• Dans son dernier roman, Siri Hustvedt accuse Marcel Duchamp de vol
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040919/dans-son-dernier-roman-siri-hustvedt-accuse-marcel-duchamp-de-vol

    Dans « Souvenirs de l’avenir », qui paraît cette semaine, Siri Hustvedt accuse Marcel Duchamp d’avoir volé son célèbre ready-made en forme d’urinoir à une baronne allemande. Cette pseudo-révélation a tous les airs d’une théorie fumeuse : elle mérite une enquête, car même un roman doit se soucier de la vérité.

    #La_rentrée_littéraire_de_septembre_2019 #Marcel_Duchamp,_Agnès_Thurnauer,_Fontaine,_Elsa_von_Freytag-Loringhoven,_siri_hustvedt,_Rentrée_littéraire_2019,_littérature_américaine

  • Éloge de la futilité - Cairn.info

    https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=JDA_138_0241

    Aimez-vous #marcel_duchamp ? #art

    Marcel Duchamp est jusqu’à présent connu des anthropo­logues (au sens large exposé sur la page d’accueil du site de l’Association française des anthropologues) comme objet d’étude. En effet, son œuvre étant constitutive de ce que l’on nomme l’art moderne, contemporain et actuel, il est impossible de tenter une description intelligente de cet art sans s’attarder longuement sur les aspects radicalement nouveaux qu’il y a introduit.

    Peut-on ainsi se passer d’élucider l’oxymoron que constitue un urinoir chef-d’œuvre de l’art, à ce point problématique qu’il semble avoir la même fonction que les koans dans la tradition du bouddhisme zen : disqualifier la logique discursive dont nous sommes prisonniers ? Peut-on résister à la force d’attraction de La mariée mise à nu par ses célibataires, même, œuvre mi-plastique (un tableau peint sur verre de 2 mètres sur 3), mi-littéraire (100 pages de notes en décrivent le fonctionnement) dont on connait les premières esquisses en 1913 et la dernière touche en 1969, avec l’œuvre posthume Étant donnés : 1° la Chute d’eau, 2° le Gaz d’éclairage. Parce qu’elle semble donner sens à l’ensemble des « œuvres » que Duchamp créa durant toute sa vie, elle fait vivre encore aujourd’hui, et le mythe de l’œuvre totale incluant peinture, poésie, performance, recherche ésotérique et scientifique, et le mythe du dandy, cet homme qui exprime sa complète singularité hors de toute influence.

  • Du célibat des machines, même
    http://romy.tetue.net/du-celibat-des-machines-meme

    Je n’ai donc jamais compris les « machines célibataires », expression dont Marcel Duchamp est l’inventeur, initialement pour désigner la partie inférieure de son grand œuvre, « Le Grand Verre », dont le titre original est « La Mariée mise à nu par ses célibataires, même ». Mouais. Même. Tout ce que j’y voyais c’était, non pas une machine mais, entre voyeurisme et effeuillage, la énième représentation d’un désir, toujours le même, celui masculin hétérosexuel, celui de mater de la meuf à poil.

    #machine #machines_célibataires
    #Duchamp #Deleuze #Guattari

  • Marcel Duchamp nous parle de ses « ready-made »
    http://www.youtube.com/watch?v=n8hxe6TQxds

    Entretien avec l’artiste Marcel Duchamp (1887-1968), fait en janvier 1967, portant uniquement sur les « ready-made » inventés à New York. L’interview est faite à Paris à la galerie Givaudan. Le ready made est né d’un ensemble de conclusions : de nombreux éléments d’un tableau sont achetés tout faits, la toile, les pinceaux... en poussant le raisonnement jusqu’au bout on arrive au « ready made ». Lui, l’artiste ne fait que signer. De toutes les façons une oeuvre d’art est toujours un choix de l’artiste. Le ready made doit être indifférent à son auteur, ce n’est pas un choix esthétique. On doit se débarrasser de cette idée du beau et du laid. Les premiers « ready made » remontent à 1913, c’est « la roue de bicyclette ». La première chose qui l’a intéressée c’est le mouvement, puis il a compris que le mouvement n’était pas nécessaire. En 1914, est venu le « porte bouteille », puis en 1915-16, il a cessé d’en faire depuis très longtemps. Il commente « l’effet rétinien » qu’il utilise à propos des tableaux. Il n’aime pas beaucoup l’art abstrait à cause de « l’effet rétinien ». Un ready made ne doit pas être regardé, on prend notion par les yeux qu’il existe, on ne le contemple pas. Il suffit de prendre note. La notion de contradiction n’a pas été assez exploitée. Les ready made ne sont qu’en huit exemplaires. A la simple reproduction d’un ready made, il manque la troisième dimension. Il s’explique par l’oeuvre « Pharmacie ». Ce n’est pas l’effet rétinien qui compte pour le ready made, il peut exister seulement par la mémoire. L’oeuvre n’est plus rétinienne. Les phrases des ready made sont des couleurs verbales, elles ne sont ni descriptives, ni explicatives. Les ready made avaient été oubliés, on ne les retrouve que maintenant. Il ne fait rien, attend la mort, les questions d’art ne l’intéressent plus ("Archives du XXème siècle", 21.1.1967).

    http://www.philophil.com/philosophie/representation/Analyse/ready-made.htm

    Arracher un produit industriel à sa fonction utilitaire classique pour l’exhiber en tant que pure forme conduit justement le regard du spectateur à s’intéresser à cet objet pour lui-même. L’Égouttoir évoque alors un arbre métallique, un sapin décapité, ou une herse de torture. ( Les formes de l’objet s’irisent de significations diverses dès que le regard est libéré des soucis de manipulations pragmatiques qui réduisent l’Égouttoir à précisément « égoutter ».) La démarche esthétique de Duchamp repose sur un pari : la présentation de la forme doit déclencher le jeu des représentations symboliques associées spontanément à ces formes (ce jeu avec les automatismes psychiques sera explicitement exploité quelques années plus tard par les surréalistes dans les « poèmes-objets »).

    #Marcel_Duchamp #Ready_made #Art_contemporain #Révolution_esthétique #Concept #Anti_séduction #Tabula_rasa #Matérialisme #perception