• Honorable sac - Ofukuro-san - 御袋 ( ou 御袋さん ?)
    御 (o, honorific prefix) +‎ 袋 (fukuro, “pouch ; sack”)

    C’est une formule qu’utilise les hommes pour parlé de leurs mères au japon. Expression qui illustre le #syndrome_de_la_marmite décrit par Françoise Héritier.

    Women in the Language and Society of Japan : The Linguistic Roots of Bias
    De Naoko Takemaru

    https://books.google.fr/books?id=iI9Rq50f52gC&pg=PA25&lpg=PA25&dq=Ofukuro-san&source=bl&ots=G-f

    https://en.wiktionary.org/wiki/%E5%BE%A1%E8%A2%8B#Japanese
    #sexisme #langue #marmite

    • @simplicissimus Je voudrais te demandé ton aide au sujet du suffixe -san dans Ofukuro-san. J’ai trouvé Ofukuro en kanji mais sans le suffixe san alors qu’en principe il devrait y être. Est-ce que je peu utilisé 御袋さん écrit comme ceci ? ou est-ce qu’on ecrit 御袋 sans le さん qui est sous-entendu ? :) Merci d’avance pour ton aide.

    • Le san est traduit couramment par Monsieur ou Madame, mais il signifie surtout que tu n’es pas un pair de la personne à qui tu t’adresses en utilisant ce suffixe, mais plutôt de rang inférieur.

      Suivant les rapports de rang entre les 2 interlocuteurs, il est obligatoire (voire irrespectueux si la personne à laquelle il est adressé devrait avoir un autre suffixe plus « élevé » (comme sensei).

      Entre pairs, il est optionnel et son emploi peut-être une marque de respect réel ou ironique, un peu comme un emploi du Monsieur, (voire Mössieu, si vraiment tu as peur que ce ne soit pas compris comme il faut).

      Du coup, quand tu emploies une marque de respect avec un terme familier, voire un peu méprisant, le résultat final est assez difficile à situer, d’autant plus que le contexte d’emploi est totalement déterminant. Ce sont les subtilités des niveaux de langue et il est de notoriété publique que le japonais est particulièrement délicat sous ce rapport et je ne me hasarderais pas à conseiller quoi que ce soit…

      sur les suffixes de respect, une présentation ici
      https://www.kanpai.fr/apprendre-japonais/suffixes-honorifiques-japonais-san-kun-chan

    • Oui c’est compliqué la politesse japonnaise, surtout avec le O. J’ai peut être moyen de posé la question à une japonnaise, je te dit si j’ai une réponse. Il y a un autre truc qui m’intrigue aussi c’est que cette formule est décrite comme utilisé par les hommes vis à vis de leurs mères. « Homme » c’est vague et du coup je me demande si les femmes peuvent dire aussi « honorable sac » à leur mère et si c’est réservé aux hommes de sexe masculins je voudrais bien connaitre la raison.

    • J’ai une amie qui vivait au japon qui m’avait rapporté uniquement Ofukuro, du coup elle ajoutait pour preuve de l’usage du mot ’sac’ 袋 pour dire mère que sac plastique en japonais se dit « ビニール袋 »

      ビニール

      signifiant plastique.

  • ‪L’alimentation, arme du #genre‪ | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2015-1-page-19.htm

    Ce dossier est le fruit d’une rencontre entre trois sociologues et une socio-anthropologue autour du constat suivant : un vide théorique caractérise le croisement des champs du genre et de l’ #alimentation dans le monde francophone. L’appel à contribution lancé en 2014 par le Journal des anthropologues avait pour objectif de sonder ce vide et de permettre l’émergence de questionnements inédits et de données susceptibles d’alimenter le peu d’études empiriques disponibles sur le sujet. Nous espérions, par cet appel, « essayer de savoir et de faire savoir ce que l’univers du savoir ne veut pas savoir », selon la formulation de Bourdieu (1997 : 14).
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    Les études sur l’alimentation et les études sur le genre ont plusieurs points communs [1]
    [1] Jarty J., Fournier T. « Mise en perspective des problématiques...
    . Elles ont dû extraire leurs objets de la gangue naturaliste où la pensée commune – et savante – les tenait (non, l’alimentation ne sert pas qu’à combler des besoins vitaux ; non, les catégories « hommes » et « femmes » ne sont pas données par la nature). Elles sont par constitution transdisciplinaires. Et elles entendent rendre compte dans toute sa complexité du fonctionne­ment de politiques sociales qui cherchent à s’ignorer comme telles (Lapeyre, 2014). À tous ces titres, elles ont rencontré des résistances académiques majeures.
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    Aujourd’hui en France, elles constituent des champs émergeants, et toutes deux font partie des axes prioritaires du CNRS. Mais ces axes restent étrangers l’un à l’autre. L’absence de connexion est très visible. La thématique de l’alimentation est quasiment absente de l’Introduction aux études sur le genre disponible en France ; les auteur-e-s y consacrent seulement un en­cart dans leur chapitre sur la socialisation (Bereni et al., 2012 : 119), constitué par un extrait de La Distinction de Bourdieu. Les études sur l’alimentation, de leur côté, n’ont pas pour cadre de référence le corpus théorique des études sur le genre. Si le sexe est régulièrement pris en compte comme variable sociologique, les données sont da­vantage interprétées au travers de la grille de lecture fournie par la sociologie de la famille (Bélorgey, 2011), hormis quelques travaux qui tentent de la dépasser (voir par exemple Corbeau, 2004 ; Fournier, 2012). Et les tensions sont particulièrement saillantes entre les études sur le genre et les recherches sur la famille, ces dernières n’ayant pas pour point de départ la question théorique des inégalités – particulièrement celles produites au sein de l’institution familiale (Ferrand, 2004).

