• Crise de l’énergie : à Lille, on ferme une serre botanique mais on agrandit l’aéroport Luc Semal - Reporterre

    Lille a fermé sa serre botanique, pour une question de sobriété. Une aberration, selon l’auteur de cette tribune, qui plaide pour d’autres mesures plus efficaces, comme l’abandon de l’agrandissement de l’aéroport.
    Luc Semal est maître de conférences en science politique au Muséum national d’histoire naturelle. Il est l’auteur de Face à l’effondrement — Militer à l’ombre des catastrophes (PUF, 2019) et a codirigé l’ouvrage collectif Sobriété énergétique — Contraintes matérielles, équité sociale et perspectives institutionnelles (Quae, 2018).

    Le 9 octobre 2022, la Ville de Lille a fermé les portes de la grande serre du Jardin des plantes de Lille. Cette fermeture, prétendument rendue nécessaire par l’impératif de sobriété, est présentée comme définitive. En réaction, le collectif Sauvons la serre a lancé une pétition pour s’opposer à toute fermeture définitive, demander des mesures d’urgence qui feraient faire à la serre sa juste part de l’effort de sobriété cet hiver, et proposer l’étude d’un projet de rénovation ambitieuse pour ce lieu potentiellement emblématique de la transition écologique dans la métropole et la région.

    Pour l’heure, ces demandes ont été rejetées. Face à une contestation croissante, la mairie a préféré accélérer le démantèlement et le « déplacement » _ de la collection, impliquant concrètement la mutilation ou le sacrifice de spécimens remarquables, comme la Monstera [1], dont les jardiniers disent que celle de Lille est la plus grande de France.

    La Ville de Lille est ainsi en passe d’entrer dans l’Histoire comme la première ville française à fermer définitivement un équipement culturel au nom de la sobriété. Et de quelle manière ! Absence de concertation, aucun vote en conseil municipal ; invectives adressées aux mécontents https://www.lavoixdunord.fr/1243039/article/2022-10-18/lille-face-aux-critiques-martine-aubry-defend-l-epineux-demenagement-de réclamant un groupe de travail ; argumentaire invoquant des études prétendument sans appel, mais non communiquées et dont l’existence même est mise en doute…

    Tout cela pour finalement choisir comme seul équipement à sacrifier l’un des seuls qui soient consacrés à l’émerveillement naturaliste et à la découverte de la biodiversité. Pour éparpiller façon puzzle, dans un simulacre de dispositif participatif grotesquement baptisé « adopte une plante », la ressource publique que constituent ensemble cette serre et la collection botanique qu’elle abrite. À Lille, la sobriété a bon dos…

    L’égalité d’accès à la biodiversité est sacrifiée
    Car finalement, qu’est-ce qu’une serre ? Est-ce vraiment une gabegie énergétique, un luxe désormais incompatible avec la nouvelle donne géopolitique et climatique ? Dans son récent texte de soutien au collectif Sauvons la serre, la Société botanique de France prend le contre-pied de ces clichés : « Fermer des serres, c’est priver les générations futures, gestionnaires après nous de nos sociétés et de la nature, d’une acculturation à la biodiversité et aux écosystèmes du monde entier, déjà bien mis à mal par les changements globaux. » Un argument qui pourrait compter dans une ville telle que Lille, notoirement mal dotée en espaces verts (seulement 15 m² par habitant, quand la moyenne pour les villes françaises est de 51 m² par habitant).

    Car la serre de Lille est un microcosme de nature extraordinaire à portée de marche et de métro, dont l’entrée est gratuite, et visité chaque année par des centaines de scolaires. Les enfants des familles les plus aisées ne seront pas les plus impactés par sa fermeture : beaucoup prendront l’avion avec leurs parents pour aller admirer la nature exotique « sur place » , en mieux, en vrai.

    Les militants mobilisés à l’aéroport de Lille pour dénoncer les projets d’extension d’aéroports, samedi 8 octobre 2022. © ANV-COP21 Lille/Basile Mesré Barjon

    Et tant pis si la catastrophe climatique en cours devrait nous conduire à réduire nos trajets aériens. Et tant pis si les enfants des familles moins favorisées n’ont pas accès à de tels voyages. Une sobriété par le petit bout de la lorgnette peut donner l’impression qu’il est préférable de fermer une serre, plutôt que d’intégrer sa rénovation dans un projet pédagogique ambitieux conçu en cohérence avec la nécessaire réduction de la mobilité.

    Demain, va-t-on fermer les musées et les écoles ?
    Et cette sobriété par le petit bout de la lorgnette est bien le problème, depuis que les pouvoirs publics ont enfin admis, lamentablement tardivement, la nécessité de la sobriété. Longtemps marqueur d’une écologie exigeante, voire radicale, ce mot « sobriété » est devenu la cible d’une intense opération d’institutionnalisation, voire de récupération.

    Mais il ne suffit pas de sauter sur sa chaise comme un cabri en répétant « sobriété » pour conduire une politique de sobriété écologiquement cohérente et socialement juste. L’enjeu central est — ou pourrait être, ou devrait être — de produire les conditions d’une réflexion démocratique, d’une part, sur la répartition équitable des efforts de sobriété, et, d’autre part, sur l’identification des cibles prioritaires en matière de sobriété.

    Or, c’est ici que le cas lillois pourrait constituer un précédent fâcheux. Pour la Ville de Lille, la serre n’est pas une pépite de nature extraordinaire en ville : elle est une « passoire énergétique » représentant 1,4 % de sa consommation énergétique. Mais ce chiffre, soupçonné d’être artificiellement grossi par un périmètre de calcul opaque, d’une part, ne dit rien de ce que serait la consommation après rénovation du bâtiment, et, d’autre part, témoigne d’une conception rabougrie du périmètre dans lequel penser la sobriété collective.

    Car à jouer ce jeu-là, est-ce la seule passoire énergétique potentiellement en ligne de mire dans le parc immobilier lillois ? Va-t-on fermer aussi le Palais des beaux-arts en 2024, quand il faudra à nouveau réduire de 10 % les consommations énergétiques ? Les écoles, en 2026 ? Les mairies de quartier ? Car après tout, l’Union européenne est en train de revoir à la hausse nos objectifs de réduction des consommations d’énergie, pour viser 40 % de réduction d’ici 2030 : donc il faudra bien trouver quelque chose à fermer…

    Pendant qu’on ferme la serre, on agrandit l’aéroport
    Sauf, bien sûr, si l’on questionne enfin la pertinence de ce périmètre d’action. Si l’on s’accorde sur le fait qu’il est absurde de demander plus aux équipements publics qu’aux jets privés — les premiers contribuant au bien commun, quand les seconds pourraient être regardés comme un privilège énergétique méritant d’être aboli. https://reporterre.net/Jets-prives-l-Etat-ne-vole-pas-haut

    À Lille, pendant que l’on ferme une serre à vocation pédagogique et scientifique, le projet d’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin est maintenu https://reporterre.net/A-Lille-les-militants-determines-contre-l-extension-de-l-aeroport . Et dans les environs, il existe pleins d’hectares de serres à tomates chauffées pour une production hors-saison. La Ville de Lille dira que ces deux exemples ne relèvent pas de ses compétences : certes, mais une approche écologiquement cohérente et socialement juste de la sobriété ne vaudrait-elle pas justement créer un espace politique où mettre en balance ces différents usages ?

    Une pétition a été lancée par le collectif Les Amis du Jardin des plantes de Lille. Elle est ici.

    #Lille #ps #martine_aubry #destruction #énergie #béton aéroport #botanique #savoirs #école #d&couverte #Lesquin #aéroport

    Source : https://reporterre.net/Crise-de-l-energie-a-Lille-on-ferme-une-serre-botanique-mais-on-agrandit

  • À Lille, des projets contre nature, Saint-Sauveur et Bois-Blancs Angle d’ATTAC !
    C’était ce 17 septembre sur Radio Campus Lille. 



    Avec leur asso PARC Saint Sauveur et Deûl’air, elles ne vont pas laisser faire la MEL et la mairie.

    La parole était à Bénédicte Vidaillet, Yolande Winders 


    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/attac220917.mp3



    PARC (Protection aménagement réappropriation collective de Saint-Sauveur), et ASPI (Association pour la Suppression des Pollutions Industrielles) https://www.helloasso.com/associations/parc-saint-sauveur

    Et aussi Pas d’aqua-poney à Moulins => https://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/1027-pas-d-aqua-poney-a-moulins


    
Angle d’ATTAC tous les 3ème samedi du mois, à midi sur Radio Campus Lille.
    Christian Ladesou  : 06 68 90 61 33, lille@attac.org


    #Lille #martine_aubry #Bénédicte_Vidaillet #Attac #Saint_Sauveur #balado_diffusion #Podcast #Nord

    • Expo "Villes vivantes" : maquette de rêve pour cauchemar en béton
      https://chez.renart.info/?Expo-Villes-vivantes-maquette-de-reve-pour-cauchemar-en-beton

      Les opposants au projet Saint-Sauveur nous font le compte-rendu de leur passage au vernissage de l’expo "Villes vivantes"

      https://elnorpadcado.org/Les-Villes-vivantes-des-betonneurs-au-Bazaar-Saint-So
      , au Bazaar Saint So. Ils laissèrent une grue-cagette en cadeau aux organisateurs. Et nous offrent de profondes réflexions de San Antonio sur ce qu’il faut penser des "réceptions". Quelle générosité.

      Nous voici donc une dizaine, portant notre grue en cagette vers le vernissage-cocktail de « #Villes_vivantes », au Bazaar Saint-So, juste derrière notre friche. A côté des archis, des urbas et des promoteurs qui comptent à Lille, les gueux sont vite repérés. Et d’abord par le directeur du Bazaar, Benoît Garet, qui nous attendait un peu énervé.


      « Regardez d’abord l’expo avant de critiquer.

      


      On s’en fout de l’expo, ce qui nous intéresse c’est le contexte. Et pis t’as vu tes finançeurs ? C’est les mêmes qui détruisent le vivant juste à côté. »
#Bouygues, #Vinci, #Eiffage, #Ramery, #Vilogia, #Nacarat, réunis pour célébrer la « réconciliation entre #ville et #nature ». La situation ne manque pas de sel.

      On sent comme une nervosité au moment d’introduire notre grue dans l’expo. Restons calme. De toute façon elle ne passe pas la porte. Un débat de 45 minutes s’engage alors avec Benoît dont on vous épargne les finasseries. Nous on pense que son expo est typique du greenwashing de Lille3000, lui insiste que l’expo va dans notre sens.

      D’ailleurs, c’est drôle, mais ce soir tout le monde trouve que « c’est très important ce que vous faites ». Même les représentants du cabinet #Béal-Blanckaert, les urbanistes associés pour la ZAC #Saint-Sauveur, à qui on distribue notre tract https://parcsaintsauveur.wordpress.com/2022/08/19/piscine-de-saint-sauveur , trouvent que notre rôle est « important pour la démocratie ». C’est trop d’honneurs.

      Ah, voilà #Xavier_Galand, le directeur de la Maison régionale de l’environnement et des solidarités, contributeur de l’expo. Il arrive souriant et vague à son aise entre les promoteurs, stylés en assureurs de province, costard et « cheveux de riche », et les « créatifs », archis tendance jean-baskets-tatouages. Parmi eux, le délégué à Saint-Sauveur pour la SPL #Euralille, David Wauthy, qui nous avait suggéré le suicide collectif il y a quelques années, est un peu sur la retenue quand on lui tend notre tract. La soirée est exquise, elle le restera.

      Il n’y a guère qu’Antoine Béal, l’urbaniste associé de Saint-Sauveur, à qui est cédé le micro pour mignoter les « partenaires », qui râle un peu. C’est qu’on ne l’entend pas jacter, tellement résonne l’environnement brutaliste verre et béton du Bazaar, dans la cacophonie de l’auditoire qui s’en fout – de ce qu’il raconte, comme de l’expo. Erreur classique de protocole : le bar est ouvert pendant les discours, et le Dj s’impatiente derrière ses platines. Alors chacun déroule ses vacances, devise sur les projets en cours, entre bétonneurs de la « ville morte ». L’important c’est d’être là, de voir et d’être vu, pourquoi pas au dessus des briques en terre-paille exposées comme preuves du renouvellement écologique de la corporation. Ça n’engage à rien. Va construire une fosse de plongée en terre-paille, toi ! Ou une cité administrative !

      Au bout d’un temps, tout le monde a eu notre tract, et l’ambiance nous pèse un peu. Alors on va y aller. Mais avant de partir, on laisse notre grue à l’entrée. C’est cadeau. Un souvenir de la vie vivante qu’on trouve sur la friche. Dessus il est inscrit : « Vends maquette de rêve pour #cauchemar en #béton. » C’est simple et ça résume. Et puis les conclusions de Frédéric Dard, alias San Antonio, sur les « gnagnateries d’usage » dans ce genre de #vernissage, c’était trop long. Mais comme on est généreux, on vous les livre quand même. C’est comme la grue, c’est cadeau :

      « Rien de plus con qu’une réception, si ce n’est une autre réception plus importante. T’as une douzaine de mots à dispose qu’il faut absolument placer dans le laps de temps qui t’est imparti. Le premier d’entre eux est « merveilleux » : soirée merveilleuse, toilette merveilleuse, ambiance merveilleuse, buffet merveilleux ; et comme quoi c’est merveilleux l’à quel point tout est merveilleusement merveilleux ! Bande de cons ! Écrémés du bulbe ! Fornicateurs de trous d’évier ! Mais tu sais qu’il faudrait me haïr tout ça, mon pote ? Me l’empiler dans des fosses d’aisance en laissant une couche de merde au-dessus, pas qu’ils prennent l’air ! Ils sont dépravants, ces faisandés. Ils puent la venaison attardée ! Le chrysanthème flétri, le slip trop longtemps porté ! Heureusement que le temps les tue ! Mais ils repoussent ! C’est ça, l’horreur : ils repoussent, y compris du goulot ! »

  • Témoignages. La crise aux Urgences vue des patients : « c’est le quart monde. J’ai cru que j’avais changé de siècle, de pays. » Alexandra Huctin - france3-regions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/temoignages-la-crise-aux-urgences-vue-des-patients-c-es

    Alors qu’Emmanuel Macron et la nouvelle ministre de la santé sont ce 31 mai au chevet des Urgences de l’hôpital de Cherbourg, en Normandie, des patients du Nord et du Pas-de-Calais nous racontent leur vécu. « Un choc, une humiliation », des mots qui reviennent souvent.

    Pas question de vouloir ici incriminer le personnel soignant ou administratif des services des Urgences du Nord et du Pas-de-Calais. Il n ’y a pas de procès d’intention, tout le monde ou presque souligne la bienveillance souvent de ces derniers mais aussi leur « dépassement » face à une situation parfois incontrôlable. « Les soignants des Urgences ne peuvent pas faire de miracle face au système qui se dégrade et aux médecins de garde qui ne se déplacent plus », souligne par exemple Marie-Blanche, elle même infirmière libérale. Nos derniers articles sur l’hôpital public dans les Hauts-de-France https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/roubaix/plans-blancs-et-service-fermes-dans-les-hauts-de-france ont mentionné les appels au secours des hospitaliers épuisés alors que des plans blancs sont déclenchés partout pour pallier les manques de personnel. Nous avons simplement, cette fois, donné la parole à ceux qu’on n’entend jamais : les citoyens, les patients, via un appel à témoin.

