• Migrants : des enfants obligés de se prostituer pour passer la frontière franco-italienne - Sud Ouest.fr
    https://www.sudouest.fr/2018/07/29/migrants-des-enfants-obligees-de-se-prostituer-pour-passer-la-frontiere-fra

    Selon l’ONG Save The Children Italia, au moins 160 petites filles ont été exploitées sexuellement alors qu’elles tentaient de passer en France depuis janvier 2017.

    « Inacceptable » : c’est ainsi que Raffaela Milano, la directrice des programmes Italie-Europe de l’ONG Save The Children, qualifie la situation des migrants mineurs bloqués autour de Vintimille et qui cherchent à aller en France.

    Dans son rapport, l’association de protection des enfants affirme que des mineures sont forcées de se prostituer pour payer les passeurs : ces derniers réclament entre 50 et 150 euros pour leur faire traverser en bus la frontière française.

    Ces jeunes migrantes, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, sont parfois aussi obligées de vendre leurs corps en échange de nourriture ou d’un abri, précise le rapport de l’ONG, rédigé en italien mais traduit par The Guardian.
    Au moins 160 petites filles exploitées sexuellement

    « Ce sont des filles très jeunes et particulièrement à risque, qui sont parmi le flot invisible de migrants non accompagnés en transit à la frontière nord de l’Italie dans l’espoir de retrouver leurs proches dans d’autres pays européens », détaille Raffaela Milano.

    La situation se serait encore aggravée après le démantèlement en avril du camp de la Roya, près de Vintimille. Forcés de rester dans la clandestinité et de se cacher des autorités, les mineurs sont plus difficiles à repérer et à protéger.

    « Il est intolérable que dans notre pays, enfants et adolescents tombent dans les réseaux d’exploiteurs sans scrupule ». Raffaela Milano.

    Selon l’ONG, plus de 1 900 filles auraient ainsi été exploitées sexuellement entre janvier 2017 et mars 2018. Parmi elles, la présence de 160 enfants est avérée. Les autres auraient soit atteint récemment l’âge de 18 ans, soit se feraient passer pour des adultes.

    #viol #culture_du_viol #pedoviol #masculinité

  • Violences sexuelles : les pompiers de Paris visés par trois enquêtes
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/07/28/01016-20180728ARTFIG00057-violences-sexuelles-les-pompiers-de-paris-vises-p

    Après la plainte d’une jeune femme de 20 ans déposée fin 2017, une enquête préliminaire pour viol a notamment été ouverte par le parquet de Créteil, révèle Le Monde cette semaine. Deux autres plaintes ont été déposées en mars dernier par deux autres femmes pompiers de Paris.

    Ces affaires risquent encore d’écorner l’image des pompiers de Paris. D’après Le Monde , cette unité de l’armée de terre - qui couvre la capitale et la petite couronne - est actuellement visée par trois enquêtes judiciaires pour des faits d’agressions sexuelles et de viol. Une jeune femme de 20 ans, qui avait rejoint la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) en juin 2016, a déposé plainte pour viol à l’automne 2017 et une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Créteil. À Paris, la justice a également ouvert deux autres enquêtes après des plaintes déposées en mars dernier par deux femmes de la caserne de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, pour des faits de harcèlement et d’agression sexuels.

    #viol #violences_sexuelles #pompiers #armée #virilité #sauveurs #masculinité

  • Masculinité toxique : éduque-t-on nos fils à mourir par suicide ? | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/164261/sante-mentale-suicide-hommes-masculinite-toxique-injonctions-emotions-facteurs

    Selon les dernières données sur le suicide fournies par les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC), 77% des 45.000 personnes qui se tuent chaque année aux États-Unis sont des hommes. De même, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les hommes meurent davantage par suicide que les femmes partout dans le monde, avec un ratio compris entre 1,5 pour 1 et 3 pour 1—ce qui en fait une majorité des plus de 800.000 personnes qui se donnent la mort chaque année. D’un point de vue mondial, les suicides comptent pour la moitié des morts masculines violentes.

    Pour des raisons évidentes, les motifs qui poussent quelqu’un à se supprimer sont compliquées à réduire à un objet d’étude. Mais si nous voulons tenter de réduire le taux de suicide, il faut savoir pourquoi il touche majoritairement des hommes.
    Dans une enquête organisée par mon association Promundo et conduite auprès de 1.500 jeunes hommes âgés de 18 à 30 ans, avec le soutien de la marque Axe, nous avons découvert que près d’un sondé sur cinq avait pensé au suicide au cours des deux semaines passées.

    Les plus sujets à ce genre de pensée sont ceux pour qui être un homme signifie montrer que l’on est fort, ne pas parler de ses problèmes et refouler ses émotions : ceux-là sont deux fois plus susceptibles d’avoir envisagé de mettre fin à leurs jours.

    Des études menées dans d’autres pays ont obtenu des résultats approchants : les hommes qui ont les idées les plus contraignantes de la masculinité présentent davantage de risques d’avoir des idées suicidaires que ceux qui ne sont pas aussi coincés dans une « virilité forcée ».

    En tant qu’hommes, nous ne possédons souvent même pas les mots qui permettraient d’exprimer ou de comprendre nos émotions.

    Être un homme aux États-Unis, et dans le reste du monde, signifie trop régulièrement apprendre à réprimer ses expériences émotionnelles –au point qu’en tant qu’hommes, nous ne possédons souvent même pas les mots qui permettraient d’exprimer ou de comprendre nos émotions.

    Des psychologues appellent ce phénomène l’alexithymie, soit l’incapacité à reconnaître et à communiquer ses émotions, et ont remarqué qu’il était plus courant chez les hommes que chez les femmes.

    La demande d’aide comme aveu de faiblesse

    Voici un exemple de la manière dont cela fonctionne. Dans le cadre des activités de Promundo auprès de jeunes hommes et de jeunes femmes, qui visent à interroger les idées toxiques sur la masculinité et à les remettre en question, nous proposons un atelier que nous appelons « Exprimer mes émotions ».

    Nous demandons à de jeunes hommes à qui nous présentons cinq émotions quelle est celle qu’ils ont le plus de facilité à exprimer et celle pour laquelle c’est impossible. Invariablement, les jeunes hommes disent que la colère et la joie sont les émotions les plus faciles à exprimer. L’affection, la tristesse ou la peur ? « Sûrement pas », disent-ils : de vrais hommes ne peuvent pas montrer ça.

    Les idées que nous entretenons sur la masculinité insinuent que demander de l’aide est une faiblesse ou une caractéristique féminine –voire homosexuelle. Il est non seulement mal vu, mais même considéré comme peu viril pour un homme de solliciter une aide médicale ou un moyen de soutenir sa santé mentale.

    Reconnaître ressentir de la douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, c’est prendre le risque de se voir signifier par les hommes de votre entourage que vous n’êtes pas un « vrai homme ».
    ...

    Le suicide est bien plus répandu chez les hommes blancs aux États-Unis, chez cette catégorie d’hommes qui ont l’impression que le monde leur doit un boulot stable et bien rémunéré, et le respect qui va avec. Ils ont perdu leur emploi et sont dans une situation personnelle génératrice de stress, souvent un divorce ou une rupture familiale.

    Les données actuelles montrent qu’un homme en âge de travailler sur quatre à cinq –soit environ vingt millions– n’a pas d’emploi, un chiffre trois à quatre fois supérieur aux années 1950.

    Beaucoup de ces hommes ressentent ce que les sociologues et l’expert en masculinité Michael Kimmel appellent un « aggrieved entitlement », soit la sensation d’avoir été lésé dans ce qui leur revient de droit.

    #suicide #virilité #masculinités #misogynie #homophobie #male_entitlement

    • Comparer juste le nombre d’hommes et de femmes incarcérées pour des faits de #violence.
      Le suicide reste un meurtre commis sur soi-même.
      Le plus souvent l’objectif de se libérer des contraintes de la condition humaine par sa propre mort est une violence qui se répercute sur la famille et les proches. J’ai une amie dont le père est allé se suicider le jour de ses 40 ans, en quittant le repas d’anniversaire, un mois après son neveu a suivi l’exemple, laissant deux orphelins, deux ans après mon amie est décédée d’un cancer généralisé puis sa mère s’est tuée en se jetant par la fenêtre. Je reste dans une grande colère vis à vis des lâches salopards qui jouent les hommes forts en infligeant le spectacle de leur mort. C’est le fantasme de l’indispensable, le héros mort à la guerre de sa volonté qui entraine la désolation autour de lui, sauf qu’il n’y a pas de guerre, sauf qu’il n’y a plus de tragédies grecques, que des excès de pouvoir dégueulasses.

  • http://www.liberation.fr/france/2018/07/17/une-victoire-au-foot-c-est-aussi-le-moment-ou-les-hommes-reaffirment-des-

    Violences sexuelles
    « Une victoire au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes »

    Mardi 10 juillet, 22h30. La France vient de battre la Belgique 1 à 0 et accède à la finale de la Coupe du monde, de quoi faire espérer une deuxième étoile sur le maillot des Bleus vingt ans après le premier sacre de 98. Avec ses amis, Julie, 26 ans, fête la victoire de l’équipe de France dans un bistrot du XVIIIe arrondissement de Paris, ravie de l’effervescence collective. Avant d’être victime d’une agression sexuelle en pleine rue. « Quand vient le moment de rentrer, je m’aperçois que le service de bus tourne au ralenti : le prochain est dans vingt minutes, je checke mon portable qui me propose un itinéraire – à pied – moins long et plus économique qu’un taxi, raconte-t-elle à Libération. Je traverse le périph pour rentrer chez moi quand un mec, visiblement bien imbibé – et pas que de ferveur footballistique – m’empoigne fermement les deux bras et me sort "Qui a gagné ? Qui a gagné ?" J’ai à peine le temps de répondre qu’il me saute dessus et force un bisou – sur la bouche. Je rentre en tremblant et en colère. »
    Main aux fesses

    Le récit de Julie, qui avait pourtant choisi de ne pas trop s’éloigner de chez elle afin de « pouvoir rentrer en sécurité » après la finale, n’est pas isolé. Comme elle, ces derniers jours, plusieurs femmes, et des témoins, ont fait part des violences sexuelles subies lors de ces moments de liesse populaire dans les rues de grandes villes françaises. Si les autorités policières n’ont pas communiqué sur le nombre de plaintes éventuelles déposées, la presse – à l’instar de BuzzFeed – s’est fait écho de plusieurs témoignages, la plupart du temps partagés sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter. Citée par LCI mardi après-midi, une source judiciaire fait elle état à ce jour de deux interpellations à Paris pour agression sexuelle, dont celle lundi d’un individu pour des faits d’exhibition sexuelle.

    Une copine vient de se battre dans les rues de Paris pour ne pas être embrassée de force.
    S’il-vous-plaît, soyez vigilant-es et intervenez.
    — Juliette Lancel (@Oniromanie) 15 juillet 2018

    C’est par exemple le cas de Laura (1), 19 ans, qui vit aux Sables-d’Olonnes, en Vendée, agressée lors de la finale. « J’ai assisté à une partie du match au travail, puis je suis rentrée en voiture, détaille la jeune femme auprès de Libération. Dix minutes après être arrivée dans un bar, à 50 mètres de chez moi, deux grands gaillards ont commencé à discuter avec moi. Sauf qu’ils m’ont attrapée par la taille et m’ont demandé de les embrasser. Je les ai repoussés et je leur ai dit non un peu brusquement pour qu’ils comprennent. » Deux minutes après, un de leurs amis lui touche les fesses sans son consentement : une agression sexuelle, selon le code pénal. Laura décide de rentrer chez elle, mais les deux hommes repèrent sa voiture et viennent la solliciter à son domicile à deux reprises : « A la fin du match, ils sont venus toquer chez moi pour me demander de sortir "faire la fête avec eux", me dire que je n’avais "pas de raisons d’avoir peur", etc. Ils sont revenus vers minuit et j’ai failli appeler la police mais ils ont déguerpi rapidement après. »
    Violences banalisées

    Des agressions sexuelles ou des comportements sexistes qui ne sont pas spécifiques aux manifestations sportives, et qui se retrouvent dans différents types de grandes fêtes publiques en plein air : fêtes de Bayonne ou de Pampelune en Espagne, théâtre d’un viol collectif en 2016, ou encore festivals de musique. Ces dernières années, des festivalières se sont d’ailleurs exprimées pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles avaient été victimes lors de ces événements musicaux. En mai, Vera Papisova avait raconté dans une enquête publiée dans Teen Vogue (dont Libération s’était fait l’écho) avoir été « pelotée 22 fois » contre son gré lors du festival Coachella, en Californie. La cinquantaine de festivalières qu’elle avait interrogées avaient elles aussi été agressées ou harcelées sexuellement lors du festival. Selon une étude américaine publiée en début d’année, 90% des femmes qui se sont rendues à un concert ont déjà subi une forme de harcèlement sexuel.

