_Soldado, dans la région de #Valparaiso. Les sécheresses récurrentes conjuguées à l’activité minière entraînent des #coupures_d’eau de plus en plus fréquentes. Pour le traitement du #minerai, Anglo American est autorisé à prélever 453 litres par seconde, indique Greenpeace, tandis que les 11 000 habitants de la ville voisine d’#El_Melón n’ont parfois plus d’eau au robinet. En 2020, cette #pénurie a conduit une partie de la population à occuper l’un des #forages de la mine, comme au Maroc.

    #Désalinisation d’eau de mer

    L’année suivante, les associations d’habitants ont déposé une #plainte à la Cour suprême du Chili pour exiger la protection de leur droit constitutionnel à la vie, menacé par la consommation d’eau de l’entreprise minière. Face au mouvement de #contestation national #No_más_Anglo (On ne veut plus d’Anglo), le groupe a dû investir dans une usine de désalinisation de l’eau pour alimenter une autre de ses mégamines de cuivre au Chili. Distante de 200 kilomètres, l’usine fournira 500 litres par seconde à la mine de #Los_Bronces, soit la moitié de ses besoins en eau.

    Les entreprises minières mettent souvent en avant des innovations technologiques permettant d’économiser l’eau sur des sites. Dans les faits, les prélèvements en eau de cette industrie ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années : l’Agence internationale de l’énergie note qu’ils ont doublé entre 2018 et 2021. Cette augmentation s’explique par la ruée sur les #métaux_critiques, notamment pour les batteries, ainsi que par le fait que les #gisements exploités sont de plus en plus pauvres. Comme l’explique l’association SystExt, composée de géologues et d’ingénieurs miniers, « la diminution des teneurs et la complexification des minerais exploités et traités conduisent à une augmentation exponentielle des quantités d’énergie et d’eau utilisées pour produire la même quantité de métal ».

    Réduire d’urgence la taille des véhicules

    En bref, il y de plus en plus de mines, des mines de plus en plus voraces en eau, et de moins en moins d’eau. Les métaux nécessaires aux batteries jouent un rôle important dans ces conflits, qu’ils aient lieu au Maroc, au Chili ou sur les plateaux andins d’Argentine ou de Bolivie où l’extraction du lithium est âprement contestée par les peuples autochtones. Comme l’écrit la politologue chilienne Bárbara Jerez, l’#électromobilité est inséparable de son « #ombre_coloniale » : la perpétuation de l’échange écologique inégal sur lequel est fondé le #capitalisme. Avec les véhicules électriques, les pays riches continuent d’accaparer les ressources des zones les plus pauvres. Surtout, au lieu de s’acquitter de leur #dette_écologique en réparant les torts que cause le #réchauffement_climatique au reste du monde, ils ne font qu’accroître cette dette.

    Entre une petite voiture de 970 kg comme la Dacia Spring et une BMW de plus de 2 tonnes, la quantité de métaux varie du simple au triple. Pour éviter, de toute urgence, que les mines ne mettent à sec des régions entières, la première chose à faire serait de diminuer la demande en métaux en réduisant la taille des véhicules. C’est ce que préconise l’ingénieur Philippe Bihouix, spécialiste des matières premières et coauteur de La ville stationnaire — Comment mettre fin à l’étalement urbain (Actes Sud, 2022) : « C’est un gâchis effroyable de devoir mobiliser l’énergie et les matériaux nécessaires à la construction et au déplacement de 1,5 ou 2 tonnes, pour in fine ne transporter la plupart du temps qu’une centaine de kilogrammes de passagers et de bagages », dit-il à Reporterre.

    « C’est un #gâchis effroyable »

    « C’est à la puissance publique de siffler la fin de partie et de revoir les règles, estime l’ingénieur. Il faudrait interdire les véhicules électriques personnels au-delà d’un certain poids, comme les #SUV. Fixer une limite, ou un malus progressif qui devient vite très prohibitif, serait un bon signal à envoyer dès maintenant. Puis, cette limite pourrait être abaissée régulièrement, au rythme de sortie des nouveaux modèles. »

    C’est loin, très loin d’être la stratégie adoptée par le gouvernement. À partir de 2024, les acheteurs de véhicules de plus de 1,6 tonne devront payer un #malus_écologique au poids. Les véhicules électriques, eux, ne sont pas concernés par la mesure.

    LES BESOINS EN MÉTAUX EN CHIFFRES

    En 2018, l’Académie des sciences constatait que le programme de véhicules électriques français repose sur « des quantités de lithium et de cobalt très élevées, qui excèdent, en fait et à technologie inchangée, les productions mondiales d’aujourd’hui, et ce pour satisfaire le seul besoin français ! » En clair : si on ne renonce pas à la voiture personnelle, il faudra, pour disposer d’une flotte tout électrique rien qu’en France, plus de cobalt et de lithium que l’on en produit actuellement dans le monde en une année.

    L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande de lithium pour les véhicules électriques pourrait être multipliée par 14 en 25 ans, celle de cuivre par 10 et celle de cobalt par 3,5. Simon Michaux, ingénieur minier et professeur à l’Institut géologique de Finlande, a calculé récemment que si l’on devait électrifier les 1,4 milliard de voitures en circulation sur la planète, il faudrait disposer de l’équivalent de 156 fois la production mondiale actuelle de lithium, 51 fois la production de cobalt, 119 fois la production de graphite et plus de deux fois et demie la production actuelle de cuivre [3]. Quelles que soient les estimations retenues, ces volumes de métaux ne pourraient provenir du recyclage, puisqu’ils seraient nécessaires pour construire la première génération de véhicules électriques.

    https://reporterre.net/Les-voitures-electriques-assoiffent-les-pays-du-Sud
    #eau #sécheresse #extractivisme #résistance #justice #industrie_automobile #métaux_rares

    • #Scandale du « cobalt responsable » de BMW et Renault au Maroc

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’approvisionnent en cobalt au Maroc en se vantant de leur politique d’achat éthique. « Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association », s’insurgent plusieurs responsables syndicaux et associatifs, basés en France et au Maroc.

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’affichent en champions de la mine responsable. Depuis 2020, la marque allemande s’approvisionne en cobalt au Maroc auprès de la Managem, grande entreprise minière appartenant à la famille royale. En 2022, Renault l’a imité en signant un accord avec le groupe marocain portant sur l’achat de 5000 tonnes de sulfate de cobalt par an pour alimenter sa « gigafactory » dans les Hauts de France. Forts de ces contrats, les deux constructeurs automobiles ont mené des campagnes de presse pour vanter leur politique d’achat de matières premières éthiques, BMW assurant que « l’extraction de cobalt par le groupe Managem répond aux critères de soutenabilité les plus exigeants » en matière de respect des droits humains et de l’environnement.

      Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association. Elle est responsable de violations de droits humains, d’une pollution majeure à l’arsenic et menace les ressources en eau de la région, comme l’ont révélé l’enquête de Celia Izoard sur Reporterre et le consortium d’investigation réunissant le quotidien Süddeutsche Zeitung, les radiotélévisions allemandes NDR et WDR et le journal marocain Hawamich (2).

      Une catastrophe écologique

      Les constructeurs automobiles n’ont jamais mentionné que la mine de Bou Azzer n’est pas seulement une mine de cobalt : c’est aussi une mine d’arsenic, substance cancérigène et hautement toxique. Depuis le démarrage de la mine par les Français en 1934, les déchets miniers chargés d’arsenic ont été massivement déversés en aval des usines de traitement. Dans les oasis de cette région désertique, sur un bassin versant de plus de 40 kilomètres, les eaux et les terres agricoles sont contaminées. A chaque crue, les résidus stockés dans les bassins de la mine continuent de se déverser dans les cours d’eau.

      A Zaouit Sidi-Blal, commune de plus de 1400 habitants, cette pollution a fait disparaître toutes les cultures vivrières à l’exception des palmiers dattiers. Les représentants de la commune qui ont mené des procédures pour faire reconnaître la pollution ont été corrompus ou intimidés, si bien que la population n’a fait l’objet d’aucune compensation ou mesure de protection.

      Dans le village de Bou Azzer, à proximité immédiate du site minier, treize familles et une vingtaine d’enfants se trouvent dans une situation d’urgence sanitaire manifeste. Faute d’avoir été relogés, ils vivent à quelques centaines de mètres des bassins de déchets contenant des dizaines de milliers de tonnes d’arsenic, au milieu des émanations d’acide sulfurique, sans argent pour se soigner.

      Depuis vingt ans, la mine de Bou Azzer, exploitée en zone désertique, n’a cessé d’augmenter sa production. Le traitement des minerais consomme des centaines de millions de litres d’eau par an dans cette région durement frappée par la sécheresse. Les nappes phréatiques sont si basses que, dans certains villages voisins de la mine, l’eau doit être coupée plusieurs heures par jour. A l’évidence une telle exploitation ne peut être considérée comme « soutenable ».

      Mineurs sacrifiés

      Les conditions d’extraction à Bou Azzer sont aussi alarmantes qu’illégales. Alors que le recours à l’emploi temporaire pour les mineurs de fond est interdit au Maroc, des centaines d’employés de la mine travaillent en contrat à durée déterminée pour des entreprises de sous-traitance. Ces mineurs travaillent sans protection et ne sont même pas prévenus de l’extrême toxicité des poussières qu’ils inhalent. Les galeries de la mine s’effondrent fréquemment faute d’équipement adéquat, entraînant des décès ou des blessures graves. Les entreprises sous-traitantes ne disposent d’aucune ambulance pour évacuer les blessés, qui sont transportés en camion. Les nombreux mineurs atteints de silicose et de cancer sont licenciés et leurs maladies professionnelles ne sont pas déclarées. Arrivés à la retraite, certains survivent avec une pension de moins de 100 euros par mois et n’ont pas les moyens de soigner les maladies contractées dans les galeries de Bou Azzer.

