• #Maria_Yudina, la pianiste de #Staline (1899-1970)

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    Formée au Conservatoire de Petrograd dans la même classe que Chostakovitch et admirée par ses contemporains (Klemperer, Prokofiev, etc.) Maria Yudina appréhendait la musique dans une approche globale de l’art qui incluait sa passion pour la poésie, la peinture et l’architecture.

    Amie de Boris Pasternak qui lut pour la première fois chez elle, en petit comité, des passages de son Docteur Jivago , elle fut aussi le soutien fidèle du penseur et critique Mikhaïl Bakhtine qu’elle aida notamment quand il était en relégation.

    Qualifiée de Mona Lisa aux yeux verts dans sa jeunesse, plus tard de Clytemnestre en baskets et robe noire, revolver en poche (ainsi la décrit Sviatoslav Richter), Yudina fascinait : par son talent et son courage.

    Avocate de la musique des Stravinski, Krenek, Hindemith, autres compositeurs très mal vus en URSS, elle réussissait à se procurer leurs partitions et les jouait quand c’était possible. Sur elle, courent toutes sortes d’anecdotes les plus curieuses, comme celle d’un concerto de Mozart qu’elle aurait enregistré en une nuit, parce que Staline, l’entendant à la radio la veille, aurait demandé le disque et que personne n’aurait osé lui dire que l’enregistrement n’existait pas.

    Maria Yudina a payé ses prises de positions iconoclastes par des interdictions de concerts et des évictions quasi systématiques de ses postes de professeur, mais dans une Russie soviétique où d’autres artistes ont connu, pour beaucoup moins, la torture ou la mort, elle fait figure d’énigme.

    Son destin mystérieux éclaire d’une lumière particulière les relations entre les musiciens et le pouvoir pendant le Stalinisme et le Dégel, une époque que les historiens de la musique n’en finissent pas de découvrir dans son fonctionnement erratique.

    #piano #musique