    Karine a 47 ans et vit dans l’agglomération lilloise. Cette cadre commerciale chute sur la Grand Place de Lille vers 16H30, le jeudi de l’Ascension. Très vite sa cheville double de volume. Les pompiers la conduise au CHR de Lille. « Je me suis aperçue à ce moment là que je n’avais pas mis les pieds aux urgences du CHR depuis des lustres. »

    « J’ai le cul à l’air à cause du pantalon en papier trop petit  »

    Tout commence, comme pour tout arrivant, par un premier contact administratif puis un « triage ». « Je réalise qu’ils récupèrent alors (ndlr : sur le brancard des pompiers) le film en papier qui protège, pour le réutiliser. Au CHRU, ils n’en n’ont plus », raconte Karine. Elle sera, si elle accepte de rester assise, « mise aux circuits courts. c’est plus rapide ». Mal lui en a pris. Assise, son pied pend dans le vide. « J’ai mal mais je me dis qu’il est 17H30 que ça va aller vite comme on me l’a expliqué. »

    Moins d’une heure après, sa radio est faite. Karine se dit qu’elle a de la chance, et attend la lecture de sa radio pleine d’optimisme. Autour d’elle tout le monde court : « C’est long mais je ne peux en vouloir à personne. Ils enchaînent et moi j’attends l’interne. » La douleur devient insupportable. Karine se glisse sur un banc en métal pour pouvoir « surélever la jambe sur le fauteuil roulant. » Son calvaire commence, elle le réalisera plus tard. 

    J’ai faim, j’ai soif, j’ai froid. Je suis inconfortable. Quatre heures après on m’apprend que c’est fracturé, qu’il faut plâtrer

    Karine, fracture de la cheville, CHR de Lille, le 26 mai à France 3 Hauts-de-France

    A 23H30, soit plus de six heures après son arrivée, Karine est plâtrée rapidement. « On m’enfile alors un pantalon de bloc trop petit  », car elle ne peut plus mettre son jean avec lequel elle est arrivée. « J’ai le jean autour du cou comme un sac. On me pousse vers l’accueil des urgences à minuit, j’ai le cul à l’air à cause du pantalon en papier trop petit. J’ai mal. Avec les béquilles je porte comme je peux mon dossier médical. J’attends le Uber, j’ai froid et je pleure d’humiliation. Je supplie les gens dans le hall de ne pas me regarder. »

    On ne lui commandera pas d’ambulance, trop chère et pas assez rapide. C’est la seule excuse qu’on lui avancera alors qu’elle se sent jetée, abandonnée en pleine nuit. Son plâtre dégoulinant lui glace les sangs. 

    « Le sentiment d’avoir été déshumanisée »
    Elle explique n’avoir vu que des soignants gentils mais pressés et des patients très patients qui « parfois demandent à partir en signant une décharge » tellement c’est insupportable d’être là. L’attente est violente. 

    Un monsieur lui raconte qu’il a passé 11 heures dans le circuit court, avant de partir finalement au bloc. Plus choquant encore selon Karine, ce circuit court qui « bafoue toutes les règles de discrétion » et de secret médical. « On panse dans la salle d’attente devant tout le monde. Un jeune homme à côté de moi doit parler de ses problèmes testiculaires (une contorsion) à l’interne, dans le hall. L’interne qui reçoit aussi un coup de fil du légiste de garde pour savoir si ça vaut le coup d’examiner le vagin de la jeune fille huit jours après. On entend tout, on sait tout sur tout le monde.  » 

    C’est le quart monde ! J’avais l’impression d’avoir changé de siècle, de pays, d’être dans un dispensaire en Afrique. On entend les râles des gens qui souffrent à côté de nous. Il n’y a pas de rideaux, rien, aucune intimité
    Karine, cheville cassée le week-end de l’Ascension
    à France 3 Hauts-de-France

    « J’ai le sentiment d’avoir été déshumanisée » résume Karine encore sous le choc quelques jours plus tard. Les mots n’expriment pas de colère, seulement du désarroi. Sa fille est aide-soignante, elle n’imaginait pas pour autant vivre cela pour une cheville cassée. « Il faut que les gens sachent que ça se passe comme ça . » A Lille mais aussi à Dunkerque. Vanessa nous jure qu’elle n’y remettra jamais les pieds alors qu’elle vient d’emménager dans cette sous-préfecture du Nord. 

    En février dernier, elle ne se sent pas bien un samedi. son généraliste ne consulte pas le week-end. Vanessa est atteinte d’une maladie auto-immune, un lupus systémique. Le médecin de la maison médicale lui dit dit qu’il suspecte une embolie pulmonaire, qu’elle doit immédiatement se rendre aux Urgences sans repasser chez elle prendre quelques affaires. Il lui fait un courrier pour qu’elle le donne à son arrivée là-bas. Son beau-père joue les taxis et elle arrive aux Urgences rapidement en début de journée. 

    Durant plus d’une heure (1h15), elle attend debout. « On me dit de patienter, je crois m’évanouir. » Un monsieur qui est en train de faire son admission avec la secrétaire prend conscience de son malaise et lui amène sa chaise. Personne ne l’avait fait avant, pas un soignant. 

    La seule personne qui a eu pitié de moi c’est la personne qui est venue me chercher pour un scanner. elle m’a donnée un verre d’eau puis un deuxième. Je pleurais tellement qu’elle m’a aidée.

    Vanessa, Urgences de Dunkerque, suspicion d’embolie pulmonaire, en février 2022
    à France 3 Hauts-de-France

    Un yaourt ou un verre d’eau ? C’est trop ?  
    La première personne qui la reçoit à l’aiguillage, affirme qu’avec ce qu’elle a, il faut rester allonger (sic). On lui trouve un brancard. Un test PCR est fait. « Bingo, on me lâche que j’ai le Covid et on me colle dans un box, isolée de tout  ». Vanessa est paniquée, avec sa maladie, elle pense qu’elle a des risques énormes de ne pas supporter le virus. Depuis le début de la pandémie, elle a été épargnée tellement elle est prudente et attachée aux protocoles sanitaires.

    «  Pendant 19h, je me retrouve seule dans ce box. J’ouvre la porte une fois pour demander à boire tellement j’ai la gorge sèche et la bouche pâteuse. Je n’en peux plus, la soif c’est terrible. » Une voix peu aimable la réprimande. «  La seule personne qui a eu pitié de moi c’est la personne qui est venue me chercher pour un scanner. elle m’a donnée un verre d’eau puis un deuxième. Je pleurais tellement qu’elle m’a aidée. » Là aussi, le sentiment d’humiliation après 19h sur un brancard, seule dans un box sans boire ni manger est décuplé quand « on me met dehors à 3 heures du matin dans le froid  », parce que le scanner n’a rien révélé. Elle appelle dans sa famille pour que l’on vienne (vite) la chercher. «  Il y avait dans le couloir, une dame octogénaire qui réclamait à boire et à manger, sans cesse. » Vanessa a le cœur brisé devant les lamentations d’une dame (peut-être en fin de vie) laissée seule, surtout qu’elle entend l’équipe commander des pizzas parce que les plateaux « ne sont pas bons. » Vanessa aurait bien aimé qu’on apporte un yaourt ou un verre d’eau à la vieille dame. Rien que ça. Mais c’est déjà trop ? 

    Il y a un tel manque de personnel qu’on n’existe pas quand on arrive.
    Frédérique, Urgences d’Arras pour un enfant fiévreux
    à France 3 Hauts-de-France

    A Arras, début mai, Frédérique nous raconte s’être bataillée avec une équipe débordée et peu à l’écoute. « Il y a un tel manque de personnel qu’on n’existe pas quand on arrive », se souvient -elle. Avec elle, son fils de 4 ans qui ne va pas bien. La maman sait « en elle » que ça cloche. Mais le pédiatre qu’elle voir après une longue attente lui dit de rentrer chez elle. Elle s’exécute. Son fils en arrivant vomit. Elle repart à l’hôpital, insiste, implore. On diagnostiquera alors une méningite bactérienne à pneumocoque. Si elle n’avait pas osé retourner dans l’arène hostile, son fils pouvait mourir en quelques heures. Une erreur médicale ? Un dysfonctionnement dans la prise en charge aux Urgences ? Avec son témoignage, Frédérique veut surtout alerter, rappeler que dans ces conditions de travail, le risque est grand. On frôle l’accident permanent, l’erreur qui est malheureusement aux Urgences, souvent fatale.

    Des dizaines de témoignages nous sont parvenus, tous racontent l’attente interminable. « 7h15 pour une entorse sur une enfant de 3 ans, C’est honteux », confie cette maman lensoise. Beaucoup nous rappellent aussi « que ça ne date pas d’hier. » Mais le manque de personnel et la crise des vocations dans les écoles de soignants, ne promettent pas d’amélioration à venir. « Mais, que voulez-vous, tout le monde va aux Urgences aussi parce qu’il faut trois semaines pour obtenir une radio en ville, après une chute ». On en est là, du Nord au Sud. 

    #déglingue #EnMarche de l’ #Hôpital et de la #Santé_publique #France #santé #sante #soignantes #Soignants #Urgences #Médecine #Médecins #Lille la ville de Madame #martine_aubry #inhumanité #économie #quart_monde #ue #union_européenne

  • #Elnordpasdecdo : Les Lauréats du Paraping vert 2022 sont... Lundi 9 mai 2022 - Chez Renard
    https://elnorpadcado.org/Les-Laureats-du-Paraping-vert-2022-sont

    La Parade des Financeurs (de Lille3000) s’est élancée de la Friche Saint-Sauveur le 7 mai 2022 pour remettre, avec toute la gravité que réclame l’exercice, cinq Parpaings verts aux élus, promoteurs et architectes de la ville dense et verte. Découvrez les lauréats ci-dessous, les discours prononcés par les Officiels, et revivez en photos la Parade des Financeurs.

    Catégorie « Hydrocarbures et ruralité »
    Christophe Coulon – Conseil régional Hauts-de-France



    Eiffage et le Conseil régional entendent doubler l’aérogare de Lille-Lesquin et le nombre de vols annuels. Les éternels grincheux, riverains agacés par le bruit, amishs obsédés par le climat, seront rassurés.
    
Le Laonnois Christophe Coulon, conseiller régional, bras droit de Xavier Bertrand en charge de la ruralité, et président du Syndicat mixte de l’aéroport, les a entendus : son aéroport sera durable, propulsé à plein régime dans une démarche « Airport Carbon Accreditation » des plus ambitieuses. Son futur aéroport sera non seulement certifié « Haute Qualité Environnementale » mais encore « Bâtiment Durable », grâce à des panneaux solaires. Nous sommes certains que ses ambitions le porteront vers la récupération d’eau de pluie pour alimenter les sanisettes de l’aéroport. Ainsi demain, vous ne décollerez pas seulement pour les eaux turquoises des Seychelles ou les Calanques surpeuplées de Marseille, vous accèderez en « mobilités douces » à un tarmac éco-responsable duquel vous envoler vers un avenir harmonieux. Détruire des champs et détraquer le climat ne se feront pas sans une écologie responsable ! Coulon, ce Parpaing vert est tout à toi !

    Catégorie « Verte et verticale »
    Martine Aubry – MEL & Ville de Lille

    Certes, Lille n’est pas dans le TOP 10 des villes cyclables, n’est que 91éme des villes où il fait bon vivre, et végète dans les profondeurs du classement des villes vertes - Lille est néanmoins classée deuxième des villes où il fait bon investir dans l’immobilier, avec un « fort potentiel locatif » reconnu des professionnels.
Alors oui, ces résultats sont mauvais, mais le potentiel de progression est formidable, et les ambitions immenses. Ici, il y a un eldorado à conquérir, que Martine Aubry embrasse déjà, chevauchant sa monture verte, courant l’utopie, au galop sur son cheval sauvage !

    Les esprits étriqués qui font les mauvais palmarès ne voient pas qu’entre les buildings poussent déjà des forêts et des oasis urbaines. Le Palais Rameau n’est-il pas un démonstrateur d’agriculture hors-sol ? L’ancienne usine Fives-Cail ne va-t-elle pas accueillir une serre d’agriculture verticale ? Aubry les pouces verts n’est elle pas l’ardente défenseuse d’une végétalisation des façades, des toitures, des « rues-jardins » ? 20 000 arbres doivent être plantés dans des micro-forêts que l’on aperçoit déjà sur les terre-pleins du périphérique et les ronds-points.

    Cette force de conviction sans pareil logée chez une énarque, maire de Lille depuis 2001 et vice-présidente de la Métropole en charge de l’« Attractivité » et du « Rayonnement », prouve que l’esprit peut tout, quand il voit loin et qu’il se donne les moyens. Face aux mauvais faiseurs de classements, nous décernons un Parpaing vert bien mérité à Martine Aubry, pour ses ambitions inégalées d’arbres en pot.

    Catégorie « Bien-être »
    Ludovic Montaudon de Nacarat, et Philippe Chiambaretta, pour leur oeuvre commune : ShAKe

    Derrière nous se trouve le bâtiment bien nommé « ShAKe », contraction de Share et de Work, Partager et Travailler. Car comme le dit son illustre promoteur Ludovic Montaudon de Nacarat : « ShAKe est porteur d’une philosophie : le bien-être au travail », car le bien-être, c’est aussi un « gage d’efficacité ».
Comme le résume l’architecte Philippe Chiambaretta, et comme vous le constatez au premier coup d’œil, ici « se combinent ville et nature, travail et détente. » Situé rue de la Chaude rivière, sur l’ancienne rivière qui prenait sa source à Fives, ShAKe « participe à la création d’un îlot de fraîcheur dans le quartier, ses arbres régulent la pollution atmosphérique et favorisent la biodiversité. » ShAKe ne fait pas que respecter le Vivant, ShAKe donne la vie. Ses 30 000m² de bureaux, qui accueilleront notamment la Caisse d’Epargne, partenaire de Lille3000, sont bien plus que des bureaux : ShAKe, c’est « de l’agriculture urbaine », avec jardins suspendus, un « écosystème » du XXIe siècle qui a dépassé les basses « logiques de propriété » pour embrasser « celles d’usage et de partage. » ShAKe, c’est l’incubateur de vos rêves, c’est une utopie réalisée. Ce « bâtiment-promenade » en forme de spirale dessert d’ailleurs un « belvédère » depuis lequel admirer cette grande utopie du XX° siècle : l’Autoroute A1. Bref, ShAKe, c’est vraiment un super bâtiment ; ses promoteur et architecte méritent ce Parpaing vert, qu’on leur envoie directement dans la gueule.

    Catégorie « Vert intense »
    Isabelle Menu – Architecte d’Euralille 3000

    Nous devons ces 75 ha de bureaux nommés Euralille 3000 à Isabelle Menu, du cabinet d’architecture et d’urbanisme Saison-Menu, 73 Bld Montebello, 59 000 Lille. Certes, il a fallu étouffer la Ferme des Dondaines. Mais Isabelle ne l’a-t-elle pas délicatement réalisé « entre densité urbaine, vie de quartier paisible et héritage végétal » ? « La plaine près du casino », pelouse mirifique juchée sur l’autoroute, n’apporte-t-elle pas « une belle touche de nature » ? C’est une évidence qui sans nul doute frappe, chaque matin et chaque soir, l’automobiliste plongé dans les bouchons : la ville peut être dense et intense, mais aussi verte et reverte.

    Isabelle a un « nouveau paradigme » pour le monde : « faire gagner du terrain au paysage et à la biodiversité sur le minéral ; redonner place à la rencontre et à l’expérience sensorielle. » Avec de telles priorités, on ne comprendra jamais qu’Isabelle Menu & Associés aient été écartés du Village Olympique de Paris 2024. Son quartier, dit-elle, eut été « à impact positif, pour une ville inclusive, sans relégations, accueillante pour tous ses habitants et pour la biodiversité. » Des ambitions sans doute trop en avance sur leur temps... Isabelle, si le présent est parfois ingrat, l’avenir reconnaîtra ton talent.

