• La crainte d’un « Orpéa » des crèches privées électrise lobbyistes et politiques - La Lettre A
    https://www.lalettrea.fr/action-publique_lobbying/2023/08/30/la-crainte-d-un-orpea-des-creches-privees-electrise-lobbyistes-et-politiqu

    Trois livres, dont celui du journaliste Victor Castanet, rendu célèbre par son enquête sur les Ehpad d’Orpéa, menacent les grands réseaux de crèches privées. La ministre des solidarités Aurore Bergé prépare sa réplique.

    Crèches : comment l’essor de groupes privés a bousculé le secteur de la #petite_enfance
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/enquete-franceinfo-creches-comment-l-essor-de-groupes-prives-a-bouscule

    Les méthodes des établissements privés, arrivés en France au début des années 2000 et boostés par des subventions publiques, sont de plus en plus critiquées.

    Doris Aquilina a mis du temps à identifier le problème. « Depuis plusieurs mois, ma fille avait très faim quand je venais la récupérer. Elle réclamait du lait, des gâteaux », explique-t-elle, nerveuse. Début 2023, elle se renseigne auprès d’autres parents, qui partagent le constat : leurs enfants sont aussi affamés en sortant de la crèche.

    Ils demandent alors des comptes à cet établissement du réseau Les Petits Chaperons Rouges, à Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Le compte rendu d’une réunion entre les parents et la crèche, que franceinfo s’est procuré, précise qu’il y a eu, sur le dernier trimestre 2022, « 23 jours avec des commandes [de repas] inférieures » au nombre d’enfants accueillis. Soit un jour sur trois où il manquait des repas sur cette période. Le groupe a reconnu le problème et licencié la directrice incriminée. Plusieurs parents ont porté plainte pour « maltraitances ». Contactée, l’entreprise assure qu’il s’agit d’"une erreur humaine et exclusivement d’un manquement professionnel de la directrice de l’établissement", précisant qu’une « enquête [interne] a été diligentée et [que] le problème a été résolu ».

    Ces dysfonctionnements sont loin d’être isolés, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), https://igas.gouv.fr/Qualite-de-l-accueil-et-prevention-de-la-maltraitance-institutionnelle-dan commandé après l’empoisonnement mortel, en juin 2022, d’une petite fille à Lyon dans une crèche #People&Baby. « Les #maltraitances individuelles ne peuvent être détachées de la maltraitance institutionnelle », pointe le document, qui dresse un parallèle avec la logique de rentabilité dénoncée dans les Ehpad. Le secteur des crèches serait lui aussi « marqué par la domination de grands groupes engagés dans des stratégies de croissance ambitieuses », peut-on lire encore. Les auteurs relèvent la responsabilité d’entreprises privées, sans les nommer, dans la « dégradation progressive de la qualité d’accueil au profit de logiques financières ».

    En 2004, la fin du monopole du public pour les crèches [gvt Chirac/Raffarin]

    Les crèches privées connaissent « une croissance à deux chiffres depuis 2005 », selon un rapport de Matignon (PDF) de 2021 https://medias.vie-publique.fr/data_storage_s3/rapport/pdf/282578.pdf. Elles ne représentent pourtant que 20% des places en accueil collectif, soit 80 000 places sur plus de 420 000 au total. Mais depuis 2013, le privé contribue « à l’essentiel des créations de places » dans l’Hexagone, voire « à la quasi-totalité ».

    Le pionnier du secteur s’appelle Jean-Emmanuel Rodocanachi. A la fin des années 1990, ce banquier d’affaires décide d’importer en France le concept de crèches d’entreprises, qu’il a découvert aux Etats-Unis. Il crée le groupe Grandir et les établissements #Les_Petits_Chaperons_Rouges. La première crèche inter-entreprises de France ouvre à l’été 2004, à Orly (Val-de-Marne), dans une zone d’activité tertiaire où les parents n’avaient pas de solutions de garde. « Il y avait de grandes entreprises présentes, comme Danone ou Corsair », raconte Jean-Emmanuel Rodocanachi au magazine Dynamique entrepreneuriale.

    La pénurie de places en crèches est alors un problème criant en France et la possibilité de déléguer au secteur privé pour en créer de nouvelles apparaît comme une solution. Cette même année, le gouvernement lève le monopole du public. Dès lors, de nouveaux acteurs investissent le créneau, à l’image des frères Rodolphe et Edouard Carle, qui créent #Babilou, devenu l’un des leaders mondiaux du secteur avec 1 100 établissements dans une douzaine de pays et un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros, selon La Tribune.$

    Une évolution de la législation qui a favorisé le boom du privé

    Ce développement spectaculaire est facilité par la création, en 2004, du crédit d’impôt famille (CIF), qui permet aux crèches privées d’accéder aux subventions publiques. L’opération est simple : lorsqu’une entreprise réserve des places en crèche pour l’un de ses salariés, l’Etat subventionne 50% du coût de la réservation. En y ajoutant les déductions de charges liées à cette dépense, l’Etat finance plus de 80% du coût de la place en crèche. L’employeur ne supporte que 16,7% du coût total.

    Deux duos, chacun composé d’un entrepreneur et d’une puéricultrice, entrent alors sur ce marché : Christophe Durieux et sa compagne, Odile Broglin, lancent People&Baby et, deux ans plus tard, Sylvain Forestier et Antonia Ryckbosch fondent La Maison Bleue. Les premiers réalisent aujourd’hui plus de 86 millions d’euros de chiffre d’affaires et revendiquent 14 000 places dans des crèches. Les seconds ont atteint 250 millions d’euros de chiffres d’affaires et 10 000 enfants accueillis chaque jour partout en France.

    Ces quatre groupes – Grandir/Les Petits Chaperons Rouges, Babilou, People&Baby et La Maison Bleue – ont d’abord proposé des solutions de crèches à des grandes entreprises et des zones industrielles. Mais une directive européenne de 2004 leur a aussi permis de répondre aux appels d’offres des collectivités locales, les mettant directement en concurrence avec les associations. Associations qui disposent de « conventions collectives fortes en matière de protection des salariés, ce qui n’est pas le cas des réseaux privés lucratifs », estime Julie Marty-Pichon, porte-parole du collectif Pas de bébés à la consigne. Dans cette course aux marchés publics, leur puissance économique confère aux crèches privées un avantage de taille. « Les démarches de réponse aux appels d’offres sont lourdes et les entreprises ont les moyens logistiques et humains d’y répondre de manière efficace, tout en proposant des tarifs absolument imbattables », poursuit Julie Marty-Pichon.

    Ces groupes privés n’en sont pas moins dépendants des financements publics. En 2017, une revue (PDF) de dépenses de l’Inspection générale des affaires sociales et des finances (Igas-IGF) affirme même : « De tels niveaux de rentabilité sont contestables, dans la mesure où ils sont atteints à l’appui d’une forte mobilisation des financements publics, en particulier du CIF. » Pour les inspections, « ces schémas aboutissent à subventionner une place bien au-delà de son coût de revient pour le gestionnaire ». Pour un coût de revient d’environ 16 000 euros par place, le coût pour les finances publiques peut dépasser 20 000 euros et même approcher 24 000 euros dans certains cas (page 55 du rapport).

    (un mécanisme analogue à celui mis en place depuis pour fiancer l’enseignement supérieur privé par l’#apprentissage)

    #crèches #Enfants #crèches_privées

  • Accusée d’abus, la directrice de l’école de ballet du Théâtre de Bâle est suspendue

    Après l’Académie de danse de Zurich, c’est au tour de l’Ecole de ballet de Bâle de se retrouver dans la tourmente. D’anciens élèves dénoncent les abus qu’ils y ont subis durant plusieurs années. Une enquête indépendante va être menée.

    La décision de suspendre la directrice a été prise par le comité directeur de l’école. « Suite aux accusations de harcèlement et d’insultes relayées par les médias, une enquête sera lancée afin de faire toute la lumière sur cette affaire », a indiqué mardi le comité directeur.

    Selon la NZZ am Sonntag et le média en ligne bâlois Bajour, plus de 30 anciennes élèves ont évoqué des humiliations et des insultes régulières lors de répétitions. Parfois à visage découvert, elles racontent les pressions et les humiliations systématiques subies durant leur formation.

    Dans certains cas, un comportement insultant de la part d’enseignants a aussi été rapporté : « Tu es trop grosse pour danser » ou « Je peux voir la graisse qui pend de tes collants ». Une élève a aussi témoigné : « Je pleurais régulièrement, j’espérais que l’on nous aiderait, mais personne ne s’engageait pour nous ».

    Troubles alimentaires, absence de règles, hospitalisation
    Des pressions excessives sur les performances auraient eu pour conséquence des fractures de fatigue et des troubles alimentaires. Des nombreuses jeunes femmes n’auraient plus eu leurs règles pendant leur formation. Une élève aurait même dû être hospitalisée, complètement amaigrie.

    L’école de ballet du Théâtre de Bâle est l’une des deux institutions en Suisse à proposer un apprentissage professionnel de danseuse et danseur classique avec certificat fédéral de capacité. L’autre est l’Académie de danse de Zurich, qui est également confrontée à des reproches similaires. La direction s’est depuis retirée et une enquête a été ouverte.

    Le canton de Bâle-Ville, qui a un devoir de surveillance envers les entreprises formatrices, déplore cette situation. Ulrich Maier, directeur de la formation professionnelle, s’en explique dans le 19h30 : « Nous n’avons pas eu connaissance des reproches, sinon nous aurions réagi plus tôt. »

    A ce jour, la directrice suspendue de l’Ecole de ballet de Bâle conteste les faits reprochés.

    Il faut repenser l’apprentissage de la danse
    Du côté de l’association suisse des professionnels de la danse, on admet que quelque chose doit changer dans cette formation. « La danse est un art de la scène, mais aussi un sport d’élite. Ces deux domaines sont concernés par la pression », explique Cyril Tissot, directeur de Danse Suisse. Pour lui toutefois, la performance et l’apprentissage sont deux domaines compatibles. « Ces méthodes doivent changer en allant vers le mieux et c’est possible », car l’apprentissage peut être une belle chose, conclut-il.

    Le Ballet de Berne est aussi confronté à des accusations d’abus. Plusieurs médias ont rapporté que des harcèlements sexuels s’y sont produits l’année dernière. Un collaborateur du ballet a été licencié. La direction des scènes bernoises a ouvert une enquête après avoir relativisé les reproches. Les résultats devraient être présentés mercredi.

    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/13492523-accusee-dabus-la-directrice-de-lecole-de-ballet-du-theatre-de-bale-est-

    #violence #danse #harcèlement #Pressions #humiliations #ballet

    • Ecole de ballet de Bâle : « Ce qu’il me reste de plus fort de ces deux ans et demi, c’est la peur » Clément Bürge/Julie Conti/ Pierrik Jordan - RTS

      De graves abus ont été dénoncés cette semaine au sein de l’école de ballet du Théâtre de Bâle. Après avoir intégré l’école en 2011, Angèle en a été victime durant deux ans et demi. Face aux caméras de la RTS, elle raconte un enfer fait de violence, d’humiliations et de mise en danger de sa santé.

      Les scandales liés à des mauvais traitements n’en finissent plus dans le monde de la danse en Suisse. Après le Béjart Ballet Lausanne et l’Académie de danse de Zurich, la parole s’est libérée également cette semaine à Bâle, où 33 anciens et anciennes élèves de la Ballettschule Theater Basel (BTB) ont dénoncé les graves abus subis durant des années.
      C’est le cas d’Angèle, entrée à la BTB en 2011, et d’Ines, entrée en 2014, toutes deux à l’âge de 15 ans. Elles ont accepté de témoigner face aux caméras de la RTS des mauvais traitements qu’elles et leurs camarades subissaient au quotidien de la part des professeurs. Elles racontent aussi toute la pression mise sur le poids des danseuses, en particulier par la directrice.

      « Ma première année, je devais faire 1m68, et je suis tombée à 36 kilos sans vraiment le vouloir. C’était juste que j’étais très stressée, et j’avais perdu l’appétit », témoigne Inès dans le 19h30.

      Au théâtre « avec une boule dans le ventre »
      La peur et l’anxiété, c’est aussi ce qui a principalement marqué Angèle lors de son passage à la BTB. « Je me revois arriver au théâtre avec une boule dans le ventre. Parce qu’on savait qu’on pouvait se faire soit crier dessus et insulter, soit ridiculiser et humilier. Et il y avait cet espèce de harcèlement sur le poids pour certaines. C’était invivable. »

      Très souvent, elle excluait les gens des spectacles, parfois une semaine avant, quelqu’un qui avait travaillé dur pour répéter un rôle. Elle disait : je peux ne pas te mettre sur scène dans cet état physique, tu es horrible

      Cette peur pousse alors l’adolescente à ne plus s’alimenter, alors qu’elle est déjà très mince. « C’est une période où j’ai perdu 10 kilos en deux mois. Ils le voyaient forcément, j’étais en justaucorps toute la journée devant eux », expose-t-elle.

      « Deux camarades se sont inquiétées pour moi », se remémore-t-elle. Elles alertent une professeure, qui prévient la directrice. « J’ai eu un rendez-vous avec les deux. » Leurs conseils : « Mange quand même quelque chose le soir, mais juste un fruit ou un yogourt. Et mange devant tes camarades, parce qu’il ne faudrait pas les inquiéter. »

      Anorexie valorisée et récompensée
      Loin d’inquiéter ses enseignantes et ses enseignants, cette perte de poids ouvre au contraire des portes à la jeune danseuse. « J’ai eu des rôles, j’ai été récompensée pour ça. »

      La directrice va même jusqu’à l’inscrire au prestigieux Prix de Lausanne. Le concours se targue pourtant d’une politique exemplaire en matière de santé des artistes, avec des règles strictes pour lutter contre l’anorexie. Le comble : à cette époque, la directrice du BTB était également à la tête... du Prix de Lausanne.

      « Elle a tout organisé. Elle m’a fait voir un médecin pour signer un certificat médical pour l’inscription. J’étais déjà trop maigre, et le médecin a menti sans vergogne pour mettre un IMC plus haut, pour que ça passe. C’était juste avant que je quitte l’école », poursuit Angèle.

      L’école, elle la quitte pour l’hôpital, pour soigner son anorexie. « Ça m’a impacté pendant des années. J’ai eu un suivi pour le trouble alimentaire, mais ce n’est pas quelque chose qui se guérit rapidement ». Elle évoque également de la boulimie et de la dépression. « Finalement, les conséquences ont été presque plus longues que le temps passé là-bas... dans cet enfer. »

      Ines a terminé son cursus à #Bâle. C’est après être sortie de l’école qu’elle a pris conscience des maltraitances qu’elle a subies. Quant à Angèle, elle a quitté la #BTB et terminé sa formation en France. Toutes deux sont désormais danseuses professionnelles. Et elles ne veulent plus se taire.

