• Le théorème de Gödel | Voyages au pays des maths | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Brj1LC42vLM

    Dans cet épisode, on se penche sur le rapport entre maths et vérité. Les maths sont censées être le domaine de la certitude : soit c’est démontrable, soit c’est faux. Eh bien ce n’est pas si simple. Car le théorème de Gödel a prouvé qu’il existe des propositions « indécidables », qu’on ne peut ni prouver ni réfuter. Premier résultat limitant de l’histoire des mathématiques...

    Disponible jusqu’au 12/11/2026

  • Vers des #sables alternatifs issus de la déconstruction des bâtiments : le projet de recherche SAND

    Le sable est la 3e ressource consommée dans le monde. Il existe de forts enjeux à développer l’#économie_circulaire de cette ressource non renouvelable : c’est l’objet du #projet_de_recherche #SAND destiné à valoriser du sable issu de la #déconstruction des bâtiments et des #boues_de_bétons dans les mortiers, et à mettre en place une filière de recyclage.

    Le projet de recherche SAND, financé par l’#Ademe et coordonné par l’entreprise #PAREX / #SIKA, est mené en synergie avec #Clamens et le Cerema. Il a pour objectif de produire du sable issu du recyclage de #matériaux_du_bâtiment et des boues de bétons afin d’économiser la #matière_première.

    En effet, le sable est la 3e ressource la plus consommée au monde après l’air et l’eau et son extraction a un fort impact environnemental, et est devenue un enjeu stratégique car sa raréfaction est de plus en plus critique.

    Du #sable_recyclé pour du mortier à usage du bâtiment

    La #dépendance mondiale du sable induit une forte tension au niveau de l’#approvisionnement et une hausse de prix. L’usage d’un #sable_de_substitution pour le bâtiment qui en est le principal consommateur et la création d’une filière de recyclage des #déchets_locaux_inertes du #BTP, dans une démarche d’économie circulaire, répondraient à ces problématiques en développant des emplois locaux.

    Par ailleurs, un procédé de production de sables alternatifs sera mis au point. Ce procédé, économe en énergie, permettrait de produire un gisement homogène et ayant les propriétés requises pour être intégré dans des #mortiers colles ou des mortiers d’enduits.

    Le projet, qui bénéficie d’un financement du #Programme_d’investissement_d’avenir et s’étendra sur quatre ans, sera mené en trois grandes étapes pratiques :

    - Définir les propriétés des sables recyclés qui pourront être incorporés dans des mortiers colles ou des mortiers d’enduits. Différentes propriétés des sables vont être analysées afin de garantir un flux homogène malgré la diversité des sources.
    - Mettre en place des formules adaptées selon le taux d’incorporation des sables recyclés. Les formules seront caractérisées selon les normes en vigueur, notamment d’un point de vue durabilité.
    – Mettre en place un démonstrateur industriel qui pour produire un sable homogène avec un procédé éconologique (économiquement viable et dont l’impact environnemental serait réduit). L’objectif est de s’assurer de la viabilité technique du procédé et de sa reproductibilité pour permettre le développement d’une filière des mortiers recyclés destinés au bâtiment. Ce démonstrateur permettra à terme de traiter 100.000 tonnes de sable par an.

    L’expertise du Cerema en caractérisation des matériaux mobilisée

    L’équipe de recherche DIMA (Durabilité, Innovation et valorisation des Matériaux Alternatifs) du Cerema sera plus particulièrement impliqué dans deux volets qu’il pilotera : l’évaluation des scénarii logistiques et des voies de valorisation des sables, et l’évaluation des impacts environnementaux, économiques et sociétaux des mortiers fabriqués. Des essais en laboratoire seront menés par le Cerema d’Ile-de-France afin de valider les mélanges proposés par le partenaire industriel. Une attention particulière sera portée à la durabilité des mortiers mis en œuvre.

    Dans une seconde phase, les mortiers à base de sables recyclés seront testés avec la pose de carrelages et d’enduits à l’aide de ce mortier sur des bâtiments existants.

    L’objectif final est de permettre la diffusion et la mise en oeuvre du procédé partout où il eut être utile aux filières.

    https://www.cerema.fr/fr/actualites/sables-alternatifs-issus-deconstruction-batiments-projet
    #sable #construction #recyclage #alternative

    et un nouveau mot : #éconologie

    ping @albertocampiphoto

  • Poland passes law allowing migrants to be pushed back at border

    Poland’s parliament on Thursday (14 October) passed a legal amendment allowing migrants to be pushed back at the border and for asylum claims made by those who entered illegally to be ignored.

    Lawmakers also gave the green light to a government plan to build a wall to prevent migrants from crossing the border from Belarus, a project estimated to cost €353 million.

    Thousands of migrants, most of them from the Middle East, have sought in recent months to cross from Belarus into Poland or fellow EU member states Latvia and Lithuania.

    Under the newly amended law, a foreigner stopped after crossing the Polish border illegally will be obliged to leave Polish territory and will be temporarily banned from entering the country for a period ranging from “six months to three years”.

    The Polish authorities will also have the right “to leave unexamined” an asylum application filed by a foreigner who is stopped immediately after illegally entering, unless they have arrived from a country where their “life and freedom are threatened”.

    Rights groups have already accused Poland of stopping migrants at the border and pushing them back into Belarus.

    Numerous NGOs have criticised Poland for imposing a state of emergency at the border, which prevents humanitarian organisations from helping migrants and prohibits access to all non-residents, including journalists.

    The law change came two days after a landmark ruling from Poland’s Constitutional Court challenged the primacy of European Union law — a key tenet of EU membership — by declaring important articles in the EU treaties “incompatible” with the Polish constitution.

    The ruling on a case brought by Poland’s right-wing populist government could threaten EU funding for Poland and is being seen as a possible first step to Poland leaving the European Union.

    Earlier Thursday Polish police said that another migrant had been found dead on the border with Belarus, bringing the number of people who have died along the European Union’s eastern border in recent months to seven.

    The European Union accuses Belarus of deliberately orchestrating the influx in retaliation against EU sanctions over the Moscow-backed regime’s crackdown on dissent.

    Last month the UN refugee agency and the International Organization for Migration said they were “shocked and dismayed” by the migrant deaths.

    “Groups of people have become stranded for weeks, unable to access any form of assistance, asylum or basic services,” they said in a statement.

    In August Christine Goyer, UNHCR representative in Poland, reminded Warsaw that “according to the 1951 Refugee Convention, to which Poland is signatory, people seeking asylum should never be penalised, even for irregular border crossing”.

    Polish PM berates EU

    In the meantime, Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki accused EU institutions on Thursday of infringing on the rights of member states, as he prepared to present Warsaw’s position in a row over the rule of law next week before the European Parliament.

    “We are at a crucial moment, you could say at a crossroads in the EU’s history,” Morawiecki told the Polish parliament. “Democracy is being tested – how far will European nations retreat before this usurpation by some EU institutions.”

    Polish government spokesman Piotr Muller said Morawiecki would attend the European Parliament session in Strasbourg next Tuesday to present Poland’s position in the rule of law dispute.

    https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/poland-passes-law-allowing-migrants-to-be-pushed-back-at-border

    #Pologne #asile #migrations #réfugiés #frontières #refoulement #refoulements #push-backs #loi #amendement #Biélorussie #Mateusz_Morawiecki #Morawiecki

    –-
    voir aussi la métaliste sur la situation à la frontière entre la #Pologne et la #Biélorussie (2021) :
    https://seenthis.net/messages/935860

    • Et il y a eu ce weekend une chasse aux migrants autour de la ville de Guben (Allemagne).
      « La ville de Guben est située dans la région de Basse-Lusace ; elle est traversée par la rivière Neisse et c’est la partie allemande de la ville historique ; l’autre partie est polonaise (Gubin). »

  • Affaire Gabriel Matzneff : l’annulation du procès de l’écrivain pour « apologie » de la pédocriminalité confirmée en appel
    https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/affaire-gabriel-matzneff/affaire-gabriel-matzneff-l-annulation-du-proces-de-l-ecrivain-pour-apol

    Il n’y aura pas de procès pour « apologie » de la pédocriminalité. La cour d’appel de Paris a confirmé, mercredi 6 octobre, l’annulation pour raisons de procédure d’un procès contre l’écrivain Gabriel Matzneff pour « apologie » de la pédocriminalité, initié par l’association de protection de l’enfance l’Ange bleu.

    L’écrivain Gabriel Matzneff à Bordighera (Italie), le 16 février 2020. (VALERY HACHE / AFP) _

    L’Ange bleu avait fait appel d’une décision en mai dernier du tribunal correctionnel de Paris. Ce dernier avait invalidé sa citation à comparaître visant l’écrivain et annulant la tenue de son procès fixé au 28 septembre 2021.

    Trois articles dans lesquels il évoquait sa relation avec une mineure
    En janvier 2020, l’association avait cité l’écrivain en lui reprochant d’avoir fait l’apologie d’actes pédocriminels « et précisément du crime de viol aggravé » en évoquant sa relation avec Vanessa Springora (alors que celle-ci était mineure) dans trois articles parus dans L’Obs, le Parisien et l’Express. Cette dernière venait de publier un livre, Le Consentement, dans lequel elle mettait en cause Gabriel Matzneff, aujourd’hui âgé de 83 ans, pour ses relations sexuelles avec des mineurs.

    Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé que la citation devait être déclarée nulle car l’association n’avait pas mentionné d’adresse à Paris. Il n’avait pas examiné les autres arguments soulevés par l’avocat de Gabriel Matzneff.

     #matzneff #grand_homme #viol #pédocriminalité #déni #grands_hommes #pédophilie #gabriel_matzneff #violophilie #élites officielles lamentables de la #France et encore plus de #paris #culture_du_viol #déni #phallosophe #lolita

  • La fabrication de chaussures relocalisée en #France, dans l’#usine « la plus moderne au monde » en #Ardèche

    C’est le retour de la production de chaussures à grande échelle en France, et ça se passe en Ardèche ! L’usine ASF 4.0 du groupe textile #Chamatex a été inaugurée à #Ardoix, « l’usine de chaussures de #sport la plus moderne au monde » selon ses dirigeants.

    Après un an de travaux et 10 millions d’euros d’investissement, l’usine ultramoderne ASF 4.0 - pour ’#Advanced_Shoe_Factory' - a été inaugurée ce jeudi en Ardèche, à Ardoix. Le groupe Chamatex a réussi son pari : relocaliser la fabrication de chaussures de sport en France, et ainsi concurrencer l’Asie.

    Dès la semaine prochaine, des premières #chaussures_de_sport de la marque #Salomon seront produites. Il s’agit des modèles Captiv, qui devraient être commercialisées au plus tard en janvier 2022. Pour le moment, une vingtaine de salariés ont été embauchés. Ils seront une quarantaine à la fin de l’année.

    Deux conditions pour permettre la #relocalisation : automatiser le plus possible la production pour réduire les coûts, et fabriquer en quantité pour amortir les investissements. Là encore, pari tenu annonce le président du groupe Chamatex Gilles Réguillon : « de la découpe en automatique, une ligne d’assemblage en automatique, une ligne de collage en automatique, une ligne de packaging automatique, et le tout géré en industrie 4.0. C’est unique, et c’est ici, en Ardèche ».

    Encore quelques réglages, et avant la fin de l’année, une paire de chaussures sera fabriquée toutes les deux minutes sur le site. Des améliorations techniques permettront de réduire ce temps par deux l’an prochain. Objectif affiché : produire 500 000 paires de chaussures par an, d’ici 2024. Et Gilles Réguillon annonce d’ores et déjà travailler sur l’extension de son usine, afin d’ajouter de nouvelles lignes de production, les « commandes étant remplies pour les trois prochaines années » a-t-il indiqué ce jeudi. Trois marques ont d’ores et déjà signé avec l’usine pour fabriquer certains de leurs modèles : Salomon, Babolat et Millet.

