• Nos chats sont-ils des terreurs écologiques ?

    “Les chats sont une #catastrophe pour la #biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat” a affirmé le 13 décembre, sur TF1, le chercheur médiatique #François_Gemenne, ancien membre du GIEC et enseignant à Science Po Paris. En disant cela, il a admis lui-même aborder un sujet sensible, susceptible de déclencher la colère des téléspectateurs. Et cela n’a pas loupé : la séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens – y compris d’autres écologistes – rappelant qu’il y avait beaucoup à faire, par exemple s’en prendre aux grands bourgeois et leur train de vie délirant, avant de s’intéresser à l’impact de nos chats et de nos chiens sur la biodiversité et le #climat. Oui mais ne serions-nous pas des défenseurs de la planète en carton-pâte si nous ne considérions pas honnêtement la #responsabilité des animaux les plus populaires et les plus mignons sur ce qu’il nous arrive ?

    1 – La destruction de la biodiversité a plusieurs causes

    Quand on pense à l’écologie, on pense d’abord au sujet du réchauffement climatique dû à l’impact des activités humaines carbonés. Mais il y a d’autres sujets à prendre en compte parmi lesquels la baisse très rapide de la biodiversité (quantité d’espèces différentes sur la planète). Elle est en chute libre car de nombreux êtres vivants disparaissent du fait de la transformation, par les activités humaines, de leur environnement. C’est pourquoi on parle d’une “#sixième_extinction_de_masse” : une grande partie des espèces qui peuplent la terre pourrait disparaître prochainement. Selon l’Office Français de la Biodiversité, un établissement public créé récemment pour promouvoir la sauvegarde de ces espèces, 68 % des populations de vertébrés (mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens) ont disparu entre 1970 et 2016, soit en moins de 50 ans. Et rien qu’en 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu, ainsi que 38% des chauves-souris. Si jamais on s’en fout royalement de ces animaux, on peut se rappeler que tout est lié et que ces disparitions ont des conséquences sur nos vies, car chacune de ces espèces jouent un rôle au sein d’un #écosystème, et que certaines peuvent ensuite prendre le dessus et devenir envahissantes…

    La France a un rôle particulier à jouer car elle est le 6e pays du monde à héberger des espèces menacées. Qu’est-ce qui, chez nous, contribue à cette #extinction_de_masse ? Comme partout, le #changement_climatique joue un rôle important en déstabilisant la vie et la reproduction de nombre d’espèces. Ensuite, la pollution de l’air, de l’eau et du sol est considérée par l’ONG WWF comme la première cause de perte de biodiversité dans le monde. On peut également citer la transformation de l’usage des #sols, avec le développement de l’agriculture intensive et l’étalement urbain : le premier transforme la végétation, par exemple en détruisant les #haies pour augmenter les surfaces cultivables par des engins de plus en plus gros, ce qui dégomme des lieux de vie pour nombres d’espèces, en particulier les insectes et les rongeurs, dont la disparition affecte ensuite les oiseaux.

    Il faut aussi mentionner la surexploitation des animaux, via la #pêche_intensive mais aussi la #chasse, bien que sur cette dernière activité, le débat fasse rage dans le cas de la France : les défenseurs de la chasse estiment qu’elle contribue à préserver la biodiversité, puisque les chasseurs “régulent” certaines espèces potentiellement envahissantes et relâchent dans la nature des animaux qu’ils élèvent le reste de l’année. Les lobbies de chasseurs dépensent beaucoup d’argent et de temps pour imposer cette réalité dans le débat public, allant jusqu’à dire que les chasseurs sont “les premiers écologistes de France”, mais les faits sont têtus : seuls 10% des oiseaux relâchés par leurs soins survivent car ils sont désorientés, incapables de se nourrir correctement et pas autonome. Quiconque vit en zone rurale connaît le spectacle navrant de ces faisans et autres bécasses qui errent au bord des routes, attirés par la présence humaine, en quête de nourriture… Quant à la “régulation” des #espèces_invasives, il semble que cela soit en grande partie une légende urbaine : “La grande majorité des animaux tués à la chasse, approximativement 90 ou 95 % n’ont pas besoin d’être régulés” explique le biologiste Pierre Rigaud au Média Vert.

    2 – Les espèces invasives, produits du #capitalisme mondialisé

    Mais dans la liste des causes de la baisse de la biodiversité, il faut mentionner l’impact très important des espèces invasives introduites par l’homme dans la nature – on arrive à nos chatons. Dans son dernier rapport, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, qui représente 130 gouvernements et publie des rapports réguliers) établit que la “présence cumulative d’#espèces_exotiques s’est accrue de 40% depuis 1980, et est associée à l’intensification des échange commerciaux ainsi qu’à la dynamique et aux tendances démographiques”. Parce que la “#mondialisation” est passée par là, ou, pour le dire clairement, que la #colonisation et la mise sous régime capitaliste du monde entier a eu lieu au cours du XXe siècle, des espèces circulent d’un continent à l’autre et parviennent dans des endroits où elles commettent de gros dégâts sur les espèces endémiques (“endémique” : qui vit dans un lieu donné. S’oppose à “exotique”).

