• Donner le nom de la mère à son enfant, une pratique encore rare |
    http://www.slate.fr/story/180447/pere-mere-mariage-nom-famille-enfant-loi-norme-sexiste-patriarcat

    En France, depuis 2002, la règle est claire : on peut donner à son enfant, le nom du père, le nom de la mère ou un nom composé dans l’ordre désiré. Aux États-Unis, il arrive que certains États soient moins équivoques. Un article du New York Times de 1987 avait soulevé la question à la suite d’une étude publiée sur le sujet. Dans tous les cas, légale ou non, aujourd’hui encore la pratique reste très rare.

    « Les discussions que nous avons eues ensemble à ce sujet ces derniers mois, avant même d’en parler autour de nous, m’ont fait réaliser combien la norme patriarcale du nom de l’enfant était restée enracinée dans la pratique », raconte Brian.

    Il est vrai qu’on peut se demander pourquoi, à une époque où la famille devient plus fluide que le modèle nucléaire hétérosexuel, une telle convention reste en vigueur. Stewart réprouve le refus pour certains pères d’aborder la discussion mais surtout l’absence totale de débat à cet égard.

    Pourtant, conclue-t-il, c’est une belle manière de transmettre à ses enfants une conception de la famille en accord avec ses valeurs. « J’ai compris que cette décision représentait le genre de parent que j’espérais être : un parent qui montre à ses enfants qu’on peut faire des choix difficiles qui pourraient être mal perçus, critiqués ou juste mal compris. Qui croit en son instinct. Et qui aime sa femme et ses enfants quel que soit le nom qu’ils portent. »

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    Comment est-ce possible que tous ces hommes qui se déclarent contre le sexisme ne se jettent pas sur ce petit geste anti-patriarcal si simple et si productif ? Les hommes hétéros en couple devraient se battre pour se faire appeler du nom de leurs conjointes. Pour le nom des enfants, c’est encor plus incompréhensible, car après avoir utiliser le corps d’une autre pour transmettre son ADN, au risque de sa santé physique (les femmes peuvent mourir, subir l’épisiotomie, chopper des fuites urinaires et une collection de problèmes de santé à vie sympas comme des fistules anales ou des descentes d’organes) , psychique (c’est souvent l’occasion de remontés traumatique et dépression pour les mères) , sociale (perte de statu sociale, de réseau... ) et économique (perte de salaire, mise au placard, mi-temps imposé...) et d’en tiré bénéfices sur tous les plans au détriment de la mère (augmentation de salaire, de statu, baisse d’impôts, ménagère gratuite et soumise économiquement...) , après tout ça les hommes osent encore y adjoindre leur nom en couronnement de leurs privilèges. Une cerise sur l’énorme gâteau au beurre, à l’argent du beurre et au culs de crémières dont ils se gavent depuis des milliers d’années.
    A bas le patriarcat !
    A bas le patronyme !
    A bat le patronage !

    • Alos moi je suis 100 % d’accord pour toutes ces raisons et en plus que mon nom est trop compliqué et que personne ne sait ni l’écrire ni le prononcer ! désormais je serai Philippe Rucevska sous réserve que mon épouse soit d’accord. Le pseudo peut rester « reka » ou être adapté en « Rucha, Ruchi ou Ruvka » (mais pas « Ruski » parce que c’est trop suggestif de ceux qui ont colonisé et martyrisé la Lettonie pendant un demi-siècle.

    • Est-ce que le lien père-enfant n’a pas besoin de davantage de renforcement que le lien mère-enfant (immédiatement physique du fait de la grossesse) ? Cela, à mon avis, peut contribuer à expliquer une réticence à évacuer le nom du père.

      Par contre on pourrait donner les noms des deux parents comme dans certains pays. Éviter les prénoms composés, dans ce cas pour que décliner son identité ne devienne pas trop fastidieux ... ! ;-)

    • Les hommes hétéros en couple devraient se battre pour se faire appeler du nom de leurs conjointes.

      Si je lis bien.

