• #Sahara_Occidental : tergiversations européennes
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/229-novembre-2013/article/sahara-occidental-tergiversations-4572

    Le Parlement Européen vient de dénoncer l’occupation marocaine du Sahara Occidental et les violations des droits humains. Ira-t-il jusqu’à rejeter le nouvel accord de pêche #Union_Européenne-Maroc ? Le Parlement européen a confié à sa commission des affaires étrangères la rédaction d’un rapport sur les droits de l’homme au Sahel, dit « rapport Tannock », y compris au Sahara Occidental. Malgré les pressions et manoeuvres marocaines, la commission a adopté ce rapport le 24 septembre, après examen de 341 (...)

    #229_-_novembre_2013

    / #Salves, #Maroc, Union Européenne, Sahara Occidental

  • Les enclaves espagnoles de #Ceuta et #Melilla de plus en plus hermétiques à l’#immigration illégale

    Au Maroc, les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont connu cette semaine de nouvelles tentatives d’entrée en force par des migrants sub-sahariens cherchant à trouver refuge en Europe. Vendredi, ce sont plus de 120 d’entre eux qui ont été arrêtés dans deux opérations parallèles. Mais il semble que le passage soit devenu de plus en plus difficile.

    http://www.rfi.fr/afrique/20131222-enclaves-espagnoles-ceuta-melilla-maroc-plus-plus-difficile-penetrer

    #frontières #décès #migrations #asile #réfugiés #Maroc #Forteresse_Europe #Espagne #mourir_aux_frontières #enquête #Tarajal #Espagne #Ceuta #Melilla

  • Unos 1.000 inmigrantes intentan saltar la valla de Melilla
    –-> 1’000 #migrants essaient d’attaquer la vallée de #Melilla

    En la víspera del Día Internacional del Migrante, unas mil personas de origen subsahariano han vuelto a ser noticia por intentar saltar la valla de Melilla que separa España de Marruecos. Sobre las diez y media de la noche, dos largas filas se aproximaron al perímetro fronterizo, según ha informado la Guardia Civil. Bajaban del Monte Gurugú, donde suelen vivir en asentamientos precarios hombres y mujeres de distintos países africanos con la intención de acceder a territorio español y, por tanto, a la Unión Europea.

    http://politica.elpais.com/politica/2013/12/17/actualidad/1387294869_662367.html

    #migration #frontière #barrière_frontalière #Espagne #Maroc

  • #parution : Migration : le #choc de l’#arrivée
    #Revue Vie sociale et traitements (VST)

    #Migrer, #émigrer : dans tous les cas, des #stabilisations, parfois des #souffrances. Changer de repère, de vie, d’aire culturelle, ce n’est pas simple même quand ça se passe plutôt bien. Alors quand ça se passe mal, quand on n’a pas vraiment choisi de partir, quand on est rejeté là où on arrive, enfermé dans un groupe identitaire pour ne pas rester seul, quand on ne comprend rien à la culture du pays d’accueil, quand on est contraint de se cacher pour survivre sur les marges, devenant peu à peu errant quand on se voulait migrant... Tout cela sur notre fond républicain unificateur, de « Il est interdit de cracher par terre et de parler breton » à « Nos ancêtres les Gaulois ». Car, même mal accueilli ou recueilli, il va falloir apprendre à accueillir les différences d’ici en se conformant aux injonctions d’intégration, parfois sous la menace de se faire « cueillir » et réexpédier comme un paquet.

    http://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2013-4.htm

    #migration #intégration

  • Le Maroc envisage la légalisation du cannabis - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20131209-le-maroc-envisage-legalisation-cannabis

    Un débat original a eu lieu la semaine dernière au Parlement marocain : les députés ont étudié la question de la légalisation du cannabis dans un but thérapeutique ou industriel. Il faut dire que le Maroc est, après l’Afghanistan, le deuxième producteur mondial de « kif ». La précieuse plante est essentiellement cultivée dans le nord du royaume, dans la région pauvre et montagneuse du Rif. Les défenseurs de la légalisation au Maroc tablent d’abord sur l’élaboration prudente d’un plan stratégique, puis le vote d’une loi en 2015.

    #maroc #drogue #débats #cannabis #santé #légalisation

  • Migranti, #Melilla: fra traumi e violenze al di qua del muro con lame taglienti lungo la frontiera assassina
    –-> migrants, Melilla: entre traumatismes et #violences en deçà du mur avec des lames le long de la #frontière_assassine

    Il governo spagnolo di Rojoy introduce pezzi di metallo acuminati sulla barriera di Melilla. I migranti denunciano i sistemi brutali. sono un’invenzione delle politiche europee di controllo degli ultimi mesi, vengono reinserite, a distanza di qualche anno, nonostante le pressioni della società civile spagnola. L’obiettivo è impedire il passaggio dei migranti

    http://www.repubblica.it/solidarieta/immigrazione/2013/12/02/news/melilla_traumi_e_violenze_la_frontiera_assassina_-72536601

    #migration #frontière #barrière_frontalière #mur #lames #Espagne #Maroc

  • Et voilà une autre #barrière qui se dessine, entre le Maroc et l’Algérie, cette fois-ci !

    Les #barbelés entre le Maroc et l’Algérie, pour soulager la pression migratoire sur Melilla ?

    N’en déplaise aux associations de défense des migrants, la frontière barbelée entre le #Maroc et l’#Algérie pour lutter contre l’entrée de migrants a de fortes chances de voir le jour. Une possibilité qui attise l’enthousiasme du côté espagnol et particulièrement celui du délégué du gouvernement de Melilla, Abdelmalik El Barkani. Ce dernier estime que cette nouvelle méthode réduira la pression migratoire que subit l’enclave puisque la plupart des migrants entre via la zone algérienne de Maghnia.

