• Allemagne : l’immigration dope les chiffres de l’emploi - InfoMigrants
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20240102-allemagne-l-immigration-dope-les-chiffres-de-l-emploi

    InfoMigrants : En Allemagne, le secteur de la gastronomie a connu une hausse de l’activité professionnelle.
    Par RFI Publié le : 03/01/2024
    Le marché du travail en Allemagne est en pleine forme : malgré un ralentissement de la croissance en 2023, il n’y a jamais eu autant d’actifs outre-Rhin. L’une des raisons : l’immigration.
    Avec notre correspondante à Berlin, Blandine Milcent
    C’est le scénario idéal décrit depuis des années pour tenter de contrer une démographie en berne : le marché du travail allemand a bénéficié l’an dernier d’une main-d’œuvre étrangère qui a boosté les emplois. Près de 46 millions de personnes avaient un travail l’an dernier en Allemagne, soit 330 000 de plus que l’année précédente. C’est un record depuis la réunification il y a plus de 30 ans.
    Par ailleurs, l’institut de la statistique note également « une participation plus importante de la population allemande au marché du travail », ce que confirme une hausse de l’activité professionnelle chez les femmes ou les personnes âgées.Sans surprise, le premier secteur économique à avoir généré des emplois supplémentaires est le secteur des services, dans la santé et l’éducation notamment, mais aussi dans le commerce et la gastronomie. On ne peut en conclure pour autant que l’Allemagne a gagné son pari démographique, au contraire : la pénurie de main-d’œuvre devrait se faire douloureusement sentir à partir de 2025, quand ceux que l’on appelle « les boomers » commenceront à partir à la retraite.

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  • « Le régime d’immigration français, prisonnier du passé, tourne le dos à ses intérêts »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/30/le-regime-d-immigration-francais-prisonnier-du-passe-tourne-le-dos-a-ses-int

