• Le #mal-logement et ses enjeux à #Marseille, une veille cartographique (2018-2020)

    L’effondrement de deux immeubles dégradés du centre ville le 5 novembre 2018, faisant huit victimes, a déclenché une vague sans précédent de milliers d’évacuations préventives d’immeubles dégradés reconnus “en péril”, éclairant subitement les problèmes anciens de logement, de pauvreté et les besoins en matière de politiques publiques à Marseille. L’un des deux immeubles non entretenus et effondrés appartenait depuis des années à la Ville à travers sa société Marseille Habitat, l’autre à des propriétaires privés.
    Ce double effondrement a provoqué un choc émotionnel et politique, révélant le bilan de décennies de “laisser-faire” face au mal-logement et aux risques environnementaux urbains dans le centre de Marseille (la pluie et les glissements de terrain, invoqués comme cause des effondrements). La soudaineté des évacuations déclenchées ensuite (entre 3000 et 4000 personnes) évoque un contexte d’urgence humanitaire plus habituel dans les villes des Suds qu’en France. En février 2020, ce sont 497 adresses qui au total ont été évacuées en urgence . En mars 2020, ces évacuations se poursuivent et continuent à toucher des habitants de quartiers centraux (Noailles, Belsunce, Panier, Joliette) et péri-centraux (Belle de mai, Versailles), et de quelques copropriétés dégradées périphériques.
    Ces événements, cette crise et sa gestion questionnent la responsabilité des pouvoirs publics, celle des acteurs privés et la place des habitants plus précaires dans la cité. Après de fortes mobilisations sociales, de longues négociations entre pouvoirs publics et associations ont abouti à l’adoption d’une charte du relogement , signée entre la Ville, l’Etat, des collectifs et associations le 8 juillet 2019. Le suivi de cette charte se fait à travers des réunions périodiques entre signataires, non sans tensions dans un contexte pré-électoral. En janvier 2020, la conseillère municipale en charge de ce dossier démissionne de ses fonctions d’ajointe au logement en regrettant le manque de moyens publics et le non respect de cette charte. Plus d’un an après, le bilan de la gestion de cette crise humanitaire et du respect de cette charte n’a toujours pas été réalisé, un appel d’offre est en cours. La mobilisation d’associations pour remettre le mal-logement au centre de l’agenda politique marseillais a trouvé un écho néanmoins assez atténué au moment des élections municipales de mars 2020.

    Sur ces questions, nous avons contribué au rapport du Haut Comité au Logement des Personnes Défavorisées (HCLPD), Marseille, de la crise du logement à la crise humanitaire (novembre 2019) puis en lui fournissant unRecueil_de cartes_2019_sur_Marseilleet son contexte social, notamment celui du logement social (mise en ligne sur le site du HCLPD février 2020).
    Le caractère dramatique de l’événement déclencheur ne doit pas occulter les problèmes de fond, structurels, bien connus des observateurs à Marseille : fortes inégalités sociales et fragmentation urbaine, pauvreté (26%, 200 000 personnes) très concentrée au centre ville, dans plusieurs grosses copropriétés dégradées excentrées, et dans les quartiers où se concentre le logement social ancien.
    Ces problèmes sont aggravés par des inégalités de traitement entre les territoires de la ville, le manque de logements “très sociaux”, accessibles aux plus modestes, à la mesure des besoins (surtout en centre ville).


    Le mal-logement en période de confinement

    L’entassement des habitants dans des logements surpeuplés des quartiers populaires du centre-ville, des copropriétés dégradées et dans certaines cités de logements sociaux (Air bel) renforce les autres formes d’inégalités au quotidien en période de confinement face au Covid. Rappelons que les inégalités ne sont pas seulement intra-marseillaises, mais encore plus forte à l’échelle de la métropole Aix Marseille Provence. Cela nous est montré par l’analyse du nombre de personnes par pièce (qui rentre dans la composition de l’indice de surpeuplement, ce dernier, plus complexe, tient compte de la surface et de la proportion d’enfants). la carte suivante a été élaborée réalisée pour analyser les conditions de vie des jeunes en situation de confinement (dans le cadre du projet Graphite 2020).

    1.2018-2019 : une vague d’évacuations préventives dans le parc d’habitat dégradé des quartiers centraux
    Entre novembre 2018 et novembre 2019, selon nos estimations croisant et recoupant des sources officielles et d’associations, au moins 1300 foyers (plus de 3000 personnes) ont été évacués en urgence, d’immeubles principalement situés au centre et déclarés inhabitables. Début novembre 2019, nous avons dressé la carte des 409 immeubles touchés par l’un des 68 arrêtés et/ou des 330 arrêtés de péril qui se sont succédé et comportent une interdiction d’occuper (en examinant et en géolocalisant toutes les adresses concernées par les arrêtés, car un même arrêté peut concerner plusieurs immeubles, certains ne préconisent pas d’évacuation).

    A cette date, 399 immeubles avaient été évacués tout ou partie (immeuble entier en général, quelques appartements dans certains cas). La moitié environ d’entre eux font aujourd’hui l’objet d’une “mainlevée” de l’arrêté de péril.
    Ces arrêtés de péril concernent majoritairement des habitants très modestes, violemment déstabilisés par ces délogements. Après une gestion improvisée au début, parfois brutale et souvent conflictuelle, la mise en place de dispositifs professionnalisés a permis de mieux prendre la mesure de cette crise inédite. D’abord la mise en place de deux MOUS[1] , l’une pour le relogement temporaire des ménages évacués (10 décembre), l’autre pour leur accueil et leurs suivi social ( février). Les associations ont mené à bien la longue négociation d’une la charte du relogement (janvier-juin, validée en conseil municipal le 17 juin, signée le 8 juillet) entre Mairie, Etat, collectifs et associations, avec la création d’un comité de suivi partenarial. Elle garantit, entre autres, un “droit au retour au centre” des habitants évacués.
    Malgré la mise en place de ce comité de suivi réunissant régulièrement Ville, Etat, opérateurs privés (France Horizon, Soliha) et associations, les pouvoirs publics n’ont longtemps pas communiqué d’informations précises et localisées sur le devenir des ménages évacués. Une polémique sur les risques d’éviction de ces ménages les plus modestes hors du centre-ville s’est nourrie de ce climat d’urgence et d’opacité dans le contexte des forts enjeux de renouvellement urbain pour les vieux quartiers de Marseille proches du Vieux Port.

    2. Arrêtés de périls, évacuations : banalisation des procédures d’urgence
    Au fil des mois, et tandis que se mettent en place des plans de rénovation du centre-ville, les arrêtés de périls imminents et les évacuations se poursuivent. Chercheurs et étudiants d’Aix Marseille Université (LPED) ont continué la veille En février 2020, ce sont 497 adresses qui sont touchées par des arrêtés d’évacuation et/ou de péril imminent. On ne constate pas de changement majeur dans la localisation des zones concernées : hypercentre ville ancien, toujours. Dans le détail, on constate que certains nouveaux espaces sont concernés principalement à partir de l’été 2019, correspondant à des zones de chantiers de rénovation, comme si l’arrêté de péril imminent et l’évacuation en urgence des habitants devenait un outil pour sécuriser les aménagements en cours.

    3. une cartographie des évacuations d’urgence et des relogements : un travail collaboratif entre géographes universitaires, la Commission des délogés du Collectif 5 novembre, les associations Marseille en Colère, Un Centre Ville pour tous, en lien avec la Fondation Abbé Pierre
    L’initiative d’une cartographie des arrêtés de péril avait été lancée dès le mois de janvier 2019, en collaboration avec le journal Marsactu qui a créé une animation accessible en ligne [https://marsactu.fr/cest-mon-data-chronologie-dune-vague-de-perils/]. Puis, face à la carence et l’imprécision des données publiques sur les trajectoires des ménages évacués, nous avons élaboré un outil de suivi indépendant, en collaboration avec l’Association Un Centre Ville Pour Tous, la Fondation Abbé Pierre et avec un développeur informatique bénévole (Datas-Collect). [présentation de l’initiative ici, par le journal Marsactu]
    Ce travail, réalisé selon les règles de l’art scientifique (questionnaire, géoréférencement, saisie, vérifications, validation) a démarré avec des étudiants en février 2019. Il s’est appuyé sur la veille réalisée depuis novembre 2018 par les permanences de la Commission des délogés du Collectif 5 novembre et de l’Association Marseille en Colère. Depuis le 5 novembre 2018, les deux cellules de crise bénévoles de ces associations soutiennent et accompagnent sans relâche dans leurs démarches environ 500 ménages évacués[2].
    Après avoir conçu et construit l’outil en collaboration avec les associations (décembre-février), défini le cadre déontologique de la démarche (mars), il a été possible, avec l’appui d’étudiants volontaires, de cartographier et de documenter les trajectoires d’une partie de ces ménages.
    La démarche, basée sur de nombreuses rencontres avec les associations et des habitants évacués, a été volontairement tenue discrète, les participants s’y étant engagés afin d’éviter toute instrumentalisation des observations qui concernent 368 ménages sur les 500 environ référencés par les collectifs et associations (ceux pour lesquels les associations disposent d’une information suffisante).