      Emprise perverse des professeurs
      De la part de certains professeurs, Angèle évoque des « insultes très régulières » et des « corrections à coup de claques sur les cuisses, les fesses ou le dos ».

      Une fois, il m’a dit : « Tu es trop stupide pour danser, je vais te renvoyer chez tes parents, mais même eux ne voudront pas de toi »

      Elle décrit l’emprise particulièrement perverse de certains professeurs : « Il disait toujours : ’Je vous aime, et si je vous corrige, c’est que je crois en vous, sinon je ne perdrais pas mon temps’. D’un côté, je commençais à trouver trop dur, mais je me forçais à penser que j’avais de la chance parce que je me faisais corriger. »

      Source : https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/13500484-ecole-de-ballet-de-bale-ce-quil-me-reste-de-plus-fort-de-ces-deux-ans-e

      #perversité #anorexie #boulimie #maltraitances #Suisse

  • #Libye : preuves de #crimes_de_guerre et de #crimes_contre_l’humanité, selon des experts de l’#ONU

    Parmi les exactions dénoncées par la mission onusienne : des attaques contre des écoles ou des hôpitaux ou encore les violences subies par les migrants.

    Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis en Libye depuis 2016, a conclu une #mission d’#enquête d’experts de l’ONU après une enquête sur place, indique l’AFP ce lundi, confirmant des faits dénoncés de longue date.

    La mission souligne que « les civils ont payé un lourd tribut » aux #violences qui déchirent la Libye depuis cinq ans, notamment en raison des attaques contre des écoles ou des hôpitaux. « Les #raids_aériens ont tué des dizaines de familles. La destruction d’infrastructures de santé a eu un impact sur l’#accès_aux_soins et les #mines_antipersonnel laissées par des #mercenaires dans des zones résidentielles ont tué et blessé des civils », souligne le rapport.

    Par ailleurs, les #migrants sont soumis à toutes sortes de violences « dans les #centres_de_détention et du fait des trafiquants », en tentant de trouver un passage vers l’Europe en Libye, a dénoncé l’un des auteurs de l’enquête. « Notre enquête montre que les #agressions contre les migrants sont commises à une large échelle par des acteurs étatiques et non étatiques, avec un haut degré d’organisation et avec les encouragements de l’Etat - autant d’aspects qui laissent à penser qu’il s’agit de crimes contre l’humanité ».

    Les #prisons

    Les experts soulignent aussi la situation dramatique dans les prisons libyennes, où les détenus sont parfois torturés quotidiennement et les familles empêchées de visiter. La #détention_arbitraire dans des #prisons_secrètes et dans des conditions insupportables est utilisée par l’Etat et les #milices contre tous ceux qui sont perçus comme une menace.

    « La violence est utilisée à une telle échelle dans les prisons libyennes et à un tel degré d’organisation que cela peut aussi potentiellement constituer un crime contre l’humanité », a souligné Tracy Robinson.

    Les auteurs du rapport notent que la justice libyenne enquête également sur la plupart des cas évoqués par la mission de l’ONU, mais notent que « le processus pour punir les gens coupables de violations ou de #maltraitances est confronté à des défis importants ».

    La mission composée de trois experts, Mohamed Auajjar, Chaloka Beyani et Tracy Robinson, a rassemblé des centaines de documents, interviewé 150 personnes et menée l’enquête en Libye même, mais aussi en Tunisie et en Italie.

    Cette mission indépendante a toutefois décidé de ne pas publier « la liste des individus et groupes (aussi bien libyens qu’étrangers) qui pourraient être responsables pour les violations, les abus et les crimes commis en Libye depuis 2016 ». « Cette liste confidentielle le restera, jusqu’à ce que se fasse jour le besoin de la publier ou de la partager » avec d’autres instances pouvant demander des comptes aux responsables.

    Le rapport doit être présenté au Conseil des droits de l’homme à Genève - la plus haute instance de l’ONU dans ce domaine - le 7 octobre.

    https://www.liberation.fr/international/afrique/libye-preuves-de-crimes-de-guerre-et-de-crimes-contre-lhumanite-selon-des

    #torture #migrations #rapport

    • Publié par Martin Winckler (Marc Zaffran) à 07:10

      J’y ai eu droit pour un traitement du cancer du sein. Après 2 opérations importantes sous anesthésie générale, puis 6 semaines de radiothérapie (la totale : boucherie+charcuterie+rotisserie) tu dois avoir un examen pour voir l’épaisseur de ta muqueuse utérine avant de bouffer des anti hormones.
      Je crois que je l’ai raconté sur mon compte seenthis. Ne continuez pas si vous êtes sensible.

      Je n’ai pas eu le courage de partir, de la repousser avec mes jambes, j’étais trop affaiblit. J’ai cherché partout une gynéco bienveillante, ma dentiste me l’avait conseillé. Au rendez-vous, je lui ai pourtant dit que je n’étais pas à l’aise, que j’avais subi des violences sexuelles de la part de gynécologues (ben fallait porter plainte) oui, j’ai bien témoigné dans le livre de Mélanie Delachaux (ben regardez moi, je suis pas morte et pourtant j’ai eu une épisio) je parle de libertés (on nous fait tout porter). Et puis, sur la table elle a préparé son truc en glissant sa main dessus avec le gel comme si elle le masturbait et elle a dit qu’elle allait me violer à son tour, et c’est ce qu’elle a fait, par surprise, tout en me parlant d’autre chose pour attirer mon attention ailleurs, une sorte de piège desgueulasse. Comme si j’étais rien, une irresponsable, sans parole aucune, la pire des méthodes. Et je n’ai pas protesté parce que c’était la suite de toute cette longue horreur de maltraitances, et que je ne voyais pas d’alternative et voulais tenir le coup pour m’en sortir.
      Je sais, je devrais porter plainte, avertir le syndicat des soit disant soignants gynécos mais qui défendent les pratiques de viols. Je n’y arrive juste pas.
      Donc merci toujours à Winckler et aux femmes qui disent que ce n’est pas normal.

    • Mon grand-père me raconte sa biopsie prostatique.

      L’uro « Vous allez souvent à Paris ? Vous connaissez le bois de Boulogne ? »
      "Non"
      « Ben voilà, je vais vous le faire moi le bois de Boulogne. »
      Et il a rentré sa sonde dans le rectum.

      Je n’ai pas les mots.

      https://twitter.com/OreSeur_K/status/1280559189748834304

      Clairement, le médecin a introduit un contexte sexuel avec son allusion à la prostitution dans le bois de Boulogne. C’est donc un viol qualifié.

  • Hôpitaux psychiatriques : l’indignation d’Adeline Hazan sur les conditions de confinement des patients
    https://www.franceinter.fr/hopitaux-psychiatriques-l-indignation-d-adeline-hazan-sur-les-conditions

    Alertée sur des « violations graves des droits des personnes » dans un établissement public de santé mentale du Val-d’Oise, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a organisé une visite « surprise » le 18 mai dernier. Elle a permis de constater des traitements indignes, décrits dans un rapport cinglant.

    En venant visiter l’établissement Roger Prévot de Moisselles (dans le Val-d’Oise) avec trois de ses collaborateurs, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté ne s’attendait sans doute pas à un si triste spectacle. Des patients privés de leurs effets personnels, habillés d’un pyjama en tissu déchirable, parfois sans sous-vêtements. Des chambres sans douche, sans télé ni radio, sans horloge, voire sans chaise (sauf pour les repas). Et surtout, des patients parfois « enfermés à clé 24 heures sur 24 », sans aucune décision liée à leur état psychiatrique et « dans des espaces dangereux car non aménagés à cet effet ».

    L’une d’elle a même fini aux urgences après avoir tenté vraisemblablement de s’enfuir par la fenêtre de sa chambre, au deuxième étage.

    Dans son rapport publié ce vendredi, Adeline Hazan dénonce "une confusion entre le régime de l’isolement psychiatrique [...] et le confinement sanitaire". Autrement dit, l’établissement a restreint de manière excessive les libertés de ses patients, sans aucune autre justification que le risque de contamination par le Covid-19 . Une situation en partie corrigée depuis, constate-t-elle, mais qui justifie d’émettre en urgence plusieurs recommandations à suivre et de montrer l’exemple à ne pas suivre à d’autres établissements du même type. Une procédure très rare.

    Officiellement, cette décision d’enfermer à clé les patients a été prise sur la base d’une circulaire détaillant des mesures de confinement lié à l’épidémie de coronavirus, mais la Contrôleure générale note que "le confinement strict en chambre fermée à clé n’est pas mentionné dans cette circulaire". "Les praticiens l’ont décidé en lui donnant un caractère systématique, prétendant que les patients de psychiatrie ne seraient pas à même de comprendre et de respecter les gestes barrière." Une « mauvaise compréhension prétendue », selon le rapport, qui n’est "pas démontrée, et en tout cas, loin d’être générale".

    "Ces privations de liberté injustifiées et illégales ont été mises en œuvre dans des conditions indignes", assène encore le texte.
    Adeline Hazan adresse donc plusieurs recommandations de principe : un patient en soins libres qui refuserait d’être hospitalisé en unité « Covid » doit pouvoir quitter l’hôpital ; l’enfermement dans une chambre ne peut reposer que "sur une décision d’isolement motivée par la mise en danger immédiate ou imminente du patient ou d’autrui" ; enfin "une telle contrainte ne peut être imposée ni à un patient en soins libres ni pour une durée excédant quelques heures" .

    Elle prohibe également "les mesures d’enfermement, de sédation ou de contention" justifiées uniquement par "les moyens dont dispose l’établissement", comme le manque de personnel ou d’infrastructures. _" Aucune mesure de privation de liberté ne peut être prise ni aggravée pour des raisons d’organisation, principe qui ne peut souffrir aucune exception."_

    Ces recommandations ont été adressées au ministre des Solidarités et de la Santé, qui n’y a pour l’instant pas répondu. La direction générale de l’offre de soins (qui dépend du ministère) a de son côté rappelé l’existence d’une fiche relative à la liberté d’aller et venir des patients dans les services de psychiatrie en période de déconfinement.

    (graisses d’origine)

    #psychiatrie #psychiatrisés #psychiatres #hôpital #enfermement #isolement #contention #privation_de_liberté

  • Why Are So Many Women Rejecting Medical Science? | Dame Magazine
    https://www.damemagazine.com/2019/04/22/why-are-so-many-women-rejecting-medical-science

    Women are habitually mistreated, misdiagnosed, and not even included in medical research. As a booming “wellness” industry lures them with fast cures, many can’t resist the temptation.

    There are, obviously, many reasons for the growth of miracle cures and predatory medical treatments and their popularity among women. But one of the main causes is a failure of evidence-based medicine to properly study, understand, and treat women—or even to show them basic empathy. The lack of proper health care and even a basic understanding of women’s bodies has left women desperate for any possible treatment. Because why trust medical science when it ignores you and fails to treat your health seriously?

    The first issue lies in quality of care. In interactions with doctors, patients, especially female patients, are often ignored or minimized when they try to talk about their health. A study in 2017, from the University of Florida in conjunction with the Mayo Clinic, which monitored conversations between 112 patients and their doctors found that, on average, the patients were only given 11 seconds to explain why they were seeking treatment before being interrupted. And that was for all patients, male and female.

    Every contribution we get from readers like you allows us to remain independent and keeps our content free and accessible for everyone. Our reporting digs deep into the important policies, social issues, and cultural trends that matter, bringing the diversity of thought so needed in these times. Join now to help fund this important work.
    Now combine that with data about how women’s health and the health of women of color, specifically, are minimized and you get an even more grim picture. Here are just a few small examples: Women’s pain is often ignored or considered an overreaction—an older study (from 1990) found that when women are in pain after heart surgery they’re more often prescribed sedatives instead of pain medication and a study in 2008 found that in emergency rooms women report abdominal pain as often as men but on average are 7 percent less likely to receive pain treatment for it and are made to wait 16 minutes longer to get painkillers. The medical community has even coined a term for the fact that women receive different treatment after experiencing a heart attack than men do—called the “Yentl Syndrome” (referencing the Barbra Streisand film, in which a woman had to pose as a man in order to gain an education), it highlights the fact that women die after heart attacks more often than men because of improper and insufficient treatment.

    So if research on women’s health is unreliable, and drugs to treat women’s health are nonexistent or have unknown side effects or efficacy, and doctors are barely listening to women then it’s difficult to make the argument to women that they should be avoiding treatments that aren’t scientifically proven. Because a logical response to that would be: What, exactly, has science done for me lately?

    “It’s understandable that people are searching for answers in other places,” says Caulfield. “Enter the wellness industrial complex that is ready to provide unproven therapies for all of this stuff.”

    After all, if women are desperate for any possible treatment, why not make money off them? It’s hard to argue with snake-oil salesmen who come riding into town with a covered wagon filled with ultra-wealthy beautiful celebrities like the Kardashians who are being paid to lie to you that their flat stomachs come from drinking tea.

    #médecine #maltraitances_médicales #biais_genré #genre #femmes

  • Paris Descartes university ‘sold rotting corpses for €900 each’ | World | The Times
    https://www.thetimes.co.uk/article/paris-descartes-university-sold-rotting-corpses-for-900-each-n36mppx0d

    A leading medical institution in Paris is facing a criminal action for trading in bodies and body parts donated for research for more than a decade.

    The Centre for Body Donations at Paris Descartes university has admitted mistreating thousands of cadavers, keeping them in rat-infested and overheated rooms.

    A doctors’ union alleges that some bodies have been sold to private companies for inappropriate uses such as car crash tests. It charges €900 for a body and €400 for a limb.

    Comment l’Université Paris Descartes, dirigée par Frédéric Dardel, a vendu des cadavres pourris à 900 € pièce.

    #cadavre #médecine #dignité

    https://twitter.com/Gjpvernant/status/1199966692291620864

  • Place aux gros - France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/series/place-aux-gros

    L’obésité touche 10 millions de personnes en France et un Français sur deux est en surpoids. C’est donc un enjeu majeur de santé publique, mais pas seulement. La tyrannie de l’apparence est implacable et nos réactions face à la différence de carcasse, la grasse, la différente, la supposée...

    #audio #gros #grossophobie #gras_politique #discrimination #corps #obésité #inégalités #pauvreté

    Particulièrement touchant, l’épisode sur les inégalités avec le témoignage d’un homme gros qui conjugue terrain génétique et pauvreté dans l’enfance. Il raconte comment les colis alimentaires pour les pauvres servent à écouler les stocks de beurre... et après on te parle de volonté, quand on veut on peut, etc.

