• Une Bd sur un Écolieu
    https://ecovillageglobal.fr/22248

    Projet : Dans la forêt de Réno-Valdieu, en plein cœur du Perche, une bande d’utopistes s’est installée avec l’envie de célébrer le vivant et de s’émanciper petit à petit du système en place. Dans ce lieu collectif, on a rêvé d’un laboratoire d’avenirs et de présents désirables. Après un an et demi, le projet a évolué... et a finalement pris fin. Mais que s’est-il passé durant toute cette période ? Quels apprentissages garder de cette aventure ? C’est avec la volonté de partager cette histoire, mes questionnements et nos outils que j’ai écrit cette BD. - Plus d’info et contact : https://ecovillageglobal.fr/22248 Rubriques : #Contacts_et_Echanges / #Publications / (...)

    #Manche

  • Albanian police could be brought to UK to help stop Channel crossings

    Albania has offered senior law enforcement support to the UK to provide authorities with intelligence and to help processing and removals.

    https://news.sky.com/story/albanian-police-could-be-brought-to-uk-to-help-stop-channel-crossings-1268

    –-> Comment appeler ce processus ? #Externalisation_interne ?
    Comme suggéré par Charles Heller et Lorenzo Pezzani dans ce papier sur les pratiques de non-assistance ?

    “The Dublin Convention thus came to operate for northern EU states as the internal dimension of the policies of externalisation that were being applied outside the EU: a policy of internal externalization through which an inner rim of control was erected in order to select and control migrants’ movements.”

    http://nearfuturesonline.org/ebbing-and-flowing-the-eus-shifting-practices-of-non-assistance-a

    #Albanie #UK #Angleterre #Manche #La_Manche #frontières #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #police #police_albanaise #réfugiés_albanais #migrants_albanais

    ping @isskein @karine4

  • À #Calais, une #surveillance du ciel au tunnel

    #Drones, #reconnaissance_faciale, #capteurs_de_CO2 et de battements cardiaques : face à l’afflux de réfugiés, la frontière franco-britannique est surveillée à grands coups d’#intelligence_artificielle. Premier volet de notre série sur la #cybersurveillance des frontières.

    Pablo lève les yeux au ciel et réfléchit. Brusquement, il fixe son ordinateur. Le chargé de communication et plaidoyer chez Human Rights Observers (HRO) fouille dans ses dossiers, ouvre un document d’une quinzaine de pages. « Tu vois, ce jour-là, ils ont utilisé un drone », indique-t-il en pointant l’écran du doigt. Le 9 juin, l’association pour laquelle il travaille assiste à une expulsion de réfugié·es à #Grande-Synthe. Dans son compte-rendu, elle mentionne la présence d’un drone. Des vols d’aéronefs, hélicoptères ou avions, devenus routiniers.

    En cette matinée de fin juin, Pablo a donné rendez-vous sur son lieu de travail, « l’entrepôt », comme il l’appelle. Ce vaste bâtiment désaffecté d’une zone industrielle à l’est de Calais héberge plusieurs associations locales. Les bureaux de HRO sont spartiates : un simple préfabriqué blanc planté dans la cour.

    C’est ici que ses membres se réunissent pour documenter les #violences d’État perpétrées contre les personnes en situation d’exil à la frontière franco-britannique, plus spécifiquement à Calais et à Grande-Synthe. Depuis plus de 20 ans, la ville est érigée en symbole de la crise migratoire. L’évacuation et la destruction de la jungle en octobre 2016 n’ont rien changé. Désormais réparties dans de multiples camps précaires, des centaines de migrants et migrantes tentent le passage vers l’Angleterre au péril de leur vie. Selon le ministère de l’intérieur, ils et elles étaient 52 000 en 2021, un record, contre « seulement » 10 000 en 2020.

    Sous l’impulsion des pouvoirs publics, Calais se barricade. Plus que les maisons de briques rouges, ce sont les #clôtures géantes, les rangées de #barbelés et les #marécages_artificiels qui attirent la vue. Tout semble construit pour décourager les exilé·es de rejoindre la Grande-Bretagne. « Avant, il n’y avait pas tout ça. C’est devenu assez oppressant », regrette Alexandra. Arrivée il y a sept ans dans le Pas-de-Calais, elle travaille pour l’Auberge des migrants, association qui coordonne le projet HRO.

    Quatre #caméras empilées sur un pylône à l’entrée du port rappellent que cette frontière n’est pas que physique. #Vidéosurveillance, #drones, #avions, #détecteurs_de_CO2… Le littoral nord incarne le parfait exemple de la « #smart_border ». Une frontière invisible, connectée. Un eldorado pour certaines entreprises du secteur de l’intelligence artificielle, mais un cauchemar pour les exilé·es désormais à la merci des #algorithmes.

    Si des dizaines de #caméras lorgnent déjà sur le port et le centre-ville, la tendance n’est pas près de s’inverser. La maire LR, #Natacha_Bouchart, qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview, prévoit d’investir 558 000 euros supplémentaires en #vidéosurveillance en 2022.

    « C’est la nouvelle étape d’une politique en place depuis plusieurs décennies », analyse Pierre Bonnevalle, politologue, auteur d’un long rapport sur le sujet. À Calais, la #bunkérisation remonte, selon le chercheur, au milieu des années 1990. « À cette époque commencent les premières occupations des espaces portuaires par des personnes venues des pays de l’Est qui souhaitaient rejoindre la Grande-Bretagne. Cela entraîne les premières expulsions, puis un arrêté pris par la préfecture pour interdire l’accès au port. »

    Les années suivantes, c’est à #Sangatte que se dessinent les pratiques policières d’aujourd’hui. Dans cette commune limitrophe de Calais, un hangar préfigure ce que sera la « #jungle » et héberge jusqu’à 2 000 exilé·es. « La police cible alors tous ceux qui errent dans la ville, tentent d’ouvrir des squats, de dormir dans un espace boisé. » Une manière de « contenir le problème », de « gagner du temps ».

    En parallèle, la ville s’équipe en vidéosurveillance et en barbelés. En 2016, l’expulsion de la jungle fait émerger la politique gouvernementale actuelle : l’#expulsion par les forces de l’ordre, toutes les 24 ou 48 heures, des camps où vivent les personnes exilées.

    #Surveillance_aérienne

    Calme et grisâtre en ce jour de visite, le ciel calaisien n’est pas épargné. Depuis septembre 2020, l’armée britannique fait voler un drone #Watchkeeper, produit par l’industriel français #Thales, pour surveiller la mer. « Nous restons pleinement déterminés à soutenir le ministère de l’intérieur britannique alors qu’il s’attaque au nombre croissant de petits bateaux traversant la Manche », se félicite l’armée britannique dans un communiqué.

    Selon des données de vol consultées par Mediapart, un drone de l’#Agence_européenne_pour_la_sécurité_maritime (#AESM) survole également régulièrement les eaux, officiellement pour analyser les niveaux de pollution des navires qui transitent dans le détroit du Pas-de-Calais. Est-il parfois chargé de missions de surveillance ? L’AESM n’a pas répondu à nos questions.

    Au sein du milieu associatif calaisien, la présence de ces volatiles numériques n’étonne personne. « On en voit souvent, comme des hélicoptères équipés de caméras thermiques », confie Marguerite, salariée de l’Auberge des migrants. Chargée de mission au Secours catholique, Juliette Delaplace constate que cette présence complexifie leur travail. « On ne sait pas si ce sont des drones militaires, ou des forces de l’ordre, mais lorsque l’on intervient et que les exilés voient qu’un drone nous survole, c’est très compliqué de gagner leur confiance. »

    En décembre 2021, à la suite d’une demande expresse du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’agence européenne #Frontex a dépêché un #avion pour surveiller la côte pendant plusieurs semaines. « Une mission toujours en cours pour patrouiller aux frontières française et belge », précise Frontex.

    « On sent une évolution des #contrôles depuis l’intervention de cet avion, qui a œuvré principalement la nuit, confie le maire d’une ville du Nord. Beaucoup de gens tentaient de monter dans des camions, mais cela a diminué depuis que les contrôles se sont durcis. »

    Il faut dire que la société #Eurotunnel, qui gère le tunnel sous la Manche, ne lésine pas sur les moyens. En 2019, elle a dépensé 15 millions d’euros pour installer des sas « #Parafe » utilisant la reconnaissance faciale du même nom, mise au point par Thales. Lors du passage de la frontière, certains camions sont examinés par des capteurs de CO2 ou de fréquence cardiaque, ainsi que par de l’#imagerie par #ondes_millimétriques, afin de détecter les personnes qui pourraient s’être cachées dans le chargement.

    « C’est un dispositif qui existe depuis 2004, lorsque Nicolas Sarkozy a fait évacuer le camp de Sangatte, informe un porte-parole d’Eurotunnel. Depuis 2015, il y a tellement de demandes de la part des routiers pour passer par ce terminal, car ils peuvent recevoir des amendes si un migrant est trouvé dans leur camion, que nous avons agrandi sa capacité d’accueil et qu’il fait partie intégrante du trajet. »

    Des outils de plus en plus perfectionnés qui coïncident avec l’évolution des modes de passage des personnes exilées, analyse le politologue Pierre Bonnevalle. « Pendant longtemps, il s’agissait de surveiller les poids lourds. Le #port et le #tunnel sont aujourd’hui tellement bunkérisés que les exilés traversent en bateau. »

    Les technologies employées suivent : en novembre 2021, le ministère de l’intérieur annonçait la mise à disposition de 4 x 4, de lunettes de vision nocturne ou de #caméras_thermiques pour équiper les gendarmes et policiers chargés de lutter contre l’immigration clandestine sur les côtes de la Manche.

    « Ces technologies ne servent à rien, à part militariser l’espace public. J’ai encore rencontré des associatifs la semaine dernière qui me disaient que cela n’a aucun impact sur le nombre de passages et les risques pris par ces gens », tempête l’eurodéputé et ancien maire de Grande-Synthe Damien Carême.

    Elles ont malgré tout un #coût : 1,28 milliard d’euros depuis 1998, selon Pierre Bonnevalle, dont 425 millions pour la seule période 2017-2021. « C’est une estimation a minima, pointe-t-il. Cela ne prend pas en compte, par exemple, le coût des forces de l’ordre. »

    Publié en novembre 2021, un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations détaille les dépenses pour la seule année 2020 : l’État a investi 24,5 millions dans des dispositifs humanitaires d’hébergement, contre 86,4 pour la mobilisation des forces de l’ordre. Des sommes qui désespèrent Pablo, le militant de Human Rights Observers. « Cela aurait permit de bâtir de nombreux centres d’accueil pour que les exilés vivent dans des conditions dignes. » L’État semble avoir d’autres priorités.

    #technologie #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #surveillance_des_frontières #militarisation_des_frontières #IA #AI #complexe_militaro-industriel #Manche #La_Manche #France #UK #Angleterre
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    via @olaf #merci :
    https://seenthis.net/messages/968794

  • Priti Patel’s plan to end Channel crossings in disarray as navy threatens to ‘walk away’

    Official figures reveal that number of refugees crossing in small boats has doubled since military brought in

    The Royal Navy is threatening to “walk away” from Boris Johnson and Priti Patel’s plan to stem the number of boats carrying asylum seekers across the Channel as official data shows how spectacularly the policy has backfired.

    Defence chiefs are said to be fed up with trying to enact the prime minister and home secretary’s rapidly imploding plan of using the military to control small boats in the Channel.

    Ministry of Defence data shows crossings have close to doubled since the military was given “primacy” over the issue from mid-April compared with the first three months of this year.

    Patel and Johnson were warned that deploying the Royal Navy would be likely to increase the number of crossings but ignored expert advice because, according to internal sources, they wanted to appear tough.

    One former defence minister told the Observer that their miscalculation had guaranteed the navy was effectively providing an “efficient taxi service” for asylum seekers.

    Meanwhile, senior Home Office sources have admitted the UK could receive up to 60,000 people by small boat this year – double last year’s record – with another 20,000 arriving by different routes, undermining the credibility of Patel, who has made reducing crossings her priority.

    Patel will be grilled by the home affairs select committee this Wednesday on Channel crossings, the lack of safe, legal passage to the UK and her Rwanda asylum plan. The government has spent significant sums trying to remove asylum seekers to east Africa, but has yet to deport a single person.

    Defence chiefs hope Johnson’s resignation is an opportunity to scrap the Channel initiative as it also ties up resources at a time of escalating international security threats. Tobias Ellwood, Conservative chair of the influential defence committee, which has completed a damning inquiry into the use of the military in the Channel, said: “I know the MoD really wants to walk away from this, wants this to conclude. There’ll be less political pressure now. The prime minister is going.”

    The former soldier added: “From my personal perspective, I can say this is a complete waste of naval time. The navy is already overstretched.”

    John Spellar, the Labour vice-chair of the defence committee and a former defence minister, said the scheme had effectively reduced the navy to a “taxi service”.

    Spellar added: “As is now demonstrated, it is not achieving any significant improvement in the situation, but it’s embroiling the military in a task for which they are not suited and which is potentially reputationally damaging.”

    Their committee has heard evidence from naval commanders that the use of navy assets would, far from being a deterrent, make the crossing safer and therefore more attractive to small boats.

    This Tuesday, the armed forces minister James Heappey will be questioned by the committee over the operation’s predicted and actual lack of operational effectiveness.

    His appearance comes after ministers and officials from the Ministry of Defence and the Home Office refused to give evidence to the defence committee’s inquiry. When the Home Office and MoD were asked by the Observer to explain the legal basis for the military’s involvement in the Channel under so-called Operation Isotrope, neither would answer.

    It is also understood that the national security council, the main forum for collective discussion of the government’s objectives for national security, was not consulted before Isotrope was announced.

    MoD data shows a clear increase in migrants crossing in small boats.

    In May, 2,871 migrants were apprehended crossing the Channel by small boat compared with 1,627 in May 2021, a 75% increase. Similarly, during the first three months of 2022, 4,540 people were detected arriving by small boats compared with 7,432 during the last half of April, May and June after the MoD took over.

    Enver Solomon, chief executive of the Refugee Council, said the use of the navy had been proved to be futile. He said: “It is also expensive and demonstrates how the government is obsessed with control over both compassion and competence.

    “Prime ministers since Churchill have always given people fleeing persecution and bloodshed a fair hearing on UK soil. Using the military to repel them and seeking to expel them to Rwanda is a nasty and brutish response.”

    The MoD said: “As part of the government’s efforts to tackle illegal migration, the Ministry of Defence took primacy for the operational response to small-boat migration in the Channel in April.

    “The armed forces are supplementing Border Force assets, expertise and experience and providing operational oversight and coordination of maritime operations. This arrangement is likely to remain in place until early 2023.”

    A Home Office spokesperson said: “The government is united in tackling illegal migration and saving lives, to suggest otherwise is misleading and incorrect.

    “No one should be putting their lives at risk in the hands of people-smuggling gangs by getting into a small boat to cross the dangerous Channel.

    “The government’s new plan for immigration is the most comprehensive reform of the asylum system and will ensure we support those in genuine need while preventing abuse and deterring illegal entry to the UK.”

    https://www.theguardian.com/world/2022/jul/09/priti-patels-plan-to-end-channel-crossings-in-disarray-as-navy-threaten

    #Manche #UK #Angleterre #frontières #asile #migrations #réfugiés #armée #Royal_Navy #résistance #inefficacité #chiffres #statistiques #traversées

  • Marins, sauveteurs, bénévoles, habitants, élus locaux : ils et elles sauvent la vie des exilés naufragés

    Face à la multiplication des #naufrages sur le littoral nord de la #France, ils et elles ont choisi la #solidarité plutôt que le racisme, et s’organisent pour venir en #aide aux exilés naufragés. Voici leurs histoires.

    « Ludo ? Tu as des photos des radeaux des migrants ? » demande Nicolas, jeune chef d’équipage du Nicolas-Jérémy, un grand chalutier typique de ceux qu’on aperçoit pêcher dans la Manche. Ludovic apparaît à l’entrée de la cabine et plonge sa main dans sa combinaison pour attraper son téléphone. Il retrouve les photos de ce jour d’août 2021, lorsque lui et les six autres membres de l’équipage ont sauvé plusieurs personnes exilées de la noyade. Leur canot pneumatique avait fait naufrage trois heures plus tôt. « Celui-là, ne le prenez pas en photo », glisse Ludovic lorsqu’apparaît sur l’écran le buste d’un homme aux yeux clos, flottant à la surface de l’eau. « Il est décédé ». Les sept pêcheurs ont réussi à sauver la vie de tous les autres, parmi lesquels quatre femmes et deux enfants.

    « On a mis une échelle mais ils n’avaient plus de force pour grimper », raconte Grégory, attablé sur un côté de la cabine. Les pêcheurs ont malgré tout réussi à faire monter quelques exilés à bord, et leur ont « donné des habits et de l’eau, parce qu’ils étaient complètement déshydratés », se souvient Nicolas. Après avoir alerté le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), un navire de la Marine nationale a fini par arriver, au bout d’une heure et demie, pour assurer le reste du sauvetage. « Maintenant, on s’est habitué un peu aux migrants. Quand il fait beau comme ça, on en voit tous les jours » résume Nicolas. « C’est triste à mourir ».

    Des naufrages invisibles malgré une hausse des traversées

    Le soleil peine à chasser l’obscurité, sur la dune de la Slack, à 20 kilomètres au nord de Boulogne-sur-Mer. À part le bruit des vagues, et le vent froid qui siffle dans les oreilles, tout est paisible. Il est quatre heures du matin. Adeline et Florent, deux jeunes bénévoles de l’association Utopia 56, retournent dans leur vieille camionnette après avoir inspecté les alentours. « Rien ici, on part à l’autre plage ». L’apparente tranquillité des lieux cache pourtant une tout autre réalité. Le long des plages du littoral, des dizaines d’exilés tentent presque chaque jour de passer en Angleterre. Dans la région, tout le monde a en tête ces images, où des dizaines de personnes cachées dans les dunes sortent de l’ombre, portant au-dessus d’elles ces longs bateaux pneumatiques noirs, et courent à toute vitesse vers la mer avant de disparaître au large.

    Après avoir passé la nuit à surveiller les plages, les deux bénévoles d’Utopia n’ont croisé personne. Pourtant, le lendemain, les autorités britanniques annoncent avoir intercepté 198 personnes dans les eaux anglaises, pour la seule journée du 1er juin. Depuis janvier, 11 691 personnes sont passées de l’autre côté de la Manche selon les Britanniques, contre 3740 sur la même période en 2021. L’an dernier, 28 000 personnes au total étaient arrivées sur leurs côtes. Les chiffres devraient être deux à trois fois plus élevés cette année, avec des pics de départ sur la période estivale.
    « On les sort de l’eau, ils sont à moitié morts, et on les laisse partir ? »

    Il y a ceux qui arrivent à passer, et ceux qui échouent. « Plus de 2000 retours en France » ont été comptabilisés entre janvier et début juin, nous indique Véronique Magnin, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Soit une moyenne de 400 personnes récupérées dans le détroit chaque mois par des navires des douanes, des Affaires maritimes, des gendarmes ou de la Marine ; ou encore par la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) ou des chalutiers. « On est déjà au-delà de toutes les prises en charge effectuées sur l’ensemble de l’année 2020 », compare Véronique Magnin.

    Et encore, ce chiffre n’englobe pas les tentatives ratées durant lesquelles les exilés parviennent à regagner par eux-mêmes les plages françaises. Ces naufrages qui se multiplient, en même temps que les tentatives de traversées, demeurent à l’abri des regards.

    Seuls voyageurs dans la gare de Boulogne-sur-Mer, vendredi 3 juin, sept Iraniens, toute une famille, attendent le prochain train en direction de Calais, assis dans le hall. Il est presque 10 heures. Les traits tirés, ils portent avec eux des sacs où s’entassent leurs vêtements trempés. Cinq heures plus tôt, le jour à peine levé, leur canot a fait naufrage dans le détroit. Le Jeanne-Barret, patrouilleur des Affaires maritimes, a récupéré 43 rescapés. Marjan*, 14 ans, s’avance avec un téléphone pour montrer un message traduit du persan au français : « Ils nous ont sauvé après deux heures en pleurant et en suppliant ». Sa cousine de 11 ans se tient à ses côtés. Les parents échangent quelques sourires, expliquent qu’on ne leur a donné ni vêtements neufs, ni boissons chaudes. Ils sont venus à pied du port. Personne n’est là pour les accompagner.

    En première ligne depuis les premiers naufrages dans la Manche, Alain Ledaguenel, président de la station SNSM de Dunkerque, ne décolère pas. « Quand on débarque des migrants trempés, au cœur de la nuit, avec des couvertures de survie… Il n’y a personne sur le quai pour les accueillir ! » Seule la police aux frontières est toujours présente, parfois aux côtés de la Protection civile. « Les gens on les sort de l’eau, ils sont à moitié morts, et on les laisse partir ? » insiste l’ancien marin, figure historique du secourisme dans la Manche. « Il faut au moins leur donner un verre de thé, des vêtements secs… Un peu d’humanité ! »
    Quand les citoyens prennent les choses en main

    Tous les interlocuteurs rencontrés, engagés dans des collectifs ou des associations, témoignent de lacunes dans la prise en charge des naufragés. « Tout repose sur la bonne volonté des citoyens et des maires. Or, c’est l’État qui est responsable ! » fustige Habib Mirzai, travailleur social et bénévole actif à Boulogne-sur-mer.

    La préfecture maritime explique qu’à chaque sauvetage, les services départementaux du port de débarquement sont contactés. Le préfet départemental devient alors responsable de l’accueil des naufragés. D’où les variations constatées, en fonction des communes du littoral, dans la prise en charge post-naufrage. « Chaque port a son fonctionnement propre, ses infrastructures différentes. On est tout simplement tributaire du dispositif que l’autorité départementale a pu mettre en place ou pas », renvoie Véronique Magnin.

    Depuis le naufrage meurtrier de novembre 2021, une centaine de Boulonnais ont décidé qu’ils ne pouvaient plus rester les bras croisés face aux drames qui se déroulaient sous leurs yeux. Dans les communes autour de Boulogne-sur-mer, il n’est pas rare de voir passer au petit matin des dizaines d’exilés, trempés, parfois blessés, à la recherche d’une gare ou d’un bus pour retourner sur les campements de Calais ou Grande-Synthe. Face à l’inaction de l’État, deux collectifs citoyens se sont constitués.

    « Après la mort de 27 personnes en novembre, on s’est retrouvés, parce qu’il fallait faire quelque chose. Sur Boulogne il n’y avait rien du tout, alors que beaucoup de gens découvraient la situation et s’en émouvaient », témoigne Gaston Denhière, l’un des cofondateur de l’association Humanité Fraternité Internationalisme. Nourriture, vêtements, soins : ces bénévoles sillonnent les communes à la recherche de dons, qu’ils distribuent ensuite sur les campements de Calais et Grande-Synthe.

    D’autres ont décidé qu’il fallait venir en aide aux exilés directement après les naufrages. C’est le collectif Opale solidarité exilés (OSE), créé tout récemment, en mars, qui s’en charge. Formés par les bénévoles d’Utopia 56, qui ont l’expérience du terrain, ces Boulonnais sillonnent les plages la nuit, vêtements et nourriture sous les bras. Face à la mer, alors que le soleil est déjà couché depuis plusieurs heures et que leur maraude touche à sa fin, Dany Patoux et Olivier Ternisien évoquent l’hostilité de certains citoyens à l’égard des exilés, dans une région où le score du Rassemblement national a dépassé les 50 % à la dernière présidentielle.

