• « Querer », « Adolescence »… les séries sont-elles plus efficaces que les campagnes de sensibilisation ?
    https://theconversation.com/querer-adolescence-les-series-sont-elles-plus-efficaces-que-les-cam

    À travers Querer et Adolescence, deux miniséries venues d’Espagne et du Royaume-Uni, 2025 aura vu la fiction européenne s’attaquer de front aux violences de genre et aux modèles de masculinité. Au-delà de leurs récits, ces œuvres posent une question cruciale : que peut la fiction pour sensibiliser à ces enjeux, dans les écoles, dans la sphère privée, comme dans l’espace public ?

    #Séries #Masculinisme #Mélanie_Bourdaa

  • Attentat « incel » déjoué en France : l’urgence d’une régulation forte des plateformes numériques

    La découverte du projet d’attentat d’un jeune homme de 18 ans à Saint Étienne, inspiré par l’idéologie masculiniste  incel » [1] et mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste marque un tournant lourd de sens  : c’est la première fois que le parquet national antiterroriste (PNAT) [2] saisit la justice pour un dossier exclusivement motivé par cette idéologie qui prône la haine des femmes.

    Les plateformes numériques : une poudrière idéologique

    Les réseaux sociaux – TikTok, Telegram, forums privés – propagent sans frein des discours misogynes et de haine, glorifiant des figures telles qu’Andrew Tate ou des auteurs de massacres motivés par la misogynie, comme Breivik et Tarrant. Andrew Tate est un influenceur masculiniste, également accusé de viols, trafic sexuel et proxénétisme, donnant à son public masculin des stratagèmes pour manipuler des femmes dans le but de les violer ou les exploiter sexuellement. Le rôle des plateformes est central : en facilitant la diffusion de ces contenus, elles génèrent une radicalisation virulente auprès d’adolescent-es en pleine construction identitaire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/07/06/attentat-incel-dejoue-en-france-lurgence-dune-

    #feminisme #masculinisme #incel

  • Incels : quand le masculinisme empêche les femmes de profiter pleinement des jeux en ligne

    De nombreux jeux en ligne, notamment League of Legends, sont devenus des terrains hostiles pour les joueuses. Sous l’influence croissante de la sous-culture incel, ces espaces numériques perpétuent insultes, stéréotypes et exclusions, réduisant considérablement les bénéfices que les femmes peuvent tirer de leur expérience de jeu.

    https://theconversation.com/incels-quand-le-masculinisme-empeche-les-femmes-de-profiter-pleinem

    #masculinisme

  • Entre racisme et masculinisme, des liaisons ordinaires

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/27/entre-racisme-et-masculinisme-des-liaisons-ordinaires_6586717_3232.html

    Des discours fascistes de l’entre-deux-guerres à ceux de Donald Trump, les détestations xénophobes, antiféministes et homophobes fonctionnent ensemble et se renforcent mutuellement.

    En quelques semaines, la liste noire a fait le tour des universités et des institutions américaines. Elle associe les mots et les sigles « antiracisme », « discrimination », « féminisme », « genre », « LGBT+ » ou « santé mentale » comme autant de thématiques « à éviter », selon The New York Times, depuis que l’administration Trump a publié, le 21 janvier, son décret supprimant les politiques en faveur de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion

    L’inquiétant regain du masculinisme, cette pensée réactionnaire aux origines millénaires

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/12/l-inquietant-regain-du-masculinisme-cette-pensee-reactionnaire-aux-origines-

    L’inquiétant regain du masculinisme, cette pensée réactionnaire aux origines millénaires
    Par Claire Legros
    Publié le 12 avril 2024 à 18h00

    Ce contre-mouvement au féminisme s’appuie sur le mythe d’une « crise de la masculinité » pour défendre le modèle inégalitaire des rapports entre les femmes et les hommes.

    C’est un mouvement diffus, mais têtu. Une réalité dérangeante six ans après les débuts de la révolution #metoo. Alors que les jeunes femmes adhèrent de plus en plus aux valeurs progressistes, les hommes du même âge ont tendance à se tourner vers des idées conservatrices. A partir de données de plus d’une vingtaine de pays, un article du Financial Times a mis en évidence la progression, depuis six ans, d’un « fossé idéologique » de 30 points environ entre les filles et les garçons de la génération Z, notamment sur les questions d’égalité.

    #masculinisme
    #racisme
    #xénophobie
    #homophobie

  • Le masculinisme, ou l’illusion d’une cause

    En perspective de la Journée internationale pour les droits des femmes, un retour sur la dernière conférence de l’Université populaire (UPop) de Montréal est nécessaire. Animée par la sociologue Mélissa Blais et le politologue Francis Dupuis-Déri, cette rencontre visait à sensibiliser les habitués et les nouveaux d’UPOP aux dynamiques du masculinisme et à ses implications sur la société.

    « Bonne journée internationale », dit-on chaque 8 mars. Cette année, Francis Dupuis-Déri et Mélissa Blais suggèrent d’aller au-delà des fleurs et des mots doux pour interroger la condition féminine actuelle. Dans la continuité des cours sur l’antiféminisme donnés à l’automne, leur conférence du 26 février dernier s’est penchée sur le masculinisme, comme mouvement social à déconstruire. Alors, vivons-nous réellement une crise de la masculinité ? Rassurez-vous, répondent les deux spécialistes : la masculinité a toujours été en crise.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/12/le-masculinisme-ou-lillusion-dune-cause

    #feminisme #masculinisme

  • Stéphanie Lamy : la terreur masculiniste

    Par Sandrine Goldschmidt, 25 février 2025

    Stéphanie Lamy est chercheuse spécialiste des guerres de l’information et militante féministe. Avec La terreur masculiniste, parue aux Éditions du détour,elle s’attaque aux réseaux d’hommes qui prônent la violence contre les femmes. Passionnant.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Stéphanie Lamy avec Sandrine Goldschmidt dans les lundis de Prostitution et Société : https://www.youtube.com/embed/C8yq_YcMuPc?si=qpIna91WfnN6-0-z

    Stéphanie Lamy, pourquoi ce titre, « La terreur masculiniste » ?
    C’est une réponse à la couverture de Valeurs actuelles qui avait titré « la terreur féministe » en 2019. L’idée est de proposer un miroir reformant, pour rappeler que la vraie terreur vient des masculinistes, ces hommes qui inventent ou réinventent mille façons de haïr les femmes et de justifier la violence à leur égard.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/21/laffaire-de-mazan-vu-a-travers-du-prisme-du-terrorisme-masculiniste/#comment-65289

    #masculinisme

  • Bye bye Bayou.

    Au sujet de l’affaire Bayou. Des violences sexistes et sexuelles en politique. ‪@sandrousseau.bsky.social‬
    https://bsky.app/profile/sandrousseau.bsky.social/post/3liwd4253ii2m

    Le classement sans suite de la plainte d’Anaïs Leleux contre Julien Bayou est largement perçu comme le point final, tant attendu, de cette affaire.

    Ce qui permet à tout le monde ou presque de se convaincre que oui, décidément, les féministes contemporaines sont vengeresses et nuisent à leur si juste cause. Je souhaite expliquer ici pourquoi il s’agit en réalité d’une question politique, dont la prise en compte se fait plus que jamais attendre.

    Tout le monde est convaincu, tant cela a été répété dans tous les médias, que j’ai révélé cette affaire sur C à Vous le 19 septembre 2022. C’est faux et ce n’est pas anodin. C’est Julien Bayou lui-même, dans le Figaro du 7 juillet 2022 , qui a rendu publiques les accusations de son ex-compagne.

    Il a ainsi usé de son pouvoir médiatique, qu’il tenait de sa position dans notre parti politique, elle-même octroyée par nos militants et militantes, pour commencer à asseoir un récit public à son avantage sur cette affaire, alors privée.

    Cela faisait trois mois qu’Anaïs Leleux avait écrit à la cellule d’EELV pour dénoncer les comportements de son numéro 1, et trois mois qu’il ne s’était rien passé au sein du parti. Ce signalement a été suivi d’une tentative de suicide puis de son hospitalisation.

    Plusieurs figures féministes interpellaient alors publiquement le parti à ce propos sur les réseaux sociaux. C’est donc logiquement que la question m’a été posée sur le plateau de C à vous. J’ai répondu ce que je savais.

    Cette affaire relevait de “comportements de nature à briser la santé morale des femmes”. Tels ont été mes mots. Toute autre réponse aurait été un mensonge, une trahison de la parole des femmes, et pourtant, que n’avais-je pas dit ? On m’a reproché d’exposer des faits privés.

    On m’a reproché de mettre en danger la victime, toujours en prise à des crises suicidaires : je m’étais évidemment préalablement assurée auprès d’elle de ce qu’elle souhaitait que, le cas échéant, je réponde.

    Qu’avons-nous appris depuis ? Les deux plaintes déposées par Mme Leleux ont été classées sans suite. Ce n’est pas nécessairement la fin de la procédure mais c’est un point d’étape incontestable, qui dit l’état du droit sur ce cas précis.

    Nous avons également appris, à la lecture de l’article de Médiapart du 29 octobre 2022 et de l’article de Reporterre du 25 octobre 2022 , que Julien Bayou, alors investi par nos militants et militantes du pouvoir de porte-parole national puis de secrétaire national, / aurait séduit, successivement ou simultanément, des jeunes femmes, parfois nouvelles adhérentes, ou sympathisantes, rencontrées non pas dans un bar mais bien ès qualités dans l’espace militant du parti.

    Au cours de ces relations, certaines disent s’être senties “humiliées”, d’autres ont eu le sentiment que Julien Bayou avait pillé leur travail militant, la plupart ont quitté notre parti et ont connu des épisodes de dégradation plus ou moins grave de leur santé mentale.

    Nous n’avons pas réfléchi collectivement aux conséquences du fait que notre pouvoir politique collectif, dont nous investissons certains et certaines d’entre nous, pour leur confier des mandats internes ou externes, aurait été utilisé à plusieurs reprises pour engager des relations / avec des adhérentes abordées dans le parti, qui ont été blessées au point d’abandonner l’action politique à nos côtés. Ces faits n’ont pas besoin de qualification judiciaire pour être appréhendés politiquement : ils relèvent du mécanisme caractéristique de la domination sexiste, au sein, / et par le pouvoir, et sont en contradiction avec nos valeurs féministes. C’est précisément sur ces sujets-là que nous attendons notre parti, et non sur des réactions uniquement calquées sur l’activité policière et judiciaire.

    Certes, certains et certaines de nos adhérents ne partagent pas ce point de vue et considèrent que ces faits ne sont qu’un cumul de malheureuses affaires privées. Un certain nombre d’entre elles et eux appartiennent toutefois à des réseaux internes qui ont été développés par Julien Bayou /
    lors des périodes où il a été en situation de pouvoir : c’est la dernière lame de l’intrication entre pouvoir et domination. Le pouvoir sert autant à aborder les personnes pouvant devenir victimes qu’à se protéger a posteriori.

    Je salue les décisions prises par le parti d’ouvrir un espace de parole pour les femmes et la décision de suspension à titre conservatoire.

    Je crois cependant que le parti aurait dû, dès la parution des articles, présenter des excuses auprès de ces femmes pour n’avoir pas vu, pas su les protéger, s’excuser aussi de n’avoir pas su retenir ces adhérentes qui constituent la force vive de notre collectif, affirmer haut et fort / que ces faits n’ont pas leur place dans un parti qui se prétend féministe. Il n’est pas trop tard.

    Qu’avons-nous appris d’autre ? Sophie Tissier a dénoncé le 9 mars 2024, sur Twitter un “baiser volé” à la suite d’une intervention à notre conseil fédéral.

    Cela a été minimisé mais qu’est-ce qu’un “baiser volé”, sinon la romantisation d’une agression sexuelle ? Nous avons enfin appris, par un communiqué du parti le 25 octobre 2024, que l’enquête du cabinet Pisan n’avait relevé aucun fait contraire au droit ou aux règles du parti de la part de J Bayou.

    Cette formulation évite la question politique car, les faits décrits précédemment contreviennent à nos valeurs, pas à notre règlement intérieur. Le fait que Le Canard enchaîné du 12 novembre 2024 révèle que cette enquête contenait le témoignage d’une femme pouvant relever d’un viol / n’a par ailleurs suscité aucune réaction. Il n’y a pas de hasard ou de concours de circonstance dans le fait que la proportion de femmes ne soit que de 36% au Sénat comme à l’Assemblée nationale. Cela est le produit de processus de domination, de fragilisation et d’éviction des femmes des lieux / de militantisme politique. Les comportements de « séduction » en leur sein, qui masquent en réalité bien souvent de la prédation, y participent.

    Ils ne sont pas les seuls : la mauvaise répartition des tâches domestiques qui incombent davantage aux femmes, la moindre confiance en soi, des réseaux plus ténus y jouent aussi des rôles. Cela constitue un ensemble qui aboutit à une mise en retrait des femmes militantes politiques.

    Enfin les femmes qui s’engagent en politique ont, comme toutes les femmes, été exposées à des violences dans leur vie. Elles ont, pour certaines d’entre elles, un rapport compliqué avec leur corps (souvent d’ailleurs le corps des femmes politiques est un objet de discussion et de commentaires), / elles peuvent aussi avoir une estime d’elles-mêmes dégradée ou fragile. Ce sont donc des cibles pour des comportements d’emprise ou toxiques.

