• Marseille : cinq policiers du Raid placés en garde à vue après la mort d’un homme de 27 ans pendant les émeutes
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/marseille-cinq-policiers-du-raid-places-en-garde-a-vue-apres-la-mort-d-

    Cinq policiers du #Raid ont été placés en garde à vue, mardi 8 août au matin, annonce le parquet de #Marseille dans un communiqué. Ils étaient convoqués, ainsi qu’une vingtaine de leurs collègues, devant les enquêteurs de l’IGPN (la « police des polices ») chargés de l’enquête sur le décès d’un homme de 27 ans, en marge des #émeutes à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet.

    Mohamed Bendriss a été retrouvé inanimé devant le domicile de sa mère après avoir fait un malaise au guidon de son scooter. Son décès a été constaté à l’hôpital où un médecin a observé un impact au niveau du thorax. Cet impact, à l’origine de la mort du jeune homme, pourrait être la conséquence d’un tir de lanceur de balles de défense (#LBD). 

    Le jeune homme s’était écroulé quelques centaines de mètres plus loin, deux minutes plus tard. Aucune autre intervention policière n’avait été détectée dans l’intervalle entre le tir et son malaise. L’autopsie réalisée a conclu à un « choc sur le cœur » ayant probablement entraîné une crise cardiaque, a appris mardi 8 août franceinfo d’une source proche du dossier

    (...) Les investigations devront déterminer si le tir mortel de LBD était réglementaire ou non.

    #police #vidéo

    • « Les éléments de l’enquête permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type Flash-Ball », écrivait la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, le 5 juillet. A cette date, il n’était pas possible de déterminer le lieu où le drame s’était passé, ni si #Mohamed_Bendriss avait ou non pris part aux émeutes, ni même s’il avait circulé dans cette zone. Selon des proches de la victime, ce père d’un enfant, et dont l’épouse en attendait un second, aurait été vu, quelques instants plus tôt, en train de filmer des interpellations dans une rue commerçante, à quelques encablures du cours Lieutaud.

      De très nombreuses vidéos ayant été conservées pour nourrir les procédures ouvertes contre des pillards, certains enregistrements auraient permis de conduire l’inspection générale de la police nationale (#IGPN) et la police judiciaire – les deux services d’enquête cosaisis – jusqu’aux fonctionnaires du RAID. Au vu des déclarations des gardés à vue et des explications qui ont été fournies par leurs collègues, la juge d’instruction a décidé, mardi soir, de prolonger la garde à vue pour trois des agents et de laisser sortir les deux autres.

      Un cousin de la victime également blessé

      Les avocats de l’épouse et de la mère de la victime, qui se sont constituées partie civile, se réjouissent de cette accélération de l’enquête. Dans un communiqué publié en juillet, Mes Frédéric Coffano et Thierry Ospital indiquaient que les deux femmes n’entendaient pas polémiquer et « porter des accusations ou anathèmes à l’encontre de quiconque », manifestant uniquement leur « volonté indéfectible de connaître les auteurs de cette mort troublante et violente, et ce dans le cadre d’une procédure loyale et objective ».

      Me Arié Alimi, autre défenseur de l’épouse, a par ailleurs déposé une plainte avec constitution de partie civile pour le compte d’Abdelkarim Y. , 22 ans, gravement blessé à l’œil gauche, dont il aurait perdu l’usage, la nuit précédente, par un tir de LBD [mais on est pas sûr]. Le jeune homme est le cousin de Mohamed Bendriss. Entendu par l’IGPN, saisie par le parquet d’une enquête ouverte pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme », il aurait [lors de ses allégations et], selon son défenseur, évoqué un policier vêtu de noir le ciblant depuis la tourelle d’un véhicule blindé léger. Un policier cagoulé, comme y sont autorisés les fonctionnaires du RAID, précise l’avocat.

      « S’il s’avère que les policiers du RAID sont impliqués à la fois dans le décès de Mohamed Bendriss et la mutilation de son cousin Abdelkarim, la veille, alors c’est la décision même de les faire intervenir qui doit être passée au crible pénal », estime l’avocat.

      La garde à vue des fonctionnaires du RAID intervient moins d’une semaine après la décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) de maintenir en détention provisoire un des quatre policiers d’une brigade anticriminalité de Marseille mis en examen, le 21 juillet, pour violences volontaires aggravées commises sur Hedi R., un jeune homme de 22 ans très grièvement blessé au crâne par un tir de LBD et passé à tabac, la même nuit que la mort de Mohamed Bendriss et dans le même secteur. Quatre autres fonctionnaires [lyncheurs] avaient été initialement placés en garde à vue, mais aucune suite judiciaire n’a été donnée les concernant . Cette incarcération provisoire d’un policier est à l’origine du mouvement inédit ayant poussé des centaines de fonctionnaires marseillais [en désaccord avec le théorème de la pomme pourrie] à se mettre en arrêt maladie tout au long du mois de juillet. Plusieurs syndicats de police ont fait le choix de ne pas commenter cette nouvelle affaire tant que leurs collègues sont en garde à vue.

      Trois des trente et une enquêtes confiées à l’IGPN et ouvertes dans le sillage des émeutes concernent donc des faits commis à Marseille et le seul décès recensé en marge de l’épisode de violences urbaines qui a secoué la France durant plusieurs jours après la mort du jeune Nahel M., victime du tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, fin juin.

      Hasard de calendrier [juré_craché], le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu, mardi matin tôt [en Falcon], dans un commissariat marseillais, où il s’est entretenu durant une heure avec une soixantaine de policiers, « de façon informelle et constructive sur des sujets police classiques concernant les moyens et les conditions de travail », affirme une source policière. Ce déplacement, « hors presse et hors élus », avait pour objectif de féliciter des fonctionnaires du commissariat du 15e arrondissement qui, dimanche 6 août, avaient saisi 220 kilos de cannabis à l’occasion d’un contrôle.

      Luc Leroux (Marseille, le plus policier des correspondants locaux de l’organe)
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/08/apres-la-mort-de-mohamed-bendriss-en-marge-des-emeutes-a-marseille-cinq-poli

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Marseille : un policier fait usage de son arme de service en centre-ville, un blessé par balles
    https://www.bfmtv.com/marseille/marseille-une-fusillade-eclate-dans-le-2e-arrondissement-au-moins-un-blesse-p

    Des coups de feu ont été tirés dans le 2e arrondissement de #Marseille, boulevard des Dames en fin de matinée ce lundi, a appris BFM Marseille Provence. Les faits se sont déroulés à deux pas des Terrasses du Port.

    L’homme qui a tiré est un fonctionnaire de #police, a appris BFM Marseille Provence. Il a fait usage de son arme de service à deux reprises lors d’une dispute avec deux autres hommes, des ouvriers.

    Après avoir indiqué que le policier n’était pas en service, la police a par la suite précisé que l’agent était bel et bien en service, mais que l’altercation n’a pas eu lieu dans le cadre de ses fonctions.

    [...]

    Le policier a également été blessé dans l’altercation. Selon nos informations, il a été violemment agressé, roué de coups.

    Un des deux ouvriers qui a participé à l’altercation s’est réfugié dans un commerce de la rue Malaval. Au bout d’une minute, il est ressorti en voyant les policiers se diriger vers lui. Il a immédiatement été interpellé. [pendant que le policier retournait travailler ?]

  • Le marché des chambres de bonne du « carré d’or »
    https://www.lamarseillaise.fr/societe/le-marche-des-chambres-de-bonne-du-carre-d-or-LD14535871


    Un alignement de 14 « chambres de service » en pied d’immeuble, boulevard Périer. Sur Leboncoin, ces petites annonces ne restent jamais très longtemps. Exiguïté et rentabilité font bon ménage. PHOTOS Captures d’annonces sur Leboncoin

    Dans les quartiers huppés de la ville, les chambres de service se vendent, se louent. Un business de la précarité sociale qui flirte sur le flou des seuils réglementaires de la décence. Quand exiguïté et rentabilité font bon ménage.

    Le marché de la chambre de bonne ne connaît pas la crise. À vendre ou louer, des annonces révèlent le business florissant des « chambres de service » qui flirte souvent avec les seuils réglementaires. Car pour être décent, un logement doit disposer d’une pièce principale de 9 m2 de surface habitable avec une hauteur minimale sous plafond de 2,20 m soit un volume d’au moins 20 m3. Mais qui se déplace vérifier ?

    « Petit pied-à-terre, 8 m2, 108 bd Périer » indiquait, début juillet, une annonce du Boncoin retirée depuis. Elle proposait, pour 28 000 euros, ce qui avait tout l’air d’un débarras en rez-de-chaussée. « C’est une chambre de service. Elle fait 8,76 m2. C’est quasiment le prix d’un garage. Vous pouvez vous en servir de stockage pour commencer » vante le proprio au téléphone. « Bien sûr qu’elle a été louée et qu’elle peut l’être. Mon notaire vous dira tout. Ça s’est toujours loué, entre 330 et 350 euros et ça ne reste pas une journée vide. » Il dit avoir quatre autres chambres sur les quinze de la copro. « Elles ne sont pas toutes pile poil pareil. Il y en a des plus grandes, des plus hautes. J’ai jamais eu de problème. Toilettes et douche en commun. C’est très tranquille. En général c’est beaucoup de Bulgares, de Philippins. Ils partent travailler le matin, rentrent le soir. »

    Quelques jours plus tard, une nouvelle annonce sur le même rez-de-chaussée porte sur une autre « studette » de 9 m2 à 43 000 euros, vendue avec « locataire en place 340 euros par mois ». « Curieux et margoulins » sont invités à ne pas appeler. « On sait dans le quartier que ce n’est pas pour des étudiants, mais des travailleurs précaires, comme les nounous asiatiques qu’on voit les matins emmener les enfants de leur patronne à l’école », glisse une habitante du « carré d’or », le périmètre le plus cossu de Marseille, où les annonces se multiplient. Comme cette vente « idéal investisseur » pour une « chambre de service de 9 m2 actuellement louée 380 euros » rue Jean Mermoz. Ou encore résidence Ile de France sur le Prado, pour une chambre de service refaite de 9,31 m2 vendue louée (450 euros/mois) pour 60 000 euros, soit 6 400 euros le mètre carré.

    Ces chambres de bonne avaient pour vocation de répondre aux besoins d’une bourgeoisie marseillaise soucieuse d’avoir son petit personnel près d’elle. « Avant, l’architecture bourgeoise plaçait les chambres de bonnes sous les toits où on mourrait de chaud l’été. Après guerre, avec l’apparition de l’ascenseur, la nouvelle bourgeoisie veut occuper les derniers niveaux qui offrent les plus belles vues mer. Les architectes André Devin et Yvon Bentz l’ont compris en 1954 en dessinant le "Californie", boulevard Périer. Ils ont mis les chambres de service en rez-de-chaussée ce qui du coup a amélioré la vie du personnel » analyse l’architecte urbaniste poète Nicolas Mémain.

    Mis à part les étudiants [qui ne sont bien sûr pas concernés], la précarité sociale est le marqueur des occupants. Un angle de rue plus haut, le 9 rue Mireille, 8e, une enclave de 38 « pièces indépendantes », réveille le souvenir de l’affaire Ansquer, du nom de l’ancien président de la Banque alimentaire et coordinateur des Assises de l’Habitat pour la Métropole, qui louait des chambrettes parfois inférieures à 9 m2 à des adultes sous tutelle, des femmes battues et des malades mentaux placés par des organismes sociaux.

    #chambre_de_bonne #logement #rente_foncière #Marseille

  • Affaire Hedi : l’un des policiers déjà inquiété dans une enquête sur le tabassage d’une jeune fille | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310723/affaire-hedi-l-un-des-policiers-deja-inquiete-dans-une-enquete-sur-le-taba

    L’un des quatre policiers mis en examen à Marseille pour des violences à l’encontre de Hedi est déjà apparu dans une information judiciaire relative au tabassage d’Angelina, en 2018. Cet agent, qui avait nié toute implication, n’a pas été poursuivi à l’issue d’investigations plombées par l’absence de vidéos exploitables et le mutisme de la hiérarchie. Mais l’enquête vient d’être rouverte.

