• Morocco: Water stress reduces surface water by 78 % | APAnews - African Press Agency
    https://apanews.net/morocco-water-stress-reduces-surface-water-by-78

    04 September 2024 | 13:05

    Morocco is currently facing a crisis exacerbated by several years of drought. The Moroccan Ministry of Transport and Water reports a staggering 78 per cent drop in the volume of surface water, plunging the country into a critical situation that requires an urgent response from the government.

    Over the past six years, Morocco has seen the volume of its surface water resources shrink from over 15 billion cubic metres to just 4.84 billion . This spectacular decline not only threatens aquatic ecosystems such as lakes and rivers, but also affects the drinking water supply of millions of citizens.

  • TikTok : quand la jeunesse marocaine documente sa traversée à la nage vers l’enclave espagnole de Ceuta - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59527/tiktok--quand-la-jeunesse-marocaine-documente-sa-traversee-a-la-nage-v

    TikTok : quand la jeunesse marocaine documente sa traversée à la nage vers l’enclave espagnole de Ceuta
    Par Leslie Carretero Publié le : 30/08/2024
    Depuis plusieurs mois, les migrants marocains sont de plus en plus nombreux à documenter sur les réseaux sociaux leur traversée à la nage vers l’enclave de Ceuta. Les images de Chaimae El Grini, une Marocaine de 19 ans, tout sourire en combinaison et des palmes aux pieds débarquant sur le sol espagnol, sont devenues virales, cumulant des millions de vues. Une pratique controversée, qui enjolive la réalité et masque les dangers d’une telle traversée.
    Chacune de ses vidéos cumule des centaines de milliers de vues. Ces derniers jours, les publications de Chaimae El Grini, une Marocaine de 19 ans, sont devenues virales sur le réseau social TikTok.
    Sur son compte, le premier post épinglé atteint deux millions de vues, un record pour cette Marocaine suivie par plus de 124 000 abonnés. On y voit une photo postée le 21 août : Chaimae El Grini, cheveux mouillés, y apparaît souriante, vêtue d’une combinaison de plongée rose et grise, pochette en plastique autour du cou pour protéger son téléphone de l’eau. Elle lève le pouce en l’air en signe de victoire. Puis, trois clichés de la jeune femme dans les rues espagnoles, mini-jupe rouge, tee-shirt vert, chapeau en paille. Et toujours ce large sourire.
    La jeune femme originaire de Matril, dans le nord du Maroc, documente frénétiquement son exil vers l’enclave espagnole de Ceuta, qui représente avec Melilla les seules frontières terrestres avec l’Union européenne sur le sol africain. Des images d’elle à l’arrière d’une fourgonnette en route vers la frontière maroco-espagnole, des vidéos la montrant sauter dans l’eau, puis avec une couverture de la Croix-Rouge espagnole sur les épaules, la carte de son trajet maritime… Chaimae El Grini relate chaque détail de sa dernière traversée à la nage mi-août vers Ceuta, après quatre autres tentatives échouées.
    Puis, elle raconte son quotidien dans l’enclave, posant souriante devant des bâtiments espagnols, dans les rues et dans ce qui semble être le centre d’accueil dans lequel elle est hébergée.
    À l’instar de Chaimae El Grini, les jeunes Marocains – et plus largement Africains – n’hésitent plus à filmer leur tentative de traversée vers le sol espagnol, et à diffuser les images sur les réseaux sous les hashtags « Harragas » (terme qui signifie « brûleurs de frontières » en français et qui désigne les migrants maghrébins) ou « Ceuta ».
    Les exilés y détaillent tout le processus : préparation du matériel (masque, combinaison, palmes), techniques pour se cacher des policiers marocains, mise à l’eau, parcours effectué à la nage… rien n’échappe aux utilisateurs. Puis, les nouveaux arrivants diffusent des clichés paradant dans les rues de Ceuta, au son de musiques triomphales.
    Ces récits enjolivés ne sont pas sans conséquences. En montrant la traversée à la nage vers Ceuta de cette façon, les TikTokeurs omettent de raconter les risques et les drames qui peuvent se produire dans ces eaux. La distance qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain a beau être courte, le trajet n’en est pas moins risqué. Les forts courants et les rochers le long du rivage rendent le parcours particulièrement dangereux.
    Sous les publications de Chaimae El Grini, certains utilisateurs l’accusent d’ailleurs d’encourager les Marocains à prendre la mer. Une attaque qu’elle balaie d’un revers de main. « Je n’encourage par les autres à faire comme moi », se défend-elle dans une interview au média local El Faro de Ceuta. « [La traversée] était très difficile, il faut être un bon nageur pour y parvenir (…) J’ai eu beaucoup de difficultés car la mer était très agitée et elle vous emporte vers les rochers. Personne ne peut comprendre, sauf ceux qui ont déjà essayé. » Pendant cinq longues heures, la jeune Marocaine a dû nager sans s’arrêter pour atteindre son but.
    Cet été, l’enclave de Ceuta fait face à un fort afflux de migrants irréguliers. Dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août, quelque 300 jeunes, dont de nombreux mineurs, ont pris la mer dans la nuit, alors qu’un important brouillard s’était installé sur le littoral. Certains étaient munis de flotteurs. La plupart ont été interceptés par la marine marocaine mais environ 80 rescapés ont atteint les eaux espagnoles. Dimanche matin, les forces de l’ordre espagnoles avaient déjà dû faire évacuer la plage de Tarajal, à Ceuta, après que des migrants marocains, dont de nombreux mineurs, étaient arrivés sur les lieux à la nage, a rapporté El Faro de Ceuta. Les exilés s’étaient mêlés aux plaisanciers sur la plage.Mi-août, environ 300 autres personnes avaient aussi pris la mer depuis le Maroc pour atteindre Ceuta.
    Jusqu’en 2020, les traversées à la nage vers l’enclave espagnole étaient quasi inexistantes, mais se sont intensifiées ces dernières années. « Avant, beaucoup de migrants voulant entrer à Ceuta et Melilla se cachaient dans les remorques, dans les camions, dans les voitures qui s’y dirigeaient. Mais avec la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières terrestres, les candidats à l’immigration ont cherché de nouveaux moyens pour entrer dans les enclaves, comme la nage », expliquait en 2021 à InfoMigrants le chercheur marocain Ali Zoubeidi.
    L’escalade des triples grillages de barbelés, qui séparent les territoires marocain et espagnol, est aussi devenue de plus en plus compliquée. « Les contrôles espagnols et marocains se sont intensifiés autour des routes, de la zone terrestre et des grillages », ajoutait Ali Zoubeidi. Et puis grimper sur les barbelés entraîne souvent des blessures graves : il y a les chutes, les coups des policiers espagnols. Certains migrants préfèrent donc s’engager vers le large, contourner la jetée grillagée pour tenter d’atteindre les plages de Ceuta et Melilla, au péril de leur vie.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#traversee#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#ceuta#melilla

  • Emigration clandestine : 41 migrants en détresse secourus par la Marine nationale
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-41-migrants-en-detresse-secourus-par-la-Marine-nat

    Emigration clandestine : 41 migrants en détresse secourus par la Marine nationale
    Une pirogue en partance pour l’Espagne avec à son bord 41 candidats à l’émigration irrégulière a été secourue par la Marine sénégalaise en collaboration avec le cargo Alkhudair Star au large du Maroc.D’après la note de la Dirpa sur sa page X (ex Twitter), « la Marine nationale sénégalaise a secouru 41 migrants en détresse lors d’une opération de sauvetage en relation avec le cargo ALKHUDAIR STAR qui a croisé la pirogue en panne et à la dérive au large du Maroc. Le PHM Walo a fait jonction avec le cargo pour récupérer les migrants ». Elle ajoute que « les 41 migrants clandestins, dont 12 sénégalais, 28 maliens et 1 ivoirien, ont été débarqués par le patrouilleur WALO à la base navale de Dakar, ce 28 août vers 17h 00 ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#maroc#mali#cotedivoire#sante

  • Dans le Vaucluse, des saisonniers étrangers traités comme des esclaves | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/vaucluse-saisonniers-etrangers-traites-esclaves/00112209
    https://www.alternatives-economiques.fr/sites/default/files/public/styles/for_social_networks/public/field/image/saisonniers_etrangers_web_0.webp?orig=jpg&itok=4Qr1EBw1

    Près de chez vous Dans le Vaucluse, des saisonniers étrangers traités comme des esclaves
    Le 26 Août 2024
    Au pied du mont Ventoux, comme ailleurs en France, certains saisonniers agricoles étrangers sont particulièrement maltraités par leurs employeurs. Les syndicats tentent de réagir.
    Par Solange de Fréminville
    Pas de salaire, pas de jour de repos, un hébergement indigne. Sous l’étincelant soleil de Provence, au pied du mont Ventoux, dix-sept saisonniers agricoles marocains ont été réduits au cours de l’été 2023 à ce qui s’apparente à de l’esclavage.

    #Covid-19#migrant#migration#france#economie#migrationsaisonniere#agriculture#travailleurmigrant#sante#droit#esclavage#maroc

  • Peu nombreux mais en hausse, ces migrants qui passent du Royaume-Uni en France - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59330/peu-nombreux-mais-en-hausse-ces-migrants-qui-passent-du-royaumeuni-en-

    Peu nombreux mais en hausse, ces migrants qui passent du Royaume-Uni en France
    Par Louis Chahuneau Publié le : 23/08/2024
    À contre-courant des dizaines de milliers de migrants qui traversent chaque année la Manche en direction du Royaume-Uni, près d’une centaine d’autres ont été interpellés en France depuis janvier après avoir fait le chemin inverse. Certains utilisent la Grande-Bretagne comme « porte dérobée » pour entrer en France, tandis que d’autres en reviennent déçus par les conditions d’accueil. Bien que marginal, ce phénomène migratoire est surveillé par les autorités françaises.
    C’est un phénomène marginal et peu étudié, mais qui est surveillé par les autorités françaises. À contre-courant des dizaines de milliers de migrants qui traversent la Manche chaque année en direction du Royaume-Uni, d’autres font le chemin inverse. C’est ce que les services français appellent les « flux inversés ».
    En 2024, 93 migrants ont ainsi été interpellés alors qu’ils étaient passés clandestinement du Royaume-Uni vers la France, selon les données transmises par la préfecture des Hauts-de-France. Un chiffre marginal, mais en augmentation. « On en comptait moins de cinq les années précédentes », constate auprès d’InfoMigrants Louis-Xavier Thirode, préfet délégué à la sécurité et à la défense dans les Hauts-de-France. Ce qui explique « la vigilance des services français à l’égard des entrées clandestines sur le territoire français depuis la Grande Bretagne ».
    Parmi ces flux inversés, on distingue deux types de populations. Les premiers sont des migrants qui visent la France comme destination finale. Ils « sont interpellés, souvent dans les transports en commun qu’ils ont pris, dans le train ou le ferry. Ils sont détectés à la frontière française par la douane ou la police, plus qu’au Royaume-Uni. Généralement, ils sont en situation irrégulière, donc se voient notifier une OQTF et sont placés en centre de rétention administrative, ou ils bénéficient de mesures de retour. Quelques-uns demandent aussi l’asile », explique le préfet.
    On parle notamment « de Pakistanais et Marocains, qui n’ont jamais mis le pied sur le territoire français et qui arrivent en Europe grâce à la délivrance de visas par la Grande-Bretagne », expliquait début août à InfoMigrants la commissaire Mathilde Potel, chef d’État major zonal en charge de la lutte contre l’immigration clandestine. Plusieurs fait divers relayés par la presse britannique valident cette thèse. En août 2023, environ 22 migrants nord-africains – dont des Algériens, des Marocains et des Tunisiens – ont été arrêtés par la police à Douvres alors qu’ils tentaient d’utiliser un camion pour entrer clandestinement en France. Ce nouveau moyen présente un double avantage pour les migrants. D’une part, ils s’évitent une traversée périlleuse de la Méditerranée centrale et raccourcissent fortement leur route migratoire. D’autre part, ils arrivent légalement au Royaume-Uni et ne sont donc pas forcément expulsables en cas d’interpellation à la frontière française. « Nous devons déterminer ce qu’il convient de faire, car ils disposent d’une autorisation d’entrée au Royaume-Uni en bonne et due forme. Il est possible qu’ils soient en situation irrégulière parce qu’ils sont venus ici sous de faux prétextes », expliquait ainsi une source policière britannique au Daily Telegraph.
    Près de 40 000 visas de tourisme ont été délivrés par le Royaume-Uni à des Marocains et Algériens lors de l’année 2023. « Il faut tout un travail diplomatique pour comprendre comment ces gens arrivent, et on est très vigilant face à ce phénomène qui est plutôt inhabituel », affirme la commissaire Mathilde Potel. Plus récemment, deux hommes, dont un citoyen marocain, ont été condamnés à des peines de 5 et 6 ans de prison ferme pour avoir fait passer dans un camion réfrigéré 39 migrants d’origine algérienne et marocaine vers la France, depuis le Royaume-Uni.
    L’autre population des « flux inversés » est constituée des déçus du Royaume-Uni. La plupart ont vu leur demande d’asile rejetée et se sont retrouvés, une fois de plus, en situation illégale et donc à la merci d’une expulsion. En mai dernier, à Dunkerque, un journaliste britannique de la chaîne télévisée Skynews a notamment rencontré Omar, un kurde de 52 ans qui avait dépensé 14 000 euros pour aller du Kurdistan au Royaume-Uni, avant de payer un passeur 600 livres supplémentaires pour rentrer en France, faute de perspective de régularisation. « On m’a dit que ma demande d’asile avait été rejetée. Je ne pouvais plus supporter la Grande-Bretagne (...) Ils auraient pu m’arrêter et m’envoyer au Rwanda ou en Irak (...) C’est un sentiment terrible d’être de retour ici, mais que puis-je faire ? », témoigne-t-il sur Sky news.
    Pour d’autres, comme Mohammed Boumatta, c’est le manque d’argent et les conditions de vie difficiles qui ont signé la fin du rêve britannique. En mars, le Daily mail a rencontré ce jeune Marocain alors qu’il errait sur les plages de Douvres (sud de l’Angleterre), désespérément en quête d’un camion pour franchir la Manche en sens inverse. D’après le tabloïd britannique, les passeurs demandent autour de 2 000 euros pour ce passage retour. « J’ai failli mourir la nuit dernière, témoigne-t-il. J’étais sur un camion qui ne s’est pas arrêté pendant huit heures. Je m’accrochais. Le sol n’était qu’à quelques centimètres de ma joue. Le bruit était terrible ». Malheureusement pour lui, il s’est avéré que le camion n’allait pas vers le terminal de ferry mais à l’aéroport. Dans un reportage pour Arte, le journaliste français Julien Goudichaud, a lui aussi rencontré plusieurs migrants sur le sol britannique désireux de retourner en France.
    Côté français en revanche, les associations de terrain interrogées n’ont pas croisé de tels profils lors des maraudes : « Je pense que ces personnes connaissent déjà Calais, les services proposés, et ne nous recontactent pas. Et je suppose qu’elles ne restent pas à Calais après avoir traversé » en sens inverse, présume Axel Gaudinat, coordinateur d’Utopia 56 à Calais. Le projet d’expulsions des demandeurs d’asile au Rwanda a-t-il fait peur à certains ? « Les chiffres [de traversées en small boats] montrent que ça n’a pas eu beaucoup d’impact sur leur motivation à venir, pour la principale raison qu’ils n’avaient que très peu de détails sur la mise en application de cette loi, qui a finalement été abandonnée », explique à InfoMigrants Peter Walsch, maître de conférences en études sur les migrations à l’Université d’Oxford. Une chose est sûre, le Royaume-Uni tente depuis maintenant dix ans de décourager l’immigration clandestine. Lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur en 2012, Theresa May avait même lancé le programme « environnement hostile », qui visait à « rendre plus difficile la présence d’immigrants illégaux au Royaume Uni », en restreignant l’accès aux services de santé, au marché immobilier ou encore l’ouverture d’un compte en banque. Mais là encore, difficile d’évaluer si cette stratégie a été efficace.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#migrationirreguliere#rwanda#asile#calais#maroc#algerie#kurdistan#sante