    Chez les Écologistes, nous ne tolérerions pas, au nom de nos valeurs, qu’un ou une militante vante les mérites des pesticides ou prône la possession de jets de privés, pourtant ces positions ne relèveraient pas de la loi.

    Si nous sommes, comme nous le revendiquons, un parti féministe, pourquoi avons-nous tant de mal à reconnaitre que si certaines de nos adhérentes ont été humiliées, par un homme qui s’est servi à cette fin de la part de pouvoir que nous lui avions confiée, cela contrevient à nos règles, à nos valeurs / et requiert une réaction de notre parti ? Parfois les luttes mettent du temps. Le viol conjugal par exemple n’est entré que récemment dans la jurisprudence et le devoir conjugal a été supprimé, en France, par la Cour européenne de justice uniquement le 23 janvier dernier.

    Rappelons-le : un viol sur deux est commis par un conjoint ou un ex-conjoint. On peut imaginer que nous ne sommes qu’à l’aube de la prise de conscience sociétale de ce que sont l’emprise et les violences psychologiques et que le droit évoluera un jour sur ces questions, mais seul l’avenir le dira.

    Juridiquement, le classement sans suite fait de Julien Bayou un présumé innocent des faits visés par ces plaintes.

    Les affaires judiciaires suivent leur cours (son ex compagne a évoqué la possibilité de se porter partie civile).

    La question politique, elle, attend toujours son issue et c’est cela qui crée la confusion et nuit au parti.

    C’est cependant une question importante posée à l’ensemble des espaces militants : quels sont les cadres et mesures à mettre en place pour que tout le monde puisse y venir militer en sécurité ? Et comment faire en sorte que ces lieux soient aussi ceux de la bataille culturelle à mener sur ces sujets.

    À toutes les personnes qui lisent ce texte et qui souhaitent que la société change, que les dominations soient combattues, j’aimerais pouvoir dire : « venez, engagez-vous, nous avons besoin de vous et notre parti est un lieu de militantisme safe ».

    • Enquête contre Julien Bayou classée sans suite : Les Ecologistes-EELV regrettent les "conséquences négatives" de l’affaire pour leur ancien numéro 1
      https://www.francetvinfo.fr/politique/julien-bayou/les-ecologistes-regrettent-les-souffrances-occasionnees-sur-l-ex-depute

      Julien Bayou dit « ne plus rien attendre » des Ecologistes, après le classement sans suite de la plainte de son ex-compagne
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/02/21/julien-bayou-dit-ne-plus-rien-attendre-des-ecologistes-apres-le-classement-s

      Une lettre, déjà signée d’une centaine de militants écologistes, appelle la direction du parti à affirmer l’innocence de l’ancien chef des Ecologistes et à lui présenter des excuses.

      #EELV #Marine_Tondelier (celle qui offre des fleurs aux CRS)

    • Le monsieur a désormais tribunes ouvertes sur tous les médias pour pouvoir faire valoir son innocence contre les féminazies.

      A peu près certain qu’il n’a jamais eu autant de facilité pour accéder à certaines émissions.

      Car quand il s’agit de pourrir la gauche... y-a des médias qui savent ce qu’ils ont à faire.

      L’autre fois, je suis tombé sur l’interview de Salamé, qui pour une fois, a interviewé un politique de gauche sans lui savonner la planche.

    • Il avait été déjà choisi comme porte parole pour ses talents de communicant (le PCF on le sait a moins bien réussi la chose). Il s’était préalablement formé avec constance aux relations presse en organisant des happenings médiatiques sur le logement et la précarité à Paris (ville merdiatique) tout en se fadant le taf d’actions d’occupation dont certaines ne se résumaient pas à des coups médiatiques.
      Autant dire que Tondelier, malgré la petite trouvaille du costume de scène (la veste verte - sur l’air de la souris du même nom ?- qui a finit par en faire une cheffe difficile à contester car médiatiquement bankable) et les autres sont aux fraises, tant que la politique reste circonscrite à l’électoralisme et à la surface médiatique.
      Pour ce que l’on en voit, il n’y a dans leurs écuries que Rousseau qui assure un tantinet mais à elle on ne pardonnera pas une certaine « rigidité féministe » (elle enrobe pas beaucoup, le coté curé en mission un peu crispé peut passer assez mal ; par ex renvoyer la séduction a des lieux dédiés, tels les bars, c’est pas une vision sérieuse de ce qu’est la séduction si on ne limite pas celle-ci à une action instrumentale voire prédatrice, il est possible d’être séduit par tel ou telle, qui ne cherche pas nécessairement à produire ce genre d’effet, sans le vouloir ni en prendre conscience au départ, au fil de réunions politiques).
      Pire, il y a pour Bayrou et ce genre de figures un argument en or : il sera facile pour aucune composante politique un tant soit peu à gauche des droites de pas laisser les hommes sombrer / se faire entraîner sur le plan électoral (et pas que) dans le masculinisme fascisant.
      Bref, bye bye Bayou, c’est pas joué du tout en effet. D’autant que trimballer de bonnes grosses casseroles est l’une des conditions qui permet d’intégrer la classe politique. L’alliance « de gauche » sans LFI ce sera un bon spot pour qu’il se refasse. Même EELV peut être tenté de le remettre en position éminente, ce qu’ils n’oseront pas faire car iels peuvent pas faire pire encore, en terme de sensibilité politique comme de tensions internes, que ce qu’a été la complaisance de Mélenchon et d’une bonne part de son « mouvement gazeux » vis-vis de Quatennens.

      Ce que j’ai beaucoup apprécié de ce que dit Rousseau : ce n’est pas la légalité qui détermine une ligne politique (les jets privés sont légaux). C’est vrai du féminisme, comme du refus de l’antisémitisme, -quoi que les deux puissent vouloir dire- si c’est du sérieux.

      #politique #VSS #masculinisme #EELV

  • Annecy : la reconnaissance d’un terrorisme masculiniste. Une première ?

    L’attentat déjoué à Annecy a reçu peu de couverture médiatique, une discrétion qui ne surprend plus lorsqu’il s’agit de violences perpétrées contre les femmes et les minorités de genre. Pourtant, cet événement semble marquer un précédent historique : un passage à l’acte inspiré par la radicalisation masculiniste est qualifié sous des chefs d’accusation relevant du terrorisme.

    https://blogs.mediapart.fr/stephanie-lamy/blog/170225/annecy-la-reconnaissance-d-un-terrorisme-masculiniste-une-premiere

    #masculinisme

  • Refus des droits et de l’autonomie des femmes, réaffirmation du pouvoir des hommes

    En introduction, « A contre-vagues », Christine Bard discute, entre autres, de l’opposition des hommes à l’émancipation des femmes, d’Un siècle d’antiféminisme (1999), du colloque interdisciplinaire de mars 2017 dont est issu ce livre, de l’histoire des antiféminismes français, des redéploiements contemporains face à la mixité ou à la « démocratie sexuelle », du versant masculiniste, des associations de pères divorcés…

    L’antiféminisme est un contre-mouvement de pensée et d’action s’opposant au féminisme, à l’aspiration à l’émancipation des femmes, à l’action des femmes pour abolir le système d’oppression et d’exploitation.

    Sous la direction de Christine Bard, Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri : Antiféminisme et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui
    PUF, 2018, 508 pages, 24 euros

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2019/06/05/refus-des-droits-et-de-lautonomie-des-femmes-r

    #feminisme #masculinisme

  • « Le masculinisme gagne du terrain car le féminisme est populaire et audible », estime la sociologue Mélissa Blais

    Pour la deuxième année consécutive, le Haut Conseil à l’égalité pointe, dans son baromètre annuel sur le sexisme en France, l’adhésion d’une minorité grandissante de jeunes hommes aux idées masculinistes. Pour la sociologue québécoise Mélissa Blais, ce constat est aussi une preuve que le féminisme gagne du terrain.

    https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/le-masculinisme-gagne-du-terrain-car-le-feminisme-est-populaire-et-audi

    #feminisme #masculinisme

  • « Immense fierté » : Bruno Retailleau adoube le collectif d’extrême droite Némésis, dont il partage le « combat »
    https://www.liberation.fr/politique/immense-fierte-bruno-retailleau-adoube-le-collectif-dextreme-droite-nemes

    Le ministre de l’Intérieur s’est dit mardi 21 janvier « très proche » du « combat » de ces « féministes identitaires », proches de toutes les sphères d’extrême droite possibles et imaginables.

    Va falloir s’entraîner à lever le bras fissa, si on veut rester dans l’air du temps.

  • Elon Musk accusé d’avoir fait un salut nazi, ou comment la culture 4chan entre à la Maison Blanche , Damien Leloup, Martin Untersinger
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/01/22/elon-musk-accuse-d-avoir-fait-un-salut-nazi-ou-comment-la-culture-4chan-entr

    Musk n’est pas un idéologue ordinaire. C’est avant tout un troll. Et pour le troll, issu de 4chan, du Gamergate et de toute cette culture de la provoc’ et de l’ironie trash où la souffrance de l’autre est toujours plus ou moins réductible à une blague, la seule question est celle des limites. Plus les modérateurs sont coulants, plus il se permet de choses. Via @parpaing, là
    https://seenthis.net/messages/1093838#message1094119

    Le geste du patron de X lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump est le prolongement de ses appels du pied à l’#antisémitisme et au #suprémacisme_blanc. Imprégné de la culture du forum 4chan, il en reprend les techniques de provocation : choquer, tout en semant le doute sur la nature réelle de ses intentions.

    « C’est usant, ce truc de comparer tout le monde à Hitler. » C’est en ces termes, et donc sans aucunement chercher à rassurer sur la nature de son geste, qu’Elon Musk a choisi de réagir aux critiques qui lui sont adressées depuis qu’il a exécuté ce qui s’apparente à un double #salut_fasciste, lundi 20 janvier, à l’occasion de son discours dans une enceinte sportive de Washington, au soir de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.

    « Un salut hitlérien est un salut hitlérien », a tranché mardi l’hebdomadaire allemand Die Zeit, alors qu’une partie de la presse continue de débattre sur la manière d’interpréter la scène. Mais chez les militants d’#extrême_droite du monde entier, en tout cas, la question fait consensus. Patrick Casey, le fondateur du groupuscule néonazi Identity Evropa, en a, par exemple, publié un extrait assorti d’une plaisanterie sur le fait qu’il n’en croyait pas ses yeux. Les mêmes images ont été diffusées par Andrew Torba, le fondateur de la plateforme d’extrême droite Gab, avec la mention « des choses incroyables se produisent déjà ». Sur un groupe Telegram néonazi américain, les images de la gestuelle d’Elon Musk sont accompagnées d’un enthousiaste « ON EST DE RETOUR PUTAIN », a constaté le mensuel américain Wired.

    Le geste du multimilliardaire ne sort pas de nulle part. Cela fait des mois que le propriétaire du réseau social X multiplie les références à l’antisémitisme et l’idéologie nazie. En plus de plusieurs plaisanteries douteuses, il remet en question en mai 2023 le caractère antisémite d’une fusillade perpétrée par un homme arborant des tatouages en forme de croix gammée. Quelques jours plus tard, c’est le milliardaire juif George Soros qu’il accuse, dans un sous-entendu antisémite clair, de « détester l’humanité » et d’« éroder le tissu même de la civilisation ».

    En novembre 2023, il tweete son approbation à un message accusant les juifs de « haine contre les Blancs », une obsession antisémite largement documentée. En septembre 2024, il recommande le visionnage d’un documentaire réalisé par un historien autoproclamé aux théories révisionnistes sur la Shoah. En prenant les manettes du réseau social, il a aussi rétabli le compte du plus célèbre néonazi d’Amérique, le fondateur du site The Daily Stormer Andrew Anglin, ainsi que celui du rappeur Kanye West, suspendu de X après des messages antisémites, ou encore celui de Patrick Casey.

    Provocation absolue et sans limite

    Cette symbolique nazie est aussi très ancrée dans la culture d’un espace en ligne bien particulier et qu’Elon Musk admire : 4chan. Ce gigantesque forum, anonyme et à la modération quasi inexistante, est depuis plus de quinze ans l’un des viviers en ligne des discours les plus extrémistes, racistes, antisémites ou masculinistes, notamment dans son sous-forum « 4chan/pol », consacré aux discussions « politiquement incorrectes ». Au début du mois de janvier, l’homme d’affaires avait changé son profil sur le réseau social X pour y devenir brièvement « Kekius Maximus », une référence à plusieurs mèmes emblématiques de #4chan.

    Cet espace communautaire a ses propres règles : il se pense comme celui de la provocation absolue et sans limite, où l’on peut trouver, dans un même fil de discussion, des images à la gloire du nazisme, des blagues sur les Pokémon et de la pornographie « hardcore ». Sa règle cardinale est la transgression. Mais force est de constater que dans cet espace où tout est permis, où « jouer au nazi » est normalisé, on trouve aussi beaucoup d’authentiques nazis. C’est là une tactique bien connue des militants extrémistes : la normalisation par la provocation, sous couvert d’humour, de références et d’idées que l’on cherche à insérer dans le débat public, tout en se ménageant une porte de sortie rhétorique, une possibilité de nier, pour introduire davantage de confusion.

