• Cost Per Reasonable Decision (CPRD)
    https://hackernoon.com/cost-per-reasonable-decision-cprd-ed1ca8c6147?source=rss----3a8144eabfe3

    Note: With the arrival of my son, I’m slowing down on the blogging. Give me a couple months (or more sleepless nights), and I’ll be back it.What is your Cost Per Reasonable Decision (CPRD) ? What is your Reasonable Decision Throughput (RDT) ?Consider the costs: the email threads, the 1:1s, the small meetings, the large meetings, the meeting prep, the mockups and samples prepared, the time spent communicating the decision, the meetings to rehash the decision (and correct the misunderstandings caused by having so many people involved)…and the opportunity costs of all that time/energy that could be spent elsewhere.I asked a couple folks to estimate the direct cost of some recent decisions in their companies. The results ranged from $25 to $5,000,000 (not including opportunity costs).But this (...)

    #cprd #product-management #agile #ux #management

  • Ask These 4 Empathetic Questions When You’re Struggling To Listen
    https://hackernoon.com/ask-these-4-empathetic-questions-when-youre-struggling-to-listen-555208a

    [Photo by rawpixel.com on Unsplash]Losing your patience and beginning to tune out (or line up a snide rebuttal)? Try this instead.You don’t need to be convinced that #empathy is a good thing–not just for ethical reasons but for practical ones, too. While we’re still often cautioned to “leave emotions out of it,” being able to put yourself in someone else’s shoes is a hallmark of emotionally intelligent #leadership, not to mention just being a good coworker. It can open up new lines of communication, create understanding, and help everyone achieve common goals.Of course, none of that means it’s easy. There are always going to be times when empathy is uniquely difficult to summon and sustain. When the going gets tough, your patience wears thin, and you can feel your frustration rising, it’s (...)

    #careers #management #mindfulness

  • Appeal to the nobler motive
    https://hackernoon.com/appeal-to-the-nobler-motive-bfa67f1086de?source=rss----3a8144eabfe3---4

    A business usually has two reasons for doing a thing: one that sounds good and a real one. The product manager will think of the real reason. Their job is about finding monetizable market opportunities. Business results matter and acquiring new customers and increasing average revenue per user is part of the monetization equation.But all of us, being idealists at heart, like to think of motives that sound good. So, in order to make it sound appealing, we talk in terms of what customers want. There is an approach called “working backwards” that is widely used at Amazon. Work backwards from the customer, rather than starting with an idea for a product and trying to bolt customers onto it. Because value springs out of what customers fundamentally desire.The only way to influence product (...)

    #product-management #management #leadership

  • I defended my design… to myself.
    https://hackernoon.com/i-defended-my-design-to-myself-fd42ef7d6058?source=rss----3a8144eabfe3--

    One of the engineering exercises in my upcoming workshop is called “House of Cards”. I played with it again today, and here’s a picture of what I built.More interesting than what I built, was what I learned.There were many engineering lessons in this simple exercise, such as:When I realized that folding the cards lengthwise it yielded twice as much height (see row 3 in the picture). Yet, I didn’t consider starting over. This was because I didn’t want to lose what I had already built.When I reverted back to my original technique (row 5), it was because I lacked confidence in my new approach. So, I switched back to the tried-and-true.In row 6 I realized I could simply rotate the original fold technique by 90-degrees and achieve 20% more height. This was obviously better, but I didn’t restart (...)

    #leadership #management #programming #software-development #tech

  • Pour celles et ceux qui n sont pas sur FB, un billet de Mathieu Rob, prof de lycée

    Monsieur le proviseur adjoint,

    Puisque les élèves n’ont pas eu de prof devant eux depuis deux mois, la seule appréciation équitable et honnête me semble quelque chose du genre : « moyenne non représentative du niveau de l’élève, difficilement évaluable en raison d’une longue absence du professeur » (multipliée par 36). Je vous fais confiance pour trouver la bonne formule à destination des parents. Il m’est difficile d’évaluer individuellement les élèves après une absence de deux mois, mais n’hésitez pas à le faire si vous l’estimez nécessaire. M’est avis que tous les gamins méritent d’être encouragés.

    Par ailleurs et surtout, réalisez-vous l’incroyable sécheresse de vos voeux de prompt rétablissement ? J’ai passé la nuit à réfléchir à votre prose et j’en suis venu à formuler quelques questions purement rhétoriques. Lors des réunions de cadres au rectorat, vous arrive-t-il d’évoquer les « risques psychosociaux » liés aux politiques d’affectation des TZR et des contractuels ? Et plus généralement de réfléchir aux conditions de travail que vous participez à mettre en œuvre ? J’ai constaté que les chefs d’établissement souffrent aussi parfois de la brutalité administrative qui est leur « coeur de métier » et qui ne doit pas manquer d’être en décalage avec leur vocation et leurs aspirations... Mais depuis six ans que je suis TZR, les personnels de direction qui me supervisent ne cessent de me montrer que je ne suis pour eux qu’un volume horaire interchangeable, un bloc de moyens provisoires, bmp pour les intimes, et aucun d’entre eux ne semble entrevoir les effets produits par la pensée néomanagériale dont l’Etat les abreuve apparement. Plus simplement, aucun d’entre eux ne semble non plus se préoccuper des effets produits par cette distance physique et symbolique qu’ils maintiennent entre eux et nous à coups de costumes, de vouvoiement et de postures d’autorité. Sommes nous collègues, ou pas ? Sommes-nous des êtres humains, ou pas ? Pas un coup de fil en deux mois pour savoir comment j’allais. Ça vous indiffère ? ou bien vous préférerez ne pas savoir ?

    Dans une autre vie les cadres ne parleront plus sèchement à leurs collègues, il y aura de l’attention, de la chaleur, ils cesseront de gérer des flux et des masses numérotés. Je vous recommande à ce propos le film La question humaine de Nicolas Klotz, sorti en 2007. Le sort du personnage incarné par Michael Lonsdale n’est pas très enviable. Vous êtes jeune, il n’est pas trop tard pour vous éviter ça.

    Jusqu’aujourd’hui, j’étais assez bien parvenu à résister à la condition qui m’était faite, j’avais accepté ma place et je m’étais résolu à ne rien attendre de la part de « l’administration » qu’un salaire. Ni reconnaissance, ni protection. On m’a envoyé un peu partout pour boucher les trous, en me prévenant toujours au dernier moment et sans me demander mon avis (c’est pourtant prévu par les textes lorsqu’on est affecté hors de sa zone). C’était le contrat, en quelque sorte (!) et même si c’était déjà assez difficile je ne l’ai pas vécu trop mal. Avec les élèves je me sentais bien, avec certains collègues aussi. Mon existence administrative me pesait un peu, mais sans plus.

    Mais cette année, je me permets un petit craquage… Je n’ai pas réussi à tenir les trois jours à Carmaux/deux jours à Castres, deux affectations à deux heures de chez moi. Deux jours avant la rentrée de septembre (quand j’ai appris mes affectations), je vous avais fait part de mon appréhension, j’avais peur que vous ne parveniez pas à vous coordonner avec l’autre lycée pour m’éviter des trajets trop nombreux. « Vous n’avez qu’à acheter une voiture », m’aviez-vous rétorqué. « Et puis vous avez trois heures supplémentaires » avez-vous ajouté d’un ton impératif, comme si je ne pouvais pas en refuser, légalement, deux sur trois, et comme si les besoins du service vous dispensaient de vous inquiéter de mes conditions de travail, lesquelles ne peuvent pas manquer pourtant d’influencer l’exercice de mon métier et la réussite des élèves… Il avait fallu que je me dresse un peu contre vous, ce jour-là. Bref. Ai-je un problème avec l’autorité ? Pour la voiture, j’aurais peut-être dû vous écouter. Mais on m’aurait retrouvé au petit matin sur une départementale, contre un platane, avec la fatigue (j’ai beaucoup d’imagination). Et puis je préfère le train, on peut lire, travailler, somnoler, regarder les gens. Et puis je suis trop dépensier pour suspendre tout mon budget à mon travail (déjà qu’on finance les trois quart de nos livres et de nos fournitures...), je préfère acheter des cafés, des cigarettes et des billets de train qu’une sale voiture. Preuve de bonne santé mentale. Je ne suis pas du genre à fuir à pleurnicher à la moindre difficulté, ni à refuser toute contrainte, ce que vous avez sous-entendu d’une manière assez grotesque et injuste. Bref. Trois jours à Carmaux, deux jours à Castres. Il a fallu que je réclame dans les deux lycées des chambres d’internat, que l’intendance m’a louées généreusement 10 ou 15 euros la nuit (loyer supplémentaire entre Carmaux et Castres : 35 euros par semaine, 150 euros par mois). C’était ça ou le train, deux heures porte à porte entre mon domicile et les deux lycées, quatre heures par jour de transport à pieds en train et en bus. Pas tenable, et seulement à moitié remboursé, donc j’ai choisi la chambre, mais les trois nuits par semaines seul dans un mobilier de salle de classe se sont avérées un peu glauques. La solitude et les trajets c’est fatiguant et difficilement supportable à long terme.

    Résultat : angoisse larvée, tension nerveuse permanente, creux au ventre, lumbagos, insomnies, troubles digestifs, nausées avant de partir au travail, et repli dépressif, libido fléchissante et ramollissante (si vous voyez ce que je veux dire), entre autres joyeusetés psychosomatiques. Le week end, quand je pouvais enfin être chez moi et auprès des miens, je n’avais aucune envie des voir, j’avais juste envie de m’anesthésier. Plus aucune libido amicale, amoureuse, sexuelle. Aucune libido sciendi non plus, ça la fout mal quand on est censé transmettre un minimum de curiosité intellectuelle à ses élèves… Pour résumer : angoisse qui creuse le ventre et démotivation générale et dépressive. Donc en janvier je me suis fait arrêté une semaine, puis deux, puis cinq, et deux mois après, je ne peux toujours pas reprendre : même la perspective d’arrêts successifs jusqu’aux vacances d’été n’a pas effacé cette tension nerveuse qui s’est installée en moi depuis la Toussaint. J’ai abandonné mes élèves. J’ai compris à quel point c’était mortifère et que ça allait prendre du temps pour me retaper. Et j’ai compris qu’il est au plus haut point légitime de chercher à s’émanciper de ce qui nous détruit et nous dévitalise. J’ai écrit à la DPE pour qu’ils suppriment une de mes deux affectations, aucune réponse. Au téléphone, aucune réponse. De votre part, rien non plus, mais il est vrai que je n’ai pas osé vous appeler. Les responsabilités de ce massacre administratif sont tellement diluées qu’on ne sait pas à qui s’adresser.