    Femme et architecte, amoureuse du peuple dont elle est sortie (Isabelle est fille de mineurs), Isabelle a néanmoins été récompensée d’une légion d’honneur en 2016. Il ne fait aucun doute que tout un peuple reconnaît chez cette ancienne étudiante de l’école d’architecture de Villeneuve d’Ascq la grande aménageuse de sa ville dense et intense. Isabelle, c’est donc au nom du Peuple, mais aussi au nom des oiseaux, et au nom du futur que tu fais accoucher, que nous te gratifions de ce Parpaing vert !

    Catégorie « Parpaing d’algues »
    François Dutilleul, bétonneur pour Lille 3000

    « Le développement durable va dans le sens de l’Histoire, nous ne pouvons plus répondre aux besoins des générations présentes sans penser à préserver ceux des générations à venir. Construire des bâtiments est une activité à impacts négatifs, mais contrairement à d’autres secteurs, il est possible non seulement de les réduire, mais d’en créer de positifs. » Ainsi parla François Dutilleul, président du groupe de Bâtiments et Travaux Publics Rabot-Dutilleul, partenaire fidèle de Lille 3000.

    Engagé pour une éco-conception exemplaire, la démarche de François « se combine à un écosystème intelligent, riche de partenariats innovants avec des associations, des ONG, des startups… sources de synergies nouvelles et de collaborations concrètes. » François est une lumière dans la ville, le phare sans lequel nous voguerions sans but ni synergies ni collaborations ni intelligence ni innovation ni rien dans les flots tempétueux d’une planète meurtrie par la folie des hommes. Regard toujours porté vers l’avenir, tu es aussi, François, le digne héritier de tes aïeux, René et Jean-François, dont l’audace sut porter le groupe familial vers les cimes de la réussite. Par toi, nous rendons également hommage à Jean-François ton père, homme de culture, toujours occupé par ses fonctions d’administrateur de Lille 3000, qui sans nul doute est fier de toi, comme nous le sommes aujourd’hui au moment de te remettre ce Parpaing vert. François, merci.

    Revivez ici les moments les plus émouvants de la Parade des Financiers (cliquez sur une photo et faites défiler le diaporama, c’est plus joli.)
    Le lien https://elnorpadcado.org/Les-Laureats-du-Paraping-vert-2022-sont en bas de la page pour les 30 photographies

    #ville #ville_intelligente #spéculation #gaspillage #surveillance #France #villes #urbanisme #logement #durable #partenariats #immobilier #aéroport #écologie #végétalisation #martine_aubry #ps #béton #parpaing #ville_inclusive #euralille #lille3000

  • #Lille Oligarques 3000 : la culture n’a pas d’odeur
    https://elnorpadcado.org/Oligarques-3000-la-culture-n-a-pas-d-odeur

    Auchan est partenaire de Utopia . Pour quel montant ? Nous ne le savons pas. Mais le journal La Brique nous apprend que les partenaires privés apportent 40 % du budget, soit à peu près 3 millions d’euros. La somme est rondelette.


    Par ailleurs, le PDG d’Auchan nous révèle qu’il réalise 10 % de son chiffre d’affaires en Russie, soit 3,2 milliards d’euros en 2021, avec 231 magasins. Auchan, présent en Russie depuis 2001, y est n°2 de la grande distribution. En mars 2020, Alexeï Jarkov, un juriste interne au groupe, révèle l’existence de cinq réseaux de corruption entre l’enseigne russe d’Auchan et des fournisseurs. « De 2 à 3 % du chiffre d’affaires réalisé en Russie sont siphonnés chaque année », explique l’avocat. Soit environ 900 millions d’euros. Quelques jours après ses révélations, Jarkov est retrouvé tabassé, le crâne défoncé à la barre de fer. Il est hospitalisé six semaines.

    Voilà une partie du C.V. russe d’Auchan au moment où les entreprises françaises quittent la Russie les unes après les autres suite à l’agression de Poutine en Ukraine – par comparaison, LVMH, qui a quitté le pays, n’y réalise que 1 % de son chiffre d’affaires. « Il est facile de nous critiquer, mais nous, on est là, on fait face et on agit pour la population civile », rétorque Yves Claude, PDG d’Auchan et ex-directeur de Decathlon, depuis son bunker.
Craint-il que sans lui la population russe meure de faim ? « Si nous partons, nous risquons l’expropriation », avoue-t-il finalement (Le Monde, 27/3/22). En partant, Auchan perdrait 10 % de son chiffre d’affaires ainsi que l’ensemble de ses biens en Russie.

    Mais tout va bien. Auchan n’a pas quitté la Russie. Les bombes continuent de pleuvoir sur les civils. La Ville de Lille ne refuse pas l’aide de son cher partenaire. Martine Aubry et Yves Claude trinqueront le 14 mai prochain, pour l’inauguration d’ Utopia , à leur santé et à leur culture, avec une pensée émue pour le « vivant ».

    #oligarchie #auchan #lvmh #mulliez #france #grande_distribution #travail #exploitation #utopia #La_Brique #martine_aubry #lille3000

  • Bulldozer contre têtes de pioches : les jardins familiaux de Tourcoing sèment la tourmente Brianne Cousin
    Malgré une pétition qui a recueilli plus de 36 000 signatures, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, à Tourcoing, restent inaccessibles depuis septembre 2021. Dans un rétropédalage en règle, la mairie de la ville vient de renoncer à la vente du terrain. Entre guéguerre associative et histoire de gros sous, le sort des 14 000 mètres carrés de parcelles semble pourtant loin d’être scellé.


    En septembre 2021, les jardiniers de la rue des Martyrs ont vu un bulldozer débarquer sur leur terrain. Ils ont été priés de quitter les lieux. Photo : N.K

    « Ça fait 48 ans que je vis ici », raconte Fatma d’une voix calme, enfoncée dans son fauteuil, un mug à la main. Dans sa petite maison, au nord de Tourcoing, flotte une odeur de café chaud. Sur le canapé, un gros chat sommeille. On aperçoit un petit coin d’herbe par la fenêtre, et quelques arbres. « Ce sont des figuiers, sourit-t-elle, pas peu fière. J’ai aussi un abricotier et un noyer ! »
    Lorsqu’elle a emménagé avec son mari Slimane, il y a 48 ans, « c’était la campagne. Il y avait des champs de pommes de terres, de betteraves, de maïs. On avait deux fermes près de chez nous. Et c’est tout. » Puis, la promenade de Flandres et sa flopée de magasins ont débarqué au coin de sa rue, en 2017. « Ça nous a fait un coup, on ne pouvait rien y faire ! Avant, on avait la nature, aujourd’hui, on a Kiabi et Leroy Merlin ». Seule consolation pour Fatma et Slimane, les jardins familiaux de la rue des Martyrs, situés juste en face de leur maison. « Mon mari a eu un jardin pendant 30 ans, se remémore-t-elle, avec nostalgie. C’est le patrimoine du quartier. » 
     
    Quand nous rencontrons Fatma, en janvier 2022, les 14 000 mètres carrés de jardins familiaux de la rue des Martyrs sont inaccessibles. Un gros cadenas et de larges chaînes enserrent l’entrée.Certains en ont profité pour jeter leurs déchets par-dessus les grilles. Un matelas a pris possession d’une parcelle de terrain et gît, inerte, sous la pluie.

    Quelques mois plus tôt, début septembre 2021, Fatma et la cinquantaine de jardiniers amateurs qui cultivaient des légumes rue des Martyrs ont assisté, impuissants, à l’arrivée d’un bulldozer. Les grilles ont été scellées ; les habitants priés de quitter les lieux. « Ça faisait bientôt neuf ans que j’avais mes jardins. Au début du mois d’août, on a appris qu’on devait partir », se désole Cathy Vandamme, ancienne jardinière. « C’est vraiment dégueulasse !, renchérit son compagnon Guy Lemaire. Ils nous ont vraiment pris de court ! Ils nous ont virés comme des malpropres… » À l’origine de l’expulsion : un conflit vieux de dix ans, où s’entremêlent guéguerre associative et histoires de gros sous.


    Une cinquantaine de jardiniers amateurs cultivaient fruits et légumes dans les jardins familiaux de la rue des Martyrs. Photo : L.K

    La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2022/03/11/bulldozer-contre-tetes-de-pioches-les-jardins-familiaux-de-tourcoing-seme

    #Tourcoing #jardins_familiaux #associations #jardin #écologie #agriculture #france #jardinage #potager #urbanisme #agriculture_urbaine

    • #Lille Bois-Blancs : 400 familles de la cité des Aviateurs de nouveau poussées au départ Brianne Cousin
      Le documentaire Derrière les arbres donne la parole aux habitants de la cité des Aviateurs, implantée dans le quartier de Bois-Blancs, à Lille. Transportées depuis Saint-Sauveur dans les années 1960, 400 familles sont de nouveau poussées à l’exode par un vaste programme de renouvellement urbain.

      « C’est un quartier vachement vivant, convivial. » Brigitte Sulkowski habite la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs, dans l’ouest lillois, depuis 1963. En décembre 2019, quelques jours avant Noël, elle apprend que son logement va être détruit. « On a tous nos souvenirs dans ce quartier. C’est une île dans Lille », confie-t-elle quelques mois plus tard. Ce coup de massue affecte aussi Fatima El Mizmizi, François Coliche ou encore Myriam Tigroudja, tous habitants du même quartier, qui ont accepté de livrer leur témoignage dans le documentaire Derrière les arbres https://auxboisblancs.fr/derriere-les-arbres , co-réalisé par Marc Duport et Christophe Giffard et diffusé mardi 8 mars au cinéma l’Univers, à Lille.


      Portrait d’une résidente de la cité des Aviateurs, dans le quartier Bois-Blancs, à Lille. Photo : Guillaume Cortade

      « Ce qui m’a donné envie de faire ce documentaire, ce sont les mots de Martine Aubry dans “Martine Aubry, la dame de Lille”www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/58548_1 , explique Marc Duport. C’est une réponse du peuple à la maire de la ville. » Dans cet autre documentaire, dont un extrait est d’ailleurs repris dans Derrière les arbres, la maire de Lille s’exprime sur la transformation du quartier de Bois-Blancs après l’implantation de l’incubateur de start-ups EuraTechnologies, en 2009 : « Il reste un micro-quartier qui pose problème, c’est le quartier des Aviateurs, un quartier d’habitat social. Et donc nous avons acquis le bout de cette presqu’île avec un promoteur social, et on va refaire du privé dans ce qui est aujourd’hui uniquement social. »

      « On fait tâche avec EuraTechnologies »
      Les 352 logements de la cité des Aviateurs ont vu le jour en 1960, pour reloger les habitants des anciennes courées de Saint-Sauveur, devenues insalubres. À l’époque, le quartier de Bois-Blancs abrite des ouvriers d’anciennes filatures — fermées depuis. Aujourd’hui, les habitants du quartier vivent la même histoire. « Tous les bâtiments des Aviateurs qui ne seront pas déconstruits feront l’objet d’une rénovation complète. L’ensemble des locataires actuels seront relogés avant le démarrage des travaux », explique la Métropole européenne de Lille (MEL) dans son dossier de concertation https://participation.lillemetropole.fr/uploads/decidim/attachment/file/1320/220308_Dossier_concertation-VERSION_COMPLETE.pdf . Soit 387 familles, selon les réalisateurs du documentaire.
      Demain, . . . . .


      Vue d’une rue entre deux barres HLM de la cité des Aviateurs, à Bois-Blancs (Lille). Photo : Guillaume Cortade

      La suite en activant le mode lecture de Firefox  : https://www.mediacites.fr/mediacites-a-vu-pour-vous/lille/2022/03/09/bois-blancs-400-familles-de-la-cite-des-aviateurs-de-nouveau-poussees-a-l

      #logement #inégalités #gentrification #urbanisme #expulsion #france #racisme #bobos #ps #lille #martine_aubry #MEL

    • Condamnation à l’unanimité pour le nouveau Palais de Justice de Lille Jacques Trentesaux
      Magistrats, avocats, greffiers crient à la catastrophe lorsqu’ils évoquent le futur bâtiment du tribunal judiciaire de Lille. En pointe dans ce combat, la bâtonnière du Barreau de Lille, Marie-Christine Dutat, nous explique les raisons de cette fronde.


      Marie-Christine Dutat, bâtonnière de l’Ordre des avocats de Lille, est vent debout contre le nouveau Palais de Justice. Image : OMA / ArtefactoryLab
      Les protestations prennent une ampleur inédite à propos du nouveau Palais de justice qui doit être construit à la lisière entre Lille et La Madeleine. Celles-ci sont sont très anciennes, mais on a l’impression que rien ne bouge alors que les travaux doivent normalement débuter en mai.
      Ce n’est pas qu’une impression ! En 2017, déjà, une pétition circulait pour critiquer le sous-dimensionnement du bâtiment. On nous avait alors promis une concertation mais rien n’est venu jusqu’en 2021. Et puis, on s’est aperçu qu’en plus du problème de la trop petite taille, le bâtiment prévoyait une séparation entre les magistrats et les justiciables. Ces derniers seraient reçus dans des salles d’audience partagées et anonymes. Ceci déshumanise la justice. Tous les professionnels de justice sont unis pour s’opposer au nouveau Palais de justice tel qu’il a été conçu. 

      Comment expliquer cette inadéquation architecturale ?
      Le souci est qu’on donne aux architectes le soin de concevoir des bâtiments alors qu’ils ne connaissent pas la réalité de nos métiers. Il y a aussi une recherche d’économies : le nouveau bâtiment prévoit par exemple 60 postes de magistrats supplémentaires, alors qu’on sait qu’il en manque beaucoup plus . Pour ce qui est des avocats, on nous a tout d’abord attribué 80 m2, puis 110 m2, alors qu’on dispose de 395 m2 aujourd’hui… C’est nettement insuffisant, ne serait-ce que parce que nous jouons un rôle d’auxiliaires de justice en tenant des permanences gratuites d’accès au droit. 
       


      Vue extérieure du nouveau Palais de justice de Lille. Image : OMA / ArtefactoryLab

      Pourtant, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est avocat. Il devrait être sensible aux conditions de travail de ses pairs…
      Je l’ai eu au téléphone et il nous a accordé 30 m2 de plus. Cela montre un degré de sensibilité très relat
      . . . . .

      La suite en activant le mode lecture de Firefox : https://www.mediacites.fr/interview/lille/2022/03/10/condamnation-a-lunanimite-pour-le-nouveau-palais-de-justice-de-lille

      #privatisation de la #justice en cours #travaux_inutiles #gaspillages #des_grands_projets..._inutiles_ #france

  • Victoire à Saint-Sauveur. Et maintenant : la ferme ! Chez Renard
    https://chez.renart.info/?Victoire-a-Saint-Sauveur-Maintenant-la-ferme

    Jeudi 14 octobre 2021
    Voici le communiqué des associations P.A.R.C. et A.S.P.I. suite à la décision du Tribunal administratif à propos de Saint-Sauveur. A sa lecture, on comprend pourquoi Martine Aubry ne peut plus défendre que, malgré la décision de justice, le projet Saint-Sauveur demeure d’« intérêt général ».

