• Gauche : Benoît Payan, un sous-marin marseillais au Nouveau Front populaire
    https://www.blast-info.fr/articles/2024/gauche-benoit-payan-un-sous-marin-marseillais-au-nouveau-front-populaire-

    image webp
    https://static.blast-info.fr/stories/2024/story_hero_576w_x3-gauche-benoit-payan-un-sous-marin-marseillais-a

    Les personnages de cet article semblent agir dans une bulle loin des gens qu’ils sont censés représenter. C’est la cabale à la place du combat, seulement Melenchon/Delogu ont des rapports et une vie avec le peuple.

    Obsédé par sa réélection en 2026, le maire de Marseille craint la poussée des Insoumis dont les scrutins européens et législatifs confirment l’implantation sur ses terres d’élection. Lors des municipales de 2020, les amis de Mélenchon n’étaient pas monté dans le train du Printemps marseillais, qui avait repris la ville à la droite. L’ancien socialiste s’emploie à saper leur progression quitte à saborder le Nouveau Front populaire. Car Marseille vaut bien un gouvernement. Révélations.

    Au lendemain du second tour des législatives, la France des médias et des rédactions a redécouvert Benoît Payan : Payan par ci, Benoît par là, le Marseillais est soudainement partout, on l’entend sur France Info, LCI, sur BFM, on le lit interviewé par L’Express, on le repère signataire d’une tribune dans Libération, et on en passe.

    Benoît Payan, premier ministrable d’une gauche « raisonnable » ? Si « seul un socialiste » peut « apaiser », il prétend ne pas être celui-ci : « Je suis maire de la plus belle ville de France et il n’y a qu’elle qui compte. » Image France info

    Tous les micros tendus, le maire de Marseille professe à qui veut sa vision pour le pays et son idée d’un prochain gouvernement. Le tout inspiré de son expérience de coalition appliquée sur les rives du Vieux Port, où est posé l’hôtel de ville de Marseille. Payan reste persuadé qu’elle doit servir de matrice à la gauche, à l’échelle nationale. Et l’ancien apparatchik du PS des Bouches-du-Rhône - époque Guérini, une référence - pousse pour qu’un dirigeant de son ex-parti soit intronisé à Matignon.

    Pour le clerc de notaire, « il n’y a aucune raison que ce soit un insoumis plus qu’un autre » : « Le chef du gouvernement devra être un socialiste parce qu’il faut que le centre d’équilibre du Nouveau Front populaire soit au cœur de la gauche », assène le sudiste sur France Info. Et pas question d’une marche sur Matignon comme Adrien Quatennens en a jeté l’idée : « Qu’est-ce que c’est cette manière de faire ? », cingle Payan.

    « Doudou » Payan contre les Insoumis

    S’il se donne autant de mal, manœuvrant désormais à découvert pour faire déraper le NFP et isoler la France insoumise, après un mois d’intense lobbying en coulisses, c’est peu dire que « Doudou » Payan - le surnom attribué par les frères Guérini, quand il était leur porte-serviette - craint la montée en puissance des Insoumis. Avec trois députés ancrés sur la carte électorale marseillaise depuis 2022, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon avait largement distancé les autres listes de gauche aux dernières européennes : sur les bords du Lacydon, 21 % des voix sont allées à la liste conduite par Manon Aubry, contre seulement 11 % au PS et 5 % aux écolos. Un bon signal pour la gauche mais une alerte rouge pour le premier magistrat de la cité phocéenne, qui sait lire dans les urnes, dans l’optique des municipales de 2026.