      Enfin, si la Managem prétend « promouvoir les libertés syndicales et les droits d’association », la situation politique du Maroc aurait dû amener BMW et Renault à s’intéresser de près à l’application de ces droits humains. Il n’existe à Bou Azzer qu’un syndicat aux ordres de la direction, et pour cause ! En 2011-2012, lors de la dernière grande grève sur le site, les tentatives d’implanter une section de la Confédération des travailleurs ont été violemment réprimées. Les mineurs qui occupaient le fond et qui n’exigeaient que l’application du droit du travail ont été passés à tabac, des grévistes ont été torturés et poursuivis pour « entrave au travail », de même que les membres de l’Association marocaine pour les droits humains qui soutenaient leurs revendications.

      Comment, dans ces conditions, les firmes BMW et Renault osent-elles vanter leurs politiques d’achat de « cobalt responsable » ? Au regard ne serait-ce que des lois sur le devoir de vigilance des entreprises, elles auraient dû prendre connaissance de la situation réelle des mineurs et des riverains de Bou Azzer. Elles auraient dû tout mettre en œuvre pour faire cesser cette situation qui découle d’infractions caractérisées au droit du travail, de l’environnement et de la santé publique. Mieux encore, elles devraient renoncer à la production en masse de véhicules qui ne sauraient être ni soutenables ni écologiques. Les luxueuses BMW i7 pèsent 2,5 tonnes et sont équipées de batteries de 700 kg. La justice sociale et l’urgence écologique imposent aux constructeurs automobiles et aux dirigeants de prendre leurs responsabilités : adopter des mesures drastiques pour réduire le poids et le nombre des véhicules qui circulent sur nos routes. La « transition » pseudo-écologique portée par les pouvoirs publics et les milieux économiques ne doit pas ouvrir la voie au greenwashing le plus éhonté, condamnant travailleurs et riverains à des conditions de travail et d’environnement incompatibles avec la santé et la dignité humaines et renforçant des logiques néocoloniales.

      (1) Tous nos remerciements à Benjamin Bergnes, photographe, qui nous cède le droit de disposer de cette photo dans le cadre exclusif de cette tribune.

      Premiers signataires :

      Annie Thébaud-Mony, Association Henri-Pézerat

      Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains

      Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme

      Agnès Golfier, directrice de la Fondation Danielle-Mitterrand

      Lawryn Remaud, Attac France

      Jawad Moustakbal, Attac Maroc/CADTM Maroc

      Hamid Majdi, Jonction pour la défense des droits des travailleurs, Maroc

      Pascale Fouilly, secrétaire générale du syndicat national des mineurs CFDT, assimilés et du personnel du régime minier de sécurité sociale

      Marie Véron, coordinatrice de l’Alliance écologique et sociale (qui réunit les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, FSU, Greenpeace France, Oxfam France et Solidaires)

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      https://reporterre.net/BMW-et-Renault-impliques-dans-un-scandale-ecologique-au-Maroc

      https://reporterre.net/Mines-au-Maroc-la-sinistre-realite-du-cobalt-responsable

      https://reporterre.net/Au-Maroc-une-mine-de-cobalt-empoisonne-les-oasis

      https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr-wdr/umweltstandards-bmw-zulieferer-kobalt-marokko-100.html

      https://www.sueddeutsche.de/projekte/artikel/wirtschaft/bou-azzer-arsen-umweltverschmutzung-e-autos-bmw-e972346

      https://www.ndr.de/der_ndr/presse/mitteilungen/NDR-WDR-SZ-Massive-Vorwuerfe-gegen-Zulieferer-von-BMW,pressemeldungndr24278.html

      https://www.br.de/nachrichten/bayern/schmutzige-kobalt-gewinnung-vorwuerfe-gegen-bmw-zulieferer,TvPhd4K

      https://www.dasding.de/newszone/bmw-zulieferer-marokko-verdacht-umwelt-arbeit-kobalt-100.html

      https://hawamich.info/7361

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131123/scandale-du-cobalt-responsable-de-bmw-et-renault-au-maroc

    • Scandale du cobalt marocain : lancement d’une enquête sur BMW

      À la suite de l’enquête de Reporterre et de médias internationaux sur l’extraction de « cobalt responsable » au Maroc pour les voitures électriques, l’autorité fédérale allemande de contrôle a engagé une procédure contre BMW.

      La mine de cobalt de Bou Azzer, qui alimente la production de batteries de BMW et qui doit fournir Renault à partir de 2025, intoxique les travailleurs et l’environnement. À la suite de nos enquêtes sur ce scandale, l’Office fédéral allemand du contrôle de l’économie et des exportations (Bafa) a ouvert une enquête sur le constructeur automobile BMW. Le gouvernement a confirmé cette information après une question écrite du groupe parlementaire de gauche Die Linke le 25 novembre, selon le quotidien Der Spiegel.

      L’autorité de contrôle pourrait infliger des sanctions à BMW pour avoir enfreint la loi sur le devoir de vigilance des entreprises. Depuis 2020, BMW fait la promotion de son « approvisionnement responsable » au Maroc sans avoir mené d’audit dans cette mine de cobalt et d’arsenic, comme l’a révélé notre investigation menée conjointement avec le Süddeutsche Zeitung, les chaînes allemandes NDR et WDR et le média marocain Hawamich.
      Les mineurs en danger

      Privés de leurs droits syndicaux, les mineurs y travaillent dans des conditions illégales et dangereuses ; les déchets miniers ont gravement pollué les oasis du bassin de l’oued Alougoum au sud de Ouarzazate, où l’eau des puits et les terres présentent des concentrations en arsenic plus de quarante fois supérieures aux seuils.

      En vigueur depuis janvier 2023, la loi allemande sur le devoir de vigilance vise à améliorer le respect des droits humains et de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Comme dans la loi française, les grandes entreprises ont l’obligation de prévenir, d’atténuer ou de mettre fin à d’éventuelles violations.

      Mais les moyens de contrôle de l’autorité fédérale sont ridiculement insuffisants pour faire appliquer cette loi, estime Cornelia Möhring, députée et porte-parole du parti de gauche Die Linke au Bundestag, interviewée par Reporterre : « Le cas de BMW, qui se vante d’exercer sa responsabilité environnementale et sociale “au-delà de ses usines” et qui a préféré ignorer la réalité de cette extraction, est emblématique, dit-elle. Il montre que le volontariat et l’autocontrôle des entreprises n’ont aucun sens dans un monde capitaliste. Face au scandale du cobalt, le gouvernement fédéral doit maintenant faire la preuve de sa crédibilité en ne se laissant pas piétiner par l’une des plus grandes entreprises allemandes. »

      « L’autocontrôle des entreprises n’a aucun sens »

      Le propriétaire de BMW, Stefan Qandt, est le quatrième homme le plus riche d’Allemagne, souligne Cornelia Möhring. En cas d’infraction avérée au devoir de vigilance, les sanctions maximales prévues par l’autorité de contrôle allemande sont une exclusion des marchés publics pour une durée de trois ans ou une amende allant jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel du groupe (celui de BMW était de 146 milliards d’euros en 2022). Le constructeur s’est déclaré prêt à « exiger de son fournisseur des contre-mesures immédiates » pour améliorer la situation à Bou Azzer. De son côté, la députée Cornelia Möhring estime qu’« une action en justice à l’encontre de BMW pour publicité mensongère serait bienvenue ».

      Quid de Renault, qui a signé en 2022 un accord avec l’entreprise Managem pour une fourniture en cobalt à partir de 2025 pour les batteries de ses véhicules ? Il a lui aussi fait la promotion de ce « cobalt responsable » sans avoir enquêté sur place. Interrogé par Reporterre, le constructeur automobile assure qu’« un premier audit sur site mené par un organisme tiers indépendant » sera mené « très prochainement », et qu’« en cas de non-respect des normes et engagements ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] du groupe, des mesures correctives seront prises pour se conformer aux normes ». Reste à savoir quelles « normes » pourraient protéger les travailleurs et l’environnement dans un gisement d’arsenic inévitablement émetteur de grands volumes de déchets toxiques.

      https://reporterre.net/Scandale-du-cobalt-marocain-l-Etat-allemand-va-enqueter-sur-BMW

  • Aéronautique : le cancer d’une hôtesse de l’air coréenne vient d’être reconnu comme un « accident du travail » et pourrait faire jurisprudence
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/aeronautique-le-cancer-d-une-hotesse-de-l-air-coreenne-vient-d-etre-rec

    Une agence gouvernementale en Corée du Sud assure que le #cancer mortel d’une hôtesse de l’air a été directement provoqué par les #radiations_cosmiques qu’elle a subies au fil de sa carrière. La compagnie aérienne s’était battue contre cette décision craignant que cela fasse jurisprudence et la décision de l’Agence coréenne de la compensation et de la #santé des travailleurs était très attendue. En Corée du Sud, mais aussi dans d’autres pays où le personnel navigant s’inquiète beaucoup pour sa santé.

    Cette hôtesse de l’air était nommée Song, a travaillé sur la #compagnie_aérienne Korean Air de 1995 à 2021. Elle effectuait énormément de longs vols internationaux, entre la Corée et l’Europe, ou entre la Corée et les villes du continent américain. Elle est tombée malade en 2021. Les médecins ont rapidement diagnostiqué un cancer de l’estomac, à un stade très avancé, et elle est décédée quelques mois plus tard, à l’âge de 53 ans. Depuis, ses proches se battaient pour tenter de faire reconnaître sa mort comme un véritable #accident_du_travail.

    #maladies_professionnelles #aviation

  • #Suppression de l’#AME : l’"exemple malheureux" de l’#Espagne

    Alors que, en #France, le Sénat vient de voter la suppression de l’AME dans le cadre du projet de loi « immigration », l’exemple de l’Espagne, qui, après avoir démantelé son dispositif d’aide, l’a remis en place, donne matière à réflexion.