    Le cas du #frelon_asiatique est très symptomatique : cette espèce a débarqué en France, vraisemblablement dans un conteneur venu de Chine, il y a 20 ans et nuit depuis largement à la biodiversité, notamment aux abeilles. 2004, c’est le début de l’intensification des #échanges_commerciaux avec l’Asie du fait de la délocalisation de toute une partie de la production industrielle en Chine, au grand bonheur des entreprises européennes et de leurs profits. Au passage, ils nous ont ramené le frelon.

    Mais nos animaux préférés seraient aussi en cause : les chats sont des mangeurs d’#oiseaux et ont effectivement, comme le dit François Gemenne, une part de responsabilité dans la baisse de la biodiversité… Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’ils provoquent autant de mortalité en France et en Belgique que… nos #fenêtres, contre lesquelles les oiseaux se cognent et meurent… Selon le Muséum d’Histoire Naturelle, interrogé par France Info, les chats ne sont pas les principaux responsables de la disparition des oiseaux car ”Leur raréfaction tient avant tout à la disparition des #insectes et la perte d’habitat. Le chat représente toutefois une pression supplémentaire importante sur une population fragilisée.” Ce serait en #ville et sur les #îles que l’impact des chats serait important, et non dans les campagnes, où il est “un prédateur parmi d’autres”.

    3 – Accuser les chats pour préserver les capitalistes ?

    Lorsque l’on regarde les principaux facteurs de chute de la biodiversité dans le monde, on constate que tout à avoir des décisions humaines. Quel type d’#agriculture développons-nous ? Comment construisons-nous nos villes ? A quelle fréquence faisons-nous circuler les marchandises et les animaux entre les différentes parties du monde ? Quelles activités polluantes décidons-nous de réduire et lesquelles nous choisissons de garder ? On est donc très loin d’une simple équation scientifique : face à un problème comme la sixième extinction de masse, ce sont des décisions collectives potentiellement très conflictuelles que nous devons prendre. Qui arrête son activité ? Qui la poursuit ? Qui va continuer à gagner de l’argent ? Qui va devoir perdre une activité très rentable ?

    Puisque le pouvoir, en France comme dans le monde, appartient aux défenseurs du capitalisme, la décision est pour l’instant la suivante : ce qui génère du profit doit continuer à pouvoir générer plus de profit. L’#agriculture_intensive doit donc continuer et se développer. C’est pourquoi, depuis 50 ans, 70% des haies et des #bocages, refuges de biodiversité, ont disparu, et le phénomène s’accélère. Car les lobbies de l’#agriculture_industrielle ont sévi et, encore récemment, ont obtenu de pouvoir continuer leur jeu de massacre. La #pollution des sols et de l’air ? Elle continue. Le #glyphosate, cet #herbicide qui dégomme les insectes et rend les animaux malades, a été autorisé pour 10 années de plus par l’Union Européenne, pour continuer à produire davantage sur le plan agricole, une production qui sera en grande partie exportée et qui contribuera au grand jeu des profits de l’#agroalimentaire

    Les villes et les villages peuvent continuer de s’étendre et c’est flagrant en zone rurale : puisque le marché du logement est dérégulé et qu’il est plus profitable de construire sur terrain nu que de réhabiliter de l’ancien dans les centre-bourgs, les périphéries des petites villes s’étendent tandis que les centres se meurent… L’#étalement_urbain, qui fait reculer la biodiversité, s’étend sous la pression du #marché_immobilier. Là encore, c’est un choix en faveur du capitalisme et au détriment de la biodiversité… Et inutile de parler du réchauffement climatique : la COP 28, dont la délégation française comprenait Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, s’est soldée par un “accord pitoyable”, pour reprendre les mots de Clément Sénéchal, spécialiste du climat, dans Politis. Mais François Gemenne, lui, s’en est réjoui avec enthousiasme.

    Le consensus des dirigeants du monde entier est donc le suivant : il ne faut donner aucune véritable contrainte aux marchés qui prospèrent sur la destruction des espèces vivantes sur cette planète. Et en France, puissance agricole, ce constat est encore plus flagrant.

    Alors, que nous reste-t-il ? Les #décisions_individuelles. Ce pis-aller de l’#écologie_bourgeoise qui consiste finalement à dire : “bon, on a tranché, on ne va pas toucher au train-train du capitalisme qui nous plaît tant mais par contre on va vous demander à vous, citoyens, de faire des efforts pour la planète”. Mais attention : sans trop mentionner la consommation de #viande, le seul “#petit_geste” qui a un impact très significatif parce que la consommation de viande est en moyenne la troisième source d’émission carbone des Français (avant l’avion). Les industriels de la viande veillent au grain et ne veulent surtout pas qu’on se penche là-dessus.

    Parler des animaux domestiques s’inscrit dans cette veine-là. Bien sûr que, dans l’absolu, les chats et les chiens ont un impact sur la biodiversité et sur le climat. Car tout a un #impact. Mais d’une part cet impact reste marginal et d’autre part il est non systémique. Certes, le capitalisme a trouvé un bon filon pour faire du profit sur le dos de nos amours pour ces animaux qui apportent de la joie et du bonheur chez de nombreuses personnes, il suffit d’entrer dans une animalerie pour cela : la diversité des aliments, des jouets, des accessoires, le tout dans des couleurs chatoyantes pour appâter le maître bien plus que le chien… Mais lorsque l’on parle des chats qui mangent des oiseaux, on ne parle pas du capitalisme. Pire, on en profite pour masquer l’impact bien plus significatif de certaines activités. Les chasseurs, qui dépensent de lourds moyens pour influencer le débat public et ne reculent devant aucun argument ne s’y sont pas trompés : #Willy_Schraen, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a tenté d’orienter, en 2020, l’attention du public sur l’impact des chats, qu’il accuse, ironie du sort, de trop chasser et qu’il a appelé à piéger. Aucune solidarité dans la profession !

