• Finkielkraut : j’ai déstabilisé l’édifice idéologique de la gauche | Atlantico
    http://www.atlantico.fr/decryptage/finkielkraut-c-est-parce-que-j-ai-destabilise-edifice-ideologique-gauche-a

    je persiste à penser que l’hospitalité consiste à donner ce qu’on a et non à s’effacer soi-même pour permettre à l’autre et à l’avenir d’être ce qu’ils veulent.

    #République #intégration #assimilation #identité

    • Cette phrase, avec laquelle je suis à priori d’accord, trahit déjà le positionnement idéologique de Finkielkraut, car la rhétorique n’est pas anodine.
      L’hospitalité, ça implique qu’on soit « chez nous », ça veut dire que l’étranger vient « chez nous », et que chez nous il ne sera jamais à priori « chez lui », sauf si on lui accorde cette charitable faveur, si celui ci le « mérite ». Mériter, c’est à dire concrètement que l’étranger doit laisser à l’entrée tout ce qui faisait de lui un étranger pour muter en bon français, intégré, assimilé, discret, bref invisible. Se tenir à carreau, raser les murs, ne pas se faire remarquer et nous rendre service, en échange de notre faveur « d’hospitalité ». Typique mansuétude du dominant...
      Finkielkraut se considère en propriétaire du territoire, doté du privilège d’accepter qui il veut ou ne veut pas sur son territoire.
      Finalement qu’est-ce qui distingue sa façon de penser de la devise du FN dans les 90’s : « Etre français, ça s’hérite ou ça se mérite » ?

      Enfin au delà de la thématique de l’invasion barbare sur le territoire, pour l’anecdote

      En 2002 est paru à mes yeux un livre capital : Les territoires perdus de la République. Ce livre écrit par des professeurs faisait apparaître la triste réalité des quartiers difficiles : misogynie, antisémitisme, francophobie. De cela, ni les journalistes, ni les sociologues n’avaient parlé. Il me semble que l’intelligentsia française aujourd’hui se divise en deux. Il y a ceux qui tiennent compte des territoires perdus de la République et ceux qui persistent à occulter ou au moins à édulcorer cette réalité et ceux-là font flèche de tout bois.

      cc @aude_v : encore un néologisme savoureux, mais prévisible, dans les grande collection des #phobies : #francophobie :-)
      On attend l’apparition du terme #marseillophobie aux prochains sifflements footballistiques de l’hymne national
      #truc_en_phobe

    • Il a une conception beaucoup plus nuancée que les propos qui lui sont prêtés :

      Par l’assimilation, on ne demande à personne de renoncer à son origine. « C’est un pauvre cœur que celui auquel il est interdit de renfermer plus d’une tendresse », disait Marc Bloch. Je serai le dernier à protester contre la pluralité des allégeances, mais la France a une langue, la France a une culture, la France a des usages auxquels il est tout à fait légitime de demander aux nouveaux arrivants de se conformer.

      En revanche, sur la laïcité, il une a position intransigeante que personne ne songe à lui reprocher, apparemment. Ainsi, sur la crèche Baby Loup, la cour de cassation n’a pas malmené la laïcité. Cela fait des lustres que les principes de neutralité y afférents ne s’appliquent qu’aux services publics. En clair, la cour de cassation n’a fait que reprendre une jurisprudence constante du Conseil d’Etat...

    • Dans ce cas, concernant l’assimilation, Finkielkraut devrait demander à la puissance publique de se montrer plus exigeants sur le respect du contrat social (les fameux droits et les devoirs) au lieu de colporter des généralisations sur les étrangers.
      Comme on le voyait ici http://seenthis.net/messages/197518, responsabiliser les citoyens, que Jean Paul Delevoye surnomme les nouveaux « consommateurs de la république », ce n’est pas un chantier qui ne concerne que les étrangers.

      Mais les peurs culturelles entraînent une hiérarchisation toujours prévisible :
      http://seenthis.net/messages/187384