    « Ces problèmes se posent dans toutes les fêtes alcoolisées où les comportements sexistes et machistes s’aggravent, expliquait en 2016 à Libération Yves Raibaud, chercheur, géographe à l’université de Bordeaux-Montaigne et spécialiste des questions sur le genre et la ville. La conquête de la rue par les filles ne va pas de soi. On accepte qu’elles fassent la fête parce qu’on a besoin d’elles pour que ça soit "joli" dehors mais c’est à leurs risques et périls. […] La rue, comme les villes en général, reste un espace de domination masculine. » « Une victoire comme celle-ci au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes, ou se sentent obliger de les réaffirmer, sous peine de ne pas être vus comme de vrais hommes, analyse de son côté l’anthropologue et urbaniste Chris Blache, à l’initiative de la plateforme de réflexion Genre et ville. Dans un événement de liesse, libérateur et bienvenu, il est aussi admis qu’on peut se lâcher, ce qui malheureusement banalise ces violences, très mal vécues par les femmes qui en sont victimes. »
    « On me dit que je gâche l’ambiance »

    Dans le sillage de #MeToo, certaines femmes utilisent les réseaux sociaux pour parler des agressions subies, y compris lors de ce genre d’événements. Contactée par Libération, Elsa (1), jeune femme de 29 ans à l’origine d’un thread qui a compilé sur Twitter des témoignages d’agressions et de harcèlement sexuel, explique avoir voulu montrer « la quantité et le contenu des témoignages pour que chacun se fasse son propre avis sur la question ». « Hier encore j’ai entendu dans des discussions avec mon entourage que les comportements dans la rue étaient tous "normaux" et "tolérables" compte tenu des circonstances et d’autres dires qu’une femme qui sort dehors, en ville, pour cet événement ne devrait pas s’étonner de ce qu’il lui arrive… » poursuit l’internaute d’origine toulousaine, restée en partie chez elle par peur de ne pas se « sentir en sécurité dans la foule ».

    « En 1998, cela ne devait pas être bien glorieux, mais on n’en parlait pas, complète la chercheuse Chris Blache. Depuis, même si le sujet reste complètement tabou au nom d’une certaine gauloiserie, la parole s’est libérée. » Mais gare au retour de bâton en ligne pour celles qui osent parler. « Après mon tweet, j’ai reçu quelques insultes, on me traite de menteuse, on me dit que je gâche l’ambiance, que je n’avais qu’à pas aller fêter la finale, que j’ai pris des risques, ajoute Laura. Comme si j’étais responsable des agissements des hommes. »

    #violences_sexuelles #culture_du_viol #masculinité #domination_masculine

  • Dimanche 15 juillet 2018 : scènes de violences dans toute le pays. Des « casseurs » se joignent au supporters en liesse. Certains « voyous » arborent un drapeau tricolore en pillant des magasins (quelle horreur ... mais pour une fois, les blacks blocks sont hors de cause)
    https://www.lci.fr/coupe-du-monde/coupe-du-monde-2018-finale-france-croatie-violences-sur-les-champs-elysees-ce-qu

    Mais aussi quantité d’agressions sexuelles qui ne seront pas enregistrées par la police, la plupart des femmes victimes ayant choisi de ne pas porter plainte. Le #sport, c’est la #guerre.

    « J’ai senti des mains qui me touchaient » : le soir de la victoire des Bleus, plusieurs cas d’agressions sexuelles - LCI
    https://www.lci.fr/societe/j-ai-senti-des-mains-qui-me-touchaient-le-soir-de-la-victoire-des-bleus-plusieur

    C’est le cas pour Eva, 19 ans bientôt. Avec deux amis, elle assiste au sacre des Bleus depuis la fan zone du parc Chanot, à Marseille, où elle est arrivée en avance. « L’endroit s’est rempli rapidement et les gens se collaient » nous explique-t-elle. "J’entendais rigoler derrière moi mais c’est à partir du troisième but que ça a commencé à dégénérer. Un des jeunes derrière moi a dit : ’au prochain but, elle est pour moi’.

    #flippant

  • Après la révélation de son passé d’agresseur sexuel, le fondateur de la marque Feminist Apparel vire toute son équipe

    Feminist Apparel CEO Fires Entire Staff After They Learn He’s An Admitted Sexual Abuser
    https://www.refinery29.com/2018/07/203982/feminist-apparel-ceo-alan-martofel-fires-staff

    The response echos something many of the former employees have pointed out: Martofel’s ignorance about what it means to be an ally. Many claim that he centered the company’s feminist pursuits around himself, often putting his opinions first and ignoring the requests and advice of people of color, queer people, and survivors, including in campaigns geared towards those groups.
    “I feel like with many brands of allyship, there is an enormous miscommunication over who should be given voice. Alan seemed to feel that his voice should come first,” says Claire Quigley, who was a graphic designer at the company until the firing.“The strongest way to be an ally would be to NOT profit from feminism or survivors of sexual assault,” says Grogan.

    #masculinité_toxique

  • Les nouveaux guerriers. Immersion dans un #camp_masculiniste

    Du mal à faire mâle ? Importé des États-Unis, un mouvement « masculiniste » promet de rendre aux Français leur #virilité. Des #initiations d’un week-end qui affichent complet et se déroulent dans le secret le plus total.

    Le Quatre Heures y a participé, incognito. #Jeux_de_rôle, #rites_tribaux et #naturisme : il a découvert la très étrange communauté des « nouveaux guerriers ».

    Le #Mankind_Project (#MKP) a été fondé par trois hommes en 1984, dans le Wisconsin. Un ancien GI et ingénieur, #Rich_Tosi, un psychologue, #Bill_Kauth, et un professeur d’université, #Ron_Hering (portraits ci-dessous, ndlr). Leur constat était le suivant : dans le monde moderne, les hommes ne bénéficient plus d’une initiation, ils sont mal à l’aise avec la nature, avec eux-mêmes, avec les autres. Le but est de recréer une connexion, lors de ce week-end. C’est une initiation, pas un stage, pas une thérapie.


    https://lequatreheures.com/episodes/les-nouveaux-guerriers
    #masculinité #hommes #France

  • Des hommes se font passer pour des femmes transgenres lors d’élections au Mexique | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/163619/elections-mexique-hommes-faux-transgenres-dejouer-parite

    Au cours des vingt dernières années, le Mexique a progressivement introduit des lois pour encourager la parité entre les sexes dans ses institutions. Depuis 2013, une réforme constitutionnelle a imposé qu’un équilibre homme-femme à 50-50 soit observé dans toutes les candidatures au Congrès.
    Déjouer la parité

    Alors que les élections présidentielle et législatives devraient se tenir le 1er juillet, le tribunal électoral de l’État d’Oaxaca, au sud du pays, a été saisi pour traiter des irrégularités de candidatures dans douze municipalités. Si en avril dernier, le Mexico News Daily faisait état d’un record de dix-neuf femmes transgenres inscrites en tête de liste municipale ou pour le poste de suppléantes, le tribunal vient d’en disqualifier quinze, statuant qu’il s’agissait d’hommes cisgenres prétendant être transgenres pour contourner les règles paritaires.

    La communauté zapotèque reconnaît à travers les « muxes » un « troisième genre », qui concerne les personnes assignées masculines à la naissance mais qui se définissent à travers une identité de genre féminine. À cet égard, les muxes sont comptabilisées dans les candidatures de femmes lors des élections.

    Or d’après le tribunal, les quinze personnes disqualifiées n’étaient pas connues pour être muxes avant la période d’inscription des candidats et candidates, rapporte le Guardian.

    « Pas une seule des places dédiées aux hommes n’a été prise par une personne transgenre. Cependant, dix-neuf places dédiées aux femmes... ont été prises par des hommes qui prétendent qu’ils sont transgenres », s’est indignée Anabel López Sánchez, la directrice du Collectif pour la citoyenneté des femmes d’Oaxaca.

    Deux autres candidates mises en cause ont été quant à elles jugées éligibles ce vendredi, ayant été reconnues comme s’identifiant en tant que personnes transgenres indépendamment du calendrier électoral.

    Instrumentalisation de la transidentité

    Lors du jugement, le tribunal a d’abord réaffirmé que « la manifestation de l’appartenance à un genre est suffisante pour justifier l’auto-enregistrement d’une personne », mais a aussitôt ajouté qu’il ne s’agissait pas d’instrumentaliser la transidentité à des fins politiques :

    « Les autorités électorales doivent prendre garde à l’utilisation abusive possible de l’auto-enregistrement, afin de ne pas permettre... que l’identité transgenre soit utilisée de manière trompeuse pour se conformer au principe constitutionnel de l’équité. »

    Les places laissées vacantes par les candidats disqualifiés devraient donc être prises par des femmes.

    #opportunisme #alliés #masculinités

  • « On a suivi la formation pour être un mâle alpha ! ».
    https://www.explicite.info/articles/1034-on-a-suivi-la-formation-pour-être-un-mâle-alpha-
    (Pour info. Article complet, sans les photos, visible ci-dessous mais pas du tout bien édité. Je crois que la lecture est limitée à un article sur le site, avant inscription gratuite.)

    On a suivi la formation pour être un mâle alpha !
    Un ex-leader du FN se lance dans le coaching. Objectif de ce site masculiniste : transformer les « hommes fragiles » en mâles alpha. Explicite a suivi les cours en ligne.
    20 juin 2018 - par Matthieu Beigbeder

    Qu’est-ce qui est pire qu’un lundi au soleil ? Probablement un lundi au soleil à regarder Julien Rochedy disserter sur la masculinité.
    Hier, lundi donc, j’apprenais l’existence, à travers un énième clash twitteresque, du magazine « École Major », lancé début juin par l’ex-patron du Front National de la Jeunesse (FNJ), qui se définit aujourd’hui comme polémiste, écrivain ou encore influenceur, Julien Rochedy. Site Internet masculiniste, on peut y apprendre, entre autres, à « faire un voyage d’homme », « pourquoi il faut montrer ses intentions aux femmes », ainsi que quelques « conseils pour une alimentation saine et non fragile » pour, imagine-t-on, manger des salades comme un gros bonhomme.

    Julien Rochedy donnant une leçon de masculinité lors de sa « Session Alpha » (Capture écran Session Alpha)
    Surtout, « École Major » propose une formation, intitulée sobrement « Session Alpha ». Destinée à ceux qui en ont « marre de la société d’eunuques dans laquelle on vit », elle est censée « offrir toutes les bases culturelles et mentales qu’un homme doit connaître » pour la modique somme de 47€, tarif généreusement raboté de moitié pour le lancement. Me trouvant un peu mou en ce moment, j’ai donc décidé de participer à cette formation afin d’apprendre à être un homme, un vrai.
    La théorie masculiniste
    La Session Alpha se décompose en deux parties : théorique et pratique, composées d’une quinzaine de leçons vidéo (avec fichiers PDF inclus en guise de résumé), dont la durée s’étale de 8 à 25 minutes, soit approximativement quatre heures de pur bonheur en compagnie de Julien Rochedy. Une bonne soirée en perspective.
    La première chose qui frappe, c’est que les thèses de Rochedy ont cela de malin qu’elles cachent presque parfaitement (hormis quelques dérapages) le caractère misogyne, machiste et patriarcal des masculinistes. Les leçons théoriques s’articulent autour de plusieurs thèmes, à chaque fois enrobés de références à d’illustres penseurs et aux civilisations grecque et romaine : « savoir s’inspirer du passé », « comprendre la volonté de puissance », « les valeurs des forts contre les valeurs des faibles », « l’attitude virile du soi », etc.
    Rochedy truffe son argumentaire de comparaisons historiques, opposant les « anciens mondes » au nouveau, ce dernier étant jugé dégénérescent, en proie au déclin de l’homme.
    À chaque fois, l’argumentaire évolue dans un paradigme hétérosexuel, où hommes et femmes seraient attirés l’un par l’autre sans possibilité d’avoir de relations homosexuelles. En filigrane de toute leçon, c’est le moyen, pour l’homme, de séduire « la femme » et de la conserver. Et c’est plutôt bien fait. À chaque fois, Rochedy truffe son argumentaire de comparaisons historiques, opposant les « anciens mondes » au nouveau, ce dernier étant jugé dégénérescent, en proie au déclin de l’homme et des « valeurs masculines ». Les civilisations grecque et romaine y sont hissées au rang de modèles de virilité et de masculinité, car guerrières, cultivées et croyantes (mais certainement pas esclavagistes ni adeptes de l’homosexualité, faut pas déconner).

    Au long de sa démonstration, Rochedy dénonce pêle-mêle les « bobos des centres-villes » et le trop grand nombre de fonctionnaires (qui font souvent un travail de bureau assis sur une chaise, ce qui ne permet plus de les différencier des femmes, disserte-t-il). Affirmant qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’"écoles" de formation (comme la famille, les Scouts, l’Eglise, l’armée, des écoles qui vous forment un gaillard à la vie, en somme), il nous incite à lire des biographies ("afin de vous imprégner de la vie des grands hommes") et à trouver un modèle qui nous corresponde.
    Fidèle capitaliste libéral, Julien Rochedy prendra souvent, tout au long de ses leçons, la figure du chef d’entreprise comme exemple modèle. Tout en prévenant : « J’espère pour vous que vous n’allez pas les chercher dans les grandes stars des médias, parce que je vous assure que le monde des médias ne nécessite pas du tout les qualités viriles et masculines pour particulièrement réussir, et ce sont souvent des ‘semi-virs’, comme diraient les Romains ».
    « Les valeurs des esclaves ont totalement triomphé »
    Me sentant un peu insulté ("semi-vir toi-même oh"), j’enchaîne néanmoins sur les leçons suivantes en me sentant déjà un peu plus mâle. Les leçons théoriques qui s’en suivent sont un panier garni de namedropping en tout genre (Einstein, Schopenhauer, Michel Foucault, Nietzsche, Cicéron, Marc-Aurèle, Freud, Don Juan...), dont les citations sont supposées éclairer et justifier le raisonnement masculiniste.