    • Celui là aurais aussi sa place ici : https://seenthis.net/messages/633249

      il est mentionné aussi ici : https://seenthis.net/messages/577723#message651898

      L’anthropologue américain Robert Brightman, dans un article inti­tulé « La division du travail de quête alimentaire : biologie, tabous et politiques du genre », a proposé, à la suite de Tabet, que « la créa­tion et la reproduction sociale de la division genrée du travail chasse/collecte dérivent de l’appropriation intéressée par les hommes du travail de chasse, et du capital social accumulé de ses produits » (Brightman, 1996 : 718).

    • Une idée revient fréquemment dans le discours des socio­logues et des ethnologues qui n’ont pas chaussé les lunettes du genre : les femmes, étant tout le temps en cuisine, pourraient en réalité se réserver les meilleurs morceaux, et en tout cas manger à leur faim. Margarita Xanthakou, à partir de son terrain dans la région du Magne en Grèce (effectué il y a quarante ans) s’insurge contre cette « profonde idiotie ». Elle a constaté, tout au contraire, que les femmes se privent de viande pour leurs maris ou leurs fils, et que, « même les tomates », quand celles-ci sont rares, sont mises de côté pour les hommes, par les femmes elles-mêmes [4][4] Ethnologue, directrice de recherche émérite au CNRS.... La socialisa­tion au sacrifice est un des moyens par lequel les femmes sont sans doute amenées à ne pas remettre en question l’injustice alimentaire. La ségrégation des repas (ségrégation de lieu et/ou temporelle avec préséance des hommes) remplit très certainement une fonction similaire, car ne pas voir manger les autres est aussi une façon de ne pas avoir directement sous les yeux l’injustice. L’article d’Atse et d’Adon répète ce que bon nombre de travaux ont déjà noté sur le continent africain, en Europe rurale et ailleurs : les hommes, les enfants et les femmes forment des groupes qui mangent séparément. Cet article fait observer que les prérogatives masculines, si insatisfaites, sont rappelées par la violence : les hommes s’attendent à consommer les morceaux qui leur reviennent et les sanctions qui attendent les femmes en cas d’« oubli » ne sont pas particulièrement enviables. Loin de la socialisation au sacrifice, les femmes sont empêchées de manger ce qu’elles veulent parce qu’elles sont mena­cées, au sens propre, par les hommes. Mathieu, dans ses séminaires [5][5] « Anthropologie des sexes », à l’EHESS, Paris, dans..., n’a jamais cessé de rappeler que la domination n’est pas juste « symbolique » comme l’écrit Bourdieu, mais qu’elle est maintenue par une violence très concrète de la part de ceux qui ont intérêt à préserver leurs privilèges alimentaires. Dans leur approche critique de la notion de gatekeeper (Lewin, 1943), les sociologues Alex McIntosh et Mary Zey ont fourni des considérations épistémolo­giques précieuses : « la responsabilité n’est pas équivalente au con­trôle » disent-ils (1998 : 126). Ce qui signifie, comme le dit aussi Counihan (1999) que ce n’est pas parce que la nourriture est aux mains des femmes que les femmes en disposent selon leur bon vouloir, et encore moins pour en obtenir un pouvoir.

