• En route avec les sans-papiers

    Natalie

    https://lavoiedujaguar.net/En-route-avec-les-sans-papiers

    Paris, le 30 septembre 2020
    Chères et chers,

    Le 19 septembre, alors que des marcheurs et soutiens manifestaient à Montpellier, une autre manifestation partait de Marseille, marquant, elle aussi, le lancement de la marche nationale des sans-papiers.

    Le cortège, épaulé par une antique camionnette Volkswagen prêtée par Solidaires, remonta durant plus de six heures la cité phocéenne, depuis la préfecture jusqu’aux extrêmes des quartiers Nord.

    Un déjeuner, préparé par des Marseillaises et Marseillais, fut pris place de Strasbourg. Des habitants s’y joignirent, et Z., sans-papiers algérien passé là par hasard, décida de se joindre à la marche sans même prendre le temps d’aller chercher ses effets chez lui.

    Le cortège reprit la route et, puisque l’une des trois revendications de la marche est la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), halte fut faite devant le CRA du Canet. Qui sait si les détenus auront entendu les prises de parole et les tambours dans ce lieu aveugle bâti derrière de hauts murs jouxtant des immeubles d’habitations désolées ? (...)

    #sans-papiers #marche #Marseille #Montpellier #Ardèche #Valence #correspondance

  • Le bateau d’une ONG avec 125 migrants à bord fait route vers Marseille

    La mairie de Marseille a fait savoir de son côté que le « Alan Kurdi » sera accueilli « sans condition ».

    Le bateau « Alan Kurdi » de l’ONG allemande #Sea-Eye, qui a sauvé 133 migrants en mer samedi, fait route vers le port de Marseille en France après avoir vu ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes échouer, a annoncé l’ONG mercredi. « L’inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure », a assuré le dirigeant de l’ONG, Gorden Isler, dans un communiqué.

    Depuis mardi soir, l’ « Alan Kurdi » fait donc route vers le port du sud de la France où il devait « comme prévu se rendre pour procéder à un changement d’équipage et se préparer à une nouvelle intervention » en Méditerranée orientale, a précisé Sea-Eye, une ONG basée à Ratisbonne, en Allemagne.

    De son côté, la Ville de Marseille a fait savoir à la mi-journée que « si le Alan Kurdi émet la volonté de venir à Marseille, nous réitérons la position selon laquelle nous ne laisserons personne se noyer en Méditerranée ». #Benoît_Payan, qui assure actuellement l’intérim de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, éloignée pour raisons de santé, a par ailleurs précisé avoir appris l’arrivée éventuelle du navire par la presse et a insisté sur le fait que la ville était prête à accueillir ce navire « sans condition ».

    Aucune réponse des Etats

    Mardi matin, les gardes-côtes italiens avaient évacué deux femmes, un homme et cinq enfants, dont un bébé de 5 mois, a indiqué Sea-Eye, qui ajoute sur Twitter que 125 personnes se trouvent encore à l’heure actuelle à bord.

    Sea-Eye explique que jusqu’à mardi soir, « aucun poste de commandement des opérations de sauvetage européen n’a pris en charge la coordination pour les gens sauvés qui se trouvent sur l’ Alan Kurdi », les Italiens renvoyant notamment sur l’Allemagne, pays d’origine de l’ONG.

    Celle-ci a renouvelé mardi soir ses appels aux postes de commandement d’Italie, de Malte, d’Allemagne et de France ainsi qu’au ministère allemand des Affaires étrangères, « mais aucun n’a répondu », souligne Sea-Eye.
    Au moins 300 morts cette année

    L’année 2020 est marquée par une recrudescence d’embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l’exil vers l’Europe, venus pour l’essentiel de Libye et de la Tunisie voisine.

    Entre début janvier et fin juillet, les tentatives de traversée au départ de la Libye ont augmenté de 91 %, comparé à la même période l’an dernier, représentant 14 481 personnes ayant pris la mer. Celles au départ de la Tunisie ont flambé, avec 10 174 personnes concernées, en augmentation de 462 %.

    https://www.leparisien.fr/societe/le-bateau-d-une-ong-avec-125-migrants-a-bord-fait-route-vers-marseille-23.
    #villes-refuge #France #Marseille #sauvetage #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #port #sans-condition

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    ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

  • Femmes en prison : en finir avec la double peine
    https://www.franceculture.fr/emissions/grand-reportage/femmes-en-prison-en-finir-avec-la-double-peine


    Les femmes représentent 3,5% de la #population_carcérale en France. Extrêmement minoritaires, elles sont depuis longtemps lésées concernant leurs conditions de détention et leur réinsertion. Dans le quartier femmes des Baumettes, certaines inégalités persistent mais la mixité hommes-femmes progresse.

    Elles étaient 2 033 détenues au 1er juillet 2020, soit 3,5% de la population carcérale française. A Marseille, le quartier femmes des Baumettes compte 136 détenues pour 174 places. Dans les bâtiments hommes, ils sont près de 900. Une écrasante majorité qui prive depuis longtemps les femmes d’égalité, tant pendant la détention que pour leur réinsertion.

    A Marseille, malgré des conditions bien meilleures qu’auparavant, certaines inégalités persistent. Par exemple, aux Baumettes se trouve le seul centre de détention (pour les longues peines) pour femmes dans tout le sud de la France. Certaines détenues viennent donc parfois de très loin, ce qui complique leurs liens familiaux et leur réinsertion. Elles n’ont pas non plus accès à la structure d’accompagnement à la sortie, réservée aux hommes détenus aux Baumettes.

    Parmi les vecteurs essentiels à l’égalité en prison, il y a notamment la mixité entre hommes et femmes. Si par principe la loi interdit strictement qu’ils se croisent, certaines dérogations sont prévues, notamment pour les activités. Aux Baumettes, la mixité progresse et certaines activités sont désormais mixtes.

    #femmes_détenues #Marseille #prison

    • Contrôleur des lieux de privation de liberté, le billet de Nicole Ferroni
      https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-nicole-ferroni/le-billet-de-nicole-ferroni-16-septembre-2020

      … J’ai plein de liberté, car c’est une valeur forte de mon pays. Oui, c’est la premier mot de sa devise. C’est même la racine de son nom. Puisque France, comme le mot affranchi, vient du germanique Frank qui veut dire « libre ». Bref, la liberté est une valeur très cultivée ici.

      Mais il existe aussi dans mon pays, comme dans les autres pays, des lieux de privation de liberté où des gens sont retenus ou détenus, pour leur propre sécurité, ou pour la sécurité des autres.

      Ce sont notamment les hôpitaux psychiatriques, centres éducatifs fermés, et évidemment les maisons d’arrêt et les prisons... et comme la liberté est quelque chose de très important, la privation de liberté est quelque chose de suffisamment grave pour que ce soit contrôlé.