    54 min
    Épisode 1 : Tous grossophobes !
    http://rf.proxycast.org/1639558651716837376/10177-18.11.2019-ITEMA_22206038-0.mp3

    Pourquoi n’aimons-nous pas les gros ? Pourquoi la grossophobie est-elle l’une des discriminations les mieux acceptées socialement ?
    54 min
    Épisode 2 : Les Oiseaux : une clinique pour vaincre l’obésité
    http://rf.proxycast.org/1639558631575789568/10177-18.11.2019-ITEMA_22206038-1.mp3

    Quand on est obèse, plein de petits handicaps t’empêchent de vivre. Un pas de danse facile que mes amies font sans problème, moi, il me faut dix minutes...
    54 min
    Épisode 3 : Obésité : une maladie de pauvre
    http://rf.proxycast.org/1639558626521653248/10177-18.11.2019-ITEMA_22206038-2.mp3

    Le surpoids est trop souvent considéré comme une carence de la volonté. Dans ces conditions, les gros ont-ils les mêmes chances que les autres d’accéder...
    54 min
    Épisode 4 : Aimer tous les corps
    http://rf.proxycast.org/1639558633375145984/10177-18.11.2019-ITEMA_22206038-3.mp3

    Dans le 4ème et dernier épisode de notre sérié « Place aux gros », La Série Documentaire s’intéresse à la vague du Body positive, accusée d’être une nouvelle...

  • Les enfants volés d’Angleterre sur France 5

    https://www.france.tv/documentaires/societe/951473-les-enfants-voles-d-angleterre.html

    Au Royaume-Uni, les services sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs #enfants à des parents soupçonnés de maltraitance ou jugés à l’avance incapables d’assumer leur rôle, à l’instar des #mères_célibataires ou des couples désargentés. Proposés à l’adoption, ces enfants ne retrouveront jamais leur famille. En 2015, 7740 enfants étaient en attente d’adoption par des couples, aux revenus aisés, qui peuvent dresser en ligne leur profil idéal de recherche. La loi impose le silence aux parents et aux journalistes qui ne peuvent raconter leur drame sous peine de condamnations judiciaires.

    réalisé par : Pierre Chassagnieux, Stéphanie Thomas

    Il faut voir ce documentaire accablant sur les #maltraitances infligées aux enfants (et à leurs parents). On y voit les services sociaux anglais complices de #traffic_sexuel des enfants. Un #tabou non relayé.

    #documentaire #enfance_volée #services_sociaux #pédophilie #prostitution #reification_liberale #guerre_aux_pauvres #vols_de_bébés

  • Agir contre les #maltraitances dans le système de #santé : une nécessité pour respecter les droits fondamentaux
    http://www.cncdh.fr/sites/default/files/180522_avis_maltraitances_systeme_de_sante.pdf

    La récente libération de la parole des patients et des soignants sur le sujet des maltraitances dans le système de santé a mis en lumière des faits préoccupants.
    Parmi les affaires les plus médiatisées, on pourrait rappeler celles relevant de violences obstétricales, de la prise en charge des patients autistes, de la question de l’accueil et de la prise en charge des personnes âgées dans les EHPAD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou dans les établissements psychiatriques.

    #rapport

  • Un #podcast à soi (n°6) : Le #gynécologue et la sorcière | ARTE Radio, via @mona
    https://www.arteradio.com/son/61659783/un_podcast_soi_ndeg6_le_gynecologue_et_la_sorciere

    Paroles blessantes, propos déplacés, gestes brutaux, manque d’empathie, actes réalisés sans explications ni consentement, absence de prise en compte de la douleur... De plus en plus de femmes racontent les #maltraitances et #violences vécues lors de leurs suivis gynécologiques, de leurs IVG et de leurs accouchements. Comment expliquer ces pratiques ? Les faire changer ? Comment les #femmes peuvent elles se réapproprier leurs corps, leur #santé ?

    http://download.www.arte.tv/permanent/arteradio/sites/default/files/sons/07legynecologueetlasorciere_hq_fr.mp3

  • A Toulouse, le procès d’une lanceuse d’alerte - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/09/19/a-toulouse-le-proces-d-une-lanceuse-d-alerte_1597287

    Une ancienne salariée de l’institut médico-éducatif Moussaron, qui avait dénoncé les mauvais traitements dont elle aurait été témoin quand elle travaillait dans cet établissement, est poursuivie en « diffamation » par son ancien employeur. Audience ce mardi devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

    A Toulouse, le procès d’une lanceuse d’alerte

    A la fois fragile et déterminée : à quelques jours de son procès ce mardi à Toulouse, c’est la première impression que dégage Céline #Boussié. A 42 ans, cette ancienne salariée de l’institut médico-éducatif (IME) Moussaron, un centre de soins pour enfants polyhandicapés situé sur la commune de Condom (Gers), est poursuivie pour diffamation pour avoir dénoncé sur Europe 1 et LCI les mauvais traitements dont elle aurait été témoin durant les cinq ans où elle a travaillé dans cet établissement. Financé par des fonds publics (Etat, département), l’IME Moussaron reçoit une centaine d’enfants dans le château et les dépendances du même nom, propriété du docteur Alain Doazan, le fondateur de la structure de 96 salariés, aujourd’hui dirigée par sa fille Aurélie.

    « Dès le départ, j’ai constaté des choses graves »

    Native d’Agen, Céline Boussié, a été embauchée en 2008 comme aide médicale psychologique (AMP) à l’institut #Moussaron. « On m’a fait visiter le service des enfants les plus lourdement handicapés situé à l’intérieur du château en me disant qu’il fallait les considérer comme les miens. Mais dès le départ j’ai constaté des choses graves, souffle-t-elle. Nous étions deux aides médico-psychologiques pour dix, voire douze enfants. Il fallait tout faire, le ménage, les repas, la toilette. Les filles et les garçons n’étaient pas séparés. Une petite fille de 5 ans pouvait être lavée en même temps qu’un adolescent de 15 ans. Nous n’avions pas le temps pour du travail éducatif. » En 2015, elle racontait à Libération que « des enfants étaient enfermés la nuit dans des cages en verre de 3 m², sans poignée. Comme au zoo. Bourrés de médicaments ». Elle en réfère alors à l’organisme de formation dont elle dépend. Sans effet. « On m’a fait comprendre qu’il ne fallait pas trop en parler », ajoute-elle.
    Avant Céline, deux autres salariés de l’établissement avaient dénoncé les mêmes faits, avant d’être licenciés pour fautes lourdes et condamnées pour diffamation par la cour d’appel d’Agen en 2002. « Je n’étais pas prête à cela, j’ai continué à travailler en menant la résistance de l’intérieur pour les enfants. » Isolée au sein de l’équipe soignante, Céline va tenir cinq ans avant de « finir par craquer » en 2013. Arrêt maladie. Preuves à l’appui (des documents consultés par Libération), elle signale dans la foulée à l’Agence régionale de Santé (ARS) les « graves dysfonctionnements » auxquels elle a assisté. Elle écrit au président de la République et au ministère de la Santé. En novembre 2013, suite au rapport de l’Agence régionale de santé (ARS), l’établissement est mis sous tutelle et sous administration provisoire par la ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti.

    Des « locaux d’hébergements inadaptés non conformes aux obligations réglementaires […]. Pas de différenciation entre espaces de nuit et salles de bain, des installations sanitaires inaptes et insuffisantes en nombre […]. De façon générale dans le bâtiment ancien et au château, les lits ne sont pas adaptés à la taille des enfants (enfants recroquevillés, pieds qui dépassent, lit-cage pour enfants de plus de 6 ans », soulignent les inspecteurs de l’#ARS dans leur rapport consulté par Libération. A propos de la surveillance de nuit, ce même document précise que la « majorité des enfants est contenue physiquement sous des formes diverses (brassières de contention avec sangles), lits-cages, box transparents fermés à clef ». Des actes ne faisant pas « l’objet d’une prescription médicale, ce qui est contraire aux droits de l’enfant ». Et que la direction de Moussaron justifie par « la configuration des locaux, la discontinuité de la présence des personnels de nuit et les troubles de comportement » de ces pensionnaires.

    Statut des lanceurs d’alerte

    Soutenu par la CGT, un collectif de salariés et d’anciens salariés de Moussaron réclame de son côté le retrait de l’agrément et la fermeture de l’institut. Une perspective qui expose encore plus Céline au ressentiment d’une partie de ses anciens collègues de travail. Inquiets de perdre leur emploi, ces derniers soutiennent mordicus la direction de l’établissement dans sa plainte pour diffamation. Insultes, courriers anonymes. « A partir de ce moment ma vie est devenue un enfer », raconte Céline qui bénéficiera d’une protection de la gendarmerie avant de se résoudre à déménager pour « protéger [ses] deux enfants ». Elle n’a pas baissé les bras pour autant. Candidate de La France insoumise aux dernières législatives à Agen, elle a recueilli 11,5% des suffrages dans une élection remportée par Michel Lauzzana (LREM). « Pour porter à l’Assemblée nationale, la voix des enfants polyhandicapés et de leurs familles », dit-elle. Elle a aussi fondé l’association « Handi’gnez-vous » dont l’un des buts est de défendre le statut des lanceurs d’alerte dans le domaine de la santé et de l’environnement, « écartés du dispositif prévu par la loi Sapin ».
    Selon le site d’informations Médiacités, l’institut Moussaron devrait passer dans les prochaines semaines sous le contrôle de l’Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales (Adapei 32). Contacté par Libération, l’avocat de l’IME, Laurent de Caunes, s’attend à une audience « compliquée » ce mardi face à la pression de la CGT et du collectif qui soutient Céline Boussié. A la terrasse du café où elle donne son interview, la perspective de gagner après des années de lutte, la fait pleurer.

    Cette histoire qui dure depuis des décennies est un scandale sans nom !
    Voir ici l’historique par un ancien article lors du premier report du procès il y a quelques mois :
    http://www.liberation.fr/france/2017/01/13/qu-enfin-avec-ce-proces-on-parle-de-maltraitance_1541221

    Le tribunal correctionnel de Toulouse a reporté vendredi l’audience de Céline Boussié, accusée de diffamation après avoir dénoncé des mauvais agissements dans le centre pour enfants handicapés où elle travaillait.

    Elle attendait énormément de ce procès, trop peut-être. L’audi­ence devait se tenir ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Elle a finalement été repoussée au 19 septembre pour des raisons d’organisation interne au tribunal. « Après la présidentielle… C’est dommage. Le procès aurait été un moyen d’interpeller les politiques. Pour qu’enfin dans ce pays, on parle de maltraitance, qu’on arrête de fermer les yeux. Cette histoire est tellement symbolique… »

    Céline Boussié, 42 ans, parle d’une voix inégale au téléphone, tantôt chuchote, tantôt crie. Les nerfs sont à fleur de peau. La cicatrice ne s’est pas refermée. Son histoire est en effet emblématique, celle d’un lanceur d’alerte  : ces personnes qui un jour, « parce que cela devient insupportable », dénoncent des mauvais agissements, des choses graves. Et paient souvent un lourd tribut. Céline Boussié est poursuivie pour diffamation par son ancien employeur qui lui reproche des propos tenus en 2015 sur Europe 1 et LCI.

    « A l’écart »

    Elle racontait à l’antenne son expérience à l’institut médico-éducatif (IME) Moussaron, dans le Gers, qui accueille des enfants handicapés. Dès son embauche, en 2008, elle assiste à « des choses qui ne vont pas », elle se confie au syndicat de la « maison ». Mais très vite, elle se retrouve seule, « mise à l’écart » du reste de l’équipe. Son calvaire commence. Elle reste pour récolter des preuves. « Je savais que ce serait compliqué de prouver ce qui se passait. » Elle craque en 2013, à bout. « Je pensais au suicide. Je me disais que seul un drame comme à France Télécom pourrait mettre en lumière la réalité. » Son médecin l’arrête, elle dépose un signalement en mai 2013. Une ­enquête est alors diligentée par l’Agence régionale de santé (ARS).

    Le rapport rendu quelques mois après est accablant  : « Les graves dysfonctionnements […] sont susceptibles d’affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral des jeunes accueillis. » Alors ministre, Marie-Arlette Carlotti place l’établissement sous administration provisoire et dépose plainte pour abus de bien social et abus de confiance (classée sans suite depuis). L’IME Moussaron est une structure de droit privé qui reçoit des financements de l’Etat pour la prise en charge des enfants handicapés. Joint par Libération, l’avocat de l’IME refuse d’être cité dans l’article. Il explique avoir déposé plainte, jugeant les accusations de maltraitance diffamantes car selon lui, contraires à la réalité. Pourtant, le rapport de l’ARS évoque bien (en page 7) une « maltraitance institutionnelle ».

    Comité de soutien

    Janvier 2014  : un reportage de Zone interdite, sur M6, sidère les téléspectateurs. Les images qui auraient été tournées dans l’établissement, en caméra cachée, montrent des enfants qui dorment dans des box en Plexiglas, enfermés « pas parce qu’ils sont dangereux mais faute de place », témoigne un employé sous couvert d’anonymat. On voit aussi des enfants faisant leurs besoins dans des seaux, sans aucune intimité. Il y a également ce témoignage à visage découvert d’une ancienne salariée. Bernadette Collignon avait déjà alerté en 1999. Quatorze ans avant Céline Boussié donc. Leurs histoires se ressemblent. Cette éducatrice spécialisée avait prévenu la Ddass  : un long courrier, avec photos à l’appui. Les enfants étaient déjà sur des seaux.

    Elle est alors licenciée pour faute lourde, puis attaquée en diffamation par la direction de l’établissement. Elle perd le procès en appel. « Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai été humiliée, les ­juges ont même douté des photos, en suspectant du photomontage. » Bernadette Collignon n’a jamais retrouvé du travail, Céline Boussié non plus. « Aucun employeur ne veut de vous. » Bernadette Collignon dit vivre depuis avec « cette blessure qui se réveille ­régulièrement. Mais je ne pouvais plus rien faire d’autre ». Aujourd’hui, elle fait partie du comité de soutien qui s’est créé afin de soutenir Céline Boussié. Elle veut croire que l’histoire ne se répétera pas, « que la société a avancé. Avant, on ne parlait pas du tout de ces choses-là, maintenant, si ».

    « Moulins à vent »

    Didier Borgeaud est convaincu du contraire. Lui aussi est un lanceur d’alerte de Moussaron, même si à l’époque ce mot n’existait pas. Lui aussi a dénoncé et brisé sa vie. C’était en 1995. Sa femme, qui travaillait avec lui, l’a quittée. Il n’a jamais revu leur bébé, âgé de 3 mois à l’époque. Détruit, il a arrêté de se battre contre « des moulins à vent », fuyant au Canada puis en Espagne pour se reconstruire. Il est devenu joaillier. En 2013, quand l’établissement a été placé sous administration provisoire, il a de nouveau voulu y croire. Il s’est dit que cette fois c’était bon, qu’on reconnaîtrait enfin que lui et les autres salariées n’avaient rien inventé.

    Il raconte son histoire dans le Monde  : « J’ai juste dit ce que j’avais vu à l’époque, sans préjuger de la situation de l’établissement depuis. » Le voilà de nouveau poursuivi pour diffamation. Il devait comparaître en même temps que Céline Boussié, vendredi – « sans avocat cette fois, histoire de limiter les frais ». « Je serai à l’a prochaine audience, mais je n’attends plus rien. » Cette histoire est tellement « hallucinante », dit-il, qu’il a décidé d’en rire pour se protéger.