    Par bonheur mon médecin généraliste est d’une douceur infinie et m’a arrêté avant que je perde complètement pied. J’ai rendez-vous avec un psychiatre. Merci pour le cadeau !

    Était-ce à la médecine de régler le problème ?

    Je crois que la preuve de mon attachement à la continuité du service public n’est plus à faire. Six ans que je traverse en TER ma « zone de remplacement » et les « zones limitrophes », qui représentent un territoire de 12 000 km carrés (de quoi rendre verts de jalousie la plupart des tueurs en série américains !). Colomiers, Castres, Carmaux, Tarbes, Argelès-Gazost, Castelsarrasin, Valence d’Agen, Toulouse, presque toujours dans deux établissements à la fois. Allez-vous me suggérer de déménager chaque année pour suivre mes affectations ?

    Je vais finir par me prendre en exemple dans le chapitre sur l’intégration sociale en terminale. Existence fantomatique, liens distendus avec les collègues, impossibilité de me nourrir en participant à des projets pédagogiques de long terme... Parfois en fin d’année on me demande encore qui je suis ! Je paye des chambres tristes qui étaient gratuites il y a encore quelques années pour les personnels qui viennent de loin. Au passage : je vous signale que mes heures supplémentaires n’ont toujours pas été payées (depuis septembre) et que j’ai avancé plus de 1400 euros de billets de train entre septembre et janvier. Je ne suis pas loin d’envoyer des lettres d’insultes au rectorat pour réclamer mon argent, comme Céline à Gallimard (point commun : on met nos tripes sur la table, chacun dans nos métiers respectifs ! ). À mon grand père ouvrier qui s’esquintait à enfourner du charbon la nuit pour que l’usine à briques continue de tourner, on ne payait pas non plus ses heures sup. C’est triste de constater à quel point on continue d’être méprisés, dans la famille, malgré l’ascension sociale ! Il était en colère, et moi aussi, mais lui n’était pas allé à l’école, ne savait pas lire ses feuilles de salaire, sa colère était impuissante et vaine. Moi je me dis que je pourrais peut être attaquer le Rectorat devant le tribunal administratif et exiger le remboursement des chambres, et aussi vous facturer les 100 ou 200 euros dépensés en décontractants musculaires non remboursés que je suis obligé d’avaler depuis six mois pour ne pas enchaîner lumbago sur lumbago. Je plaisante bien sûr.

    Je suis désolé, ça ne se fait pas mais j’ai envoyé ce mail à tout les collègues et je décharge un peu de colère. D’ailleurs pourquoi pas aux élèves, à leurs parents, au ministre, à la presse ?! C’est un témoignage qui en vaut bien un autre... ! Il y a des tas de gens qui souffrent de leurs conditions de travail dans cet établissement, comme partout ailleurs dans ce paradis prolétarien qu’est devenue l’Education nationale, et personne ne dit jamais rien. Un jour on retrouvera quelqu’un pendu à l’un beaux arbres du lycée, le Rectorat dira qu’il avait des problèmes personnels, et cela vous touchera peut-être, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. C’est maintenant qu’il faut faire attention, Monsieur le proviseur. Le ton de ce mail mérite peut être un blâme ? Peut être que je serai viré comme un malpropre parce que j’ai l’air de m’adresser à vous personnellement de manière ordurière ? Moi je suis convaincu que personne ne mérite la moindre déférence ! Les cadres encore moins lorsqu’ils prennent à cœur leur fonction de valets du gouvernement et du capital. Je ne dis pas que vous le faites. Mais vous outrepassez parfois votre autorité. Acheter une voiture, franchement ? Avec quel argent ? Pourquoi alors ne pas exiger le permis au concours ? En ce qui me concerne je ne vois aucun mal à dire que le roi est nu et je n’ai aucune intention de continuer à accepter n’importe quoi. Je m’attends à tout désormais de la part de l’administration. Je sais qu’il m’est interdit de refuser d’autres affectations délirantes, qu’on me menacera (« abandon de poste » disent-ils alors que c’est l’institution qui abandonne ceux qui sont en dernière ligne !). Faites. Tant pis.

    Je n’attends aucune réponse de votre part. Au contraire j’ai besoin de couper véritablement et complètement les ponts avec vous et votre administration, dans les six mois qui viennent. J’ai juste envie de vous mettre pour une fois en face de ce que vous contribuez très modestement et très invisiblement à produire, vous parmi d’autres qui accomplissent consciencieusement leur tâche dans les bureaux introuvables de cette architecture kafkaïenne du pouvoir. Dans le Procès, lorsque l’institution judiciaire s’empare du corps de K, il est incapable de résister, une force assez mystérieuse et intérieure au contraire l’attire toujours plus profondément dans des couloirs sombres et des interactions absurdes et cruelles. A la fin du livre, deux policiers égorgent K dans une carrière de pierre. Scène comique que je vous invite à relire ! Mais Kafka et Orson Welles sont des génies pessimistes, moi je m’évade.

    Pour reprendre votre formule, je vous prie, dans la mesure du possible, de faire plus attention à l’avenir aux gens qui vous entourent. Ne prenez pas votre travail trop au sérieux, voyez comme on vous incite à nous traiter, c’est une imposture. Ce que l’institution fait aux élèves et aux personnels, vous finissez par ne plus le voir, parce que tout le monde préfère le taire… Il n’y a que la voix qui déraille parfois, quand un collègue en souffrance se confie à une oreille amicale dans un recoin du lycée. Le plus souvent il disparaît pour quelques semaines et baisse les yeux parce qu’il a honte et n’ose pas encore se révolter. Est-ce à la médecine de régler ce genre de problème ? Quant elle le fait c’est à sa manière individualisante. Aucun conflit, aucune prise de conscience collective et aucune forme d’action solidaires n’émergent jamais d’un arrêt de travail. C’est le degré zéro de la politique. Et puis c’est toujours déjà trop tard on a perdu l’un des nôtres.

    Bien cordialement,

    Mathieu Rob

    Le 8 mars 2018 à 17:31, XX a écrit :

    Mme XXX,
    M. Rob,

    Je vous prie, dans la mesure du possible, de remplir les appréciations trimestrielles en vue des conseils de classe à venir et vous souhaite un prompt rétablissement.

    Bien cordialement,

    XXX
    Proviseur Adjoint

    Lycée Polyvalent XXXXX
    XXXXXXXXX
    XXXXX

    #éducation #école #enseignement

  • « L’Angle éco ». La guerre des #sexes - France 2 - 1 mars 2018 - En replay
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-angle-eco/l-angle-eco-du-jeudi-1-mars-2018_2624050.html

    Et si la guerre des sexes avait commencé ? Et si les mouvements contre le harcèlement sexuel étaient une des conséquences de l’irrésistible montée en puissance des femmes dans l’économie ? Après des millénaires de domination masculine sans partage, la tendance est en train de s’inverser. Et les hommes assistent, parfois inquiets, à ce bouleversement historique.

    Le magazine « L’Angle éco » (Facebook, Twitter, #Langleco) se penche sur cette révolution qui s’accélère dans le monde. En France, il n’y a jamais eu autant de femmes actives depuis quarante ans. Aux Etats-Unis, le mouvement est encore plus fort, et parallèlement, ce sont les hommes qui désertent en masse le travail.

    #sexisme #égalité_femme_homme #travail #management #stéréotypes #publicité #viol #harcèlement_sexuel #Norvège

    • US : Poor Medical Care, Deaths, in Immigrant Detention

      Poor medical treatment contributed to more than half the deaths reported by US Immigration and Customs Enforcement (ICE) during a 16-month period, Human Rights Watch, the American Civil Liberties Union, Detention Watch Network, and National Immigrant Justice Center said in a report released today.

      Based on the analysis of independent medical experts, the 72-page report, “Code Red: The Fatal Consequences of Dangerously Substandard Medical Care in Immigration Detention,” examines the 15 “Detainee Death Reviews” ICE released from December 2015 through April 2017. ICE has yet to publish reviews for one other death in that period. Eight of the 15 public death reviews show that inadequate medical care contributed or led to the person’s death. The physicians conducting the analysis also found evidence of substandard medical practices in all but one of the remaining reviews.

      “ICE has proven unable or unwilling to provide adequately for the health and safety of the people it detains,” said Clara Long, a senior US researcher at Human Rights Watch. “The Trump administration’s efforts to drastically expand the already-bloated immigration detention system will only put more people at risk.”

      12 people died in immigration detention in fiscal year 2017, more than any year since 2009. Since March 2010, 74 people have died in immigration detention, but #ICE has released death reviews in full or in part in only 52 of the cases.

      Based on the death reviews, the groups prepared timelines of the symptoms shown by people who died in detention and the treatment they received from medical staff, along with medical experts’ commentary on the care documented by ICE and its deviations from common medical practice. The deaths detailed in the report include:

      Moises Tino-Lopez, 23, had two seizures within nine days, each observed by staff and reported to the nurses on duty in the Hall County Correctional Center in Nebraska. He was not evaluated by a physician or sent to the hospital after the first seizure. During his second seizure, staff moved him to a mattress in a new cell, but he was not evaluated by a medical practitioner. About four hours after that seizure, he was found to be unresponsive, with his lips turning blue. He was sent to the hospital but never regained consciousness and died on September 19, 2016.
      Rafael Barcenas-Padilla, 51, had been ill with cold symptoms for six days in the Otero County Processing Center in New Mexico when his fever reached 104, and nurses recorded dangerously low levels of oxygen saturation in his blood. A doctor, consulted by phone, prescribed a medication for upper respiratory infections. The ICE detention center didn’t have the nebulizer needed to administer one of the medicines, so he did not receive it, and he showed dangerously low oxygen readings that should have prompted his hospitalization. Three days later, he was sent to the hospital, where he died from bronchopneumonia on April 7, 2016.
      Jose Azurdia, 54, became ill and started vomiting at the Adelanto Detention Facility in California. A guard told a nurse about Azurdia’s condition, but she said that “she did not want to see Azurdia because she did not want to get sick.” Within minutes, his arm was numb, he was having difficulty breathing, and he had pain in his shoulder and neck – all symptoms of a heart attack. Due to additional delays by the medical staff, two hours passed before he was sent to the hospital, with his heart by then too damaged to respond to treatment. He died in the hospital four days later, on December 23, 2015.