    Les partenaires sont nombreux, les dirigeants évoquent une « hybridation des talents ». #ASF_4.0 est co-fondée par Bertrand Barre, président du Groupe Zebra, et Gilles Réguillon, président du #Groupe_Chamatex, qui a misé sur son matériau textile unique #Matryx comme principal composant de sa chaussure ; la marque Salomon a amené son savoir-faire et le process industriel ; la partie machinerie a été menée par Siemens.

    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-fabrication-de-chaussures-relocalisee-en-france-dans-l-usine-la-plus-m

    #chaussures #made_in_France

  • Le #Danemark offre des #barbelés coupants à la #Lituanie pour sa clôture antimigrants

    A Copenhague, le gouvernement social-démocrate, qui s’est fait élire en 2019 sur la promesse d’une politique migratoire ultrarestrictive, défend la construction de #clôtures aux frontières de l’Europe.

    Quinze kilomètres de #fils_barbelés. Voilà le généreux #cadeau du Danemark à la Lituanie : une contribution certes modeste à l’échelle des 500 kilomètres de clôture que l’Etat balte est en train d’installer sur sa frontière avec la #Biélorussie, pour empêcher les migrants d’entrer sur son territoire. Mais une #contribution symbolique, de la part du royaume scandinave, dont la première ministre sociale-démocrate, #Mette_Frederiksen, en poste depuis 2019, s’est fixé comme objectif d’atteindre « zéro demandeur d’asile ».

    Le 28 septembre, son ministre de l’immigration, #Mattias_Tesfaye – lui-même fils d’un réfugié éthiopien –, s’est rendu en Lituanie, pour rencontrer la ministre de l’intérieur, #Agne_Bilotaite. Il en a profité pour aller inspecter la clôture. Les barbelés envoyés par le Danemark ne sont pas des fils classiques, mais un modèle spécial, en accordéon, couvert de #lames similaires à celles d’un rasoir, pouvant causer des blessures mortelles.

    En 2015, ce sont ces mêmes barbelés que la Hongrie de Viktor Orban avait déployés à la hâte, face à la Serbie : un #mur antimigrants alors fortement décrié en Europe. Six ans plus tard, Mattias Tesfaye a estimé sur la chaîne TV2 que les critiques contre Budapest n’étaient « pas correctes » et que, face à « l’#immigration_incontrôlée », la clôture était une solution « de #bon_sens ». Au passage, le ministre danois a remercié Vilnius de ses efforts pour « protéger les frontières de l’Europe et de l’OTAN ».

    Indignation des ONG

    Mattias Tesfaye n’en est pas à son premier coup d’éclat. C’est à sa demande que les services de l’immigration ont suspendu les titres de séjour de plusieurs centaines de réfugiés syriens ces derniers mois. Il est aussi à l’origine du projet de loi, voté au Parlement en juin, qui devrait permettre à Copenhague d’externaliser l’asile dans des pays tiers, en dehors de l’Europe – le Rwanda faisant figure de favori.

    Au Danemark, son soutien à la construction du mur lituanien a suscité l’indignation des ONG. Amnesty International a accusé le gouvernement danois de faire preuve d’un « déni de la réalité » face à la crise migratoire actuelle. Le quotidien de gauche Politiken a dénoncé, de son côté, le cynisme du Danemark, qui « envoie 15 km de barbelés », quand « les migrants pris au piège meurent dans la forêt ».

    Dans les rangs de la majorité de centre gauche, cependant, les opinions divergent. Alors que la Liste de l’unité (rouge et verte) s’est dite « profondément consternée », le parti social-libéral défend le principe d’un mur aux frontières de l’Europe : « Nous ne pouvons pas accueillir tous les gens du Moyen-Orient et d’Afrique qui veulent venir ici », a estimé Andreas Steenberg, un des responsables du parti.

    En 2020, le Danemark a reçu 1 515 demandeurs d’asile et 1 017 autres depuis le début de l’année. Ces chiffres ne semblent pas émouvoir Mattias Tesfaye, qui a annoncé que Copenhague allait verser 33 millions de couronnes (4,4 millions d’euros) à la Turquie, pour l’aider à protéger ses frontières.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/02/le-danemark-offre-des-barbeles-coupants-a-la-lituanie-pour-sa-cloture-antimi

    #cadeau #murs #barrières_frontalière #externalisation #fermeture_des_frontières #murs_frontaliers #barrières_frontalières

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    Sur le mur entre la Lituanie et la Biélorussie :
    https://seenthis.net/messages/920493

  • Les maths, c’est pas pour les filles ! Vraiment ? | Fête de la science
    https://www.fetedelascience.fr/les-maths-c-est-pas-pour-les-filles-vraiment

    Les mathématiques, une discipline scientifique redoutée par certains, adorée par d’autres, pleines de règles, de lois, de concepts qui nécessite rigueur et logique… des compétences souvent pensées comme masculines, vraiment ?

    #Sciences #Maths #Filles #Egalité

  • La dernière émission débat de @lundimatin : Pandémie, société de contrôle et complotisme, une discussion
    https://www.youtube.com/watch?v=aMbUB1dxMco

    Ce Olivier Cheval qui prend beaucoup de place, raconte vraiment beaucoup de merdes… À fond dans son jusqu’auboutisme théorique anti-biopolitique (à fond Agamben etc), et sous couvert de dire que c’est l’État uniquement qui est trop dans la théorie et le contrôle de tout, il n’a lui-même plus aucun sens du pragmatisme de la vie quotidienne, de comment prendre soin des gens qui nous entoure, de manière « démocratique ». Si le masque est lié à la politique général de l’État, alors il le refuse en bloc, même si comme l’hygiène de se laver les mains, ça va pouvoir sauver des millions de vie (et on sait parfaitement que l’hygiène de base a sauvé immensément plus que des médicaments compliqués pour des trucs rares). Il est contre contre contre, mais il ne va jamais sur le terrain de quel serait une réponse autonome et émancipée à l’épidémie, au soin en général. Il m’a trop vénèr en fait… :D

    • J’ai pas tout écouté parce que c’est pénible de se fâcher en même temps contre qui gouverne et qui prétend ne pas l’être mais j’ai cherché les passages avec Valérie Gérard car elle a publié un petit texte (Tracer des lignes - Sur la mobilisation contre le pass sanitaire https://www.editions-mf.com/produit/108/9782378040420/tracer-des-lignes) pas folichon si ce n’est qu’elle soutient qu’il n’est pas possible de manifester avec n’importe qui et défend des mesures de prévention ainsi que la vaccination en parlant de #covidiots. Mais dans ce cadre là, alors que sa présence semblait justifier l’aspect contradictoire du talk show, elle n’a quasiment rien de dit de tel...
      L’emploi du terme autodéfense sanitaire par l’animatrice vient rappeler qu’il s’agit de faire face collectivement à une pandémie... Quelque part, mais où ? comment ? on ne le saura pas.

      #lundimatinisme

    • C’est surtout pour ça que j’ai lancé ce débat ce matin, pour voir comment elle allait répondre à la ligne Cheval/Quadrature (Mathieu Burnel semblant plus ambivalent sur ces points il me semble).

      Il y a plusieurs passages où elle répond un peu quand même, sur les masques, sur le fait que suivre un truc « logique » d’un point de vue santé n’était pas obligatoirement voter pour le gouvernement, etc, mais elle ne prend pas beaucoup la parole par rapport à l’autre ligne principale de la discussion effectivement.

    • Anti-autoritarisme et pandémie

      Au mois d’avril, un reportage réalisé en Californie par des journalistes français est diffusé à la radio. Ils interrogent des Américain-e-s confiné-e-s depuis peu, qui pestent de voir leurs libertés individuelles restreintes – par exemple, de ne plus pouvoir aller à la plage. Je suis interloqué par la similitude entre leurs discours et les miens au début de l’épidémie ou ceux de mes ami-e-s anti-autoritaires. Comme nous, ils semblent estimer que prendre le risque d’attraper ou non le virus est une question de choix personnel – Philippe Devos dirait un choix « individuel » et pas « populationnel ». Une telle convergence de point de vue avec la Californie de la Silicon Valley, berceau du libéralisme à la sauce technologique, m’interroge : les anti-autoritaires sont-ils en fait des cryptolibéraux [8] ?

      De plus en plus troublé, je décide de laisser de côté les médias et internet pour revenir à mes fondamentaux. Je prends dans ma bibliothèque le livre de Bakounine Dieu et l’État, car je me rappelle qu’il y parlait de l’autorité et de la science : « [Est-ce] que je repousse toute autorité ? Loin de moi cette pensée. (…) Je m’incline devant l’autorité des [savants] parce qu’elle m’est imposée par ma propre raison. (…) Nous acceptons toutes les autorités naturelles et toutes les influences de fait, aucune de droit ; car toute autorité de droit (…) nous imposerait l’esclavage et l’absurdité ». Ouf ! Mon honneur n’est donc pas souillé si je respecte les mesures sanitaires prônées par les médecins et les scientifiques… Je me décide alors à adopter un comportement qu’il semble raisonnable d’adopter – c’est-à-dire, étant donné la difficulté de démêler le vrai du faux dans la masse d’informations qui nous parvient, d’être prudent a priori. Ce qui ne m’empêche pas de rester critique vis-à-vis de « l’autorité de droit », le gouvernement, et de ses mesures parfois excessives, mais parfois aussi insuffisantes – que ce soit par incompétence (au sujet du port du masque) ou pour limiter leur incidence sur l’économie (comme obliger les caissier-e-s à aller travailler au lieu d’organiser des distributions alimentaires, par exemple).

      Mais au-delà de la question de la pertinence ou non de ces mesures, c’est la manière infantilisante de les imposer qui est critiquable et critiquée dans les milieux anti-autoritaires, et même bien au-delà. Le journaliste Olivier Bost le dit lui-même sur le site de RTL : le confinement est « un peu à l’image de la gestion de cette crise depuis le début. Vos élus, l’État et l’élite du pays s’occupent de vous. Ne cherchez pas à comprendre, c’est pour votre bien » [9]. Ceci dit, ce mode de fonctionnement paternaliste n’est pas particulier à cette crise sanitaire. C’est le principe même de notre système politique, la « démocratie » représentative : une poignée de personnes, supposément plus éclairées que la moyenne, décide de ce qui est bon ou mauvais pour l’ensemble de la société. Là où le bât blesse, c’est que ce fonctionnement pyramidal conditionne chaque individu, et il serait présomptueux de prétendre totalement y échapper. En réalité, nous y sommes tous et toutes si bien habitué-e-s qu’il nous est difficile de fonctionner autrement. Quiconque a fait l’expérience des lieux « autogérés » sait que l’auto-organisation, les fonctionnements horizontaux et la démocratie directe sont toujours très difficiles à mettre en œuvre, même dans des groupes de gens absolument convaincus de leur bien-fondé. À chaque fois, il faut d’abord que chacun/e se débarrasse de ses automatismes assimilés dans le cadre de l’organisation sociale hiérarchisée, notamment celui qui consiste à remettre à des responsables la gestion des problèmes collectifs. Ce qui n’est simple pour personne.

