« Manterrupting », le sexisme ordinaire sur la voix publique
▻http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2017/03/02/manterrupting-sexisme-sur-la-voix-publique_5088231_3224.html
Le mot apparaît au début de l’année 2015, sous la plume de Jessica Bennett, une chroniqueuse pour le New York Times et le magazine Time. Dans un article intitulé « How not to be “manterrupted” in meetings » (« comment ne pas être interrompue par un homme en réunion »), elle raconte, études à l’appui, les étonnantes vicissitudes qui accompagnent la prise de parole des femmes. « Mes amies ont un terme pour ça : le manterrupting [contraction de man et interrupting] », conclut Jessica Bennett. Depuis, le mot s’est peu à peu imposé dans les débats sur le sexisme ordinaire.
]]>Nina Yargekov et Angelo Rinaldi #manterrupting
▻https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-des-ecrivains/nina-yargekov-et-angelo-rinaldi
Arrive le tour de l’écrivaine, quelqu’un de très intéressant, avec des choix et des pensées assez radicaux, qui raconte son roman sur le questionnement de l’identité, les doubles nationalités, doubles perceptions et double langage. Et là, alors qu’elle est en train d’expliquer son choix d’utiliser la deuxième personne du pluriel, paf, elle est brutalement coupée par le geôlier qui part sur une comparaison avec un autre auteur, sans rien apporter au récit de l’autrice et en nous empêchant définitivement de connaitre le fond de la pensée de la femme. Nous sommes carrément gênés et surpris de cette interruption qui tranche avec le côté assez coulé des interventions jusqu’alors, un peu comme quand un vieil oncle bourré coupe le discours de l’ami du marié pour balancer une blague de cul !
Bon, on se dit que c’est juste que l’intervieweur s’est un peu planté, pas grave. Et paf, il remet ça assez rapidement après, coupant de nouveau le fil de la pensée de l’autrice, nous privant de sa conclusion. Ça fait vachement malotru et surtout, rien à voir avec la manière dont était servie la parole du premier intervenant que nous trouvions tout de même moins prenant.
Ensuite, il enchaine direct avec une question pour le vieux du début, alors qu’on est dans sa partie à elle et que dans sa partie à lui, paf, on ne savait même pas qu’il y avait quelqu’un d’autre en plateau, jamais interpelée, rien.
La nana finit par reprendre la main et rebelote, coupée vite fait par une question tellement interminable qu’on a l’impression que c’est le journaliste qui est interviewé et que bien avant la moitié de son déroulé, on a déjà oublié le début et clac, il finit la question-fleuve en s’adressant au vieux.
Au final, très énervés, on se rend compte que le temps de parole de la femme a toujours été très contraint, très heurté et systématiquement interrompu, qu’elle n’a jamais pu arriver au bout d’une idée et que les seules idées qui ont été retenues étaient celles qui étaient validées par les deux bonshommes.
À la fin, je suis tellement énervée que je dis : « il est tellement con, ce journaliste, qu’il pourrait être Ono dit Biot »
Fine intuition confirmée ce matin sur le site de l’émission !
]]>Les hommes doivent être exclus du #féminisme pour empêcher celui-ci de ne plus être qu’à propos d’eux | tradfem
►https://tradfem.wordpress.com/2016/12/17/les-hommes-doivent-etre-exclus-du-feminisme-pour-empecher-celui-c
Cette semaine, j’ai vu une photo sur Twitter, publiée par une universitaire, d’un groupe d’étudiant·e·s en études de genre. Il n’existe plus aujourd’hui de women’s studies, une discipline qui avait été conçue par des féministes pour tenter de faire entrer des voix et des points de vue de femmes dans les sciences pures, la sociologie, etc., et de révéler les origines et le sens de l’oppression des femmes.
« Genre » est un mot plus sûr, car il inclut les hommes. Mais revenons à cette photo, qui montrait un groupe de femmes timides et souriantes, assises sur le sol, et le seul homme du groupe, debout près de la porte. Je ne possède pas de boule de cristal, mais ce qui va arriver à ce seul homme inscrit au cours ne fait pas de doute. D’une façon ou d’une autre, tout le cours en viendra à tourner autour de lui.
Beaucoup de femmes dans cette salle souhaiteront que le cours soit non mixte, afin de pouvoir aborder les vérités inconfortables à propos des vécus particuliers de grandir en tant que femme en régime patriarcal. Les autres femmes vont le défendre, le materner et le protéger.
À toutes les fois où se dit quelque chose de vrai mais de critique au sujet des hommes en tant que classe, par exemple le fait qu’ils assurent moins de soins aux enfants et de tâches ménagères, et qu’ils sont payés plus que les femmes, il y a presque toujours une discrète petite intervention, du genre « sauf pour ceux qui sont ici » ou « heureusement qu’il y en a comme Martin ».
Ces dernières années, on a vu s’imposer graduellement les cris du genre « Il nous faut plus d’hommes dans le féminisme » ou « nous devons inclure les hommes ». Pour contrer les accusations de misandrie que des féministes comme moi doivent constamment subir, les féministes « fun » se fendent en quatre pour assurer les hommes que le féminisme échouera sans leur intervention. Mais le principe même du mouvement de libération des femmes est qu’il défie et cherche à renverser la domination masculine et à libérer les femmes des chaînes du patriarcat. Il va sans dire que la plupart des hommes vont s’objecter à cela. Nous voulons supprimer le privilège qui leur est accordé à la naissance. Le féminisme est une menace pour les hommes, et c’est tout à fait normal.
]]>Rokhaya Diallo victime de sexisme lors d’un débat sur le sexisme
▻http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/itele-rokhaya-diallo-victime-de-sexisme-ordinaire-pendant-un-debat-su
Ce phénomène a déjà un nom : le « manterrupting ». Il est le symptôme d’un sexisme ordinaire qui se traduit ainsi par l’interruption systématique de la parole des femmes par les hommes en place. Lors du débat présidentiel américain, Donald Trump s’était par exemple particulièrement illustré dans l’exercice en interrompant systématiquement sa rivale démocrate Hillary Clinton. La journaliste, réalisatrice et militante féministe Rokhaya Diallo a connu le même phénomène de « manterrupting », sur le plateau d’iTélé, mardi dernier, lors d’un débat qui portait sur le sexisme.
]]>Sur « la bride »
La bride à aussi été utilisé dans le contexte de l’esclavagisme des noirs aux Amériques. Federici fait d’ailleur le lien entre l’esclavage des femmes et l’esclavage des personnes racisés ainsi que dans la diabolisation des femmes et la diabolisation des noirs et des amérindiens ainsi qu’entre l’animalisation des femmes et des populations opprimés aux Amériques. Pas besoin d’illustration pour affirmer que la bride est un outil de domestication des animaux, principalement cheveux et chiens.
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