    Le tribunal administratif vient d’enterrer pour un moment le projet « Saint-Sauveur ». Pour le vingtième anniversaire de Martine Aubry à la tête de la mairie de Lille, nos associations P.A.R.C. et A.S.P.I. ont remporté une victoire historique contre son projet anti-écologique. Elle est le premier coup d’arrêt significatif porté au programme, de plus en plus mortifère, d’« attractivité de la métropole », porté depuis les années 1980 par Pierre Mauroy, Euralille, la grande famille du BTP, et les agences marketing « HelloLille » et « Lille3000 ». Nous pouvons fêter cette victoire, mais nous resterons vigilants contre tout passage en force. Place maintenant à notre contre-projet de coopérative agro-culturelle, et répondons à leurs rêves de grandeur : maintenant, la ferme !

    Le délibéré
    Aujourd’hui 14 octobre 2021, le juge administratif a rendu son délibéré concernant nos recours. Il nous donne raison, et il donne tort à Martine Aubry qui continue de s’auto-persuader https://www.lavoixdunord.fr/1079434/article/2021-10-04/de-saint-sauveur-au-cine-de-lille-sud-martine-aubry-confiante-sur-les-g que son projet reste d’« intérêt général » tant il répondrait « aux besoins de logements et de nature » [1]. Le juge dit tout autre chose. L’étude d’impact censée évaluer les coûts et bénéfices de ce projet de 23 hectares est jugée non sincère, insuffisante, et pour tout dire : mensongère.
    . . . . .

    Une victoire historique
    Cette victoire est à mettre au crédit des quelques luttes écologiques victorieuses depuis cinquante ans. Née de la destruction du quartier ouvrier Saint-Sauveur et de ses monuments historiques, l’association Renaissance de Lille ancien stoppait dans les années 1970 la « Percée de la Treille », ce projet insensé d’autoroute qui devait éventrer le Vieux-Lille en passant par le Parvis de la cathédrale. C’est à l’époque aussi que des habitants du Vieux-Lille et les premiers écolos ferraillent contre le projet « Diplodocus », un monstre de béton de 75 mètres de haut. Le projet abandonné deviendra le « Nouveau Siècle ». Nous avons aussi le souvenir de l’agrandissement du stade de foot Grimonprez-Jorris arrêté par des associations, mais finalement déporté, et augmenté, à Villeneuve d’Ascq. La victoire contre la bétonisation de Saint-Sauveur montre que des habitants, qui ne sont rien mais sont obstinés, peuvent gagner. Ce doit être un message d’espoir pour les habitants d’autres quartiers confrontés à des projets similaires. Et il y en a !

    Les fruits de l’attractivité
    . . . . .
    Défendons la coopérative
    Le Tribunal administratif n’a pas porté un jugement politique sur le mauvais état écologique et sanitaire de Lille. Il a jugé, en droit, que l’étude d’impact sous-estime significativement les coûts écologiques et sociaux du projet Saint-Sauveur. Mais les promesses de profits sont telles, à cet endroit de la ville, que nous restons vigilant contre tout passage en force qui piétinerait cette décision de justice.

    . . . . . .
    Alors maintenant, sur Saint-Sauveur : la ferme !
    P.A.R.C. et A.S.P.I., le 14 octobre 2021.
    #Lille #St_Sauveur #martine_aubry #Euralille #Euratechnologies #HelloLille #Lille3000 #Diplodocus #Résistance #béton #urbanisme #environnement #écologie #Métropole #intérêt_général #densification #attractivité #spéculation°immobilière

  • Lille : les fausses signatures aux municipales sont donc avérées vendredi 19 février 2021
    https://chez.renart.info/?Les-360-fausses-signatures-aux-municipales-sont-donc-averees

    Ce jeudi 18 février se tenait l’audience des 360 fausses signatures repérées sur les listes d’émargement des municipales 2020 à Lille. Martine Aubry l’avait remporté de 227 voix, sur 39 000 votants, face aux candidats des Verts et d’En Marche. Le rapporteur public a balayé un à un les griefs des deux listes perdantes, faisant valoir son « orthodoxie » : les preuves des fausses signatures ont été apportées après le délai de cinq jours. Mais alors... il reconnaît qu’il y a bien au moins 360 fausses signatures ! Ce que l’avocat de Martine Aubry ne conteste d’ailleurs pas.

    La quatrième ville de France sera-t-elle gouvernée par une équipe dont tout le monde reconnaît que l’élection est soupçonnée d’irrégularités ? Reprenons.

    Le premier tour des élections se tient quelques jours avant le confinement. Aubry, candidate sortante, Baly pour les Verts, et Spillebout pour En Marche, se qualifient pour le second tour, reporté de trois mois. Avec les bons scores des Verts aux élections précédentes et le foin autour de la friche Saint-Sauveur, Martine Aubry reverdit à la hâte bilan et programme. On rit des pancartes annonçant « Ici, bientôt un arbre. » Les élections se déroulent en dépit des mesures sanitaires, des restrictions de certaines libertés fondamentales, des centaines de Lillois en réanimation. La soirée électorale est palpitante. Les candidats comptent les bulletins au fur et à mesure de l’arrivée des urnes. La mairie crépite comme un PMU pendant le Grand Prix d’Amérique : Aubry derrière ; Aubry devant ; Baly qui recolle ; Baly qui semble se détacher ; oui, il se détache ; plus que quelques voix ; les écolos peinent à masquer leur joie ; mais la casaque rose n’a pas dit son dernier mot ; la voilà qui remonte, la bride lâchée, droite dans son couloir ; inexorablement ; et coiffe le Vert sur la ligne d’arrivée ! Les marbres de l’hôtel de ville résonnent d’un tonitruant « On les a niqués [1] ! »

    Bref. Comme le veut le code électoral, la contestation d’une élection doit se faire connaître dans les cinq jours, preuves à l’appui. Ce qui fait court pour une commune de 124 000 votants – n’importe quel observateur de l’ONU en conviendra. Les équipes de Baly et de Spillebout, bravant les restrictions d’accès liées aux mesures sanitaires, courent à la préfecture ausculter les listes d’émargement. Ils n’ont le temps que d’éplucher treize bureaux de vote mais photographient déjà 62 signatures différentes entre le premier et le second tour. Donc 62 votants imaginaires, possiblement en faveur d’Aubry, ce qui ne ferait plus que 165 voix d’écart. Les candidats malheureux continuent leur travail de comparaison tout l’été. Ils n’ont le temps que de scruter 70 bureaux de vote sur 130, mais détectent déjà plus de 360 signatures litigieuses. Soit, en extrapolant, et puisqu’aucun bureau de vote n’est clean, probablement plus de 500 cas en tout.

    A soupçon, soupçon et demi
    Comme le veut la procédure, un rapporteur public – un magistrat, quoi – lit les requêtes, analyse le litige, et livre sa conclusion (merci Wikipedia). « Il n’y a pas lieu d’annuler les élections », conclut-il, en prétextant le dépassement des délais. La presse répète alors, sans qu’on sache d’où vienne le chiffre, que dans pareille circonstance, le juge suit « à 90 % » les conclusions du rapporteur public. « Martine Aubry devrait garder son fauteuil », présume Libération. « Aubry en position de force », croit savoir La Voix du Nord. « Les voyants sont au vert pour Martine Aubry », jubile Médiacités. Les dés seraient jetés.

    Mais qu’importe l’issue du procès. L’information la plus importante, qui devrait faire bondir n’importe quel démocrate, demeure que le rapporteur public admet non seulement l’existence de 62 votes frauduleux, mais aussi les 360 fausses signatures déposées hors délais. Elles ne sont pas recevables, mais elles existent bel et bien. Ce qui est de nature à changer « radicalement » le résultat du scrutin, pour parler comme le Conseil d’État. Pas même l’avocat tout en manches de Martine Aubry ne conteste l’existence de ces voix imaginaires qui entachent pourtant la réélection de sa cliente. Il préfère orienter sa plaidoirie contre des candidats qui, en faisant fi des « règles de procédure », contribueraient au climat de « soupçon généralisé » qui pèse sur notre « vie démocratique ».

    Finalement, ce 18 février 2021 en la commune de Lille, toutes les parties en présence dans l’affaire dite des « 360 fausses signatures » admettent implicitement leur existence, et concluent que Mme Aubry puis sa remplaçante gouverneront pendant cinq ans avec des soupçons d’irrégularités. La « vie démocratique » de 124 000 électeurs est désormais entre les mains d’un juge, seul face à « son âme et conscience ». Délibéré sous quinze jours.

    Notes
    [1] La Voix du nord, 28 juin 2020.

    #triche #fraude #Lille #Aubry #martine_aubry #élections #france #politique #démocratie #manipulation #en_vedette #elections #élection
    #Baly #Spillebout

  • L’élection des présidents dans les métropoles : la démocratie confisquée par les élus
    https://www.mediacites.fr/tribune/national/2020/07/13/lelection-des-presidents-dans-les-metropoles-la-democratie-confisquee-par-les-elus/?mc_cid=e250c5812d&mc_eid=6eb9734654

    Les désignations à huis-clos des présidents des intercommunalités ont consacré les mécanismes de confiscation de la démocratie locale par les élus à un point jamais atteint, estime Fabien Desage, maître de conférence en sciences politiques à l’Université de Lille.

    l y a près de 10 ans, avec David Guéranger, nous publiions un ouvrage consacré à l’histoire et au fonctionnement des intercommunalités en France, avec un titre volontairement interpellant : « La politique confisquée ». Loin d’être polémique, ce dernier soulignait, sur la base de recherches rigoureuses menées durant de nombreuses années selon les canons scientifiques en vigueur, combien les pouvoirs métropolitains en France s’étaient développés à l’abri des regards des citoyens, donnant lieu à des compromis entre élus locaux, à bonne distance des procédures démocratiques https://www.mediacites.fr/decryptage/lille/2018/06/29/les-intercommunalites-sont-des-prisons-dorees-pour-les-elus . Nous montrions que loin d’être provisoires, ces « consensus métropolitains » faisaient désormais partie de l’ADN de ces structures, partout en France, et qu’ils étaient souhaités si ce n’est désirés par des élus locaux s’accommodant fort bien de cette distance avec le peuple.

    Ces « consensus communautaires » ne sont pas le résultat d’accords sur les objectifs de l’action publique ou de la volonté de dépasser les « logiques politiciennes », mais en sont au contraire l’expression la plus pure. Ils traduisent l’autonomisation croissante des logiques d’action des représentations par rapport à l’élection. Au sein des intercommunalités, les élus municipaux à peine élu.es scellent ainsi des « pactes de non-agression » avec leurs adversaires d’hier, qui n’ont pour seule fin que de préserver leur pré-carré communaux et de leur permettre de négocier la répartition des ressources intercommunales à l’abri des regards.

    Une logique de consensus paralysante
    Ces ressources intercommunales sont pourtant colossales. Aujourd’hui, disons le sans ambages, les établissements intercommunaux concentrent l’essentiel des moyens d’investissement au niveau local, indispensables pour faire face aux défis de l’avenir, sur les plans social, sanitaire, économique et climatique. Mais les consensus entre élus, loin d’augmenter la capacité d’agir de ces instances, ont pour effet de les paralyser, de les empêcher de faire des choix qui soient autre chose que des plus petits dénominateurs communs. Des « non choix » en somme, à un moment où les arbitrages sont essentiels.

    Tout cela est fort bien démontré par tous les chercheurs qui s’intéressent à ces structures. Ainsi, aucune métropole, en dépit des nombreuses réformes de la loi NOTRe en passant par la loi MAPTAM , n’est parvenue à freiner la consommation des terres agricoles, à lutter contre la hausse de la pollution atmosphérique ou contre les logiques ségrégatives croissante au sein des espaces urbains. Autant de maux, qui menacent nos villes de grands périls. 

    Les désignations à huis-clos des présidents des métropoles cette dernière semaine ont consacré les mécanismes de confiscation de la démocratie locale par les élus, à un point jamais atteint. Jusqu’à l’indécent, dans un contexte où chacun se sentait obligé de proclamer qu’il ou elle avait tiré les leçons des échecs du « monde d’avant »…

    Farce tragique
    Ainsi de Martine Vassal ou de Patrick Ollier, réélus président.es de leurs métropoles respectives d’Aix-Marseille-Provence et du Grand-Paris, en dépit des évolutions électorales et, surtout, de leur délégitimation électorale évidente. Défaite à Marseille, Martine Vassal, la mal nommée, continue d’être « primus inter pares ». Pour être réélu.es, ces sortants ont noué des accords partisans incompréhensibles pour le quidam, qui contribueront, outre les accusations de collusion, à favoriser l’immobilisme de ces structures et leur incapacité à faire face aux défis essentiels de gouvernement des villes.

    Au sein de la métropole européenne de Lille, La 4ème du pays en importance, qui compte 1,2 million d’habitant.es, l’élection du président a tourné à la farce https://www.mediacites.fr/reportage/lille/2020/07/10/election-a-la-metropole-de-lille-on-prend-les-memes-et-on-recommence . Une farce tragique pour cette agglomération, la plus inégalitaire de France après… les agglomérations parisienne et marseillaise ! (d’après les travaux du collectif Degeyter https://www.mediacites.fr/interview/lille/2017/05/25/lille-une-agglomeration-toujours-plus-inegalitaire ). En dépit de sa mise en examen pour « trafic d’influence passif » et « complicité de favoritisme » dans l’affaire du grand stade, d’enquêtes en cours relatives à des abus de biens sociaux, le président sortant, maire de droite d’une petite commune de la MEL – a en effet été largement et facilement réélu à la tête de l’institution, avec le soutien du groupe des socialistes et apparentés (avec Martine Aubry à la manoeuvre https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2020/07/06/presidence-de-la-mel-aubry-choisit-castelain-malgre-tout ), de plusieurs élus LR (dont le maire de Marcq-en-Baroeul https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2020/06/30/apres-les-municipales-damien-castelain-en-pole-position-pour-la-metropole ) et le cortège des maires « sans étiquette » des communes périurbaines.

    Plus encore sans doute, c’est l’absence totale de débat https://www.mediacites.fr/tribune/national/2020/07/13/lelection-des-presidents-dans-les-metropoles-la-democratie-confisquee-par-les-elus/?mc_cid=e250c5812d&mc_eid=6eb9734654#annexe-1 lors de la campagne autour de la position pourtant préparée de longue date de Martine Aubry et des élus de son groupe qui interpelle et éclaire la vraie nature des compromis faustiens métropolitains. Certains observateurs se rassurent – à tort – en voyant dans le soutien des maires de Tourcoing et de Roubaix à un autre candidat le signe de la « fin du consensus ». C’est bien mal connaître le fonctionnement de ces instances que de le croire. 

    Faut-il rappeler que ces maires de droite de Tourcoing et de Roubaix ont été des soutiens directs du président Castelain et de la MEL durant le précédent mandat ? Qu’ils ont voté le choix de la location de longue durée du nouveau siège – le “Biotope” – récemment étrillé par la Chambre régionale des comptes, comme la quasi-unanimité des conseillers communautaires, avant de se rétracter pour une partie d’entre eux quand il était trop tard.

    Défaut de politique redistributive
    Comme toujours, dans cet espace en permanence « confiné » que constitue le conseil métropolitain, les opposants d’aujourd’hui seront les soutiens discrets de demain. Si d’aventure le président Castelain devait quitter ses fonctions forcé à le faire par la justice https://www.mediacites.fr/complement-denquete/lille/2017/08/01/damien-castelain-nechappera-pas-au-tribunal-pour-trafic-dinfluence-passif ce qui n’est pas improbable, on peut parier que les « contestataires » rentreront dans le rang et soutiendront la formation d’un exécutif consensuel élargi, qui leur permettrait de réassurer leur position, au détriment des intérêts des habitants de leurs communes.