      Sur le consentement à l’oppression voire aussi ; https://seenthis.net/messages/396369#message396385

    • Concernant la répartition des viandes, quand celles-ci sont bouillies, les ethnologues peuvent aussi dire qu’il ne peut y avoir discrimination quand les gens mangent dans le même plat. Un argument entendu lors d’un séminaire de recherche [6][6] Séminaire de Cécile Barraud, EHESS, Paris, fin des... (fourni par un ethnologue océaniste) était que les aliments étaient tellement dissous par la cuisson qu’on ne pouvait reconnaître aucun morceau en particulier. Cet argument était avancé pour dire que même si les hommes avaient des morceaux attribués, ils ne pourraient en aucun cas les reconnaître dans la marmite et se les octroyer. L’article « Le gras viril et le maigre féminin » de G. Lacaze offre quelques données permettant de reconsidérer cet argument, même si c’est dans un tout autre contexte culturel. Chez les Mongols, dit-elle, l’alimentation quotidienne est constituée d’une soupe qui est en fait assez largement constituée de gras dissous. La consommation du gras – c’est d’ailleurs le sujet de son article – est la prérogative des hommes. Le contenu quotidien de la marmite est genré : le dessus − jugé comme étant le meilleur par les gens eux-mêmes – est attribué aux hommes, le fond, aux enfants et aux femmes. Est-ce une remarque d’une telle évidence que l’on ne pense pas à le mention­ner : le gras, élément plus léger que l’eau, surnage. Ainsi, le dessus de la marmite est effectivement plus riche en gras que le fond. Or c’est par ce type de considération que la question du genre peut être reliée à la question nutritionnelle. À quantité équivalente de protéines et de glucides, les lipides possèdent une valeur énergétique plus de deux fois supérieure : c’est aussi un fait bien connu des sociétés occidentales lipophobes. Le problème est bien ici de réussir à relier plusieurs champs du savoir. Un-e ethnologue recourant à une interprétation symboliste pourrait expliquer – au hasard – que si le dessus de la marmite est attribué aux hommes et le fond aux femmes, c’est à cause de l’association du haut avec ce qui est mas­culin et du bas avec ce qui est féminin. Ce type d’interprétation « symbolique » se donne l’apparence d’une analyse en termes de genre sans en être une. Les résultats de G. Lacaze offrent la possibi­lité de véritablement déplier une analyse en termes de dispositif de genre. Ils permettent en effet une mise en regard de l’association « symbolique » du masculin au gras et du féminin au maigre, des pratiques culinaires, du monopole réel des hommes sur les graisses, et de divers discours ethnophysiologiques (caractère goûteux et/ou énergétique de la graisse). Cette analyse permettrait elle‑même d’ouvrir sur une perspective comparative, car bien évidemment, le monopole masculin sur les graisses et leur extrême valorisation gus­tative ne sont pas propres aux Mongols (Touraille, 2008 : 305, 312).

      #marmite
      @simplicissimus cet extrait sur la division de genre de la viande chez les Mongoles devrait t’interesser

    • Sur l’ #alcool et le #genre

      Un article de ce numéro traite aussi du « boire » en France. Dans « Le genre de l’ivresse », N. Palierne, L. Gaussot et L. Le Minor, montrent que, contrairement à certains préjugés en vigueur, il n’existe pas de véritable mouvement d’égalisation de la consomma­tion d’alcool entre hommes et femmes au sein des générations les plus jeunes de Poitiers (population étudiante). Les auteurs observent un écart important entre le boire des femmes, qui donne lieu à un important contrôle (corporel et comportemental), et le boire des hommes, davantage lié à l’expression d’une masculinité qui favorise l’ostentation, l’excès, la prise de risque, et, par voie de conséquence, la dépendance alcoolique. La thématique du contrôle nous amène à envisager un autre aspect de la consommation différentielle. Dans les sociétés industrialisées, les femmes ne sont pas l’objet d’interdits alimentaires comme dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs ou dans les sociétés d’agriculteurs et d’éleveurs, présentes et passées. Pourtant, elles expérimentent des pressions sociales dont l’alimentation est aussi l’instrument, et qui ne sont pas moins redoutables : celle du contrôle de leur apparence corporelle, et dans une certaine mesure aussi, celle de leur pensée.

