• QUEL NOËL POUR LES PRISONNIERES DE LA MAF DES BAUMETTES A MARSEILLE ? – L’envolée
    https://lenvolee.net/quel-noel-pour-les-prisonnieres-de-la-maf-des-baumettes-a-marseille

    Toujours plus d’isolement !

    Le comité de riverains qui a dénoncé des « nuisances » liées à la prison est largement responsable de la progressive disparition des rares espaces de liberté et d’entraide gagnés au fil du temps par les prisonnières. Depuis l’installation de fenêtres antibruit dans les cellules, les échanges sont devenus quasiment impossibles (voir L’Envolée N°52 : ) : finis les échanges de nourriture ou de petits mots de fenêtre à fenêtre au moyen de « Yoyos », finies les discussions de cellule à cellule, finis les parloirs sauvages avec les proches venus crier leur amour ou leur soutien de la rue. De plus, la vie en cellule est devenue intenable à cause de la chaleur et du manque d’aération.

    Violences pénitentiaires

    Pour éviter que les prisonnières ne contestent les conditions de survie qui leur sont imposées, la gestion de la détention s’est durcie. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les prisonnières ont notamment subi une « fouille sectorielle » d’une extrême violence dans la nuit du 3 au 4 novembre dernier. Les Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité, créées en 2003 pour militariser le maintien de l’ordre dans les prisons) ont insulté, frappé, humilié et fouillé les prisonnières à nu ; et aussi saccagé les cellules.

    Fouilles abusives et humiliantes

    Les prisonnières des Baumettes dénoncent aussi les pratiques plus quotidiennes des ELSP (équipes locales de sécurité pénitentiaire). Intégrées à la prison, ces équipes directement inspirées du modèle des Eris sont venues remplacer les Elac (équipes locales d’appui et de contrôle) en 2019, faisant encore monter d’un cran la militarisation. Depuis des mois, les fouilles à nu sont les violences les plus régulièrement dénoncées par les prisonnières. Elles sont en effet fréquentes depuis mars, et presque quotidiennes depuis quelques semaines.

    #lenvolée #violences_pénitentiaires #prison #Marseille

  • #Marseille : de l’immobilisation de force au déplacement forcé… résistances et luttes des ancien.nes et nouveaux habitant.es du #Petit-Séminaire
    https://fr.squat.net/2020/12/26/marseille-de-limmobilisation-de-force-au-deplacement-force-resistances-et-

    Lundi 30 novembre, la préfecture a procédé à l’expulsion de plusieurs immeubles du Petit-Séminaire, suite à l’incendie qui s’était déclenché dans la cave du bâtiment J, dans la nuit du 24 novembre. Contournant son obligation de relogement des habitant.es des bâtiments expulsés, la mairie doit faire aujourd’hui face à leur mobilisation qui ne risque pas […]

    #expulsion #incendie

  • Au McDo de l’entraide, venez comme vous êtes
    https://www.liberation.fr/debats/2020/12/17/au-mcdo-de-l-entraide-venez-comme-vous-etes_1808840

    Quartiers Nord de Marseille  : spectaculaire ­accumulation d’échecs des politiques menées dans tous les domaines ces dernières ­décennies. Notre secteur fut pendant six ans la plus grosse commune gérée par le Rassemblement national (RN) en France. Aux dernières élections, l’abstention est montée jusqu’à 90 %. A la grande précarité et l’abandon dans lesquels les habitants survivent et s’auto­organisent depuis si longtemps, la crise du Covid-19 s’est ­ajoutée, créant une situation ­exceptionnelle et potentiellement explosive.

    Or si la cohésion sociale peut être préservée pendant cette crise, c’est par une mobilisation tout aussi exceptionnelle. Les habitants ont su irriguer le corps ­malade de notre ville de leur ­solidarité vivante. Au milieu de la débâcle, une formidable énergie collective a permis que soit créée une plateforme d’entraide, autogérée, au McDo Saint-Barthélémy. Emblème d’une mobilisation syndicale historique des salariés pour faire de leur outil de travail un lieu de soin pour le quartier. Placé en liquidation ­judiciaire par la firme, ce restaurant et son drive réquisitionnés par ses anciens salariés ont permis pendant tout le confinement et jusqu’à aujourd’hui de distribuer des dizaines de milliers de colis alimentaires et des kits ­d’hygiène, préparés et distribués par des dizaines de collectifs et d’associations des ­quartiers alentour  : sans aucune aide publique.

    Voir aussi #CQFD :
    https://cqfd-journal.org/Ca-s-est-passe-comme-ca-chez
    https://cqfd-journal.org/Les-Mcdo-de-Saint-Barth-une-lutte
    https://cqfd-journal.org/Les-McDo-de-Marseille-touches-mais

    #Marseille #McDoSaint-Barthélémy #Quartiers_Nord #Solidarité

  • La maire de Marseille, Michèle Rubirola, annonce démissionner pour raisons de santé
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/12/15/la-maire-de-marseille-michele-rubirola-annonce-sa-demission_6063475_823448.h

    Où l’on apprend que #Rubirola n’aime pas la tambouille électorale :

    « Benoît et moi, c’est un peu le yin et le yang. Il est très politique ; moi, je n’apprécie pas la tambouille électorale. Fonctionner en binôme, déléguer, faire confiance, c’est une vision écolo de la politique. J’aimerais porter une autre façon d’être maire »

    #Marseille

    • Sa démission était annoncé mi-octobre par le même journal
      « Tu es au courant que je ne reste que trois mois ? » : à Marseille, les débuts déroutants de Michèle Rubirola
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/14/tu-es-au-courant-que-je-ne-reste-que-trois-mois-a-marseille-les-debuts-derou

      Elue en juin, la maire écologiste s’interrogeait encore en octobre sur son rôle et laissait alors souvent la main à son premier adjoint, #Benoît_Payan.

      Qui est Benoit Payan, le futur plus jeune maire de Marseille ?
      https://www.challenges.fr/politique/benoit-payan-l-interi-maire_742197

      Depuis juillet dernier, Benoit Payan était maire officieux de Marseille. Il pourrait être, lundi prochain, maire officiel, ce qui aura le mérite de simplifier les choses. A 42 ans, il serait le plus jeune maire de Marseille, coiffant un autre socialiste, Gaston Deferre, au poteau d’une année – ce dernier ayant été élu à 43 ans.

      Benoît Payan
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Benoît_Payan

      Désolé, cette page a été récemment supprimée (dans les dernières 24 heures)

      15 décembre 2020 à 16:49 Cédric Boissière discuter contributions a protégé Benoît Payan [Créer=Autoriser uniquement les administrateurs] (expire le 18 décembre 2020 à 16:49) (Attendons son élection)

      15 décembre 2020 à 16:49 Cédric Boissière discuter contributions a supprimé la page Benoît Payan (Ne répond pas aux critères d’admissibilité)

      15 décembre 2020 à 16:33 Wikisud82 discuter contributions a créé la page Benoît Payan (Nouvelle page : ’’’Benoît Payan’’’ est un homme politique français. Premier adjoint à la maire de Marseille Michèle Rubirola de juillet à décembre 2020, il assure ces fonctions par…) Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée

      24 juillet 2020 à 15:11 Enrevseluj discuter contributions a supprimé la page Benoît Payan (Décision communautaire)

      24 juillet 2020 à 15:01 Axelcortes13 discuter contributions a créé la page Benoît Payan (Création de la Page et de 3 sections plus d’une Infobox) Balise : Éditeur visuel

      2 février 2020 à 14:59 OT38 discuter contributions a supprimé la page Benoît Payan (Page supprimée suite à une décision communautaire)

      [je vois pas plus d’historique, ndc]

      Pas du coin, sauf brèves incursions, je suis certain qu’on entendra du "Cochon de Payan", du " Payan ! Au bagne !" et d’autres compliments idoines dans la ville un de ces quatre. Mais peut-être en existe-t-il déjà ?
      #PS

    • Municipales à Marseille : les raisons du succès de l’écologiste Michèle Rubirola , Gilles Rof (Marseille, correspondant) et Solenn de Royer, 01 août 2020, Màj le 04 août 2020
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/01/municipales-marseille-les-raisons-du-succes-de-l-ecologiste-michele-rubirola

      Une note de la Fondation Jean-Jaurès, que dévoile « Le Monde », met en évidence le rôle joué par une « classe moyenne et supérieure éduquée » dans la victoire du Printemps marseillais.

      Et « l’inconcevable » se produisit à Marseille. Médecin et conseillère départementale écologiste, Michèle Rubirola, âgée de 63 ans, totalement inconnue du grand public il y a six mois, a été élue maire de la deuxième ville de France, le 4 juillet, après vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin. Comment ce basculement historique a-t-il pu se produire et pourquoi ? Dans une épaisse note dévoilée par Le Monde, intitulée « Comment la gauche néomarseillaise a éjecté la bourgeoisie locale ? » , la Fondation Jean-Jaurès – qui s’est penchée sur les résultats des deux tours des élections municipales – donne quelques clés.