    Elon Musk a déjà eu recours à ce procédé. Le 27 octobre 2024, à l’occasion d’un meeting du candidat Donald Trump au Madison Square Garden de New York, il arborait une casquette noire sur laquelle le slogan « Make America Great Again » était écrit en lettres gothiques. [Voir ici : https://www.livemint.com/news/us-news/us-election-2024-dark-gothic-donald-trump-elon-musk-wears-hat-with-fraktur Un débat s’en est suivi : s’agissait-il d’une police de caractères utilisée par les nazis ? Pendant que certains s’échinaient à des comparaisons pixel par pixel, le message, pas si subtil, était déjà passé.

    Une culture politique forgée en ligne

    L’homme le plus riche du monde ne s’en cache guère : il admire 4chan, incarnation à ses yeux d’une liberté d’expression absolue, et se considère comme faisant partie de cette communauté. Il répond ainsi parfois à des comptes X consacrés au forum et plaisantait, en mai 2024, sur le fait que son outil d’intelligence artificielle Grok allait désormais s’entraîner sur le contenu de la plateforme. Fin 2024, il promouvait aussi sur X une théorie masculiniste née sur 4chan, selon laquelle la meilleure forme de gouvernement est celle qui donne le pouvoir aux « hommes ayant un taux de testostérone élevé ».
    Sur 4chan, le sens de la provocation du milliardaire est parfois salué. Mais son besoin compulsif de plaire à cette communauté, ou la manière dont il met en scène ses performances exagérées sur plusieurs jeux vidéo, le placent aussi souvent dans la position, honnie sur le forum, de « tryhard » : celui qui veut tellement plaire qu’il en fait trop. Un péché mortel sur 4chan, où l’on se doit d’être indifférent à tout.

    Sans compter que cet espace en ligne abrite aussi les franges les plus radicales des mouvements Incels ou doomer, des communautés construites entre autres sur la haine des femmes, le pessimisme, la solitude, la pauvreté et le nihilisme. Quelle place peut vraiment y avoir l’homme le plus riche du monde, qui a été en couple avec la star Grimes et qui est désormais le bras droit du président de la première puissance mondiale ?

    Les saluts de M. Musk ne sont donc ni un accident ni un moment isolé. Ils sont à l’image de sa culture politique, forgée bien davantage dans des recoins peu recommandables d’Internet que dans les livres. Des espaces qui influencent désormais directement le paysage politique américain, maintenant que 4chan a trouvé son émissaire à la Maison Blanche.

    #masculinisme #Musk

  • Donald Trump est-il fasciste ? Comment l’historien américain Robert Paxton a changé d’avis
    https://www.courrierinternational.com/long-format/idees-donald-trump-est-il-fasciste-comment-l-historien-americ

    Éminent spécialiste du fascisme et de la France de Vichy, l’historien américain Robert Paxton pensait l’appellation galvaudée et inadéquate pour décrire Donald Trump. Aujourd’hui, il s’alarme de ce qu’il voit monter sur l’échiquier politique mondial – et en particulier du phénomène “trumpiste” aux États-Unis.

    [Cet article a été publié le 3 novembre 2024 et republié le 19 janvier 2025]

    L’historien Robert Paxton a passé la journée du 6 janvier 2021 rivé à son poste de télévision. Depuis son appartement de Manhattan, il a vu cette foule hostile marcher sur le Capitole, forcer les cordons de police et pénétrer à l’intérieur de l’édifice du Congrès américain. Beaucoup d’intrus portaient des casquettes floquées du sigle Maga [“Make America Great Again”, “rendre sa grandeur à l’Amérique”], d’autres des bonnets orange vif signalant leur appartenance au groupuscule d’extrême droite des Proud Boys. D’autres des accoutrements plus fantaisistes encore. “J’étais totalement hypnotisé par la scène”, me confesse Paxton, que j’ai rencontré cet été chez lui, dans la vallée de l’Hudson. “Je n’imaginais pas une telle chose possible.”

    #paywall

    • Is It Fascism ? A Leading Historian Changes His Mind.
      https://www.nytimes.com/2024/10/23/magazine/robert-paxton-facism.html

      Oct. 23, 2024

      The historian Robert Paxton spent Jan. 6, 2021, glued to his television. Paxton was at his apartment in Upper Manhattan when he watched a mob march toward the Capitol, overrun the security barriers and then the police cordons and break inside. Many in the crowd wore red MAGA baseball caps, while some sported bright-orange beanies signaling their membership in the Proud Boys, a far-right extremist group. A few were dressed more fantastically. Who are these characters in camouflage and antlers? he wondered. “I was absolutely riveted by it,” Paxton told me when I met him this summer at his home in the Hudson Valley. “I didn’t imagine such a spectacle was possible.”

      Paxton, who is 92, is one of the foremost American experts on fascism and perhaps the greatest living American scholar of mid-20th-century European history. His 1972 book, “Vichy France: Old Guard and New Order, 1940-1944,” traced the internal political forces that led the French to collaborate with their Nazi occupiers and compelled France to reckon fully with its wartime past.

      The work seemed freshly relevant when Donald Trump closed in on the Republican nomination in 2016 and articles comparing American politics with Europe’s in the 1930s began to proliferate in the American press. Michiko Kakutani, then the chief book critic for The New York Times, was among the first to set the tone. She turned a review of a new Hitler biography into a thinly veiled allegory about a “clown” and a “dunderhead,” an egomaniac and pathological liar with a talent for reading and exploiting weakness. In The Washington Post, the conservative commentator Robert Kagan wrote: “This is how fascism comes to America. Not with jackboots and salutes,” but “with a television huckster.”

      In a column for a French newspaper, republished in early 2017 in Harper’s Magazine, Paxton urged restraint. “We should hesitate before applying this most toxic of labels,” he warned. Paxton acknowledged that Trump’s “scowl” and his “jutting jaw” recalled “Mussolini’s absurd theatrics,” and that Trump was fond of blaming “foreigners and despised minorities” for ‘‘national decline.’’ These, Paxton wrote, were all staples of fascism. But the word was used with such abandon — “everyone you don’t like is a fascist,” he said — that it had lost its power to illuminate. Despite the superficial resemblances, there were too many dissimilarities. The first fascists, he wrote, “promised to overcome national weakness and decline by strengthening the state, subordinating the interests of individuals to those of the community.” Trump and his cronies wanted, by contrast, to “subordinate community interests to individual interests — at least those of wealthy individuals.”

      After Trump took office, a torrent of articles, papers and books either embraced the fascism analogy as useful and necessary, or criticized it as misleading and unhelpful. The polemic was so unrelenting, especially on social media, that it came to be known among historians as the Fascism Debate. Paxton had, by this point, been retired for more than a decade from Columbia University, where he was a professor of history for more than 30 years, and he didn’t pay attention to, let alone participate in, online debates.

      Paxton was reluctant to join other historians in equating Trumpism with fascism. Jan. 6 changed his mind.Credit...Ashley Gilbertson/VII, for The New York Times
      Jan. 6 proved to be a turning point. For an American historian of 20th-century Europe, it was hard not to see in the insurrection echoes of Mussolini’s Blackshirts, who marched on Rome in 1922 and took over the capital, or of the violent riot at the French Parliament in 1934 by veterans and far-right groups who sought to disrupt the swearing in of a new left-wing government. But the analogies were less important than what Paxton regarded as a transformation of Trumpism itself. “The turn to violence was so explicit and so overt and so intentional, that you had to change what you said about it,” Paxton told me. “It just seemed to me that a new language was necessary, because a new thing was happening.”

      When an editor at Newsweek reached out to Paxton, he decided to publicly declare a change of mind. In a column that appeared online on Jan. 11, 2021, Paxton wrote that the invasion of the Capitol “removes my objection to the fascist label.” Trump’s “open encouragement of civic violence to overturn an election crosses a red line,” he went on. “The label now seems not just acceptable but necessary.”

      Until then, most scholars arguing in favor of the fascism label were not specialists. Paxton was. Those who for years had been making the case that Trumpism equaled fascism took Paxton’s column as a vindication. “He probably did more with that one piece than all these other historians who’ve written numerous books since 2016, and appeared on television, and who have 300,000 Twitter followers,” says Daniel Steinmetz-Jenkins, an assistant professor at Wesleyan and the editor of a recent collection of essays, “Did it Happen Here?” Samuel Moyn, a historian at Yale University, said that to cite Paxton is to make “an authority claim — you can’t beat it.”

      This summer I asked Paxton if, nearly four years later, he stood by his pronouncement. Cautious but forthright, he told me that he doesn’t believe using the word is politically helpful in any way, but he confirmed the diagnosis. “It’s bubbling up from below in very worrisome ways, and that’s very much like the original fascisms,” Paxton said. “It’s the real thing. It really is.”

      Calling someone or something “fascist” is the supreme expression of moral revulsion, an emotional impulse that is difficult to resist. “The temptation to draw parallels between Trump and the fascist leaders of the 20th century is understandable,” the British historian Richard J. Evans wrote in 2021. “How better to express the fear, loathing, and contempt that Trump arouses in liberals than by comparing him to the ultimate political evil?” The word gets lobbed at the left too, including by Trump at Democrats. But fascism does have a specific meaning, and in the last few years the debate has turned on two questions: Is it an accurate description of Trump? And is it useful?

      Most commentators fall into one of two categories: a yes to the first and second, or a no to both. Paxton is somewhat unique in staking out a position as yes and no. “I still think it’s a word that generates more heat than light,” Paxton said as we sat looking out over the Hudson River. “It’s kind of like setting off a paint bomb.”

      Paxton, who speaks with the lilt of a midcentury TV announcer or studio star, is an elegant, reserved man, with a dapper swoop of hair, long gone white, his face etched with deep lines. He and his wife, the artist Sarah Plimpton, moved out of New York City, where they lived for 50 years near the Columbia campus, only a few years ago. He told me that what he saw on Jan. 6 has continued to affect him; it has been hard “to accept the other side as fellow citizens with legitimate grievances.” That is not to say, he clarified, that there aren’t legitimate grievances to be had, but that the politics of addressing them has changed. He believes that Trumpism has become something that is “not Trump’s doing, in a curious way,” Paxton said. “I mean it is, because of his rallies. But he hasn’t sent organizers out to create these things; they just germinated, as far as I can tell.”

      Whatever Trumpism is, it’s coming “from below as a mass phenomenon, and the leaders are running to keep ahead of it,” Paxton said. That was how, he noted, Italian Fascism and Nazism began, when Mussolini and Hitler capitalized on mass discontentment after World War I to gain power. Focusing on leaders, Paxton has long held, is a distraction when trying to understand fascism. “What you ought to be studying is the milieu out of which they grew,” Paxton said. For fascism to take root, there needs to be “an opening in the political system, which is the loss of traction by the traditional parties” he said. “There needs to be a real breakdown.”

      Paxton was not quite 40 when he published his groundbreaking book about the Vichy regime. In demonstrating that France’s leaders actively sought collaboration with the Nazis and that much of the public initially supported them, he showed that the country’s wartime experience was not simply imposed but arose from its own internal political and cultural crises: a dysfunctional government and perceived social decadence.

      Later in his career, Paxton began to write comparatively about fascist movements across Europe in the 1920s and ’30s: what caused them to grow and win power (as in Italy and Germany) or to fail (as in Britain). The work was a response to what he saw as a fundamental misconception on the part of some of his peers, who defined fascism as an ideology. “It seems doubtful,” Paxton wrote in The New York Review of Books in 1994, “that some common intellectual position can be the defining character of movements that valued action above thought, the instincts of the blood above reason, duty to the community above intellectual freedom, and national particularism above any kind of universal value. Is fascism an ‘ism’ at all?” Fascism, he argued, was propelled more by feelings than ideas.

      Fascist movements succeeded, Paxton wrote, in environments in which liberal democracy stood accused of producing divisions and decline. That remains true not just of the United States today but also of Europe, especially France, where the far-right National Rally party of Marine Le Pen has inched closer and closer to power with each election cycle. “Marine Le Pen has gone to considerable lengths to insist that there is no common ground between her movement and the Vichy regime,” Paxton told me. “For me, to the contrary, she seems to occupy much the same space within the political system. She carries forward similar issues about authority, internal order, fear of decline and of ‘the other.’”

      Fifty years after “Vichy France” was published, it remains a remarkable book. It offers jarring details on the material and practical support provided to Nazi Germany by France, the largest supplier to the German war economy of both food and foreign male laborers in all of occupied Europe. But it also illuminates, with clarity and a degree of even-handedness that feels astonishing today, the competing historical and political traditions — progressive versus Catholic traditionalist, republican versus ancien-régime — that created the turbulent conditions in which Vichy could prevail and that continue to drive French politics today.

      “Vichy France,” published in France in 1973, profoundly shook the nation’s self-image, and Paxton is still something of a household name — his picture appears in some French high school history textbooks. He often comes up in the mudslinging of French politics. Éric Zemmour, a far-right pundit and one-time presidential candidate, who has sought to sanitize far-right politics in France by rehabilitating Vichy, has attacked Paxton and the historical consensus he represents.

      In “Vichy France,” Paxton asserted that “the deeds of occupied and occupier alike suggest that there come cruel times when to save a nation’s deepest values one must disobey the state. France after 1940 was one of those times.” The book was a “national scandal,” Paxton said. “People were quite horrified.” Paxton’s adversaries called him a naïf: He was American and had no history of his own. “I said, ‘Oh, boy, you don’t know anything,’” Paxton told me.