    Olivier, engagé de longue date dans l’aide aux exilés, a subi insultes et menaces à cause de ses positions. « Parfois, il y a 30 ou 40 personnes migrantes qui traversent les villages pour aller dans la forêt avant les départs et c’est la panique dans le village ! Mais expliquons les choses, faisons des réunions publiques pour en parler avec les habitants pour calmer les choses. Sauf que la mairie ne veut rien entendre », regrette celui qui est aussi élu d’opposition avec la France insoumise, dans la commune communiste de Saint-Étienne-au-Mont. Si quelques élus du Boulonnais prônent l’accueil et la solidarité, ils se heurtent bien souvent au mur de l’omerta.

    « C’est un sujet tabou ici. Quand on demande des moyens à la préfecture, on se fait rappeler à l’ordre, on nous fait comprendre qu’il y a déjà assez de choses comme ça », glisse une élue locale. « Il y a une certaine prudence des élus qui ne veulent pas froisser une partie de la population qui vote RN, regrette Denis Buhagiar, un élu d’opposition EELV à Boulogne, dirigée par Frédéric Cuvillier, maire PS proche de François Hollande et soutien d’Emmanuel Macron en 2017. Mais il y a encore certains maires courageux », ajoute-t-il.

    À quelques kilomètres de là, à Dannes, la mairie, sans étiquette politique, a décidé de faire face à ces événements, plutôt que de les cacher sous le tapis. Une salle du camping municipal sert désormais à entreposer des denrées. Lorsqu’un naufrage a lieu à proximité, la préfecture appelle le maire, qui ouvre cette salle pour accueillir les exilés. « Les riverains ont plus ou moins bien accueilli tout ça. Au début il y avait un peu de stress, mais on en a tous parlé et les choses se sont calmées », explique Peggy Debré, troisième adjointe à la mairie de Dannes. C’est aussi dans cette commune que vit Laurent Caffier, un militant de la première heure de la cause des exilés dans les Hauts-de-France. Il est en train de bâtir une ferme pédagogique dans le village, pour y créer des moments de rencontre et d’échanges entre les habitants de la région et les exilés. « Je vais essayer de prendre des exilés en bénévolat avec moi sur la ferme, pour casser leur image auprès des habitants, parce que dans le village, c’est compliqué un peu... Je les prendrai tous les week-ends. C’est Cédric Herrou qui m’aide à faire ça », raconte-t-il.
    « Quand tu te sens rejeté quelque part, tu essaies d’en partir »

    D’ici là, tous les citoyens engagés craignent qu’un autre drame ne se déroule dans les prochains mois, malgré la présence renforcée des navires de sauvetage de la Marine nationale entre Cherbourg et Dunkerque depuis le début de l’année. Mais à la station SNSM de Dunkerque, on s’inquiète d’une potentielle submersion du dispositif de sauvetage. « Si un jour on tombe sur 80 personnes à l’eau, il faudra en laisser une vingtaine accrochée sur leur embarcation, on ne peut en prendre que 60 sur notre bateau », imagine avec effroi Jean-Luc, sauveteur expérimenté de la station. En hiver, on ne survit pas plus de dix minutes dans une eau à 8 degrés.

    Pendant ce temps, à terre, le harcèlement policier se poursuit sur les lieux de vie informels de Calais et de Grande-Synthe, où survivent les personnes exilées. « Les naufragés du mois de novembre, ils ont été poussés à traverser par l’État », songe Habib Mirzai. « S’ils avaient eu d’autres alternatives… C’est un instinct humain : quand tu te sens rejeté quelque part, tu essaies d’en partir. »

    https://basta.media/marins-sauveteurs-benevoles-habitants-elus-locaux-sauvent-la-vie-des-migran

    #asile #migrations #réfugiés #frontières #Manche #pêcheurs #Utopia_56 #Angleterre #UK #police_aux_frontières #PAF #préfecture_maritime #Boulogne-sur-mer #Calais #Grande-Synthe #Humanité_Fraternité_Internationalisme #Opale_solidarité_exilés (#OSE) #tabou #Dannes

  • Migrants : tentatives de traversées de la Manche en hausse de 68% au premier semestre sur un an | AFP 20.06.22

    on dirait un nouvel indicateur financier, ou un nouveau produit côté en bourse, non ? :-)

    l’AFP nous informe :

    Les tentatives de traversées clandestines de la Manche par des migrants voulant rejoindre l’Angleterre ont explosé au premier semestre 2022, après une année 2021 déjà record, a indiqué lundi à l’AFP le ministère français de l’Intérieur.

    Entre le 1er janvier et le 13 juin 2022, « 777 événements de traversées et tentatives de traversées en small boats impliquant 20.132 candidats ("68% par rapport à la même période en 2021) ont été recensés », a précisé le ministère, sur fond de durcissement de la politique migratoire côté britannique.

    En 2021, ces tentatives de traversées généralement par bateaux pneumatiques au départ du littoral nord de la France, entre Calais et Dunkerque, avaient atteint un « record », avec 52.000 personnes l’ayant tentée et 28.000 migrants l’ayant réussie, selon les données de la Place Beauvau communiquées en janvier.

    « Il est à noter que le taux de mises en échec est en hausse constante avec 61,39% des traversées maritimes empêchées par les forces de sécurité intérieure françaises (+4,2 points par rapport au taux de 2021) et 10.090 individus ("65%) interpellés depuis le début de l’année », a souligné lundi le ministère de l’Intérieur.

    La Grande-Bretagne ne cesse de durcir le ton sur le sujet et a notamment mis en place une stratégie ultra-controversée consistant à vouloir envoyer les demandeurs d’asile arrivés clandestinement sur son sol vers le Rwanda, pays avec lequel elle a noué un accord dénoncé par les ONG et les défenseurs des droits humains.

    Mardi dernier, un premier vol charter qui devait convoyer jusqu’à 130 migrants (notamment iraniens, irakiens, albanais ou syriens) vers Kigali a été empêché in extremis par une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), que le gouvernement britannique a encore qualifiée ce week-end de « scandaleuse » et « opaque ».

    Heureusement que Darmator veille au grain ! Au fait, ils font quoi de tous ces « mis en échec » en Manche, nos fonctionnaires des FSI ardents protecteurs de la quiétude britannique [ta mère] ? Ils les recyclent directement en nourriture à poissons ?

    ping @cdb_77

  • France: New surveillance cameras to stop migrant smuggling

    Dozens of new surveillance cameras are to be installed along the coast of northern France. The aim is to prevent migrant smuggling across the English Channel.

    Surveillance equipment will be installed in more than 20 locations on France’s northern coast to detect migrant smugglers, the broadcaster BFMTV reported on Thursday. The cameras will be installed on roads near the coast with the aim of filming smugglers’ vehicles and recording their license plates.

    Dubbed ’Terminus’, the operation is financed by the UK. The total cost is not yet known, according to the news agency dpa.

    About 50 cameras are to be installed between Montreuil and Calais by the middle of this year, the newspaper La Voix du Nord reported. The prefecture of Pas-de-Calais said more than 20 municipalities wished to register for the surveillance devices, according to the AFP news agency.

    Laurence Prouvot, the mayor of #Wissant, told AFP that the cameras will be more advanced than those already existing in the town. Wissant, about 20 km from Calais, will need 14 of the cameras, he said.

    British will not have access

    Local government authorities in France as well as French police will have access to the images, but they will not be shared with their British counterparts, dpa reports.

    Meanwhile some local authorities were critical of the surveillance project. The mayor of Merlimont, Mary Bonvoisin Alves Dos Santos, told BFMTV that the money would have been better spent on supporting those who rescue migrants in distress trying to cross the Channel.

    “I have the impression that we are the armed guard of British migration policy,” she said. At the same time, nothing is being done to provide the children, women and men with a decent place to live, she added.

    Record number of Channel crossings in 2021

    The UK and France have been discussing the issue of Channel crossings for years. In 2021 relations between the two countries became strained as the number of arrivals in the UK, compared to the previous year, tripled to around 28,000, and 27 people died in a shipwreck in November.

    A large amount of surveillance equipment has already been installed in an effort to prevent crossings. In November the French Interior Minister, Gérald Darmanin, announced the deployment of ultra-modern equipment.
    In December, Frontex, the European Border and Coastguard Agency, provided a plane to support border control in the Channel and the North Sea coast region which it said was “equipped with modern sensors and radars.” A surviellance drone was also deployed in January in #Pointe_aux_Oies, #Wimereux, according to the local prefecture.

    Migrants have continued to cross the Channel this year despite the increased surveillance measures. In January, more than 1,300 people reached the United Kingdom, five times as many as at the same time last year.

    https://gw.infomigrants.net/media/resize/my_image_big/a3fa3fa1d2c415ff168845f3f1578337a89d1e52.jpg

    https://www.infomigrants.net/en/post/38473/france-new-surveillance-cameras-to-stop-migrant-smuggling

    #surveillance #caméras_de_surveillance #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #asile #réfugiés #Calais #Manche #France #UK #Angleterre #drones

  • Rapports sur la frontière franco-britannique

    Dans le premier rapport intitulé « Enquête sur 30 ans de Fabrique Politique de la Dissuasion. L’Etat français et la gestion de la présence des personnes exilées dans la frontière franco-britannique : harceler, expulser, disperser ». L’auteur, le politologue #Pierre_Bonnevalle, analyse la reproduction d’un échec coûteux et inefficace.

    Le deuxième rapport a été réalisé par l’anthropologue #Marta_Lotto avec une démarche novatrice : enquêter auprès des personnes exilées bloquées aux portes du Royaume-Uni. Avec le titre « ON THE BORDER, La vie en #transit à la frontière franco-britannique ». Elle restitue les réflexions, les analyses et les #perceptions des personnes interrogées.

    https://www.psmigrants.org/site/communique-de-presse-4-02-2022-sortie-des-rapports

    #migrations #réfugiés #Manche #France #UK #Angleterre #Calais #frontières #contrôles_frontaliers #expulsions #dispersion #harcèlement #histoire #dissuasion #échec #inefficacité
    #rapport #PSM

  • Lorsque la nouvelle a commencé à circuler qu’un bateau avait coulé au milieu de la Manche et que 27 personnes, hommes, femmes et enfants, avaient perdu la vie le mercredi 24 novembre, les gouvernements britanniques et français se sont empressés d’accuser les ” passeurs ” de cette perte de vie. Les informations qui ont émergé depuis montrent que c’est la décision des autorités de ne pas intervenir et de ne pas coopérer entre elles, alors qu’elles avaient été alertées que le bateau était en détresse, qui a conduit directement à leur mort.

    https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2021/11/30/morts-et-refoulements-pour-cause-de-non-assistanc

    #calais #manche #frontiere #mort #politique #meurtriere #noborder

  • #Gérarld_Darmanin autour des morts dans #La_Manche (sans honte)

    "Gérald Darmanin à Calais : ’La Grande-Bretagne doit prendre ses responsabilités et limiter l’attractivité de son territoire’."


    https://twitter.com/BFMTV/status/1465000103589167114

    "Les migrants, ces monstres prêts à tuer leurs bébés pour profiter des allocs."


    https://twitter.com/nico_lambert/status/1465208039687004161

    #Manche #Darmanin #même_pas_honte #appel_d'air #migrations #asile #réfugiés #attractivité #propagande

    –---

    Et un fil de discussion pour pointer les vraies #responsabilités :
    Migrants : « Ce sont bien les Etats qui tuent aux frontières de l’Europe »
    https://seenthis.net/messages/938354
    #responsabilité

    ping @isskein @karine4

    • « Les migrants menacent de jeter leurs bébés à l’eau » : vraiment ?

      Le ministre de l’Intérieur français Gérard Darmanin assurait dimanche qu’une pratique courante lors des traversées consiste à basculer par-dessus bords enfants et vieillards. Rien ne semble étayer ces accusations.

      Policiers laxistes ou migrants tueurs d’enfants ? Les clichés ont fait les choux gras de la presse britannique au soir du drame qui a coûté la vie à 27 personnes dans la Manche : des policiers regardant sans agir un groupe de migrants traversant la plage pour mettre leur zodiac à l’eau. Certes, il ne s’agit pas de l’embarcation qui a fait naufrage quelques heures plus tard, mais des députés britanniques n’ont pas tardé à s’appuyer sur ces images pour dénoncer le laxisme de la police. Une façon aussi de pointer la responsabilité des autorités françaises dans le naufrage.

      Interrogé sur le sujet dimanche, en marge de la réunion internationale sur la sécurisation de la côte, le ministre de l’Intérieur français Gérard Darmanin a défendu ses policiers, assurant que les photographies de Reuters ne montraient pas toute l’histoire. « Dans cette image-là, ce qu’on n’a pas vu, c’est que les migrants utilisaient des bébés et menaçaient de les jeter dans une eau à quelques degrés sur un moteur (sic) s’ils (les policiers – NDLR) venaient les interpeller. Dans ces cas-là, ma consigne, c’est de ne pas intervenir. Nous ne pouvons pas mettre en danger la vie d’enfants, de vieillards qui sont parfois basculés dans la mer. C’est un constat que, malheureusement, les policiers font depuis de nombreuses années, parce que les gens ont envie d’aller en Grande-Bretagne. »

      Des migrants prêts à sacrifier leurs propres enfants et aînés pour s’assurer d’un passage en Angleterre, vraiment ?

      D’après le conseiller communication de Gérard Darmanin, il s’agit d’informations rapportées au ministre par des policiers et des gendarmes. « Il arrive que des passeurs menacent de jeter les enfants les plus jeunes par-dessus bord afin d’empêcher la police d’intervenir. » Est-ce une observation générale (« il arrive ») ou spécifique à l’événement décrit ? Le conseiller renvoie vers la préfecture du Pas-de-Calais pour plus de détails. Celle-ci botte en touche : « Si le ministre l’a dit, le ministre l’a dit. » Quant à la préfecture maritime Manche et Mer du Nord, elle dit ne pas avoir observé ce « type de pratiques ». Ce sont pourtant ses services qui assurent l’essentiel des sauvetages en mer.

      Un scénario peu crédible

      Comme évoqué, la série de clichés montre les migrants passer à côté des policiers alors qu’ils portent leur bateau sur la plage. Il semble peu vraisemblable que les policiers aient patiemment attendu dans leur voiture que les personnes se mettent à l’eau et démarrent le moteur pour finalement songer à intervenir. Et alors seulement être stoppés par la menace de jeter un enfant.

      L’incident est d’ailleurs totalement absent de la recension des événements qu’a faite le photographe de Reuters au journal Le Figaro le lendemain des faits. Gonzalo Fuentes mentionne alors que la police n’était plus présente au moment de la mise à l’eau : « Un camion de la police française s’est dirigé vers le groupe, a allumé ses feux et a encerclé les migrants dans une tentative apparente de bloquer leur chemin vers la mer. Une femme portant un petit enfant s’est avancée devant le véhicule et a poussé un gémissement. Le véhicule de police s’est arrêté. Peu de temps après, il est parti pour patrouiller sur une autre partie de la plage. Les migrants se sont précipités sur le sable jusqu’au rivage. [Les hommes] ont chargé les enfants sur le canot et l’ont poussé vers la mer. »

      L’effet bouche-à-oreille a-t-il pu transformer « une femme s’est avancée et a poussé un gémissement » en « des migrants ont menacé de jeter les bébés à l’eau, sur le moteur » ? Des situations de ce type auraient-elles pu se produire à d’autres moments, sachant que le ministre évoque quelque chose de récurrent ?

      Dans le cadre de sauvetages – ou d’interceptions –, il peut arriver que des personnes brandissent effectivement enfant ou bébé. Mais il s’agit généralement d’alerter sur la présence d’enfants, surtout dans un contexte où une interception pourrait être perçue comme une manœuvre potentiellement dangereuse.

      Les assertions du ministre de l’Intérieur ne sont d’ailleurs pas sans rappeler un scénario avancé dans les heures qui suivirent le décès de Mawda : que la petite fille aurait été utilisée comme « enfant bélier » par les migrants pour casser la vitre de la camionnette (alors qu’elle est décédée d’une balle dans la tête, tirée par un policier). Une rumeur relayée à l’époque « off the record » par du personnel politique et des enquêteurs. Les migrants avaient seulement montré les enfants à la fenêtre de la camionnette pour signaler leur présence aux véhicules qui les pourchassaient.

      https://www.lesoir.be/409377/article/2021-11-29/les-migrants-menacent-de-jeter-leurs-bebes-leau-vraiment

  • Migration de transit : #Belgique et #France appellent #Frontex à l’aide

    L’agence aux frontières extérieures pourrait fournir une surveillance aérienne pour identifier les embarcations tentant de traverser la #Manche depuis les côtes françaises.

    Et pourquoi ne pas aider le nord ? Dans le cadre des « #consultations_de_Val_Duchesse » – rencontre entre gouvernements français et belge sur les thématiques sécuritaires –, Sammy Mahdi, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, a appuyé la #demande française d’un #renfort de l’agence des frontières extérieures, Frontex, pour surveiller la #côte_d’Opale. En cause : le nombre grandissant de traversées de migrants tentant de rejoindre l’Angleterre par la mer. En à peine deux jours, ce week-end, près de 250 personnes ont ainsi été secourues par les autorités alors qu’elles étaient en difficulté en mer. « Depuis le Brexit, la lutte contre la transmigration n’est pas devenue plus facile », a souligné le secrétaire d’Etat dans un communiqué. « Frontex apporte son aide dans le sud et l’est de l’Europe, mais devrait également le faire dans le nord. »

    Phénomène longtemps marginal, les traversées irrégulières de la Manche par bateau ont commencé à augmenter à partir de fin 2019 et n’ont pas cessé depuis. Un transfert s’expliquant probablement par la sévérité des contrôles des camions, par l’imminence du Brexit – dont le bruit courait qu’il aurait un impact sur la possibilité de franchir la frontière avec des contrôles douaniers systématiques – et peut-être par l’effet dissuasif du drame de l’Essex, lorsque 39 personnes avaient été retrouvées mortes dans un camion frigorifique. Mais aussi… par son taux de réussite. Depuis le début de l’année, la préfecture maritime Manche-mer du Nord a enregistré 1.231 tentatives de traversées impliquant plus de 31.500 personnes (certaines personnes ayant pu être impliquées dans plusieurs traversées). Seules un quart ont été interceptées et ramenées vers les côtes françaises. Et comme le Royaume-Uni a refusé de négocier un volet « réadmission » dans le cadre de l’accord du Brexit (pour remplacer le règlement Dublin), il doit gérer les personnes migrantes une fois débarquées.

    Pour les autorités belges, mais surtout françaises, le défi tient à l’immensité de la zone à surveiller. Alors que les départs avaient jusqu’à récemment lieu depuis les alentours de Calais, le point le plus proche de l’Angleterre, ils se sont dispersés vers le sud à mesure de la hausse des contrôles, allant jusqu’au Touquet, à 70 km de là. Ils sont en revanche toujours rarissimes côté belge. Les petites embarcations restent la norme – Decathlon a annoncé il y a quelques jours suspendre la vente de ses kayaks dans les magasins de Calais et Grande-Synthe, constatant un « détournement de leur usage sportif » –, signe de traversées autonomes. « Mais depuis 2019, avec la montée en puissance de réseaux criminels, voire mafieux, nous voyons des embarcations de plus en plus grandes et de plus en plus chargées, engendrant un effet de saturation ponctuelle. Les embarcations plus robustes, type voiliers ou chalutiers, restent plus anecdotiques », indique la préfecture maritime. Comprendre : les moyens de traversée les plus sûrs sont les plus rares. Or, la Manche est réputée être une autoroute de cargos, très dangereuse pour de petites embarcations la traversant.

    La France a déjà considérablement renforcé les moyens de surveillance et le travail de coordination pour mieux contrôler la côte, soutenue par une enveloppe de 62 millions d’euros promise par le Royaume-Uni. Un cadre opérationnel doit encore être déterminé pour définir l’intervention de Frontex : combien de temps, quels moyens humains, matériels… L’agence indique que la demande concerne du « soutien de surveillance aérienne ».

    « Ce serait la première fois que Frontex s’emploie à stopper les flux sortants au lieu de protéger les frontières extérieures contre les menaces extérieures », souligne le cabinet du secrétaire d’Etat Sammy Mahdi. « Mais si vous regardez les chiffres des départs en 2021, c’est une façon valable de penser. Si ce modèle continue à porter ses fruits avec les arrivées au Royaume-Uni, la transmigration sera difficile à arrêter. »

    https://www.lesoir.be/407906/article/2021-11-22/migration-de-transit-belgique-et-france-appellent-frontex-laide
    #asile #migrations #réfugiés #frontières #aide

    • Frontex deploys Danish surveillance aircraft over northern France

      Frontex has deployed a plane to support French and Belgian authorities trying to spot illegal boat crossing activity, a week after 27 migrants drowned when their dinghy deflated in the Channel, the European Union’s joint frontier force said.

      In a statement, Frontex said the plane, provided by Denmark had landed in Lille, northern France, adding the aircraft was equipped with modern sensors and radar to support land and sea border control.

      The deployment was decided during a meeting on Sunday in Calais between French Interior Minister Gerald Darmanin and some of his European counterparts, an event to which British Interior Minister Priti Patel had been disinvited following a letter from British Prime Minister Boris Johnson letter that angered Paris. (https://www.reuters.com/world/europe/france-says-it-will-not-be-held-hostage-by-british-politics-migration-2021-)

      France and Britain are at loggerheads over post-Brexit trading rules and fishing rights and last week relations soured further after 27 people died trying to cross the Channel.

      “The evolution of the situation in the Channel is a matter of concern. Upon the request from member States, Frontex deployed a plane in France to support them with aerial surveillance in just three days,” Frontex Director Fabrice Leggeri said.

      “We are starting with one plane, but we stand ready to reinforce our support if needed.”

      The aim of the operation on the coastline is to prevent the rising number of sea crossings.

      https://www.reuters.com/world/europe/frontex-deploys-danish-surveillance-aircraft-over-northern-france-2021-12-0

      #Danemark #militarisation_des_frontières

    • Le ministre de l’Intérieur @GDarmanin a annoncé la semaine dernière la mise en service d’un avion de l’agence #Frontex pour surveiller les traversées de migrants dans la Manche.

      Repéré par notre collègue @MickaelGoavec, l’appareil a commencé à survoler la zone aujourd’hui.

      Comment s’y prendre pour pister l’appareil ?
      La photo ci-dessus ne montre pas l’immatriculation.

      En cherchant sur Twitter on tombe sur un autre tweet du ministère @Interieur_Gouv et on devine les chiffres «  ??-080 ».

      En passant cette image dans Bing et en zoomant sur l’avion, on tombe sur plusieurs photos d’un appareil ressemblant fortement à celui évoqué par @GDarmanin.

      On peut alors récolter « l’empreinte » de l’avion :

      Immat. : C-080 de la Royal Danish Air Force
      Code ICAO/HEX : 45F422

      En poursuivant les recherches, on tombe sur cette note diffusée par le ministère des Affaires étrangères danois.

      Elle indique que l’avion a été envoyé par le #Danemark pour contribuer à l’opération Triton de lutte contre l’immigration illégale en Méditerranée en 2017.

      Comme beaucoup d’avions militaires et gouvernementaux, le parcours de vol est masqué sur la plupart des sites comme @flightradar24
      ou @flightaware
      .

      Le site @RadarBox24 montre un parcours partiel mais précise bien que les informations sont « bloquées ».

      Mais certains internautes l’ont déjà repéré avant qu’il n’atterrisse à Lille.

      Et d’autres sites, notamment @ADSBexchange, n’acceptent généralement pas les demandes des particuliers ou des organisations souhaitant masquer leurs avions des sites de tracking.

      On peut donc suivre le parcours de l’appareil de surveillance en direct sur ce site :
      https://globe.adsbexchange.com/?icao=45f422

      On remarque un « motif » de surveillance et une altitude basse, un peu moins de 400m.