      L’une des manifestations flagrantes de cette assimilation de l’ordre social est la tendance des militant-e-s à n’agir qu’en réaction aux décisions prises par les dirigeant-e-s politiques : manifestations contre l’adoption de lois, actions contre l’application de politiques publiques, protestations contre la répression... Tout se passe comme si nous étions enfermés dans un rapport parent-enfant avec le pouvoir, en révolte permanente contre l’autorité de l’État-père. Et ce rapport de soumission/révolte absorbe parfois tellement notre énergie qu’il nous empêche de penser et d’agir par nous-mêmes – et donc, paradoxalement, de nous émanciper du pouvoir. C’est particulièrement évident dans le cadre de la crise sanitaire, où il entraîne souvent des réactions épidermiques de rejet des mesures sanitaires et laisse peu de place à la réflexion sur les modes de fonctionnement que nous trouverions juste et approprié d’adopter.

      https://paris-luttes.info/covid-19-libertes-individuelles-et-15334

      et sinon, oui @rastapopoulos une prise de parole de Fressoz c’est forcément une analyse plus concrète de la situation que l’insignifiance à prétention radicale.

  • Abus en psychiatrie : le cri d’alarme des médecins
    https://www.leparisien.fr/societe/sante/abus-en-psychiatrie-le-cri-dalarme-des-medecins-25-09-2021-EQRFMTWQOVEC3K

    Il va tirer un trait sur quinze ans d’hôpital. A son grand regret, Mathieu Bellahsen rendra vendredi sa blouse. « Aujourd’hui, il n’est plus possible d’être lanceur d’alerte, les représailles sont immédiates », déplore ce psychiatre grande gueule, ancien chef de pôle à l’unité d’Asnières (Hauts-de-Seine) de l’hôpital Roger-Prévot-de-Moisselles.

    Alors que s’ouvrent ce lundi les assises de la santé mentale, plusieurs soignants nous racontent comment, en dénonçant des dérives comme l’isolement et la contention, ils se retrouvent « harcelés », « placardisés », « mis à pied » par leur direction. D’ailleurs, le débat sur ces pratiques, « en inflation » depuis trente ans, ne sera pas abordé lors de ces deux journées. Une omission dénoncée par 187 signataires dont 90 psychiatres, dans une tribune que nous publions.

    Chambres fermées à clé

    Pour le docteur Bellahsen, les ennuis ont commencé après la nuit du 7 au 8 mai 2020. Dans son service, deux patients testés positifs sont transférés en unité Covid, obligeant les autres, cas contacts, à se confiner. Mais, dans la soirée, un psychiatre de garde et la direction décident de fermer leurs chambres à clé. En l’apprenant, Mathieu Bellahsen voit rouge : « Au lieu de leur dire de bien s’isoler et de respecter les gestes barrière, ils les ont traités comme des citoyens de seconde zone, en bloquant les serrures, selon un vieux préjugé d’irresponsabilité des malades mentaux. »

    Le chef de pôle prévient aussitôt la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, une autorité indépendante. Ce n’est pas la première fois qu’il reproche à la direction « ses méthodes » : en unité Covid, les patients sont « cloîtrés », dit-il, durant quatorze jours. C’est ce que constate, sur place, la contrôleuse, Adeline Hazan, qui découvre des patients « enfermés à clé 24 heures sur 24 sans que leur état clinique psychiatrique le justifie ». Son rapport édifiant révèle « une confusion absolue entre les notions de confinement sanitaire et d’isolement psychiatrique ».

    Les jours s’écoulent en pyjama de papier, dans des chambres sans douche ni télé ni notion du temps. Au même moment, dans une autre unité verrouillée, une femme brise sa fenêtre de désespoir et tombe de deux étages. Mais voilà, quelques jours plus tard, la direction reçoit une lettre de l’équipe infirmière, alertant sur des difficultés de longue date avec l’encadrement médical, ciblant notamment #Mathieu_Bellahsen.

    #psychiatrie

  • La psychiatrie refoulée des Assises de la santé mentale, MATHIEU BELLAHSEN, PIERRE DARDOT
    https://blogs.mediapart.fr/mathieu-bellahsen-et-pierre-dardot/blog/240921/la-psychiatrie-refoulee-des-assises-de-la-sante-mentale

    Dans les prochains jours se tiendront les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Or, la psychiatrie est la grande absente de ces Assises. Refoulée à l’arrière-plan, ses problématiques seront reléguées dans l’opacité des cabinets ministériels. Il est de notre devoir de citoyen de remettre au centre de la psychiatrie l’accueil de la personne souffrante, sa famille, ses rêves, ses petites et ses grandes histoires.

    Dans les prochains jours se tiendront les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Si cette dernière est reléguée au deuxième plan de l’intitulé, cela correspond à vingt ans d’un travail acharné pour aller « de la psychiatrie vers la santé mentale »i et faire « de la santé mentale l’affaire de tous »ii.

    Santé mentale qui n’a désormais que peu à voir avec les souffrances et les soins car elle se concentre désormais sur « le bien-être » et « la qualité de la vie ».

    Si la santé mentale est en apparence liée à la santé, en réalité elle s’est instituée depuis le milieu des années 2000 comme une des pièces maîtresses du dispositif économique : « avoir une population en bonne santé mentale pour remplir les objectifs stratégiques de l’Union Européenne »iii expliquait le Livre Vert de 2005. Faire de « la santé mentale positive » un enjeu rappelait le commissariat d’état à l’économie numérique en 2009iv.

    Depuis, cette poussée s’est accentuée. Le covid aura permis de renforcer le brouillage des pistes en parlant de la « mauvaise santé mentale » des français, des étudiants et d’autres populations fragilisées. La société s’est remise à croire en une santé mentale liée aux soins à laquelle il faudrait son lot de dispositif d’accompagnements, de soins, de numéros verts et de télé-consultations.

    Or, mieux vaut parler de souffrances psychiques ou de santé psychique que de santé mentale car la santé mentale induit deux processus.

    Le premier est d’identifier les souffrances à un problème mental ce qui correspond dans l’imaginaire de l’époque à un problème cérébral. Le cerveau est devenu le lieu privilégié d’intervention transformant la psychiatrie en cérébrologie. L’effet sur les pratiques est le délaissement progressif et de plus en plus violent des personnes malades, de l’écoute nécessaire et du temps jamais prévu par avance qu’il s’agit de leur accorder.

    La conclusion qu’en tirent les cérébrologues est toujours la même : demander un financement accru de la recherche sur le cerveau en espérant que les découvertes de laboratoire se transposeront sur le terrain. Cet engloutissement de l’argent public ne peut que nourrir de faux espoirs car il part d’un postulat oubliant que les troubles psychiatriques sont aussi une affaire humaine, existentielle. Le lien de l’individu avec son milieu, la société dans laquelle il vit, sont tout aussi importants, voire plus surdéterminant que les potentiels marqueurs cérébraux des troubles individuels.

    Le deuxième processus est d’articuler la santé mentale aux coûts pour la société, ce qui est entretenu en permanence par les tenants du santé-mentalisme : « la santé mentale coûte chère », « 3 à 4 % du PIB ».

    Le coeur du problème est de réduire ces coûts (pour la société et pour l’économie) tout en créant des dispositifs lucratifs.

    #psychiatrie #souffrance_psychique #Mathieu_Bellahsen

  • Le marché de la #GPA en #Ukraine

    Cela fait une décennie qu’en Ukraine des femmes se font payer pour mettre au monde des bébés. Pour un certain nombre de couples sans enfant d’Europe, ces mères porteuses représentent l’ultime espoir. Quelles sont les règles de ce nouveau business ? En quête de réponses, nous partons en Ukraine visiter un centre de fertilité et rencontrer des mères porteuses, qui racontent avec lucidité pourquoi elles louent leur corps. Le reportage suit par ailleurs un couple allemand qui se rend en Ukraine pour récupérer son enfant, et donne la parole à des opposants à la GPA.

    https://www.youtube.com/watch?v=ufe_6v7ihb8


    #film #film_documentaire #documentaire
    #mères_porteuses #procréation_médicalement_assistée #parentalité #gestation_pour_autrui #Biotexcom #médecine_reproductive #trafic_d'êtres_humains #femmes #maternité_de_substitution

  • Des autodafés et des bonnes intentions … Benedikt ARDEN
    https://www.legrandsoir.info/des-autodafes-et-des-bonnes-intentions.html

    Ça a fait un badbuzz monumental et qui a résonné bien au-delà du pays. Près de 5000 livres jeunesse ont été retirés des bibliothèques de 30 écoles francophones d’Ontario pour servir de combustible à des cérémonies symboliques d’intérêts « éducatifs », dans le cadre de la réconciliation entre peuples autochtones et non autochtones du Canada.

    Au centre de cette controverse, Suzy Kies, présentée comme une gardienne du savoir autochtone et accessoirement coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada. Celle-ci souligne que cette « cérémonie » a pour but d’enterrer « les cendres du racisme, de la discrimination et des stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité ». Le feu ayant pour objet d’engendrer l’engrais d’implantation d’un arbre et ainsi « tourner du négatif en positif ».

    Sans tenir compte du fait autrement plus symbolique de brûler des livres, qui ne va pas sans rappeler une époque que les Allemands aimeraient bien oublier, ce scandale est surtout lié aux critères douteux de cette sélection et surtout par la lecture particulièrement décontextualisée des œuvres choisies par ce fameux comité. Pour qu’un livre fasse partie du bûcher, à peu près toutes les raisons y sont passées. Des termes et appellations d’une autre époque, à la non-historicité des représentations en passant par la sexualisation des dessins, toutes les cases ont été cochées. Sans faire grand cas du format (bande dessinée et histoire pour enfants) ou des contextes historiques, les membres du comité n’ont même pas tenu compte des intentions des auteur(e)s et ont même reproché à des BD les propos de ses antagonistes[1]. En somme, ce comité de relecture cherchait des stéréotypes et des expressions anachroniques et les a trouvés là exactement où ils devaient en trouver, c’est-à-dire dans les livres de notre enfance.

    Évidemment, la chasse aux préjugés et aux stéréotypes ne s’est pas limitée aux BD, mais s’est aussi attaquée aux livres qui traitent des Premières Nations en général, mais qui n’ont pas été écrits ou révisé par des Autochtones « pure souche » ou des œuvres qui sont qualifiés « d’appropriations culturelles », ce qui est assez ironique quand on sait que madame Suzy Kies se présente comme une Abénakis d’Odanak alors qu’elle ne fait visiblement pas partie de cette communauté. Le fait d’avoir adopté la culture abénakis n’est pas une pratique que je condamne, tant s’en faut, mais quand on brûle les livres des auteur(e)s qui font briller cette culture au nom de l’appropriation culturelle, on devrait faire attention à ne pas parler au nom d’une communauté dont on s’approprie le nom ! D’autant plus que, comme commente l’ethnologue huronne-wendat Isabelle Picard, à propos des autodafés dans la culture autochtone, « C’est bien peu connaitre nos cérémonies et en avoir peu de respect ».

    Comme vous le constatez, l’événement parle de lui-même et ils sont assez rares à défendre ce qu’il faut bien appeler un « dérapage woke ». Je déteste réellement cette expression (woke), puisqu’il est employé à tort et à travers par la droite, mais ici je vais faire une exception, car l’expression est désormais connue et je ne souhaite pas mettre de gants blancs, même si on devrait plutôt parler de progressisme postmoderne pour parler de ce courant. Toutefois, peu importe le nom qu’on lui donne, on ne peut que constater que ce courant atteint dorénavant des sommets en termes de dérapage. Celui-ci en vient même à avoir des impacts négatifs bien réels sur l’image que se fait la majorité des gens des minorités et des Premières Nations, puisque ces dérapages engendrent objectivement beaucoup plus de préjugés que la seule lecture de Pocahontas ou de Tintin en Amérique !

    Néanmoins, la source du problème n’est pourtant pas issue des thèses les plus problématiques des plus controversés chercheurs/chercheuses postmodernes et encore moins des demandes de respects et d’égalité des groupes minoritaires et immigrants, mais bien de la popularisation d’un corpus doctrinal ouvertement irrationnel et qui est actuellement en phase accrue de radicalisation.