    Adoptée mardi 7 novembre au Sénat, la suppression de l’aide médicale de l’Etat (AME) pour les sans-papiers est décriée jusqu’au sein même du gouvernement. « C’est une profonde #erreur, et il y a des moments où l’erreur confine à la #faute. C’est une faute », a déclaré le soir même le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, invité de l’émission Quotidien. La chambre haute du Parlement s’est par ailleurs attiré les foudres d’une partie du corps médical. C’est « une #hérésie humanitaire, sanitaire et financière », a dénoncé, mercredi 8 novembre, la fédération des hôpitaux publics, le représentant des hôpitaux privés appelant, lui aussi, à « maintenir [ce dispositif] de #santé_publique ».

    « Sur le plan financier, la suppression de l’AME fragiliserait de façon extrêmement forte un #hôpital_public soumis à de fortes tensions budgétaires [en le privant] des financements associés à la prise en charge de personnes malades qui continueraient d’être soignées », a signalé la Fédération hospitalière de France. Un argument également repris par Aurélien Rousseau, qui, lui, cite l’exemple de l’Espagne, qui avait supprimé le dispositif en 2012, pour le rétablir en 2018. « L’Espagne a essayé ce dispositif. Au bout de quelques années, ils se sont aperçus qu’ils avaient 20 % de mortalité en plus dans cette population qui est beaucoup plus sujette aux #maladies_transmissibles… »

    Entre 15 et 20 % de #surmortalité

    En France, dans l’argumentaire de ceux qui s’opposent à la suppression de l’AME, l’"exemple malheureux de l’Espagne" revient systématiquement. « La restriction de l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière, votée en 2012, a entraîné une augmentation de l’incidence des maladies infectieuses ainsi qu’une surmortalité. Cette réforme a finalement été abrogée en 2018 », écrivaient 3 000 soignants dans une tribune publiée dans Le Monde la semaine dernière.

    A l’époque, en 2012, le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy avait justifié la mesure par l’idée qu’elle permettrait l’économie de « plus de 500 millions d’euros » et qu’elle éviterait le « tourisme sanitaire ». Or c’est l’effet l’inverse qui s’est produit, engendrant des conséquences dramatiques.

    Une étude menée par l’Institut d’économie de Barcelone et l’université Pompeu Fabra, publiée en 2018 et intitulée « Les effets mortels de la perte de l’assurance-maladie » (https://editorialexpress.com/cgi-bin/conference/download.cgi?db_name=ESPE2018&paper_id=135), a montré une augmentation de la mortalité des #sans-papiers en Espagne de 15 % en moyenne entre 2012 et 2015, soit au cours des trois premières années de la mesure. L’étude soulignait aussi que ces restrictions « avaient pu provoquer une augmentation des passages aux #urgences, puisque c’était devenu la seule forme d’#accès_aux_soins pour beaucoup ».

    « Pas de preuve d’économies »

    En outre, la presse espagnole a largement souligné que la mesure du gouvernement Rajoy n’avait pas permis de réaliser les #économies souhaitées. Le site d’actualités ElDiario (https://www.eldiario.es/desalambre/exclusion-sanitaria-personas-probar-gobierno_1_4680962.html) soulignait ainsi que les économies faites via la suppression de l’AME étaient finalement annulées par des prises en charge trop tardives de pathologies, notamment aux urgences, et donc beaucoup plus coûteuses. Tandis que le journal El País démontrait les effets d’une « réforme exclusive et finalement très coûteuse » (https://elpais.com/sociedad/2014/04/17/actualidad/1397761517_421716.html?event_log=oklogin). Une étude menée en 2015 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne avait par ailleurs montré que les économies allaient de 9 à 69 % lorsqu’une maladie était prise en charge de manière précoce par rapport à des #soins_tardifs (https://fra.europa.eu/en/publication/2015/cost-exclusion-healthcare-case-migrants-irregular-situation-summary).

    En 2018, après six ans de restriction de l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez est finalement revenu en arrière pour instaurer à nouveau le dispositif. « La #santé ne connaît pas de frontières, de papiers d’identité, de permis de travail ou de séjour », avait déclaré la ministre de la Santé d’alors, Carmen Montón.

    https://www.lexpress.fr/monde/europe/suppression-de-lame-lexemple-malheureux-de-lespagne-JMBUYCQFYFGYVFUKLXZDZQ3

    #loi_immigration #coût

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    ajouté à ce fil de discussion :
    #AME, #regroupement_familial, #quotas : le Sénat s’acharne contre l’immigration
    https://seenthis.net/messages/1025340

    • Cost of exclusion from healthcare – The case of migrants in an irregular situation – Summary

      The right to health is a basic social right. However, its understanding and application differs across the European Union (EU) Member States, which results in different healthcare services being offered to migrants in an irregular situation. This summary looks into the potential costs of providing migrants in an irregular situation with timely access to health screening and treatment, compared to providing medical treatment only in emergency cases.

      https://fra.europa.eu/en/publication/2015/cost-exclusion-healthcare-case-migrants-irregular-situation-summary

    • La réforme de l’AME « implique que les sans-papiers ne sont dignes d’être soignés que s’ils vont mourir »

      Pour l’économiste #Philippe_Batifoulier, la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les sans-papiers est un non-sens. Bien loin des économies promises, cette décision menace l’ensemble de la population et aggrave un peu plus le démantèlement du système de santé publique.

      Mardi 7 novembre, le Sénat a adopté la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), un dispositif instauré en 2000 permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès régulier aux soins, accordé pour un an sous certaines conditions de résidence et de ressources, et dans la limite des tarifs de la sécurité sociale.

      Le texte prévoit de lui substituer une « aide médicale d’urgence », soit une réduction drastique du panier de soins proposés. Introduit par la droite sénatoriale, l’amendement fait partie du projet de loi immigration et a été adopté à 200 voix contre 136 ; en décembre, l’Assemblée nationale l’examinera à son tour et pourrait choisir de le retoquer. Pour l’économiste Philippe Batifoulier, spécialiste des questions de santé et de protection sociale, l’AME relève de l’humanité la plus élémentaire. La supprimer est selon lui une faute morale, économique et sanitaire.

      Que recouvre l’aide médicale d’Etat et à qui s’adresse-t-elle ?

      Elle permet de dispenser des soins à des personnes sans-papiers aux ressources inférieures à 810 euros par mois, et arrivées en France depuis au moins trois mois – deux situations qu’il faut prouver. Ce panier de soins est inférieur, notamment sur les soins dentaires, à celui proposé par la Complémentaire santé solidaire, accessible aux Français les plus modestes. Les soins médicaux reçus par les migrants à leur arrivée en France ne datent pas de l’AME, mais ce dispositif, qui n’est pas seulement social, permet de recouvrer des créances, et de mieux garantir aux hôpitaux publics le financement de certains soins. Contrairement à ce qu’on entend, ce n’est pas une spécificité française : il y a des dispositifs similaires en Belgique ou en Allemagne, qui ne sont pas restreints aux situations d’urgence.

      Comment analysez-vous cette décision du Sénat ?

      C’est une opportunité politique liée à l’air du temps et à une extrême droite qui a le vent en poupe. Ce débat régulier sur l’AME est un marqueur exemplaire du degré de xénophobie en France. Sa suppression ne repose sur aucun argument scientifique : par contre, ce que cette réforme implique, c’est que les sans-papiers ne sont dignes d’être soignés que s’ils vont mourir. Ce n’est plus la bonne santé qui compte, c’est éviter le pire.

      Quels sont les principaux arguments des détracteurs de cet acquis social ?

      Leur premier objectif est de lutter contre le « tourisme médical », l’idée selon laquelle dès que les migrants posent un pied sur le territoire français, la première chose qu’ils font est de se faire soigner. C’est aussi faux que ridicule. Aujourd’hui, on constate au contraire un non-recours massif : les personnes en situation irrégulière et qui ont besoin de soins ne connaissent pas l’existence de l’AME, et on estime que seuls 50% des concernés entament les démarches nécessaires, ce qui équivaut à environ 380 000 personnes, un nombre relativement faible. Son coût représente environ 1 milliard d’euros par an : soit 0,47% des dépenses de santé ! C’est moins que les dépassements d’honoraires sur un an, qui coûtent bien plus cher à la collectivité. Médecins, chercheurs en santé publique et économistes de toutes obédiences le répètent : cette suppression est un non-sens.

      Si la réforme passe, quelles en seront les conséquences ?

      Il y a fort à parier que les médecins continueront comme ils le pourront à soigner les patients immigrés. Seulement, ils devront composer avec ces bâtons dans les roues, entravant l’exercice de leur profession. Et les créances ne seront pas recouvrées. L’argument de réduction des dépenses est donc battu en brèche, d’autant que soigner les patients en état d’urgence coûte bien plus cher qu’appliquer un traitement en amont !

      Surtout, restreindre les soins à des situations d’urgence pose un vrai problème de santé publique. Si on ne soigne pas les individus qui en ont besoin, les maladies s’aggravent, se développent, dégénèrent en épidémie – la tuberculose par exemple, mais aussi tout simplement l’ensemble des virus de la vie quotidienne, qui se transmettent et qu’il faut soigner. Enfin, du fait de leurs conditions de vie, les migrants concentrent aussi un certain nombre de problèmes de santé mentale, qui peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la population. Tout le monde a intérêt à ce que son voisin soit en bonne santé.

      Comment expliquer que cette réforme soit adoptée dans le cadre d’un projet de loi immigration ?

      Si on suppose que la santé est une des causes de l’immigration, il faut donc supprimer le besoin de santé pour enrayer l’immigration ! Par ailleurs, certaines personnes très riches viennent en France pour se faire soigner et cela ne pose jamais l’ombre d’un problème. L’AME est une histoire de pauvreté : ce n’est pas l’immigré le problème, c’est l’immigré pauvre. L’objectif est de créer un climat repoussoir. Mais réformer l’AME ne changera rien au nombre d’arrivées, motivées par bien d’autres raisons. De plus, certaines études montrent que ce sont plutôt les personnes en bonne santé qui émigrent, vu les risques que comporte le voyage. C’est quand elles arrivent en France que leur santé se dégrade du fait des conditions d’accueil.

      Quelles pourraient être les conséquences sur le dispositif de santé publique ?