      C’est pourquoi en France, il existe un contrôleur général des lieux de privation de liberté…

      … jusqu’au 3 juillet 2020, il y en avait un… enfin une : c’était Mme Adeline Hazan. Mais depuis que celle-ci a achevé son mandat, le Président de la République n’a pas nommé de remplaçant à ce poste-là. Donc, depuis plus de deux mois, les personnes privées de liberté en prison ou à l’hôpital, n’ont plus de contrôleur pour veiller sur leurs droits fondamentaux.

      (la suite à écouter sur France Inter !)

  • Coronavirus en France : mesures renforcées à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/25/le-coronavirus-en-france-le-pays-va-doubler-sa-production-de-masques-sanitai

    Coronavirus en France : mesures renforcées à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône

    Nooon, c’est pas possible, avec la potion miracle du bon Dr Raoult ça ne peut pas arriver !

    #coronavirus, #covid19 #pandémie #marseille

    • Oui, un maire à son deuxième mandat et qui a des visées plus hautes désormais...
      C’était des bruits, ça devient petit à petit plus concret...
      Ici une rencontre récente de Piolle avec Mélenchon...

      Merci @JLMelenchon pour l’accueil. Notre pays doit relever d’immenses défis. Identifions nos convergences, travaillons. Notre objectif est commun : gagner et changer la vie, pour la justice sociale et climatique. Notre adversaire est commun : Macron et la droite.

      https://twitter.com/EricPiolle/status/1296845806478282755

      #Piolle #Eric_Piolle #France_insoumise #Mélenchon #EELV #Verts #Les_Verts

    • Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, présenté par les médias comme l’adversaire de la ligne libérale de Yannick Jadot chez les Verts. Lui et Jean-Luc Mélenchon ont déambulé à travers les stands avant de monter ensemble sur scène. Le député de Marseille a réaffirmé le combat des insoumis contre la loi du marché. Le tribun a aussi rappelé que les insoumis n’étaient pas seulement « contre » un système. Mais bien également « pour » un programme. Le leader des insoumis a aussi rappelé que l’écologie populaire portait la défense des biens communs : l’air, l’eau, la science, etc., et que ces combats rassemblaient largement le peuple. Il a enfin redit l’attachement des insoumis aux concepts de République et de Nation.

      Éric Piolle a affirmé un même attachement à ces deux concepts et a rappelé qu’il avait été un soutien engagé de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2017. Le maire de Grenoble a expliqué vouloir rassembler un arc humaniste tout en affirmant très clairement : « Si nous voulons transformer le pays, nous le transformerons pas avec les 10% d’en haut (…) mais pas non plus juste avec ceux qui sont bien installés, qui viennent me voir et qui me disent : « Ok Éric, on comprend ton projet politique, tu es radical, ok, on est d’accord pour y aller, mais qu’est-ce que tu fais là avec l’extrême gauche, c’est quoi le problème ? ». Et moi je leur dis : « Les amis, c’est juste que je ne changerai pas le monde avec vous. Voilà. Nous changerons le monde ensemble, avec ceux qui sont insoumis, avec ceux qui s’indignent, avec ceux qui ont dans leurs tripes l’envie et le désir de changer le monde. » Le message a sans doutes été bien reçu chez les insoumis.

      https://linsoumission.fr/2020/08/21/piolle-eelv-aux-amfis-nous-changerons-le-pays-avec-ceux-qui-sont-insou

    • #Mélenchon et Piolle s’affichent ensemble pour plaider le dialogue entre LFI et EELV

      Le chef de file de LFI et le maire EELV de Grenoble ne veulent pas se voir comme des concurrents et évoquent un rapprochement

      Ne pas se voir comme des « concurrents ». Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, ont ensemble plaidé le dialogue, vendredi aux Amphis d’été des Insoumis à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme).

      Les deux hommes se sont entretenus en privé à l’arrivée de l’écologiste avant de traverser ensemble les stands de l’événement et de prendre la parole sur scène, devant les militants Insoumis.
      « Savourer ce sur quoi on est d’accord »

      Jean-Luc Mélenchon a salué en Eric Piolle un « ami » et « l’un des porte-parole les plus notoires » d’EELV, déclarant que « sa présence ici a une signification » : « Il faut aller à l’essentiel, certes discuter sur les désaccords mais aussi savourer ce sur quoi on est d’accord ».

      EELV a remporté plusieurs grandes villes aux élections municipales en juin, tandis que le poids de LFI, très discrète dans la campagne, a été faible. Jean-Luc Mélenchon a cependant envoyé plusieurs signaux, ces dernières semaines, sur une probable candidature à la présidentielle de 2022.

      Eric Piolle, un contrepoids aux ambitions de l’eurodéputé Yannick Jadot

      Très applaudi à son arrivée, Eric Piolle, dont la majorité est composée d’Insoumis, a quant à lui rappelé : « si nous avons gagné à Grenoble en 2014, c’est que nous avions la conviction que l’envie de faire ensemble dépassait tout ». « Ce poids, je veux aujourd’hui le mettre au service d’une ambition collective qui aille encore plus loin que ce que tu as fait en 2017 » (lorsque le leader Insoumis avait récolté 19,58 % des voix), a lancé l’édile grenoblois.

      « Si nous voulons transformer le pays, nous le ferons » avec les « foules qui se sont alors levées », a plaidé Eric Piolle. Celui-ci multiplie les apparitions médiatiques depuis quelques mois, apportant un contrepoids au sein d’EELV aux ambitions de l’eurodéputé Yannick Jadot, jugé trop libéral par LFI.
      Une alliance dans au moins quatre régions pour les élections de 2021 ?

      Jean-Luc Mélenchon a affirmé que les Insoumis seraient importants dans les prochaines échéances : « On a besoin de leur capacité d’indignation ». « Certes, nous avons une dette à l’égard du courant historique de l’écologie politique, mais de votre côté, vous ne pouvez pas faire comme si tout vous était réservé », a-t-il insisté.

      Eric Piolle a proposé qu’EELV et LFI « fassent la démonstration qu’ensemble on peut gagner » en s’alliant dans quatre régions pour les élections de 2021. « Piolle est la seule personne (à EELV) qui dit que c’est possible », s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon, qui veut cependant aller plus loin : « Il y a 13 régions, nous sommes pour que ce soit la même chose partout ».

      https://www.20minutes.fr/politique/2843939-20200821-melenchon-piolle-affichent-ensemble-plaider-dialogue-entr

    • Pendant ce temps là, à droite, Bruno Retailleau sera candidat à une primaire dans la course à la présidentielle.
      https://twitter.com/BrunoRetailleau/status/1297116992265244674
      Xavier Bertrand se prépare aussi à l’élection présidentielle de 2022 mais, lui, se refuse à l’idée de se plier à une quelconque primaire. selon le Canard il a dit dans « Corse-Matin » 10/08 : « Je ne veux plus de filtre entre le peuple et moi, et je ne me soumettrai pas à des règles fixées par les partis politiques. » Xavier et Jean-Luc, c’est un peu kif-kif bourricot.
      #dans_les_starting_bloks

    • Xavier et Jean-Luc, c’est un peu kif-kif bourricot

      J’essaie, mais j’y arrive pas.
      Je bute par exemple, c’est juste pour illustrer et pour dire qu’il y a des choses qui font que j’y arrive pas au « kif-kif », et donc par exemple, d’un côté, t’as un type qui a été au pouvoir, et qui a démontré sa capacité de nuisance, de l’autre, il a eu des postes de pouvoir et il n’a pas démontré de telle capacité. D’un côté, il y en a un qui explique qu’il veut un programme de droite, privatisation des profits, socialisation des pertes. De l’autre, un type qui parle collectif et progrès humain.