    Comme le mentionne Pierre Valentin dans son étude sur le courant « Woke » : https://www.fondapol.org/etude/lideologie-woke-1-anatomie-du-wokisme

    Le mouvement woke repose sur une approche postmoderne du savoir caractérisée par « un scepticisme radical quant à la possibilité d’obtenir une connaissance ou une vérité objective. »

    C’est pour cette raison que les courants postmodernistes se détachent à ce point des autres doctrines issues des Lumières et de l’universalisme. Pour ces derniers, il existe bien évidemment des dominants et des dominés ainsi que des systèmes qui provoques ces dominations, mais leur recherche de la justice passe par des connaissances objectives et des principes universels, alors que les postmodernistes rejettent carrément ces notions pour se centrer sur le ressenti des individus.

    Le philosophe Michel Foucault justifiait cette vision du monde en ces termes :

    [...] Il faut admettre que le pouvoir produit du savoir ; que pouvoir et savoir s’impliquent directement l’un l’autre ; qu’il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir.[2]

    Autrement dit, le savoir issu des progrès de la connaissance serait en réalité une expression du pouvoir (des dominants), d’où ce scepticisme si radical quant à la possibilité de produire des connaissances objective.

    Ces idées en provenance de ce que les universitaires américains appelaient la « French Theory » https://fr.wikipedia.org/wiki/French_Theory ont eu leur part de pertinence à gauche, notamment dans les années 70, à l’époque où certains penseurs avaient tendance à effectivement tout ramener à la rationalité économique. Y compris les aspects qui ne s’y collent pas complètement. Notamment en ce qui touche le féminisme et le nationalisme de libération, qui ont des aspects culturels forts.

    Aujourd’hui ce courant de pensée tombe dans des excès inverses. Jusqu’à prétendre que la subjectivité des individus devrait être considérée comme un fait normatif et devrait être traitée comme tel. C’est-à-dire de manière politique. Dès lors c’est le « sentiment d’injustice » et non le système qui provoque ces injustices qui devient le centre des préoccupations « woke ». On en arrive donc à des absurdités comme de voir des bourgeois de la haute société qui se la jouent victime puisque, autiste, femme, homosexuel, noir, etc., alors qu’ils sont objectivement des dominants de par leur statut social ou bien ces histoires de langues et de symbole, à des années lumières de ce qui provoque concrètement la #marginalisation des minorités que l’on souhaite émanciper.

    Pour eux, le fait essentiel n’est donc pas l’injustice ou la réalité de l’oppression, mais le ressenti de celle-ci, ce qui fait que la sécurisation des catégories de gens jugés opprimés passe bien avant la lutte contre le système qui engendre les discriminations[3]. C’est pour cette raison qu’il n’est pas contradictoire pour un « woke » de propager les pires généralisations sur les groupes dits dominants et, en revanche, de ne rien tolérer de ce qui touche (ou qui pourrait toucher) ceux qualifiés de dominés. Même si dans les faits les définitions de ces groupes sont toutes sauf scientifiques (surtout pour ce qui est des soit distantes races) et que les discriminations décriées sont pratiquement toujours #intersectionnelles [4]. Tout ce qui compte c’est l’état d’esprit du moment et de ce que l’on qualifie d’acceptable à l’instant T.

    Comme je l’ai évoqué précédemment, cette pensée est en perpétuel mouvement et n’est pas limitée par le savoir objectif, alors ce qui est « acceptable » aujourd’hui ne le sera pas nécessairement demain. Un livre du 19e siècle comme « Nord contre Sud » (Jules Verne) dénonçant l’esclavage, mais qui utilise les termes de son époque sera inévitablement mis un jour à l’index, puisqu’il utilise le mot en « N » et utilise des stéréotypes. Je l’affirme, car c’est à peu près ce qui s’est passé pour la peinture « Life of Washington » https://www.monde-diplomatique.fr/2019/08/HALIMI/60163 , qui est une peinture dénonçant l’esclavage, mais qui fut éliminé du lycée George Washington, parce que jugé raciste ! On en vient à censurer le fond en raison de la forme, puisque ce qui est recherché n’est pas la dénonciation de l’injustice, mais le #maternage de population que l’on souhaite protéger de la société par l’illusion et le #subterfuge (« les safes spaces »).

    C’est probablement cet état d’esprit qui guide les choix des militantes comme Suzy Kies. Un livre comme Tintin en Amérique (1932) ne sera donc pas jugé sur son contenu (somme tout positif envers les Premières Nations, si nous tenons compte de l’époque), mais sur l’usage de termes et d’illustrations désormais jugés offensants. La question de l’appropriation culturelle et des déguisements ne sera pas non plus jugée sur la base de principes universels, mais sur la seule sensibilité des personnes touchées, même si celles-ci ne font pas partie de ces communautés d’après leurs propres principes.

    Disons-le tout net, le « wokisme » est en phase de désintégration et ses propres contradictions sont en train de détruire le mouvement de l’intérieur, alors il n’est nul besoin d’en faire des tonnes sur les scandales estivaux et autres faits divers. Non, le problème réside dans l’effet « backslash » qui profite à la droite et surtout à l’extrême droite, puisqu’elles se donnent de la légitimité sur leurs dérapages tout en récupérant des concepts qu’elle méprise, comme l’universalisme et l’antiracisme.

    Non, il n’est pas normal que le racialisme de la soi-disant « théorie critique de la race » (entre autres exemples) soit uniquement et hypocritement dénoncé que par les réactionnaires. Je sais qu’il est parfois difficile de critiquer son propre camp, sans se faire malmener par les adeptes de ces idées. Néanmoins, cela reste absolument nécessaire pour la salubrité idéologique des organisations progressistes, en plus de les aider à rester en phase avec les masses laborieuses qui ne suivent pas ce genre d’évolution sociétale (du moins, pas à cette vitesse).

    Rappelons que les principes du socialisme ont pris du galon en 150 ans et si moi-même je ne suis rien, j’hérite de siècles d’universalisme et de science, alors j’ai moins besoin de me référer à mon propre ressenti et à mes intérêts individuels, pour juger une situation, que d’une grille d’analyse doctrinale efficace et de connaissances scientifiques solides. Est-ce que quelque chose est juste ou vrai ? Et surtout, est-ce que ça l’est pour tous les humains et dans tous les cas ? Voici le genre de questions qui doivent prédéterminer un avis éclairé et minimalement objectif.

    Brûler des livres ou recycler les pseudosciences, parce que ça serait sécurisant pour certains, n’est pas acceptable éthiquement et ne change de toute façon rien aux problèmes concrets vécus par les populations marginalisées. Les bulles de protection ne sont que des illusions qui nuisent au véritable combat pour l’émancipation, puisqu’il ne s’agit que d’une version 2.0 de la bonne vielle « opium du peuple », toujours aussi dommageable qu’auparavant.

    La vérité et la justice sont des concepts vaste et parfois flou, je l’admets sans problème, mais ils sont aussi porteurs d’objectivité et d’universalisme. S’il y a parfaitement lieu de traiter respectueusement les victimes systémiques de nos sociétés et d’adapter notre démarche en conséquence, il faut savoir se garder de catégoriser les humains dans des cases identitaires et ainsi leur présumer des caractères négatifs comme positifs, puisque le genre humain est équitablement dosé en défaut comme en qualité, peu importe les catégories duquel on parle[5].

    Reste à ce que le genre humain soit équitablement dosé en droit et justice sociale, car c’est bien par cette voie que nous éliminerons les stéréotypes et les préjugés et certainement pas en cachant ou en brulant les souvenirs du passé !

    Benedikt Arden, septembre 2021

    [1] C’est un peu comme si on reprochait à George Lukas, dans la première trilogie Star Wars, de ne pas avoir donné assez de place à la diversité dans les rangs de l’empire, alors que l’esthétique de celle-ci est directement calquée sur le 3e Reich (tous des hommes blancs), dans l’objectif plus qu’évident de créer un contraste avec les rebelles, qui eux sont mixtes (hommes, femmes, aliens, etc.).

    [2] Cité depuis l’étude « L’idéologie woke. Anatomie du wokisme (1) »

    [3] L’exemple typique est le concept de « pauvrophobie » ou de « classisme » qui entend protéger les pauvres des préjugés des riches, alors que c’est la conscience de classe, résultante de ce « classisme », qui est à l’origine de la lutte des classes, donc de l’émancipation des pauvres.

    [4] Les gens faisant partie d’une catégorie de dominés font généralement partie d’une des catégories dominantes et sont donc à la fois dominés et dominants. La réalité est plus complexe que les slogans.

    [5] Je parle ici des catégories identitaires et non pas des classes sociales, puisque celles-ci sont productrices d’intérêt de classe, donc de croyances idéologiques affiliées à ces classes.

    #wokisme #woke #dérapage #autodafé #discriminations #stéréotypes #racisme #index #école #catholiques #écoles_catholiques #bucher #purification #fanatisme #violence #épuration des #bibliothéques pour #enfants #asterix #tintin #stéréotypes #suzy_kies #Lucky_Luke #Ontario #badbuzz

  • L’animisme revisité par le philosophe Olivier Remaud. Conclusion : la #matière, objet d’étude des sciences dites « dures », n’est pas inerte. Et les populations en symbiose avec ces éléments dits « naturels » subissent une véritable #spoliation provoquée par les #dérèglements_climatiques.

    Récits à propos d’icebergs et autres glaciers :

    Trouble contre trouble : le glacier et l’être humain | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/opinion/2021/08/18/trouble-contre-trouble-le-glacier-et-letre-humain-2

    Vivre avec le trouble : celui de l’anxiété qui nous ronge et qui nous pétrifie, devant la souffrance d’un continent auquel notre avenir, humains et non-humains réunis, est suspendu, mais aussi celui qui nous exalte et nous tonifie. Et si, pour nous tirer de l’alternative narcissique du spectaculaire et du tragique, nous pensions comme un iceberg ? En percevant l’empathie qui nous lie à ces êtres, des « choses » qui n’ont jamais été des « choses », c’est la Terre entière qui est invitée sur la scène du vivant. Rediffusion du 11 mars 2021

    Tout commence par une fissure mince et invisible. Puis un trait sombre apparaît. Un beau jour, c’est une ligne droite interminable qui entaille la glace. Lorsque les scientifiques la repèrent sur leurs images-satellites, elle s’est déjà mise à galoper vers la mer. Ils devinent que le sillon est une crevasse profonde masquant peut-être un réseau de rivières et que la plate-forme glaciaire Larsen C est en train de se disloquer. Ils scrutent les évolutions de cette grande coupure ainsi que toute la partie nord de la péninsule Antarctique. Au fil des semaines, le scénario d’une fracturation se précise. Jusqu’au mois de juillet 2017 où une masse se détache brusquement de son socle flottant. En entamant son voyage dans l’océan Atlantique sud, l’iceberg ne se doute pas qu’il devient le protagoniste d’une histoire à suspense.

    Il faut dire que ses proportions sont gigantesques et presque inégalées. La surface du bloc tabulaire côtoie les 5800 km2 tandis que son volume frise les 1500 km3. Très tôt, il se segmente en deux morceaux. Puis les morceaux se brisent en plusieurs autres. Les glaciologues de l’US National Ice Center attribuent à l’iceberg initial le nom de A68A et font de même avec chacun de ses fragments : A68B, A68C, A68D et ainsi de suite. Le classement alphanumérique leur rappelle que l’iceberg en question est le 68e (« d’une taille dépassant les 10 miles marins de longueur ») à quitter le secteur de l’Antarctique qui s’étend de la mer de Bellingshausen à la mer de Weddell, et qu’il est à l’origine d’une progéniture dispersée sur les flots.