    Leur anonymat a jusqu’ici été préservé et toute une profession le protège, plus que jamais. Mais l’identité de l’un des quatre policiers mis en examen dans l’affaire Hedi, jeune homme de 22 ans touché par un tir de LBD à Marseille, puis tabassé et « laissé pour mort »(selon ses termes), mérite pourtant d’être examinée.
    D’après nos informations, David B. est l’une des figures centrales d’une précédente information judiciaire ouverte pour des faits de violences assez similaires, commis en décembre 2018 à Marseille. Une jeune fille de 19 ans, Angelina (plus connue sous le pseudonyme de Maria), avait été gravement blessée par un tir de LBD en marge des manifestations des « gilets jaunes », puis passée à tabac par plusieurs policiers, à ce jour non identifiés par la justice.
    Dans l’affaire Hedi, David B. a pu être identifié, comme ses collègues de la BAC, grâce à l’exploitation d’enregistrements de caméras de #vidéosurveillance de la ville, de celles d’un commerce et d’un lieu de culte, et de #vidéos d’un témoin, d’après les informations recueillies par Mediapart.

    #police #Marseille #anonymat_policier #omerta #revendication_mafieuse #faux_en_écriture_publique #BAC (#Paris)

    • Par ailleurs, des comptes rendus d’opération du 8 décembre 2018 montrent que David B. était présent dans le périmètre où Maria [Angelina] s’est fait agresser, à la même heure. Sur la base de ces éléments, l’Inspection générale de la police nationale (#IGPN) recherche David B. pour l’auditionner. Mais ce dernier s’est envolé pour le Togo, pour une opportune mission militaire d’un an, au bénéfice d’une entreprise privée…

      Particulièrement ciblé, mais non identifié
      Ce n’est que deux ans après les faits, en février 2021, que l’IGPN l’entend enfin. Si David B. confirme avoir été « vêtu de sombre pour ne pas attirer l’attention » le 8 décembre 2018, et s’il confirme n’avoir porté aucun brassard apparent (contrairement à la réglementation), il déclare n’avoir pas du tout souvenir de ce qu’il a fait ce jour-là.
      En même temps, il se dit certain « à 2 500 % » de ne pas avoir porté de casque non réglementaire et nie toute participation aux violences commises contre Angelina. Des déclarations dont se contentera l’IGPN, d’autant que les perquisitions du casier et du domicile de David B., menées en juin 2021, soit deux ans et demi après les faits, demeurent infructueuses.
      Parmi tous les policiers auditionnés dans l’affaire d’Angelina, aucun n’a identifié les auteurs des violences. Les responsables des différentes unités de police présentes ce jour-là ont déclaré ne pas reconnaître les fonctionnaires sur les vidéos. Certains ont même expliqué être dans l’incapacité de localiser leurs propres agents au moment des faits. Et l’IGPN a recueilli leurs déclarations sans interroger ces commissaires, commandants ou majors sur de telles incohérences.
      En définitive, si le nom de David B. apparaît dans la synthèse des investigations menées par l’IGPN, au côté de trois collègues, comme ayant été particulièrement ciblés par les investigations, la « police des polices » ne conclut à aucune identification.
      Et faute de pouvoir formellement identifier les auteurs, le juge d’instruction saisi du dossier ordonne un premier non-lieu en décembre 2020, en concluant malgré tout que les individus qui ont roué de coups Angelina « avaient tous la qualité de fonctionnaires de police ».

      refroidir l’affaire. technique de base utilisable par tout mis en cause, et qui fait partie des raisons de ne pas passer en comparution immédiate, de demander des actes, des expertises, bref, d’allonger par tous moyens la durée qui sépare les faits incriminés d’un jugement éventuel.
      ça marche bien. c’est ainsi que de nombreux voyous, militants, quidams, obtiennent des relaxes ou des peines bien plus légères là où ils auraient été lourdement condamnés.
      sauf impondérable, ça fonctionne d’autant mieux qu’on est du côté du manche.
      par exemple, un flic pourtant mis en cause par ses propres collègues (!) pour avoir étranglé sans raison et sans la tuer une femme enceinte est jugé deux ans après les faits : quatre mois de prison avec sursis https://www.streetpress.com/sujet/1675691675-policier-condamne-etrangle-femme-enceinte-violence-ile-franc

      dans l’affaire Zineb Redouane, 4 ans après, la justice est encore à pied d’oeuvre, rassurez-vous ! elle enquête sur... les services de santé car c’est à l’hosto qu’elle est morte... (à La Timone ou Zineb Redouane est morte, ils ont pris soin de fournir des explications publiques détaillées sur les blessures et les soins prodigués au « miraculé » Hedi)

      grâce à ses collègues dont ceux de l’IGPN, le baqueux parisien de Marseille qui a tabassé Angelina a eu le loisir de prendre une dispo d’un an. lorsqu’il a fini par être « inquiété », il a pu sans peine dire qu’il ne se souvenait de rien.
      au taf, on échange des conseils, on bricole collectivement les PV de façon à ne pas être mis en cause (et éventuellement à gratter des dommages et intérêts).
      les lyncheurs d’Hedi ont tenté bien trop tôt d’appliquer la recette utilisé par leur collègue lyncheur d’Angelina : « on se souvient pas ». car contrairement à ce qui s’était passé pour Angelina, empêchée de porter plainte jusqu’à ce que la vidéosurveillance soit légalement effacée, ainsi que, moins légalement, d’autres éléments, il y a des images de vidéosurveillance à l’appui des dire de la victime et du témoin principal. là ils sont passés au registre « je suis un prisonnier politique, je refuse de collaborer à l’enquête car je ne reconnais pas la légitimité d’une mise en cause de la police ». Mais, d’avoir mixer le scénario, qui contenait déjà des déclarations au moyen desquelles ils comptaient s’en sortir, celui-ci se voit ruiné. Et, malchance encore, ils ne disposent pas de LE avocat spécialisé de leur corporation. Laurent-Fr@nck Lien@rd, qui taffe pour des flics marseillais à l’occasion, doit être assez occupé par la défense de l’assassin de Nahel, Florian Menesplier ...
      Deux flics au trou, ok, c’est inédit, ça les énerve.
      Pas de nouvelles du complice de Florian Menesplier (Nahel). Et dans le cas de Hedi, seul le policier utilisateur du LBD est détenu. Ses collègues, lyncheurs d’un blessé grave, leurs complices sur place (il y a 4 impliqués, et 4 autres présents) contribuent probablement très activement à la mobilisation policière en cours.

      #polar

  • Hedi : rappel des points essentiels - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/07/27/hedi-rappel-des-points-essentiels

    Il y a quatre semaines à Marseille Hedi, 22 ans, subissait une tentative d’homicide et des actes de barbarie par quatre agents de la BAC. Depuis, l’affaire a pris de telles proportions, les syndicats policiers et la hiérarchie des forces de l’ordre ont tellement saturé les médias de leurs mensonges, que les éléments clés sont passés au second plan. Ils sont pourtant essentiels pour comprendre la gravité de la situation. En voici un résumé chronologique en 12 points :

  • Trois nuits marseillaises – Le serpent de mer
    https://leserpentdemer.wordpress.com/2023/07/13/trois-nuits-marseillaises

    Le spectacle qui s’offre là est à première vue celui d’une émeute terminée. Des bûchers sur les voies de tramway, éteints déjà par les pompiers, fument comme paisiblement sur le pavé inondé. Il y a çà et là de petits groupes de très jeunes gens et parfois d’enfants qui vont et viennent, rigolards et gueulards, sous l’œil placide et bienveillant de la population. L’émeute cependant ne fait en réalité que commencer et sa tension est tout à fait palpable presque comme une chose matérielle. Nous remontons le cours Belsunce au bout duquel est la bibliothèque de l’Alcazar et toutes ses vitres sont démolies. Dans la rue d’Aix il y a des dizaines et bientôt des centaines de gamins et plusieurs poubelles flambent parmi eux. De temps à autre dans une explosion de pure euphorie ils tirent des feux d’artifice. Dans un vacarme de délire, une vingtaine d’entre eux tente de forcer le rideau métallique d’une bijouterie et contre toute attente au bout de plusieurs minutes d’efforts à coups de pieds et de poteaux de signalisation ils parviennent en effet à l’éventrer. Cependant les flics se sont amassés en bas de la rue d’Aix et déjà se produisent les premiers mouvements de la foule le en général sans motif sérieux. Il suffit qu’un jeune crie Arah pour que tous se mettent à courir et à s’égailler dans un sauve-qui-peut général sans regarder derrière eux et le plus souvent l’alerte est fausse. Les groupes se disloquent et se reforment ainsi dans des sprints permanents. Des feux d’artifice sont tout de même dirigés contre la police et c’est bien joli. Quant à moi j’ai une assez grande aversion pour les feux d’artifice municipaux du 14-juillet mais cet usage au fond inoffensif sur les flics caparaçonnés des pieds à la tête et de toute façon à peu près toujours hors de portée me plaît assez.

    À la suite d’un de ces mouvements de panique, qui au fond me semble comme surjouée par la masse, comme si elle cherchait instinctivement la mobilité la plus grande et la moins prévisible, nous nous retrouvons porte d’Aix. Il y a là des centaines de jeunes, pour la plupart des garçons, pour la plupart de moins de vingt ans. Parmi eux nous détonnons nettement Blancs et quadragénaires que nous sommes et pourtant on ne décèle pas de défiance ni d’hostilité dans le regard des minots, tout au plus une légitime curiosité. Un peu plus tard l’un de ces gamins, âgé au plus d’une quinzaine d’années, me dit : C’est bizarre, on dirait pas qu’tu casses toi, en passant sa main devant le visage de bas en haut dans le geste des racistes quand ils désignent les Noirs et les Arabes. Il faut dire que je suis en chemise et en pantalon parmi ces adolescents en shorts et torses nus. Une agréable conversation s’engage, portant sur les vertus combustibles du gel hydro-alcoolique, à la suite de laquelle il me dit : Hé ! ti es un bon, toi ! ti es un bon, l’ancien ! et nous nous tapons dans les mains et allons chacun notre chemin en nous souhaitant bonne chance.

    De temps en temps, la foule scande des slogans en arabe et il me semble y reconnaître parmi d’autres la formule de condoléances Allah-i-Rahmo (mais je peux me tromper). Au bout d’un moment après divers va-et-vient et diverses hésitations une partie de la foule s’élance vers le boulevard des Dames et s’arrête au croisement de la rue de la République. Là on s’emploie à démolir la vitrine de la boutique Orange dont l’intérieur suite au déclenchement d’un dispositif d’alarme s’emplit d’une dense fumée. Les jeunes gens s’adonnent joyeusement à cette tâche sans parvenir, me semble-t-il, à dérober des téléphones. Dans le même temps partout on brûle tout combustible possible. La décision se prend d’aller au centre commercial des Terrasses du Port non loin de là mais à peine les premiers groupes y parviennent-ils que des fourgons de flics surviennent et que des flics en surgissent qui inondent l’endroit de gaz lacrymogène. Chacun jette ce qu’il peut sur la route, sur les flics, et on reflue à toute vitesse. Je remarque la présence d’assez nombreuses filles qui prennent part à la chose dans la joie et sans visiblement y avoir un statut inférieur ni même peut-être différent de celui des garçons. Elles cassent, elles incendient, elles braillent, elles participent aux prises de décision c’est-à-dire qu’elles affirment comme les autres leurs envies et ce qui leur semble le plus pertinent. Certaines à grands cris organisent ou suggèrent des directions à la foule. Les mouvements désordonnés et imprévisibles ne cessent jamais.