      Il semble aussi s’attarder sur les dunes qui entourent les villes de #Dunkerque et #GrandeSynthe, où les migrants ont installé des campements.

      https://twitter.com/RevelateursFTV/status/1466745416045764614

    • Migrants dans la Manche : Frontex a la « possibilité de déployer des personnels au sol »

      Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, a été auditionné ce mercredi 8 décembre devant la commission des affaires étrangères du Sénat. Il est revenu sur la « nouvelle opération » de #surveillance_aérienne dans la Manche, qui a commencé début décembre, ainsi que sur les différentes crises auxquelles fait face l’agence européenne. « On va vivre pour longtemps avec une pression migratoire forte », prévient-il.

      Entre la France et le Royaume-Uni, la tension reste forte sur la question de l’immigration depuis le naufrage, au large de Calais, d’une embarcation causant la mort de 27 personnes, le 24 novembre dernier. Hier, lors de son audition à la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé, une fois de plus, au Royaume-Uni « d’ouvrir une voie légale d’immigration » pour réduire le nombre de traversées illégales entre les deux pays. Ce mercredi, Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de Frontex, a détaillé devant les membres de la commission des affaires étrangères du Sénat la « #nouvelle_opération » de surveillance de l’agence européenne de #garde-côtes et #gardes-frontières dans la Manche. « L’#avion de Frontex est arrivé à Lille le 1er décembre et a commencé ses patrouilles [..]. Nous fournissons depuis quelques semaines des #images_satellitaires à la France - la Belgique est intéressée, les Pays Bas aussi - pour détecter quelques jours à l’avance des #préparatifs_de_départs, des activités de #passeurs ou de #trafiquants près de la #côte », indique-t-il.

      « Nous pouvons faire davantage » si des États le souhaitent

      Pour assurer la #surveillance des dizaines de kilomètres de côtes, en France, en Belgique ou même aux Pays-Bas, Fabrice Leggeri garantit que « nous pouvons faire davantage s’il y a un souhait [des pays] d’aller plus loin ». Outre « le #rapatriement et l’#éloignement des #étrangers_en_situation_irrégulière, nous avons la possibilité de déployer des personnels de gardes-frontières au #sol qui pourraient avoir des missions de surveillance en complément et sous la direction des autorités nationales ». Sans oublier le devoir d’information de l’agence si elle observe « des situations de détresse en mer ».

      Interrogé sur la tenue de discussions avec le Royaume-Uni pour pouvoir intervenir sur leur territoire, le directeur de Frontex pointe « un paradoxe. Nous sommes présents physiquement en Albanie, en Serbie, parce qu’il y a un accord entre l’Union Européenne et ces pays-là, mais il n’y en a pas le Royaume-Uni. Pas d’accord post-Brexit pour coopérer avec eux dans la Manche ». Et Fabrice Leggeri d’insister sur sa volonté de travailler « dans un cadre juridique. On ne peut pas faire du bricolage à la carte ».

      « Avoir un cadre juridique clair »

      Sur d’autres frontières, en Biélorussie, Pologne et Lituanie, le patron de Frontex – qui parle de « #menace_hybride, d’une instrumentalisation des migrants comme moyen de pression politique ou géopolitique - rapporte aussi « une incertitude juridique qui me préoccupe au moins autant que la force physique ». Il donne l’exemple d’une loi lituanienne, adoptée à l’été 2021 en réponse à l’afflux de migrants à sa frontière : « Certains disent que cette loi n’est pas conforme à l’ordre juridique de l’Union européenne. […] Il est important pour l’agence d’avoir un cadre juridique clair. Ce n’est pas le cas actuellement ».

      Au total, entre 2 000 et 2 200 personnels de Frontex sont déployés dans l’Union Européenne. Les plus grosses opérations ont, pour le moment, lieu en Grèce (400 personnels), Italie (200), Espagne (200) et en Lituanie (une centaine). L’objectif est d’atteindre les 10 000 agents en 2027. Qui seront les bienvenus, selon Fabrice Leggeri. Car en plus de la lutte contre la criminalité et la prévention des menaces terroristes, « on va vivre pour longtemps avec une #pression_migratoire forte. La démographie l’explique, les déséquilibres économiques aussi, accentués avec la #crise_sanitaire ».

      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/migrants-dans-la-manche-frontex-a-la-possibilite-de-deployer-des-personn

    • Frontex en action dans la Manche : la Grande-Bretagne, une force d’attraction pour les réfugiés

      Le pilote danois #Michael_Munkner est de retour à la base après cinq heures et demie de vol au-dessus de la Manche.

      Il est commandant de l’avion « #Côte_d'Opale » dans le cadre de l’opération européenne Frontex. Depuis le naufrage d’un radeau qui a tué 27 demandeurs d’asile le mois dernier, il surveille la zone :

      « Je ne peux pas entrer dans le détail de ce que nous avons vu exactement, mais nous avons pris quelques photos que nous pouvons vous montrer des différents camps que nous surveillons en particulier à Calais et Dunkerque. Nous surveillons les camps pour voir, ce qu’ils font, s’ils se préparent à partir, et aussi bien sûr les plages pour voir s’il y a des départs. »

      L’agence Frontex a organisé des vols au-dessus de la zone à la demande de la France. La mission est censée durer jusqu’à la fin de l’année.

      Si les agents ont admis que des discussions sur le renouvellement de leur mandat étaient en cours, certains doutent de l’efficacité des mesures prises pour dissuader les personnes désespérées d’effectuer la traversée de la Manche.

      « Je pense que les gens tenteront la traversée. S’ils sont suffisamment désespérés, ils iront, quoi qu’il arrive. J’espère simplement que nous pourrons être là pour aider à éviter les pertes de vies humaines » explique Michael Munkner, le commandant du détachement Frontex pour la Manche.

      Elyaas Ehsas est un réfugié afghan. Il est d’accord pour dire que les exilés continueront de chercher à traverser par tous les moyens pour se rendre au Royaume-Uni, malgré les obstacles.

      « S’ils avaient une chance de rester dans leur pays d’origine, ils resteraient. Imaginez comme ça... quelqu’un dans votre pays vous prend tout, que feriez-vous ? »

      Elyaas a quitté l’Afghanistan il y a 6 ans. Après avoir vu sa demande d’asile rejetée par la Suède, il avait aussi pensé à faire la traversée de la Manche :

      « Une des raisons pour lesquelles les gens traversent et prennent beaucoup de risques, c’est à cause de l’accord de Dublin, ils se disent si je vais au Royaume-Uni, il n’y a pas de règlement de Dublin au Royaume-Uni à cause du Brexit. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, et donc il n’y a pas d’empreintes digitales. Au moins, ils peuvent rester là-bas pendant un certain temps et se reconstruire une nouvelle vie. »

      Le règlement de Dublin part du principe que les réfugiés bénéficient du même niveau de protection dans tous les États membres de l’UE, et qu’ils doivent demander l’asile dans le pays d’arrivée.

      Les 27 ont reconnu les limites du dispositif et promis de créer un nouveau système de gouvernance migratoire.

      Le mois dernier, Elyaas a pu faire une nouvelle demande d’asile, cette fois-ci en France. Mais son histoire n’est pas encore terminée. Il dit que si les autorités françaises rejettent sa demande, il poursuivra son voyage quelles qu’en soient les conséquences.

      https://fr.euronews.com/2021/12/17/frontex-en-action-dans-la-manche-la-grande-bretagne-une-force-d-attract

  • Migrants : #Decathlon retire les #kayaks de la vente à #Calais et #Grande-Synthe pour éviter les traversées de la #Manche

    Des kayaks pouvant être utilisés par des migrants pour traverser la Manche ont été retirés de la vente dans les magasins Decathlon de Calais et Grande-Synthe, a indiqué l’enseigne mardi. Une décision prise « en réaction avec le contexte actuel », déclare le service presse, notant que ces articles « peuvent servir d’#embarcations pour traverser la Manche ».

    Éviter de nouveaux drames. Des kayaks pouvant être utilisés par des migrants pour traverser la Manche ont été retirés de la vente dans les magasins Decathlon de Calais et Grande-Synthe, a indiqué l’enseigne mardi, confirmant une information de la Voix du Nord. « L’achat de ces kayaks ne sera plus possible » dans les magasins de Calais (Pas-de-Calais) et Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), « en réaction avec le contexte actuel », a déclaré le service de presse de Decathlon. Ces articles sont « détournés de leur usage sportif » et « peuvent servir d’embarcations pour traverser la Manche » selon l’entreprise, qui indique que « ce n’est pas la conception qui est donnée à ces produits, ni leur utilité première ».

    Toujours disponibles à la vente en ligne

    L’enseigne spécialisée dans les articles de sports justifie ce retrait par un usage qui « pourrait mettre en danger la vie des gens qui les utilisent dans le cadre d’une traversée. » Elle indique que la décision a été prise « au magasin » et « validée par l’entreprise ». Elle ajoute que ces kayaks restent disponibles à la vente en ligne et dans les autres magasins, et précise que « les produits qui permettent d’améliorer la sécurité en mer comme les gilets, les rames ou la protection thermique seront, eux, toujours disponible à la vente » à Calais et Grande-Synthe.

    Vendredi, trois migrants avaient été portés disparus après avoir tenté de traverser la Manche sur des kayaks pour gagner l’Angleterre, dans un contexte de nouveau record des traversées de la Manche à bord de petites embarcations. Deux kayaks avaient été trouvés à la dérive au large de Calais jeudi, et deux naufragés secourus par la gendarmerie.

    https://www.europe1.fr/sante/migrants-decathlon-retire-ses-kayaks-de-la-vente-a-calais-et-grande-synthe-4

    #retrait #vente #migrations #asile #réfugiés

  • Le #sauvetage_en_mer au défi de la sécurisation des #frontières : le cas de la #Manche

    Cinq ans après le démantèlement de la « Jungle », en octobre 2016, Calais se trouve, une fois encore, au centre de l’attention politique et médiatique, en France et au Royaume-Uni. À l’aune de l’essor des traversées sur des petites embarcations surchargées, le terme de « crise » a fait sa réapparition. Si ces embarcations ne sont pas pour autant devenues l’unique mode d’accès à l’Angleterre, comme l’a sombrement rappelé le décès de Yasser, jeune soudanais mort après avoir été percuté par un camion, la maritimisation des migrations dans cette zone de l’Europe suscite de vives réactions.

    Jusqu’à présent, le sauvetage rapide des embarcations en difficulté demeure la norme en Manche. Pourra-t-il le rester, dans un contexte européen de sécurisation des frontières ?
    Faire frontière

    « Rendre la Manche impraticable pour les traversées de petites embarcations » : telle est l’intention de Priti Patel, Ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni. Afin de préserver la vie humaine, l’enjeu serait de réaffirmer l’existence des frontières, de dissuader les entrées irrégulières en les criminalisant.

    Le projet de loi Nationality and Borders de la ministre prévoit ainsi que les entrées irrégulières, par embarcation par exemple, soient passibles de quatre ans d’emprisonnement.

    Malgré tout, les traversées continuent à augmenter : durant le mois de septembre 2021, ce sont 4 638 personnes qui ont réussi à traverser la Manche, sur quelque 160 embarcations surchargées. À la fin de ce même mois, le nombre de personnes arrivées par bateau sur les côtes anglaises depuis le début de l’année 2021 a déjà atteint le double du total de l’année précédente. Au-delà de cette hausse rapide, les zones de départ des traversées semblent, en 2021, s’être davantage étalées le long du littoral, comme en témoignent les interventions de secours au nord de Dieppe, dans la baie de Somme, ou autour du Touquet, entre autres.
    Pourquoi ce mode de franchissement s’est-il tant intensifié, depuis fin 2018 ? Pour les acteurs associatifs locaux, comme pour le gouvernement français, la sécurisation progressivement mise en place dans le Calaisis – largement financée par le Royaume-Uni, qui investit depuis plusieurs années dans ce contrôle aux frontières extra-territorialisé – est en partie responsable.
    Une « scène de théâtre politique idéale »

    À Calais, les accès aux ports, au site de l’Eurotunnel et à la rocade sont clôturés, hérissés de barbelés et vidéosurveillés. Et depuis 2019, un équipement high-tech est déployé pour surveiller cette partie du littoral : les patrouilles sont dotées de drones à caméras thermiques, de lunettes infrarouges, de remorques éclairantes… Ce renforcement des moyens de surveillance rend plus difficiles, d’une part, les passages clandestins par camions et ferries, et d’autre part, toute forme de départ de Calais.

    Paradoxalement, ces mesures de sécurisation destinées à faire disparaître les traversées irrégulières ont participé à une visibilité accrue des passages de frontière : contrairement aux passages en ferries et camions, les arrivées en embarcations de plus en plus surchargées se déroulent à ciel ouvert.

    Investi par des groupes et individus prônant, les uns le rejet des personnes arrivant, les autres des voies de passage sûres, le littoral britannique réincarne une « scène de théâtre politique idéale ». Et face aux arrivées qui se multiplient, la promesse du Brexit de « reprendre le contrôle des frontières » est mise à l’épreuve.

    Ainsi, les récents exercices de refoulement (push-backs) pratiqués par les forces frontalières britanniques, documentés et diffusés sur les réseaux sociaux par l’association Channel Rescue, semblent être un énième ressort de spectacularisation d’une frontière qui se veut ferme, et fermée.
    Des sauvetages aux « push-backs » et « pull-backs » ?

    Repousser des embarcations précaires et non adaptées à la navigation en Manche mettrait gravement en danger les personnes à bord. De plus, les sauvetages des embarcations de personnes migrantes (qui pour certaines, souhaitent demander l’asile) sont régis par un double cadre légal rendant les refoulements difficilement justifiables juridiquement.

    Ces interventions sont régulées à la fois par des accords bilatéraux – le Manche Plan de 1978 prévoit les procédures de coopération lors des opérations SAR (search and rescue) – et par des conventions internationales, qui affirment d’une part l’obligation de porter assistance aux personnes en danger en mer, et d’autre part la responsabilité des États côtiers dans la coordination des interventions de sauvetage.

    Et si, en mer, le droit des personnes réfugiées évolue dans un « vacuum juridique », les demandeurs d’asile se trouvant sous la juridiction d’un État sont, selon la CEDH et l’arrêt Hirsi Jamaa, protégés contre tout refoulement. Ainsi, en cas de sinistre impliquant des personnes migrantes dans les eaux territoriales françaises ou britanniques, les pays sont tenus de coordonner des sauvetages en faisant appel aux moyens maritimes disponibles, et ne peuvent procéder à des refoulements collectifs.

    Pour comprendre la multiplicité des acteurs impliqués dans les sauvetages en Manche, l’exemple d’une intervention, le 24 septembre, est édifiant. L’association Utopia 56, présente à Calais depuis 2016, reçoit, dans la nuit, un appel d’un bateau « sur le point de couler ». « Une soixantaine de personnes » serait à bord, à proximité de Dunkerque. Informé, le CROSS Gris-Nez engage les navires de la Douane, des Affaires maritimes, de la station SNSM de Dunkerque, mais également un hélicoptère de l’Armée belge : plusieurs personnes sont tombées à la mer. Certaines rejoignent les côtes par leurs propres moyens, tandis que deux sont hélitreuillées.

    C’est finalement le moyen britannique qui porte assistance aux personnes restées à bord de l’embarcation, qui a continué sa trajectoire. Ainsi, une unique embarcation a transporté des personnes dont certaines ont réussi et d’autres ont échoué à traverser. L’intervention déclenchée a par ailleurs mobilisé des acteurs d’organisations différentes, de trois pays.
    Un rôle ambivalent

    Parmi ces acteurs, l’un occupe une position particulière : la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) qui, contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, ne dépend pas directement de ministères nationaux. Alors que les navires de la Douane, de la Marine et de la Gendarmerie nationale mènent des actions de surveillance, qui peuvent se transformer en sauvetage en cas de péril imminent, l’intervention de la SNSM, association composée de bénévoles mais reconnue d’utilité publique et assurant une mission de service public, est strictement limitée aux sauvetages.

    Or, les bénévoles voient dans certaines de leurs interventions une participation aux « opérations de police en mer », comme l’a expliqué récemment à la revue Le Chasse-Marée le président de la station dunkerquoise. Certains des bénévoles des stations de Berck-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, Calais, Gravelines et Dunkerque affirmaient ainsi au magazine Sauvetage la position ambivalente des équipiers, face à des personnes migrantes pour lesquelles un sauvetage dans les eaux françaises correspond aussi à un échec de leur tentative de traversée.

    Ces bénévoles pourraient-ils être amenés à terme, à réaliser des actions d’empêchement des traversées, en retenant les bateaux du côté des eaux territoriales françaises (pull-backs) ? Sous pression britannique, les moyens maritimes français ont-ils vocation à réaliser des interceptions telles que le font déjà certains pays voisins de l’Europe ?
    La Manche dans l’Europe

    Il est en effet difficile de s’intéresser aux enjeux du sauvetage en Manche sans les resituer dans le contexte européen de politique migratoire. D’autant plus que des liens directs entre les situations à Calais et en Mer Méditerranée sont établis par les responsables politiques eux-mêmes : en 2014, le Premier ministre français rapportait ainsi que les sauvetages en Méditerranée avaient contribué à créer des « points de fixation » dans le nord de la France.

    En 2019, le ministre de l’Intérieur énonçait en retour que si la France laissait des campements s’installer, des « migrants irréguliers » seraient attirés sur le littoral français. Tour à tour, les actions de la France et des pays européens sont ainsi présentées comme pouvant créer des « appels d’air ».

    Ces liens se retrouvent également dans les partages de pratiques et de moyens : Gérald Darmanin a promis l’intervention en Manche de moyens aériens de Frontex, l’agence européenne de garde-côtes, objet de nombreuses controverses, d’ici « la fin de l’année ». Son homologue britannique s’est quant à elle récemment rendue en Grèce pour discuter de « défis communs » et observer les méthodes de prévention des traversées mises en œuvre.
    Des perspectives d’évolution inquiétantes

    D’un point de vue comparatif, la situation en Mer Égée est particulièrement intéressante. Comme en Manche, les traversées entre la Grèce et la Turquie se déroulent dans les eaux territoriales de deux pays considérés comme sûrs, sur des distances relativement peu étendues. Mais alors que Priti Patel explore des solutions pour garantir l’immunité des forces frontalières en cas de décès de personnes migrantes en mer, il apparaît crucial d’alerter sur une transposition en Manche du recours systématique à la violence qui a pu être observé en Mer Égée.

    De nombreux rapports, de médias et d’ONG documentent depuis plusieurs mois les refoulements menés par les garde-côtes turques, grecs et européens. Refoulements réalisés dans l’illégalité, parfois par des personnes masquées, et accompagnés de démonstrations de force violentes et humiliantes (voir le rapport de l’ONG Mare Liberum).

    Dans un contexte de violence systématisée, comment le rôle des bénévoles de la SNSM pourrait-il évoluer ? De l’autre côté de la Méditerranée, le cas des garde-côtes espagnols montre comment en quelques années, une institution civile, non-militarisée, la SASEMAR, a pu être contrainte à passer d’une mission de sauvetage à une logique de gestion des frontières.

    Comme l’écrit la chercheuse Luna Vives, les contentieux politiques autour de la Manche et du sauvetage confirment le rôle des frontières en tant qu’« espace critique de ré-articulation de la souveraineté ». Ceci aux dépens des acteurs associatifs locaux, mais surtout des personnes tentant les traversées. Ainsi, il semble que nous assistions ici à un tournant. En dépit du droit international et dans un objectif de performance de frontières fermes, les actions de sauvetage en Manche risquent de ne plus être considérées comme un devoir, mais comme un « acte de charité », susceptible d’être suspendu.

    https://theconversation.com/le-sauvetage-en-mer-au-defi-de-la-securisation-des-frontieres-le-ca
    #La_Manche #UK #Angleterre #France #sécurité #contrôles_frontaliers
    #migrations #asile #réfugiés

    via @isskein

  • Pour secourir les #migrants en #mer, l’État s’en remet aux sauveteurs bénévoles
    https://reporterre.net/Pour-sauver-les-migrants-en-mer-l-Etat-s-en-remet-aux-sauveteurs-benevol

    À Dunkerque, la Société de sauvetage en mer (#SNSM) est mobilisée pour secourir les migrants en détresse lors d’une tentative de traversée de la #Manche. Mais les bénévoles locaux, sur lesquels l’État déleste ces missions de sauvetage, dénoncent une déconnexion de la direction nationale qui assombrit leurs perspectives.

    #secourisme #sauvetage #AASC

  • Migrants à la frontière franco-italienne : « La solidarité n’est pas un délit ! »

    Alors que se tiendront, le 22 avril et le 27 mai à Gap et à Grenoble, les procès de plusieurs personnes solidaires de migrants, les élus écologistes #Damien_Carême et #Guillaume_Gontard ont lancé un #appel pour demander au gouvernement français de cesser ses pratiques indignes.

    #Tribune. L’hiver est officiellement fini. Pas celui qui s’abat sur les personnes exilées et celles qui sont solidaires. Cet hiver-là est le plus rude de tous : indigne, violent, inhumain. À Montgenèvre (Hautes-Alpes), village au-dessus de Briançon encore sous la neige, la situation ne cesse de se dégrader depuis des semaines.

    A 1 800 mètres d’altitude, le gouvernement français militarise et montre les poings, pensant ainsi en mettre, des points, sur des « i » fantasmagoriques : il y aurait des migrants dangereux, il y aurait des personnes solidaires complices, il y aurait un flot d’arrivées massives. Et la seule solution serait de rejeter, humilier, édifier des murs.

    C’est un mensonge.

    Les personnes solidaires ne sont pas des coupables. Ils et elles ne sont pas des hors-la-loi. La Cour de cassation de Lyon l’a confirmé, le 31 mars, en relaxant définitivement Cédric Herrou.

    La solidarité n’est pas un délit !

    Les atteintes portées aux droits sont récurrentes

    Pourtant, à Montgenèvre, le gouvernement choisit la répression. Et, chaque semaine, il surenchérit dans cette voie inhumaine. Il bafoue les droits français, européen et international et les droits des êtres humains, en toute impunité, tout en distillant sournoisement l’idée que la solidarité sert de planque à de sombres desseins. C’est de la manipulation.

    Les faits, graves, sont dénoncés depuis des semaines par une vingtaine de parlementaires qui se sont rendus, et continuent de se rendre, sur place pour les constater et témoigner : droit d’asile piétiné, assistance médicale empêchée, mise en danger d’autrui, séparation de la famille, poursuites abusives de bénévoles, gardes à vue de journalistes, interpellations, amendes et interrogatoires abusifs, tentatives d’intimidations… Les atteintes portées aux droits sont récurrentes.

    Cette situation honteuse dans les Hautes-Alpes se déroule à l’identique dans les Alpes-Maritimes, à la frontière entre Menton et Vintimille : la criminalisation des personnes solidaires s’y exerce de la même manière, les personnes exilées y sont refoulées avec la même fermeté. Cette même situation vécue, avant, dans la vallée de la Roya ou que vivent, sur certains aspects, les Pyrénées à la frontière franco-espagnole.

    Une folie sécuritaire de la France et de l’UE

    Dans cette folie sécuritaire, l’Union européenne (UE) et le gouvernement déploient aux frontières intérieures et extérieures de l’UE des moyens financiers démesurés pour une politique qui, en plus d’être indigne et inhumaine, est inefficace. Aucun mur, rien ni personne, n’empêchera jamais un être humain de mettre un pied devant l’autre pour sauver sa vie.

    Cette folie est responsable de drames, de vies brisées au bout d’un parcours déjà jalonné de souffrances pour ces familles qui partent sur la route de l’exil avec des femmes enceintes, de jeunes enfants, des nourrissons, des personnes âgées. Le gouvernement français doit respecter le droit français, le droit européen, le droit international comme les droits d’asile et les droits humains.