    • Sur la #grossophobie en lien avec le #care

      L’alimentation affecte le corps des individus tant par le biais des pratiques de consommation alimentaire différenciées que par celui de la division sexuelle du travail. S’il ne s’agit plus, ici, de restrictions et de tabous engendrés par le monopole des hommes sur les aliments protéinés, il s’agit cependant, là aussi, de pratiques de restrictions ciblant plus intensément les femmes que les hommes. L’article de S. Carof « Le régime amaigrissant : une pratique inégalitaire », confirme ce qu’une importante littérature a mis depuis longtemps en évidence (Counihan & Kaplan, 1998 ; Beardsworth et al., 2002 ; Gough, 2007) : les femmes se privent plus de manger que les hommes. Elles le font pour suivre l’injonction à réduire les proportions de leurs corps bien au-delà des recommandations médicales de santé. Ce façonnage est, pour certaines, impossible à atteindre biologiquement sans privations alimentaires importantes. Les hommes, de leur côté, manifestent une certaine complaisance pour leur propre masse graisseuse quand celle-ci semble confirmer la puissance « virile » de leur corps. Ce rapport au « gras viril », selon l’expression de G. Lacaze, qui ne s’élève cependant pas à celui des Mongols (mais offre des voies de comparaison), permet aux hommes un rapport moins obsessionnel à la nourriture (Sobal, 2005). L’alimentation représente le moyen principal de cette pression omniprésente à la minceur pour les femmes. Cette pression n’est pas imaginaire : dans certains milieux et dans bien des domaines du travail salarié, la minceur fait partie d’une caractéristique obligée pour les femmes, au même titre que le maquillage par exemple ou le port de talons (S. Carof). L’article « Moi, je ne demande pas à entrer dans une taille 36 » d’O. Lepiller interroge de son côté le recours beaucoup plus important des femmes à la chirurgie bariatrique. L’auteur montre de manière très incisive que l’injonction esthétique n’est plus vraiment opérante pour les femmes de plus de 45 ans qui tombent dans la catégorie médicale de l’obésité. La mise au rebut sexuel des femmes associée au concept de « ménopause » (Delanoë, 2007) et surtout les nouvelles charges de travail qui s’imposent à elles en termes de care sont évoquées pour expliquer le désir des femmes obèses de maîtriser une corpulence devenue incompatible avec le travail du care (Molinier, 2013). La pression du care augmente en effet pour les femmes à partir de cette tranche d’âge avec la prise en charge supplémentaire des membres vieillissants de la famille, ou des petits‑enfants, comme on le voit bien dans l’article de O. Lepiller. Les deux dernières études présentées dans ce dossier permettent de penser le corps des femmes comme dominé par l’alimentation au travers des deux grandes aires d’action du dispositif du genre : la sexualité et le travail (Clair, op. cit.).

    • Sur l’impacte psychologique des privations de #nourriture

      L’alimentation affecte aussi la pensée des individus. L’obnubilation de la nourriture qui tient les femmes est bien soulignée par S. Carof : le fait que les femmes sont amenées en permanence à penser à la nourriture pour contrôler leur corpulence à travers ce qu’elles vont, ou ne vont pas manger, ou de ce que mangent les autres dans le cadre de la division sexuelle du travail (articles de P. Cardon et d’H. Prévost), fonctionne comme une forme de colonisation et de domination de la pensée par l’alimentation. Comme le dit très bien une informatrice de S. Carof, quand on pense à la nourriture, notamment pour ne pas y succomber, on a du mal à se concentrer sur autre chose. Au xviiie siècle en Europe, le pain au chanvre qui plongeait les catégories sociales les plus pauvres dans un état d’hallucination permanent est décrit par l’historien P. Camporesi (1981) comme le moyen trouvé par les élites d’empêcher que les pauvres ne prennent conscience des injustices subies et s’insurgent contre l’ordre social. De même, l’ordre alimentaire genré rend les femmes tellement obsessionnelles de ce qu’elles ont le droit de manger, ou de ce qu’elles ne doivent pas manger, qu’il leur reste peu de temps pour prendre conscience des tenants et des aboutissants de ces normes et pour essayer de s’en libérer. Même si beaucoup de femmes s’autorestreignent et s’autocontrôlent (Germov & Williams, 1996 ; Saint Pol, 2010), et que personne ne leur enlève le pain de la bouche au sens littéral, celles-ci semblent toujours sous le coup d’une instance de jugement alimentaire. Entendre une femme qui s’excuse tout haut devant les autres de manger plus qu’elle ne devrait est la norme en France. Quant à celles qui sortent un tant soit peu du canon attendu (avec de sérieuses différences suivant les classes sociales cependant), les remarques en passant, les conseils alimentaires, ou les interventions nettement désobligeantes en provenance de l’entourage familial (notamment masculin) jalonnent leur vie, comme le rappellent S. Carof et O. Lepiller. Il existe donc bien un véritable rappel à l’ordre de la ligne (corporelle) pour les femmes françaises, qui ne consiste pas seulement en des pressions exercées par des images au travers des médias, mais qui relève aussi d’une contrainte et d’une violence psychologique réelle exercée par le cercle familial et professionnel, exactement comme P. Atse et P. Adon le décrivent pour les femmes akyées si elles ne respectent pas les prérogatives masculines sur certains morceaux de viande, ou comme le décrivent Manirakiza et al. pour les Yaoundéennes qui « osent » manger le gésier de poulet.

    • Sur l’alcoolisme des hommes et le fait qu’il cause plus de dégats sur les femmes et les enfants que sur les hommes...