  • Immigration clandestine : 17 corps sans vie dont 2 sénégalais échouent sur une plage au Maroc
    https://www.dakaractu.com/Immigration-clandestine-17-corps-sans-vie-dont-2-senegalais-echouent-sur-

    Immigration clandestine : 17 corps sans vie dont 2 sénégalais échouent sur une plage au Maroc
    Les conséquences de l’émigration irrégulière se font sentir dans plusieurs pays en Afrique subsaharienne. Les jeunes continuent de perdre la vie en mer. Selon des médias locaux marocains, deux embarcations avaient été portées disparues avant que 17 corps sans vie dont 3 femmes échouent à la plage de Gulmin.
    « Pour le moment 2 Sénégalais ont été formellement identifiés. Leurs dépouilles sont actuellement à la morgue du centre de santé de Bouizakame situé à 1100 km au nord de Dakhla, informe Liberation. Les vérifications continuent », a fait savoir Babou Sene. « Il s’agit de deux zodiaques qui ont chaviré le 17 août au large de Tarfaya. Les corps ont été rejetés par la mer plus au nord à Guelmim. Des dizaines de disparus ont été dénombrés . Malheureusement, les capitaines des embarcations étaient tous Sénégalais et les trafiquants de migrants les font venir directement du Sénégal notamment des lles du Saloum.
    Les capitaines de ces embarcations ont été arrêtés, selon Libération. Depuis le début du mois, 8 capitaines, tous des Sénégalais ont été arrêtes. Il convient de noter qu’aucun Marocain n’ose conduire un zodiaque en raison des peines de prisons dissuasives qui sont infligées » a fait savoir le consul général du Sénégal à Dakhla avant de faire un état des lieux. « La situation se décante petit à petit. Nous avons pu rapatrier par voie aérienne 09 Sénégalais le 30 juillet et 40, le 06 août. 53 seront rapatriés par voie aérienne le 28 août. A cette date, il restera encore près de 300 compatriotes dans les centres d’accueil de Bir-Gandouz et d’Argoub situés respectivement à 300 km et 100 km au sud de Dakhla. Nous faisons de notre mieux pour porter aide et assistance aux compatriotes qui vivent dans des conditions difficiles », a-t-il ajouté.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#maroc#routemigratoire#mortalite#traversee#atlantique#ilesaloun#sante#corps#rapatriement

  • Le nombre de migrants clandestins arrivés dans les Canaries a fortement augmenté en 2024 par rapport à l’année dernière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/19/le-nombre-de-migrants-clandestins-arrives-dans-les-canaries-a-fortement-augm

    Le nombre de migrants clandestins arrivés dans les Canaries a fortement augmenté en 2024 par rapport à l’année dernière
    Le Monde avec AFP
    En passant de près de 10 000 à plus de 22 000, le nombre de migrants clandestins arrivés dans l’archipel des Canaries entre le 1er janvier et le 15 août a plus que doublé par rapport à la même période l’an dernier, selon des chiffres publiés, lundi 19 août, par le ministère de l’intérieur espagnol.
    Cette question de l’immigration clandestine vers l’Europe et des moyens de la réduire dominera la visite du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, dans trois pays d’Afrique de l’Ouest – Mauritanie, Gambie et Sénégal – la semaine prochaine.
    La visite de M. Sanchez en Mauritanie sera sa deuxième en six mois. Il s’était rendu dans le pays en février avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait alors annoncé une aide de 210 millions d’euros dans le cadre d’une coopération accrue avec Nouakchott.
    L’Espagne est l’une des principales portes d’entrée en Europe pour des milliers de migrants africains, la majorité d’entre eux choisissant la route maritime vers les îles Canaries, situées au large des côtes nord-ouest de l’Afrique.
    L’organisation non gouvernementale (ONG) espagnole Caminando Fronteras, qui vient en aide aux migrants, estime que plus de 5 000 d’entre eux ont péri en mer au cours des cinq premiers mois de l’année, soit une moyenne de 33 décès par jour, alors qu’ils tentaient de se rendre aux Canaries. Ce chiffre s’explique par l’extrême dangerosité de cette route maritime, en raison des courants très forts, alors que les migrants voyagent dans des embarcations de fortune en mauvais état et surchargées.
    Pour l’ensemble de l’Espagne, les chiffres du ministère de l’intérieur font état d’une hausse de 66,2 % du nombre total de migrants arrivés dans le pays par voie maritime ou terrestre entre le 1er janvier et le 15 août (de 18 745 à 31 155). Mais cette hausse s’explique presque uniquement par la situation des Canaries, puisque le nombre des arrivées dans la péninsule et aux Baléares a, pour sa part, diminué de 11 %.
    Les chiffres montrent aussi une hausse très importante du nombre de migrants arrivés à Ceuta – l’une des deux petites enclaves espagnoles situées sur le continent africain – par la voie terrestre, c’est-à-dire en franchissant la frontière avec le Maroc : leur nombre a presque triplé entre le 1er janvier et le 15 août par rapport à l’an dernier (de 587 à 1 605). Ceuta et l’autre enclave espagnole située en territoire marocain, Melilla, constituent les seules frontières terrestres de l’UE avec le continent africain et sont, à ce titre, soumises à une forte pression migratoire.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#mauritanie#gambie#senegal#routemigratoire#sante#maroc#migrationirreguliere

  • Maroc : 17 corps de migrants subsahariens ont été retrouvés sur une plage - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59228/maroc--17-corps-de-migrants-subsahariens-ont-ete-retrouves-sur-une-pla

    Maroc : 17 corps de migrants subsahariens ont été retrouvés sur une plage
    Par La rédaction Publié le : 19/08/2024
    Selon les médias locaux, au moins 17 corps, dont trois femmes, ont été retrouvés samedi sur une plage près de Gueldim, au nord du Maroc. Il s’agit de migrants d’origine subsaharienne. C’est une macabre découverte qui a été faite samedi 17 août sur la plage blanche de Gueldim, au sud du Maroc. Selon le dernier bilan, 17 corps de migrants, dont celui de trois femmes, ont été retrouvés sur cette étendue de sable de 40km. Il s’agirait, selon Hespress, d’exilés venant d’Afrique subsaharienne.
    Une enquête diligentée par les autorités locales est toujours en cours pour déterminer d’où est partie l’embarcation et les organisateurs de cette tentative de traversée. Selon des sources locales citées par Hespress, l’embarcation a fait naufrage à cause de hautes vagues et « l’impossibilité de naviguer ». Les enquêteurs soupçonnent notamment, au vu des conditions météorologiques qui rendaient la navigation impossible, que l’embarcation ait été organisée par des arnaqueurs souhaitant uniquement obtenir l’argent des migrants sans avoir la réelle intention de les faire traverser. Ce naufrage intervient quelques jours après le démantèlement d’un réseau de passeurs qui opérait dans le sud du pays. Trois personnes âgées de 28 à 34 avaient été arrêtées dans le cadre de cette opération policière. Chaque année, le Maroc est privilégié par de nombreux candidats à l’exil rêvant de rejoindre l’Europe. En 2023, près de 90 000 migrants ont été interceptés par les autorités du pays. Les exilés passent par le Maroc car ils peuvent tenter d’atteindre l’Europe par le Nord, via Ceuta et Mellila, mais aussi par le sud en embarquant dans un bateau en direction des Canaries, ce qui semblait être le cas pour cette embarcation qui a fait naufrage.
    Au large du Maroc, les sauvetages sont d’ailleurs réguliers sur cette route migratoire qui fait plusieurs milliers de morts chaque année. Le 12 août dernier, deux corps sans vie ont été retrouvés dans une pirogue par la Marine marocaine lors d’une opération de sauvetage au large de Dakhla, tandis que les autres passagers de l’embarcation, 66 personnes d’origine subsaharienne, ont pu être secourus. Mi-juillet encore, la Marine était intervenue en mer pour porter secours à près de 200 migrants dont la pirogue avait chaviré au large de Dakhla. Une dizaine de passagers blessés avaient été pris en charge par les autorités sanitaires marocaines.
    Toutefois, les prétendants à la traversée sont de moins en moins nombreux à partir du Maroc, car depuis le réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Madrid en 2022, le Maroc a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une de ses priorités. Sur les côtes, Rabat s’est engagé à intercepter les exilés susceptibles de prendre la mer et de les renvoyer dans le centre du pays, dans la région de Ouarzazate, loin des plages. Depuis, les migrants décident de partir depuis des côtes bien plus éloignées situées en Mauritanie, au Sénégal ou encore en Gambie, faisant de ce long trajet une route migratoire souvent meurtrière. Au total, plus de 5 000 ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les Canaries, estime l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

    #covid-19#migrant#migration#maroc#mauritanie#senegal#espagne#routemigratoire#traversee#migrationirreguliere#sante#mortalite

  • Face à l’afflux de migrants africains vers les côtes méditerranéennes : Le visa d’entrée au Maroc instauré pour les Ivoiriens
    https://www.dakaractu.com/Face-a-l-afflux-de-migrants-africains-vers-les-cotes-mediterraneennes-Le-

    Face à l’afflux de migrants africains vers les côtes méditerranéennes : Le visa d’entrée au Maroc instauré pour les Ivoiriens
    À l’issue d’une concertation avec les autorités marocaines, le gouvernement ivoirien vient d’engager une procédure de réinstauration du visa d’entrée au Maroc pour tous les détenteurs de passeports ordinaires ivoiriens.L’objectif étant de faire « face à l’afflux de migrants africains vers les côtes méditerranéennes, avec pour point de transit, les pays du Maghreb dont le Maroc, les États d’accueil de ces candidats à l’immigration clandestine, en collaboration avec les services compétents des Ambassades ivoiriennes, ont procédé à un profilage », a-t-on lu dans une note rendue publique.
    « Il ressort de ce profilage que la plupart de ces immigrants clandestins, sont des ressortissants étrangers se prévalant de la citoyenneté ivoirienne. A titre d’exemple, sur 14 800 migrants débarqués à Lampedusa, se présentant comme des citoyens ivoiriens, seuls quelques dizaines ont été identifiés comme ressortissants de la Côte d’Ivoire », ont déclaré les autorités ivoiriennes.
    Dans cette même note, les autorités ivoiriennes ont indiqué : « face à la découverte de réseaux parfaitement organisés, disposant de spécimens de faux passeports et des cachets contrefaits, le gouvernement ivoirien se devait de prendre des mesures, certes douloureuses pour certains de nos compatriotes, mais présentant l’avantage d’assécher les sources d’approvisionnement des réseaux de faussaires, en renforçant ipso-facto, la crédibilité du passeport ivoirien et la sécurité nationale... Il ne s’agit pas d’une réinstauration définitive de l’obligation de visa d’entrée au Maroc, mais d’une suspension temporaire du bénéfice de l’exemption de visa pour deux années au maximum, assortie d’une évaluation des effets de la mesure, au bout de la première année », a-t-on précisé.
    Avant de préciser « Cette décision ne s’applique ni aux citoyens marocains désireux de se rendre en Côte d’Ivoire, ni aux Ivoiriens détenteurs de passeports diplomatiques ou de service, ni aux titulaires de cartes de séjour marocain, ni aux bénéficiaires de visas Schengen, des Emirats Arabes Unis, des Etats-Unis d’Amérique ou du Canada ».