    « Le régime d’immigration français, prisonnier du passé, tourne le dos à ses intérêts »
    L’économiste El Mouhoub Mouhoud, président de l’université Paris Dauphine-PSL, estime, dans un entretien au « Monde », que la France « n’a pas été capable de faire la transition vers une politique ouverte et positive de l’immigration ».
    Le Parlement a adopté définitivement, mardi 19 décembre, la loi sur l’immigration. La veille, El Mouhoub Mouhoud, membre du cercle des économistes, spécialiste des migrations internationales et de la mondialisation, a signé la lettre ouverte des dirigeants de grandes écoles et d’universités du pays pour déplorer le durcissement à l’égard des étudiants internationaux.
    Vous appelez à un discours global sur l’immigration et pas seulement orienté vers les plus qualifiés. Quels peuvent être les effets économiques de la loi votée ?
    –On assiste à un recul inquiétant des arguments rationnels sur le sujet. J’ai signé l’appel des présidents d’universités car envoyer des signaux négatifs aux étudiants internationaux, c’est se couper de la possibilité de puiser dans les compétences mondiales, pour un gain économique nul. Jusqu’ici, le discours politique français dominant visait à disjoindre les mauvaises migrations des bonnes : d’un côté les migrants non qualifiés, irréguliers ou issus du regroupement familial ; de l’autre, les talents qu’on disait encore vouloir attirer ou garder. Cela n’a pas marché : en dépit des progrès des entrées liées aux « passeports talents », l’attractivité de la France en matière de compétences mondiales reste en deçà des grands pays industrialisés.Faire l’hypothèse qu’on peut tenir un discours de rejet de l’immigration tout en restant attractif pour les talents est illusoire. Plus les compétences sont élevées, plus les migrants choisissent leur pays d’accueil et sont sensibles aux discours politiques sur le sujet. La loi remet en cause des mécanismes d’intégration qui faisaient consensus, avec des effets qui seront négatifs.
    La droite craignait que les régularisations ne créent un appel d’air incitatif. Qu’en est-il ?
    –Pas un seul papier sérieux d’économiste ou de démographe ne confirme cette idée. Les flux d’immigration à l’échelle mondiale sont déterminés par des facteurs structurels comme la mondialisation des échanges, les écarts démographiques, les crises géopolitiques et humanitaires ou les chocs technologiques.Depuis une dizaine d’années, les délocalisations vers les pays à bas salaires ralentissent, tandis que les Etats promeuvent les relocalisations et la réindustrialisation. Plus une entreprise relocalise, plus elle va chercher des territoires à fort avantage technologique et de recherche et développement, plus elle va avoir besoin de compétences. La réindustrialisation est étroitement liée aux politiques de formation, mais aussi à l’attractivité des étudiants internationaux et de migrations qualifiées. Les pays qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui parviennent à puiser dans le stock mondial de connaissance. Et cela passe largement par l’attraction et la rétention des étudiants internationaux. Plus de 60 % des diplômés étrangers restent au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne, pour y être employés. La France se distingue par un taux de rétention environ deux fois plus faible.
    Le gouvernement considère que, à 7 % de chômage, il faut d’abord ramener une partie des actifs vers le marché du travail et miser sur la formation. Qu’en pensez-vous ?
    –Cela ne suffit pas. Les migrations internationales ne peuvent certes pas régler les problèmes du marché du travail à long terme, mais les politiques de formation prennent du temps. Or les secteurs qui sont dans la compétition mondiale ont des besoins de court terme. Si vous ne puisez pas dans les talents, à long terme vous êtes perdants, y compris dans les processus de formation, car les avantages comparatifs ne sont pas statiques, ils bougent en permanence.L’intelligence artificielle générative est par exemple un défi majeur qui va transformer la plupart des métiers et des secteurs. Le sous-estimer, c’est comme sous-estimer les effets du réchauffement climatique. Or la France n’offre pas assez de formations et devra davantage puiser dans les compétences mondiales. La politique d’attractivité des migrants et la politique de formation ne s’excluent pas mutuellement.
    Peut-on résoudre les pénuries de main-d’œuvre dans les métiers en tension en augmentant les salaires ?
    –La dépendance à l’immigration dans les métiers les moins qualifiés n’est pas seulement liée aux problématiques salariales. C’est une vulgate néolibérale, ainsi qu’une vieille idée faussement marxiste. La complémentarité entre immigrés et autochtones est une réalité à l’intérieur même des catégories socioprofessionnelles. Certaines tâches extrêmement pénibles, par exemple dans le BTP, n’attireront pas les autochtones même en augmentant les salaires de 15 %.
    Les travaux montrent que les effets de substitution ne jouent que pour des tâches peu qualifiées et automatisables. Par ailleurs, les entreprises ne peuvent pas décréter du jour au lendemain qu’elles augmentent les salaires de 15 %, cela prend du temps. Il ne s’agit évidemment pas d’ouvrir les frontières tous azimuts. Mais ce « débat » cache une obsession liée aux impacts sécuritaires et culturels de l’immigration, perçus comme néfastes à la société.
    Emmanuel Macron a mené une politique très offensive sur l’attractivité de la France depuis 2017. S’est-elle traduite dans les flux migratoires ?
    – Quand Donald Trump s’est retiré de la COP21 et a restreint l’immigration à partir de 2017, le président Macron avait lancé un appel pour attirer en France les chercheurs étrangers, notamment américains, dans le but de sauver le climat. Il y avait cette idée d’une France en mode start-up qui pouvait être fécondée par les talents internationaux. On ne la retrouve pas dans cette loi sur l’immigration. Emmanuel Macron a toutefois reconnu que la caution pour les étudiants internationaux était une erreur et qu’elle aurait des effets dissuasifs. Certaines entreprises satisfont leurs besoins de main-d’œuvre en recourant à l’immigration irrégulière dans des secteurs en tension. Soit les chefs d’entreprise ont besoin de régulariser et c’était l’occasion de le dire, ce que certains ont fait. Soit ils ont une préférence pour l’immigration irrégulière, qui les arrange, ou du fait de la forte pression sur les prix. Quand les difficultés de recrutement seront telles que la production sera gênée, le discours changera. Et on reverra peut-être des patrons de PME manifester avec leurs salariés.
    Qu’est-ce qui singularise la France en matière d’immigration ?
    – La France n’a pas une culture de l’immigration qualifiée, bien payée, raisonnée. Du fait de son histoire coloniale, elle a eu tendance à privilégier l’immigration peu qualifiée, comme elle importait les matières premières. Elle a du coup un « stock global » d’immigrés peu qualifiés. Mais depuis les années 1990-2000, ceux qui arrivent sont en moyenne plus diplômés que les autochtones.
    Le régime d’immigration français, parce qu’il est prisonnier du passé, y compris en matière de représentations liées à la colonisation, tourne le dos à ses intérêts. Il n’a pas été capable de faire la transition vers une politique ouverte et positive de l’immigration à l’échelle mondiale. La France a une représentation de l’immigration réduite à ses deux extrêmes : les stars du football et les délinquants, ignorant tous ceux qui se sont intégrés par l’école et qui sont très nombreux. Ce qui la caractérise aussi, c’est sa préférence pour une régulation du marché du travail par l’immigration irrégulière. Tout le monde était d’accord pour régulariser dans les métiers en tension. Mais c’est bien utile de pouvoir utiliser de la main-d’œuvre immigrée dont on peut se défaire facilement. Elsa Conesa