      “Immigrant detention centers are dangerous places where lives are at risk and people are dying,” said Silky Shah, executive director of Detention Watch Network, a national coalition that exposes the injustices of the US’ immigration detention and deportation system. “The death toll amassed by ICE is unacceptable and has proven that they cannot be trusted to care for immigrants in their custody.”

      In fiscal year 2017, ICE held a daily average of nearly 40,500 people, an increase of nearly 500 percent since 1994. The Trump administration has asked Congress to allocate $2.7 billion for fiscal year 2019 to lock up a daily average of 52,000 immigrants in immigration detention facilities, a record number that would represent a 30 percent expansion from fiscal year 2017.

      “To the extent that Congress continues to fund this system, they are complicit in its abuses,” said Heidi Altman, policy director at the National Immigrant Justice Center, a nongovernmental group dedicated to ensuring human rights protections and access to justice for all immigrants, refugees, and asylum seekers. “Congress should immediately act to decrease rather than expand detention and demand robust health, safety, and human rights standards in immigration detention.”

      The new report is an update of a 2017 Human Rights Watch report that examined deaths in detention between 2012 and 2015, as well as a 2016 report by the American Civil Liberties Union, the Detention Watch Network, and the National Immigrant Justice Center that examined deaths in detention between 2010 and 2012.

      The medical experts who analyzed the death reviews for the groups include Dr. Marc Stern, the former health services director for the Washington State Department of Corrections; Dr. Robert Cohen, the former director of Montefiore Rikers Island Health Services; and Dr. Palav Babaria, the chief administrative officer of Ambulatory Services at Alameda Health System in Oakland, California, and assistant clinical professor in Internal Medicine at the University of California, San Francisco.

      Six of the new deaths examined occurred at facilities operated by the following private companies under contract with ICE: #CoreCivic, #Emerald_Correctional_Management, the #GEO_Group, and the #Management_and_Training_Corporation (#MTC).

      “ICE puts thousands of people’s health and lives at risk by failing to provide adequate medical care to the people it detains for weeks, months, and even years,” said Victoria Lopez, senior staff attorney at the American Civil Liberties Union.


      https://www.hrw.org/news/2018/06/20/us-poor-medical-care-deaths-immigrant-detention
      #privatisation #mourir_en_rétention #mourir_en_détention_administrative

      https://www.youtube.com/watch?v=VL9IKGoozII

  • Des « licenciements disciplinaires massifs » au centre d’appel de Free Le Figaro - 6 Février 2018 - AFP
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/02/06/97002-20180206FILWWW00012-des-licenciements-disciplinaires-massifs-au-centr

    Un rapport d’experts pointant « une logique de compression des effectifs non assumée » au sein de Mobipel, le centre d’appel de l’opérateur Free (Iliad), consulté par l’AFP lundi, dénombre une forte proportion de licenciements pour « faute grave ».

    Entre juin 2014 et septembre 2017, les effectifs de ce centre, filiale d’Iliad, situé à Colombes ont été réduits de 60% (de 711 à 287 salariés), indique le rapport, révélé par l’hebdomadaire Politis.

    « Ces départs n’ont rien de +naturels+ puisqu’ils font suite à des licenciements disciplinaires massifs, des ruptures conventionnelles et des transferts intra-groupe qui ne sont pas indépendants de la volonté de l’employeur », affirment les experts.

    Sur les 807 départs recensés sur cette période, 266 étaient des licenciements pour faute grave - qui permettent à l’entreprise de ne pas verser d’indemnités de licenciement ou de préavis au salarié concerné.

    Ce rapport a été commandé par le Comité d’entreprise de Mobipel au cabinet Alter au moment de la diffusion en septembre de l’émission Cash investigation, qui s’était penchée sur cette pratique.

    La réalité décrite « confirmerait la thèse de certains représentants du personnel selon laquelle la direction de Mobipel chercherait par toutes les solutions individuelles possibles à contourner son obligation de mettre en oeuvre une procédure collective, qui l’obligerait notamment à mettre en oeuvre des mesures couteuses », peut-on lire.

    84 contentieux engagés par les salariés
    Les experts ont pu consulter 168 lettres de licenciements notifiés pour faute grave, dont 48 n’ont été précédés « ni d’une mise en demeure ni d’un avertissement ». 117 lettres font référence à des absences non justifiées.

    Entre 2014 et 2016, « 84 contentieux ont été engagés par les salariés » suite à des licenciements, indique par ailleurs le rapport. Selon les chiffres communiqués par la direction en comité d’entreprise, sur les 19 cas jugés en 2017, 13 salariés ont obtenu gain de cause auprès des prud’hommes, et 6 ont été déboutés, a dit à l’AFP Anousone Um, délégué syndical (SUD).

    Pour lui, tout « a commencé très clairement en octobre 2014 », à la suite d’un « débrayage » visant à dénoncer « les conditions de travail ». « Depuis ce jour là », il dit constater « ce que (la direction) appelle la décroissance, ce que moi j’appelle le début du plan social déguisé. »

    Sollicité, Iliad considère que les éléments parus dans la presse « ne reflètent pas la réalité », promettant « des éléments précis et chiffrés » sur le sujet.

    #licenciements à tout va #Iliad #free #xavier-niel #violence en #entreprise #management #Mobipel #Cash-investigation

  • Les nouveaux fonctionnaires
    http://www.laviedesidees.fr/Fonctionnaires-de-carriere.html

    La prégnance des logiques managériales dans la #fonction_publique n’est pas sans effet sur les carrières. Les modalités d’avancement des cadres du public se transforment, qui favorisent l’individualisation des carrières et la dualisation des marchés du travail.

    Essais & débats

    / #marché_du_travail, fonction publique, #management, #concurrence

    #Essais_&_débats

  • Amazon : l’idée d’un bracelet électronique pour ses salariés provoque un tollé RTBF - 2 Février 2018 - AFP
    https://www.rtbf.be/info/medias/detail_amazon-l-idee-d-un-bracelet-electronique-pour-ses-salaries-provoque-un-t

    Amazon a breveté un système électronique lui permettant, via un bracelet, de détecter les mouvements des mains de ses salariés dans ses entrepôts pour suivre leur travail, une idée qui suscite un tollé en Italie.

    Ce système de « traçage (...) des mouvements des mains d’un employé (...) pourrait être utilisé pour surveiller la réalisation de tâches assignées » comme l’inventaire et la préparation des commandes, expliquent les documents officiels relatifs à ce brevet, disponibles sur internet et révélés par le site spécialisé Geekwire.

    L’appareil est « prévu pour être porté (...) près de la main et pour émettre des vibrations » pour guider le salarié, poursuit le document.

    « La spéculation à propos de ce brevet est erronée », a réagi auprès de l’AFP une porte-parole d’Amazon. « Chaque jour, dans n’importe quelle entreprise dans le monde, les employés se servent de scanners à main pour faire l’inventaire et préparer les commandes », a-t-elle ajouté.

    « Placer ces équipements plutôt sur le poignet des employés leur permettrait d’avoir les mains libres et ne pas avoir les yeux rivés sur des écrans », fait valoir Amazon, estimant que si cette idée devait être un jour mise en oeuvre, elle améliorerait l’organisation pour les employés travaillant dans la préparation des commandes.

    Le concept a déjà suscité des réactions virulentes en Italie, notamment de la part du chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, qui a estimé que « le défi, c’est un travail de qualité et non pas le travail avec un bracelet ».

    Des conditions de travail déjà décriées
    « Homme ou esclave ? Je veux restituer la dignité du travail, certaines multinationales exploitent, pressent et ensuite mettent au rebut. Ca suffit ! », a réagi de son côté, le leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini.

    Le géant du commerce en ligne a depuis longtemps la réputation d’entretenir des conditions de travail difficiles dans ses entrepôts et centres de distribution pour augmenter la productivité des employés et garantir des livraisons rapides aux clients.

    En 2015, le New York Times décrivait une culture d’entreprise « néfaste » chez Amazon, destinée à augmenter la productivité des employés, une description rejetée à l’époque par le patron du groupe Jeff Bezos.

    Amazon a publié jeudi ses résultats trimestriels en forte hausse, affichant un bénéfice net de 1,856 milliard de dollars et un chiffre d’affaires de 60,45 milliards.

    #pratiques-nazies #esclavage #amazon #logistique #préparation-des-commandes

  • What have US healthcare, British railways, the shipwreck of Carillion plc, and the F-35 got in common [..] I think of them as Coasian hells. Ronald #Coase observed that an organisation could be considered as a collection of contracts, and asked why, in that case, did organisations even exist. His answer was that contractual relationships have #transactions_costs. When these transactions costs outweighed the expense of organisation, organisation would predominate. Also, there were limits to transaction; it might be actually impossible to specify what was wanted in a contract, or equivalently, it might cost too much to write it

    #Cosian_hells - now they have a name...

    http://www.harrowell.org.uk/blog/2018/01/31/in-the-eternal-inferno-fiends-torment-ronald-coase-with-the-fate-of-hi #management #gestion #organisation

  • La psychiatrie en grande souffrance, Journal officiel de tous les pouvoirs

    Ecrasés par les restrictions budgétaires, les soignants se disent à bout et dénoncent une « perte de sens » de leur travail

    Il y a chez eux de la fatigue, du désarroi et de la colère. Depuis des mois, des médecins et des soignants du secteur psychiatrique multiplient grèves et lettres ouvertes aux autorités sanitaires pour alerter sur la dégradation de leurs -conditions de travail en raison des restrictions budgétaires. Et, par conséquent, sur la détério-ration de la prise en charge des malades.