      Paxton was born in 1932 and raised in Lexington, a small town in the Appalachian hills of western Virginia. As he wrote in the introduction to “Vichy France” when it was reissued in 2001, his own family “still brooded, a century later, about its decline after the death of my great-grandfather in the Battle of Chancellorsville on May 3, 1863.” Paxton’s father was a lawyer and publisher of the local newspaper, and his family was liberal, but nonetheless they could see the “substantial house on a hilltop” that had belonged to his father’s grandfather, a brigadier general in the Confederate Army, occupied by another family since 1865. “The bitterness of the defeated South tended to express itself in the study of history,” he wrote. “My fellow Southerners spent their time researching, debating, commemorating, rewriting, even re-enacting their four-year ‘war for Southern independence.’” Surely, he thought, he would find in France “an equally active fascination with the history of Vichy.”

      Paxton chose to study European history to get away from American history, especially the South, which “felt rather stultifying,” he said. His parents sent him to Exeter for his last two years of high school, but instead of going on to Harvard or Yale, he decided to return to Lexington to attend Washington and Lee University, like generations of Paxtons before him. After graduating, he won a Rhodes scholarship to Oxford, did two years of military service, working for the Navy leadership in Washington, and then went to Harvard to earn a Ph.D. In 1960, he arrived in France to begin research for his dissertation.

      Paris at the time was brimming with rumors of an impending coup by French generals who were fighting to keep Algeria, then a colony, French, and who were angry that the government in Paris was not supporting them. The notion of an Army officer class that was loyal to the nation but not to its current government was, to Paxton, a resonant one. He wanted to write about how the officers were trained, but when he went to search the military academy’s archives, he was told they were bombed in 1944. A French adviser suggested that he focus instead on the Vichy period, a time of great confusion. But it had been only 15 years since the end of the war, and France had a rule about keeping archives closed for 50 years. Fortunately, Paxton also spoke German, and so there was another resource: the German archives, which had been captured by Allied forces and made accessible on microfilm.

      As he sorted through documents, Paxton began to question the narrative about Vichy that became dominant after the war. The French held that the Nazis maintained total dominion over France, and that Vichy was doing only what was necessary to protect the nation while waiting for liberation — the so-called double game. But this did not correspond to the records. “What I was finding was a total mismatch,” Paxton told me. “The French popular narrative of the war had been that they’d all been resisters, even if only in their thoughts. And the archives were just packed with people clamoring, defense companies wanting to construct things for the German Army, people who wanted to have jobs, people who wanted to have social contacts.”
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      In his book, Paxton argued that the shock and devastation of France’s 1940 military defeat, for which many French blamed the four years of socialist government and the cultural liberalization that preceded it, had primed France to accept — even support — its collaborationist government. After World War I, France was a power in decline, squeezed between the mass production of the United States and the strength of the newly formed Soviet Union. Many French citizens saw the loss of France’s prestige as a symptom of social decay. These sentiments created the conditions for the Vichy government to bring about what they called “the national revolution”: an ideological transformation of France that included anti-Jewish laws and, eventually, deportation.

      Every major French publication and broadcast reviewed the book. One reviewer sarcastically congratulated Paxton for solving France’s problems. Another offered “hearty cheers to this academic sitting in his chair on the other side of the Atlantic, 30 years later.” Many commentators, however, recognized that perhaps only an outsider could have accomplished what he did. It was true that the postwar narrative was already being publicly challenged: “The Sorrow and the Pity,” a searing 1969 documentary about French collaboration, and the controversial pardon of a Vichy parapolice leader raised questions among the younger generation about what actually happened during that period. But it was Paxton who “legitimized changes that were in the process of happening in French society,” Henry Rousso, a French historian and expert on Vichy, told me. “He had the allure of a Hollywood star. He was the perfect American for the French.”

      Paxton’s scholarship became the foundation for an entirely new field of research that would transform France’s official memory of World War II from one of resistance to one of complicity. It came to be known as the Paxtonian revolution. Yet even at the time, Paxton was judicious about the uses and misuses of “fascism.” In “Vichy France,” he acknowledged that “well past the halfway point of this book, the term fascism has hardly appeared.” This was not, he continued, “to deny any kinship between Vichy France and other radical right regimes of the 20th century,” but because “the word fascism has been debased into epithet, making it a less and less useful tool for analyzing political movements of our times.”

      To describe the French case as “fascism,” Paxton went on, was to dismiss “the whole occupation experience as something alien to French life, an aberration unthinkable without foreign troops imposing their will.” This, he warned, was a “mental shortcut” that “conceals the deep taproots linking Vichy policies to the major conflicts of the Third Republic.” That is, to everything that came before.

      In determining what counts as fascism, many historians still rely on parameters that came from Paxton. Throughout the 1960s and ’70s, historians argued about how best to understand and define it. Paxton wasn’t much involved in those debates, but by the early ’90s, he found himself dissatisfied with their conclusions. Their scholarship focused on ideas, ideology and political programs. “I found it bizarre how every time someone set out to publish a book or write an article about fascism, they began with the program,” Paxton told me when we met again, at Le Monde, a French bistro near the Columbia campus. “The program was usually transactional,” he said over our very French lunch of omelets and frites. “It was there to try to gain followers at a certain period. But it certainly didn’t determine what they did.”

      In 1998, Paxton published a highly influential journal article titled “The Five Stages of Fascism,” which became the basis for his canonical 2004 book, “The Anatomy of Fascism.” In the article, Paxton argued that one problem in trying to define fascism arose from the “ambiguous relationship between doctrine and action.” Scholars and intellectuals naturally wished to classify movements according to what their leaders said they believed. But it was a mistake, he said, to treat fascism as if it were comparable with 19th-century doctrines like liberalism, conservatism or socialism. “Fascism does not rest explicitly upon an elaborated philosophical system, but rather upon popular feelings about master races, their unjust lot, and their rightful predominance over inferior peoples,” he wrote in “The Anatomy of Fascism.” In contrast to other “isms,” “the truth was whatever permitted the new fascist man (and woman) to dominate others, and whatever made the chosen people triumph.”

      Whatever promises fascists made early on, Paxton argued, were only distantly related to what they did once they gained and exercised power. As they made the necessary compromises with existing elites to establish dominance, they demonstrated what he called a “contempt for doctrine,” in which they simply ignored their original beliefs and acted “in ways quite contrary to them.” Fascism, Paxton argued, was best thought of as a political behavior, one marked by “obsessive preoccupation with community decline, humiliation or victimhood.”

      The book, already a staple of college syllabuses, became increasingly popular during the Trump years — to many, the echoes were unmistakable.

      *

      When Paxton announced his change of mind about Trump in his 2021 Newsweek column, he continued to emphasize that the historical circumstances were “profoundly different.” Nonetheless, the column had a significant impact on the ongoing, and newly fierce, debate over whether Trump could be labeled a fascist. Ruth Ben-Ghiat, a historian of Italian Fascism at New York University, says that the column’s importance lay not only in the messenger, but also in marking Jan. 6 as a “radicalizing event.” In his 1998 article, Paxton outlined how fascism evolved, either toward entropy or radicalization. “When somebody allies with extremists to get to power and to sustain them, you have a logic of radicalization,” Ben-Ghiat says. “And we saw this happening.”

      Not everyone was persuaded. Samuel Moyn, the Yale historian, told me it was impossible not to admire Paxton — “he’s a scholar’s scholar, while also making a huge political difference” — but he still disagreed. In 2020, Moyn argued in The New York Review of Books that the problem with comparisons is that they can prevent us from seeing novelty. In particular, Moyn was concerned about the same “mental shortcuts” that Paxton warned against more than 50 years earlier. “I wanted to say, Well, wait, it’s the Republican Party, along with the Democratic Party, that led to Trump, through neoliberalism and wars abroad,” Moyn told me. “It just seems that there’s a distinctiveness to this phenomenon that maybe makes it not very helpful to use the analogy.”

      Michael Kimmage, a historian at Catholic University who specializes in the history of the Cold War and worked at the State Department, told me that even when it comes to Putin, a good candidate for the “fascist” label, the use of the word often generates a noxious incuriousness. “It becomes the enemy of nuance,” Kimmage says. “The only thing that provides predictive value in foreign policy, in my experience, is regime type,” Kimmage says. He argues that Putin has not behaved as a full-blown fascist, because his regime depends on maintaining order and stability, and that affects how he wages war. It should affect how the United States responds too.

      But for those who use the label to describe Trump, it is useful precisely because it has offered a predictive framework. “It’s kind of a hypothesis,” John Ganz, the author of a new book on the radical right in the 1990s, told me. “What does it tell us about the next steps that Trump may take? I would say that as a theory of Trumpism, it’s one of the better ones.” No one expects Trumpism to look like Nazism, or to follow a specific timeline, but some anticipated that “using street paramilitary forces he might do some kind of extralegal attempt to seize power,” Ganz said. “Well, that’s what he did.”

      Some of the most ardent proponents of the fascism label have taken it quite a bit further. The Yale historian Timothy Snyder offers lessons on fighting Trumpism lifted from totalitarian Germany in the 1930s in the way that many other historians find unhelpful. But the debate is not just an intellectual one; it’s also about actual tactics. Some on the far left accuse prominent figures in the political center (whom Moyn calls “Cold War liberals”) of wielding the label against Trump to get them to fall in line with the Democratic Party, despite having strong differences with parts of its platform. Steinmetz-Jenkins told me that he objects to the attitude that “what matters is winning, so let’s create an enemy, let’s call it fascism for the purpose of galvanizing consensus.” And this kind of politics, Kimmage notes, also comes with its own dangers. “Sometimes waving that banner, ‘You fascists on the other side, and we the valiant anti-fascists,’ is a way of just not thinking about how one as an individual or as part of a class might be contributing to the problem,” he says.

      Paxton has not weighed in on the issue since the Newsweek column, spending much of his time immersed in his life’s second passion, bird-watching. At his home in the Hudson Valley, I read back to him one of his earlier definitions of fascism, which he described as a “mass, anti-liberal, anti-communist movement, radical in its willingness to employ force . . . distinct not only from enemies on the left but also from rivals on the right.” I asked him if he thought it described Trumpism. “It does,” he said. Nonetheless, he remains committed to his yes-no paradigm of accuracy and usefulness. “I’m not pushing the term because I don’t think it does the job very well now,” Paxton told me. “I think there are ways of being more explicit about the specific danger Trump represents.”

      When we met, Kamala Harris had just assumed the Democratic nomination. “I think it’s going to be very dicey,” he said. “If Trump wins, it’s going to be awful. If he loses, it’s going to be awful too.” He scoured his brain for an apt historical analogy but struggled to find one. Hitler was not elected, he noted, but legally appointed by the conservative president, Paul von Hindenburg. “One theory,” he said, “is that if Hindenburg hadn’t been talked into choosing Hitler, the bubble had already burst, and you would have come up with an ordinary conservative and not a fascist as the new chancellor of Germany. And I think that that’s a plausible counterfactual, Hitler was on the downward slope.” In Italy, Mussolini was also legitimately appointed. “The king chose him,” Paxton said, “Mussolini didn’t really have to march on Rome.”
      Trump’s power, Paxton suggested, appears to be different. “The Trump phenomenon looks like it has a much more solid social base,” Paxton said. “Which neither Hitler nor Mussolini would have had.”

      #Trump #Robert_Paxton #fascisme #fascisme_par_le_bas #subjectivité

    • (...) Trump, dont [un des] ouvrages préférés, est un livre de discours d’Adolf Hitler (comme l’avait révélé, dans une interview pour Vanity Fair, Ivanna Trump, la première épouse du magnat).

      Tout comme Mencius Moldbug, Donald Trump pense que le dictateur du IIIème Reich a "aussi fait de bonnes choses", comme l’a confié au New York Times le général à la retraite John Kelly, ex-chef de cabinet de Trump lors de son premier mandat. L’une des premières décision de Donald Trump aura été de lever l’interdiction aux États-Unis de la plateforme chinoise #TikTok. Pour amadouer l’ours Xi Jinping ? Peut-être, mais pas seulement.

      Comme l’a révélé un rapport publié le 17 septembre dernier par l’ONG américaine Media Matters, prolifèrent sur l’application TikTok (depuis avril 2024) des discours d’Adolf Hitler, traduits en anglais par l’IA, qui le font passer pour un homme qui aurait été diabolisé, en niant ou en minimisant la gravité de ce qu’il a fait. Ces vidéos ont été vues des millions de fois.

      https://www.leshumanites-media.com/post/heil-trump

      (une remise en selle qui jouxte avec celle, plus ancienne, du Protocole des Sages de Sion dans d’autres contrées où ce qui est Russe a le mérite de ne pas être « occidental »)

    • Édito

      Par Ambroise Garel

      Je me dis souvent qu’il serait chouette que Diderot, revenu d’entre les morts, débarque dans mon bureau, où je lui montrerais Wikipédia. Passée la sidération provoquée par sa brusque résurrection puis par l’exposition à une technologie qui échappe totalement à tous les référentiels dont dispose son esprit, il serait probablement très enthousiaste et me demanderait comment fonctionne pareille technologie que j’utilise au quotidien. Ce à quoi je répondrais « mwwehhh, euh, c’est des paquets de données TCP/IP qui, euh... c’est magique ! », réponse qui ne saurait satisfaire un homme des Lumières.