      Cette réforme constitue une attaque à la santé des Français. L’AME a une résonance particulière car elle concerne les migrants, mais finalement ses problèmes ne diffèrent pas de ceux de l’Assurance santé en général, autour de l’idée que « quand les gens sont bien assurés, ils dépensent sans compter ». Selon cette logique, il faudrait donc supprimer les éléments de cette assurance. Cela peut passer par un forfait hospitalier de 20 euros par jour, un ticket modérateur, un forfait aux urgences… Ou par la fin de l’AME pour les étrangers. En France on ne déplore pas le renoncement aux soins : on l’organise, via une politique publique qui met des barrières un peu partout, et crée d’immenses inégalités d’accès aux soins. Mais imaginer que les répercussions concerneront seulement les dépenses futiles et superficielles, c’est profondément illusoire. Les études scientifiques montrent au contraire que quand vous faites payer les gens pour leur santé, ce sont les dépenses utiles que vous fragilisez. Finalement, plus on est pauvre, plus on a des besoins de soin… Et moins on est couvert. Quand vous ne pouvez pas vous permettre d’aller chez le dentiste, vous laissez votre état s’empirer jusqu’à être pris en charge à l’hôpital, ce qui coûte bien plus cher à la collectivité. Ce sont toutes ces absurdités que la réforme de l’AME met tristement en lumière.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/suppression-de-laide-medicale-detat-les-migrants-ne-sont-dignes-detre-soi

    • Projet de loi immigration : deux #plaintes déposées devant l’#Ordre_des_médecins contre des sénateurs LR qui ont voté la suppression de l’AME

      Parmi les élus de droite et du centre qui ont voté la suppression de cette aide aux personnes sans papiers figurent une quinzaine de soignants de profession, médecins, pharmaciens ou infirmière.

      Deux praticiens ont déposé des plaintes devant l’Ordre des médecins, vendredi 10 novembre, pour violation du code de la Santé publique contre deux sénateurs Les Républicains (LR), également médecins de profession, qui ont voté la suppression de l’aide médicale d’État (AME) lors des débats sur le projet de loi immigration.

      L’AME couvre intégralement les frais de santé des étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois. Les sénateurs ont voté son remplacement par un dispositif plus restreint. Le texte doit désormais être examiné par l’Assemblée nationale.

      Parmi les sénateurs de droite et du centre qui ont voté la réforme figurent une quinzaine de soignants de profession, médecins, pharmaciens ou infirmière. Les plaintes devant l’Ordre des médecins visent spécifiquement deux d’entre eux, Marie Mercier et Jean-François Rapin. Leur vote « [porte] atteinte, directement, à la santé physique et psychique d’une population connue pour être particulièrement vulnérable », écrivent les docteurs Georges Yoram Federmann, psychiatre installé à Strasbourg, et Jean Doubovetzky, généraliste exerçant à Albi.
      La suppression de l’AME considérée comme une « hérésie »

      Selon les plaignants, les deux sénateurs visés, en votant la fin de l’AME, ont violé cinq articles du Code de la Santé publique, dont l’article R.4127-7, selon lequel « le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances ».

      Pour les plaignants, voter la suppression de l’AME est en « contradiction avec le serment prêté par les médecins ». La Fédération des hôpitaux publics avait déjà estimé mercredi que la suppression de l’AME était « une #hérésie ».

      https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/projet-de-loi-immigration-deux-plaintes-ordinales-deposees-contre-des-m

  • Israeli and Palestinian leaders discuss historic escalation of violence and what’s next | PBS NewsHour

    I say, now, instead of talking about zero-sum game, we should move in the direction of immediate cease-fire, de-escalation, immediate release of all Israeli prisoners in Gaza, in exchange of releasing Palestinian prisoners in Israeli jails, who are 5,300, including some people who have been in jail for no less than 44 years.

    https://www.pbs.org/newshour/show/israeli-and-palestinian-leaders-discuss-historic-escalation-of-violence-and-wha
    #représentation #malheur_du_jour

  • Bangladesh : « Ce qui frappe dans les camps de réfugiés de Rohingya, c’est l’abandon d’un peuple et la déstructuration sociale »

    L’annonce faite par Emmanuel Macron lors de son voyage au Bangladesh, le 11 septembre, d’augmenter d’un million d’euros la contribution française aux activités du Programme alimentaire mondial dans les camps de Rohingya de ce pays est-elle à la hauteur de la situation ?

    Rappelons-nous. Il y a six ans, des centaines de milliers de Rohingya quittaient l’Etat de Rakhine [Arakan] au #Myanmar, l’ex-Birmanie. Ils fuyaient les massacres, les viols, les incendies de leurs maisons commis pendant l’offensive militaire lancée en août 2017. A la fin de cette même année, plus de 700 000 nouveaux réfugiés étaient arrivés dans le district de #Cox’s_Bazar, dans le sud-est du #Bangladesh. Ils rejoignaient les 200 000 réfugiés rohingya issus de déplacements antérieurs.

    Pour accueillir ces populations, un camp entre jungle et rizières est sorti de terre. #Kutupalong-Balukhali est aujourd’hui le plus grand camp de réfugiés au monde. Il se compose de plusieurs sites contigus dont les artères centrales en brique et en ciment débouchent sur des ruelles étroites. Là, les familles vivent dans de petites habitations faites de bambou et de bâches.

    Toute une série de restrictions

    Certaines sont posées à flanc de colline et donc exposées aux glissements de terrain, conséquence des pluies diluviennes qui peuvent s’abattre pendant la mousson. Les points d’#eau_potable, certes nombreux, ne sont ouverts que quelques heures par jour, et il est fréquent de voir des disputes s’y dérouler. Quelle ironie dans cette région parmi les plus humides au monde. Parfois, on surprend le long des frontières du camp les barbelés qui nous rappellent qu’il s’agit d’un bidonville semi-fermé.

    Si le Bangladesh a ouvert ses portes aux réfugiés, il les soumet à toute une série de restrictions. Les boutiques rohingya qui fleurissent le font selon le bon vouloir de la police qui peut les fermer au motif qu’elles n’ont pas été autorisées. Les déplacements à l’intérieur de Kutupalong, même d’un camp à l’autre, sont extrêmement limités. Il est en outre interdit aux Rohingya de travailler, bien qu’un grand nombre d’entre eux le fassent.
    Ils sont alors à la merci de la #police, des #bakchichs et des #arrestations. L’éducation est par ailleurs très encadrée. De multiples obstacles sont posés à l’enregistrement des naissances. L’approche du gouvernement à l’égard des camps est un mélange ambigu de tolérance et de prohibition : cette élasticité laisse les Rohingya dans un état d’incertitude perpétuelle.

    Le #contrôle_social auquel sont soumis les réfugiés est aussi le fait des groupes politico-criminels rohingya qui pullulent dans le camp et dont la présence, ces dernières années, s’est faite plus intense. Ces groupes sont en conflit ouvert pour le contrôle du trafic de yaba. Ce mélange de méthamphétamine et de caféine est principalement produit au Myanmar, et le Bangladesh est l’un des principaux marchés où circule cette drogue.

    Viols et violences

    Le déploiement humanitaire est impressionnant, mais l’engagement des donateurs s’amenuise. Le mois dernier, le « Plan de réponse conjoint » 2023 élaboré par les Nations unies et le gouvernement n’était financé qu’à hauteur de 30 %. Entre mars et juin, les allocations alimentaires mensuelles – des paiements en espèces reçus sur une carte SIM – sont passées de 12 à 8 dollars par personne.

    Cette réduction a pour conséquence d’entraver la capacité des réfugiés d’acheter des produits frais sur le marché et des vêtements. Il faut trouver de quoi manger, coûte que coûte, ce qui amène les réfugiés à se livrer à des activités illicites – cambriolages et trafics en tout genre.

    Les conséquences du sous-investissement par les bailleurs de fonds sont aussi médicales et viennent s’ajouter à celles de l’augmentation de la population dans un espace qui, lui, ne s’accroît pas. Chaque année, y naissent entre 30 000 et 35 000 #bébés. Du fait de la densité des lieux et de la faiblesse des services sanitaires, il est estimé que 40 % de la population du camp souffre de la #gale. La fermeture de certains services de #santé a pour effet d’engorger les structures qui se maintiennent.

    Les #femmes seules, comme les personnes âgées et handicapées, sont parfois contraintes de payer des services pour des tâches qu’elles n’ont pas la possibilité d’accomplir seules : réparer leur maison, porter la bouteille de gaz du point de distribution jusque chez elles en dépit de l’existence d’une assistance prévue pour combler une partie de ces besoins spécifiques. Les femmes sont vulnérables aux #viols et aux violences – les cas sont nombreux et loin d’être mis au jour.

    Un « facteur d’attraction »

    Il est difficile d’imaginer que l’engagement présidentiel français modifiera la donne. Cela nécessite un tout autre investissement. La survie d’un peuple, condamné à vivre dans ces conditions de nombreuses années encore, relève du génie. Ce qui frappe dans les camps de réfugiés rohingya de Cox’s Bazar, ce sont moins les limites du système de l’aide que l’abandon d’un peuple et sa conséquence : la déstructuration sociale.

    La plupart des réfugiés espèrent retourner au Myanmar, une étape qui ne pourra être franchie que lorsque leurs terres et leur nationalité, dont ils ont été privés en 1982, leur seront restituées. Certains se résolvent malgré tout à rentrer clandestinement au Myanmar où ils s’exposent aux violences commises par les autorités birmanes.
    Quelques-uns ont bénéficié de rares opportunités de réinstallation dans d’autres pays, comme le Canada ou les Etats-Unis, mais le gouvernement bangladais a suspendu le programme de réinstallation en 2010, arguant qu’il agirait comme un « facteur d’attraction ». Les initiatives récentes visant à relancer le processus ont été timides.
    Une possibilité est la traversée risquée vers la #Malaisie, un pays qu’un nombre croissant de Rohingya à Kutupalong considère comme une voie de salut. Pour la très grande majorité des réfugiés, il ne semble n’y avoir aucun avenir à moyen terme autre que celui de demeurer entre deux mondes, dans ce coin de forêt pétri de #dengue et de #trafics en tout genre.