    Après des années de restructurations et de non-remplacement systématique des départs, plusieurs responsables syndicaux estiment que ce service public est désormais « à l’os ». « On nous pressurise depuis des années, on est arrivé à un point de bascule », assure Jean-Pierre Salvarelli, membre du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et chef de pôle au Vinatier, à Lyon, l’un des plus gros hôpitaux psychiatriques de France. L’année dernière, 52 postes de soignants ont été supprimés dans cet établissement. « Les infirmières et les aides-soignantes se démultiplient pour boucher les trous, dit-il. Mais les équipes n’en peuvent plus. »

    Turnover et absentéisme

    D’un bout à l’autre de la France, les mêmes maux et les mêmes symptômes : des taux d’absentéisme élevés, un fort turnover des personnels, des postes de médecins non pourvus (il manquerait 900 à 1 000 psychiatres, selon le SPH), des lits en nombre insuffisant dans certains services, notamment aux urgences, et des patients à accueillir toujours plus nombreux.

    Entre 2010 et 2016, près de 300 000 personnes supplémentaires ont été suivies en psychiatrie. « Les ressources n’ont pas augmenté proportionnellement à la croissance de la file active, constate Magali Coldefy, géographeà l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes). Faute de moyens, la psychiatrie a tendance à se replier sur l’intra-hospitalier et la gestion de la crise et de l’urgence. »

    Signes extérieurs du malaise ambiant, les établissements -d’Allonnes (Sarthe), Bourges (Cher) ou Rennes (Ille-et-Vilaine) ont connu ces derniers mois des mouvements de grève. Le 5 janvier, sept anciens psychiatres de l’hôpital Philippe-Pinel, à Amiens (Somme), ont écrit à la ministre de la santé Agnès Buzyn pour lui expliquer pourquoi la « dégradation continuelle des conditions de prise en charge des patients » avait pesé dans leur choix « douloureux » de quitter l’hôpital public. Dans leur courrier, ils dénoncent un « hôpital en déshérence » et une « souffrance éthique et professionnelle à son paroxysme ».

    La gravité de la crise commencerait-elle à être perçue au-delà des enceintes des hôpitaux psychiatriques ? La députée (La République en marche) de la Somme Barbara Pompili a dit sa « honte » après avoir visité l’établissement d’Amiens le 3 novembre 2017. « La faiblesse hallucinante des effectifs transforme cet hôpital en gigantesque garderie, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour ceux qui sortent, comme pour ceux qui ne sortent pas », avait-elle écrit. Quant à François Ruffin (La France insoumise), l’autre député du département, il a récemment publié un livre (Un député à l’hôpital psychiatrique, Fakir éditions) dans lequel il raconte les difficultés et les dysfonctionnements de ce même hôpital.

    Les restrictions budgétaires ont différents types de conséquences. Au sein même des hôpitaux, de nombreux infirmiers, dont les témoignages ont été recueillis après un appel lancé sur le site du Monde, disent ne plus avoir le temps de parler avec les patients hospitalisés ou d’effectuer avec eux des activités thérapeutiques. « On est accaparé par l’urgence et le quotidien. Nous n’avons plus le temps de faire des entretiens avec les patients, de prendre un café avec eux, ou de les accompagner pour qu’ils puissent téléphoner. Cela génère des situations d’agressivité et de violence plus fréquentes. Et nous, on a le sentiment de mal faire notre travail, d’être maltraitants », raconte Marion, 25 ans, infirmière dans un gros hôpital de province.

    Motivation en berne

    « Quand je suis arrivé à l’hôpital il y a quelques années, on faisait encore des sorties au musée, au cinéma ou au cirque, témoigne-Cyril, infirmier dans un hôpital du sud de la France. Cette année, nous n’avons pas prévu d’en faire car nous arrivons à peine à tenir le planning et à assurer la continuité du service. » " Je ne suis qu’un garde-fou, nous n’avons plus les moyens et la motivation d’être soignant « , estime un infirmier à Agen, résumant ainsi la » perte de sens « ou l’amertume racontées au Monde par de nombreux professionnels de santé.

    Car pour répondre à la violence, lorsque les effectifs manquent, les recours à la chambre d’isolement (une pièce sécurisée avec matelas fixé au sol) et à la contention peuvent augmenter. En 2016, le contrôleur général des privations des lieux de liberté avait dénoncé la » banalisation « de ces pratiques.

    Après avoir fermé près de 15 000 lits de psychiatrie entre 1997 et 2015, les hôpitaux n’arrivent pas aujourd’hui à prendre en charge correctement tous les patients. Face à la hausse du nombre d’hospitalisations sous contrainte (92 000 personnes en 2015), il n’est pas rare que des unités de soins prévues pour 20 patients en accueillent davantage. » C’est la course aux lits, pour faire de la place, on fait sortir les malades dès qu’ils ne représentent plus un danger direct pour eux ou pour les autres, raconte Marie, 41 ans, psychiatre dans un établissement de la région parisienne. L’absence de lits est devenue un critère dans la durée de soins des patients, autant, voire parfois plus, que l’aspect médical. « 
    Une autre infirmière exerçant dans un hôpital du sud de la France fait état de patients obligés de rester en chambre d’isolement, » alors qu’ils n’en ont plus besoin au niveau psychiatrique « , par manque de place.

    Jean Vignes, le secrétaire général du syndicat SUD-Santé-Sociaux, juge d’ailleurs la situation » tellement tendue « qu’il plaide pour la réouverture » au moins de façon provisoire « d’un millier de lits. Pour justifier cette revendication en demi-teinte, il explique que son organisation était historiquement » pour la diminution du nombre de lits « , mais » à condition d’avoir les moyens d’assurer le suivi en extra-hospitalier « .

    Or, c’est cette prise en charge, assurée hors des murs des établissements psychiatriques, par notamment les centres médico-psychologiques (CMP), émanations de l’hôpital présentes partout sur le territoire, qui semble aujourd’hui le plus souffrir des restrictions budgétaires. » On a mécaniquement tendance à alléger l’ambulatoire - le suivi à l’extérieur - et à rapatrier les ressources vers les services d’hospitalisation. C’est l’hôpital qui prime, c’est un retour à l’asile « , déplore Isabelle Montet, la secrétaire générale du SPH.
     » On est obligé de se retirer des endroits où vivent les gens parce que nous sommes contraints de centrer nos efforts sur ce qui est incontournable pour la société, c’est-à-dire accueillir les patients qui relèvent de soins non consentis « , explique le docteur Marie-José Cortes.

    Une nouvelle organisation

    Un poids grandissant de l’hôpital, vu comme un retour en arrière par de nombreux professionnels, qui heurte aussi les associations de patients. » Je ne pense pas qu’il y ait un manque réel de moyens, de personnels et de lits « , estime ainsi Claude Finkelstein, la présidente de la Fédération nationale des associations en psychiatrie (Fnapsy). Pour elle, » on travaille encore à l’ancienne « dans le domaine de la psychiatrie, et » trop de gens sont à l’hôpital parce qu’on ne sait pas où les mettre « . » Il ne faut pas colmater, mais réfléchir à une nouvelle organisation des soins « , ajoute -Fabienne Blain, porte-parole du collectif Schizophrénie, qui demande une vaste réallocation des moyens consacrés à la psychiatrie.

    François Béguin

    Pour les enfants, jusqu’à un an d’attente avant un rendez-vous

    Du côté des petits patients, des délais d’attente inadmissibles pour une première consultation et un manque de lits d’hospitalisation. Du côté des pédopsychiatres, une crise démographique et universitaire, qui rend la spécialité de moins en moins attrayante. La psychiatrie des enfants et des adolescents est » sinistrée « , selon le sénateur (LRM) et médecin Michel Amiel, rapporteur, en mai 2017, d’un volumineux rapport d’information parlementaire sur la psychiatrie des mineurs en France.

    Le repérage et la prise en charge précoce des troubles psy des jeunes sont considérés comme une priorité. Mais au regard de la forte hausse des besoins et aux nouveaux défis liés notamment au décrochage scolaire, au harcèlement ou aux traumatismes liés aux attentats, » le nombre de structures de prise en charge et leurs effectifs ont très peu augmenté « , constate ce rapport. Les CMP (centres médico-psychologiques) et CMPP (centres médico-psychopédagogiques), bien souvent structures d’entrée dans le parcours de soins psychiatriques, sont engorgés. Le délai pour une première consultation dépasse un an dans certains départements, désespérant familles et professionnels. » On a des demandes de 2016 auxquelles on n’a pas répondu. On a honte. On voit tous les dégâts qu’on aurait pu éviter, les souffrances qu’on aurait pu atténuer « , témoigne une pédopsychiatre exerçant dans un CMP de province.

    Le nombre de lits d’hospitalisation en pédopsychiatrie est en augmentation depuis 2001, mais les capacités sont encore trop limitées, avec de fortes inégalités territoriales, souligne le rapport. Le délai d’obtention d’une place en hôpital de jour – l’essentiel des prises en charge hospitalières des mineurs – est lui aussi jugé important.

    Cercle vicieux

    Quant au nombre de pédopsychiatres inscrits en tant que tels au conseil de l’ordre des médecins, il a été divisé par deux en dix ans. De 1 235 en 2007, il est passé à 593 en 2017, dont 80 % ont plus de 60 ans. Certes, ces chiffres sont à prendre avec précaution, car le dénombrement précis de ces praticiens est complexe,la pédopsychiatrie n’étant pas une spécialité médicale distincte de la psychiatrie. Mais la désaffection est indéniable, et contribue à un cercle vicieux. Moins il y a de pédopsychiatres, moins il y a de formateurs et donc de nouvelles vocations.