      De la même façon, je me demande comment j’expliquerais à Adam Smith ce qui s’est passé ce week-end. Mettons de côté la partie préliminaire, où je devrais expliquer à l’auteur de La Richesse des nations ce qu’est un memecoin (comptez un jour ou deux), pour nous concentrer sur le cœur de cette histoire, à peine croyable : en lançant ce memecoin dont la capitalisation a immédiatement explosé, Donald Trump, en l’espace de même pas un week-end, aurait plus que décuplé sa richesse.

      C’est bien sûr plus complexe que cela : comme l’explique très bien la spécialiste des cryptos Molly White, multiplier la valeur d’un trumpcoin, à son cours actuel, par le nombre total de tokens (dont 80 % des tokens n’ont pas encore été émis et restent sous le contrôle de ses diverses holdings) n’a guère de sens. Néanmoins, en plus d’avoir créé une bulle spéculative qui a permis à des petits malins de se faire des millions en quelques heures, le trumpcoin constitue un précédent aussi fascinant qu’inquiétant. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un outil permettant de transformer, littéralement, le pouvoir en or. Mais surtout parce qu’avec son coin, Trump a fait entrer la corruption dans une nouvelle ère : au cours des trois prochaines années, 24 millions de trumpcoins seront mis en vente chaque mois, donnant l’occasion à n’importe qui de déposer, là aussi littéralement, de l’argent sur le compte bancaire du président des États-Unis d’Amérique. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

      Tout, en fait. Y compris pour Trump. Par l’odeur du pognon alléchée, l’équipe de Melania Trump a lancé son coin à son tour, torpillant du même coup la valeur de celui de son mari et la crédibilité des cryptomonnaies. Si même les sites procrypto et les cryptobros le disent, il reste des raisons d’espérer que toute cette tambouille s’effondre vite.

      P.S. : En guise de grosse coda (#masculinisme) à cet édito, un petit mot sur le salut nazi adressé par Musk à la foule durant la cérémonie d’investiture de Trump et une tentative de répondre à la question qui me hante : pourquoi a-t-il fait ça ?

      Non que je doute que Musk ait des sympathies nazies (qui peut encore oser le nier après sa conversation avec Alice Weidel ?) ou que je me demande s’il s’agissait bien d’un salut hitlérien (là aussi, il paraît difficile d’en douter). Mais parce que je reste convaincu que, même sous une administration Trump et dans le contexte géopolitique qu’on connaît, faire un salut nazi devant les caméras du monde entier reste un move stupide, auquel aucun idéologue d’extrême-droite « sérieux » ne se serait risqué.

      Mais Musk n’est pas un idéologue ordinaire. C’est avant tout un troll. Et pour le troll, issu de 4chan, du Gamergate et de toute cette culture de la provoc’ et de l’ironie trash où la souffrance de l’autre est toujours plus ou moins réductible à une blague, la seule question est celle des limites. Plus les modérateurs sont coulants, plus il se permet de choses. Et là, sur scène, devant une foule galvanisée, alors que Trump a gagné, que la victoire idéologique semble totale, qu’aucun pisse-froid de démocrate ne risque de lui taper sur les doigts, mods are asleep. Alors il se lâche.

      Peut-être est-ce un bon résumé de ce vers quoi nous allons : un monde où personne, sur les plateformes comme ailleurs, n’est là pour modérer le défoulement pulsionnel des trolls.

      source : https://lepavenumerique.substack.com

  • Intersections : « Énergies féminines et masculines » : sous l’algorithme de TikTok, le patriarcat de Nesrine Slaoui - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/09/intersections-energies-feminines-et-masculines-sous-tiktok-le-patriarcat

    Nesrine Slaoui pointe la manière dont ce réseau social est devenu le support d’un patriarcat déguisé avec le succès des vidéos autour de pseudo « énergies masculines et féminines. »
    Nesrine Slaoui • 18 septembre 2024

    Sous l’algorithme de TikTok, le patriarcat
    © Igor Omilaev / Unsplash

    L’algorithme de Tik Tok est effrayamment précis dans sa personnalisation des contenus proposés et pourtant la féministe que je suis n’y échappe pas ; quand je scrolle, je suis inondée de ces vidéos qui m’enjoignent à renouer avec mon énergie féminine. Aussi bien des jeunes hommes que des jeunes femmes, improvisés coach en séduction, en développement personnel ou en entreprenariat – montrant par cette alliance des genres à quel point le capitalisme et le patriarcat sont un même système de croyances – m’expliquent que je suis trop indépendante, trop affirmée, trop imposante et que je devrais renouer avec une certaine forme de douceur, de passivité et de séduction lascive qui proviendrait tout naturellement de mon « féminin sacré ».

    Le Haut Conseil à l’égalité pointe du doigt les plateformes numériques comme de ‘véritables caisses de résonance des stéréotypes de genre’.

    C’est en renouant avec ce dernier que je parviendrais à trouver ma vraie place dans la société – visiblement dans ma cuisine – sans effrayer un homme dont l’énergie masculine en ferait, tout naturellement aussi, le décisionnaire doté, lui, de raison face à mes émotions de femme. Ces contenus pullulent à une vitesse dangereuse et montrent à quel point le conservatisme, et les idéologies d’extrême droite, parviennent à s’imposer sur Internet derrière une forme de divertissement presque anodine.

    Cette théorie insupportable des énergies féminines et masculines est une rhétorique appréciée des masculinistes qui l’intègrent dans un vaste champ lexical présentant la domination masculine comme naturelle et nécessaire en opérant une distinction raciste entre les hommes blancs d’un côté et les hommes noirs et arabes, décrits comme une menace, de l’autre. Le terme de « body count », par exemple, lui aussi repris partout et qui sous-entend qu’une femme n’est pas respectable si elle a connu plusieurs partenaires sexuels. Un homme, en revanche, oui.

    Mais les masculinistes ne sont pas les seuls à porter ce discours. Comme l’a montré le rapport du Haut Conseil à l’égalité, publié en janvier 2024, le sexisme s’aggrave chez les moins de 35 ans ; tranche d’âge ou un homme sur cinq considère normal de gagner mieux sa vie qu’une femme à poste égal. L’étude pointe du doigt les plateformes numériques comme de « véritables caisses de résonance des stéréotypes de genre » et essentialiser nos personnalités en affirmant qu’il existe des comportements et des émotions féminines ou masculines y participent. Ces contenus ne mobilisent évidemment jamais la sociologie pour expliquer comment tout cela n’est qu’éducation différenciée.

    Cette théorie des énergies (…) montre un autre danger du féminisme blanc et bourgeois.

    Le problème encore plus sidérant est que l’on peut trouver beaucoup de femmes s’appropriant ces discours en affirmant qu’il n’est pas stigmatisant parce que nous aurions tous et toutes ces deux énergies qui cohabitent en nous. Peut-être du coup qu’elles n’ont pas de genre et que ce n’est pas une question d’énergies mais de société… C’est comme si la violence incontestable du patriarcat poussait à croire, par volonté de réparation et esprit de vengeance, en une essence féminine supérieure, dite ‘la Déesse’ dans les séances des coachs féminines holistiques aux tarifs exorbitants, qu’il faudrait retrouver.

    Selon la sociologue Constance Rimlinger, ce renouveau ésotérique s’inscrit dans le New Age et toutes ces formes de spiritualités occidentales qui sont un bricolage de pratiques religieuses ancestrales, comme le bouddhisme, le taoïsme avec son yin et son yang ou la philosophie indienne et ses chakras.
    Sur le même sujet : « Une culture de l’écoféminisme doit se développer »

    Outre-Atlantique, les militants progressistes, comme Matt Bernstein, ont une expression pour dénoncer les dérives de ces pratiques et discours : « The crunchy to far right pipeline » que l’on pourrait traduire grossièrement comme : le lien idéologique, le canal direct, entre les « mangeuses de granola » – sous-entendu entre les adeptes du bien-être, de la nourriture healthy (1) du retour à une médecine dite naturelle et au yoga – avec les idéologies d’extrême droite. Des pratiques qui apparaissent pourtant de gauche, voire hippies. Mais sur le sexisme, avec cette théorie des énergies, le glissement est évident et montre un autre danger du féminisme blanc et bourgeois.

    #Masculinisme #TikTok #Nature_feminine #Féminisme_extreme-droite

  • Opinion | Mark Zuckerberg’s Macho Posturing Looks a Lot Like Cowardice - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2025/01/15/opinion/mark-zuckerberg-donald-trump.html

    Jan. 15, 2025
    A black-and-white profile photo of Mark Zuckerberg wearing a dark shirt and a necklace with a single, square charm.
    Credit...Photo Illustration by The New York Times. Source Photograph: David Zalubowski/Associated Press
    Listen to this article · 7:33 min Learn more

    By Zeynep Tufekci

    Opinion Columnist

    I really, really wanted to like Mark Zuckerberg’s gushing appearance on Joe Rogan’s podcast last Friday. Zuckerberg, the chief executive of Meta, Facebook’s parent company, made some important points about the inadequacies of fact-checking as well as the troubling ways that governments can manipulate private companies.

    Having grown up under an authoritarian regime, I cherish the right to free speech that Zuckerberg kept talking about. But having gone on to study the way that authoritarian regimes work, I know to focus on what people do, not what they say.

    On the podcast, Zuckerberg told Rogan about how society had become too “neutered or emasculated” and gushed about “masculine energy” and his newfound devotion to jujitsu.

    I’m not their target audience but I feel their vibe. A.C.L. tears, which they spent some time commiserating about, are pretty nasty. And I have a soft spot for martial arts content.

    But one of the most recent actions that Zuckerberg’s supposedly emboldened company took was to banish tampons from office men’s rooms. (The products had been provided for transgender or nonbinary employees.) “Masculine energy,” my lady-parts — that is the most snowflake move I’ve heard of in a long time. If the men in your company can’t even handle the sight of a box of tampons, you’ve got bigger problems than an A.C.L. tear.

    It wasn’t the only bizarre contradiction of the week.

    Zuckerberg says that in the name of free speech, the company he founded “to give people a voice” will no longer attempt to moderate hate speech and misinformation. Facebook will now allow users to allege, among other things, “mental illness or abnormality when based on gender or sexual orientation.” And the rule that prohibited users from claiming that people of certain races were responsible for spreading the coronavirus? It’s gone. Slander whoever you like. Knock yourself out.
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    Hate speech in the 21st century is a complicated issue. We can’t just moderate our way out of our very real conflicts over immigration, transgender rights, pandemic response and other issues. Zuckerberg conveniently neglected to mention that Facebook profits off tribalizing, inflammatory, conspiratorial content, which has been shown to keep people scrolling. He is right, however, that fact-checking could never catch more than a tiny portion of those posts. (Though how is that a defense, by the way?) He’s also right that fact-checkers lost a good deal of public trust by overstepping their boundaries. Even if those mistakes were rare, fact-checking is a trust-based mechanism, and that was enough to break it.

    So for better or worse, on a range of charged topics, people can now more or less say whatever they want on the platform.

    Oh, wait:

    This week Meta announced a change to Facebook’s Messenger App. Users who want to customize their wallpaper can still do so, but they will no longer have the option to use themes with colors of the transgender and nonbinary flags.
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    Whatever one’s position on transgender rights, limiting people’s ability to express themselves — in private conversations with their friends — is not a great way to kick off a free-speech crusade.

    It’s a long way from where Zuckerberg was during the Biden or the Obama administration. In those very different political climates, he apologized for Facebook’s role in promoting fake news and hate speech and vowed to take action. The platform even kicked Donald Trump off on Jan. 7, 2021.

    But Trump (and his buddy Elon Musk) doesn’t like restrictions on hate speech, and now neither does Zuckerberg. Transgender rights are a flashpoint for Trump’s base, so tampons and theme colors have got to go. Flattery and obeisance are how powerful people keep themselves in favor with strongman regimes. Cash works, too.

    Look at the Saudis. When Trump came into the office the first time, they had a problem: He had accused them of having links to the Sept. 11 attacks and of wanting “women as slaves and to kill gays.” So in advance of his visit in 2017, the Saudi capital, Riyadh, was dotted with billboards showing his face and his tweets. The Saudis have spent lavish sums at his properties and funded tournaments at his golf courses. Crown Prince Mohammed bin Salman’s wealth fund invested $2 billion in Jared Kushner’s investment fund, even though it reportedly had yet to turn a profit. And just last year, a new Trump Tower in the Saudi city of Jeddah was announced.

    Silicon Valley was slow to learn the lesson — too many years under an imperfect but functioning democracy, I guess — but they’re catching up fast. Today, tech moguls are rushing to donate millions to Trump’s second inauguration. They’re clamoring to dine at Mar-a-Lago. Amazon reportedly paid $40 million for exclusive rights to a new documentary about Melania Trump.

    It’s mortifying, or should be.

    If, however, Zuckerberg is telling us the truth that the Biden administration pressured Facebook employees during the Covid pandemic, trying to get them to take down vaccine-related content — even when it was true and discussed actual side effects, or was humorous or satire — then I share his sense of outrage. During the pandemic, the authorities weren’t always sufficiently transparent about the uncertainties or trade-offs of public health policy. And while anti-vaccine forces did weaponize information in bad faith, the solution was for officials to level with the public, not to strong-arm the platforms.

    Since Zuckerberg and Rogan were talking about the illegitimate use of government power to pressure companies, I eagerly waited for them to talk about how Trump had, just last September, threatened to throw Zuckerberg in jail for life because of some nonpartisan donations he and his wife made to strengthen the election infrastructure when it was creaking under the weight of the pandemic. Trump claimed those donations were a plot against his candidacy.