    4 – Sortir du discours écolo bourgeois : un mode d’emploi

    Les chats sont bel et bien des chasseurs mais il existe des solutions pour limiter leur impact sur la biodiversité : stériliser le plus souvent possible pour éviter leur prolifération, les faire sortir uniquement à certaines heures de la journée ou… jouer davantage avec eux durant la journée. Pas sûr que les mêmes solutions fonctionnent pour réduire l’impact de la FNSEA, de TotalEnergies, de Lactalis, de la CMA CGM et de tous les milliardaires français : le patrimoine de 63 d’entre eux, en France, émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française.

    Pour amuser vos petites boules de poils, la rédaction de Frustration recommande l’arbre à chat. Pour amuser vos petits milliardaires on recommande la visite de l’épave du Titanic dans un sous-marin peu étanche

    Comment utiliser efficacement son temps d’antenne quand on est un scientifique médiatique comme #François_Gemenne ? On peut se faire mousser en se payant un petit bad buzz par la #culpabilisation des individus possédant un chat. Ou bien on peut prioriser les sujets, étant entendu que dans l’absolu, oui, toutes les activités humaines polluent et ont un impact sur la biodiversité. Comment procéder ?

    - Aller du plus systémique au moins systémique : critiquer le capitalisme (ou ses sous-catégories : marché immobilier, #agro-industrie, industrie pétrolière etc.), qui conduit les entreprises et les individus à chercher la production permanente et l’exploitation permanente dans un monde aux ressources finies, plutôt que les chats, qui se contentent de vivre et de paresser sans chercher à performer ou faire preuve de leur respect de la “valeur travail”.
    - Aller du plus impactant au moins impactant : oui, la nourriture des chiens pollue, mais l’industrie de la viande dans le monde est une bombe climatique. Mais peut-être est-il moins gênant de vexer Frolic et Royal Canin que Fleury Michon et Fabien Roussel ?
    – Aller du plus superflu au moins superflu : dans l’ordre, commencer à interdire les yachts et les vols en jet privé avant de s’en prendre à la voiture individuelle serait une bonne chose. Sans quoi, personne ne comprend la demande d’un effort à forte conséquence sur son mode de vie quand, pour d’autres, ce sont les loisirs qui seraient visés.

    Ensuite, puisqu’il faut trancher, que ces choix se fassent démocratiquement. Pour préserver la biodiversité, préfère-t-on interdire la chasse ou limiter le nombre de chats par personne ? Veut-on sortir du modèle agricole productiviste orienté vers la production de viande ou interdire les chiens ? Et si on rappelait au passage que les #animaux_de_compagnie sont parfois la seule famille des personnes seules et fragilisées, notamment parmi les personnes pauvres, et qu’ils fournissent des services à la population, non quantifiable sur le plan financier ?

    Bref, préférez-vous en finir avec les chatons ou avec la bourgeoisie ? De notre côté, la réponse est toute trouvée.

    https://www.frustrationmagazine.fr/chats-ecologie

    #chats #chat #écologie #animaux_domestiques #industrie_agro-alimentaire #priorité #à_lire

  • La vente #HLM, une opportunité pour les ménages bailleurs ?
    https://metropolitiques.eu/La-vente-HLM-une-opportunite-pour-les-menages-bailleurs.html

    Alors que la politique de vente de logements sociaux vise à favoriser l’accès à la propriété occupante, elle s’est traduite par la remise en location à des prix de marché d’une partie des logements vendus. Camille Boulai, Sylvie Fol et Matthieu Gimat analysent cet effet paradoxal créant une niche immobilière pour les ménages bailleurs d’anciens logements HLM. En France, les organismes HLM ont la possibilité de vendre à des ménages une partie des logements sociaux dont ils assurent la gestion. Si cette #Terrains

    / propriété, #logement_social, #marché_immobilier, #investissement, HLM

    #propriété
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/boulai-fol-gimat.pdf

  • Une tentative de #financiarisation du #logement en #France
    https://metropolitiques.eu/Une-tentative-de-financiarisation-du-logement-en-France.html

    L’État français a récemment créé des fonds d’investissement pour le #logement_intermédiaire. Marie Bigorgne et Thibault Le Corre montrent que, malgré un début contrarié, ces fonds ont permis un retour des #investisseurs_institutionnels sur ce marché. Dossier : Les villes à l’ère de la financiarisation En l’espace de trois décennies, le nombre de logements mis en location par des bailleurs institutionnels privés (compagnies d’assurances, caisses de retraite, caisses foncières, sociétés immobilières #Terrains

    / financiarisation, #marché_immobilier, #marché_résidentiel, logement, logement intermédiaire, #Caisse_des_dépôts_et_consignations, #investissement, investisseurs institutionnels, France, (...)

    #Île-de-France

  • Inside #Lehman_Brothers. Une enquête inédite sur la chute d’une banque au-dessus de tout soupçon

    Dix ans après la faillite de la banque Lehman Brothers, #Jennifer_Deschamps met en lumière les mécanismes de sa chute. Une enquête rigoureuse, étayée par le témoignage de lanceurs d’alerte.

    Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers est officiellement déclarée en faillite. Lâchée par le gouvernement et sans repreneur, la vénérable banque d’investissement, fondée à New York en 1850, disparaît en laissant à ses créanciers une dette de plusieurs centaines de milliards de dollars. Lancée depuis plusieurs années dans une course folle au profit, cette grande institution financière, dirigée par Richard Fuld, a développé des prêts hypothécaires à risques, rapidement devenus emprunts toxiques. Accordés à des ménages modestes voire sans revenus, ces subprimes ont permis à des centaines de milliers d’Américains de devenir propriétaires de leur logement. Mais en 2007, lorsque la bulle immobilière éclate, la remontée de taux d’intérêts gonfle les traites que les emprunteurs ne peuvent plus rembourser. Une vague de saisies s’abat sur les États-Unis, et notamment sur la Californie…

    Autopsie méthodique
    Spécialisée dans les produits financiers, Lehman Brothers a voulu « faire de l’argent par tous les moyens ». Naviguant en « zone grise » – là où, au minimum, tout ce qui n’est pas illégal peut être considéré comme légal –, la banque et ses filiales ont maquillé les bilans, poussé les équipes commerciales à truquer leurs dossiers pour atteindre des objectifs de plus en plus exigeants, et engranger des dollars par milliards. Le tout grâce à la complicité, l’incompétence ou l’aveuglement des organismes de contrôle et des agences de notation. Pour raconter, dix ans plus tard, un cataclysme dont les répercussions ont ébranlé les places boursières et les économies du monde entier, Jennifer Deschamps se place à hauteur d’hommes. Enrichie d’archives, son enquête, documentée et rigoureuse, réunit les témoignages inédits d’anciens collaborateurs de Lehman, qui ont tous eu un accès privilégié aux mécanismes délirants ayant mené au désastre : trois ex-employées de la BNC, une filiale spécialisée dans les prêts immobiliers, et « lanceuses d’alerte » (Linda Weekes, Sylvia Vega-Sutfin et Cheryl McNeil), et leur avocat (Gary Gwilliam) ; un ancien vice-président de Lehman (Matthew Lee), licencié après avoir refusé de cautionner une manœuvre comptable frauduleuse ; un ancien juriste de la banque (Oliver Budde) ainsi que l’ancien procureur de l’Illinois (Anton Valukas), mandaté en 2008 par le gouvernement américain pour enquêter sur les causes de la faillite. Autopsie méthodique d’un système malade, Inside Lehman Brothers se fait aussi mise en garde contre une déflagration qui pourrait bien, dans un futur proche, se rééditer.


    https://www.arte.tv/fr/videos/080155-000-A/inside-lehman-brothers
    #banque #finance #économie #subprimes #marché_immobilier #cupidité #argent #fraude #effondrement #crise_financière #prêts_hypothécaires #film #documentaire #Wall_Street #bulle_immobilière #lanceurs_d'alerte #culture_du_silence #travail #burn-out #faillite #banques_d'investissement #limites_juridiques #légalité #illégalité #courtiers #Richard_Fuld #harcèlement_sexuel #intimidation #femmes #BNC #SDF #sans-abris #Repo_105 #prêts_alternatifs #prêts_non-conventionnels

  • Dentro l’Hotel house, il ghetto verticale di Porto Recanati

    “Vedi laggiù quella che chiamano la fossa degli orrori? La scientifica ha scavato qualche giorno, poi l’hanno ricoperta. Non è poi così vicina all’Hotel house”. Dall’undicesimo piano del condominio di 16 piani e quasi cinquecento appartamenti di #Porto_Recanati il colonnello in pensione Alfredo La Rosa mostra il panorama dolce della campagna marchigiana. Intorno al grattacielo avveniristico costruito alla fine degli anni sessanta per offrire una residenza sulla riviera adriatica alle famiglie benestanti della zona, il paesaggio è rimasto rurale: ci sono campi coltivati, vecchi casali abbandonati, strade sterrate.

    Intorno a una delle cascine che si vedono dal balcone del colonnello alla fine di marzo la polizia ha trovato dei resti umani e la stampa locale ha cominciato a parlare di “fossa comune” o anche di “pozzo degli orrori”, ipotizzando che si trattasse di una buca in cui erano stati occultati dei cadaveri, in qualche modo collegati a dei reati commessi nel palazzo, in cui oggi vivono circa duemila persone di quaranta diverse nazionalità.

    “Tutto quello che avviene vicino all’#Hotel_house viene ricondotto sempre ai suoi abitanti e assume tinte mostruose”, racconta sarcastico La Rosa, che è venuto a vivere all’Hotel house nel 1993, quando nel condominio abitavano solo ufficiali dell’aeronautica in servizio a Porto Potenza Picena e famiglie marchigiane della classe medioalta. “Ci passavo vicino e pensavo: ‘Quanto è bello!’. Mi piaceva l’aspetto moderno del condominio con la sua pianta a croce, i suoi ascensori, i montacarichi, i portieri e l’entrata sorvegliata”, racconta rientrando in casa dal lungo balcone, tra le statue di marmo del salotto e vecchi libri impolverati.