    En France, une faculté de médecine sur cinq n’a pas de professeur d’université en pédopsychiatrie. » A Nantes, je suis le seul enseignant universitaire de psychiatrie de l’enfant pour la soixantaine d’internes en psychiatrie. Comment les former convenablement et quelle perspective de carrière académique puis-je proposer aux jeunes qui voudraient travailler avec moi ? « , s’interroge le professeur Olivier Bonnot, chef du service de pédopsychiatrie du CHU. » Le constat est connu, la solution aussi, mais on reste souvent dans l’injonction paradoxale, regrette le pédopsychiatre et chercheur Bruno Falissard. Les politiques demandent de nommer un professeur de pédopsychiatrie dans chaque université, mais celles-ci sont autonomes, ce sont elles qui jugent si le cursus d’un candidat est suffisant. « 
    Sandrine Cabut

    Agnès Buzyn : » Il faut préserver les moyens de la psychiatrie « 

    La ministre de la santé annonce un plan comportant des mesures de formation, de hausses de tarifs et la création d’indicateurs de qualité

    La ministre de la santé Agnès Buzyn présente, vendredi 26 janvier, un plan de douze mesures d’urgence en faveur de la psychiatrie. Dans un entretien au Monde, elle livre son constat sur ce secteur, » paupérisé « et » en souffrance «  : » En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur. « 

    Plusieurs grèves ont eu lieu ces derniers mois dans les -hôpitaux psychiatriques pour dénoncer les conditions de -travail et la dégradation de -l’accueil des patients. Y a-t-il une » crise « de la psychiatrie ?

    C’est une discipline qui s’est paupérisée et sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années. Pourtant les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu’il y a plus d’addictions, moins d’accompagnement des familles… On peut dénoncer des conditions de travail parfois très dures, ainsi que des conditions d’hospitalisation parfois dégradées, mais il faut être attentif à ne pas généraliser les -situations dramatiques que l’on peut observer dans certains endroits. Ce -serait dévaloriser le travail -formidable qui est fait dans beaucoup d’établissements de santé mentale. En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur.

    Qu’allez-vous faire face à un tel constat ?

    Ces cinq dernières années, il y a eu six rapports sur la situation de la psychiatrie. Les constats et les recommandations étaient souvent les mêmes. Je me suis dit qu’il n’était donc pas nécessaire d’en commander un nouveau. Les douze mesures d’urgence que je présente aujourd’hui sont issues des propositions formulées en décembre par l’ensemble des représentants de la psychiatrie française. Il me semble important de donner un signal de prise en compte de cette souffrance générale, des professionnels et des malades. Ce faisant, je veux parvenir à déstigmatiser ces derniers, et rendre leur dignité à ceux qui sont pris en charge dans des conditions déplorables. Le regard de la société sur ce secteur doit changer.

    Le manque de moyens financiers mis en avant par les soignants est-il une réalité ?

    Dans beaucoup d’endroits, les psychiatres tirent la sonnette d’alarme sur les moyens parce que leur activité est la variable d’ajustement du budget du reste de l’hôpital. Vu la faiblesse et la souffrance du secteur psychiatrique, je souhaite que les moyens de cette discipline soient préservés. Cela n’a pas de sens - pour un établissement - de compenser une baisse d’activité dans des services de médecine ou de chirurgie par un prélèvement sur la psychiatrie. Par ailleurs, cette discipline doit totalement être intégrée au monde de la santé, avec la même exigence de qualité, de sécurité des pratiques et de pertinence des soins qu’ailleurs. Or aujourd’hui des patients hospitalisés en psychiatrie n’accèdent pas suffisamment à des soins somatiques, ce qui peut être délétère pour leur santé. Leur espérance de vie est plus courte, ce n’est pas tolérable. Il faut que les filières de soins s’organisent et que ces malades puissent bénéficier du même suivi que les autres.

    Vous dites que les budgets hospitaliers seront » préservés « . Donc pas augmentés…

    Annoncer des moyens sup-plémentaires n’est pas toujours -l’alpha et l’omega en matière de bonnes pratiques. C’est même parfois la solution de facilité. Il vaut mieux d’abord faire en sorte que les professionnels s’organisent et se parlent plutôt que de systématiquement rajouter des moyens dans des endroits qui sont mal organisés ou qui ne respectent pas les bonnes pratiques.

    Comment remédier à cette -hétérogénéité des pratiques et de l’offre ?

    L’organisation en secteurs, créée dans les années 1960 pour garantir un accès aux soins sur tout le territoire, doit être maintenue mais améliorée. Il faut que les psychiatres de secteur, les généralistes et les acteurs du médico-social se parlent et mettent en place des filières de prise en charge. Les différentes chapelles de professionnels de santé mentale doivent aussi un peu baisser la garde, car nous avons besoin de tout le monde pour assurer les soins sur le territoire. D’ailleurs j’ai décidé de créer et de présider un comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, qui va remplacer l’actuel conseil national de santé mentale.

    Jusqu’ici la psychiatrie a » échappé « à tout système d’évaluation…

    Il y a trop peu d’indicateurs de qualité en psychiatrie. Il faut pouvoir mesurer l’usage de médicaments, la précocité des diagnostics ou la rapidité d’une prise en charge. On ne peut pas restructurer une discipline sans avoir une vision claire de l’état des pratiques. Quand j’étais présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), j’ai lancé cette démarche sur les recours à l’isolement ou à la contention, dont le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait dénoncé la banalisation. Aujourd’hui ministre, j’ai demandé à la HAS de travailler sur des nouveaux indicateurs pertinents. Mon objectif est que partout en France, on ait les mêmes chances d’accéder à une filière de qualité.

    Qu’en est-il de la pédopsychiatrie, où jusqu’à un an d’attente est parfois nécessaire pour un premier rendez-vous ?

    La démographie est en chute libre dans cette spécialité. Les professionnels sont débordés, et les universitaires ne peuvent plus faire d’enseignement et de recherche tellement il y a de patients à prendre en charge. C’est un cercle vicieux, plus personne ne veut s’investir. Il y a des régions entières où il n’y a pas de formation. Je souhaite donc qu’il y ait au moins un poste de professeur de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C’est un premier pas indispensable pour retrouver l’attractivité.

    Cela suffira-t-il à résoudre une situation aussi critique ?

    Nous allons, avec l’Assurance-maladie, réévaluer les tarifs d’un certain nombre de consultations qui ne sont pas assurées en libéral aujourd’hui parce que trop longues par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Recevoir un enfant, cela prend du temps. Résultat : on ne trouve pratiquement pas de pédopsychiatres en ville. Ce sera également le cas pour les consultations complexes de psychiatrie en médecine générale. Le suivi ambulatoire est souvent perçu comme moins stigmatisant que le suivi hospitalier, il va permettre de réduire les ruptures de soins

    Quel doit être le rôle des médecins généralistes ?

    Ils sont plus ou moins bien armés vis-à-vis des problèmes de santé mentale, notamment des enfants. Il faut qu’ils soient formés de manière à les repérer, puis qu’ils sachent à qui adresser les malades. Beaucoup de situations pourraient être prises en charge en médecine générale. C’est pourquoi tous ces futurs praticiens effectueront un stage obligatoire en psychiatrie au cours de leurs études. Trois ou six mois, les modalités restent à discuter.

    La suppression il y a vingt-cinq ans de la spécialisation des infirmiers en psychiatrie est pointée comme un problème. Faut-il revoir leur formation ?

    Je souhaite que les infirmiers qui exercent dans ces services acquièrent une » sur-spécialité « dans ce domaine, par le biais des pratiques avancées. Sans pour autant recréer un corps spécifique, cela permettra de répandre la bonne pratique dans les établissements, et d’assurer certaines tâches aujourd’hui dévolues aux psychiatres.

    Les prisons traversent une grave crise. Or autour d’un quart des détenus souffre de troubles psychiatriques. Que doit-on faire avec eux ?

    Il existe des unités hospitalières spécialement aménagées pour recevoir des détenus présentant un trouble de santé mentale. La première unité s’est ouverte à Marseille en septembre 2017 avec 440 places. La stratégie nationale de santé prévoit de poursuivre la création de ces unités.

    Propos recueillis par François Béguin, Sandrine Cabut, et Laetitia Clavreul

    LES MESURES
    Agnès Buzyn, la ministre de la santé, présentait vendredi 26 janvier son plan d’action

    Stage obligatoire
    Un stage sera obligatoire en -psychiatrie ou en santé mentale pour tous les futurs médecins généralistes lors de leur -internat

    Formation continue » Sur-spécialisation " des infirmiers travaillant en psychiatrie, via la formation continue [la suppression du diplôme d’infirmier psychiatrique date de 1994 nec
    http://psychiatriinfirmiere.free.fr/formation/infirmier/psychiatrie/infirmier-secteur-psychiatrique.htm

    Bonnes pratiques
    Mise en place d’indicateurs de la qualité des soins et de recommandations de bonnes pratiques en psychiatrie

    Révision des tarifs
    Revalorisation du montant des consultations de pédopsychiatrie et des consultations complexes de psychiatrie en médecine générale lors d’une prochaine révision de la convention médicale

    Budget des hôpitaux
    Préservation des budgets consacrés à la psychiatrie au sein des -groupements hospitaliers de -territoires et dans les hôpitaux généraux d’ici la fin d’année

    De la psychiatrie vers la santé mentale, Rapport de mission , Dr Eric Piel, Dr Jean-Luc Roelandt, juillet 2001
    https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2001-4-page-9.htm

    Entre 1990 et 1997, dans le secteur public, l’évolution des pratiques de prise en charge s’est traduite à la fois par une augmentation du nombre de places d’hospitalisation partielle (+25 %) et par une forte baisse du nombre de lits d’hospitalisation complète (-32 %). La hausse des capacités d’hospitalisation partielle (+4 861) n’a toutefois pas compensé la diminution des lits d’hospitalisation complète (-26 711), d’où un recul de la capacité totale en lits et places de 21 % sur sept ans.

    #psychiatrie #soin #management

    • Christophe Dejours, psychiatre : « Les soignants sont contraints d’apporter leur concours à des actes qu’ils réprouvent », Propos recueillis par Catherine Vincent, LE MONDE IDEES | 15.02.2018

      Depuis quatre ans, ce psychiatre reçoit en consultation des « grappes » de médecins, souvent chefs de service, dans des états psychiques préoccupants.

      Psychiatre, psychanalyste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Christophe Dejours est spécialiste en psychodynamique du travail. Il a récemment publié Le Choix. Souffrir au travail n’est pas une fatalité (Bayard, 2015) et Situations du travail (PUF, 2016).

      Depuis quelques années, vous recevez dans votre cabinet des psychiatres des hôpitaux en grande souffrance. Que se passe-t-il ?