    I mean, a strongman presidential candidate threatening a powerful chief executive for exercising his rights as a citizen — that’s bad, right? That’s anti-free speech? That’s lawfare?

    But nah. Neither Zuckerberg nor Rogan mentioned it. They just praised Trump.

    Facebook is in a strange spot. Many Democrats don’t like the company because they think it’s gotten too powerful. Lina Khan, the current chair of the Federal Trade Commission, brought an antitrust suit against it. But many Republicans don’t like it either. Vice President-elect JD Vance is a fan of Khan. Several red states, including Texas and Florida, have repeatedly sued or passed laws targeting the company. Many in Trump’s base see Zuckerberg as just another unprincipled, Harvard-trained member of the elite.

    Zuckerberg told Rogan that “one of the things that I’m optimistic about with President Trump is I think he just wants America to win.” And then he got to the heart of the matter: He suggested that Trump use the power of the U.S. government to defend Meta abroad — for instance, from the huge fines that the European Union has imposed on it for violating data privacy and antitrust rules.

    When discussing his love for jujitsu, Zuckerberg told Rogan that the sport let him “just express myself, right?”

    “It’s like when you’re running a company, people typically don’t want to see you being this ruthless person who’s just, like, ‘I’m just going to crush the people I’m competing with,’” he said. But in martial arts, “you’re rewarded” for being ruthless.

    What is the reward for boasting about your own toughness while charting your umpteenth cowardly zigzag in order to please the people in power? I guess we’re about to find out.

    #Meta #Zeynep_Tufekci #Mark_Zuckerberg #Masculinisme #Liberté_expression #Néofascisme_numérique

  • Opinion | Our Messed-Up Dating Culture Gave Us Donald Trump. Let Me Explain. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/11/30/opinion/dating-bro-culture-manosphere-trump-cinderella.html

    By Sarah Bernstein

    Ms. Bernstein’s latest play, “Strange Men,” takes place in a dating workshop for straight men and is currently in development with Stroller Scene.

    Joe Rogan. Elon Musk. Representatives of bro culture are on the ascent, bringing with them an army of disaffected young men. But where did they come from? Many argue that a generation of men are resentful because they have fallen behind women in work and school. I believe this shift would not have been so destabilizing were it not for the fact that our society still has one glass-slippered foot in the world of Cinderella.

    Hundreds of years after the Brothers Grimm published their version of that classic rags-to-riches story, our cultural narratives still reflect the idea that a woman’s status can be elevated by marrying a more successful man — and a man’s diminished by pairing with a more successful woman. Now that women are pulling ahead, the fairy tale has become increasingly unattainable. This development is causing both men and women to backslide to old gender stereotypes and creating a hostile division between them that provides fuel for the exploding manosphere. With so much turmoil in our collective love lives, it’s little wonder Americans are experiencing surging loneliness, declining birthrates and — as evidenced by Donald Trump’s popularity with young men — a cascade of resentment that threatens to reshape our democracy.

    Our modern fairy tales — romantic comedies — reflect this reality, promoting the fantasy that every woman should have a fulfilling, lucrative career … and also a husband who is doing just a little better than she is. In 2017, a Medium article analyzed 32 rom-coms from the 1990s and 2000s and discovered that while all starred smart, ambitious women, only four featured a woman with a higher-status job than her male love interest.

    Enter the manosphere: a space occupied by new media podcasters and their favored politicians who win eyeballs, votes and dollars by selling a retrograde version of masculinity as the fix for men’s woes. In the final month of his presidential campaign, Mr. Trump skipped traditional outlets for a manosphere media blitz, which many credit for his 14-point lead among young men. While so-called female gold diggers are an obsession of the manosphere, much of its content reinforces the male-breadwinner norm — tying money to manliness and women’s preference for providers to biology.

    Romantic pessimism pervades the manosphere, which puts forth that dating is doomed, and modern women are not to be trusted. Modern women feel similarly despondent. The Cut ran an article this summer asking straight women: “Is Dating a Total Nightmare for You Right Now?” It received so many furious, affirmative responses, the site published a digest of the most representative and depressing comments soon after.

    All this is contributing to a larger “epidemic of loneliness,” to use the words of Surgeon General Vivek Murthy, who believes this problem is wreaking havoc on both our emotional and physical health. Last year, 41 percent of single people had no interest in dating at all, as reported by The Survey Center on American Life, an alarming statistic for those worried about U.S. marriage rates and birthrates, which are already at or near historic lows.

    The manosphere would have us believe that this situation was inevitable, that women have emasculated men with their success and now complain that there aren’t enough real men to go around. In truth, our culture is broken because while we have acknowledged the limiting nature of the peasant-to-princess story line, we have not done the same for the prince. Over the past 60 years, as girls and women have fought their way into classrooms and boardrooms, society has expanded its idea of womanhood accordingly, yet our definition of manhood has failed to evolve alongside it.

    #Masculinisme #Manosphere

  • Financement de la haine masculiniste : la domination économique et idéologique
    Dans « La Terreur Masculiniste », j’aborde, sans l’élargir, l’aspect économique des milieux de radicalisation masculiniste. Loin d’être de simples « arnaqueurs », l’argent structure ces milieux tout autant que leur extrémisme violent. Dessiner les contours et sonder les ressorts de ce volet de la guerre multispectre menée contre les femmes, enfants et les minorités sexuelles, est donc important.
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/07/24/11-indices-que-vous-etes-un-masculiniste/#comment-63141

    #feminisme #masculinisme

  • Défaite de Kamala Harris : autopsie d’un désastre politique

    (...) Les hommes entre 18 et 29 ans ont migré de 28 points vers le Parti républicain, entre 2020 et 2024. C’est gigantesque. Les chiffres chez les Latinos, notamment, devraient inviter les démocrates à une introspection : quelles promesses d’ascension adressent-ils aux classes défavorisées ?

    Kamala Harris a, certes, veillé à ne pas épouser les thématiques dites « woke », mais elle n’est pas parvenue à porter un patriotisme de progrès. Même une question aussi simple que celle sur sa priorité absolue, au premier jour de son mandat, a semblé la désarçonner. L’avortement a été une thématique porteuse, mais qui n’a, au final, handicapé ni Donald Trump, ni les républicains engagés dans la course au Congrès, contrairement à ce qu’il s’était passé lors des élections de mi-mandat de 2022. Le sujet figurait loin derrière les préoccupations économiques pour une majorité de la population.

    Le contexte très défavorable a évidemment joué en défaveur de Kamala Harris. La vice-présidente représentait dans ce scrutin une administration sortante, dans la période post-Covid-19, marquée par une inflation terrible sur les produits de première nécessité, l’essence et le logement. Alimenté par des plans de dépenses législatifs énormes, ce choc pour les foyers modestes et les classes moyennes a été traumatisant. Il a été amplifié, politiquement, par le déni dans lequel s’est installée l’administration Biden.

    Celle-ci a longtemps refusé d’aborder cette question, même s’il n’existait pas de solution miracle. Certes, l’inflation s’est stabilisée sur l’année écoulée à 2,4 %. Mais les démocrates ont commis l’erreur d’abandonner aux républicains ce qu’on appelle aux Etats-Unis les sujets « de la table de cuisine », de la vie quotidienne. L’administration a privilégié l’indicateur de croissance (+ 2,8 % au second trimestre de 2024) et le chiffre des créations d’emplois, il est vrai remarquable (seize millions depuis 2021). Elle s’est aussi autocongratulée au sujet des investissements massifs dans les infrastructures et les secteurs stratégiques.

    Une forme de supériorité morale malvenue

    Mais tout cela met du temps à se traduire dans la réalité. Les microprocesseurs virtuels et les maquettes de ponts et chaussées ne remplissent pas le frigo ou le réservoir d’essence. C’est injuste ? C’est de la politique, et c’est la vie : le court terme prime.
    Or les démocrates, mus par une forme de supériorité morale malvenue, ont toujours prétendu combattre les mains gantées, face à un adversaire, Donald Trump, capable de tous les coups bas. Pour exemple : en 2020, alors président, il avait signé les chèques de soutien (1 200 dollars) en période de Covid-19 à des dizaines de millions d’Américains. On n’imagine pas l’impact de ce geste. Joe Biden, lui, ne l’a pas fait.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/07/defaite-de-kamala-harris-autopsie-d-un-desastre-politique_6380764_3210.html

    https://justpaste.it/dxya4

    • Le nouveau président élu remporte cette fois-ci le vote populaire.
      « Le Parti démocrate a ses responsabilités dans l’échec cuisant qui vient de lui être imposé »_
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/07/election-de-donald-trump-le-parti-democrate-a-ses-responsabilites-dans-l-ech

      Si Barack Obama avait déploré, ces dernières semaines, une tendance au vote républicain chez les jeunes hommes afro-américains, il semble avéré que, pour la première fois, les hommes latinos ont voté en majorité pour le candidat Trump. Plus conservatrices, attachées à la propriété privée et à l’entrepreneuriat individuel, ces minorités ont été séduites par le discours d’un Trump qui n’a pourtant pas cherché à modérer ses propos et ses actes pour les attirer, bien au contraire. Ainsi, la confirmation d’un vote républicain de plus en plus significatif chez les minorités ethniques est l’un des grands enseignements du cycle électoral 2024.

      #fermer_la_porte_derrière_soi #masculinisme

    • dans le même article de Laurence Nardon, celle-ci estime qu’en fait, Kamala était trop à gauche. Soit le diagnostic inverse de celui de Piotr Smolar dans le premier article référencé ici

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/07/election-de-donald-trump-le-parti-democrate-a-ses-responsabilites-dans-l-ech

      Une dernière et importante raison de l’échec démocrate tient aux propositions progressistes portées ces dernières années par le parti sur un certain nombre de sujets. La base militante du Parti démocrate, typiquement constituée de jeunes diplômés issus de familles aisées, a par exemple défendu le définancement de la police en réponse à l’affaire George Floyd, l’ouverture radicale et généreuse des frontières à l’immigration au lendemain de l’épidémie de Covid-19, ou encore un soutien inconditionnel aux personnes trans après les attaques de Donald Trump envers cette communauté.

      Or, ces diverses exigences ont effrayé une majorité de l’opinion publique américaine et ont été jugées excessives par une partie de l’électorat démocrate. Si Kamala Harris s’est bien gardée de reprendre ces propositions impopulaires dans sa campagne express, elle n’a pas assez clairement pris ses distances avec la gauche du parti.

      Cette difficulté à trancher entre courants modéré et radical s’est aussi manifestée sur la question du conflit au Moyen-Orient. Kamala Harris a ainsi cherché à ménager les démocrates traditionnels, qui soutiennent coûte que coûte l’Etat d’Israël, et un courant de gauche clairement propalestinien, sans parvenir à contenter personne.

      Quoique partiellement inexacte, la perception de la candidature de Harris comme étant « trop à gauche » est d’ailleurs l’une des clés d’explication de la déperdition du vote démocrate chez les minorités latino et afro-américaine.

    • Trop ou pas assez à gauche, les démocrates avaient déjà perdu avec la politique de Biden.

      Avec ceci que le mode de scrutin et le système de répartition inégale par état des grands électeurs est une atteinte au suffrage démocratique, si tant est que le vote le soit.

      Rajoute à cela qu’en période de stress guerrier dans lequel nous enfonce constamment le libéralisme galopant, le pire handicap politique c’est bien d’être une femme.

    • L’Histoire se répète : d’abord comme une farce puis comme une tragédie
      https://lundi.am/L-Histoire-se-repete-d-abord-comme-une-farce-puis-comme-une-tragedie

      (...) Pour commencer, nous avons traduit ce texte de nos confrères états-uniens de CrimethInc. dans lequel ils reviennent sur la responsabilité des Démocrates dans l’accession au pouvoir de Trump. (...)

      « Nous avons longtemps soutenu qu’au 21e siècle, le pouvoir d’Etat est une patate chaude. Comme la mondialisation néo-libérale a rendu difficile pour les structures étatiques d’amortir l’impact du capitalisme sur les gens ordinaires, aucun parti n’est capable de maintenir longtemps le pouvoir d’Etat sans perdre sa crédibilité. De fait, ces derniers mois, de troublantes défaites ont sapé les parties gouvernementaux en France, en Autriche, au Royaume-Uni et au Japon.

      (...) »

      Un commentaire moins affligeant àmha que la plupart. Ce commentaire (de CrimethInc) décrit le fil conducteur entre les différents pays occidentaux, supposément libéraux, qui, à la façon de Hollande ou Macron, chez nous, légifèrent en continu pour rendre illégale toute forme de contestation démocratique, et préparent de fait les armes pour le fascisme, le vrai. Ces actions rendent de fait impopulaire ceux qui insistent pour suivre cette voie, et par la démobilisation créée, ouvrent grandes les portes au pire, par la voie électorale, le comble.

    • Après la victoire de Donald Trump, une recrudescence des ventes de dystopies
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/08/recrudescence-des-ventes-de-dystopies-apres-la-victoire-de-donald-trump_6383

      L’élection américaine se traduit, dans l’édition, par une demande très forte de livres basés sur des sociétés imaginaires régies par un pouvoir totalitaire, comme « La Servante écarlate », de Margaret Atwood, ou « 1984 », de George Orwell.

    • Election de Donald Trump : « Le vote masculiniste a fini par l’emporter sur le vote féministe », Eric Fassin

      Pour comprendre l’élection présidentielle aux Etats-Unis, il faut se poser non pas une mais deux questions distinctes.