    La communauté scientifique surveille de près les trajectoires erratiques de la petite famille. Lorsqu’elle s’aperçoit que A68A se rapproche d’une terre, elle retient son souffle. La nouvelle se diffuse, les médias s’agitent, l’inquiétude grandit. Tout le monde est persuadé que le « Béhémoth » dérivant s’apprête à finir sa course en percutant l’île de Géorgie du Sud. L’iceberg va s’ancrer sur les fonds côtiers et bloquer l’accès à la nourriture pour les manchots, les éléphants de mer, les otaries et les phoques. Sa quille aura labouré et détruit des écosystèmes marins. La collision est prévue pour la fin décembre 2020.

    Mais le sort en décide autrement et la catastrophe annoncée n’a pas lieu. Des eaux plus chaudes, des vents insistants et plusieurs frottements avec le plateau continental ont affaibli la structure de A68A. Non loin de l’île, l’iceberg se brise à nouveau. Aux nouvelles les plus récentes, il a perdu près de 70% de son volume initial. Désormais trop fin pour s’échouer, il remonte vers le nord, porté par les courants. Il ne heurtera jamais l’île de Géorgie du Sud, ni aucune autre terre.

    La menace n’aura été qu’une hypothèse démentie par les faits. Nul doute qu’un danger existait pour une partie de la faune insulaire et des fonds marins. Mais il ne s’agissait pas non plus de le prévenir. D’ailleurs, comment aurait-on pu y parvenir ? Il ne restait donc qu’à frissonner en suivant le flux des images venues du ciel. L’effet de mise en scène fut peut-être involontaire. Un monstre prédateur n’en devenait pas moins capable de tout massacrer sur son passage, à la manière d’une instance de mort archaïque. L’imaginaire des icebergs serait-il marqué à jamais par le syndrome du Titanic ? Considérons plutôt les causes de cet événement.

    La présence d’icebergs dans les océans n’a rien d’anormal. Mais aujourd’hui, le réchauffement climatique accélère le rythme des cassures. Plus les températures globales s’élèvent, moins les calottes résistent et plus les icebergs se multiplient. Nombre d’études montrent que la péninsule antarctique est devenue fragile. Des vents trop chauds naissent dans ses montagnes et dévalent les pentes. Le foehn altère la densité et la stabilité des plates-formes. Tandis que les grands froids sont censés revenir avec l’automne, les surfaces glaciaires se réduisent encore à cette période de l’année sous l’effet de la chaleur et leur neige perd de sa porosité. Les glaces se fracturent plus rapidement.

    Les scientifiques qui n’ignorent pas ces enjeux craignent que la séquence de A68A n’annonce la désintégration des plates-formes de l’Antarctique les unes après les autres. Le phénomène ne serait pas sans conséquences à l’échelle de la planète. Ces plates-formes sont alimentées par des glaciers dont elles retiennent les écoulements vers la mer. Si elles venaient à disparaître, le « bouchon » sauterait, les glaciers d’autres secteurs fonderaient à toute allure et le niveau des mers se relèverait mécaniquement. L’histoire de A68A raconte la souffrance d’un continent auquel notre avenir, humains et non-humains réunis, est suspendu.

    Comment répondre au « trouble » dans lequel nous plongent de tels événements ? Pouvons-nous réussir à « vivre avec » lui sans que l’anxiété nous ronge et nous empêche de réagir ? Est-il possible d’échapper au registre du spectaculaire sans s’abandonner à la conscience tragique ? Depuis des années, la philosophe Donna Haraway se pose ces questions. Elle nous invite à remiser nos émotions hollywoodiennes en même temps que nos désespoirs afin d’inventer les récits, les pratiques, les concepts et même d’autres troubles qui nous aideraient à mieux habiter ce monde cabossé. Dans un livre récent, j’ai, au fond, répondu à l’invitation en me demandant quelles histoires différentes nous racontent les mondes de glace.

    À y regarder de plus près, les glaciologues nous en offrent quelques-unes. Il suffit d’examiner leur vocabulaire. N’utilisent-ils pas le terme de « vêlage » (calving en anglais) pour désigner la rupture d’un glacier lâchant des icebergs ? Ce mot assimile le glacier à une vache, ou une baleine, et l’iceberg à un veau, ou un baleineau. Littéralement, les icebergs naissent. Les glaciologues parlent aussi de l’iceberg « mère » qui se brise à son tour en icebergs « filles » ou « sœurs », parfois « fils » ou « frères ». Ils tissent des liens de parenté et de filiation. Ne disent-ils pas enfin d’un glacier qu’il est « mort » lorsqu’il ne reste plus de lui qu’une fine couche de neige, supposant de cette manière qu’il a vécu ?

    Ce ne sont pas là de simples exercices poétiques. Les mots comptent. Ils expriment des sentiments que je qualifierais, avec le géographe Yi-Fu-Tuan, de « topophiliques ». Ils traduisent des expériences affectives, parfois même fusionnelles, avec des milieux et leurs personnages principaux : un glacier, un iceberg, telle portion de banquise, tel versant montagneux.

    Des mots aux réalités des écosystèmes, le pas est vite franchi. La biodiversité des milieux glaciaires n’a pas attendu que des humains frémissent devant des icebergs pour se développer et s’adapter. Confrontée à un A68A amaigri et crevassé, la faune de l’île de Géorgie du Sud aurait peut-être inventé des solutions pour trouver d’autres voies d’accès et s’alimenter. Si des blocs s’échouent, il arrive également qu’ils se dégagent un peu plus tard pour reprendre leur voyage. Par ailleurs, les icebergs perturbent les habitats sous-marins lorsqu’ils les raclent. Les spécialistes en écologie benthique nous apprennent qu’ils en emportent chaque fois quelques-uns pour les déposer dans d’autres zones. Ils reconfigurent les fonds aquatiques en les labourant.

    Continuellement, ils ensemencent les eaux profondes. Ils véhiculent des nutriments et des sels minéraux qui nourrissent le phytoplancton et constituent les premiers éléments de la chaîne trophique des milieux polaires – sous la banquise elle-même se nichent toutes sortes d’espèces, des vers nématodes, des anémones, des coraux de type alcyonaire, des isopodes, des étoiles et des concombres de mer, des oursons d’eau, des crevettes.
    Sans la multitude d’organismes micro-cellulaires qui s’accrochent aux parois immergées des icebergs, les êtres sur la planète respireraient moins bien, dont les manchots de l’île de Géorgie du Sud. Les blocs jouent un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes marins. Ils confirment que les glaces sont les garantes du cycle de l’eau dont dépend le réseau global du vivant.

    Si les glaces sont bien des milieux de vie, pourquoi ne pas aller plus loin et reconnaître qu’elles sont « animées » ? Bien des populations autochtones en Arctique ont été déplacées, éliminées et oubliées au cours de l’Histoire. Elles n’en sont pas moins là et revendiquent aujourd’hui le droit d’habiter leurs terres. Mais les conséquences du réchauffement climatique se font dramatiquement sentir à ces latitudes. La raison en est simple : plus les températures augmentent et plus la capacité du manteau blanc de la Terre à réfracter vers l’espace les rayons du soleil diminue. L’affaiblissement de l’albédo enfonce ces régions dans la spirale négative de l’effet de serre qui s’auto-entretient. Cette dynamique infernale provoque ailleurs des épisodes de sécheresse sévère ou de débâcle furieuse – ainsi en va-t-il dans les vallées peuplées de la chaîne himalayenne.

    Les communautés n’ont pas le sentiment d’être responsables de cette situation mondiale. Mais les glaces sont une partie d’eux-mêmes et elles vivent leur fonte comme si on amputait leur propre corps. La militante écologiste Sheila Watt-Cloutier évoque un « droit au froid » pour rappeler combien la glace est nécessaire aux Inuit qui arpentent ces régions depuis des siècles. Ils en ont besoin pour exercer leurs droits fondamentaux.

    La banquise, les glaciers, les icebergs, ces « entités » font toujours partie de la vie quotidienne dans les zones arctiques. La division épistémique entre les « choses » et les « êtres » n’existe pas dans les cosmologies traditionnelles. Les glaciers réagissent aux actions humaines. Ils détiennent une autorité spéciale sur les communautés. Des normes organisent les relations. On s’y prendra à plusieurs reprises pour approcher un glacier sans jamais le regarder « dans les yeux » les premières fois ; on ne s’aventurera pas à cuisiner à proximité de ses parois froides et l’on s’abstiendra de disperser par inadvertance des gouttes de graisse sur le sol ; on ne construira surtout pas à son amont des barrages contredisant les équilibres de ses sols, sous peine de réveiller sa colère.

    Un glacier qui s’agace commence toujours par grommeler. Puis il vocifère et bondit hors de son lit comme un dragon enragé. Il se déverse sur les villages, les inonde, détruit leurs maisons et fait des victimes. En sanctionnant les erreurs commises par tel membre d’un clan, il oblige une communauté à reformuler ses règles de conduite à plus ou moins long terme. Face à un glacier, la prudence est requise. Si l’on ne respecte pas la norme d’une juste distance, il est impossible de cohabiter pacifiquement.

    Ces usages du monde font bouger les lignes de partage entre ce qui vivant et ce qui est mort. Ils nous réinscrivent dans une longue mémoire peuplée de figures insoupçonnées. Nous ne sommes plus les uniques acteurs. Ce sont des histoires de solidarité, tantôt heureuses et tantôt cruelles, des archives collectives sensibles. Il importe de les écouter. On entend les voix de « choses » qui n’ont jamais été des « choses ».

    Les tribus maories qui ont obtenu le 14 mars 2017 auprès du Parlement néo-zélandais le statut de « personnalité juridique » pour le fleuve Whanganui ont pu renouer des liens avec l’entité vivante et indivisible que le droit colonial avait découpé en rives et berges vendues à des propriétaires. Elles n’ont cessé de clamer qu’« elles sont la rivière » et que « la rivière est eux ».

    Toute personne qui habite à proximité d’un glacier, ou qui entretient une relation régulière avec lui, le perçoit pareillement comme un être vivant. Elle éprouve des émotions particulières. Tous les jours, elle l’écoute, l’observe, note ses variations chromatiques, se demande au réveil s’il a bien dormi. Elle s’insère dans son monde. Lui prend place dans sa vie, comme un membre lointain de sa famille. Les biographies s’entremêlent. Elle devient le glacier et le glacier devient elle. Au plus profond d’elle-même, elle désire qu’il ne fonde jamais.
    Lorsqu’elle constate que son volume diminue tandis qu’il fait partie d’un espace classé (c’est le cas du glacier de Saint-Sorlin dans le massif de l’Étendard des Grandes Rousses), elle pleure et refuse une telle absurdité. Elle veut que le glacier soit considéré pour lui-même et qu’il soit sauvé. De plus en plus, ces relations de familiarité intense entre humains et non-humains forment le terreau des demandes de justice climatique.

    Ne pas maintenir les mondes de glace et leurs histoires au loin, dans une altérité radicale, permet de mieux saisir leur importance. Après tout, les glaciers sont un peu comme des arbres et la banquise est un peu comme une forêt. Nous les aimons autant. Ils semblent immobiles. Pourtant ils se meuvent, les uns en suivant le mouvement de leur masse vers l’aval, les autres en faisant courir leurs racines sous la terre. Ils sont à la fois nos ancêtres et nos contemporains. Nous dépendons au même titre de l’oxygène qu’ils contribuent à fabriquer.