    368 ménages évacués
    Hébergement temporaire 1 : 302
    Hébergement temporaire 2 : 100
    Hébergement temporaire 3 : 27
    Hébergement temporaire 4 : 11
    Relogement proposé 1 : 43
    Relogement proposé 2 : 9
    Relogement proposé 3 à plus : 6
    Relogement longue durée ou réintégration : 93

    En septembre 2019 les 368 ménages dont les trajectoires sont directement suivies par les collectifs et associations représentaient 955 personnes déplacées, 554 adultes, 309 mineurs de 4 à 18 ans, 72 enfants moins de 4 ans (dont 11 naissances pendant l’hébergement en hôtel). Le suivi des associations s’est concentré, au début, sur la gestion du quotidien. Les évacuations, surtout les premières semaines, ont été brutales, dans une ambiance de stress lié à une vague de signalements d’immeubles à risque à Marseille.
    Jusqu’en novembre 2019, et malgré une amélioration suivant la signature de la charte du relogement, certaines évacuations ont continué à être diligentées hors cadre légal, sans arrêté officiel (l’arrêté venant plusieurs jours après l’évacuation). Des habitants ont été évacués par les marins pompiers et la police en quelques dizaines de minutes, disposant ensuite d’une brève visite sous escorte pour récupérer quelques objets de première nécessité. les personnes ont alors été orientées vers des hôtels, une “cantine” d’urgence étant mise en place par la Ville sur la Canebière (Maison des associations). Sous la pression des associations, nombre de familles ont ensuite été placés dans des appart’hotels permettant la préparation de repas et un semblant de vie familiale.
    Au stade actuel de la saisie (mi sept. 2019), la carte montre 368 domiciles de ménages évacués depuis le 5 novembre (avec ou sans arrêtés de péril), leurs 441 hébergements temporaires successifs (hôtels, appart’hôtels), les appartements qui leur ont été proposés en convention d’occupation provisoire. Dans 93 cas, la trajectoire du ménage va jusqu’à la réintégration du domicile initial ou le relogement de longue durée, que ce soit via la médiation de SOLIHA ou par les propres moyens des ménages.
    Depuis l’été, de nouvelles évacuations d’immeubles en péril, parfois déclenchées par le voisinage, parfois associées à des travaux, à des projets de réaménagements du centre ville (périmètre de l’Opération d’Intérêt national EUROMED notamment) accroissent la pression.

    les hébergements d’urgence (hôtels et appart’hôtels)

    Pour les locataires évacués dans le cadre d’un Arrêté de péril (ce qui est la voie légale ), l’hébergement incombe légalement au propriétaire bailleur, le temps de réaliser les travaux prescrits. Nombre de propriétaires ont assumé correctement ce devoir. Mais les défaillances sont nombreuses, et sous la pression des associations, la Ville a assuré le relais – à charge pour les propriétaires de rembourser. Certains “marchands de sommeil” ont fait réaliser des travaux bâclés, insuffisants pour permettre une réintégration, ou réduits au strict minimum relatif à la sécurité, sans traiter l’insalubrité des immeubles (ou même en l’aggravant). Soucieux de rentabiliser la situation, certains propriétaires ont tenté de reloger leurs locataires dans d’autres logements tout aussi indignes. L’un a tenté de profité du relogement provisoire de ses locataires évacués pour détruire leurs affaires personnelles et relouer les appartements. Plusieurs immeubles évacués, mal sécurisés, ont été squattés, cambriolés en l’absence des habitants, et certains évacués ont tout perdu. Habitants et associations, soutenus par la fondation Abbé Pierre, ont lancé des procédures judiciaires. Très longues, certaines commencent tout juste à aboutir.
    Pendant des mois, le provisoire s’est prolongé pour les ménages les plus fragiles suivis par le Collectif du 5 novembre et Marseille en Colère.

    Le lancement d’une MOUS “relogement”[1] confiée à SOLIHA les 10 décembre a ouvert des perspective de captation de logements à titre temporaire auprès de bailleurs sociaux et privés afin que ces ménages retrouvent un équilibre, pendant les travaux de mise en sécurité de leurs immeubles demandés aux propriétaires. Nombre de séjours forcés en hôtels ont duré de plusieurs semaines à plusieurs mois, dans l’attente de ces travaux. A l’été, nombre de ménages n’avaient toujours pas pu regagner leur domicile initial , ni récupérer meubles et vêtements, ni être relogés. Beaucoup demeurent encore, 1 an après, dans l’incertitude, en situation d’attente de relogement pérenne. Selon la « MOUS Relogement », 142 ménages et 336 personnes étaient encore “hébergés à l’hôtel” au 18 octobre 2019.

    Mais où se trouvent-ils, dans quels hôtels ? Et où se situaient les offres de relogements temporaires de longue durée ou définitifs proposés au ménages évacués au cours de ces 10 mois ? Faute d’information, les bénévoles des associations ont réalisé un travail de suivi quotidien dans les hôtels. C’est ainsi qu’a été réalisée cette cartographie, avec la collaboration des familles concernées : elle montre qu’à part quelques hôtels très excentrés, surtout lors des premières semaines (La Valentine, l’Estaque), la plupart des hébergements provisoires ont été ensuite rapprochés du centre-ville. Mais pour des raisons logistiques, beaucoup des ménages non relogés ont du changer plusieurs fois d’hôtels, certains plus de 5 fois en quelques mois, cette instabilité accentuant le traumatisme initial.
    L’une des priorités des associations a été d’accompagner ceux qu’elles appellent les “délogés” dans cette période traumatisante, palliant ainsi les fortes carences publiques. Réconfort moral et écoute, collectes de vêtements d’hiver (en décembre), puis d’été (en mai juin), de jeux pour enfants, organisation des fêtes de fin d’année, aide aux démarches administratives, prise de contact avec des avocats, cellule psychologique assurée par des professionnels bénévoles etc.
    Collectifs et associations ont exercé leur influence pour obtenir des hébergement plus conforme à une vie familiale, le regroupement des familles, le rapprochement des hébergements du logement d’origine.

    des réintégrations sous tension

    Un an après, 181 immeubles objet d’un AP sont officiellement considérés comme “réintégrables” (novembre 2019) après travaux prioritaires de mise en sécurité et main levée partielle d’arrêté de péril. Mais certains d’entre eux sont toujours lézardés de fissures inquiétantes et demeurent, par ailleurs, insalubres, conduisant des habitants à craindre de s’y réinstaller. Ils se souviennent qu’au 65 rue d’Aubagne, en 2018, les habitants avaient été autorisés à réintégrer leur immeuble après une telle mainlevée d’arrêté de péril, avant que celui-ci ne s’effondre sur eux.