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#cotedivoire#visa#politiquemigratoire#sante

  • Près de 300 personnes tentent d’atteindre Ceuta à la nage, en une nuit - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59078/pres-de-300-personnes-tentent-datteindre-ceuta-a-la-nage-en-une-nuit

    Près de 300 personnes tentent d’atteindre Ceuta à la nage, en une nuit
    Par Marlène Panara Publié le : 12/08/2024
    En quelques heures, dans la nuit de dimanche à lundi, quelque 300 migrants ont pris la mer depuis le Maroc pour atteindre l’enclave espagnole de Ceuta à la nage. La Garde civile, débordée, a fait appel aux secours maritimes. Si peu de personnes ont finalement atteint le rivage, ces nouvelles arrivées font une fois de plus pression sur les structures d’accueil de l’enclave.Ce fut l’une des matinées les plus intenses qu’ait connu les autorités de Ceuta depuis plusieurs années. Lundi 12 août, près de 300 migrants ont tenté d’atteindre l’enclave espagnole à la nage, après une traversée de quelques kilomètres depuis le Maroc voisin. En raison du trop grand nombre de personnes à l’eau du côté est de l’enclave, à Tarajal, la Garde civile a même fait appel au Secours maritime, affirme Europa Press.
    Les premières tentatives de traversée se sont produites dimanche soir vers 23h. Puis durant plus de six heures ensuite, la Garde civile et les secours ont extirpé de l’eau des dizaines d’exilés, « tandis que d’autres continuaient à sauter à la mer, certains avec des flotteurs et des combinaisons en néoprène », raconte le journal Ok Diario.
    Sur la plage de Ceuta, des équipes de la Croix-Rouge sont intervenues pour porter assistance aux migrants. D’après l’association, la majorité présentait des symptômes d’hypothermie.
    Les sauveteurs espagnols affirment sur X avoir porté secours à 24 personnes, et une douzaine de mineurs ont été accueillis à terre. Mais il reste difficile de connaître le chiffre exact de personnes accueillies à Ceuta ce jour.
    Seuls les mineurs et les adultes algériens et subsahariens sont hébergés une fois arrivés. Les adultes marocains, quant à eux, sont renvoyés à leur point de départ, en vertu d’un accord migratoire entre l’Espagne et le Maroc. Certaines personnes ont par ailleurs rebroussé chemin, ne parvenant pas à passer. Depuis février, cette route migratoire connaît une recrudescence des passages. Ainsi en juillet, « plusieurs centaines » de tentatives de traversée ont été décomptées par les autorités, déclenchant le déploiement d’effectifs policiers supplémentaires dans la zone. Le 30 juillet notamment, une soixantaine de personnes ont tenté d’atteindre Ceuta à la nage et huit ont finalement débarqué sur l’une des plages de l’enclave.
    Il reste cependant difficile de connaître le nombre total de migrants ayant atteint Ceuta à la nage cette année. Car ces exilés sont en fait comptabilisés par les autorités dans les entrées dites « terrestres » des registres, puisqu’ils n’utilisent pas d’embarcations pour venir en Espagne. Ces embarcations qui définissent, elles, les « entrées maritimes ». On sait en revanche que 1 391 personnes sont entrées à Ceuta par voie terrestre en 2024, contre 571 à la même période l’année dernière, d’après le ministère de l’Intérieur.
    Ces arrivées régulières font pression sur le système d’accueil de l’enclave, notamment celui réservé aux mineurs. Environ 320 jeunes sont actuellement hébergés à Ceuta, pour une capacité de 132 places, d’après le gouvernement local. Selon des sources contactées par le média El Faro de Ceuta, les arrivées de mineurs étrangers non accompagnés sont en augmentation de 400 % cette année, par rapport à l’an passé.
    Pour éviter de laisser ces mineurs sans solution, les autorités de Ceuta ont mis à disposition dimanche deux entrepôts industriels, déjà utilisés lors des arrivées de mai 2021, lorsque 10 000 exilés avaient débarqué en un week-end sur le territoire. L’un de ces entrepôts héberge environ 80 mineurs. Appelé « Nueva Esperanza », « Nouvel espoir » en français, l’endroit dispose de « chambres avec lits superposés », « d’espaces salle de bain et toilettes », ainsi « que d’un endroit dédié aux repas », précise El Faro de Ceuta.
    Le centre d’accueil pour adultes (CETI), lui, hébergeait il y a encore deux semaines près de 600 personnes, pour 512 places. Face à l’impossibilité d’accueillir davantage d’exilés, la structure a fermé ses portes aux nouveaux arrivants le 1er août. Une décision qui a forcé, dès le lendemain, une trentaine d’exilés à camper dehors devant le bâtiment, faute de solutions.
    Ces derniers jours, des transferts vers la péninsule ibérique ont donc été planifiés pour désengorger le CETI. Au total, 109 résidents du centre, algériens et d’origine subsaharienne, ont gagné d’autres structures espagnoles. L’Andalousie s’apprête par exemple à accueillir 24 personnes ces prochains jours. Le conseiller de la présidence et du gouvernement de Ceuta, Alberto Gaitán a salué ce transfert, tout en exigeant une « réponse structurelle ».
    La répartition des exilés dans les différentes communautés d’Espagne est au cœur du débat politique depuis plusieurs semaines. Le 22 juillet, Madrid a présenté au Parlement une réforme de la loi Immigration : le texte propose notamment une modification de l’article 35, qui acterait l’accueil obligatoire des mineurs non accompagnés dans les différentes structures du pays, lorsqu’un territoire (comme les Canaries ou les enclaves) dépasse 150 % de sa capacité d’accueil. « L’idée de cette réforme, c’est de soulager les points d’entrée migratoire : Ceuta, Melilla, et les Canaries, avec l’élaboration d’un mécanisme de solidarité semblable à celui que veut appliquer l’Union européenne entre les pays membres », avait expliqué à InfoMigrants Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine. Mais les discussions restent tendues, le gouvernement central socialiste ayant des différends avec les présidents de région, majoritairement issus du Parti populaire (PP), de droite.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#ceuta#maroc#afriquesubsaharienne#traversee#routemigratoire#mineur#sante

  • Immigration : en Espagne, le sort des mineurs isolés nourrit des tensions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/08/immigration-en-espagne-le-sort-des-mineurs-isoles-nourrit-des-tensions_62724

    Immigration : en Espagne, le sort des mineurs isolés nourrit des tensions
    Par Sandrine Morel (El Vellon et Fuenlabrada [Espagne], envoyée spéciale)
    Le calme semble revenu dans le village espagnol d’El Vellon, en ce début août. Deux mois ont passé depuis les incidents qui se sont produits autour du centre d’accueil pour mineurs étrangers de cette commune de 2 000 habitants, située à 50 kilomètres au nord de Madrid. Le 9 juin, des habitants en colère ont tenté de pénétrer à l’intérieur du bâtiment pour en découdre avec les jeunes migrants qu’ils accusaient d’avoir commis une agression – sur qui ? les versions divergent – et d’avoir volé deux téléphones portables. L’accueil des mineurs étrangers non accompagnés, les menas (pour menores extranjeros no acompañados, « mineurs étrangers non acccompagnés »), comme on les appelle en Espagne, provoque, ces derniers mois, de fortes tensions politiques. Jusqu’ici absente des controverses politiques, l’immigration est désormais devenue, de ce côté des Pyrénées aussi, un sujet inflammable.
    Devant la porte du centre d’accueil, un pavillon loué par le gouvernement régional de la Communauté de Madrid, un travailleur social réticent à parler à la presse assure que les onze jeunes migrants isolés hébergés « ne veulent pas d’histoires ». Chez les élus locaux, les opinions sont tranchées. La maire socialiste d’El Vellon, Catalina Llorente, a affirmé, en juin, que « 90 % des méfaits attribués à ces jeunes n’ont pas été commis par eux », tandis que le maire conservateur de la localité voisine de Pedrezuela, Rodrigo Garcia, les a accusés de « semer la panique et de mettre en danger le vivre-ensemble pacifique des citoyens ».
    Les habitants du village, eux aussi, sont divisés. « Ces jeunes sont l’objet d’une campagne de dénigrement orchestrée par la droite, estime Gustavo Diaz, conseiller fiscal de 46 ans, qui réside à 40 mètres du pavillon. Avant même l’installation du centre, l’association des jeunes du village a publié un communiqué pour dire qu’ils [les menas] représentaient un danger et qu’elle n’en voulait pas. La semaine dernière, il y a eu une agression au couteau, ils ont été accusés alors que ce n’était pas eux. Dès qu’il y a un incident ou une agression dans le coin, ils sont les boucs émissaires… »
    Laura (les personnes citées par leur prénom ont souhaité conserver l’anonymat), qui promène son chien, a participé à une manifestation, le 12 juin, devant les portes du centre, pour exiger sa fermeture. Elle affirme, au contraire, que « ces jeunes sont agressifs, ils s’en prennent aux jeunes d’ici et ne s’intègrent pas ». Raul, un quinquagénaire employé d’une entreprise d’entretien des routes, attablé à un café de la place du village, les juge responsables du sentiment d’insécurité qui l’« empêche de sortir le soir dans son village avec [ses] enfants ». « Moi, je parle avec les jeunes, l’interrompt Susana, une femme de ménage de 41 ans. Ils sont passés par des expériences difficiles, ils sont sympas, et l’un d’eux m’a même offert un bracelet », dit-elle en montrant une fine chaîne argentée autour de son poignet.
    Ces tensions interviennent dans un contexte de pression migratoire accrue. Entre le 1er janvier et le 31 juillet, 27 600 migrants sont entrés illégalement en Espagne par la mer, dont 21 500 par les îles Canaries, soit une augmentation de 152 % par rapport à 2023, selon le ministère de l’intérieur. Dans les embarcations de fortune qui débarquent dans l’archipel, 10 % à 15 % des arrivants sont des mineurs isolés, selon l’Office des réfugiés de l’ONU.
    La plupart viennent du Mali (43 %) et du Sénégal (20 %), mais aussi du Maroc (9 %), dont les ressortissants sont de plus en plus nombreux à emprunter la dangereuse route canarienne pour gagner l’Europe, du fait des contrôles accrus dans le détroit de Gibraltar. Si, au 31 décembre 2023, sur les quelque 15 000 personnes de 16 à 23 ans bénéficiant d’un permis de résidence, comme mineur non accompagné ou ancien mena, les Marocains comptaient pour 68 %, leur proportion ne cesse de baisser.Cet afflux de mineurs isolés a poussé le président des Canaries, Fernando Clavijo (régionaliste), à tirer la sonnette d’alarme, en juin, et à demander aux autres régions autonomes espagnoles de prendre en charge, par solidarité, une partie de ces jeunes. « Nous devons honorer les traités internationaux, respecter les droits des enfants et les droits humains », a-t-il insisté, le 28 juillet, appelant les gouvernements locaux à ne pas « transformer un drame humanitaire en un problème politique ».
    Près de 6 000 mineurs isolés se trouvent sur l’archipel des Canaries, alors que le nombre de places pour les accueillir est de 2 000. Cependant, et alors que des centaines d’entre eux sont entassés dans les centres existants et sous des tentes installées en urgence, les autres régions n’ont accepté de prendre en charge que 350 jeunes. Un chiffre encore trop élevé pour le parti d’extrême droite Vox qui, en représailles au feu vert donné par le Parti populaire (droite, PP), a rompu, le 12 juillet, ses accords de coalition formés avec la droite dans les régions de Castille-et-Léon, Valence, Aragon et Murcie.
    Le 26 juillet, le PP, Vox et Junts (droite indépendantiste catalane) ont voté contre le projet de loi du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, visant à organiser de manière automatique la répartition des mineurs isolés sur l’ensemble du territoire en fonction des places disponibles. Mercredi 7 août, le gouvernement andalou a accusé Madrid de transférer des mineurs sur la péninsule au mépris de la loi.Les communautés autonomes accusent le gouvernement central d’improviser. « Nous avons besoin d’ordre aux frontières et d’un financement dans la durée pour assurer l’accueil des mineurs », déclare la directrice générale chargée de l’enfance, de la famille et de la natalité du gouvernement régional (PP) de Madrid, Silvia Valmaña. « Pedro Sanchez doit aussi décréter une situation d’urgence, afin que nous disposions d’instruments législatifs souples et d’une base légale pour les décisions à prendre dans l’urgence. »
    La dernière décision du gouvernement régional de Madrid fait polémique. Pour accueillir les mineurs étrangers isolés, qu’ils arrivent des Canaries ou de l’aéroport de Barajas, où certains profitent de l’escale pour demander l’asile, la région de Madrid veut aménager un ancien centre de recherche du groupe aéronautique EADS, un bâtiment de 4 000 mètres carrés abandonné depuis 2009 et situé en marge de la commune de Fuenlabrada, située à 20 kilomètres au sud de Madrid.
    D’un côté se trouve l’immense zone industrielle de Cobo Calleja et ses centaines d’entrepôts de vente en gros. De l’autre, le parc de la Cantueña, colline pelée et jaunie par le soleil, s’étendant sur 120 hectares. Accolé à l’autoroute de Tolède et soumis au vrombissement incessant des voitures, le site, qui devrait accueillir, dès septembre, 96 menas, pourrait difficilement être plus isolé. Pis, la passerelle qui traverse l’autoroute conduit à une autre zone industrielle dominée par les néons d’un club de strip-tease et de passes.« Ni l’endroit ni le type d’accueil ne sont corrects, c’est une sorte de grand conteneur pour cacher ces jeunes et faire comme s’ils n’existaient pas, s’insurge Javier Ayala, le maire socialiste de Fuenlabrada et principal opposant au centre. La droite me traite de raciste. Nous demandons, au contraire, de traiter ces jeunes comme des personnes et pas des numéros, de les installer par petits groupes dans de petites structures intégrées aux quartiers, pour qu’ils aient accès à des programmes socio-éducatifs. »
    « Il s’agira d’un centre de premier accueil pour des jeunes de 16 à 18 ans, où ils disposeront d’une aide médicale d’urgence, apprendront l’espagnol et pourront commencer une formation professionnelle, le temps que l’administration s’occupe de leurs papiers, rétorque Mme Valmaña. Ils n’y resteront que trois à cinq mois avant de rejoindre une structure plus petite et adaptée à l’insertion. » Les centres de la région de Madrid, selon l’élue, se trouvent à la « limite de leurs capacités », et le nombre de menas est passé de « 1 300 pris en charge sur toute l’année 2023 à 1 500 sur les six premiers mois de 2024 ». « Auparavant, l’Espagne n’était qu’une porte d’entrée en Europe, à présent, beaucoup viennent ici avec l’intention d’y rester », ajoute Mme Valmana.
    « Nous continuons à traiter un phénomène structurel, comme s’il s’agissait d’une situation d’urgence, regrette Andres Conde, directeur de Save the Children Espagne. Alors que nous avons besoin d’un mécanisme stable et d’une coresponsabilité de l’ensemble du territoire, nous voyons une utilisation politique du problème et une prolifération des discours haineux. Pourtant, selon les données de la police, rien ne permet de dire que les mineurs isolés commettent plus de délits que la population nationale du même âge. »
    Occupé à baisser l’auvent du bar Casa del Bacalao, sur la place de la mairie d’El Vellon, Anas, 18 ans et un visage encore enfantin, boucles noires et regard brillant, a quitté le centre de menas cette année, mais il est resté dans le village où il s’est fait une place. « C’est un gentil garçon », dit la responsable de la cuisine, Nina Carvalho, originaire du Portugal. Le jeune raconte le périple qui, il y a un an, l’a mené de son village, dans la région d’Agadir, aux Canaries, à bord d’un bateau pneumatique, à la recherche d’un « bon travail ». « Au Maroc, on est payé 5 ou 7 euros par jour, au mieux », dit-il.La traversée a duré trois jours avant qu’il n’accoste à Lanzarote. De là, il a été transféré au centre d’El Vellon. « Celui qui a mis le bazar en juin est parti, et depuis ça va mieux dans le village », dit-il, avant d’aller faire des livraisons avec un jeune Espagnol d’origine marocaine, Jawad Yahyaoui, 28 ans, qui l’a pris sous son aile. « Ce n’est pas facile d’arriver ici sans parents, sans famille, il n’y a rien dans ce village, pas même un centre commercial. Et ces jeunes veulent juste travailler… », assure-t-il.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les mineurs étrangers non accompagnés, si loin de leurs parents : « Je ne peux pas tout raconter à ma mère. Ça la tuerait »
    A ses côtés, Fouad, 21 ans, opine du chef. Lui a quitté le Rif marocain, il y a trois ans. « Je suis parti d’Alhucemas à bord d’un bateau gonflable et je suis arrivé à Malaga », après la traversée du détroit de Gibraltar, raconte-t-il. Il a tenté d’être pris en charge dans des centres pour mineurs en Andalousie et au Pays basque, bien qu’il soit majeur. Il a fini par arriver à El Vellon, où vit un oncle, et il fait des petits travaux de jardinage pour gagner sa vie. Quand il obtiendra des papiers, il retournera voir sa mère qui « pleure depuis trois ans » et cherchera un meilleur emploi, en Espagne ou en France.