    C’est là notre autre trouble commun. Celui-ci ne nous attriste pas, il nous exalte. Il ne nous paralyse pas, il nous tonifie. Nous sommes ici troublés parce que nous percevons des affinités multiples avec des êtres non-humains si différents en apparence. Ces liens nous attirent irrésistiblement. Ils réveillent notre empathie et agissent comme un antidote joyeux. Ils ouvrent des horizons de vie nouvelle et nous extirpent de l’alternative narcissique du spectaculaire et du tragique.
    La Terre est un milieu de milieux où tout dépend de tout. Notre signature y est trop visible, nos empreintes y sont trop profondes. Nous le savons. Nous n’avons pourtant pas encore répondu collectivement à cette question : que gagnerions-nous à penser que la matière n’est pas inerte ?

    Nous y gagnerions une imagination incroyablement riche. Notre conscience du vivant s’élargirait vraiment. Nombre de nos préjugés se dissiperaient et nous pourrions reformuler quelques-uns de nos concepts classiques (pensons seulement à la notion de société). En substituant aux vieux outils des expériences partagées avec tous les êtres qui composent les écosystèmes et en racontant la vie sans limites, nous augmenterions les chances de fabriquer des outils neufs.

    Ce changement de perspectives nous aiderait à mutualiser les imaginations pour réorienter nos conduites. Nous obtiendrions un sens inédit de la connivence.
    S’intéresser aux êtres non-humains, y compris à ceux qui ne sont ni faune ni flore, c’est inviter la Terre entière sur la scène du vivant.

    https://aoc.media/auteur/olivier-remaud

    #philosophie #glaciers #icebergs #justice_climatique

  • #Afghanistan : tu enfanteras dans le chaos
    [2020] - ARTE Reportage par Margaux Benn & Solène Chalvon
    https://www.arte.tv/fr/videos/098211-000-A/afghanistan-tu-enfanteras-dans-le-chaos
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/098211-000-A/1920x1080?ts=1627897070&type=TEXT&watermark=true

    Mai 2020 : des hommes armés font irruption dans une maternité tuant 25 personnes, principalement des sages-femmes et des mères sur le point d’accoucher. Le drame sidère la société afghane, pourtant rompue aux tueries indiscriminées. Alors que les talibans et le gouvernement négocient en vue d’un accord de paix, la guerre cible désormais même les nouveaux-nés. Comment donne-t-on la vie en Afghanistan aujourd’hui ?

    #guerre #pouvoir #patriarcat #femmes #maternité

  • Dal 2008 a oggi, i paesi europei hanno valutato 600.000 richieste d’asilo da parte di afghani.
    Ne hanno rifiutate 290.000, rimpatriando oltre 70.000 persone (di cui 15-20.000 donne).


    Nel mare di ipocrisia, per una volta l’Italia svetta in positivo.
    Questo significa che su 290.000 afghani che non hanno ricevuto protezione, 220.000 sono ancora in Europa.
    Ora i governi dovrebbero impegnarsi per proteggerli tutti. Sospendendo i rimpatri sine die, ma soprattutto concedendo permessi umanitari a chi oggi è irregolare.

    https://twitter.com/emmevilla/status/1427159238892216322

    –—

    Tra il 2008 e il 2020 abbiamo rimpatriato più di 70.000 afghani.

    https://twitter.com/emmevilla/status/1426924703105564679
    #renvois #expulsions

    #statistiques #chiffres #réfugiés_afghans #Europe #asile #migrations #réfugiés #Matteo_Villa #graphique #visualisation #demandes_d'asile

    • J’ai l’impression de lire un blanc qui explique aux noirs ce qu’est le racisme depuis qu’il a découvert cela en se faisant des black faces. En tant que convertis il explique aux noirs qu’il souffre plus de racisme qu’eux et il en profite surtout pour redéfinir le racisme à son avantage en expulsant les cis-noirs des mouvements anti-racistes.

      #colonialisme_sexuel #mansplanning #appropriation_sexuelle

      Sur ce blog il y a une tentative de réponse à ce parallèle

      Alors, la race comme le genre constituent bien deux construits sociaux, mais la comparaison est de fait complètement foireuse. Il y a dans la notion de race un principe d’hérédité, de descendance, c’est à dire une généalogie qui implique une histoire ethnique communautaire bien définie et documentée. Il y a aussi dans la race l’enjeu de la culture, familiale et environnante, de la sociabilisation, du langage, maternel ou parallèle, du lieu de naissance, du prénom, du nom de famille, sans compter celui du racisme subi, depuis l’enfance bien souvent. Cela fait des décennies que nous essayons de sortir du prisme fasciste de la « race biologique », raciste et essentialisant, merci de ne pas y retomber en réduisant la notion de race à une couleur de peau et des phénotypes (faf 3000 : on ne devient pas racisé·e en allant faire des UV deux fois par semaine au Body Minute de Saint-Germain-des-Prés).

      https://lesguerilleres.wordpress.com/2021/07/04/transracialisme
      Cette explication fait comme si les filles ne subissaient pas une culture, une famille, un environnement, une socialisation, un langage, un prénom et surtout du sexisme depuis la naissance. Le sexe est une réalité biologique contrairement à la race qui est une notion sans fondement biologique concret. Je ne comprend pas la fin sur les UV, est-ce que ca indique qu’on peu changé de sexe en se faisant une simple manicure tandis que la transition raciale implique une transformation plus profonde ?

    • Je ne sais pas si ça vaut le coup de répondre à quelqu’une qui compare transsexualité et blackface.
      Juste : Je ne vois quelles sont les passages/propos que tu pointe : où dit-elle qu’elle souffre plus que les femmes-cis ? Qu’est ce qui te fait dire qu’elle expulse les femmes-cis du mouvement anti-sexiste ?
      Ca me parait douteux que tu ais lu le texte en question, mais peut-etre comprendrais-je mieux la critique si elle était etayé (et pas ouvertement violente et dénigrante)...

      Personnellement, l’approche féministe matérialiste a propos des questions de transidentité que l’on trouve sur le site lesguerrilleres (et notamment la critique d’un certain essentialisme des approches queer que l’on retrouve dans ce texte), me parait justement peu preter le flanc a ce genre d’attaques transphobes.

  • Avoir un bébé pendant sa thèse : le jeu d’équilibriste des mères doctorantes

    L’idéal du chercheur dévoué corps et âme à son travail est encore très ancré dans le milieu, au détriment des thésardes qui attendent un enfant.

    « J’ai soutenu ma thèse début février, enceinte, et ma fille qui aurait dû naître début mai est née le 5 mars. À mon avis, il y avait un lien, parce que c’était une situation tendue avec une grossesse à risque. » Adriana Coelho Florent est maîtresse de conférences en portugais à l’université d’Aix-Marseille. Sa carrière a commencé en 1992, avec une thèse de doctorat qui a duré sept ans. Lorsqu’elle se remémore cette période de sa vie, deux éléments reviennent et s’entrecroisent en permanence : l’écriture de sa thèse et la naissance de ses deux enfants. « Je me souviens d’un moment où j’emmenais mon fils aîné à l’école le matin, quand je rentrais, je travaillais sur la thèse, j’allais le chercher à midi, je le ramenais, je reprenais la thèse… »

    Sésame indispensable pour pouvoir prétendre à un poste d’enseignant-chercheur, le #doctorat demande de mener une étude sur un sujet original et de rédiger une thèse, mais également se familiariser avec les tâches qui accompagnent la recherche : écrire des articles, participer à des colloques, etc. Une période très intense, qui peut encore se compliquer avec l’arrivée d’un nouveau-né. Une étude menée au département de psychologie de l’université de Genève a montré que parmi 176 femmes inscrites en doctorat, aucune de celles ayant un enfant de moins de 5 ans ne l’a obtenu. Or, la moyenne d’âge des doctorants toutes disciplines confondues est de 30,5 ans, soit un âge auquel la question des enfants se pose pour beaucoup.
    La culture du don de soi

    Si l’université n’est ni plus ni moins sexiste qu’un autre milieu, l’idéal du chercheur dévoué corps et âme à son travail y est encore bien ancré, et dans certaines universités, il s’accommode mal des congés maternité. « On doit faire la preuve que le travail est prioritaire, qu’il n’y a rien d’autre qui compte. » Claire*, aujourd’hui journaliste, a commencé en 2007 une thèse en sciences de l’éducation, durant laquelle elle a eu deux enfants, en plus des deux qu’elle avait déjà. À partir de son second congé maternité, sa relation avec son directeur de thèse s’est envenimée.

    « On m’a rapporté que mon directeur de thèse s’est plaint que je lui avais fait un enfant dans le dos, que je l’avais poignardé avec cette nouvelle grossesse et que je lui faisais honte par rapport à l’école doctorale qui me finançait », se souvient-elle. Un peu après la fin de sa troisième année, son directeur décide de cesser de l’encadrer sans discussion préalable, et elle est contrainte d’arrêter son doctorat.

    Adriana Coelho Florent a eu une expérience similaire lorsqu’elle a annoncé à son directeur de département sa première grossesse, peu après avoir pris un nouveau poste de professeure agrégée. « Au départ, il ne m’a rien dit, puis j’ai su qu’il était très mécontent. Il a pratiquement insinué que j’avais fait exprès de tomber enceinte juste après avoir eu mon contrat, raconte-t-elle. Il a fait pression sur moi pour que je puisse au moins assurer la correction. Un mois avant mon accouchement, je me suis retrouvée avec 180 copies à corriger, alors que je devais rester allongée. »

    Un meilleur cadre juridique

    Pour la juriste Olivia Bui-Xuan, il faut toutefois noter de nettes améliorations ces dernières années. Une circulaire de 2012 est venue préciser le statut, jusque-là flou, des congés maternité des enseignantes-chercheuses et des doctorantes assurant des cours. « Il y avait des politiques différentes en fonction des établissements. Jusqu’en 2012, si on accouchait pendant l’été, on n’avait finalement pas de congé maternité, parce qu’il n’y avait pas vraiment de différenciation avec les vacances. La circulaire a permis de bien clarifier les choses. » Plus tard, en 2016, un autre arrêté est venu préciser le statut des doctorantes qui n’ont pas de charge d’enseignement. De plus, il est désormais possible d’obtenir une suspension de la thèse durant un an en cas de congé maladie long ou de congé maternité.

    La juriste constate également une amélioration au niveau du Conseil national des universités, cette instance qui assure une première évaluation des jeunes docteurs avant qu’ils ne déposent une candidature pour devenir maître ou maîtresse de conférences, et dont elle est membre. « Lorsque quelqu’un demande pourquoi une femme a mis un certain temps pour faire sa thèse, j’indique toujours qu’il faut regarder dans le CV s’il y a des enfants. On ne va pas considérer que ça pose problème si la thèse a pris une ou deux années de plus », indique Olivia Bui-Xuan.

    Elle souligne toutefois qu’il y a le droit... et les faits. « Quand il n’y a pas de problème ou de tension dans les équipes, le droit s’applique effectivement et les décharges de service sont prises sans difficulté. Mais dans les faits, beaucoup d’universités n’ont pas cet environnement professionnel parfait, et il peut y avoir des écarts entre la pratique et le droit. »

    Concilier #carrière et #vie_familiale

    Il ne s’agit toutefois pas d’une mission impossible. Olivia Bui-Xuan constate que certaines doctorantes gèrent très bien leur congé maternité et leur doctorat. « Cela dépend de leur environnement : si elles ont un conjoint ou une conjointe qui est disponible pour garder les enfants, si elles trouvent un mode de garde… Cet environnement est déterminant. » Or, avec seulement 59,3 places disponibles pour 100 enfants de moins de 3 ans, la France souffre d’un déficit d’accueil en crèche, et certaines favorisent les enfants dont les deux parents travaillent. D’autres modes de garde doivent souvent être envisagés, mais ils peuvent être coûteux, comme le recours à une assistante maternelle, ou inaccessibles, lorsqu’il n’y a pas de conjoint pouvant s’occuper de l’enfant durant la journée par exemple. « Si je n’avais pas eu la très bonne idée d’épouser un enseignant féministe, je ne sais pas comment j’aurais fait », plaisante Adriana Coelho Florent.