    Julien Rochedy dissertant sur la pratique de la masculinité (©Capture d’écran Session Alpha)
    Julien Rochedy développe ainsi une argumentation basée sur le « struggle for life » de Charles Darwin afin de soutenir qu’"il n’y a que les plus forts qui parviennent à survivre". Ceci constituant « des vérités qui font mal aux oreilles », avant de dénoncer la « moraline » de certains (bobos de centre-ville, on imagine). Partant de ce constat, Rochedy dénonce l’inversion des repères de nos sociétés, où « les valeurs des esclaves (paix, amour, gentillesse, tolérance) ont totalement triomphé, c’est pour ça qu’en tant qu’homme on se sent mal à l’aise ».
    « Les valeurs féminines sont beaucoup plus vers la paix, la douceur et la non-violence »
    Mais au fait, c’est quoi un homme, et c’est quoi une femme ? Quelles sont les valeurs qui les distinguent ? Partie essentielle de son raisonnement, l’influenceur Rochedy définit les « valeurs » qui distinguent l’homme de la femme sans pratiquement aucune justification, hormis leur supposée prégnance dans les anciennes civilisations.
    Côté valeurs féminines, on est donc dans « l’acceptation de l’autre », tandis que chez les valeurs masculines, on est dans la « pénétration de l’autre ». Subtil. Selon Rochedy, la guerre et la violence sont des valeurs masculines, « tandis que les valeurs féminines sont beaucoup plus vers la paix, la douceur et la non-violence » (faudrait qu’on lui présente Cléopâtre ou Athéna, déesse grecque de la guerre, ou peut-être les Amazones ou les combattantes kurdes). Pêle-mêle ensuite, la tolérance et le dialogue c’est pour les meufs, tandis que l’autorité ("qui a fait beaucoup plus avancer les individus et les communautés que le dialogue") c’est pour les mecs qui en ont dans l’caleçon.
    « Aujourd’hui, on est à 99% dans les valeurs féminines, conclut Julien Statistiques. C’est très mauvais, ça conduit les individus à la déprime, à la névrose et à l’incapacité de réussir. Ça conduit nos communautés à la destruction. Il faut retourner aux valeurs masculines ».

    S’en suivent deux dernières leçons sur la spiritualité. L’homme, le vrai, est vivement incité à se doter d’une spiritualité, l’athéisme y est très critiqué : « Ces individus sont amenés à être dépressifs et à mourir par nature. C’est une logique absolument certaine ». Pour finir sur l’amitié homme-femme : « Pour qu’une amitié entre un homme et une femme soit possible, il faut qu’il y ait une égalité parfaite, 50-50 entre ce qui chez cette femme vous dégoûte et ce qui chez cette femme vous plaît ».
    Pratiques masculines et anecdotes personnelles
    Me voilà un peu plus instruit sur ma condition de mâle alpha. Effaçant les numéros de toutes mes amies de sexe féminin, je profite d’être au bord de l’apoplexie cérébrale pour me concocter un bon gros plat de pâtes de bonhomme, avec du gros jambon qui sent encore le foin comme les vrais cochons alphas, et du gruyère bien sale qui sent sous les bras et qu’est certainement pas homo lui.
    Il est temps de passer à la pratique. Enfin, quand je dis « pratique », il s’agit plus d’une nouvelle partie théorique appuyée de plusieurs anecdotes personnelles afin d’énoncer des conseils présentés comme naturels. On apprend ainsi à « avoir de l’audace », « développer son courage » et « son charisme », évidemment « travailler son corps » ("Un patron tyrannique manquera beaucoup moins de respect à un type subordonné musclé qu’à un type subordonné pas musclé. C’est une expérience sociologique que vous pouvez faire"). Il faut également apprendre à développer un réseau, qui n’est que le reflet actuel du « clan » ancestral, nécessaire à l’épanouissement de chaque grand homme : « L’homme individualiste pur se retrouve complètement baisé, explique l’écrivain Rochedy, lorsqu’il affronte d’autres communautés qui elles restent organisées sur des points de vue ethniques, religieux ou idéologiques ».

    Valeur primordiale, l’homme alpha doit à tout prix apprendre à « se faire respecter ». L’ex-cadre frontiste raconte qu’on « a tous déjà vu » des hommes se faisant agresser dans la rue, « souvent des Français qui n’ont pas cette culture (masculiniste) », frappés par « d’autres communautés », des gens « élevés dans des notions purement masculines, même si pour le coup elles peuvent être brutales et barbares », et qui « n’estiment pas que l’on doit le respect à quelqu’un au prétexte qu’il est quelqu’un ». Parfois, les thèses du FN ne sont pas loin.
    Une pensée rétrograde
    En résumé, la formation de Julien Rochedy peut prêter à sourire. Elle ressemble, quoiqu’en (légèrement, très légèrement) plus long, aux vidéos de coaching où un soi-disant formateur vous explique les trois techniques à appliquer pour aborder et emballer à coup sûr une femme dans la rue.
    Mais sous couvert de références philosophiques permanentes, de comparaisons historiques bancales, d’anecdotes à la gloire des anciens mondes grec et romain, à la France d’avant où l’homme avait toute sa place et où la femme fermait sa gueule, à l’appui de thèses sociologiques au ras du plancher ("on a tous déjà vu…", « j’ai des amis qui… »), l’idéologie de Rochedy sent le soufre, la détresse d’un « mâle » élevé au rang de symbole, désorienté qui, faute d’arriver à se positionner dans le monde actuel, construit autour de lui un univers qui se veut « impertinent », « conservateur » et « anti-bobo », occultant son caractère profondément machiste et patriarcal.
    Le seul « oubli » volontaire, la seule différence entre l’ancien monde et le nouveau que Rochedy appréhende tant, c’est qu’aujourd’hui les femmes ont l’opportunité de parler, et surtout d’être entendues. Ce qui, visiblement, déplaît à certains.

  • Afrique du Sud : le traditionalisme et le masculinisme au secours du pouvoir politique
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/06/18/afrique-du-sud-le-traditionalisme-et-le-masculinisme-au-se

    La sexualité s’est imposée au cœur du discours des dirigeants politiques sud-africains et en particulier de son ancien président en exercice, Jacob Zuma. Elle se double du recours régulier aux registres du traditionalisme et du masculinisme, au point qu’on assiste à un masculinisme politique. Dans un contexte d’augmentation constante de la pauvreté, de déploiement de … Lire la suite →


    https://0.gravatar.com/avatar/9756ba41fe8333157071419a20733f4a?s=96&d=https%3A%2F%2F0.gravatar.com%2Fa

    • L’étude Understanding Men’s Health and the Use of Violence : Interface of Rape and HIV in South Africa, publiée en 2009 par le Medical Research Council (MRC), apporte un éclairage important sur la question des viols. Un jeune Sud-Africain sur quatre reconnaît avoir violé au moins une fois dans sa vie. La moitié des hommes sondés au cours de l’étude du MRC avaient moins de 25 ans et 70 % moins de 30 ans. Selon le rapport, sur les 27,6 % d’hommes ayant commis un viol, « 23,2 % ont déclaré avoir violé deux ou trois femmes, 8,4 % quatre à cinq femmes, 7,1 % six à dix, et 7,7 % plus de 10 femmes ou filles ». Une recherche menée par le même organisme en 2001 auprès de 11 735 femmes interrogées en 1998 montrait que 153 d’entre elles témoignaient avoir été violées avant l’âge de 15 ans. Pour ce 1,3 % d’adolescentes, 85 % des viols avaient été commis entre l’âge de 10 et 14 ans et 15 % entre 5 et 9 ans. Le viol touche même des petites filles de cinq mois[34]. Les violeurs comme les violées sont très jeunes (adolescents) au point qu’on pourrait estimer que le viol est considéré par ces jeunes comme le seul mode de relations sexuelles.

      Selon une recherche menée en 2002 sur le viol des jeunes filles pour le journal The Lancet, 21 % des violeurs sont des proches, 21 % des étrangers ou des connaissances récentes, et 10 % des petits amis[35]. Il existe une forte causalité de proximité. Selon une enquête menée par le groupe de recherche Community Information Empowerment and Transparency auprès de 300 000 enfants et adolescents de 10 à 19 ans dans 1 418 écoles et lycées du pays, 27 % des filles ou adolescentes violées par « quelqu’un qu’[elles] connai[ssen]t » ne considèrent pas l’acte comme une violence sexuelle, pas plus que les « attouchements non consentis »[36]. Cette constatation témoigne des biais dans les représentations de la violence dans ce pays, au point qu’il existe une distorsion entre sexualité et violence. Autrement dit, les rapports sexuels sont tellement entendus par les adolescentes comme « normalement » violents qu’il n’existe pas d’imaginaire de ces relations sexuelles, lié au désir, au plaisir ou à la libre disposition de son corps. De la même façon, plus d’un quart des jeunes garçons violeurs affirment que « les filles aiment être violées ». Le viol, les violences, procèdent d’une « adaptation à la survie dans une société violente ». Ils traversent les relations sociales et les dominent.

      La plupart des viols sont perpétrés par des Noirs sur des Noires, et à une moindre échelle par des Noirs sur des Blanches (un sur dix), celles-ci ayant davantage les moyens financiers d’assurer leur sécurité personnelle[37].

      Les données les plus récentes du SAPS[38] établissent qu’entre avril et décembre 2016, 42 496 cas de viol ont été rapportés. Mais une étude nationale de 2017 intitulée Rape statistics in South Africa estime le taux de viol réel à 77 pour 100 000[39]. En 2015, le taux de viol réel est estimé à 80 pour 100 000, soit plus du double du taux d’homicide (déjà très important, nous venons de le voir) pour la même période. De fait, les statistiques fournies par la police ne reflètent pas la réalité. Par ailleurs, il n’existe pas de données désagrégées par classe, sexe, race, âge. Les tendances et modèles sont donc difficiles à élaborer de façon appropriée. Comme Kath Dey, directrice de Rape Crisis, le précise, « les agressions sexuelles ne sont pas regroupées par classe ou race, santé ou pauvreté, genre ou âge. Elles peuvent avoir lieu n’importe où, n’importe quand »[40].

    • Globalement, les victimes sont tuées par balle. 66,30 % des criminels possédaient légalement une arme à feu au moment du meurtre et 58 % d’entre eux étaient employés dans le secteur de la sécurité. Ce constat s’ajoute à celui qui établit que 64,90 % des féminicides intimes auraient pu être évités si l’auteur n’avait pas légalement possédé une arme mortelle. De plus, l’étude de 2004 du Medical Research Council montre que la grande majorité des homicides de femmes restent impunis, avec moins de 37,3 % des crimes conduisant à une condamnation sous deux ans[54].

      Ca me fait pensé à l’autorisation du port d’arme pour les vigiles et pour les flics d’être armés à domicile. Voir si les féminicides augmentent depuis.

    • La relation de cause à effet est claire... ie la relation entre militarisation des sociétés, banalisation de la circulation des armes, sexualisation des discours des dirigeants politiques et homicides volontaires de femmes... je l’evoque dans un autre article (publication à venir) et en parlerai fin août à la fac de Nanterre lors du congrès féministe francophone https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/06/07/militarisme-militarisation-et-univers-militaires-limpact-c

    • Merci @demeter tes articles sont passionnants. Je suis bien contente que tu sois sur @seenthis
      Par rapport à la militarisation, c’est un système qui fabrique de la #fraternité et la #fraternité est une organisation masculine qui a pour but d’exclue et opprimer les femmes. C’est en plus une fraternité ultra misogyne, avec un culte des armes, de la mort, de la hierarchie, de la violence et de la domination. Tu l’as probablement deja lu mais je te conseil sur ce sujet : BALLAST Bérengère Kolly : « La #fraternité exclut les #femmes »
      https://seenthis.net/messages/420859

    • Très intéressant en effet. Dans la liste des cultes je rajouterais l’ordre et la morale...
      La militarisation est surtout à mettre en relation avec le système militaro-industriel qui vise entre autres la division sexuelle, ie l’inegalite Des sexes au minimum et la domination de classe, race, sexe

    • La fraternité met en avant la question de sexes et de genres et explique certains aspects du mecanisme de la misogynie mais c’est pas un concepte qui vise à expliqué tous les aspects de la millitarisation, les rapports de classes et de races.
      Pour le colloque à Nanterre est-ce que c’est ouvert au publique et est ce qu’il faut reservé sa place ?