      Le think tank progressiste [et youplaboum] analyse ainsi la montée en puissance de la « gauche culturelle » dans cette commune de 870 000 habitants, dont une partie s’est renouvelée au cours des dernières années. S’ils concèdent que la #gentrification reste un phénomène « homéopathique (…) peu susceptible de faire bouger les équilibres locaux » , et qu’il serait « absurde d’attribuer aux seuls #néo-Marseillais la victoire » de Michèle Rubirola, le géographe Sylvain Manternach et l’essayiste Jean-Laurent Cassely soulignent le « rôle moteur » joué par une « classe moyenne et supérieure éduquée » dans le succès du Printemps marseillais.

      Comme à Lyon ou à Bordeaux, qui ont vu le triomphe des écologistes, un électorat « rajeuni, culturellement favorisé et mobile » a eu raison d’un électorat de notables, plus âgés et installés dans les beaux quartiers, ou alors issus de la petite bourgeoisie. Le vote pour le Printemps marseillais a été ainsi d’autant plus fort dans les quartiers qui ont vu leur population changer depuis une quinzaine d’années, notent les auteurs de la note. Les trois arrondissements qui ont connu un renouvellement de plus de 30 % de leur électorat (le 1er, le 6e et le 2e) ont tous les trois donné au Printemps marseillais des scores supérieurs à 30 % au premier tour, soit 6 points au-dessus de sa moyenne (23,44 %).

      Elan de centre-ville, militant et dégagiste

      L’arrondissement le plus renouvelé, le 1er, est celui qui offre au Printemps marseillais son meilleur score, avec une majorité absolue de 54,7 % des voix dès le premier tour, écrivent Sylvain Manternach et Jean-Laurent Cassely. A l’inverse, poursuivent-ils, dans les arrondissements d’« autochtones », « là où une plus forte part des électeurs est restée stable par rapport à la précédente élection, le score du Printemps marseillais est de 7 à 9 points en dessous de sa moyenne de premier tour ».

      L’analyse de la Fondation Jean-Jaurès relève également avec justesse [oh ben dis donc] que le Printemps marseillais a obtenu ses meilleurs scores dans les quartiers les plus centraux de la ville – un territoire clairement défini qui chevauche les 1e, 5e et 6e arrondissements. Le 1er est « peuplé d’#étudiants et d’#intellectuels_précaires » , le 5e a été gagné par le processus de gentrification et le 6e est plus bourgeois. « C’est aussi dans ces quartiers et arrondissements que réside une #classe_moyenne alternative à la petite bourgeoisie traditionnelle votant à droite », observent les auteurs de la note.

      Dans l’hypercentre, l’émergence d’une force politique homogène traduit « un vote de militants de gauche, porté par les populations diplômées et d’intellos précaires du centre-ville, proches des nombreux collectifs et associations bâtis autour de l’écologie, de la mixité sociale, de l’aménagement urbain ». Un vote qui, dans un contexte d’#abstention « historiquement élevée » – 64 % au second tour à Marseille –, voit son poids électoral prendre « une importance stratégique jamais acquise dans un scrutin jusqu’à présent ».

      L’analyse des bureaux les plus favorables au Printemps marseillais fait clairement émerger un cercle d’un ou deux kilomètres de diamètre dont l’épicentre est le quartier de #la_Plaine. Dans cette zone d’habitat dense, où prédominent les immeubles typiques en « trois fenêtres marseillais » , prisés par les nouveaux arrivants, une dizaine de bureaux ont voté à près de 80 % pour les listes de Michèle Rubirola au second tour. De cet élan de centre-ville, militant et dégagiste, la Fondation Jean-Jaurès différencie un vote d’adhésion au Printemps marseillais plus centriste, dont une partie est « Macron-compatible » .

      Rejet de l’équipe sortante

      « Un vote émanant de quartiers préservés qui subissent de plein fouet l’urbanisation et la #bétonisation de Marseille, lié à une population nouvellement arrivée qui, installée dans les quartiers de bord de mer, se confronte géographiquement et socialement à la bourgeoisie locale historique dont elle ne partage ni les valeurs ni la vision de la ville », explique la Fondation. Une bourgeoisie de néo-Marseillais « plus moderne et plus mobile » qui rêve d’une ville enfin en phase avec ses attentes dans les domaines de la propreté, du transport et du confort urbain.

      Les quartiers qui donnent de très bons scores au Printemps marseillais sont aussi ceux où s’est cristallisé le rejet de l’équipe sortante, dont Martine Vassal, la candidate Les Républicains, est l’héritière. Les arrondissements du centre-ville ont vécu très directement deux des crises majeures du dernier mandat du maire sortant, Jean-Claude Gaudin. D’une part, les effondrements de la #rue_d’Aubagne, le 5 novembre 2018, qui ont fait huit morts et ouvert une crise du logement indigne frappant directement près de 4 000 délogés – et donc beaucoup d’électeurs –, notamment en centre-ville.

      Mais aussi la « bataille de la Plaine », affaire plus locale mais à la forte capacité de mobilisation. Une violente polémique autour d’un projet de rénovation de la place Jean-Jaurès (6e), brutalement imposé par la municipalité. Le chantier, débuté en octobre 2018, est toujours en cours. Il a transformé ce lieu de vie du centre-ville alternatif en un chaos de travaux à ciel ouvert qui n’a fait qu’accentuer la colère des habitants contre l’équipe en place. Le poids de cette opération d’aménagement controversée se lit dans les résultats du premier tour. Avec un électorat moins renouvelé que celui des quartiers voisins (26,73 % de nouveaux inscrits de plus de 24 ans), la Plaine a donné au Printemps marseillais un de ses meilleurs scores (41,7 %).

      L’étude du vote dans le 3e secteur, remporté par Michèle Rubirola en personne, est sûrement celle qui apporte le plus de valeur à l’analyse de la Fondation Jean-Jaurès. On y voit le poids du Printemps marseillais dans une trame de rues en complète transformation dont la colonne vertébrale est le boulevard Chave. Cette artère jusqu’alors somnolente voit éclore, depuis quelques années, bars et restaurants nocturnes, épiceries paysannes et commerces branchés.

      Basculement géographique inédit

      Le vote pour le sénateur Bruno Gilles (ex-Les Républicains, LR), vainqueur sans discontinuer des municipales dans ce secteur depuis 1995, apparaît comme repoussé vers une ceinture périphérique, par l’avancée de ce « nouveau Marseille ». Il illustre un « Marseille d’avant » qui s’appuie plus fortement sur des réseaux traditionnels, notamment à travers les comités d’intérêt de quartier, les clubs de boulistes ou de sport. Ce territoire prend naissance au-delà du Jarret, sorte de périphérique marseillais, et des voies de la gare Saint-Charles, et reste encore à l’écart du nouvel épicentre dynamique. L’étude observe ainsi « une ligne de séparation assez nette entre le Marseille dense des immeubles anciens, qui vote à gauche, et un Marseille périphérique, pavillonnaire et des immeubles plus récents, résidences ou grands ensembles, au nord et à l’est ».

      Les auteurs observent en revanche que « l’élan réformateur du Printemps marseillais » a rencontré moins d’écho dans le sud de la ville, « où s’est installée de longue date une #bourgeoisie plus économique que culturelle », ou à l’est, « où s’épanouit une version plus périurbaine de la vie marseillaise ». Même si certaines enclaves du sud, notamment autour du port de la Pointe-Rouge, que l’étude définit comme un « micromarché immobilier très prisé des nouveaux arrivants », se sont montrées plus favorables au changement. Il s’agit d’un basculement géographique inédit du centre de gravité de la gauche marseillaise.

      A l’échelle de la ville, outre la rupture entre nord et sud, encore clairement visible à travers le vote favorable à Martine Vassal au premier tour, concentré au sud d’une ligne prolongeant le Vieux-Port, c’est une opposition entre gauche de centre-ville et droite périphérique que dessine la victoire de Michèle Rubirola. Les quartiers qui votent LR sont « pour la plupart moins denses, peu mixtes socialement et ethniquement et adoptent un modèle périurbain » qui s’appuie sur l’utilisation de la voiture.
      Reflet de cette « gauche de centre-ville », le Printemps marseillais n’a d’ailleurs pas convaincu le gros de l’électorat populaire, notamment celui des #quartiers_nord de Marseille. A l’instar des autres métropoles, dans lesquelles les listes écologistes et citoyennes ont fait campagne, le discours des candidats du Printemps marseillais s’est principalement adressé aux habitants plutôt favorisés, en tout cas culturellement, et vivant dans le centre-ville. « Les militants des listes écologistes et citoyennes n’ont pas su appréhender les attentes des quartiers excentrés à forte composante immigrée », résument les auteurs.