      Après, je comprends. Il y a un cadre institutionnel, et si tu souhaites prendre le pouvoir, t’es bien obligé de t’y soumettre... et de faire avec ses contraintes.

    • Et cet article du Figaro...

      Les folies des nouveaux maires écolos : leurs obsessions, leur idéologie, leurs dégâts

      Élus en juin avec des taux d’abstention records, ils se sont empressés d’imprimer leur marque sur la vie quotidienne de leurs administrés. #Transports, #urbanisme, #alimentation, #rapports_hommes-femmes : pas un domaine n’échappe à leur ardeur réformatrice. Florilège.

      Vite, vite, vite ! Les nouveaux maires estampillés #EELV (Europe Écologie Les Verts) de #Lyon, #Bordeaux, #Strasbourg ou #Besançon, mais aussi leurs collègues de gauche écolo-compatibles de #Marseille ou de #Rennes n’ont pas perdu une minute pour engager le « changement de modèle » dont ils rêvent. Malgré ou parfois grâce à la crise sanitaire, à l’instar d’Anne Hidalgo qui a chassé les voitures de plusieurs grands axes parisiens au nom de la lutte contre le coronavirus, ils ont profité de leurs premières semaines de mandat pour modifier la physionomie de leur ville. C’est que le temps presse : quand on caresse des projets aussi ambitieux que, par exemple, l’autosuffisance énergétique et alimentaire - l’objectif d’Anne Vignot pour Besançon - six ans risquent de ne pas suffire.

      La politique est d’abord affaire de messages. La maire de Paris y avait déclaré l’ « état d’urgence climatique » en 2019. Pierre Hurmic, à Bordeaux, et Jeanne Barseghian, à Strasbourg, l’ont imitée dès leur prise de fonction, et la plupart de leurs collègues écolos ont suivi. Le concept ne repose sur aucune base juridique. Il vise simplement à légitimer une restriction des libertés individuelles au nom d’un intérêt proclamé supérieur. « Défendre une limitation des libertés au nom du changement climatique n’est pas liberticide », a résumé, fin août, devant les Verts, Manon Aubry, ex-tête de liste aux européennes d’une France insoumise qui rivalise de zèle écologiste avec EELV. Le secrétaire national du parti écolo David Cormand a approuvé.

      “Assemblées citoyennes”

      Mais rien n’énerve plus les écologistes que d’être traités de « Khmers verts » . Ne sont-ils pas des apôtres de la « démocratie participative » ? Dans les municipalités qu’ils ont conquises, il n’est question que d’ « assises du pouvoir partagé » (Bordeaux), d’ « assemblées citoyennes » (Besançon) et de « codécision » (Poitiers), de référendums et de « droit de pétition » ou d’ « interpellation citoyenne » . En plus de cette panoplie, Anne Vignot va doter Besançon d’un conseil de scientifiques et d’experts, sur le modèle du Giec (Groupement intergouvernemental d’experts sur les évolutions du climat), appelé à se prononcer sur « tous les projets de la ville » . Elle compte notamment sur lui pour mener à bien le projet d’écoquartier qui doit remplacer les jardins des Vaîtes. Elle le portait déjà au sein de la majorité précédente en tant qu’adjointe à l’environnement, mais il est contesté par… plus écolo qu’elle ! L’avis des experts primera car, a prévenu la maire, « ça serait quand même aberrant que l’on prenne des décisions justes parce que l’on aime bien avoir des jardins autour de soi ! »

      À Tours, Emmanuel Denis n’a consulté personne quand il a interdit les voitures, mi-août, sur le pont Wilson, qui enjambe la Loire dans le centre-ville. Tollé de l’opposition, que le nouveau maire a traitée par le mépris : « C’est le vieux monde qui résiste ! » L’arrêté a été pris pour trois mois, à titre expérimental, mais Emmanuel Denis envisage déjà d’y installer les villages du marché de Noël cet hiver. Des mesures comparables ont été prises cet été dans toutes les villes écolos, sans concertation véritable.

      Quand les commerçants ont protesté, on leur a répondu « expérimentation » ! Et l’expérience n’en finit jamais, comme à Annecy, où le maire écolo sans étiquette François Astorg vient de prolonger la période-test pour des pistes cyclables, au grand dam des ambulanciers qui dénoncent des ralentissements préjudiciables à leurs patients. La méthode Piolle fait des émules. Seul maire écolo d’une ville de plus de 120.000 habitants élu dès 2014, Éric Piolle a déployé à Grenoble des « autoroutes à vélo » à un rythme à faire pâlir de jalousie Anne Hidalgo avec ses « corona pistes » .

      Les maires écologistes ont beau se revendiquer champions du « pluralisme » , ils répugnent à partager les vrais leviers de pouvoir, au niveau de la municipalité comme de la métropole quand ils y sont majoritaires. Pierre Hurmic à Bordeaux, Grégory Doucet à Lyon ou, encore, Jeanne Barseghian à Strasbourg n’ont attribué qu’à des proches les postes de décision stratégiques, notamment les délégations des intercommunalités. Ils ont aussi revisité les attributions de leurs adjoints et, surtout, leurs intitulés. Pour changer la réalité, changeons les mots ! Éric Piolle avait lancé le mouvement en se dotant notamment d’une « adjointe à la tranquillité publique et au temps de la ville » en lieu et place d’une adjointe à la sécurité. Ses émules l’ont parfois dépassé : « transition écologique » , « résilience » et « inclusion » sont partout à l’honneur.

      “Résilience alimentaire”

      À Marseille, où Michèle Rubirola a été élue grâce à un accord tardif avec EELV, l’organigramme municipal a des accents orwelliens : le premier adjoint est « en charge de l’action municipale pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique » et le portefeuille de la culture devient celui de « la culture pour tous et toutes » , entre autres exemples. À Strasbourg, la « ville résiliente » et la « ville inclusive » ont chacune leur adjointe. À Poitiers, Léonore Moncond’huy a une adjointe « à l’économie circulaire et à l’économie de proximité » . Bordeaux annonce la couleur avec une première adjointe « en charge des finances, du défi climatique et de l’égalité entre les femmes et les hommes » , une autre « chargée de la démocratie permanente, de la vie associative et de la gouvernance par l’intelligence collective » , un adjoint à « l’urbanisme résilient » , des conseillers municipaux délégués à la « sobriété du numérique » et la « résilience alimentaire » , à l’ « économie circulaire » , au « zéro déchet » et au développement d’une « monnaie locale ». À Annecy, François Astorg a lui aussi décidé de développer une monnaie locale « complémentaire et solidaire » .