  • Singulier masculin | Déconstruire le masculin en pratique
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/05/31/les-violences-sexistes-commencent-a-la-premiere-adolesc

    C’est un constat qui s’affirme avec force. Aujourd’hui, le journal Le Monde révèle que, selon un rapport publié ce jeudi par l’ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement en milieu scolaire (sous deux gouvernements), il y a une violence quasi ordinaire parmi nos jeunes : plus de 1 sur 2 en fait l’expérience à l’école (primaire), 1 sur 3 au collège, 1 sur 4 ou plus au lycée. Ce rapport est publié dans le cadre de l’Observatoire européen de la violence à l’école. Il en ressort :

    « une « énigme » que M. Debarbieux et son équipe (les sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn et l’auteure Olivia Gaillard, elle-même ancienne victime) entendent résoudre : « Comment passe-t-on d’une surexposition des jeunes garçons à la violence scolaire à une surexposition des femmes devenues adultes ? Est-ce au moins en partie à cette violence contre les garçons (et, présumons-le, entre garçons) que nous devons relier la violence ultérieure contre les femmes ? »

    Cette problématique a commencé à être étudiée en l’an 2000, dit le journal. Le rapport a inclus un échantillon du niveau élémentaire, à deux études précédentes sur les lycées puis les collèges, pour toucher au total 47604 élèves agés de 8 à 19 ans. Malheureusement, le rapport n’est pas encore disponible sur le site de l’institution.

    *

    Deux études, menées par des femmes, avaient levé un coin du voile.

    Sylvie Ayral a publié La Fabrique des garçons, Sanction et genre au collège (PUF, 2011). Selon l’éditeur,

    La grande majorité (80 %) des élèves punis au collège sont des garçons. Comment expliquer ce chiffre en contradiction avec le discours égalitaire officiel ? Pourquoi n’attire-t-il pas l’attention des équipes éducatives ? Ce livre propose d’interroger la sanction à la lumière du genre. Il montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes. (…) Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des enseignants au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut enrayer la violence scolaire.

    Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d’espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en sciences de l’éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l’Observatoire international de la violence à l’école. Elle enseigne actuellement dans un lycée classé dispositif expérimental de réussite scolaire. Ses recherches portent sur la sociologie de l’adolescence, la construction de l’identité masculine et les violences de genre à l’école ainsi que sur les sanctions scolaires. Sa thèse La fabrique des garçons : sanctions et genre à l’école avait obtenu en 2010 le prix Le Monde de la recherche universitaire.

    Anne-Marie Sohn a publié « La Fabrique des garçons, l’éducation des garçons de 1820 à aujourd’hui » (Textuel 2015). Eh oui, le même titre ! Pour deux regards différents, celui d’une sociologue de l’éducation et celui d’une historienne. Selon l’éditeur :

    De l’instauration à la déstabilisation du modèle masculin.
    Accéder aux privilèges, aux devoirs et attributs masculins s’apprend. La façon d’habiller le garçonnet, la barbe de l’adolescent, les jeux et les héros, l’initiation à la sexualité, au travail et à la citoyenneté, tout dans la formation des garçons les différencie des filles. C’est ce dont rend compte ici Anne-Marie Sohn en s appuyant sur un fascinant recueil d images.

    Anne-Marie Sohn est professeur d’histoire contemporaine à l’ENS Lettres et Sciences humaines, à Lyon. Elle est spécialiste de l’histoire du féminisme, de la jeunesse et des rapports hommes/femmes et elle a publié de nombreux ouvrages sur la question. Elle a publié, entre autres, Sois un homme (Seuil, 2009), consacré à la formation de la virilité dans le premier puis le second XIXe siècle. Elle a publié également Chrysalides. Femmes dans la vie privée (xixe-xxe siècles) (Publications de la Sorbonne, 1996) et Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes des années 1960 (Hachette, 2001).

    #education #masculinité #virilité #domination_masculine #sexisme

  • Au Rwanda, des hommes enseignent la « masculinité positive »

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/15/au-rwanda-des-hommes-enseignent-la-masculinite-positive_5299312_3212.html

    Pour combattre les violences basées sur le genre, une ONG intervient dans les villages de ce pays qui, sur le papier, figure parmi les plus égalitaires du monde.

    Dans le Rapport mondial sur la parité entre hommes et femmes, ce pays d’Afrique de l’Est de 12 millions d’habitants figure en quatrième position des plus égalitaires, juste derrière l’Islande, la Norvège et la Finlande. Ce classement, dressé tous les ans par le World Economic Forum, examine quatre indicateurs : santé, accès à l’éducation et à la politique, espérance de vie et opportunités économiques. En matière de représentation, le Rwanda arrive loin devant la Suisse (21e), la France (11e) et les Etats-Unis (49e).

    Au lendemain de la guerre, la reconstruction du pays repose sur elles. Elles se rassemblent en coopératives, forment des groupes d’entraide pour les veuves et s’emparent peu à peu de métiers jusqu’ici réservés à leurs époux. « Les femmes sont devenues les hommes de la maison. Elles n’avaient pas le choix : elles ont dû se débarrasser des tabous et du poids de la culture traditionnelle, selon laquelle la femme se tient en retrait. Quant au gouvernement, il n’avait pas le luxe de reconstruire un pays sans la majorité de sa population », souligne Cédric Nsengiyumva, dont la voix grave s’élève sans peine au-dessus du brouhaha du café Canaberra, à Kigali. Ce Rwandais de la diaspora, revenu dans son pays il y a trois ans après avoir vécu au Canada, nourrit une passion pour la presse, à côté de son travail dans une agence publicitaire. Il a lancé le magazine Ingoby, qui relate des success stories féminines.

  • La « crise » de la #masculinité ou la revanche du #mâle

    http://theconversation.com/la-crise-de-la-masculinite-ou-la-revanche-du-male-96194

    Toronto, 23 avril 2018 : un homme s’est lancé avec une camionnette sur des piétons, tuant 8 femmes et 2 hommes et en blessant plusieurs autres. Sans présumer de ses motivations avant de connaître les résultats de l’enquête et le procès, un message qu’il avait publié sur les réseaux sociaux permet tout de même d’associer ce terroriste au mouvement des « célibataires involontaires » (ou « incel », pour « involuntary celibates »).

    Ce mouvement, qui s’exprime surtout sur les réseaux sociaux, prétend que les hommes souffrent du refus des femmes de s’offrir sexuellement, ce qui expliquerait tout à la fois le suicide des hommes ainsi que leur violence contre les femmes, y compris les meurtres de masse. Ce mouvement célèbre d’ailleurs ses héros et martyrs, comme Elliot Rodger – qualifié de « gentleman suprême » par le terroriste de Toronto – qui a tué six personnes en Californie en 2014 et qui a expliqué sur une vidéo avoir ainsi voulu punir les femmes car il n’avait jamais eu de relations sexuelles.

  • Un autre homme est possible | Un podcast à soi
    https://www.arteradio.com/son/61659963/un_podcast_soi_ndeg8_un_autre_homme_est_possible

    Comment réfléchir à sa masculinité ? A l’heure des combats féministes et du mouvement #MeToo, comment se construisent les identités masculines ? Quels stéréotypes de genre pèsent sur les hommes ? Quels rapports de domination existent entre eux ? À l’inverse des masculinistes qui cherchent à retrouver une virilité perdue, comment déconstruire ses pratiques de domination, ses injonctions intériorisées à la virilité ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre dans ce podcast. Parce qu’interroger les masculinités est un enjeu féministe, une pratique nécessaire pour faire changer les rapports de domination. Durée : 47 min. Source : Arte (...)

    https://download.www.arte.tv/permanent/arteradio/sites/default/files/sons/02unautrehommeestpossible_hq_fr.mp3

  • The Opioid that Made a Fortune for Its Maker — and for Its Prescribers - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2018/05/02/magazine/100000005878055.app.html

    For Insys, Chun was just the right kind of doctor to pursue. In the late 1990s, sales of prescription opioids began a steep climb. But by the time Subsys came to market in 2012, mounting regulatory scrutiny and changing medical opinion were thinning the ranks of prolific opioid prescribers. Chun was one of the holdouts, a true believer in treating pain with narcotics. He operated a busy practice, and 95 percent of the Medicare patients he saw in 2015 had at least one opioid script filled. Chun was also a top prescriber of a small class of painkillers whose active ingredient is fentanyl, which is 50 to 100 times as powerful as morphine. Burlakoff’s product was a new entry to that class. On a “target list,” derived from industry data that circulated internally at Insys, Chun was placed at No. 3. The word inside the company for a doctor like Chun was a “whale.”

    In the few months since Subsys was introduced, demand was not meeting expectations. Some of the sales staff had already been fired. If Burlakoff and Krane could persuade Chun to become a Subsys loyalist, it would be a coup for them and for the entire company. The drug was so expensive that a single clinic, led by a motivated doctor, could generate millions of dollars in revenue.

    Speaker programs are a widely used marketing tool in the pharmaceutical business. Drug makers enlist doctors to give paid talks about the benefits of a product to other potential prescribers, at a clinic or over dinner in a private room at a restaurant. But Krane and some fellow rookie reps were already getting a clear message from Burlakoff, she said, that his idea of a speaker program was something else, and they were concerned: It sounded a lot like a bribery scheme.

    But the new reps were right to be worried. The Insys speaker program was central to Insys’ rapid rise as a Wall Street darling, and it was also central to the onslaught of legal troubles that now surround the company. Most notable, seven former top executives, including Burlakoff and the billionaire founder of Insys, John Kapoor, now await trial on racketeering charges in federal court in Boston. The company itself, remarkably, is still operating.

    The reporting for this article involved interviews with, among other sources, seven former Insys employees, among them sales managers, sales reps and an insurance-authorization employee, some of whom have testified before a grand jury about what they witnessed. This account also draws on filings from a galaxy of Insys-related litigation: civil suits filed by state attorneys general, whistle-blower and shareholder suits and federal criminal cases. Some are pending, while others have led to settlements, plea deals and guilty verdicts.

    The opioid crisis, now the deadliest drug epidemic in American history, has evolved significantly over the course of the last two decades. What began as a sharp rise in prescription-drug overdoses has been eclipsed by a terrifying spike in deaths driven primarily by illicitly manufactured synthetic opioids and heroin, with overall opioid deaths climbing to 42,249 in 2016 from 33,091 in 2015. But prescription drugs and the marketing programs that fuel their sales remain an important contributor to the larger crisis. Heroin accounted for roughly 15,000 of the opioid deaths in 2016, for instance, but as many as four out of five heroin users started out by misusing prescription opioids.

    By the time Subsys arrived in 2012, the pharmaceutical industry had been battling authorities for years over its role in promoting the spread of addictive painkillers. The authorities were trying to confine opioids to a select population of pain patients who desperately needed them, but manufacturers were pushing legal boundaries — sometimes to the breaking point — to get their products out to a wider market.

    Even as legal penalties accrued, the industry thrived. In 2007, three senior executives of Purdue Pharma pleaded guilty in connection with a marketing effort that relied on misrepresenting the dangers of OxyContin, and the company agreed to pay a $600 million settlement. But Purdue continued booking more than $1 billion in annual sales on the drug. In 2008, Cephalon likewise entered a criminal plea and agreed to pay $425 million for promoting an opioid called Actiq and two other drugs “off-label” — that is, for unapproved uses. That did not stop Cephalon from being acquired three years later, for $6.8 billion.

    Subsys and Actiq belong to a class of fentanyl products called TIRF drugs. They are approved exclusively for the treatment of “breakthrough” cancer pain — flares of pain that break through the effects of the longer-acting opioids the cancer patient is already taking around the clock. TIRFs are niche products, but the niche can be lucrative because the drugs command such a high price. A single patient can produce six figures of revenue.

    Fentanyl is extremely powerful — illicitly manufactured variations, often spiked into heroin or pressed into counterfeit pills, have become the leading killers in the opioid crisis — and regulators have made special efforts to restrict prescription fentanyl products. In 2008, for instance, the F.D.A. rebuffed Cephalon’s application to expand the approved use for a TIRF called Fentora; in the company’s clinical trials, the subjects who did not have cancer demonstrated much more addictive behavior and propensity to substance abuse, which are “rarely seen in clinical trials,” F.D.A. officials concluded. An F.D.A. advisory committee reported that, during the trials, some of the Fentora was stolen. The agency later developed a special protocol for all TIRF drugs that required practitioners to undergo online training and certify that they understood the narrow approved use and the risks.

    Despite these government efforts, TIRF drugs were being widely prescribed to patients without cancer. Pain doctors, not oncologists, were the dominant players. This was common knowledge in the industry. Although it is illegal for a manufacturer to promote drugs for off-label use, it is perfectly legal for doctors to prescribe any drug off-label, on their own judgment. This allows drug makers like Insys to use a narrow F.D.A. approval as a “crowbar,” as a former employee put it, to reach a much broader group of people.

    That points to a major vulnerability in policing the opioid crisis: Doctors have a great deal of power. The F.D.A. regulates drug makers but not practitioners, who enjoy a wide latitude in prescribing that pharmaceutical companies can easily exploit. A respected doctor who advocates eloquently for wider prescribing can quickly become a “key opinion leader”; invited out on the lucrative lecture circuit. And any doctor who exercises a free hand with opioids can attract a flood of pain patients and income. Fellow doctors rarely blow the whistle, and some state medical boards exercise timid oversight, allowing unethical doctors to continue to operate. An assistant district attorney coping with opioids in upstate New York told me that it’s easy to identify a pill-mill doctor, but “it can take five years to get to that guy.” In the meantime, drug manufacturers are still seeing revenue, and that doctor is still seeing patients, one after another, day after day.