    Contrairement à la situation nationale, et la réaction de la gauche après la dissolution déclenchée à l’Élysée, à Marseille les Insoumis font bande à part. LFI n’était pas de l’aventure du Printemps, qui a pris la main sur la municipalité après 25 ans de mandat(s) Gaudin en juillet 2020. En plein Covid, cette coalition hétéroclite - où s’est mêlent société civile, écologistes, communistes et oripeaux d’un PS local en décomposition - était parvenue à faire élire la Verte Michèle Rubirola grâce à la division de la droite, combinée à une abstention record. Six mois plus tard, la même Rubirola demandait à son premier adjoint Benoît Payan (avec qui elle formait un binôme au Département) de la remplacer, Rubirola prenant sa place de numéro 2 de la municipalité. Un switch inédit qui avait provoqué des rires à droite, des grincements de dents dans la société civile - qui voyait d’un mauvais œil le retour des professionnels de la politique et du vieux PS - et une perplexité certaine dans les rangs insoumis, absents du cénacle municipal et spectateurs passifs de cette manœuvre novatrice.

    2017, les Insoumis ciblent Marseille

    Trois ans plus tôt, en 2017, au sortir d’une élection présidentielle aussi harassante que frustrante, Jean-Luc Mélenchon avait jeté son dévolu sur Marseille pour s’y faire élire député.

    De cette ville où il a prononcé en 2012 ce qui restera peut-être son plus beau discours, devant une marée humaine sur les plages du Prado, pour sa première candidature présidentielle, il entend faire un laboratoire, y acheter une maison et y installer l’école de formation des cadres de son parti, pour préparer la conquête du pays. Les universités d’été des Insoumis y trouvent naturellement leur point de chute.

    En avril 2012, pour son dernier grand meeting de campagne, le candidat du Front de gauche prononce un discours vibrant devant plus de 100 000 personnes à Marseille, face à la Méditerranée : « Comme vous êtes émouvants, grands, beaux (...) Écoutez le souffle lent de l’Histoire (...) »... Image compte Facebook Jean-Luc Mélenchon

    Si le Che(f) est depuis reparti, laissant sa circonscription du centre-ville (la 4ème des Bouches-du-Rhône) à son bras droit Manuel Bompard, Marseille reste une place forte insoumise et une terre d’avenir. « L’institut La Boétie forme chaque année 5 à 10 militants marseillais, siffle une huile de la politique locale, admiratif. Quand ils reviennent, ce sont des soldats : dans la ligne et très efficaces. » Nul doute qu’avec les récents résultats sortis des urnes et leur patiente implantation, les LFIstes ne resteront cette fois pas hors du jeu lors des prochains scrutins locaux.

    J’appelle à un Printemps marseillais pour la France

    (Pres)sentant la tempête à venir, le maire de Marseille - qui a incontestablement du flair et a lui aussi été bien formé - a décidé de prendre les choses en main. « À Marseille, nous continuerons de faire la démonstration que l’union est la seule voie pour contrer ceux qui utilisent les colères et les fractures en portant un projet de repli et d’exclusion, prévient-il, dans un message posté sur X au soir des européennes, et de l’annonce de la dissolution. J’appelle à un Printemps marseillais pour la France. » Derrière le modèle à nouveau rabâché d’une ville aux 2600 ans d’histoire, beaucoup voit une invitation explicite à tenir les mélenchonistes à l’écart. A Marseille comme partout ailleurs.

    Un deal, et quitter la ville

    Mais l’ancien patron des Jeunes socialistes de Marseille ne s’est pas contenté seulement d’exposer sa méthode sur les plateaux des TV et des radios. D’après les informations de Blast, il s’est investi via d’autres canaux.

    « Dès le 9 au soir, il nous a appelés, se marre un conseiller ministériel. Payan nous a assuré qu’il allait se présenter dans les 13e et 14e arrondissements contre le RN, il voulait négocier pour n’avoir personne du camp présidentiel, en face. En échange, il ne poussait personne face à Sabrina Agresti-Roubache. (lire à la suite, ndlr) »

    Pour convaincre ses interlocuteurs, Payan aurait avancé d’autres arguments. « En plus il claironnait qu’il allait monter à Paris pour empêcher les négociations avec les Insoumis ». Des rodomontades prises avec des pincettes en Macronie : le chef de l’État se rappelle des promesses du même Payan en 2022, de le soutenir pour la présidentielle en remerciement du plan Marseille en Grand auquel il a été largement associé. Au final, lors du meeting tenu le 16 avril 2022, le maire avait éteint son portable et quitté la ville.