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  • En Allemagne, l’accueil des migrants, un défi pour certaines villes du Nord-Est
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/10/en-allemagne-l-accueil-des-migrants-un-defi-pour-certaines-villes-du-nord-es

    Upahl, Germany - 2 May 2023 : Self-made posters of Upahl residents against the construction of a refugee center along the highway in Upahl/Ksenia Ivanova for Le Monde
    Le nombre de demandeurs d’asile a connu une augmentation de près de 28 % en 2022, créant des tensions et des débats sur l’intégration de ces personnes dans un pays en manque de main-d’œuvre.(...) En parvenant à organiser ce référendum, les partisans d’un durcissement de la politique migratoire n’ont-ils pas déjà remporté une victoire ? « Que ces gens soient très bien organisés, c’est l’évidence. En quelques années, ils ont énormément gagné en visibilité, notamment grâce à leur maîtrise des réseaux sociaux », reconnaît Stefan Fassbinder, maire de Greifswald depuis 2015. Cela traduit-il pour autant l’état d’esprit majoritaire de la population ? Non, assure cet élu écologiste. (...)Maire de Wismar et président de l’Association des villes de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Thomas Beyer est du même avis. Mais il prévient : pour que les migrants soient acceptés, il faut leur donner les moyens de s’intégrer. Or, sur ce point, la situation actuelle est préoccupante, estime-t-il. « Partout les centres d’accueil se remplissent, mais après ? Dans ma ville, par exemple, je n’ai ni assez de places dans les écoles ni assez de logements. Sans un soutien massif de l’Etat fédéral, on ne s’en sortira pas », s’inquiète cet élu social-démocrate. Selon un sondage réalisé auprès de 400 communes allemandes pour l’émission « Report Mainz » de la chaîne ARD, publié mardi 9 mai, 69 % affirment n’avoir pas les moyens de faire face au nombre croissant d’arrivées, 17 % se disant déjà au-delà de leurs capacités d’accueil. Alors que les représentants des Länder devaient être reçus à la chancellerie, mercredi, pour discuter des questions migratoires – le deuxième rendez-vous en trois mois –, de nombreux élus de terrain estiment que, au-delà des besoins financiers, l’enjeu est avant tout politique.Les autorités estiment les besoins du pays en main-d’œuvre étrangère à 400 000 personnes par an. « D’un côté, on parle de l’immigration comme d’un problème ; de l’autre, on ne cesse de dire qu’on manque de main-d’œuvre. Il est temps qu’à Berlin on comprenne que le problème n’est pas l’immigration, mais qu’elle est une solution pour répondre aux besoins du marché du travail », explique le maire de Greifswald. Un discours que partage Anne Shepley, députée écologiste au Parlement régional de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale : « En 2015, quand un million de demandeurs d’asile sont arrivés en Allemagne, Angela Merkel a dit “Wir schaffen das” [« nous y arriverons »]. En 2022, ils étaient trois fois moins nombreux, alors arrêtons de dire que nous sommes submergés et donnons-nous les moyens de les accueillir et de les intégrer vraiment. C’est ça qui manque aujourd’hui : un nouveau “Wir schaffen das”. »

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  • De nombreux jeunes diplômés se retrouvent aujourd’hui devant la difficulté de faire valoir les savoirs qu’ils ont acquis durant leurs études. Une collaboration née d’Adecco et de Way to Work ! pose les jalons d’une solution nouvelles, ou plutôt de trois solutions : http://www.lachaineduoui.fr/news/Emploi-jeunes/3-opportunites-bien-demarrer-vie-active
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