    Kapoor believed that he had the best product in its class. All the TIRF drugs — for transmucosal immediate-release fentanyl — deliver fentanyl through the mucous membranes lining the mouth or nose, but the specific method differs from product to product. Actiq, the first TIRF drug, is a lozenge on a stick. Cephalon’s follow-up, Fentora — the branded market leader when Subsys arrived — is a tablet meant to be held in the cheek as it dissolves. Subsys is a spray that the patient applies under the tongue. Spraying a fine mist at the permeable mouth floor makes for a rapid onset of action, trials showed.

    Once the F.D.A. gave final approval to Subsys in early 2012, the fate of Insys Therapeutics rested on selling it in the field. The industry still relies heavily on the old-fashioned way of making sales; drug manufacturers blanket the country with representatives who call on prescribers face to face, often coming to develop personal relationships with them over time.

    The speaker events themselves were often a sham, as top prescribers and reps have admitted in court. Frequently, they consisted of a nice dinner with the sales rep and perhaps the doctor’s support staff and friends, but no other licensed prescriber in attendance to learn about the drug. One doctor did cocaine in the bathroom of a New York City restaurant at his own event, according to a federal indictment. Some prescribers were paid four figures to “speak” to an audience of zero.

    One star rep in Florida, later promoted to upper management, told another rep that when she went in search of potential speakers, she didn’t restrict herself to the top names, because, after all, any doctor can write scripts, and “the company does not give a [expletive] where they come from.” (Some dentists and podiatrists prescribed Subsys.) She looked for people, she said, “that are just going through divorce, or doctors opening up a new clinic, doctors who are procedure-heavy. All those guys are money hungry.” If you float the idea of becoming a paid speaker “and there is a light in their eyes that goes off, you know that’s your guy,” she said. (These remarks, recorded by the rep on the other end of the line, emerged in a later investigation.)

    As a result of Insys’s approach to targeting doctors, its potent opioid was prescribed to patients it was never approved to treat — not occasionally, but tens of thousands of times. It is impossible to determine how many Subsys patients, under Kapoor, actually suffered from breakthrough cancer pain, but most estimates in court filings have put the number at roughly 20 percent. According to Iqvia data through September 2016, only 4 percent of all Subsys prescriptions were written by oncologists.

    Insys became the year’s best-performing initial public offering, on a gain of over 400 percent. That December, the company disclosed that it had received a subpoena from the Office of the Inspector General at Health and Human Services, an ominous sign. But a CNBC interviewer made no mention of it when he interviewed Babich a few weeks later. Instead he said, “Tell us what it is about Insys that has investors so excited.”

    In 2014, the doctors each averaged one prescription for a controlled substance roughly every four minutes, figuring on a 40-hour week. A typical pill mill makes its money from patients paying in cash for their appointments, but Ruan and Couch had a different model: A majority of their scripts were filled at a pharmacy adjacent to their clinic called C&R — for Couch and Ruan — where they took home most of the profits. The pharmacy sold more than $570,000 of Subsys in a single month, according to Perhacs’s criminal plea. Together the two men amassed a collection of 23 luxury cars.

    Over dinner, according to the Boston indictment, Kapoor and Babich struck a remarkable agreement with the pharmacists and the doctors, who were operating a clinic rife with opioid addiction among the staff: Insys would ship Subsys directly to C&R Pharmacy. An arrangement like this is “highly unusual” and a “red flag,” according to testimony from a D.E.A. investigator in a related trial. As part of the terms of the deal, the pharmacy would make more money on selling the drug, with no distributor in the loop. And there would be another anticipated benefit for all involved: Everyone could sell more Subsys without triggering an alert to the D.E.A.

    The local medical community felt the impact of the raid. Because refills are generally not allowed on controlled substances, patients typically visited the clinic every month. For days, dozens of them lined up outside in the morning, fruitlessly trying to get prescriptions from the remaining staff or at least retrieve their medical records to take elsewhere. But other providers were either booked up or would not take these patients. “Nobody was willing to give the amount of drugs they were on,” a nurse in the city said. Melissa Costello, who heads the emergency room at Mobile Infirmary, said her staff saw a surge of patients from the clinic in the ensuing weeks, at least a hundred, who were going through agonizing withdrawal.

    Two months after the raid in Mobile, Insys’ stock reached an all-time high.

    Insys itself is still producing Subsys, though sales have fallen considerably. (Overall demand for TIRFs has declined industrywide.) The company is now marketing what it calls the “first and only F.D.A.-approved liquid dronabinol,” a synthetic cannabinoid, and is developing several other new drugs. Some analysts like the look of the company’s pipeline of new drugs and rate the stock a “buy.” In a statement, the company said its new management team consists of “responsible and ethical business leaders” committed to effective compliance. Most of its more than 300 employees are new to the company since 2015, and its sales force is focused on physicians “whose prescribing patterns support our products’ approved indications,” the company said. Insys has ended its speaker program for Subsys.

    #Opioides #Pharmacie #Bande_de_salopards

  • Pour Rose McGowan, Karl Lagerfeld est un « dinosaure misogyne » - La Parisienne
    http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/people/pour-rose-mcgowan-karl-lagerfeld-est-un-dinosaure-misogyne-17-04-2018-766

    « Si vous ne voulez pas qu’on vous tire la culotte, ne devenez pas mannequin ! Rejoignez plutôt l’union des Ursulines. Il y aura toujours une place pour vous au couvent. Ils recrutent même ! » avait lâché Karl Lagerfeld au magazine Numéro à propos du mouvement #MeToo qui dénonce le harcèlement et les violences sexuelles.

    Des propos qui ont mis hors d’elle Rose McGowan, très engagée dans le mouvement né des suites de l’affaire Weinstein puisqu’elle avait été la première à avoir affirmé publiquement avoir été violée par le producteur. L’actrice de 44 ans a donc répondu au directeur artistique de Chanel via les réseaux sociaux.
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    En légende d’une photo postée sur Instagram où elle pose aux côtés d’une bonne soeur, l’actrice américaine née en Italie a écrit : « Karl Lagerfeld s’en prend au mouvement #MeToo : « Si vous ne voulez pas qu’on vous tire la culotte, devenez bonne soeur ». Karl, j’ai vu vos propos dégoûtants hier soir. Je me suis sentie sale. Ce matin, j’ai rencontré soeur Irène et je me suis sentie légère. Je suis certaine que soeur Irène vous pardonnera d’être un dinosaure misogyne mais moi, je pense que vous être une âme méchante, étriquée et noire et je ne vous pardonnerai pas. Vous avez fait tellement d’argent grâce aux complexes des femmes, il est temps pour vous de disparaitre dans le coucher de soleil misogyne ». Un message accompagné du hashtag « Boycott Chanel ».

    « J’en ai ras le bol »

    Dans une interview livrée au magazine de mode Numero le mois dernier, le créateur avait donné son avis sur le mouvement #MeToo : « J’en ai ras le bol. Et puis je ne mange pas de porc. Ce qui me choque, c’est que toutes ces starlettes ont mis vingt ans à se rappeler les événements ».

    Le créateur a surenchéri en expliquant : « J’ai lu quelque part qu’il fallait maintenant demander aux mannequins si elles étaient à l’aise lorsqu’elles posaient. C’est la porte ouverte à toutes les fenêtres : à partir de ce moment-là, en tant que créateur, vous ne faites plus rien ».

    C’est pas que cet ordure de Lagerfeld m’interesse mais je relève ce qu’il dit du "créateur" et de sa nessessité à traiter les models comme du bétail pour faire de lard. Comme si une vrai création devait obigatoirement comporter de la violences misogyne pour avoir de l’interet.
    Lagerfild n’est pas cannibal, il ne mange pas de porc, mais son boulot c’est de nourrir les porcs avec la haine des femmes.

    #violophilie #mode #créateur #grand_homme #misogynie #masculinité #masculinisme #backlash #femmes

  • #Lycée_militaire de #Saint-Cyr : une machine à broyer les femmes - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/lycee-saint-cyr-une-machine-a-broyer-les-femmes_1638211

    « Libération » a enquêté sur le #sexisme érigé en système au sein des #classes_préparatoires militaires par un puissant groupe d’élèves : les « tradis ». Entre humiliations et #harcèlement_moral, tout est fait pour saper les ambitions des étudiantes.

    #armée #misogynie

    • C’est une lettre, rédigée avec rage et remplie de rancœur, qui a sonné l’heure de la rébellion au lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Celle de Mathilde (1), 20 ans, élève de deuxième année de classe préparatoire dans l’établissement, envoyée au président Macron, le samedi 2 décembre 2017. Avec ces mots, reflets d’une plaie à vif : « J’avais jusqu’à présent le projet d’intégrer l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr. […] J’ai honte d’avoir voulu aller dans une armée qui n’est pas prête à recevoir des femmes. J’ai appris que porter un vagin ruine une carrière, une vocation, une vie. » Mathilde rêvait d’être officière de l’armée de terre. Ces deux années de prépa au lycée de Saint-Cyr, réputées être le meilleur tremplin pour atteindre cet objectif, ont fracassé son rêve.

      Harcèlement moral, intimidations, insultes, humiliations, marginalisation, coups bas : depuis son arrivée, en septembre 2016, Mathilde se sent « persécutée » par un groupe de garçons « prêts à tout » pour la voir abandonner le concours d’entrée à l’ESM (lire encadré).
      « Réactionnaire »

      Ils se nomment communément les « tradis » et ont réussi leur pari : la jeune femme souhaite retourner dans le civil à la fin de l’année, écœurée par le monde militaire et sa misogynie corrosive. Ce n’est malheureusement pas la seule. Dans la « corniche » de Saint-Cyr (l’ensemble des classes préparatoires du lycée), ce sexisme psychologiquement virulent, orchestré par une minorité puissante (environ 60 élèves sur 230), est subi de manière quotidienne par une large majorité d’étudiantes. « Sans que le commandement ne bouge d’un orteil », s’insurge Mathilde.

      La lettre adressée à Emmanuel Macron était porteuse d’espoir, d’un balbutiement de révolte. Elle a fait pschitt. Quelques tables rondes ont été organisées au lycée… Mais aucune mesure n’a été annoncée après. Alors, face à cette « passivité », Mathilde a choisi de contacter Libération pour alerter sur ce « vase clos réactionnaire et paternaliste ». Au fil des jours, une quinzaine d’autres personnes ont, elles aussi, spontanément souhaité libérer la parole. Leurs témoignages couvrent une période allant de 2013 à aujourd’hui. Filles (très majoritairement) et garçons, ex-étudiants, élèves actuels anciens membres de l’encadrement : tous décrivent à Libé le sexisme systémique des classes préparatoires au lycée militaire de Saint-Cyr. Ou comment sévit depuis des générations le clan des tradis pour évincer leurs camarades féminines et broyer leurs ambitions. En quasi toute impunité.
      « Youle »

      Mercredi 29 novembre 2017, trois jours avant l’envoi de la lettre. Comme tous les ans à cette même date, c’est jour de fête au lycée militaire de Saint-Cyr : l’établissement hanté par le souvenir napoléonien célèbre la fameuse bataille d’Austerlitz en organisant la soirée du « 2S » lors de laquelle les élèves proposent des « sketchs ». Ce soir-là, une dizaine d’élèves (que des garçons) arrivent torse nu pour danser sur scène. Sur la peau, ils ont peint le symbole µ. Prononcé « mu », c’est un nom de code signifiant « misogyne », nous explique Agathe, une ancienne élève d’hypokhâgne du lycée. « Il est tagué dans la cour, il est gravé sur les tables de classe. Bref, il est partout », assure-t-elle. Quelques minutes de show plus tard, une jeune fille, volontaire, entre en scène afin de se faire « faussement » scalper par les jeunes hommes. Qui la mènent ensuite à leur chef en criant : « Youlez les… » avant d’entendre une partie du public masculin répondre d’une seule voix : « …grosses ! »

      « Youlez les grosses » signifie « scalpez les filles ». Car dans le langage interne que les tradis se transmettent d’année en année, les « grosses », ce sont les jeunes femmes. Parce qu’elles « sont juste bonnes à être engrossées », explique à Libération Marie, qui a fait une première année de prépa à Saint-Cyr-l’Ecole avant de changer d’orientation. La « youle » ? « C’est le nom de la coiffure que les tradis arborent pour se différencier du reste des élèves », renchérit Marie. Très court sur les côtés, longue mèche sur le haut du crâne. Mathilde se souvient de cette soirée : « Les filles de l’assemblée sont restées abasourdies. On ne savait pas trop si cela signifiait que nous n’étions pas les bienvenues ou si c’était carrément une menace de mort. Dans tous les cas, c’était de la misogynie clairement exposée. »

      Quelques filles sont bien allées voir la direction du lycée pour protester contre ce sketch douteux. Selon elles, il avait été validé en amont par la direction du lycée qui ne pouvait plus changer son fusil d’épaule. Aurore, 20 ans, étudiante à bout de nerfs, se souvient : « Le commandement nous a répondu qu’il ne fallait pas que nous prenions la mouche pour une simple blague potache. » Du côté du ministère, on affirme à Libération que les sketchs seront interdits lors de la prochaine soirée « 2S ». « Je n’y crois pas. C’est toujours la même hypocrisie. Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », dénonce Aurore.