    Michaël Neuman est directeur d’études au Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires (Crash) de la Fondation Médecins sans frontières.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/31/bangladesh-ce-qui-frappe-dans-les-camps-de-refugies-de-rohingya-c-est-l-aban

    Massacre des Rohingya : « Facebook a joué un rôle central dans la montée du climat de haine » en Birmanie
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/09/29/massacre-des-rohingya-facebook-a-joue-un-role-central-dans-la-montee-du-clim
    https://archive.ph/DMWO8

    Au Bangladesh, l’exil sans fin des Rohingya
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/16/au-bangladesh-l-exil-sans-fin-des-rohingya_6154745_3210.html
    https://archive.ph/xKPyh

    #camp_de_réfugiés #Birmanie #Rohingya #réfugiés #musulmans #barbelés #drogues #déchéance_de_nationalité #aide_humanitaire #Programme_alimentaire_mondial

  • Il privilegio del passaporto

    Quanto vale la libertà?

    I termini “migrazioni” e “migranti” sono quelli utilizzati soprattutto per parlare delle persone che provengono, principalmente, dal Sud America, dall’Africa, dal Medio Oriente e dal Sud dell’Asia.

    Per indicare invece lo spostamento delle persone che provengono dagli Stati Uniti, dal Giappone o dai Paesi dell’Unione Europea, i termini utilizzati sono principalmente “viaggio”, “expat”, “fuga di cervelli”.

    Questa asimmetria linguistica utilizzata per descrivere la mobilità umana ci suggerisce che esiste una disparità non solo dettata dalla percezione che si ha delle persone che “si spostano” ma anche, evidentemente, dal privilegio della nazionalità del Paese di provenienza. Tale privilegio dipende non solo dalla ricchezza del Paese in cui si nasce – al netto di tutte le disparità sociali che troviamo anche all’interno dei Paesi ricchi -, ma dal passaporto.
    Tutti i passaporti sono uguali ma alcuni sono più uguali di altri

    Nonostante la definizione di passaporto sia generalmente nota, difficilmente ci si sofferma a riflettere sulla potenza di un documento simile e sul suo significato. Il passaporto viene utilizzato per viaggiare da un Paese all’altro, è il lasciapassare, per l’appunto, per poter superare i confini e raggiungere la destinazione desiderata.

    Tuttavia, il passaporto è un’invenzione piuttosto recente. Nell’inchiesta Passaporti d’oro (o The man Who knows no boundaries), scritta dal giornalista Hannes Grassegger su Das Magazin e tradotta da Internazionale, si legge: “solo nella metà del ‘900 si è imposto l’obbligo del visto e quindi anche di dimostrare la cittadinanza. Storicamente, il passaporto […] è l’evoluzione dell’antico salvacondotto che garantiva una protezione ai nobili o ai loro emissari”. E ancora, “la ricercatrice Ayelet Schachar – giurista, Università di Toronto – parla di una lotteria dei passaporti in cui il paese di nascita condanna la maggioranza dell’umanità a stare tra i perdenti”.

    In effetti, se si osserva la classifica aggiornata del Global Passport Power Rank 2023, si noterà che tra i primi sette spiccano principalmente i Paesi nord occidentali – l’Italia è tra i passaporti che si trovano al secondo posto.

    L’unica eccezione sono gli Emirati Arabi Uniti (EAU) che si trovano al primo posto della classifica, infatti: “gli EAU hanno battuto paesi del calibro di Germania, Svezia, Finlandia e Lussemburgo nell’ultima classifica, anche se questi paesi sono tutti tra i primi cinque”, riporta la giornalista Natasha Turak sulla testata CNBC. In sostanza, se si è titolari di un passaporto degli EAU, è possibile viaggiare in un numero enorme di paesi senza visto e in molti altri è possibile ottenere un visto direttamente al proprio arrivo: la popolazione espatriata ammonta a circa l’88,52%, ovvero 9,0 milioni, mentre i cittadini emiratini ammontano solo all’11,48%, ovvero 1,17 milioni, secondo le statistiche del Global Media Insight.

    A differenza di persone di nazionalità siriana, nigeriana, sudanese o pakistana, ad esempio, una persona di nazionalità emiratina può entrare nell’area Schengen senza dover chiedere il visto e ciò dipende principalmente dalle relazioni economico-diplomatiche tra gli EAU e l’Unione Europea (UE), costituiti da accordi bilaterali per l’approvvigionamento di energia e il commercio – chiudendo, tuttavia, un occhio sulle violazioni dei diritti umani che si consumano quotidianamente nel ricco Paese del Golfo.

    L’assenza di vie legali effettivamente percorribili per entrare nei Paesi UE, l’impossibilità di ottenere visti di viaggio presso le ambasciate dei Paesi europei stanno alla base della creazione di un doppio binario: uno è quello percorso dalle persone costrette, ad esempio, a dover attraversare la pericolosa rotta del Mediterraneo, oppure cercare di oltrepassare i confini dalle rotte balcaniche (affrontando respingimenti violenti e illegali da parte delle autorità di frontiera). L’altro è il binario di prima classe e a cui i Paesi europei aprono le porte, ed è percorso da coloro che possono permettersi di acquistare i cosiddetti visti o passaporti d’oro.

    Passaporti e visti d’oro

    Come anticipato, se per la maggior parte delle persone provenienti dai Paesi del Sud Globale viaggiare in Europa legalmente risulta essere una corsa a ostacoli impossibile da superare, le procedure per ottenere visti e passaporti sono molto più semplici per alcune categorie di persone. Tali operazioni sono possibili per via di determinati schemi dell’area Schengen, come viene spiegato nel sito ufficiale della stessa: il Golden Visa è un programma di immigrazione che garantisce a persone facoltose un permesso di soggiorno in un paese straniero in cambio di un importante investimento. Il Golden Passport, invece, è un programma che garantisce [l’acquisizione] della cittadinanza e del passaporto del paese in cui si investe. In entrambi i casi, solitamente, all’investitore/trice non è richiesto di vivere a tempo pieno nel paese in cui ha investito.

    Per poter beneficiare di un visto d’oro o di un passaporto d’oro in Europa, l’investimento dovrebbe essere piuttosto elevato: si tratta di una somma che varia dai centinaia di migliaia ai milioni di dollari. A questo proposito, nel 2018, la coalizione Transparency International, ha pubblicato un rapporto dal titolo European Getaway 1 in cui è stato analizzato l’elevato rischio di corruzione generato dagli schemi Golden Visa e Golden Passport. Innanzitutto, si legge nel rapporto, almeno dal 2008 al 2018, nell’UE, 6 mila cittadini stranieri hanno ottenuto la cittadinanza e quasi 100 mila hanno ottenuto la residenza UE attraverso visti e passaporti d’oro. “Spagna, Ungheria, Lettonia, Portogallo e Regno Unito (prima della Brexit, l’uscita di quest’ultimo dall’Ue) hanno concesso il maggior numero di visti d’oro – oltre 10.000 ciascuno – agli investitori e alle loro famiglie. Seguono Grecia, Cipro e Malta”. I programmi dei visti d’oro, sempre nel medesimo arco di tempo, hanno attirato circa 25 miliardi di euro in investimenti diretti esteri.

    Tuttavia, come riporta la Transparency International, sebbene tali schemi siano legali, il rischio di corruzione deriva dalla scarsa trasparenza degli Stati UE (ad esempio, si legge nel rapporto, nessuno dei Paesi UE ha reso pubblica la lista degli investitori tranne Austria e Malta), sia perché – analizzando in modo particolare i casi di Cipro, Malta e Portogallo – è stata riscontrata una grave carenza sui dovuti controlli nei confronti di chi richiede tali documenti.

    Sia perché, come viene spiegato nel rapporto, gli schemi per l’ottenimento dei visti d’oro sono altamente desiderabili per chiunque abbia a che fare con la corruzione, in quanto offrono l’accesso a un rifugio sicuro – “e non soltanto in termini di stile di vita di lusso, quanto ad esempio in campo bancario, dove un cliente munito di passaporto UE si troverà in una posizione agevolata rispetto a chi proviene da un Paese considerato a rischio o sottoposto a sanzioni”, come ha spiegato il giornalista Duccio Facchini su Altreconomia.

    Dell’alto rischio di vendere visti e passaporti d’oro a ricchi investitori senza i dovuti controlli, ha molto parlato il Guardian che ad esempio, nel 2017, nell’articolo Corrupt Brazilian tycoon among applicants for Portugal’s golden visas ha riportato diversi casi di imprenditori brasiliani condannati, o accusati di corruzione, che hanno acquistato proprietà in Portogallo con il fine di ottenere visti d’oro. Di seguito alcuni esempi (tra i tanti): Otavio Azevedo, un ricco imprenditore brasiliano condannato a 18 anni di carcere per corruzione. Due anni prima del suo arresto, Azevedo aveva acquistato una proprietà da 1,4 milioni di euro a Lisbona e successivamente aveva chiesto un visto d’oro nel 2014; Pedro Novis, ex presidente e amministratore delegato di Odebrecht, la più grande impresa di costruzioni del Sud America, ha acquistato nel 2013 una proprietà da 1,7 milioni di euro a Lisbona. Questo acquisto è stato la base per la sua richiesta di visto d’oro presentata alla fine del 2013. La società è stata accusata di molteplici reati di corruzione in tutta l’America Latina; Carlos Pires Oliveira Dias, vicepresidente del gruppo edile Camargo Correa, ha investito 1,5 milioni di euro in Portogallo nell’ambito del programma Golden Resident nel 2014 – il gruppo Camargo Correa è stato anche collegato allo scandalo Car Wash (operazione della polizia federale brasiliana su gravi reati legati alla corruzione). Oliveira Dias ha confermato di aver ottenuto il visto d’oro.
    L’UE “corre ai ripari“

    Nel 2020 la Commissione Europea ha dato avvio a due procedimenti di infrazione rispettivamente contro Cipro e Malta ritenendo che la concessione della cittadinanza UE in cambio di pagamenti o investimenti predeterminati, senza alcun legame reale con lo Stato membro interessato, fosse in violazione del diritto dell’UE – in particolare dell’articolo 4(3) del Trattato sul Funzionamento dell’Unione Europea.

