Les salafistes djihadistes, s’ils n’existaient pas il faudrait les inventer… pour l’Empire. Au sujet des gaz de schiste, un gérontocrate de la classe dirigeante française s’est écrié : « La France est bénie des dieux ! » On peut dire à peu près la même chose des salafistes djihadistes : ils sont « pain bénit » pour la Françafrique et la reconstruction de l’Empire.
Récemment chahutée au #Niger par les velléités minières de la Chine pour le combustible nucléaire, « La France » se devait de réaffirmer en bonne et due forme sa préséance en toutes choses dans l’ensemble de son secteur stratégique d’Afrique.
« Comme en 14″ « la France bénie des dieux »
Après les recherches de l’association « Survie » et la publication du livre de François Xavier Verschave « La Françafrique », on sait beaucoup de choses de la politique africaine de la France et c’est là que réside la fameuse indépendance énergétique de « La France ».
Toute l’histoire s’écrit en noir et rouge, en bain de sang, une litanie absolument incroyable de crimes de tous types et de toutes échelles, c’est l’Afrique sous la 5e République. En réaction à ces faits historiques inimaginables et incroyables mais réels et irrévocables, la rhétorique officielle de « La France » s’est adaptée et, depuis une bonne décennie, elle s’articulait autour de proclamations solennelles et de promesses itératives pour « en finir avec la Françafrique », « tourner le dos à la Françafrique »…
Mais, coup de théâtre invraisemblable, miracle ! Sans aucun doute, la « France est bénie des dieux », car avec l’opération #Serval on a un retour en fanfare à la grandeur de la France coloniale. La Métropole de l’Empire réunit à nouveau autour d’elle comme un seul homme tous ses tirailleurs sénégalais d’Afrique de l’Ouest. Tristes tropiques pour l’Afrique, l’histoire se répète en une vaste farce macabre comme un grossier péplum hollywoodien : » La France » ressuscite dans la plénitude sa dimension historique civilisatrice et avance contre la barbarie terroriste pour libérer l’Afrique des salafistes djihadistes. En dehors de quelques contestataires attardés confinés à la Métropole, l’ensemble de l’élite éclairée et laïque des classes dirigeantes africaines semble unanime derrière la France.
Il n’y a donc pas d’anachronisme et il n’est donc pas abusif de parler ici et aujourd’hui au 21e siècle de « tirailleurs sénégalais » pour les hommes de troupes africains et en particulier pour les valeureux « Tchadiens » puisque c’est bien la France avec sa généreuse « aide au développement » et son « savoir faire internationalement reconnu » qui les a fabriqués de toutes pièces, comme elle a aussi armé les djihadistes par les monumentaux arsenaux militaires de Kadhafi. En définitive, la France en tant que puissance militaro-industrielle occidentale et marchand d’armes est ici en situation de pyromane pompier. En grande pompe comme à la parade, elle éteint un feu qu’elle a elle-même allumé.