    #Covid-19#migration#migrant#migrationirreguliere#espagne#maroc#senegal#mali#MNA#accueil#hebergement#routemigratoire#politiquemigratoire#sante

  • L’Espagne renforce sa surveillance maritime à Ceuta, après une augmentation des traversées - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58850/lespagne-renforce-sa-surveillance-maritime-a-ceuta-apres-une-augmentat

    L’Espagne renforce sa surveillance maritime à Ceuta, après une augmentation des traversées
    Par Marlène Panara Publié le : 01/08/2024
    En réponse à la multiplication ces derniers jours des tentatives de traversée à la nage vers l’enclave espagnole, des effectifs policiers supplémentaires - espagnols comme marocains - ont été déployés dans la zone. Cette voie maritime très périlleuse est empruntée par des migrants marocains et algériens, dont beaucoup sont mineurs.
    Plus de surveillance au large de Ceuta. Ces derniers jours, des effectifs policiers supplémentaires – agents de la Guardia civile et de la police marocaine – ont été déployés du côté de Fnideq, ville marocaine située au sud-est de l’enclave espagnole. Plusieurs équipes ont également été postées à Benzu, au nord-ouest de Ceuta. Ces deux localités constituent les deux points d’entrée maritimes de l’enclave, que cherchent à atteindre les candidats à l’exil à la nage.
    Ainsi en juillet, « plusieurs centaines » de tentatives de traversée ont été décomptées par les autorités, rapporte l’agence de presse espagnole EFE. Le 30 juillet notamment, une soixantaine de personnes ont tenté d’atteindre Ceuta à la nage, et huit ont finalement débarqué sur une plage espagnole. Tous, dont six mineurs, ont été pris en charge par la Croix-Rouge espagnole.
    Il reste cependant difficile de connaître le nombre exact de migrants ayant atteint Ceuta à la nage cette année. Car ces exilés sont en fait comptabilisés par les autorités dans les entrées dites « terrestres » des registres, puisqu’ils n’utilisent pas d’embarcations pour venir en Espagne. Ces embarcations qui définissent, elles, les « entrées maritimes ». On sait en revanche que 1 220 personnes sont entrées à Ceuta par voie terrestre en 2024, contre 474 à la même période l’année dernière, d’après le ministère de l’Intérieur.
    « Aux statistiques officielles s’ajoutent aussi les nombreuses tentatives qui ne sont jamais relatées, celles qui se produisent chaque nuit, conduisant les forces marocaines et la Garde civile à intervenir sur la plage », rappelle le média local El Faro de Ceuta. « De l’autre côté de la frontière [espagnole], la situation est chaotique, avec des dizaines et des dizaines de personnes qui sautent à l’eau chaque nuit », précise encore le journal.
    D’après The Objective, le centre d’accueil pour mineurs de l’enclave « La Esperanza » a accueilli entre janvier et juin quelque 300 jeunes marocains arrivés par voie maritime. En 15 jours en juillet, 50 autres mineurs sont venus gonfler les chiffres, soit 356% de plus qu’en 2023 à la même période, d’après les autorités de l’enclave. Pour désengorger la structure, de petits centres « ponctuels » ont été ouverts dans d’autres quartiers de la ville, indique El Faro de Ceuta.
    La plupart des personnes qui passent par cette route migratoire sont originaires du Maroc, mais de jeunes Algériens figurent aussi parmi les exilés. En mai, InfoMigrants a recueilli le témoignage de Kenza, à la recherche de son frère disparu à cet endroit. Parti de Tizi Ouzou, Hamza, 27 ans, voulait rejoindre Ceuta à la nage il y a un an. Depuis, sa famille reste sans nouvelle."Depuis Fnideq, il a tenté à trois ou quatre reprises de nager jusqu’à l’enclave. À chaque fois, il a été intercepté par les garde-côtes marocains, qui lui ont confisqué sa combinaison de plongée et ses palmes, a raconté la jeune femme. Et à chaque fois aussi, il a été renvoyé en bus à Casablanca, d’où il revenait en train".De nombreux jeunes hommes comme lui tentent d’attendre l’Espagne via cette voie, dont les passages sont en recrudescence cette année. Équipés de palmes et d’une combinaison en néoprène, ils tentent de parcourir les quelques kilomètres qui séparent les côtes marocaines de l’enclave. Courte, la zone à traverser n’en reste pas extrêmement dangereuse. Les courants forts et les nombreux rochers disséminés à cet endroit rendent la traversée très difficile.Sur des images publiées en février par les médias, on peut voir des jeunes hommes arrivés à genoux sur la plage, épuisés. Beaucoup présentent aussi des coupures et des contusions causées par les rochers.
    Certains, emportés par les vagues au large, n’arrivent jamais à destination. Le 31 mars, le corps d’un migrant « maghrébin » a été retrouvé par la Garde civile sur la plage de Ribera, à Ceuta. Trois semaines plus tôt, un autre corps sans vie avait été trouvé au milieu des rochers, et un autre candidat à l’exil avait disparu la veille.
    Début février 2024, Baker, 17 ans, s’est noyé à cet endroit. Originaire d’Ahrik, dans le nord du Maroc, cet adolescent passionné de cyclisme a tenté à plusieurs reprises d’atteindre Ceuta à la nage, raconte El Faro de Ceuta. Lors de sa dernière tentative, son cousin, Amin, l’accompagnait. Mais à cause du mauvais temps, ce dernier a fini par rebrousser chemin. Le corps de Baker, lui, a été retrouvé quelques jours plus tard à Marina Smir, à une vingtaine de kilomètres au sud de Ceuta

    #Covid-19#migrant#migration#mineur#ceuta#espagne#traversee#routemigratoire#migrationirreguliere#maroc#algerie#mortalite#sante

  • Rapatriement de candidats à l’immigration irrégulière : 49 sénégalais à Dakar d’ici le 6 août
    https://www.dakaractu.com/Rapatriement-de-candidats-a-l-immigration-irreguliere-49-senegalais-a-Dak

    Rapatriement de candidats à l’immigration irrégulière : 49 sénégalais à Dakar d’ici le 6 août
    Le rapatriement des jeunes Sénégalais, candidats à l’émigration irrégulière qui séjournaient à Dakhla depuis le 14 juin 2024, a démarré hier. Le premier groupe de 09 compatriotes dont 03 femmes a quitté le Maroc et est arrivé à Aibd vers 1h du matin par le vol régulier de la Royale Air Maroc. Le deuxième groupe renseigne Libération, est composé de 40 compatriotes et quittera le Maroc le 06 août 2024. Cependant, il reste encore une centaine qui doit faire le retour au bercail.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#maroc#migrationirreguliere#routemigratoire#rapatriement#sante#dakhla#femme

  • Immigration irrégulière : grogne de 53 jeunes sénégalais au Maroc qui attendent leur rapatriement depuis plus d’un mois
    https://www.dakaractu.com/Immigration-irreguliere-grogne-de-53-jeunes-senegalais-au-Maroc-qui-atten

    Immigration irrégulière : grogne de 53 jeunes sénégalais au Maroc qui attendent leur rapatriement depuis plus d’un mois
    Immigration irrégulière : grogne de 53 jeunes sénégalais au Maroc qui attendent leur rapatriement depuis plus d’un mois
    Ils sont 53 jeunes Sénégalais qui attendent leur rapatriement au centre d’Argoub, situé à 90 km au sud de la ville de Dakhla. Ils se sont révoltés lundi dernier à travers une manifestation violente qui n’a pas été sans conséquences. Un blessé parmi eux mais malheureusement ils ont causé d’énormes dégradations dans le centre où ils attendent leur rapatriement selon Babou Sene, consul général du Sénégal à Dakhla. « Ils ont mis le feu, cassé des portes... J’ai attiré leur attention sur le fait qu’ils doivent préserver l’image du Sénégal à l’étranger et faire preuve de résilience car les autorités sénégalaises travaillent pour leur rapatriement dans les meilleurs délais. Ces jeunes doivent savoir que les centres d’accueil ne sont pas des hôtels. Les autorités marocaines leur donnent le gîte et le couvert mais selon leurs moyens. Ils doivent faire preuve de résilience et respecter les lois et réglements des pays d’accueil. Le Consulat général continuera de leur venir en aide (cigarettes, thé, sucre et cartes téléphoniques) selon les moyens disponibles », a informé le consulat dont les propos sont rapportés par Libération. En effet, la pirogue aurait quitté la Gambie le 02 juillet 2024 avec près de 200 personnes et a été secourue par la Marine royale marocaine au large de Dakhla. On compte 46 Sénégalais parmi les rescapés et des ressortissants gambiens, maliens et guinéens. Il y a 2 femmes parmi les Sénégalais et 02 mineurs. Ils sont tous en bonne santé et sont logés dans le centre d’accueil d’Argoub.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#maroc#rapatriement#migrationirreguliere#sante#gambie#routemigratoire#atlantique

  • Coûts élevés, motifs flous… ces immigrés confrontés aux refus de visas européens - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58521/couts-eleves-motifs-flous-ces-immigres-confrontes-aux-refus-de-visas-e

    Coûts élevés, motifs flous… ces immigrés confrontés aux refus de visas européens
    Par France24 Publié le : 18/07/2024
    En 2023, les États de l’espace Schengen ont refusé 16 % des demandes de visa étrangères, soit trois fois plus qu’en 2014. Aux politiques migratoires durcies dans l’Union européenne s’ajoute le flou administratif qui accompagne parfois les motifs de refus. Ainsi que le coût de plus en plus élevé de ces démarches, effectuées en vain.Chaque année, c’est le même rituel. Des Français d’origine étrangère ou binationaux profitent des vacances d’été pour inviter leur famille restée au pays. Pour d’autres, c’est un mariage ou une naissance qui justifie le déplacement. Mais pour beaucoup, la délivrance nécessaire des visas court séjour pour l’espace Schengen s’apparente à un long chemin de croix. Quand elle n’est pas tout simplement refusée. En 2023, sur les 10 millions de demandes de visas enregistrées par les pays de l’espace Schengen, 16 % ont été refusées, soit trois fois plus qu’en 2014 (5 %).
    D’origine indonésienne, Gurvan Kristanadjaja espérait voir sa famille venir en France à l’occasion de son mariage prévu fin août. La démarche effectuée auprès de l’ambassade de Jakarta ne devait être qu’une formalité : ses cousines étaient déjà venues lui rendre visite il y a quelques années. La famille s’était même adjoint les services d’un courtier pour garantir le succès de la démarche et le jeune homme, journaliste, avait écrit une longue lettre à l’agent d’immigration pour expliquer l’importance du voyage.
    Alors, quand la réponse négative de l’ambassade arrive, c’est la douche froide : « Il existe des doutes raisonnables quant à la fiabilité, à l’authenticité des documents justificatifs présentés [et] votre volonté de quitter le territoire des États membres avant l’expiration du visa », peut-on y lire. Plus que de l’incompréhension, Gurvan Kristanadjaja se sent humilié : « C’est nous enlever la capacité de faire famille, déplore-t-il. Quand on est binational, faire famille, ça veut aussi dire rassembler ses deux familles. Le mariage en était l’occasion, mais on nous a enlevé ce droit. »
    Ce sentiment ressenti lorsqu’on est loin de sa famille, certains ressortissants africains le connaissent bien. En 2023, près de la moitié des dépenses (41,3 %) concernant des refus de visa Schengen concernait le continent africain. Ingénieur guinéen de 32 ans, Amadou est arrivé en France en 2016 dans le cadre de ses études. Avec son frère, naturalisé français, ils espéraient accueillir leur sœur lors de l’été 2023. En Guinée, cette mère de deux enfants, assistante comptable, dispose d’une situation confortable.
    Pourtant, au bout de trois mois de démarche, elle se voit refuser l’accès au précieux sésame, là encore au motif de « doutes raisonnables quant à [sa] volonté de quitter le territoire des États membres avant l’expiration du visa ». « Je trouve ça injuste et décevant, explique Amadou. Quand on a un passeport français on peut aller dans beaucoup de pays, mais quand des étrangers, qui ont une assise professionnelle et justifient d’un certain niveau de vie, veulent venir visiter la famille, tout est plus compliqué ».
    Au sentiment d’incompréhension s’ajoute le coût du refus : autour de 300 euros pour la constitution du dossier de sa sœur (frais de visa, assurance, attestation d’hébergement en mairie…), le tout non remboursable. Dans un pays où le salaire minimum approche difficilement les 60 euros, peu nombreux sont les Guinéens qui peuvent se permettre une nouvelle demande de visa. D’autant que le continent africain affiche parmi les taux de refus les plus élevés : 61 % pour les Comores, 48 % pour le Ghana ou encore 46 % pour le Mali. Selon le site spécialisé Schengen news, les Africains (Algériens et Marocains en tête) ont ainsi dépensé 56 millions d’euros en 2023 sans obtenir de visa.
    Des chiffres qui alimentent le sentiment d’injustice des ressortissants africains. En 2023, une mission d’évaluation de la politique française des visas pointait « une politique migratoire restrictive [qui] génère de l’incompréhension et du mécontentement, en particulier dans certains pays africains. » Paul Hermelin, l’expert mandaté, y constatait « une insatisfaction générale, des demandeurs mécontents, des responsables frustrés et des services consulaires souvent épuisés ».La crispation des débats sur l’immigration n’y est, selon elle, pas étrangère, et les visas sont un maillon d’une politique générale plus dure concernant l’accueil des étrangers : « En multipliant les refus de visas, cela crée une ambiance générale défavorable à l’entrée et au séjour des étrangers en France. Les délais de traitement s’allongent, les conditions se durcissent et on a de plus en plus de mal à défendre nos dossiers [devant la justice]. Et c’est le même problème pour tout le contentieux des étrangers », estime Alice Benveniste, avocate au barreau de Nantes.
    En 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a drastiquement diminué l’octroi de visas pour les Algériens, Marocains et Tunisiens, sous prétexte que ces pays refusaient, selon lui, de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière en France. Le taux de refus les concernant avait alors atteint des records. Si la crise diplomatique s’est depuis dissipée, le Maroc et l’Algérie restent les deux pays africains qui dépensent le plus d’argent en visas refusés (24 millions d’euros à eux deux en 2023). Fin juin, une députée marocaine a même exigé au Parlement le remboursement de ces frais. Au même moment, la Commission européenne augmentait les frais de visa de 12 %, imputant cette hausse à l’inflation.