    –-> eh oui, si le délégué du gouvernement de Melilla est content... il le sera moins son homologue qui devra contrôler les flux plus au Sud (et encore moins les migrants qui auront une barrière de plus à franchir)

    http://www.yabiladi.com/articles/details/21247/barbeles-entre-maroc-l-algerie-pour.html

    #frontière #migration #barrière_frontalière #mur

    • Un article du Journal maroccain "Libération" (www.libe.ma) d’aujourd’hui :

      Un mur pour mieux contrôler l’arrivée des immigrés irréguliers affluant de l’Algérie
      Le Maroc entre permissivité algérienne et rigidité espagnole
      Le Maroc aurait son propre mur de séparation tout le long de la frontière avec son voisin oriental. C’est ce qu’a révélé dernièrement une certaine presse de la place. Inquiet par les agissements des mafias de contrebande et des stupéfiants et pressé par l’augmentation du flux des migrants irréguliers sur son territoire, le Royaume envisagerait de dresser un grillage le long de la frontière maroco-algérienne, s’étendant sur une distance de 450 km de Saidia à Figuig. Un projet qui suscite d’ores et déjà la polémique et jette un pavé dans la mare.
      En effet, les associations œuvrant dans le domaine des migrations n’ont pas hésité à émettre des objections à la construction d’une telle barrière. « Même si on ne dispose pas d’informations confirmant ou infirmant ce projet, on est contre toute militarisation des frontières et la restriction des libertés de circulation », nous a déclaré Hicham El Baraka, président d’ABCDS Maroc, association qui vient en aide à ces migrants à Oujda. Et d’ajouter : « Cette entreprise nous laisse perplexe parce que le Maroc a déjà émis son objection concernant la construction de la barrière du préside occupé de Mellilia ». Même son de cloche de la part de Khadija Elmadmad, chaire Unesco « Migration et droits humains », Université Hassan II de Casablanca, qui estime que ledit grillage aura certainement des conséquences sur les droits des migrants. « Si le Royaume a le droit d’exercice sa souveraineté sur son territoire, il reste pour autant la question de garantie des droits des migrants. C’est le cas, par exemple, des demandeurs d’asile. On se demande si le Maroc permettra au HCR et aux associations œuvrant dans le domaine de la migration d’accéder à ces zones », nous-a-t-elle précisé.
      Mais l’Algérie est-il aujourd’hui un pays émetteur de migrants irréguliers vers le Maroc ? « Oui », nous a répondu Hicham El Baraka. « Les chiffres et les statistiques manquent mais sur le terrain, le constat est flagrant. Un grand nombre de migrants entrent clandestinement au Royaume via Maghnia, la ville algérienne la plus proche, pour arriver à Oujda et Nador », nous a-t-il expliqué.Suite de la première page
      Notre source nous a révélé que s’il y avait une certaine baisse, ces derniers mois, du flux migratoire due au renforcement des contrôles aux frontières à cause de la guerre au Mali, de plus en plus de migrants irréguliers quittent l’Algérie pour le Maroc afin d’échapper aux attaques des bandes mafieuses et aux agressions des forces de l’ordre algériennes. « Aujourd’hui, les migrants irréguliers souffrent le martyre en Algérie à l’insu de tout le monde d’autant qu’il y a peu d’associations qui s’occupent des droits des migrants dans ce pays », nous a-t-il affirmé.
      Pourtant, nos sources sont unanimes à souligner que la mise en place de ce grillage aurait des conséquences néfastes sur les relations entre les deux pays. Ainsi, Khadija Elmadmad estime que ce projet portera un coup dur à l’unité maghrébine. Même constate de Hicham El Baraka. Il pense que ce sont les peuples des deux pays qui seront les premiers perdants. Certains spécialistes vont plus loin, en avançant que cette entreprise éventuelle susciterait des réactions de la part de l’Algérie à l’instar de la campagne menée depuis peu contre le Royaume.
      Autres interrogations suscitées par ce projet et non des moindres : le coût de ce projet. En effet, nombre de spécialistes de la question migratoire se demandent combien cette clôture coûterait au budget de l’Etat. Des expériences mondiales similaires démontrent que le mur séparant les Etats-Unis et le Mexique aurait coûté de 10 à 20 milliards de dollars et que la barrière de Mellilia a été estimée à 33 millions d’euros. Des sommes faramineuses sans compter les frais de maintenance et de fonctionnement. Le Royaume a-t-il les moyens de ses ambitions ? Difficile de trancher mais ce qui sûr, c’est que ces murs de séparation ont déjà montré leurs limites. Le cas des Etats-Unis est édifiant à ce sujet. En effet, la Cour des comptes américaine a révélé que certaines parties des barrières ont été traversées plus de 3000 fois en trois ans, découpées ou trouées à 1300 reprises par les immigrants ou leurs passeurs. Pire, cette barrière dont la construction a commencé en 2002, aurait limité de 25 % seulement l’immigration mexicaine. Même constat au niveau de la barrière de Mellilia qui a enregistré une hausse de 87% des tentatives de franchissement entre le 1er janvier et le 17 septembre 2013.
      Samedi 30 Novembre 2013
      Hassan Bentaleb

      http://www.libe.ma/Un-mur-pour-mieux-controler-l-arrivee-des-immigres-irreguliers-affluant-de-l-Al

  • « Pour vraiment contrôler les frontières, il faudrait un policier tous les 100 mètres »

    Les dernières semaines ont été marquées par deux drames qui ont bouleversé l’Europe : le naufrage de Lampedusa qui a fait plus de 360 morts et le décès de près de 100 migrants, au Niger. Directrice de recherche au CNRS, affectée au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) à Paris, et spécialiste des questions migratoires, #Catherine_Wihtol_de_Wenden décrypte la mécanique des #flux_migratoires en #Afrique.

    Pourquoi les pays européens et africains n’arrivent-ils pas à mettre un terme à des tragédies commes celles de Lampedusa ou du Niger ?

    On croit qu’en contrôlant les frontières cela va résoudre les choses. Mais si on veut vraiment contrôler, il faut mettre un policier tous les 100 mètres. Or on oublie que la majorité des migrants n’arrivent pas illégalement en Europe et encore moins par la mer. La plupart viennent avec des documents en règle, comme étudiants, travailleurs saisonniers ou touristes et restent ensuite en situation irrégulière.

    Que faudrait-il faire ?

    Il faudrait d’abord plus de volonté politique. Aujourd’hui, on ne parle migrations ni au G8 ni au G20. La gestion ne se fait plus que par l’opinion, à coups de sondages. Or il faut ouvrir les frontières à plus de catégories de gens, car nous sommes dépendants démographiquement et économiquement de l’#immigration. Il faut permettre de voyager tant aux très qualifiés qu’aux peu qualifiés. Les pays ne disent jamais qu’ils ont besoin de ces derniers. Il faut aussi développer la #mobilité_pendulaire. Beaucoup de gens du Maghreb aspirent à ce genre de vie. Mais pour cela, il faut ouvrir l’accès aux titres de séjour de longue durée et à la double nationalité.

    Pourquoi y a-t-il toujours en Afrique cette envie d’émigrer ?