    Le 16 avril 2022, en bras de chemise, Emmanuel Macron s’adresse aux électeurs de gauche pour faire barrage à Marine Le Pen au second tour, depuis Marseille, sa « ville de cœur ». Il a beau chercher : Benoît Payan, dont il attendait la présence au premier rang de ses soutiens, n’est pas là. Image BFM

    Un incrusté à Paris

    Le 10 juin au matin, au lendemain de la sidération qui s’est abattue sur le pays avec l’annonce de la dissolution, le maire réunit les troupes de sa majorité pour une séance « de psychothérapie collective ». « Il a analysé les résultats en minorant le poids des Insoumis dans la ville, selon les mots d’un participant, dépité. On avait l’impression qu’il essayait de se convaincre, et ça a plutôt eu l’effet inverse. C’est très clair qu’il craint les Insoumis, dans la perspective de 2026. »

    Dans la foulée, le Marseillais file à Paris assister aux négociations internes à la gauche. Payan échoue à saborder l’accord, comme annoncé à ses contacts ministériels la veille, qui aboutit au lancement du Nouveau Front populaire officalisé dès ce 10 juin, et à l’annonce du programme commun (présenté le 13 juin). L’ancien porte-parole de la fédé du PS 13, qui a du métier, ne se démonte pas. Il y va alors « au flan », laissant fuiter sa détermination à se présenter face à Jean-Luc Mélenchon, si jamais le chef insoumis candidatait à nouveau à une circonscription marseillaise.

    En montrant ses muscles, Payan entend peser sur la répartition des circonscriptions. « Du bluff total, se marre rétrospectivement un conseiller municipal, mais il s’est incrusté dans les négociations. Et cela a beaucoup agacé, notamment Marine Tondelier des Verts qui aurait bien aimé le virer. »

    Au final, le Nouveau Front populaire réservera naturellement à LFI les trois circonscriptions de ses députés sortant, en accordera deux - des terres de mission, tenues par la droite et l’extrême droite - à EELV et donnera deux investitures aux candidats PS-Place publique : dans les quartiers Est de la ville, promis au RN, la secrétaire générale de Place Publique Pascaline Lécorché est envoyée ; dans les beaux quartiers, où l’élection est jouable, le maire de Marseille propulse son adjoint à l’économie, le socialiste Laurent Lhardit.

    Le 4 juillet dernier, le leader de Place Publique, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, est à Marseille pour faire campagne avec Benoît Payan et Laurent Lhardit (élu depuis député). Image compte X Laurent Lhardit

    Au terme de ces législatives anticipées, les résultats sortis des urnes dessinent une carte de Marseille où le RN est désormais bien implanté (3 députés, contre 1 précédemment), la France insoumise l’autre grande force politique (2 élus - avec également le « purgé » Hendrik Davi (1), proche de Clémentine Autin) alors que la majorité municipale compte 1 seul parlementaire. Une équation qu’il suffit de poser pour comprendre ce qu’elle implique. Et les cauchemars du maire de la ville.

    « Payan a un gros problème désormais, les circonscriptions LFI sont implantées là où il a ses proches et alliés : dans l’hypercentre, Manuel Bompard est député et la mairie tenue par un proche, Anthony Krehmeier ; dans les quartiers Nord, Delogu est devenue une star alors que la gestion de ces quartiers a été laissée par la majorité à Samia Ghali... L’équilibre bancal du Printemps marseillais ne va plus tenir très longtemps », analyse froidement un ténor de la droite, qui se réjouit de cette perspective en reconnaissant que, dans son camp, « c’est un moulon », où « on ne sait plus qui est où, entre muselieristes, Républicains canal historique, ciottistes et Horizons », et où « tout le monde veut s’exclure. »

    Payan vs Delogu : un duel de dingue(s)

    Comme rien n’est simple - aujourd’hui encore moins qu’hier -, il est amusant de savoir que le maire Benoît Payan et le député insoumis Sébastien Delogu étaient jusqu’alors très amis dans la vie. Dans un portrait consacré il y a deux ans au second par Libération, les deux se renvoyaient la balle, à qui mieux mieux.