    Les personnes exilées, les personnes solidaires et les associations d’aide doivent être traitées dignement. Elles ne sont pas des délinquantes.

    Les exilés ne doivent être ni victimes ni alibis de cette folie sécuritaire.

    La détermination des bénévoles

    N’en déplaise au gouvernement, la solidarité est partout sur le territoire français. Les bénévoles qui tentent, malgré les intimidations qu’ils subissent, de porter secours et assistance aux personnes en exil sont le visage de nos valeurs républicaines : la fraternité, la solidarité. Ces bénévoles n’ont pas renoncé à un Etat de droit capable d’accueillir et de protéger. Ils continuent d’agir, de jour comme de nuit, même quand l’hiver alpin sévit. Ils agissent par humanité.

    Pourtant, ces personnes risquent gros… Malgré la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018 reconnaissant la fraternité comme un principe à valeur constitutionnelle, la mettre concrètement en œuvre peut encore mener derrière les barreaux. C’est ce que risquent plusieurs citoyens solidaires, ces prochaines semaines, au cours de deux procès qui s’annoncent :

    Le 22 avril, à Gap, contre deux citoyens solidaires briançonnais, poursuivis pour « aide à l’entrée illégale et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière » pour avoir porté secours à une famille afghane sur le territoire français.

    Le 27 mai, à Grenoble, contre sept citoyens solidaires briançonnais pour avoir participé, le 22 avril 2018, à une manifestation qui visait à dénoncer l’action de Génération Identitaire présente la veille au col de l’Échelle (Hautes-Alpes), ainsi que la militarisation de la frontière. Ce qu’il se passe aujourd’hui à nos frontières est insupportable.

    Pour le respect du droit national et international

    Les dénis de droits et les violences exercées ne peuvent être plus longtemps supportés.

    Nous, signataires de cette tribune, demandons au gouvernement français de cesser ses pratiques indignes, illégales, illégitimes et dangereuses à la frontière. Nous lui demandons de respecter le droit national et international. Nous lui demandons d’en finir avec son récit mensonger. Nous, signataires de cette tribune, demandons au gouvernement français d’ouvrir les yeux sur la réalité d’un territoire où les initiatives solidaires sont bien réelles.

    Il en va de la dignité de notre pays. Après l’hiver, le printemps.

    Les premiers signataires de cette tribune : Damien Carême, député européen (EELV), président de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita) ; Elsa Faucillon, députée (Hauts-de-Seine, PCF) ; François Gemenne, chercheur, spécialiste des migrations internationales ; Guillaume Gontard, sénateur (Isère, EELV), président du Groupe écologiste-Solidarité & Territoires ; Cédric Herrou, Emmaüs Roya ; Martine Landry, Amnesty international, Alpes-Maritimes ; Aurélien Taché, député (Val-d’Oise, Les Nouveaux Démocrates) ; Sophie Taillé-Polian, sénatrice (Val-de-Marne), Génération. s, Groupe écologiste-Solidarité & Tterritoires ; Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS.

    Liste complète des signataires : https://europeecologie.eu/tribune-a-la-frontiere-franco-italienne-le-gouvernement-francais-doit

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/20/migrants-a-la-frontiere-franco-italienne-la-solidarite-n-est-pas-un-delit_60

    #asile #migrations #frontières #France #Italie #Briançon #Hautes-Alpes #Briançonnais #frontière_sud-alpine

    juste pour info, j’ai aussi co-signé la tribune...

    –-
    ajouté à la métaliste sur les Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721

    • 03.02.2022, encore Damien Carême et encore A l’air libre :

      Considérer la #migration comme un problème n’a aucun sens. Faire croire qu’on peut l’arrêter non plus.

      Le vrai problème, c’est le mensonge.
      Le vrai problème, c’est la manipulation.
      Ce n’est pas l’accueil qui coûte cher, c’est la haine.

      #refoulement + inhumanité + manipulation = #budget « peur » décuplé.

      La maltraitance d’Etat, tout comme la maltraitance d’Europe, a un prix !

      De 2006 à 2021, le budget annuel de #Frontex est passé de 19 à 544 millions d’euros.

      Et l’augmentation continue

      Tout cet argent pour quoi ?

      Pour un mensonge : celui de la surveillance, de la militarisation, de la violence. Celui des murs et des barbelés. Celui de l’indignité.

      Au bout du compte, la seule qui prospère, c’est la mort.

      Le nombre de personnes migrantes décédées en mer en tentant de rejoindre l’#Europe a plus que doublé en 2021 : au moins 1146 personnes ont ainsi perdu la vie au cours du premier semestre 2021 …

      Et en #Manche ? Le drame continue.

      Triangle pointant vers la droite En 2021, 52000 chercheur•se•s de refuge ont tenté de passer de la France au Royaume-Uni (source ministère de l’Intérieur)

      Ces hommes, ces femmes, ces enfants embarquent désormais à bord de toutes petites embarcations insalubres.

      Les risques sont à la hauteur du désespoir : démesurés.

      Pourtant.

      Plutôt que de distribuer les #OQTF nous pourrions intégrer celles et ceux qui le souhaitent ardemment.

      🗣 Nous pouvons le faire !

      Nous pouvons organiser l’accès aux soins, à la langue, à l’apprentissage : intégrer à notre société plutôt que fabriquer des parias à qui l’on refuse tout.

      La peur, c’est nous qui la créons.

      Enfin, c’est eux surtout Visage avec yeux en spirales

      Depuis que la rhétorique de l’extrême-droite a été digérée par le débat public, c’est la surenchère.

      Le cercle est vicieux. Vicié.

      La mauvaise foi des gouvernements qui se succèdent est totale.

      Elle porte le poids de toutes les vies sacrifiées.

      La #migration ? On n’est pas pour ou contre : elle est là, depuis que l’humanité existe. Aucun mur n’a jamais empêché (n’empêchera jamais) un être humain de mettre unPieddevant l’autre pour sauver sa vie. Plutôt que des plaies béantes, faisons des frontières des cicatrices
      Sans #migration la population de notre #europe vieillissante aurait diminué d’1/2 million en 2019 (4,2 millions d’enfants sont nés / 4,7 millions de personnes sont décédées) - source @EU_Commission

      Le problème n’est pas la migration.
      Le problème, c’est la haine.

      Personne ne quitte son pays de gaité de cœur.

      Personne.

      Organisons l’accueil.

      https://twitter.com/DamienCAREME/status/1489252446975135751

  • UK to deny asylum to refugees passing through ’safe’ third country

    Immigration rule will also prevent migrants from making a claim in UK territorial waters

    Ministers have quietly changed immigration rules to prevent people fleeing war or persecution from claiming asylum in the UK if they have passed through a “safe” third country, prompting accusations of a breach of international law.

    From 1 January, claims of asylum from a person who has travelled through or has a connection to a safe third country, including people coming from EU member states, will be treated as inadmissible.

    The changes will also prevent asylum seekers from being able to make a claim in the territorial waters of the UK.

    The UK government will be able to remove refused asylum seekers not only to the third countries through which they have travelled, but to any safe third country that may agree to receive them, an explanatory memo states.

    A 10-page statement (https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/943127/CCS207_CCS1220673408-001_Statement_of_changes_in_Immig) outlining the changes to the rules was published online without a press or public announcement.

    However, the changes highlight a significant hurdle for the UK government: claims will only be treated as inadmissible if the asylum applicant is accepted for readmission by the third country through which they have travelled or another safe state agrees to take them.

    Immigration law experts have said this could render the new policy “pointless” and would most likely delay asylum applications and leave refugees in limbo in the UK.

    Colin Yeo, a leading immigration barrister with expertise in asylum law, wrote on Twitter: “The policy is pointless because the govt has negotiated no such return agreements, so all it does is delay decisions on all claims, which is cruel to genuine refugees, and delay removal of non genuine cases.”


    https://twitter.com/ColinYeo1/status/1337069616078721025

    The Liberal Democrats’ home affairs spokesperson, Alistair Carmichael, said the changes were “yet another breach of international law”.

    He said: “The UK has a proud history of providing sanctuary to those in need, but now the Conservative government is turning its back on refugees. This latest nasty policy from [the home secretary] Priti Patel goes against our commitments under the refugee convention and against everything the UK stands for. It’s yet another breach of international law by this irresponsible tory government.”

    Beth Gardiner-Smith, the chief executive of Safe Passage International, a charity that help refugees access safe and legal routes to asylum, said: “The government’s changes to the immigration rules are a direct assault on the fundamental human right to asylum. These chilling changes on International Human Rights Day do a disservice to the UK’s proud record of providing safety to those fleeing persecution and violence.”

    The number of small boat arrivals across the Channel has surged to record levels this year, with more than 8,000 migrants and refugees travelling across the Dover Strait, compared with less than 2,000 in 2019. However, total asylum applications are down year on year as the Covid-19 pandemic has cut off other methods of travel and limited migration flows.

    Patel has been accused of responding haphazardly with kneejerk proposals ranging from sending asylum seekers thousands of miles away to islands in the South Atlantic, to using giant water cannons to repel boats. The prime minister has reportedly become frustrated with Patel’s handling of the situation.

    The UK is a party to the UN’s 1951 Convention Relating to the Status of Refugees and to its 1967 protocol, a piece of international law designed to protect refugees.

    The Home Office provided a statement through the immigration compliance minister, Chris Philp. He said: “We are determined to fix the broken asylum system to make it firm on those who come here through illegally facilitated routes and fair on those who play by the rules. There is no reason to leave a safe country like France to make a dangerous crossing. These measures send a clear message and are just one of the steps th​e government is taking to tackle the unacceptable rise in small boat crossings.”

    https://www.theguardian.com/uk-news/2020/dec/10/uk-to-deny-asylum-to-refugees-passing-through-safe-third-country

    #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #droit_d'asile #Manche #eaux_territoriales #pays_sûr #transit #pays_tiers_sûr #brexit #EU #Europe #UE #renvois #expulsions #01_janvier_2020 #inadmissibilité #attente #limbe #accords #droit_international #Priti_Patel

    ping @isskein

  • Deadly Crossings and the militarisation of Britain’s borders

    Military-style solutions won’t solve humanitarian problems, argues our new report that details the nearly 300 border-related deaths in and around the English Channel since 1999. Deadly Crossings and the Militarisation of Britain’s Borders reveals the human tragedies caused by inhumane border enforcement at a time when the UK Home Office is seeking to make Channel crossings ‘unviable’.

    https://irr.org.uk/article/deadly-crossings

    Pour télécharger le rapport:
    https://irr.org.uk/wp-content/uploads/2020/11/Deadly-Crossings-Final.pdf

    #Manche #UK #Angleterre #mer #France #mourir_en_mer #décès #migrations #asile #réfugiés #frontières #militarisation_des_frontières #rapport #chiffres #statistiques #IRR #Gisti #Le_Gisti #chronologie #morts #décès #timeline #time-line #frise_chronologique

    ping @isskein @karine4

    • À Calais, la frontière tue. Contre l’oubli et l’impunité, nommer et compter les victimes

      Jeudi 19 novembre, près de Calais, un homme est mort.

      « Coquelles : un migrant décède à l’hôpital après avoir été percuté sur l’autoroute A16 » a titré La Voix du Nord dans un article classé dans les « Faits divers » [1]. « L’accident s’est produit peu après 16h30 au niveau de l’échangeur 42 sur l’autoroute A16 » a précisé France 3 Hauts-de-France [2].

      Fatalité. Un « migrant » qui « décède après avoir été percuté sur l’autoroute A16 », c’est forcément un « accident » à ranger dans les « faits divers ».

      Pourtant, à Calais et dans la région, des « migrants qui décèdent », il y en a eu des dizaines, des centaines même. Des hommes, des femmes, des enfants et même parfois des nourrissons. Avec un nom, une identité, une histoire. Depuis 1999, ce sont au moins 297 personnes en exil qui sont mortes dans cette zone transfrontalière.

      Mortes en tentant de franchir la frontière qui sépare le Royaume-Uni de la France : écrasées par la cargaison d’un camion ou broyées par l’essieu, électrocutées par les caténaires de l’Eurotunnel, percutées par un véhicule sur l’autoroute A16 ou noyées en essayant de franchir le Channel en bateau, en kayak ou tout simplement à la nage avec des bouteilles en plastique comme seules bouées de fortune. Mortes également du fait des conditions de vie inhumaines que leur réservent les gouvernements français successifs depuis plus de 25 ans.

      « Les CRS font de nos vies un enfer » écrivaient des exilé·es érythréen·nes dans une lettre adressée au préfet du Pas-de-Calais le 16 novembre dernier [3]. « Les CRS sont venus et ont gazé nos affaires et nous ont frappés comme si on était des animaux. Le lendemain matin ils nous attendaient et nous ont encore frappés. Même quand nous marchons ils ouvrent leur voiture et ils nous gazent, juste pour s’amuser » détaillent ils et elles un peu plus loin dans le courrier.

      Violences policières, harcèlement continu, humiliations, contrôles d’identité répétés, destructions de tentes, privation de duvets ou confiscation d’effets personnels, gazage de bidons de stockage d’eau sont le quotidien des personnes exilées présentes dans le Calaisis. Et cette réalité n’est pas nouvelle. Depuis des années, les exilé·es et leurs soutiens locaux dénoncent ce régime de violences généralisées. Des organisations internationales, telles que Human Rights Watch [4], font de même. Le Défenseur des Droits, à plusieurs reprises (notamment en 2012 [5], 2015 [6] et 2018 [7]), a dénoncé les politiques qui font de cet espace transfrontalier un « enfer » pour les exilé·es fuyant la guerre en Afghanistan ou en Syrie, la dictature en Érythrée ou les violences d’états autoritaires au Soudan ou en Éthiopie.

      Mais rien ne change. La réponse des gouvernements, quelle que soit leur étiquette politique, qui se succèdent reste inchangé et le message officiel adressé aux exilé·es errant dans le Calaisis est toujours le même : « Disparaissez ! ». Et si les coups de matraques et les gazages ne suffisent pas, les personnes migrantes comprendront d’elles mêmes qu’à Calais et dans la région, on risque sa peau.

      Aucune de ces vies volées n’est un accident. C’est pourquoi il importe de compter et nommer les exilé·es mort·es à la frontière franco-britannique, et de refuser de réduire ces décès à des événements isolés et anonymes, pour les ranger ensuite dans la case des « faits divers ». Au contraire, recenser les étranger·es décédé·es dans cette zone frontalière montre que ces morts sont le résultat des politiques menées par des sous-préfets, des préfets et des ministres successifs, qui ont délibérément décidé de faire de cette frontière un « enfer ».

      En 2016, le Gisti publiait un numéro de sa revue Plein Droit intitulé « Homicides aux frontières » dans lequel paraissait l’article « Voir Calais et mourir ». L’auteur, un ancien salarié de la Plateforme des Soutiens aux Migrant·e·s (PSM) basée à Calais, y décrivait ce travail d’enquête sur les mort·es à la frontière franco-britannique (qui permettait de dresser une liste des victimes et une cartographie) et montrait comment « l’addition d’accords européens et de traités bilatéraux, destinés à empêcher les indésirables d’accéder au territoire britannique a fait de cette région un mur meurtrier ».

      Des liens récents entre militant·es français·es et activistes britanniques ont permis de travailler à la publication de cette enquête sur les personnes exilées mortes à la frontière franco-britannique pour un public anglophone. Fruit d’une collaboration entre l’Institute of Race Relations (IRR), le Tribunal Permanent des Peuples (TPP) de Londres et le Gisti, le rapport « Deadly Crossings and the Militarisation of Britain’s Borders » a pour but de donner à voir, une fois encore, les conséquences des politiques migratoires menées par les gouvernements français et britanniques dans cet espace frontalier et d’outiller activistes et associations anglophones dans leur contestation sans relâche du régime meurtrier des frontières.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6510

    • Army sends drones to France to catch migrants crossing Channel

      The armed forces have supplied France with a range of military-grade kit amid fears that plans to overhaul British asylum laws will trigger a sharp rise in Channel crossings this summer.

      Drones, thermal imaging gear, advanced binoculars and radar technology used by the army are being deployed to detect small boats entering the sea at the French coast.

      A fleet of motorbikes was also supplied as part of a £28 million deal struck with Paris in November to bolster efforts on the French side of the Channel.

      (#paywall)

      https://www.thetimes.co.uk/article/army-sends-drones-to-france-to-catch-migrants-crossing-channel-n27nkcvkl

    • UK government spent up to £1bn for military drones to monitor migrants in the Channel despite no-one evading the coastguard

      #Surveillance drones’ sole purpose appears to be to help the state prosecute those seen driving the boats

      THE UK government paid up to £1 billion (€1.1bn) to a drone manufacturing company last year to monitor migrant crossings of the English Channel despite the fact that no-one made it past the coastguards, The Civil Fleet can reveal.

      HM Coastguard told The Civil Fleet in response to a freedom of information (FOI) request that a total of 8,319 people attempted to cross the Channel in 2020.

      With the Channel being one of the busiest and most closely watched shipping lanes in the world, nobody evaded the coastguards, went missing or drowned in English waters last year, service figures show — though four people did die and a 15-month-old boy went missing in French jurisdiction last October.

      Despite the increase from 1,844 people in 2019 to over 8,000 in 2020, the number of irregular arrivals into Britain is less than a tenth of the 99,583 people that the International Organisation for Migration estimates made it into Fortress Europe.

      July, August and September saw the most crossings last year — with 1,128; 1,473, and 1,892 respectfully.

      In response to the right-wing media backlash to the crossings last summer, Home Secretary Priti Patel said the number of “illegal” crossings was “appalling and unacceptably high” and vowed to make this route into Britain “unviable.”

      In August the RAF launched several surveillance flights across the Channel and, according to an FT report that month, the Home Office toyed with the idea of naval blockades and the use of wave machines to push the boats back to France.

      On several occasions that month, The Civil Fleet spotted a drone (with tail number G-TEKV) patrolling the waters in the Straight of Dover on the free flight scanning website Flight Radar.

      The Civil Fleet sent an FOI request to the Home Office in August asking the following:
      • how many drones has the UK Border Force been using or chartering in the English Channel since December 2019 to August 2020,
      • which companies have supplied the drones,
      • when did contracts with these companies begin, and
      • how much has been paid to these companies for these contracts since January 2019?

      It took until November for the Home Office to reply.

      “We neither confirm nor deny whether we hold the information that you have requested about numbers of drones,” the Home Office said in its response.

      Its justification for withholding the information was due to the supposed potential for the disclosure to result in crime. The Home Office did not specify what these crimes could — nor who the victims would — be.

      Asylum seekers crossing borders, “illegally” or not, is not a crime, as Article 31 of the UN Refugee Convention makes clear.

      The government’s contract finder service shows that drones were supplied by Portuguese firm Tekever Ltd from November 21, 2019 to March 31, 2020 – the contract valued from “£0 to 1bn.”

      The Home Office told The Civil Fleet it could not reveal exactly how much public money was spent on the contract because “release of the withheld information would provide [Tekever’s] competitors with information, not available to them by any other means, about current service providers.

      “This would create an unfair advantage resulting in a prejudice to the commercial interests of the company concerned.”

      It claimed disclosure would also prejudice the Home Office’s commercial interests by “damaging commercial relationships with contractors and service providers” and concluded “that the balance of the public interest lies in maintaining the exemption and withholding the contract value information.”

      The Home Office doubled down on March 5, 2021 after The Civil Fleet put in a request for an independent review into its decision not to provide the value of the contract.

      However, the reviewer did accept that the “disclosure of this information would help the public to assess whether or not the Home Office is getting best value for money in terms of its contracts with private providers and partner agencies.”

      In July 2020 the government announced that it had awarded a £990,000 contract in February 2020 to Israeli defence company Elbit Systems UK to develop drones for coastal surveillance operations.

      The EU has been more forthcoming about its work with Tekever in the past, costing a two-year AR5 drone maritime surveillance contract with the European Maritime Safety Agency at €77 million (£66m) in 2018.

      A video posted to the Home Office’s twitter feed last September suggests the true purpose of Tekever’s drones is to gather footage of those driving the boats in order to prosecute them.

      Over footage of what appears to be one of the company’s AR5 drones — which also bears tail number G-TEKV, registered to Tekever — the government’s newly created Clandestine Channel Threat Commander Dan O’Mahoney says: “The aerial surveillance that we can see here today at Lydd [airport] reflects the whole government response that we’re delivering.

      “So the message I want to deliver today is that every single one of these small boats has to be driven by somebody and if that person is you, you can expect to be arrested on your arrival in the UK and locked up in prison for a sizeable jail term.”

      On March 1, the Home Office boasted that “this year nine people have now been jailed for steering small boats across the Channel.”

      Drone Wars’ Peter Burt, author of Crossing A Line: The Use of Drones to Control Borders, warned of the negative human rights implications that come from using military technology at the border and of viewing the people crossing them as a threat.

      “What is increasingly clear is that such technology is no longer just being used for surveillance and control overseas,” Mr Burt told The Civil Fleet.

      “Britain’s military drones are now being deployed on the home front where they are first being deployed against minorities such as refugees fleeing conflict and oppression. But unless we act now, they will eventually be used to spy on us all.”

      Jacob Berkson, an activist from the refugee distress hotline network Alarm Phone, told The Civil Fleet: “It’s difficult to know where to start with such disgusting behaviour.

      “It’s an expenditure of more than £100,000 per person being handed to the same ‘private’ enterprises who profit from the manufacture of the weapons that cause people to flee.

      “It neatly illustrates how the trade in border securitisation goes hand in glove with the trade in weapons and is no more than a trade in death.

      “It’s naked corruption, distorting UK society for the profit of the very few, but more importantly generating those profits at the expense of people’s lives.

      “These unimaginable sums of money should be spent on facilitating people’s right to move and right to stay by repairing the damage caused by centuries of slavery and decades of wars.”

      Clare Moseley, founder of Care4Calais, said: “The people we work with in Calais are not a military enemy. They are farmers, families and students who are simply asking for our help.

      “They are running from the most dangerous regimes in the world.

      “Flying expensive drones over the Channel will not stop them coming because they feel they have no choice. There is no way for them to claim UK asylum other than risking their lives in a flimsy boat.

      “The government is wasting taxpayers money while failing to protect some of the most vulnerable people on the planet.”

      https://thecivilfleet.wordpress.com/2021/03/12/uk-government-spent-up-to-1bn-for-military-drones-to-monito
      #complexe_militaro-industriel

  • Cast away : the UK’s rushed charter flights to deport Channel crossers

    Warning: this document contains accounts of violence, attempted suicides and self harm.

    The British government has vowed to clamp down on migrants crossing the Channel in small boats, responding as ever to a tabloid media panic. One part of its strategy is a new wave of mass deportations: charter flights, specifically targeting channel-crossers, to France, Germany and Spain.

    There have been two flights so far, on the 12 and 26 August. The next one is planned for 3 September. The two recent flights stopped in both Germany (Duesseldorf) and France (Toulouse on the 12, Clermont-Ferrand on the 26). Another flight was planned to Spain on 27 August – but this was cancelled after lawyers managed to get everyone off the flight.

    Carried out in a rush by a panicked Home Office, these mass deportations have been particularly brutal, and may have involved serious legal irregularities. This report summarises what we know so far after talking to a number of the people deported and from other sources. It covers:

    The context: Calais boat crossings and the UK-France deal to stop them.

    In the UK: Yarl’s Wood repurposed as Channel-crosser processing centre; Britannia Hotels; Brook House detention centre as brutal as ever.

    The flights: detailed timeline of the 26 August charter to Dusseldorf and Clermont-Ferrand.