      L’ordre alimentaire genré favorise presque immanquablement l’apparition d’inégalités de santé entre femmes et hommes. H. Prévost évoque les problèmes des femmes béninoises réassignées aux tâches alimentaires et en proie à la fatigue. P. Cardon évoque les difficultés des femmes atteintes d’un handicap physique qui ne peu­vent pas compter sur leur conjoint pour assumer les tâches culinaires et donc redoublent leurs efforts. P. Atse et P. Adon suggèrent les effets délétères des inégalités alimentaires sur la santé reproductive des femmes chez les Akyé. G. Lacaze évoque une malnutrition avé­rée des femmes mongoles. S. Carof et O. Lepiller rappellent que les régimes engendrent des comportements addictifs envers la nourri­ture. Ils suggèrent que l’injonction qui pèse sur le corps des femmes, associée aux charges de préparation des repas, crée un environne­ment pathogène générant des souffrances physiques et psychiques et favorisant in fine des prises de poids que seules les chirurgies, à un certain point, viennent soulager. Dans d’autres cas, plus rares, ce sont les hommes qui développent une souffrance psychique du fait de leur incompétence culinaire acquise et semblent alors être dominés, plus que bénéficiaires, de la division des rôles dans la préparation des repas (P. Cardon). De même, ce sont les hommes qui sont amenés à développer des problèmes de santé du fait du lien entre consommation d’alcool et construction de la masculinité. L’article « Le genre de l’ivresse » incite à affirmer que les corps et la pensée des hommes sont plus dominés par la boisson que ceux des femmes ne le sont. Prise sous l’angle du genre, la question des conséquences de la dépendance alcoolique sur l’entourage (Fainzang, 1993) enjoint néanmoins à pousser l’analyse en se demandant si les femmes (et les enfants) ne souffrent pas autant, sinon plus, de l’alcoolisme des hommes que les hommes eux‑mêmes.

      #renversionnite #inversion_patriarcale

    • #merci @mad_meg

      l’article de Gaëlle Lacaze (et son résumé)


      Journal des anthropologues
      2015/1 (n° 140-141), pp. 173-191

      Le maigre féminin et le gras viril chez les Mongols‪ | Cairn.info
      https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2015-1-page-173.htm

      Cet article examine l’influence des relations genrées sur les pratiques alimentaires chez les Mongols darhad. Dans les conceptions alimentaires, les techniques culinaires et les usages de consommation des pasteurs nomades, les inégalités genrées constituent un principe structurant. Néan­moins, chez les Mongols, où adaptabilité et flexibilité sont de rigueur, les inégalités apparaissent à l’observateur moins franches dans les pratiques que dans les discours.

  • l’antiracisme bourgeois, un contresens et une impasse : le débat est intéressant, il avait avancé durant l’hiver grâce aux discussions occasionnées par la #marche_de_la_dignité , au cours de laquelle les #NonDisCriminateurs ont en revanche surtout brillé par leur #absence, et leur trop durable absence d’initiative #antiraciste conséquente. Ils sont durablement et irrémédiablement #disqualifiés, non sans causes profondes, aux yeux des mouvements sociaux et les #luttes sociales, par leur #discours prétendant analyser le #statu_quo #raciste et #bourgeois actuel comme une absence de racisme. refuser les prétentions aussi ridicules que furtives des thèses racistes en #science (les races sont en effet des catégorisations arbitraires, sans pertinence ni surtout sans avoir la moindre assise scientifique ni le moindre caractère de #nécessité en terme de #classifications #spécifiques et #interspécifiques ) est une chose, passer sous silence le racisme sous prétexte de #non_discrimination en est une autre, pas limite mais strictement odieuse et caractéristique de nos régimes bourgeois , toujours prompts a faire diversion antisociale en direction des conservatismes xénophobes et de classe ; c ’est, comme avec nombre d’organisations compromises avec les régimes successifs socdem , national-liberal-reac et d’extrême-droite en perspective en #fRAnCE(sauf #Ruptures_Révolutionnaires_Salvatrices ) , un positionnement passif lourdement responsable de l’etat d’imbecilite générale cultivée avec #zèle par les #classes #dominantes, pour leur maintien et contre les #intérêts_communs_public_et_général de touTEs les #dominÉes et sans hésitation : #rédhibitoire ./

    L’abolition des discriminations, fondées sur une construction raciste des regards , des routines sociales, administratives comme psychologique , exige et appelle à cors et à cris le #dépassement #égalisateur et #transcendantal des #postures des #embusquées capitalisant sur un statu quo aussi #raisonnable qu ’une #marmite_renversée #rue_des_bons_enfants ...

    ·•Ⓐ∞

    http://www.non-fides.fr/?Saint-Denis-Non-a-la-promotion-de-la-segregation-raciale-dans-une-fac-occ

  • Radio debout — émission du #42mars

    Rediffusion de l’émission enregistrée en direct de la place de la République à Paris, à partir de 19h pendant #nuitdebout.

    https://soundcloud.com/radiodebout/radio-debout-42-mars

    https://twitter.com/radio_debout

    Radio debout, radio en direct le soir à partir de 18h depuis la place de la république à Paris pendant #Nuit_Debout.