    « Il est fou fou ! », s’exclamait Payan, devant la journaliste de Libé. « Il vous a dit que j’étais fou ? Lui aussi est fou », répliquait l’Insoumis.

    Le 1 juin 2017, dans les coulisses d’un débat sur France 3 Marseille, le sortant Patrick Mennucci et Jean-Luc Mélenchon se disputent un siège de député. Les deux ex-compagnons de l’aile gauche du PS sont devenus adversaires. Un duel des gauches toujours d’actualité. Image Olivier-Jourdan Roulot / Adieu Bourbon

    En 2017, le premier, alors conseiller départemental et patron du groupe socialiste d’opposition à Gaudin à la ville, participait en douce au comité stratégique du député PS sortant Patrick Mennucci. Un peu en retrait, étant là sans trop y être - ou le vouloir. Delogu, lui, était dans le camp d’en face. Il découvrait la politique auprès de son grand homme, Jean-Luc Mélenchon, dont il avait entendu le discours au Prado en 2012. Pendant qu’il le conduisait en ville dans son van noir, assurant aussi sa sécurité, Mélenchon lui prodiguait des conseils de lecture.

    Dans ce match indirect entre les deux amis, c’est Delogu qui l’avait emporté : Mélenchon était sorti vainqueur du duel des anciens de la Gauche socialiste (PS), s’emparant du siège de député de Mennucci. Payan ne s’en était jamais plaint, depuis.

    Lors des législatives 2017, Sébastien Delogu (à droite, au second plan) avec Jean-Luc Mélenchon, qu’il accompagne alors partout. Un premier plan, avec un journaliste de Marsactu, Patrick Mennucci. Image OJR / Adieu Bourbon

    Désormais, beaucoup pensent l’affrontement entre les « deux amis » inévitable. Il devrait se jouer plus tôt que prévu. L’article de Libé, en 2023, se concluait sur ces lignes : « L’insoumis prévient : en 2026, il soutiendra Payan, et la fois suivante, ce sera lui, le maire de Marseille. »

    Mais désormais, 2026 c’est demain et aujourd’hui déjà. Entre un Delogu député des quartiers nord, réélu au premier tour dans un fauteuil, qui incarne la gauche radicale, et un maire plus old school et conventionnel, dont le profil rassure l’électorat bourgeois du sud de la ville, l’affiche est prête.

    Si le temps de la clarification reste brumeux au niveau national, la ligne Payan - de Marseille à Paris, voire de Marseille contre Paris - est désormais lumineuse : tout sauf les insoumis.

    Dans ces conditions, pas certain que l’amitié triomphe, à la sortie. N’y qu’elle résiste, aussi belle et fofolle soit elle.

    –—

    Agresti-Roubache : Sans Gaudin, l’amie des Macron balayée

    Proche du couple Macron, la secrétaire d’État à la ville Sabrina Agresti-Roubache, en charge du Plan Marseille, se représentait dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône. Ces quartiers du sud de la ville étaient hier encore le fief de l’indéboulonnable Jean-Claude Gaudin. En 2022, Agresti-Roubache y avait été élue de quelques centaines voix grâce... au soutien de Gaudin et de ses réseaux sans y voir aucun paradoxe - alors que le macronisme a surgi au plan national en se réclamant du grand coup de balai (de la vieille classe politique) et que la productrice avait surfé localement sur la vague anti-Gaudin, présenté avec ses héritiers... comme « le monstre ».

    Pendant la campagne, « la ministre de Marseille » a fait défiler les têtes d’affiche de la macronie et du gouvernement, dépêchés à Marseille pour tenter de sauver son siège (ici avec Gabriel Attal). Peine perdue. Image compte Instagram SAR

    Cette fois, « le Vieux » n’a rien pu faire : Gaudin est décédé quelques semaines plus tôt, en mai dernier. Et la sous-ministre qui se rêvait maire de la ville a payée cash dans les urnes le retour à la réalité, son manque d’ancrage et la faiblesse de son implantation personnelle et quelques compromissions - comme l’interview en août 2023 au nouveau JDD bollorisé, étant la première membre du gouvernement à parler à l’hebdo désormais d’extrême droite, après la purge de sa rédaction, sans même parler de son rôle dans la promotion délirante et irresponsable du cas Didier Raoult.