    Who’s on the flight: refugees including underage minors and torture survivors.

    Dumped on arrival: people arriving in Germany and France given no opportunity to claim asylum, served with immediate expulsion papers.

    The legalities: use of the Dublin III regulation to evade responsibility for refugees.

    Is it illegal?: rushed process leads to numerous irregularities.

    “that night, eight people cut themselves”

    “That night before the flight (25 August), when we were locked in our rooms and I heard that I had lost my appeal, I was desperate. I started to cut myself. I wasn’t the only one. Eight people self-harmed or tried to kill themselves rather than be taken on that plane. One guy threw a kettle of boiling water on himself. One man tried to hang himself with the cable of the TV in his room. Three of us were taken to hospital, but sent back to the detention centre after a few hours. The other five they just took to healthcare [the clinic in Brook House] and bandaged up. About 5 in the morning they came to my room, guards with riot shields. On the way to the van, they led me through a kind of corridor which was full of people – guards, managers, officials from the Home Office. They all watched while a doctor examined me, then the doctor said – ‘yes, he’s fit to fly’. On the plane later I saw one guy hurt really badly, fresh blood on his head and on his clothes. He hadn’t just tried to stop the ticket, he really wanted to kill himself. He was taken to Germany.”

    Testimony of a deported person.

    The context: boats and deals

    Since the 1990s, tens of thousands of people fleeing war, repression and poverty have crossed the “short straits” between Calais and Dover. Until 2018, people without papers attempting to cross the Channel did so mainly by getting into lorries or on trains through the Channel Tunnel. Security systems around the lorry parks, tunnel and highway were escalated massively following the eviction of the big Jungle in 2016. This forced people into seeking other, ever more dangerous, routes – including crossing one of the world’s busiest waterways in small boats. Around 300 people took this route in 2018, a further 2000 in 2019 – and reportedly more than 5,000 people already by August 2020.

    These crossings have been seized on by the UK media in their latest fit of xenophobic scaremongering. The pattern is all too familiar since the Sangatte camp of 1999: right-wing media outlets (most infamously the Daily Mail, but also others) push-out stories about dangerous “illegals” swarming across the Channel; the British government responds with clampdown promises.

    Further stoked by Brexit, recent measures have included:

    Home Secretary Priti Patel announcing a new “Fairer Borders” asylum and immigration law that she promises will “send the left into meltdown”.

    A formal request from the Home Office to the Royal Navy to assist in turning back migrants crossing by boat (although this would be illegal).

    Negotiations with the French government, leading to the announcement on 13 August of a “joint operational plan” aimed at “completely cutting this route.”

    The appointment of a “Clandestine Channel Threat Commander” to oversee operations on both sides of the Channel.

    The concrete measures are still emerging, but notable developments so far include:

    Further UK payments to France to increase security – reportedly France demanded £30 million.

    French warships from the Naval base at Cherbourg patrolling off the coast of Calais and Dunkirk.

    UK Border Force Cutters and Coastal Patrol Vessels patrolling the British side, supported by flights from Royal Air Force surveillance planes.

    The new charter flight deportation programme — reportedly named “Operation Sillath” by the Home Office.

    For the moment, at least, the governments are respecting their minimal legal obligations to protect life at sea. And there has not been evidence of illegal “push backs” or “pull backs”: where the British “push” or the French “pull” boats back across the border line by force. When these boats are intercepted in French waters the travellers are taken back to France. If they make it into UK waters, Border Force pick them up and disembark them at Dover. They are then able to claim asylum in the UK.

    There is no legal difference in claiming asylum after arriving by boat, on a plane, or any other way. However, these small boat crossers have been singled out by the government to be processed in a special way seemingly designed to deny them the right to asylum in the UK.

    Once people are safely on shore the second part of Priti Patel’s strategy to make this route unviable kicks in: systematically obstruct their asylum claims and, where possible, deport them to France or other European countries. In practice, there is no way the Home Office can deport everyone who makes it across. Rather, as with the vast majority of immigration policy, the aim is to display toughness with a spectacle of enforcement – not only in an attempt to deter other arrivals, but perhaps, above all else, to play to key media audiences.

    This is where the new wave of charter flights come in. Deportations require cooperation from the destination country, and the first flight took place on 12 August in the midst of the Franco-British negotiations. Most recently, the flights have fed a new media spectacle in the UK: the Home Office attacking “activist lawyers” for doing their job and challenging major legal flaws in these rushed removals.

    The Home Office has tried to present these deportation flights as a strong immediate response to the Channel crossings. The message is: if you make it across, you’ll be back again within days. Again, this is more spectacle than reality. All the people we know of on the flights were in the UK for several months before being deported.

    In the UK: Yarl’s Wood repurposed

    Once on shore people are taken to one of two places: either the Kent Intake Unit, which is a Home Office holding facility (i.e., a small prefab cell complex) in the Eastern Docks of Dover Port; or the Dover police station. This police stations seems increasingly to be the main location, as the small “intake unit” is often at capacity. There used to be a detention centre in Dover where new arrivals were held, notorious for its run-down state, but this was closed in October 2015.

    People are typically held in the police station for no more than a day. The next destination is usually Yarl’s Wood, the Bedfordshire detention centre run by Serco. This was, until recently, a longer term detention centre holding mainly women. However, on 18 August the Home Office announced Yarl’s Wood been repurposed as a “Short Term Holding Facility” (SHTF) specifically to process people who have crossed the Channel. People stay usually just a few days – the legal maximum stay for a “short term” facility is seven days.

    Yarl’s Wood has a normal capacity of 410 prisoners. According to sources at Yarl’s Wood:

    “last week it was almost full with over 350 people detained. A few days later this number
    had fallen to 150, showing how quickly people are moving through the centre. As of Tuesday 25th of August there was no one in the centre at all! It seems likely that numbers will fluctuate in line with Channel crossings.”

    The same source adds:

    “There is a concern about access to legal aid in Yarl’s Wood. Short Term Holding Facility regulations do not require legal advice to be available on site (in Manchester, for example, there are no duty lawyers). Apparently the rota for duty lawyers is continuing at Yarl’s Wood for the time being. But the speed with which people are being processed now means that it is practically impossible to sign up and get a meeting with the duty solicitor before being moved out.”

    The Home Office conducts people’s initial asylum screening interviews whilst they are at Yarl’s Wood. Sometimes these are done in person, or sometimes by phone.

    This is a crucial point, as this first interview decides many people’s chance of claiming asylum in the UK. The Home Office uses information from this interview to deport the Channel crossers to France and Germany under the Dublin III regulation. This is EU legislation which allows governments to pass on responsibility for assessing someone’s asylum claim to another state. That is: the UK doesn’t even begin to look at people’s asylum cases.

    From what we have seen, many of these Dublin III assessments were made in a rushed and irregular way. They often used only weak circumstantial evidence. Few people had any chance to access legal advice, or even interpreters to explain the process.

    We discuss Dublin III and these issues below in the Legal Framework section.
    In the UK: Britain’s worst hotels

    From Yarl’s Wood, people we spoke to were given immigration bail and sent to asylum accommodation. In the first instance this currently means a cheap hotel. Due to the COVID-19 outbreak, the Home Office ordered its asylum contractors (Mears, Serco) to shut their usual initial asylum accommodation and move people into hotels. It is not clear why this decision was made, as numerous accounts suggest the hotels are much worse as possible COVID incubators. The results of this policy have already proved fatal – we refer to the death of Adnan Olbeh in a Glasgow hotel in April.

    Perhaps the government is trying to prop up chains such as Britannia Hotels, judged for seven years running “Britain’s worst hotel chain” by consumer magazine Which?. Several people on the flights were kept in Britannia hotels. The company’s main owner, multi-millionaire Alex Langsam, was dubbed the “asylum king” by British media after winning previous asylum contracts with his slum housing sideline.

    Some of the deportees we spoke to stayed in hotel accommodation for several weeks before being moved into normal “asylum dispersal” accommodation – shared houses in the cheapest parts of cities far from London. Others were picked up for deportation directly from the hotels.

    In both cases, the usual procedure is a morning raid: Immigration Enforcement squads grab people from their beds around dawn. As people are in collaborating hotels or assigned houses, they are easy to find and arrest when next on the list for deportation.

    After arrest, people were taken to the main detention centres near Heathrow (Colnbrook and Harmondsworth) or Gatwick (particularly Brook House). Some stopped first at a police station or Short Term Holding Facility for some hours or days.

    All the people we spoke to eventually ended up in Brook House, one of the two Gatwick centres.
    “they came with the shields”

    “One night in Brook House, after someone cut himself, they locked everyone in. One man panicked and started shouting asking the guards please open the door. But he didn’t speak much English, he was shouting in Arabic. He said – ‘if you don’t open the door I will boil water in my kettle and throw it on my face.’ But they didn’t understand him, they thought he was threatening them, saying he would throw it at them. So they came with the shields, took him out of his room and put him into a solitary cell. When they put him in there they kicked him and beat him, they said ‘don’t threaten us again’.” Testimony of a deported person.

    Brook House

    Brook House remains notorious, after exposure by a whistleblower of routine brutality and humiliation by guards then working for G4S. The contract has since been taken over by Mitie’s prison division – branded as “Care and Custody, a Mitie company”. Presumably, many of the same guards simply transferred over.

    In any case, according to what we heard from the deported people, nothing much has changed in Brook House – viciousness and violence from guards remains the norm. The stories included here give just a few examples. See recent detainee testimonies on the Detained Voices blog for much more.
    “they only care that you don’t die in front of them”

    “I was in my room in Brook House on my own for 12 days, I couldn’t eat or drink, just kept thinking, thinking about my situation. I called for the doctors maybe ten times. They did come a couple of times, they took my blood, but they didn’t do anything else. They don’t care about your health or your mental health. They are just scared you will die there. They don’t care what happens to you just so long as you don’t die in front of their eyes. It doesn’t matter if you die somewhere else.” Testimony of a deported person.
    Preparing the flights

    The Home Office issues papers called “Removal Directions” (RDs) to those they intend to deport. These specify the destination and day of the flight. People already in detention should be given at least 72 hours notice, including two working days, which allows them to make final appeals.

    See the Right to Remain toolkit for detailed information on notice periods and appeal procedures.

    All UK deportation flights, both tickets on normal scheduled flights and chartered planes, are booked by a private contractor called Carlson Wagonlit Travel (CWT). The main airline used by the Home Office for charter flights is a charter company called Titan Airways.

    See this 2018 Corporate Watch report for detailed information on charter flight procedures and the companies involved. And this 2020 update on deportations overall.

    On the 12 August flight, legal challenges managed to get 19 people with Removal Directions off the plane. However, the Home Office then substituted 14 different people who were on a “reserve list”. Lawyers suspect that these 14 people did not have sufficient access to legal representation before their flight which is why they were able to be removed.

    Of the 19 people whose lawyers successfully challenged their attempted deportation, 12 would be deported on the next charter flight on 26 August. 6 were flown to Dusseldorf in Germany, and 6 to Clermont-Ferrand in France.

    Another flight was scheduled for the 27 August to Spain. However, lawyers managed to get everyone taken off, and the Home Office cancelled the flight. A Whitehall source was quoted as saying “there was 100% legal attrition rate on the flight due to unprecedented and organised casework barriers sprung on the government by three law firms.” It is suspected that the Home Office will continue their efforts to deport these people on future charter flights.

    Who was deported?

    All the people on the flights were refugees who had claimed asylum in the UK immediately on arrival at Dover. While the tabloids paint deportation flights as carrying “dangerous criminals”, none of these people had any criminal charges.

    They come from countries including Iraq, Yemen, Sudan, Syria, Afghanistan and Kuwait. (Ten further Yemenis were due to be on the failed flight to Spain. In June, the UK government said it will resume arms sales to Saudi Arabia to use in the bombardment of the country that has cost tens of thousands of lives).

    All have well-founded fears of persecution in their countries of origin, where there have been extensive and well-documented human rights abuses. At least some of the deportees are survivors of torture – and have been documented as such in the Home Office’s own assessments.

    One was a minor under 18 who was age assessed by the Home Office as 25 – despite them being in possession of his passport proving his real age. Unaccompanied minors should not legally be processed under the Dublin III regulation, let alone held in detention and deported.

    Many, if not all, have friends and families in the UK.

    No one had their asylum case assessed – all were removed under the Dublin III procedure (see Legal Framework section below).

    Timeline of the flight on 26 August

    Night of 25 August: Eight people due to be on the flight self-harm or attempt suicide. Others have been on hunger strike for more than a week already. Three are taken to hospital where they are hastily treated before being discharged so they can still be placed on the flight. Another five are simply bandaged up in Brook House’s healthcare facility. (See testimony above.)

    26 August, 4am onwards: Guards come to take deportees from their rooms in Brook House. There are numerous testimonies of violence: three or four guards enter rooms with shields, helmets, and riot gear and beat up prisoners if they show any resistance.

    4am onwards: The injured prisoners are taken by guards to be inspected by a doctor, in a corridor in front of officials, and are certified as “fit to fly”.

    5am onwards: Prisoners are taken one by one to waiting vans. Each is placed in a separate van with four guards. Vans are labelled with the Mitie “Care and Custody” logo. Prisoners are then kept sitting in the vans until everyone is loaded, which takes one to two hours.

    6am onwards: Vans drive from Brook House (near Gatwick Airport) to Stansted Airport. They enter straight into the airport charter flight area. Deportees are taken one by one from the vans and onto Titan’s waiting plane. It is an anonymous looking white Airbus A321-211 without the company’s livery, with the registration G-POWU. They are escorted up the steps with a guard on each side.

    On the plane there are four guards to each person: one seated on each side, one in the seat in front and one behind. Deportees are secured with restraint belts around their waists, so that their arms are handcuffed to the belts on each side. Besides the 12 deportees and 48 guards there are Home Office officials, Mitie managers, and two paramedics on the plane.

    7.48AM (BST): The Titan Airways plane (using flight number ZT311) departs Stansted airport.

    9.44AM (CEST): The flight lands in Dusseldorf. Six people are taken off the plane and are handed over to the German authorities.

    10.46AM (CEST): Titan’s Airbus takes off from Dusseldorf bound for Clermont-Ferrand, France with the remaining deportees.

    11.59AM (CEST): The Titan Airways plane (now with flight number ZT312) touches down at Clermont-Ferrand Auvergne airport and the remaining six deportees are disembarked from the plane and taken into the custody of the Police Aux Frontières (PAF, French border police).

    12:46PM (CEST): The plane leaves Clermont-Ferrand to return to the UK. It first lands in Gatwick, probably so the escorts and other officials get off, before continuing on to Stansted where the pilots finish their day.

    Dumped on arrival: Germany

    What happened to most of the deportees in Germany is not known, although it appears there was no comprehensive intake procedure by the German police. One deportee told us German police on arrival in Dusseldorf gave him a train ticket and told him to go to the asylum office in Berlin. When he arrived there, he was told to go back to his country. He told them he could not and that he had no money to stay in Berlin or travel to another country. The asylum office told him he could sleep on the streets of Berlin.

    Only one man appears to have been arrested on arrival. This was the person who had attempted suicide the night before, cutting his head and neck with razors, and had been bleeding throughout the flight.
    Dumped on arrival: France

    The deportees were taken to Clermont-Ferrand, a city in the middle of France, hundreds of kilometres away from metropolitan centres. Upon arrival they were subjected to a COVID nose swab test and then held by the PAF while French authorities decided their fate.

    Two were released around an hour and a half later with appointments to claim asylum in around one week’s time – in regional Prefectures far from Clermont-Ferrand. They were not offered any accommodation, further legal information, or means to travel to their appointments.

    The next person was released about another hour and a half after them. He was not given an appointment to claim asylum, but just provided with a hotel room for four nights.

    Throughout the rest of the day the three other detainees were taken from the airport to the police station to be fingerprinted. Beginning at 6PM these three began to be freed. The last one was released seven hours after the deportation flight landed. The police had been waiting for the Prefecture to decide whether or not to transfer them to the detention centre (Centre de Rétention Administrative – CRA). We don’t know if a factor in this was that the nearest detention centre, at Lyon, was full up.

    However, these people were not simply set free. They were given expulsion papers ordering them to leave France (OQTF: Obligation de quitter le territoire français), and banning them from returning (IRTF: Interdiction de retour sur le territoire français). These papers allowed them only 48 hours to appeal. The British government has said that people deported on flights to France have the opportunity to claim asylum in France. This is clearly not true.

    In a further bureaucratic contradiction, alongside expulsion papers people were also given orders that they must report to the Clermont-Ferrand police station every day at 10:00AM for the next 45 days (potentially to be arrested and detained at any point). They were told that if they failed to report, the police would consider them on the run.

    The Prefecture also reserved a place in a hotel many kilometres away from the airport for them for four nights, but not any further information or ways to receive food. They were also not provided any way to get to this hotel, and the police would not help them – stating that their duty finished once they gave the deportees their papers.

    “After giving me the expulsion papers the French policeman said ‘Now you can go to England.’” (Testimony of deported person)

    The PAF showed a general disregard for the health and well-being of the deportees who were in the custody throughout the day. One of the deportees had been in a wheel-chair throughout the day and was unable to walk due to the deep lacerations on his feet from self-harming. He was never taken to the hospital, despite the doctor’s recommendation, neither during the custody period nor after his release. In fact, the only reason for the doctor’s visit in the first place was to assess whether he was fit to be detained should the Prefecture decide that. The police kept him in his bloody clothes all day, and when they released him he did not have shoes and could barely walk. No crutches were given, nor did the police offer to help him get to the hotel. He was put out on the street having to carry all of his possessions in a Home Office issue plastic bag.
    “the hardest night of my life”

    “It was the hardest night of my life. My heart break was so great that I seriously thought of suicide. I put the razor in my mouth to swallow it; I saw my whole life pass quickly until the first hours of dawn. The treatment in detention was very bad, humiliating and degrading. I despised myself and felt that my life was destroyed, but it was too precious to lose it easily. I took the razor out from my mouth before I was taken out of the room, where four large-bodied people, wearing armour similar to riot police and carrying protective shields, violently took me to the large hall at the ground floor of the detention centre. I was exhausted, as I had been on hunger strike for several days. In a room next to me, one of the deportees tried to resist and was beaten so severely that blood dripping from his nose. In the big hall, they searched me carefully and took me to a car like a dangerous criminal, two people on my right and left, they drove for about two hours to the airport, there was a big passenger plane on the runway. […] That moment, I saw my dreams, my hopes, shattered in front of me when I entered the plane.”

    Testimony of deported person (from Detained Voices: https://detainedvoices.com/2020/08/27/brook-house-protestor-on-his-deportation-it-was-the-hardest-night-of).

    The Legal Framework: Dublin III

    These deportations are taking place under the Dublin III regulation. This is EU law that determines which European country is responsible for assessing a refugee’s asylum claim. The decision involves a number of criteria, the primary ones being ‘family unity’ and the best interests of children. Another criterion, in the case of people crossing borders without papers, is which country they first entered ‘irregularly’. In the law, this is supposed to be less important than family ties – but it is the most commonly used ground by governments seeking to pass on asylum applicants to other states. All the people we know of on these flights were “Dublined” because the UK claimed they had previously been in France, Germany or Spain.

    (See: House of Commons intro briefing; Right to Remain toolkit section:
    https://commonslibrary.parliament.uk/what-is-the-dublin-iii-regulation-will-it-be-affected-by-b
    https://righttoremain.org.uk/toolkit/dublin)

    By invoking the Dublin regulation, the UK evades actually assessing people’s asylum cases. These people were not deported because their asylum claims failed – their cases were simply never considered. The decision to apply Dublin III is made after the initial screening interview (now taking place in Yarl’s Wood). As we saw above, very few people are able to access any legal advice before these interviews are conducted and sometimes they are carried out by telephone or without adequate translation.

    Under Dublin III the UK must make a formal request to the other government it believes is responsible for considering the asylum claim to take the person back, and present evidence as to why that government should accept responsibility. Typically, the evidence provided is the record of the person’s fingerprints registered by another country on the Europe-wide EURODAC database.

    However, in the recent deportation cases the Home Office has not always provided fingerprints but instead relied on weak circumstantial evidence. Some countries have refused this evidence, but others have accepted – notably France.

    There seems to be a pattern in the cases so far where France is accepting Dublin III returns even when other countries have refused. The suspicion is that the French government may have been incentivised to accept ‘take-back’ requests based on very flimsy evidence as part of the recent Franco-British Channel crossing negotiations (France reportedly requested £30m to help Britain make the route ‘unviable’).

    In theory, accepting a Dublin III request means that France (or another country) has taken responsibility to process someone’s asylum claim. In practice, most of the people who arrived at Clermont-Ferrand on 26 August were not given any opportunity to claim asylum – instead they were issued with expulsion papers ordering them to leave France and Europe. They were also only given 48 hours to appeal these expulsions orders without any further legal information; a near impossibility for someone who has just endured a forceful expulsion and may require urgent medical treatment.

    Due to Brexit, the United Kingdom will no longer participate in Dublin III from 31 December 2020. While there are non-EU signatories to the agreement like Switzerland and Norway, it is unclear what arrangements the UK will have after that (as with basically everything else about Brexit). If there is no overall deal, the UK will have to negotiate numerous bilateral agreements with European countries. This pattern of expedited expulsion without a proper screening process established with France could be a taste of things to come.

    Conclusion: rushed – and illegal?

    Charter flight deportations are one of the most obviously brutal tools used by the UK Border Regime. They involve the use of soul-crushing violence by the Home Office and its contractors (Mitie, Titan Airways, Britannia Hotels, and all) against people who have already lived through histories of trauma.

    For these recent deportations of Channel crossers the process seems particularly rushed. People who have risked their lives in the Channel are scooped into a machine designed to deny their asylum rights and expel them ASAP – for the sake of a quick reaction to the latest media panic. New procedures appear to have been introduced off the cuff by Home Office officials and in under-the-table deals with French counterparts.

    As a result of this rush-job, there seem to be numerous irregularities in the process. Some have been already flagged up in the successful legal challenges to the Spanish flight on 27 August. The detention and deportation of boat-crossers may well be largely illegal, and is open to being challenged further on both sides of the Channel.

    Here we recap a few particular issues:

    The highly politicised nature of the expulsion process for small boat crossers means they are being denied access to a fair asylum procedure by the Home Office.

    The deportees include people who are victims of torture and of trafficking, as well as under-aged minors.

    People are being detained, rushed through screening interviews, and “Dublined” without access to legal advice and necessary information.

    In order to avoid considering asylum requests, Britain is applying Dublin III often just using flimsy circumstantial evidence – and France is accepting these requests, perhaps as a result of recent negotiations and financial arrangements.

    Many deportees have family ties in the UK – but the primary Dublin III criterion of ‘family unity’ is ignored.

    In accepting Dublin III requests France is taking legal responsibility for people’s asylum claims. But in fact it has denied people the chance to claim asylum, instead immediately issuing expulsion papers.

    These expulsion papers (‘Order to quit France’ and ‘Ban from returning to France’ or ‘OQTF’ and ‘IRTF’) are issued with only 48 hour appeal windows. This is completely inadequate to ensure a fair procedure – even more so for traumatised people who have just endured detention and deportation, then been dumped in the middle of nowhere in a country where they have no contacts and do not speak the language.

    This completely invalidates the Home Office’s argument that the people it deports will be able to access a fair asylum procedure in France.

    https://corporatewatch.org/cast-away-the-uks-rushed-charter-flights-to-deport-channel-crossers

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    @karine4 —> il y a une section dédiée à l’arrivée des vols charter en France (à Clermont-Ferrand plus précisément) :
    Larguées à destination : la France

    ping @isskein

    • Traduction française :

      S’en débarrasser : le Royaume Uni se précipite pour expulser par vols charters les personnes qui traversent la Manche

      Attention : ce document contient des récits de violence, tentatives de suicide et automutilation.