    Les gens qui partent sont issus de pays où l’âge médian est de 25 ans et où la population est de plus en plus scolarisée et urbaine. Mais elle n’a pas de #travail. Du coup, elle est branchée toute la journée sur la télévision, les téléphones portables, et n’a pas de sentiment d’avenir, y compris dans les Etats qui ne sont pas si pauvres.

    Il y a aussi un sentiment de « risque » permanent, environnemental, sanitaire ou politique. Au Maroc, plus de 50 % des jeunes veulent partir à l’étranger. Contrairement aux idées reçues, le développement n’est pas un facteur de stabilisation. Ce ne sont jamais les plus pauvres qui partent, sauf en cas de catastrophe.

    Comment une personne prend-elle la décision de partir ?

    Souvent, il s’agit d’un jeune qui habite la campagne. Il va d’abord à la ville. Il voit que ses amis ont accès à la monétarisation de l’économie. Cela lui crée des #besoins qu’il ne peut assouvir facilement : montre, ordinateur, téléphone, etc. Et très vite, il y a une dépendance à la #migration.

    Dans certaines régions, on sait que la migration crée la migration. Sur les 400 milliards de dollars (296 milliards d’euros) envoyés chaque année par les migrants dans leur pays d’origine, environ 15 % sont pour l’Afrique. Les familles sont très favorables au départ. Elles réunissent de l’argent, mettent en contact avec les passeurs. Depuis les années 1990, les gouvernements ont par ailleurs compris qu’ils avaient intérêt à laisser sortir les gens. Il est donc très facile d’aller chercher un passeport.

    La traversée de la #Méditerranée ne fait-elle toujours pas peur ?

    Non, il n’y a pas d’hésitations. En général, les #passeurs logent les migrants dans des baraquements en attendant que la mer soit bonne. La plupart des gens ont droit à trois tentatives. Il suffit qu’un seul réussisse pour que tous les autres pensent qu’ils ont leur chance. Beaucoup se disent : « Si je ne meurs pas en mer, je suis de toute façon mort chez moi. »

    Comment les #réseaux_de_passeurs se sont-ils construits ?

    On trouve parmi eux beaucoup de « ratés » du passage. Des gens qui ont échoué plusieurs fois. Ils ont pu être reconduits dans leur pays d’origine ou dans un pays par lequel ils avaient transité. Là ils sont devenus des spécialistes du voyage. Les passeurs peuvent aussi être en uniforme. Beaucoup de douaniers sont corrompus. Mais on trouve aussi beaucoup de #pêcheurs qui ont perdu leur travail et ont vu là une opportunité lucrative.

    Combien coûte une traversée de la Méditerranée ?

    Entre 3 000 et 4 000 euros. Cela peut être les réserves d’une famille entière. Cela coûte moins cher quand le passeur n’emmène pas la personne jusqu’en Europe et qu’elle s’arrête en route, pour travailler et gagner de l’argent. C’est ainsi que des pays comme la Tunisie, la Turquie ou la Mauritanie sont devenus malgré eux des pays d’immigration « sas », avec toute une population qui ne sait plus très bien si elle veut rester ou continuer la route. C’est dans ce contexte que le #Maroc a annoncé, il y a peu, une grande opération de régularisation.

    Quelles sont les principales routes migratoires du continent ?

    Pour l’Afrique de l’Ouest, il y a deux voies. La première passe par #Nouadhibou, en #Mauritanie. Ceux qui l’empruntent espèrent aller jusqu’au Maroc pour franchir la frontière de l’enclave espagnole de #Ceuta et #Melilla. L’autre voie passe plus à l’est, par le #Niger (#Agadez). De là, les migrants entrent en #Libye. Certains tentent de rejoindre l’île italienne de #Lampedusa, tandis que d’autres préfèrent faire le tour par la #Grèce.

    Pour l’Afrique de l’Est, les Somaliens, les Erythréens passent surtout par le #Soudan, qui est aussi un pays d’émigration, avant de gagner la Libye ou l’#Egypte. Enfin, il y a ceux qui se dirigent directement vers le #Yémen ou les #pays_du_Golfe.

    Ces routes ont-elles évolué récemment ?

    Oui, car elles sont de plus en plus contrôlées. Jusqu’au début des années 2000, l’un des principaux points de passage était le détroit de Gibraltar. Mais depuis l’arrivée de #Frontex et de #SIVE , cet endroit est devenu très verrouillé. Les gens ont donc rallongé leurs trajets. Les #Sénégalais, qui migraient avant vers l’#Espagne en passant par la #Mauritanie puis le Maroc, font désormais des milliers de kilomètres pour passer par les #îles_Canaries. L’autre voie de contournement est la #Turquie. Beaucoup de gens se concentrent désormais à #Istanbul avant de tenter leur chance. Cela fait de très longs voyages, de quelques mois à plusieurs années.

    Ce #verrouillage des frontières a-t-il modifié les migrations intra-africaines ?

    Non, pas particulièrement. L’Afrique a ses propres pôles migratoires où le facteur d’attractivité qui prévaut est le dynamisme économique. C’est le cas de l’Afrique du Sud, du Nigeria, du Maroc, et, plus récemment, de l’Angola. Ce sont des pays qui demandent beaucoup de main-d’oeuvre, notamment dans le tourisme, la construction ou l’agriculture. La seule chose qui a évolué, c’est que le Golfe est devenu la troisième zone de migration au monde. Beaucoup d’Africains s’y rendent. Il est relativement facile d’y accéder. Mais les droits y sont très peu protégés et il n’y a pas de possibilité de regroupement familial.

    Quel a été l’impact des « #printemps_arabes » ?

    Cela a engendré un pic, car des points de passage traditionnels comme #Zarzis, sur la côte tunisienne, n’étaient plus contrôlés comme du temps de Ben Ali. Pour autant, ceux qui sont partis avaient, pour la plupart, déjà le projet de migrer. Les « printemps arabes » n’ont pas donné envie de migrer à toute la population, au contraire. Ce qui a changé, en revanche, c’est la façon dont sont appliqués les #accords_bilatéraux que l’#Italie avait signés avec la Tunisie et la Libye. Il y a moins de zèle de la part des nouveaux régimes car ces accords sont mal vus par leurs opinions.

    Y a-t-il une évolution des profils des migrants ?