  • La Ville de Marseille signe un accord sur [contre] le droit de grève dans les écoles
    https://www.lamarseillaise.fr/social/la-ville-de-marseille-signe-un-accord-sur-le-droit-de-greve-dans-les-

    Après Rennes, Marseille est devenue la deuxième ville de France à appliquer la loi pour la transformation de la fonction publique. « Délai de prévenance de la grève de 48 heures » et « exercice du droit de grève dès la prise de service » sont au cœur de cet accord signé par FO, la CGC, l’Unsa et la CFTC.

    A travers cet accord, la Ville de Marseille indique vouloir assurer la continuité du service public ( C.W. )
    Comme nous le révélions cette semaine, la Ville de Marseille annoncé ce vendredi par voie de communiqué avoir signé un accord pour assurer la continuité du service public dans les écoles et les crèches.

    « Cet accord instaure un délai de prévenance de la grève de 48 heures et prévoit également de demander aux agents grévistes d’exercer leur droit de grève dès leur prise de service. Comme le prévoit la loi, cet accord, signé avec les syndicats que sont FO et la CGC représentant 59% des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles, sera entériné lors du conseil municipal du 21 décembre 2020 et sera appliqué dès la rentrée scolaire de janvier 2021 », indique le texte de la Ville.

    Il ne sera donc plus possible d’effectuer une heure de grève par jour, comme c’est le cas dans les écoles avec un retrait de salaire équivalent. Selon nos informations, l’Unsa et la CFTC auraient également signé cet accord, une clause prévoyant que le protocole puisse être réétudié avec les seules organisations signataires.

    « Cet accord permet trois choses qui sont entièrement de gauche » assure Olivia Fortin, 3e adjointe au maire de Marseille : « Permettre aux agents de retrouver un cadre de travail, assurer les parents de pouvoir travailler normalement et enfin permettre aux enfants de manger le midi. Tel est l’enjeu, nous sommes tous réunis derrière cet objectif commun ».

    Un décision qui ne va pas tarder à faire réagir les organisations syndicales non signataires, la CGT et FSU.

    #grève #gauche #Marseille

  • Semer le trouble. #Soulèvements, #subversions, #refuges

    On étouffe. La situation n’est pas tenable. Nous courons à la catastrophe. L’effet de sidération paralyse les velléités d’action. Ce contre quoi nous avons des raisons de nous insurger semble se fondre dans un même mouvement global, une lame de fond irrépressible. Quels moyens possédons-nous pour semer le trouble dans la mécanique des rapports de domination ? Ce numéro fait appel à notre expérience collective des techniques de lutte et enquête sur les foyers de résistance qui s’élaborent et opposent aux gouvernementalités de nouvelles priorités, d’autres perspectives. Les collectifs travaillent leurs outils autant que leurs convictions ; ils suspendent le temps, par adaptation ou détournement de choses et de dispositifs. Comment la « mésentente », qui vient troubler l’idylle consensuelle de la politique, se trouve-t-elle instruite et équipée par les gestes et les instruments propres aux mouvements de lutte ?
    Ce numéro est élaboré dans le contexte de la mobilisation contre des réformes qui mettent en danger la vitalité de l’enseignement supérieur et de la recherche. Par cette matérialisation, en revue, d’un désaccord têtu, Techniques&Culture propose un répertoire non exhaustif des actions qui sèment et cultivent le trouble.

    https://journals.openedition.org/tc/14102

    Sommaire :

    Annabel Vallard, Sandrine Ruhlmann et Gil Bartholeyns
    Faire lutte

    Matthieu Duperrex et Mikaëla Le Meur
    Matières à friction et techniques de lutte [Texte intégral]
    –—
    Voies du #soulèvement

    François Jarrige
    #Sabotage, un essai d’archéologie au xixe siècle

    Maxime Boidy
    Qu’est-ce qu’un #bloc en politique ?

    Violaine Chevrier
    Occuper et marquer l’#espace. Des « #cortèges_de_tête » aux #Gilets_jaunes à #Marseille

    –—
    Fragments de lutte

    Başak Ertür
    La #barricade

    Lucille Gallardo
    Simuler et politiser la mort : le #die-in

    Claire Richard
    Les #Young_Lords et l’offensive des #poubelles

    Thomas Billet, Leny Dourado et Agnès Jeanjean
    La #colère des #blouses_blanches

    Sandra Revolon
    #Game_of_Thrones

    Magdalena Inés Pérez Balbi
    « Que le pays soit leur prison ». Les #escraches contre les génocidaires en #Argentine

    Yann Philippe Tastevin
    Le pneu au piquet

    –—

    #Arts de la subversion

    Catherine Flood
    #Disobedient_Objects. Exposition indisciplinée

    Umberto Cao
    « Résistances électriques » Le mouvement “Luz y Fuerza del Pueblo” au #Chiapas (Mexique)

    Lucie Dupré
    Faire lutte de tout arbre

    Thomas Golsenne
    Politiques de la #craftification

    –—

    Fragments de lutte

    Zoé Carle
    Affiche-action ! La longue histoire des luttes contre le #logement_indigne à Marseille

    Élisabeth Lebovici
    « Je suis… Et vous… »

    Jean-Paul Fourmentraux
    La #sous-veillance, Paolo Cirio

    Nicolas Nova et Félicien Goguey
    Le #black_fax et ses dérivés

    Pierre-Olivier Dittmar
    Du mur de post-it à l’ex-voto. Les signes publics des #émotions_politiques

    Mikaëla Le Meur
    À cause de #Macron. La #désobéissance en kit

    Georges Favraud
    Du #conflit public à la force des intériorités. Stratégies taoïstes de la lutte

    –—

    Refuges et pratiques réparatrices

    Perrine Poupin
    Prendre soin des manifestants. Les #street-medics dans le mouvement des Gilets jaunes

    Joanne Clavel et Camille Noûs
    #Planetary_Dance d’#Anna_Halprin. Étoile d’une constellation kinesthésique et écologique

    Madeleine Sallustio
    #Moissons conviviales. Chercher l’#autonomie en #collectif_néo-paysan

    Raphaële Bertho et Jürgen Nefzger
    Jürgen Nefzger, activiste visuel sur le terrain de la tradition paysagère

    –---
    Fragments de lutte
    Sandrine Ruhlmann
    Composer pour résister ou exister en #Mongolie

    Sébastien Galliot
    Plein le dos. Un réseau militant de chair et de papier

    Soheil Hajmirbaba et Le consortium Où Atterrir ?
    S’orienter dans la description de nos terrains de vie

    Irène Hirt et Caroline Desbiens
    Exister sur la mappemonde. Cartographies autochtones

    Edgar Tasia
    Le #Gamarada. Dispositif de #résilience, incubateur de #résistance

    Florent Grouazel
    Les subsistances

    #revue #résistance #lutte #luttes

    ping @karine4 @isskein

    • Techniques & Culture 74. Semer le trouble

      Si la situation n’est pas tenable, et si nous courons à la catastrophe, comment lutter contre la marche des choses ? Quels outils, quels moyens possédons-nous pour semer le trouble dans la mécanique des rapports de domination ? Ce numéro fait appel à notre expérience collective des formes de lutte, enquêtant sur les foyers de résistance, même circonscrits, même temporaires, qui s’élaborent et opposent aux gouvernementalités de nouvelles priorités, d’autres perspectives.

      https://www.youtube.com/watch?v=es7Yxc1KKQI&feature=youtu.be

  • #Mort de #Zineb_Redouane, les #preuves qui accusent la #police

    Disclose et Forensic Architecture ont réalisé une contre-enquête des évènements qui ont coûté la vie à Zineb Redouane, le 2 décembre 2018, à #Marseille. A l’aide de documents inédits et d’une #modélisation 3D des événements, elle démontre que la responsabilité de la police est plus que jamais engagée dans cette affaire.

    https://www.youtube.com/watch?v=bhsbnmci04U


    #violences_policières #gilets_jaunes #décès #grenade_lacrymogène #André_Ribes #vidéo #forensic_architecture #architecture_forensique #expertise_balistique #justice #impunité #armes #rapport_balistique #contre-expertise #CRS #IGPN

    • Manifesten est un café-librairie associatif installé rue Thiers, dans le 1er arrondissement marseillais. À quelques encablures de la Plaine, place populaire vitrifiée par une opération de requalification, le lieu se veut depuis presque cinq ans un espace de vie autant que de luttes. On y multiplie les rencontres, les projections et les réunions, formelles ou informelles, politiques ou pas. On y organise des petits déj’, des cours de français langue étrangère (FLE) pour les femmes. On y a monté des cantines pendant le premier confinement, pour distribuer des repas aux gens en galère. On y met en avant des livres politiques et engagés, écrits par des auteur(e)s qui naviguent sur une vision du monde correspondant à la nôtre – antifasciste, antiraciste, féministe, solidaire, autogestionnaire. On y tient une librairie militante de 1 200 titres, inaugurée en novembre 2016, avec 53 éditeurs indépendants d’un peu partout en France. On y parle, on y débat, on y boit, on y trace des plans sur la comète. Surtout, on essaye d’être accueillants pour tout le monde, avec l’idée de ne pas être dans des logiques de « milieu » mais d’offrir un espace où tout le monde peut se poser sans être emmerdés.

