Atlantico : Le candidat du Front National, Laurent Lopez, est arrivé largement en tête de l’élection cantonale partielle de Brignoles (Var) dimanche. Avec 40,4% des voix, il devance l’UMP Catherine Delzers (20,8%) tandis que le PS est éliminé dès le premier tour. Quels sont les éléments constitutifs du discours du FN qui sans forcément emporter l’adhésion des électeurs trouvent un écho auprès d’eux ? Quels sont les thèmes que le FN aborde et qui sont délaissés par le reste de la classe politique ?
Le premier élément qui a sans doute emporté l’adhésion des électeurs, c’est la critique du PS et de l’UMP. Le Front National s’oppose depuis trente ans à la majorité au pouvoir. Et comme l’UMP que le PS ont beaucoup déçu depuis quelques années, il gagne un certain crédit. Pour beaucoup d’électeurs, c’est le véhicule d’expression d’une colère contre les partis en place. La première raison de la réussite du Front National, c’est l’échec du PS et de l’UMP.
Ensuite, le Front National s’est emparé de certains thèmes : l’immigration, l’insécurité, la critique de l’Europe et de la mondialisation. Bien sûr, sur chacun de ces thèmes, il n’est pas le seul. Mais sur l’immigration, il tient un discours plus radical que n’importe quel autre parti, quitte à mentir effrontément sur les chiffres. Mais sa chance est que Nicolas Sarkozy, comme sur l’insécurité, a tenu un discours assez proche et ferme, mais que les Français n’ont pas vu de conséquences dans leur vie de tous les jours. Du coup, ceux qui sont mécontents du bilan des gouvernements passés sur ces deux sujets peuvent choisir de l’exprimer en votant FN. Sur l’Europe et la globalisation, le FN tient un discours moins différencié, puisqu’il est tenu depuis longtemps par une partie de la gauche (MRC, une partie du Front de Gauche et du PS), ainsi que les gaullistes (Debout la République, de Nicolas Dupont-Aignan, quelques personnes à l’UMP, comme Jacques Myard). Néanmoins, c’est un discours différent de celui de la majorité du PS et de l’UMP et comme les Français n’ont jamais été aussi critiques sur l’Union Européenne et la globalisation, sa position de 3ème parti de France fait qu’il peut récupérer certains électeurs.