    Si, comme l’a montré l’INSEE, le travail domestique repose encore en grande partie sur les femmes (1h26 de plus par jour en moyenne que les hommes), les pères qui font le choix de s’occuper beaucoup de leurs enfants peuvent également en subir les conséquences. « Mon conjoint, qui a été en thèse en même temps que moi, s’en est pris plein la gueule aussi, mais pas pour les mêmes raisons, explique Claire. Moi, on me considérait comme étant déjà perdue d’avance, on m’avait dit “tu n’es plus bonne à rien. Il faut choisir, soit tu fais bobonne à la maison, soit tu fais des sciences”. Alors que dans le cas de mon conjoint, on voulait qu’il colle à l’image du chercheur entièrement dévolu à sa recherche et pas présent pour sa famille. »

    Après la fin de la thèse, cet exercice d’équilibriste qui consiste à élever des enfants durant son doctorat peut se poursuivre à avoir des conséquences. « Comme je travaillais et que j’avais deux enfants en plus de la thèse, je ne pouvais absolument pas aller dans les congrès, participer vraiment à la vie universitaire, raconte Adriana Coelho Florent. Ça m’a certainement nui pour avoir un poste de maîtresse de conférences. Ça a duré trois ans, et les deux premières années, je n’ai même pas été auditionnée. »

    http://www.slate.fr/story/213357/maternite-universite-enfant-bebe-these-meres-doctorantes-enceintes-sexisme-rec
    #maternité #recherche #université #doctorat #doctorantes #thèse #thèse_de_doctorat

    ping @_kg_

    • J’avais eu un échange un peu musclé avec mon directeur de recherche sur le même sujet : il trouvait que je ne consacrais pas assez de temps à mes travaux. Effectivement, j’avais une vie sociale, mais surtout, je faisais ma part de l’entretien de la tanière.

      Il a eu le tort de me dire qu’il avait élevé 4 (ou 5, j’avoue, je ne sais plus) enfants, tout en faisant une brillante carrière.
      Dommage pour lui, je connaissais sa femme et donc son organisation domestique : sa femme était aussi une brillante chercheuse, mais elle a tout arrêté pour élever les gosses et tenir le ménage… et relire/corriger les travaux de son génial époux, puisqu’elle était qualifiée AUSSI pour ce job. Donc, lui, il ne s’occupait de RIEN, même pas de choisir ses fringues le matin, puisque c’est elle qui les disposait dans l’ordre pour qu’il n’ait pas à détourner sa pensée supérieure sur des détails aussi insignifiants. Je savais aussi par elle que quand il rédigeait, elle gérait les gosses pour qu’il n’y ait pas un bruit pour le déranger et elle lui apportait tout ce dont il avait besoin dans son antre pour qu’il ne soit pas distrait.

      Je lui ai demandé s’il avait conscience de la quantité de travail gratuit et de renoncement que cela représentait et s’il pouvait évaluer la contribution réelle de sa femme à son travail et s’il pensait qu’il existait des hommes prêts à un tel niveau d’abnégation pour permettre l’émergence de la grande dame en puissance que je ne deviendrais jamais.

      Il l’a assez mal pris sur le coup. Mais c’était un homme intelligent, dans le sens où il savait penser contre ses certitudes.

      Il a dû observer son foyer et parler avec sa femme, parce que quelques jours plus tard, on a eu une nouvelle conversation où il me parlait de sa toute nouvelle prise de conscience du rôle de sa femme. Et il s’est excusé.
      J’espère qu’il s’est aussi excusé auprès de sa femme.

      D’après un pote qui est resté au labo ensuite, sa femme a ensuite été plus présente au niveau des étudiants. Faut dire que les gosses étaient grands et étaient partis.

  • Data et nouvelles technologies, la face cachée du contrôle des mobilités

    Dans un rapport de juillet 2020, l’#Agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information_à_grande_échelle (#EU-Lisa) présente l’#intelligence_artificielle (#IA) comme l’une des « #technologies prioritaires » à développer. Le rapport souligne les avantages de l’IA en matière migratoire et aux frontières, grâce, entre autres, à la technologie de #reconnaissance_faciale.

    L’intelligence artificielle est de plus en plus privilégiée par les acteurs publics, les institutions de l’UE et les acteurs privés, mais aussi par le #HCR et l’#OIM. Les agences de l’UE, comme #Frontex ou EU-Lisa, ont été particulièrement actives dans l’expérimentation des nouvelles technologies, brouillant parfois la distinction entre essais et mise en oeuvre. En plus des outils traditionnels de #surveillance, une panoplie de technologies est désormais déployée aux frontières de l’Europe et au-delà, qu’il s’agisse de l’ajout de nouvelles #bases_de_données, de technologies financières innovantes, ou plus simplement de la récupération par les #GAFAM des données laissées volontairement ou pas par les migrant·e·s et réfugié∙e∙s durant le parcours migratoire.

    La pandémie #Covid-19 est arrivée à point nommé pour dynamiser les orientations déjà prises, en permettant de tester ou de généraliser des technologies utilisées pour le contrôle des mobilités sans que l’ensemble des droits des exilé·e·s ne soit pris en considération. L’OIM, par exemple, a mis à disposition des Etats sa #Matrice_de_suivi_des_déplacements (#DTM) durant cette période afin de contrôler les « flux migratoires ». De nouvelles technologies au service de vieilles obsessions…

    http://migreurop.org/article3021.html

    Pour télécharger la note :
    migreurop.org/IMG/pdf/note_12_fr.pdf

    #migrations #réfugiés #asile #frontières #mobilité #mobilités #données #technologie #nouvelles_technologies #coronavirus #covid #IOM
    #migreurop

    ping @etraces

    voir aussi :
    Migreurop | Data : la face cachée du contrôle des mobilités
    https://seenthis.net/messages/900232

    • European funds for African IDs: migration regulation tool or privacy risk?

      The first person you meet after you land at Blaise Diagne Airport in Dakar is a border guard with a digital scanner.

      The official will scan your travel document and photograph and take a digital print of your index fingers.

      It’s the most visible sign of the new state-of-the-art digital biometrics system that is being deployed in the airport with the help of EU funding.

      The aim is to combat the increasingly sophisticated fake passports sold by traffickers to refugees.

      But it also helps Senegal’s government learn more about its own citizens.

      And it’s not just here: countries across West Africa are adopting travel documentation that has long been familiar to Europeans.

      Passports, ID cards and visas are all becoming biometric, and a national enrolment scheme is underway.

      In Europe too, there are proposals to create a biometric database of over 400 million foreign nationals, including fingerprints and photographs of their faces.

      The new systems are part of efforts to battle illegal migration from West Africa to the EU.

      ‘Fool-proof’ EU passport online

      Many are still plying the dangerous route across the Sahara and the Mediterranean to reach Europe, but a growing number are turning to the criminal gangs selling forged passports to avoid the treacherous journey over desert and sea.

      There’s a burgeoning market in travel documents advertised as ‘fake but real”.

      Prices vary according to the paperwork: an EU Schengen transit visa costs €5,000, while a longer-stay visa can be twice as high.

      Some forgers have even mastered the ability to incorporate holograms and hack the biometric chips.

      “Morphing” is an image processing technique that merges two people’s photographs into a single new face that appears to contain entirely new biometric data.

      Frontex, the EU’s border guard agency, says 7,000 people were caught trying to enter the Schengen area in 2019 carrying such documents — but it admits the true figure could be much higher.

      Sending migrants back

      Last year, the largest number of travellers with fake documents arrived via Turkish and Moroccan international airports.

      Many were caught in Italy, having arrived via Casablanca from sub-Saharan countries like Ghana, Mali, Nigeria and Senegal.

      A Frontex team responsible for deporting migrants without the correct paperwork was deployed this year at Rome’s Fiumicino Airport.

      It’s the first sign of a new European Commission regulation expanding the agency’s role, which includes access to biometric data held by member states, according to Jane Kilpatrick, a researcher at the civil liberties think-tank Statewatch.

      “The agency’s growing role in the collection of data, it links overtly to the agency’s role in deporting individuals from the EU,” she said.

      Over 490,000 return decisions were issued by member states last year, but only a third were actually sent back to a country outside the EU.

      There are multiple reasons why: some countries, for example, refuse to accept responsibility for people whose identity documents were lost, destroyed or stolen.

      Legally binding readmission agreements are now in place between the EU and 18 other countries to make that process easier.
      There are no records

      But a bigger problem is the fact that many African countries know very little about their own citizens.

      The World Bank estimates the continent is home to roughly half of the estimated one billion people on the planet who are unable to prove their identities.

      An absence of digitisation means that dusty registers are piling up in storage rooms.

      The same goes for many borders: unlike the scene at Dakar’s airport, many are still without internet access, servers, scanners and cameras.

      That, the Commission says, is why EU aid funds are being used to develop biometric identity systems in West African countries.

      The EU Trust Fund for Africa has allotted €60 million to support governments in Senegal and Côte d’Ivoire in modernising their registry systems and creating a national biometric identity database.

      Much of the funding comes through Civipol, a consulting firm attached to France’s interior ministry and part-owned by Milipol, one of the most important arms trade fairs in the world.

      It describes the objective of the programme in Côte d’Ivoire as identifying “people genuinely of Ivorian nationality and organising their return more easily”.
      Data security concerns

      European sources told Euronews that the EU-funded projects in West Africa were not designed to identify potential migrants or deport existing ones.

      A Commission spokesperson insisted no European entity — neither Frontex, nor member states, nor their partners — had access to the databases set up by West African countries.

      But the systems they are funding are intimately connected to anti-migration initiatives.

      One is the Migrant Information and Data Analysis System (MIDAS), a migration database that can send automatic queries to Interpol watchlists to detect travel documents and people possibly linked to organised crime, including human trafficking.

      Connections like these, and the role of French arms giants like Thales in the growing biometric market, has led data protection experts to become worried about possible abuses of privacy.
      World’s newest biometric market

      As Africa becomes the coveted market for biometric identification providers, the watchdog Privacy International has warned it risks becoming a mere testing ground for technologies later deployed elsewhere.

      So far 24 countries on the continent out of 53 have adopted laws and regulations to protect personal data.

      A letter by Privacy International, seen by Euronews, says EU must “ensure they are protecting rights before proceeding with allocating resources and technologies which, in absence of proper oversight, will likely result in fundamental rights abuses.”

      It has published internal documents tracking the development of Senegal’s system that suggest no privacy or data protection impact assessments have been carried out.

      Civipol, the French partner, denies this: it told Euronews that the Senegalese Personal Data Commission took part in the programme and Senegalese law was respected at every stage.

      Yet members of Senegal’s independent Commission of Personal Data (CDP), which is responsible for ensuring personal data is processed correctly, admit implementation and enforcement remained a challenge — even though they are proud of their country’s pioneering role in data governance in Africa.

      For the Senegalese cyber activist Cheick Fall, the charge is more serious: “Senegal has sinned by entrusting the processing of these data to foreign companies.”

      https://www.euronews.com/2021/07/30/european-funds-for-african-ids-migration-regulation-tool-or-privacy-risk

      #biométrie #aéroport #Afrique #étrangers #base_de_données_biométrique #empreintes_digitales #passeports #visas #hologramme #Morphing #image #photographie #Frontex #EU_Trust_Fund_for_Africa #Trust_Fund #Civipol #Milipol #armes #commerce_d'armes #Côte_d’Ivoire #Afrique_de_l'Ouest #Migrant_Information_and_Data_Analysis_System (#MIDAS) #Interpol #Thales #Sénégal #Senegalese_Personal_Data_Commission #Commission_of_Personal_Data (#CDP)

    • EU Watchdog Finds Commission Failed to Protect Human Rights From its Surveillance Aid to African Countries

      The European #Ombudsman has found that the European Commission failed to take necessary measures to ensure the protection of human rights in the transfers of technology with potential surveillance capacity supported by its multi-billion #Emergency_Trust_Fund_for_Africa

      The decision by the EU’s oversight body follows a year-long inquiry prompted by complaints outlining how EU bodies and agencies are cooperating with governments around the world to increase their surveillance powers filed by Privacy International, Access Now, the Border Violence Monitoring Network, Homo Digitalis, International Federation for Human Rights (FIDH), and Sea-Watch.