      Bientôt cinq ans qu’on tient ce cap, souvent joyeusement, parce qu’on est convaincus que notre quartier a besoin d’endroits qui résistent à la grande métamorphose des villes en temps de gentrification et proposent des espaces qui ne soient dédiés ni au fric ni à l’ordre public. 1 600 adhérents à l’asso New Al Dante, gestionnaire de Manifesten, nous ont renforcés dans cette conviction en participant à 500 soirées organisées avec des auteurs, des réalisateurs, des militants et des collectifs. On est une quinzaine à mener ce combat, sans chef.fe ni salarié.e, se serrant les coudes en temps de tempête.

      Contre le désert urbain et la spéculation, racheter les murs
      Récemment nous avons appris que la vente à la découpe de l’immeuble où l’on est installé, 59 rue Thiers, avait connu un coup d’accélérateur. Notre bail expirant en mars 2022, on a pris la décision de racheter les lieux plutôt que de se voir éjecté et remplacé à court terme par un concept store et un logement Airbnb !

      Nous avons un mois pour réunir la somme en tant que locataire prioritaire pour signer un compromis de vente et ainsi annuler la vente auprès de l’investisseur.
      Mais attention, il ne s’agit pas pour nous d’accéder à la propriété. L’idée de base, c’est de faire en sorte que le lieu soit invendable (clause d’incessibilité), avec l’obsession de maintenir un lieu ouvert sur le quartier et son versant encore populaire, en le sortant de la spéculation en cours sur les environs. Cette question sera formalisée dans nos statuts, pour que le collectif, les prix pas chers et la lutte demeurent.

      Où ira l’argent ?

      Concrètement, ça représente la somme de 190 000 euros (frais de notaire compris), pour un grand espace d’une centaine de mètres carrés (le rez-de-chaussée) et un appart en demi étage (86 m2) qu’on utilise pour des réunions ou pour loger des camarades.

      #café-librairie #Marseille #manifesten

    • ***** Bilan provisoire au 16 novembre *****

      Manifesten : le rachat qui vient

      Tadam ! À l’heure où ces lignes sont écrites, cette page d’appel Hello Asso répertorie 21 642 euros de dons pour 228 donateurs ! Notre première réaction, outre de lever les poings en l’air en braillant « on va le faire ! », c’est de chaleureusement remercier ces 228 choupis et choupettes en les assurant de notre reconnaissance éternelle – que mille étourneaux graciles leur butinent les genoux. En parallèle, nous avons accumulé une cinquantaine de promesses de prêts allant de 300 à 10 000 euros qui nous permettent d’entrevoir un dénouement heureux. Si tout roule comme dit, on en est à 150 000 euros environ de promesses de prêts et de dons ! On va le prendre ce rendez-vous chez le notaire !

      Il est cependant encore trop tôt pour crier victoire, et c’est pour cela qu’on se permet de relancer cette campagne. Si nous n’avons pas l’obligation d’atteindre les 100 % de la somme affichée sur cette page, soit 95 000€, nous sommes encore loin du compte pour imaginer un équilibre financier pérenne dans les mois et années à venir. Chaque nouveau don est donc une petite brique lumineuse posée sur le mur chatoyant de notre projet – plus la balance prêts/dons penchera vers ces derniers, plus nous pourrons regarder le futur droit dans ses petits yeux fourbes. N’hésitez donc pas à solliciter vos grand-tantes milliardaires et autres cousins ayant fait fortune dans l’industrie de la pantoufle belge.

      Par ailleurs, nous avons officiellement rejoint la fédération #CLIP via une AG extraordinaire, soit l’assurance de pouvoir compter sur le soutien et les conseils de lieux camarades fonctionnant sur le même principe de « propriété collective » et de véto à la revente.

      Pour ceux qui connaissent peu le lieu, l’amie Margaux Wartelle a réalisé un petit reportage sonore chez nous il y a quelques jours. Il a été diffusé sur Radio Grenouille à Marseille et FPP à Paris. Vous pouvez l’écouter ICI.

      Concernant les personnes voulant nous faire un prêt, prière de nous contacter pour en fixer les modalités et l’échéancier à cette adresse mail contact@manifesten.fr ou au 0601591190. Une permanence se tient également à Manifesten tous les mercredi de 15h à 19h pour les renseignements, les signatures de contrat de prêt et les encaissements.
      La pente est dure mais l’horizon rose,
      Merci à tous !!!

    • Par ailleurs, nous avons officiellement rejoint la fédération #CLIP via une AG extraordinaire, soit l’assurance de pouvoir compter sur le soutien et les conseils de lieux camarades fonctionnant sur le même principe de « propriété collective » et de véto à la revente.

      http://clip.ouvaton.org

      [...] la propriété d’usage caractérise l’attachement d’une personne à un bien, reconnu par un collectif sur la base d’un usage et non de la détention d’un titre de propriété. Quand ce type d’attachements se défait, le collectif veille à ce que le bien ne devienne pas une marchandise et se charge du transfert de l’usage selon les règles qu’il s’est fixées.

  • En route avec les sans-papiers

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/En-route-avec-les-sans-papiers

    Paris, le 30 septembre 2020
    Chères et chers,

    Le 19 septembre, alors que des marcheurs et soutiens manifestaient à Montpellier, une autre manifestation partait de Marseille, marquant, elle aussi, le lancement de la marche nationale des sans-papiers.

    Le cortège, épaulé par une antique camionnette Volkswagen prêtée par Solidaires, remonta durant plus de six heures la cité phocéenne, depuis la préfecture jusqu’aux extrêmes des quartiers Nord.

    Un déjeuner, préparé par des Marseillaises et Marseillais, fut pris place de Strasbourg. Des habitants s’y joignirent, et Z., sans-papiers algérien passé là par hasard, décida de se joindre à la marche sans même prendre le temps d’aller chercher ses effets chez lui.

    Le cortège reprit la route et, puisque l’une des trois revendications de la marche est la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), halte fut faite devant le CRA du Canet. Qui sait si les détenus auront entendu les prises de parole et les tambours dans ce lieu aveugle bâti derrière de hauts murs jouxtant des immeubles d’habitations désolées ? (...)

    #sans-papiers #marche #Marseille #Montpellier #Ardèche #Valence #correspondance

  • Le bateau d’une ONG avec 125 migrants à bord fait route vers Marseille

    La mairie de Marseille a fait savoir de son côté que le « Alan Kurdi » sera accueilli « sans condition ».

    Le bateau « Alan Kurdi » de l’ONG allemande #Sea-Eye, qui a sauvé 133 migrants en mer samedi, fait route vers le port de Marseille en France après avoir vu ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes échouer, a annoncé l’ONG mercredi. « L’inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure », a assuré le dirigeant de l’ONG, Gorden Isler, dans un communiqué.

    Depuis mardi soir, l’ « Alan Kurdi » fait donc route vers le port du sud de la France où il devait « comme prévu se rendre pour procéder à un changement d’équipage et se préparer à une nouvelle intervention » en Méditerranée orientale, a précisé Sea-Eye, une ONG basée à Ratisbonne, en Allemagne.

    De son côté, la Ville de Marseille a fait savoir à la mi-journée que « si le Alan Kurdi émet la volonté de venir à Marseille, nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée ». #Benoît_Payan, qui assure actuellement l’intérim de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, éloignée pour raisons de santé, a par ailleurs précisé avoir appris l’arrivée éventuelle du navire par la presse et a insisté sur le fait que la ville était prête à accueillir ce navire « sans condition ».

    Aucune réponse des Etats

    Mardi matin, les gardes-côtes italiens avaient évacué deux femmes, un homme et cinq enfants, dont un bébé de 5 mois, a indiqué Sea-Eye, qui ajoute sur Twitter que 125 personnes se trouvent encore à l’heure actuelle à bord.

    Sea-Eye explique que jusqu’à mardi soir, « aucun poste de commandement des opérations de sauvetage européen n’a pris en charge la coordination pour les gens sauvés qui se trouvent sur l’ Alan Kurdi », les Italiens renvoyant notamment sur l’Allemagne, pays d’origine de l’ONG.

    Celle-ci a renouvelé mardi soir ses appels aux postes de commandement d’Italie, de Malte, d’Allemagne et de France ainsi qu’au ministère allemand des Affaires étrangères, « mais aucun n’a répondu », souligne Sea-Eye.
    Au moins 300 morts cette année

    L’année 2020 est marquée par une recrudescence d’embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l’exil vers l’Europe, venus pour l’essentiel de Libye et de la Tunisie voisine.