    Et l’article sur le procès qui a eu lieu cette semaine :
    http://www.liberation.fr/france/2017/09/20/maltraitance-d-enfants-handicapes-le-proces-d-une-lanceuse-d-alerte_15976

    Céline Boussié comparaissait pour diffamation après avoir dénoncé les mauvais traitements infligés à des jeunes dans un institut spécialisé du Gers. Le délibéré a été renvoyé au 21 novembre.

    Julia, 47 ans, assistante maternelle, a revêtu un tee-shirt à l’effigie de sa fille polyhandicapée pour témoigner mardi au procès de Céline Boussié devant le tribunal de grande instance de Toulouse. Comme elle, une centaine de personnes - Ligue des droits de l’homme, comité de soutien - sont rassemblées sur le parvis. Tous sont là pour soutenir l’ancienne aide médicale psychologique (AMP) de l’institut médico-éducatif (IME) Moussaron, un centre de soins pour enfants polyhandicapés situé à Condom (Gers). Elle est poursuivie pour diffamation après avoir dénoncé les mauvais traitements dont elle aurait été témoin durant les cinq ans où elle a travaillé dans l’institut, financé par l’Etat et le département. Allumées sur le sol, 80 bougies symbolisent les 80 enfants pensionnaires de Moussaron, à l’époque où Céline Boussié a signalé à l’Agence régionale de santé (ARS) de « graves dysfonctionnements » .

    Sangles

    « Ma fille avait 10 ans en 2013 lorsqu’elle a été admise là-bas, raconte Julia. Le premier jour, le docteur Alain Doazan [alors directeur de l’établissement, ndlr] nous a fait visiter le parc avec ses paons et une partie des locaux neufs. Tout semblait parfait mais, trois semaines après, j’ai déchanté en retrouvant ma fille sur les nerfs, amaigrie et bourrée de médicaments. Quand j’ai vu son lit de 1, 20 m trop petit pour elle et les sangles qui la maintenaient attachée, j’ai tout fait pour la sortir de là. » « Dévastée », Julia dépose plainte pour « violences sur personne vulnérable » le 18 mars 2014. Elle sera classée sans suite un an plus tard, « comme toutes celles qui ont suivi », affirme-t-elle.

    Lit-cage

    Fin 2013, un rapport de l’ARS avait déclenché la mise sous tutelle de l’établissement par l’Etat. « De façon générale dans le bâtiment ancien et au château, les lits ne sont pas adaptés à la taille des enfants : jeunes recroquevillés, pieds qui dépassent, lit-cage pour enfants de plus de 6 ans », y soulignaient notamment les inspecteurs. Des actes que la direction de Moussaron justifiait par « la configuration des locaux, la discontinuité de la présence des personnels de nuit et les troubles de comportement » de ses pensionnaires. Sans convaincre la lanceuse d’alerte : « J’espère que tout cela aboutira à l’ouverture d’une enquête parlementaire sur la maltraitance institutionnelle dont j’ai été témoin », a lancé Céline Boussié avant d’entrer dans le tribunal.

    Lors de l’audience, qui a duré trois heures, elle a énuméré les mauvais traitements, fautes et manquements dans la prise en charge des enfants auxquels elle a assisté. L’avocat de l’institut, Laurent de Caunes, a quant à lui contesté pied à pied les arguments de la lanceuse d’alerte, rejetant les accusations de « maltraitance institutionnelle ».

    Au terme d’une audience où Aurélie Doazan, l’actuelle directrice de l’IME, n’a pas dit un mot, Fiodor Rilov, l’avocat parisien de Céline Boussié a plaidé la relaxe « pour que cesse la peur de dénoncer et que la torture dans ces instituts s’arrête ». Le délibéré est renvoyé au 21 novembre. Si elle était condamnée, Céline Boussié s’est dite prête à aller devant la Cour européenne des droits de l’homme.

    #maltraitances #violences #handicap

  • L’école des soignant.e.s : Pourquoi je vais continuer à défriser un certain nombre de #médecins - par Martin Winckler
    https://ecoledessoignants.blogspot.fr/2017/07/pourquoi-je-vais-continuer-defriser-un.html

    J’ai entendu beaucoup d’enseignants déclarer « Je le fais », mais aucun dire « Tout le monde le fait ». Car ils savent que tout le monde ne le fait pas. Affirmer par conséquent « On n’enseigne plus la médecine comme ça » n’est pas seulement inexact, c’est aussi se fourrer le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Le biologiste Robert Trivers appelle ça Self Deception et a écrit un livre passionnant sur le sujet. (Traduit en espagnol, en italien et en allemand.)

    La #digitoendooculopraxie (activité consistant à se fourrer le doigt dans l’oeil) est un acquis évolutif indispensable à notre survie : mieux vaut croire que le bruit dans le buisson est produit par un lion plutôt que par le vent. Dans le premier cas on s’écarte pour rien ; dans le second on risque de servir de repas.

    Mais elle contribue aussi - et c’est plus regrettable - à la survie des systèmes de pensée les plus arbitraires. Il est très difficile d’admettre que la personne à qui on fait confiance est une brute. C’est pour cela que beaucoup d’enfants battus ne luttent pas contre, voire défendent leur parents batteurs. Il en va de même pour les médecins éduqués violemment par leurs maîtres. Reconnaître qu’ils ont été violentés ça peut être très déstabilisant : ça veut dire qu’on a respecté des brutes et qu’on a appris son métier de ces brutes.

    Il est de plus très périlleux de remettre en question l’institution dont on fait partie. J’ai rencontré un certain nombre de profs de faculté rebelles (y compris pendant mes études) mais aucun n’avait la vie facile. Et ils étaient une minorité. Critiquer l’institution c’est en être éjecté ou rester marginalisé.

    L’absence d’esprit critique concerne les membres de toutes les institutions élitistes : les grandes écoles, l’armée, l’Eglise, les sectes, les clubs exclusifs... Et les institutions fermées ont furieusement tendance - et intérêt - à se reproduire.

    Alors, prétendre que les facultés de médecine françaises ne sont pas (plus) élitistes et se sont transformées en parangon de bienveillance au cours des quarante dernières années, c’est... désarmant.

    • Mon commentaire sur le site :

      Les réflexes corporatistes ont toujours de grandes convergences avec le trollisme de bas étage.
      Puisqu’on ne peut pas argumenter posément, attaquons le messager pour balayer d’un revers de la main le message et surtout, surtout n’en discutons pas, n’y réfléchissons jamais.

      Je me souviens d’un généraliste à Paris qui soignait tout le monde et tout en prescrivant du chocolat. Certes, c’était un cas isolé, comme on dit. Mais ce qui m’inquiétait, malgré la relative innocuité de son obsession (relative, parce qu’il n’est pas dit qu’il n’aurait pas drastiquement compromis l’espérance de vie de quelques patients diabétiques ou autre), c’est que le gus continuait d’exercer depuis des années sans que jamais que les confrères ou les institutions en charge de la santé s’en émeuvent.

      Si mon prescripteur de chocolat était une exception, l’omerta autour des mauvais médecins, elle, semble la règle. Or, je suis toujours très dubitative envers toute profession qui refuse de faire le ménage chez elle.

      Et que dire quand la répétition d’un problème indique qu’en tout été de chose, nous n’avons plus affaire à des cas isolés, des exceptions, mais bien à des comportements qui font système et qui ne viennent pas de nulle part ou de la faute à pas de chance.

      Il y a 120 ans, Durkheim fondait la sociologie française en démontrant que le suicide — considéré jusque là comme un acte profondément individuel et relevant de la psychologie — était un fait social, c’est à dire quelque chose de global qui fait agir les individus en dehors de leur conscience propre.

      Quand il y a un obèse pour 2000 personnes, on peut parler de phénomène individuel, de pas de chance, mais quand l’obésité touche 10% de la population, on peut alors parler de fait social, d’une convergence de mode de vie, de conditions sociales et sanitaires communes et néfastes.

      De la même manière, quand tomber sur un médecin bienveillant n’est pas la norme, une question de chance, que pour certaines populations de patients (gros, femmes, homosexuels et trans, etc.), la maltraitance est la norme, alors, il est temps de reconnaitre que les fondements de la profession sont mauvais et font système.

      Et ne parlons pas des questions qui fâchent vraiment comme la iatrogenèse !

    • C’est vrai que ce texte de Winckler est une réponse à 40 ans de troll.
      Je relève la partie sur la Iatrogénèse car j’avais jamais entendu parlé de cette spécialité médicale. Y a t’il des medecins spécialistes dans cette branche ou est-ce seulement une approche de chercheurs ?

      Car soigner impose aussi de soigner le mal qu’on peut être amené (à tort ou à raison) à provoquer soi-même. Ca s’appelle la #iatrogénie - les maux provoqués par les traitements médicaux - , et c’est bien étudié depuis longtemps, mais très peu enseigné aux premiers concernés.

      #troll #victimisation #deni_du_dominant #maltraitances_médicales #deni #caste #corporatisme

    • @mad_meg Normalement tous les professionnels de santé suceptibles de prescrire/délivrer des médocs sont formés sur la iatrogénèse (aka effets et interactions entre médicaments). Cela suppose de se tenir au courant (donc continuer à se former, de façon indépendante...) et poser les bonnes questions aux patients...

    • Merci pour les précisions @alexcorp mais du coup la iatrogènèse semble ne pas prendre en compte les facteurs psychologiques comme décrits dans le texte de Winckler.

      sinon ce matin il y a ceci :

      Violences obstétricales : des gynécologues contestent les chiffres de Marlène Schiappa

      La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes avait affirmé, jeudi, que le taux de recours à l’épisiotomie atteignait 75 % en France.

      http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/07/24/violences-obstetricales-des-gynecologues-contestent-les-chiffres-de-marlene-
      Pour rappel Israël Nisand est un un grand habitué des prises de position misogynes :
      https://seenthis.net/messages/607291
      https://seenthis.net/messages/606906
      https://seenthis.net/messages/544819
      https://seenthis.net/messages/60888
      https://seenthis.net/messages/57801

    • J’ai vu que bcp de médecins veulent soigner des patients bien portants.
      Ce qui est déjà grave.
      Mais en fait, non.
      Bcp de médecins vont rendre malades des gens bien portants.
      Juste pour exister par l’exercice de leur pouvoir, du pouvoir de leur ignorance.

      Tant que la connaissance ne sera pas partagée, tant qu’on croira ces charlatans, et tant que le patient ne sera pas écouté et ne prendra pas assez confiance en lui pour exprimer son ressenti.

    • @mad_meg Concernant l’impact psychologique je ne pense pas que cela soit spécifique à la iatrogénèse, cela devrait irriguer en permanence le cerveau de tout soignant que de prendre en compte la psychologie de ses patients, quel que soit l’origine des troubles (maladie ou effets secondaires de médicaments). Bon, tout le monde n’est pas Martin Winckler malheureusement...

  • Marseille : des aides-soignantes licenciées témoignent sur des cas de maltraitances en maison de retraite FR3 + France Culture - Marc Civallero - 17/12/2016

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/metropole-aix-marseille/marseille/marseille-aides-soignantes-licenciees-temoignent-cas-ma

    Deux aides-soignantes d’un établissement du groupe Korian situé à Marseille ont été licenciées, une autre est en arrêt maladie et une quatrième en arrêt de travail. Elles sont en mlitige avec leur direction. Ces aides soignantes dénoncent des situations de maltraitance vécues par les résidents de leur établissement, elles ont témoigné dans une émission de France Culture début décembre.

    Vendredi dernier, 16 décembre, soutenues par le syndicat CGT, les aides-soignantes ont organisé une conférence de presse. Elles réclament leur réintégration au sein de leur établissement, « l’Ehpad les Parents ». Elles ont également réiteré leurs témoignages sur des cas de maltraitance. Dans un communiqué la direction de l’établissement rejette en bloc toutes ces accusations.

    Leur témoignage sur France Culture - Les pieds sur terre :
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/prendre-soin

    Hella, Pauline, Farida et Murielle sont aides-soignantes dans une maison de retraite médicalisée (Ehpad) à Marseille.
    En sous-effectif, avec un manque de matériel, des cadences de travail insoutenables, Hella, Pauline, Farida et Murielle ont décidé de sortir du silence et d’alerter sur leurs conditions de travail et sur la maltraitance dans cet établissement où résident 91 retraités.

    _ (Le lien direct qui fonctionne vers le mp3)
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-09.12.2016-ITEMA_21160495-0.mp3


    • Reportage : Pascale Pascariello
    • Réalisation : Marie Plaçais

    #Audio #Radio #Témoignage #EPHAD #maltraitances #vieillesse #Vieux #Hospice #Fin_de_vie #Marseilles #Civilisation #Groupe_Korian #Retraités

    Un peu de publicité :

    En plein cœur du 8 ème arrondissement de Marseille , la maison de retraite médicalisée Korian Les Parents accueille ses residants dans un cadre de vie de qualité et plein de chaleur lors de longs ou courts séjours .

    https://www.korian.fr/maison-retraite/ehpad-korian-les-parents-marseille-13008

  • Trop d’accouchements accélérés à tort
    http://sante.lefigaro.fr/article/trop-d-accouchements-acceleres-a-tort

    Bien qu’indispensable dans certains cas (insuffisance des contractions utérines), l’injection d’oxytocine ne doit cependant pas être appliquée à toutes les femmes. Or, en 2010, 64 % des femmes en travail en ont reçu pendant leur accouchement (enquête périnatale 2010), alors que pour beaucoup la situation ne l’exigeait pas.
    Des effets indésirables

    Le problème est que l’oxytocine, comme toute substance active, présente des bénéfices… et des risques. Elle a d’ailleurs été ajoutée à la liste des produits potentiellement à risque par l’Institut canadien pour la sécurité des médicaments. « Une étude de l’Inserm publiée en 2011 a montré que l’usage excessif de cette molécule est lié à un risque près de deux fois plus élevé d’hémorragie grave, rapporte au Figaro Sophie Guillaume, présidente du CNSF. Un risque d’autant plus grand que la dose administrée pendant le travail est importante. » En effet, à l’issue de la naissance et de l’expulsion placentaire, l’utérus doit se contracter pour resserrer les vaisseaux et faire diminuer les saignements, jusqu’à leur arrêt. Mais lorsqu’il a été hyperstimulé par de l’oxytocine, l’utérus peine à se contracter. Cela peut conduire à une hémorragie grave, qui reste la première cause de mortalité maternelle en France, causant 1,6 décès pour 100.000 naissances vivantes, selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français. D’autres effets indésirables graves liés à un excès d’oxytocine, telles que des anomalies du rythme cardiaque fœtal, ont été rapportés.