    Parce qu’il faut le rappeler avec force : si les maires des grandes villes trouvent opportun de rallier la majorité de la MEL pour défendre le soutien de cette dernière à leurs « grands projets » contestés (à l’image de Saint-Sauveur pour Martine Aubry à Lille), c’est au détriment des intérêts d’une grande partie de leur population. Majoritairement peuplées par les classes populaires, Lille, Roubaix et Tourcoing sont les territoires dont les habitants perdent le plus à des compromis avec les élus des communes périurbaines et/ou privilégiées, qui empêchent toute politique réellement redistributive à l’échelle intercommunale qui tiendrait compte de ces inégalités et tenterait de les résorber.

    De la sorte, ces maires de grandes villes déjà si mal élus (moins de 15% des inscrits) nourrissent l’indifférence voire la défiance des citoyens à leur égard, à l’égard des institutions politiques, et creusent un peu plus la tombe de la démocratie locale, en même temps que la leur et que la nôtre…

    #Démocratie #Démocratie_locale #Farce #Communes #Métropoles #intercommunalités #consensus #ségrégation #terres_agricoles #pollution_atmosphérique #martine_aubry #Lille #Roubaix #Tourcoing #grands_projets #Saint-Sauveur #Loi_NOTRe #Loi_MAPTAM #Fabien_Desage

    Loies NOTRe et MAPTAM
    Les lois NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République, août 2015) et MAPTAM (Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, janvier 2014) ont pour but de redéfinir et clarifier les compétences entre les différentes collectivités territoriales. Elles renforcent notamment le pouvoir des régions et des métropoles. 

    • 10 000 « esclaves » dans les usines de Leicester
      http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/10-000-esclaves-dans-les-usines-de-leicester-28304438

      La pandémie de coronavirus a mis en lumière les conditions de travail dans les ateliers textiles de Leicester, ville d’Angleterre. Une enquête va être ouverte.

      Jusqu’à 10 000 personnes sont employées dans des conditions proches de l’esclavage, dans les ateliers textiles de Leicester, une ville du centre de l’Angleterre, a affirmé lundi un député local. La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, s’en est émue devant le Parlement lundi, dénonçant « ce fléau moderne » et son ministère a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces allégations par l’Agence nationale contre la criminalité (NCA), alors que, depuis quelques jours, les dénonciations publiques de la situation dans les usines de Leicester se multiplient.

      Une flambée de cas de coronavirus a poussé les autorités, fin juin, à prolonger d’au moins deux semaines le confinement dans cette ville industrielle des Midlands. Les ateliers de confection ont continué à fonctionner pendant le confinement et ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la deuxième vague de contaminations. Ce qui a braqué les projecteurs sur les pratiques dans ces usines.

      Boohoo montrée du doigt
      Selon le député conservateur Andrew Brigden, interrogé par l’AFP, jusqu’à 10 000 personnes pourraient être employées pour un salaire de misère de 2 livres sterling de l’heure (environ 2,2 euros). Les victimes de ces pratiques sont « un mélange de gens du cru et de travailleurs immigrés, dont certains seraient en situation illégale, raison pour laquelle ils sont réduits en esclavage », a ajouté Andew Brigden. Labour Behind the Label, un groupe de défense des droits des travailleurs, a assuré dans un rapport que certaines usines fonctionnaient à plein régime pendant la crise, même quand un salarié avait été testé positif, alors qu’il était « inconcevable » qu’elles puissent respecter les mesures préconisées contre le virus, comme les gestes barrière.

      « Cela fait des années que circulent les allégations d’abus dans bon nombre de sociétés de Leicester », a souligné Dominique Muller, de Labour Behind the Label. Selon un récent rapport parlementaire, Leicester, une ville à forte diversité ethnique, compte un bon millier d’ateliers textiles. Labour Behind The Label accuse les marques comme Boohoo, spécialiste de la « Fast Fashion », de piétiner le droit du travail.

      #esclavage en #Angleterre #migrants #textile #Fast Fashion #confinement #covid-19 #coronavirus #contamination #travail #MissPap #PrettyLittleThing #Nasty_Gal

  • « Ne parlez pas de violences policières » : un hors-série La Revue dessinée et Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/claire-denis/blog/230620/ne-parlez-pas-de-violences-policieres-un-hors-serie-la-revue-dessine

    https://www.youtube.com/watch?v=D_s_ZXfCRuI

    Un homme qui crie sept fois « j’étouffe » avant de mourir lors d’un banal contrôle routier. Des lycéens agenouillés les mains derrière la tête. Des pompiers frappés par des policiers. Des soignantes traînées au sol par les forces de l’ordre. Des « gilets jaunes » mutilés. Des actes, des paroles et des écrits racistes banalisés. Des rassemblements noyés sous les gaz lacrymogènes et victimes des LBD. Une police des polices qui enterre les dossiers. Et des familles endeuillées, qui ne demandent qu’une chose depuis des années : « justice et vérité ».

    Face à cela ? Un déni, un outrage même, prononcé par le président de la République en personne : « Il n’y a pas de violences policières. »

    Raconter les vies brisées, décrypter la fabrique de l’impunité, remonter les chaînes de responsabilité, voilà qui devient une nécessité, que ce soit écrit, filmé ou dessiné. D’où ce hors-série exceptionnel Mediapart/La Revue dessinée, à mettre sous les yeux de tous ceux qui veulent comprendre, et de tous ceux qui détournent le regard.

    Au sommaire : 160 pages d’enquête en bande dessinée.
    Avec : Marion Montaigne, Assa Traoré, David Dufresne, Fabien Jobard, Pascale Pascariello, Vanessa Codaccioni, Camille Polloni, Louise Fessard, Claire Rainfroy, Benjamin Adam, Vincent Bergier, Michel Forst, Aurore Petit, Thierry Chavant, Géraldine Ruiz.

    Accuser le coup
    
L’affaire Geneviève Legay : une charge, des révélations en série, de l’embarras, des médailles et du déni.

    Colère noire
    Après le meurtre de George Floyd aux États-Unis, plongée dans le mouvement Black Lives Matter, de l’étincelle à l’embrasement.

    Corriger le tir
    
Sourde aux critiques qui lui sont adressées, la France est l’un des rares pays européens à utiliser sans réserve les LBD.

    La vie volée de Maria
    Après un déchaînement de violence contre une jeune femme, la police des polices protège les siens.

    Le flic du futur
    Drones, robots et policiers augmentés... Au salon Milipol se dessine l’avenir high-tech des forces de l’ordre.

    Plusieurs entretiens au fil du numéro
    Assa Traoré, Fabien Jobard, Vanessa Codaccioni, David Dufresne et Michel Forst.

    #police #violence_policiére #violences_policiéres

  • État d’urgence sanitaire à Lille : entretien avec Maître Chaudey
    https://labrique.net/index.php/thematiques/repressions/1149-etat-d-urgence-sanitaire-a-lille-entretien-avec-me-antoine-chaudey

    La loi du 23 mars 2020, qui introduit l’état d’urgence sanitaire, et les ordonnances prises en conséquence, ont des répercussions concrètes à Lille comme ailleurs. Maître Antoine Chaudey, du barreau de Lille, accepte de nous éclairer sur ce point.

    #En_vedette #Répressions

  • Haute-voltige de basse politique Harry Cover - 30 Juillet 2019 - La Brique Lille
    http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    Le 24 juillet 2019, Violette Spillebout , après bien des péripéties, a finalement été investie candidate En Marche à la Mairie de Lille... Une occasion de revenir sur le duel qui l’a opposé à Valérie Petit.

    Sortez les pop-corn, le premier round pour le trône municipal commence ! Et ça pique déjà, à coup de petites phrases, de coups bas, trahisons et improbables alliances ! Fermez les yeux, ça va cogner ! Certain.es des futur.es candidat.es dégustent d’ores et déjà quand d’autres esquivent de justesse pour s’assurer la victoire. Le camp En Marche, divisé avec deux candidates à la Mairie, ne sait pas où donner de la tête, pour le plus grand plaisir de Martine.

    À la fin de l’été 2018, Valérie Petit, l’actuelle députée LREM de la 9ème circonscription se porte candidate au beffroi lillois. Trois mois plus tard, Christophe Itier, candidat naturel de la macronie locale, renonce à se présenter 1. Mais c’était sans compter sur la candidature de Violette Spillebout, une politicienne nourrie au grain socialiste, aujourd’hui largement soutenue par le clan Itier pour remporter la Mairie sous blason d’En Marche. Le match risque d’être serré et les candidates vont tout donner pour monter les marches du podium.

    Une même couleur, deux camps irréconciliables
    À peine la candidature de Valérie Petit est-elle déclarée que Violette Spillebout s’annonce porte drapeau du clan Itier. Entrée dans le cabinet de Mauroy en 1997, Violette Spillebout a été la dir’cab d’Aubry entre 2008 et 2012 et s’est depuis recyclée à la SNCF en tant que Directrice de la Relation Client et des situations sensibles. Dans le sillage de Violette Spillebout se pressent autant de rejets de la macronie féodale que d’ennemi.es d’Aubry. À commencer par Bernard Charles, ancien conseiller municipal et ex-président de la Mairie de quartier de Lille-Sud qui avait, en 2017, fait l’affront de soutenir le candidat Itier aux législatives.

    L’outrage lui avait d’ailleurs valu une séance publique de destitution pour le moins humiliante en conseil municipal. Mais l’aversion est réciproque, entre Violette et Martine. En janvier 2018, la Maison de la photographie, tenue par Olivier Spillebout 2, le mari de Violette Spillebout, doit affronter la fin des subventions municipales, mettant ainsi à mal les finances du lieu culturel 3. Le coup de grâce est dans la foulée donné par l’annonce de Xavier Bertrand et de Martine Aubry de la création de « l’Institut de la photographie » dans le Vieux-Lille. Le couple Spillebout a décidément plus d’une dent contre Aubry…

    C’est qui la taulière ?
    Ne cherchez pas de photos publiques de Valérie Petit avec Violette Spillebout, même lorsque ces deux-là se trouvent le même jour au même endroit, ni de soutien « républicain » de l’une envers l’autre. Coté presse locale, si Violette Spillebout snobe volontairement sa concurrente, Valérie Petit, elle, voit rouge écarlate ! Fin janvier 2019, lors de ses vœux aux lillois.es, une petite phrase de Valérie Petit fait d’ailleurs bondir les gratte-papiers locaux. Reprises texto, les phrases tombées du camion font les choux gras de la presse : « "Je subis des pressions pour me décourager (...) C’est dur", […] évoquant des "intimidations" et des "menaces physiques" » Pas de noms mais... suivez mon regard. Et c’est le premier coup de savate d’un travail de sape qui vise à savonner la campagne minutieuse et durable de Spillebout à coup de petites phrases assassines 4. Spillebout, elle, garde le cap, tacle plutôt Aubry et prône le rassemblement des candidatures d’En Marche sans jamais citer sa concurrente.

    De son côté, Valérie Petit ne perd jamais une occasion de rappeler qu’elle a le soutien du national. Ses rares apparitions médiatiques sont d’ailleurs faites de cérémonies officielles avec Jean-René Lecerf (président LR du département), Gérald Darmanin (Ministre LREM des Comptes Publics) et… Martine Aubry.

    Et si, au final, tout ce rififi ne profitait qu’à une seule personne ? Martine Aubry ? La proposition est pour le moins intéressante5. En torpillant le camp d’En Marche via Darmanin, donc via Valérie Petit, Aubry divise les militant.es marchistes, fait la nique à son ancienne dir’cab’ et… s’assure plus facilement une place au second tour. La contrepartie d’un petit dîner en tête à tête entre Aubry et Darmanin ? « À moi la mairie, à toi la MEL... »
     

    1. VDN du 16 mai 2018 « Mettons la pression sur ceux qui rencontrent Itier »
    2. La Brique n°14, A qui profite Lille 3000 ?, « Dans la chambre noire des transphotographiques »
    3. Vous pouvez retrouver, sur le site de la maison de la photographie, la longue litanie et lente décomposition du lieu sous le terme « presse politique » !
    4. Dans Le Point du 25/04/19 Valérie Petit ose même dire « Je ne l’ai jamais croisée, ni à La République en marche ni ailleurs »… un peu gros à notre goût.
    5. Les Échos du 12/09/2018 « A Lille, les tractations auraient déjà commencé en vue des municipales », l’article dénonce une rencontre entre Aubry et Darmanin qui auraient dîné ensemble à l’hôtel de ville.

    La suite : La laborieuse campagne de Spillebout dans les quartiers populaires
    Le lien http://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/1069-haute-voltige-de-basse-politique

    #Lille #Mairie_de_Lille #enMarche #Violette_Spillebout #Valérie-Petit #LREM #Christophe_Itier Maison de la #Photographie #Xavier_Bertrand #Martine_Aubry #Gérald_Darmanin #Jean-René_Lecerf #Dailynord

  • Communiqué n°63 Collectif des OlieuxLe 4 juin 2019
    Une expulsion pour fêter l’Aïd
    https://olieux.herbesfolles.org/wp-content/uploads/2019/06/Communiqu%C3%A9_Olieux_4-juin.pdf
    http://labrique.net/index.php/thematiques/immigration/1054-communique-n-63-collectif-des-olieux-une-expulsion-pour-feter-l-aid-2

    Le 5 étoiles était un lieu occupé depuis novembre 2017 par des personnes exilées, majeures et mineures ainsi que des personnes sans abri. Depuis plusieurs mois, une procédure est en cours pour exiger qu’il n’y ait pas d’expulsion sans réelle solution d’hébergement. Alors que la décision du tribunal devait être rendue ce jeudi 6 juin, le préfet, sous l’éternel prétexte de « mise à l’abri », en a ordonné l’expulsion deux jours avant.Mardi 4 juin, dès 5h45, une quarantaine de fourgons de CRS débarquent. Le quartier est totalement bouclé par des flics agressifs, armés et casqués. Une dizaine de bus aux vitres teintées attendent dans la rue.

    A 6h du mat’ l’ordre est donné d’attaquer . La charge est violente.Une partie des soutiens se poste devant l’entrée, mais sont très rapidement dégagés sans ménagement. A l’intérieur, les habitant.es et des soutiens s’organisent pour retarder l’expulsion en bloquant la grille avec les moyens du bord. Les flics gazent à tout va, scient les cadenas et forcent l’entrée. Ilsen profitent pour nasser les personnes regroupées à l’intérieur et commencent le tri. D’abord les personnes venues en soutien sont injuriées, traînées, molestées, puis extirpées du lieu. Elles sont contrôlées, prises en photos et certain.es sont emmené.es pour une garde à vue.

    Ce mardi après-midi, 16 personnes sont toujours au commissariat.Après avoir désolidarisés les soutiens des habitant.es, ces derniers décident de se lever pour partir.Les flics les repoussent violemment. La police use alors de son traditionnel discours bidon et infantilisant : « allez, asseyez vous, on va faire une belle file d’attente et on va vous donner un logement, vous sortir de la merde ».