      A lire aussi « J’étais un bourreau » : la confession d’un tradi repenti
      « Contre-nature »

      Les « bourreaux », ce sont eux : les Mohicans, la Mafia, l’Inquisition, la Ferme et les Gaulois. Des « familles » de garçons ultraconservateurs perpétuées chaque année par un système de parrainage, qui n’acceptent toujours pas la présence de jeunes filles dans la corniche. Elles sont pourtant officiellement admises depuis 1986, même si les premières étudiantes sont arrivées au début des années 2000. Ce groupe masculiniste, à la fois occulte et hyperstructuré, est officiellement interdit par l’autorité militaire. Et pour cause. Dans les couloirs de leurs dortoirs, ils brandissent fièrement le drapeau des confédérés américains, devenu dans le monde entier un signe de ralliement raciste, ou s’habillent avec des bretelles à ses couleurs. Selon des sources internes, des croix gammées auraient été retrouvées dessinées à la craie sur certaines chaises, avec l’inscription Deutschland über alles (un extrait de l’hymne allemand utilisé par les nazis). Le 20 novembre dernier, jour de la mort de Franco, des témoins rapportent les avoir entendus louer les « valeurs » du dictateur espagnol. Sur Facebook, les tradis « likent » des groupes qui militent contre l’avortement. Ces jeunes adultes, de 17 à 21 ans, sont nostalgiques « de la religion d’Etat, des colonies… » observe un de leurs anciens professeurs : « Et ils pensent qu’accorder des congés paternité, c’est contre-nature. » Tous les mercredis, ils vont à la messe au lycée et tous les dimanches à Versailles, ville voisine à environ 5 kilomètres de Saint-Cyr-l’Ecole, dans une église où elle est dite en latin. En 2013, une majorité de tradis ont rejoint la Manif pour tous et des autocollants du mouvement fleurissaient dans l’établissement. L’année dernière, ils se sont procuré un drapeau gay pour le brûler au lycée. Une information recoupée par plusieurs témoins. D’ailleurs, un des sketchs organisé lors du « 2S » de 2016 montrait un homme symboliquement envoyé au bûcher (avec des fumigènes). Il portait des bretelles arc-en-ciel.

      Chaque année, les hostilités débutent fin septembre, quand les tradis font le tour des dortoirs pour recruter parmi les nouveaux. « Si tu ne rejoins pas leurs rangs, tu seras considéré comme un "souz" [un sous-homme, ndlr], déplore Pierre, élève de classe prépa. Les tradis sont dans cette logique de "si tu n’es pas avec nous tu es contre nous". Les non-suiveurs sont marginalisés durant le reste de l’année. Mais je ne peux pas vraiment me plaindre quand je vois ce que les tradis réservent aux étudiantes. » Car leur cible, ce sont les filles. Pour s’excuser de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, ils plaident parfois la concurrence logique d’une prépa exigeante comme celle de Saint-Cyr. Les filles leur prendraient des places, qui sont chères. « Mais si ce n’était que ça, ils n’auraient pas de raison de s’entraider entre eux, contrebalance un observateur de l’intérieur. En réalité, selon eux, les filles ne devraient tout simplement pas être là. Les femmes sont des êtres merveilleux, doux et gentils, mais mieux à la maison à faire des enfants. » « Ils n’ont aucune vision complexe du monde, assène un de leurs anciens professeurs. La sensualité, la sexualité, ils ne connaissent pas. Pour certains, une fille c’est une sœur ou une maman. » En clair, elles n’ont rien à faire là.

      A lire aussi « La question du maintien des classes prépa militaires se pose »
      « A mort les grosses »

      Les nombreux témoignages recueillis par Libé parlent de « haine palpable » et de « guerre froide ». Coups de pied dans les portes la nuit pour empêcher les filles de dormir, défécation devant leur chambre, refus de manger à la même table qu’elles à la cantine, menaces de « scalp » (toujours lui), pancartes « à mort les grosses » affichées dans l’internat, chansons composées des termes « salopes » et autres « cuissssss » marmonnées au passage d’une élève en couple (et donc soupçonnée d’avoir des relations sexuelles), remise du « concombre d’or » devant toute la promotion à la jeune fille qui a « le plus cuissé durant l’année »… Sans oublier l’ignorance ritualisée ou « l’indifférence courtoise » comme la surnomment les tradis eux-mêmes : cet usage qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles. Jamais, au point de ne pas transmettre les consignes du commandement ou à les prévenir des contrôles scolaires. Et donc à les pénaliser dans leurs études.

      « On retrouve les filles en pleurs dans les couloirs, prêtes à tout arrêter du jour au lendemain, rapporte une source interne. Entre le stress des concours, l’intensité des semaines de cours et ce sexisme en situation de force, beaucoup d’étudiantes n’arrivent plus à contrôler leur sentiment de détresse. » Aurore n’a pas peur de parler de harcèlement sexiste : « Je me sens humiliée dans mon identité de femme et bafouée dans mon droit d’être ici. Ça m’a rendue malade. J’ai longtemps eu des nausées, des maux de ventre, un corps épuisé. J’en ai parlé à un médecin qui m’a confirmé que tout n’était que psychologique. »

      « Leur but, c’est qu’on décroche en fin de première année », synthétise Rebecca qui est sortie de la prépa en juin 2016 sans concourir pour l’ESM. L’ancienne apprentie officière a tenu trois ans, avec une année de « khûbe » (redoublement), mais en « craquant » à chaque vacance. Aujourd’hui, la jeune femme se dit « dégoûtée » du métier qui la faisait rêver plus jeune. Même constat pour Noémie, ancienne élève de la prépa Saint-Cyr aujourd’hui en réorientation. Elle ambitionnait de devenir pilote de l’armée de l’air, mais elle a entre-temps « totalement perdu confiance en elle ». Déléguée élue lors de son unique année de classe prépa, la jeune fille a été toute l’année « boycottée » au profit de son vice-délégué et membre de la famille tradi. « On me disait toujours "va travailler, va te reposer, ton vice-délégué va s’en charger". Il n’y avait que six tradis sur une classe de 30 élèves mais j’ai fini par être transparente aux yeux de tout le monde. Certains ont commencé à me traiter de salope et à dire que je n’étais bonne à rien. Je pleurais trop régulièrement, je voulais tout le temps rentrer chez moi. Les tradis ont réussi à me faire penser que je n’étais pas assez douée pour devenir officière. Je suis partie. »

      Coralie a tenu trois années de prépa jusqu’à son intégration à l’ESM de Saint-Cyr. Après quelques mois à l’ESM, elle a choisi d’abandonner. Désenchantée. « Je m’étais interdit de craquer en prépa car je pensais qu’à l’Ecole spéciale, les garçons tradis disparaîtraient dans la masse. J’ai cru pouvoir me débarrasser d’eux, je me suis trompée. » C’est une réalité que la jeune femme n’avait pas assez appréhendée : les garçons du groupe des tradis du lycée, fondé sur l’entraide scolaire et la démotivation des concurrents, sont des « bêtes à concours » qu’on retrouve en nombre sur les bancs de l’ESM. « En arrivant à Coëtquidan (Morbihan), j’ai retrouvé les pires, lâche Coralie. On m’a de nouveau traitée comme une sous-merde. Ce sentiment de ne jamais être à sa place est épuisant. J’ai fini par craquer. Je n’ai pas eu la force que je voulais. »

      A lire aussi L’enquête de « Libé » sème le désordre dans les rangs
      Fermer les yeux

      Le phénomène n’est ni nouveau, ni inconnu pour le ministère des Armées. Depuis la rentrée 2014, un « référent mixité » est en poste dans chaque lycée militaire et une inspection générale a lieu chaque année pour faire le tour de l’ambiance qui y règne. En 2015, la section « sciences économiques » de la prépa Saint-Cyr a été purement et simplement supprimée aux motifs de « comportements discriminatoires à l’égard des élèves féminines » et de « conduites vexatoires et blessantes » de la part des tradis. « Une mesure forte », appuie le chef du service d’information de l’armée de terre, le colonel Benoît Brulon, vers qui nous a orientés la direction de l’établissement. Elle aurait permis de « largement améliorer le climat ces quatre dernières années », continue-t-il. D’ailleurs, le rapport Galtier, rendu au ministère des Armées début 2018 à la suite de l’inspection du lycée, établit les mêmes conclusions, selon le général Pierre Liot de Nortbecourt, adjoint au directeur des ressources humaines de l’armée de terre en charge des lycées militaires et des écoles de formation initiales. « Reste une problématique dans une section », reconnaît-il. Les lettres, dans laquelle les tradis sont aujourd’hui les plus actifs. « De la méchanceté, des bêtises, un effet de groupe », brosse le général. Il s’agit de jeunes garçons qui sont déjà dans le collimateur des autorités du lycée. »

      Des témoins dénoncent pourtant un « double discours » entretenu par le commandement à la tête du lycée de Saint-Cyr. C’est vrai, à chaque début de rentrée scolaire, les petits nouveaux sont avertis par le chef de corps et les capitaines de la présence nuisible des familles tradis. « Ils font semblant de prendre les choses en main mais ce n’est que de la forme. Au vu de leur passivité tout le reste de l’année, on se demande s’ils ne cautionnent pas au fond la mentalité des tradis », explique l’une de nos sources. Selon elle, des dizaines de rapports d’élèves ont été transmis à la direction l’an passé, sans qu’aucune sanction ne soit prise. En interne, une majorité de témoins s’entendent pour dire que le véritable blocage se situe au niveau des plus hauts gradés.

      Au fond, le phénomène est simple : les prépas sont noyautées par le groupe des garçons ultras, beaucoup de filles et quelques garçons abandonnent. Les tradis, eux, parviennent à intégrer l’école puis à devenir officiers. Et se retrouvent ainsi dans la potentialité d’encadrer les formations des plus jeunes. Et sont portés, même inconsciemment, à fermer les yeux sur certaines pratiques qui leur rappellent leurs jeunes années. « Que des élèves fascistes me mènent la vie dure, je peux m’en remettre, soupire Marie, une ancienne élève de prépa littéraire. Que mes futurs chefs de régiment fassent la sourde oreille, c’est inadmissible. Le manque d’engagement des cadres encourage les éléments perturbateurs. » Et décourage les autres. Dans sa lettre, Mathilde lâche une terrible formule : « Ainsi, les fraternités se forment, c’est juste qu’il n’y a pas de sœurs. »

      #fraternité #masculinité #virilité #fascisme

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/17/je-n-ai-jamais-rencontre-une-soldate-heureuse_1181997_3224.html

      Hypokâgne, khâgne, Sciences Po... et l’armée. Engagée à 22 ans, reçue à Saint-Cyr, Marine Baron a démissionné deux ans plus tard, révoltée par le machisme ordinaire des militaires. Elle relate son expérience dans « Lieutenante »

      Vous vous êtes engagée dans l’armée à 22 ans, vous l’avez quittée à 24 et vous avez écrit un témoignage dans lequel vous dites, dès le début : « Je ne suis pas faite pour l’armée. » Auriez-vous fait tout un livre pour ce simple constat ?

      Certainement pas. J’ai le sentiment que ce que j’ai vécu et ce que je peux en dire dépasse mon cas personnel. Il m’a été naturel d’écrire. Mon rôle dans l’armée était déjà d’écrire, j’étais officier de communication, je devais donner une bonne image de l’institution. En parallèle, il y avait ce que je vivais, et ce qu’il m’a été donné de voir chez certaines femmes militaires - il y en avait peu dans mon unité. Je me suis dit que si je ne disais pas ce que j’avais vu et expérimenté, personne ne le dirait à ma place.

      A quel moment de votre vie avez-vous eu ce désir de devenir militaire ?

      Dès l’adolescence. Je n’ai jamais rêvé d’un autre métier. Mais je ne le formulais pas vraiment, je restais assez fidèle à mon milieu bourgeois, intellectuel. J’ai fait les études qu’on attendait de moi, hypokhâgne, khâgne et Sciences Po. Je me suis mariée à 18 ans et j’ai divorcé à 21 ans. J’avais quitté ma famille pour me marier, puis mon autre famille en divorçant. Je n’avais plus d’attaches ou de comptes à rendre, je pouvais donc consentir à mon désir.

      Mais pourquoi ce désir d’armée et pourquoi la marine ?

      Sur la marine, on a beaucoup plaisanté, comme si je voulais me conformer à mon prénom, Marine... Mais la marine m’a toujours fascinée... Des voyages au long cours, une certaine idée de la liberté. Le désir d’armée ? Peut-être parce que je n’ai pas eu de vrai modèle d’autorité. Ma mère, qui m’a élevée, était... je dirais, un peu bobo soixante-huitarde, même si c’est réducteur. Mes parents étaient divorcés, et mon père n’a pas été très présent dans mon éducation. Venant d’une famille éclatée, je voulais retrouver quelque chose d’uni. C’était certainement aussi un geste de révolte contre ma mère, antimilitariste. Et un désir d’idéal - servir une cause.