    À un moment alors que chacun jette tout ce qu’il trouve ou rencontre sur le macadam, en l’occurrence, des arbustes en pots, une femme dit d’une voix craintive : Pensez aux habitants. Elle implore. Un jeune gars sans se retourner lui répond : J’m’en bats les couilles, Madame, et dans ce Madame est exprimé beaucoup du rapport social, me semble-t-il.

    #émeutes #Marseille

  • La protestation des policiers s’étend au-delà de Marseille, le risque de « la crise de trop » pour Gérald Darmanin


    AUREL

    Les déclarations du directeur de la police nationale, qui a dénoncé l’incarcération d’un membre de la BAC de Marseille mis en cause pour des violences sur un jeune homme, n’ont pas calmé (sic, en chapô une reprise pure et simple de l’"argument" du secrétaire général du syndicat Unité SGP-Police FO) le mouvement, qui s’étend à Toulon, Avignon et Nice et gagne Paris.
    Par Antoine Albertini (qui écrit plus bas "des allégations d’éborgnement" ou "une crise sécuritaire sans précédent et gérée au millimètre, sans bavure ni mort", et son contraire.)

    En quelques heures, le groupe WhatsApp intitulé « Solidarité Collègue », créé en soutien au policier marseillais placé en détention le 21 juillet, a rassemblé près de 4 000 fonctionnaires. « Du jamais-vu, le signe que l’on atteint un point de rupture totale », selon Rudy Manna, porte-parole national du syndicat Alliance. L’incarcération de ce fonctionnaire d’une brigade anticriminalité, mis en cause avec trois de ses collègues pour des violences sur un jeune homme de 21 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet, est à l’origine d’un nouvel accès de colère dans la police.

    D’abord circonscrit à Marseille, le mouvement de protestation s’étend désormais à Toulon, Avignon et Nice, où pas moins de 274 policiers étaient hors service lundi 24 juillet. Et il gagne Paris et sa région. Services de jour, de nuit, brigades territoriales de contact ou anticriminalité, les unités spécifiquement affectées à la lutte de terrain contre la délinquance comptent parfois 100 % d’absents en raison de dizaines de dépôts d’arrêt-maladie pour surmenage ou « chocs post-traumatiques » à la suite des émeutes, ou de placements en « code 562 », c’est-à-dire en service minimum « d’attente-pause » dans les commissariats. Dans ce cas, seuls les appels d’urgence au 17, le numéro de police-secours, sont pris en compte. Combien de policiers concernés au total ? Les services de communication du ministère se réfugient dans le silence.

    A Marseille, l’ensemble des fonctionnaires des brigades anti-criminalité nord, centre et sud – les policiers mis en cause sont issus de ces deux dernières brigades – sont indisponibles, tandis que dans certains arrondissements comme le 3e, dans les quartiers nord de la ville, l’intégralité des effectifs de police-secours ont également débrayé. Fait plutôt rare, les enquêteurs de la police judiciaire commencent à rejoindre le mouvement, ainsi que les CRS à Versailles (Yvelines), Cenon (Gironde) ou Deuil-la-Barre (Val-d’Oise), dont les images dos tournés, casques au pied, tournent en boucle sur les réseaux sociaux. (...)

    Les policiers sont d’autant plus remontés que leur collègue marseillais est le deuxième fonctionnaire de police à se retrouver derrière les barreaux en moins d’un mois.

    [...]

    Dans la boucle Whatsapp « Solidarité Collègue », les communiqués de presse des organisations professionnelles ont même été promptement effacés sitôt postés. « C’est bien qu’ils soient à nos côtés, mais notre exaspération dépasse le cadre social », estime un fonctionnaire de police en poste dans le sud de la France. Cette fois, les syndicats ne mènent pas la contestation et le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin se retrouve privé de sa courroie de transmission habituelle avec la base, encartée à plus de 90 %.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/25/policiers-la-protestation-s-etend-au-dela-de-marseille-le-risque-de-la-crise
    https://justpaste.it/bbt6g

    #police #Bac #Marseille

    • Signe de fatigue après des jours et des nuits de tensions, le ministre [de l’Intérieur...], qui veille d’ordinaire à ne jamais froisser les policiers, a provoqué une fameuse bronca après une sortie de route devant la commission des lois du Sénat le 5 juillet : « Je suis à la tête d’un ministère, avait-il alors expliqué, où à part les commissaires de police, ceux que nous recrutons ce sont souvent des enfants de 18, 19, de 20 ans, qui n’ont pas fait de très grandes études. »

      #fatigue #sortie_de_route #grandes_études

      « il y a parfois des questions qu’on peut se poser. »

      https://www.youtube.com/watch?v=lBDv8rL_wiM

      (EDIT : pour comprendre)

      https://invidious.fdn.fr/watch?v=lBDv8rL_wiM

    • Droit au tabassage : de quoi la grève policière contre l’incarcération du policier qui a mutilé Hédi est elle le nom ? - Le Poing
      https://lepoing.net/droit-au-tabassage-de-quoi-la-greve-policiere-contre-lincarceration-du-poli

      Droit au tabassage : de quoi la grève policière contre l’incarcération du policier qui a mutilé Hédi est elle le nom ?
      Crédit photo : Samuel Clauzier

      Depuis l’incarcération d’un des policiers de la Bac Sud de Marseille par un juge d’instruction, une vague d’indignation se répand : des policiers se mettent en arrêt maladie à Marseille, Paris, Avignon… Et le mouvement semble s’étendre – Le Directeur de la Police Nationale, Frédéric Veaux (qui décidément porte bien son nom) et Laurent Nunez, Préfet de Police de Paris s’indignent : un policier, quelque soit le forfait dont il est accusé, ne devrait jamais aller en prison !

      Difficile de ne pas s’indigner devant une revendication aussi radicale : ni plus ni moins que la revendication policière d’un droit au crime raciste et à la ratonnade ! Une grande partie des politiques l’a souligné, et même Emmanuel Macron a rappelé de manière très polie et embarrassée que la loi était censée s’appliquer à tout le monde, y compris aux policiers (ceux-ci étant la seule catégorie sociale que Macron n’écrase pas de son mépris – à se demander pourquoi…)

    • AFFAIRE HEDI À MARSEILLE : CE QUE LES POLICIERS MIS EN CAUSE ONT DIT AUX ENQUÊTEURS DE L’IGPN
      https://www.bfmtv.com/police-justice/affaire-hedi-a-marseille-ce-que-les-policiers-mis-en-cause-ont-dit-aux-enquet

      Avant ce déferrement [devant le proc], ils se sont expliqués devant les enquêteurs de la police des polices. Selon les informations de BFMTV, deux des quatre fonctionnaires ont fini, lors de leur garde à vue, par reconnaître des violences et ont permis d’en savoir un peu plus sur les faits qui se sont déroulés cette nuit-là.

      Mais à l’exception de cette version apportée par les deux agents, « aucun policier ne souhaite collaborer à l’enquête, allant même jusqu’à avoir du mal à s’identifier sur les #vidéos », écrivent les enquêteurs de l’#IGPN.

      Aucun souvenir des faits

      Le policier placé en détention provisoire est le seul porteur de LBD sur les images de #vidéosurveillance. Il a été notamment identifié grâce à son tee-shirt, mais en garde à vue, il a affirmé ne se souvenir de rien, n’avoir rien vu et ne pas se reconnaître sur les images.

      Un autre, identifié lui-aussi grâce à sa tenue vestimentaire, a nié tout fait de violences lors de sa garde à vue, et dit ne pas savoir pourquoi Hedi est tombé au sol. Il dit d’ailleurs n’avoir aucun souvenir des faits. Un troisième assure lui aussi ne pas se souvenir de la scène, et ne pas avoir participé à cette action à ce moment-là. Il refusera même, selon nos informations, d’être pris en photo pour présentation à la victime. Question de sécurité, argue-t-il.

      [...]

      Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Marseille pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à l’IGPN. Si ces policiers sont identifiés grâce à leur tenue vestimentaire sur les images de vidéosurveillance de la ville, la cheffe de la BAC n’a signalé dans son rapport à sa hiérarchie aucun incident cette nuit-là, ni aucun usage d’un #LBD. L’enquête se poursuit sous l’égide d’un juge d’instruction.

      tentative d’homicide, en bande, la nuit, mais pas de garde-vue de 96h comme la loi le permet

  • Marseille : détention provisoire requise pour quatre policiers soupçonnés de « violences en réunion » - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/detention-provisoire-requise-pour-quatre-policiers-marseillais-soupconnes

    Devant le tribunal de Marseille jeudi, une dizaine de policiers, en tenue ou en civil, ainsi que des proches des fonctionnaires interpellés attendaient depuis le matin la décision du juge des libertés et de la détention. Mardi soir, alors que les fonctionnaires gardés à vue quittaient les locaux de l’IGPN (la police des polices) situés dans les locaux de la préfecture, pour être transportés dans des commissariats de la ville en vue d’être interrogés, ils avaient été applaudis par ceux venus les soutenir. Un soutien qui pourrait se transformer en grève du zèle.

    « On a déjà plusieurs centaines d’arrêts maladie déposés par des collègues marseillais », menaçait un policier en attendant la décision de la justice. « C’est chaud pour les mandats de dépôt. S’ils vont en prison, il y aura encore beaucoup plus d’arrêts maladie et ça fera de gros dégâts. » D’ores et déjà, une cagnotte a été ouverte sur le site GoFundMe afin de réunir des fonds pour les soutenir.

    https://seenthis.net/messages/1009514

    #mafia #police #assassins #BAC #Marseille

  • Agression d’une journaliste par un CRS à Marseille : une enquête ouverte
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/11/agression-d-une-journaliste-par-un-crs-a-marseille-une-enquete-ouverte_61814

    Une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte après l’agression d’une journaliste à Marseille le 27 juin, selon le parquet de la ville contacté par l’Agence France-Presse. Le parquet a « saisi l’inspection générale de la police nationale [#IGPN] », a-t-il précisé, confirmant l’information initiale du quotidien La Provence.
    Une journaliste travaillant pour le site d’information Made in Marseille a été victime d’une « agression physique (…) de la part d’un CRS » en marge de la visite du président de la République dans la cité phocéenne, « alors qu’elle souhaitait simplement rentrer chez elle et prendre un vélo en libre-service (…) devant le MuCEM », avait expliqué la rédaction de Made in Marseille dans un communiqué.

    « Ce contrôle injustifié a dégénéré lorsque l’agent a trouvé sa carte de presse lors d’un contrôle d’identité, puis l’a étranglée alors qu’elle tentait de téléphoner à notre rédactrice en chef pour nous alerter sur la situation », poursuit le communiqué, qui évoque également des « insultes misogynes » et des « propos dégradants tenus par l’agent » à l’égard de la journaliste. Celle-ci a déposé plainte dès le lendemain et fait un signalement à l’IGPN, selon la même source.
    Le président de la République avait effectué une visite de trois jours dans la deuxième ville de France pour y lancer l’acte II de son plan « Marseille en grand » ouvert en septembre 2021.
    Il y a une semaine, le parquet de #Marseille avait annoncé l’ouverture d’une autre enquête pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique après qu’un jeune homme a été blessé dans la nuit du 1er au 2 juillet.

    deux affaires à Marseille ! l’IGPN est débordée de travail.
    #police #contrôles_d'identité aux conditions très exceptionnellement rendues publiques

  • Les métropoles européennes face à une gentrification galopante

    Flambée des prix de l’immobilier, politiques volontaristes de rénovation urbaine, « airbnbisation »… Partout en Europe, les agglomérations connaissent de profondes mutations. Au risque d’une certaine uniformisation et d’une exclusion d’une partie de la population.