    Entre début janvier et fin juillet, les tentatives de traversée au départ de la Libye ont augmenté de 91 %, comparé à la même période l’an dernier, représentant 14 481 personnes ayant pris la mer. Celles au départ de la Tunisie ont flambé, avec 10 174 personnes concernées, en augmentation de 462 %.

    https://www.leparisien.fr/societe/le-bateau-d-une-ong-avec-125-migrants-a-bord-fait-route-vers-marseille-23.
    #villes-refuge #France #Marseille #sauvetage #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #port #sans-condition

    –—

    ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

  • Faut-il en finir avec la civilisation ?
    Primitivisme et effondrement

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/Faut-il-en-finir-avec-la-civilisation-Primitivisme-et-effondrement

    Et si la parabole du péché originel qui nous chassa du jardin d’abondance, représentait le passage d’une vie nomade de chasse et de cueillette à une économie agricole qui nous contraint, depuis, à « gagner notre pain à la sueur de notre front » ? C’est la thèse que défendent certains primitivistes, accusant la révolution néolithique d’être à l’origine de la crise écologique et de toutes les oppressions. Pierre Madelin, avec son sens aigu de la synthèse, déconstruit ces théories, avec cependant beaucoup de nuance, leur reconnaissant parfois de grandes pertinences anthropologiques et historiques.

    Selon les dernières découvertes archéologique, Homo sapiens quitte l’Afrique il y a cent trente-cinq mille ans et colonise petit à petit l’ensemble de la planète, arrivant en Australie en ─ 65000, en Europe de l’Ouest en ─ 43000 et franchissant le détroit de Béring pour peupler les Amériques en ─ 18000. Cette expansion correspond à l’extinction de la mégafaune du Pléistocène, des animaux de plus de 40 kilos. En Afrique, la plupart d’entre eux y sont encore abondants, ayant coévolué pendant des centaines de milliers d’années avec les hommes, alors que partout ailleurs, ils auraient succombé à une chasse excessive et à un usage inconsidéré du feu, sans avoir eu le temps d’adopter des stratégies d’évitement ou de défense. Les sociétés préhistoriques ne vivaient donc pas toujours « en parfaite harmonie avec leur environnement ». Cependant, ces extinctions n’ont pas été massives et n’ont affecté que quelques centaines d’espèces, tandis qu’à l’heure actuelle plus d’un million, animales et végétales, sont « menacées par la dynamique du capitalisme industriel ». (...)

    #Pierre_Madelin #civilisation #primitivisme #Pléistocène #capitalisme_industriel #Pierre_Clastres #Marshall_Sahlins #James_Scott #Emmanuel_Guy #chasseurs-cueilleurs #Alain_Testart #Paléolithique #Murray_Bookchin #écologie_sociale #parcs_nationaux #wilderness #Thoreau

  • Femmes en prison : en finir avec la double peine
    https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/femmes-en-prison-en-finir-avec-la-double-peine


    Les femmes représentent 3,5% de la #population_carcérale en France. Extrêmement minoritaires, elles sont depuis longtemps lésées concernant leurs conditions de détention et leur réinsertion. Dans le quartier femmes des Baumettes, certaines inégalités persistent mais la mixité hommes-femmes progresse.

    Elles étaient 2 033 détenues au 1er juillet 2020, soit 3,5% de la population carcérale française. A Marseille, le quartier femmes des Baumettes compte 136 détenues pour 174 places. Dans les bâtiments hommes, ils sont près de 900. Une écrasante majorité qui prive depuis longtemps les femmes d’égalité, tant pendant la détention que pour leur réinsertion.

    A Marseille, malgré des conditions bien meilleures qu’auparavant, certaines inégalités persistent. Par exemple, aux Baumettes se trouve le seul centre de détention (pour les longues peines) pour femmes dans tout le sud de la France. Certaines détenues viennent donc parfois de très loin, ce qui complique leurs liens familiaux et leur réinsertion. Elles n’ont pas non plus accès à la structure d’accompagnement à la sortie, réservée aux hommes détenus aux Baumettes.

    Parmi les vecteurs essentiels à l’égalité en prison, il y a notamment la mixité entre hommes et femmes. Si par principe la loi interdit strictement qu’ils se croisent, certaines dérogations sont prévues, notamment pour les activités. Aux Baumettes, la mixité progresse et certaines activités sont désormais mixtes.

    #femmes_détenues #Marseille #prison

    • Contrôleur des lieux de privation de liberté, le billet de Nicole Ferroni
      https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-nicole-ferroni/le-billet-de-nicole-ferroni-16-septembre-2020

      … J’ai plein de liberté, car c’est une valeur forte de mon pays. Oui, c’est la premier mot de sa devise. C’est même la racine de son nom. Puisque France, comme le mot affranchi, vient du germanique Frank qui veut dire « libre ». Bref, la liberté est une valeur très cultivée ici.

      Mais il existe aussi dans mon pays, comme dans les autres pays, des lieux de privation de liberté où des gens sont retenus ou détenus, pour leur propre sécurité, ou pour la sécurité des autres.

      Ce sont notamment les hôpitaux psychiatriques, centres éducatifs fermés, et évidemment les maisons d’arrêt et les prisons... et comme la liberté est quelque chose de très important, la privation de liberté est quelque chose de suffisamment grave pour que ce soit contrôlé.

      C’est pourquoi en France, il existe un contrôleur général des lieux de privation de liberté…

      … jusqu’au 3 juillet 2020, il y en avait un… enfin une : c’était Mme Adeline Hazan. Mais depuis que celle-ci a achevé son mandat, le Président de la République n’a pas nommé de remplaçant à ce poste-là. Donc, depuis plus de deux mois, les personnes privées de liberté en prison ou à l’hôpital, n’ont plus de contrôleur pour veiller sur leurs droits fondamentaux.

      (la suite à écouter sur France Inter !)

  • Coronavirus en France : mesures renforcées à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/25/le-coronavirus-en-france-le-pays-va-doubler-sa-production-de-masques-sanitai

    Coronavirus en France : mesures renforcées à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône

    Nooon, c’est pas possible, avec la potion miracle du bon Dr Raoult ça ne peut pas arriver !

    #coronavirus, #covid19 #pandémie #marseille

    • Oui, un maire à son deuxième mandat et qui a des visées plus hautes désormais...
      C’était des bruits, ça devient petit à petit plus concret...
      Ici une rencontre récente de Piolle avec Mélenchon...

      Merci @JLMelenchon pour l’accueil. Notre pays doit relever d’immenses défis. Identifions nos convergences, travaillons. Notre objectif est commun : gagner et changer la vie, pour la justice sociale et climatique. Notre adversaire est commun : Macron et la droite.

      https://twitter.com/EricPiolle/status/1296845806478282755

      #Piolle #Eric_Piolle #France_insoumise #Mélenchon #EELV #Verts #Les_Verts

    • Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, présenté par les médias comme l’adversaire de la ligne libérale de Yannick Jadot chez les Verts. Lui et Jean-Luc Mélenchon ont déambulé à travers les stands avant de monter ensemble sur scène. Le député de Marseille a réaffirmé le combat des insoumis contre la loi du marché. Le tribun a aussi rappelé que les insoumis n’étaient pas seulement « contre » un système. Mais bien également « pour » un programme. Le leader des insoumis a aussi rappelé que l’écologie populaire portait la défense des biens communs : l’air, l’eau, la science, etc., et que ces combats rassemblaient largement le peuple. Il a enfin redit l’attachement des insoumis aux concepts de République et de Nation.

      Éric Piolle a affirmé un même attachement à ces deux concepts et a rappelé qu’il avait été un soutien engagé de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2017. Le maire de Grenoble a expliqué vouloir rassembler un arc humaniste tout en affirmant très clairement : « Si nous voulons transformer le pays, nous le transformerons pas avec les 10% d’en haut (…) mais pas non plus juste avec ceux qui sont bien installés, qui viennent me voir et qui me disent : « Ok Éric, on comprend ton projet politique, tu es radical, ok, on est d’accord pour y aller, mais qu’est-ce que tu fais là avec l’extrême gauche, c’est quoi le problème ? ». Et moi je leur dis : « Les amis, c’est juste que je ne changerai pas le monde avec vous. Voilà. Nous changerons le monde ensemble, avec ceux qui sont insoumis, avec ceux qui s’indignent, avec ceux qui ont dans leurs tripes l’envie et le désir de changer le monde. » Le message a sans doutes été bien reçu chez les insoumis.

      https://linsoumission.fr/2020/08/21/piolle-eelv-aux-amfis-nous-changerons-le-pays-avec-ceux-qui-sont-insou

    • #Mélenchon et Piolle s’affichent ensemble pour plaider le dialogue entre LFI et EELV

      Le chef de file de LFI et le maire EELV de Grenoble ne veulent pas se voir comme des concurrents et évoquent un rapprochement

      Ne pas se voir comme des « concurrents ». Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, ont ensemble plaidé le dialogue, vendredi aux Amphis d’été des Insoumis à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme).

      Les deux hommes se sont entretenus en privé à l’arrivée de l’écologiste avant de traverser ensemble les stands de l’événement et de prendre la parole sur scène, devant les militants Insoumis.
      « Savourer ce sur quoi on est d’accord »

      Jean-Luc Mélenchon a salué en Eric Piolle un « ami » et « l’un des porte-parole les plus notoires » d’EELV, déclarant que « sa présence ici a une signification » : « Il faut aller à l’essentiel, certes discuter sur les désaccords mais aussi savourer ce sur quoi on est d’accord ».