    Le triage des exilé.es commence : suivant une pratique bien huilée les personnes sont réparties dans les bus selon leur situation administrative et embarquées de force sans savoir où elles seront amenées. Comme d’habitude, la préfecture poursuit sa logique d’invisibilisation et d’enfermement. L’expulsion avait été anticipée par le préfet en faisant de la place dans les deux CRA de la région. Une grande partie des ancien.nes habitant.es du 5 étoiles se retrouve aujourd’hui emprisonnée. La préfecture, en imposant un hébergement provisoire (entre 4 jours et 1 mois de « prise en charge »), brise leur vie, leurs envies, leurs liens avec le collectif, les associations, les écoles, les voisins et les ami.es... Jusqu’au bout le mépris sera total : personne n’est autorisé à récupérer ses affaires personnelles avant de partir. Aux dernières nouvelles, les personnes sont réparties sur les différents sites suivants:CAES Croisilles, Nedonchel, CRA Coquelles, CRA Lesquin, CAO* Amiens, CAO Beauvais,Foyer pour mineurs à Armentières. Face à l’augmentation de la répression vis à vis des personnes exilé.es comme des personnes qui se mobilisent,

    PASSONS les Frontières
    OCCUPONS les espaces vie-des
    RÊVONS PARTOUT CHEZ NOUS

    CAES : Centre d’accueil et d’ examen des situations
    CRA : Centre de rétention administrative
    CAO : Centre d’accueil et d’orientation

    #Lille #PS #martine_aubry #expulsion #détention_administrative #expulsions #renvois #renvoi #migration #france #logement #violence #police

  • Le mariage pour tous abordé lors du grand débat national ? « Nous n’interdisons aucun thème », répond Chantal Jouanno
    https://www.europe1.fr/politique/le-mariage-pour-tous-aborde-lors-du-grand-debat-national-nous-ninterdisons-a

    Invitée de la matinale d’Europe 1, lundi, la présidente de la Commission nationale du débat public Chantal Jouanno a indiqué qu’aucun thème n’était exclu du grand débat national qui débute le 15 janvier.

    Responsable de l’organisation du « #grand_débat_national », qui démarre le 15 janvier, Chantal Jouanno n’a pas exclu une réouverture du débat sur le mariage pour tous lors de ces échanges : « Peut-être que nos concitoyens voudront le faire. Nous n’interdisons aucun thème. C’est ensuite au gouvernement de décider ce qu’il en fera », a-t-elle assuré au micro d’Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, lundi.

    Des opposants au mariage pour tous « libres » d’organiser une réunion. La présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) réagissait à la première place, parmi 5.000 propositions, de l’abrogation du mariage pour tous dans la consultation lancée par le #Conseil_économique_social_et_environnemental.

    #CESE

    • Gilets jaunes : 7 000 contributions déposées sur le site du Conseil économique, social et environnemental
      https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/gilets-jaunes-7-000-contributions-deposees-sur-le-site-du-conseil-econo

      Sur son site internet, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a lancé une consultation qui s’adresse à tous. 7 300 contributions ont été déposées, ce midi, vendredi 4 janvier. Le Cese proposait aux citoyens « avec ou sans gilet jaune » de s’exprimer sur six sujets : « inégalités sociales », « justice fiscale », « inégalités territoriales », « pouvoir d’achat », « participation des citoyens » et « transition écologique ».

      Les contributions les plus votées sont souvent celles issues de réseaux militants très marqués à droite comme celles de l’Institut pour la justice ou de collectifs opposés au mariage pour tous (en tête avec 4 700 votes) ou à la PMA.

      Dans les contributions les plus votées, figurent également des textes pour demander « la fin des subventions dans l’éolien », « le retour à l’universalité des allocations familiales », « la prise en compte du vote blanc » ou « la création d’un référendum d’initiative citoyenne » (900 votes).

    • La consultation du Cese détournée par les anti-mariages pour tous : « Une bonne pratique de ce qu’il ne faut pas faire », estime Mounir Mahjoubi - LCI
      https://www.lci.fr/social/la-consultation-du-cese-detournee-par-les-anti-mariages-pour-tous-une-bonne-prat

      La lecture du site du Conseil économique, social et environnemental (Cese) aura donné beaucoup de grain à moudre aux plus sceptiques dans le débat sur le Référendum d’initiative citoyenne. Le 15 décembre, l’assemblée constitutionnelle initiait une consultation en ligne, en réponse aux revendications des Gilets jaunes sur l’instauration de ce mode de démocratie directe. Elle permettait à tous les citoyens de proposer des mesures autour de six thèmes : inégalités sociales, justice fiscale, inégalités territoriales, pouvoir d’achat, participation des citoyens et transition écologique. 

      Des revendications bien loin des demandes portées par les Gilets jaunes

      Au vendredi 4 janvier, date de sa clôture, l’initiative avait recueilli plus de 9000 contributions, pour environ 31.000 participants. Et, en tête des propositions les plus populaires, une vieille rengaine : l’abrogation de la loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples gays et lesbiens de 2013. Non loin derrière, le retour de l’universalité des allocations familiales, un référendum d’initiative citoyenne sur le projet de loi bioéthique et l’abolition universelle de la GPA. Des propositions très éloignées des revendications portées par les Gilets jaunes : justice fiscale, pouvoir d’achat, référendum d’initiative citoyenne...

    • Chantal Jouanno, l’oligarque aux 176 000 euros  :  Cela ne dépend pas de moi et ça n’est pas lié au grand débat national
      wikipédia, extraits :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Chantal_Jouanno

      Famille
      Elle est la fille de Jean-Louis Paul, chef d’entreprise de cartonnerie de Vernon dans l’Eure, et de Françoise Paul.

      Formation
      Après son baccalauréat, elle obtient un BTS en commerce international à Paris et débute comme assistante export zone Afrique puis Amérique latine en 1988 chez #Citroën, et effectue un stage au service de la comptabilité de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale entre 1989 et 1990 1.

      Elle obtient ensuite une maîtrise d’administration économique et sociale à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et, après avoir sollicité #Martine_Aubry 2, elle est chargée d’un rapport sur le travail frontalier pour le ministère du Travail et de l’Emploi en 19921.

      Carrière professionnelle
      En 1994, elle est recrutée par #EDF pour y mettre en place un observatoire social. Puis, diplômée de #Sciences_Po Paris, elle entre à 28 ans à l’École nationale d’administration l’#ENA en 1997 (promotion Cyrano de Bergerac), dont elle sort en 1999 comme administrateur civil au ministère de l’Intérieur : sous-préfète, directrice de cabinet du préfet de la Vienne et de Poitou-Charentes, entre 1999 et 2001 1.

      Brièvement conseillère pour la réforme de la police auprès du directeur central de la sécurité publique au ministère de l’Intérieur en 2001, elle devient la même année directrice de cabinet du PDG de #Coframi1.
      . . . .
      Débuts
      Elle retrouve les bureaux de la place Beauvau en 2002, en qualité de responsable du bureau des statuts et de la réglementation des personnels territoriaux à la direction générale des collectivités locales.

      Elle est choisie par le ministre titulaire, #Nicolas_Sarkozy, comme rédactrice de ses discours à partir de juillet 2002, tout en étant officiellement chargée de la communication auprès de Michel Gaudin, directeur général de la #police_nationale.

      Sur les conseils de #Claude_Guéant, elle s’intéresse au #développement_durable, domaine pour lequel, avec les questions de sécurité routière, elle est nommée conseillère technique au cabinet du ministre en 2003. Quand Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l’Intérieur, elle devient jusqu’en 2006, sa directrice de cabinet et de communication au Conseil général des Hauts-de-Seine où elle sera notamment chargée d’organiser la concertation publique pour élaborer le programme sur cinq ans du Conseil général, et d’installer le premier conseil départemental du développement durable.

      Elle suit ensuite Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, comme conseillère pour le développement durable8, puis participe à son programme présidentiel. Quand il est élu président de la République, en 2007, elle est nommée conseiller développement durable à l’Élysée, et a la charge notamment des négociations du# Grenelle_Environnement 2.

      Elle est nommée le 6 février 2008 présidente de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (#Ademe) 3, et administratrice de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (#ANDRA) le 30 juillet suivant.

      Membre du gouvernement
      Le 21 janvier 2009, elle est nommée secrétaire d’État chargée de l’#Écologie, en remplacement de Nathalie Kosciusko-Morizet.

      En tant que secrétaire d’État chargée de l’Écologie, elle doit porter devant le Parlement l’examen des lois dites « Grenelle I » et « Grenelle II » issues du Grenelle Environnement qu’elle a suivi pour l’Élysée et à l’Ademe9 et souhaite défendre « la biodiversité, la santé environnementale et la conso durable »2.

      Dans le cadre des élections régionales 2010, elle énonce les « principes d’une écologie de droite » qui seraient notamment la croissance, le progrès technologique, et l’utilisation de l’#énergie_nucléaire 10.

      Le 26 juillet 2010, Chantal Jouanno annonce que « seuls les ours tués ou morts accidentellement seront remplacés », stoppant ainsi le plan de réintroduction de ces animaux dans les Pyrénées11. Deux jours plus tard, elle présente le bilan qualité de l’air 2009, qui indique que la concentration en particules polluantes a augmenté par rapport à l’année précédente ; pour répondre à ce problème, la secrétaire d’État annonce plusieurs mesures dans le cadre d’un « plan particules », avec pour objectif de réduire de 30 % les émissions polluantes d’ici 201512.

      Chantal Jouanno est nommée le 14 novembre 2010 ministre des Sports dans le gouvernement #Fillon 3
      . . . .

  • « Gilets jaunes » : « Pour la gauche, l’antifascisme ne doit pas être une option », Sarah Kilani, médecin hospitalier, militante écologiste et membre du Comité Syrie-Europe après Alep ; Thomas Moreau, urbaniste, militant antifasciste, communiste libertaire et membre du collectif Agitations autonomes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/15/sarah-kilani-et-thomas-moreau-l-antifascisme-n-est-pas-une-option_5398007_32

    Si la gauche peut appuyer le pôle progressiste des « #gilets_jaunes », elle se doit de critiquer ses éléments d’extrême droite, estiment deux militants écologiste et antifasciste dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. N’émergeant pas directement des formes traditionnelles de contestation, le mouvement des « gilets jaunes » déboussole la gauche. Entre soutien inconditionnel et mépris affiché, toutes les positions envers la mobilisation se déclinent. Chacun accole sa #grille_de_lecture, s’appuyant sur les éléments fascisants (agressions homophobes, racistes, complotisme à propos du traité de Marrakech…) ou sur les #blocages efficaces (Amazon, dépôts pétroliers, le fabricant de lacrymogène Alsetex) pour valider sa thèse. Et pour cause : le mouvement est labile, changeant selon les espaces géographiques et sociologiques, variant d’un barrage à l’autre, d’un jour sur l’autre. Il a aussi sa dynamique interne.

    D’interclassiste, il évolue de plus en plus vers des bases prolétariennes par l’implication de militants de gauche, de #syndicalistes, du comité pour Adama [association créée après la mort d’Adama Traoré, lors de son interpellation en 2016 par les gendarmes du Val-d’Oise]. Face à ce phénomène protéiforme de colère sociale fourre-tout dont la nature réelle reste difficile à définir, mais justifiée par les bas salaires, le creusement des inégalités et, aussi, la crise institutionnelle instaurée par un exécutif qui a longtemps méprisé les corps intermédiaires et les classes subalternes, il est plus que légitime que la #gauche se soit posé la question de sa participation. Celle-ci se doit cependant dans tous les cas de rester d’une très grande fermeté à l’égard de l’extrême droite et des revendications qui lui sont propres.

    Très souvent décriés par cette gauche, ce sont pourtant les antifascistes qui ont avant tout évacué du mouvement, à plusieurs reprises, des militants fascisants, pendant que d’autres ont choisi une complaisance silencieuse devenue douteuse ; voire énoncent la possibilité de nouer des alliances sur le terrain avec eux. Ainsi, #Eric_Hazan dans un entretien à Mediapart, le 7 décembre, affirmait que la présence de l’extrême droite « ne [le] gênait pas », et de poursuivre « les ennemis de mes ennemis ne sont pas vraiment mes amis, mais un peu quand même ».

    Discours conciliant

    On peut s’étonner qu’une telle déclaration ne fasse pas un tollé général et qu’elle soit passée relativement inaperçue. La Ve République et ses structures économiques ont beau évoluer apparemment inexorablement vers un étatisme autoritaire et une dé-démocratisation, nous ne pouvons faire preuve d’un tel relativisme et affirmer qu’elle est un ennemi équivalent ou voire plus fondamental que l’extrême droite. La normalisation de ce discours conciliant avec les diverses expressions racistes n’est-elle pas la preuve d’une crise des représentations politiques de la gauche et de l’anticapitalisme ?

    Derrière le signifiant vide du gilet jaune se mobilisant contre la figure repoussoir d’Emmanuel Macron, on retrouve certes des militants habituels qui, face aux échecs politiques et syndicaux accumulés de ces dernières années, cèdent aux sirènes du « mouvementisme » et du « bougisme » aveugles à la première mobilisation collective venue sous prétexte qu’il se passe « quelque chose ». Mais c’est bien par ailleurs l’hégémonie du mythe populiste – populisme « dégagiste » fantasmant un peuple capable de s’unir malgré ses divergences pour renverser les élites — comme moteur de complaisance qu’il faut remettre en question.

    Une bonne partie de la gauche est passée avec armes et bagages de la théorie critique, de l’analyse des structures et de la stratégie de la #lutte_des_classes dans le camp du populisme, ayant comme stratégie politique et discursive l’opposition d’« un peuple » naturalisé (demos ou ethnos) contre les parasites du haut (les banques, l’élite), mais aussi parfois du bas (les assistés, les immigrés d’aujourd’hui et d’hier) « profitant de la redistribution ». Ce discours devenu hégémonique, imposant de taire les désaccords, considérés dès lors comme secondaires, entre les composantes du « peuple » – notamment sur les questions du racisme, de l’immigration, du féminisme et de l’homophobie – au nom de l’union stratégique, semble mettre en échec désormais le seul rempart qui permettait jusque-là d’éviter que « les extrêmes se rejoignent » : l’antifascisme.

    Critique intransigeante

    Ce refus du collectif pour ce rassemblement d’individus nus face à l’Etat et son appareil répressif, tout comme l’oscillation constante entre « révolution nationale » et sociale sont à combattre. L’implication du mouvement social semble changer actuellement : le centre de gravité des « gilets jaunes » évolue avec, peut-être, à la clé, un retour d’une base classiste organisée contre celle d’un populisme de gauche confus (type Mouvement 5 Etoiles) ; une logique d’action directe de blocage de la production et de la distribution l’emportant sur celle de la représentation.

    Si une partie de la gauche veut appuyer le pôle progressiste de ce mouvement, elle ne peut en aucun cas se passer de formuler une critique intransigeante de ce qu’il contient de revendications nationalistes et d’éléments d’extrême droite. Pour cela, il faut donc en terminer avec le dangereux mythe populiste, ennemi fondamental et historique de l’indispensable antifascisme. Car ici, l’ennemi de mon ennemi ne saurait en aucun cas, en aucune circonstance, être mon ami. Si tant est que l’extrême droite soit vraiment l’ennemi du capitalisme et de la dé-démocratisation, rien n’étant moins sûr. Pour beaucoup d’acteurs associatifs, syndicaux, politiques, institutionnels, nous sommes à la croisée des chemins : union des populismes ou union des énergies anticapitalistes, barbarie ou socialisme.

    • Ce serait bien que le monde définisse ce qu’est pour lui la gauche.

      #Lille la ville de #martine_aubry (gauche).

      Vendredi soir, froid de canard, pluies verglaçantes. Des trains bloqués, 100 000 foyers sans électricité.
      Les #SDF restent dehors, le plan grand froid n’a pas encore été initialisé par la ville, entre autres. Echange de balles avec la préfecture, pour passer le temps.
      La ville de Lille consacre toutes ses ressources financières à l’élection de #Miss_France.

      Ecologie, toujours à Lille, c’est la guerre contre les opposants à la bétonisation. Guerre violente.

      gauche dans le gouvernement macron, combien de ministres anciennement ou toujours #PS ?

