Cette phrase, avec laquelle je suis à priori d’accord, trahit déjà le positionnement idéologique de Finkielkraut, car la rhétorique n’est pas anodine.
L’hospitalité, ça implique qu’on soit « chez nous », ça veut dire que l’étranger vient « chez nous », et que chez nous il ne sera jamais à priori « chez lui », sauf si on lui accorde cette charitable faveur, si celui ci le « mérite ». Mériter, c’est à dire concrètement que l’étranger doit laisser à l’entrée tout ce qui faisait de lui un étranger pour muter en bon français, intégré, assimilé, discret, bref invisible. Se tenir à carreau, raser les murs, ne pas se faire remarquer et nous rendre service, en échange de notre faveur « d’hospitalité ». Typique mansuétude du dominant...
Finkielkraut se considère en propriétaire du territoire, doté du privilège d’accepter qui il veut ou ne veut pas sur son territoire.
Finalement qu’est-ce qui distingue sa façon de penser de la devise du FN dans les 90’s : « Etre français, ça s’hérite ou ça se mérite » ?
Enfin au delà de la thématique de l’invasion barbare sur le territoire, pour l’anecdote
En 2002 est paru à mes yeux un livre capital : Les territoires perdus de la République. Ce livre écrit par des professeurs faisait apparaître la triste réalité des quartiers difficiles : misogynie, antisémitisme, francophobie. De cela, ni les journalistes, ni les sociologues n’avaient parlé. Il me semble que l’intelligentsia française aujourd’hui se divise en deux. Il y a ceux qui tiennent compte des territoires perdus de la République et ceux qui persistent à occulter ou au moins à édulcorer cette réalité et ceux-là font flèche de tout bois.
cc @aude_v : encore un néologisme savoureux, mais prévisible, dans les grande collection des #phobies : #francophobie :-)
On attend l’apparition du terme #marseillophobie aux prochains sifflements footballistiques de l’hymne national
#truc_en_phobe