    Oui et non. Certains pays comme le Cameroun fournissent traditionnellement plutôt des élites. Le Sénégal et l’Egypte envoient, eux, plutôt des flux mixtes, tandis que le Mali et la Mauritanie laissent partir une main-d’oeuvre moins qualifiée. Mais il y a aussi de plus en plus de pays du Sahel ou de la Corne de l’Afrique qui sont des viviers de migrants. C’est en partie lié à l’évolution des transports, à la multiplication des réseaux de passeurs et aux conflits. L’autre nouveauté, c’est la #féminisation_des_flux et l’arrivée de #mineurs.

    Les vieux schémas migratoires de l’Afrique vers l’ancienne puissance coloniale sont-ils en train de changer ?

    En partie. Les flux traditionnels vers l’Europe continuent, mais les schémas migratoires se sont diversifiés pour aller, par exemple, vers des pays qui se découvrent riches, comme l’Angola. La carte des conflits a aussi beaucoup changé. Plus de 15 millions d’Africains se sont installés dans un autre pays du continent, en 2010, et un Africain sur deux migre aujourd’hui vers un pays qui n’est pas en Europe.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/27/pour-vraiment-controler-les-frontieres-il-faudrait-un-policier-tous-les-100-

    #migration #frontière #politique_migratoire #pêcheurs_tunisiens

  • Melilla. Triple saut vers l’eldorado

    PAR FRANÇOIS MUSSEAU

    Le soir venu, vers 19 heures, lorsque les ratissages de la police marocaine ont cessé, Dream All Good reprend des forces. Il s’anime et partage avec ses compagnons d’infortune sa gouaille et son sens du rythme. Dream All Good, c’est le nom d’artiste que s’est donné le Camerounais Jacky (1), une armoire à glace de 22 ans à la voix de ténor. Sous la lumière diffuse d’une demi-lune, au milieu de l’épaisse forêt de pins maritimes, il improvise un rap relatant son sort précaire, son long voyage commencé à Douala en 2009, les mensonges adressés de temps en temps à sa mère au téléphone ( « Tout va bien, maman, je vais bientôt commencer à travailler » ), les tabassages des paramilitaires marocains, et puis le froid de la nuit, la faim, les courses éperdues pour fuir les coups, l’épuisante existence de bête traquée.

    Bouillie de farine, sardines et miches de pain

    Une soirée de plus et toujours le même rituel : Dream All Good et une dizaine de compatriotes, assis sur des rochers devant une popote rudimentaire - de la farine en bouillie, des sardines et des miches de pain -, tournent le regard vers leur objectif, leur rêve, la cible ultime de leur interminable odyssée. Du haut d’un promontoire pierreux, ils contemplent les mille feux de Melilla, ce confetti espagnol posé sur le littoral nord-est du Maroc, seule frontière terrestre, avec Ceuta, séparant l’Afrique et l’Union européenne.

    D’où ils se trouvent, on perçoit avec netteté les projecteurs de l’aéroport, les éclairages du boulevard périphérique et tous les points scintillants de la ville ; à côté, vers l’est, les lumières de Beni-Enzar (la bourgade marocaine frontalière) s’apparentent, en comparaison, à des lanternes ou des bougies.

    Les regards des jeunes Camerounais sont bien sûr fixés sur Melilla, happés, absorbés, comme ceux d’enfants devant un sapin de Noël. Certains se sont réfugiés dans le silence, perdus dans une rêveuse contemplation ; d’autres s’épanchent et libèrent leurs sentiments, tel Peter qui s’exclame : « Melilla-la-bella, Melilla Babylone, comme je te veux ! »

    Survêtement gris à capuche et jean élimé, Dream All Good parle, lui, à profusion, pris d’une soif de mots inextinguible. Ses compagnons l’écoutent religieusement, comme s’il leur prêtait voix de manière fidèle et juste : « Il faut nous comprendre. Tout en bas, c’est l’Espagne, et puis l’Europe. Nous, cela fait deux, trois, voire cinq ans qu’on a quitté nos familles et le Cameroun. On a vu défiler les pays et les commissariats de police, on s’est fait tabasser, on nous a détroussés, puis largués dans le désert. On a dû mendier et vivre avec rien ; et puis, aujourd’hui, l’Espagne est à portée de regard. Vous vous imaginez ? »

    L’œil est luisant, le verbe solennel, comme s’il anticipait une question : « Alors revenir ? Jamais ça. Il ne reste qu’une dernière étape, après une si longue route. C’est comme lorsqu’en bâtissant une maison, il ne reste qu’à poser le toit et qu’on te demande d’accepter que tout l’édifice s’écroule. Notre destin, il est là, devant, lumineux, il n’est pas derrière nous, dans notre dos, tout obscur. »

    Reste que, de tout leur parcours d’émigration, la dernière étape est certainement la plus âpre, la plus douloureuse, la plus périlleuse. Elle commence précisément sur ces hauteurs pentues du mont Gourougou, où 300 à 400 Africains (Guinéens, Camerounais, Ivoiriens, Maliens, Sénégalais, Nigériens…) vivotent comme ils le peuvent, dans cette zone pierreuse couverte de denses pinèdes. Ils n’ont qu’une idée fixe : le moment propice, se laisser glisser vers la frontière de Melilla, la franchir clandestinement et, une fois en territoire espagnol, rejoindre le centre de séjour temporaire pour les immigrés (Ceti) d’où, un jour, on sera forcément transporté vers la péninsule, puis laissé en liberté. Autrement dit, un passeport pour l’eldorado européen en poche. Avant de réaliser le saut improbable de la frontière, la première gageure est de survivre dans le mont Gourougou.

    « Des rafles où ils se déploient comme des poulpes »

    Longtemps, les Subsahariens y ont été tolérés par les autorités marocaines - bien que fustigés comme « illégaux » - et les organisations humanitaires étaient autorisées à les aider. Mais, depuis l’an dernier, Rabat a serré la vis en déclarant ces migrants « indésirables » : en février, la tente de MSF (Médecins sans frontières) plantée sur un promontoire, a été démontée pour être remplacée par une unité mobile des Forces auxiliaires, avec camions, projecteurs et hommes bien entraînés. Leur mission : « ratisser » l’endroit pour faire du chiffre, interpeller le plus possible de clandestins. « Ces policiers sont jeunes, agiles, très sportifs, et aussi incultes, très violents, les pires », enrage Adil Akid, membre du Mouvement des droits humains (MDH), qui tente de prêter main-forte aux Africains, « désormais livrés à eux-mêmes ».