      En attendant de donner de la consistance à leurs ambitions, les élus écolos se sont empressés de faire un grand ménage dans les projets de leurs prédécesseurs. Si ce n’est pas de la « décroissance » , concept difficile à vendre à une population qui voit venir l’explosion du chômage, ça y ressemble fort. À Lyon, le projet de bouclage du périphérique et le développement de l’aéroport de Saint-Exupéry sont officiellement abandonnés. Grégory Doucet l’a dit à la Tribune de Lyon avant même de s’installer dans son fauteuil de maire : « Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse avoir en valeur absolue beaucoup moins de gens qui viennent à Lyon en avion. » Y compris la clientèle d’affaires internationale, qu’il assume de voir baisser. Plus question, donc, d’ouvrir les lignes prévues avec Montréal et Dubaï. Le nouveau maire aurait aussi voulu en finir avec le projet de LGV Lyon-Turin, qui doit permettre de supprimer des poids lourds au profit du rail, mais il n’en a pas le pouvoir. En revanche, il lui a suffi d’un trait de plume pour annuler le projet de construction de tours à la Part-Dieu de Gérard Collomb. Pierre Hurmic, lui, est allé jusqu’à décréter le gel de tous les programmes immobiliers. À Grenoble, la politique mise en œuvre par Éric Piolle s’est traduite par une dégringolade de près de 40 % des permis de construire des logements depuis 2014.

      À Tours, Emmanuel Denis a promis de ne pas renouveler le contrat qui lie la municipalité à la compagnie Ryanair et qui s’achève en 2021. Des militants de Greenpeace et d’Extinction Rebellion avaient bloqué l’accès à l’aéroport début juillet pour exiger l’arrêt des subventions « écocides » au transport aérien. À Besançon, Anne Vignot a pris position contre le projet de dédoublement de la RN57, qui contourne la ville. Elle entend « travailler avec le préfet » pour trouver des solutions alternatives, au premier rang desquelles « désynchroniser les heures de travail » . Y a qu’à… Toutes les villes « verdies » ont décrété un gel, plus ou moins rigoureux, de l’artificialisation des sols et un moratoire sur l’installation de grandes surfaces sur des terrains non bâtis.

      Haro contre la 5G

      L’objectif général est d’emmener les entreprises sur le chemin de la vertu environnementale, en alternant incitations et contrainte. À Strasbourg, Jeanne Barseghian va flécher sur la rénovation thermique et énergétique l’essentiel des 350 millions d’euros d’emprunt qu’elle a annoncés. À Lyon, Grégory Doucet réservera les aides de la ville aux entreprises qui réduiront leur empreinte carbone. Tous ces maires veulent choyer « l’économie sociale et solidaire » , que le programme de Pierre Hurmic, « Bordeaux respire ! » , promeut en tant qu’ « alternative à la privatisation des profits » .

      Tous, aussi, crient haro contre la 5G, cette technologie « qui sert à regarder du porno en HD dans les ascenseurs » selon Éric Piolle. Le plus virulent sur le sujet est aussi Pierre Hurmic. « Il y a des dangers de la 5G » , a-t-il affirmé à plusieurs reprises, sans s’appuyer sur la moindre donnée scientifique. Et pour cause : il n’en existe pas. Ce qui n’empêche pas le maire de Bordeaux de promettre un moratoire, le temps que la population ait « un vrai débat » sur le passage à la 5G dans sa ville, où l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a autorisé des entreprises à l’expérimenter. Pierre Hurmic est un adepte du « low-tech » (par opposition au high-tech), autrement dit d’un progrès technique économe en énergie, peu coûteux et qui produit des outils que des non-spécialistes peuvent réparer, voire construire eux-mêmes. Il a même confié un poste de conseiller municipal délégué à l’un des fondateurs de l’association Low-tech Bordeaux.

      Réélue à Nantes grâce à un accord avec la liste verte, la socialiste Johanna Rolland a dû se rallier elle aussi à la demande d’un moratoire sur la 5G, également réclamé par Anne Vignot à Besançon. Cette campagne a bien peu de chances d’aboutir, puisque le Conseil d’État, saisi, a déjà précisé que les maires ne disposent pas du pouvoir de « réglementer l’installation des antennes relais sur le territoire de leur commune » , qui relève d’ « une compétence exclusive » des « autorités de l’État » . Emmanuel Denis, tout aussi remonté contre la 5G, mais plus pessimiste que ses collègues sur l’issue du bras de fer, a promis aux Tourangeaux de « créer des logements protégés pour les personnes électrosensibles » . Rappelons que si l’OMS a bien identifié une « hypersensibilité électromagnétique » , personne n’a encore réussi à établir un lien entre ces ondes et la liste de symptômes divers et variés que présentent les personnes qui s’en plaignent. Le maire de Tours, lui, est convaincu de la nocivité de la 5G. Il faut dire qu’il a longtemps milité au sein de l’association Robin des toits, qui lutte contre l’expansion du téléphone portable et les installations d’antennes relais…

      De tous les aspects de la vie quotidienne, il en est un qui passionne beaucoup moins les nouveaux élus : la sécurité. Éric Piolle n’a pas réagi la semaine dernière aux vidéos d’autopromotion diffusées par les dealers locaux, mais il a regretté l’opération de police qui s’est ensuivie en parlant de « coup de com’ » du gouvernement. Le maire de Grenoble, où le niveau de délinquance était déjà supérieur de 53 % à celui enregistré en moyenne dans les agglomérations de même taille en 2018 (notre enquête dans Le Figaro Magazine du 17 février 2020), ne s’est pas non plus ému outre mesure des sept fusillades, dont trois mortelles, qui se sont produites dans sa ville depuis fin juin. Son réflexe est toujours le même : pointer les défaillances de l’État. « Nous avons demandé des effectifs supplémentaires au début du confinement parce que nous savions que ça allait créer des tensions, a-t-il affirmé sur BFMTV. Nous n’avons pas eu de réponse. » Ausitôt, Gérald Darmanin a publié le courrier sanglant qu’il lui a envoyé pour lui rappeler que l’État s’est mobilisé mais que la ville, elle, se distingue par « un niveau particulièrement bas d’investissement dans la sécurité » .