    Dans le quartier du Cours Julien, à #Marseille, le 30 avril 2023. STUART FREEDMAN / IN PICTURES VIA GETTY IMAGES
    Par Emeline Cazi, Yan Gauchard(Nantes, correspondant), Alexandre Lenoir, Claire Mayer(Bordeaux, correspondante) et Gilles Rof(Marseille, correspondant)

    Et s’il ne fallait pas s’arrêter uniquement au visage subitement pris par une rue commerçante ? Si tout était plus complexe que les conclusions hâtives que l’on pourrait tirer en comparant les enseignes d’une rue comme celle de l’Eglise, à #Montreuil (Seine-Saint-Denis), avec les magasins présents il y a encore quelques années ? Car, effectivement, cette allée semi-piétonne, à deux pas de la mairie de cette ville de la proche banlieue de Paris, où s’installent nombre de familles de l’est de la capitale, n’a plus rien à voir avec son allure d’il y a dix ans.
    Au Royal, « spécialités orientales », avec ses tables en plastique dressées dehors, ont succédé L’Atelier, un fournil où les boules de pain (khorasan, pavot, olives de Kalamata) ne se cuisent pas aux aurores et s’achètent avec un shortbread aux fruits rouges. Un peu plus loin, il y a l’Archi-Boucher, littéralement un architecte devenu boucher à 46 ans, dont la vitrine, façon verrière industrielle, a remplacé l’entrée du garage de l’Eglise.
    Il faudrait aussi citer, en lieu et place du Bureau information jeunesse, La Petite Epicerie, où les figues, les tomates, les chèvres, les boudins, et peut-être même les paquets de chips, arrivent tout droit du producteur ; la poissonnerie et ses palourdes « sauvages » qui a succédé à la bibliothèque sonore ; « l’artisan québabiste » au serrurier. Deux fois dans l’année, des parents patientent une heure devant la librairie jeunesse pour inscrire leur enfant au club de lecture et à la soirée Harry Potter.
    Dans ce quartier, terminus de la ligne 9 du métro parisien, la véritable bascule s’est opérée, il y a six, sept ans, quand La Petite Epicerie a ouvert, que le déménagement du Méliès, « plus grand cinéma public d’art et essai d’Europe », a consacré le réaménagement de la place, et que le promoteur Nexity livrait sur les vestiges de l’ancien garage une résidence de standing et son quota de logements sociaux. Le magasin Biocoop a suivi de peu. « Gentrification ! », dénonceront certains, sans renoncer à leur tournée fournil, boucher, fromager du samedi.
    Concept né dans les années 1960
    « Nous n’avons pas vocation à dresser des ponts-levis et des herses à l’entrée de la ville. Montreuil est attractive, nous devons avoir une capacité d’accueil, répond Gaylord Le Chequer, l’adjoint au maire (PCF) chargé de l’urbanisme. Mais il faut permettre à ceux, déjà là, de continuer à y vivre. » Il pense notamment aux jeunes adultes de la cité de la Noue, toujours chez leurs parents faute de trouver un studio à un prix décent. En proche banlieue est de Paris, les prix des appartements à l’achat sont en moyenne passés de 4 000 euros le mètre carré à plus de 5 000 euros en cinq ans.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/07/11/les-metropoles-europeennes-face-a-une-gentrification-galopante_6181395_3234.
    https://justpaste.it/anjen

    On rigole. À Montreuil, par exemple, il y a 3-4 ans, le budget municipal de préemption commerciale était de 60 000 e/an. Pas de quoi faire face à une pression foncière que le financement d’équipements municipaux (le multiplex) et régionaux (transports) alimentent mécaniquement.
    Certes, bourgeoisisme et bourgification sont immanents à la société du capital. Endiguer ces tendances, supposerait, à défaut ou dans l’attente de mettre à bas un régime fondé sur la propriété et la production pour la production (économie), une tension antagoniste massive, intense, une force de rupture apte à requalifier les orientations politiques institutionnelles et les expérimentations micro (dont la multiplication n’assurera jamais à elle seule une transformation radicale : dès que l’anormalité ne peut être captée ou endiguée, elle a vocation à être écrasé).

    #gentrification #métropole #ville #droit_à_la_ville #logement

  • Émeutes à Marseille : « Ils étaient là pour taper » : Hedi a été laissé pour mort après un tir de flash-ball | La Provence
    https://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/6003428299923315/info-la-provence-ils-etaient-la-pour-taper-laisse-pour-mort-apres-un-tir


    Hedi a le visage tuméfié, les jambes constellées de plaies, la tête barrée de pansements camouflant mal les multiples traumatismes de cette nuit du 1er au 2 juillet. PHOTO FREDERIC SPEICH

    Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet, en marge des émeutes qui ont secoué Marseille, Hedi a reçu un tir de « flash-ball » dans la tempe avant d’être passé à tabac par un groupe de quatre à cinq personnes qu’il identifie comme un équipage de la Bac. Sorti du #coma, le jeune homme souffre d’un grave traumatisme crânien. Il raconte.

    Certains anniversaires marquent plus que d’autres. Hedi n’avait pas prévu de passer le sien couché sur un lit d’hôpital, le visage tuméfié, les jambes constellées de plaies, la tête barrée de pansements camouflant mal les multiples traumatismes de cette nuit du 1er au 2 juillet. Sur sa fiche de transmission, les médecins ont indiqué, dans la case exposant les raisons de son admission : « TC (#traumatisme_crânien, Ndlr) grave sur shoot de flash-ball ».

    Sur la tablette de sa chambre aux murs jaunis, le jeune homme de tout juste 22 ans dispose de plusieurs bouteilles d’eau minérale entamées et d’un paquet de bonbons éventré, auquel il ne faut pas se fier. « Il ne mange rien, gronde doucement Leïla, sa maman. Il a dû perdre au moins cinq kilos ! »

    Sa silhouette longiligne étendue sur les draps froissés, le jeune homme justifie dans un pâle sourire : « Le médecin a dit que c’était dû à l’état de choc. » Ce choc, Hedi l’a reçu en pleine tête la semaine dernière, alors qu’en marge des #émeutes qui ont secoué le #centre-ville de Marseille, il était sorti boire un verre avec Lilian, l’ami qu’il appelle son frère, en état de choc lui aussi depuis cette sombre nuit.

    « C’était la fête des terrasses, et j’ai terminé mon service vers 1h30, remonte le temps Hedi, assistant de direction dans l’hôtellerie-restauration, à Meyrargues. J’ai retrouvé Lilian à #Marseille, sur le Vieux-Port. Il devait être deux heures et il y avait beaucoup de fourgons de #police, on en a croisé quelques-uns, on leur a dit ’bonsoir’, on se sentait en sécurité. » Les deux jeunes hommes doivent retrouver leurs petites amies respectives, quand ils aperçoivent un #hélicoptère survoler la ville. « C’était comme dans un film, se souvient Hedi. On l’a suivi vers le cours Lieutaud, pour voir. On n’aurait pas dû. » Arrivés dans une ruelle non éclairée perpendiculaire au cours, vers le boulevard Baille, les deux amis croisent « quatre ou cinq hommes ».

    « Ils étaient en civil mais portaient une arme à la ceinture, un #flash-ball autour du cou et avaient des matraques, détaille Lilian. Quand ils nous ont demandé ce qu’on faisait là, l’un d’eux avait son arme à la main, le doigt sur la détente, un autre a déplié sa matraque. Je crois qu’on n’a même pas eu le temps de répondre. J’ai bloqué un coup de matraque avec mon bras, on s’est retourné pour partir en courant. Et j’ai entendu un tir . »

    « J’étais impuissant »

    Le jeune homme se retourne, voit son ami « voler », atteint par une balle de « flash-ball ». Hedi s’écroule sur le sol, du haut de son mètre quatre-vingt-dix. « Ils m’ont tiré par les habits et m’ont traîné dans une ruelle, ils m’ont mis sur le dos, l’un d’eux a mis ses genoux sur mes jambes pour les bloquer. J’essayais de me protéger, mais je sentais le sang couler de ma tête, je pensais que j’avais toujours la balle dessus », revit-il, mimant les gestes qu’il a instinctivement exécutés alors, désignant ses blessures , les unes après les autres, causées par des coups de pied, de poing et de matraque . « Et puis un des hommes a dit de me laisser tranquille et ils sont partis . »

    Sonné, meurtri, mais toujours conscient et « porté par l’adrénaline », Hedi parvient à se remettre sur pied, remarque le t-shirt gris de l’un de ses agresseurs taché de sang, le brassard sur l’avant-bras d’un autre. « Ils ont dû croire qu’on venait pour casser, tente-t-il de comprendre. On avait nos casquettes, nos gilets, mais pas de cagoules, de masques ou de gants... »

    Pour Lilian, « ils étaient là pour taper. Ils attendaient que quelqu’un passe et malheureusement, ça a été nous. » Et de poursuivre : « Je suis parti... Quand j’ai vu qu’ils l’emmenaient, j’ai cru qu’ils l’interpellaient, je pensais pas que ça pouvait se terminer comme ça. J’étais impuissant, je ne pouvais rien faire », explique-t-il, ses larmes répondant à celles qui roulent sur les joues de son ami.

    #toctoc #BAC #violences_policières #LBD #assassins

    • Cette nuit là

      Sept policiers ont été blessés à Marseille, dont un sérieusement.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/emeutes-apres-la-mort-de-nahel-71-interpellations-et-7-

      La prise en charge des flics est prioritaire pour les services de secours qui, surtout dans de telles circonstances, sont placés sous les ordres de la préfecture (pire, à Marseille, comme à Paris, les pompiers sont militaires). Ce qui a eu lieu à Sainte Soline n’est pas une exception mais un cas dramatique qui a pris la lumière).

      La mort de Mohamed, ce livreur de 27 ans qui a eu le tort de filmer la police cette même nuit a été cachée trois jours durant par les autorités.

      Dans un dossier de tir de LBD dans la tête d’une enfant à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), nous avons demandé que l’ADN soit prélevé sur le projectile – que la famille avait remis à la police. La #justice a refusé. Puis elle a conclu à un classement sans suite pour défaut d’identification du tireur.

      https://justpaste.it/bnl4t

      Je me demande ce que sont devenus les fragments de balle de LBD identifiés à l’hosto.

      (toujours ahurissant de voir les déclarations initiales des proches qui pensent améliorer le rapport de force en niant la portée générale du cas qui les touche ; faudrait voir partout, épiceries arabes compris,De la stratégie Judiciaire de l’antisémite Vergès )

      #services_de_secours #en_bande_organisée

    • Tabasser un blessé grave par LBD, ça s’applaudit

      Les enquêtes sur les agissements des forces de l’ordre pendant les émeutes se multiplient (...). Gérald Darmanin évoque « moins de quinze » enquêtes, alors que la directrice de l’IGPN en dénombre vingt et une.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/20/les-enquetes-sur-les-agissements-des-forces-de-l-ordre-pendant-les-emeutes-s

      L’opinion, encore marquée par les images d’incendies, les gerbes de mortiers d’artifice, les scènes de vandalisme diffusées par les chaînes d’information en continu, n’a pas prêté attention à ces événements. Mais, depuis, de nouveaux cas sont venus raviver les critiques faisant état de bavures.

      [...]
      Au total, sept agents de la brigade anticriminalité ont été transférés des locaux de l’#IGPN, à l’Evéché, le quartier général de la police, applaudis par leurs collègues qui s’étaient spontanément rassemblés pour leur apporter leur soutien. La levée de la garde à vue d’un premier policier est intervenue rapidement, suivie par celle de deux autres, dans la nuit de mardi à mercredi. Les quatre derniers policiers entendus par leurs collègues ont été déférés au parquet jeudi matin, indiquait une source judiciaire.

  • À Marseille, le RAID tire à vue - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/07/nahel-mort-a-marseille-le-raid-tire-a-vue

    La cité phocéenne, secouée par des affrontements après la mort de Nahel, a vu le RAID déployé dans ses rues. Plusieurs vidéos montrent cette unité d’élite réaliser des tirs à des distances potentiellement létales. Un homme y est mort après un « probable » tir « de type flash-ball ».