      D’une part, comment expliquer le vote pour Donald Trump ?

      D’autre part, pourquoi Kamala Harris n’a-t-elle pas réussi à mobiliser son électorat ?

      Comparons les résultats (provisoires) de 2024 à ceux de 2020 : Trump réunit à peu près le même nombre d’électeurs. S’il l’emporte de quatre à cinq millions de voix, c’est que Harris a beaucoup reculé par rapport à Joe Biden, sans doute de plus de huit millions (sur 81). On peut donc estimer qu’un dixième de l’électorat démocrate de 2020 s’est abstenu en 2024.

      Par exemple, dans l’Etat de New York, acquis aux démocrates, si, en pourcentage, Trump réduit l’écart de moitié, son électorat reste stable ; mais Harris a perdu près de un million de voix. Certes, la participation reste élevée, mais elle a baissé. Faute de prendre en compte l’abstention, on peut avoir l’illusion qu’une partie de l’électorat a basculé d’un camp à l’autre. Mais l’élection n’est pas un jeu à somme nulle. En réalité, le vote Trump est stable ; c’est le vote démocrate qui régresse.

      L’abstention, par définition, n’apparaît pas dans les sondages de sortie des urnes. Or, la plupart des interprétations sont fondées sur ces pourcentages de votants. Prenons l’exemple du gender gap, l’écart entre le vote des femmes et celui des hommes, qui joue surtout depuis 1996.

      Kamala Harris comme Hillary Clinton

      Au lendemain de la décision de la Cour suprême contre le droit fédéral à l’avortement, en 2022, la mobilisation des femmes a pesé dans les urnes. En 2024, le sexisme ostentatoire de Trump n’allait-il pas renforcer cette tendance ? Il n’en a rien été : certes, Harris l’emporte chez les femmes, mais moins que Joe Biden avant elle, et aussi moins que Trump auprès des hommes. Pour expliquer ces données paradoxales, on peut faire la double hypothèse d’une mobilisation forte chez les hommes (y compris chez les Latinos), et faible chez les femmes (du moins blanches, puisque celles-ci ont donné leurs voix en majorité au candidat républicain). Le vote masculiniste a ainsi fini par l’emporter sur le vote féministe.

      Pourquoi les femmes se sont-elles démobilisées ? La campagne de Harris rappelle celle de Hillary Clinton en 2016. Ni l’une ni l’autre n’ont remis en cause les politiques néolibérales embrassées par le Parti démocrate. La fin de campagne a aggravé les choses : pour gagner au centre, Harris a semblé céder aux intérêts du grand capital. Or, aux Etats-Unis comme ailleurs, les jeunes électrices sont de plus en plus liberal, c’est-à-dire marquées à gauche (30 points de plus que les jeunes électeurs).

      Autrement dit, leur féminisme ne s’arrête pas aux droits des femmes. C’est d’autant plus vrai que, plus exposées socialement, avec des salaires et des retraites moindres, et des charges familiales supérieures, les femmes sont davantage sensibles aux enjeux de protection sociale. Elles ne se sont pas ralliées à Trump ; mais elles ont moins soutenu Harris pour qu’elle puisse devenir la première présidente.

      La question économique joue donc un rôle dans l’abstention d’électrices, mais aussi d’électeurs, qui ont déserté le Parti démocrate. C’est vrai dans les classes populaires. Déjà en 2016, on les disait gagnées à Trump. Pourtant, dans l’électorat à faibles revenus, Hillary Clinton dominait encore d’une dizaine de points – mais déjà beaucoup moins que Barack Obama avant elle.

      C’en est fini du vote de classe

      En 2024, les revenus n’influent plus guère sur le vote. Harris devance légèrement son adversaire chez les plus pauvres et les plus riches, Trump gagne de peu dans les autres catégories. Mais cette quasi-égalité est un fait majeur : c’en est fini du vote de classe. Le sénateur Bernie Sanders, qui incarne la gauche démocrate, le souligne : « Il ne faut pas s’étonner que le Parti démocrate, qui a abandonné les classes populaires, soit abandonné par elles. » Il n’y a donc pas eu de « front démocrate ».

      Si les conditions économiques, en particulier l’inflation, jouent un rôle dans la désaffection pour Harris, elles n’expliquent pas l’adhésion à Trump.

      Il importe de le rappeler : on ne peut pas prendre au pied de la lettre les réponses aux sondages. Ainsi, la situation financière de 81 % des électeurs de Trump était-elle vraiment meilleure il y a quatre ans, en plein Covid, comme ils le déclarent à la sortie des urnes ? Il est vrai que les électeurs démocrates sont satisfaits de l’économie : les insatisfaits ne sont pas allés voter.

      Il est vrai aussi que les électeurs républicains, qui s’en déclarent très mécontents, mettent en avant une motivation économique presque autant que leur rejet de l’immigration. Pourtant, Trump lui-même n’en croit rien. En vain, ses conseillers ont tenté de le convaincre de consacrer un discours à l’économie, « le sujet le plus important ». Mais, devant la foule, en août, il ironise sur ces « intellectuels ».

      Un symptôme néofasciste

      Le vrai clivage, c’est le diplôme, et non l’argent , soit un antiélitisme culturel qui épargne les milliardaires. Lui préfère donc parler des frontières et de l’insécurité (ou du rire de son adversaire) : « Nous, on aime ça. » Or, sa stratégie est un succès.

      Comme en 2016, nul ne sait quelle sera la politique économique de Trump, alors que personne n’ignore ce que sera sa politique en matière d’immigration et de droits. Ses électeurs ne votent pas en raison de leurs intérêts, mais en réaction à leurs passions.

      L’électorat de Trump n’ignore pas ce que ce dernier représente, ce qu’il a fait et ce qu’il peut faire. Il a été choisi en connaissance de cause. Il n’a pas été élu malgré son #sexisme, son #racisme, sa xénophobie, en dépit de ses condamnations et de sa tentative avortée de coup d’Etat, mais pour tout cela : les trumpistes jouissent de ces transgressions. Leur ressentiment n’est pas la traduction d’un déclassement objectif puisque c’est un vote transclasse. Nul ne perçoit Trump aujourd’hui comme un remède au néolibéralisme ; il en est un symptôme néofasciste. Il incarne un puissant désir d’inégalité , en réaction à toutes les revendications d’égalité.

      Les électeurs de Trump ont beau se dire, autant que les autres, inquiets pour la démocratie, en réalité, ce qui les définit, c’est soit l’indifférence à la démocratie, menacée le 6 janvier 2021, soit la haine de la démocratie, protégée par l’Etat de droit. En même temps, chez les démocrates, comme c’était déjà le cas pour Hillary Clinton, la clé de l’échec ou du succès, c’est l’abstention. Pour mobiliser la gauche, il n’y a donc pas à choisir entre la critique du néolibéralisme et la résistance au néofascisme : c’est un même désir démocratique d’égalité.

      Eric Fassin, sociologue et américaniste, est professeur à l’université Paris-VIII-Vincennes - Saint-Denis. Il a notamment publié « Populisme : le grand ressentiment » (Textuel, 2017), et « Misère de l’anti-intellectualisme. Du procès en wokisme au chantage à l’antisémitisme » (Textuel, 224 pages, 19,90 euros).

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/12/election-de-donald-trump-le-vote-masculiniste-a-fini-par-l-emporter-sur-le-v

      #abstention #néofascisme

    • « Aux Etats-Unis, la trahison de l’administration démocrate a dilapidé une partie de son capital auprès des syndicats »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/20/aux-etats-unis-la-trahison-de-l-administration-democrate-a-dilapide-une-part

      En France, les menaces de grèves dans le transport ferroviaire planent sur la fin d’année, avec un premier mouvement dès le 21 novembre. Elles se nourrissent des inquiétudes pour l’emploi et les conditions de travail devant le démantèlement du fret de la SNCF, touche supplémentaire d’une privatisation rampante du rail.

      Il est vrai que les expériences étrangères, particulièrement aux Etats-Unis, ne sont guère rassurantes. Le fret ferroviaire est un des exemples de bouleversement de secteurs nés des premières révolutions industrielles, montrant que, depuis une vingtaine d’années, les gains de productivité ne sont pas cantonnés aux seuls secteurs de la haute technologie. Derrière le vocable « exploitation ferroviaire programmée de précision », les compagnies privées américaines sont passées en quelques années d’une organisation en étoile autour de « hubs » (centres de tri) à un système d’itinéraires flexibles avec chargement de quai à quai.

      En éliminant ainsi les manœuvres de réorientation du fret au sein d’une même plateforme sur différents trains se rendant à une destination finale, les sociétés pouvaient rallonger les trains, réduire le personnel de déchargement, supprimer les temps morts des machinistes et diminuer le personnel d’entretien. Depuis 2012, les profits ont grimpé, les heures travaillées ont diminué d’un tiers, mais les conditions de travail se sont dégradées (intensification, flexibilité subie), et la crainte que cette course financière ne se traduise à terme, comme pour Boeing, par des failles de sécurité majeures est devenue de plus en plus vive (« Tracking Productivity in Line-Haul Railroads », Brian Chansky et Michael Schultz, Beyond the Numbers, n° 13/2, 2024).

      Les sirènes du pire

      Ce qui a conduit les syndicats du rail à avancer en 2022 une série de revendications : effectifs minimaux par train, augmentations salariales, paiement des jours de congé maladie. La contre-proposition patronale ayant été massivement rejetée par la base syndicale, une grève se profilait fin 2022, au risque d’accroître les difficultés des chaînes d’approvisionnement consécutives à la pandémie.

      En 1916, face à une telle menace, alors que les Etats-Unis se préparaient à entrer en guerre, le président Woodrow Wilson (1856-1924) et le Congrès avaient cédé la journée de huit heures réclamée par les cheminots. Mais l’administration Biden-Harris a pris un tout autre chemin. Elle a demandé au Congrès de voter une loi bipartisane pour entériner la proposition patronale et bloquer toute grève. Le Railroad Workers United a immédiatement réagi : « C’est un moment décisif pour l’héritage de Joe Biden. Il va devenir l’une des plus grandes déceptions de l’histoire du travail. » Fait exceptionnel, plus de 500 historiens ont écrit à Biden pour rappeler l’effet domino des grandes décisions concernant les travailleurs des transports, et dénoncer l’erreur historique de l’administration Biden-Harris.

      Quelques semaines plus tard, en février 2023, à East Palestine, un train de 2,8 kilomètres de long bourré de produits chimiques déraillait et s’enflammait, provoquant un désastre environnemental majeur en Ohio et en Pennsylvanie. Dans les jours suivants, un jeune sénateur de l’Ohio fraîchement élu dénonçait face aux caméras l’impéritie des autorités fédérales et promettait de ne pas oublier la classe laborieuse des Appalaches. Son nom : J. D. Vance, futur vice-président élu de Donald Trump.

      La trahison de l’administration démocrate a dilapidé une partie du capital qu’elle s’était construit par une série de mesures prosyndicales. Pendant que la campagne Harris-Waltz faisait défiler les soutiens des personnalités du showbiz au ticket démocrate, les syndicats s’évertuaient sans succès à convaincre leur base de ne pas succomber aux sirènes du pire. La désertion de l’électorat démocrate a fait la victoire de Trump : le républicain a gagné environ 3 millions de voix par rapport à 2020, la démocrate en a perdu 7 millions. Une leçon pour les forces progressistes à travers le monde.

      Philippe Askenazy est économiste du travail, Centre Maurice Halbwachs-CNRS-ENS-PSL

  • If Donald Trump Beats Kamala Harris, Here’s Why - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/11/04/us/politics/if-trump-wins-heres-why.html

    Gender

    A Trump victory would be his second out of three bids for president. In both wins, he will have defeated a woman, suggesting again that many voters have trouble envisioning a woman in the Oval Office.

    It may be hard to prove that Ms. Harris lost specifically because of sexism. But gender is playing a major role in how Americans vote this year.

    The final New York Times/Siena College poll, taken at the end of October, found Mr. Trump leading Ms. Harris among men, 55 percent to 41 percent. Mr. Trump’s swaggering, uninhibited style, along with his promises of a booming economy, had particular resonance with Black and Latino men. That helped him chip away at a vital part of the Democratic base.
    Transgender people as scapegoats

    Mr. Trump has tapped into anger and grievance throughout his political career. That was particularly effective this year amid the perception, even among many Democrats, that the party had gone too far to the left on some cultural issues. Chief among those was transgender rights.

    Mr. Trump often, and falsely, suggested that children were going off to school and returning home having had gender-altering surgery without their parents’ knowledge or consent. Once his campaign found video clips in which Ms. Harris, as California’s attorney general, took positions on what he presented as the woke side of these issues, he and his allies spent millions putting those statements in front of voters.

    A month before the election, Mr. Trump and Republican groups had spent $65 million on advertisement focusing on trans issues, according to a New York Times analysis of advertising data compiled by the media-tracking firm AdImpact.

    #Masculinisme #Politique #Trump

  • Opinion | Trump, Musk and an American Masculinity Crisis | Zeynep Tufekci

    https://www.nytimes.com/live/2024/10/30/opinion/thepoint#trump-elon-musk-masculinity

    Zeynep Tufekci
    Oct. 31, 2024, 3:00 p.m. ETOct. 31, 2024

    Opinion Columnist
    Trump, Musk and an American Masculinity Crisis

    Elon Musk has put full force of his billions, his ownership of the X platform and himself on the line for Donald Trump, especially in Pennsylvania. Some of what he has promised to do, such as a $1 million giveaway, may well be illegal. Other out-out-the ordinary actions — appearing onstage at Trump rallies or blasting false claims about election integrity — have involved aggressively breaking longstanding norms.