    Una navicella spaziale

    “L’Hotel house è un’opera che fa onore alla riviera”, aveva detto il ministro Lorenzo Natali durante l’inaugurazione della struttura. L’aspetto tecnologico che per l’epoca era davvero all’avanguardia era uno dei fiori all’occhiello del palazzo, destinato a essere “la più grande iniziativa edilizia per il turismo residenziale nella riviera adriatica”. Sembrava “una navicella spaziale di Star Trek atterrata davanti al mare”, ricorda La Rosa. Ispirandosi all’Unité d’habitation dell’architetto svizzero Le Corbusier, il costruttore Antonio Sperimenti voleva dare vita a un condominio verticale autosufficiente, che permettesse una “comoda e lussuosa villeggiatura”.

    “Vivere tra mura domestiche con i servizi di un grande albergo”, era uno degli slogan pubblicitari usati per promuovere la vendita degli appartamenti subito dopo la costruzione. Ma nel corso degli anni il progetto visionario e speculativo di Sperimenti naufragò e il palazzo, lontano più di due chilometri dal centro della città e distante quasi un chilometro dalla spiaggia, diventò un ghetto, una specie di periferia urbana in mezzo alla campagna. Un posto in cui le case costavano di meno, quindi erano più abbordabili per gli immigrati che alla fine degli anni novanta arrivavano a Porto Recanati da tutta Italia per lavorare nel ricco distretto industriale della zona. La città costiera a venticinque chilometri da Ancona, infatti, è al centro di una specie di triangolo di piccole e medie imprese che comprende da una parte le aziende del maceratese, dall’altra quelle di Recanati-Osimo-Castelfidardo e infine il distretto di pelli, cuoio e calzature di Civitanova Marche.

    Negli anni novanta gli immigrati che arrivavano a Porto Recanati attirati dall’offerta di lavoro, faticavano a trovare una casa in un territorio che aveva un mercato immobiliare con prezzi proibitivi legati al turismo. “I primi ad arrivare sono stati i senegalesi”, spiega La Rosa. “Le signore raffinate che abitavano nel palazzo li guardavano dall’alto in basso con terrore e curiosità quando gli capitava di incontrarli in ascensore”.

    Nel libro Hotel house. Etnografia di un condominio multietnico (2013), il sociologo Adriano Cancellieri ha spiegato com’è avvenuta la creazione di una sorta di doppio mercato immobiliare: uno per gli stranieri e uno per gli italiani, un sistema che ha prodotto una speculazione edilizia a tutto vantaggio delle agenzie immobiliari e dei costruttori.

    “Il meccanismo per creare guadagni dal mercato duale dei valori immobiliari è abbastanza semplice”, afferma Cancellieri. “Si tratta del cosiddetto #blockbusting: prima si favorisce la vendita di appartamenti provocando ‘paure etniche’ nei proprietari e negli affittuari, per avvantaggiarsi della caduta dei prezzi; in un secondo momento si affittano o si vendono gli appartamenti agli immigrati a prezzi più elevati. Invitando i migranti a spostarsi in un’area già popolata da altri migranti ed evitando più o meno direttamente che prendano in affitto case in altre aree (meccanismo noto come steering), e in questo modo si rafforza la costruzione di un mercato duale”.

    I ragazzini

    Il colonnello Alfredo La Rosa prende una torcia per uscire di casa e fare luce nei lunghi corridoi privi di illuminazione del palazzo, che ospita trenta appartamenti per piano e che dalla fine degli anni duemila è in condizioni fatiscenti. “Bomb the system”, c’è scritto con uno spray rosso su una parete dell’androne. “Ghali sei un eroe”, è scritto ancora più in là. Gli ascensori non funzionano più, l’impianto anti-incendio è fuori uso, ci sono problemi con le fogne, l’acqua potabile è stata razionata, la scala esterna antincendio è danneggiata e i vetri di alcune finestre degli ambienti comuni sono rotte.

    Nonostante tutto, La Rosa non ha mai pensato di vendere il suo appartamento di sessanta metri quadri perché apprezza la dimensione umana del condominio. Ma è uno dei pochi italiani rimasti nel palazzo. Molti hanno venduto, ma la maggior parte ha affittato gli appartamenti agli immigrati senegalesi, bangladesi, pachistani, tunisini. “Oggi il 40 per cento degli appartamenti è di proprietà delle banche, mentre gli italiani che hanno ancora degli appartamenti li danno in affitto. Ma poi spesso non pagano le spese condominiali”. A La Rosa piace il fatto che tra gli abitanti si sia creata una difficile, ma imprescindibile convivenza. Da quando è in pensione si è fatto promotore di corsi d’italiano per le donne straniere del palazzo e ogni tanto dà ripetizioni ai figli dei vicini.

    “Sono figlio di un carabiniere. Sono nato a Sirte, in Libia, e poi con la famiglia abbiamo vissuto un po’ in tutta Italia, in base alle necessità del lavoro di mio padre, per questo ho imparato ad adattarmi in tutte le situazioni e ritrovo una parte di questa capacità di adattamento negli abitanti dell’Hotel house”, racconta. Il condominio multietnico gli ricorda la dimensione popolare di un palazzo in cui ha vissuto per qualche tempo da bambino, a Bari. “Nei caseggiati popolari tutto si svolgeva per le scale, tutti erano coinvolti nella vita degli altri. Questo aspetto mi piaceva molto, mi faceva sentire a casa. E provo la stessa cosa qui all’Hotel house”.