      EELV a remporté plusieurs grandes villes aux élections municipales en juin, tandis que le poids de LFI, très discrète dans la campagne, a été faible. Jean-Luc Mélenchon a cependant envoyé plusieurs signaux, ces dernières semaines, sur une probable candidature à la présidentielle de 2022.

      Eric Piolle, un contrepoids aux ambitions de l’eurodéputé Yannick Jadot

      Très applaudi à son arrivée, Eric Piolle, dont la majorité est composée d’Insoumis, a quant à lui rappelé : « si nous avons gagné à Grenoble en 2014, c’est que nous avions la conviction que l’envie de faire ensemble dépassait tout ». « Ce poids, je veux aujourd’hui le mettre au service d’une ambition collective qui aille encore plus loin que ce que tu as fait en 2017 » (lorsque le leader Insoumis avait récolté 19,58 % des voix), a lancé l’édile grenoblois.

      « Si nous voulons transformer le pays, nous le ferons » avec les « foules qui se sont alors levées », a plaidé Eric Piolle. Celui-ci multiplie les apparitions médiatiques depuis quelques mois, apportant un contrepoids au sein d’EELV aux ambitions de l’eurodéputé Yannick Jadot, jugé trop libéral par LFI.
      Une alliance dans au moins quatre régions pour les élections de 2021 ?

      Jean-Luc Mélenchon a affirmé que les Insoumis seraient importants dans les prochaines échéances : « On a besoin de leur capacité d’indignation ». « Certes, nous avons une dette à l’égard du courant historique de l’écologie politique, mais de votre côté, vous ne pouvez pas faire comme si tout vous était réservé », a-t-il insisté.

      Eric Piolle a proposé qu’EELV et LFI « fassent la démonstration qu’ensemble on peut gagner » en s’alliant dans quatre régions pour les élections de 2021. « Piolle est la seule personne (à EELV) qui dit que c’est possible », s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon, qui veut cependant aller plus loin : « Il y a 13 régions, nous sommes pour que ce soit la même chose partout ».

      https://www.20minutes.fr/politique/2843939-20200821-melenchon-piolle-affichent-ensemble-plaider-dialogue-entr

    • Pendant ce temps là, à droite, Bruno Retailleau sera candidat à une primaire dans la course à la présidentielle.
      https://twitter.com/BrunoRetailleau/status/1297116992265244674
      Xavier Bertrand se prépare aussi à l’élection présidentielle de 2022 mais, lui, se refuse à l’idée de se plier à une quelconque primaire. selon le Canard il a dit dans « Corse-Matin » 10/08 : « Je ne veux plus de filtre entre le peuple et moi, et je ne me soumettrai pas à des règles fixées par les partis politiques. » Xavier et Jean-Luc, c’est un peu kif-kif bourricot.
      #dans_les_starting_bloks

    • Xavier et Jean-Luc, c’est un peu kif-kif bourricot

      J’essaie, mais j’y arrive pas.
      Je bute par exemple, c’est juste pour illustrer et pour dire qu’il y a des choses qui font que j’y arrive pas au « kif-kif », et donc par exemple, d’un côté, t’as un type qui a été au pouvoir, et qui a démontré sa capacité de nuisance, de l’autre, il a eu des postes de pouvoir et il n’a pas démontré de telle capacité. D’un côté, il y en a un qui explique qu’il veut un programme de droite, privatisation des profits, socialisation des pertes. De l’autre, un type qui parle collectif et progrès humain.

      Après, je comprends. Il y a un cadre institutionnel, et si tu souhaites prendre le pouvoir, t’es bien obligé de t’y soumettre... et de faire avec ses contraintes.

    • Et cet article du Figaro...

      Les folies des nouveaux maires écolos : leurs obsessions, leur idéologie, leurs dégâts

      Élus en juin avec des taux d’abstention records, ils se sont empressés d’imprimer leur marque sur la vie quotidienne de leurs administrés. #Transports, #urbanisme, #alimentation, #rapports_hommes-femmes : pas un domaine n’échappe à leur ardeur réformatrice. Florilège.

      Vite, vite, vite ! Les nouveaux maires estampillés #EELV (Europe Écologie Les Verts) de #Lyon, #Bordeaux, #Strasbourg ou #Besançon, mais aussi leurs collègues de gauche écolo-compatibles de #Marseille ou de #Rennes n’ont pas perdu une minute pour engager le « changement de modèle » dont ils rêvent. Malgré ou parfois grâce à la crise sanitaire, à l’instar d’Anne Hidalgo qui a chassé les voitures de plusieurs grands axes parisiens au nom de la lutte contre le coronavirus, ils ont profité de leurs premières semaines de mandat pour modifier la physionomie de leur ville. C’est que le temps presse : quand on caresse des projets aussi ambitieux que, par exemple, l’autosuffisance énergétique et alimentaire - l’objectif d’Anne Vignot pour Besançon - six ans risquent de ne pas suffire.

      La politique est d’abord affaire de messages. La maire de Paris y avait déclaré l’ « état d’urgence climatique » en 2019. Pierre Hurmic, à Bordeaux, et Jeanne Barseghian, à Strasbourg, l’ont imitée dès leur prise de fonction, et la plupart de leurs collègues écolos ont suivi. Le concept ne repose sur aucune base juridique. Il vise simplement à légitimer une restriction des libertés individuelles au nom d’un intérêt proclamé supérieur. « Défendre une limitation des libertés au nom du changement climatique n’est pas liberticide », a résumé, fin août, devant les Verts, Manon Aubry, ex-tête de liste aux européennes d’une France insoumise qui rivalise de zèle écologiste avec EELV. Le secrétaire national du parti écolo David Cormand a approuvé.

      “Assemblées citoyennes”

      Mais rien n’énerve plus les écologistes que d’être traités de « Khmers verts » . Ne sont-ils pas des apôtres de la « démocratie participative » ? Dans les municipalités qu’ils ont conquises, il n’est question que d’ « assises du pouvoir partagé » (Bordeaux), d’ « assemblées citoyennes » (Besançon) et de « codécision » (Poitiers), de référendums et de « droit de pétition » ou d’ « interpellation citoyenne » . En plus de cette panoplie, Anne Vignot va doter Besançon d’un conseil de scientifiques et d’experts, sur le modèle du Giec (Groupement intergouvernemental d’experts sur les évolutions du climat), appelé à se prononcer sur « tous les projets de la ville » . Elle compte notamment sur lui pour mener à bien le projet d’écoquartier qui doit remplacer les jardins des Vaîtes. Elle le portait déjà au sein de la majorité précédente en tant qu’adjointe à l’environnement, mais il est contesté par… plus écolo qu’elle ! L’avis des experts primera car, a prévenu la maire, « ça serait quand même aberrant que l’on prenne des décisions justes parce que l’on aime bien avoir des jardins autour de soi ! »

      À Tours, Emmanuel Denis n’a consulté personne quand il a interdit les voitures, mi-août, sur le pont Wilson, qui enjambe la Loire dans le centre-ville. Tollé de l’opposition, que le nouveau maire a traitée par le mépris : « C’est le vieux monde qui résiste ! » L’arrêté a été pris pour trois mois, à titre expérimental, mais Emmanuel Denis envisage déjà d’y installer les villages du marché de Noël cet hiver. Des mesures comparables ont été prises cet été dans toutes les villes écolos, sans concertation véritable.

      Quand les commerçants ont protesté, on leur a répondu « expérimentation » ! Et l’expérience n’en finit jamais, comme à Annecy, où le maire écolo sans étiquette François Astorg vient de prolonger la période-test pour des pistes cyclables, au grand dam des ambulanciers qui dénoncent des ralentissements préjudiciables à leurs patients. La méthode Piolle fait des émules. Seul maire écolo d’une ville de plus de 120.000 habitants élu dès 2014, Éric Piolle a déployé à Grenoble des « autoroutes à vélo » à un rythme à faire pâlir de jalousie Anne Hidalgo avec ses « corona pistes » .

      Les maires écologistes ont beau se revendiquer champions du « pluralisme » , ils répugnent à partager les vrais leviers de pouvoir, au niveau de la municipalité comme de la métropole quand ils y sont majoritaires. Pierre Hurmic à Bordeaux, Grégory Doucet à Lyon ou, encore, Jeanne Barseghian à Strasbourg n’ont attribué qu’à des proches les postes de décision stratégiques, notamment les délégations des intercommunalités. Ils ont aussi revisité les attributions de leurs adjoints et, surtout, leurs intitulés. Pour changer la réalité, changeons les mots ! Éric Piolle avait lancé le mouvement en se dotant notamment d’une « adjointe à la tranquillité publique et au temps de la ville » en lieu et place d’une adjointe à la sécurité. Ses émules l’ont parfois dépassé : « transition écologique » , « résilience » et « inclusion » sont partout à l’honneur.