    • Une autre conséquence de cette plus grande « tolérance » pour un accouchement long pourrait aussi être de diminuer le taux de césariennes, qui représentent elles aussi un risque d’hémorragie important. « Encore récemment, certaines équipes avaient recours à la chirurgie si le col ne se dilatait pas au bout de trois heures, affirme Laurent Gaucher. On pensait que cette stagnation était liée à un problème mécanique. Or nous nous sommes aperçus que, pour la majorité de ces femmes, le travail aurait repris son cours normalement si on avait attendu. »

      Cet éloge d’un accouchement plus lent et « naturel » pose la question de la douleur. « Contrairement à ce que pensent certains professionnels, une péridurale peut être prescrite même si le travail évolue très lentement, rappelle Laurent Gaucher.

      #maltraitances_médicales #accouchement #césarienne #péridurale #domination_masculine #sexisme

    • Accélérer un accouchement permet de le cadrer dans le temps. Optimisation ?
      A ce qu’il parait, il y a moins d’accouchements le week end que la semaine, maintenant, contrairement au siècle dernier (19 ieme).

      Bon, cela peut être positif, songeons à Renée Gosciny qui à fait un test cardiaque un week end de 15 Aout.

    • Ah ça, le #consentement en #médecine_française ça n’existe pas. La ou le patient·e est toujours considéré comme un ignorant·e inculte qui va faire perdre du temps au médecin, qui a une tache plus noble, un truc hautement technique et dangereux (c’est important ça, la notion de danger si t’as pas compris ça, tu risques de te faire massacrer pour que tu comprennes bien). Donc se concentrer sur la technique c’est rassurant, telle dose fait tel truc, alors que même si l’Assemblée Nationale s’évertue à faire de la place au comportementalistes, les femmes (et même les hommes) quand elles parlent, on ne sait pas trop si c’est oui ou non. Hein, tu piges quoi, les êtres humains, c’est pas fiable, et ça change tout le temps. Parfois elle est grosse et dépressive, brune ou blonde, alors que le produit a injecter il est parfaitement connu, c’est rassurant.
      J’en sais quelque chose, je reviens de chez le dentiste, le gars s’est bien amusé avec ma bouche, absolument pas du tout ce qu’on avait prévu ensemble. Mais si j’arrête de pleurnicher il me retirera les trous qu’il a foré et la colle qu’il a posé sur mes quatre incisives supérieures, juste là maintenant de travers, oui, oui un peu comme sur une voiture. Comme si il n’y avait pas d’être humain après les dents, le cul, le ventre, le morceau de corps qui doit être soigné AVEC la personne. C’est quand même simple non comme notion ???

    • J’ai travaillé 15 ans avec des sage-femmes : le déclenchement -qui est plutôt le fait des obstétriciens que des sage-femmes, qui prennent davantage le temps et n’ont pas le droit à tous les mêmes gestes que les médecins bien qu’elles soient aussi profession médicale- est (était à l’époque) provoqué surtout les vendredis dans la région parisienne pour éviter d’avoir à se prendre les bouchons d’après 16 H ! Je le tiens de sage-femmes qui voulaient travailler en province à cause de ça.

  • Police say 350 people have come forward to report child sex abuse in football | Football | The Guardian
    https://www.theguardian.com/football/2016/dec/01/fa-punish-clubs-cover-up-martin-glenn

    Police have been flooded with victims alleging they were abused as children in football and say they are investigating attacks on 350 people, with more complaints expected.

    The complaints to police came after Guardian revelations about child sexual abuse in football and police chiefs are vowing to hunt down the attackers – no matter how long ago the crimes took place.
    Former Newcastle player David Eatock on being abused: ‘I wanted to cry but I couldn’t even cry’
    Read more

    The 350 victims reporting crimes to police will have their cases investigated, officers say, with a priority being to identifying alleged offenders who may still pose a danger to children.

    –—

    Newcastle United accused of a cover-up in 1990s by sex abuse victim Derek Bell | Football | The Guardian
    https://www.theguardian.com/football/2016/dec/01/newcastle-accused-cover-up-1990s-abuse

    The former Newcastle United footballer Derek Bell, who was subjected to years of sexual abuse by a boys club coach who subsequently worked at Newcastle, has accused the St James’ Park club of a cover-up for their limited response after Bell raised the alarm in 1998.

    Bell was sexually abused by George Ormond, his coach at the local Montagu and North Fenham boys club, from the age of 12 to 16 in the late 1970s, until Bell signed as an apprentice at Newcastle United in 1979. He believes that after he joined Newcastle, Ormond had to “wean himself” off Bell, and he fears that Ormond must then have targeted other young players at the boys club for similar abuse.

    #viols #pédophilie

  • Une enfance sans pornographie (Maïa Mazaurette)
    http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2016/03/06/une-enfance-sans-pornographie_4877358_4500055.html

    Le problème n’est pas d’exposer des enfants à la pornographie, même tôt. […] Le problème est de les exposer à une seule forme de pornographie, écrasante et uniforme, allons, balançons les grands mots : totalitaire™. Le problème de la pornographie est qu’elle est riche et qu’on n’en diffuse que le parent pauvre. Le problème est la prééminence non seulement de la vidéo mais du clip, au déni des formes longues, des descriptions, de la peinture, de l’illustration, de la méditation, de la philosophie, de l’exploration, de la gravure, de la poésie, du théâtre, du jeu, de la science, de tout le reste mais surtout de tout le reste imbriqué, transversal, transdisciplinaire et bordélique.
    […]
    L’absence de choix pour nous adultes, c’est de la paresse. C’est notre responsabilité. Pour les enfants, en revanche, c’est une absence d’éducation qui repose sur une absence de transmission et qui effectivement produira un assèchement – les fantasmes, ça s’arrose. C’est à nous, adultes, parents, d’exposer doucement les futures générations à des formes graduées et variées d’érotisme. Pas question de coller des sodomies sous le nez des collégiens ! Mais nous pourrions laisser traîner des éléments culturels sur la table basse, ou les cacher dans un placard – laisser aux jeunes le plaisir d’une terrible transgression. Les bibliothèques servent aussi à cela.

    Dans ce rôle d’éveil, les pornographes sont nos alliés. Pornographes de l’écrit, de la conversation, du feutre, peu importe, y compris les pornographes vidéo, qui sont quantité à se battre pour proposer autre chose que du préformaté abrutissant.

    Si l’imaginaire de nos enfants n’a pas le temps de se former, ce n’est pas à cause de la pornographie. C’est à cause de notre rétention culturelle. C’est à cause du fait qu’on ne forme rien sans matière. C’est à cause de notre lâcheté. C’est à cause du boulevard que nous laissons à des intérêts privés quand il faudrait promouvoir la culture. C’est à cause de notre amnésie et de la projection sur nos enfants d’un fantasme très, très contestable – le fantasme de l’enfance innocente. Si l’enfance était innocente, les gamins ne finiraient pas sur des sites porno.

    #éducation #pornographie #enfance #sexualité #transgression #culture #imaginaire #enfants #innocence

    • La pornographie c’est l’écriture de la prostitution, pas l’écriture de la sexualité.
      Le problème de ce texte c’est cette confusion.

      Laisser des livres sur la sexualité à la bibliothèque ou sur la table basse à porté des enfants c’est peut être une bonne idée, mais c’est bien différent que de laisser trainé de la pornographie.

      Laisser trainer de la pornographie a destination des enfants c’est un délit, c’est a mon avis une agression sexuelle sur mineur.

      Définition « Maltraitance sexuelle chez le mineur »
      Dans le cadre de ces recommandations, la maltraitance sexuelle envers un mineur est définie par le fait de forcer ou d’inciter ce dernier à prendre part à une activité sexuelle . [...]
      Les activités sexuelles ne se limitent pas aux actes sexuels avec pénétration caractérisé, elles comprennent toute forme de violences sexuelles ou d’incitation avec emprise psychologique, soit :
      – les activités sexuelles sans contact physique, comme imposer a un mineur de regarder ou participer à des photographies ou des vidéos à caractère pornographique ...

      source http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-05/reco2clics_reperage_et_signalement_inceste_par_les_medecins.pdf

      Là elle parle pas d’imposé mais laisser trainé intentionnellement tout en sachant que les enfants sont curieux et vont regarder. Ca me semble pervers et finalement l’adulte sait que les enfants vont regarder, alors sans avoir l’air il impose ces images.
      J’ai toujours vraiment du mal avec Maïa Mazaurette et la voire faire la promo des agressions sexuelles sur mineurs sur le site du monde ça me fait pas plaisir je préférait quant elle restait cantonné à sa revue pour couillons où elle était avant.
      #éducation_toxique #culture_du_viol #maltraitances #confusion #pedocriminalité

    • J’hallucine quant même de la dangerosité de cet article. Ca me met mal à l’aise parce qu’en plus j’ai été exposé à de la pornographie très jeune et je m’en serait passé. Plus tard l’agresseur sexuel à domicile qui me servait de beau-père s’en est servit aussi pour me manipulé, me faire culpabilisé alors je ne suis pas très coulante sur le sujet.

      Le truc qui me gène aussi c’est cette histoire d’innocence. Les enfants ne seraient pas innocents... qu’est ce que ca veut dire ?
      Dans le contexte j’ai l’impression que ca veux dire que les enfants sont curieux de savoir ce qu’est la sexualité. Et aussi qu’ils ont leur sexualité à eux.

      Je ne voie pas bien pourquoi le fait d’avoir de l’intérêt pour le sexe ou avoir une sexualité d’enfant s’oppose à l’innocence.

      Vouloir découvrir le mystère de la sexualité, ce truc que les adultes cachent, c’est pas une faute, c’est pas un manque d’innocence. C’est juste de la curiosité très bien placé et satisfaire cette curiosité ne devrait pas nous faire nous sentir coupables ou nous faire perdre de l’innocence.
      Si on laisse du contenu informatif sur la sexualité, le consentement, l’anatomie des zones érogènes, les mst et ce qu’on voudra selon l’age des enfants, il n’y a pas de raison pour que les enfants perdent leur innocence.
      Et le fait que les enfants aient une sexualité à eux, le fait qu’ils soient curieux, ceci ne les rend coupables de rien à part si on pense que la sexualité est obligatoirement fautive, honteuse, coupable.
      Si on laisse du contenu pornographique aux enfants comme le conseille Mazaurette, là par contre c’est bien possible qu’ils développent un sentiment de culpabilité parce que c’est une intrusion dans leur univers sexuel d’enfant. Parceque la pornographie sert à se masturbé pas à s’instruire sur la sexualité. Ce n’est pas aux adultes à choisir pour les enfants avec quoi et comment ou quant ils doivent se masturbé. Et puis c’est culpabilisant aussi parce que la pornographie c’est pas de la sexualité, c’est de la violence patriarcale, de la domination masculine, de l’humiliation des femmes, du racisme décomplexé... c’est culpabilisant de prendre son plaisir a regarder ça.

    • En fait, elle ne définit jamais ce qu’elle appelle « pornographie » finalement…

      Ou alors confusion entre érotisme et pornographie ?

      C’est à nous, adultes, parents, d’exposer doucement les futures générations à des formes graduées et variées d’érotisme. Pas question de coller des sodomies sous le nez des collégiens ! Mais nous pourrions laisser traîner des éléments culturels sur la table basse, ou les cacher dans un placard – laisser aux jeunes le plaisir d’une terrible transgression. Les bibliothèques servent aussi à cela.

      Et juste après :

      Dans ce rôle d’éveil, les pornographes sont nos alliés. Pornographes de l’écrit, de la conversation, du feutre, peu importe, y compris les pornographes vidéo, qui sont quantité à se battre pour proposer autre chose que du préformaté abrutissant.

      Et la question est de savoir ce qu’est ce « préformaté abrutissant ».

    • Même avec l’érotisme ca reste malsain et à mon avis incestuel.
      Personne n’est d’accord chez les adultes pour définir la nuance entre érotisme et pornographie. C’est bien pratique pour noyé le poisson, déjà que on sais même plus la difference entre sexualité et pornographie.

      La moins mauvaise définition de cette pseudo nuance entre érotisme et pornographie est « la pornographie est l’érotisme de l’autre » et au moins ici elle peut servir à comprendre qu’un adulte qui laisse trainé SA pornographie ou SON érotisme d’adulte à destination des enfants, impose son « érotisme de l’autre » c’est à dire du porno dans tous les cas de figure.

      Pour l’éducation sexuelle des enfants, on leur doit de l’information en particulier sur le CONSENTEMENT vu que les mineurs représente 51% des victimes de viols et aussi 1/4 des agresseurs sexuels sur mineurs. Les enfants ont besoin qu’on leur donne les moyens de se protégé de la sexualité des adultes qui leur porte gravement préjudices et aussi qu’on les aide à se protégé de la sexualité des autres enfants. Les enfants n’ont pas besoin qu’on les exposent aux fantasme parentaux avec du porno, ni même avec de l’érotisme soft BCBG.
      Qu’est ce qu’on en sait de leur orientation sexuelle, de leurs gouts et leurs envies ? Les enfants n’ont pas besoin d’être stimulé sexuellement par leurs parents. Des parents qui s’amuseraient à stimulé sexuellement leurs enfants moi j’appelle cela des parents incestueux. Alors je sais qu’en France l’inceste n’est même pas un délit, mais exposer des enfants a de la pornographie c’est une agression sexuelle sur mineur et si c’est les parents qui les exposent, c’est une circonstance aggravante.

      #inceste #érotisme #pornographie #violences #consentement

  • « Enfants en souffrance… La honte » (Le Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140928.OBS0520/enfants-en-souffrance-la-honte-une-enquete-choc.html

    Pendant deux ans, caméra au poing, les journalistes et réalisateurs ont sillonné une France méconnue, celle de l’Aide social à l’enfance (ASE). Des couloirs des Conseils Généraux aux foyers d’hébergement, ils ont plongé dans les arcanes d’un système opaque, où la prise en charge des enfants relève parfois d’une simple « loterie », où les maltraitances psychiques et physiques sont courantes, où les disparités régionales autorisent tous les abus, où l’absence de contrôle favorise toutes les dérives…

    #enfants #ASE #foyer_d'hébergement #maltraitances

  • Les Furies : Femmes et électrochocs en 2013
    http://les-furies.blogspot.ca/2013/04/femmes-et-electrochocs-en-2013.html

    Ce titre fait sursauter. Des électrochocs en 2013 ? Des images assez sombres nous viennent en tête des années 50-60, où les électrochocs étaient pratiqués à froid et servaient bien souvent comme outil pour punir et réprimer plutôt que pour soigner. Suite à de nombreuses critiques durant les années 70 et à l’arrivée de plusieurs traitements pharmaceutiques, l’utilisation des électrochocs a diminué.