    Après la mainlevée d’arrêté de péril, la réintégration du domicile de départ est parfois refusée et souvent contestée : travaux incomplets, appartements non remis en état d’occupation après travaux de sécurisation, persistance de fragilités dans l’immeuble, insalubrité qui était parfois associée au péril, et n’a pas été résorbée, voire s’est aggravée suite à des mois de non occupation.
    Tout comme les permanences bénévoles d’accueil et d’aide aux évacués[3], ou l’accompagnement juridique et social des ménages, cette veille cartographique associant universitaires et bénévoles a fonctionné pendant l’été 2019 : informaticien, géographes, membres de la Commission des délogés du Collectif 5N, de Marseille en Colère, Un Centre Ville pour Tous avec l’appui de la Fondation Abbé Pierre.
    4.Bilan du suivi officiel des relogements temporaires en septembre 2019 : 1186 ménages évacués

    La description de ce dispositif collaboratif lors d’un entretien collectif auprès du journal MARSACTU le 5 juillet 2019 a suscité des échanges lors des comité de suivi de la charte du relogement de l’été 2019. Nous avions proposé aux pouvoirs publics et à SOLIHA (opérateur de la MOUS qui gère la recherche de relogements et l’accompagnement des familles) de s’associer à cette démarche. La préfecture a accepté le principe d’une collaboration en juillet 2019, des données nous ont été remises fin septembre 2019.Les pouvoirs publics (préfecture, Ville) ont alors commencé à donner plus de transparence aux chiffres de la MOUS relogement.

    Le 18 septembre 2019, avec l’accord de la préfecture et de la ville, SOLIHA a remis à l’Université des données chiffrées détaillées, anonymisées mais géolocalisables (adresses évacuées, adresses des relogements proposés et acceptés par les familles) concernant la MOUS relogement. Elles permettent de dresser un bilan de près d’une année de suivi des ménages évacués éligibles au relogement (locataires titulaires d’un bail). Plusieurs réunions et des échanges ont eu lieu pour valider, cartographier et diffuser ensemble des données de cette gestion de crise. Les cartes et graphiques qui en résultent ont été présentés en comité de pilotage de la MOUS relogement le 21 novembre 2019. [4]

    Il est donc possible de rendre compte de cette année de gestion de crise en combinant données officielles, éclairages du terrain et explications, ce qui peut favoriser le suivi de la “charte du relogement” et la concertation entre toutes les parties prenantes : habitants, organisations sociales, Collectivité, Etat.

    capter et sélectionner les logements

    La mission de la MOUS qui est de reloger temporairement les ménages évacués (locataires titulaires d’un bail) se base sur un repérage et une captation de logements sociaux et privés. Au début de sa mission le 10 décembre 2018, SOLIHA ne dispose que d’une centaine de logements pour plusieurs centaines de ménages évacués. En une année, plus d’un millier de logements ont fini par lui être proposés par bailleurs sociaux et privés, mais la moitié ont du être refusés en raison de leur éloignement du centre, ou de leur mauvais état. Seuls 550 baux environ ont été signés entre SOLIHA et les bailleurs, permettant ensuite d’y loger les ménages sous forme de “convention d’occupation temporaire”.

    les contraintes de l’offre de logements sociaux

    La mission de relogement des ménages évacués butte particulièrement sur le manque de logements sociaux au centre-ville ancien où prédomine d’un habitat privé, de rente locative, très dégradé. Dans l’ensemble, malgré une légère progression récente la ville de Marseille est légèrement déficitaire en logement SRU (21,01%), mais le déficit est plus fort si l’on exclut du calcul les logements étudiants et les logements de loyers “intermédiaires” qui, de fait, ne sont pas accessibles aux plus modestes… et de manière criante dans certains arrondissements : les logements sociaux familiaux, surtout les “très sociaux” sont peu nombreux au centre (1er, 2eme,4eme, 5eme) concentrés au Nord (15eme) et au centre nord de la ville(3eme), absents des arrondissements du sud (6eme, 7eme, 8eme) et du 12eme. La production de logements sociaux de ces dernières années a produit quelques milliers de logements “très sociaux”, mais presque tous dans les quartiers nord. Quelques milliers de logements “intermédiaires” créés autour des périmètres de projets (Euromed, ZAC ou zones de rénovation) sont inaccessibles aux plus modestes.

    Les contrastes, carences et besoins en logement social doivent aussi êtres lus à l’échelle de la métropole AMP (Aix Marseille métropole), dont les inégalités et le déficit de solidarité territoriale ont été pointées par un récent rapport de l’OCDE. La Métropole elle même s’est constituée tardivement et sous la pression de l’Etat, une partie des communes très favorisées du pays d’Aix refusant de s’associer à Marseille. En pleine crise du logement indigne et des évacuations, le programme local de l’habitat (PLH) métropolitain à l’échelle des 92 communes réunies, difficilement élaboré (et pourtant jugé trop timide par nombre d’associations) a été repoussé par une majorité des élus de la métropole, alors que plusieurs de ces communes comptent parmi les plus fortement carencées de France en logement social.

    4. Les enjeux
    En pleine période pré-électorale (élections municipales, mars 2020) et au moment ou des documents d’urbanisme importants pour la politique de logement abordable (PLUI et PLH) sont débattus, cette crise éclaire aussi brutalement les effets d’un système séculaire d’arrangements et d’informalité qui, certes, a permis à des ménages populaires de demeurer en centre ville… mais parfois dans des conditions indignes, et pour le plus grand profit de certains propriétaires privés indélicats ne mettant pas leur patrimoine aux normes d’habitabilité.

    La fabrique urbaine de Marseille est, historiquement, dominée par des logiques privées et par des arrangements les plus divers entre public et privé, pour le meilleur (tolérance, convivialité) et pour le pire (clientélisme). Nous l’avons déjà étudié en analysant la genèse historique des fermetures résidentielles à Marseille. Cette forme de “compromis de coexistence” est constitutif tant des formes d’urbanités marseillaises que de son histoire politique. La planification et les régulations ont été réduites au minimum, conduisant, à plusieurs reprises dans l’histoire, à des interventions directes de l’Etat face à des urgences.

    Dans les années 60, la stratégie de construction des logements sociaux, majoritairement dans les quartiers nord était sous-tendue par des logiques clientélistes, a accentué un dualisme urbain de part et d’autre du centre paupérisé, lui-même abandonné au marché locatif puis spéculatif. Les quartiers centraux de Marseille ont ainsi joué, depuis longtemps, une fonction de transit et de logement des habitants plus pauvres dans un habitat de plus en plus dégradé, après le “glissement” des classes aisées et moyennes vers le sud et les périphéries. Ce centre, demeuré populaire jusqu’à cette dernière décennie, demeure très déficitaire en habitat social, surtout familial, malgré des projets successifs de résorption de l’habitat dégradé. Diverses initiatives de préemptions d’immeubles par la Ville ont été freinées par d’interminables procédures judiciaires. Bien des immeubles rachetés, pour créer du logement social n’ont pas été rénovés, sont restés des hôtels meublés, ont été maintenus vacants et/ou se sont dégradés, faute de moyens publics. Ainsi l’un d’entre eux, spécialement étudié, est loué 700 euros par mois par la Ville a un hôtelier. En échange de cette contrepartie, l’hôtel génère plus de 50000 euros de chiffre d’affaires déclaré et 12000 euros environ de bénéfices déclarés annuels.

    Les investissements de la Ville se sont orientés ailleurs : comme beaucoup de villes portuaires en crise post-industrielle, Marseille mise sur le tertiaire… En tant que ville subalterne, incapable d’attirer de véritables investissements productifs, il s’agit surtout d’économie résidentielle et de rente immobilière et touristique. Les options néolibérales sont assumées : rentabiliser le foncier, qui est supposé financer la fabrique urbaine, activer le potentiel des quartiers déjà attractifs (littoraux) et de quelques spots patrimoniaux, encourager le secteur immobilier locatif touristique et les centres commerciaux, au moyen de quelques partenariats publics-privés phares. Cela suppose mécaniquement un glissement des populations insolvables hors des espaces rentables, notamment ceux proches du Vieux Port. Divers projets comme celui de la rue de la République, artère haussmanienne reliant le Vieux Port et le port de croisières de la Joliette (2004-2007) ont déjà conduit, il y a 10 ans, à l’éviction d’une partie des locataires modestes d’immeubles privés anciens, délogés lors d’une vaste opération spéculative. Cet épisode avait déjà mobilisé des collectifs d’habitants et associations autour d’”Un Centre ville pour tous“, mobilisations déjà accompagnées par diverses études scientifiques.
    Ce défi d’un renouvellement concerté pour les quartiers centraux populaires et délabrés de Marseille, proche du Vieux port est à nouveau placé au centre des revendications de collectifs militants dans le cadre de cette crise des évacuations (associations historiques, comme Un centre Ville Pour Tous, collectifs récents directement liés aux effondrements, comme le Collectif du 5 novembre, ou Marseille en Colère, ou encore les tous nouveaux Conseils citoyens crés dans le cadre de la Politique de la Ville). Des mouvements informels comme “Marseille Vivant et Populaire” témoignent aussi d’une revendication de la diversité cosmopolite du vieux Marseille, au moment même où celui-ci commence à se transformer socialement (Belsunce, Noailles, le Panier, la Joliette). S’opposant à ce qui est qualifié de “stratégie de gentrification”, associations et collectifs contestant aussi, par diverses méthodes d’agit’propre, parfois humoristiques, des opérations urbaines de prestige menées dans ces périmètres d’où sont évacués les ménages les plus précaires.
    Cette année de crise a également eu pour effet de renforcer une presse locale très dynamique et souvent mobilisée (La Provence, Marsactu, la Marseillaise, le Ravi, avec la collaboration de Médiapart…), collaborant tant avec le monde associatif qu’universitaire, et qui a su se placer à la pointe d’investigations menées en réseau : analyses historiques, événements, monographies d’immeubles, de quartiers, chroniques des “marchands de sommeil” , critique du déficit historique des régulations et contrôles, tant de la part de la municipalité que de certains services d’Etat, comme l’ARS. [voir l’enquête de presse commune “la grande vacance”].