    Des coups de feu, parfois très proches. Dans une rue marseillaise, peu après minuit, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, des gens courent, visés par des tirs à moins de quatre mètres. Certains s’effondrent avant de se relever et de fuir. Les munitions sont en réalité des « bean bags », des petits sacs de toiles remplis de billes de plomb. En face d’eux, des hommes en noir, casqués et armés de #fusils de #calibre_12, le même pour les fusils de chasse. Il s’agit du #RAID, une unité d’élite de la #police qui intervient en cas d’attaques terroristes, de prises d’otages et dans la lutte contre le grand banditisme. Ce soir-là, pas de terroristes ni de criminels de grandes envergures, mais de simples jeunes révoltés.

    Le lendemain de cette scène de traque, dans la nuit du 1er au 2 juillet, Mohammed décède d’un arrêt cardiaque dans le même quartier. Le parquet estime que le décès de ce livreur Uber Eats et jeune père de famille de 27 ans a probablement été causé « par un choc violent au niveau du thorax provoqué par le tir d’un projectile de type flash-ball ». Présent lors des affrontements, il n’était là que pour prendre des photos, d’après sa femme contactée par RTL. Le parquet de Marseille a annoncé ouvrir une enquête pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ».

    Flash-Ball, #LBD ou #bean_bag, le type de blessure engendrée par ces armes est relativement équivalent, la munition étant sphérique et relativement molle. Mais, comme le montre la scène du 1er juillet au soir, des tirs à moins de trois mètres sont effectués par le RAID. Encadré, le LBD est prévu pour un usage optimal entre 25 et 30 mètres. « En deçà des intervalles de distances opérationnels, propres à chaque munition, cette arme de force intermédiaire peut générer des risques lésionnels plus importants », rappelle une circulaire de 2017 de la police nationale.

    Pourtant, des vidéos des dernières émeutes montrent des policiers tirer à moins d’un mètre, comme à Montfermeil le 30 juin. Pour l’utilisation des bean bags, alors qu’une autre victime est dans le coma à Mont-Saint-Martin après un tir du RAID (article de La Voix du Nord), les consignes de tirs sont inconnues. Contacté pour obtenir plus d’informations sur les règles d’emploi, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos sollicitations.

    #militarisation #maintien_de_l'ordre

    • After the Riots, the Police Terrorize Marseille
      https://www.thenation.com/article/world/france-marseille-police-nahel

      Marseille, France—Many of the faces in the crowd were young and brown. It was June 29 in #Marseille. Two days prior in Nanterre, a cop fatally shot Nahel Merzouk, 17, in the head during a routine traffic stop. The police had claimed self-defense, but a video released by a witness showed an officer pointing and firing a gun directly into the youth’s car.

      That first night, there were arrests and fires in cities around Nanterre, but the anger quickly spread across France. Police responded by sending helicopters, armored vehicles, tactical units, and the French equivalent of SWAT teams. Over six days, police arrested between 3,600 and 4,000 people. About a third of them were minors—some as young as 11. Many of the detained protesters were men and boys of color like Nahel, who was of Algerian and Moroccan descent. While the government promises “swift, tough, and systematic” sanctions for those arrested, the confrontations have left French cities reeling. Marseille, in particular, has become a flashpoint in the media coverage of riots and looting.

      The scale and swiftness of police repression that descended upon French cities has been shocking. French media and politicians across the spectrum have turned police officers and a mayor and his family who escaped “attempted assassination”—an event that may not be connected to the riots—into the main victims of the unrest. But several people have died, including a 27-year-old in Marseille whose death is seen as “probably” due to the impact of a “Flash-Ball type projectile” (a rubber or foam pellet), a 50-year-old shot by a stray bullet in French Guyana, and a young man who fell from the roof of a grocery store during a looting near Rouen.

    • Pour le RAID, les consignes de tirs sont inconnues. Contacté pour obtenir plus d’informations sur les règles d’emploi, le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Politis compte attaquer le RAID au tribunal administratif pour non respect de la procédure de tir ? #LOL #MDR (et accessoirement d’un arrêt cardiaque dû au tir du RAID à l’insu de son plein gré #le_coup_est_parti_tout_seul)

      Le mieux est d’attendre la dissolution de l’ONU. Et superbe article de The Nation.

  • #Rafik_Chekkat : En train d’assister aux #audiences de #comparutions_immédiates des personnes arrêtées à #Marseille ces derniers jours. Une #justice_expéditive. 15 mins à peine pour revenir sur des faits, un parcours de vie, le contexte général. Les peines requises puis prononcées sont lourdes.

    Gros incident d’audience. La prise de parole virulente de l’avocat de la Métropole (partie civile) entraîne des réactions du public présent dans la salle. La présidente fait immédiatement évacuer tout le public par les forces de l’ordre. L’audience continue donc à huis clos.

    Les premières peines tombent : 4 mois de prison ferme pour une jeune femme de 19 ans rentrée dans le magasin Snipes sans avoir rien pris ; 1 an ferme pour des vols au Monoprix ; 10 mois ferme pour un étudiant malien en Master à Aix pour le vol de deux pantalons chez Hugo Boss.

    La Procureure fait des réquisitions d’ordre très général. Elle demande à chaque fois de la prison ferme « pour l’exemple ». Mais les faits jugés ne sont pas exemplaires mais terriblement communs (un pantalon, une paire de lunettes..). Aucune des personnes poursuivies n’a de casier

    Les audiences se poursuivent. 3 hommes (sans casier) poursuivis pour recel. Ils ont ramassé des pantalons Hugo Boss devant le magasin après qu’il ait été pillé. Les vidéos montrent que les 3 ne sont pas entrés dans le magasin. La Procureure demande de la prison ferme.

    Les faits ne sont pas clairement établis. Les 3 hommes ont sans doute touché les objets, mais rien n’indique qu’ils les aient pris. Les éléments d’enquête sont en réalité très minces. On juge à la chaîne en fonction du climat davantage qu’en fonction des éléments matériels.

    Les 3 hommes ont été reconnus coupables et condamnés à une peine d’un an avec sursis. Un lycéen (majeur) a été reconnu coupable et condamné à un an de prison dont 10 mois avec sursis. Il passera l’été en prison.

    Un homme de 58 ans est jugé pour recel pour avoir ramassé des objets au sol des heures après les pillages. Les avocats des parties civiles (Métropole ou enseignes de luxe comme Hugo Boss) tiennent des propos très durs. Ils invoquent un préjudice moral qui me semble assez suspect

    L’homme de 58 ans a été déclaré coupable de recel et condamné à une peine d’un an de prison ferme. Pour avoir ramassé des objets au sol 3h après les pillages. Du jamais vu

    3 hommes (21, 34 et 39 ans) jugés pour avoir pénétré dans le magasin Monoprix. Pour 2 les faits ont été requalifiés en tentative de vol (ils n’avaient pas de nourriture en leur possession). Ils ont été condamnés à 10 mois ferme. Le 3e homme à 1 an ferme. La Présidente a ordonné le maintien en détention. Pas de témoins ni de vidéos. Seuls les PV d’interpellation font foi.

    le maintien en détention. Sans témoignages ni exploitation des vidéos, seul le PV d’interpellation fait foi. Les 3 hommes ne se connaissent pas. Ils ont été jugés ensemble uniquement pour avoir été interpellés en même temps. Peine assortie de 3 ans d’interdiction du territoire.

    Un homme (29 ans) accusé du vol de 2 t-shirts (marque Rive Neuve). Il conteste être entré dans le magasin et demande l’exploitation des vidéos. Seul le PV d’interpellation des policiers fait foi (pas de témoignages, vidéos ou confrontations). « Pourquoi avez vous fui la police ? »

    Demande la Présidente ? Après son interpellation le Préfet a émis une OQTF alors qu’une demande de régularisation est en cours. Il a été relaxé en l’absence flagrante d’éléments. La Présidente lui précise que ça ne signifie pas qu’il n’a pas commis les faits, mais pas de preuves.

    2 hommes (25 et 28 ans) interpellés ensemble alors qu’ils étaient en scooter. Le conducteur dit avoir été gazé par la police et perdu le contrôle du scooter. On a retrouvé sur eux du fromage en provenance de Monoprix, une paire de lunettes et un peu de résine de cannabis.

    Le conducteur a été reconnu coupable de refus d’obtempérer (qu’il conteste) et de recel d’objets volés (fromage et lunettes). Il est condamné à un an ferme pour le refus, 6 mois ferme pour le recel et 3 d’interdiction du territoire. Le 2e homme est condamné à 8 mois avec sursis.

    Un homme (31 ans) poursuivi pour avoir jeté une pierre en direction d’une zone où il y avait des policiers. Il est reconnu une heure après par un policier et a reconnu tout de suite être l’auteur du jet. Il est placé en GAV puis incarcéré. Il souffre de graves problèmes de santé

    L’homme vient d’être condamné à 18 mois de prison ferme. C’est jusque-là la peine la plus lourde prononcée.

    3 hommes (53, 37 et 34 ans) qui ne se connaissent pas interpellés au même moment par des agents de la BAC. 2 dans le magasin Auchan, le 3e devant le magasin. 2 disent avoir été frappés par les policiers. L’un a la mâchoire et 2 doigts cassés. L’autre blessé à la jambe, boitille

    Un policier de la BAC dit avoir reçu un coup de casque au visage (5 jours ITT) mais son certificat médical n’indique aucune blessure au visage. C’est parole contre parole. Le policier dit avoir perdu une chaîne en or d’une valeur de 500€. Son avocate demande son remboursement.

    Les 3 hommes sont poursuivis pour tentative de vol. 2 sont aussi poursuivis pour rébellion (pour avoir résisté selon les policiers à l’interpellation). L’un des hommes dit être rentré pour prendre des fruits, car il n’en mange plus depuis 2 ans à cause de l’inflation

    Aucun des 3 n’a de casier. Les avocats ont soulevé des exceptions de nullité pour des manquements sérieux lors de la GAV (absence de notification de droits, pas d’intervention du magistrat, etc.). Exceptions non retenues. Là aussi, pas de témoignages, vidéos ou confrontations.

    L’homme rentré pour les fruits est condamné à 6 mois avec sursis (simple). Celui qui a les doigts et la mâchoire cassée (et qui exerce comme chauffeur poids lourds) à 1 an, dont 10 mois avec sursis. Le dernier à 18 mois ferme, 1 000 € à verser au policier de la BAC au titre du Préjudice moral, 500 € en dédommagement de la chaîne en or perdue et 800 € au titre de l’article 475-1 du CPP. Dans ce dossier, c’était la parole des policiers de la BAC Nord contre celle des accusés.

    La Procureure a rendu hommage aux forces de l’ordre et déclaré : « Dans une société hiérarchisée, on ne parle pas aux policiers comme à des égaux, on obtempère ».

    Dernier cas de la journée (pour ce qui est de la salle 4) : Clément, 18 ans, SDF depuis 2 ans. Il souffre de multiples troubles psychiatriques (dont schizophrénie). Interpellé dans le magasin Louis Vuiton et poursuivi pour tentative de vol. Dit avoir voulu voler pour se nourrir

    Il bénéficie d’un suivi médical. La Procureure a requis 1 an ferme. Ajoutant :"Il aura en détention le temps de réfléchir et de se prendre en main médicalement". Il a été reconnu coupable et écope d’une peine de 4 mois (aménagée). Il avait l’air totalement perdu.

    https://twitter.com/r_chekkat/status/1675864605703254016

    #tribunal #Marseille #Nahel #émeutes #révolte #vols #justice #emprisonnement #peines #prison_ferme

  • « Il n’y a pas de justice pour nous » : à Pontoise, l’écrasement judiciaire de la révolte se poursuit
    https://www.revolutionpermanente.fr/Il-n-y-a-pas-de-justice-pour-nous-a-Pontoise-l-ecrasement-judic

    Quand vient le moment des délibérés, des policiers envahissent les petites salles d’audience du Tribunal de Pontoise et enserrent de façon anxiogène les rangs du public. Un homme noir, installé dans le public, regarde un instant son téléphone, un policer le menace immédiatement de le poursuivre pour outrage. Du côté des détenus aussi, derrière les vitres, le nombre de policiers est doublé, faisant pressentir à tout le monde la lourdeur des peines à venir et la colère que l’institution judiciaire est consciente qu’elle va déclencher.