    L’utilisation des électrochocs, maintenant appelée électroconvulsothérapie, ECT ou bien sismothérapie, semblent faire un retour en force dans beaucoup de pays occidentaux. Le nombre de séances d’électrochocs a doublé au Québec entre 1988 et 2003. En 2011, plus de 6000 traitements aux électrochocs ont été administrés à un nombre indéterminé de personnes à travers la province.

    Il existe peu de statistiques sur cette pratique au Québec. Les groupes communautaires québécois ont maintes fois demandé des chiffres au ministère de la santé. Parmi les chiffres obtenus par le comité Pare-chocs qui militent contre l’utilisation des électrochocs, on découvre entre autre que
    50% des électrochocs seraient donnés à des femmes de 50 ans et plus,
    41% à des personnes âgées de 65 ans et plus,
    Près de 10% à des femmes de 80 ans et plus,
    et 75% à des femmes.

    Force est de constater que les électrochocs sont bel et bien un enjeu féministe. D’ailleurs, le mouvement féministe a dénoncé à de mainte reprise l’aspect sexiste et patriarcal de la psychiatrie qui tend à diagnostiquer très facilement des problèmes de santé mentale aux femmes. On oublie facilement que derrière les étiquettes qu’on colle à ces femmes, se retrouve des réalités de vie forgées par des conditions structurelles, sociales et économiques. Si les diagnostics sont politiques, probablement que les traitements également !

    #psychiatrie #femme #femmes #sexisme #feminisme #electrochocs #violence

    • le retour... si ce vieux fantasme était jamais parti. Je suis régulièrement traité d’hystérique.
      J’ai lu ce texte qui accompagnait l’article

      Les électrochocs, une forme de violence contre les femmes - Bonnie Burstow, Ontario Institute for Studies in Education
      http://aocvf.ca/documents/electrochocs2.pdf

      Ca me terrorise cette manière de traiter les femmes agées. Est-ce qu’il y a des statistiques pour la France ? Les electrochocs semblent utiliser principalement pour « soigner » la dépression. Je vais voir ce que je trouve la dessus

      –-------

      Nombre d’ECT par an (électroconvulsivothérapie)

      France 70 000 en forte régression.
      Grande Bretagne 200 000
      États-Unis : 100 000 en forte régression.
      Québec, 8000 en 2003 contre la moitié en 1988 6

      (source SFAR 1999)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lectroconvulsivoth%C3%A9rapie#Nombre_d.27ECT_par_an

      –------------

      Par contre, nous connaissons les taux d’administration d’ECT selon l’âge et le
      sexe. La revue Québec Science dans un dossier publié en 1997
      (8)
      ,
      nous
      apprend qu’en 1995 sur la totalité des électrochocs administrés, 0,6% l’ont été
      sur des moins de 19ans, le plus haut taux soit 16,2% à des femmes de 60-69
      ans et qu’au total 65,9% étaient des femmes contre 34,1% d’hommes. Les
      mêmes types de résultats sont cités par l’Agence d’Évaluation des Technologies
      et des Modes d’Intervention en Santé (AETMIS)
      (2)
      mais cette fois-ci les données
      sont fonction de la population globale
       : en 2001, le taux de séances pour 1000
      de population générale est de : 0,19 pour les 15-19ans, 3,41 pour les femmes de
      65 ans et plus (le plus haut taux) et 1,42 pour toutes les femmes contre 0,58 pour
      tous les hommes.

      Pour l’abolition des électrochocs !
      http://www.actionautonomie.qc.ca/parechocs/pdf/dernargumen.pdf

      –-----------------------

    • « Et si nous prenions le temps d’écouter les femmes dépressives, hystériques ou bipolaires ? »
      http://www.huffingtonpost.fr/thierry-delcourt/et-si-nous-prenions-le-temps-decouter-les-femmes-depressives-hysteriq

      Mais il est un fait social que Yasmina et de nombreuses patientes m’ont appris à découvrir et à ne jamais oublier, celui de ces « petits arrangements » pervers dans les familles et les institutions en charge d’être substituts parentaux, sans compter ceux des alcôves d’hommes qui ont le pouvoir de faire et de défaire une vie.

    • Vous êtes sures qu’on utilise encore le terme hystérique comme catégorie de maladie mentale ? Je vais vérifier, mais je ne crois pas. Je crois que c’est surtout un terme qui est passé dans le langage pour dénigrer une femme en colère ou véhémente. A suivre.

    • Le tableau est sans doute moins simple.
      Primo , la psychanalyse a fait grand cas de l’hystérie masculine, de sa naissance à Lacan. Deuxio , les électrochocs ne sont pas nécessairement cette maltraitance documentée par nombre d’écrivains et de patients, et qui fait retour, avec d’autres violences, dans des HP de plus en plus déshumanisés. Tout dépend des relations thérapeutiques dans lesquelles leur administration s’inscrit, de la manière dont ils sont administrés. Il ont par exemple été continuellement utilisés dans des hauts lieux de la psychothérapie institutionnelle (La Borde, La Chesnaie), pour ce que j’en comprends, comme moment d’ouverture, de retour à la verbalisation, quitte à en refuser l’administration à des patients qui - cherchant à soulager une angoisse inextinguible, à amender un état mélancolique aigu - en réclament une série, pour tenter autre chose.

    • @supergeante A priori oui, recoupé sur plusieurs sites.
      Mais par exemple, pour wikipedia « L’hystérie est en psychanalyse une névrose touchant les femmes et les hommes, aux tableaux cliniques variés, où le conflit psychique s’exprime par des manifestations fonctionnelles (anesthésies, paralysies, cécité, contractures...) sans lésion organique, des crises émotionnelles, éventuellement des phobies1. C’est une notion qui fait également partie de l’histoire de la psychiatrie et de la psychologie. »
      Alors que pour doctissimo :
      "La névrose hystérique touche essentiellement des jeunes femmes. Elle est la conséquence de la fixation symbolique de l’angoisse sur des symptômes physiques ou psychiques. L’angoisse n’est pas vécue comme telle : elle est convertie de façon inconsciente en pseudo-symptômes physiques.

      Cette névrose se développe sur des personnalités de type hystérique, qui présentent en général les caractères suivants :

      Un égocentrisme important ;
      Un besoin d’être apprécié de l’entourage qui les conduit à adapter leurs idées et leurs opinions à leur audience afin de mieux les séduire, voire à raconter des histoires (mythomanie) ;
      Une exubérance et une grande démonstrativité ;
      Une théâtralisation avec dramatisation de toutes les situations : ce sont des personnes qui se « mettent en scène »,
      Un besoin avide d’affection et de séduction qui conduit à érotiser les rapports sociaux tout en se retirant des que la situation devient plus impliquante ;
      Une tendance à nouer des liens assez factices.
      "

    • Euh Doctissimo, c’est sans doute utile pour butiner des infos, ne pas laisser aux médecins le monopole du savoir médical, mais ce site est essentiellement un vecteur des labos, des vendeurs, de la croyance en « la santé », et donc en l’occurrence de la psychologie comportementale..

      Sinon, ce dont le rapport sur L’utilisation des électrochocs au Québec ne dit rigoureusement rien, si ce n’est la question du consentement éclairé, c’est la #relation_thérapeutique dans laquelle s’inscrivent, ou pas, des séances d’électrochocs.

      Pour en rester aux électrochocs considérés isolément, techniquement, une version scientiste avec son enrobage de susurre éthico-légal :

      Les modalités ont en revanche beaucoup évolué, et le cadre réglementaire est précisément défini.
      Ainsi, l’anesthésie générale est devenue systématique, tout comme l’information et le consentement écrit du patient ou dans certains cas de son représentant légal. Surtout, (...) elle est devenue « un traitement très technique, et c’est désormais sur ce terrain-là que le débat se situe » : type de courant utilisé, position des électrodes, rythme d’administration...
      En France, comme dans la plupart des autres pays où elle est pratiquée, la sismothérapie est principalement proposée dans les troubles de l’humeur. « Malgré les progrès thérapeutiques récents (...), l’électroconvulsivothérapie (ECT) reste un traitement essentiel de la dépression. Sa place est unique dans les dépressions sévères, et l’ECT permet encore d’améliorer la survie du malade », (...).

      http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/11/15/volte-face-sur-l-electrochoc_1791344_1650684.html

      Les électrochocs, c’est donc une technique qui a connu des évolutions :

      L’utilisation de la technique unilatérale droite, d’impulsions courtes et de charges électriques moins importantes diminue la durée de cette période de confusion.

      http://www.psychomedia.qc.ca/forum/22701/page/1

      Mais ce type de description qui montre que le souci de « ne pas nuire » peut rester présent et susciter des transformations techniques en reste lui aussi à une vision qui isole l’"acte de soin" de la relation thérapeutique.

      Je parle par oui dire, faute de mieux. Mais j’ai été amené à en pas en rester à la lecture d’Aratud et d’autres, à faire attention à qui cause là dessus et d’où, et j’ai bien du modifier mon avis après avoir vu des patients en nettement meilleure forme après des électrochocs.

      Pour ce que j’en ai entendu dire, la période de confusion dite aussi période de réveil (anesthésique) qui suit ces séances constitue (ou pas...) un moment privilégié du soin, un (re)commencement. Entre être laissé à soi même en attendant que des médicaments prenne plus ou moins le relais des effets de l’électrochoc et être, d’emblée, partie prenante d’une relation, il y a un monde.

      ...il me paraît important que la spécificité de l’action de l’infirmier en psychiatrie s’affirme encore davantage. Dans le cas de l’ECT, la disparition du mot « choc » fait qu’il est assimilé toujours plus à un geste médicalisé et technique où la place de l’infirmier reste mal définie, voire pourrait passer aux yeux de certains comme superflue. Or, il m’apparaît toujours plus que l’accompagnement infirmier, notamment pendant la phase de réveil, est un élément important de ce soin, conditionnant en partie la réussite de l’ECT.
      En effet, auparavant, alors que l’on parlait encore de « dissolution du psychisme puis de reconstruction », ou, pour les psychanalystes de « tuer-ressusciter », de nombreux auteurs insistaient sur l’importance du réveil. La présence infirmière y trouvait tout son sens quand à un accompagnement et à un travail de reconstruction, aussi bien par rapport à la confusion qu’aux troubles mnésiques. Cette notion était très présente dans les protocoles concernant les cures de Sakel (choc insulinique), où le même infirmier se devait d’accompagner le patient pendant toute la durée de la cure.

      L’Ecrit, Clinique des Electrochocs (à destination des infirmiers psys)
      https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_69FC625981EB.P001/REF

      Depuis la formation d’infirmier en psychiatrie a été supprimée. C’était pourtant une de voies de la déhiérarchisation du soin (de la réduction du pouvoir des médecins comme pouvoir et puissance séparée) sur la quelle s’était appuyé bien des pratiques, allant jusqu’à inclure les autres personnels « de service » et les patients eux mêmes.
      Et les écrits que je trouve en ligne n’évoquent guère ce moment de reprise, de parole, accompagnée, la prise de notes, répétées, l’instauration d’une relation suivie qui pouvait y trouver place.

      Une petite histoire dans Pathique et fonction d’accueil en psychothérapie institutionnelle, #Jean_Oury. In Le contact. Ss la direction de Jacques Schotte
      http://www.lacanw.be/archives/institutionnalites/Le%20contact%20(J.%20Schotte%20ed.).pdf

      Je suis censé parler ici des rapports entre la #fonction_d'accueil et le pathique. Un vaste programme.
      J’aimerais, en guise de préambule, raconter une petite histoire, celle d’un accueil particulier qui s’est passé il y a plus de trente ans... J’avais été appelé d’urgence dans un village parce qu’une vieille dame était dans un état confusionnel, délirant, et particulièrement difficile. Ni la famille, ni le médecin ne pouvaient la décider à se faire soigner. J’intitulerai cette histoire non pas « La belle bouchère » mais « La vieille bouchère ». C’était en effet une grand-mère qui travaillait encore dans la boucherie d’un petit village. Elle était dans l’arrière-boutique quand je suis arrivé, en train de séparer les feuilles qui enveloppent la viande. Pour faire ce travail, elle tenait un énorme couteau, verticalement, l’extrémité du manche appuyé sur le tas de feuilles d’emballage. Rapidement, j’ai su qu’elle redoutait que le diable en personne ne vienne la chercher pour la punir de ses fautes, qu’il la mettrait dans une charrette, complètement nue, pour la promener dans le village. Voilà à peu près « l’accueil » tout à fait restreint dans lequel je me suis trouvé.
      Que faire ? Après quelques exhortations plus ou moins vigoureuses, j’ai constaté qu’on ne pourrait pas la convaincre de me suivre. Alors, comme par une inspiration à la Rosen — mais peut-être que les szondiens y reconnaîtront une « dimension » personnelle —, je suis entré dans son délire et lui ai dit : « Je suis Méphistophélès, mais je peux vous faire grâce de cette promenade, nue dans une charrette. Je veux simplement vous emmener dans ma voiture, et toute habillée ».
      Très rapidement, elle a fait ses valises et elle est montée dans ma voiture. Je l’ai emmenée en clinique. C’était en 1954. En arrivant, étant donné son état confusionnel, je lui ai fait un électrochoc qui a eu la vertu d’agir sur la confusion et de rétablir un niveau normal de la glycémie (parce qu’elle était également diabétique). Quand je l’ai revue, elle avait gardé une bonne conscience de cette première entrevue, mais, sur un mode très humoristique (elle était sortie de son état confusionnel), elle m’a dit : « Espèce de grande ficelle, va ! »
      L’accueil était réalisé. Il faudrait analyser à quel niveau... Elle est restée en clinique très peu de temps : cela s’est très bien passé. Voilà le premier exemple, presque cinématographique, des rapports entre l’accueil et le pathique.

      Un autre petite histoire, extraite d’un récit, où il se dit bien d’autres choses : 1971-1994, dans les lieux de la folie
      http://www.francis-berezne.net/index.php/sur-la-psychiatrie-11/36-opinions-dun-ancien-malade-sur-linstutution-psychiatrique

      J’arrive ([à La Borde] en janvier 72, après avoir été arrêté sur la voie publique, enfermé dans une cellule pendant une quinzaine de jours, cure de sommeil ou un machin de ce genre, et après un mois de placement d’office à Sainte Anne, dans l’attente d’une place libre à La Borde. J’insiste pour y aller, car je connais la clinique de réputation, et j’ai vu sur une scène parisienne un spectacle joué par ses pensionnaires qui m’a beaucoup ému. J’espère donc qu’on m’y soignera mieux que dans un service traditionnel, mais surtout je suis sûr que je n’y serai pas enfermé. Ca va plutôt mal quand j’arrive. Il n’y a pas grand chose à faire dans un premier temps qu’une série d’électrochocs. Dès que ça va mieux, je me dirige vers la salle de spectacle, car même si je viens de démissionner d’un poste d’enseignant aux Beaux Arts de Paris, les premiers jours à La Borde on me met en vacances de mes soucis professionnels, et je m’intéresse au théâtre. Je n’ai guère de souvenirs de ce premier séjour de quatre cinq mois, sinon des images, des sensations, rien de bien précis. Tellement peu précis que je me demande encore si j’ai fabriqué ces espèces d’étranges et familières poupées en bas nylon bourrés de coton hydrophylle, que j’ai aperçues un jour dans un musée d’art brut. Il y a certains états, psychothérapie institutionnelle ou pas, qui sont marqués d’une grande confusion, d’une grande incertitude, laquelle peut nourrir après coup un délire plus ou moins intense, psychothérapie institutionnelle ou pas.