      Le Royaume Uni s’attache à particulièrement réprimer les migrants traversant la Manche dans de petites embarcations, répondant comme toujours à la panique propagée par les tabloïds britanniques. Une partie de sa stratégie consiste en une nouvelle vague d’expulsions massives : des vols charters, ciblant spécifiquement les personnes traversant la Manche, vers la France, l’Allemagne et l’Espagne.

      Deux vols ont eu lieu jusqu’à présent, les 12 et 26 août. Le prochain est prévu pour le 3 septembre. Les deux vols récents ont fait escale à la fois en Allemagne (Düsseldorf) et en France (Toulouse le 12, Clermont-Ferrand le 26). Un autre vol était prévu pour l’Espagne le 27 août – mais il a été annulé après que les avocat-es aient réussi à faire descendre tout le monde de l’avion.

      Menées à la hâte par un Home Office en panique, ces déportations massives ont été particulièrement brutales, et ont pu impliquer de graves irrégularités juridiques. Ce rapport résume ce que nous savons jusqu’à présent après avoir parlé à un certain nombre de personnes expulsées et à d’autres sources. Il couvre :

      Le contexte : Les traversées en bateau de Calais et l’accord entre le Royaume-Uni et la France pour les faire cesser.
      Au Royaume-Uni : Yarl’s Wood reconverti en centre de traitement de personnes traversant la Manche ; Britannia Hotels ; le centre de détention de Brook House, toujours aussi brutal.
      Les vols : Calendrier détaillé du charter du 26 août vers Düsseldorf et Clermont-Ferrand.
      Qui est à bord du vol : Les personnes réfugiées, y compris des mineurs et des personnes torturées.
      Délaissé à l’arrivée : Les personnes arrivant en Allemagne et en France qui n’ont pas la possibilité de demander l’asile se voient délivrer immédiatement des documents d’expulsion.
      Les questions juridiques : Utilisation du règlement Dublin III pour se soustraire de la responsabilité à l’égard des réfugiés.
      Est-ce illégal ? : la précipitation du processus entraîne de nombreuses irrégularités.

      “cette nuit-là, huit personnes se sont automutilées”

      Cette nuit-là avant le vol (25 août), lorsque nous étions enfermés dans nos chambres et que j’ai appris que j’avais perdu en appel, j’étais désespéré. J’ai commencé à me mutiler. Je n’étais pas le seule. Huit personnes se sont automutilées ou ont tenté de se suicider plutôt que d’être emmenées dans cet avion. Un homme s’est jeté une bouilloire d’eau bouillante sur lui-même. Un homme a essayé de se pendre avec le câble de télé dans sa chambre. Trois d’entre nous ont été emmenés à l’hôpital, mais renvoyés au centre de détention après quelques heures. Les cinq autres ont été emmenés à l’infirmerie de Brook House où on leur a mis des pansements. Vers 5 heures du matin, ils sont venus dans ma chambre, des gardes avec des boucliers anti-émeutes. Sur le chemin pour aller au van, ils m’ont fait traverser une sorte de couloir rempli de gens – gardes, directeurs, fonctionnaires du Home Office. Ils ont tous regardé pendant qu’un médecin m’examinait, puis le médecin a dit : “oui, il est apte à voler”. Dans l’avion, plus tard, j’ai vu un homme très gravement blessé, du sang dégoulinant de sa tête et sur ses vêtements. Il n’avait pas seulement essayé d’arrêter le vol, il voulait vraiment se tuer. Il a été emmené en Allemagne.

      Témoignage d’une personne déportée.

      Le contexte : les bateaux et les accords

      Depuis les années 1990, des dizaines de milliers de personnes fuyant la guerre, la répression et la pauvreté ont franchi le “court détroit” entre Calais et Dover. Jusqu’en 2018, les personnes sans papiers qui tentaient de traverser la Manche le faisaient principalement en montant dans des camions ou des trains passant par le tunnel sous la Manche. Les systèmes de sécurité autour des parkings de camions, du tunnel et de l’autoroute ont été massivement renforcés après l’expulsion de la grande jungle en 2016. Cela a obligé les gens à chercher d’autres itinéraires, toujours plus dangereux, y compris en traversant l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde à bord de petits bateaux. Environ 300 personnes ont emprunté cet itinéraire en 2018, 2000 autres en 2019 – et, selon les rapports, plus de 5000 personnes entre janvier et août 2020.

      Ces passages ont été relayés par les médias britanniques lors de leur dernière vague de publications xénophobiques et alarmistes. Le schéma n’est que trop familier depuis le camp Sangatte en 1999 : les médias de droite (le plus célèbre étant le Daily Mail, mais aussi d’autres) diffusent des articles abusifs sur les dangereux “illégaux” qui déferleraient à travers la Manche ; et le gouvernement britannique répond par des promesses de répression.

      Renforcé par le Brexit, les mesures et annonces récentes comprennent :

      Le ministre de l’intérieur, Priti Patel, annonce une nouvelle loi sur l’asile et l’immigration “plus juste” qui, promet-elle, “fera s’effondrer la gauche”.
      Une demande officielle du Home Office à la Royal Navy pour aider à refouler les migrants qui traversent par bateau (bien que cela soit illégal).
      Négociations avec le gouvernement français, qui ont abouti à l’annonce le 13 août d’un “plan opérationnel conjoint” visant “ à couper complètement cette route”.
      La nomination d’un “Commandant de la menace clandestine dans la Manche” pour superviser les opérations des deux côtés de la Manche.

      Les mesures concrètes se font encore attendre, mais les évolutions notables jusqu’à présent sont les suivantes :

      D’autres paiements du Royaume-Uni à la France pour accroître la sécurité – la France aurait demandé 30 millions de livres sterling.
      Des navires de guerre français de la base navale de Cherbourg patrouillant au large des côtes de Calais et de Dunkerque.
      Des Border Force Cutters (navires) et les patrouilleurs côtiers britanniques patrouillant du côté anglais soutenus par des avions de surveillance de la Royal Air Force.
      Le nouveau programme d’expulsion par vol charter – qui aurait été baptisé “Opération Sillath” par le ministère de l’intérieur.

      Pour l’instant, du moins, les gouvernements respectent leurs obligations légales minimales en matière de protection de la vie en mer. Et il n’y a pas eu de preuves de “push backs” (refoulement) ou de “pull backs” illégaux : où, de force, soit des bateaux britanniques “poussent”, soit des bateaux français “tirent” des bateaux vers l’un ou l’autre côté de la frontière. Lorsque ces bateaux sont interceptés dans les eaux françaises, les voyageurs sont ramenés en France. S’ils parviennent à entrer dans les eaux britanniques, la police aux frontières britannique les récupère et les débarque à Douvres. Ils peuvent alors demander l’asile au Royaume-Uni.

      Il n’y a pas de différence juridique entre demander l’asile après être arrivé par bateau, par avion ou de toute autre manière. Cependant, ces personnes traversant par petits bateaux ont été ciblées par le gouvernement pour être traitées d’une manière spéciale, semble-t-il conçue pour leur refuser le droit d’asile au Royaume-Uni.

      Une fois que les personnes sont à terre et en sécurité, le deuxième volet de la stratégie de Priti Patel visant à rendre cette voie non viable entre en jeu : systématiquement faire obstacle à leur demande d’asile et, si possible, les expulser vers la France ou d’autres pays européens. En pratique, il est impossible pour le Home Office d’expulser toutes les personnes qui réussissent à traverser. Il s’agit plutôt, comme dans la grande majorité des politiques d’immigration, de faire preuve de fermeté avec un spectacle de mise en vigueur – non seulement pour tenter de dissuader d’autres arrivant-es, mais peut-être surtout pour se mettre en scène devant les principaux médias.

      C’est là qu’intervient la nouvelle vague de vols charter. Les expulsions nécessitent la coopération du pays de destination, et le premier vol a eu lieu le 12 août en plein milieu des négociations franco-britanniques. Plus récemment, ces vols ont alimenté un nouveau spectacle médiatique au Royaume-Uni : le Home Office s’en prend aux “avocats militants” qui font leur travail en contestant les principales failles juridiques de ces renvois précipités.

      Le Home Office a tenté de présenter ces vols d’expulsion comme une réponse immédiate et forte aux traversées de la Manche. Le message est le suivant : si vous traversez la Manche, vous serez de retour dans les jours qui suivent. Là encore, il s’agit plus de spectacle que de réalité. Toutes les personnes que nous connaissons sur ces vols étaient au Royaume-Uni plusieurs mois avant d’être expulsées.

      Au Royaume-Uni : Yarl’s Wood réaffecté

      Une fois à terre en Angleterre, les personnes sont emmenées à l’un des deux endroits suivants : soit la Kent Intake Unit (Unité d’admission du Kent), qui est un centre de détention du ministère de l’intérieur (c’est-à-dire un petit complexe de cellules préfabriquées) dans les docks à l’est du port de Douvres ; soit le poste de police de Douvres. Ce poste de police semble être de plus en plus l’endroit principal, car la petite “unité d’admission” est souvent pleine. Il y avait autrefois un centre de détention à Douvres où étaient détenus les nouveaux arrivants, qui était connu pour son état de délabrement, mais a été fermé en octobre 2015.

      Les personnes sont généralement détenues au poste de police pendant une journée maximum. La destination suivante est généralement Yarl’s Wood, le centre de détention du Bedfordshire géré par Serco. Il s’agissait, jusqu’à récemment, d’un centre de détention à long terme qui accueillait principalement des femmes. Cependant, le 18 août, le ministère de l’intérieur a annoncé que Yarl’s Wood avait été réaménagé en “centre de détention de courte durée” (Short Term Holding Facility – SHTF) pour traiter spécifiquement les personnes qui ont traversé la Manche. Les personnes ne restent généralement que quelques jours – le séjour maximum légal pour un centre de “courte durée” est de sept jours.

      Yarl’s Wood a une capacité normale de 410 prisonniers. Selon des sources à Yarl’s Wood :

      “La semaine dernière, c’était presque plein avec plus de 350 personnes détenues. Quelques jours plus tard, ce nombre était tombé à 150, ce qui montre la rapidité avec laquelle les gens passent par le centre. Mardi 25 août, il n’y avait plus personne dans le centre ! Il semble probable que les chiffres fluctueront en fonction des traversées de la Manche.”

      La même source ajoute :

      “Il y a des inquiétudes concernant l’accès à l’aide juridique à Yarl’s Wood. La réglementation relative aux centres de détention provisoire n’exige pas que des conseils juridiques soient disponibles sur place (à Manchester, par exemple, il n’y a pas d’avocats de garde). Apparemment, le roulement des avocats de garde se poursuit à Yarl’s Wood pour l’instant. Mais la rapidité avec laquelle les personnes sont traitées maintenant signifie qu’il est pratiquement impossible de s’inscrire et d’obtenir un rendez-vous avec l’avocat de garde avant d’être transféré”.

      Le ministère de l’Intérieur mène les premiers entretiens d’évaluation des demandeurs d’asile pendant qu’ils sont à Yarl’s Wood. Ces entretiens se font parfois en personne, ou parfois par téléphone.

      C’est un moment crucial, car ce premier entretien détermine les chances de nombreuses personnes de demander l’asile au Royaume-Uni. Le ministère de l’intérieur utilise les informations issues de cet entretien pour expulser les personnes qui traversent la Manche vers la France et l’Allemagne en vertu du règlement Dublin III. Il s’agit d’une législation de l’Union Européenne (UE) qui permet aux gouvernements de transférer la responsabilité de l’évaluation de la demande d’asile d’une personne vers un autre État. Autrement dit, le Royaume-Uni ne commence même pas à examiner les demandes d’asile des personnes.

      D’après ce que nous avons vu, beaucoup de ces évaluations de Dublin III ont été faites de manière précipitée et irrégulière. Elles se sont souvent appuyées sur de faibles preuves circonstancielles. Peu de personnes ont eu la possibilité d’obtenir des conseils juridiques, ou même des interprètes pour expliquer le processus.

      Nous abordons Dublin III et les questions soulevées ci-dessous dans la section “Cadre juridique”.
      Au Royaume-Uni : les pires hôtels britanniques

      De Yarl’s Wood, les personnes à qui nous avons parlé ont été libérées sous caution (elles devaient respecter des conditions spécifiques aux personnes immigrées) dans des hébergement pour demandeurs d’asile. Dans un premier temps, cet hébergement signifie un hôtel à bas prix. En raison de l’épidémie du COVID-19, le Home Office a ordonné aux entreprises sous-traitantes (Mears, Serco) qui administrent habituellement les centres d’accueil pour demandeurs d’asile de fermer leurs places d’hébergement et d’envoyer les personnes à l’hôtel. Cette décision est loin d’être claire, du fait que de nombreux indicateurs suggèrent que les hôtels sont bien pires en ce qui concerne la propagation du COVID. Le résultat de cette politique s’est déjà avéré fatal – voir la mort d’Adnan Olbeh à l’hôtel Glasgow en avril.

      Peut-être le gouvernement essaie de soutenir des chaînes telles que Britannia Hotels, classée depuis sept ans à la suite comme la “pire chaîne d’hôtel britannique” par le magazine des consommateurs Which ?. Plusieurs personnes envoyées par charter avaient été placées dans des hôtels Britannia. Le principal propriétaire de cette chaîne, le multi-millionnaire Alex Langsam, a été surnommé « le roi de l’asile » par les médias britanniques après avoir remporté précédemment à l’aide de ses taudis d’autres contrats pour l’hébergement des demandeurs d’asile.

      Certaines des personnes déportées à qui nous avons parlé sont restées dans ce genre d’hôtels plusieurs semaines avant d’être envoyées dans des lieux de “dispersion des demandeurs d’asile” – des logements partagés situés dans les quartiers les plus pauvres de villes très éloignées de Londres. D’autres ont été mises dans l’avion directement depuis les hôtels.

      Dans les deux cas, la procédure habituelle est le raid matinal : Des équipes de mise-en-œuvre de l’immigration (Immigration Enforcement squads) arrachent les gens de leur lit à l’aube. Comme les personnes sont dans des hôtels qui collaborent ou assignées à des maisons, il est facile de les trouver et de les arrêter quand elles sont les prochains sur la liste des déportations.

      Après l’arrestation, les personnes ont été amenées aux principaux centres de détention près de Heathrow (Colnbrook et Harmondsworth) ou Gatwick (particulièrement Brook House). Quelques-unes ont d’abord été gardées au commissariat ou en détention pour des séjours de court terme pendant quelques heures ou quelques jours.

      Tous ceux à qui nous avons parlé ont finalement terminé à Brook House, un des deux centres de détention de Gatwick.
      « ils sont venus avec les boucliers »

      Une nuit, à Brook House, après que quelqu’un se soit mutilé, ils ont enfermé tout le monde. Un homme a paniqué et a commencé à crier en demandant aux gardes « S’il vous plaît, ouvrez la porte ». Mais il ne parlait pas bien anglais et criait en arabe. Il a dit : « Si vous n’ouvrez pas la porte je vais faire bouillir de l’eau dans ma bouilloire et me la verser sur le visage ». Mais ils ne l’ont pas compris, ils pensaient qu’il était en train de les menacer et qu’il était en train de dire qu’il allait jeter l’eau bouillante sur eux. Alors ils sont arrivés avec leurs boucliers, ils l’ont jeté hors de sa cellule et ils l’ont mis en isolement. Quand ils l’ont mis là-bas, ils lui ont donné des coups et ils l’ont battu, ils ont dit : « Ne nous menace plus jamais ». (Témoignage d’une personne déportée)

      Brook House

      Brook House reste tristement célèbre après les révélations d’un lanceur d’alerte sur les brutalités quotidiennes et les humiliations commises par les gardes qui travaillent pour G4S. Leur contrat a depuis été repris par la branche emprisonnement de Mitie – dont la devise est « Care and Custody, a Mitie company » (traduction : « Soins et détention, une entreprise Mitie »). Probablement que beaucoup des mêmes gardes sont simplement passés d’une entreprise à l’autre.

      Dans tous les cas, d’après ce que les personnes déportées nous ont dit, pas grand chose n’a changé à Brook House – le vice et la violence des gardes restent la norme. Les histoires rapportées ici en donnent juste quelques exemples. Vous pouvez lire davantage dans les récents témoignages de personnes détenues sur le blog Detained Voices.
      « ils s’assurent juste que tu ne meures pas devant eux »

      J’étais dans ma cellule à Brook House seul depuis 12 jours, je ne pouvais ni manger ni boire, juste penser, penser à ma situation. J’ai demandé un docteur peut-être dix fois. Ils sont venus plusieurs fois, ils ont pris mon sang, mais ils n’ont rien fait d’autre. Ils s’en foutent de ta santé ou de ta santé mentale. Ils ont juste peur que tu meures là. Ils s’en foutent de ce qui t’arrive du moment que tu ne meures pas devant leurs yeux. Et ça n’a pas d’importance pour eux si tu meurs ailleurs.
      Témoignage d’une personne déportée.

      Préparation des vols

      Le Home Office délivre des papiers appelés « Instructions d’expulsion » (« Removal Directions » – Rds) aux personnes qu’ils ont l’intention de déporter. Y sont stipulés la destination et le jour du vol. Les personnes qui sont déjà en détention doivent recevoir ce papier au moins 72 heures à l’avance, incluant deux jours ouvrés, afin de leur permettre de faire un ultime appel de la décision.

      Voir Right to Remain toolkit pour des informations détaillés sur les délais légaux et sur les procédures d’appel.

      Tous les vols de déportation du Royaume Uni, les tickets qu’ils soient pour un avion de ligne régulier ou un vol charter sont réservés via une agence de voyage privée appelée Carlson Wagonlit Travel (CWT). La principale compagnie aérienne utilisée par le Home Office pour les vols charter est la compagnie de charter qui s’appelle Titan Airways.

      Voir 2018 Corporate Watch report pour les informations détaillées sur les procédures de vols charter et les compagnies impliquées. Et la mise-à-jour de 2020 sur les déportations en général.

      Concernant le vol du 12 août, des recours légaux ont réussi à faire sortir 19 personnes de l’avion qui avaient des Instructions d’expulsion ( Rds ). Cependant, le Home Office les a remplacées par 14 autres personnes qui étaient sur la « liste d’attente ». Les avocats suspectent que ces 14 personnes n’ont pas eu suffisamment accès à leur droit à être représentés par un-e avocat-e avant le vol, ce qui a permis qu’elles soient expulsés.

      Parmi les 19 personnes dont les avocat.es ont réussi à empêcher l’expulsion prévue, 12 ont finalement été déportées par le vol charter du 26 août : 6 personnes envoyées à Dusseldorf en Allemagne et 6 autres à Clermont-Ferrand en France.

      Un autre vol a été programmé le 27 août pour l’Espagne. Cependant les avocat-es ont réussi à faire retirer tout le monde, et le Home Office a annulé le vol. L’administration anglaise (Whitehall) a dit dans les médias : “le taux d’attrition juridique a été de 100 % pour ce vol en raison des obstacles sans précédent et organisés que trois cabinets d’avocats ont imposés au gouvernement.” Il y a donc de fortes chances que Home Office mettra tous ses moyens à disposition pour continuer à expulser ces personnes lors de prochains vols charters.

      Qui a été expulsé ?

      L’ensemble des personnes expulsées par avion sont des personnes réfugiées qui ont déposé leur demande d’asile au Royaume-Uni immédiatement après leur arrivée à Dover. La une des médias expose les personnes expulsées comme « de dangereux criminels », mais aucune d’entre elles n’a fait l’objet de poursuites.

      Ils viennent de différents pays dont l’Irak, le Yemen, le Soudan, la Syrie, l’Afghanistan et le Koweit. (Dix autres Yéménis devaient être expulsés par le vol annulé pour l’Espagne. Au mois de juin, le gouvernement du Royaume-Uni a annoncé la reprise des accords commerciaux de vente d’armes avec l’Arabie Saoudite qui les utilise dans des bombardements au Yemen qui ont déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes).

      Toutes ces personnes craignent à raison des persécution dans leurs pays d’origine – où les abus des Droits de l’Homme sont nombreux et ont été largement documentés. Au moins plusieurs des personnes expulsées ont survécu à la torture, ce qui a été documenté par le Home Office lui-même lors d’entretiens.

      Parmi eux, un mineur âgé de moins de 18 ans a été enregistré par le Home Office comme ayant 25 ans – alors même qu’ils étaient en possession de son passeport prouvant son âge réel. Les mineurs isolés ne devraient légalement pas être traités avec la procédure Dublin III, et encore moins être placés en détention et être expulsés.

      Beaucoup de ces personnes, si ce ne sont toutes, ont des ami-es et de la famille au Royaume-Uni.

      Aucune de leurs demandes d’asile n’a été évaluée – toutes ont été refusées dans le cadre de la procédure Dublin III (cf. Cadre Légal plus bas).

      Chronologie du vol du 26 août

      Nuit du 25 août : Huit des personnes en attente de leur expulsion se mutilent ou tentent de se suicider. D’autres personnes font une grève de la faim depuis plus d’une semaine. Trois d’entre elles sont amenées à l’hôpital, hâtivement prises en charge pour qu’elles puissent être placées dans l’avion. Cinq autres se sont simplement vus délivrer quelques compresses au service des soins du centre de détention de Brook House. (cf. le témoignage ci-dessus)

      26 août, vers 4 heure du matin : Les gardiens récupèrent les personnes expulsables dans leurs cellules. Il y a de nombreux témoignages de violence : trois ou quatre gardiens en tenue anti-émeute avec casques et boucliers s’introduisent dans les cellules et tabassent les détenus à la moindre résistance.

      vers 4 heure du matin : Les détenus blessés sont amenés par les gardiens pour être examinés par un médecin dans un couloir, face aux fonctionnaires, et sont jugés « apte à prendre l’avion ».

      vers 5 heure du matin : Les détenus sont amenés un par un dans les fourgons. Chacun est placé dans un fourgon séparé, entouré de quatre gardiens. Les fourgons portent le logo de l’entreprise Mitie « Care and Custody ». Les détenus sont gardés dans les fourgons le temps de faire monter tout le monde, ce qui prend une à deux heures.

      vers 6 heure du matin : Les fourgons vont du centre de détention de Brook House (près de l’Aéroport Gatwick) à l’Aéroport Stansted et entrent directement dans la zone réservée aux vols charters. Les détenus sont sortis un par un des fourgons vers l’avion de la compagnie aérienne Titan. Il s’agit d’un avion Airbus A321-211, avec le numéro d’enregistrement G-POWU, au caractère anonyme, qui ne porte aucun signe distinctif de la compagnie aérienne. Les détenus sont escortés en haut des escaliers avec un gardien de chaque côté.

      Dans l’avion quatre gardiens sont assignés à chaque personne : deux de part et d’autre sur les sièges mitoyens, un sur le siège devant et un sur le siège derrière. Les détenus sont maintenus avec une ceinture de restriction au niveau de leur taille à laquelle sont également attachées leurs mains par des menottes. En plus des 12 détenus et 48 gardiens, il y a des fonctionnaires du Home Office, des managers de Mitie, et deux personnels paramédicaux dans l’avion.

      7h58 (BST) : L’avion de la compagnie Titan (dont le numéro de vol est ZT311) décolle de l’Aéroport Stansted.

      9h44 (CEST) : Le vol atterrit à Dusseldorf. Six personnes sont sorties de l’avion, laissées aux mains des autorités allemandes.

      10h46 (CEST) : L’avion Titan décolle de Dusseldorf pour rejoindre Clermont-Ferrand avec le reste des détenus.