    Chaque jour, les Subsahariens réfugiés sur les hauteurs du Gourougou doivent faire face à deux rafles des « Ali », leur terme pour désigner les Forces auxiliaires marocaines. La première, entre l’aube et midi, la seconde entre 14 et 17 heures, lorsque la voix du muezzin de Beni-Enzar retentit. A écouter le récit épouvanté de Samuel, un Camerounais de 27 ans, informaticien et cultivé, les traques font penser aux Chasses du comte Zaroff, la nouvelle de Richard Connell, adaptée en 1932 (2), où le gibier est humain. « Ils se déploient de partout, comme des poulpes, impossible de savoir d’où ils vont surgir, et ils courent très vite. C’est pourquoi on dort tous chaussés, l’anorak enfilé, sur le qui-vive, prêts à détaler. Comme des animaux. »

    Essaimés en petits groupes pour passer la nuit dans la forêt, à même le sol, les Africains se reposent donc à peine, la peur au ventre, se sachant être des proies. « Boumla » (danger !), hurle le premier qui détecte l’arrivée des Ali au moindre signe d’approche. C’est alors une débandade effrénée vers un refuge naturel, une anfractuosité rocheuse, une cachette dans un ravin. « Si on a la chance d’en avoir trouvé, il faut y rester des heures sans bouger, dans l’espoir de ne pas être découvert, poursuit Samuel. Si on est pris, c’est terrible. On se fait rosser à coups de matraque et de gourdin, surtout aux genoux et à la tête. Les Ali nous prennent tout : l’argent, les portables, les chaussures et nous embarquent dans des fourgonnettes. »

    Direction Oujda, puis un no man’s land près de la frontière avec l’Algérie. De là, la plupart regagnent Maghnia, côté algérien, où l’on peut grignoter un peu d’argent comme maçon ou ouvrier agricole. « Là-bas, la police est plus humaine, mais elle nous bloque l’accès vers Alger, alors, pas de choix, il faut revenir au Maroc, puis vers Gourougou pour retenter Melilla. » Un chemin de Sisyphe, que Samuel a déjà parcouru à trois reprises, à chaque fois caché dans un train de marchandises, menacé d’être repris par les gendarmes marocains. D’autres circulent la nuit dans un taxi pirate pour 300 dirhams (30 euros) ; les plus pauvres doivent opter pour des marches nocturnes pendant quatre à cinq jours. De ces marches, les Maliens Omar et Boubacar Sidibé, 23 et 25 ans, inséparables frères, en ont leurs baskets tout usées : déjà deux voyages éreintants en cinq mois. Ils se fichent des allers et retours, « Melilla vaut tous les sacrifices ». L’obsession est de franchir la valla , le triple grillage qui enserre la ville espagnole sur 11,5 kilomètres et tient lieu de frontière avec l’Europe. « Et la meilleure façon d’y parvenir, dit Omar, c’est de grimper massivement, comme une armée. »

    Le 17 septembre, Omar et Boubacar faisaient partie d’un « bataillon » de 300 Africains escaladant la valla à corps perdu, pieds et mains nus pour mieux s’agripper. D’abord six mètres de hauteur, puis quatre mètres, enfin de nouveau six mètres, chaque grillage étant séparé de l’autre par un couloir d’un mètre de large. Une sorte de triple saut, qu’il faut réaliser en un temps record car, pendant l’escalade, on risque de recevoir par-derrière les pierres des gendarmes marocains et, par-devant, les balles en caoutchouc des gardes civils espagnols. « On a passé le premier grillage, mais d’autres nous sont tombés dessus, poursuit Omar. On nous a renvoyés côté marocain, les gendarmes se sont salement défoulés sur nous. » Il montre des cicatrices sur son buste et un bras cassé, ce bras qu’on replie sous les coups pour se protéger la face.

    Ce jour-là, vingt-trois Subsahariens ont été grièvement blessés - dont six ont perdu un œil -, transférés et soignés à l’hôpital de Nador grâce à l’archevêché de cette ville marocaine située à environ 50 km de là. Sur les 300 « assaillants », une centaine a pu fouler le sol espagnol, et galoper vers le Ceti, en jouant au chat et à la souris avec les gardes civils et les ARS, des forces anti-émeutes spécialement envoyées de Madrid.

    « Ils frappent, mordent et hurlent, ils n’ont rien à perdre »

    Le surlendemain, le 19 septembre, nouvelle escalade massive en provenance du Gourougou : 200 retentent leur chance (dont les frères Sidibé et Samuel), une dizaine seulement passe entre les mailles du filet. Affolée, la presse de Melilla titre : « Assauts de Subsahariens », « Avalanche d’Africains », « Agression massive ». Filmées par les caméras de surveillance, les spectaculaires images feront le tour du monde via YouTube (3). Et ce, à l’initiative de la Garde civile (c’est-à-dire du ministère de l’Intérieur) qui, en diffusant cette vidéo, semble dire au reste de l’Europe : « Regardez, nous sommes envahis par cette horde de sauvages, aidez-nous ! » « Pas du tout, corrige le sous-lieutenant Juan Antonio Rivera, nous avons seulement voulu montrer la réalité, la cruelle réalité. »

    Au volant d’un tout-terrain qui nous fait visiter le tracé sinueux d’un bout à l’autre de la valla, ce responsable de la Garde civile (600 hommes à Melilla, et autant de policiers nationaux) tient à dire ceci : en tentant de franchir ce triple grillage de vertige, les Subsahariens jouent à quitte ou double et sont de plus en plus agressifs. « Nous aussi, nous avons des blessés, il faut souvent se battre avec eux au corps à corps, ils mordent, hurlent, frappent, n’ayant rien à perdre. » Le sous-lieutenant assure que les détenus sont « bien traités », et aussitôt rendus au Maroc. Opinion niée en bloc par les humanitaires et tous les Africains de Gourougou pour qui les gardes civils sont ces temps-ci aussi brutaux que leurs alter ego marocains.

    Au cœur de Melilla, dans la Comandancia (l’immense QG en béton de la Garde civile), Juan Antonio Rivera décrit avec fierté la salle de contrôle, où onze écrans permettent de visualiser les images captées nuit et jour par la centaine de caméras placées le long de la valla. Dans le jargon local, cela s’appelle le système intégral d’imperméabilisation frontalière, le SIPF. Un objectif, plus qu’une réalité : selon la Garde civile, 1 700 Africains ont pu franchir le triple grillage en 2012, et au moins 3 100 cette année. Les tentatives n’ont pas de raison de s’arrêter : d’après le préfet de Melilla, Abdelmalik al-Barkani, il y aurait - outre les 400 Africains du Gourougou - entre 1 500 et 2 000 Subsahariens et Maghrébins autour de Nador, dans les camps de Silwan, Afra ou Marjane. Tous candidats pour le « grand saut » vers l’Europe.