    La stretta sulla vendita dei passaporti d’oro si è ulteriormente intensificata in seguito allo scoppio della guerra in Ucraina, per impedire agli oligarchi russi – che già prima usufruivano dei programmi Golden Visa e Golden Passport, in particolare attraverso i programmi di Cipro – di entrare in UE. Nell’inchiesta “Passaporti d’Oro” del giornalista Grassagger, viene spiegato che all’inizio della guerra, molti cittadini russi benestanti hanno quindi acquistato il passaporto turco: “non uno falso, si badi”, spiega Grassager, “ma quello che si ottiene legalmente in cambio di denaro. La questione in Turchia è regolata dall’articolo 12 della legge n. 5901 sulla cittadinanza, in base alla quale, per diventare turchi, bisogna dimostrare di aver comprato immobili in Turchia per un valore minimo di 400 mila dollari oppure di aver creato cinquanta posti di lavoro o di aver portato in Turchia mezzo milione di dollari investendo in imprese turche per un minimo di tre anni”.

    Nel 2022, riporta il Middle East Monitor, 5 mila cittadini russi hanno acquistato la cittadinanza turca allo scoppio della guerra in Ucraina, specie a seguito delle pesanti sanzioni imposte dai Paesi occidentali. Nell’inchiesta Cyprus Papers (2020) della testata Al Jazeera, è stato rivelato che 2.500 cittadini milionari, inclusi criminali già condannati, hanno ottenuto la cittadinanza cipriota tramite investimento.

    Diversi Paesi europei hanno successivamente deciso di porre restrizioni sui programmi Golden Visa o Golden Passport, come riporta Euronews: nel febbraio 2023, l’Irlanda ha eliminato il suo programma di visti d’oro – l’Immigrant Investor Program – che offriva la residenza irlandese in cambio di una donazione di 500 mila euro o di un investimento triennale annuale di 1 milione di euro nel paese; nello stesso mese il primo ministro portoghese António Costa ha annunciato l’intenzione di porre fine al programma di residenza per contrastare la speculazione sui prezzi immobiliari e sugli affitti.

    Nel mese di settembre 2023, il Portogallo ha definitivamente chiuso il programma Golden Visa, pur concedendo il rinnovo dei visti d’oro già acquisiti.

    Anche l’Italia ha il suo programma Golden Visa (o Visto per Investitori). I beneficiari devono investire almeno 500 mila euro (250 mila euro se si tratta di start-up innovative) in una società per azioni italiana, un contributo di beneficenza di 1 milione di euro a favore di un ente impegnato in un settore specifico come quello dei beni culturali o paesaggistici, o in titoli di Stato per un importo di almeno 2 milioni di euro.

    Benché per l’ottenimento della cittadinanza sia necessario comunque aver maturato i 10 anni di residenza, se si è cittadini extra-UE, e si possiede il denaro necessario, è possibile ottenere un visto di durata biennale (con possibile rinnovo di altri tre anni). L’Italia ha inoltre sospeso i visti d’oro per coloro che sono di cittadinanza russa o bielorussa con un anno di ritardo rispetto ai provvedimenti UE.
    Conclusione: un mercato che si espande mentre le disuguaglianze aumentano

    Henley & Partners, Arton Capital, Cs global partners, PwC sono solo alcune delle aziende di consulenza che agiscono da intermediarie tra cittadini stranieri milionari e i Paesi con programmi Golden Visa o Golden Passport desiderabili. “Secondo le stime di Kristin Surak, sociologa della London School of Economics”, scrive Grasseger nella sua inchiesta, “ogni anno nel mondo si ottengono circa 25 mila cittadinanze in cambio di denaro”.

    E mentre le persone ricche continuano a godere del diritto alla libertà di movimento, tutte le altre non hanno diritto di avere diritti: dall’ennesimo rigetto di visto dalle ambasciate dei Paesi UE fino ai respingimenti sistematici alle frontiere, dalla criminalizzazione strutturale che le conduce nei centri di detenzione fino alla stipulazione di accordi bilaterali con Libia e Tunisia (nonostante le gravi violazioni dei diritti umani di queste ultime ai danni delle persone migranti).

    Non si potrà mai parlare del rispetto dei diritti fondamentali di ogni cittadino/a finché l’accesso a questi ultimi viene garantito solo a chi può permetterselo.

    https://www.meltingpot.org/2023/10/il-privilegio-del-passaporto

    #passeport #privilège #migrations #visa #visas #business #passeports #Golden_Visa #citoyenneté #Golden_Passport #Chypre #Malte

    –—

    ajouté à la métaliste sur la #vente de #passeports et de la #citoyenneté de la part de pays européens/occidentaux à des riches citoyen·nes non-EU :
    https://seenthis.net/messages/1024213

  • Réflexions en marge d’une tragédie de Pierre Vidal-Naquet, 1970

    Il est (...) profondément naturel que le combat de ce peuple [palestinien] dont l’existence même a été, est encore niée soit compris et au besoin soutenu par ceux pour qui l’internationalisme a encore un sens. Mais il ne s’ensuit pas pour autant que cette lutte nécessaire doive être menée avec les armes de l’illusion idéologique et de la mystification apaisante. En particulier il convient de dire, à mon sens, avec la plus grande netteté et une franchise totale que ceux qui répandent la vision idyllique d’une Palestine « laïque et démocratique », unitaire ou binationale se méprennent gravement à la fois sur les objectifs actuels du mouvement palestinien et sur les possibilités réelles de mettre en œuvre une telle solution. Ce qui rend au contraire le conflit israélo-palestinien si profond, si total, c’est qu’il n’est que, pour l’instant, un conflit de délimitation de souveraineté. C’est un conflit pour une même terre entre deux peuples dont l’un, développé, utilise et au besoin force l’appui des collectivités juives de l’Occident capitaliste et de cet Occident tout entier, et dont l’autre, sous-développé, s’insère dans le contexte d’une « révolution arabe » qui est reconquête de l’identité nationale pulvérisée, promesse peut-être à long terme de développement autonome mais qui se situe sur un plan tout différent de celui du combat révolutionnaire et socialiste dont Mai 68 a démontré qu’il n’était pas impossible dans un pays développé.

    En fait, la revendication palestinienne apparaît comme très exactement symétrique du mouvement même qui l’a provoquée, je veux dire de l’établissement sioniste : c’est ce que montre de façon saisissante le texte qui jusqu’à maintenant exprime avec le plus de netteté et de façon officielle la position de la révolution palestinienne — texte que ne sauraient annuler, pour le moment, des déclarations de circonstances : le « pacte national palestinien » adopté au premier congrès palestinien tenu à Jérusalem en mai 1964, texte modifié et amendé au quatrième congrès tenu au Caire en juillet 1968. L’article 4 de ce texte est ainsi rédigé : « La personnalité palestinienne est un caractère inné, persistant qui ne peut disparaître et qui est transmis de père à fils. » Comme l’a observé avec une lucidité féroce le général et arabisant israélien Y. Harkabi (Maariv, 12 décembre 1969), compte tenu du fait que dans la tradition arabo-islamique la filiation est patrilinéaire et que dans la tradition juive elle est matrilinéaire, nous avons là très exactement la contrepartie palestinienne de la « loi du retour ». Il en résulte aussi que la qualité de « palestinien » ne résulte pas d’un contrat (pas plus que la qualité de juif israélien dont tous les fils de mère juive sont les bénéficiaires possibles), mais est transmise exclusivement par la naissance.

    Quant à l’article 6 de ce même document, il précise que les « juifs » qui vivaient en Palestine de façon permanente avant les débuts de l’invasion sioniste « seront considérés comme Palestiniens ». Comme les « débuts » de « l’invasion sioniste » sont fixés par ailleurs à 1917 (déclaration Balfour) la conséquence est facile à tirer. Il est vrai que des déclarations récentes ont corrigé ces affirmations et que les dernières publications d’Al Fatah évoquent une Palestine dont feraient partie tous les habitants du pays, juifs, arabes, israéliens, personnes vivant dans les territoires occupés, exilés ou réfugiés, mais ces textes n’ont jamais eu le caractère solennel du « pacte national » de 1968.

    https://sinedjib.com/index.php/2023/10/27/vidal-naquet-2
    #représentation #malheur_du_jour

  • Substances chimiques : « Aucun débat ne s’engage sur nos usages, alors que se déploie sous nos yeux une catastrophe », Stéphane Foucart

    Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles a annoncé l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques

    Voilà, c’est fini. La Commission européenne a abandonné l’idée d’adopter dans cette législature, qui s’achève en juin 2024, la réforme du règlement communautaire sur les #produits_chimiques, l’une des mesures les plus ambitieuses du #Pacte_vert (ou #Green_Deal) annoncé par Ursula von der Leyen, en 2019. Ce n’est pas une surprise. Le pacte n’a cessé de s’étioler au fil des mois, détricoté par une majorité d’Etats membres et par l’aile droite du Parlement européen. Le bilan, qu’il faudra bien tirer un jour, risque d’être cruel.

    La réforme du règlement Reach (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) devait notamment permettre d’exclure les familles chimiques les plus dangereuses, qu’il s’agisse de plastifiants, de solvants, d’ignifuges, d’imperméabilisants, de cosmétiques, de nanomatériaux, etc. C’est-à-dire une diversité de substances présentes dans les objets du quotidien et qui finissent, d’une manière ou d’une autre, par se retrouver dans l’eau, l’environnement, la chaîne alimentaire et in fine dans les organismes de dizaines de millions d’Européens.