      À Lyon, où un policier municipal s’est fait rouer de coups par une bande début juillet, Grégory Doucet envisage d’augmenter les effectifs d’une vingtaine d’agents seulement (ils sont actuellement 335) pendant son mandat. Pendant la campagne, il avait estimé que « la première sécurité des Lyonnaises et des Lyonnais, c’est d’être en bonne santé, d’avoir accès aux soins, mais aussi de ne pas tomber malade du fait des conditions environnementales » car « les incivilités ne forment pas le seul enjeu qui conditionne la paix dans la cité » . Pour améliorer la « tranquillité publique de tous » , il avait parlé de créer un « budget sensible au genre » .

      Conseillère voilée

      À Bordeaux en revanche, Amine Smihi, l’adjoint chargé de la sécurité, espère doubler les effectifs municipaux sur le terrain d’ici à la fin du mandat de Pierre Hurmic. Des « faits graves » dus essentiellement à des « conflits de territoire entre dealers » se sont produits « de façon quasi quotidienne entre le 28 juin et le 28 juillet » dans les quartiers bordelais les plus sensibles, rapporte-t-il. Très sévère pour le bilan du juppéiste Nicolas Florian sous la mandature précédente, où il affirme que « la police municipale était l’un des services les moins dotés » , il s’insurge contre la « caricature des écolos en beatniks » indifférents à la délinquance. « La sécurité est évidemment une préoccupation pour nous, mais pas un étendard » , corrige-t-il. Même s’il juge nécessaire dans certains cas une « réponse sociale » , il reconnaît volontiers que « ce ne sont pas des médiateurs qui vont régler les problèmes de trafic de drogue ! » Pour autant, il n’envisage pas d’armer les policiers municipaux, ni de multiplier les caméras dans les rues « comme Christian Estrosi à Nice » . « Je ne parle pas de vidéosurveillance mais de vidéoprotection, et la nuance sémantique est importante, précise Amine Smihi. Les caméras ont un outil au service d’une police de proximité et d’îlotage que nous souhaitons développer. S’il s’avère qu’il faut les augmenter dans ce but, aucun souci, d’autant que dans le cadre de notre plan “Bordeaux marchable”, la vidéoverbalisation aura toute sa place » . Problème : la Commission nationale informatique et liberté a déjà rappelé àl’ordre plusieurs communes qui abusaient de la vidéoverbalisation par reconnaissance des plaques d’immatriculation, autorisée seulement en cas d’infractions au stationnement payant.

      Selon l’adjoint à la sécurité, les problèmes de radicalisation islamiste, eux, sont « de loin le sujet le moins préoccupant à Bordeaux » . « Nous sommes relativement épargnés, mis à part quelques problèmes très localisés » , affirme-t-il. En matière de communautarisme, sujet connexe, les écolos sont en général très accommodants, surtout quand ils sont alliés à La France insoumise. Les Grenoblois avaient pu apprécier l’embarras et les contorsions d’Éric Piolle sur le port du burkini dans les piscines municipales. Ce défenseur autoproclamé de l’égalité des sexes n’a aucune opinion sur les symboles de la soumission de la femme dans l’islam. Jeanne Barseghian, elle, a été plus claire : les Strasbourgeois ont désormais une conseillère municipale voilée. On peut encore voir sur les réseaux sociaux une vidéo, tournée pendant la campagne, où un soutien de la candidate EELV vante au pied d’une cité « la seule liste avec une daronne voilée » . Comble de l’ironie : il se fait rembarrer par les habitants présents, choqués qu’il utilise le voile comme argument électoral.

      Dans ce domaine comme dans d’autres, les élus écolos ne peuvent encore donner leur pleine mesure, puisqu’ils sont obligés de faire avec les budgets votés par leurs prédécesseurs. Rendez-vous l’an prochain !

      Élucubrations vertes

      • « Dégenrer » les cours de récréation. C’est l’un des grands chantiers lancés cet été par Éric Piolle à Grenoble. Il estime que les cours d’écoles sont « trop réservées aux pratiques des garçons » . Mais au fait, dire que les jeux de ballon sont des jeux de garçon, ce ne serait pas un stéréotype sexiste ?

      • Interdire la voiture en ville. Ils en rêvent tous, mais Pierre Hurmic a commis la maladresse de le dire tout haut, en précisant que sa stratégie consisterait à « dégoûter progressivement l’automobiliste » de circuler à Bordeaux.

      • Réquisitionner les logements vides. Sur ce sujet-là aussi, Pierre Hurmic s’est montré le plus directif, en pointant du doigt les odieux spéculateurs : « Quand vous êtes investisseur, même un logement vide rapporte de l’argent » , a-t-il affirmé.

      • Le Tour de France indésirable. Officiellement, c’est pour des raisons financières que la maire PS de Rennes a refusé d’accueillir le départ du Tour, mais ses alliés écolos lui reprochent de polluer et de dégrader l’image de la femme. En revanche, la Cyclonudista naturiste et écologiste programmée le 13 septembre est la bienvenue.

      • Lyon zone interdite pour la Patrouille de France. Les Alpha Jet devaient survoler Lyon le 13 juillet avant de participer au défilé le lendemain à Paris, mais Grégory Doucet a décidé de priver les Lyonnais du spectacle, pour ne pas provoquer d’attroupement en période de crise sanitaire. Quand le coronavirus sert d’alibi à l’antimilitarisme.

      • Généraliser l’écriture inclusive. Pourtant dénoncée comme un « péril mortel » pour notre langue par l’Académie française, l’écriture inclusive s’est imposée à tous les étages dans les villes écolos. Les « électeur·rice·s » leur en seront sûrement reconnaissants.

      https://www.lefigaro.fr/politique/les-folies-des-nouveaux-maires-ecolos-leurs-obsessions-leurs-ideologies-leu

    • La vague verte a des reflets bleus
      http://cqfd-journal.org/La-vague-verte-a-des-reflets-bleus

      Les nouveaux maires Europe Écologie-Les Verts mettront-ils fin à la surenchère technosécuritaire à l’échelle locale ? L’analyse de leurs programmes, déclarations et premières décisions ne laisse augurer aucun changement majeur. En termes de vidéosurveillance, comme d’armement ou d’effectifs des polices municipales, la désescalade attendra.

      paru dans CQFD n°190 (septembre 2020), par Tom Vieillefond, illustré par Gautier Ducatez

  • Comment la gauche néo-marseillaise a éjecté la bourgeoisie locale | Fondation Jean-Jaurès
    https://jean-jaures.org/nos-productions/comment-la-gauche-neo-marseillaise-a-ejecte-la-bourgeoisie-locale

    Le 4 juillet 2020, Michèle Rubirola, médecin de soixante-trois ans et conseillère départementale écologiste, inconnue du grand public six mois plus tôt, était élue maire de #Marseille « au troisième tour », mettant fin à vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin et de la droite marseillaise. Par la grâce d’un profond renouvellement de casting et en apportant la promesse de changement sur le fond et dans la manière de faire de la politique, Michèle Rubirola et les listes du Printemps marseillais (PM), réunissant élus des partis de gauche et écologistes, membres de la société civile et de collectifs marseillais, sont passées de l’ombre à la lumière en une temporalité record. Comment expliquer qu’un scénario aussi inconcevable deux ans plus tôt soit devenu réalité ? — <a (...)