    Le couperet tombe enfin et comme partout, les peines sont insoutenables. Pourtant la plupart sont sans casier, les dossiers vides, les preuves très faibles, comme le répètent les avocats, mais la plupart prennent des peines de prison ferme. Le groupe d’adolescents de 18 ans, poursuivis pour « groupement… », obtient une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile avec bracelet électronique. « On est soulagés qu’ils ne retournent pas en prison ce soir même si une peine de 8 mois d’emprisonnement à domicile, c’est énorme pour des gens sans casier et pour des faits comme ceux-là. Ils écopent aussi d’une interdiction de paraître à Argenteuil, alors qu’ils y vivent… » conclut Louisa.

    Partout les familles et les amis sont brisés par les condamnations. Un lycéen de 18 ans, sans casier prend 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt (départ en prison depuis l’audience). Il est accusé d’avoir fourni le briquet qui aurait servi à l’incendie d’une voiture. A la lecture du délibéré, sa mère s’effondre. Dans une autre salle, on annonce qu’un chauffeur de bus, père de famille, part en prison lui aussi pour 12 mois ferme. On lui reproche d’avoir transporté des feux d’artifice et d’avoir été interpellé avec du cannabis sur lui.

    Dans la foulée, un jeune homme est condamné lui aussi à 12 mois ferme avec mandat de dépôt pour conduite sans permis et refus d’obtempérer, sans participation aux émeutes. A la nouvelle, sa compagne, enceinte, s’effondre par terre et fait une crise d’épilepsie. Derrière la vitre, son mari la voit, paniqué, et est violemment immobilisé par les policiers autour de lui. Pendant ce temps la juge s’époumone en hurlant sur la famille de quitter la salle, alors même que la jeune femme est inanimée par terre face à elle. Une femme de la famille, est en pleurs : « On a moins quand on est un violeur aujourd’hui en France ».

  • [LBD] À Marseille, un homme de 27 ans mort durant les émeutes
    https://www.lamarseillaise.fr/societe/a-marseille-un-homme-de-27-ans-mort-durant-les-emeutes-BF14447341

    Le parquet de Marseille contacté par La Marseillaise a indiqué avoir ouvert mardi une information judiciaire du chef « de coups mortels avec usage ou menace d’une arme suite au décès d’un homme âgé de 27 ans à Marseille dans la nuit du samedi 1er juillet au dimanche 2 juillet 2023

    Selon le parquet, les premiers éléments de l’enquête « permettent de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de « type #flash-ball » . À ce stade, le lieu de l’impact n’est pas déterminé. « Des événements de type émeutes et pillages se déroulaient cette nuit-là dans le secteur, sans qu’il soit possible de déterminer si la victime y avait participé ou même si elle avait pu circuler dans une telle zone », précise le parquet .

    #LBD #police

    • Emeutes urbaines : l’IGPN saisie après une mort suspecte en marge des violences à Marseille
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/emeutes-urbaines-l-igpn-saisie-apres-une-mort-suspecte-en-marge-des-violence

      Personne ne veut faire un lien entre les #émeutes et la mort d’un homme de 27 ans, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet, à Marseille. Mais c’est bien l’inspection générale de la police nationale (IGPN) que le parquet de Marseille a saisie après avoir ouvert une information judiciaire pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ». (...)

      Ce soir-là, la préfecture de police avait considérablement renforcé son dispositif, qui, la veille, s’était montré inefficace pour empêcher la mise à sac de plusieurs dizaines de commerces. Des unités de CRS avaient été disposées sur les cours Belsunce et Saint-Louis (1er arrondissement) pour interdire l’accès aux principales rues commerçantes.
      Deux véhicules blindés et deux hélicoptères de la gendarmerie étaient également mobilisés, de même que des effectifs du #RAID et du #GIGN. Des commerçants avaient également recruté des équipes de #vigiles pour assurer la protection de leurs lieux. Certains de ces agents de sécurité arboraient, eux aussi, des armes de défense de type « gomm cogne ».

    • @r_chekkat
      https://twitter.com/r_chekkat/status/1676631893503008768

      La sœur de l’homme mort dimanche d’un arrêt cardiaque à #Marseille après avoir reçu un tir de LBD vient d’être condamnée à 1 an de prison (6 mois avec sursis) après avoir été interpellée avec une chaussure (même pas une paire) venant du Foot Locker pillé 3h plus tôt.

      Livreur en scooter, il filmait la police dans le centre de Marseille peu avant sa mort.

  • audiences de comparutions immédiates des personnes arrêtées à Marseille ces derniers jours
    https://threadreaderapp.com/thread/1675864605703254016.html

    En train d’assister aux audiences de comparutions immédiates des personnes arrêtées à #Marseille ces derniers jours. Une #justice expéditive. 15 mins à peine pour revenir sur des faits, un parcours de vie, le contexte général. Les peines requises puis prononcées sont lourdes.

    Gros incident d’audience. La prise de parole virulente de l’avocat de la Métropole (partie civile) entraîne des réactions du public présent dans la salle. La présidente fait immédiatement évacuer tout le public par les forces de l’ordre. L’audience continue donc à huis clos.

    Les premières peines tombent : 4 mois de prison ferme pour une jeune femme de 19 ans rentrée dans le magasin Snipes sans avoir rien pris ; 1 an ferme pour des vols au Monoprix ; 10 mois ferme pour un étudiant malien en Master à Aix pour le vol de deux pantalons chez Hugo Boss.

    La Procureure fait des réquisitions d’ordre très général. Elle demande à chaque fois de la #prison ferme « pour l’exemple ». Mais les faits jugés ne sont pas exemplaires mais terriblement communs (un pantalon, une paire de lunettes..). Aucune des personnes poursuivies n’a de casier
    Les audiences se poursuivent. 3 hommes (sans casier) poursuivis pour recel. Ils ont ramassé des pantalons Hugo Boss devant le magasin après qu’il ait été pillé. Les vidéos montrent que les 3 ne sont pas entrés dans le magasin. La Procureure demande de la prison ferme.

    [...]

    Un homme (31 ans) poursuivi pour avoir jeté une pierre en direction d’une zone où il y avait des policiers. Il est reconnu une heure après par un policier et a reconnu tout de suite être l’auteur du jet. Il est placé en GAV puis incarcéré. Il souffre de graves problèmes de santé

  • « Marseille en grand » : Emmanuel Macron cible les trafics de drogue et annonce la maternelle dès 2 ans dans les quartiers sensibles
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/26/marseille-en-grand-emmanuelle-macron-lance-l-acte-ii-en-ciblant-les-trafics-

    pour la photo au vent du large, en notant que coller dans des gros groupes des petits enfants qui ne savent pas encore aller sur le pot ça va être coton pour les employées.

    A Marseille, Macron assure trouver « dix offres d’emploi » en faisant « le tour du Vieux-Port »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/26/a-marseille-macron-assure-trouver-dix-offres-d-emploi-en-faisant-le-tour-du-

    En déplacement à #Marseille, le chef de l’Etat a été interpellé par une femme déplorant que son fils, âgé de 33 ans, ne touche plus le revenu de solidarité active.

    [...]

    Le président était interpellé lors d’un bain de foule par une femme déplorant que son fils, âgé de 33 ans, ne touche plus le revenu de solidarité active (#RSA). « Il doit onze mois de loyer maintenant. Il ne peut même pas aller chercher du travail » car « il n’a pas d’argent pour prendre les transports », s’est-elle désolée, en serrant la main de président.

    [...]
    « Vous n’allez pas me faire croire que, s’il cherche vraiment du boulot à Marseille, et qu’il est prêt à prendre un boulot de serveur, qu’il n’y a pas de boulot de serveur », a embrayé le chef de l’Etat. Insistant : « Moi, je vous promets : je fais le tour du Vieux-Port ce soir [lundi] avec vous, je suis sûr qu’il y a dix offres d’emploi ». « Il va voir un de mes collaborateurs. Et ce soir [lundi], il a rendez-vous pour un job », a encore promis le président.

    [sans emploi, bouge de là !] En mai, lors d’un déplacement à Dunkerque, Emmanuel Macron avait déjà suggéré à un jeune homme qu’il suffisait de « faire un mètre » pour trouver un travail.

  • #Bach_Nord

    Un danseur :

    « Plus tu as vécu des trucs durs, plus il t’arrive des #injustices dans la vie, plus ça monte à l’intérieur, plus tu as le #potentiel pour faire des #trucs_de_ouf. Si tu comprends comment toute ta #haine, tes patates, boum, tu peux le mettre dans la danse. Eh bhein, c’est une #réussite. Toute ta haine, tu vas arrêter de frapper des gens, tu vas commencer à frapper en l’air et voir comment tu peux faire un truc constructif ».

    https://www.dailymotion.com/video/x8lwuiv


    #danse #quartiers_populaires #Marseille #art #art_et_politique

    • Bach Nord

      Pour #Marina_Gomes, culture #hip-hop et #engagement_citoyen sont indissociables, comme en témoigne Bach Nord, créée en réaction au film polémique de Cédric Jimenez, #BAC_Nord. Sur une composition musicale d’#Arsène_Magnard inspirée de Jean-Sébastien Bach et naviguant entre #guitare, #drill et musique #shatta, la pièce déconstruit les #clichés sans occulter les situations de vie, la #violence et les #ségrégations multiples, l’#enfermement. Là encore, la chorégraphe met en avant le #talent de la jeunesse, particulièrement des collégien·ne·s et lycéen·ne·s des 3e, 13e, 14e et 15e arrondissements de Marseille accompagné·e·s au long cours par les danseur·se·s de sa compagnie Hylel lors d’ateliers. Marina Gomes propose une vision nuancée de la vie des jeunes des cités, témoins de premier plan, en les invitant à transcender leur réalité. Et à devenir partie prenante d’une véritable création artistique, esthétique et puissante, qui leur ressemble.

      https://www.festivaldemarseille.com/fr/asmanti-bach-nord
      #jeunes #jeunesse

    • VIDEO. « Bach Nord », des jeunes des quartiers nord de Marseille brisent les préjugés à travers la danse

      En réponse au film « Bac Nord », et pour briser les préjugés qui stigmatisent les jeunes des quartiers, Marina Gomes, chorégraphe marseillaise, les met en scène dans son œuvre « Bach Nord ».

      « J’ai été heurtée par l’image qu’on renvoie des jeunes de cité, comme le mauvais objet de la société. » Ce sont les paroles de Marina Gomes, chorégraphe marseillaise. Cette jeune femme, qui a vécu de nombreuses années à Felix-Pyat, veut véhiculer, à travers son art qu’est la danse, une autre image des jeunes des quartiers qui « sont juste des jeunes comme ailleurs ».

      Pour Wiame, 14 ans, qui participe au projet, « c’est important de dire aux gens que ça suffit de juger sans connaître. Ce n’est pas parce qu’on habite les quartiers nord qu’on est des mauvaises personnes. Voir tout le monde nous applaudir, ça montre que quand on est ensemble ça se passe bien. »
      « Ce film justifie qu’une police ne respecte pas la loi, comme si on ne méritait pas mieux »

      Du côté de Marina, tout est parti d’un tag sur un immeuble de son quartier qui disait « écoutez Bach, évitez la Bac ». Alors, avec des « minots » qu’elle a rencontrés lors d’ateliers et sa compagnie de danseurs professionnels, elle construit son œuvre chorégraphique Bach Nord. Un titre en référence au film Bac Nord sorti en 2021. « Il nous a heurtés parce qu’il justifie qu’une police ne respecte pas la loi, comme si on ne méritait pas mieux », souligne Marina Gomes.