      Alors, oui si tu remontes d’un cran, mais à mon avis c’est un peu tard pour ce niveau, et je trouverai plus efficace de commencer avec un cran en dessous comme le suggère l’article. Et ce serait en plus, plus facile pour les enfants

    • En Norvège on pratique le nom double, mais il faut trouver une solution après la troisième génération :

      Geir Dahl (nom de la mère) Ørhund (nom du père)
      se marie avec
      Ellen Jørgen (nom de la mère) Gaustad (nom du père
      ils ont une enfant :

      Sarah Dahl-Ørhund Jørgen-Gaustad

      Après il faut être créatif pour que ça ne devienne pas ingérable

    • Je ne suis pas contre qu’un homme prenne le nom de son épouse, je trouve ça aussi tordu que l’inverse. En France on peut se marier et garder son nom, qu’on soit homme ou femme, ça me parait la solution la plus simple, logique, pratique.

    • moi je suis pas pour le mariage, donc je m’en fous sur ce point, mais pour les enfants, c’est les deux noms oui… sauf que comme déjà dit, c’est juste impossible pour la génération suivante, et là faut bien trouver des solutions

      quand tu t’entends pas avec ta mère ou ton père (si t’as eu des violences ou autre, etc), tu pourrais garder juste le nom de l’autre, mais si tu t’entends avec tes deux familles ? C’est pas forcément un choix facile pour une personne, enfant ou pas, de se dire « je vais enlever la trace de filiation d’une de mes deux familles », bref plein de questions pas si évidentes :)

    • Est-ce que le lien père-enfant n’a pas besoin de davantage de renforcement que le lien mère-enfant (immédiatement physique du fait de la grossesse) ?

      @stephane_m
      C’est ce que les patriarcaux et fake-feminists avancent comme explication pour conserver leurs privilèges. C’est totalement hypocrite car si les pères veulent renforcer leurs liens avec la progéniture, il peuvent faire humblement les corvées au lieu de se complaire de symboles issues de mentalités colonial qui leur donnent tous les avantages. Or les pères donnent leur nom et ne nettoient pas les chiottes (les statistiques le montrent, il s’agit pas de vos exemples perso), c’est donc qu’ils prefèrent exploité leurs compagnes et leur spolier une progéniture, plutot que faire de vrais liens égalitaires et respectueux.

      Car ce sont les maîtres qui nomment, ils nomment leurs terres, leurs biens, leurs bêtes, leurs gens. C’est un lien, comme une laisse de chien, une bride de cheval ou de mégère. C’est un lien qu’on devrait massivement abandonner, pour faire d’autres liens, des liens qui sentent moins la mort, la domination et le sadisme. Le patronyme ne renforce aucun lien père-enfant il n’est que le témoignages de milliers d’années de mariage forcés, de viols, de mortes en couches, de coups et humiliations, de filles privées d’éducation et dont la trace dans l’histoire familial a été systématiquement bafouée. Qui voudrait gardé la trace d’une chose aussi laide, aussi morbide et sanglant que la domination millénaire de vos pères sur vos mères ?

      @rastapopoulos Si il faut choisir d’enlever la trace d’une des deux familles, la logique voudrais que ca soit celles des pères qui disparaissent le plus puisque ca permet d’avoir une action anti-patriarcale facilement et si on est pas machiste on devrait choisir ce qui peut affaiblir la domination masculine au lieu de la renforcé. Le choix n’est pas si compliqué.

      @odilon j’allais proposé un truc dans ce genre :) car un matronyme n’est pas plus légitime qu’un patronyme. Pour les généalogistes et études de la filiation cela ne posera aucun problème, on a l’ADN et facebook plus besoin de patronymes ni de matronyme.

    • @mad_meg

      Je suis d’accord avec le poids du patriarcat dans cette tradition de transmission du nom du père.