    #Covid-19#migration#france#visas#algerie#schengen#politiquemigratoire#maroc#sante

  • En Espagne, la répartition des mineurs non accompagnés brise les coalitions de la droite avec Vox
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/13/en-espagne-la-repartition-des-mineurs-non-accompagnes-brise-les-coalitions-d

    En Espagne, la répartition des mineurs non accompagnés brise les coalitions de la droite avec Vox
    Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)
    Il y a tout juste un an, quatre régions espagnoles viraient à droite à la faveur d’accords de coalition généralisés entre le Parti populaire (PP) et l’extrême droite Vox. La communauté de Valence, l’Estrémadure, l’Aragon et la Murcie suivaient ainsi le chemin tracé en 2022 par le gouvernement de Castille-et-Léon. S’y ajoutaient les Baléares, gouvernées en solitaire par le PP, mais soutenu au Parlement par un accord de législature avec Vox. Seules trois régions autonomes restaient aux mains du parti socialiste.
    Jeudi 11 juillet dans la soirée, l’expérience a tourné court. Le président du parti d’extrême droite, Santiago Abascal, a mis à exécution la menace qu’il brandissait depuis des jours : « sortir des gouvernements » de coalition avec le PP et leur « retirer leur soutien parlementaire ». « Nous ne serons pas les complices de l’immigration massive », s’est-il justifié, mettant en cause la décision du PP d’accepter la répartition de près de 350 mineurs étrangers non accompagnés (Menas) dans les régions qu’il gouverne. Une initiative destinée à décharger – légèrement – les centres d’accueil spécialisés des Canaries, débordés par l’afflux de migrants.
    Dans la nuit, tous les ministres régionaux de Vox ont démissionné, – ou ont été limogés de manière préventive par le PP –, à l’exception de l’unique représentant de l’extrême droite en Estrémadure, Ignacio Higuero de Juan, qui a préféré abandonner son parti. « Vox ne représente pas en ce moment mes idéaux », a déclaré ce ministre régional chargé de la gestion forestière et du monde rural. Ailleurs, la décision de Vox risque de plonger ces régions dans la paralysie et l’instabilité politique.
    En perte de vitesse depuis plus d’un an, Vox se trouve sous pression du fait de la montée d’un nouveau mouvement antisystème d’ultradroite mené par le youtubeur et commentateur politique Alvise Perez, La fête est terminée. Ce dernier a créé la surprise en obtenant 4,6 % des voix et trois sièges au Parlement européen en juin – deux fois moins que Vox – après avoir renchéri sur les thèmes fétiches de l’extrême droite. M. Perez qualifie Vox d’« extrême droite aisée ».Son irruption sur la scène politique n’est sans doute pas étrangère à la décision de Vox de redevenir un parti tribunitien, misant sur le durcissement d’un discours xénophobe et sécuritaire. « Nous ne serons pas complices des viols, des vols et des coups de machettes [des Menas] », avait déclaré M. Abascal le 8 juillet, n’hésitant pas à stigmatiser les mineurs isolés, l’une des cibles préférées de Vox, pour mieux menacer le PP de rupture. « Je n’accepterai le chantage de personne, avait répondu Alberto Nuñez Feijoo, le président du PP. Nous allons respecter nos obligations et nos engagements, et nous serons cohérents et solidaires avec la situation exceptionnelle que traversent les Canaries. » L’archipel espagnol situé au large des côtes du Sud marocain est la principale porte d’entrée des migrants en Espagne. Or, durant le premier semestre 2024, le nombre d’arrivées de migrants par mer a presque triplé par rapport au premier semestre 2023, passant de quelque 7 000 à plus de 19 000.
    « Nous sommes incapables de préserver les droits des enfants », a déploré Fernando Clavijo Batlle, le président du gouvernement des Canaries, le 10 juillet, lors de la réunion entre le gouvernement et les régions qui a permis de sceller le système de « répartition volontaire » des mineurs isolés. Selon le gouvernement canarien, les îles accueillent actuellement 5 600 enfants et adolescents non accompagnés, alors que leur capacité d’accueil se limite à 2000 places. Il demande donc le transfert sur la péninsule de 3 000 mineurs isolés.
    Cependant, le système espagnol ne permet pas au gouvernement de contraindre les régions autonomes, responsables des politiques sociales, à les accueillir. Le gouvernement indépendantiste de Catalogne a ainsi refusé tout transfert, alléguant que son système d’accueil des Menas est lui aussi débordé, avec plus de 2 300 mineurs isolés et anciens jeunes sous tutelle de moins de 23 ans. Le PP n’a lui accepté que 350 mineurs au total pour les dix régions qu’il gouverne, accusant le gouvernement de manquer de « politique migratoire ».L’exécutif, dirigé par le socialiste Pedro Sanchez, espère néanmoins convaincre le PP de soutenir une réforme des lois d’immigration, afin que la répartition des mineurs au sein des différentes régions du royaume devienne obligatoire dès que les capacités d’accueil sur un territoire dépassent les 150 %. C’est le cas aux Canaries, mais aussi dans les villes autonomes de Ceuta et Melilla, enclavées sur la côte marocaine et confrontées elles aussi à la saturation de leurs structures d’accueil.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#MNA#canaries#maroc#immigration#migrationirreguliere#politiquemigratoire#sante

  • Asile : l’Espagne affiche le taux de protection le plus bas d’Europe - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57903/asile--lespagne-affiche-le-taux-de-protection-le-plus-bas-deurope

    Asile : l’Espagne affiche le taux de protection le plus bas d’Europe
    Par La rédaction Publié le : 20/06/2024
    Avec un taux de protection à 12% en 2023, l’Espagne est loin de la moyenne européenne, à 42%. Un chiffre qui s’explique par les nationalités concernées par les demandes de protection, sud-américaines et marocaine notamment, rarement éligibles à l’asile.
    L’Espagne à la traîne en matière de droit d’asile ? C’est ce qu’en conclut la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) dans son rapport annuel sur les réfugiés en Espagne et en Europe, publié le 17 juin. D’après l’organisme chargé de l’accueil des demandeurs d’asile dans le pays, qui cite les chiffres du ministère de l’Intérieur, le taux de protection en Espagne s’élève à 12%, « très loin de la moyenne européenne de 42 % ».
    Sur les 88 042 nouveaux dossiers déposés en 2023, 11 162 ont reçu une réponse favorable, statut de réfugié ou protection subsidiaire. La protection pour raisons humanitaires - qui n’est pas prise en compte dans le calcul car définie par l’État et non par la Convention de Genève - a été octroyée, elle, à un plus de 41 000 personnes.Pour l’année 2023, 163 220 demandes d’asile au total étaient en attente, ce qui place l’Espagne en troisième position des États membres de l’Union européenne (UE) en nombre de dossiers, derrière l’Allemagne (351 510) et la France (166 880).
    Durant la présentation du rapport à la presse, Mauricio Valiente, membre de la CEAR a pointé du doigt le « modèle migratoire » propre à l’Espagne, selon lui « très restrictif » en termes d’évaluation des conditions d’octroi de la protection internationale.
    Les Sud-Américains et les Marocains parmi les plus rejetés
    Les exilés les plus impactés par le taux de rejet sont les ressortissants de pays d’Amérique latine, nombreux dans la péninsule ibérique. Ainsi, le Venezuela, la Colombie, le Pérou, le Honduras et Cuba figurent parmi les cinq nationalités les plus rejetées. Arrive ensuite le Maroc, avec un peu plus de 3 000 demandes déboutées en 2023. Une situation qui s’explique par la non éligibilité de ces nationalités à l’asile, les autorités considérant que la situation dans ces pays ne remplit pas les critères fixés par la Convention de Genève.
    Pour résider en Espagne, les Marocains optent en général pour un titre de long séjour, un visa saisonnier ou étudiant. Dans une interview à l’agence de presse EFE, l’ambassadrice du royaume dans le pays Karima Benyaich tient d’ailleurs à souligner « l’incorporation réussie de nombreux migrants marocains dans le tissu social et économique espagnol ».Selon les chiffres de juin 2022 publiés par l’Institut national espagnol de la statistique (INE), ils constituent la première communauté étrangère légalement installée en Espagne, avec près de 760 000 membres, devant les Roumains et les Colombiens.
    Les Sénégalais pointent quant à eux au huitième rang des nationalités les plus rejetées, avec 2 173 refus l’an passé. La grande majorité d’entre eux empruntent la route migratoire des Canaries, qui a concentré en 2023 70% des arrivées irrégulières en Espagne. Depuis l’année dernière, de nombreux départs ont été détectés depuis le Sénégal, les contrôles policiers ayant été renforcés au large du Maroc. Le 3 juin dernier, la Marine sénégalaise a intercepté une embarcation de 219 personnes au large de Dakar. Au mois de mai, 500 migrants avaient déjà été arrêtés au même endroit à bord de quatre pirogues. A contrario, les nationalités les plus enclines à obtenir une protection sont l’Ukraine, le Mali, le Burkina Faso, la Somalie, le Soudan et la Syrie, dont le taux dépasse 90%. Amadou, lui, a obtenu une protection il y a peu. Arrivé il y a trois ans via la route des Canaries, le jeune Malien tente aujourd’hui d’oublier les agressions et les menaces dont il a été victime dans son pays natal, raconte-t-il à la CEAR. Les mauvais souvenirs ne s’effacent pas, mais Amadou apprend à vivre avec. « En Espagne, maintenant, je suis heureux », affirme-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#asile#protection#politiquemigratoire#maroc#senegal#droit#sante

  • Le piège de la frontiere de Nador-Melilla
    Résumé

    https://vimeo.com/954056937/358dd8498d

    Le #24_juin_2022, près de deux-mille personnes migrantes ont tenté de traverser la barrière-frontalière séparant la ville de #Nador – au nord-est du Maroc – de Melilla – enclave sous contrôle espagnol. La #répression violente qui leur a été infligée par les forces de l’ordre marocaines et espagnoles a transformé le poste-frontière de #Barrio_Chino en #piège mortel, et a abouti à un véritable #charnier. Les autorités marocaines ont reconnu 23 décès, mais l’Association Marocaine des Droits Humains à Nador (AMDH) a dénombré au moins 27 personnes tuées lors de cette journée, et plus de 70 personnes demeurent disparues jusqu’à aujourd’hui. Que s’est-il passé le 24 juin 2022 ? Comment et par qui le poste-frontière de Barrio Chino a-t-il été transformé en piège mortel ?

    Pour répondre à ces questions, Border Forensics a enquêté pendant plus d’un an avec Irídia-Centre pour la Défense des Droits Humains, l’Association Marocaine des Droits Humains et d’autres acteurs de la société civile des deux côtés de la frontière. Par ailleurs, nous avons bénéficié des conseils complémentaires du Centre Européen pour les Droits Constitutionnels et Humains (ECCHR). En articulant notre analyse du massacre à travers différentes échelles spatiales et temporelles, nous avons tenté de comprendre non seulement l’enchaînement des évènements et les pratiques des acteurs présents sur place le 24 juin 2022, mais également les conditions structurelles qui ont rendu ce massacre possible, ainsi que la conjoncture politique qui a influé sur l’intensité extrême de la violence. Nous analysons également la violence qui a continué après le 24 juin à travers l’absence d’identification des morts et des disparus, l’impunité pour le massacre et l’acharnement judiciaire contre les personnes migrantes elles-mêmes.

    Bien que des zones d’ombre subsistent, les faits que nous avons reconstitués en croisant de nombreux éléments de preuve sont accablants, tant pour les autorités marocaines et espagnoles que pour l’Union européenne (UE) qui les soutient politiquement et financièrement. Les autorités des deux côtés de la frontière doivent faire toute la lumière sur ce massacre, et enfin répondre aux demandes de vérité et de justice des victimes et de leurs familles.


    https://www.borderforensics.org/fr/enquetes/nadormelilla
    #Melilla #Espagne #Maroc #frontières #massacre #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #border_forensics #architecture_forensique #violence #violences_policières #contre-enquête #apartheid_frontalier #barrières_frontalières #murs #domination_raciale #impunité #préméditation #militarisation_des_frontières #identification #externalisation

  • Émigration : un tiers des Marocains « envisagent de quitter leur pays », d’après un récent sondage - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57676/emigration--un-tiers-des-marocains-envisagent-de-quitter-leur-pays-dap