      Il s’agit souvent de chefs de service, qui sont dans des états psychiques préoccupants – états de confusion mentale, problèmes somatiques gravissimes. J’ai commencé à les voir arriver par grappes il y a environ quatre ans. Or, si de nouvelles formes de pathologie liées au travail apparaissent, c’est que quelque chose a changé dans son organisation. En l’occurrence, la généralisation des méthodes du New Public Management [« nouvelle gestion publique », NPM] aux services de soins.

      En quoi ces techniques de gestion rendent-elles malades les psychiatres hospitaliers ?

      Tous me font une description similaire de leur situation. Ce sont toujours des cliniciens fortement engagés, depuis de longues années, dans la pratique en institution. La décompensation psychopathologique survient quelques mois ou quelques années après l’arrivée d’un nouveau directeur, le plus souvent un jeune gestionnaire. Après un audit, celui-ci met en place des outils d’évaluation et des protocoles de soins. Avec deux priorités : des objectifs quantitatifs et des performances mesurables. Entre les deux, le gestionnaire ne veut rien savoir. Résultat : des conditions de travail ingérables pour les chefs de service. Ils doivent d’un côté diriger des équipes qui n’arrivent plus à fonctionner, de l’autre affronter une administration qui ne cesse de les harceler avec une série d’exigences n’ayant rien à voir avec leur métier. Cela provoque chez nombre d’entre eux des décompensations brutales qu’on ne voyait pas auparavant.

      Recevez-vous également des médecins hospitaliers non psychiatres ?

      Moins. D’une part parce que les psychiatres sont plus habitués que d’autres, quand ils vont mal, à aller voir un psychanalyste, d’autre part parce qu’ils connaissent mieux la psychodynamique du travail. Mais la souffrance est la même pour le cardiologue, le radiologue, l’anesthésiste ou le diabétologue.

      Pourquoi les méthodes du NPM sont-elles néfastes au travail des praticiens ?

      Autrefois, les hôpitaux étaient systématiquement dirigés par un médecin formé en administration-gestion. Depuis le tournant gestionnaire des années 2000, ils sont dirigés par un gestionnaire. La gouvernance par les nombres a ainsi remplacé un gouvernement qui faisait référence à des règles. Des règles de droit (du travail, de la protection des salariés), mais aussi des règles de métier, des manières de travailler qui exigent le respect de certains principes. L’administrateur d’un service hospitalier dirigeait sur la base de ces règles de métier, dont il connaissait le langage et les valeurs. Cela produisait ce qu’on appelle l’ethos professionnel : une éthique fondée sur la connaissance du métier, qui organise le savoir-vivre, la convivialité et le respect de l’autre sur le lieu du travail.
      Comment cet ethos est-il affecté par la gouvernance du nombre ?

      Les gestionnaires ne connaissent pas le travail et ne veulent pas le connaître. Cela fait partie des principes des sciences de la gestion : ne rien savoir des règles de métier, pour asseoir sa domination et ne pas avoir à faire de compromis. Tout ce qui importe, c’est de mesurer les performances. Or les performances en question ne mesurent pas le travail du soin, et ne le mesureront jamais. On peut mesurer la qualité d’un traitement – et encore. Mais la relation avec le patient est du domaine de la subjectivité, sa qualité ne dépend pas que du soignant. Elle dépend aussi du patient, de la coopération qui se constitue entre le prestataire et le destinataire du service du soin. Que vous soyez cardiologue, gastro-entérologue ou cancérologue, il faut que le patient travaille avec vous à son traitement. Et ça, ce n’est pas mesurable.

      Les médecins en souffrance que vous recevez évoquent toujours un contexte marqué par la solitude. Que devient, dans ce système managérial, la solidarité professionnelle ?

      Elle est réduite à néant, à l’aide d’un outil très simple : l’évaluation individualisée des performances. Cette dernière, qui est aussi une menace de sanction ou de licenciement, a des effets extrêmement puissants sur les relations entre les gens. Elle ouvre la voie à la concurrence déloyale, elle altère le savoir-vivre, le respect de l’autre, la solidarité, elle casse le collectif et introduit la peur dans le monde du travail. Il en résulte un affaiblissement de chacun et un accroissement de la solitude.
      Cette gestion entraîne donc la détérioration de notre travail, qui fait elle-même le lit de la maltraitance. Les soignants sont ainsi contraints d’apporter leur concours à des actes qu’ils réprouvent moralement : c’est ce que l’on appelle la souffrance éthique. Or cette souffrance est extrêmement grave : à force de trahir les règles du métier, à force de trahir les collègues qu’on ne défend pas, on finit par se trahir soi-même, ce qui ruine les bases éthiques de l’identité.

      Avec quelles conséquences ?

      Face à cette souffrance éthique, il y a deux réactions possibles. Soit on parvient à développer une stratégie de défense, ce qui produit une insensibilisation du soignant à la souffrance de l’autre. C’est la porte ouverte à la maltraitance chronique, et cela explique également les mauvais traitements que subissent, sur leurs lieux de stage, les étudiants – dont la bonne volonté et la sensibilité à la souffrance des malades réveillent la mauvaise conscience des soignants, heurtant de plein fouet leurs stratégies de défense. L’autre réaction, c’est la décompensation brutale, avec le risque de passage à l’acte. Cette souffrance éthique est l’élément déterminant de l’apparition des suicides sur les lieux de travail, chez les médecins et soignants hospitaliers comme partout ailleurs.

  • Pour la dignité des personnes âgées et le respect des soignants | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/250118/pour-la-dignite-des-personnes-agees-et-le-respect-des-soignants

    Alors qu’un mouvement de grève est prévu pour le 30 janvier, trois médecins lancent un appel à la mobilisation pour plus de moyens dans les Ehpad et le respect de la dignité des personnes âgées et des soignants. Le texte a depuis été signé par plus de 300 000 personnes.

    Nous, soignants de toutes professions, de toutes les régions de France, au nom de l’engagement humain de notre métier, il est de notre devoir d’alerter le ministère de la santé et le gouvernement sur l’insuffisance des effectifs et des moyens dans les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et dans les services d’aide à domicile.

    La réforme de la tarification introduite par la Loi vieillissement dite « ASV », qui va se traduire par des suppressions massives de postes, est unanimement rejetée par les personnels soignants et leurs syndicats.

    Les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et les services d’aide à domicile rencontrent de graves difficultés mettant en jeu la santé des résidents et des personnels soignants.

    De nombreux EHPAD ont entamé des grèves dénonçant le sous-effectif, le manque de moyens humains et financiers et parfois les actes de maltraitance aux personnes âgées, conséquences directes de ces problématiques chroniques.

    Malgré ces alertes, le Président de la République a refusé de recevoir une délégation des signataires de la lettre commune du 19/10/7 et du 07/12/17 initiée par les syndicats représentatifs du secteur.

    La Ministre de la santé considère que les difficultés des EHPAD seraient dues à « un problème de management ».

    #vieux #ephad #pingrerie_sans_limite #santé #Travail #conditions_de_travail #management #maltraitance #grève

    • Ehpad : une ex-infirmière nous a raconté sa détresse
      https://www.lemonde.fr/societe/video/2019/01/25/ehpad-par-le-manque-de-disponibilite-on-met-les-residents-en-danger_5414691_

      #VIDÉO Une ex-infirmière livre son témoignage face à ces moyens jugés insuffisants dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

      Mathilde Basset, infirmière, a récemment quitté son poste au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad). Elle raconte son expérience dans un #livre, J’ai rendu mon uniforme. Il suffit d’en lire un extrait pour saisir la détresse qu’elle a vécu : « Je sens que cette journée va mal tourner, car je suis seule infirmière pour 99 résidents. J’appréhende. Mais je ne dis rien. Nous sommes toutes dans le même bateau. »

      Manque de personnel, mauvaise organisation, budgets limités… le travail en Ehpad est difficile pour le personnel #soignant. Sous pression et à bout de force, nombreux sont ceux qui, comme Malthilde Basset, craquent. Et les conséquences se font sentir sur les résidents. Le manque de personnel est régulièrement considéré comme l’une des principales causes des cas de #maltraitance au sein des Ehpad.

      En janvier 2018, le personnel des Ehpad s’est mis en grève. Le but : interpeller le gouvernement sur le manque de moyens et la mauvaise gestion de leurs établissements. Pour répondre à la colère des personnels des Ehpad, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé dès janvier 2018 une série de mesures. Recrutement d’infirmiers de nuit, rénovation d’Ehpad vieillissants, renforcement du nombre d’équipes mobiles de gériatrie… Ces annonces ont été présentées comme une première étape à un plan sur le vieillissement et la dépendance qui devrait aboutir début 2019.

  • Condamnations d’un employeur pour avoir exercé un #management par la #peur - Eric ROCHEBLAVE | Avocat Spécialiste en #Droit du #Travail et Droit de la Sécurité Sociale | MONTPELLIER
    http://rocheblave.com/avocat/droitdutravail/management-par-la-peur

    Les témoignages de ces salariés ont fait en particulier apparaitre qu’ils étaient, eux-mêmes ou leurs collègues, victimes de « colères, irrespect, manque de considération, pressions psychologiques, d’une hyper surveillance, d’humiliations du fait de réprimandes injustes ou vexatoires en public ou en situation d’isolement dans le bureau du directeur, de désorganisation de leur travail ou d’incitation à la délation et à des critiques forcées ou encore des pressions systématiques pour les plus vulnérables d’entre eux »

    L’inspection du travail relevait en outre que ses investigations l’avait conduite à faire ressortir « un mode de management par la peur pouvant aller jusqu’à des pratiques de mobbing conduisant à dégrader les conditions de travail, faire souffrir et pousser les salariés de cette entreprise à la démission » ; elle ajoutait que certains des salariés de l’entreprise avaient évoqué leur état dépressif ou encore l’idée de suicide et que le « médecin du travail avait confirmé cette situation » et faisait état des « inaptitudes totales en urgence » qu’il avait été amené à prononcer dans le cadre de l’article R. 4624-31 du code du travail ; elle précisait avoir constaté une vague de démissions notamment de la part des salariés les plus anciens.

    Pour la Cour d’appel de Poitiers, l’ensemble de ces éléments fait clairement apparaitre que l’employeur a gravement manqué à ses obligations en matière de prévention des risques psycho-sociaux et du harcèlement moral.