      “Résilience alimentaire”

      À Marseille, où Michèle Rubirola a été élue grâce à un accord tardif avec EELV, l’organigramme municipal a des accents orwelliens : le premier adjoint est « en charge de l’action municipale pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique » et le portefeuille de la culture devient celui de « la culture pour tous et toutes » , entre autres exemples. À Strasbourg, la « ville résiliente » et la « ville inclusive » ont chacune leur adjointe. À Poitiers, Léonore Moncond’huy a une adjointe « à l’économie circulaire et à l’économie de proximité » . Bordeaux annonce la couleur avec une première adjointe « en charge des finances, du défi climatique et de l’égalité entre les femmes et les hommes » , une autre « chargée de la démocratie permanente, de la vie associative et de la gouvernance par l’intelligence collective » , un adjoint à « l’urbanisme résilient » , des conseillers municipaux délégués à la « sobriété du numérique » et la « résilience alimentaire » , à l’ « économie circulaire » , au « zéro déchet » et au développement d’une « monnaie locale ». À Annecy, François Astorg a lui aussi décidé de développer une monnaie locale « complémentaire et solidaire » .

      En attendant de donner de la consistance à leurs ambitions, les élus écolos se sont empressés de faire un grand ménage dans les projets de leurs prédécesseurs. Si ce n’est pas de la « décroissance » , concept difficile à vendre à une population qui voit venir l’explosion du chômage, ça y ressemble fort. À Lyon, le projet de bouclage du périphérique et le développement de l’aéroport de Saint-Exupéry sont officiellement abandonnés. Grégory Doucet l’a dit à la Tribune de Lyon avant même de s’installer dans son fauteuil de maire : « Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse avoir en valeur absolue beaucoup moins de gens qui viennent à Lyon en avion. » Y compris la clientèle d’affaires internationale, qu’il assume de voir baisser. Plus question, donc, d’ouvrir les lignes prévues avec Montréal et Dubaï. Le nouveau maire aurait aussi voulu en finir avec le projet de LGV Lyon-Turin, qui doit permettre de supprimer des poids lourds au profit du rail, mais il n’en a pas le pouvoir. En revanche, il lui a suffi d’un trait de plume pour annuler le projet de construction de tours à la Part-Dieu de Gérard Collomb. Pierre Hurmic, lui, est allé jusqu’à décréter le gel de tous les programmes immobiliers. À Grenoble, la politique mise en œuvre par Éric Piolle s’est traduite par une dégringolade de près de 40 % des permis de construire des logements depuis 2014.

      À Tours, Emmanuel Denis a promis de ne pas renouveler le contrat qui lie la municipalité à la compagnie Ryanair et qui s’achève en 2021. Des militants de Greenpeace et d’Extinction Rebellion avaient bloqué l’accès à l’aéroport début juillet pour exiger l’arrêt des subventions « écocides » au transport aérien. À Besançon, Anne Vignot a pris position contre le projet de dédoublement de la RN57, qui contourne la ville. Elle entend « travailler avec le préfet » pour trouver des solutions alternatives, au premier rang desquelles « désynchroniser les heures de travail » . Y a qu’à… Toutes les villes « verdies » ont décrété un gel, plus ou moins rigoureux, de l’artificialisation des sols et un moratoire sur l’installation de grandes surfaces sur des terrains non bâtis.

      Haro contre la 5G

      L’objectif général est d’emmener les entreprises sur le chemin de la vertu environnementale, en alternant incitations et contrainte. À Strasbourg, Jeanne Barseghian va flécher sur la rénovation thermique et énergétique l’essentiel des 350 millions d’euros d’emprunt qu’elle a annoncés. À Lyon, Grégory Doucet réservera les aides de la ville aux entreprises qui réduiront leur empreinte carbone. Tous ces maires veulent choyer « l’économie sociale et solidaire » , que le programme de Pierre Hurmic, « Bordeaux respire ! » , promeut en tant qu’ « alternative à la privatisation des profits » .

      Tous, aussi, crient haro contre la 5G, cette technologie « qui sert à regarder du porno en HD dans les ascenseurs » selon Éric Piolle. Le plus virulent sur le sujet est aussi Pierre Hurmic. « Il y a des dangers de la 5G » , a-t-il affirmé à plusieurs reprises, sans s’appuyer sur la moindre donnée scientifique. Et pour cause : il n’en existe pas. Ce qui n’empêche pas le maire de Bordeaux de promettre un moratoire, le temps que la population ait « un vrai débat » sur le passage à la 5G dans sa ville, où l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a autorisé des entreprises à l’expérimenter. Pierre Hurmic est un adepte du « low-tech » (par opposition au high-tech), autrement dit d’un progrès technique économe en énergie, peu coûteux et qui produit des outils que des non-spécialistes peuvent réparer, voire construire eux-mêmes. Il a même confié un poste de conseiller municipal délégué à l’un des fondateurs de l’association Low-tech Bordeaux.

      Réélue à Nantes grâce à un accord avec la liste verte, la socialiste Johanna Rolland a dû se rallier elle aussi à la demande d’un moratoire sur la 5G, également réclamé par Anne Vignot à Besançon. Cette campagne a bien peu de chances d’aboutir, puisque le Conseil d’État, saisi, a déjà précisé que les maires ne disposent pas du pouvoir de « réglementer l’installation des antennes relais sur le territoire de leur commune » , qui relève d’ « une compétence exclusive » des « autorités de l’État » . Emmanuel Denis, tout aussi remonté contre la 5G, mais plus pessimiste que ses collègues sur l’issue du bras de fer, a promis aux Tourangeaux de « créer des logements protégés pour les personnes électrosensibles » . Rappelons que si l’OMS a bien identifié une « hypersensibilité électromagnétique » , personne n’a encore réussi à établir un lien entre ces ondes et la liste de symptômes divers et variés que présentent les personnes qui s’en plaignent. Le maire de Tours, lui, est convaincu de la nocivité de la 5G. Il faut dire qu’il a longtemps milité au sein de l’association Robin des toits, qui lutte contre l’expansion du téléphone portable et les installations d’antennes relais…

      De tous les aspects de la vie quotidienne, il en est un qui passionne beaucoup moins les nouveaux élus : la sécurité. Éric Piolle n’a pas réagi la semaine dernière aux vidéos d’autopromotion diffusées par les dealers locaux, mais il a regretté l’opération de police qui s’est ensuivie en parlant de « coup de com’ » du gouvernement. Le maire de Grenoble, où le niveau de délinquance était déjà supérieur de 53 % à celui enregistré en moyenne dans les agglomérations de même taille en 2018 (notre enquête dans Le Figaro Magazine du 17 février 2020), ne s’est pas non plus ému outre mesure des sept fusillades, dont trois mortelles, qui se sont produites dans sa ville depuis fin juin. Son réflexe est toujours le même : pointer les défaillances de l’État. « Nous avons demandé des effectifs supplémentaires au début du confinement parce que nous savions que ça allait créer des tensions, a-t-il affirmé sur BFMTV. Nous n’avons pas eu de réponse. » Ausitôt, Gérald Darmanin a publié le courrier sanglant qu’il lui a envoyé pour lui rappeler que l’État s’est mobilisé mais que la ville, elle, se distingue par « un niveau particulièrement bas d’investissement dans la sécurité » .

      À Lyon, où un policier municipal s’est fait rouer de coups par une bande début juillet, Grégory Doucet envisage d’augmenter les effectifs d’une vingtaine d’agents seulement (ils sont actuellement 335) pendant son mandat. Pendant la campagne, il avait estimé que « la première sécurité des Lyonnaises et des Lyonnais, c’est d’être en bonne santé, d’avoir accès aux soins, mais aussi de ne pas tomber malade du fait des conditions environnementales » car « les incivilités ne forment pas le seul enjeu qui conditionne la paix dans la cité » . Pour améliorer la « tranquillité publique de tous » , il avait parlé de créer un « budget sensible au genre » .

      Conseillère voilée

      À Bordeaux en revanche, Amine Smihi, l’adjoint chargé de la sécurité, espère doubler les effectifs municipaux sur le terrain d’ici à la fin du mandat de Pierre Hurmic. Des « faits graves » dus essentiellement à des « conflits de territoire entre dealers » se sont produits « de façon quasi quotidienne entre le 28 juin et le 28 juillet » dans les quartiers bordelais les plus sensibles, rapporte-t-il. Très sévère pour le bilan du juppéiste Nicolas Florian sous la mandature précédente, où il affirme que « la police municipale était l’un des services les moins dotés » , il s’insurge contre la « caricature des écolos en beatniks » indifférents à la délinquance. « La sécurité est évidemment une préoccupation pour nous, mais pas un étendard » , corrige-t-il. Même s’il juge nécessaire dans certains cas une « réponse sociale » , il reconnaît volontiers que « ce ne sont pas des médiateurs qui vont régler les problèmes de trafic de drogue ! » Pour autant, il n’envisage pas d’armer les policiers municipaux, ni de multiplier les caméras dans les rues « comme Christian Estrosi à Nice » . « Je ne parle pas de vidéosurveillance mais de vidéoprotection, et la nuance sémantique est importante, précise Amine Smihi. Les caméras ont un outil au service d’une police de proximité et d’îlotage que nous souhaitons développer. S’il s’avère qu’il faut les augmenter dans ce but, aucun souci, d’autant que dans le cadre de notre plan “Bordeaux marchable”, la vidéoverbalisation aura toute sa place » . Problème : la Commission nationale informatique et liberté a déjà rappelé àl’ordre plusieurs communes qui abusaient de la vidéoverbalisation par reconnaissance des plaques d’immatriculation, autorisée seulement en cas d’infractions au stationnement payant.