      On aurait bien besoin de médecin hospitalier dans le département, et de militants écologistes dans la métropole.

      Drôles de zigs, celles et ceux qui publient des lettres ouvertes dans l’#immonde, surtout quand ils veulent sauver la #gauche caviar qui s’engraisse, omniprésente.

  • Métropole lilloise Les habitants des bidonvilles bénéficieront d’un tarif social Transpole pendant un an
    http://www.lavoixdunord.fr/497049/article/2018-11-28/les-habitants-des-bidonvilles-beneficieront-d-un-tarif-social-transpole

    L’association humanitaire William-Penn va signer une convention de partenariat avec Transpole pour permettre la circulation légale en transports en commun, et au tarif social le plus bas, des habitants des bidonvilles. Mais l’abonnement ne durera qu’un an, y compris pour les jeunes collégiens roms.

    #bidonvilles #lille ville du #PS dirigée par madame #martine_aubry

  • Pas d’aqua-poney à Moulins
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/1027-pas-d-aqua-poney-a-moulins

    http://labrique.net/images/numeros/numéro56/st-so_aubry_cannibale.jpg

    Pas de piscine olympique sur la friche Saint Sauveur ! Pas de blocs de logements « à la suédoise » ! Pas de gentrification ! -Depuis 2013, la métropole lilloise (MEL) se frottait les mains d’un projet d’aménagement urbain de grande ampleur sur l’ancienne gare de marchandises du quartier Moulins. Le projet était sur les rails, le secteur privé prêt à se ruer sur la plus vaste friche de Lille. Coup de théâtre : le juge administratif a rendu le 5 octobre une décision faisant s’écrouler tout l’agenda. Le tribunal, en annulant la déclaration d’intérêt général, met un bon coup de pied au cul des acteurs de la bétonnisation. Retour sur une victoire, commentée par Achille1, un des opposants de longue date au (...)

    #En_vedette #Droit_à_la_ville

  • [RussEurope-en-Exil] Guignol ou la décomposition de la « macronie », par Jacques Sapir
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15160-russeurope-en-exil-guignol-ou-la-decomposition-de-la-macronie-par-j

    Les pitreries qui ont entouré la démission de Gérard Collomb, pitreries somme toutes normales car nous avions oublié l’origine lyonnaise de Guignol, sont cependant politiquement significatives. La déclaration faites sur le parvis du ministère par le démissionnaire refusé puis accepté aussi.

    Cette démission s’inscrit dans une séquence désastreuse mais logique pour Emmanuel Macron dont le pouvoir est aujourd’hui à nu et dont la méthode, mélange d’autoritarisme et de népotisme (ou de clientélisme), ne fonctionne plus. Ils se sont bien envolés les espoirs que certains plaçaient dans son élection. Emmanuel Macron ne doit sa survie politique qu’aux division et aux faiblesses de l’opposition.

    Des démissions significatives

    La démission de Gérard Collomb, survenant après celle de Nicolas Hulot signe une crise (...)

    • Le mépris de classe n’est pas une exclusivité du président de la république ! Exemple, Madame aubry à Lille

      Opération : « Je quitte Lille, Capitale Verte » ce vendredi 5 octobre 2018 à 16h30 Démosphére
      https://lille.demosphere.eu/rv/6283

      Ce vendredi à 17h aura lieu le conseil municipal de la Ville de Lille. Au programme, une délibération sur « Lille capitale verte » !
      
Martine Aubry ayant, lundi 24 septembre, invité les Lillois.e.s mécontent.e.s de sa politique d’urbanisme à aller habiter ailleurs, c’est le moment de montrer avec force que nous serons nombreu.se.s à déménager si la ville continue de devenir une « capitale irrespirable ».

      Rendez-vous à 16h30 ce vendredi devant la mairie AVEC VOS VALISES. Apportez aussi vos masques, si vous en avez, type masque de chantier/travaux, pour montrer à nos élus que OUI NOUS SOMMES PRETS A PARTIR. A moins qu’il s’agisse de leur montrer, que nous pouvons aussi les aider à faire leur valise, si vraiment ils ne comprennent pas les aspirations des habitants !

      RDV devant l’hôtel de ville
      Place Roger Salengro
      Lille
      Métro Lille Grand Palais ou Mairie de Lille

       #lille #ps #martine_aubry #aubry #mépris_de_classe #mépris #nettoyage_social #urbanisme

  • L’enfer vert s’étend au Palais Rameau – Contre la cyber-agriculture Hors-sol, Braderie 2018 - 31 Aout 2018 - hors-sol.herbesfolles

    http://hors-sol.herbesfolles.org/2018/08/31/lenfer-vert-setend-au-palais-rameau-contre-la-cyber-agricultu

    La Ville de Lille vient de céder le Palais Rameau à trois écoles d’ingénieur qui en feront un laboratoire d’agriculture automatisée et hors-sol. Alors que la Ville détruit les derniers espaces possibles de verdure, îlot Pépinière et friche Saint-Sauveur, elle recrée une nature artificielle, sous cloche, et pilotée par des capteurs. Cette artificialisation des terres et de l’agriculture avance d’un pas serein grâce l’appui des Verts qui voient là une réponse aux « enjeux écologiques du XXIe siècle ». Avec des amis pareils, la nature n’a plus besoin d’ennemis.


    Le calendrier se passe parfois de commentaire. Dans le même Conseil municipal, Martine Aubry rappelle son engagement dans la bétonnisation de l’îlot Pépinière, ancienne parcelle horticole, et cède le Palais Rameau, du nom d’un horticulteur lillois, à trois écoles d’ingénieur spécialisées dans l’« agriculture de précision ». Donc : Martine Aubry remplace des horticulteurs avec de la terre sur les mains par des agro-informaticiens du substrat chimique. Après que la mécanisation des champs ait saigné les rangs des paysans, l’automatisation supprime les derniers « travailleurs de la terre ».

    Une agriculture sans terre ni agriculteurs
    Les trois écoles d’ingénieur en question appartiennent à la Catho et se nomment ensemble « Yncréa ». Leur regroupement forme des ingénieurs et chercheurs en nanotechnologies, smart farming, chimie verte, smart grids (ex : Linky) ou maison intelligente. Yncréa est donc un agent du renouvellement actuel du capitalisme dans les technologies de pilotage de la planète, de la ville, de la maison et du vivant, pour aller decrescendo dans la perspective. Détail qui ne manque pas de saveur : le directeur d’Yncréa est ingénieur militaire, à la fois chevalier de la Légion d’honneur et du Mérite agricole, passé par la Délégation générale à l’armement et la sûreté nucléaire. Ses rangs de topinambours seront bien désherbés sur les côtés.

    Leur agriculture hors-sol (préférez « urbaine », « de précision », « connectée » ou « verticale » si vous deviez masquer vos intentions) passe au stade 2.0. Les semences sont toujours sélectionnées pour ce type de terroir hydroponique. Les légumes plongent toujours leurs racines dans un substrat et des intrants artificiels. Mais les bâtiments sont désormais « pilotés par des technologies contrôlant les paramètres de production (luminosité, apports en eau, en nutriments…) et alliant les compétences en conception de bâtiments intelligents, agronomie et automatisation. »1 Les Pays-Bas par exemple, surnommés la « Silicon Valley de l’agriculture », ont les meilleurs rendements du monde grâce à des serres où la lumière, l’arrosage, les intrants ou la ventilation sont entièrement automatisés. Le modèle vaut aussi pour les élevages de porcs, de volailles – sans parler des citadins. Le smart farming est à l’agriculture ce qu’un « réseau social » est à l’amitié. Une relation à la terre pilotée par ordinateur, privatisée par des ingénieurs et leurs firmes, produisant une alimentation sans goût pour une vie sans qualité.

    L’avancée du désert vert
    L’élu Julien Dubois soutint l’initiative au nom du groupe écologiste. Reprenant les éléments de langage de circonstance, celle-ci répondrait aux « enjeux écologiques du XXI° siècle ».2 Quels sont ces « enjeux » ? En quoi Yncréa y « répond » ? Nulle explication chez les élus qui s’écharpent à peine sur le superflu, l’absence d’appel d’offres ou la privatisation du Palais Rameau. Mais sur le fond : rien.

    Dans les Hauts-de-France comme au niveau global, les terres cultivables manquent. La planète compte bientôt 10 milliards d’estomacs en même temps que les terres arables disparaissent sous les effets conjoints de l’urbanisation, de la pollution et l’appauvrissement des sols, de l’élevage intensif ou du manque d’eau. Près de nous, autour de l’ancien site Metalleurop, 500ha de terres saturées en plomb interdisent toute culture comestible. À Lille, les 23 ha de la friche Saint Sauveur seront enfouis sous du logement intensif et des bureaux, plutôt que rendus – enfin ! – à des activités plus humaines.

    Face à ce dilemme comptable, les technocrates ont leurs solutions. Pour aller des plus lointaines aux plus proches, Elon Musk (Tesla) souhaite coloniser Mars ; Peter Thiel (PayPal, Facebook) bâtit des villes flottantes alimentées aux algues3 ; Larry Page (Google) finança le premier steak in vitro ; et toute une flopée d’urbanistes se gaussent d’agriculture urbaine : soit en utilisant les toits des buildings, soit sur les sols pollués des friches industrielles, soit encore dans les souterrains des grandes villes, ainsi qu’Anne Hidalgo l’expérimente à Paris. Après avoir épuisé la Terre, la cyber-agriculture s’attaque aux océans, aux sous-sols, et pourquoi pas à l’espace, dans une fuite en avant technologique. Les écologistes applaudissent. Et l’Union européenne s’interroge sur une labellisation « bio » du hors-sol.

    Ce scénario d’artificialisation et de privatisation du vivant ne devrait surprendre aucun Lillois. Non seulement parce qu’il est d’une banalité confondante au regard de l’état du monde. Surtout parce que la Ville nous avait prévenus, dès 2013, dans une exposition « Natures artificielles » à la Gare Saint-Sauveur. Les artistes convoqués nous y jetaient leurs « visions originales d’un réel transfiguré par une époque mutante où l’homme joue de son emprise ambiguë [sur la nature]. On y crois[ait] des expérimentations scientifiques qui réécrivent l’Histoire, théâtres de robots agriculteurs, parcelles de cosmos comprimées, poupées mutantes issues d’expérimentations génétiques, végétaux à humeurs variables, terre tremblant au son de la voix, etc. »4 L’enfer vert était annoncé.

    Quant à ceux qui ne veulent pas ajouter de l’artifice au désastre, qui ne souhaitent pas gérer les nuisances mais bien les supprimer, ils peuvent se joindre à nous dans une opposition résolue à la bétonnisation de Saint-Sauveur et à la reconversion technologique du Palais Rameau.

    Hors-sol, Braderie 2018

    1Yncrea.fr

    2Conseil municipal du 22 juin 2018, site d’Europe écologie – Les Verts

    3Paradis Pourri – Smart islands en Polynésie, https://hors-sol.herbesfolles.org/2017/10/02/paradis-pourri-smart-islands-en-polynesie

    4L’art de nous acclimater à la technopole – Visite de l’expo « Natures artificielles », http://hors-sol.herbesfolles.org/2013/07/31/lart-de-sacclimater-a-la-technopole-contre-visite-guidee-de-l

    #Lille #artificialisation #martine_aubry #écologie #agro-informaticiens #Catho #Yncréa #nanotechnologies #smart_farming #chimie_verte #smart_grids #agriculture_urbaine #agriculture_connectée #agriculture_verticale #smart_farming #hydroponique #Julien_Dubois #Hauts-de-France #écologistes #enfer_vert #nuisances

  • Friche Saint Sauveur à Lille : la guerre des mondes Bénédicte Vidaillet - 30 Juillet 2018 - Médiapart
    https://blogs.mediapart.fr/vidaillet/blog/300718/friche-saint-sauveur-lille-la-guerre-des-mondes

    Le devenir de la friche Saint Sauveur, 23 hectares au centre de Lille, fait l’objet d’une vive lutte entre la poignée d’élus qui ont « programmé » sa transformation, et des habitants et associations qui se mobilisent pour un projet alternatif. Mais la Ville reste sourde à leurs arguments. Révélant ainsi le véritable enjeu de cette lutte.

    Longtemps j’ai cru que la bataille autour de l’avenir de la friche Saint Sauveur se jouerait sur le terrain de la raison. Foutaises ! Car des chiffres, des arguments, nous en avons donné[1] : ratio désastreux des m2 d’espaces verts par habitant à Lille pour faire valoir radicalement plus de nature dans le projet, cartographies précises montrant l’effet « îlot de fraîcheur » du Belvédère et de la friche pour contester l’affirmation de leur « faible valeur patrimoniale », nombre de logements ou de bureaux inoccupés à Lille pour revoir à la baisse la programmation. Nous avons débusqué les grossières erreurs méthodologiques dans les prévisions de pollution atmosphérique, soulevé les risques de pollution de nappe phréatique et les risques sanitaires induits par le projet, montré que le principe « Eviter Réduire Compenser » n’était pas appliqué à certaines espèces protégées identifiées sur le site. Biodiversité, syndrome du manque de nature, coefficients d’albédo, alignés à la pelle.

    Mais il faut le reconnaître : la carte de la raison ne fonctionne pas. Les chiffres, ratios, études, etc., celle et ceux qui se croient légitimes à penser pour nous notre territoire, s’en foutent. Cela ne fait pas mouche car – et comment ne l’avions-nous pas compris avant ? - il ne s’agit pas de chiffres et la raison n’est qu’une façade. Il s’agit d’une façon d’habiter le monde, de le désirer, de le sentir, de l’imaginer.

    Ils nous parlent développement, valorisation, économie, programmation et m2. Ils nous parlent nombre de logements, piscine olympique, fosse de plongée de compétition, métropole européenne, attractivité du territoire. Et nous, ce territoire, nous le vivons. Nous le voulons. Nous ne le vivons et ne le voulons pas comme eux. Nous l’habitons avec nos corps, nos sens, nos souvenirs, nos sensibilités, bien plus qu’avec notre raison. Nous le relions à nos histoires, à nos mémoires, à nos rêves et à nos pas.

    Nous ne voulons pas de ce monde laid qui a poussé et continue de pousser sur toute la ceinture périphérique de Lille sous la série « #Euralille », déclinée en saison 1 puis 2 : gare tunnel balayée par les vents, casino à l’imprenable vue sur les échangeurs, hôtel de région aux centaines de fenêtres alignées qui puent la bureaucratie autant que la démesure ; tours lisses, façades glacées, auxquelles aucune aspérité de vie ne peut s’accrocher ; architecture standardisée qu’on voit à Pékin comme en front de mer à Reykjavik ; matériaux sans histoire autre que celle qui les relie à l’industrie mondialisée qui les produit ; arbustes sur tige, pied encadré, racines maîtrisées, balisant méthodiquement le parcours ; trottoirs gris, sans interstices, sans relief, où se réveille sous nos pas une vague angoisse métaphysique. Car sur ces trottoirs que l’on emprunte, dans ces quartiers que l’on traverse, nul ne se promène, nulle ne déambule, aucun flâneur.

    Nous ne voulons pas de ces « parcs » domestiqués, conçus « pour nous » par des agences de paysagistes choisies sur concours, aux plantes produites en des serres lointaines, sélectionnées par l’industrie horticole, gavées d’intrants, repiquées à tant de pieds au m2.

    Nous ne voulons pas de ces « îlots nordiques » fermés aux horizons, à la pelouse centrale privatisée, ravie au regard même des passants, poussant sur une dalle de parking sous-terrain.