    By blatantly upending practices (or even laws) and seemingly getting away with it, Musk also appeals to a constituency that both parties are trying to win: young men. Musk’s companies look like the boy-toy aisle in a store organized according to traditional gender roles. And both Musk and Trump frequently float coded ideas about their version of a male-dominated society in their public comments.

    All this may help explain why Musk and Trump have aligned their brands. Musk gets a big platform for his version of masculinity and the possibility that Trump will put him in charge of parts of the government and provide favors to his businesses. Trump gets someone who could gin up turnout among the young male voters he needs to balance the widespread revulsion he has engendered among women.

    Each man is taking advantage of an emergent crisis of masculinity in American society in order to gain greater power. With the rise of feminism and the fall of one version of a male-dominated society with traditional lines of authority and industrial jobs, many men now lack the classic masculine roles they once might have filled. Historically, authoritarian (and, yes, fascist) movements have projected a sort of über-masculinity that’s unrestrained by rules and promised to usher in a world in which their will would triumph through force and dominance. A modern-day masculinity crisis makes room for this kind of thinking to take root in the United States.

    This is why more men should speak up loudly for a positive, empowering vision of masculinity that doesn’t come at the expense of women and doesn’t prize “getting away with” breaking rules. And the rest of us must recognize that a masculinity crisis exists, rather than dismissing it — as many do on social media — as merely the last cry of those who have lost special privileges.

    Young men, in particular, have grown up in a world of feminism and deindustrialization, and they certainly face distinct challenges as they find their way in an unsettled world. Around them are a gaggle of podcasters, YouTube video producers, Twitch streamers and organizers of political rallies who assert that men have been shafted and claim that they should wrest back control over society by any means available, including force.

    It’s not hard to see why this combination may seem attractive to many young men, especially when Trumpian appeal is matched with Musk’s money, boy toys and an implied promise that if you’re a man like them, you too can dominate and get away with it.

    But there are other ways to be strong and decent young men, and it’s essential to build and model that alternative, positive vision. The stakes are high in this election, and they will only continue to grow after Tuesday.

    #Zeynep_Tufekci #Masculinisme

  • Donald Trump à la conquête de l’électorat masculin pour la présidentielle américaine : catch, commentaires graveleux et podcasts machos
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/22/donald-trump-a-la-conquete-de-l-electorat-masculin-pour-la-presidentielle-am

    Le candidat républicain multiplie les clins d’œil complices pour inciter les hommes qui se désintéressent en temps normal de la politique à voter pour lui.

    Par Piotr Smolar (Atlanta, envoyé spécial)
    Publié le 22 octobre 2024 à 05h30, modifié le 22 octobre 2024 à 17h35

    Temps de Lecture 7 min.

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    Temps de prière avant un rassemblement de campagne du candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump, à Latrobe, en Pennsylvanie, le 19 octobre 2024.
    Temps de prière avant un rassemblement de campagne du candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump, à Latrobe, en Pennsylvanie, le 19 octobre 2024. WIN MCNAMEE / AFP

    Pendant sa longue carrière de vedette de catch, Hulk Hogan en avait fait sa marque de fabrique : avant chaque combat, il déchirait son tee-shirt sans manches, tandis que résonnait sa chanson fétiche, Real American. La séquence a produit un effet particulier sur la scène de la convention républicaine à Milwaukee (Wisconsin), en juillet. Bien que retraité, Hulk Hogan est venu y apporter son soutien à un « gladiateur », Donald Trump. Le lendemain, le candidat était introduit sur la scène par l’un de ses plus proches amis, Dana White, le président très controversé de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), la ligue d’arts martiaux mixtes. « D’après ce que m’ont dit ses enfants, je suis le seul gars avec lequel il a une connexion », a confié Dana White à propos du milliardaire, au magazine Time, le 12 septembre.
    Lire aussi | En direct, présidentielle américaine : les dernières informations sur Donald Trump, Kamala Harris, les sondages et les réponses à vos questions

    On ne sait si c’est vrai, ni même si Donald Trump a des amis véritables. Mais cette proximité paraît à la fois sincère et stratégique. Hulk Hogan et Dana White sont deux figures très populaires dans l’univers MAGA (Make America Great Again ; supporteurs de Trump), pétri de bro culture, cette connivence masculine faite de références populaires que ne cesse de promouvoir Donald Trump. Elle s’exprime dans des podcasts bénéficiant d’une énorme audience, tel celui de Joe Rogan, à travers des événements sportifs et musicaux. La bro culture murmure une nostalgie – celle d’une domination au détriment de l’autre sexe –, mais elle se nourrit des technologies modernes, telle l’intelligence artificielle, mises au service du sarcasme et de la méchanceté.

    Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, un phénomène s’impose nettement : le fossé entre le vote des hommes et celui des femmes. Il est d’autant plus grand quand on aborde les segments plus jeunes de la population. « L’écart entre les jeunes hommes et les jeunes femmes est incroyable, souligne Sarah Longwell, experte et rédactrice en chef du site d’information conservateur The Bulwark. Chaque sondage, chaque étude qualitative que je fais avec des électeurs montre que Trump se surpasse avec les hommes dans tous les segments de la population, avec les Noirs, les Hispaniques… Les hommes, c’est sa stratégie, sa plaidoirie finale. Mais, si j’étais Trump, je m’inquiéterais à l’idée de miser sur les jeunes hommes. Ce n’est pas le groupe le plus fiable quand il s’agit de voter. Les femmes sont plus nombreuses, et plus susceptibles de se déplacer en masse. »

    #Masculinisme #Extrême-droite

  • L’affaire de Mazan vu à travers du prisme du terrorisme masculiniste

    Une série de crimes violents, orchestrée méthodiquement en réseau, ayant pour objectif de normaliser les violences sexuelles et visant une femme, symbole de toutes les autres… Et si l’affaire Mazan relevait d’une nouvelle forme de terrorisme – masculiniste – contre lequel il est crucial de protéger notre pays ?

    Le procès ouvert le 2 septembre 2024 à Avignon bouleverse les perceptions collectives des violences sexuelles. Cette affaire de viols de masse mobilise l’appareil judiciaire pour une durée de quatre mois, en raison de la gravité et de l’ampleur des crimes commis. Entre 2011 et 2020, un total de 92 viols a été perpétré sur une seule victime. L’exploitation des fichiers saisis chez Dominique Pélicot, maître d’œuvre, a permis aux enquêteurs de cartographier un réseau tentaculaire de 83 violeurs présumés, dont 54 ont été formellement identifiés. Parmi ces hommes, 23 avaient des antécédents judiciaires, certains pour violences conjugales et d’autres pour violences sexuelles. Au total, 49 accusés sont poursuivis pour viol aggravé, un pour tentative de viol, et un autre pour agression sexuelle. De plus, cinq d’entre eux sont inculpés pour possession massive d’images pédopornographiques, renforçant ainsi la dimension criminelle transnationale du dossier.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/10/21/laffaire-de-mazan-vu-a-travers-du-prisme-du-te

    #feminisme #masculinisme

  • La Russie veut interdire la promotion de la vie sans enfant.

    „Je to nemoc.“ Moskva chce zakázat propagaci bezdětnosti — ČT24 — Česká televize
    https://ct24.ceskatelevize.cz/clanek/svet/je-to-nemoc-moskva-chce-zakazat-propagaci-bezdetnosti-354083

    La Russie veut interdire la promotion de la vie sans enfant. La nouvelle loi a été adoptée en première lecture par la Douma, le Parlement russe, jeudi 17 octobre. La diffusion de cette idée sur l’internet, dans les médias ou dans la publicité sera passible de lourdes amendes. Il s’agit d’une mesure supplémentaire par laquelle les autorités veulent inverser la tendance défavorable à la baisse des taux de natalité.

    Les députés russes ont approuvé à l’unanimité la nouvelle législation, qui doit encore faire l’objet d’une deuxième et d’une troisième lecture. Selon Reuters, la publication de documents - sur l’internet ou dans les médias - y compris les publicités qui présentent la vie sans enfant comme attrayante, sera interdite sous peine d’amende. Selon l’AFP, les personnes physiques pourraient se voir infliger une amende de 400 000 roubles en cas de violation de la nouvelle loi, les fonctionnaires le double et les personnes morales une amende pouvant aller jusqu’à cinq millions de roubles.

    Le nombre de bébés nés en Russie cette année est le plus bas depuis un quart de siècle. Les responsables politiques ont identifié le « mouvement des personnes sans descendance » comme le principal responsable de cette situation. Pourtant, peu de personnes en Russie partagent leurs idées sur les avantages d’une telle vie, principalement sur les médias sociaux. Il n’existe pas de clubs ou d’associations officiels dans le pays qui promeuvent publiquement cette idée.

    Toutefois, ce fait n’intéresse pas les dirigeants du pays. « Le mouvement pour l’absence d’enfants doit être interdit par la loi, afin qu’il disparaisse purement et simplement. Il a perdu toute pertinence et ne correspond pas aux attentes actuelles des femmes », a déclaré Valentina Matviyenko, présidente du Conseil de la Fédération de Russie.

    „Je to nemoc“

    „Je to nemoc. Je to chorobný nález. A jakoukoliv chorobu je třeba léčit, aby se ostatní nenakazili,“ hlásá zase generální ředitel televizního kanálu ruské pravoslavné církve Boris Korčevnikov. Ten je nejen proti propagaci života žen bez dětí, ale tvrdě se vymezuje i proti potratům. Navrhuje, aby za ně ženy v Rusku musely platit. Zatím je v zemi interrupce plně hrazená ze zdravotního pojištění.

    Sofia Rusovová z Konsorcia ruských ženských nevládních organizací se ochraně práv žen v zemi věnuje více než pět let. Je přesvědčena, že placené potraty ani zákaz propagace života žen bez dětí porodnost nezvýší. „Dlouhá léta pracujeme s ženami z různých sociálních vrstev. Rozhodnutí nemít dítě je hlavně způsobeno materiálním nedostatkem a ekonomickými problémy. Poslanci tyto příčiny nehledají,“ zdůraznila.

    #russie_loi #Douma #répression #masculinisme #femmes #promotion_de_la_vie_sans_enfant #libertés #natalité

  • Opinion | The Point: Conversations and insights about the moment. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/live/2024/08/27/opinion/thepoint

    Zeynep Tufekci
    Aug. 27, 2024, 12:05 p.m. ETAug. 27, 2024

    ‘Free Speech’ Should Not Shroud Criminal Activity

    The detention in France of Pavel Durov, the founder and chief executive of the messaging app Telegram, has sparked a loud outcry about free speech. Elon Musk has portrayed the arrest on his X account as an ominous threat to free speech, and Robert F. Kennedy Jr. referred to the app as an “encrypted, uncensored” platform and said “the need to protect free speech has never been more urgent.”

    It’s a curious case, and the French government hasn’t helped matters by releasing information in dribs and drabs. While it is possible that there are free speech issues entangled here, some early details suggest the issue may be one of criminal activity.

    On Monday, the French prosecutor said in a statement that Durov — who is a citizen of France, Russia, St. Kitts and Nevis and the United Arab Emirates — was being held for questioning in connection with an investigation into criminal activities on the app, including the trading of child sexual abuse material as well as drug trafficking, fraud and money laundering. Notably, Telegram explicitly boasts that it has never disclosed user data to any government, ever.

    Questions have long swirled around Telegram. Contrary to widespread belief, Telegram is not encrypted in any meaningful sense. That would be “end to end” encryption, so that even the company couldn’t read users’ messages. Telegram — and anyone it chooses — can read all group chats, and there is no way to fully encrypt them. Those very large groups are the main attraction of the platform.

    Private chats on Telegram also lack end-to-end encryption by default. Here, though, users can undergo an onerous process to turn on end-to-end encryption, which then applies only to that conversation. Even the protection provided to private chats is murky: Cryptography experts have long questioned whether Telegram’s limited encryption actually meets security standards.

    Durov was born in Russia, where Telegram is used widely. The Kremlin has Durov’s back: It issued a statement that unless more evidence is provided, Durov’s detention may be “a direct attempt to limit freedom of communication.” Russian antiwar activists have long wondered how the Kremlin seems to know so much about their activities on Telegram. (Good question.)

    Free speech is an important value, but protecting it does not mean absolving anyone of responsibility for all criminal activity. Ironically, Telegram’s shortage of end-to-end encryption means the company is likely to be more liable simply because it can see the criminal activity happening on its platform. If, for example, Telegram did not cooperate with authorities at all after receiving legal warrants for information about criminal activities, that would mean trouble even in the United States, with its sweeping free speech protections.

    #Telegram #Pavel_Durov #Zeynep_Tufekci #Chiffrement

  • La tentation réactionnaire des incels
    https://laviedesidees.fr/La-tentation-reactionnaire-des-incels

    Se qualifiant de “célibataires involontaires”, les incels cultivent sur internet un entre-soi masculiniste et une misogynie violente. Entre rancœur et frustration, certains en viennent à épouser les conceptions racialistes de l’extrême droite.

    #Société #féminisme #violence #masculinisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240709_incels.pdf