      On dirait qu’il n’y a pas d’émotion autour de tout ce qui se passe dans les quartiers nord
      Marina Gomes, chorégraphe marseillaise

      Avec le compositeur Arsène Magnard, ils sont partis de la Sonate pour violon n°1 BWV 1001 du célèbre Jean-Sébastien Bach. Ils se la sont appropriée en « naviguant entre la guitare, la drill, la shatta… qui sont des évolutions récentes de la musique hip-hop ». Une volonté également de mettre en avant l’évolution de la culture hip-hop dans les quartiers. La guitare n’a pas été un choix anodin non plus, puisque c’est le surnom que l’on donne à la Kalachnikov dans les quartiers.
      Riposte au film Bac Nord

      En riposte à la réputation du film et pour briser les préjugés sur les jeunes de cité, elle a donc créé cette œuvre Bach Nord avec une quinzaine de « minots » qu’elle a rencontré lors d’ateliers. Younes est l’un d’eux. À 20 ans, son retour d’expérience est sans équivoque : « J’ai voulu participer au projet de Marina parce que c’est rare qu’on nous donne la possibilité de prendre la parole, avec Marina on s’est rencontré sur des ateliers rap, je lui fais confiance. C’était important de répondre au film bac nord parce qu’il rabaisse les quartiers, je voulais montrer qu’on est capable de bien plus que ce que tout le monde croit. Même moi je ne croyais pas que j’étais capable de danser ! »

      C’était là aussi une volonté de Marina Gomes. « Mettre ces jeunes-là sur scène, c’est ouvrir le champ des possibles. À aucun moment ils ne s’imaginaient pouvoir le faire ». Ils se sont représentés pour la première fois au Festival de Marseille, un grand rendez-vous de la danse contemporaine. Le message est clair : « la jeunesse et les habitantes méritent une vision nuancée. Il se passe aussi des choses magnifiques dans les quartiers, c’est toute une palette de personnes, d’histoire de vie, de belles choses. » À travers cette performance, Marina Gomes espère « susciter un regard empathique, voire de la tendresse ». Si vous les avez manqués, vous pourrez les voir au festival d’Avignon au CDCN les Hivernales du 10 au 20 juillet 2023.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/video-bach-nord-des-jeunes-des-quartiers-nord-de-marsei

  • Marseille : rassemblement en soutien aux familles des victimes des règlements de compte
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/criminalite-a-marseille/marseille-rassemblement-en-soutien-aux-familles-des-victimes-des-reglem

    Wenn für junge Menschen nur noch der Handel mit Drogen eine Perspektive darstellt, stimmt etwas nicht mit der Gesellschaft, die von diesem Umstand betroffen ist.

    10.6.2023 - Les violences sur fond de rivalités liées au trafic de drogue sont en recrudescence dans la deuxième ville de France, avec déjà 23 morts depuis le début de l’année.

    Une centaine de personnes se sont rassemblées, samedi 10 juin, devant la mairie de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour soutenir les familles des victimes des multiples règlements de compte qui ont endeuillé les quartiers populaires de la ville. Les violences sur fond de rivalités liées au trafic de drogue sont en recrudescence dans la deuxième ville de France, avec déjà 23 morts depuis le début de l’année selon un décompte de l’AFP, essentiellement des jeunes hommes.

    « Quand un jeune meurt dans les quartiers nord, c’est tout Marseille qui est endeuillé », a plaidé Amine Kessaci, 19 ans, fondateur de l’association Conscience, qui a pour but de redorer l’image des jeunes des quartiers populaires. « Depuis 20 ans, on vit drame sur drame et on a l’impression de ne plus rien contrôler. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone : ceux qui vivent dans ces territoires doivent être pris en considération », a déclaré Katia Yakoubi, présidente d’Adelphi’cité.

    Après une minute de silence en hommage aux familles de victimes et jeunes en errance, les organisateurs ont exigé des réponses fortes des pouvoirs publics. « Le tout répressif ne répondra à rien : nous voulons une commission d’enquête pour donner la parole aux familles et que l’on s’intéresse aux causes et pas seulement aux conséquences », a exigé Katia Yakoubi.

    Parmi les mesures réclamées figurent l’ouverture d’un débat sur la légalisation du cannabis afin d’enrayer le trafic de drogue qui gangrène ces quartiers pauvres, la proposition d’activités aux jeunes pour qu’ils puissent « être occupés en dehors des pieds d’immeubles », le retour d’une police de proximité ou encore davantage de moyens pour lutter contre l’échec scolaire, avec le recrutement de nouveaux éducateurs spécialisés. « Si on donne à ces jeunes des perspectives d’avenir, je vous promets qu’il n’existerait plus de trafic de drogue », avance Katia Yakoubi.

    Le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a demandé, début mai, à l’Etat de « persévérer dans sa lutte sans merci contre les trafics de stupéfiants et de redoubler d’efforts pour sortir la drogue de nos quartiers ».

    #Frankreich #Marseille #Schattenwirtschaft #Kriminalität

  • #Journal du #Regard : Mai 2023
    http://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-mai-2023

    https://youtu.be/GCFSQzNrc90

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Corse, #Marseille (...)

  • À Marseille, le projet de salle de shoot bute sur le refus de la mairie des 1/7 - #Marsactu
    https://marsactu.fr/a-marseille-le-projet-de-salle-de-shoot-bute-sur-le-refus-de-la-mairie-des-

    Annoncé pour 2023 par l’adjointe à la santé Michèle Rubirola, le projet de salle de consommation à moindre risque pour les usagers de drogue est toujours bloqué. Des lieux ont été identifiés dans le 1er arrondissement, mais la mairie de secteur refuse de rencontrer les porteurs de projet.

    Marseille en manque de salle de shoot
    Quand la ville ignore ses toxicomanes
    Une enquête sur scène présentée par Violette Artaud
    https://www.mediavivant.fr/marseille-en-manque-de-salle-de-shoot-quand-la-ville-ignore-ses-toxicoma
    En France, seules les villes de Paris et Strasbourg ont une #salle_de_shoot. Encore au stade expérimental.
    #toxicomanie #Marseille #drogue #RdR

  • Violences policières : vers une réouverture des investigations dans l’affaire Maria à Marseille
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/violences-policieres-vers-une-reouverture-des-investigations-dans-l-affaire-

    Trois années d’enquête ont abouti, le 25 janvier 2022, à une deuxième ordonnance de non-lieu, infructueuse conclusion d’une instruction judiciaire ouverte contre X pour « violences aggravées » par trois circonstances – « par personne dépositaire de l’autorité publique », « en réunion » et « avec usage d’une arme » – ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, des faits punissables de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende. Faute d’identification des auteurs des violences, le juge d’instruction Karim Badène a refermé le dossier, comme il l’avait déjà fait en décembre 2020, avant que l’enquête ne soit rouverte par le parquet de #Marseille, en mars 2021, à la suite de la découverte d’un témoin des faits qui n’avait pas été entendu. Cette audition n’a finalement pas fait bouger le dossier. Des pistes ont pourtant été ouvertes, des policiers soupçonnés, interrogés, placés sous écoute. Aucun n’a été mis en cause.

    Si Maria semble se résigner à une absence d’élucidation – « Je pense qu’ils savent qui c’est mais on s’attaque à des personnes qui ont l’impunité », déplore-t-elle –, c’est le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui crée la surprise. Il se refuse à clore les investigations, annonce Maria au Monde, et, se joignant à la défense de la jeune femme, demande que cette deuxième ordonnance de non-lieu rendue contre X soit infirmée. Lors d’une audience devant la chambre de l’instruction, le 10 mai, l’avocat général devrait requérir la reprise de l’instruction.

    https://seenthis.net/messages/891190
    Une instruction judiciaire aussi lourde que son calvaire

    • Angelina parle, cinq ans après s’être fait fracasser le crâne par des policiers
      https://www.mediapart.fr/journal/france/060623/angelina-parle-cinq-ans-apres-s-etre-fait-fracasser-le-crane-par-des-polic

      Elle était connue sous le pseudonyme de Maria. Mais cinq ans après avoir été rouée de coups gratuitement par des policiers à Marseille, et alors que la chambre de l’instruction décidera ce 7 juin de la possible réouverture de l’enquête la concernant, Angelina raconte pour la première fois face caméra ce qu’elle a vécu. Les séquelles sont terribles.
      Pascale Pascariello
      6 juin 2023

      Est-il concevable que des policiers, masqués, vêtus de noir, s’acharnent gratuitement, à coups de pied et de matraque, sur le crâne d’une jeune fille de 19 ans, lui bousillent sa vie, et demeurent à ce jour impunis, protégés par leur hiérarchie ?
      C’est à cette question que les magistrats de la chambre de l’instruction (organe judiciaire de contrôle des procédures confiées au juge d’instruction) auront à répondre mercredi 7 juin.

      À la veille de cette audience décisive, Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a décidé pour la première fois de parler à Mediapart à visage découvert. Parce qu’elle pense que c’est « la dernière chance pour provoquer un sursaut d’humanité et de dignité parmi les policiers » : « Il y en a bien un qui acceptera de dire la vérité ? »

      #police #omerta

    • Mais l’enquête judiciaire s’est transformée en chemin de croix. La plainte d’Angelina a d’abord été refusée par plusieurs commissariats. Lorsque l’enquête préliminaire a enfin été ouverte, les enregistrements des caméras de vidéosurveillance de la ville avaient donc été écrasés, conformément aux délais d’usage. De même que les écoutes des échanges radio de la police (Acropol), qui sont, elles, conservées deux mois.
      Le problème est que d’autres preuves, qui auraient pu être exploitées par la justice, ont disparu : le précieux rapport informatique faisant état de l’ensemble des mouvements et des interventions des policiers la journée du 8 décembre a été tronqué entre 14 h 37 et 23 h 21. Plus un mot de disponible. Seules deux #vidéos de témoins ont pu être versées au dossier, qui montrent des policiers vêtus de noirs, le visage masqué, certains affublés de casques non réglementaires.
      Des comptes rendus d’opération du 8 décembre 2018 montrent que David B. était présent dans le périmètre où Maria s’est fait agresser, à la même heure.
      Les enquêteurs vont partir de certains détails révélés par l’analyse des vidéos pour rechercher les auteurs. Un policier a une attelle à la main gauche, d’autres portent un modèle particulier de casques de skateurs. Les investigations se recentrent ainsi sur quatre fonctionnaires, appartenant à deux unités de police, le service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) et la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI).
      À l’époque, le commandant à la tête de la CSI de Marseille reconnaît, sur procès-verbal, que David B., en poste dans un des six groupes dits « civils » depuis 2016 et ancien de la #BAC de #Paris, était l’un des seuls, avec un de ses collègues, Emmanuel B., à être porteur de casques non réglementaires, type skate. Il ne l’implique pas pour autant. Un autre fonctionnaire, qui a depuis quitté la région, confirme les déclarations du commandant.

      https://justpaste.it/bfv45

  • La CMA CGM rachète la ville de Marseille
    https://www.frustrationmagazine.fr/cma-cgm-marseille

    La Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime, troisième armateur mondial, installée à Marseille depuis 1978, poursuit sa dynamique de croissance externe, grâce aux résultats exceptionnels des deux dernières années, liés à la pandémie de COVID-19 et à un marché plus concentré que jamais. En 2022, elle a réalisé le chiffre d’affaires impressionnant de 74,5 […]

  • #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le chaos

    Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le #dispositif_policier a renoué avec ses travers : #interpellations_massives et mal fondées, violences gratuites, #mépris des libertés fondamentales.

    Les #manifestations unitaires, intersyndicales et globalement pacifiques qui ont rythmé les deux derniers mois ont fait long feu. Elles n’ont ni fait capoter la réforme des retraites, ni infléchi ses modalités. Les responsables syndicaux comme les simples manifestants ont eu beau mettre en garde l’exécutif contre les conséquences de sa sourde oreille – un risque d’exaspération populaire, de « radicalisation » du mouvement et de violences –, il n’a rien fait de cet avertissement.