    Émigration : un tiers des Marocains « envisagent de quitter leur pays », d’après un récent sondage
    Par Marlène Panara Publié le : 11/06/2024
    D’après un sondage de l’institut Arab Barometer, publié le 7 juin, 35% des Marocains pensent à s’exiler. La moitié d’entre eux envisagent de le faire même s’ils n’obtiennent pas les visas nécessaires pour partir légalement. En cause ? La situation économique difficile dans le royaume.
    Achraf affichait des traits tirés, fin 2022, sur le parvis de l’ancienne gare centrale de Belgrade, en Serbie. Avec ses compagnons de route Mohsen, Osman et Amine, le jeune homme profitait de la capitale serbe pour se reposer quelques jours, avant de continuer son chemin vers l’ouest de l’Europe via la route migratoire des Balkans.
    Comme Achraf et ses amis, des milliers de Marocains quittent chaque année le royaume, munis ou non des visas nécessaires. Et d’après un sondage Arab Barometer publié le 7 juin, ces désirs d’ailleurs sont partagés par une grande partie de leurs compatriotes.
    Selon les chiffres de cet institut basé à l’université américaine de Princeton, sur un panel de 2 400 Marocains interrogés, 35 % « envisagent de quitter leur pays ». Et plus de la moitié (53 %) d’entre eux ont déclaré qu’ils le feraient « même s’ils ne disposaient pas des documents requis pour le faire ». C’est-à-dire immigrer illégalement. Avec quel pays en ligne de mire ? Les États-Unis (26%) en priorité, puis la France et le Canada (23%), l’Italie et l’Espagne (22 % chacun) et l’Allemagne (19 %).
    Cette tendance touche particulièrement les plus pauvres (64%), et les jeunes de 18 à 29 ans. La majorité de ces personnes (45%) souhaitent quitter le pays pour « raisons économiques ».Malgré une situation financière supérieure à celle de nombreux pays du continent africain, le Maroc peine en effet à se remettre du choc de la pandémie de Covid-19. Le séisme du 8 septembre 2023, dans lequel 3 000 personnes ont perdu la vie et qui a laissé 15 000 autres sans abri, a constitué un nouveau choc.Pour Jesko Hentschel, directeur de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, bien que Rabat « a fait preuve d’une résilience remarquable face à divers chocs », « l’impact de ces chocs sur le bien-être de la population reste important [...] », affirme-t-il dans un communiqué de l’institution publié en novembre 2023.Seul un tiers des sondés estiment que la situation économique de leur pays est très bonne ou bonne. En 2016, ils étaient 66%, d’après le sondage Arab Barometer.
    L’inflation par exemple, poussée par un net rebond des prix du carburant (+42%) et de l’alimentaire (+18,2%), a atteint 9,4% au premier trimestre de 2023 contre 4% à la même période en 2022, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), chargée des statistiques dans le royaume. Soit son plus haut niveau depuis 30 ans.
    Cette hausse des prix impacte en premier lieu les Marocains vulnérables, « plus exposés à l’inflation des prix de l’alimentation, du logement et des services publics », indique le rapport « Les champions de l’inflation », rédigé par l’ONG Oxfam. Résultat : fin 2022, 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté ou dans la vulnérabilité, d’après le HCP. Cette année-là, « près de huit années de progrès vers l’éradication de la pauvreté et de la vulnérabilité ont été anéanties », commente Oxfam.
    Le taux de chômage, autre facteur qui poussent les Marocains à envisager une carrière en dehors du royaume, est passé, lui, de 11,8 à 13 % entre 2022 et 2023. Une fois de plus, cette baisse du taux d’activité a touché plus particulièrement le milieu rural, avec une perte de 198 000 postes.
    Pour fuir cette conjoncture difficile, et par manque de visas nécessaires à l’émigration, beaucoup de Marocains s’engagent illégalement sur les routes migratoires maritimes qui mènent à l’Espagne : via les Canaries, où le Maroc représente le principal pays d’origine des migrants avec le Sénégal et la Guinée Conakry, ou par la mer d’Alboran, qui les conduit en Andalousie. Quelques centaines de personnes tentent aussi, à la nage, d’atteindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.En 2023, 25 800 Marocains sont arrivés en Espagne, soit la troisième nationalité derrière les Colombiens (42 600) et les Vénézuéliens (27 300), d’après l’Institut national espagnol de la statistique
    En mai 2022, Omar, 21 ans, et Yassine, 24 ans ont tenté de traverser la mer d’Alboran depuis la ville marocaine de Saïdia. Les deux frères « n’étaient pas très riches, mais ils n’étaient pas pauvres non plus », avait raconté à InfoMigrants leur cousine, Sarah*. Ils vivaient tantôt chez leur grand-mère, tantôt dans un petit studio qu’ils louaient dans le centre-ville de Saïdia, lorsque Yassine prenait un poste de saisonnier dans les champs qui entourent la commune. Omar, lui, vendait des fruits sur le marché.
    « Mais depuis toujours, ils voient des gens revenir d’Europe avec des voitures neuves. Ils s’imaginent que de l’autre côté de la mer, c’est l’Eldorado, avait soupiré Sarah. Je pense que ce qui les a convaincus de partir, c’est de voir des vidéos de jeunes sur TikTok et Instagram qui filment leur traversée en musique, et célèbrent leur arrivée en Andalousie. À l’écran, ça a l’air très facile ».

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#emigration#economie#crise#sante#migrationirreguliere#routemigratoire

  • Belgique : le gouvernement veut « accélérer les retours » des sans-papiers marocains - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57581/belgique--le-gouvernement-veut-accelerer-les-retours-des-sanspapiers-m

    Belgique : le gouvernement veut « accélérer les retours » des sans-papiers marocains
    Par Marlène Panara
    Conséquence d’un accord de réadmission conclu en avril entre Bruxelles et Rabat, les expulsions d’exilés marocains en situation irrégulière ont doublé cette année, par rapport à la même période l’an passé. Des résultats dont se félicitent les autorités mais qui, pour les ONG, créent un malaise auprès de la population marocaine, très nombreuse en Belgique.
    « La coopération renouvelée avec le Maroc porte ses fruits », se félicite la Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor. Entre janvier et fin mai 2024, 119 Marocains en séjour irrégulier ont été renvoyés de force vers le Maroc, indique son cabinet dans un communiqué. Soit deux fois plus que l’année dernière à la même période, lorsque 55 Marocains avaient été expulsés. Des chiffres rendus possibles par l’accord conclu entre Bruxelles et le royaume chérifien il y a un mois et demi. Le 15 avril, plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, se sont rendus à Rabat pour renouveler des traités de coopération économique. Ce fut l’occasion, aussi, de négocier des accords portant sur les retours forcés des exilés marocains. Selon Nicole de Moor, le gouvernement marocain s’est engagé à réadmettre sur son sol toute personne identifiée comme étant de nationalité marocaine et sans titre de séjour en Belgique, prérogative indispensable à une expulsion dans le pays d’origine.
    Aucun quota n’a été convenu entre les deux parties. Mais la Secrétaire d’État a assuré qu’il s’agissait d’un « engagement très clair » de la part du Maroc. « Le respect de cet engagement devrait permettre de simplifier et d’accélérer les procédures de retour », assure son cabinet. Les personnes concernées par ces expulsions seront « en priorité » celles « qui ont commis des actes criminels et purgé des peines d’emprisonnement, des nuisances et ont été arrêtées lors d’actions de police ». D’après le cabinet de Nicole de Moor, contacté par InfoMigrants, 674 Marocains en situation irrégulière et actuellement incarcérés sont amenés à être expulsés après leur libération. Ils seront transférés au Maroc via des vols réguliers entre la Belgique et le Maroc.
    Cette coopération belgo-marocaine est l’un des outils de l’ambition affichée par Nicole de Moor : « l’augmentation des retours » de migrants en situation irrégulière sur le sol belge, assume son cabinet. Les chiffres récents des décisions d’expulsions se rapprochent d’ailleurs de ceux de la période pré-Covid. En 2023, plus de 36 000 décisions de retour – qui ne débouchent pas forcément sur une expulsion - ont été prises par l’Office des étrangers, contre 28 700 en 2022, et 26 000 en 2021.
    Mais si les exilés marocains étaient, pour ces trois années, les premiers concernés par ces décisions, ils ne figurent qu’au 10e rang des nationalités concernées par les retours forcés dans le pays d’origine. En clair, si beaucoup reçoivent un avis d’expulsion, seule une petite partie d’entre eux ont finalement été expulsés de Belgique. Un décalage que Nicole de Moor s’est donc engagé à rétrécir drastiquement. « Il existe aujourd’hui plus de 40 guichets dispersés sur le territoire pour informer et accompagner les personnes en séjour irrégulier dans le cadre d’un éventuel retour volontaire, qui est toujours préférable, précise le cabinet de la Secrétaire d’État. Mais si la personne concernée refuse de coopérer, le retour forcé reste la seule option ». En communiquant sur les expulsions de ressortissants marocains, la Secrétaire d’État s’adresse à une population d’importance en Belgique. La diaspora marocaine représente en effet la première communauté étrangère hors-UE dans le pays. Leur présence sur le territoire s’est développée à partir de 1964, date d’un accord passé entre Rabat et Bruxelles pour le transfert de travailleurs marocains. Ce dernier a été supprimé dix ans plus tard, mais des milliers de Marocains ont continué à affluer en Belgique pour rejoindre leur famille, ou pour y travailler. Si la grande majorité des exilés marocains sont en règle, beaucoup vivent sur le territoire belge en situation irrégulière, faute de visas ou de renouvellement du titre de séjour notamment. D’après le Secrétariat à l’asile et à la Migration, les Marocains constituent « la première nationalité dans les interceptions de personnes en séjour irrégulier ». Mais pour Pauline Wautié, en charge de la question des sans-papiers pour le Ciré, collectif d’associations, « pointer du doigt les Marocains en prison ou ceux qui ont commis des délits, distille l’idée, dans la tête des gens, que tous les Marocains sont forcément des délinquants. Alors que ces personnes ont des attaches en Belgique, elles travaillent, ont construit leur vie ici et se battent depuis des années pour avoir des papiers ».
    En mai 2021, 475 sans-papiers, pour la plupart marocains, avaient suivi une grève de la faim de plusieurs mois pour protester contre l’entêtement des autorités à leur refuser un titre de séjour. Un an plus tard, malgré le fort retentissement du mouvement dans le pays, 423 dossiers avaient été refusés et automatiquement assortis d’une obligation de quitter le territoire."Parler aux grévistes de retour au pays est d’un cynisme inouï, avait réagi Sophie Devillé, en charge du service politique au Ciré. La plupart ont construit leur vie en Belgique et n’ont pas quitté leur pays par choix. Avec cette décision, les autorités nient jusqu’à l’existence même de ces personnes, c’est stupéfiant. Mais malheureusement, dans la ligne politique du gouvernement".
    Pour appliquer sa politique de retour, le gouvernement belge prévoit l’ouverture prochaine de quatre nouveaux centres fermés, équivalent des centres de rétention en France. Fin mars 2022 déjà, Bruxelles avait créé 500 places supplémentaires. « Cette décision historique marque un véritable tournant. Nous créons plus de capacité de retour que jamais et pouvons faire un pas de géant dans la politique de retour de notre pays », s’était réjoui le Secrétaire d’État à la Migration de l’époque, Sammy Mahdi.
    Les autorités comptent également sur la « loi Frontex ». Adoptée par le Parlement le 3 mai, elle autorise le déploiement des garde-frontières européens sur son territoire pour réaliser des contrôles d’identité dans les aéroports, les ports, à la gare de Bruxelles-Midi et au niveau du terminal Eurostar. Une décision qui inquiètent de nombreuses ONG. « Les compétences attribuées au personnel de Frontex sur le territoire et aux frontières de la Belgique sont très floues. Elles n’excluent pas la possibilité pour un agent de Frontex de procéder à des arrestations lors de contrôles dans la rue, dans les transports publics, à la sortie d’un centre d’accueil, par exemple », ont écrit 13 organisations dans une lettre.
    D’après Pauline Wautié, ce durcissement « inquiète beaucoup les exilés sans-papiers, les Marocains comme les autres ». « Les personnes s’invisibilisent, et n’ont même plus le courage d’entamer des démarches ou des recours. Elles ont peur, se cachent, ne veulent pas se faire remarquer de peur d’être arrêtées, et renvoyées dans un pays qu’elles ont quitté il y a des années »

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#belgique#retour#expulsion#politiquemigratoire#accordmigratoire#droit#sante

  • En Libye, Benghazi, nouveau hub de la migration clandestine vers les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/31/en-libye-benghazi-nouveau-hub-de-la-migration-clandestine-vers-les-etats-uni

    En Libye, Benghazi, nouveau hub de la migration clandestine vers les Etats-Unis
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Le 18 mai, peu après minuit, un Boeing 777 de la compagnie aérienne libyenne Ghadames Air décolle de l’aéroport Benina à Benghazi, la plus grande ville de l’est de la Libye, pour atterrir quatorze heures plus tard sur l’aéroport de Managua, au Nicaragua. Selon la chaîne de télévision nicaraguayenne 100 % Noticias, 367 passagers de nationalité indienne se trouvaient à son bord. Le 23 mai, une autre rotation a eu lieu à bord du même appareil avec 298 Indiens. Tous avaient l’intention de rallier ensuite les Etats-Unis.
    Plus tôt, le 28 février et le 14 mars, deux vols similaires avaient été opérés depuis la capitale libyenne, Tripoli, sans que des informations sur la nationalité des passagers soient divulguées. Contactés, ni le ministère nicaraguayen des affaires étrangères ni les autorités aéroportuaires du pays n’ont répondu aux sollicitations du Monde sur ce qui apparaît comme l’ouverture d’une nouvelle route clandestine vers la frontière américaine. Aucune confirmation officielle de ces vols inédits n’a été donnée, mais l’aéroport international Augusto C. Sandino à Managua est aujourd’hui reconnu comme un important point de transit pour les candidats à l’immigration vers les Etats-Unis. En décembre 2023, un avion avec à son bord plus de 300 Indiens avait déjà été immobilisé à l’aéroport de Paris-Vatry (Marne) pour « soupçons de traite d’êtres humains » alors qu’il effectuait une escale technique entre Dubaï et la capitale nicaraguayenne.
    Depuis 2021, « le Nicaragua a ouvert ses frontières aux ressortissants de pays politiquement difficiles, leur permettant de venir sans visa », moyennant un paiement à l’arrivée, explique Manuel Orozco, expert en migration au sein du Dialogue interaméricain, un centre de réflexion basé à Washington. Selon les données qu’il a collectées, 1 145 vols charters ont atterri à Managua depuis mai 2023, provenant principalement d’Amérique latine, mais aussi de Casablanca, au Maroc, et récemment de Benghazi.
    Le régime de Daniel Ortega, président « anti-impérialiste » du Nicaragua, tire profit de ces arrivées d’un point de vue à la fois politique – en accroissant les problèmes à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, qui ont placé Managua sous sanctions depuis 2021 – et économique. M. Orozco estime à environ 30 millions de dollars les recettes générées par les pénalités de visa que Managua impose aux migrants clandestins, sans compter tous les revenus liés à leur transit dans le pays (transport, hébergement…).
    Avec cette nouvelle route, le Nicaragua opère une jonction avec la Libye, l’un des principaux points de passage de la migration africaine vers l’Europe. Cette filière a émergé comme une alternative aux routes passant par la Turquie, verrouillées à partir de 2016 et la signature d’un accord entre Bruxelles et Ankara. Les exilés venus d’Asie, qui arrivent majoritairement par voie aérienne, se sont reportés sur les aéroports libyens, devenus des hubs pour les réseaux de passeurs.La compagnie syrienne Cham Wings, célèbre pour ses activités illicites comme le trafic de mercenaires, de stupéfiants et d’armes, qui lui ont valu d’être sanctionnée par l’Union européenne (UE), a ajouté le transport de migrants à ses spécialités. Elle vend aux candidats à l’exil un package à 1 200 dollars (environ 1 110 euros), selon une enquête du site d’information Al-Araby Al-Jadid, qui comprend le vol depuis Damas ou Beyrouth et l’autorisation de sécurité, document indispensable pour entrer dans les zones contrôlées par le gouvernement de l’Est libyen. Cham Wings Airlines propose aussi des connexions depuis les pays du Golfe.
    Quelques heures avant le décollage du vol du 18 mai pour Managua, un appareil de Cham Wings, un Airbus A320 d’une capacité de 150 à 180 passagers, s’est posé à l’aéroport de Benina en provenance de Damas. Il avait précédemment opéré un vol entre les Emirats arabes unis et l’Amérique centrale. Les mêmes mouvements se sont répétés le 23 mai. En février et en mars, avant de s’envoler pour le Nicaragua, le Boeing 777 de Ghadames Air a réalisé deux allers-retours vers l’aéroport de Tachkent, en Ouzbékistan. Acquis fin 2023, cet appareil d’une capacité de 400 passagers n’a été utilisé qu’à ces occasions, d’après les sites de suivi du transport aérien.
    « Emmener des migrants depuis l’Ouzbékistan ou encore l’Inde et leur promettre qu’ils vont arriver dans le sud des Etats-Unis, en traversant plusieurs pays et continents de manière irrégulière, ne peut se faire que grâce à des réseaux criminels transnationaux et la complicité de certains Etats », analyse Jalel Harchaoui, chercheur associé au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies. L’utilisation de l’aéroport de Benghazi pour de tels vols se fait, sans aucun doute, avec l’assentiment du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye. L’Armée nationale libyenne (ANL) qu’il commande assure la sécurité des lieux et garde un œil sur les arrivées et départs de passagers, comme a pu le constater Le Monde en septembre.
    Outre ses activités civiles, cet aéroport international sert de base pour l’ANL de M. Haftar, qui est accusé depuis plusieurs mois de favoriser la migration vers l’Europe, tant pour des raisons économiques que comme levier de négociations avec l’UE. « Les dirigeants européens sont d’autant plus prêts à venir honorer et, de fait, reconnaître le clan Haftar que le nord de la Cyrénaïque est devenu une plaque tournante de la migration », relève M. Harchaoui.
    Mais, en laissant transiter des migrants vers l’Amérique, M. Haftar prend le risque de compliquer davantage ses relations avec les Etats-Unis. Washington s’inquiète déjà de la présence croissante de la Russie et de son Africa Corps – le nouveau label des milices du Groupe Wagner – dans les zones contrôlées par l’ANL. Au cours des derniers mois, l’envoi de matériel par Moscou, via le port syrien de Tartous, s’est multiplié. Début mai, un porte-parole du département d’Etat expliquait au Monde être « préoccupé par les activités de Wagner soutenues par la Russie sur le continent, qui alimentent les conflits et favorisent la migration irrégulière ».
    Dans le contexte de la campagne électorale aux Etats-Unis, en vue de la présidentielle de novembre, la question migratoire est devenue un sujet de crispation. Ces vols « vont faire réagir » à Washington, prédit Jalel Harchaoui. L’administration américaine a en effet multiplié les actions pour combattre les arrivées de migrants du monde entier à sa frontière sud. Elle a notamment sollicité de la part des pays de transit l’imposition de visas aux ressortissants de pays identifiés comme pourvoyeurs de migrants et déployé un arsenal de pressions et de sanctions contre les compagnies aériennes et les prestataires de services qui facilitent les vols charters. « Je pense que la Libye était le point de départ cette fois-ci, tout comme le Maroc avant… C’est une façon de provoquer les Etats-Unis et de voir jusqu’à quel point ils tolèrent le Nicaragua », conclut Manuel Orozco.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#etatsunis#nicaragua#migrationirreguliere#ouzbekistan#inde#turquie#routemigratoire#visas#transit#sante#maroc