    Il est difficile de donner à voir toute l’étendue et toute la profondeur de la faillite politique que constitue l’abandon de cette révision. Pour le comprendre, il faut consulter quelques passages-clés de l’étude d’impact conduite par les services de l’exécutif européen lui-même. Ces pages devaient demeurer confidentielles, mais Le Monde et le quotidien britannique The Guardian en ont révélé des paragraphes éclairants en juillet. « Des bénéfices directs, pour la santé des consommateurs et des travailleurs, comme une meilleure fertilité, une baisse d’incidence de l’obésité, de l’asthme, de maladies neurologiques et du cancer sont attendus de la réduction d’exposition aux produits chimiques les plus dangereux », y lit-on.

    La catastrophe est officiellement là

    Un chiffre, établi par la Commission européenne, permet d’apprécier la magnitude de ces dégâts. Les mesures de retrait les plus ambitieuses des molécules problématiques représenteraient quelque 31 milliards d’euros de bénéfices annuels en termes de #maladies évitées (les pertes associées pour les #industriels étant environ dix fois moindres). C’est évidemment énorme, mais ces chiffrages économiques – la seule métrique que les élites occidentales semblent capables de comprendre – ont tendance à invisibiliser ce qu’ils sont pourtant censés refléter : la maladie et la souffrance, la détresse, le malheur et la mort.
    Pourtant, la révision de Reach a été abandonnée. Ni l’ampleur des dégâts ni le caractère incontrôlable de nos usages de la #chimie_de_synthèse ne semblent, outre quelques aménagements à la marge, pouvoir enclencher le changement. La #catastrophe est officiellement là. Dans un message adressé à ses cadres en septembre et révélé le 18 octobre par Le Canard enchaîné, le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie écrit : « Très clairement, nous allons devoir changer d’approche et de discours ; il y a des #PFAS_ [molécules per- et polyfluoroalkylées] _et des métabolites [produits de dégradation de #pesticides] partout. Et plus on va en chercher, plus on va en trouver. » La situation est si ingérable que l’intéressé écrit dans son courriel que la sécurité sanitaire de l’#eau distribuée n’est plus garantie.

    La contamination généralisée des eaux de surface et souterraines ne concerne pas seulement l’Occitanie mais l’ensemble du territoire national, en particulier le Bassin parisien, la région lyonnaise, les Hauts-de-France, la Loire-Atlantique, la Vienne et bien d’autres zones. Dernier événement en date : le 18 octobre, l’agglomération de La Rochelle fermait provisoirement ses quinze captages pour cause de contamination des nappes phréatiques par un métabolite très persistant du chlorothalonil – un fongicide interdit en 2020. L’eau sera prélevée jusqu’à nouvel ordre dans la Charente.

    Dangereuse cécité

    Dans le courriel révélé par Le Canard enchaîné, le directeur de l’#ARS Occitanie recommande enfin de ne pas mettre en œuvre les contrôles renforcés de l’#eau_potable prévus pour 2026, suspectant que de nouvelles découvertes désagréables ne rendent la situation plus inextricable encore. Un haut responsable de #santé_publique qui confesse sa volonté de ne pas connaître la réalité d’un problème au motif de son ampleur prévisible, cela devrait porter l’ensemble de la société à la plus profonde inquiétude.
    Il n’en est rien. Ni à Bruxelles, ni à Paris, ni dans la plupart des capitales européennes, ni au Parlement européen. En témoigne, on l’a vu, le report sine die de la réforme de #Reach, mais aussi la guérilla menée par la droite européenne contre le règlement sur l’usage durable des pesticides (règlement SUR), en cours de discussion.

    Le projet est du reste déjà moribond. Le principal indicateur de risque (dit « HRI-1 »), la méthode de mesure qui doit objectiver l’utilisation des pesticides dans l’UE, est le fruit d’un trucage manifeste, comme cela a déjà été raconté dans Le Monde. Les Vingt-Sept s’apprêtent à naviguer munis d’une boussole qui indique le sud : ce n’est pas très encourageant.
    Ainsi, alors que se déploie sous nos yeux une catastrophe dont nul ne peut plus nier la réalité, aucun débat ne s’engage sur nos usages de la chimie. Frappés d’une dangereuse cécité, la plus grande part de nos responsables politiques sont prisonniers de leurs automatismes, et bredouillent inlassablement les mêmes mots-clés dont plus personne ne sait trop ce qu’ils veulent dire : innovation, technologies vertes, compétitivité, etc. Il suffit d’écouter le discours prononcé le 17 octobre par le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, où il justifie le report sine die de la révision de Reach : tout y est.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/22/substances-chimiques-aucun-debat-ne-s-engage-sur-nos-usages-alors-que-se-dep

    #écologie_capitaliste #écologie

  • One of the most popular text editors around has been infected with malicious ads | TechRadar
    https://www.techradar.com/pro/security/one-of-the-most-popular-text-editors-around-has-been-infected-with-malici

    Ah, le design des sites “respectables” en fait-il des complices des scammers ?
    En tout cas, pas loin...

    Cobalt Strike

    This is a popular tactic, seen multiple times before. On the search engine results page, the site titles are displayed in larger font compared to the links, making it easy for people to forget to double-check it and just click on the suggested result. Furthermore, Google is generally considered a trusted, safe environment, where people don’t question the motives of the sites being displayed there (especially on page one).

    #Design #Google #Malware

  • Restos du cœur : « L’aide alimentaire est à bout de souffle »
    https://reporterre.net/Restos-du-coeur-L-aide-alimentaire-est-a-bout-de-souffle

    Il y a eu le Covid, ainsi que la hausse de l’inflation des produits alimentaires. Mais c’est avant tout notre système économique qui creuse les inégalités. Les salaires n’augmentent pas suffisamment, les écarts de revenus se sont accrus, et des personnes qui travaillent ne peuvent pas payer leurs charges, dont l’alimentation. Quand on touche les minimas sociaux ou un petit salaire, l’alimentation est en effet l’une des variables d’ajustement dans un budget, avec des effets (et des coûts) importants sur la santé et le bien-être. Tout cela devrait nous enjoindre à réfléchir au problème de façon globale : que veut dire se nourrir ? De quelle alimentation parle-t-on ? Quelle est la vie des paysans, à l’autre bout de la chaîne ? Bref, il est important d’appréhender ces enjeux de façon systémique, plutôt que de se pencher seulement sur une partie du problème.

  • Aujourd’hui lors de la queue au supermarché.
    La cliente qui me précède pose habilement le petit truc séparateur entre clients derrière ses produits, je l’en remercie et et elle m’adresse un beau sourire.
    Elle n’avait pas beaucoup d’articles, mais notamment un #saucisson, c’est peut-être pourquoi la caissière lui lance un aimable « Ça sent l’apéro ».
    La cliente lui répond : « en fait c’est mon #anniversaire, mais ma famille n’est pas là, alors je vais fêter ça toute seule »
    J’ai hésité à lui proposer de partager mes bières avec son saucisson.
    Le temps de réagir, ce moment fugace était terminé.

    • Hier, on est passé à un magasin de producteurs. Comme on est dans les Hautes-Pyrénées (terre d’élevage), ils ont un très bon rayon boucherie, même pas plus cher que le supermarché.
      On est tout seuls.
      Je demande à la personne qui encaisse si c’est habituel (comme on choisit nos horaires, on cherche les heures creuses).

      « Non, là, c’est juste que les gens sont au bout. Ils n’y arrivent plus, c’est fini. ».

      Là, on parle de la classe moyenne pas trop gênée en fin de mois. C’est la clientèle du lieu.

      Le Lidl pas loin a un sas de sécurité pour entrer. Comme dans une banque. Je ne sais pas depuis combien de temps. Je pense me souvenir que la chaine avait mis en place ce système avec affichage de messages en leds lors du covid, pour filtrer/compter les clients. Je n’y vais pas souvent, mais j’ai l’impression que le dispositif ne marchait plus.

      Plus tard, je passe au Netto en bas de chez moi pour un article qui ne s’y trouve pas. J’ai voulu sortir sans achat par les caisses, comme je le fais de temps en temps quand je ne trouve rien. Cette fois, le caissier a été très agressif et m’a ordonné d’ouvrir mon sac devant tout le monde.

      Bref, ça sent pas le joie et la prospérité, tout ça.

    • La pauvreté et la faim dans l’immeuble contre ma maison. Les fins de mois sont hard et iels fument beaucoup. J’essaye d’être attentive et de faire trop à manger pour apporter aux voisin‧es. J’ai peur d’en rater d’autres. Pour des tas de raisons je ne suis pas forcément en relation avec tou‧tes vu les arrivées et départs réguliers. J’ai peur. Je mange à ma faim ainsi que deux de mes enfants adultes qui travaillent et habitent avec moi. Iels ne trouvent pas de logement .

    • Ben moi je vais au marché, et justement hier, on a convenu avec la femme portugaise qui a son stand de beignets de morue hyper bons qu’il y a des sujets qu’il ne faut pas aborder :

      Donc aujourd’hui si tu veux pas revenir déprimer chez toi avec ton cabas, et même si tu croyais avoir affaire à des humains ne parle pas
      – de politique
      – de police
      – de macron
      – de Nahel
      – d’émigration
      – du temps qu’il fait (ça c’est elle qui l’a ajouté et elle a cité un exemple que j’ai oublié où elle est revenue chez elle déprimée pour une histoire de météo)

      C’était mon tour hier de revenir déprimée parce que le volailler a trouvé que la mère de Nahel n’aurait pas du lui laisser les clefs de la voiture alors qu’il était mineur. Et pourquoi il s’est pas arrêté aussi hein. Et cinq minutes après il te dit que tout le monde déteste la police et que lui aussi. Ils sont tous moulinés à Cnews et à je sais plus quelle chaine de merde en continue qui te vomit des trucs infects et faux à répéter à tes clients au marché. Sauf la dame portugaise évidemment, mais j’ai pas creusé puisqu’on a parlé que du sujet de ne pas en parler, ça mange pas de beignet.

      Je dois être maso, je ne lâche pas l’idée que c’est à cet endroit que ça se passe. Quand j’ai la patate, je peux te retourner tout ce petit monde et tenir la conversation contre trois fachos du quotidien mais quand jaillit un « …toute la misère du monde » les bras et la langue me tombent bien souvent.