      Certes, à La Borde mon délire s’apaise grâce aux activités et aux ateliers, aux entretiens et aux soins, mais la source de mon délire n’est pas épuisée, loin de là. J’ai beaucoup plus de souvenirs de mon deuxième séjour en 73, pareil, quatre cinq mois de suite, après une rechute assez sévère. Mon activité tourne encore autour du théâtre, mais aussi de l’écriture. Nous créons de façon collective un spectacle de grandes marionnettes inspirées du Bread et Puppet Theater, une troupe à la mode dans les années 68. Nous écrivons un spectacle sur ceux qui parlent et ceux qui se taisent, nous fabriquons des masques et des costumes sous lesquels nous nous dissimulons en incarnant des animaux. Nous jouons notre spectacle à La Borde devant un public Labordien. Je dis nous, et ça mérite qu’on s’y arrête un instant. J’ai du mal à préciser, c’est tellement loin, mais le #collectif me permet de ne pas être un mouton dans un troupeau, il me donne à nouveau le sentiment d’être quelqu’un.

      On nous bassine avec le CNR et ses tables de la loi mais on oublie l’esprit de résistance et les pratiques qu’il a suscité. La psychothérapie institutionnelle fut (est ?) de celle là, contre le délaissement meurtrier dont les fous firent l’objet pendant le Seconde guerre mondiale, et contre l. contre Oury répétait comme un antienne, « la psychothérapie institutionnelle ça n’existe pas ». Et il est évident qu’aujourd’hui la recrudescence de l’utilisation des électrochocs n’a le plus souvent rien à voir avec ce qui fut le premier souci de cette démarche, « soigner le soin, soigner l’institution ».

      Dans l’électricité sans les soviets, où réside au juste le problème ? Il me semble que c’est dans cet espace du collectif toujours plus colonisé de part en part par la gestion capitaliste et sa technocratie.

    • Putain colporteur, doctissimo est bien représentatif de son temps le glissement d’une définition scientifique vers une définition strictement sexiste d’une névrose qui devient la caractéristique et l’adjectif d’un seul sexe. Et tout ca par un média qui porte une caution médicale tout comme le monde celle de référence. Et les électrochocs c’est cool.

    • @unagi, les électrochocs « cool » ?! N’importe quoi.
      Subir une anesthésie, des décharges électriques, se retrouver dans un état de confusion, mais aussi se retrouver psychiatrisé ou avoir besoin de recourir à un asile, c’est pas « cool ». Et ce qui est pour le coup pas « cool » du tout du tout - loin des déprimes prolongées ou chroniques, plus ou moins invalidantes - c’est lorsque la #souffrance_psychique soit telle que dans certains cas, et sans même nécessairement agir pour mourir, sans même se suicider, il s’agisse de souffrir littéralement à en crever.

      Les tambouilles doctes et marchandes de Doctissimo visent à répondre, à leur façon, à un besoin d’appropriation par les malades eux mêmes de leur pathologie, des tactiques curatives, traitements, etc. Ce besoin là n’est pas nul. C’est de là qu’est née une expérience politique comme Act-up, par exemple. Évidemment Doctissimo c’est plutôt une poubelle, des gens s’y intoxiquent, d’autres récupèrent des choses et les assaisonnent à leur sauce. Le Monde j’ai précisé que c’était un point de vue scientiste, qu’est-ce qui fait mieux référence en matière de santé que le scientisme ?

      Oui, comme bien des catégories psychiatrique, hystérique est une insulte, et en l’occurrence une insulte sexiste. Mais enfin ce n’est pas parce qu’un terme est employé comme insulte qu’il en perd tout sens par ailleurs (pensons par ex. au mot « prolo », péjoratif ou au mieux - ?- condescendant ou nostalgique, et « esclave », descriptif et/ou péjoratif, n’est-ce pas variable ?). Quand bien même la psychiatrie scientiste l’a abandonné comme catégorie diagnostique :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Hystérie

      Cette affection a disparu des nouvelles classifications du [super merdique, puisquil semble qu’il faille préciser] Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR) et de la Classification internationale des maladies (CIM-10), remplacée par les catégories trouble de la personnalité histrionique ou trouble somatoforme. L’étiologie de l’hystérie, pendant un temps indissociable de sa représentation sociale, a beaucoup évolué en fonction des époques et des modes.

      « Paranoïaque » et « schizophrène » sont aussi devenu des insultes (plus destinées aux mecs ou à des femmes en position de pouvoir). De tels de passage dans la langue commune en disent long sur la stigmatisation de la #folie et le refus de prendre en compte l’existence même de la souffrance psychique. Soyons fun et cool, et responsables, soyons sains. Soyons compétitifs, et transparents à nous mêmes. Quelle blague.

      J’évoquais autre chose que ces exemples et méthodes de 1913 pour mettre les questions qu’ils soulevaient en perspective. Il n’y a pas d’"électrothérapie" qui vaille, mais des chocs électriques peuvent faire partie d’une stratégie de #soin. Voilà ce que je voulais signaler.

    • Je ne risquait pas de trouvé les statistiques des éléctrochocs pour la France :

      La CCDH a gagné son procès contre l’Assurance-Maladie pour l’obtention des statistiques d’électrochocs en France ! Les statistiques sont inquiétantes : plus de 25 000 séances d’électrochocs en 2017 en France… https://www.ccdh.fr/La-CCDH-a-gagne-son-proces-contre-l-Assurance-Maladie-pour-l-obtention-des-stat

      Si au départ, la CCDH a formulé cette demande, c’est parce qu’il n’existe aucune statistique officielle concernant le nombre d’électrochocs pratiqués chaque année dans notre pays. Ni les parlementaires, ni même les instances de santé comme la Haute autorité de santé etc. n’ont d’information sur ces pratiques dignes d’un autre temps.

      Or, les électrochocs sont remboursés par la Sécurité sociale. Cet acte est même codé « AZRP001 » dans la classification commune des actes médicaux.

      Les psychiatres ont toujours fait en sorte de cacher au grand public le fait que des électrochocs soient administrés en France, notamment car ces actes de barbarie ont tendance à « ternir » leur image, tant ils rappellent la violence pouvant régner au sein des hôpitaux psychiatriques.

      Cette bataille juridique a duré 1 an et trois mois. La CNAM a en effet communiqué au Tribunal administratif plusieurs mémoires pour justifier son refus de divulguer les informations.

      La CCDH précise qu’un électrochoc, qu’il soit réalisé avec ou sans anesthésie, est toujours, par définition, un traitement de choc aux conséquences irréversibles.

      C’est ainsi que le 11 janvier 2018, le Tribunal a ordonné à la CNAMTS de communiquer à la CCDH les statistiques d’électrochocs !

      A la lecture de ces statistiques, on constate 22% d’augmentation du nombre total d’électrochocs entre 2010 et 2017. Cette augmentation inquiétante est mise en lumière par la CCDH en alertant les autorités sanitaires sur la nécessité de faire interdire cet acte barbare.

      Tout ca ne dit pas le ration femmes/hommes mais on voie que la pratique augmente alors que ca devrait être l’inverse.

    • L’abus électrique des femmes : qui s’en soucie ?
      http://www.zinzinzine.net/abus-electrique-des-femmes.html

      Beaucoup de gens ignorent que l’électroconvulsivothérapie (ECT) – plus connue sous le nom d’électrochocs - continue d’être largement utilisée par la psychiatrie étasunienne [et pas seulement !]. Dans le dernier numéro de la revue Ethical Human Psychology and Psychiatry, le psychologue John Read et la co-autrice Chelsea Arnold notent : « L’archétype de la personne qui reçoit l’ECT reste, et ce depuis des décennies, une femme en détresse de plus de 50 ans. »

      Dans un examen détaillé des recherches sur l’ECT, Read et Arnold rapportent qu’il n’existe « aucune preuve que l’ECT soit plus efficace qu’un placebo dans la réduction de la dépression ou la prévention du suicide. » Iels concluent : « Compte tenu du risque élevé bien documenté concernant la dysfonction persistante de la mémoire, l’analyse du rapport coûts-bénéfices des ECT reste si faible que son utilisation ne peut être scientifiquement, ou éthiquement, justifiée. »

      Alors que la psychiatrie cite des études déclarant qu’un pourcentage élevé de patient·es connaitraient une amélioration grâce à l’ECT, à défaut d’un contrôle par placebo, ces études n’ont scientifiquement aucune valeur. Un nombre important de patient·es souffrant de dépression signalera une amélioration avec n’importe quel type de traitement. Une grande partie de l’efficacité de tout traitement de la dépression a à voir avec la foi, les croyances et les attentes. C’est pourquoi il est essentiel de comparer un traitement à un placebo afin de déterminer quelle part de l’amélioration doit être attribuée au traitement lui-même et quelle part à la foi, aux croyances et aux attentes. Dans la même veine, on peut trouver de nombreux témoignages de patient·es en faveur de l’ECT, comme on trouve des témoignages en faveur de n’importe quel traitement ; mais en science, ces témoignages sont qualifiés d’anecdotiques et signifient seulement qu’une personne croit qu’un traitement a fonctionné pour elle, et non que l’efficacité du traitement ait été scientifiquement prouvée.

      La psychiatrie est bien consciente de la mauvaise réputation de l’ECT, ce qui fait qu’aujourd’hui l’administration d’ECT n’est plus aussi éprouvante à regarder. Les patient·es reçoivent une anesthésie, de l’oxygène ainsi qu’un relaxant musculaire pour prévenir les fractures. Cependant, le but de l’ECT est de créer une crise convulsive, et ces « améliorations procédurales » de l’ECT augmentent le seuil d’atteinte de la crise convulsive, nécessitant ainsi une charge électrique plus élevée et plus longue, ce qui peut entraîner des lésions cérébrales encore plus importantes. Le « dosage électrique » standard est de 100 à 190 volts mais peut atteindre 450 volts. Ainsi, bien que pour les observateurices ces changement de procédures font que l’ECT ne semble plus autant relever de la torture qu’avant, les effets de l’ECT sur le cerveau causent toujours autant de dommages, sinon plus.

      « Les femmes sont soumises à l’électrochoc 2 à 3 fois plus souvent que les hommes », note Bonnie Burstow. Il n’y a aucune ambiguïté à cet égard, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de recevoir un traitement par ECT que les hommes. Le rapport texan de 2016 a indiqué que les femmes avaient reçu 68% des traitements par ECT. Bien que les hommes soient aussi traité par ECT, comme pour les statistiques d’abus sexuels, les hommes sont soumis à l’ECT à un taux beaucoup plus faible. En ce qui concerne l’âge, le Texas a signalé que 61% des personnes ayant reçu une ECT avaient 45 ans et plus (l’âge en fonction du sexe n’était pas renseigné dans ce rapport).

      La psychiatre recommande généralement l’ECT pour les patient·es gravement déprimé·es après que divers antidépresseurs ne soient pas parvenus à améliorer les symptômes. La psychiatrie se focalise de plus en plus sur les symptômes et non sur les causes de notre malaise, et par conséquent, elle néglige souvent les sources évidentes de dépression telles que le deuil, les traumatismes non surmontés, ou d’autres formes de souffrances accablantes. Le livre ’’The International Nature of Depression’’ (1999) [La nature interactionnelle de la dépression], édité par les psychologues Thomas Joiner et James Coyne, documente des centaines d’études sur la nature interpersonnelle de la dépression ; dans une étude portant sur des femmes malheureuses en ménage diagnostiquées dépressives, 60% d’entre elles pensaient que leur ménage malheureux était la principale cause de leur dépression. C’est souvent des problèmes conjugaux ou bien l’isolement et la solitude qui alimente la dépression, mais il est plus facile et plus lucratif de proposer une ECT après l’échec des antidépresseurs que de faire tous les efforts thérapeutiques nécessaires pour prendre en compte la source de la dépression.

    • Les électrochocs doivent être abolis au Québec, réclament plusieurs groupes

      https://quebec.huffingtonpost.ca/2018/05/11/les-electrochocs-doivent-etre-abolis-au-quebec-reclament-plusieurs-groupes_a_23432617/?guccounter=1&guce_referrer_us=aHR0cHM6Ly93d3cuZ29vZ2xlLmNvbS8

      D’après des statistiques compilées par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), 66% des personnes ayant reçu des électrochocs en 2017 étaient des femmes. De ce nombre, 32% étaient âgées de 65 ans et plus et 0,7% étaient âgées de 19 ans et moins.

      Concernant la proportion plus élevée de femmes à recevoir des électrochocs, le docteur David Bloom souligne que les femmes sont plus à risque de souffrir de dépression majeure et donc d’avoir recours à ce traitement.

      Contre les électrochocs

      « On soutient que les électrochocs devraient être abolis parce que ce n’est pas efficace et que c’est dangereux. Ça cause un sérieux problème à la mémoire et ça peut endommager le cerveau. Il y a très peu de recherches qui sont faites pour réellement connaître les impacts à moyen et long terme des électrochocs », souligne le porte-parole du comité Pare-Chocs, Ghislain Goulet.

      M. Goulet, précise que son groupe s’oppose aux électrochocs depuis de nombreuses années, sans qu’il ne soit réellement écouté par le ministère de la Santé et des Services sociaux : « Ça fait plus de 10 ans qu’on est en contact avec le ministère de la santé et des services sociaux. Généralement, on n’a pas de réponse. Les premières années, il nous répondait pas. Le ministre Barrette n’a jamais accusé réception de nos lettres. »

      Le porte-parole du comité Pare-Chocs souligne que selon des témoignages de personnes ayant reçu des électrochocs, celles-ci auraient eu davantage de difficulté à socialiser après le traitement.

      Quelles répercussions ?

      Dans le formulaire de consentement que doivent remplir les patients avant de se soumettre à l’électroconvulsivothérapie, il est indiqué que la procédure peut provoquer de la confusion, des maux de tête, des courbatures ou raideurs musculaires, des nausées et des troubles de mémoire « généralement reliés au nombre et au type de traitements reçus ».

      Le document stipule que « ces troubles disparaissent habituellement dans les jours ou les mois suivant le traitement par électroconvulsivothérapie » et « qu’il est possible que certains souvenirs soient définitivement effacés. »

      Il est également indiqué que de rares complications, comme la dislocation ou fracture d’un os, la complication dentaire ou un rythme cardiaque irrégulier peuvent survenir.