    https://urbanicites.hypotheses.org/2872
    #cartographie #visualisation #logement #relogements_temporaires #MOUS #hébergements_d’urgence #évacuations

  • Cagnotte : Cagnotte pour les familles des Rosiers - Leetchi.com
    https://www.leetchi.com/c/cagnotte-pour-les-familles-des-rosiers

    Nos élèves de la cité des Rosiers sont en train de mourir de faim.

    La majorité des familles vivait de travail au black, parfois de recup ou de mendicité.

    La cantine, gratuite pour les familles les plus pauvres, était parfois le seul vrai repas de la journée pour les enfants.

    Depuis plusieurs jours, avec l’aide d’une maman des Rosiers et de ma binôme, nous travaillons sur une liste de besoin des parents de nos élèves.

    Nous avons plusieurs besoins :

    – de l’argent. C’est vraiment le nerf de la guerre.

    Cet argent est redistribué aux familles pour qu’elles puissent faire des courses ou payer leurs factures (ça n’est pas le moment pour elles de se faire couper l’électricité).

    • Confinement : sans revenus, à #Marseille les habitants des quartiers Nord se serrent les coudes

      Dans les quartiers Nord de Marseille, la crise économique frappe de plein fouet les plus démunis. Beaucoup vivent de « petits boulots » non déclarés et ne peuvent pas bénéficier du chômage partiel. Pour venir en aide à ces familles sans revenus, des chaînes de solidarité se mettent en place.

      A la cité Maison Blanche, dans les quartiers Nord de Marseille, au moins 60% de la population vivrait d’emplois non déclarés : c’est ce qu’affirme Naïr Abdallah, membre du collectif Maison Blanche.

      Aides à domicile, ménages et autres commerces dissimulés... Avec le confinement, ces petits boulots sont eux aussi à l’arrêt, sans aucun filet de sécurité pour les travailleurs.

      Pour des familles entières, « il n’y a plus de rentrée d’argent, il n’y a plus rien », regrette le jeune homme de 28 ans.
      Des dons quotidiens
      Pour venir en aide à cette population démunie, les membres du collectif Maison Blanche organisent depuis plusieurs jours des distributions de nourriture gratuite, au pied des immeubles.

      Ce-matin là, le collectif a reçu des cageots de fraises, données gracieusement par un maraîcher. Elles sont envoyées par une certaine Bernadette de 84 ans, qui laisse un petit mot : « Bon courage à vous tous, je pense bien à vous ».

      Sous les fraises, une grande palette de boissons chocolatées en briquette, offerte elle aussi, par une épicerie du quartier.

      De quoi donner le sourire aux habitants de la cité, mais pas assez pour nourrir toutes les familles oubliées.

      Alors chaque jour, la journée de Naïr et des autres membres du collectif commence par ce qu’ils appellent « la tournée ».

      Dès 9 heures, ils grimpent dans leur camionette, en route vers des commerces et entrepôts alimentaires, dans l’espoir de récupérer quelques denrées.

      Quand ils font chou blanc, comme ce jour-là, le Secours Populaire leur tend la main. Arrivé dans le hangar de l’association, une palette de nourriture déjà prête les attend.

      Paquets de pâtes, de purée en poudre, briques de lait, conserves et boîtes de semoule : Naïr est rassuré. Aujourd’hui encore, il va pouvoir nourrir son quartier. « Il y en a pour au moins cinquante familles », estime-t-il en découvrant la palette.

      Midi, une file d’attente se forme dans le quartier. Devant le grand étalage de nourriture, une petite foule se forme, en respectant tant bien que mal les gestes barrières.

      Naïr appellent les habitants à approcher un par un. Sac de courses en main, mères de familles et enfants viennent chercher ce qui leur servira de repas pour les prochains jours. Les aliments sont rationnés par les membres du collectif, qui distribuent soigneusement chaque produit.

      « C’est une bouée de sauvetage, c’est de l’oxygène », reconnaît un vieil homme, en remplissant son sac de quelques aliments.

      Une femme dispose les paquets dans les rangements de sa poussette. Elle est soulagée. « Heureusement qu’ils sont là pour nous aider, parce que sinon je crois qu’on crèverait de faim à Marseille ».

      Les #dons_alimentaires font vivre les habitants des quartiers Nord

      « Ça me fait du bien de savoir que toutes ces familles peuvent manger dignement » se réjouit Naïr en regardant la file d’attente.

      Le jeune homme a grandi dans ce quartier, il connaît cette misère. « La majorité ce sont des mères de familles actives, qui font du ménage ou du travail au noir. Pour ces gens, la situation est devenue extrêmement grave depuis la quarantaine » .

      Avec le confinement, Naïr explique avoir été témoin de situations poignantes : « Y’a une famille du bâtiment qui mangeait des oignons, midi et soir. Uniquement des oignons. Il y a urgence ! On est là pour les aider. »
      Pas d’argent, mais de l’ingéniosité
      Pour éviter de sortir de chez eux, certains habitants font preuve d’ingéniosité. Les humanitaires distribuent parfois la nourriture par système de poulie, avec des cordes ou des draps noués, pour l’envoyer jusqu’aux balcons, dans les étages.

      Jenny Gratier, membre du collectif, livre aussi les paniers aux plus fragiles. Au huitième étage, une retraitée ne peut se déplacer. La militante lui apporte alors elle-même un sac de nourriture sur son paillasson. « Ça fait du bien », assure timidement la dame âgée, qui ne peut cacher son sourire en récupérant le colis.

      Pour ces maraudes, Naïr et ses acolytes doivent parfois mettre la main à la poche, sur leurs deniers personnels. Les six membres du collectif ont pris pour habitude de consacrer une partie de leurs revenus à leur mission humanitaire.

      « A nous six, on gagne 6.600 euros par mois. Alors on a mis nos salaires en commun et on a réussi a mettre 2 ou 3.000 euros de côté chaque mois », expliquent-ils.

      « D’habitude, on consacre cet argent aux activités ou aux sorties des petits du quartier. Depuis le confinement, on le consacre aux achats pour ces familles » .

      Il ajoute : « Les pouvoirs publics ? C’est nous. On est le pouvoir du public ».

      Le collectif récolte et distribue de la nourriture, mais pas seulement. Dans leur local, des manuels scolaires et des fournitures de classe sont destinés aux enfants de familles précaires.

      Pour Naïr, ça fait partie des besoins de premières nécessités, que n’ont pas forcément les habitants du quartier.

      Voir le reportage Covid-19 : la solidarité s’organise dans les quartiers nord de Marseille

      Effet boule de neige
      Des initiatives comme celle du collectif Maison Blanche, il en naît dans de nombreux quartiers de Marseille depuis le confinement. Sur Internet, les cagnottes se multiplient pour nourrir et soutenir les plus précaires.