    Le 49-3 dont personne ne voulait a bien eu lieu, jeudi 16 mars. Depuis, les #rassemblements_spontanés, #blocages, actions coup de poing et #cortèges_sauvages fleurissent partout en France. Comme toujours en pareil cas, des #forces_de_l’ordre sûres de leur légitimité et sujettes à une légère panique mettent un point d’honneur à endiguer tout ce qui déborde du cadre. Lundi 20 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé « une augmentation de la #répression des manifestants qui n’est pas justifiée ».

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de #CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à #Paris, #Nantes, #Rennes, #Bordeaux, #Marseille, #Lyon et #Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de #colère que cela a provoqué ? »

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars.

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un manifestant. »

    « On a été entraînés pour la “percussion” »

    La semaine du 49-3, Mathieu* était, avec sa compagnie de CRS, à Châteaudun, près d’Orléans, pour un « #recyclage », c’est-à-dire une remise à niveau organisée chaque semestre. Le vendredi soir, ces CRS ont été « appelés en renfort pour intervenir dès lundi à Paris ». Pour la seule journée de lundi, plus de trente unités mobiles, CRS et escadrons de #gendarmerie, sont déployées à Paris, soit près de 2 000 fonctionnaires.

    « Depuis le 49-3, le maintien de l’ordre se durcit nettement face aux rassemblements spontanés. Nous avons d’ailleurs été formés durant notre semaine de recyclage à aller davantage au contact des “#nébuleuses”, des #black_blocs », explique-t-il. « On a été entraînés pour la “#percussion”, une technique plus offensive. Dès qu’on les repère, on n’attend pas, on intervient sur eux. »

    Mathieu ne cache pas son embarras sur le contexte actuel et la difficulté de « charger de simples manifestants, dont la cause est juste ». Après les sommations, « si les manifestants restent sur notre passage, il n’y a plus de distinction. Il peut y avoir des dommages collatéraux ».

    Malgré plus de vingt ans d’expérience dans le maintien de l’ordre, Mathieu appréhende cette semaine. « Ce n’est pas tant pour moi, qui suis formé et protégé, mais pour ceux qui manifestent. Sur les rassemblements sauvages à Paris, ça arrange la préfecture de faire appel aux #Brav-M [#Brigades_de_répression_de_l’action_violente_motorisée – ndlr]. Non seulement ils sont utilisés pour intervenir très vite en moto, ce qui peut être terrorisant, mais le préfet a une mainmise directe sur eux contrairement à nous CRS, où on a un commandant ou un capitaine qui relaie les ordres du commissaire sur le terrain et qui peut les adapter. »

    Les Brigades de répression des actions violentes motorisées, Mathieu les a vues à l’œuvre pendant les manifestations des « gilets jaunes ». « Ils mettent le bordel plus qu’autre chose. Ils matraquent dans tous les sens. Après ce sont des collègues parfois mais on n’a pas le même état d’esprit. Il y a pas mal de policiers passés par la BAC dans leur rang et formés à aller au contact, peu importe qui ils ont en face. C’est cela le danger. »

    À Paris, le retour de la BRAV-M

    Les dernières semaines ont marqué un glissement progressif dans l’attitude des forces de l’ordre à Paris. Le 20 janvier dernier, le préfet de police #Laurent_Nuñez revendiquait de tenir ses troupes à distance des cortèges : « Je ne veux pas qu’on nous accuse de faire dégénérer les manifestations. De la sorte, on ne nous voit pas. Ça évite que les militants ultras qui cherchent à en découdre avec les forces de l’ordre ne viennent au contact. En contrepartie, je demande à nos effectifs d’être extrêmement réactifs. Dès la moindre dégradation, ils doivent intervenir. À chaque fois, nous intervenons puis nous nous retirons. »

    À la préfecture de police, certains contestaient ce choix. Les BRAV-M se seraient notamment plaintes de ne plus aller au contact, regrettant l’époque de Didier Lallement. Certaines manifestations ont toutefois été marquées par de violentes charges. Dès le 19 janvier, un jeune photographe grièvement blessé lors d’une charge policière a dû être amputé d’un testicule.

    Depuis deux semaines, les témoignages et vidéos de violences policières se multiplient, de Paris à Rennes en passant par Nantes (où quatre étudiantes accusent des policiers de violences sexuelles lors d’une fouille), tandis que des centaines d’interpellations ont eu lieu. Des journalistes dénoncent aussi diverses atteintes à la liberté de la presse (entrave à leur travail, coups, bris de matériel).

    Selon une source interne à la préfecture de police de Paris, le « #durcissement » du maintien de l’ordre serait lié à « la montée en gamme des violences » de certains manifestants jusqu’ici « inconnus », qui « se radicalisent depuis le début du mouvement » et surtout « depuis le #49-3 ». Le fait que ces manifestants deviennent plus mobiles justifierait un recours accru aux compagnies d’intervention et aux policiers motorisés de la BRAV-M. 

    Mises en place au début des gilets jaunes, fin 2018, et relativement discrète depuis le début du mouvement contre les retraites, la BRAV-M a réinvesti les rues de Paris. Depuis vendredi soir, les images de ces binômes de policiers à moto – souvent comparés aux « #voltigeurs » dissous après la mort de Malik Oussekine en 1986 – matraquant à tout-va, sans raison apparente et sans distinction les manifestants, circulent sur les réseaux sociaux.

    De son côté, la source préfectorale précédemment citée met en avant les six policiers blessés samedi, « dont deux ont reçu un pavé sur la tête », sans s’exprimer sur les violences imputées aux policiers.

    Des #gardes_à_vue sans suites

    À Paris, dès l’annonce du 49-3, la place de la Concorde s’est remplie de manifestants. Le préfet de police de Paris a bien tenté d’interdire ce rassemblement, déposé à l’avance par Solidaires, mais le tribunal administratif lui a donné tort.

    À l’issue de ces quelques heures sur la place, 292 personnes ont été arrêtées à Paris (sur 310 en France). Ces interpellations, mal motivées, ont cependant débouché sur un résultat judiciaire ridicule : seules neuf personnes ont été déférées devant la justice, et encore, pour « des avertissements probatoires solennels, des classements sous condition ou encore une contribution citoyenne », écrit BFMTV. Soit les sanctions les plus basses possibles.

    64 personnes ont encore été interpellées vendredi soir à Paris, dont 58 libérées sans aucune charge au bout de quelques heures. Dans certains cas, cela a duré un peu plus longtemps. Dans une séquence filmée par le correspondant de l’agence de presse turc Anadolu, une jeune femme se débat et essaie d’expliquer qu’elle « n’a rien fait ». La scène a lieu aux environs de 21 h 45, place de la Concorde.

    « Je respire pas, s’époumone une jeune femme au visage cramoisi.

    -- Laisse-toi faire, tu respires ! », lui rétorque le policier qui l’étrangle.

    Celle qui est aussi violemment interpellée, Chloé Gence, est développeuse web du Média. Mais comme le précisera dans un communiqué son employeur, elle a l’habitude de couvrir certaines manifestations et mouvements sociaux. Selon Le Média, Chloé était en train de « capter des images » avec d’autres journalistes, vendredi soir, quand elle a été « arrêtée de manière très brutale par les forces de l’ordre ».

    Chloé Gence est ensuite conduite en garde à vue. Malgré l’assistance d’un avocat et « les preuves qu’elle couvrait bien la manifestation pour Le Média », sa garde à vue est prolongée. Dimanche, #Chloé_Gence finit par sortir du commissariat, libre, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Au bout de 40 heures…

    Un autre journaliste, #Paul_Ricaud, a subi le même sort que Chloé. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé samedi, dans un communiqué, ces nouvelles atteintes à la liberté de la presse. Le syndicat regrette qu’après une période durant laquelle « les relations entre forces de l’ordre et journalistes paraissaient s’être apaisées », cela ne soit plus le cas depuis le 7 mars. « Nous voyons, à nouveau, des tensions comme sous l’ère Lallement, déplore le SNJ. Les forces de l’ordre semblent désormais vouloir réprimer durement le mouvement d’opposition à la réforme. »

    Depuis samedi, il est de nouveau interdit de manifester place de la Concorde. Ce nouvel arrêté préfectoral (qui n’a toutefois pas été publié) a entraîné une dissémination des rassemblements parisiens vers d’autres lieux. Samedi soir, 169 interpellations ont eu lieu en France, dont 122 à Paris (principalement dans le XIIIe arrondissement et place de la Concorde), donnant lieu à 118 gardes à vue (dont douze mineurs). Sollicité pour connaître les suites judiciaires détaillées des interpellations du weekend, le parquet de Paris n’a pas donné suite. Depuis, la préfecture a pris un nouvel arrêté que nous publions ici.

    Ces arrestations massives, donnant lieu à un maigre résultat judiciaire, rappellent les interpellations « préventives » assumées par le parquet de Paris lors du mouvement des gilets jaunes, en 2018-2019. À l’époque, le procureur Rémy Heitz (désormais procureur général) assumait ses objectifs dans une note interne : empêcher les gardés à vue de « retourner grossir les rangs des fauteurs de troubles », quitte à les priver illégalement de liberté plus longtemps que nécessaire.

    Dans un communiqué diffusé lundi 20 mars, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) rappelle que « l’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social », condamne « toutes les violences policières illégales » et déplore une « utilisation dévoyée de la garde à vue qui illustre les dérives du maintien de l’ordre, qui détourne l’appareil judiciaire pour le mettre entièrement à son service ».

    « #Nasses », #charges et « #intimidation »

    De son côté, le Syndicat des avocats de France dénonce une « réaction une fois de plus démesurée et particulièrement violente » face aux mouvements spontanés, citant notamment l’utilisation de la technique de la « nasse », « jugée illégale par le Conseil d’État ».

    Cette #technique_policière, consistant à encercler et retenir un groupe de manifestants sans leur laisser d’issue, avait été largement utilisée pendant les mouvements contre la loi « travail » (2016), des gilets jaunes (2018-2019), contre la loi « sécurité globale » et la précédente réforme des retraites (2019-2020). En juin 2021, le Conseil d’État avait annulé les dispositions sur la « nasse » dans le Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) mis au point par Gérald Darmanin un an plus tôt. Il considérait que cette technique était « susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir » lorsqu’elle ne laisse pas d’échappatoire.

    Le Syndicat des avocats de France s’inquiète également de #charges_sans_sommation, de #coups_de_matraques aléatoires et d’une « intimidation des manifestant·es ». Il appelle le ministère de l’intérieur à « mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence » et les magistrats à « faire preuve d’indépendance et de responsabilité » devant les affaires qui leur sont confiées par la police.

    De nombreuses vidéos montrent aussi des membres des forces de l’ordre sans #numéro_d’identification sur leur uniforme (numéro #RIO), malgré son caractère obligatoire régulièrement rappelé par la hiérarchie.

    À Lille, le soir du 16 mars, la police a violemment chargé le cortège des Jeunes communistes faisant deux blessés graves parmi leur service d’ordre. L’un a eu des points de suture sur le crâne, le second, l’épaule fracturée. « On s’est retrouvés complètement séparés du cortège syndical, gazés devant et derrière, et finalement seuls dans les petites rues de Lille, explique Pierre Verquin, coordinateur départemental des Jeunes communistes, à Mediapart. On avait deux cents jeunes avec nous, on s’est fait charger à ce moment-là, alors que le cortège ne présentait aucun danger. Tout le monde s’est pris des coups. Les gens à l’arrière se sont pris d’énormes coups de matraque aussi. » La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a demandé au préfet du Nord « des explications sur les dérives brutales qui ont émaillé le maintien de l’ordre à Lille en cette soirée du 16 mars ».

    Le même jour, 14 personnes sont interpellées à Rennes pour des violences, des dégradations et des pillages dans le centre-ville. À la différence de Paris, la quasi-totalité fait l’objet de poursuites. Le lendemain, le ministre de l’intérieur annonce l’envoi à Rennes de la #CRS_8, une « #supercompagnie » créée en 2021 pour répondre en urgence à des « #violences_urbaines » sur n’importe quel point du territoire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

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    Les déclarations de deux policiers ont été ajoutées à cette métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier :
    https://seenthis.net/messages/723573