  • Comment des migrants sont abandonnés en plein désert en #Afrique

    Une enquête de plusieurs mois menée par « Le Monde », le média à but non lucratif « Lighthouse Reports » et sept médias internationaux montre comment des dizaines de milliers de migrants en route vers l’Europe sont arrêtés et abandonnés en plein désert au Maroc, Tunisie et Mauritanie.

    https://www.dailymotion.com/video/x8yrqiy

    #vidéo #migrations #désert #abandon #Mauritanie #Maroc #Tunisie #réfugiés #externalisation #frontières #rafles #racisme_anti-Noirs #Fès #déportations #Rabat #forces_auxiliaires #refoulements #arrestations_arbitraires #enlèvements #centres_de_détention #Ksar #détention_administrative #Espagne #bus #Algérie #marche #torture #Gogui #Mali #accords #financements #expulsions_collectives #Nouakchott #forces_de_l'ordre #Sfax #Italie #équipement #aide_financière #UE #EU #Union_européenne #forces_de_sécurité #gardes-côtes #gardes-côtes_tunisiens #droits_humains #droits_fondamentaux

    ping @_kg_

  • A Sliver of Hope on the Deadly Route to the Canary Islands

    In Western Sahara, one local aid association has pioneered new ways to keep migrants from making the journey.

    “Papa Africa, Papa Africa,” calls a voice in an alleyway in Laayoune, Western Sahara’s largest city, as #Abdelkebir_Taghia walks past fish stalls. Since 2005, this Moroccan of Sahrawi origin, now in his 50s, has devoted all his free time to helping and protecting migrants who try to reach Europe by crossing the murderous Atlantic Ocean from the Sahara region to the Canary Islands. In the process, he gained his nickname and established himself as one of the few indispensable direct observers of migration in this area. Official data is scarce here, hampered by a lack of access to migrants’ points of departure in a huge and sparsely populated region where one of Africa’s longest-running conflicts, over the status of Western Sahara, rumbles on.

    In 2023, “The Atlantic route to the Canary Islands was once again the deadliest migratory region in the world,” according to #Caminando_Fronteras, a Spanish nongovernmental organization that defends human rights in border regions. It reports that just over 6,000 people died on the “Canary route” over the year, including hundreds of children and many on makeshift boats that disappeared without a trace. Taghia cooperates with Caminando Fronteras to try and count the number of victims and missing persons who leave from the Sahara coast. An estimated 1,418 of those who died during the crossing in 2023 set off from this stretch of coastline, on a route mostly taken at the end of a long and often violent migration process.

    Since 2017, the number of migrants from sub-Saharan Africa, Palestine, Syria and Yemen seeking to cross the ocean here has continued to rise, as the authorities have increased controls at the usual crossing points in northern Morocco. Migration is documented mainly on the arrivals side, by the Spanish Ministry of the Interior, which counts almost 40,000 migrants as having landed in the Canary Islands in 2023. In January 2024 alone, more than 7,270 migrants arrived in the archipelago, according to data from the Spanish authorities, over 10 times the number in January 2023.

    Over many years, and with modest resources, Taghia has set up the only migrant aid association in #Laayoune, covering the whole region. It raises awareness of the dangers of crossing and offers an alternative, facilitating integration into the local society and organizing discussion workshops for migrant women. “In the Sahara, Rabat, Marrakech or Tangiers, everyone knows me as Papa Africa. Since 2014, with my team, I’ve been able to help 7,000-8,000 people in the region. Looking back, I can’t believe it,” says Taghia, who is always the first to open the door of his association in the morning. The premises were set up in 2016, in a working-class district of the city near to the ocean, helped by the Catholic charity federation Caritas Internationalis and subsidies from the Moroccan government. The main hall, where a poster reads “Solidarity is not a crime, it’s a duty!” is crowded all day long. “We chose to be in the immediate vicinity of where the migrants live. Our aim has always been to focus on the most vulnerable population. It’s important to give them a place to express themselves, with all that they have endured during their migration,” he explains.

    Historically, the region is a crossroads of cultures and peoples, and in the surrounding area the local population rubs shoulders with Wolofs, Peuls, Mauritanians and Ivoirians. “We’ve always been used to seeing Black people here. There is less racism than in the north of the country. The locals rent flats to migrants, which is not the case elsewhere in Morocco,” Taghia says, as he sips a Touba coffee from Senegal, the only one to be found in the neighborhood. Pointing to several flags of African and Middle Eastern countries on a shelf in the main room, the humanitarian estimates that between 15,000 and 18,000 migrants are currently in Laayoune.

    The desert area of Western Sahara is bordered to the east by a front line between Morocco and the Sahrawi nationalist Polisario Front, known as the “wall of sands,” and to the west by the Atlantic Ocean. The varied and shifting behavior of migrants in this area makes it hard to ascertain their numbers: Some decide to settle and make Morocco their home, some make the crossing and others wait to cross. And the crossings depart from a wild coastline — a sort of no-man’s-land — stretching as far as the eye can see, for more than 680 miles. This expanse offers illegal immigrants a multitude of possible departure zones when night falls, as they hope to reach the Canary Islands, the small Spanish archipelago that has become the new gateway to the European Union.

    Throughout the year, Taghia roams the coastline of dunes falling into the ocean, from Tarfaya in the north to Dakhla in the south, reaching out to migrants preparing to cross and making them aware of the dangers of the ocean. “We don’t encourage them to make the crossing because it’s too dangerous. They think that the Canaries are not far away, but the weather conditions are difficult, hence the many shipwrecks,” he says.

    The vastness of the coastal strip facilitates the departure of makeshift boats from scattered crossing points. In places, it is sometimes possible to see the lights coming from the Spanish islands on a fine day. At the closest point, in the Tarfaya region, the Moroccan coast is 62 miles from the Canaries — a mere stone’s throw, but across some of the world’s most dangerous waters for migrants.

    As Caminando Fronteras outlines in its recent report, migrants’ chances for survival on this route are strongly affected by relations between Morocco and Spain. Morocco has sought to use its willingness to oversee migration routes to gain recognition for its control of the region and its waters, and in 2023 the Spanish search and rescue agency Salvamento Maritimo did effectively recognize Moroccan control of the route by distributing maps drawn up by the kingdom. Rescues are delayed as the Spanish authorities encourage Morocco to take responsibility for migrants at sea, adding to the dangers faced by those making the crossing.

    The flow of migrants taking the route from both Western Sahara and from the West African coast in general to the Canaries began in the 1990s and intensified in 2006 with the “pirogue crisis,” when thousands attempted the crossing from the coasts of Senegal and Mauritania to the Canaries, spurred by conflicts in several countries, tightening border controls at Ceuta and Melilla and the collapse of traditional fisheries under pressure from intensive fishing practices. This period coincided with the start of Taghia’s humanitarian involvement. “My commitment began some 20 years ago, when I was drinking coffee with friends here in this local cafe. At the time, next to this cafe, there was a detention center where migrants were held after being rescued at sea. They had just come out of the water, still wet, and they were going to be sent straight back to Mauritania at that point,” he remembers, adding: “I couldn’t stand by and do nothing. At the beginning, in 2005, I started to help by simply collecting and distributing clothes and food. It wasn’t as structured as it is today with the association premises. There was no help for immigrants, and nobody understood why we were helping them.”

    From 2017, the association was able to observe an increase in the arrival of migrants seeking to cross to the Canaries. “First, the Moroccan authorities blocked departures in northern Morocco. Then, in Libya, migrants are victims of rape and human trafficking. And recently, in Tunisia, the authorities abandoned them in the desert. More and more migrants are leaving here, despite the risks of the fatal ocean,” he explains. But these are not the only reasons that people continue to come. “The flow increased enormously during and after the COVID crisis. With the problem of building sites and shops closing all over the world, and particularly in Africa, this has led to a loss of jobs,” he adds. With the number of crossings on the increase, the watchword at the association’s office is “raising awareness” of the dangers involved.

    Taghia has surrounded himself with volunteers: two women, Aicha Sallasylla and Diara Thiam, and two men, Aboubakar Ndiaye and Abdou Ndiaye, all from Senegal. This team is a symbol of what Taghia has achieved over the past 20 years. Some of those now working with him considered the crossing to Europe themselves. It was after meeting Taghia that they decided to stay in Laayoune to help prevent further deaths and to try to help others envisage a future in Morocco like their own.

    Every morning, the group gathers in the meeting room to plan the tasks ahead and take stock of the weather situation, worrying about the survival of any migrants who might take to the ocean. “When we are confronted with dozens of corpses, regularly, we have to take the lead. We must raise awareness among young people so that they take the necessary measures. People’s lives are important, which is why we turn to community leaders. But some of them are smugglers, so our message doesn’t always get through,” says Taghia, who organizes the monthly awareness campaigns with Thiam. According to Taghia, nearly 1 in 10 of the boats run aground. Sallasylla, a volunteer with the association who wanted to cross in the past, says: “Clandestine migration is financed by family investments. Relatives sell their land to get to Europe, hoping to be able to pay off the journey. By the time they get here, it’s often too late, because they’ve already taken out a loan with a bank or their family.” “Cross or die” is the migrants’ motto. In debt or under family pressure, migrants feel they have no choice but to continue their journey. “All this encourages people to leave. And we can only convince two or three people out of 10,” she admits.

    Not far from Laayoune, Taghia and Abdou walk along an endless sandy beach. They usually come here when there is a risk of shipwreck, hoping to find survivors. They are close; Taghia saved Abdou from his attempted crossings. Abdou, 38, has since become a volunteer with the association. “This beach was a starting point, but now the gendarmes are on the lookout,” he says, pointing to soldiers on patrol. The two men watch the sunset over the Atlantic Ocean, worried.

    Over the last few days, as is often the case, dozens of people have gone missing in the open sea. Abdou shows a message on his phone: “SOS in the Atlantic! We were alerted to the presence of a boat with 47 people in distress coming from Tarfaya. We lost contact 42 hours ago. To date, we’ve had no news.” It was sent by Alarm Phone, a group of volunteers offering telephone assistance to people in distress in the Mediterranean, the Aegean Sea and the Atlantic Ocean, with whom the association works. Testimonies from families and alerts from civilians in the departure areas are vital to the rescue operation. “When we receive these alerts, we share the GPS coordinates of the last known positions with the Moroccan maritime forces,” Taghia explains.

    On the beach, Abdou discusses the mechanisms of clandestine migration in the light of his own story, under Taghia’s benevolent gaze. Abdou has tried to cross three times. He entered Morocco illegally in 2012 and for three years he worked in fish-freezing factories. Every year, at the time of Eid el-Kebir, a public holiday, Abdou traveled to Tangiers with friends, with a single goal in mind: the crossing to Europe. Each time they arrived in northern Morocco, Abdou and his friends tried to find a so-called “captain” to take them out to sea. “The captains are often sub-Saharan fishermen who want to immigrate. The fishermen don’t pay for the journey, and in exchange, they guide us out to sea. It’s a win-win situation,” Abdou confides, adding: “In the north of Morocco, we can’t use motorboats, because we don’t want to make noise and be spotted. So, we paddle.” Abdou was arrested twice in a forest before he had even touched water, and the third time at sea.