      A la cité des Rosiers par exemple, dans le 14ème arrondissement, ce sont les enseignants de l’école qui ont pris les choses en main. Ils ont monté une cagnotte en ligne, qui a déjà récolté près de 6 000 euros.

      Dans l’annonce, les instituteurs écrivent : « La cantine, gratuite pour les familles les plus pauvres, était parfois le seul vrai repas de la journée pour les enfants. »

      Ils réclament ainsi de l’argent pour acheter des produits alimentaires aux familles, mais aussi des produits d’hygiène et d’entretien, ainsi que des fournitures ludiques ou scolaires pour les enfants.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/metropole-aix-marseille/marseille/quartiers-nord/confinement-revenus-habitants-quartiers-nord-se-serrent
      #ingéniosité #solidarité

  • The Great Empty

    During the 1950s, New York’s Museum of Modern Art organized a famous photo exhibition called “The Family of Man.” In the wake of a world war, the show, chockablock with pictures of people, celebrated humanity’s cacophony, resilience and common bond.

    Today a different global calamity has made scarcity the necessary condition of humanity’s survival. Cafes along the Navigli in Milan hunker behind shutters along with the Milanese who used to sip aperos beside the canal. Times Square is a ghost town, as are the City of London and the Place de la Concorde in Paris during what used to be the morning rush.

    The photographs here all tell a similar story: a temple in Indonesia; Haneda Airport in Tokyo; the Americana Diner in New Jersey. Emptiness proliferates like the virus.

    The Times recently sent dozens of photographers out to capture images of once-bustling public plazas, beaches, fairgrounds, restaurants, movie theaters, tourist meccas and train stations. Public spaces, as we think of them today, trace their origins back at least to the agoras of ancient Greece. Hard to translate, the word “agora” in Homer suggested “gathering.” Eventually it came to imply the square or open space at the center of a town or city, the place without which Greeks did not really regard a town or city as a town or city at all, but only as an assortment of houses and shrines.

    Thousands of years later, public squares and other spaces remain bellwethers and magnets, places to which we gravitate for pleasure and solace, to take our collective temperature, celebrate, protest. Following the uprisings in Tiananmen Square, Tahrir Square, Taksim Square and elsewhere, Yellow Vest protesters in France demonstrated their discontent last year not by starting a GoFundMe page but by occupying public sites like the Place de la République and the Place de l’Opéra in Paris.

    Both of those squares were built during the 19th century as part of a master plan by a French official, Baron Georges-Eugène Haussmann, who remade vast swaths of Paris after the city passed new health regulations in 1850 to combat disease. Beset by viruses and other natural disasters, cities around the world have time and again devised new infrastructure and rewritten zoning regulations to ensure more light and air, and produced public spaces, buildings and other sites, including some of the ones in these photographs, that promised to improve civic welfare and that represented new frontiers of civic aspiration.

    Their present emptiness, a public health necessity, can conjure up dystopia, not progress, but, promisingly, it also suggests that, by heeding the experts and staying apart, we have not yet lost the capacity to come together for the common good. Covid-19 doesn’t vote along party lines, after all. These images are haunted and haunting, like stills from movies about plagues and the apocalypse, but in some ways they are hopeful.

    They also remind us that beauty requires human interaction.

    I don’t mean that buildings and fairgrounds and railway stations and temples can’t look eerily beautiful empty. Some of these sites, like many of these photographs, are works of art. I mean that empty buildings, squares and beaches are what art history textbooks, boutique hotel advertisements and glossy shelter and travel magazines tend to traffic in. Their emptiness trumpets an existence mostly divorced from human habitation and the messy thrum of daily life. They imagine an experience more akin to the wonder of bygone explorers coming upon the remains of a lost civilization.

    They evoke the romance of ruins.

    Beauty entails something else. It is something we bestow.

    It will be the moment we return.

    https://www.nytimes.com/interactive/2020/03/23/world/coronavirus-great-empty.html
    #photographie #vide #géographie_du_vide #coronavirus #villes-phantomes #ghost-town #urban_matter #villes #géographie_urbaine
    via @albertocampiphoto
    ping @reka @philippe_de_jonckheere

    • Deserted cities of the heart

      The past few weeks have seen images spreading around the internet of empty streets and deserted cities. But what do these images tell us about the present moment, and what does their cultural value suggest about our relationship to the current crisis?

      In Liu Cixin’s sci-fi novel The Three-Body Problem, an astrophysicist, radicalized by reading Silent Spring, and having been persecuted during the Cultural Revolution, decides the human race is irredeemable and sells it out to an alien invader. I started the book a few weeks ago; now it has become grimly timely. Demagogues would now have us believe that the novel coronavirus is an alien invasion force while also trying to sell millions of us out to it as quickly as possible. Some have made a comparison to the risk-reward calculus of driving, arguing that governments don’t force people to drive slow in order to save lives. So why should they prevent us from endangering ourselves and others? Lives must be sacrificed to road wrecks to maintain a certain rate of return. As the skies clear dramatically over cities that are accustomed to thick smog, one can imagine the demagogues making a similar argument about the air pollution that already ruins lungs and truncates lives: All coronavirus does is accelerate the process — fast capitalism in its apotheosis.

      But the eschatological fantasies of Liu’s anti-humanity cadres are also echoed, however faintly, in the celebration of abandoned urban spaces and brightened city skies as some sort of coronavirus consolation. These are not like the images of empty grocery shelves, caused by those merely participating in the panic. They evoke something more sedate, serene. Earlier in the crisis, when Italy was the focal point, the sudden clarity of Venice’s canals were widely discussed with wonder. Without boat traffic, the sediment in them settled, making it possible to see the marine life they host. CNN quoted a random person saying, “What a marvel this Venice was; this virus brought something ... beautiful." That sentiment was echoed on Twitter feeds that shared video of the canals, the fish newly visible. Implied in this sharing was a message about the resilience of nature and humanity’s fundamental tendency to interfere rather than participate in it: See how nice and pure the world is without tourists, without other people living their lives by their own priorities and privileges? This is the way I like to see the world, with no one else around to see it. The way things “really should be” is the way they are when human activity is subtracted. The canals are supposed to be clear and stagnant. To borrow a phrase from writer Mark O’Connell, describing the butterflies in the Chernobyl Exclusion Zone, “It is all quite lovely, in its uncanny way: The world, everywhere, protesting its innocence.”

      The clear canals may be taken as emblematic of a broader silencing to come. In an essay for the Point, philosopher Justin E.H. Smith wrote, “We have little idea what the world is going to look like when we get through to the other side of this, but it is already perfectly clear that the ‘discourses’ of our society, such as they had developed up to about March 8 or 9, 2020, in all their frivolity and distractiousness, have been decisively curtailed, like the CO2 emissions from the closed factories and the vacated highways.” He concludes that if an invading alien force came to Earth, there is no reason to believe that it would even have any interest in humanity (even to exterminate it), given that it’s only our own hubris that leads us to believe that we are “this planet’s true and legitimate representatives.”

      The broad fascination with the images of empty cities — as in this New York Times photo essay, for instance — is in part a fascination with that hubris, but more as a means of fetishizing it rather than overcoming it or rejecting it. Cities appear in these images not as practical commercial spaces but as monuments to humanity’s transformational power in the abstract, something that doesn’t require collaboration, competition, or conflict but just seems just to exist as a natural force. They are seen as especially beautiful when rendered useless, but that’s not because they remind us of our own uselessness or insignificance. Instead, the sense of personal impotence may be dispersed in majestic images of the vacated cathedrals of civilization.

      At the same time, cities are given the deserted quality that has often been reserved for conventional natural landscapes, where an absence of people serves as a signifier of “naturalness.” Landscape paintings typically tend to mask whatever alterations humans have made to the land so a particular perspective can appear as given, as inherent or inevitable. How the land is framed is both foregrounded and effaced: A vantage point is isolated and idealized as characteristic, as typical, as frameless.

      The photos of people-less cities extend that mood of givenness to urban landscapes, suggesting how they endure without us or despite us. We can regard cities not as purpose-built environments, but as natural ones to which humans have adapted, much like the species at the bottom of the ocean have adapted to life without light. From that point of view, humans are othered to themselves, becoming a species for remote observation. By looking at the images, we can see ourselves as exempt, as belonging to an evolution beyond that, the contours of which are emerging in the strange dislocations we are now experiencing in everyday life.