    En file indienne dans le viseur des caméras thermiques

    Le phénomène dure depuis une dizaine d’années, avec plusieurs assauts massifs en 2005 et 2006. Depuis lors, le grillage a été surélevé de deux mètres et renforcé de deux épaisseurs par les Espagnols. Sans succès : la frontière demeure poreuse. Rivera : « Preuve que ces gens désespérés se moquent de la crise. Le goutte-à-goutte n’a jamais cessé : si les assauts massifs sont peu fréquents, des petits groupes de quatre ou cinq tentent leur chance chaque semaine. » Et ce serait bien pire, ajoute-t-il, si la gendarmerie marocaine n’agissait pas avec autant de fermeté contre les « illégaux ». Ce serait bien pire, aussi, si la Garde civile ne disposait pas de caméras thermiques, qui permettent, la nuit, de voir arriver de loin les Africains descendant en file indienne du mont Gourougou. Dans la salle de contrôle, un agent passe une vidéo en noir et blanc ayant permis d’avorter un récent assaut massif sur la frontière. Il lâche, entre rire et fascination : « Cela me fait penser aux migrations de gnous dans les plaines de Serengeti, en Tanzanie. » Un autre agent : « Moi, ça m’évoque un film de zombies. Quand je pense que ce sont des humains, c’est horrible d’en arriver là. Quand ils courent, on les dirait possédés par le démon ! »

    Fichée dans le littoral nord de l’Afrique sur 12,3 modestes km2, l’enclave de Melilla et ses quelque 80 000 habitants est une survivance coloniale, un coin d’Espagne anachronique qui, dans la pratique, est un formidable aimant de richesse et de prospérité. D’un côté à l’autre de la frontière, la différence de niveau de vie est de 1 à 13 - une disparité deux fois supérieure qu’entre les Etats-Unis et le Mexique. Ici, des attelages d’ânes et des ruraux tirant le diable par la queue ; là-bas, des immeubles modernes et le confort européen. Chaque jour, au poste de Beni-Enzar, on compte entre 30 000 et 35 000 entrées du côté marocain (et 7 000 véhicules), pour l’essentiel de la contrebande.

    A la nage, en barque, sous un camion…

    A cette pression humaine, il faut ajouter les tentatives de passage clandestin de Subsahariens, d’Algériens, plus récemment de Syriens. « La prospère Melilla, si petite face à une pauvreté si vaste, c’est un goulot d’étranglement, résume José Palazon, de l’ONG Prodein. Les vagues de misère y déferlent avec d’autant plus de force. » Et tous les moyens sont bons pour mettre le pied dans la Babylone européenne. Avec de faux documents (environ 2 000 euros), à la nage (très difficile, vu la surveillance maritime), en Zodiac (entre 1 500 et 2 000 euros), en barque (avec des femmes enceintes ou des enfants en bas âge, non-expulsables), sous un camion ou coincé contre la carrosserie d’une voiture (entre 2 500 et 3 500 euros). « Ceux qui tentent l’escalade du grillage depuis le Gourougou sont sans le sou, précise Adil Akid. C’est le seul moyen gratuit. Et le plus désespéré. »

    Le 17 septembre, avec une centaine d’autres, le Malien Daniel, 23 ans, a poussé le cri de victoire de rigueur : « Bouza ! » Après l’escalade de la valla, cette boule de muscles est parvenue aux portes du « City », comme l’appellent les Africains. Au centre de séjour temporaire des immigrants, la partie est gagnée. Ensuite, ce n’est plus qu’une question de temps. Une drôle de petite ville à l’extrémité de Melilla - accolée à un terrain vague et à un stupéfiant terrain de golf - où s’entassent 893 migrants pour une capacité de 480 places. On y distribue à chacun trois repas par jour, des sandales, du savon, une serviette et une couverture. « J’arrive pas encore à réaliser, venir de Gourougou, et aujourd’hui, ce palace ! »

    Daniel se souvient nettement du 10 janvier 2010, lorsqu’il a quitté Bamako, prié Allah et embrassé ses quatres frères et sœurs. Puis Kidal, la route du désert, Adaral et Maghnia en Algérie, pour finir à Melilla. « C’est un exploit d’avoir atterri ici, je le jure. » Maillot du FC Barcelone, cheveux ras, il tue ses après-midi sur ce lit de rivière asséchée qui jouxte le Ceti, encombré de détritus. A ses côtés, une dizaine d’autres Maliens, envahis aussi par l’ennui et une inquiétude sourde : « On ne sait pas combien de temps on va rester ici, c’est dur, craint Salif, 24 ans. Je suis jeune, je veux fonder un foyer, et je perds mon énergie. »

    Le séjour au Ceti s’apparente à une sorte de limbes : on y perd la notion du temps. Certains y restent trois mois, d’autres trois ans. On palabre, on erre dans Melilla, regardés de travers par les locaux, et on contacte la famille restée au pays. Chaque semaine, les autorités espagnoles transfèrent entre 30 et 40 personnes vers la péninsule. « Nous-mêmes ne connaissons pas bien les critères de sélection, confie Carlos Montero, le président du Ceti, qui dépend du ministère des Affaires sociales. Notre difficulté, c’est de gérer cette angoisse. Et faire face à leur incroyable méfiance : leur périple a été une série de souffrances et de claques, ils ne croient plus en personne. Mais une chose est sûre, ce sont tous des athlètes, physiquement et mentalement. »

    Curieusement, les Africains qui ont pu escalader le triple grillage ne se souviennent plus des longs mois passés sur les hauteurs du Gourougou. Ou bien ne veulent plus en parler. Une sorte d’amnésie les a touchés. « C’est un authentique enfer, là-bas, ils veulent oublier cet endroit ! s’exclame cette militante canadienne, qui les a longtemps secourus. J’en ai vu qui chialaient rien qu’à l’idée d’y retourner. Ils n’ont pas tous des âmes de guerriers. Beaucoup sont des diplômés, horrifiés par la violence policière, pris au piège dans cette souricière. On n’en parle peu, mais j’en connais qui sont repartis chez eux, malgré tout le déshonneur que cela suppose, malgré le fait qu’il faut revenir à la case départ, glaner un peu d’argent, payer des passeurs, retraverser le désert, risquer de nouveau sa peau. »