      Mais dans les phénomènes sociaux, plusieurs facteurs peuvent agir ensemble. J’avais des témoignages que lors de la séparation d’un couple, il arrive que, dans un nombre, minoritaire mais significatif de cas, le père se détache de ses enfants en même temps que de son ex-compagne (d’où bcp de mères isolées).

      Penser à renforcer l’engagement des pères est important.

      Si j’avais eu mes enfants quand c’était autorisé, ils auraient porté les deux noms.

    • Je suis mariée, française, et j’utilise mon nom de naissance, et non celui de mon mari, comme nom d’usage.

      Ma carte d’identité porte mon de naissance qui est mon nom d’usage, mais dessous est inscrit :
      Épouse : le nom de mon mari.

      Sans que mon avis ait été sollicité : « C’est votre état civil, Madame ».

      L’usage est que le symétrique n’existe pas pour les hommes mariés français (la définition administrative de leur état civil ne semble pas inclure le nom de leur conjointe ...). Il en ont le droit mais il faudrait qu’ils le demandent expressément pour que leur Carte d’Identité porte, sous leur nom :
      Époux : nom de l’épouse

      Mon mari n’est pas contre ... mais n’en a toujours pas fait la demande ! ;-)

      Je ne crois pas que la Carte d’identité de beaucoup d’hommes mariés français porte en dessous de leur nom, le nom de naissance de leur épouse ... bien qu’ils puissent le demander.

      @reka @odilon @rastapopoulos @mad_meg @sinehebdo

    • D’un point de vue pratique c’est comme ca que les enfants nés par donneur anonyme ont retrouvé leur géniteur et demi-soeurs et frères. Même si la pratique est interdite en France elle semble commune et ca m’étonnerais que ca revienne en arrière. Du coup ca deviens techniquement impossible d’accoucher sous X ou d’être donneur·euse anonyme de gamètes.

    • @stephane_m toute à fait d’accord avec tes remarques. D’un point de vue administratif on impose aux femmes par défaut d’etre tatoué de la marque du paterfamilias si il y en a un dans le périmètre. Pour les hommes il faut faire des démarches complexes et l’administration bloque. Il y a sur seenthis quelques articles sur les difficultés énormes rencontré par les hommes qui veulent prendre le nom de leur épouse comme nom d’usage. Je vais voire si je retrouve. J’avais du râlé comme aujourd’hui ;)
      La symétrie à ce niveau là ne serait pas du luxe. Je ne te met pas en cause, ni personne en particulier.

      Pour le désengagement des pères, donner des privilèges aux pères au prétextes que ca les rend moins toxiques ne me semble pas logique. Faire savoir aux pères que leur manie de transmettre leur nom est une marque d’allégeance au patriarcat le plus traditionaliste ca peu en faire réfléchie un peu plus que si tu les laisse faire sans rien dire pour pas froisser les pires d’entre eux.

    • @stephane_m Stéphane, brièvement je ne veux pas squatter ce fil de discussion plus que de raison et je n’aurais sans doute pas dû intervenir en premier lieu chez @mad_meg c’est juste que la phrase

      On a l’ADN et Facebook plus besoin de patronyme ni de matronyme.

      m’a fait bondir, sans doute pour ce qu’elle sous entend finalement de fichage, d’un côté l’ADN, de l’autre Facebook , ce qui représente, dans mon idée, les fondations même de l’enfer.

      Sur le reste de la discussion, je n’en pense fondamentalement pas grand-chose et je vous laisse la poursuivre sans moi. Encore pardon pour l’intrusion.

    • Il s’agit pas d’imposer quoi que ce soit. Dans les mœurs en 2019 les gens utilisent ces deux outils (test ADN + facebook) pour trouver et contacté leurs ascendants. C’est illégale, c’est stupide, c’est contraire aux voeux des génitrices et géniteurs qui ont demandé l’anonymat, mais c’est comme ca que les gens font. Je donne aucun jugement là dessus, c’est une réalité que je constate qui fait que techniquement, de manière concrète c’est plus possible de garantir l’anonymat des génitrices et géniteurs. C’est ce que je voulais dire, rien de plus.