    Per mandare i bambini a scuola dobbiamo pagare di tasca nostra degli autobus

    Ognuno vive nella sua bolla, ogni casa riproduce usi e costumi del paese d’origine degli abitanti, ma poi è necessario trovare un modo di uscire e convivere con gli altri. “Per questo l’Hotel house parla del nostro passato, di quando gli immigrati erano i meridionali che andavano a lavorare al nord ed erano trattati con disprezzo dai torinesi. L’Hotel house parla anche del futuro, della società multietnica che ci aspetta. Questo edificio potrebbe essere una grande occasione per sperimentare delle forme di convivenza”, afferma La Rosa.

    Eppure gli abitanti di Porto Recanati hanno sempre guardato il palazzo con diffidenza, complice il fatto che i costruttori l’avevano concepito come una struttura autosufficiente: questo aspetto nel corso del tempo ha favorito l’isolamento dei suoi abitanti e un’aggressiva speculazione edilizia da parte dei vecchi proprietari. “Per mandare i bambini a scuola dobbiamo pagare di tasca nostra degli autobus, 50 euro ogni tre mesi”, racconta La Rosa, anche se per la verità gli autobus scolastici sono a pagamento in tutta Porto Recanati.

    Sono proprio i ragazzini del palazzo, quasi quattrocento, a vivere con più sofferenza lo strano destino di mediatori che gli è toccato. Alle loro storie l’antropologo Giorgio Cingolani, insieme al regista Claudio Gaetani, ha dedicato il documentario Homeward bound, in cui mostra quanto sia difficile per molti ragazzi fare da ponte tra la cultura d’origine dei genitori e quella della provincia marchigiana in cui sono cresciuti.

    “Per i ragazzi vivere all’Hotel house è come uno stigma, non dicono all’esterno che vivono qui. Molti alla fine non ce la fanno a reggere il conflitto tra dentro e fuori ed emigrano in altri paesi europei, come quasi tutti i protagonisti del mio documentario che se ne sono andati nel Regno Unito”, racconta Cingolani nel libro Hotel/Casa. “Qui l’isolamento produce un confine anche dentro le persone, che a sua volta genera indifferenza o terrore. Per superare questa condizione i giovani del palazzo dovrebbero essere messi al centro di un nuovo piano urbanistico d’inclusione dell’edificio nella città”.

    Il ruolo dei giornali
    “La stampa inoltre ha costruito intorno all’Hotel house una narrazione molto negativa che lo rappresenta come un luogo di degrado e di criminalità, in cui ci sono spaccio e prostituzione e in cui si consumano i peggiori reati”, racconta l’antropologo. Dopo aver analizzato il modo in cui i mezzi d’informazione hanno parlato dell’Hotel house tra il 2002 e il 2007 si è reso conto che “basta dire Hotel house per evocare in maniera persuasiva interpretazioni pregiudiziali, veicolare una serie di significati che fanno del luogo un simbolo di degrado sociale, culturale e civile. Tutto questo al di là della gravità e della portata, spesso insignificante, dei singoli episodi raccontati”. Nel 70 per cento dei casi, infatti, negli articoli dei giornali locali analizzati da Cingolani il palazzo è associato a questioni che riguardano l’ordine e la sicurezza.

    Quello che è successo a fine marzo con il ritrovamento dei resti umani in un terreno vicino al palazzo è un esempio di questo atteggiamento. “Se trovano dei cadaveri nascosti nei pressi di casa mia, non è detto che sia io l’assassino. E invece quando si parla di Hotel house, il registro pruriginoso dello scandalo e del mostruoso è sempre in agguato”, afferma il colonnello De Rosa. “Nel terreno dove hanno trovato quei resti un tempo c’era una rivendita agricola, le donne dell’Hotel house ci andavano a comprare i polli e le uova. C’era un allevamento di maiali. Poi quando la cascina è stata abbandonata è diventato un luogo di ritrovo di spacciatori. Ci andavano molti tossicodipendenti, per tenersi lontani da sguardi indiscreti”.

    Gli abitanti del palazzo hanno organizzato delle ronde interne contro gli spacciatori

    “Non c’è nessun collegamento tra la fossa e il condominio. Inoltre sembra che i corpi ritrovati siano uno o due, non decine come si era detto in un primo momento. Un caso di cronaca che però è stato subito accostato all’Hotel house ed è diventato un fatto mostruoso”, continua serafico La Rosa, anche se non nega che ci siano problemi nell’edificio. “Alcuni pachistani una decina di anni fa gestivano la distribuzione all’ingrosso dell’eroina all’interno del palazzo, ma gli abitanti hanno organizzato delle ronde interne contro gli spacciatori e li hanno picchiati per mandarli via”.

    La marginalità e le condizioni di degrado in cui il condominio versa da anni non hanno favorito l’indipendenza e l’autonomia delle persone che ci vivono, e la criminalità organizzata ha approfittato della situazione. “Ma la prostituzione e lo spaccio di droga qui sono un fenomeno marginale”, spiega l’antropologo Cingolani, “riguardano una minoranza di persone. Mentre sono un problema in tutto il territorio marchigiano, che si trova sulla rotta dell’eroina dall’Afghanistan all’Italia. Non è un problema solo dell’Hotel house, e in fondo basterebbe mettere una volante di pattuglia per scoraggiare le attività illegali nel palazzo. E i primi a ricavarne un vantaggio sarebbero gli abitanti. Tutto questo è provocato dalle politiche italiane sull’immigrazione che si basano sull’invisibilità e la ghettizzazione degli immigrati”.