      Le docteur David Bloom précise que si on peut mourir à la suite d’une telle procédure, cela est dû à l’anesthésie générale qui est appliquée et non à la méthode en tant que telle. « Le taux de décès est semblable à celui des gens qui subissent une chirurgie », indique-t-il. Il estime le taux de mortalité à la suite d’électrochocs à environ 2 sur 100 000.

      Le docteur estime entre 70 et 90% les chances que l’électroconvulsivothérapie ait un impact positif sur un patient souffrant de dépression majeure. Cette méthode serait ainsi potentiellement plus efficace que les antidépresseurs, dont M. Bloom estime le taux de réussite à environ 70%.

    • Les électrochocs, une forme de violence contre les femmes

      http://www.zinzinzine.net/electrochocs-une-forme-de-violence-contre-les-femmes.html

      En tant qu’avocate et survivante d’électrochocs, Carla McKague a souligné (Burstow, 1994) que les psychiatres qui sont favorables au traitement de choc se défendent souvent en disant que les électrochocs sont la plupart du temps administrés dans les cas de dépression et qu’en général, les femmes sont de deux à trois fois plus sujettes à la dépression que les hommes. Il y a du vrai dans cet argument. En effet, dans la société sexiste dans laquelle elles vivent, les femmes ont de bonnes raisons d’être plus déprimées que les hommes. Il est toutefois difficile de défendre cette position. Les lésions cérébrales, le contrôle et la terreur ne changent en rien les conditions d’oppression dans lesquelles vivent les femmes. De plus, comme cela a déjà été démontré, les électrochocs n’ont aucune efficacité particulière pour guérir la dépression. D’ailleurs, comme l’a découvert le Electro‑Convulsive Therapy Review Committee (1985), on administre de deux à trois fois plus d’électrochocs aux femmes qu’aux hommes, qu’elles soient ou non dépressives et quel que soit le diagnostic.

      Aucune de ces justifications ne fait le poids. Il est en effet difficile de justifier ce qui se produit à moins de regarder le phénomène par l’autre bout de la lorgnette, c’est-à-dire soit d’écarter la notion de « traitement » ou, ce qui semble plus approprié, de lui accorder beaucoup moins d’importance. Le fait est qu’il s’agit de coups et blessures et non pas d’un traitement légitime bien qu’il soit pratiqué dans un environnement médical. Les coups et blessures sont toujours horribles quelle que soit la personne qui les reçoit. Nous devons bien sûr nous préoccuper des hommes qui sont aussi victimes des électrochocs, mais, dans le cas qui nous occupe, ce sont surtout les femmes qui sont ciblées. Il y a des décennies, Ollie May Bozarth (1976), une survivante, décrivait le traitement de choc comme « une façon élégante de battre une femme » (p. 27) et cette description semble avoir un certain bien-fondé. Bien que la médicalisation camoufle la violence, les électrochocs constituent essentiellement une agression envers la mémoire, le cerveau et l’intégrité des femmes. C’est à ce titre que le traitement de choc peut vraiment être considéré comme une forme de violence contre les femmes.

      Breggin (1991) fait d’ailleurs allusion à cette forme de violence lorsqu’il cite un collègue qui disait au mari d’une patiente à qui il voulait administrer un traitement de choc que cela aiderait puisque le traitement fonctionnait comme une « fessée mentale » (p. 212). En tant que féministes, nous devons absolument mieux comprendre cette forme de violence. Il est également essentiel que nous abordions la question du point de vue des personnes touchées et que leurs témoignages et leurs problèmes quotidiens soient au cœur même de notre enquête.

      –---

      témoignage de Connie Neil (survivante des éléctrochocs) devant le Toronto Board of Health est très significatif :

      J’étudiais... en écriture dramatique. Comme chacun le sait, votre type d’écriture créative... dépend beaucoup de ce que vous êtes, de ce que sont vos souvenirs, vos relations antérieures, vos rapports avec les autres et de l’observation des rapports des autres personnes entre elles – ce genre de choses. Je ne peux plus écrire... Depuis le traitement de choc, il me manque entre huit et quinze ans de souvenirs et j’ai perdu les compétences acquises pendant ce temps, presque toutes mes études. J’ai une formation de pianiste classique... Le piano est toujours à la maison, mais… je ne peux plus en jouer. Je n’ai plus les habiletés nécessaires. Quand vous apprenez une pièce et que vous l’interprétez, elle s’inscrit dans votre mémoire. Mais pas dans la mienne. Je ne peux pas retenir ce genre de choses. Des gens s’approchent de moi et me parlent de choses que nous avons faites ensemble. Je ne sais plus qui ils sont. Je ne sais pas de quoi ils parlent, bien que, de toute évidence, j’ai déjà été leur amie. Ce que l’on m’a donné… c’est un électrochoc modifié et on considérait que c’était efficace. Par « efficace », je sais maintenant qu’on entendait que cela diminuait la personne. L’électrochoc a certainement eu cet effet sur moi… Je travaille maintenant comme commis à la paye pour le ministère des Travaux publics. J’écris des petits chiffres et c’est à peu près tout... C’est le résultat direct du traitement. (Phoenix Rising Collective, 1984, p. 20A-21A)

      Le fait que ce « traitement » soit utilisé sur des femmes agées, dépressive suite à une vie de discriminations et violences divers et variées et qui sont invisibilisées de plus en plus avec l’age, et donc pour les soigner on leur « diminue la personne », c’est à dire qu’on brise leur psychisme, on vide leur tête, on efface leur propres souvenirs.

      Ca me rappel une mannequin de défilé de mode que j’avais rencontré il y a 20ans (boulimique et cocaïnomane bien sur) et qui voulait me convaincre de faire des purges et lavement pour être vide comme elle. Je m’était demandé si cette beauté qui était si convoité chez elle par les hommes de tous les ages, n’était justement l’expression du vide intérieur.

      Le contrôle des épouses se trouve particulièrement au centre du phénomène. En général, c’est le psychiatre qui cherche le contrôle, parfois le mari a été incité à coopérer, parfois c’est le mari qui en est l’instigateur. Fréquemment, le mari est de connivence avec le corps médical pour que la femme soit prise dans la toile d’araignée d’un contrôle médico-conjugal complet.

      L’histoire de Wendy Funk (1998) porte explicitement sur le traitement de choc comme moyen de contrôle d’une épouse. En 1989, Wendy a subi des électrochocs en grande partie à l’instigation d’un médecin. Parlant de sexisme, Wendy rapporte la conversation suivante entre son mari et le médecin :

      « Pourquoi ne lui dites-vous pas de... passer plus de temps à la maison ? » demande le docteur King. « J’essaie, mais elle ne m’écoute pas », répond Dan en rigolant. « Vous n’êtes donc pas capable de contrôler le comportement de votre femme », d’ajouter le docteur King. (p. 15)

      Le docteur King a « expliqué » à Wendy que son « problème » venait du fait qu’elle négligeait sa maison et qu’elle perdait son temps à avoir des « préoccupations féministes » (p. 48). Prisonnière dans une institution psychiatrique, avec un mari qui faisait des pressions pour obtenir de la coopération et un médecin qui menaçait de l’envoyer loin de sa famille si elle n’acceptait pas le traitement de choc, Wendy a signé le consentement et a été soumise à une série d’électrochocs. Malgré l’amnésie importante qui en a résulté, Wendy a écrit que le psychiatre a encore insisté pour lui administrer encore plus d’électrochocs en lui disant : « Vous devriez vraiment avoir un traitement de choc ne serait-ce que pour le bien de votre famille. Inquiéter Dan à ce point à votre sujet n’est pas une chose qu’une bonne épouse devrait faire » (p. 91). Dans ce cas, le renforcement patriarcal du stéréotype de l’épouse et du comportement maternel est évident – le médecin est l’instigateur et le mari, un participant un peu hésitant.

      La plupart des survivantes qui ont témoigné lors des audiences et des femmes qui ont participé à la recherche ont reçu des électrochocs parce que leur mari avait signé le formulaire de consentement. Dans certains cas, il semble que les maris ont signé sans comprendre vraiment ce que le traitement de choc ferait à leur femme. Dans d’autres cas, il y a des raisons de croire qu’ils comprenaient très bien que leur femme subirait des dommages d’une manière ou d’une autre et que c’était exactement ce qu’ils voulaient (voir Warren, 1988).

      Dans un certain nombre de cas, les maris ont même applaudi ouvertement la perte de mémoire. Dans l’étude de Warren (1988), on a interviewé non seulement les femmes à qui on a administré des électrochocs, mais également les membres de leur famille et plusieurs maris ont exprimé leur satisfaction quant à la perte de mémoire. Par exemple, selon Warren (1988),

      Monsieur Karr a commenté la perte de mémoire à long terme de sa femme en disant que c’était la preuve que le traitement de choc était une réussite. Il a ajouté que sa mémoire n’était toujours pas revenue, particulièrement pour la période où elle était malade et « qu’ils avaient fait du bon travail. » Ces maris se sont servis des pertes de mémoire de leur femme pour établir leurs propres définitions de leur relation conjugale passée. (p. 294)

      Comme le démontrent différentes sources, la mainmise du mari et du médecin combinée à la peur de subir d’autres électrochocs suffit à inspirer la peur et, par conséquent, à contrôler les femmes. Une fois encore, l’expérience des femmes de l’étude de Warren (1988) est instructive. Dans un certain nombre d’entrevues, les femmes disent éviter d’aborder les problèmes avec leur mari « par peur d’une reprise du contrôle médico-conjugal sur leur vie… par peur de représailles sous la forme d’un traitement de choc » (p. 296). Les maris participent encore davantage à tisser la toile de contrôle médico-social en signant le consentement, en faisant des pressions sur leur femme pour qu’elle signe le consentement, en suggérant un traitement de choc, en agissant comme espion pour le compte du « docteur des électrochocs », en avisant le médecin des « mauvais comportements » de leur femme et en menaçant de dénoncer leur femme si elle ne se conforme pas (voir Burstow, 1994 ; Funk, 1998 ; Ontario Coalition to Stop Electroshock, 1984b ; Warren, 1988).

      Des histoires de contrôle comme celles de Wendy et de Connie sont courantes. En effet, lors des audiences, lorsque des survivantes parlaient du contrôle social que l’on avait exercé sur elles, je voyais, partout dans la salle, des femmes qui hochaient la tête en signe d’acquiescement. Il existe également des preuves objectives d’utilisations encore plus extrêmes des électrochocs pour contrôler les femmes. À cet égard, au Allen Memorial, non seulement on nettoyait le cerveau à fond par le traitement de choc mais on y implantait des messages à l’aide d’un magnétophone qui rejouait, des milliers et des milliers de fois, le même message pendant que les patientes dormaient. On passait, par exemple, le message suivant à une femme qui ne se sentait pas bien avec son mari : « Tu te sens bien avec ton mari » (cité dans Gillmor, 1987, p. 58). Dans le même ordre d’idées, le psychiatre de famille H. C. Tien a utilisé ouvertement les électrochocs pour influencer ce qu’il appelait le « relâchement de la mémoire » chez les femmes qui avaient des « difficultés conjugales ». Les transcriptions des dialogues entre Tien et un couple marié montrent, avant le traitement de choc, une femme qui se plaint que son mari la bat et qui dit qu’elle veut le quitter et, après chaque électrochoc, à l’instigation de Tien, une femme reprogrammée par son mari qui la nourrit au biberon. À la fin, la femme qui se dit satisfaite de son mari, est déclarée guérie et on lui donne un nouveau nom pour célébrer sa renaissance. Elle n’a plus jamais exprimé le désir de se séparer (pour plus de renseignements, voir Breggin, 1991).

    • Ici un hôpital français se vente de pratiqué cette méthode barbare et la patiente ne se souviens même pas des premières séances...
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-electrochocs-au-secours-de-la-depression-5181187

      Alors que dans les statistiques les violences faites aux femmes et aux enfants sont le plus souvent rapporté au médecins, ce sont les médecins qui font le moins de signalements aux services sociaux, à la justice ou même d’information préoccupante. Les médecins sont les premier·es à connaitre l’ampleur des violences faites aux femmes et aux enfants et ils les dissimulent et les laissé se poursuivre en les aggravant éventuellement à coups d’électrochocs, ou de valium, quant ils ne sont pas ouvertement du coté des conjoints ou parents agresseurs.

    • Oui je suis tétanisée aussi, j’avoue que ces lectures ne m’ont pas gonflé l’optimisme.
      Pour ton lien et le fait que les psychiatres prétendent que sous anésthésie c’est ok.
      J’ai trouvé cette présentation d’un psychiatre lors qu’un congrès de 2005 qui vente les éléctrochoques et les bienfaits de l’anesthésie, sur 15 patient·es testé il a trouvé moyen de luxé l’épaule d’un·e d’elleux.
      https://www.sfapsy.com/images/stories/deuxiemecongres/conferences/Sismotherapie.pdf

    • #maltraitances_médicales
      Je n’ai pas subi d’électrochoc mais j’ai été opéré par deux fois pour un cancer du sein il y a un an. La première fois, le chirurgien était furieux que je demande, dans un processus scientifique, à repasser une échographie après avoir tenté durant un mois de faire régresser la tumeur que j’avais. Il a finalement consenti parce que j’étais en larmes et que l’équipe m’a soutenu. Bon, le machin ne s’était pas amplifié, mais pas de régression. Sauf qu’à peine avais-je fait l’échographie, ils m’ont dit de me déshabiller et de passer la blouse bleue, de retirer mes lunettes (de super myope) puis ils m’ont descendu près du bloc sur un chariot et j’ai attendu 4 heures dans le noir avant l’intervention sans voir personne.
      Ils m’ont ensuite attachée puis endormie directement sur la table d’opération, je vois encore l’anesthésite s’acharner avec l’aiguille sur ma main, j’ai senti qu’on me plaquait un masque sur le nez et comme je suffoquais de ce gaz infect, on m’a dit « même des enfants le supportent » j’ai rétorqué que j’espérais juste qu’ils n’endorment pas les enfants avec cet odeur de pot d’échappement, puis j’ai sombré. Je me suis ensuite réveillée au milieu de la chirurgie si bien que la fois suivante, l’anesthésiste parlait d’éviter « d’être trop susceptible » et cette fois là je me suis réveillée 8h après l’opération de 30mn qui avait eut lieu le matin.
      Je m’arrête là parce que ce serait bien long de raconter les maltraitances subies, mais pour moi, la médecine est devenue un moyen de briser les êtres humains, à commencer par les femmes. La psychologue que j’avais vu la veille s’était déjà moqué de moi et de la façon dont je me tenais sur la chaise en me prévenant que j’avais une trop grande gueule et que les médecins n’aimaient pas ça.

    • Merci pour ton témoignage @vraiment
      Je suis désolé pour ce que tu as subie. Je ne trouve pas de mots. J’espère que tu va mieux. Je comprend que tu en vienne à dire que la médecine cherche à brisé les personnes. On voudrait achever les gens on ne s’y prendrait pas autrement.