      11h59 (CEST) : L’avion (dont le numéro de vol est maintenant ZT312) atterrit à l’Aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne et les six autres détenus sont débarqués et amenés aux douanes de la Police Aux Frontières (PAF).

      12h46 (CEST) : L’avion quitte Clermont-Ferrand pour retourner au Royaume-Uni. Il atterrit d’abord à l’Aéroport Gatwick, probablement pour déposer les gardiens et les fonctionnaires, avant de finir sa route à l’Aéroport Stansted où les pilotes achèvent leur journée.

      Larguées à destination : l’Allemagne

      Ce qu’il est arrivé aux personnes expulsées en Allemagne n’est pas connu, même s’il semblerait qu’il n’y ait pas eu de procédure claire engagée par la police allemande. Un des expulsés nous a rapporté qu’à son arrivée à Dusseldorf, la police allemande lui a donné un billet de train en lui disant de se rendre au bureau de la demande d’asile à Berlin. Une fois là-bas, on lui a dit de retourner dans son pays. Ce à quoi il a répondu qu’il ne pouvait pas y retourner et qu’il n’avait pas non plus d’argent pour rester à Berlin ou voyager dans un autre pays. Le bureau de la demande d’asile a répondu qu’il pouvait dormir dans les rues de Berlin.

      Un seul homme a été arrêté à son arrivée. Il s’agit d’une personne qui avait tenté de se suicider la veille en se mutilant à la tête et au coup au rasoir, et qui avait saigné tout au long du vol.
      Larguées à destination : la France

      Les expulsés ont été transportés à Clermont-Ferrand, une ville située au milieu de la France, à des centaines de kilomètres des centres métropolitains. Dès leur arrivée ils ont été testés pour le COVID par voie nasale et retenus par la PAF pendant que les autorités françaises décidaient de leur sort.

      Deux d’entre eux ont été libérés à peu près une heure et demi après, une fois donnés des rendez-vous au cours de la semaine suivante pour faire des demandes d’asile dans des Préfectures de région eloignées de Clermont-Ferrand. Il ne leur a été proposé aucun logement, ni information légale, ni moyen pour se déplacer jusqu’à leurs rendez-vous.

      La personne suivante a été libérée environ une heure et demi après eux. Il ne lui a pas été donné de rendez-vous pour demander l’asile, mais il lui a juste été proposé une chambre d’hotel pour quatre nuits.

      Pendant le reste de la journée, les trois autres détenus ont été emmenés de l’aéroport au commisariat pour prendre leurs empreintes. On a commencé à les libérer à partir de 18h. Le dernier a été libéré sept heures après que le vol de déportation soit arrivé. La police a attendu que la Préfecture décide de les transférer ou non au Centre de Rétention Administrative (CRA). On ne sait pas si la raison à cela était que le centre le plus proche, à Lyon, était plein.

      Cependant, ces personnes n’ont pas été simplement laissées libres. Il leur a été donné des ordres d’expulsion (OQTF : Obligation de quitter le territoire francais) et des interdictions de retour sur le territoire francais (IRTF). Ces document ne leur donnent que48h pour faire appel. Le gouverment britannique a dit que les personnes déportées par avion en France avaient la possibilité de demander l’asile en France. C’est clairement faux.

      Pour aller plus loin dans les contradictions bureaucratique, avec les ordres d’expulsion leurs ont été donnés l’ordre de devoir se présenter à la station de police de Clermont-Ferrand tous les jours à dix heures du matin dans les 45 prochains jours (pour potentiellement y être arrêtés et detenus à ces occasions). Ils leur a été dit que si ils ne s’y présentaient pas la police
      les considèrerait comme en fuite.

      La police a aussi réservé une place dans un hotel à plusieurs kilomètre de l’aéroport pour quatres nuits, mais sans aucune autre information ni aide pour se procurer de quoi s’alimenter. Il ne leur a été fourni aucun moyen de se rendre à cet hôtel et la police a refusé de les aider – disant que leur mission s’arretait à la délivrance de leurs documents d’expulsion.

      Après m’avoir donné les papiers d’expulsion, le policier francais a dit
      ‘Maintenant tu peux aller en Angleterre’.
      Temoignage de la personne expulsée

      La police aux frontières (PAF) a ignoré la question de la santé et du
      bien-être des personnes expulsées qui étaient gardées toute la journée.
      Une des personnes était en chaise roulante toute la journée et était
      incapable de marcher du fait des blessures profondes à son pied, qu’il
      s’était lui même infligées. Il n’a jamais été emmené à l’hôpital malgré les
      recommendations du médecin, ni durant la période de détention, ni après
      sa libération. En fait, la seule raison à la visite du médecin était initialement d’évaluer s’il était en mesure d’être detenu au cas où la Préfecture le déciderait. La police l’a laissé dans ses vêtements souillés de sang toute la journée et quand ils l’ont libéré il n’avait pas eu de chaussures et pouvait à peine marcher. Ni béquilles, ni aide pour rejoindre l’hotel ne lui ont été donnés par la police. Il a été laissé dans la rue, devant porter toutes ses
      affaires dans un sac en plastique du Home Office.
      “La nuit la plus dure de ma vie”

      Ce fut la nuit la plus dure de ma vie. Mon coeur était brisé si fort que j’ai sérieusement pensé au suicide. J’ai mis le rasoir dans ma bouche pour l’avaler ; j’ai vu ma vie entière passer rapidement jusqu’aux premières heures du jour. Le traitement en détention était très mauvais, humiliant et dégradant. Je me suis haï et je sentais que ma vie était détruite mais au même temps elle était trop précieuse pour la perdre si facilement. J’ai recraché le razoir de ma bouche avant d’être sorti de la chambre où quatre personnes à l’allure impossante, portant la même tenue de CRS et des boucliers de protéction, m’ont violemment emmené dans le grand hall au rez-de-chaussée du centre de détention. J’étais épuisé puisque j’avais fait une grève de la faim depuis plusieurs jours. Dans la chambre à côte de moi un des déportés a essayé de resister et a été battu si sévèrement que du sang a coulé de son nez. Dans le grand hall ils m’ont fouillé avec soin et m’ont escorté jusqu’à la voiture comme un dangerux criminel, deux personnes à ma gauche et à ma droite. Ils ont conduit environ deux heures jusqu’à l’aéroport, il y avait un grand avion sur la piste de décollage. […] A ce moment, j’ai vu mes rêves, mes espoirs, brisés devant moi en entrant dans l’avion.
      Temoignage d’une personne déportée (de Detained Voices)

      Le cade légal : Dublin III

      Ces expulsions se déroulent dans le cadre du règlement Dublin III. Il s’agit de la législation déterminant quel pays européen doit évaluer la demande d’asile d’une personne réfugiée. Cette décision implique un certain nombre de critères, l’un des principaux étant le regroupement familial et l’intérêt supérieur de l’enfant. Un autre critère, dans le cas des personnes franchissant la frontières sans papiers, est le premier pays dans lequel ils entrent « irrégulièrement ». Dans cette loi, ce critère est supposé être moins important que les attaches familiales. Mais il est communément employé par les gouvernements cherchant à rediriger les demandes d’asile à d’autres Etats. Toutes les personnes que nous connaissions sur ces vols étaient « dublinés » car le Royaume-Uni prétendait qu’ils avaient été en France, en Allemagne ou en Espagne.

      (Voir : briefing à l’introduction du House of Commons ; Home Office staff handbook (manuel du personnel du ministère de l’intérieur ; section Dublin Right to remain .)

      En se référant au règlement Dublin, le Royaume-Uni évite d’examiner les cas de demande d’asile. Ces personnes ne sont pas expulsées parce que leur demande d’asile a été refusée. Leurs demandes ne sont simplement jamais examinées. La décision d’appliquer le règlement Dublin est prise après la premier entretien filmé ( à ce jour, au centre de détention de Yarl’s Wood). Comme nous l’avons vu plus haut, peu de personnes sont dans la capacité d’avoir accès à une assistance juridique avant ces entretiens, quelquefois menés par téléphone et sans traduction adéquate.

      Avec le Dublin III, le Royaume-Uni doit faire la demande formelle au gouvernement qu’il croit responsable d’examiner la demande d’asile, de reprendre le demandeur et de lui présenter la preuve à savoir pourquoi ce gouvernement devrait en accepter la responsabilité. Généralement, la preuve produite est le fichier des empreintes enregistrées par un autre pays sur la base de données EURODAC, à travers toute l’Europe.

      Cependant, lors des récents cas d’expulsion, le Home Office n’a pas toujours produit les empreintes, mais a choisi de se reposer sur de fragiles preuves circonstantielles. Certains pays ont refusé ce type de preuve, d’autres en revanche l’ont accepté, notamment la France.

      Il semble y avoir un mode de fonctionnement récurrent dans ces affaires où la France accepte les retours de Dublin III, quand bien même d’autres pays l’ont refusé. Le gouvernement français pourrait avoir été encouragé à accepter les « reprises/retours » fondés sur des preuves fragiles, dans le cadre des récentes négociations américano-britanniques sur la traversée de la Manche (La France aurait apparemment demandé 30 millions de livres pour aider la Grande-Bretagne à rendre la route non viable.)

      En théorie, accepter une demande Dublin III signifie que la France (ou tout autre pays) a pris la responsabilité de prendre en charge la demande d’asile d’un individu. Dans la pratique, la plupart des individus arrivés à Clermont-Ferrand le 26 août n’ont pas eu l’opportunité de demander l’asile. A la place, des arrêtés d’expulsion leur ont été adressés, leur ordonnant de quitter la France et l’Europe. On ne leur donne que 48h pour faire appel de l’ordre d’expulsion, sans plus d’information sur le dispositif légal. Ce qui apparaît souvent comme quasi impossible pour une personne venant d’endurer une expulsion forcée et qui pourrait nécessiter des soins médicaux urgents.

      Suite au Brexit, le Royaume-Uni ne participera pas plus au Dublin III à partir du 31 décembre 2020. Puisqu’il y a des signataires de cet accord hors Union-Européenne, comme la Suisse et la Norvège, le devenir de ces arrangements est encore flou (comme tout ce qui concerne le Brexit). S’il n’y a d’accord global, le Royaume-Uni devra négocier plusieurs accords bilatéraux avec les pays européens. Le schéma d’expulsion accéléré établi par la France sans processus d’évaluation adéquat de la demande d’asile pourrait être un avant-goût des choses à venir.
      Conclusion : expéditif – et illégal ?

      Évidemment, les expulsions par charter sont l’un des outils les plus manifestement brutaux employés par le régime frontalier du Royaume Uni. Elles impliquent l’emploi d’une violence moralement dévastatrice par le Home Office et ses entrepreneurs ((Mitie, Titan Airways, Britannia Hotels, et les autres) contre des personnes ayant déjà traversé des histoires traumatiques.

      Car les récentes expulsions de ceux qui ont traversé la Manche semblent particulièrement expéditives. Des personnes qui ont risqué le vie dans la Manche sont récupérées par une machine destinée à nier leur droit d’asile et à les expulser aussi vite que possible, pour satisfaire le besoin d’une réaction rapide à la dernière panique médiatique. De nouvelles procédures semblent avoir mises en place spontanément par des officiels du Ministère de l’Intérieur ainsi que des accords officieux avec leurs homologues français.

      En résultat de ce travail bâclé, il semble y avoir un certain nombre d’irrégularités dans la procédure. Certaines ont déjà été signalées dans des recours juridiques efficaces contre le vol vers l’Espagne du 27 août. La détention et l’expulsion des personnes qui ont traversé la Manche en bateau peut avoir été largement illégale et est susceptible d’être remise en cause plus profondément des deux côtés de la Manche.

      Ici, nous résumerons quelques enjeux spécifiques.

      La nature profondément politique du processus d’expulsion pour ces personnes qui ont fait la traversée sur de petits bateaux, ce qui signifie qu’on leur refuse l’accès à une procédure de demande d’asile évaluée par le Home Office.
      Les personnes réfugiées incluent des personnes victimes de torture, de trafic humain, aussi bien que des mineurs.
      Des individus sont détenus, précipités d’entretiens en entretiens, et « dublinés » sans la possibilité d’avoir accès à une assistance juridique et aux informations nécessaires.
      Afin d’éviter d’avoir à considérer des demandes d’asile, la Grande-Bretagne applique le règlement Dublin III, souvent en employant de faibles preuves circonstancielles – et la France accepte ces demandes, peut-être en conséquence des récentes négociations et arrangements financiers.
      De nombreuses personnes expulsées ont des attaches familiales au Royaume-Uni, mais le critère primordial du rapprochement familial du rêglement Dublin III est ignoré
      En acceptant les demandes Dublin, la France prend la responsabilité légale des demandes d’asile. Mais en réalité, elle prive ces personnes de la possibilité de demander l’asile, en leur assignant des papiers d’expulsion.
      Ces papiers d’expulsions (« Obligation de quitter le territoire français » and « Interdiction de retour sur le territoire français » ou OQTF et IRTF) sont assignées et il n’est possible de faire appel que dans les 48 heures qui suivent. C’est inadéquat pour assurer une procédure correcte, à plus forte raison pour des personnes traumatisées, passées par la détention, l’expulsion, larguées au milieu de nulle part, dans un pays où elles n’ont aucun contact et dont elles ne parlent pas la langue.
      Tout cela invalide complètement les arguments du Home Office qui soutient que les personnes qu’il expulse peuvent avoir accès à une procédure de demande d’asile équitable en France.

      https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2020/08/31/sen-debarrasser-le-royaume-uni-se-precipite-pour-

  • Yemeni asylum seeker found dead in #Manchester hotel room

    #Abdullah_Ahmed_Abdullah_Alhabib arrived in UK in June after crossing Channel in boat.


    A man who fled war-torn Yemen, made a difficult journey to Europe and two months ago survived a Channel crossing in a flimsy boat has been found dead in a Manchester hotel room.

    Abdullah Ahmed Abdullah Alhabib 41, was found dead on 6 August in a room where he had been placed by the Home Office after arriving in Dover on 11 June seeking asylum.

    The cause of his death has not yet been confirmed and is under investigation.

    Alhabib travelled on the small boat with 15 other people from Yemen, Syria and Iran. After they were picked up by the Border Force, Home Office officials detained a group of them at Yarl’s Wood immigration removal centre in Bedfordshire for three days before moving them to the hotel in Manchester.

    One of the asylum seekers from Yemen who was in the boat with Alhabib and was then placed in a neighbouring hotel room told the Guardian: “I did not know Abdullah before we found ourselves in the dinghy together. We did not recognise the language of the smugglers. They charged us €2,000 or €3,000. The journey was terrifying. Every minute of it we felt we were hovering between life and death and could drown at any time.

    “All of us on these journeys, we have lost our country, lost our family, lost our future. When we got into the boat in Calais we felt the sea was the only place left for us to go.”

    While the group in the boat were relieved to have survived the journey, one of them said it was very difficult for them to be locked up in “prison-like” conditions in Yarl’s Wood because of the trauma they had experienced previously.

    One said that although the hotel in Manchester was good, all of them were frightened of being sent back to Yemen via European countries they had passed through.

    The Home Office has chartered two flights next week for asylum seekers who passed through other European countries before reaching the UK.

    “Abdullah was frightened all the time about this,” one of the asylum seekers said. “His wife and four young daughters, the oldest who is just 10, are still in Yemen. His dream was to bring them out of Yemen to safety. Now that will not be possible.

    “Abdullah was so anxious and stressed all the time, waiting for a knock on the door to arrest him and send him back to his country. We did not know of any physical illness he had. He took exercise and ate healthily. He was a very gentle man. When we went out from the hotel, if he saw rubbish in the street he always picked it up and put it in the bin.”

    Another asylum seeker said hotel staff raised the alarm when Alhabib was found unresponsive in his room.

    “Now that Abdullah is dead, we are worried that the same thing will happen to us,” he said. “We all asked the doctor to check our hearts and our blood pressure. The Home Office has already taken six Yemeni asylum seekers from this hotel and put them in detention in Brook House immigration removal centre near Gatwick ahead of the charter flight next week. We cannot sleep. We are waiting for a knock on the door and for the Home Office to come and take the rest of us. We feel we are on death row.”

    A spokesperson for Greater Manchester police said: “At around 11.10am on Thursday 6 August, police were called to a report of concern for the welfare of a man in a property on Palatine Road, Manchester. Emergency services attended and a man in his 40s was sadly pronounced dead at the scene.”

    A Home Office spokesperson said: “An individual tragically died in the … hotel earlier this month and all our thoughts are with their loved ones at this time.”

    https://www.theguardian.com/uk-news/2020/aug/23/yemeni-asylum-seeker-found-dead-in-manchester-hotel-room

    #asile #migrations #réfugiés #hôtel #décès #mort #mourir_dans_un_hôtel #Angleterre #UK #peur

    –---

    Rappel, en mai 2020, un réfugié syrien est décédé dans un hôtel en Ecosse :
    https://seenthis.net/messages/852434

  • #Priti_Patel derided over #Royal_Navy threat towards France as Home Office’s approach to migrants is questioned

    Priti Patel’s threat to send the Royal Navy into the English Channel has been derided and her department’s border policy questioned on Twitter.

    The home secretary’s threats come after suggestions a record number of migrants crossed the Channel on Thursday.

    The BBC reports up to 235 migrants made the perilous journey across Britain’s maritime border with France, bringing the total of arrivals since January at nearly 3,900 people.

    https://twitter.com/Otto_English/status/1291633665475334145?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

    According to a Home Office source in the Daily Mail, Patel has accused France’s border force of deliberately allowing migrants to make the crossing and has now threatened to deploy the Royal Navy to tow any new arrivals back to France.

    The move could be illegal under international maritime law and risks alienating the French government, who has partnered with the Home Office to stem the flow of crossings.

    Patel has said the Navy may be used to deploy floating “booms” to block the way for migrant dinghies or stop boats by clogging their propellers with nets.

    A government source acknowledged these were “all [the] options that are being considered”. The source added: “She [Patel] has instructed her officials to speak to the Ministry of Defence about how we can proceed. She has also requested a discussion with the French interior minister, Gerald Darmanin.”

    People vented their frustration with the approach on Twitter, while others questioned the effectiveness.

    Otto English wrote: “When Priti Patel says she ‘wants to send in the Navy’ to stop Channel migrant crossings - what’s her intention? Are warships going to fire shells at kids in rubber dinghies? Is a destroyer going to run them over? What are they going to do that the Border Force isn’t?”

    Rae Richardson called it a load of “meaningless posturing”. “It’s just a load of meaningless posturing to make the government seem effective. (Good luck with that!),” he wrote.

    “The Royal Navy have no authority in French waters so they can’t escort any boats out of UK waters, i.e. they can only do what Border Force are already doing.”

    Michael Moran said: “Sending a gunboat is a tried and trusted method of making things worse.”

    In October, Patel made a pledge to eliminate crossings by spring and negotiated a deal with French authorities.

    The news comes as footage of migrants arriving on the Kent coastline on Thursday surfaced on social media.

    The boat carrying the asylum seekers had ten young children and a heavily pregnant woman, among others, on board.

    In the footage, the woman is seen holding her head in her hands and appears weary while one of the children lays exhausted on the pebbled beach with his arms spread out.

    The Daily Mail suggested the total number of asylum seekers reaching Britain this year is double that from 2019. It failed to provide an explanation for the spike.

    https://www.theneweuropean.co.uk/top-stories/priti-patel-mocked-on-twitter-over-daily-mail-royal-navy-threat-1-

    #UK #Angleterre #France #frontières #Manche #asile #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #Calais #armée
    ping @isskein

    • ‘Inappropriate and disproportionate’: Priti Patel suggestion to use navy to combat migrant crossings attacked by MoD

      Priti Patel is discussing using the royal navy to tackle the number of migrants crossing the Channel, prompting accusations from Ministry of Defence sources that the idea is “inappropriate and disproportionate”.

      While facing increasing pressure from MPs on her own back benches, the home secretary also called on France to help prevent people coming to the UK’s shores.

      At least 235 people arrived on small boats on Thursday – a new high for a single day.

      The Home Office is yet to provide a full breakdown of the crossings, meaning the total number could be higher still.

      The home secretary is understood to be keen to know what royal navy vessels and other assets could be deployed.

      It is thought they would be expected to stop boats and send them back to France.

      But a Ministry of Defence source told the PA news agency the idea of using the navy was “completely potty” and could put lives at risk.

      “It is a completely inappropriate and disproportionate approach to take,” they said.

      “We don’t resort to deploying armed force to deal with political failings.

      “It’s beyond absurd to think that we should be deploying multimillion-pound ships and elite soldiers to deal with desperate people barely staying afloat on rubber dinghies in the Channel.

      “It could potentially put people’s lives at even greater risk.

      “Border Force is effectively the Home Office’s own navy fleet, so it begs the question: what are they doing?”

      Ms Patel is facing increasing calls, including from Tory MPs, to deal with the issue.

      The Commons Home Affairs Committee has announced that it has launched an investigation into the crossings.

      Tobias Ellwood, the Conservative MP and chair of the Commons Defence Committee, backed the use of navy patrols.

      Natalie Elphicke, the Tory MP for Dover, also backed the use of the royal navy, saying: “All options need to be on the table.”
      Immigration minister Chris Philp said he shares “the anger and frustration of the public” at the “appalling number” of crossings.

      Mr Philp is to visit France next week to speak with counterparts following what is understood to have been a “constructive” meeting with the country’s deputy ambassador earlier this week.

      Earlier Ms Patel appeared to call on France to do more.

      She tweeted that the number of illegal small boat crossings was “appalling and unacceptably high” and said she was working to make the route unviable.

      She added: “We also need the cooperation of the French to intercept boats and return migrants back to France.”

      Almost 4,000 migrants have crossed the Channel to the UK so far this year, according to analysis by PA.

      Bella Sankey, director of charity Detention Action, said the numbers showed the Home Office had “lost control and all credibility on this issue, fuelling chaos, criminality and untold trauma for those who feel forced to make these dangerous crossings.”

      Resorting to tougher enforcement was “naive grandstanding”, she said.

      “What is needed is recognition that people who reach France will have valid claims to protection in the UK and the urgent development of safe and legal routes for them to do so.

      “This would end the crossings overnight.”

      Yvette Cooper, chair of the Commons Home Affairs Committee, said it was “particularly troubling to see children being put at risk”.

      Christine Jardine, Liberal Democrat home affairs spokesperson, said: “No one wants to see people making these perilous attempts to cross the Channel. It’s heartbreaking to think how desperate people must be to cram themselves into tiny boats and try.

      “The Tories have been trying the same approach of getting tough on Channel crossings for years, but it’s failed.

      “The only way to prevent these dangerous crossings is to ensure there are safe, legal routes to the UK – especially for vulnerable refugees fleeing war and persecution.”

      https://www.independent.co.uk/news/uk/politics/priti-patel-migrants-channel-royal-navy-record-a9659346.html

    • The Guardian view on Channel migrants: shame on the scaremongers

      Ministers should respond with compassion and pragmatism to an upsurge in arrivals of small boats. Instead, we get histrionics

      What do the images of cramped dinghies in the Channel make you feel when you see them? Or pictures of their passengers on the decks of grey Border Force vessels, or disembarking on beaches? More than 4,100 migrants and refugees have reached the UK this year so far in small boats, most of them arriving in Kent. Almost 600 arrived in a surge of crossings between Thursday and Sunday last week.

      While they remain a tiny proportion of the total number of asylum seekers in the UK, which was 35,566 in 2019, the steep increase in arrivals has thrust immigration and asylum back to the top of the news. But the hate mill has been grinding away for months, with the Brexit party leader, Nigel Farage, using his social media channels and appearances to churn up public anxiety about what these migrants might do when they get here – while crushing out any grains of more generous impulses.