    Toilette à la source

    Retour au Gourougou. Cette nuit-là, les deux frères Sidibé sont allés acheter des vivres au village de Beni-Enzar, du pain et des sardines. Ainsi que de la lessive pour leur toilette mensuelle à la source, tout là-haut. Omar : « On est traités comme des pestiférés par les habitants. » Interdit d’entrer dans une cafétéria ou un salon de coiffure ; plus aisé dans un cyber-café, « où les gendarmes peuvent nous prendre. Mais, bon, faut bien risquer pour prendre des nouvelles de la famille et savoir comment va le monde ». Lui et Boubacar n’en perdent pas le sourire pour autant. Ce soir, il y a réunion avec les « chefs » pour décider d’un assaut massif sur la valla. Les chefs, c’est-à-dire les plus expérimentés, ceux qui connaissent les bons itinéraires, savent estimer les périls et les opportunités.

    Vers minuit, lorsque l’hélico de la Garde civile ne perturbe plus le silence de la nuit, un conseil improvisé a donc lieu. Des dizaines d’Africains sont rassemblés, intensément à l’écoute. Parmi eux, les frères Sidibé, Samuel, Dream all Good et ses copains camerounais. Tout comme le Malien Sékou Touré, un chef, trois ans de séjour dans la forêt du Gourougou et seulement deux vraies tentatives - avortées - sur le grillage. « Je suis descendu vers Melilla des dizaines de fois, mais le plus souvent c’est trop dangereux. Trop de policiers. Il faut se raviser. » Bien avant l’aube, vers 4 heures du matin, ils sont environ deux cents à tenter une approche. Ils rebrousseront chemin. Un autre jour, autant de jours qu’il le faudra, ils réessaieront…

    http://www.liberation.fr/monde/2013/11/22/melillatriple-saut-vers-l-eldorado_961352

    #migration #frontiere #melilla #maroc #espagne #barrerie_frontalière #mur

  • Spain illegally pushing back migrants to Morocco

    Spanish newspaper El País has shown this week that the Spanish Guardia Civil (Spanish policing authorities) continues to push back migrants to Morocco from Melilla, the Spanish city on the northern coast of Morocco. These renewed revelations were made through the disclosure of a recorded conversation on the night of 26 April 2013 where two Spanish officers agree how to hand over to the Moroccan authorities a group of migrants who had jumped the fence between Melilla and Morocco some hours earlier. The push-back took place through the only part of the fence that is not filmed by security cameras.

    http://www.ecre.org/component/content/article/70-weekly-bulletin-articles/500-spain-illegally-pushing-back-migrants-to-morocco.html

    #Espagne #push-back #refoulement #frontière #Maroc #migration #Melilla

  • Mohamed VI, le « roi des pauvres », dépense sans compter | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/11/19/mohamed-vi-le-roi-des-pauvres-depense-sans-compter

    Le budget alloué à la monarchie marocaine est régulièrement en hausse et dépasse de loin celui de plusieurs grands ministères. Une ligne de crédit pharaonique qui échappe à tout contrôle, s’indigne le site Demainonline.

    #Maroc

  • ¿Pero quién defiende las cuchillas en la valla de Melilla ?
    –-> mais qui défendent-ils les #lames sur le mur de #Melilla ?

    No abundan los defensores de la recolocación de las cuchillas en la valla que separa a Melilla de Marruecos –que estará terminada a fin de mes, según la previsión del Ministerio del Interior- incluso en las filas del Partido Popular que gobierna la ciudad autónoma.

    http://politica.elpais.com/politica/2013/11/15/actualidad/1384546450_823659.html

    #frontière #Espagne #Maroc #migration

  • Maroc : espoirs et craintes face à la nouvelle politique migratoire - Maroc - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20131113-maroc-espoirs-craintes-face-nouvelle-politique-migratoire-immigration-m

    Le Maroc a détaillé lundi soir les détails de sa nouvelle politique migratoire.

    Des critères stricts de régularisation des sans-papiers, majoritairement africains, ont été définis. Pour les associations marocaines de défense des migrants, à qui le gouvernement a pour la première fois réservé la primeur de ses décisions, cette opération est une bonne nouvelle. Mais étant donnée l’ampleur de la tâche, elles appellent le gouvernement à une plus large concertation.

    #migrations #asile #maroc #politique_migratoire

  • BBC News - The heavy-lifting ’mule women’ of Melilla
    http://www.bbc.co.uk/news/magazine-24706863
    Tiens, au #Maroc ils ont des #femmes_mules ou #femmes_bourriques. Beaucoup sont des #femmes divorcées (certaines parce que battues) qui s’épuisent à cet #esclavage pour nourrir leurs enfants.
    Le problème de la retraite ne se posera certainement pas pour elles, elles seront mortes avant. #monde_infâme

    Massive bales are everywhere, all wrapped in cardboard, cloth and sacking and fastened with tape and rope. And under the immense bales, obscured and bent double by the size of their loads, are Moroccan women. They are the mule women of Melilla, known locally as porteadoras.

    This commerce takes place daily at Barrio Chino - a border crossing from Melilla to Morocco for pedestrians only. As long as a porteadora can physically carry her load, it is classed as personal luggage, so Morocco lets it in duty-free. The women have the right to visit Melilla because they live in the Moroccan province of Nador. But they are not allowed to reside in the Spanish territory.

  • Sahara occidental : Bouteflika « a appuyé sur une plaie qui fait très mal à Rabat » - Algérie / Maroc - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20131108-sahara-occidental-bouteflika-appuye-une-plaie-fait-tres-mal-rabat?ns_ca

    Le Sahara Occidental se trouve une nouvelle fois au cœur de tensions entre le Maroc et l’Algérie. Après avoir rappelé temporairement son ambassadeur à Alger, le Roi Mohamed VI a déclaré que son pays n’avait « pas de leçons à recevoir d’un pays qui bafoue continuellement les droits de l’homme »

    http://www.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/186/560/2374/1773/344/257/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/2013-11-06T225100Z_2030633569_GM1E9B70ION01_RTRMADP_3_MOROCCO_0.JPG

    Une réponse à un appel du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental. L’historien Pierre Vermeren, maître de conférences à la Sorbonne spécialiste du Maghreb, revient pour RFI sur cette histoire tumultueuse et ses derniers développements, au regard des évolutions géopolitiques dans cette région.