    Nous ne voulons pas d’une piscine o-lym-pique, « grand équipement » à cinquante millions d’euros construit à la hâte pour servir en 2024 de « base arrière » à une compétition sportive mondiale que chacun s’empressera d’oublier sitôt son écran occupé par la performance suivante. Et encore moins d’une fosse de plongée de 40 mètres de profondeur –quasiment la hauteur de l’Arc de Triomphe -, quand Dunkerque s’enorgueillait récemment d’inaugurer la « plus grande fosse au Nord de Paris » - 20 mètres !

    Voilà longtemps déjà que ce monde-là nous donne la #nausée. Il produit ses effets, nous pousse au bord du gouffre, et il nous faudrait encore applaudir celle et ceux qui proposent de franchir le pas supplémentaire ? Faisons dérailler ce funeste train, revendiquons le pas de côté, qui nous mène à la friche Saint Sauveur flâner parmi les herbes folles. Ceux-là, qui s’arrogent le droit de modeler notre destin, qui jouent à SimCity mais avec nos vies, y sont-ils jamais venus ? Ont-ils gravi un flanc du Belvédère pour y admirer le soleil couchant que ponctue le beffroi ? Ont-ils senti le vent qui fait frissonner au printemps les vagues de graminées sauvages ? Se sont-ils émerveillés des dizaines d’orchidées dont on n’a pas besoin de savoir qu’elles sont une « espèce protégée » pour faire le vœu, au premier regard de leurs miraculeux pétales en forme d’abeille, qu’on les verra refleurir ? Se sont-ils demandé qui nous avait légué ces arbres superbes qui faisant écran à la circulation de l’ancien périphérique transforment ce lieu en havre magique ? Ont-ils pu apprécier l’incongrue zébrure lumineuse du métro aérien le soir ? Ont-ils été saisis par la force de la vie végétale qui recouvre l’asphalte ou vient éclater le béton de la friche ? Ou par la force de ces vies humaines qui tentent, là, de perdurer aux marges ?

    Si leur agenda sans trou, leurs véhicules à chauffeur, leurs vies efficaces et climatisées, les en ont empêchés, alors, ils ne peuvent pas comprendre. Ni notre attachement à ce lieu, ni la violence de ce qu’ils nous imposent. Ils ne peuvent pas comprendre pourquoi nous nous dressons sur la route balisée de leurs projets. Nous refusons leur monde, nous ne renoncerons pas au nôtre. Nous ne pouvons que leur tendre la main et les inviter à nous suivre, et sinon, tant pis, ce sera la #guerre, la guerre des mondes.
     
    [1] Cf. à ce sujet : Contribution à l’enquête publique des associations Amis de la Terre Nord, ASPI, Entrelianes, Fête la Friche https://www.registre-numerique.fr/lille-saint-sauveur/voir-avis?avis=30546

    #Saint_Sauveur #luttes_sociales #des_grands_projets..._inutiles #Lille #martine_aubry #PS #raison #Bénédicte_Vidaillet #europacity #grand_paris #france #agriculture #urbanisme #triangle_de_gonesse #terres #gonesse #ecologie #climat #centre_commercial #mulliez #Ceetrus #immobilier #grande_distribution #destruction

  • Lille : Jacques, SDF, peintre et “figure du quartier”, rappelé à l’ordre par la police municipale Sébastien Gurak - France 3 - 24 Mai 2018
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/lille-jacques-sdf-peintre-figure-du-quartier-rappele-or

    Il s’appelle Jacques Catais et si vous ne connaissez ni son nom, ni son prénom, vous l’avez peut-être déjà croisé entre la Grand Place et la gare Lille-Flandres. Voilà seize ans que ce Lillois de 62 ans a installé son chevalet non loin de l’Opéra, juste devant la boulangerie Paul, et il craint de ne plus pouvoir peindre.

    Mardi, Jacques s’est vu signifier par la police municipale que son chevalet occupait trop de place dans l’espace public et depuis, il ne l’a plus sorti et garde même son chien Pinceau à l’atelier, de peur de provoquer des remous.

    "On m’a interdit de vendre des tableaux" explique Jacques Catais, qui raconte que mardi, "la police municipale est passée et m’a dit ’Écoute, Jacques, il faudra que tu remballes."

    Travailleur et inscrit à l’URSSAF
    Jacques a travaillé comme forain, ouvrier dans le BTP, réceptionniste ou sur un chantier maritime à Marseille ou garçon de café à Lille. Il avait pu louer un local pour peindre et vendre ses toiles mais l’a perdu, faute de pouvoir en payer le loyer.

    Inscrit à l’URSSAF, il s’était même fait attribuer un numéro de Siren pour son activité. Rêvant d’un "Montmartre" lillois et de pouvoir vivre de ses tableaux, il envisageait même de donner des cours de peinture aux enfants.

    C’est Marco Tallu, bénévole au sein de l’association "Action froid", qui a fait connaître sa situation via un post Facebook rapidement devenu viral.

    "Aujourd’hui la police municipale lui a demandé de remballer son matériel et lui a interdit de peindre et de vendre ses tableaux dans la rue" y indiquait-il.

    #guerre_aux_pauvres #SDF #Rue #Lille #France #Police #PS #martine_aubry

    Lille Tourisme

  • Un SDF reçoit 200 euros d’amende pour « mendicité » dans le métro la voix du nord -Morgane Baghlali-Serres - 15 Mars 2018
    http://lavdn.lavoixdunord.fr/336122/article/2018-03-15/un-sdf-recoit-200-euros-d-amende-pour-mendicite-dans-le-metro

    L’association Une touche d’espoir a publié lundi sur Facebook une photo rapidement devenue virale : celle d’une amende Transpole reçue par un sans-abri, parce qu’il était assis dans le métro de la gare Lille-Flandres. Les bénévoles déplorent une amende d’un montant excessif (200 euros), Transpole répond que c’est le règlement.

    Dimanche, en maraude dans le centre-ville, sept bénévoles d’Une touche d’espoir rencontrent un sans-abri devant la gare, qui leur raconte une drôle d’histoire. Alors qu’il était assis en bas de l’escalator de l’arrêt de métro Lille-Flandres, l’homme s’est vu verbalisé d’une amende de 200 euros. « Il nous a sorti l’amende de sa poche, apparemment il en avait déjà reçu d’autres. Est-ce une pratique courante ou un excès de zèle ? », s’interroge un bénévole de l’association. La publication émeut les internautes. Ils sont plus de 1 500 personnes à la partager.

    Contacté, Transpole répond dans un communiqué qu’ils « travaillent main dans la main avec l’association ABEJ Solidarité pour aider les plus vulnérables. Deux éducateurs de l’ABEJ sont ainsi présents quotidiennement sur le réseau et opèrent des maraudes (…) » Cependant, Transpole justifie que ses agents « veillent au respect du règlement d’utilisation du réseau (…) » Et parmi les dispositions « figure l’interdiction de pratiquer toute forme de mendicité dans l’enceinte des transports guidés de voyageurs. Toute personne contrevenant à cette disposition s’expose à une amende prévue pour les contraventions de 4e classe (décret nº2016-541 du 3 mai 2016) ».

    « C’est commode de parler de règlement mais ce n’est pas suffisant, réagit un bénévole de l’association Une touche d’espoir. 200 euros d’amende pour un SDF c’est une aberration.  »

    #sdf #mendicité #Transpole #kéolis #agression #violence #Lille la #ville du #PS et de Madame #martine_aubry #haut_de_france #mel

  • Sur la métropole lilloise, TLV service Handipole commercial menace ses clients handicapés avec un questionnaire médical illégal

    https://framapic.org/gallery#gLuX3e41ms4d/KUiYRWwAXskW.jpg

    TLV société commerciale de transport menace ses clients handicapés pour accéder au service de transport Handipole de la #MEL Métropole Européenne de Lille. La société leur impose un questionnaire médical illégal, contraire à l’éthique des médecins, sans protection des données personnelles non déclaré à la CNIL.

    Objet : Lettre ouverte réponse à TLV - Questionnaire médical
    mercredi 08 novembre 2017

    Adressée à
    LAMPE Jean-Christophe, Directeur, <jean-christophe.lampe@wanadoo.fr>
    MATHE Alain, responsable clientèle, <administration@transporterlavie.fr>

    Messieurs Jean-Christophe LAMPE et Alain Mathé,

    Pourquoi TLV, société commerciale privée, impose-t-elle un questionnaire médical illégal à ses clients personnes handicapées ?

    La société commerciale TLV fait du chantage aux personnes avec un handicap clientes du service Handipole de la Métropole Européenne de Lille.
    Pour les laisser accéder au service Handipole, TLV leur impose de remplir un questionnaire médical illégal, non reconnu par le Conseil de l’Ordre et la déontologie des médecins, sans aucune protection des données recueillies ni déclaration à la CNIL.

    Début novembre les personnes avec un handicap, clientes de TLV ont reçu un courrier personnel signé de Mr Alain Mathe, responsable clientèle de TLV, les obligeant à remplir un questionnaire médical "à défaut de réponse de votre part, nous serions dans l’obligation de supprimer votre fiche client et d’annuler vos réservations en cours" .

    Est-ce une nouvelle forme d’exclusion des personnes avec handicap ?

    Qu’est ce que ce chantage dictatorial envers des personnes reconnues avec un handicap, disposant déjà d’une carte d’invalidité qu’il leur suffit simplement de présenter ? La carte d’invalidité civile est un document officiel établi et délivré par l’administration. C’est une pièce d’identité officielle qui comporte une photographie et des informations personnelles. Elle permet par exemple de voter.

    Pour quelles raisons cachées la société TLV se substitue-t-elle aux services publics, afin d’examiner les données médicales de personnes reconnues avec un handicap ?

    TLV précise même : "Ce document confidentiel doit nous être retourné à l’aide de l’enveloppe timbrée sur laquelle nous vous remercions d’indiquer au verso votre nom et votre adresse."

    Quelle confidentialité sans sécurité des données ?

    Où est la confidentialité quand le nom et l’adresse doivent figurer sur le dos de l’enveloppe ?

    Où est la confidentialité quand on ne sait pas qui va ouvrir l’enveloppe ?

    Quelle preuve avons-nous que la confidentialité médicale sera respectée dans une société privée, dont le seul but est commercial ? L’enveloppe écopli jointe porte simplement l’adresse « service Handipole autorisation 37205 59650 Villeneuve d’Ascq »

    Où est la confidentialité pour que cette enveloppe parvienne au Docteur Pascaline Gourlet, si son nom et son adresse ne figure même pas sur l’enveloppe ?

    La loi : le secret médical est un devoir essentiel de l’exercice de la profession médicale. Il est imposé par les articles 226-13 et 226-14 du code pénal, les articles 4 et 72 du code de déontologie médicale et l’article L. 1110-4 du code de la santé publique qui en fait un droit fondamental de la personne malade. Le secret s’impose à tous les professionnels de santé Il leur est, en effet, interdit de communiquer à un tiers toute information venue à leur connaissance dans l’exercice de leur profession, c’est-à-dire ce qui leur a été confié et ce qu’ils ont vu, entendu ou compris (art. R4127-4 du même code).

    Que va faire TLV des données personnelles et médicales recueillies sans aucune autorisation de la CNIL ?

    Dans quel système informatique ? Comment ? où ? Jusque quand et par qui ces données confidentielles vont-elles être conservées ?

    Lorsque les informations sont recueillies par voie de questionnaires, papier ou informatisés, ceux-ci doivent comporter les mentions légales imposées par la CNIL. La CNIL dispose d’un pouvoir de contrôle a priori qui permet à ses membres et ses agents d’accéder à tous les locaux professionnels. Ils peuvent demander communication de tout document nécessaire et en prendre copie, recueillir tout renseignement utile et accéder aux programmes informatiques.

    Dans la société TLV, il n’y a aucune sécurité des données personnelles des usagers. Exemple : Le site web permettant aux usagers de TLV d’accéder à leur historique de transports n’est même pas sécurisé : http://transporterlavie.fr

    Avec de plus un chantage souligné : "A défaut de réponse de votre part, nous serions dans l’obligation de supprimer votre fiche client et d’annuler vos réservations en cours." Monsieur Alain MATHE remercie ses clients de « votre compréhension » .

    Messieurs Jean-Christophe LAMPE et Alain Mathé, nous ne comprenons ni ce chantage , ni ces détournements de données personnelles !

    - Ce questionnaire, sans pertinence des données recueillies, n’a aucune légitimité, ni finalité déterminée.

    - Aucune précision n’est apportée ni déterminée quand à la durée de conservation des informations recueillies.

    - Ni le respect des droits des personnes, ni la sécurité, ni la confidentialité des données ne sont apportés.

    Ce qui donne droit à toute personne de s’opposer à ce que les données qui la concernent, soient enregistrées dans un fichier informatique.

    Nous en informons la CNIL, le conseil de l’Ordre des médecins, et la presse, car ce questionnaire n’a pas lieu d’exister.

    Nous vous remercions de votre réelle compréhension

    accès copie courrier TLV :
    https://framapic.org/gallery#gLuX3e41ms4d/KUiYRWwAXskW.jpg,MGxDQcTW4htD/PXvk37ULHPh2.jpg
    ou lien court : http://bit.ly/2hl4ggu

    #TLV, #Handipole, #Handicap, #Transpole, #MEL, #transport, #exclusion, #questionnaire_médical, #Lille, #Roubaix, #Tourcoing,

  • Chronique d’un été avec le collectif des Olieux Radio Campus Lille - Les points sur les I - 21/08/2017
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/chronique-d-un-ete-avec-le-collectif-des-olieux-1

    Dans "Les poings sur les i !" du 21/08/2017 sur Radio Campus Lille, le collectif D.A.V.I.D.S recevait Alpha et Alseny du collectif des Olieux. Emission entièrement consacrée à la situation des mineurs isolés, demandeurs d’asile ou de titres de séjours, à leurs luttes et solidarités, dans le Nord en général (Wormhout, Cassel, Dunkerque, Lille) et plus particulièrement à la gare de Lille-Saint Sauveur.

    Extraits de CHRONIQUE D’UN ÉTÉ 2017, communiqué n°41 du collectif des Olieux publié sur Lille Indymedia :
    " Depuis plusieurs mois, de nombreux mineurs étrangers et demandeurs d’asile, à qui n’a été proposée aucune solution d’hébergement, se sont installés derrière la Gare Saint-Sauveur, en continuant sur la rue Camille Guérin. De jour en jour, les tentes s’ajoutent les unes aux autres.
 Alors que la Voix du Nord, lèche-botte des institutions, relayait la réussite de l’opération d’expulsion des jeunes du parc des Olieux, il ya quelques mois, on se rend compte aujourd’hui que les jeunes n’ont pas disparu... 
Beau travail journalistique qui se contente, encore une fois, de décrire seulement les conditions merdiques dans lesquelles les jeunes vivent... sans oser dire qu’il ne s’agit pas plus aujourd’hui de la « crise de St So » que de la « crise des Olieux » hier. [...]. Mais, qu’il s’agit bien d’une ligne politique très claire, sur laquelle tous les gouvernements successifs et les partis s’accordent : ne surtout pas accueillir ces gens-là, les traiter comme des personnes à exploiter, pour continuer leur domination tranquillement d’un côté et de l’autre de la méditerranée.
    Et oui, à St-So, on expose « Afriques Capitales », mais c’est juste pour la carte postale...
    À Lille des capitaux, pour les Africains, c’est plutôt le mépris total ! "

    https://lille.indymedia.org/spip.php?article31009

    #Lille #Audio #Radio_libre #Radio_Campus_Lille #Mineurs #Réfugiés #PS Madame #Martine_Aubry #Mairie_de_lille