    Senza ascensore
    Nell’androne del palazzo Gianfranca Zanzi, detta Franca, ed Enzo – due abitanti del tredicesimo e del quattordicesimo piano – hanno piazzato una scrivania e fermano tutti i condomini che entrano ed escono dal portone per raccogliere gli ottomila euro necessari per l’allaccio alle fogne. “Chiediamo quaranta euro a ciascun condomino per portare avanti i lavori nella fossa settica”, spiega Zanzi. La donna, di origini romagnole, si è trasferita qui nel 2010, perché lavorava in un’azienda della zona che produceva impianti fotovoltaici. Qualche anno fa è stata licenziata ed è rimasta disoccupata. Uno dei problemi principali del palazzo sono i debiti accumulati per il mancato pagamento delle rate condominiali da parte di molti residenti. “Uno pensa che siano gli immigrati a non pagare il condominio, ma ci sono anche molti italiani che non pagano, proprio quelli che affittano gli appartamenti agli immigrati”, spiega Zanzi.

    A causa della morosità diffusa, che ha prodotto un buco di circa un milione di euro nel bilancio del condominio, nel 2015 l’amministrazione dell’edificio è stata commissariata, ma anche la nuova non ha raggiunto i risultati di risanamento sperati. Tanto che nel 2017 il sindaco di Porto Recanati, Roberto Mozzicafreddo, ha minacciato di sgomberare la struttura se non sarà messa a norma contro gli incendi e se non saranno ripristinate le fognature. Per Giorgio Cingolani però le autorità non si sono mai interessate al problema, se non per suggerire una sorta di soluzione finale: “L’Hotel house è la storia di una serie di occasioni mancate da parte delle autorità”. Gli abitanti per migliorare la loro condizione si autoorganizzano, fanno collette, fanno ronde contro gli spacciatori, non chiedono mai aiuto alle autorità e questo alimenta una situazione ancora più estrema d’isolamento che fa somigliare il palazzo “a un’enclave”.

    Un emblema di questa situazione è la storia di Messaud Mekhalef, un algerino di 47 anni, che vive in Italia dal 1991 e che da qualche anno è affetto da una grave malattia alla spina dorsale che lo ha ridotto all’infermità. “Messaud non può camminare e vive all’ottavo piano del palazzo. Da quando l’ascensore si è rotto, non può fare fisioterapia, non può andare dal medico o all’ospedale, vive come murato in casa”, racconta Zanzi accompagnandoci a casa di Mekhalef.

    L’uomo è molto religioso e passa le giornate steso o seduto nel lettino d’emergenza ricavato nel salotto a scrivere a mano le sue riflessioni su grandi quadernoni di carta. “La vita è gioia e vorrei lasciare dietro di me quello che ho imparato per quelli che arriveranno dopo, vorrei lasciare una scia di luce”, racconta l’algerino. Ha un cappello di lana calzato sulla testa e fa dei piccoli disegni vicino alle scritte in arabo e in italiano. In Italia Mekhalef è arrivato da ragazzo con un volo dalla sua città, Setif. All’epoca non c’era bisogno nemmeno del visto per venire in Europa. Ha lavorato come bracciante agricolo per dieci anni a Foggia e a Villa Literno, in Campania, poi intorno al 2000 un amico gli ha detto di trasferirisi nelle Marche, dov’era più facile trovare lavoro. Così Mekhalef è venuto a vivere all’Hotel house ed è stato assunto come operaio dal gruppo Ragaini, che produce radiatori in acciaio e alluminio.

    L’algerino si è messo anche a studiare e ha preso la terza media e la specializzazione da operaio saldatore. Poi ha scoperto di essere gravemente malato e ha dovuto smettere di lavorare. Ora vive grazie all’interessamento dei vicini, che gli vanno a fare la spesa e lo aiutano con le pratiche burocratiche. Ma non può uscire, perché ci vorrebbero quattro persone per trasportarlo a braccio fino al piano terra. Almeno fino a quando l’ascensore non sarà riparato.

    Messaud Mekhalef ha un solo rimpianto: “Ho sbagliato a non sposarmi, ma qualche anno fa pensavo solo a lavorare”. Ora alla sua famiglia in Algeria non ha il coraggio di dire che non può più camminare. Le autorità italiane non s’interessano alla sua salute né a quella degli altri disabili e degli anziani del palazzo. “Una famiglia con un bambino disabile ha dovuto trasferirsi in un’altra casa, perché il ragazzino non poteva scendere le scale”, racconta Zanzi, che ha un grande affetto per Mekhalef e lo sta aiutando perché gli venga riconosciuta l’invalidità.

    “Gli uomini non pensano mai che prendersi cura della propria salute è come preoccuparsi della propria felicità”, dice Mekhalef. Anche per questo detesta gli spacciatori che girano intorno al palazzo. “Ci vorrebbe il pugno di ferro”, afferma. Della stessa idea è Zakiri, un ragazzo bangladese che vive all’Hotel house e coordina la squadra di cricket dei bangladesi di Porto Recanati. Zakiri ha ottenuto la cittadinanza italiana, lavora in una fabbrica della zona con un contratto regolare e parla un ottimo italiano. Lui e sua moglie aspettano un figlio, che nascerà all’Hotel house.