      Selon l’adjoint à la sécurité, les problèmes de radicalisation islamiste, eux, sont « de loin le sujet le moins préoccupant à Bordeaux » . « Nous sommes relativement épargnés, mis à part quelques problèmes très localisés » , affirme-t-il. En matière de communautarisme, sujet connexe, les écolos sont en général très accommodants, surtout quand ils sont alliés à La France insoumise. Les Grenoblois avaient pu apprécier l’embarras et les contorsions d’Éric Piolle sur le port du burkini dans les piscines municipales. Ce défenseur autoproclamé de l’égalité des sexes n’a aucune opinion sur les symboles de la soumission de la femme dans l’islam. Jeanne Barseghian, elle, a été plus claire : les Strasbourgeois ont désormais une conseillère municipale voilée. On peut encore voir sur les réseaux sociaux une vidéo, tournée pendant la campagne, où un soutien de la candidate EELV vante au pied d’une cité « la seule liste avec une daronne voilée » . Comble de l’ironie : il se fait rembarrer par les habitants présents, choqués qu’il utilise le voile comme argument électoral.

      Dans ce domaine comme dans d’autres, les élus écolos ne peuvent encore donner leur pleine mesure, puisqu’ils sont obligés de faire avec les budgets votés par leurs prédécesseurs. Rendez-vous l’an prochain !

      Élucubrations vertes

      • « Dégenrer » les cours de récréation. C’est l’un des grands chantiers lancés cet été par Éric Piolle à Grenoble. Il estime que les cours d’écoles sont « trop réservées aux pratiques des garçons » . Mais au fait, dire que les jeux de ballon sont des jeux de garçon, ce ne serait pas un stéréotype sexiste ?

      • Interdire la voiture en ville. Ils en rêvent tous, mais Pierre Hurmic a commis la maladresse de le dire tout haut, en précisant que sa stratégie consisterait à « dégoûter progressivement l’automobiliste » de circuler à Bordeaux.

      • Réquisitionner les logements vides. Sur ce sujet-là aussi, Pierre Hurmic s’est montré le plus directif, en pointant du doigt les odieux spéculateurs : « Quand vous êtes investisseur, même un logement vide rapporte de l’argent » , a-t-il affirmé.

      • Le Tour de France indésirable. Officiellement, c’est pour des raisons financières que la maire PS de Rennes a refusé d’accueillir le départ du Tour, mais ses alliés écolos lui reprochent de polluer et de dégrader l’image de la femme. En revanche, la Cyclonudista naturiste et écologiste programmée le 13 septembre est la bienvenue.

      • Lyon zone interdite pour la Patrouille de France. Les Alpha Jet devaient survoler Lyon le 13 juillet avant de participer au défilé le lendemain à Paris, mais Grégory Doucet a décidé de priver les Lyonnais du spectacle, pour ne pas provoquer d’attroupement en période de crise sanitaire. Quand le coronavirus sert d’alibi à l’antimilitarisme.

      • Généraliser l’écriture inclusive. Pourtant dénoncée comme un « péril mortel » pour notre langue par l’Académie française, l’écriture inclusive s’est imposée à tous les étages dans les villes écolos. Les « électeur·rice·s » leur en seront sûrement reconnaissants.

      https://www.lefigaro.fr/politique/les-folies-des-nouveaux-maires-ecolos-leurs-obsessions-leurs-ideologies-leu

    • La vague verte a des reflets bleus
      http://cqfd-journal.org/La-vague-verte-a-des-reflets-bleus

      Les nouveaux maires Europe Écologie-Les Verts mettront-ils fin à la surenchère technosécuritaire à l’échelle locale ? L’analyse de leurs programmes, déclarations et premières décisions ne laisse augurer aucun changement majeur. En termes de vidéosurveillance, comme d’armement ou d’effectifs des polices municipales, la désescalade attendra.

      paru dans CQFD n°190 (septembre 2020), par Tom Vieillefond, illustré par Gautier Ducatez

  • Digression autour de la question hiérarchique

    Louis de Colmar

    https://lavoiedujaguar.net/Digression-autour-de-la-question-hierarchique

    Louis Dumont, dans son livre de 1966 Homo hierarchicus, développe une thèse tout à fait stimulante pour la compréhension de la société de castes telle qu’elle s’est établie en Inde. Il considère que cette société de castes ne peut se comprendre que si l’on rattache centralement la question hiérarchique au domaine religieux, et non au pouvoir. Alors que dans nos sociétés occidentales, la question hiérarchique est rattachée au pouvoir, ce décentrement permet un autre regard sur notre propre structure sociétale, en particulier invite à repenser l’articulation du religieux et du pouvoir dans le contexte de l’État moderne.

    L’articulation de la hiérarchie et du pouvoir en Inde peut certes être abordée comme une particularité locale, il est également possible d’envisager la question sous un autre angle : ce pourrait aussi être la confusion de la hiérarchie et du pouvoir en Occident qui pourrait se révéler une particularité et une exception historique, confusion qui pourrait être une clé pour expliquer le fait que la modernité ne réussit décidément pas à se dépêtrer de la question religieuse…

    La critique de la modernité s’attache depuis longtemps à tirer des enseignements des modalités de fonctionnement des sociétés non étatiques, dans le sillage des travaux ethnologiques et d’anthropologie sociale, en particulier dans le sillage des travaux de Pierre Clastres ou de Marshall Sahlins. (...)

    #Louis_Dumont #hiérarchie #religion #État #critique #modernité #égalité #Pierre_Clastres #Marshall_Sahlins #Mauss #Landauer #anarchisme #individualisme #islam #communauté

  • Comment la gauche néo-marseillaise a éjecté la bourgeoisie locale | Fondation Jean-Jaurès
    https://jean-jaures.org/nos-productions/comment-la-gauche-neo-marseillaise-a-ejecte-la-bourgeoisie-locale

    Le 4 juillet 2020, Michèle Rubirola, médecin de soixante-trois ans et conseillère départementale écologiste, inconnue du grand public six mois plus tôt, était élue maire de #Marseille « au troisième tour », mettant fin à vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin et de la droite marseillaise. Par la grâce d’un profond renouvellement de casting et en apportant la promesse de changement sur le fond et dans la manière de faire de la politique, Michèle Rubirola et les listes du Printemps marseillais (PM), réunissant élus des partis de gauche et écologistes, membres de la société civile et de collectifs marseillais, sont passées de l’ombre à la lumière en une temporalité record. Comment expliquer qu’un scénario aussi inconcevable deux ans plus tôt soit devenu réalité ? — <a (...)

    #analyses #démographie #partage_collegues #quartiers #sociologie #élections

  • Michèle Rubirola : une homéopathe à la mairie de Marseille
    https://safe-med.fr/2020/07/17/michele-rubirola-une-homeopathe-a-la-mairie-de-marseille

    Mais cela ne l’ébranle point. Conscient du potentiel de l’homéopathie, Michèle Rubirola plaide pour « la complémentarité des pratiques dans l’intérêt du patient », chez qui « il y a aussi une volonté d’être plus acteur de sa santé ». Dans une déclaration en hommage à un collègue, en 2019, elle avait indiqué qu’elle valide « cette vision et cette pratique de la médecine. Celle ou l’humain est au centre ». Elle estime que « l’important est de faire avant tout un diagnostic, et ensuite la thérapeutique est réfléchie, partagée avec les patients, les parents. Loin du pouvoir médical qui méprise celui qui souffre ».

    Michèle Rubirola s’insurge par ailleurs contre les médias et les médecins de « plateau télé » qui font passer leurs collègues homéopathes pour des ignorants, alors qu’ils ont fait tous la faculté de médecine. Ainsi, elle regrette que les homéopathes soient « décriés et mis au ban de la communauté médicale par la société scientifique basée sur l’Evidence Based Medecine issue d’études de cohorte, de preuves scientifiques, sans prendre en compte la vie, les besoins et les possibilités du patient, et qui classe les médecines alternatives dont fait partie l’homéopathie, de charlatanisme, de croyance… ».

    Donc à Marseille, pour la mairie, ils avaient le choix entre les bains de siège à l’hydrochloroquine, et les pilules magiques remplies de rien.