      Our ability to appreciate these images doesn’t underscore our ultimate harmony or interconnection with the natural world and the life that purportedly re-emerges when the highways are finally vacated. Rather it lets us use mediation (our ability to consume representations) to rearticulate our exceptionality. We can assume the subject position of the camera and pretend that makes us immune to being objects in the world.

      The deserted cities allow us to imagine that we’re in a comfortable position from which to enjoy them — that the erasure of humanity doesn’t actually include us. As this piece by Cherine Fahd and Sara Oscar notes, “The viewer is looking at a representation of the scene, not the scene itself, from a position of far-off comfort.” This becomes obvious when you actually walk around a deserted city, which is certainly uncanny but inspires more grief than delight. The images let us consume a distance from the emptiness as much as the emptiness itself. Wherever we are can then feel more full.

      In an essay that accompanied the New York Times’s collection of images, Michael Kimmelman suggests that the photos are hopeful because in their eerie, ruin-porn-like emptiness they “remind us that beauty requires human interaction.” But that reading strikes me as somewhat idealistic; he dismisses what seems to me their more fundamental allure, that they offer a vicarious experience of “the wonder of bygone explorers coming upon the remains of a lost civilization.” That is, they give viewers a kind of imperial transcendence, a sense of sublime survival as a kind of conquering. “Beauty” might be, as Kimmelman claims, a thing we “bestow” with social interaction, but the images remind us also that the consumption of beauty can be had unilaterally, placing us at a perspective that provides pleasure precisely by protecting us from complicity or vulnerability.

      What these images of empty cities remind me of are photos of dead malls that have served over the past decade or so as symbols of the oft-predicted “retail apocalypse.” I spent lots of time working and hanging out in a mall as a teenager, so these sorts of images have always had a bracing form of anti-nostalgia for me, like seeing your childhood home being bulldozed. But I also tend to read the dead-mall images as metonyms for the dead end of consumerism. They depict not the absence of commerce but its negation.

      Many have predicted that one of the lasting effects of the pandemic will be the end of conventional retail, because everyone will have gotten fully acclimated to home delivery and its conveniences. But this prediction seems premature; it’s impossible to tell just how drastically our everyday life and our perception of what is convenient will be reworked by the experience of extended isolation.

      It’s tempting to treat the images of deserted cities as symbols, as evocations, as metaphors, as prophecies, but the most compelling and troubling thing about them is that they can be taken as just direct representations of the world outside as it is. Our old lives are over; where we lived are ghost towns. The photos seem to document something historic and exceptional that we lived through, only we’re still living it. There is an apparent finality to total emptiness that might help us pretend that the crisis is already over, and the world is there, where we left it, and not in the social relations and the sorts of choices we’re now facing to try to remake it.

      https://www.versobooks.com/blogs/4620-deserted-cities-of-the-heart

    • La Plaine (place Jean-Jaurès). « Ce qui fait la beauté de cette ville, ce sont les gens qui l’habitent. Ces calicots pendus aux fenêtres en sont la trace. Ici, à la Plaine, c’est la colère qui domine. Plus bas, dans le centre, les banderoles sont plus "douces". »
      Photo #Yohanne_Lamoulère. Tendance Floue pour Libération


      https://seenthis.net/messages/841970

      La Plaine. « J’ai une forme de fascination pour les graffitis, comme celui-ci, très hauts : "Le virus c’est l’Etat". Je suis retournée à la Plaine pour le photographier, dans ce quartier, qui organise des prêts de livres, mais aussi des tournées de nourriture pour les soignants. Symbole de cette énergie militante, très forte à Marseille, qui comble finalement énormément de vide. »
      Photo Yohanne Lamoulère. Tendance Floue pour #Libération


      #Marseille

  • #Marseille victime d’une « cyberattaque inédite par son ampleur » la veille des #élections :

    https://www.20minutes.fr/marseille/2740187-20200315-municipales-2020-marseille-attaque-informatique-massive-m

    Quelque 300 machines ont été rendues inopérantes selon l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), sur la métropole Aix-Marseille-Provence ainsi qu’à Martigues (Bouches-du-Rhône), a rapporté une source proche de l’enquête. Cela n’affectera pas les élections, mais il s’agit de machines qui devaient créer les listes d’émargement des procurations. Par conséquent, celles-ci devront être réalisées à la main, a indiqué cette source.

    #cybercriminalité #rançongiciel #ransomware

  • Hommage à Gilles Bertin
    http://lenvolee.net/emission-du-8-novembre-2019
    https://seenthis.net/messages/699807

    Prisons pour étrangers : Appel du CRA de Mesnil Amelot / Manif devant le consulat du Sénégal
    Discussion sur les annonces du gouvernement contre les étrangers (Aide Médicale d’Etat,…)
    Brèves : Incendie à Grenoble, refus de remonter de promenade (Laon, Valenciennes, Ploemeur), transferts au module Respecto de Longuenesse, coupures d’eau à La Santé
    Appel : Il fait froid à Fresnes

    http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2019/11/lenvolee-19-11-08.mp3

    Hommage à Hafed Benotman, un des créateurs de L’Envolée
    http://lenvolee.net/emission-du-21-fevrier-2019
    https://seenthis.net/messages/670794

    Courrier : d’un enfermé dans un Quartier d’isolement (QI).
    Retour sur l’histoire des QI en France et des luttes associées : lectures de courriers
    Prisons pour étrangers : Des nouvelles des CRA de Plaisir et de Oissel
    Meurtre policier : Marche blanche pour Mehdi, 18 ans, tué vendredi 14 février par la bac à #Marseille

    Valentin B. est accusé d’avoir incendié La Rotonde, ce restaurant où le président Emmanuel Macron est venu fêter son accession au second tour de l’élection présidentielle. Incarcéré à la prison de la Santé, nous publions ici sa première lettre publique.

    http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2020/02/lenvolee-20-02-21.mp3

    https://seenthis.net/messages/827328
    #lenvolée #prison #hommage

  • Fin
    https://www.cairn.info/revue-vacarme-2019-4-page-1.htm

    Vacarme a été portée pendant près de vingt-cinq ans par un comité de rédaction soucieux de repenser les catégories politiques à partir des expériences minoritaires, dans des textes poétiques ou polémiques, de fiction ou de réflexion, en donnant la parole à d’autres manières d’être, d’agir, de percevoir. Nous avons mené ce programme éditorial en cherchant à ouvrir un espace particulier aux arts et aux formes esthétiques avec lesquels notre réel se construit, comme à d’autres façons d’écrire les sciences sociales, l’histoire, la philosophie… Source : Vacarme

  • 3 heures, Jalil est menotté : « On vient te chercher pour l’aéroport, prépare-toi »

    Comment vit-on en centre de rétention, où la France place les étrangers qu’elle veut expulser ? Mediapart entreprend une série exceptionnelle sur celui de #Marseille : conditions de vie, #violence, rôle des juges, des policiers ou des médecins… Dans ce premier article, Jalil, jeune Afghan, découvre soudain l’enfermement.


    https://www.mediapart.fr/journal/france/160220/3-heures-jalil-est-menotte-vient-te-chercher-pour-l-aeroport-prepare-toi?o
    #renvois #expulsions #France #témoignage #asile #migrations #réfugiés #déboutés #CRA #détention_administrative #rétention
    ping @karine4 @isskein

  • Le Poison de La Mafia Calabraise et La Loi du Silence

    Depuis des années, le journaliste #Sandro_Mattioli enquête sur un trafic de déchets toxiques en Calabre, dans le sud de l’Italie, qui impliquerait la mafia locale : la ‘Ndrangheta. En 1989, soixante tonnes de déchets médicaux prêts à être incinérés ont été découvertes dans un village de la province de Consenza. Des bateaux auraient également servi de vaisseaux-poubelles. D’autres ont disparu en mer. La mafia calabraise semble être aux commandes de ce trafic destructeur.