    #sahara-occidental #maroc #algérie

  • Xe Festival international de cinéma du Sahara

    Quand le cinéma se réfugie dans le désert, par Pascual Serrano - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-11-07-Quand-le-cinema-se-refugie-dans-le-desert

    Dajla (Algérie). Du 8 au 13 octobre, le Festival international du #Sahara — FiSahara — a fêté son dixième anniversaire dans le camp de réfugiés de Dajla, le plus éloigné et le plus précaire de tous, sur le sol algérien. Un lieu où aucun tour opérateur ne vous emmènera et sur lequel votre agence de voyages ne saura pas vous renseigner. Et pourtant on y rencontre, comme dans tous les festivals, des réalisateurs, des producteurs, des acteurs, des actrices, des journalistes...

    #Afrique #Algérie #France #Maroc #Cinéma #Conflits #Culture

  • Melilla : entre mailles serrées et barbelés, une frontière tragique - Libération

    http://www.liberation.fr/monde/2013/11/06/melilla-mailles-serrees-et-barbeles-une-frontiere-tragique_945039

    Ultracontroversée depuis déjà une bonne dizaine d’années, le triple grillage qui sert de frontière entre le Maroc et Melilla, petite enclave espagnole du nord de l’Afrique, suscite plus que jamais la polémique et l’indignation.

    Mardi, peu avant le lever du soleil, un Subsaharien est mort en essayant d’escalader cette clôture haute de six mètres et constituée par une succession de trois barrières grillagées, chacune étant séparée d’un mètre. Lors de cette escalade, 40 personnes ont été détenues par la gendarmerie marocaine et la garde civile espagnole.

    #migrations #asile #mellila #ceuta #maroc #espagne

  • #Maroc : On est toujours le terroriste de quelqu’un
    http://reflets.info/maroc-on-est-toujours-le-terroriste-de-quelquun

    Reflets.info est toujours censuré par Maroc Telecom pour une hypothétique histoire d’apologie du terrorisme, accusations dont Ali Anouzla, directeur du site Lakome, fait encore les frais. Ali Anouzla aurait lui même demandé la censure de Lakome … le couteau sou la gorge. Son arrestation au motif d’apologie du terrorisme fait surtout suite aux révélations de […]

  • Connected Walls

    Lors des rencontres "Frontières, murs et sécurité" à Montréal le 17 et 18 octobre, j’ai assisté à la présentation d’une initiative que je trouve très intéressante

    http://www.connectedwalls.com

    http://www.twitter.com/connected_walls
    http://www.facebook.com/connectedwalls

    En voici la présentation :

    Un site internet peut-il permettre un instant de mieux comprendre celui qui vit de l’autre côté du Mur ? Le web est-il comme on le dit un outil révolutionnaire pour l’émergence de groupes de sentiments face aux nationalismes ?

    https://dl.dropbox.com/s/7w2r3yxa7amvgvi/wall1.png

    https://dl.dropbox.com/s/999b1x5ama45nfj/wall2.png

    https://dl.dropbox.com/s/bygjr40m65vd6m8/Wall3.png

    Et si l’expérience de « Connected Walls » pouvait nous permettre de rencontrer l’Autre, l’inconnu que l’on craint, mais qui pourtant a bel et bien des points en commun avec nous-mêmes…

    https://dl.dropbox.com/s/dpdniruzs6oaoij/connected%20walls.png

    Voici le synopsis présenté par les animateurs

    Depuis la Chute du Mur de Berlin, de nouvelles séparations sont apparues sur la planète. Mais ces structures sont-elles vraiment capables d’arrêter les hommes à interagir entre eux ?

    Pendant deux mois, Connected Walls va collecter progressivement des documentaires courts, réalisés le long de trois murs de séparation :

    –- Le mur entre les Etats-Unis et le Mexique

    –- Le mur en Palestine

    – Le mur entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta

    Tous les dix jours, 3 équipes de tournage, composées chacune de deux réalisateurs vivant d’un côté et de l’autre de ces murs, vont nous raconter ensemble, de façon engagée, leur vision intime de ces régions séparées.

    Parallèlement au travail des cinéastes, les internautes vont choisir les thématiques de ces films, rencontrer les réalisateurs en ligne, mais aussi pouvoir contacter les spectateurs vivant de l’autre côté du Mur.

    Cette initiative voudrait montrer ques les technologies en ligne actuelles peuvent permettre de briser virtuellement ces structures qui séparent matériellement les peuples entre eux.

    Voici le contexte de cette initiative :

    En novembre 2014, on fêtera les 25 ans de la Chute du Mur de Berlin, et la fin de la guerre froide. Paradoxe : pourquoi des murs de séparation sont-ils encore maintenus à une époque où se développent les libre-échanges ?

    « Connected Walls » a sélectionné trois murs, et souhaite offrir aux Internautes en temps réel, au travers du regard personnel de réalisateurs, une fenêtre interactive sur ces fractures complexes et douloureuses.

    –-----

    Connected Walls est initié par "Grizzly Films" (http://www.grizzlyfilms.be)

    Sebastien Wielemans
    info@grizzlyfilms.be
    +32.473.26.17.12
    sebastien@grizzlyfilms.be

    Lancement du projet en septembre-octobre 2014

    #frontières #mur #palestine #espagne #maroc #mexique #états-unis

  • Allo Amesys, Bull, Alten, le gouvernement français ? Savez-vous ce que vous avez fait au Maroc ?
    http://reflets.info/allo-amesys-bull-alten-le-gouvernement-francais-savez-vous-ce-que-vous-ave

    A l’heure où le site d’informations Lakome est censuré au Maroc, sans doute sur ordre du pouvoir en place, la question de l’installation d’un Eagle pour surveiller toute la population marocaine nous revient à l’esprit. Un outil de ce type, au Maroc, est un outil rêvé pour filtrer l’information à laquelle les dirigeants laisseront les […]

  • #Censure de #LAKOME au #Maroc
    http://reflets.info/censure-de-lakome-au-maroc-lapproche-newtonienne

    Ceci n’est pas un iceberg … Ceci est une liberté bafouée, celle de la presse marocaine, aujourd’hui illustrée par la censure des sites lakome.com et fr.lakome.com par les fournisseurs d’accès Internet marocains. Lakome, c’est le morceau de l’iceberg qui dépasse, sa partie visible. En tentant de faire disparaître cette partie visible, en tentant de l’enfoncer sous […]