    Direct : http://mixlr.com/radiodebout
    Rediffusions : #radio_debout
    Archives : https://soundcloud.com/radiodebout


    https://archive.org/details/@radiodebout

    #radiodebout #radio_debout #nuit_debout
    #audio #marmite

    http://zinc.mondediplo.net/messages/23398 via BoOz

  • Le #comestible et le non comestible

    Dans les confrontations de cultures culinaires, il y a toujours la question de ce qui fait qu’un aliment est considéré comme comestible ou non.
    Et vous, avez-vous vécu une expérience de non-comestibilité comme décrite ci-dessous ?

    Car si les Français mangent des escargots, du lapin ou du cheval, ainsi que les Italiens, ce n’est pas le cas des Anglais ou des Américains du Nord. La grenouille, dont la chair est appréciée en France comme en Chine, est refusée dans la plupart des pays européens et en Amérique du Nord. Les insectes, considérés comme comestibles en Amérique latine, en Asie, en Afrique, sont jugés impropres à la consommation en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Les termites, par exemple, avec 38% de protéines, constituent en fait un aliment de choix du point de vue diététique. La viande de chien, plus riche en protéines que le bœuf, n’est jugée mangeable qu’en Corée, en Chine et en Océanie. Dans le Nord-est brésilien, les rats, riches en protéines, et les cactus, apportant eau et glucides, suffisent à apaiser la faim et la soif des plus démunis, sans préjudice pour leur santé, ben au contraire. Beaucoup d’habitudes alimentaires des Français semblent répugnantes aux étrangers : la consommation de tripes de divers animaux, de cervelle, de rognons, de ris de veau ; ou encore de pattes et de queue de cochon. Il en va de même de nombreux fromages dont la puanteur est repoussante, et les venaisons ou viandes “faisandées” auxquels les Asiatiques trouvent une odeur fécale.

    Gérard Apfeldorfer, Traité de l’alimentation et du corps, Flammarion, Paris, mars 1994, pp 15-16.

    Dans le cadre de notre discussion sur les #cultures #européennes https://plus.google.com/b/115068483876310576404/communities/112863510233318537981

    • Pas testé mais le Fugu est toxique et je croie que la consommation de son foie est particulièrement dangereuse.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fugu
      Il y a le Casu marzu, une fromage sarde qui pourrait tourné dans un film d’horreur. J’ai pas gouter non plus ^^
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Casu_marzu

      Sinon je pense à l’alcool et autres psychotropes, si on peu les considéré de ce point de vue. J’aurais tendance à les inclure dans la catégorie comestibles/non-comestibles. Un de mes chats aimait bien le pastis et il y a certaines herbes qui ont l’air de modifier sérieusement les félins
      http://seenthis.net/messages/155092
      Mais il est notoire que les chats sont des débauchés
      http://www.youtube.com/watch?v=XkOYGrZQqmU

      Il y a en Indes des éléphants alcooliques qui causent beaucoup de dégâts.
      http://www.dailymail.co.uk/news/article-2229334/Fifty-drunken-elephants-ransack-village-gulping-500-litres-alcohol.html

      Dans L’école des Chimpanzés de Roger Fouts, le cas d’une femelle chimpanzé (Lucy il me semble) qui prenait un verre de bourbon à 17h en lisant play girl et fumant la pipe.
      http://vegane.blogspot.fr/2008/06/l-ecole-des-chimpanzes-ce-qu-ils-nous.html
      Lucy était très humanisé par son éducation mais les chimpanzés sauvage ne dédaignent pas les fruits fermentés et semblent aimer aussi l’alcool.

      Désolé pour le semi-hors sujet, certains de ces exemples ne sont pas #européens mais j’ai pas résisté à les poster ici.

      #nourriture #bouffe #alimentation

    • La nourriture industrielle est aussi souvent composé de produits non-comestibles et les europeenEs en mangent en quantités importantes.
      Par exemple le nugget

      white boneless chicken, water, food starch-modified, salt, chicken flavor (autolyzed yeast extract, salt, wheat starch, natural flavoring (botanical source), safflower oil, dextrose, citric acid, rosemary), sodium phosphates, seasoning (canola oil, mono- and diglycerides, natural extractives of rosemary). Battered and breaded with : water, enriched flour (bleached wheat flour, niacin, reduced iron, thiamin mononitrate, riboflavin, folic acid), yellow corn flour, food starch-modified, salt, leavening (baking soda, sodium acid pyrophosphate, sodium aluminum phosphate, monocalcium phosphate, calcium lactate), spices, wheat starch, whey, corn starch.

      http://www.le-tigre.net/Mc-Donald-s-a-nugget-of-truth.html?var_recherche=chicken%20mac%20donalds