    Au soir du premier tour, « la ministre de Marseille » est sortie en 3ème position. Constatant son échec, elle s’est désistée au nom du barrage républicain dans une circonscription qui a finalement envoyé à l’Assemblée nationale une députée RN. Le troisième parlementaire RN de la ville.

    –—

    (1) Actualisation le 16 juillet 24 : avec Alexis Corbière, Danielle Simonnet, Clémentine Autain et François Ruffin, Hendrik Davi a décidé de rejoindre le groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

    Crédits photo/illustration en haut de page :
    Blast, le souffle de l’info

    #France #Marseilles #politique #LFI #socialistes_PS

  • Covid : l’étrange recette marseillaise

    L’étude des mortalités sur différents départements comparables est sans ambiguïté : la méthode marseillaise de soins marche.

    En Avril 2020, la question était déja posée : « Guerre contre le Covid-19 : les marseillais sont-ils mieux armés que les parigots ? »
    https://blogs.mediapart.fr/canis-insanus/blog/050420/guerre-contre-le-covid-19-les-marseillais-sont-ils-mieux-armes-que-l

    À l’époque déjà, le billet en concluait que sur le plan des données recueillies il semblait y avoir un net avantage pour la méthode pratiquée par l’IHU, à savoir un traitement des patients et ce sans même préjuger de la validité du traitement en question : un malade marseillais avait statistiquement plus de chance de s’en sortir qu’un malade parisien.

    Plus d’un an s’est écoulé depuis ce billet. Les polémiques n’ont pas diminué, loin s’en faut, et les questions sur la pertinence des méthodes et traitements proposés par le Pr. Raoult n’ont cessé d’enfler depuis. Quelle leçon tirer du parcours marseillais depuis avril 2020 ?

    Épluchons grâce à l’OpenData les données concernant justement la ville de Marseille et tentons de les comparer à, par exemple, celles de Lyon et Paris qui ont le mérite de s’occuper de métropoles d’environ deux millions d’individus à chaque fois. Pour faire bonne mesure, on y inclura le département du Haut-Rhin, moins urbain, mais qui s’est distingué lors du début de l’épidémie de coronavirus en France par un nombre élevé de morts.

    Dans le département où exerce le Dr Raoult, où une majorité de gens ont été testés et pris en charge (et dont certains ont bénéficié du traitement maintenant si controversé à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine), on observe qu’il n’y avait que 39 décès par million d’habitants pendant les semaines où a sévi le confinement alors que sur la même période, on déplorait 137 décès par million d’habitants dans les trois autres départements choisis.

    Apparemment, la différence entre le traitement (quel qu’il soit) effectué dans les Bouches-du-Rhône et le non-traitement tel qu’appliqué (avec componction ?) partout ailleurs semble donc coûter la bagatelle de près de 100 décès supplémentaires par million d’habitants, ou plus précisément, entre 40 et 185 selon les départements urbains à forte mortalité.

    Cette différence entre les Bouches-du-Rhône et les autres départements est en réalité très significative et à ce niveau là, insister sur un test randomisé pour bien s’assurer que traiter et suivre des patients permettent de meilleurs résultats confinerait à l’obstination compulsive. Du reste, les mois qui ont suivi ont amplement démontré que renvoyer les malades avec un doliprane et un arrêt de travail ne suffisait pas alors que les tester, traiter et accompagner accroissaient notablement leur espérance de meilleur résultat médical.

    Par ailleurs, les mêmes données montrent que malgré les différences de décès causés par le COVID, les départements ont sensiblement la même mortalité totale (toutes causes confondues, il n’y a pas de différence significative entre les départements). Dans le même temps, plus les départements ont de décès causés par le COVID, moins ils ont de décès par d’autres causes…

    Ceci indique que si les départements ayant davantage de décès de COVID n’ont pas plus de mortalité totale, alors inévitablement, une proportion de décès de toute cause a été affichée comme décédée du COVID.