    #analyses #démographie #partage_collegues #quartiers #sociologie #élections

  • Michèle Rubirola : une homéopathe à la mairie de Marseille
    https://safe-med.fr/2020/07/17/michele-rubirola-une-homeopathe-a-la-mairie-de-marseille

    Mais cela ne l’ébranle point. Conscient du potentiel de l’homéopathie, Michèle Rubirola plaide pour « la complémentarité des pratiques dans l’intérêt du patient », chez qui « il y a aussi une volonté d’être plus acteur de sa santé ». Dans une déclaration en hommage à un collègue, en 2019, elle avait indiqué qu’elle valide « cette vision et cette pratique de la médecine. Celle ou l’humain est au centre ». Elle estime que « l’important est de faire avant tout un diagnostic, et ensuite la thérapeutique est réfléchie, partagée avec les patients, les parents. Loin du pouvoir médical qui méprise celui qui souffre ».

    Michèle Rubirola s’insurge par ailleurs contre les médias et les médecins de « plateau télé » qui font passer leurs collègues homéopathes pour des ignorants, alors qu’ils ont fait tous la faculté de médecine. Ainsi, elle regrette que les homéopathes soient « décriés et mis au ban de la communauté médicale par la société scientifique basée sur l’Evidence Based Medecine issue d’études de cohorte, de preuves scientifiques, sans prendre en compte la vie, les besoins et les possibilités du patient, et qui classe les médecines alternatives dont fait partie l’homéopathie, de charlatanisme, de croyance… ».

    Donc à Marseille, pour la mairie, ils avaient le choix entre les bains de siège à l’hydrochloroquine, et les pilules magiques remplies de rien.

  • Marseille, art contemporain et culture hors-sol
    https://lundi.am/Marseille-art-contemporain-et-culture-hors-sol

    Pas un artiste un peu institué, pas une seule structure active dans le champ de l’art contemporain de la ville ne porte la voix pour dire que l’organisation de « Manifesta » est un scandale. Que de toutes façons le modèle de la biennale est périmé et qu’il est à l’art ce que les croisières sont à l’idée du voyage. Tout le monde ferme les yeux, détourne le regard, évite la question, renvoie la faute. Personne ne trouve étrange que la Biennale d’art contemporain européenne s’installe dans la ville la plus pauvre de France, s’affiche sur les murs du centre urbain le plus pauvre d’Europe (le quartier de la Belle de Mai) sur les rives d’une mer Méditerranée devenue cimetière international par l’effet de ce même capital. Personne ne dit rien car en vrai : tout le monde veut en être.

    Tribune libre des instigateurs du Off de Manifesta 13, la biennale d’art contemporain à Marseille
    https://www.leravi.org/rtt/culture/tribune-libre-du-off-de-la-biennale-dart-contemporain-manifesta-13

    CQFD N°156 Spécial été 2017
    Dossier sur L’Art Vaurien
    Illustration de la couverture & de l’article Street argh d’Émilien Bernard
    https://www.elzazimut.com/L-Art-Vaurien
    http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no156

    #Marseille #art_contemporain

  • Ah, j’apprends que le tête de Lazare le ressuscité, considéré comme premier évêque de #Marseille, est conservée dans la cathédrale La Major.
    Ainsi que des bas-morceaux.

    Le reliquaire de saint Lazare à Marseille Cathédrale de la Major | Saints de Provence
    https://www.saintsdeprovence.com/le-reliquaire-de-saint-lazare-a-marseille-cathedrale-de-la-major

    Au centre, son chef qui est toujours resté à Marseille, alors que le reste de son corps fut transféré à Autun en 860 environ. Il aurait toujours dû se trouver dans la cathédrale Saint-Lazare. Mais qu’en reste-t-il après de nombreuses profanations ?

    En 1737, Mgr de Belsunce obtint de l’évêque d’Autun que lui fut donné un fragment de côte et trois ossements de la main. Seuls ces derniers sont dans la châsse. Le fragment de côte se trouve dans un riche reliquaire en bois doré à la paroisse Saint-Lazare de Marseille.

  • « Ce soir, j’ai la gâchette facile » : retour sur les dix affaires de violences qui ont mené des policiers en prison - Basta !
    https://www.bastamag.net/j-ai-la-gachette-facile-dix-affaires-violences-policiers-condamnes-prison-

    Les agents impliqués dans des interventions létales controversées sont très rarement condamnés à des peines d’emprisonnement ferme. C’est arrivé dix fois en 43 ans, pour 213 interventions ayant entraîné la mort. Basta ! revient sur ces affaires ayant abouti devant un tribunal à une condamnation de policiers ou de gendarme

  • Destructions à Marseille : quelle différence avec l’ancienne municipalité ?
    https://www.latribunedelart.com/destructions-a-marseille-quelle-difference-avec-l-ancienne-municipa

    Il y a trois semaines, nous nous sommes rendu à Marseille afin d’enquêter sur l’effondrement de la rue d’Aubagne et les destructions prévues. Nous avons alors découvert, ce que nous ignorions, l’ampleur du problème qui ne se limite pas à la rue d’Aubagne, mais concerne plusieurs quartiers faisant pourtant partie de sites patrimoniaux remarquables, le nouveau nom des secteurs sauvegardés.

    Finalement, ce changement de nom avait un sens. S’ils sont remarquables, ils ne sont plus sauvegardés. Car entre temps, la loi Elan, voulue par Emmanuel Macron et Édouard Philippe, a été votée et promulguée. Et celle-ci a eu les effets qu’on pouvait redouter : il suffit de décréter en péril des immeubles se trouvant en secteur sauvegardé pour que l’on puisse les détruire, quel que soit l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Un exemple saisissant est donné actuellement à Marseille, un exemple que nous avions prévu de citer dans un article plus développé mais qui devenait urgent à écrire puisque la destruction définitive est prévue demain, le 9 juillet 2020.

    Si le maire et la couleur politique ont changé, les pratiques demeurent hélas. La nouvelle municipalité - nous avons contacté en urgence le premier adjoint, Benoît Payan, qui ne nous a pas répondu - est bien dans la ligne marseillaise : de Gaston Defferre à Jean-Claude Gaudin, ses maires n’ont jamais considéré le patrimoine comme une priorité (c’est un euphémisme de le dire).