    Les dommages et intérêts octroyés par la Cour d’appel de Poitiers au sept salariés au titre du manquement à l’obligation de prévention des risques psycho-sociaux s’élèvent à 2. 000 €, 3.000 € ou 4.000 € selon les cas.

    Vu les sanctions encourues par rapport aux montants des sommes économisées en poussant les anciens à la démission, c’est pratiquement un permis de tuer en entreprise…

  • Entreprises libérées, salariés délivrés ? | L’imprévu - L’imprévu
    https://limprevu.fr/affaire-a-suivre/entreprises-liberees-salaries-delivres


    #management #coercition

    Depuis le début du nouveau siècle, l’heure est à la libération des entreprises, laquelle est présentée comme l’alpha et l’oméga de l’organisation du travail. À l’origine, la sortie en 2013 du best-seller d’Isaac Getz, sociologue du travail et grand prêtre de la libération, et la valorisation médiatique de quelques patrons charismatiques ayant porté ce qui est vendu comme une révolution managériale. De son côté, Isaac Getz est rapidement devenu le gourou français de la libération des entreprises, une innovation importée des Etats-Unis qui prétend doper la rentabilité des entreprises en responsabilisant leurs salariés et en accroissant leur autonomie.

  • niceideas.ch: DevOps explained
    https://www.niceideas.ch/roller2/badtrash/entry/devops-explained

    Resoudre le problème des grands organismes immobiles est un défi pour chaque innovateur. Les expériences, méthodes et outils du développement de software peuvent servir d’exemple pour des questions plus générales et humaines.

    Il faudra toutefois faire attention à ne pas tomber dans les même pièges que le(s) parti pirate.

    4.3 Share the Tools

    In traditional corporations, teams of operators and teams of developers use specific, dedicated and well separated set of tools.
    Operators usually don’t want do know anything about the dev team SCM system as well as continuous integration environment. They perceive this as additional work and fear to be overwhelmed by developer requests if they put their hands on this systems as well. After all, they have well enough to do by taking care of production systems.
    Developers, on their side, usually have no access to production system logs and monitoring tools, sometimes due to lack of will on their side, sometimes for regulation or security concerns.

    This needs to change! DevOps is here for that.

    https://www.niceideas.ch/roller2/badtrash/entry/devops-explained

    4.4 Work Together
    A fundamental philosophy of DevOps is that developers and operations staff must work closely together on a regular basis.
    An implication is that they must see one other as important stakeholders and actively seek to work together.

    5. Conclusion


    ... I have been able to witness this wall of confusion on a daily basis. Some sample things I got to hear:
    It worked fine on my Tomcat. Sorry but I know nothing about your Websphere thing. I really can’t help you.” (a dev)
    No we cannot provide you with an extract of this table from the production database. It contains confidential customer-related data.” (an ops)

    ...
    Happily DevOps is several years old and increasingly even these very traditional corporations are moving in the right direction by adopting DevOps principles and practices.
    ...
    Now what about smaller corporations that don’t necessarily have split functions between developers and operators?
    Adopting DevOps principles and practices, such as deployment automation, continuous delivery and feature flipping still brings a lot.

    #Extreme_programming
    https://en.wikipedia.org/wiki/Extreme_programming

    #Jenkins (software)
    https://en.wikipedia.org/wiki/Jenkins_(software)

    #Puppet (software)
    https://en.wikipedia.org/wiki/Puppet_(software)

    #Vagrant (software)
    https://en.wikipedia.org/wiki/Vagrant_(software)

    #Supply_chain_management
    https://en.wikipedia.org/wiki/Supply_chain_management

    merci @nhoizey
    https://seenthis.net/messages/661384

    #politique #organisation #management #software #agile_development

  • Pourquoi les réseaux sociaux d’entreprise ne marchent pas
    https://www.latribune.fr/technos-medias/pourquoi-les-reseaux-sociaux-d-entreprise-ne-marchent-pas-759450.html

    Les réseaux sociaux d’entreprise sont-ils vraiment utiles ? Dans leur forme actuelle, pas vraiment, tranche un rapport produit par la chaire intelligence RH et RSE de l’IGS, avec le cabinet BDO. Ils seraient même plutôt contre-productifs : si les grandes entreprises françaises s’y convertissent (58% ont déjà franchi le pas et 26% veulent le faire à court terme) c’est parce qu’elles espèrent que les nouveaux outils numériques vont aider à « transformer les comportements », « dématérialiser les process RH », « favoriser la communication » et « libérer les énergies créatrices dans l’entreprise », d’après une enquête de mai 2017 du Journal du CRM.

    Mais en réalité, les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) - les plus connus sont Workplace de Facebook et Yammer de Microsoft - sont très peu utilisés par les salariés. Pire : ils renforceraient le cloisonnement entre les services, les fameux « silos » qui sont devenus les épouvantails des groupes qui se veulent innovants.

    « L’erreur que font les entreprises est de penser que leurs collaborateurs reproduiront dans un réseau social d’entreprise les comportements observés sur les réseaux sociaux privés comme Facebook », explique Jean Pralong.
    De facto, la fréquentation des RSE est très faible : seuls 25% des managers, pour 17% des salariés au total, se servent de l’outil. La faute, selon l’auteur de l’étude, à l’immaturité de l’usage, en partie liée au fait que les RSE sont un outil de la direction, « du haut vers le bas », ce qui empêche un usage spontané et libéré. Ainsi, les RSE vivent par et pour les managers d’équipe : les groupes créés sur Workplace ou Yammer le sont le plus souvent à l’initiative du manager, et les salariés qui y participent appartiennent à son équipe.

    Ainsi, se mettre en avant sur un RSE est perçu comme trop risqué :

    « Si je partage mon expertise sur un sujet mais que mon intervention est jugée peu pertinente voire à côté de la plaque, qui me dit que cela ne va pas nuire à ma progression dans l’entreprise ? » analyse Jean Pralong.

    Les réseaux sociaux personnels sont associés à un style familier, c’est-à-dire décontracté, parfois ironique, avec force de smiley. Difficile à transposer en entreprise, où le style est plus formel dans les courriels et sur les plateformes de productivité comme Slack.

    #Reseaux_sociaux_entreprise #management #Hiérarchie

  • « Pourquoi les individus innovants sont-ils aussi détestables ? Elon Musk, Mark Zuckerberg, Steve Jobs… Tous ces grands innovateurs sont aussi réputés pour leur génie que pour leur (mauvais) caractère. Et cela n’a rien d’un hasard. »

    https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2017/09/16887-individus-innovants-detestables

    Résumé : je vais arrêter d’essayer d’être gentil.

    #individualisme #entreprise #collectivisme #équipe #innovation

  • What is the Open Decision Framework ? | Opensource.com
    https://opensource.com/open-organization/resources/open-decision-framework

    The Open Decision Framework describes a process for making transparent, inclusive decisions in organizations that embrace open source principles.

    Le document a été traduit en français :
    https://github.com/red-hat-people-team/open-decision-framework/blob/master/fr_FR/ODF-community.pdf

    Pour référence, pas encore lu.

    #opensource #collaboration #organisation #decision

    PS : repéré depuis la track « Open source design » du FOSDEM
    https://fosdem.org/2018/schedule/track/open_source_design

    • Transparente
      Expliquer qui prend la décision, quels problèmes vous essayez de régler, les pré-requis et les contraintes en jeu et le processus que vous allez suivre.

      Inclusive
      Solliciter le retour d’autres personnes et collaborer tout au long du processus de décision.
      Rechercher des points de vue variés, notamment ceux des détracteurs potentiels.

      Centrée sur l’usager
      Considérer les personnes comme des usagers ayant des besoins contradictoires et des priorités.
      Quand une décision aide certains usagers mais en déçoit d’autres, gérer les relations et les attentes tout en avançant sur le projet.

      Il y a des choses intéressantes, et dans le même temps il s’agit d’un contexte d’entreprise et de hiérarchie, et je ne peux m’empêcher de faire le lien avec toutes les nouvelles méthodes de management, d’entreprises « ouvertes », etc, mais qui par contre ne remettent jamais en cause la hiérarchisation, et ne parlent jamais de coopérative et de démocratie, avec une personne une voix, tout ça.

      #management #transparence #inclusivité #ouverture #open_source #démocratie (ou pas)

    • @rastapopoulos A nous d’en extirper les éléments libératrices et d’y identifier les éléments servant à imposer le pouvoir des « decision makers ».
      Je crois que pour bien des contextes hierarchiques du monde politique et associatif la démarche « open source » peut contribuer à éliminer des blocages - pourvu qu’on identifie et critique les mécanismes qui protègent ou renforcent le pouvoir d’individus et de groupes d’intérêt dans le processus.

  • Cadences effrénées, forte pression... le quotidien alarmant des pilotes de #ryanair Le figaro - Clémentine Maligorne Valérie Collet - 29 Novembre 2017
    http://www.lefigaro.fr/social/2017/11/29/20011-20171129ARTFIG00113-ces-pilotes-de-ryanair-qui-evoquent-des-condition

    TÉMOIGNAGES - _ La compagnie irlandaise, qui a été contrainte d’annuler des milliers de vols jusqu’à fin mars, est confrontée à une mobilisation inédite de ses pilotes. Trois d’entre eux, qui travaillent ou qui ont travaillé pour Ryanair racontent leurs conditions de travail.

    Depuis deux mois, les langues se libèrent au sein des équipes navigantes de Ryanair. Alors que le premier transporteur européen a été contraint d’annuler brutalement plus de 18.000 vols jusqu’à fin mars 2018 notamment à cause d’une mauvaise gestion des congés de ses pilotes mais aussi de nombreux départs, trois pilotes qui travaillent ou qui ont travaillé pour la compagnie irlandaise à bas coût ont accepté de témoigner auprès du Figaro, sous couvert d’anonymat, de leur quotidien chez Ryanair.