      Ici le brevet de fabrication du fromage de synthèse
      http://www.google.com/patents/US4197322

      A synthetic mozzarella cheese was produced by the following procedure: One thousand grams of water was heated to between 95 To the heated water was added 0.85 gram of calcium hydroxide and 30 grams of acid casein. The suspension was maintained between 95 97 reaction between these two materials was complete. At this point, 1.9 grams of a 20% calcium chloride solution was added, the pH was adjusted to about 6.15 by the addition of phosphoric acid, and 0.4 ml of single strength rennet added. The mixture was then stirred for an additional period of one-half hour at 95 time a semi-solid, calcium caseinate curd had formed which was dewatered to separate the curd solids. Sixty-seven grams of the dewatered curd (27 grams of calcium caseinate and 40 grams of water) was placed in a jacketed laboratory blender/cooker and blended with 18.8 grams of emulsified vegetable oil (a blend of soybean oil, cottonseed oil and coconut oil), 1.5 grams of salt and 1.5 grams of sodium aluminum phosphate, and 5 grams of water to allow for evaporation during process. The mixture was heated with agitation and blending to 165 admixture was achieved, 1.2 grams of adipic acid was added to the heated, blended product to adjust the pH to 5.2 and the material stirred under homogenizing conditions until a totally homogeneous product was obtained (approximately 2 minutes). The hot product was then placed in a container and refrigerated.

      Ca me fait pensé à un #hoax sur les œufs de synthèse chinois mais comme c’est un #hoax personne n’a vraiment mangé ce truc
      http://www.youtube.com/watch?v=T55tz4qwFMo

    • La comestibilité est culturelle chez l’humain et le Fugu est remarquable comme contre exemple, puisqu’il suffit qu’il soit mal préparé pour que le poison de la bile se répande sur la chair et le rende mortel. Autrement dit, le fugu est assez souvent non comestible d’un point de vue biologique, mais cela en renchérit la valeur culturelle.

      Votre apport sur la comestibilité des produits industriels est terriblement pertinente et aborde la question de la comestibilité sous un angle nouveau. Cela ouvre la question des fameuses listes d’ingrédients où les industriels doivent user de divers stratagèmes pour que des produits considérés légalement comme compatible avec l’alimentation humaine puissent le rester culturellement. D’où le processus de méfiance et de rejet montant de la nourriture élaborée dans les circuits industriels...

    • Merci @myeurop ^^
      Je colle ici la composition de la Marmite trouvé sur la fiche wikipédia anglaise de cette recette.
      http://en.wikipedia.org/wiki/Marmite

      Today, the main ingredients of Marmite manufactured in the UK are glutamic acid-rich yeast extract, with lesser quantities of sodium chloride (table salt), vegetable extract, niacin, thiamine, spice extracts, riboflavin, folic acid, and celery extracts, although the precise composition is a trade secret.[14] By 1912, the discovery of vitamins was a boost for Marmite, as the spread is a rich source of the vitamin B complex; vitamin B12 is not naturally found in yeast extract, but is added to Marmite during manufacture. With the vitamin B1 deficiency beri-beri being common during the First World War, the spread became more popular

      Au Japon ils ont beaucoup d’aliments industriels non comestibles je pense par exemple à cette collection de parfums de glace improbables


      http://madmegblog.blogspot.fr/2008/08/glaces-et-sorbets-nippon.html

      Et aussi comme j’ai manger beaucoup de Tang quant j’était gamine
      (liste des ingrédients http://dailyingredients.com/beverage/tang-orange-drink-powder )

      Sugar, Acid (citric acid). Thickeners. (Xanthan gum, Gum Arabic, Sodium Carboxy-methylcellulose), Acidity regulator (Tri sodium citrate), flavors (orange), Anticaking agent (Tricalcium phosphate), Maltodextrin, Salt, colors (Titanium dioxide, Sunset yellow FCF, Tartrazine), Vitamin C.

      Il y a au Japon des « bonbons » très chimiques qui me fascine totalement mais qui doivent être l’équivalent sanitaire d’un weekend à Fukushima.
      https://www.youtube.com/watch?v=j1f1u_XUlxA


      https://www.youtube.com/watch?v=AZdtunydWdQ

      Dans les aliments non comestibles que j’ai gouter il y a la morille qui est toxique lorsqu’elle est cru. Je ne sais pas si il y a beaucoup d’aliments qui sont rendus comestibles par la cuisson. Je croie que la pomme de terre est dans ce cas. Voire les crudivores ici http://seenthis.net/messages/149004
      Par rapport à la carotte par exemple, ils expliquent que la manger cru permet d’avoir les vitamine mais qu’on ne peut pas digéré la fibre végétale (il nous manque 2 ou 3 estomacs pour y parvenir) et lorsqu’on cuit les carottes, on perd les vitamines mais on peut assimilé la cellulose. Dans le film des crudivores ils parlent aussi du #lait, quant on est adulte on ne digère plus le lait.