      There is no question that the crossings are a problem. The Channel is the world’s busiest shipping lane. Unlicensed journeys in small boats across the Mediterranean have ended in disaster. The new arrivals include children, around 400 of whom are being looked after by Kent county council.

      No one knows exactly why the traffic has increased so much. Boris Johnson and his ministers, as well as Mr Farage, appear determined to amplify the role of traffickers. But the more likely explanation could be that the pandemic has made entering the UK by other means (air, lorry, ferry) harder, while the weather has made crossing by boat safer than at other times. The conditions at Calais are awful. Far worse are the political and humanitarian situations in many of the countries where the migrants come from – Iran, Iraq, Afghanistan, Sudan – and from which they view the UK as their longed-for safe haven.

      Whatever the reasons for the surge, the UK government’s reaction has been reprehensible. Migration is a difficult global issue that requires international cooperation. For European democracies, with long histories of entanglement with many of the nations that people are fleeing, it presents particular challenges. But having set their face against the EU with their campaign to “take back control” and lacking a plan to replace the Dublin Convention, which enables EU countries to remove some asylum seekers, ministers now appear to be panicking.

      How else to describe the threats by the home secretary, Priti Patel, to make the navy force boats back to France, or the creation of the new post of “clandestine Channel threat commander”? What does it mean for Boris Johnson to declare crossing the Channel in a small boat to be “dangerous and criminal”, when people have the right to travel to claim asylum under UN rules dating back to 1951?

      Not a single refugee has been legally resettled in the UK since March, when an existing scheme was suspended due to Covid-19. Restarting this system (or explaining when the pause will end), so that claims can be processed without people having to present themselves first, is the obvious route back to some form of order. Serious talks with the EU, above all France, will obviously require give as well as take. Last year Germany processed 165,615 asylum claims, and France 151,070. Neither they nor other governments are obliged to help the UK out.

      Two years ago Donald Trump showed the world how low an elected western leader could go on migration with his policy of separating families at the Mexican border. This week, the UK’s home secretary was singled out for praise by our most xenophobic national political figure, Mr Farage. Ms Patel, and more importantly her boss, Mr Johnson, a man who purports to venerate Winston Churchill and the postwar international order that was his legacy, should both be ashamed.

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/aug/10/the-guardian-view-on-channel-migrants-shame-on-the-scaremongers

    • Refugees crossing Channel tell of beatings by French police

      Asylum seekers give accounts of injuries, as Priti Patel says many refugees feel France is racist.

      Asylum seekers in the UK and France have described injuries they have received at the hands of French police, as Priti Patel said many were making the perilous journey across the Channel because they believe France is racist.

      The home secretary made her comments in a conference call with Conservative MPs concerned about the recent surge in numbers attempting the voyage in small boats.

      One man in Dunkirk told the Guardian he had recently received injuries to his hands after French police beat him.

      Another man who has reached the UK said he was struck in the face, causing injuries to his eyes. “I was beaten very badly by the French police. I have some injuries to my eyes and I’m still suffering from these injuries,” he said. “The French police are very bad for asylum seekers.”
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      According to reports, Patel told Conservative MPs that refugees and migrants were worried they may be “tortured” in France. Government sources told PA Media that she had made clear she did not share those views and was simply explaining the “pull factors” that led so many people to risk their lives by making the Channel crossing.

      Clare Moseley, of Care4Calais, a charity that works with many asylum seekers in northern France, expressed concern about some of the French police’s treatment of asylum seekers that she had witnessed. “The police seem to be a law unto themselves, “ she said. “It’s the culture I find so shocking.”

      A number of asylum seekers have said one of their reasons for crossing the Channel was to escape police violence, which is especially traumatic for those who have survived torture in their home countries. Another reason cited was the long delay after making an asylum claim before they receive accommodation or support.

      Orsi Hardi, of the Taise Community, which supports and cares for many asylum seekers who congregate in northern France, said many believed reaching the UK was their last chance to find safety after a difficult journey through mainland Europe.

      “The only way to stay in France at the moment is to claim asylum, and the system is overloaded, which makes it very inhuman during the time when people are waiting to get accommodation and support,” she said.

      The Guardian has learned that more people who crossed the Channel in small boats were rounded up by the Home Office on Thursday and Friday and placed in Brook House immigration detention centre near Gatwick airport.

      More than a dozen of them say they have gone on hunger strike. The men, who have come from a variety of conflict zones including Yemen and Sudan, say they would rather die in the UK than be sent back to France or other European countries.

      Speaking from Brook House, one man who is refusing food told the Guardian: “I am a dead person in detention.”

      Nobody who has been arrested and detained in the last few days has been given a ticket for a new removal flight, but the large number of arrests suggest more removals are likely soon. The Home Office is not supposed to detain people unless there is an imminent prospect of removing them.

      One man from Yemen said he had tried to claim asylum in Spain and had been told he would have to wait more than a year sleeping in the streets before his claim could be processed, so he decided to try to reach the UK.

      “My journey was terrible. I crossed many countries – Mauritania, Mali, where traffickers wanted to sell me as a slave, Algeria, Morocco. I crossed the desert. I spent 12 hours in the sea when I crossed the Channel in a small boat in March. I thought I would freeze to death but I was rescued by the Border Force. I’m sending my voice to the public. This is the last opportunity to tell people what has happened to us on our journey and what is happening to us now in detention.”

      Another man from Yemen who said he was on hunger strike in Brook House said he had been abused by smugglers who agreed to help him cross the Channel to the UK. “The smugglers have guns and sometimes they shoot people. The smuggler who was taking us across the Channel pointed a gun at us and said if we made any noise he would shoot us,” he said.

      The Home Office and the French embassy have been approached for comment.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/aug/16/priti-patel-migrants-crossing-channel-uk-they-believe-france-racist
      #police #violences_policières

    • UK tested Channel ‘blockade’ to deter migrants, leak reveals

      Exclusive: official document shows tactic based on Australian ‘turn back the boats’ policy has been trialled.

      Trials have taken place to test a blockade in the Channel similar to Australia’s controversial “turn back the boats” tactic, according to official documents seen by the Guardian.

      The documents, produced in mid-September and marked “official” and “sensitive”, summarise advice from officials who were asked by Downing Street to consider “possible options for negotiating an offshore asylum processing facility similar to the Australian model in Papua New Guinea and Nauru”.

      In August it was reported that the home secretary, Priti Patel, was planning to approach French officials for cooperation in using Royal Navy and Border Force boats to block the path of refugees and migrants attempting to reach the UK in small boats.

      The document reveals this approach has been trialled. It reads: “Trials are currently under way to test a ‘blockade’ tactic in the Channel on the median line between French and UK waters, akin to the Australian ‘turn back’ tactic, whereby migrant boats would be physically prevented (most likely by one or more UK RHIBs [rigid hull inflatable boats] from entering UK waters.”

      The Australian policy was developed by the country’s former prime minister Tony Abbott, who was recently appointed as a UK government trade adviser. Operation Sovereign Borders involves turning back boats to the country of embarkation before they reach Australian waters.

      The Australian government considers the policy to be successful but it has been met with severe criticism from human rights groups. The Home Office has been approached for comment.

      The documents have been revealed by the Guardian at a time of increased tension over the UK’s asylum policy. Seven thousand migrants have arrived in the UK in small boats across the Channel so far this year, according to PA Media analysis – more than three times the number of arrivals by this route in the whole of 2019.

      The UK government has also launched a consultation with the maritime industry to explore constructing floating walls in the Channel to block asylum seekers from crossing the narrow strait from France, the Financial Times reported.

      An email from the trade body Maritime UK, obtained by the newspaper, reveals that the idea of floating barriers is being seriously pursued by Home Office officials. Maritime UK told the Guardian it had informed the Home Office that it did not think the proposal was “legally possible”.

      A Maritime UK spokesperson said: “As the umbrella organisation for UK maritime, we are a conduit between industry and government and are often asked by government for advice or input on policy matters. The Home Office engaged us to pass on a question around options to inhibit passage to UK territorial waters, which we gave to our members. The clear view, which we shared with the Home Office, was that as a matter of international convention, that this is not legally possible.”

      Downing Street said it would not comment on each of the leaked measures but said the government would soon bring forward “a package of measures” to address illegal migration once the UK has left the EU.

      The prime minister’s spokesman said: “We are developing plans around illegal migration and asylum to ensure that we’re able to provide protection to those who need it, while preventing abuse of the system and the criminality associated with it.

      “That includes looking at what a whole host of other countries do. But the work is ongoing. There’s an awful lot of speculation around today and I don’t plan on adding anything beyond that.”

      Downing Street said it did not recognise some of the more outlandish reporting – including the possibility of a wave machine in the Channel to push back migrants in small boats. “These things won’t be happening,” the spokesman said.

      A Home Office spokesperson said: “As the public will fully understand, we do not comment on operational matters because to do so could provide an advantage to the exploitative and ruthless criminals who facilitate these dangerous crossing, as they look for new ways to beat the system.

      “We are driving innovative tactics to deploy in every aspect of this operation, underlining the Government’s commitment to ending the viability of using small boats to illegally enter the UK.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/oct/01/uk-tested-channel-blockade-to-deter-migrants-leak-reveals

    • UK and France sign deal to make Channel migrant crossings ’unviable’

      Both countries agree to double police patrols on route already used by more than 8,000 people this year

      Britain and France have signed a new agreement aimed at curbing the number of migrants crossing the Channel in small boats.

      The home secretary, Priti Patel, and her French counterpart, Gérald Darmanin, said they wanted to make the route used by more than 8,000 people this year unviable.

      They agreed to double the number of French police patrolling a 150km stretch of coastline targeted by people-smuggling networks.

      However, the Home Office did not say how many more officers would be deployed.

      The announcement was criticised by a charity as an “extraordinary mark of failure” akin to “rearranging the deckchairs on the Titanic”.

      Meanwhile, Amnesty International UK said it was “profoundly disappointing”.

      Patel and Darmanin also agreed an enhanced package of surveillance technology, with drones, radar equipment, cameras and optronic binoculars.

      It is hoped the equipment will help the French deploy officers to the right places to detect migrants and stop them before they start their journey.

      The agreement also includes steps to support migrants into accommodation in France and measures to increase border security at ports in the north and west of the country.

      It builds on measures previously agreed which the Home Office said had seen the proportion of crossings intercepted and stopped since rising from 41% last year to 60% in recent weeks.

      Patel said the new agreement with France will “make a difference” to the numbers.

      Speaking inside the Foreign Office following talks with her French counterpart, she said: “We know that the French authorities have stopped over 5,000 migrants from crossing into the United Kingdom, we’ve had hundreds of arrests and that’s because of the joint intelligence and communications that we share between both our authorities.

      “This new package today that I have just signed with my French counterpart, the French interior minister, effectively doubles the number of police on the French beaches, it invests in more technologies and surveillance – more radar technology that support the law enforcement effort – and on top of that we are now sharing in terms of toughening up our border security.”

      She said the number of migrants making the crossing had grown exponentially, in part due to good weather this year, and blamed trafficking gangs for “facilitating” dangerous journeys.

      “We should not lose sight of the fact that illegal migration exists for one fundamental reason: that is because there are criminal gangs – people traffickers – facilitating this trade,” Patel said.

      She added that the cost charged by traffickers has gone down so “people are putting their lives at risk”.

      Despite deteriorating weather conditions, the UK’s Border Force has continued to deal with migrants making the dangerous trip from northern France.

      The number crossing aboard small boats has rocketed this year, with more than 8,000 reaching the UK – compared with 1,835 in 2019, according to data analysed by the PA news agency.

      This is despite the home secretary’s vow last year to make such journeys an “infrequent phenomenon”.

      A recent report chronicled nearly 300 border-related deaths in and around the English Channel since 1999.

      Written by Mael Galisson, from Gisti, a legal service for asylum seekers in France, it described the evolution of border security in and around the Dover Strait as a “history of death”.

      It claimed responses to the migrant crisis have become increasingly militarised, forcing people to resort to more dangerous routes.

      Bella Sankey, director of humanitarian charity Detention Action, said: “It is an extraordinary mark of failure that the home secretary is announcing with such fanfare that she is rearranging the deckchairs on the Titanic.

      “No amount of massaging the numbers masks her refusal to take the sensible step of creating a safe and legal route to the UK from northern France, thereby preventing crossings and child deaths.

      “Instead she throws taxpayers’ money away on more of the same measures that stand no chance of having a significant impact on this dangerous state of affairs.”

      The shadow home secretary, Nick Thomas-Symonds, argued that the Conservatives had “regularly announced progress and not delivered”.

      He said: “A deal with the French authorities alone is not enough. The Conservatives continue to fail on establishing safe routes and have abolished DfID [the Department for International Development], the department that has addressed the reasons people flee their homes in the first place.”

      The deal was also criticised by human rights group Amnesty International UK. Steve Valdez-Symonds, its refugee and migrant rights programme director, said: “It is profoundly disappointing that yet again these two governments have ignored the needs and rights of people who ought to be at the heart of their response.

      “Women, men and children make dangerous journeys across the Channel because there are no safe options provided for them – to either reunite with family in this country, or access an effective asylum system, to which they are entitled.

      “The UK government must share responsibility for providing sanctuary with its nearest neighbour.

      “This continued focus on simply shutting down routes to the UK is blinkered and reckless – it does nothing but increase the risks that people, who have already endured incredible hardship, are compelled to take.”

      Clare Moseley, founder of Care4Calais, said: “This package of surveillance, drones and radar sounds like the government is preparing for a military enemy.

      “These are ordinary people – from engineers to farmers and their families – they are not criminals and they do not want to make this terrifying journey.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/nov/28/uk-and-france-sign-deal-to-make-channel-migrant-crossings-unviable

      #accord

    • #Déclaration_conjointe de la France et du Royaume-Uni sur les prochaines étapes de la #coopération_bilatérale en matière de lutte contre l’#immigration_clandestine

      29 novembre 2020

      Le ministre français de l’intérieur, M. Gérald Darmanin, et la ministre britannique de l’intérieur, Mme Priti Patel, se sont entretenus hier pour évoquer la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans la lutte contre l’immigration clandestine à notre frontière commune.

      Ils ont notamment abordé la nécessité d’empêcher les traversées maritimes illégales et de prévenir les troubles à l’ordre public qu’elles génèrent des deux côtés de la Manche.
      Les ministres ont souligné que le nombre élevé de passages illégaux observé cette année n’était pas acceptable et qu’il fallait y remédier avec détermination. Ces traversées à bord d’embarcations de fortune ont donné lieu à des accidents au cours des derniers mois. Elles représentent pour les femmes, hommes et enfants à bord de ces bateaux un danger mortel, qui reste un sujet de préoccupation pour les deux gouvernements. L’implication de réseaux criminels sans scrupules, qui exploitent la vulnérabilité des migrants, est l’une des causes de ce phénomène. Les autorités des deux pays continueront à s’y attaquer avec une détermination sans faille.

      Pour toutes ces raisons, les deux ministres partagent un engagement résolu à coopérer pour mettre fin au phénomène dit des « small boats », et annoncent à cette fin la mise en œuvre de nouvelles mesures conjointes qui doivent permettre de prévenir les départs et d’empêcher la formation de camps illégaux dans le Calaisis.

      Les ministres sont convenus que le travail des forces de l’ordre pour prévenir et arrêter ces passages n’a jamais été aussi efficace, le taux de réussite des interventions passant de 41 % en 2019 à plus de 60 % ces dernières semaines. Malgré ces efforts importants, le nombre de tentatives de traversées reste toutefois encore trop élevé.

      Les ministres ont reconnu et salué les récents efforts déployés pour lutter contre ce phénomène : une présence policière accrue sur la côte entre Boulogne et Dunkerque ; une augmentation du nombre de patrouilles terrestres ; une meilleure utilisation des équipements de détection ; un renforcement de la lutte contre les réseaux criminels de contrebande, permis notamment par la mise en place d’une unité de renseignement opérationnel (URO) dédiée à la lutte contre le trafic de migrants. Cette structure a commencé à donner des résultats concrets : depuis son ouverture en juillet, l’URO a permis de procéder à environ 140 arrestations et d’empêcher quelque 1 100 passages.

      Les deux ministres sont convenus de l’importance de continuer à travailler en étroite collaboration à tous les niveaux, sur la base d’objectifs communs et d’indicateurs clairs, permettant de mesurer les progrès accomplis et d’évaluer les résultats obtenus. A cet effet, le Royaume-Uni et la France se sont accordés sur la mise en place d’un nouveau plan opérationnel conjoint visant à optimiser le déploiement des ressources humaines et des équipements dédiés à la prévention de ces traversées maritimes illégales.

      Ce plan sera effectif dans les prochains jours et comprend :

      une augmentation significative des déploiements de forces de l’ordre pour enquêter, dissuader et prévenir les traversées irrégulières ;
      le déploiement d’équipements de technologies de surveillance de haute définition pour détecter et empêcher les tentatives de franchissement avant qu’elles ne se produisent ;
      des mesures visant à aider les migrants à trouver un hébergement approprié afin de les soustraire à l’emprise des trafiquants ;
      des mesures visant à renforcer la sécurité aux frontières afin de réduire les possibilités de passage irrégulier, y compris par le biais du trafic de marchandises.

      Le Royaume-Uni s’est engagé à faire un investissement financier supplémentaire de 31,4 millions d’euros pour soutenir les efforts importants de la France contre les traversées irrégulières dans ces domaines.

      Au cours des six prochains mois, les résultats seront examinés afin d’évaluer l’efficacité et l’impact de ces mesures supplémentaires. Ces engagements reflètent la conviction des ministres de la nécessité pour le Royaume-Uni et la France de travailler en partenariat étroit à tous les niveaux pour faire face à cette menace commune, briser le modèle économique des passeurs, sauver des vies et maintenir l’ordre public. Les ministres se félicitent de la poursuite du dialogue sur un large éventail de sujets afin de parvenir à une réduction de la pression migratoire à la frontière commune, à court et à long terme.

      https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Declaration-conjointe-de-la-France-et-du-Royaume-Uni-sur-les-prochain

  • Deux grandes victoires au Royaume Uni dans le domaine du boycott universitaire

    Première victoire de BDS sur l’Université SOAS de Londres
    Apartheid Off Campus, le 4 août 2020
    https://www.aurdip.org/premiere-victoire-de-bds-sur-l.html

    L’université de Manchester se désinvestit d’entreprises complices de l’occupation israélienne
    Asa Winstanley, The Electronic Intifada, le 6 août 2020
    https://www.aurdip.org/l-universite-de-manchester-se.html

    #Palestine #UK #Universités #SOAS #Londres #Manchester #BDS #Boycott_universitaire

  • *La Marine teste l’utilisation de NETS pour piéger les migrants dans la Manche alors que des nombres record traversent illégalement*

    - Des navires militaires ont travaillé avec la UK Border Force pour essayer des tactiques en mai et juin
    - Priti Patel a révélé le stratagème en accusant Paris de la crise actuelle
    – Plus de 2 750 personnes auraient atteint le Royaume-Uni outre-Manche cette année

    La #Royal_Navy a testé l’utilisation de filets pour arrêter les migrants dans la Manche, a révélé hier #Priti_Patel.

    Des navires militaires ont travaillé avec la #UK_Border_Force en mai et juin, essayant des #tactiques pour se déployer contre de petits bateaux traversant la France.

    La ministre de l’Intérieur a fait la divulgation alors qu’elle reprochait à Paris de ne pas avoir maîtrisé la crise des migrants.

    Plus de 2 750 clandestins auraient atteint le Royaume-Uni de l’autre côté de la Manche cette année, dont 90 non encore confirmés qui ont atterri à Douvres hier.

    Ce chiffre se compare à seulement 1 850 au cours de l’année dernière. Dimanche, il y a eu un record de 180, entassés à bord de 15 dériveurs.

    Plus de 2 750 clandestins auraient atteint le Royaume-Uni de l’autre côté de la Manche cette année, dont 90 non encore confirmés qui ont atterri à #Douvres hier

    Les #chiffres montent en flèche malgré la promesse de Miss Patel, faite en octobre, qu’elle aurait pratiquement éliminé les passages de la Manche maintenant.

    Hier, elle a déclaré qu’elle s’efforçait de persuader les Français de « montrer leur volonté » et de permettre le retour des arrivées.

    Mlle Patel a affirmé que les #lois_maritimes_internationales autorisaient le Royaume-Uni à empêcher les bateaux de migrants d’atteindre le sol britannique, mais que Paris interprétait les règles différemment.

    « Je pense qu’il pourrait y avoir des mesures d’application plus strictes du côté français », a déclaré hier Mme Patel aux députés.

    « Je cherche à apporter des changements. Nous avons un problème majeur, majeur avec ces petits bateaux. Nous cherchons fondamentalement à changer les modes de travail en France.

    « J’ai eu des discussions très, très – je pense qu’il est juste de dire – difficiles avec mon homologue français, même en ce qui concerne les #interceptions en mer, car actuellement les autorités françaises n’interceptent pas les bateaux.

    « Et j’entends par là même des bateaux qui ne sont qu’à 250 mètres environ des côtes françaises.

    « Une grande partie de cela est régie par le #droit_maritime et les interprétations des autorités françaises de ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire. »

    Elle a confirmé que les #navires_de_patrouille français n’interviendront pour arrêter les bateaux de migrants que s’ils sont en train de couler – et non pour empêcher les traversées illégales.

    Au sujet de la participation de la Marine, Mlle Patel a déclaré à la commission des affaires intérieures de la Chambre des communes : « Nous avons mené une série d’#exercices_dans_l’eau en mer impliquant une gamme d’#actifs_maritimes, y compris militaires.

    La ministre de l’Intérieur, photographiée hier, a fait la divulgation alors qu’elle reprochait à Paris de ne pas avoir maîtrisé la crise des migrants

    « Nous pouvons renforcer #Border_Force et montrer comment nous pouvons prendre des bateaux en toute sécurité et les renvoyer en France.

    « C’est effectivement le dialogue que nous entamons actuellement avec les Français pour savoir comment ils peuvent travailler avec nous et montrer leur volonté. Parce que cela ne sert à rien de leur pays.

    Tim Loughton, un député conservateur du comité, a demandé au ministre de l’Intérieur : « Pouvez-vous confirmer que vous pensez que les Français ont le pouvoir – qu’ils prétendent ne pas avoir – d’intercepter des bateaux en mer ? »

    Elle a répondu : ‘Absolument raison. Et c’est ce que nous nous efforçons de réaliser jusqu’au partage des #conseils_juridiques en matière de droit maritime. À travers la pandémie où le temps a été favorable, nous avons vu une augmentation des chiffres et nous devons mettre un terme à cette route.

    « Nous voulons rompre cette route, nous voulons rendre cela #non_viable. La seule façon d’y parvenir est d’intercepter et de renvoyer les bateaux en France. »

    Le ministre français de l’Intérieur, Gerald Darmanin, qui a été nommé il y a seulement dix jours, se rendra à Douvres le mois prochain pour voir l’impact des bateaux de migrants sur la communauté locale.

    « Le ministre de l’Intérieur est de plus en plus frustré par la partie française, mais nous avons de nouveaux espoirs que le nouveau ministre de l’Intérieur voudra régler ce problème », a déclaré une source de Whitehall.

    Hier, neuf passagers clandestins érythréens ont été découverts à l’arrière d’un camion lors d’un service Welcome Break sur la M40. La police a été appelée après que des témoins ont vu des mouvements à l’arrière du camion stationné dans l’Oxfordshire.

    https://www.fr24news.com/fr/a/2020/07/la-marine-teste-lutilisation-de-nets-pour-pieger-les-migrants-dans-la-manc
    #frontières #militarisation_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #armée #NETS #Manche #La_Manche #France #UK #Angleterre #pull-back #pull-backs

    #via @FilippoFurri