    Des cadences de travail à la « limite de la légalité »
    Après avoir volé durant 10 ans en tant que commandant de bord pour la compagnie aérienne irlandaise, Jacques
    « revit » depuis qu’il a quitté l’an dernier Ryanair pour une autre low-cost offrant une meilleure qualité de travail. « Après avoir changé d’employeur, je me suis rendu compte dans quel état de fatigue j’étais quand je travaillais pour Ryanair. J’acceptais beaucoup de choses sous la pression morale et temporelle. » Il décrit des cadences de travail très soutenues, à la « limite de la légalité » : des journées de 13 heures de service, 900 heures de vol par an, « des seuils maximum autorisés pour un pilote, mais pour Ryanair qui sont la norme », souligne-t-il. Il évoque des avions qui tournent « 18 heures par jour pour pouvoir être rentables » et des équipages qui enchaînent souvent jusqu’à six étapes dans une journée, le maximum légal.

    « Personnellement ça m’est arrivé de m’endormir dans le cockpit, de faire des micro-siestes de 10 minutes car je n’arrivais plus à lutter, confie Jacques. J’étais censé répondre à la radio mais mon copilote l’a fait à ma place. Ça n’arrive pas que chez Ryanair, mais c’est régulier. » Georges*, la cinquantaine, est commandant de bord depuis trois ans chez Ryanair. Salarié de la compagnie, avec un contrat de travail irlandais. Pilote expérimenté, il confirme que le rythme est particulièrement soutenu et avoue aussi : « Ça m’est déjà arrivé de dire à mon collègue copilote, je vais dormir pendant 10 minutes, de manière à récupérer, pour tenir le coup ».« Aucun pilote ne dort dans le cockpit » rétorque de son côté la compagnie, précisant que les pilotes « volent 18 heures par semaine et bénéficient de quatre jours de repos - un week-end double après 5 jours de travail ».

    Comparé aux hôtesses de l’air et aux stewards, les commandants de bord se disent toutefois « bien traités ».« Durant les rotations (le temps où l’avion arrive et repart), une hôtesse doit s’occuper du débarquement des passagers, du nettoyage de l’avion, vérifier les équipements de sécurité, puis réembarquer 200 personnes, tout ça en 25 minutes, détaille Jacques. Une fois que l’avion est parti, elle doit alors vendre, vendre et encore vendre. Souvent, elle ne peut même pas manger ou s’asseoir en 10 heures de vol, alors que nous, les pauses, on les prend en vol, entre une fin de montée et un début de descente. C’est encore gérable. »

    Des menaces sur les résultats de ventes à bord
    Hôtesses et stewards « subissent des pressions et des menaces permanentes sur leurs résultats de ventes de produits à bord des appareils », assurent ce pilote qui raconte avoir assisté plus d’une fois à des scènes où des hôtesses fondaient en larmes après avoir été recadrées par leur hiérarchie. Deux courriers types adressés à des personnels navigants, qui ont été transmis au Figaro, témoignent en effet de cette pression exercée sur les PNC (hôtesse de l’air et steward). Sont listés une dizaine de produits (cosmétiques, parfums, cadeaux, snacks, boisson, etc...) avec les statistiques de vente. Dans ces deux lettres, il est reproché au destinataire du courrier de ne pas avoir assez vendu sur une période allant du 1er avril au 19 novembre.

    « Cette performance n’est pas acceptable et il est clair que vous n’avez pas fait convenablement votre travail à bord » peut-on lire. « Ces revenus annexes sont importants pour Ryanair et notre équipage reçoit 10% de tout ce qui est vendu à bord », souligne le manager. « Je dois ajouter que votre performance sera surveillée attentivement durant les deux prochains mois. S’il n’y a pas de progrès significatif vous serez soumis à une procédure disciplinaire. » Interrogée, Ryanair affirme ne pas envoyer ce genre de courriers... « Il n’y a pas de pression pour vendre à bord, nous assure-t-on. Les membres d’équipage sont incités à vendre des produits à bord et sont récompensés par des primes de vente ».

    « Statistiques sur la consommation de carburant »
    Les commandants de bord ressentent eux aussi une pression exercée par la hiérarchie qui prend son personnel « rien moins que pour un outil de production ». « Tous les mois, on nous demande nos statistiques sur la consommation de carburant. On doit voler à des vitesses économiques, moins vite que les autres. Moi je n’y prête aucune attention, mais certains pilotes se mettent une pression supplémentaire avec ça », rapporte Georges. Là encore, Ryanair assure ne pas exercer ce type de pression en dépit des témoignages.

    Lorsqu’il était encore salarié de Ryanair, Jacques, lui, raconte cependant avoir tenu plusieurs fois tête à sa hiérarchie. « Pour avoir refusé d’assurer un dernier vol après une journée particulièrement compliquée et fatigante pour l’équipage, j’ai été convoqué deux fois à Dublin. On m’a bien fait comprendre que ça ne devait plus se reproduire. J’étais pourtant arrivé à la limite réglementaire de mon temps de travail. L’équipage et moi-même n’étions plus aussi frais et réactifs, c’était une question de sécurité », ajoute le commandant de bord qui travaille maintenant pour une autre compagnie aérienne. « Il y a en effet une pression pernicieuse de la part du management chez Ryanair. Quand on appelle Dublin, jamais un bonjour, ni au revoir, ni merci », renchérit Georges. « Pendant nos jours de récup il n’est pas rare qu’ils nous appellent pour qu’on vienne bosser. Et beaucoup n’osent pas dire non. »

    Toutefois, ce pilote, salarié de la compagnie irlandaise, s’estime encore chanceux et privilégié par rapport à d’autres collègues. « Les conditions sont bien plus dures pour les jeunes qui commencent », dénonce-t-il. Car chez Ryanair, la majorité des pilotes - une minorité selon Ryanair - sont employés en tant qu’autoentrepreneurs via une multitude de petites structures juridiques ad hoc de droit irlandais. Ce sont souvent de jeunes recrues qui débutent dans le métier et qui sont payées à l’heure de vol (entre 130 et 140 euros de l’heure pour un commandant de bord - plus de 170 euros selon Ryanair) mais pas sur leur temps de travail au sol.

    « Autoentrepreneur parce que je n’ai pas eu le choix »
    Mike*, 28 ans, fait partie de ceux-là. Il a commencé sa carrière dans la compagnie irlandaise il y a trois ans. « J’ai un statut d’autoentrepreneur parce que je n’ai pas eu le choix, explique-t-il. Le briefing, les temps d’attente à la suite de retards ou d’incidents techniques ne sont pas comptabilisés et pas rémunérés. Sans compter le temps passé pour me rendre sur une autre base que la mienne lorsque c’est le cas. »
    Sa rémunération globale est d’environ 35% supérieure au salaire qu’il pourrait percevoir en France. « Mais je dois prendre en charge mon assurance maladie, mettre de l’argent de côté pour ma retraite et payer mes frais de transport et de logement lorsque je me rends dans une autre base de la compagnie pour prendre mon service, détaille-t-il. Je suis remboursé par la compagnie, mais sur une base forfaitaire de 150 euros pour un vol et une nuit sur place, assure-t-il. Si je suis malade et que je ne peux pas prendre mon service, je fais une requête. Au bout de deux absences, je suis convoqué au siège pour une réunion et au bout de trois, mon contrat est rompu. »

    En outre, les jeunes recrues doivent payer de leur poche 29.500 euros de formation pour voler chez Ryanair, ce que la compagnie dément. « Ces jeunes, sans expérience, à qui l’on demande au passage de devenir des chefs d’entreprise, se retrouvent en plus avec un prêt sur le dos » assure pourtant Georges. « Ça leur met un sérieux stress » ajoute ce commandant de bord qui a déjà 30 ans d’expérience au compteur.

    « Je n’ai pas à me plaindre de ma situation à côté des jeunes pilotes. Mais Ryanair, c’est vraiment le low cost du low cost. C’est dommage, car dans le fond, la compagnie se porte bien. Mais si demain, une autre compagnie comme Norwegian Airlines ou Easyjet s’installe près de chez moi, je n’aurais aucun scrupule à partir. » Preuve, s’il en est, que l’herbe n’est pas si verte que ça chez Ryanair.

    #esclavage #management #autoentrepreneur #harcèlement #cadences #danger #sieste #discrimination #low-cos #entreprise #monde_du_travail #balancetonporc #violence

  • La réalisation d’un baromètre interne est un enjeu important pour de nombreux dirigeants : il s’agit de ne pas mésestimer la prise en compte de ses salariés. Au contraire, il faut leur donner la parole pour améliorer toujours un peu plus leurs conditions de travail de sorte à maximiser leur productivité.

    • Personne n’y croit, dans les entreprises, aux baromètres internes, personne n’a confiance (l’adresse IP de ton poste de travail, elle est connue).
      Quand à augmenter la productivité, le management rend cela impossible.
      De toutes façons, il n’y a pas les questions intéressants les salariés.

      Idem pour les réseaux sociaux, autre tarte à la créme managériale.

      Entreprises : Les réseaux sociaux internes sont un échec L’Essentiel/AFP - 27 Novembre 2017
      http://www.lessentiel.lu/fr/hi_tech/story/Les-reseaux-sociaux-internes-sont-un-echec-29810070

      « Ces outils renforcent la relation manager-collaborateur » en s’ajoutant aux organisations hiérarchiques existantes, rapporte l’étude de l’école de formation au management des ressources humaines IGS-RH. Les réseaux d’entreprise « ne développent pas les interactions collaboratives, spontanées et décloisonnées entre les salariés qui étaient pourtant leurs premiers objectifs », affirme son auteur, Jean Pralong, professeur de gestion en Ressources humaines à l’IGS-RH.

      Un réseau social interne est une application en ligne permettant le partage d’informations entre membres d’une même entreprise. Il permet ainsi à des salariés d’organiser des groupes de discussions ou des services partagés (covoiturage par exemple). Dans les deux cas d’entreprises étudiés, seulement 25% des salariés utilisent les outils (workplace de Facebook, Yammer de Microsoft), selon l’étude.

      Les salariés sont encore très réticents car il voient ces réseaux comme un moyen risqué de se mettre en avant. Ils craignent de commettre des erreurs ou d’envoyer des contributions qui pourraient être jugées de piètre qualité, il y a une « crainte du contrôle ». Les salariés doutent aussi de la pertinence des informations qui circulent sur ces réseaux et ne veulent pas perdre de temps.

      #confiance #méfiance #entreprise #management #esclavage #réseau_social (qu’ils disent) #peur #MDR