    2. Les immeubles 4, 6, 8 rue de la Butte, en juin 2020, Photo : Didier Rykner


    3. Les immeubles 4, 6, 8 rue de la Butte, 8 juillet au soir après début des démolitions Photo : S. R.

    Les maisons en question se trouvent à proximité immédiate de la porte d’Aix (ill. 1), ce qui aurait dû les protéger à un double titre. Remarquons que pour nous, qui avons connu ce quartier il y a de nombreuses années, la mairie avait pourtant fait beaucoup pour restaurer, nettoyer et embellir l’endroit qui n’était alors qu’un no man’s land absolument infréquentable (il était pratiquement impossible de s’approcher de l’arc sous lequel était un véritable cloaque). Pourquoi, dans ces conditions, détruire ces immeubles anciens qui ont un véritable intérêt, reconnu comme tel par le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur ? On se perd en conjecture. Car contrairement à ce que prétend la ville, ces immeubles, fragilisés par des démolitions d’édifices qui les entouraient (et qui n’avaient pas d’intérêt patrimonial), menés dans le cadre du projet Euroméditerranée, sont parfaitement restaurables. Si l’on trouve toujours des experts complaisants pour justifier l’injustifiable, d’autres expertises, notamment celles demandées par la copropriété du n° 6 (le jaune, qui se trouve entre les deux autres) le démontrent. L’une d’entre elle conclut sans ambiguïté : « Nous engageons notre responsabilité à dire que ce bâtiment ne présente aucun risque d’effondrement à ce jour. Tous les éléments analysés ne peuvent démontrer un défaut grave de la structure extérieur. Les façades fissurées ont suscité une présomption de dégradation structurelle qui est malgré tout minime grâce au travaux de renforcement de plancher réaliser les années précédentes. » Il explique ensuite ce qu’il faut faire pour consolider l’immeuble.

    D’ailleurs, le soi-disant risque « imminent » d’effondrement n’était pas si imminent, puisqu’il était constaté il y a presque un an. Les bâtiments étant évacués, et leurs abords sécurisés, rien ne justifie donc leur démolition plutôt que leur restauration. On apprend d’ailleurs, en lisant l’arrêté de « déconstruction », que l’on trouve en ligne (toujours ce terme ridicule employé par des mairies car cela fait sans doute plus joli que « destruction » ou « démolition »), que l’architecte des bâtiments de France s’est opposé à ce vandalisme en préconisant : « la préservation des façades des immeubles sis 4, 6 et 8 rue de la Butte et la conservation et réemplois de tout élément de pierre taille ou de second œuvre récupérable (porte d’entrée par exemple). » Un avis simple désormais, pour lequel la Ville peut passer outre, ce qu’elle ne s’est pas privée de faire. Cela démontre parfaitement qu’une autre solution que la destruction est possible, et que celle-ci n’est rien d’autre qu’un vandalisme municipal, sur une zone d’intérêt patrimonial majeur, qui ne peut être mené que grâce à cette loi Elan. Emmanuel Macron et son ancien Premier ministre Édouard Philippe sont bien les premiers responsables.


    4. 76-80 rue Bernard Du Bois à Marseille, Immeubles menacés de destruction, Juin 2020, Photo : Didier Rykner


    5. 76-80 rue Bernard du Bois à Marseille, Immeuble menacée de destruction, Juin 2020, Photo : Didier Rykner

    Même si la destruction était prévue avant les élections municipales, rien n’interdisait la mairie récemment élue de poser un moratoire sur ce chantier afin d’y substituer une réhabilitation. Rien, d’ailleurs, ne s’y oppose encore, à l’heure où nous écrivons cet article, l’irrémédiable n’étant pas encore accompli (ill. 3). Nous ne sommes d’ailleurs pas seul dans ce combat. L’association Sites & Monuments nous a prévenu (voir son article), et Stéphane Bern, que nous avons joint, est également scandalisé par ces démolitions en cours : « c’est le cœur historique de Marseille qu’on détruit avec ces maisons du XVIIIe siècle. Maintenant, quand on veut détruire, on n’entretient plus et on dit qu’elles vont tomber. » Ceci est d’autant plus vrai que d’autres démolitions sont prévues dans les prochaines semaines ou les prochains mois, ailleurs dans Marseille, mais tout autant dans des secteurs sauvegardés. Aux 76-80 rue Bernard du Bois, pas très loin non plus de la porte d’Aix, mais plus à l’est, plusieurs maisons, des propriétés municipales et à l’abandon depuis plusieurs années, sont également gravement menacées, sans doute de manière « imminente », l’état de péril datant de 2014 (ill. 4 et 5). Comme le dit Stéphane Bern : on n’entretient plus, on décrète un péril, et on démolit. Tout cela est bien pratique.


    7. Plan de sauvegarde et de mise en valeur avec la portion de la rue d’Aubagne concernée (nous avons rajouté les numéros). Les immeubles en orange sont théoriquement « à conserver »

    Et il y a bien sûr aussi la rue d’Aubagne (ill. 6) où, après avoir laissé s’écrouler deux immeubles avec les conséquences humaines que l’on connaît (huit morts), on s’apprête encore à en détruire deux autres, les numéros 69 et 71. Or, une consultation du plan de sauvegarde (ill. 7) et une comparaison avec Google Map pour y situer les numéros montre quelque chose de très curieux [1] : l’arrêté de déconstruction des n° 69 et 71 ne cite à aucun moment l’avis de l’architecte des bâtiments de France, alors que le numéro 71 est à conserver [2]. Or, si celui-ci, en cas de péril, est désormais un avis simple, il reste qu’il doit être demandé. Tel qu’il est rédigé, cet arrêté est donc irrégulier. Mais qu’importe après tout : on est à Marseille, et le maire est Jean-Claude Gaudin. Ah non ? C’est désormais Michèle Rubirola. Aucune différence semble-t’il.

    Didier Rykner

    Notes

    [1] Note parue après la mise en ligne de notre article : nous avions dans un premier temps confondu le 69 avec le 67. Or, le 67 a été détruit juste après l’effondrement.

    [2] Remarquons par parenthèse que la pertinence de certains Plans de sauvegarde n’est pas évidente : pourquoi indiquer comme à conserver le n° 71 et pas le 69 qui est comparable ?

    #Marseille #patrimoine #destruction #sauvegarde #immobilier #vandalisme #benoît_payan #Euroméditerranée #destruction #démolition #loi_elan #Michèle_Rubirola #secteurs_patrimoniaux_remarquables #Patrimoine_remarquable #Ville

  • Victoire devant le Tribunal de Marseille : l’État doit loger 23 jeunes migrants isolés

    Par une #requête_en_référé_liberté auprès du #Tribunal_administratif de Marseille, les associations Tous Migrants, Réseau Hospitalité et Médecins du Monde ont demandé à la justice d’organiser la mise à l’abri immédiate de 23 mineurs isolés dans des locaux adaptés à leurs besoins spécifiques, si nécessaire par la réquisition de lieux d’hébergement, de façon à permettre le respect des règles de prévention de la pandémie liée au Covid-19. Le Tribunal administratif de Marseille enjoint au préfet des Hautes-Alpes d’assurer l’hébergement d’urgence des 23 jeunes migrants isolés.

    https://tousmigrants.weebly.com/sinformer/victoire-devant-le-tribunal-de-marseille-letat-doit-loger-23-je
    #Marseille #justice #hébergement #logement #asile #migrations #réfugiés #France #MNA #mineurs_non_accompagnés #enfants #enfance