    In 2015, Abdou found a new job in a factory in El Marsa, a few miles from Laayoune: “That’s where I heard about Papa Africa. Since then, it has given meaning to my life, by giving me the opportunity to help people,” Abdou says, looking out over the ocean. Taghia, moved, replies: “You have to have love and desire. You must know how to live for others.” Since then, Abdou has decided to save lives alongside Papa Africa, a commitment that has earned him respect and turned him into an unofficial leader of the Senegalese community in Laayoune.

    hile the association works to save lives, others take advantage of the “European dream” and turn it into a business. “There are two kinds of prices for the Canaries: the ‘classic pack’ for which you pay $550 on departure and $2,100 on arrival. And then there’s the ‘guaranteed’ option, which costs $3,200 if you arrive at your destination,” explains Abdou. It’s a financial windfall for the local mafia and the smugglers. A small 9-meter Zodiac inflatable boat carrying 58 people can make $150,000. According to our information, the people at the head of the networks are Moroccan nationals. They never physically move. They organize the clandestine crossings from their homes and instruct the sub-Saharan smugglers to bring the Zodiacs to the beach.

    For Taghia and Abdou, this illegal business is distressing: “It hurts us to see people dying. We are eyewitnesses to these tragedies. We regularly see inanimate bodies washed ashore. Families with no news contact me to find out if their loved ones are still alive,” Abdou says. To facilitate the search, Abdou visits the local morgues. “The family sends me a passport photo and a photo of the missing person taken in everyday life. The last time, I was able to identify a corpse in a morgue thanks to a scar on the forehead,” says Abdou.

    The association’s goal of saving lives is ultimately at odds with the smugglers’ activities, and when asked if he has experience of pressure from the mafia, Taghia replies: “Not directly. But I hear things here and there.” Hundreds of criminal networks involved in migrant smuggling and human trafficking are dismantled every year by the Moroccan authorities, sponsored since 2019 by the EU and the United Nations Office on Drugs and Crime, with a budget of 15 million euros allocated over three years for Morocco and the rest of North Africa (Egypt, Libya, Algeria and Tunisia).

    In Abdou’s view, the smugglers are not the only ones responsible for the human tragedies in the Atlantic: “The European Union is guilty of these deaths. It allocates large subsidies to third countries to combat immigration. Instead of externalizing its border protection, the EU could fund humanitarian development projects or vocational training centers in the countries of departure,” he says, adding: “In Senegal, it’s mainly the fishermen who are leaving. There are no fish left because of the fishing contracts signed with China and South Korea, which practice industrial overfishing. They’ve taken everything.” According to a report published by the Foundation for Environmental Justice, almost two-thirds of Senegalese fishermen say that their income has fallen over the last five years. One of the causes of this decline is overfishing, notably the destruction of breeding grounds following the arrival of foreign industrial fishing fleets off the Senegalese coast. “In five to 10 years’ time, there won’t be any young people left in Senegal,” Abdou says.

    In June 2023, the European Commission presented an EU action plan on the migratory routes of the Western Mediterranean and the Atlantic, supporting the outsourcing of border management and strengthening “the capacities of Morocco, Mauritania, Senegal and the Gambia to develop targeted actions to prevent irregular departures.” To prevent migrants from organizing themselves to make the crossing to the Canary Islands, Morocco is deploying measures to keep them away from the departure areas and move them to other towns.

    In support of integrated border and migration management, Morocco received 44 million euros from the EU between December 2018 and April 2023. Yet for Taghia, the tactics funded in this way are inadequate. “Morocco has a duty to limit departures under bilateral agreements. The financial aid granted by the EU is mainly distributed to the Moroccan coast guards and security services. They mustn’t take an exclusively security-oriented approach. We need to have a long-term humanitarian vision, aimed at vocational training and the integration of migrants in their countries of origin or when they arrive here,” he says. “In Laayoune at the moment, there are arrests everywhere, because recently, following several shipwrecks that left many dead and missing, the authorities have arrested and moved migrants all over the Sahara, to keep them away from the departure areas.”

    According to some witnesses in the region interviewed by New Lines, migrants are regularly subjected to police violence and forced displacement in efforts to keep them away from the departure points and dissuade them from taking to sea. New Lines was able to visit a migrants’ hostel to gather testimonies from direct victims of police violence and view several videos documenting human rights violations against migrants. To protect the victims, we will not give details of their identities or backgrounds.

    A man who testified that he had been subjected to police violence on several occasions said: “During the day, we hide to avoid police raids. When the police arrive at the houses to arrest us, some of us jump off the roofs to try and escape, and some of us break a leg.” Several victims told of how these “displacement” operations to move migrants away from the departure zones are carried out. “Often, the police are in civilian clothes. When we ask to see their identity papers or badges, they hit us,” one person said. “They force us into vans or buses, then take us to a center outside Laayoune. We remain detained in unsanitary conditions for a few days until we can fill a bus with 40 to 50 people to take us to other Moroccan towns.” Measures are different for migrants rescued at sea or arrested by coastguards at the time of crossing, who are systematically incarcerated in detention centers and released after several days. “I left my country because of a political crisis, so I wanted to take refuge in Morocco. I had no intention of crossing, but the violence here might force me to take the risk,” a young woman from Ivory Coast told New Lines in tears.

    Taghia has just returned from Dakhla, where he met with the Senegalese consul, installed in the coastal town in April 2021, to obtain permits for access to the detention center in Laayoune, in the hope of finding Senegalese migrants reported missing after shipwrecks or rescues, and providing news to their families. According to our information, there are four detention centers in the area: one on the outskirts of Laayoune, two in Dakhla and one in Tan-Tan.

    “Morocco is caught between the African countries and the European Union,” Taghia says. The Cherifian Kingdom does not wish to carry out mass expulsions of sub-Saharan immigrants to their countries of origin, which could jeopardize its strategic and diplomatic relations with the rest of Africa. In this context, from 2014 the Moroccan government adopted a new comprehensive national strategy called “immigration and asylum,” aimed at regularizing the situation of irregular migrants present on Moroccan territory and facilitating their social integration. This initiative, partly funded by the European Union, is one of the policy levers intended to reduce the migratory flow to Europe. In January 2024, the UNHCR estimated that there were 10,280 refugees and 9,386 asylum seekers from 50 different countries in Morocco. “In Laayoune, in 2015, a Migrant Monitoring Commission was set up to facilitate access to healthcare, and regularization. But we don’t have the exact figures for the number of migrants regularized in the region, because they are not public data. The Regional Human Rights Commission and the Wilaya have helped to integrate migrants. Today, migrant children can enroll in school. And doors have started to open for humanitarian projects,” Taghia says.

    “We don’t stop migration at the last minute. If someone has traveled from Guinea to Algeria and then on to Morocco, you can’t ask them to stop along the way. So, we must meet their economic needs by giving them a professional perspective here,” he says. Taghia is aware that the situation of migrants remains fragile and precarious across the region. “We would like to be able to obtain grants from the European Union to help us develop humanitarian projects like the ones we are currently setting up,” he points out. He perseveres, using his own contacts and seeking support from the Catholic Church in Laayoune. He regularly crisscrosses the city to convince companies to recruit migrants. “We’ve become a sort of employment agency,” he says with a smile. “This year, we managed to find work for 25 people who were already qualified in their country of origin. Today, they are working, for example, in gardening, mechanics or catering.”

    Since 2023, he has been trying to create partnerships with local schools to provide vocational training for migrants, making it more likely that they choose to stay and avoid tragedy at sea. Amie Gueye, 28, is one of them. A Senegalese mother, she came to Morocco with her husband and two children. In the salon where she is training to become a hairdresser, she explains that the association helped to find her the opportunity.

    Day after day, Abdou’s phone keeps ringing. One morning, he listens to an audio message — “I’ve arrived in Spain” — looking reassured. Abdou confides: “He’s a Burkinabe who’s had a problem with his leg since he was born. He wanted to go to Spain for treatment because, despite several operations in Burkina Faso, it wasn’t getting any better,” adding, “Like Papa Africa, my days are focused on the needs of migrants. My phone even rings at night. Yesterday, I took a woman who was about to give birth to the hospital by taxi at 3 in the morning.” The needs are regularly medical, and the association activates its personal networks to take care of the migrants. Sometimes there are happy days, like this time with the new baby, and Taghia decides to drive his team to the hospital. A rock fan, he puts on a song by an artist he likes; Sallasylla starts humming to the tune of Dire Straits’ “Sultans of Swing.” The volunteers arrive enthusiastically with gifts for the mother and baby Abdou has helped. Sallasylla dances as she enters the room, Taghia shouts “Congratulations,” while Thiam takes the newborn in her arms and exclaims: “He looks just like his brother.”

    https://newlinesmag.com/reportage/a-sliver-of-hope-on-the-deadly-route-to-the-canary-islands

    #Canaries #îles_Canaries #migrations #réfugiés #Papa_Africa #solidarité #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #route_Atlantique #Espagne #contrôles_frontaliers #Sahara_occidental #Maroc #dissuasion

  • L’UE reconnait « une situation difficile » dans ses partenariats avec les pays africains pour lutter contre l’immigration irrégulière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57257/lue-reconnait-une-situation-difficile-dans-ses-partenariats-avec-les-p

    ’UE reconnait « une situation difficile » dans ses partenariats avec les pays africains pour lutter contre l’immigration irrégulière
    Par La rédaction Publié le : 22/05/2024
    La Commission européenne a reconnu mardi « une situation difficile » après la publication d’une enquête journalistique révélant que les fonds de l’UE alloués à des pays africains – Tunisie, Maroc et Mauritanie – servaient en partie à financer des refoulements dans le désert pour empêcher les exilés d’atteindre l’Europe. Des pratiques contraires au droit international.
    Face aux accusations de complicité sur les violations des droits de l’Homme dans certains pays d’Afrique, la Commission européenne a réagi mardi 21 mai. « Parfois, la situation est difficile dans nos pays partenaires » mais ils « restent des États souverains et contrôlent leurs forces nationales », a affirmé une des porte-parole de l’institution, Ana Pisonero. Son homologue Éric Mamer, interrogé lors d’un point presse quotidien, a lui aussi partagé la même analyse : « C’est une situation qui est difficile, qui est mouvante et sur laquelle nous allons continuer à travailler ».
    Une enquête, publiée le même jour par des médias internationaux dont Le Monde et le Washington Post avec le collectif de journalistes Lighthouse Reports, révèle comment « l’Europe soutient, finance et participe directement à des opérations clandestines menées dans les pays d’Afrique du Nord pour abandonner chaque année des dizaines de milliers de personnes noires dans le désert ou dans des régions reculées afin de les empêcher de venir dans l’Union européenne (UE) ».
    L’enquête signale que des réfugiés et migrants au Maroc, en Mauritanie et en Tunisie sont « appréhendés en raison de la couleur de leur peau, emmenés dans des bus et conduits au milieu de nulle part, souvent dans des zones désertes et arides », sans eau ni nourriture. Certains sont emmenés vers des zones frontalières où ils sont « vendus par les autorités à des trafiquants d’êtres humains et à des gangs qui les torturent contre rançon ». Depuis plusieurs années, InfoMigrants a publié des dizaines d’articles et de témoignages de migrants racontant les arrestations arbitraires dans les rues ou dans les maisons des Noirs dans ces pays, mais aussi en Libye et en Algérie, et les refoulements dans des zones désertiques.
    À l’été 2023, la rédaction avait récolté plusieurs récits d’exilés relatant les interpellations dans les rues de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, et les expulsions dans le désert, à la frontière avec l’Algérie et la Libye – des pratiques qui n’ont jamais cessé depuis et qui se sont mêmes accentuées ces derniers jours.
    En fin d’année, InfoMigrants avait révélé que des exilés étaient discrètement transmis par des forces tunisiennes à des Libyens, et transférés dans les prisons du pays. « Le véhicule s’est arrêté au niveau d’une montagne de sable. De l’autre côté, c’est la Libye. Les Tunisiens sont montés sur la montagne pour annoncer leur présence. Cinq minutes après, on a entendu des klaxons venus d’en face. Les policiers ont alors braqué leur kalachnikov sur nous et nous ont dit : ‘Haya, haya’ [’allez-y’, en français, ndlr] en montrant la Libye. Tout le monde avait peur », avait expliqué Moussa, un Guinéen. De l’autre côté, des milices libyennes les attendaient pour les conduire dans des centres de détention.
    Au Maroc aussi, les témoignages recueillis de ce type sont nombreux. Le dernier date de février 2024 : un Guinéen avait détaillé à la rédaction ses multiples refoulements dans le désert, vers Ourzazate (sud du Maroc) et Beni Melal (centre du Maroc).
    Des fonds de l’UE utilisés pour refouler des migrants dans le désert
    elon l’enquête de Lighthouse Reports publiée mardi, ce « système de déplacement de masse (…) fonctionne notamment grâce à l’argent, les véhicules, l’équipement, le renseignement et les forces de sécurité fournis par l’UE et les pays européens ». Le quotidien Le Monde écrit qu’en Tunisie les « pick-up Nissan utilisés par la police pour arrêter les migrants correspondent à des modèles livrés par l’Italie et l’Allemagne entre 2017 et 2023 ».Au Maroc, les « 4x4 Toyota Land Cruiser, utilisés lors d’arrestations dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux (…) correspondent aux modèles achetés par l’Espagne, puis par l’Europe » dans le cadre d’un accord entre les deux pays.
    En Mauritanie enfin, l’UE finance « la reconstruction de deux centres de rétention. Ceux-là mêmes où des migrants sont enfermés avant d’être envoyés dans le désert, acheminés dans des pick-up Toyota Hilux en tout point similaires à ceux livrés par l’Espagne en 2019 », peut-on lire dans l’enquête."Des exemples, parmi d’autres, qui démontrent que ces opérations, contraires à la Convention européenne des droits de l’Homme, bénéficient du soutien financier de l’UE et de ses États membres", insistent les journalistes.
    Depuis 2015, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie ont reçu 400 millions d’euros pour la gestion des frontières via le fonds fiduciaire d’urgence (FFU). Une somme à laquelle s’ajoutent d’autres aides financières accordées directement par des pays européens à ces trois États africains. D’après Lighthouse Reports, les instances de l’UE ont parfaitement connaissance d’une partie de ces arrestations arbitraires, contraires au droit international. Dans le cas du Maroc par exemple, la Commission européenne avait en 2019 fait référence à une « vaste campagne de répression » contre des Subsahariens et des expulsions « illégales » vers des zones reculées dans un document sur les financements de l’UE au royaume chérifien. Sans pour autant mettre fin à son partenariat.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#tunisie#maroc#mauritanie#espagne#migrationirreguliere#politiquemigratoire#droit#sante#expulsion