    Cependant, si dans les Bouches-du-Rhône, il y a eu de façon très significative moins de morts du Covid, et davantage de morts d’autres causes négatifs au COVID au moment de leurs décès (alors que les taux d’infection ou d’entrées en soins critiques ne sont pas pas du tout corrélés à cette mortalité), la seule variable d’explication ne peut être qu’une différence de traitement.

    Cette différence de traitement comprend de nombreux facteurs et ne peut être restreinte aux seuls propositions médicales du Pr. Raoult puisque jouent aussi la densité des hôpitaux, les nombres de lits disponibles à tout instant, la densité de la population… bref, tous facteurs confondus qui concourent à soigner les gens (et hors vaccin qui n’existait pas encore lors du premier confinement) : si on applique les bons traitements, les meilleurs protocoles, sans doute dans des hôpitaux suffisamment équipés, on diminue par un facteur 5 ou 6 la mortalité par rapport aux pires départements, ce qui revient à dire que le traitement offre une efficacité plusieurs fois supérieure à celle des vaccins…

    Les semaines avant et après confinement, on ne trouve pas de différences significatives entre les départements, que ce soit pour les décès COVID, les autres types de décès ou tous décès confondus. Par contraste, cela implique ou bien que les traitements et protocoles appliqués dans les Bouches-du-Rhône font une énorme différence, ou bien que les services hospitaliers du Haut-Rhin, de Paris et de Lyon sont sous-développés ou disons fort dégradés par rapport à ceux du département marseillais.

    On sait donc désormais que juste avant et juste après le confinement, les mortalités « autres causes » n’ont que peu changé dans chaque département. On constate que le confinement n’a pas eu de répercussion significative sur le total des décès (et donc le tri des malades), contrairement à ce qu’ont dit les médias, sauf peut-être à Paris en éparpillant des centaines de milliers de Parisiens… en dehors de Paris.

    Bien qu’à chaque période, on n’observe pas de différence significative de mortalité totale entre les départements, celle-ci a augmenté pendant le confinement pour chacun d’eux. Malgré la plus grande proportion de personnes âgées dans les Bouches-du-Rhône, il n’y a eu qu’une augmentation de 14 % des décès totaux pendant le confinement par rapport aux semaines le précédant. Dans le même temps, le Haut-Rhin voit ses décès grimper de 94 %, de 58 % à Paris et de 46 % dans le Rhône.

    On ne peut s’empêcher de remarquer que les décès du covid dans le Rhône sont moindres qu’à Paris : peut-être que les docteurs lyonnais ont silencieusement appliqué, au moins en partie, les méthodes marseillaises ?

    Les choix opérés, depuis le renvoi dans leurs pénates des patients dolipranés, jusqu’à la volonté farouche de prendre en charge exclusivement par le public (le privé ayant été consciencieusement boudé depuis le début de la crise), en passant par le refus de toute latitude de prescription pour les médecins de terrain rejetés aux rangs de subalternes, ont tous participé à faire de cette crise une affaire d’État et à ruiner les processus et habitudes en place pourtant efficaces. Cette maladie, silencieuse pour un nombre écrasant de personnes, tue peu, et des personnes déjà très affaiblies, et moins encore lorsqu’elles sont correctement hospitalisées et suivies.

    Comme l’étude des surmortalités européennes le montre sur Euromomo https://www.euromomo.eu , la politique de santé suivie dans chaque pays est la seule variable vraiment explicative des différentiels observés. C’est d’ailleurs confirmé lorsqu’on regarde le classement mondial (OCDE) des décès du COVID, qui ne montre guère d’affinité entre richesse et meilleure performance : les politiques suivies sont plus pertinentes pour expliquer les résultats obtenus…

    Par contraste, dans de nombreux pays en développement, peu mentionnent le fait COVID et il n’y est pas observé de surmortalité : peu détecté, peu testé, la société ne s’arrête pas. Les dirigeants de ces pays ne sont évidemment pas meilleurs qu’en France mais ont d’autres chats à fouetter, ce qui remet le virus à sa place.