  • Yohanne Lamoulère avait traversé Marseille pendant le confinement lors de deux « passages à vide ». Un parcours qu’elle a renouvelé fin mai pour « Libération », au moment où la vie a peu à peu repris dans les rues de la ville, mais où la pandémie a laissé des traces. Une troisième série où la photographe s’est attachée « aux gens qui sortent » et surtout « à ceux qui se sont organisés pour la deuxième vague “sociale” qui se profile ». Si le virus circule moins, « la précarité, elle, ne va pas disparaître demain ».
    https://www.liberation.fr/france/2020/05/28/a-marseille-retour-a-l-anormal_1789530
    https://medias.liberation.fr/photo/1315799-dsc_1950.jpg?modified_at=1590660074&picto=fb&ratio
    https://seenthis.net/messages/851581

    #Yohanne_lamoulère #Marseille

  • Petit-fils d’#Algérie

    La famille de Joël Alessandra est originaire d’Italie. Au début du XXe siècle,elle a quitté la misère pour l’Eden que représentait l’Algérie, un morceau de la France où tout était à construire. À l’aune de ce que l’histoire a retenu des ‘colons’, Joël se pose une question légitime. Ses grands-parents étaient-ils des exploiteurs, des racistes, des esclavagistes ? Étaient-ils proches de l’OAS ? Ils ont tout quitté du jour au lendemain, ruminant à jamais une rancoeur profonde et légitime contre ce pays, ses habitants et bien sûr De Gaulle. En 2013, armé de son passeport et d’un visa (et accompagné de l’ « indispensable » guide sur place), Joël se rend pour la première fois à Constantine, ville de sa famille. Il est prêt à affronter ses craintes et ses doutes. Ce livre retrace son parcours… semblable à celui de milliers de familles.

    https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums/petit-fils-dalgerie
    #livre #BD #bande_dessinée
    #Italiens #Constantine #rapatriés_d'Algérie #Marseille #Français_d'Algérie #pieds-noirs #accords_d'Evian #Robert_Lacoste #Bataille_d'Alger #FLN #indépendance #De_Gaulle #Charles_de_Gaulle #guerre_civile #FIS #mémoire #mémoire_familiale

  • Péril sur la ville | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/090756-000-A/peril-sur-la-ville
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/090756-000-A/940x530

    Un été dans le quotidien animé des habitants de la butte Bellevue, dans le quartier populaire de Saint-Mauront, au cœur de Marseille... Le premier documentaire du journaliste marseillais Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014.

    Pour accéder à la butte Bellevue, Kader file à scooter à vive allure, sans casque et en claquettes, à travers les rues serpentines du 3e arrondissement de Marseille. C’est l’été, les jets d’eau fusent et les cris des minots résonnent dans les ruelles. Ici, dans l’un des quartiers les plus pauvres de France, on ne trouve plus de commerces. Même le local du Parti communiste a baissé le rideau. « On nous a abandonnés », peste Mme Tabet, surnommée « la shérif » par les jeunes. Malgré la misère, certains se prennent à rêver. Petit voyou repenti, Kader se voit acteur de cinéma quand Nour, qui s’est installée seule dans le quartier après avoir fui les coups de sa famille, s’imagine « à Londres, dans un loft, fumant une Vogue ». À l’Œuvre Paul-Hava, le père Vincent, un prêtre haut en couleur, prend soin de tout ce « village », où l’on parle italien, arabe ou comorien. Cet été-là, les habitants s’inquiètent de l’ouverture, votée par la mairie, d’une voie à double sens pour désengorger la butte. Ils redoutent l’enlaidissement de leur quartier et la disparition de son âme.

    À juste distance
    Pour son premier film, le journaliste marseillais Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, s’est immergé dans le huis clos de la populaire butte Bellevue, située dans le quartier de Saint-Mauront, au plus près de ses habitants. À juste distance et sans misérabilisme, il capte des récits de vies abîmées et le désœuvrement d’une jeunesse depuis trop longtemps oubliée. Il montre aussi l’élan collectif contre l’aseptisation programmée du quartier, l’entraide et les moments de joie, comme celle éprouvée lorsque des « grands », sous un soleil brûlant, ouvrent les vannes sur les trottoirs. Une immersion à la fois lumineuse et touchante dans un morceau de France, laboratoire menacé du vivre-ensemble.

  • La folle histoire des #masques de la Ville et de la Métropole... | conversations de mon quartier et d’ailleurs,
    https://pcdmq.blogspot.com/2020/05/la-folle-histoire-des-masques-de-la.html?view=magazine

    La folle histoire des masques de protection vue par la Ville de #Marseille, la Métropole et le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. La municipalité a communiqué urbi et orbi sur le fait que chaque Marseillais.es de plus de dix ans recevrait deux masques « grand public » en tissu, lavables et réutilisables vingt fois, accompagnés d’un masque chirurgical (en papier) « en cas d’infection ». — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?b4gZUg&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #corona #coronavirus #MPM #pandémie #partage_collegues #quartiers

  • 40 et quelques idées de balades dans un rayon de 100 km autour de #Marseille
    https://wanderlustfamily4.travel.blog/2020/05/11/40-et-quelques-idees-de-balades-dans-un-rayon-de-100-km-a

    Se déconfiner nous oblige à jouer les touristes dans notre propre région. Alors que les week-ends de l’ascension et de Pentecôte approchent à grand pas, je vous propose quelques idées de balades classées par thèmes pour aller changer d’air, même punis de mer. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?hnBaTg&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #déconfinement #partage_collegues #quartiers

  • La folle histoire des masques de la Ville et de la Métropole...

    https://pcdmq.blogspot.com/2020/05/la-folle-histoire-des-masques-de-la.html

    La folle histoire des masques de protection vue par la Ville de Marseille, la Métropole et le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

    La municipalité a communiqué urbi et orbi sur le fait que chaque Marseillais.es de plus de dix ans recevrait deux masques « grand public » en tissu, lavables et réutilisables vingt fois, accompagnés d’un masque chirurgical (en papier) « en cas d’infection ».

    Merci Monsieur le Maire pour votre générosité, mais la réalité est sans doute ailleurs.

    #Marseille #Covid19 #Masques

  • #Marseille, portrait d’une ville confinée par #Yohanne_Lamoulère

    Connue pour ses portraits en couleur au format carré, Yohanne Lamoulère travaille pour la presse nationale et internationale. Le quotidien Libération l’a invitée à couvrir la crise sanitaire dans sa ville, en noir et blanc et au format rectangulaire, un défi pour cette portraitiste confrontée à une ville vidée de ses habitants.

    https://www.arte.tv/fr/videos/097711-000-A/marseille-portrait-d-une-ville-confinee


    (crédit photo Yohanne Lamoulère)

    #photo #confinement #arte