    “Ci sentiamo portorecanatesi, ci troviamo bene qui nonostante tutti i problemi. Ci piacerebbe che le autorità ci stessero più vicine, ci aiutassero a mandare via i criminali e a risolvere i problemi di sicurezza dell’edificio. La maggior parte delle persone qui vivono con la famiglia, lavorano nelle aziende della zona”, racconta Zakiri, che sta preparando gli allenamenti della squadra di cricket. “Siamo una delle squadre più forti delle Marche, quelli di Pesaro ci temono. Ma non abbiamo nemmeno un campo regolamentare in cui allenarci”, racconta. Nel pomeriggio la squadra è convocata nella piscina dismessa dell’Hotel house, che con molta immaginazione è stata trasformata in un campo di cricket. Prima di scendere a giocare Zakiri confessa: “Il nostro sogno è di partecipare ai campionati nazionali a Roma”.

    https://www.internazionale.it/reportage/annalisa-camilli/2018/05/03/hotel-house-porto-recanati-immigrazione
    #logement #hébergement #migrations #Italie #ghetto #marché_immobilier

    • Hotel house. Etnografia di una condominio multietnico

      L’Hotel House è un enorme condominio di architettura razionalista composto da 480 appartamenti, situato nella parte meridionale della cittadina di Porto Recanati, nel Sud delle Marche. Luogo peculiare per la sua conformazione urbanistica, nettamente separato dal resto della città, lo è altrettanto per la sua demografia: progettato alla fine degli anni Sessanta per il soggiorno di italiani vacanzieri di ceto medio, a partire dagli anni Novanta si è trasformato in luogo di concentrazione di una popolazione di lavoratori immigrati provenienti da oltre quaranta Paesi. Frutto di una prolungata ricerca etnografica, il lavoro di Cancellieri ci porta dritto nel cuore dell’Hotel House: mostrandoci come si vive e come si esperisce quotidianamente la differenza, come si lotta per «farsi spazio», come ci si mobilita per opporsi al doppio processo di ghettizzazione e stigmatizzazione, Hotel House costituisce una ricchissima fonte di dati e riflessioni. Se infatti il caso di Porto Recanati è certamente singolare, se non unico nel nostro Paese, esso è al tempo stesso profondamente sintomatico e significativo delle nuove configurazioni della spazialità contemporanea e delle sue sfide.

      http://www.professionaldreamers.net/?p=3026
      #livre

  • Builders make billions as housing crisis escalates

    Britain’s biggest housebuilding firms and their executives have pocketed billions of pounds as the country’s housing crisis escalates and affordable homes targets are missed.

    The four most powerful companies – #Persimmon, #Taylor_Wimpey, #Barratt and #Berkeley_Group – are making so much money they are planning to give £6.6bn extra in dividends to shareholders by 2021, the Bureau has found. Meanwhile the number of affordable homes built fell to a 24-year low this year. Housebuilders routinely argue that affordable housing targets are financially unviable.

    House prices have risen five times more than average wages in the last five years, making it impossible for many people to buy their own homes. Those prices have translated into handsome profits for the industry – the four biggest firms together made more than £2bn in pre-tax profits last year.

    Our calculations also show that just eight directors working for major housebuilders together earned £230m in the last five years. Two housing executives – Tony Pidgley and Rob Perrins who run industry giant Berkeley – have received £141m from their pay packets and the cashing in of shares since 2011.


    https://www.thebureauinvestigates.com/2016/11/27/uk-housing-crisis-house-prices
    #UK #Angleterre #marché_immobilier #logement #prix

  • « Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers »
    http://www.lemonde.fr/banlieues/article/2015/01/24/aborder-la-segregation-a-partir-des-quartiers-populaires-c-est-prendre-le-pr

    Ceux-là même qui répètent qu’il ne faut pas faire d’amalgames, qu’il faut prendre garde à ne pas stigmatiser les musulmans, alimentent par leurs discours sur les quartiers populaires un autre amalgame. Passer d’un événement dramatique à la dénonciation des « territoires perdus de la République » est d’autant plus absurde que les frères Kouachi ont passé une bonne partie de leur adolescence en Corrèze ! On peut donc redouter que ce genre de déclarations choc de Valls, sous couvert d’un « parler vrai » consistant à développer une lecture racialisée du monde social et de l’espace urbain (tout en la dénonçant !), contribue au renforcement des préjugés qui servent de terreau aux discriminations. D’autant plus que dans le déferlement d’annonces de ces derniers jours, la lutte contre les discriminations est une nouvelle fois la grande absente.

    Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers. Parce que la situation des quartiers pauvres n’est que le résultat de mécanismes qui se jouent à l’échelle de la ville, en partant des quartiers riches, ces « ghetto du gotha » décrits Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot au regard desquels les quartiers HLM sont des quartiers de mixité sociale ! C’est par le haut du marché immobilier que se déploient les processus de spécialisation, avec des mécanismes d’éviction qui se diffusent des quartiers riches vers les quartiers mixtes et, en bout de chaîne, vers les quartiers pauvres. Si on veut lutter contre la ségrégation, partons des mécanismes qui en sont à l’origine et non des conséquences.

    Cf. aussi
    L’invention des "quartiers sensibles", par Sylvie Tissot (2007)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/TISSOT/15252

    #inégalités #urbanisme