    https://www.youtube.com/watch?v=FL8Zp5h1upc

    #film #film_documentaire
    #mafia #calabre #déchets_radioactifs #cancer #crime_organisé #Gioia_Tauro #décharges_illégales #Rigel #Natale_de_Grazia #Simona_del_Vecchio #services_secrets #'ndrangheta #ndrangheta #Piana_di_Gioia_Tauro #Rosarno #déchets_nucléaires #déchets_toxiques #nucléaire #IAM #lixiviat #armes_nucléaires #Veolia #dioxine #incinérateur #usine_d'incinération #TEC #multinationales #MCT #Eurogate #Thomas_H_Eckelmann #Cecilia_Battistello #transport_maritime #port #conteneurs #économie #pizzo #poubelle_d'Europe #hypocrisie #Africo_Nuovo #Giuseppe_Morabito #Morabito #Aspromonte #San_Luca #Giuseppe_Giorgi #Torrente_La_Verde #omertà #résignation #omerta #gaz_neurotoxique #Marseille #Italie #Coraline #France #Côte_d'Azur #infiltration_mafieuse #Vintimille #Bevera #Pellegrino #Giovanni_Tagliamento #contship_Italia_group #Crotone #Korabi_Durres #ARPACAL #déchetterie #Rosso #mortalité #santé #Messina_Lines #Oliva #Rosarno

    ping @albertocampiphoto @wizo

    • La malapianta

      Dopo la strage di #Duisburg, nell’agosto del 2007, il mondo sembra finalmente essersi accorto della ’ndrangheta. Eppure la potente organizzazione criminale calabrese esiste indisturbata da decenni, o da decenni c’è chi quotidianamente rischia la vita per combatterla. #Nicola_Gratteri, procuratore aggiunto di Reggio Calabria, è certamente una delle personalità più controverse e affascinanti coinvolte in questa guerra. Spesso criticato per la durezza dei suoi metodi, Gratteri è nato in Calabria e dalla sua regione d origine non ha mai voluto andarsene, anche a costo di grossissime rinunce. Una vita interamente dedicata alla giustizia, a prezzo di scelte difficili, come per esempio quella di perseguire penalmente persone in passato vicine, magari amici di infanzia o compagni di scuola. In questo libro il grande investigatore anti-’ndrangheta si racconta ad Antonio Nicaso.

      https://www.mondadoristore.it/La-malapianta-Antonio-Nicaso-Nicola-Gratteri/eai978880459369
      #livre

    • Porto franco. Politici, manager e spioni nella repubblica della ’ndrangheta

      È vero, della ’ndrangheta ormai si parla abbastanza. Si sa, ci sono i collusi, i corrotti, la zona grigia. Insomma, le solite storie, si dirà. No! Perché bisogna capire cosa c’è dietro. Lo scenario! Questo libro racconta fatti inediti e incredibili, un Paese assurdo che sembra un marcio Macondo di Garcìa Màrquez. C’è il latitante in Venezuela che tratta voti e petrolio con Dell’Utri, e poi compra azioni con una broker in Vaticano che si incontra col cappellano spirituale di papa Wojtyla. C’è la Onlus di un prete nigeriano che smercia medicinali per conto dei boss. Ci sono i cinesi che contrabbandano scarpe e vestiti, amici dei Templari - non i cavalieri del Santo Sepolcro, ma i massoni - che a loro volta riciclano milioni della ’ndrangheta tramite fondazioni «umaniste». C’è il faccendiere che chiede al ministro di intercedere per il boss al 41 bis, e il ministro, a sua volta inquisito, che chiede una mano al faccendiere. C’è lo stimato commercialista uomo dei Servizi che si vende al boss per pura ammirazione, perché quello sì è «un vero uomo». C’è il giudice erotomane che si vende per qualche escort e un po’ di affari... Tutte storie che in un modo o nell’altro attraversano la Piana di Gioia Tauro e il suo porto, crocevia di mezzo secolo di storia repubblicana, da Andreotti a Berlusconi, di intrecci fra massoneria, Servizi deviati, manager corrotti. Mezzo secolo di storia dei #Piromalli, la famiglia che - tra omicidi e tragedie - ha trasformato la vecchia ’ndrangheta in un potere parallelo.

      https://www.libreriauniversitaria.it/porto-franco-politici-manager-spioni/libro/9788866205340

    • In fondo al mar

      In fondo al mar(under the sea) is a data-driven journalism project mapping out shipping accidents suspected of being involved in illegal waste dumping activities, that have been first revealed by judiciary and parliamentary inquiries.

      The original project data stems from a research conducted at the archive of the Lloyd’s Register of Shipping in London and it has been cross-referenced with information obtained from newspaper article, investigations of environmental organizations and specialist sites sites.

      Maps, timelines and other forms of info-visualization are meant to allow users to navigate this complex dataset and see for themselves some of the anomalies that emerge from the data. But the goal is also to lay the foundations for future research on this case in order to ascertain what has happened and the possible health risks.


      https://infondoalmar.fatcow.com

      #cartographie #visualisation #dataset #données

      ping @reka @fil

  • Rafle à Marseille en 1943 : un quartier rasé et le petit rire de #Pétain
    https://www.franceculture.fr/histoire/rafle-a-marseille-en-1943-les-images-de-la-verrue-de-leurope-et-le-pet

    Entre le 22 et le 24 janvier 1943, la police française et les soldats allemands ont raflé 20 000 personnes du côté du Vieux-Port à Marseille. Une semaine plus tard, 14 hectares d’un quartier populaire que les Nazis appelaient « la verrue de l’Europe » étaient rasés.

    #sgm #rafle #marseille #collaboration #René_Bousquet le grand copain de #François_Mitterand :

    Légende : Réunion pendant la rafle le 23 janvier 1943 à l’Hôtel-de-Ville de Marseille, entre René Bousquet, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, et Bernhard Griese, à la tête de la police allemande à Marseille. Crédits : Wolfgang Vennemann / Archives fédérales allemandes.

    https://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00296/les-relations-de-francois-mitterrand-et-rene-bousquet.html

  • La victoire ! - Mille Babords
    http://www.millebabords.org/spip.php?article33980

    Le collectif contre le #PPP des #écoles de #Marseille se félicite de l’arrêt de la cour administrative d’appel du 27 décembre 2019 annulant définitivement la délibération du conseil municipal du 16 octobre 2017 décidant d’un recours au partenariat public/privé pour la destruction/reconstruction des écoles GEEP.

    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/12/31/la-justice-met-un-coup-d-arret-aux-partenariats-public-prive-des-ecoles-mars

  • #Marseille : 1er anniversaire du collectif 59 #Saint-Just, rencontre #intersquat
    https://fr.squat.net/2019/12/14/marseille-1er-anniversaire-du-collectif-59-saint-just

    On a 1 an ! Le collectif du 59 St Just fête son anniversaire ce week end. Au programme, discussions, repas et concert samedi 14, et tournoi de foot et poursuite des discussions dimanche 15. C’est avec une immense fierté que nous vous invitons à notre anniversaire ! Nous sommes entré.e.s dans la bâtisse du 59 […]

    #59_avenue_de_Saint_Just #Collectif_59_St-Just #sans-papiers #Squat_Saint-Just

  • #Marseille : #manifestation des délogé.e.s du boulevard Dahdah
    https://fr.squat.net/2019/12/12/marseille-manifestation-des-deloge-e-s-du-boulevard-dahdah

    Le Jeudi 14 Novembre, les habitant.e.s du #51_Boulevard_Dahdah ont subi une évacuation ordonnée par la mairie. Sans la mobilisation des délogé.e.s et de leurs soutiens, et face à des menaces de la part de certains agents municipaux, les habitant.e.s du boulevard Dahdah se seraient retrouvé.e.s à la rue le lendemain matin. Mais après […]

    #Collectif_du_5_novembre #Manba #sans-papiers

  • #Marseille : #expulsion du S.N.A.C.K.
    https://fr.squat.net/2019/12/11/marseille-expulsion-du-s-n-a-c-k

    Depuis mi-octobre, un nouveau lieu autogéré d’activité et d’habitation était ouvert au #1A_rue_Espérandieu, le S.N.A.C.K. Il a été expulsé illégalement vendredi 6 décembre. Début décembre, coup de théâtre : arrivé.e.s au S.N.A.C.K. pour une réunion et un atelier prévus de longue date, nous constatons qu’un des verrous a été changé et l’autre bloqué […]