      Dans un autre registre il y a les #detritivores. Une de mes tantes, grand-mère et arrière grand-mère l’étaient plus ou moins sévèrement. Elles mangeaient parfois des aliments qui rendrait malade la plus part des gens. Ca leur venait de la guerre, pendant laquelle le manque de nourriture a provoqué chez elles une manie à stocker la nourriture en quantité trop importante. De fait il fallait finir les stocks et venir manger chez elles était un bon entrainement pour le système immunitaire. Ma tante mangeait aussi les yeux des poulets roti. Manger les yeux c’est pas vraiment du non comestible mais en général les gens ou les peuples qui les mangent ont vécu le manque de nourriture et mangent toutes les parties des animaux. Voire par exemple la cuisine en #Alaska
      https://www.youtube.com/watch?v=f3QGAKe-Jb4


      Un copain m’avait raconté avoir manger un œil de yack en #mongolie et que c’était une expérience aussi cauchemardesque qu’on l’imagine :O
      Certains anthropologues disent que nos ancêtres étaient une espèce opportuniste, on mangeait à l’occasion des charognes quant on en trouvait. Du coup mes tantes et grand-mères sont typiques cro-magnonnes. On gaspille pas la nourriture est un précepte très ancien à mon avis.

      Je pense aussi aux galettes de boue Haïtiennes.
      http://www.courrierinternational.com/article/2008/02/01/des-galettes-de-boue-pour-tout-repas


      #famine

      Manger des aliments non-comestibles peut être fait pour des motivations très variés. En Chine il me semble qu’il y a beaucoup de raisons médicinales. Dans un resto ou j’étais à Shanghaï il y avait une page au menu dite d’espèces rares. Y était proposé l’hippocampe, le nid d’hirondelle, des ormeaux et de l’aileron de requin. Détail surprenant, ce resto était au cœur du Zoo de Shanghaï qui était parsemé de messages incitant à la protection des animaux. L’hippocampe je ne savait pas que ca se mangeait. Pour les ormeaux, les requins et les hirondelles, certaines espèces sont très menacées mais d’autres sont élevées en captivité et j’imagine/espère que dans le zoo c’était pas des espèces braconnés... Le cas du Nid d’hirondelle est surprenant, c’est de la bave d’hirondelle et en principe ca n’a aucun gout ou ca doit ne pas en avoir. Manger un aliment pour son absence de saveur c’est très étrange pour moi.
      le Limule est consommer aussi en Chine et en Asie du sud-est.
      http://www.alainbernardenthailande.com/article-a66-le-limule-un-philtre-d-amour-en-thailande-10606
      Le #limule est pas toxique, mais il n’y a pratiquement pas de chaire, à part un bouillon je ne voie pas trop quoi manger la dedans.


      Dans le genre assez non-comestible il y a les foetus. On mangeait des fœtus de porc en France jusqu’a la seconde guerre. Je ne retrouve pas de liens a ce sujet mais j’étais tombé sur une recette et j’avais trouvé quelques mentions de cette pratique. En Chine il y a l’œuf couvé, on m’a raconté que c’était vraiment pas bon. J’avais vu aussi des décoctions de foetus de rats dans l’alcool de riz comme produit médicinale au museum d’histoire naturelle de Shanghaï. Ca me fait pensé à un super film cannibale « Nouvelle cuisine »
      https://www.youtube.com/watch?v=4lEuAMIUepA

      Bon il fallait bien que je parle de #cannibalisme à un moment
      sorry ^^
      Nous sommes un aliment comestible et probablement riches en protéines facile à digérer pour nous. Après il ne vaux mieu pas manger n’importe qui. Les gens qui mangent beaucoup de nourriture industriel doivent être mauvais pour la santé à cause des conservateurs et des métaux lourds, je conseil plutôt les végétariens et les gens qui mangent bio. ^^

      J’aime bien ce sujet comestible/non-comestible ca ferait un bon #TM #thème_mercredi

    • désolé @Myeurop je me suis emballée sur le sujet. Je vais me concentré sur des exemples européens.
      Pour me rattrapé, voici une pratique Suisse, le ragout de #chat et/ou de #chien.
      http://www.swissinfo.ch/fre/societe/Les_mangeurs_de_chats_refont_parler_deux.html?cid=34842428

      @monolecte
      Pour la carotte, il y a des chances que ca soit un bon compromis, mais je connait pas trop la nutrition. Les crudivores conseil utilisent le citron pour « cuire » certaines recettes. Mais il y a certaines vitamines qui s’altèrent très vite et je sais pas pour la carotte et le citron.