    En somme, si comme le prétend telle journaliste du quotidien Le Monde , Marseille devient le symbole de quelque chose, c’est plutôt de l’éloignement de certains politiciens, certains médecins de plateau télé de certaines régions, Paris en tête, à la médecine traditionnelle, celle qui consiste à tester, traiter et accompagner les malades.

    #décès #mortalité #doliprane #covid-19 #santé #pass_sanitaire #coronavirus #confinement #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #EnMarche #Marseilles #Lyon #Paris #Haut-Rhin #Statistiques #OpenData #surmortalités #Raoult #Didier_Raoult

  • Marseille : des aides-soignantes licenciées témoignent sur des cas de maltraitances en maison de retraite FR3 + France Culture - Marc Civallero - 17/12/2016

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/metropole-aix-marseille/marseille/marseille-aides-soignantes-licenciees-temoignent-cas-ma

    Deux aides-soignantes d’un établissement du groupe Korian situé à Marseille ont été licenciées, une autre est en arrêt maladie et une quatrième en arrêt de travail. Elles sont en mlitige avec leur direction. Ces aides soignantes dénoncent des situations de maltraitance vécues par les résidents de leur établissement, elles ont témoigné dans une émission de France Culture début décembre.

    Vendredi dernier, 16 décembre, soutenues par le syndicat CGT, les aides-soignantes ont organisé une conférence de presse. Elles réclament leur réintégration au sein de leur établissement, « l’Ehpad les Parents ». Elles ont également réiteré leurs témoignages sur des cas de maltraitance. Dans un communiqué la direction de l’établissement rejette en bloc toutes ces accusations.

    Leur témoignage sur France Culture - Les pieds sur terre :
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/prendre-soin

    Hella, Pauline, Farida et Murielle sont aides-soignantes dans une maison de retraite médicalisée (Ehpad) à Marseille.
    En sous-effectif, avec un manque de matériel, des cadences de travail insoutenables, Hella, Pauline, Farida et Murielle ont décidé de sortir du silence et d’alerter sur leurs conditions de travail et sur la maltraitance dans cet établissement où résident 91 retraités.

    _ (Le lien direct qui fonctionne vers le mp3)
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-09.12.2016-ITEMA_21160495-0.mp3


    • Reportage : Pascale Pascariello
    • Réalisation : Marie Plaçais

    #Audio #Radio #Témoignage #EPHAD #maltraitances #vieillesse #Vieux #Hospice #Fin_de_vie #Marseilles #Civilisation #Groupe_Korian #Retraités

    Un peu de publicité :

    En plein cœur du 8 ème arrondissement de Marseille , la maison de retraite médicalisée Korian Les Parents accueille ses residants dans un cadre de vie de qualité et plein de chaleur lors de longs ou courts séjours .

    https://www.korian.fr/maison-retraite/ehpad-korian-les-parents-marseille-13008

  • A voir en #Europe : #David_Bowie, palais romains et apéro gourmet
    http://fr.myeurop.info/2014/05/22/voir-en-europe-david-bowie-palais-romains-apero-gourmet-13898

    Elise Gazengel Ariel Dumont Delphine Nerbollier Effy Tselikas Ludovic Clerima

    Que faire cette semaine à #Athènes, #Paris, #Rome, #Berlin ou bien #Barcelone ? #Expos, concerts, spectacles et inclassables : les coups de cœur de nos correspondants en Europe.

    Se déchaîner en #concert au son des Pixies à Barcelone ou revivre le parcours de David Bowie à Berlin. lire la (...)

    #Musiques #Scènes #CULTURES #Allemagne #Espagne #France #Grèce #Italie #Bordeaux #Festival #Heures_Heureuses #idées_week-end #Marseilles #musique #Ô_4_Vents #Piknic_Electronik #Primavera_Sound #spectacle #Strasbourg #week-end_en_Europe