      Vous citez une phrase, une sorte de maxime de l’armée : « Il n’y a pas de sexes dans l’armée, il n’y a que des militaires. » Est-ce la réalité ?

      Il y a un seul sexe, le masculin. On le sait d’emblée quand on est une femme : on entre dans l’armée avec le fantasme de s’abstraire du féminin. On a le désir de se fondre dans cette collectivité unisexe. On essaie de faire oublier qu’on est une femme, mais on est toujours rappelée à l’ordre, ramenée et réduite à son sexe. Jamais je ne me suis autant sentie désignée comme femme. Si je faisais une bourde, c’était parce que j’étais une femme. Si on faisait un exercice difficile et que je serrais les dents pour ne rien dire alors que les hommes, eux, se plaignaient, c’est tout de même moi que l’instructeur réprimandait.

      A suivre votre parcours, à lire les portraits de femmes que vous faites, on a le sentiment qu’aucune femme ne peut être heureuse dans l’armée. Pourtant les femmes continuent de s’engager et toutes ne partent pas au bout de deux ans...

      Il y en a aussi qui partent bien avant. Mais je suis persuadée que dans certaines unités où il y a suffisamment de femmes, leur condition est meilleure. Dans la marine, il y a entre 12 % et 15 % de femmes mais dans mon unité, c’était 2 %, voire 1 %. Je pense que certaines femmes militaires ne se sont pas reconnues dans mon discours. Mais je n’ai eu aucune réaction de leur part. En revanche, j’ai reçu des témoignages de femmes qui, contrairement à moi, sont restées dans l’armée et qui m’ont remerciée d’avoir brisé le silence, d’avoir raconté mon expérience dans laquelle elles se sont retrouvées.

      Un de vos supérieurs vous a dit : « Ici, les femmes ont la condition qu’elles méritent. » Avez-vous quelque chose à lui répondre ?

      Je connais ce discours. Si on morfle, c’est qu’on l’a cherché. En fait, on est venue dans l’armée seulement pour se trouver un homme. C’est stupide. Dans mon unité, certains étaient furieux de voir arriver une femme. D’autres étaient contents, mais pour de mauvaises raisons, parce qu’ils ne voient les femmes que comme des objets de désir.

      Vous citez des propos qui semblent d’un autre âge, le moindre étant de désigner toujours une femme comme « la miss ». Mais n’est-ce pas le fait d’une minorité ?

      Chacun a plus ou moins un discours sexiste. Même si seule une grosse minorité est ouvertement misogyne, c’est en fait toléré par tous, ou presque tous. Et c’est cela qui est grave : la plupart laissent faire, comme ils le font avec les propos racistes.

      Les misogynes et les racistes, ce sont les mêmes ?
      Ce serait trop simple. J’ai vu des misogynes carabinés se révolter contre des propos racistes. Et inversement, des racistes ont parfois pris ma défense. On ne peut pas s’en tenir aux idées reçues.

      Vous n’avez pas donné les véritables identités des officiers de votre unité. Mais ils ne pouvaient pas ne pas se reconnaître. Ont-ils réagi ?

      Pas officiellement. Et une fois encore, je n’ai eu que les réactions positives. Ceux qui ont détesté mon propos ne se sont pas manifestés.

      Curieusement, c’est quand vous entrez à Saint-Cyr Coëtquidan, qui apparaît comme la voie royale, que vous craquez.

      Saint-Cyr, c’était la concrétisation de mon intégration dans l’armée. Dans la marine, j’étais « volontaire officier aspirant ». C’était une situation précaire. J’ai passé le concours de Saint-Cyr dans l’enthousiasme, pour faire carrière. J’y tenais. Ma passion pour l’armée était réelle. Je voulais qu’on m’y accepte. Je ne voulais pas admettre que j’étais usée par les deux années que je venais de vivre. Je suis arrivée à Saint-Cyr, persuadée que j’allais signer pour quinze ans minimum. J’avais quelques semaines pour me dédire. J’ai soudain réalisé que je ne tiendrais pas, et je suis partie.

      Vous n’avez pas tenu, mais y a-t-il vraiment un problème de fond, qui toucherait toutes les femmes ?

      Je le crois. Certes, j’étais dans une unité très masculine. Et j’ai sûrement fait des erreurs. Mais pour les quatre femmes qui ont été dans cette unité, ça s’est mal passé. Il est impossible qu’elles aient toutes été anormalement faibles et fragiles.

      Il y a des difficultés pour les femmes dans toutes les entreprises.

      Certainement, mais, dans l’armée, il n’y a aucune acceptation de la mixité. Dès que les hommes ont peur, ils sont traités de gonzesses.

      Cela existe dans le civil aussi.

      Peut-être. Mais, dans l’armée, tant qu’il y aura, accolée au féminin, une image de faiblesse qui est l’antimodèle absolu de la ligne de conduite militaire, la situation des femmes ne sera pas bonne.

      Il y a pourtant des soldates heureuses.

      Je n’en ai pas rencontré. Maintenant que je parle avec d’anciennes militaires, je vois que certaines ont su trouver leur espace. Mais quand j’y étais, je n’ai pas rencontré une seule femme qui me dise « c’est super, l’armée ».

      Avez-vous des regrets ?

      Passé le soulagement, oui, car j’ai toujours un attachement à cette idée de servir la France, et surtout de défendre la démocratie. Je suis attachée à mon pays. D’ailleurs, combien y a-t-il de pays où j’aurais pu écrire un livre critique sur l’armée sans être inquiétée ? Et puis, bien sûr, il y a des choses qui me manquent dans la vie civile. Des rapports humains très forts, où, même dans les affrontements, on se sent vivre.

      A-t-on essayé de vous retenir ?

      Une copine de chambrée m’a dit : « Ne pars pas, tu vas à nouveau dépendre d’un homme ! » Comme si, dans l’armée, on dépendait d’autre chose que des hommes...

    • http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/j-etais-un-bourreau-la-confession-d-un-tradi-repenti_1638206

      Oui, je traitais les féminines de « grosses », je pratiquais l’indifférence courtoise [ne plus parler aux filles, ndlr] et j’ai beaucoup ri lors du sketch de la jeune femme scalpée.

      #courtoisie #galanterie #sens_commun #manif_pour_tous #religion #catholicisme #homophobie #racisme #grossophobie

      L’État français donne des armes à ces gens là alors que ca devrait être les derniers de la terre à pouvoir y toucher.

    • C’est pas seulement les valeurs militaire, ce sont les valeurs catholiques. Un papa dans une maman pour tous, les femmes à la maison sans droit sur rien et surtout pas leur corps, soumission à la hiérarchie, croyance aveugle, goût pour la génuflexion, sado-masochisme... Rien de plus logique qu’on trouve autant de catholiques dans cette école d’artisans bouchers et surtout chez les plus agressifs contre les femmes.

    • Dit donc les éditions triomphe ca fait pas révé. Quel dessins monstrueusement moche !

      Un autre article sur l’e-monde sous #paywall
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/23/harcelement-moral-de-jeunes-filles-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-l-enquete

      La jeune femme explique avoir été persécutée pendant deux ans par un petit groupe de garçons, résolus à lui faire abandonner ses études.

      On parle quant même d’un « petit » groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.

      Extrêmement influents au sein de l’établissement, ces jeunes hommes gravitent dans la sphère catholique traditionaliste – ils assistent à la messe en latin le mercredi et le dimanche –, se disent souvent proches des milieux d’extrême droite et affichent ouvertement des positions contre les homosexuels et l’avortement.

      Les témoignages recueillis décrivent des jeunes hommes « prêts à tout » pour éliminer toute forme de concurrence pour l’entrée à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – le Graal pour ces étudiants. Si bien qu’il n’est pas rare de voir arriver « les pires » à Coëtquidan (Morbihan), et par conséquent de les retrouver parmi les officiers de l’armée.

      La direction de l’établissement qui, dans un premier temps, évoquait de simples « blagues potaches », remue depuis ciel et terre pour étouffer l’écho médiatique qu’a reçu l’affaire révélée par Libération. « Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », déplore une ancienne élève du lycée militaire.

      L’armée veux faire croire que ces élèves misogynes, homophobe et racistes passent leur vie à Saint Cyr et ne vont pas pourrir la vie des femmes, des homos et des personnes racisées partout ou ils se rendent. Si 1/4 des militaires sont des misogynes, homophobes et racistes actifs, les 3/4 restants ça les dérangeait pas tant qu’on en parlait pas dans les journaux.

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      Le problème a été « résorbé »

      Ahah

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      Dans le commentaires de l’article, qui sont rigolos pour une fois, les fachos sont aux abois. Je découvre que les élèves de l’école Saint Cyr ont de drôles d’occupations au puy-du-fou pour faire la promo de Villier.

      https://www.youtube.com/watch?v=mBtNbd4KbAs

      https://www.youtube.com/watch?v=cGmxwGyRfNI


      Là on peu voire qu’il y en a plus que 60 « tradi » et que les femmes il n’y en a pas (même si il peut y avoir des femmes « tradi » là on en voie pas).

      –---
      Quand la troupe tolère les femmes elles sont mise à l’arrière.
      https://www.youtube.com/watch?v=BYjW4bHMsbM


      https://www.youtube.com/watch?v=DYWPO6P_G5k

      Dans ces deux videos je remarque que les élèves noirs sont mis plutot dans les premiers rangs (sauf une ou deux exception). Ca veux pas dire qu’il y a pas de racisme, mais je pense que ca reflète la volonté de l’armée de recruté des hommes racisés (mise en avant) et surtout pas des femmes, racisées ou pas.

    • Ben, si, les Éditions du Triomphe, ça fait rêver ! Du moins certains : le Triomphe est le nom de la cérémonie de fin de première année à Saint-Cyr Coëtquidan. Les élèves y passent de rien à tout (ou presque, il reste encore quelques années d’étude…) en passant d’élèves-officiers à aspirants. La cérémonie est nocturne et son moment culminant est lorsque toute la promo est rassemblée et que « l’officiant » donne les ordres :
      – À genoux, les hommes !
      – Debout, les officiers !

      Pour l’ordre dans le défilé, je crois me souvenir de ma jeunesse, que la disposition dans le peloton est régie par taille décroissante. Ceci dit, l’autre école militaire (qui a le privilège d’ouvrir le défilé du 14 juillet) fait de façon constante le choix de mettre des filles au premier rang.

      https://www.youtube.com/watch?v=ByJ4e94yW20

      Palaiseau : ces élèves de Polytechnique vont ouvrir le défilé sur les Champs-Elysées - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/palaiseau-91120/palaiseau-ces-eleves-de-polytechnique-vont-ouvrir-le-defile-sur-les-champ

      Cette année, l’ordre de marche sera différent des précédents. Traditionnellement, les femmes sont devant, puis l’ordre va des plus grands au plus petits par taille, « pour effrayer l’adversaire », ajoute Joséphine. La délégation d’élèves est dirigée par un chasseur alpin et « tout est donc inversé, ce sera par ordre décroissant que nous défilerons, reprend l’étudiante. Peut-être parce qu’en montagne les plus petits ouvrent la voie ».

      Chacun a les traditions qu’il choisit.

      Ceci dit, à l’X les filles ont dû se battre puisqu’au début elles n’avaient pas accès aux vrais symboles polytechniciens :
      • elles portaient un tricorne et non le bicorne de leurs camarades garçons,
      • elles n’avaient pas droit au port de l’épée.
      Comme on peut le vérifier aisément sur cette photo d’Anne Chopinet, major de la première promo qui acceptait des filles (tricorne et absence d’épée - et donc du ceinturon)

    • A la suite de l’enquête de Libération qui a révélé le système bien rodé d’exclusion des filles au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), le conseil disciplinaire de l’établissement a voté ce jeudi l’exclusion définitive de deux étudiants impliqués dans des faits de harcèlement sexiste. Il s’agit des deux « chefs » du clan des « tradis », ce groupe minoritaire d’étudiants qui noyaute les classes prépas du lycée pour en exclure les élèves filles au prétexte qu’elles n’auraient pas leur place dans l’armée.

      Selon une source interne, une petite dizaine d’autres élèves « tradis » pourraient eux aussi passer devant le conseil de discipline dans les semaines à venir. Le 4 avril dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était engagée devant l’Assemblée nationale à exclure de Saint-Cyr-l’Ecole « les élèves impliqués dans ces faits ».

      Cette première exclusion est surtout symbolique : ces jeunes hommes de deuxième année de prépa sont autorisés à passer les concours (qui débutent la semaine prochaine) et ne manqueront finalement que les sessions de révisions du mois de mai pour préparer les oraux (les cours sont d’ores et déjà terminés).

      http://www.liberation.fr/direct/element/harcelement-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-deux-eleves-tradis-definitive

      Je rappel ce que cette brève désigne par « minorité » : un groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.
      2 exclusions symboliques des meneurs, 10 élèves en conseil de dicipline ce qui ne changera rien à l’ordinaire de ce que s’infligent ces machos dans leur club fasciste, et pas de conséquences dans la hiérarchie de l’école qui est pourtant clairement impliquée dans tous les témoignages. L’armée valide le comportement des tradis en faisant quelques gesticulations vaguement symboliques pour la presse.

