Inventer des plantes - Reporterre
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#publication
De la même façon que l’homme n’a cessé de réinventer et de remodeler des paysages, il n’a cessé de réinventer des #plantes. Pour celles-ci, il dispose des techniques du #bouturage, du #marcottage, plus récemment du clonage ; pour ceux-là, les pépiniéristes sont aux avant-postes qui fournissent les végétaux nouveaux que les paysagistes réclament. Il y a là deux univers entre lesquels le dernier numéro de la revue Les carnets du paysage s’est employé à jeter des ponts.
Le rapprochement est fécond. Il s’apparente à un butinage, à une pérégrination pleine de surprises qui nous fait emprunter des chemins de traverse peu ou mal connus, des routes au balisage incertain : dans un article, le paysagiste Gilles Clément, qui s’est glissé dans la « peau » d’une plante, s’inquiète des manipulations que l’homme fait subir au végétal.
Plus loin, le plasticien Richard Conte nous fait rougir avec ses « pommes libertines » ; après un détour par la Chine ancienne – qui maîtrisait comme aucun autre pays les techniques de la greffe inventées en Mésopotamie – et les pépinières royales de Louis XIV et Louis XV, nous voici en compagnie d’André-Georges Haudricourt, un touche-à-tout inclassable, passionné de botanique autant que de phonétique et d’ethnologie, avant d’aller musarder chez des pépiniéristes passionnés et des artistes du #land_art.
Chacun de ces vagabondages vaut le détour. Mais le plus extraordinaire est celui que nous propose Catherine Peix. Scientifique de formation, réalisatrice de documentaire par goût, elle raconte dans la revue la naissance de la pomme, fruit mythique s’il en fût, dans les montagnes du lointain Kazakhstan, non loin de la Chine. Elle le fait avec la passion communicative des nouveaux convertis.