    • Cet été, suite à not’fête des voisins en décalé, on s’est retrouvés à 6 ou 7 pour terminer la soirée, dont le dernier arrivé, militaire de carrière. Autour de la table, c’est lui qui a calmé le jeu sur les émeutes... en allant à rebours des idées de CNews & cie. Les îlots d’humanité sont rares, et méritent d’être cultivés avec soin.
      J’avoue être lache la plupart du temps. Le voisin du dernier qui est raciste, j’arrête la discussion quand il se lance dans telle diatribe. Quand l’ancienne voisine flic nous lançait sur les cassos, j’essayais, mais je sentais bien que de toute façon, l’intello-bobo-chef-d-entreprise n’avait pas grande légitimité à dire quoi que ce soit à l’encontre de ces gens au contact quotidien du pire de l’humanité.

    • France travail est spécifiquement pensé pour faire des ravages.
      La fermeture de l’observatoire de la pauvreté anticipait ce qui est dans les cartons depuis le début : une paupérisation de masse dans le cadre d’une reconversion massive de la France comme pays à activité essentiellement touristique.

      Dans ce cadre précis, tu n’a pas besoin de système d’éducation ou de santé performants.

    • C’est très étonnant la tournure qu’a pris ce fil, je ne pensais pas du tout à la pauvreté quand j’ai écrit ces quelques lignes. Je pensais à la solitude, mais aussi comment dans ce supermarché (qui est l’un des plus crade de la ville où j’habite, et où je vais régulièrement) il y a des moments d’humanité. Chacun-e lit ce qu’il veut dans ces épisodes.

      Annexe 1 : c’était une caisse « chèque et carte seulement », ce que « la cliente qui me précède » n’avait pas remarqué. Devant sa détresse, la caissière a aussitôt demandé à sa voisine caissière si elle pouvait encaisser les espèces « c’est son anniversaire ». Ce qui fût fait.

      Annexe 2 : cette même caissière à également scanné mon pack de bière comme une seule canette (je soupçonne que c’est involontaire). Ça m’est déjà arrivé, et j’avais alors attiré l’attention de la caissière sur son erreur, de crainte qu’elle en pâtisse. Mais entre-temps j’ai réalisé qu’il n’y a pas de raison qu’elle soit pénalisée, alors hier j’ai rien dit.

      Annexe 3 : je me souviens d’un texte que j’ai lu sur masto dans lequel il était dit « n’essayez pas de faciliter la vie des caissières en anticipant les questions standards, vous les privez des quelques secondes de répit que la machine leur accorde ».

    • La pauvreté (le manque d’argent) crée fatalement de la solitude dans une société où chaque bouffée d’air que tu respires est devenue monétisable.
      Chaque fois que nous invitons des amis à table, on a du mal à s’en remettre.
      Ça marche aussi pour :
      – à chaque fois qu’on voyage pour rencontrer la famille qui est loin
      – à chaque fois qu’on reçoit des invitations pour un évènement local où il te faut fatalement passer à la caisse
      – à chaque fois que nous offrons des cadeaux aux enfants et petits-enfants

      Depuis 2017, (année de l’élection de la petite crapule libertarienne) on « déconsomme » de ouf. On peut se passer de beaucoup de choses mais des amis, c’est le truc le plus difficile.

      Après, tu as les bourgeois middle class qui viennent t’expliquer qu’il faut rester « positif » ... Comme si chaque gorgée d’humiliation quotidienne n’était pas encore assez amère.
      Du coup je vais passer faire un tour chez Walmart pour m’acheter des coupe-faim Ou me faire prescrire des anxiolytiques par mon MT ? J’hésite ...

    • @monolecte : je crois bien que tu as oublié la CAF dans ton descriptif de création de pauvreté. C’est pas pour moi que je le mentionne mais pour mon « petit » dernier (27 ans) qui tombe de Charybde en Scylla dans « l’entreprise de sa vie ». Le moindre faux pas est désormais fatal. Plus aucune chance de remonter la pente vers un niveau de vie décent. Heureusement, il lui reste la musique ...

      #non-recours (dsl pour le trollage @grommeleur)

      https://www.youtube.com/watch?v=UB_5arrnAYw

  • Malea: an investigation into the ‘Ndrangheta groups between Calabria and Luxembourg
    https://irpimedia.irpi.eu/en-malea-investigation-ndrangheta-calabria-luxembourg

    Since the 1980s, a group of Calabrian entrepreneurs have been living in Luxembourg. Their sons now own pubs and restaurants. However, according to an investigation by the anti-Mafia prosecutor’s office, however, they are linked to a cosca from a small town in Calabria Clicca per leggere l’articolo Malea: an investigation into the ‘Ndrangheta groups between Calabria and Luxembourg pubblicato su IrpiMedia.

  • Glyphosate : un lien entre l’herbicide et les malformations prénatales établi pour la première fois – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/glyphosate-un-lien-entre-lherbicide-et-les-malformations-prenatales-etabl

    2023-10-10 à 9h36

    Une première victoire historique après un long combat. La famille Grataloup a annoncé lundi 9 octobre au soir à plusieurs médias que le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides avait récemment retenu « la possibilité du lien de causalité entre la pathologie de l’enfant et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale du fait de l’activité professionnelle de l’un ou des deux parents ». Une indemnisation de l’ordre de 36 000 euros, selon France Info, pour un enfant, Théo, né avec de graves malformations de l’œsophage et du larynx et ayant déjà subi 54 opérations chirurgicales. Son dossier sera réévalué à sa majorité, en 2025.

  • 8 octobre 2023 · Le Covid-19, une maladie vasculaire
    https://cabrioles.substack.com/p/8-octobre-2023-le-covid-19-une-maladie

    Bonjour,

    Le Covid-19 a initialement été pensé sur le modèle de la grippe comme affectant essentiellement les poumons. Mais le #Covid-19 n’est pas la grippe, notamment parceque contrairement à la grippe, le Sars-Cov-2 utilise comme récepteur l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2, ou ACE2 pour infecter notre organisme.

    Cette enzyme est présente dans de très nombreux organes, ce qui fait du Covid-19, bien plus qu’une maladie respiratoire, une maladie multisystémique pouvant impacter de multiples systèmes organiques comme le système respiratoire mais aussi les systèmes gastro-intestinal et hépato-biliaire, ainsi que le système nerveux et le système cardio-neurovasculaire.

    L’impact sur ce dernier, et plus particulièrement sur les vaisseaux sanguins qui irriguent l’ensemble des systèmes organiques qui composent le corps, a été particulièrement souligné. Le Covid-19 semble avoir des effets importants sur l’endothelium, la paroi interne des vaisseaux sanguins qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement normal des vaisseaux sanguins, prévenant notamment les phénomènes de coagulation et d’inflammation.

    L’affection de l’endothelium par le Covid-19 favorise ces phénomènes de coagulation et d’inflammation, entrainant la formation de caillots et de surinflammations suceptibles de provoquer des thromboses veineuses profondes, des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux, ou encore des effets neurologiques à long terme.

    Le Covid-19 peut donc être décris comme une maladie multisystémique à fort tropisme #cardio-neurovasculaire.

    Les conséquences grandissantes des politiques d’infection de masse vont tôt ou tard être de plus en plus difficiles à invisibiliser. Les gouvernements qui ont présidés à l’abandon des populations et à la destruction des politiques de prévention pour satisfaire les désirs patronaux, de même que l’ensemble des médias qui les ont soutenus avec enthousiasme dans cette voie (avec en France le soutien notable des média dit de gauche), vont prétendre une chose : que de nouvelles découvertes ont été faites qui obligent à réévaluer les dommages du Covid-19, que jusqu’ici, nous ne savions pas.

    Il n’y a rien de plus faux.

    Les multiples aspects biologiques du #COVID_Long sont décris depuis les tous premiers mois de la pandémie.

    Et cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les troubles du système cardio-neurovasculaire, leur implication dans les formes respiratoires graves et les dommages neurologiques.

    Pour faire le point nous vous proposons une poignée d’articles.

    Le Covid-19 est-il une maladie des vaisseaux sanguins ? | Dr Phoebe Kitscha

    Chaque COVID léger peut accroître le risque de problèmes cardiaques | Mariana Lenharo

    Comment le Covid-19 affecte le #cerveau | Jamie Ducharme

    Une attaque des vaisseaux sanguins pourrait déclencher la « deuxième phase » mortelle du Covid-19 | Catherine Matacic

    Covid-19 est aussi une maladie inflammatoire vasculaire, Marc Gozlan, 29/4/2020
    https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/04/29/covid-19-est-aussi-une-maladie-inflammatoire-vasculaire

    #maladie_vasculaire

  • Yann Arthus-Bertrand se sépare de sa femme : Une rupture à cause de Parkinson
    https://www.pleinevie.fr/loisirs/celebrites/yann-arthus-bertrand-se-separe-de-sa-femme-une-rupture-a-cause-de-parkinso


    Alerte #Gros_Con
    On rappelle qu’on attend des #femmes qu’elles se transforment en infirmière quand leur conjoint est diminué par une #maladie, alors que clairement, on attend juste des hommes qu’ils se défaussent — une fois de plus — tout en geignant sur leur sort.
    #abandon
    💩

    L’état de santé de son épouse a semé le trouble dans leur vie de couple et a eu raison de l’amour qui existait entre eux. Yann Arthus-Bertrand, avec douleur, a énoncé la réalité de leur union depuis la maladie de sa femme. La maladie a changé le caractère de sa bien-aimée, la poussant à se refermer sur elle. Toutefois, il a accepté la situation et a fait preuve de compassion envers son ex-compagne.
    Un mari pas très présent ?

    Les propos de Yann Arthus-Bertrand étaient plein de culpabilité. Il a reconnu n’avoir pas été très présent pour sa femme depuis le début de la maladie. Selon lui, son épouse ne supportait plus son travail et elle se plaignait de ne pas recevoir l’attention qu’elle espérait. Aujourd’hui séparé de sa femme, le photographe se sent coupable d’abandon.