  • Parler de « masculinité saine » est comme parler d’un « cancer sain ». Voici pourquoi. | Scènes de l’avis quotidien
    https://scenesdelavisquotidien.com/2018/02/26/parler-de-masculinite-saine-est-comme-parler-dun-cancer-sain

    Je comprends – je le comprends vraiment – pourquoi beaucoup de personnes éduquées à devenir des hommes cherchent une identité personnelle genrée qui soit bien distincte de tout ce qui a été qualifiée, ces derniers temps, de masculinité toxique. De nos jours, une personne dotée d’un pénis* devrait vraiment faire l’autruche pour ne pas remarquer tous ces comportements visant à prouver sa virilité qui ont été critiqués comme contraires au bien-être (le nôtre et celui des autres). Cependant, autant la personne dotée d’un pénis accepte la critique croissante de la masculinité traditionnelle, autant il peut raisonnablement se demander quels sont les comportements authentifiant la masculinité qui échappent à cette critique. Quelles sont les manières d’ « agir comme un homme » qui permettent à chacun de se distinguer définitivement des« hommes qui se comportent mal » ? Ou, sur un mode plus personnel : Que faut-il faire exactement de nos jours pour habiter une identité de genre à la fois masculine et positive qui soit ressentie – et soit réellement – digne de respect (à nos yeux et à ceux des autres) ?

    Au même moment – comme dans un univers parallèle – il existe des légions de personnes éduquées à être des hommes qui ont été exposés à la critique de la masculinité, mais qui la rejettent et y résistent de toutes leurs forces, quasiment au niveau cellulaire, de la même façon que le système immunitaire génère des anticorps pour repousser une infection envahissante. Pour ces personnes dotées d’un pénis, la critique de n’importe quelle masculinité est éprouvée comme une attaque contre toute masculinité. Bouillonnement d’amertume, colère explosive et retour du bâton (backlash) ne sont que quelques-uns des symptômes de leur crispation. Ce qui se passe à l’intérieur – là où ils ressentent leur authentique « Voila ce que je suis » – est une lutte à finir contre ce qu’ils perçoivent comme porteur de leur annihilation personnelle.

    Dans un souci de clarté, je vais nommer ces deux ensembles Réformateurs et Conservateurs. Bien sûr, ce ne sont pas les seules parties de la population dotée d’un pénis. Mais je vais prendre pour acquis qu’ils sont tous les deux suffisamment visibles pour que, à la lecture, la plupart des gens les reconnaissent dans leurs grandes lignes. Et je vais également prendre pour acquis que la plupart des lecteurs effectuent une forme ou une autre d’appréciation de ces deux rôles. La plupart des gens se disent probablement L’un est meilleur que l’autre. L’un est le Bon Gars et l’autre est le Mauvais Gars. Et, que vous considériez les Réformateurs ou les Conservateurs comme étant les vrais bons gars importe peu ; ce qui est probablement présent dans votre tête, c’est que l’un réussit mieux que l’autre à « incarner la masculinité » , alors que l’autre y arrive moins bien.

    #virilité #masculinité

  • Permis de tuer ? Masculinité, culture d’agression et armée
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/03/19/introduction-demilie-beauchesne-a-son-ouvrage-

    Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35% des femmes dans le monde indiquent avoir subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie1. Une femme sur trois. Les Québécoises adultes comptent pour 92,8 % des victimes d’agression sexuelle, selon le Conseil du statut de la femme2. En matière de violences contre les femmes, les statistiques parlent d’elles-mêmes : nous vivons dans une société profondément inégale caractérisée par une vaste succession de violences à l’égard des femmes.

    De temps à autre, un cas de violence extrême fait la une des médias, tel un cas d’exception occultant tous les autres, lesquels sont désormais banals, ravalés au rang de faits divers. Ces événements retiennent momentanément l’attention du public puis s’estompent, pour finalement disparaître. Pendant ce temps sont négligées les violences systémiques à l’encontre des femmes.

    Pourtant, l’actualité amène son lot d’événements pour nous les rappeler. Pensons à certains élus provinciaux (tels que Gerry Sklavounos, député de Laurier-Dorion, ou Pierre Paradis, ex-ministre de l’Agriculture) qui se voient publiquement accusés de harcèlement ou de viol et sont aussitôt blanchis, faute de preuve ou en l’absence d’une « victime parfaite ». Ou à ce juge qui innocente un chauffeur de taxi d’Halifax ayant violé une cliente ivre et inconsciente, sous prétexte que la femme était peut-être consentante. Ou bien au maire de l’arrondissement de Montréal-Nord – et ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal –, reconnu coupable d’attouchements sexuels sur une mineure. Ou encore au meurtre de Daphné Boudreault par son ex-conjoint, quelques heures à peine après qu’elle a alerté la police de Richelieu-Saint- Laurent, car elle se sentait menacée…

    La majorité des analyses de ces cas dits d’exception associent la violence à un individu seul ou encore mettent en cause la victime et, par le fait même, déresponsabilisent l’ensemble de la société. Or, il existe une trame commune à toutes ces violences. L’État est non seule- ment incapable de les prévenir, mais de plus il participe en quelque sorte à ces crimes, à ce silencieux féminicide.

    #virilité #masculinité #feminicide

    • Je soutiendrai la thèse selon laquelle Russell Williams n’est pas en contradiction avec les valeurs militaires canadiennes, mais est plutôt l’effet programmé et brutal d’une construction sociale de la domination à travers sa formation de militaire, laquelle reflète la socialisation à l’œuvre dans la société patriarcale.

  • Don d’organes : les femmes donnent davantage leur rein que les hommes
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/09/don-d-organes-les-femmes-donnent-davantage-leur-rein-que-les-hommes_5267999_

    S’il est de nombreux domaines où les femmes sont encore tenues dans une position inférieure à celle des hommes, il en est d’autres où elles les devancent souvent. C’est entre autres le cas pour ce geste généreux qu’est le don d’organes avec donneur vivant, tout au moins s’agissant du rein.

    Jagbir Gill (Université de Colombie britannique, Vancouver) et ses collègues publient, jeudi 8 mars, dans le Journal of the American Society of Nephrology, les tendances pour le don de rein aux Etats-Unis. Une fois les corrections statistiques apportées afin d’éliminer les biais possibles, il apparaît que la fréquence de don d’un rein est supérieure de 44 % chez les femmes par rapport aux hommes.

    L’équipe de chercheurs canadiens a travaillé à partir des registres de transplantation et de recensement de la population aux Etats-Unis, en se concentrant sur deux paramètres : le sexe et le revenu. Entre 2005 et 2015, le taux non corrigé de don de rein aux Etats-Unis pour les femmes et pour les hommes est respectivement de 30,1 et de 19,3 par million d’habitants. Et si la tendance reste stable pour les femmes (– 5 %), le don émanant d’un donneur masculin est en diminution au cours de la décennie 2005-2015 (– 25 %), ce qui accroît d’autant les différences.
    Prédominance féminine ancienne

    De même, si pour les deux sexes, le taux de don de rein reste plus stable parmi les individus ayant les revenus les plus élevés que chez ceux possédant les plus faibles, la diminution de l’acte de don est plus spectaculaire pour les hommes ayant des bas revenus. L’impact du niveau de revenu est donc plus prononcé chez les hommes. Cela pourrait notamment s’expliquer par la situation aux Etats-Unis où, contrairement à d’autres pays, notamment la France, être donneur d’organe implique pour le volontaire des coûts importants qui peuvent être lourds à supporter, voire être dissuasifs.

    En France, l’Agence de la biomédecine, qui suit l’activité du don d’organes et des greffes, précise que pour les greffés rénaux à partir de donneur vivant entre 2013 et 2017, les femmes représentent 62 % des donneurs et 34 % des receveurs. Une répartition que l’on ne retrouve pas pour le don de foie du vivant où les femmes constituent 41 % des donneurs et 46 % des receveurs.

    « Malgré la prédominance de femmes qui donnent, nous ne pouvons pas forcément en déduire, sans étude plus approfondie, que les hommes sont moins candidats au don du vivant. En effet, pour pouvoir être éligible au don, les candidats doivent répondre à des critères de compatibilité médicale, avoir un très bon état de santé, passer devant un comité spécialisé et devant le tribunal de grande instance. Autant d’étapes qui ne relèvent pas que de la “volonté de donner” », précise-t-on à l’Agence de la biomédecine.

    En effet, dans le don d’organe avec donneur vivant, il ne s’agit pas seulement d’une question de générosité. Dans un éditorial qui accompagne la publication de Jagbir Gill et de ses collègues, deux auteurs, Arthur Matas (Université du Minnesota) et Rebecca Hays (Université du Wisconsin), pointent les différents facteurs concourant à ces tendances aux Etats-Unis. La prédominance féminine parmi les donneurs est ancienne, soulignent-ils.
    Semaine nationale de mobilisation

    « La disparité est vraisemblablement multifactorielle et inclut des taux plus élevés de maladie rénale au stade terminal chez les hommes (ce qui fait que les membres de la famille non touchés ont plus de chances d’être des femmes) et des différences selon le sexe dans les taux de maladies concomitantes (par exemple l’hypertension artérielle), ce qui limite les volontaires pour le don », détaille l’éditorial.

    Cependant, le paramètre du sexe demeure important, comme le montre la treizième Semaine nationale de mobilisation pour le don de moelle osseuse, qu’organise du 10 au 18 mars l’Agence de la biomédecine. L’Agence dit « “Bravo et merci” à tous ceux qui ont pris le temps de s’inscrire comme donneurs de moelle osseuse pour, peut-être un jour, sauver des vies. En effet, la moelle osseuse a un rôle vital dans le fonctionnement du corps humain : elle est à l’origine de la production des cellules sanguines ».

    L’Agence précise qu’en « 2017, ils étaient 20 866 nouveaux inscrits sur le registre français, dont seulement 35 % d’hommes. Encourager le plus grand nombre d’hommes à devenir donneurs de moelle osseuse, c’est l’objectif prioritaire de cette nouvelle campagne ! » L’intérêt des dons de moelle osseuse masculin réside dans le fait qu’ils ne risquent pas de contenir des anticorps fréquemment produits chez les femmes au cours d’une grossesse et donc d’offrir plus de compatibilité en vue d’une greffe.

    #santé #genre #masculinité #virilité #don_d'organe

  • L’effroyable histoire des « Beatles » de l’Etat Islamique
    Ces quatre londoniens ont torturé et décapité plusieurs dizaines de prisonniers en Syrie. Portraits de ces brit boys devenus meurtriers sanguinaires.
    https://www.vice.com/fr/article/qve99v/leffroyable-histoire-des-beatles-de-letat-islamique

    Avec cette illu !??

    • Je ne voie pas ce qui fait une nouvelle masculinité dans ce séjour dédié à l’érection de totems barbus en foret. C’est une réactualisation version XXIeme de la #maison_des_hommes comme on en trouve dans toutes les cultures depuis une brouette de millénaires. Ce genre de séjour favorise la fraternité et les réseaux de soutiens masculins. Pendant ces vacances de 3 jours entre hommes, qui garde les enfants, qui fait le ménage, qui n’est pas en vacance ? Pendant ces vacances de bien être masculin, qui va se trouvé un plan pour un job, qui va se fait un réseau dans la région ?

      Les hommes dans l’extrait du film disent bien qu’il s’agit de renforcé la fraternité. Ils disent vouloir sentir la connexion avec leurs ancêtres et c’est peut être un effet de la langue, mais ils ne mentionnent que les pères, grands pères. Comme si ces messieurs étaient nés exclusivement de pères et/ou n’avaient aucun intérêt à se connecté avec des mères et grands-mères ancestrales. C’est pas seulement l’effet de la langue, dire seulement ancêtre ca serait resté neutre, mais un des participant détaille les ancètres avec qui il se connectent et ne mentionne aucune femmes. C’est de l’androcentrisme assez classique, mais j’ose espéré qu’un sois disant week-end de recherche de nouvelle masculinité s’occuperait de réduire l’androcentrisme plutot que le valorisé. Mais non c’est pas un stage de nouvelle masculinité c’est un stage de nouvel enfumage patriarcale.

      Le truc aussi de se prendre pour un homme des bois est très viriliste. Se connecté avec ses ancêtres pères et grands-pères c’est aussi assez particulier. Leurs pères et grands-pères c’étaient des patriarches, qu’est-ce qu’ils ont de nouveaux à apprendre à partir d’ancêtres patriarcaux, souvent esclavagistes, guerries, xénophobes, prédateurs... ? Pourquoi les hommes du XXI ne pensent pas plutot à se faire une formation à la contraception masculine, sur le consentement sexuel ou un séjour de nouvelle masculinité dans une maison de retraite pour apprendre les soins et l’attention à celles qui sont pas des frères ? Là ca serait nouveau et ils pourraient se connectés avec leurs ancêtres.