    #Au_Snack

  • #Nantes : "LA COUPABLE ce n’est PAS MOI" #LasTesis / #NousTouteS / pancartes du cortège feministe & minorités de genre... +d’infos en description>
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/49188235692

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Appel de Nantaises en Lutte & Putain de Guerrières
    ~
    « Nous sommes la moitié de la population, nous sommes en colère. Nous nous associons au mouvement féministe et révolutionnaire d’ampleur mondiale pour annoncer un cortège femmes et minorités de genre le 7 décembre 2019 avec un départ place de Bretagne à 12h /.../ La performance en hommage aux manifestantes chiliennes #LasTesis aura lieu sur le parcours de notre marche avant que nous rejoignions les autres cortèges pour une convergence au miroir d’eau à 14h » /.../
    Lire tout : https://44.demosphere.net/rv/4251

    ++ Retour sur l’intervention de Las Tesis au Chili et traduction litérale des parole : https://nantes.indymedia.org/articles/47543

    ++ Article sur qui sont Las Tesis et suivi des interventions partout dans le monde : https://came2016.wordpress.com/2019/11/29/elles-sont-les-chiliennes-qui-ont-cree-un-violeur-sur-ton-chemin

    Photo : ValK.
    ~ En voir +> https://frama.link/valk
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  • A Marseille, des élèves en préfabriqués voient une école neuve leur échapper - Page 3 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/041219/marseille-des-eleves-en-prefabriques-voient-une-ecole-neuve-leur-echapper?

    Dans un quartier pauvre de Marseille, les élèves de l’école Ruffi ont classe dans des préfabriqués depuis dix-sept ans. Alors qu’une école neuve doit ouvrir à 300 mètres, la mairie a décidé qu’une majorité d’entre eux n’en profiterait pas, préférant accueillir des familles plus aisées, fraîchement arrivées. Reportage.

    La mère de famille ne comprend pas comment une telle situation est possible : « Même le 14e et le 15e arrondissements [les quartiers nord de la ville déshérités – ndlr] ont connu des améliorations. » Elle imagine que c’est une stratégie pour les faire partir, car le quartier est central, avec un hôpital et des transports en commun. « On fait tache, il n’y a que des Arabes et des Noirs. » Sandrine explique que la nouvelle école est un produit d’appel pour certaines familles, ces nouveaux arrivants censés acheter les appartements en construction.

    Michel Peraldi, sociologue et auteur de plusieurs ouvrages sur la ville, considère que le cas Ruffi est « emblématique car la municipalité Gaudin a démissionné de ses fonctions et charges s’agissant des écoles. On laisse se dégrader une situation, ceux qui ont les moyens mettront les enfants dans le privé ». Le sociologue rappelle que les résultats électoraux enregistrés par Jean-Claude Gaudin dans le 3e arrondissement sont parmi les plus bas, avec une forte abstention. « Il est élu depuis 1995 avec 98 000 voix sur 400 000 électeurs, et 45 % d’abstention [sur l’ensemble de la ville – ndlr]. Il fait le plein de voix dans les 6, 7, 8 et 9e arrondissements. Le reste de la ville ne l’intéresse pas. »

    #Marseille #écoles #éducation #inégalités #gentrification

  • #Marseille : communiqué de presse des délogé.es du #51_Boulevard_Dahdah
    https://fr.squat.net/2019/11/23/marseille-communique-de-presse-des-deloge-es-du-51-boulevard-dahdah

    Ce matin, vendredi 22 novembre, un cortège plein d’énergie s’est rendu devant les locaux de l’Espace Accueil des Personnes Evacués pour dénoncer les conditions d’évacuation du 51 boulevard Dahdah ainsi que l’absence de proposition de relogement pérenne et digne de la part de la mairie. Voici le communiqué de presse rédigé par les délogé.es et […]

    #Collectif_du_5_novembre #expulsion #Manba #rassemblement #sans-papiers

  • #Marseille : Conférence de presse et #rassemblement contre les expulsions et les non-politique de relogement
    https://fr.squat.net/2019/11/22/marseille-conference-de-presse-et-rassemblement

    Jeudi 14 Novembre, les habitant.e.s du #51_Boulevard_Dahdah ont été expulsé.e.s de leur logement suite à une interdiction d’occupation émise par la mairie. Ceux et celles qui n’ont pas pu fournir de baux, victimes des marchands de sommeil, ont été emmené.e.s dans un gymnase rue Ruffi. Ils y sont depuis une semaine et beaucoup […]

    #expulsion #Manba

  • Leur #cité va craquer

    Si vous allez à #Air_Bel, on vous racontera l’#eau_contaminée, l’#habitat plus qu’indigne, les bailleurs sociaux qui camouflent les problèmes et la mairie qui s’en fout. 6 900 habitants, 1 200 #logements_sociaux, une #pauvreté structurelle mais une furieuse envie de prendre les choses en main. Reportage dans les quartiers Est de #Marseille.


    http://cqfd-journal.org/Leur-cite-va-craquer
    #France

  • Marseille, derrière la carte postale - CQFD
    http://cqfd-journal.org/Marseille-derriere-la-carte

    Quelques tas de gravats, entassés sur un terrain vague. Fin novembre 2018, des camions sont venus les déposer dans ce coin perdu du chemin de la Madrague-Ville, à l’entrée des quartiers Nord de Marseille. La scène semble anodine. Elle ne l’est pas : ces débris, photographiés par la camarade Yohanne Lamoulère (par ailleurs principale illustratrice de ce dossier), ce sont ceux des deux immeubles effondrés le 5 novembre 2018 à Marseille, au 63 et au 65 de la rue d’Aubagne. Des tas puant la mort, l’incurie municipale et la dislocation généralisée d’une ville qui n’en finit plus de sombrer, entre chasse aux pauvres et modernisation foirée.

    http://cqfd-journal.org/Yohanne-Lamoulere
    #Marseille #cqfd

  • #Marseille : appel à la Marche du 9 novembre
    https://fr.squat.net/2019/11/07/marseille-appel-a-la-marche-du-9-novembre

    Appel à la Marche du 9 novembre, 15h, Notre Dame du Mont, signé par le collectif El #Manba et le squat de Saint-Just. Tous et toutes ensemble dans la rue contre le mal-logement ! Samedi 9 novembre, nous marcherons en mémoire des 8 personnes tuées dans les effondrements de la #rue_d’Aubagne et de Zineb […]

    #Collectif_59_St-Just #manifestation #sans-papiers

  • L’histoire méconnue des étrangères en grève à Marseille dans l’entre-deux-guerres
    http://icmigrations.fr/2019/10/15/defacto-012-01

    ne répression ciblée contre les grévistes étrangères

    La grève des immigrantes de La Marseillaise en 1924 illustre bien ces mouvements de femmes spontanés et indépendants de toute organisation syndicale. Les ouvrières décident ainsi de descendre manifester en ville, même si, comme le raconte le commissaire central dans son rapport, « le service d’ordre établi sur les lieux les fit rebrousser chemin et le groupe se dispersa ». Les ouvrières obtiennent finalement 25 centimes de plus que les 1 franc proposé par les patrons mais une partie est expulsée. Les patrons s’entendent avec le Consulat général d’Italie pour rapatrier des ouvrières grévistes, qui partent de gares situées en périphérie de Marseille « afin d’éviter tout incident en ville »…

    La grève à La Marseillaise n’est pas un cas isolé au cours des années 1920. Ainsi les ouvrières grecques et arméniennes de la fabrique de tapis France-Orient arrêtent le travail en juillet 1925 pour demander une augmentation de salaire.

  • #Marseille : communiqué de la Maison du Peuple, expulsée ce matin
    https://fr.squat.net/2019/10/31/marseille-communique-de-la-maison-du-peuple-expulsee-ce-matin

    La Maison du Peuple située au #57_rue_Brochier a été expulsée tôt ce matin jeudi 31 octobre, quelques heures seulement avant le début de la trêve hivernale, avec l’appui de sept camions de CRS et deux équipes de la BAC. La plupart étaient cagoulés, équipé d’armes de poing et de fusils d’assauts et accompagnés […]

    #Collectif_59_St-Just #expulsion #Gilets_Jaunes #la_Maison_du_Peuple_de_Marseille #manifestation #rue_d’Aubagne #sans-papiers