      The complainants welcome the decision by the European Ombudsman and call on the Commission to urgently review its support for surveillance in non-EU countries and to immediately implement the Ombudsman’s recommendations in their entirety. 

      The inquiry, which investigated the support of projects across Africa aimed at bolstering surveillance and tracking powers and involved extensive evidence-gathering from the Commission and complainants, found that “the Commission was not able to demonstrate that the measures in place ensured a coherent and structured approach to assessing the human rights impacts”.

      It recommends that the Commission now require that an “assessment of the potential human rights impact of projects be presented together with corresponding mitigation measures.” The lack of such protections, which the Ombudsman called a “serious shortcoming”, poses a clear risk that these surveillance transfer might cause serious violations of or interferences with other fundamental rights. 

       

      Ioannis Kouvakas, Senior Legal Officer at Privacy International, commenting on the decision:

      “This landmark decision in response to our complaint marks a turning point for the European Union’s external policy and sets a precedent that will hopefully protect the rights of communities in some of the most vulnerable situations for the years to come.”

      An FIDH Spokesperson said:

      “Indeed, this decision warns once again the European Commission about its failure to comply with its human rights obligations. The decision makes clear that the EU has to better develop its processes to effectively put the protection of human rights at core of the design and the implementation of its policies and external activities. All human rights and all activities are at stake.”

      Marwa Fatafta from Access Now said:

      “We welcome the Ombudsman’s decision which scrutinises the EU’s failure to protect and respect the human rights of people living off its shores. The EU’s ongoing surveillance transfers to authoritarian regimes in Africa and elsewhere cannot continue business as usual. We hope this decision will help hold the EU accountable to its values overseas, and protect the rights and freedoms of vulnerable communities from intrusive tracking and government surveillance.”

      Homo Digitalis said:

      “The shortcomings that the Ombudsman has identified prove that the Commission is not able to demonstrate that the measures in place ensure a coherent and structured approach to assessing the human rights impacts of #EUTFA projects. This is an important first step, but we need specific accountability mechanisms in place to address violations of rights and freedoms in EUTFA projects. This cannot be ensured via just some revised templates.”

      https://privacyinternational.org/press-release/4992/eu-watchdog-finds-commission-failed-protect-human-rights-its-s
      #EUTF_for_Africa

  • « Qui fixe des règles administratives comme celle-ci : si un Français est né à l’étranger, traitez-le un peu moins bien qu’un Français né en France ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/08/qui-fixe-des-regles-administratives-comme-celle-ci-si-un-francais-est-ne-a-l

    Aux guichets des administrations, être étranger, ou l’avoir été, occasionne souvent des tracasseries absurdes, attribuées à des « directives » que personne n’assume. L’écrivain Santiago Amigorena, dans une tribune au « Monde », en donne un exemple.

    Les mots qui suivent peuvent sembler inoffensifs : ils décrivent une mésaventure qui n’a provoqué aucune blessure profonde, qui n’aura aucune conséquence douloureuse. Pourtant, quelque chose me donne envie de vous la raconter.

    Lorsque notre fille est née, ma compagne Marion et moi avons fait la demande d’un livret de famille. En allant chercher le document, Marion s’est rendu compte qu’il avait une particularité : seul le nom de la mère figurait dans les pages destinées à établir l’identité des parents. Etonnée, elle a demandé des explications. Laissant entendre que « ça arrivait souvent », l’employée de la mairie lui a conseillé de vérifier que j’avais bien obtenu ma naturalisation.

    Peu après, je me suis rendu moi-même à la mairie pour demander pour quelles raisons on doutait de mon état civil. On m’a répondu que c’était « Nantes » (c’est-à-dire le service central d’état civil) qui avait refusé de confirmer ma naturalisation et que je devais obtenir moi-même un extrait d’acte de naissance où figurerait la date à laquelle je suis devenu français.

    Traitement spécial

    J’ai demandé si ce n’était qu’auprès de « Nantes » qu’ils forçaient des citoyens à faire eux-mêmes cette démarche ou si des Français nés dans d’autres contrées à la réputation douteuse – Metz, Perpignan, Châteauroux, que sais-je ? – avaient, eux aussi, droit à un traitement spécial. Personne n’a jugé nécessaire de me répondre.

    Ayant obtenu le document requis, je suis retourné à la mairie où j’ai vu une autre employée qui m’a dit qu’il fallait que j’envoie moi-même le livret de famille à Nantes pour qu’ils y ajoutent mon nom. Ne comprenant pas dans quel but on m’avait demandé d’apporter la preuve, déjà nantaise, de ma naturalisation, pour me demander ensuite de faire cette nouvelle démarche, j’ai demandé si cette manière de traiter les étrangers lui semblait correcte. Elle m’a répondu, à raison, que je n’étais pas étranger : juste un Français né à l’étranger.

    Insistant un peu pour savoir pourquoi, alors qu’ils avaient envoyé le livret de famille à Dijon pour que soit confirmée l’identité de la mère, ils refusaient de l’envoyer à Nantes pour confirmer la mienne, elle m’a répondu, je cite : « On a eu une directive qui nous demande de ne plus adresser de demandes à Nantes. »

    Qui peut formuler de telles recommandations ?

    Troublé, j’ai accepté, comme elle me le proposait, de voir son directeur. Après quelques minutes d’attente, l’homme est arrivé et m’a expliqué que ce n’était pas leur faute si Nantes ne leur répondait pas. Je lui ai demandé si la directive dont on m’avait parlé avait été émise par le gouvernement ou par la Mairie de Paris. Jamais il n’a accepté de confirmer ou d’infirmer l’existence de cette directive mentionnée par sa subordonnée qui se trouvait à peine quelques mètres plus loin.

    Ne sachant que faire pour se débarrasser de moi, l’homme s’est décidé à me faire remplir un formulaire afin qu’il puisse, non pas rajouter mon nom, ce qui lui semblait impossible, mais établir un nouveau livret de famille.

    Je suis un étranger – pardon, un Français né à l’étranger – extrêmement favorisé. Dans des situations telles que celle-ci, je ne perds jamais complètement mon sang-froid. Et mon bonheur ne dépend, heureusement pour moi, d’aucune administration. Mais cette « directive » m’intrigue. Qui peut formuler de telles recommandations ? Quels êtres humains discutent, décident, et finalement écrivent ces conseils donnés à l’administration ? Qui, et dans quel but, fixe des règles comme celle-ci : si un Français est né à l’étranger, traitez-le un peu moins bien qu’un Français né en France ?

    Banalité du mal

    En sortant de la mairie, je me suis rappelé une autre situation semblable : il y a longtemps, accompagnant quelqu’un pour l’aider à obtenir un titre de séjour, je me suis retrouvé, à la Préfecture de Paris, devant un employé qui ne semblait parler aucun mot d’aucune autre langue que le français. Après avoir aidé la personne que j’accompagnais, je me suis pris au jeu d’aider d’autres immigrés. J’ai traduit ainsi, de l’espagnol, l’anglais ou l’italien, les propos qu’adressaient des étrangers à peine arrivés en France à cet employé, point désagréable, chargé de délivrer des numéros pour les faire attendre afin qu’ils voient d’autres employés. Au bout d’un moment, comme je traduisais les dires d’un homme africain qui parlait anglais, l’employé a précisé le sens d’une phrase. Comprenant soudain qu’il parlait l’anglais aussi bien que moi, je lui ai demandé pourquoi il m’avait laissé traduire ce que disait la douzaine d’immigrés précédents que j’avais aidés.

    Sa réponse avait été aussi définitive que celle donnée par l’employée de la mairie : une directive demandait de ne pas aider les étrangers dans leurs démarches.

    Comme la dizaine d’employés de la mairie qui avaient suivi mes différentes discussions sans intervenir, cet homme, dont le travail consistait à aider des étrangers dans leurs démarches, avait accepté, sans réfléchir, une directive qui lui recommandait de ne pas le faire.
    Je ne saurais jamais qui pense, décide et rédige ces directives absurdes et xénophobes. Mais que faire devant ces hommes et ces femmes, employés municipaux, gendarmes, policiers, dont les visages parfois n’inspirent aucune antipathie, aucune crainte, et qui pourtant appliquent ces ordres monstrueux ?

    Santiago Amigorena est un écrivain et réalisateur argentin établi en France et naturalisé français. Il a notamment publié Le Ghetto intérieur (P.O.L, 2019).

    #xénophobie_d'État

  • Facebook Wants Us to Live in the Metaverse | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/culture/infinite-scroll/facebook-wants-us-to-live-in-the-metaverse

    A shift toward the digital space of the metaverse is already beginning to take place, though not yet under Mark Zuckerberg’s domain.Photograph by David Paul Morris / Bloomberg / Getty

    In a Facebook earnings call last week, Mark Zuckerberg outlined the future of his company. The vision he put forth wasn’t based on advertising, which provides the bulk of Facebook’s current profits, or on an increase in the over-all size of the social network, which already has nearly three billion monthly active users. Instead, Zuckerberg said that his goal is for Facebook to help build the “metaverse,” a Silicon Valley buzzword that has become an obsession for anyone trying to predict, and thus profit from, the next decade of technology. “I expect people will transition from seeing us primarily as a social-media company to seeing us as a metaverse company,” Zuckerberg said. It was a remarkable pivot in messaging for the social-media giant, especially given the fact that the exact meaning of the metaverse, and what it portends for digital life, is far from clear. In the earnings call, Zuckerberg offered his own definition. The metaverse is “a virtual environment where you can be present with people in digital spaces,” he said. It’s “an embodied Internet that you’re inside of rather than just looking at. We believe that this is going to be the successor to the mobile Internet.”

    Like the term “cyberspace,” a coinage of the fiction writer William Gibson, the term “metaverse” has literary origins. In Neal Stephenson’s novel “Snow Crash,” from 1992, the protagonist, Hiro, a sometime programmer and pizza-delivery driver in a dystopian Los Angeles, immerses himself in the metaverse, “a computer-generated universe that his computer is drawing onto his goggles and pumping into his earphones.” It’s an established part of the book’s fictional world, a familiar aspect of the characters’ lives, which move fluidly between physical and virtual realms. On a black ground, below a black sky, like eternal night in Las Vegas, Stephenson’s metaverse is made up of “the Street,” a sprawling avenue where the buildings and signs represent “different pieces of software that have been engineered by major corporations.” The corporations all pay an entity called the Global Multimedia Protocol Group for their slice of digital real estate. Users also pay for access; those who can only afford cheaper public terminals appear in the metaverse in grainy black-and-white.

    Stephenson’s fictional metaverse may not be that far off from what today’s tech companies are now developing. Imagine, like Hiro, donning goggles (perhaps those produced by Oculus, which Facebook owns), controlling a three-dimensional virtual avatar, and browsing a series of virtual storefronts, the metaverse equivalents of different platforms like Instagram (which Facebook also owns), Netflix, or the video game Minecraft. You might gather with friends in the virtual landscape and all watch a movie in the same virtual theatre. “You’re basically going to be able to do everything that you can on the Internet today as well as some things that don’t make sense on the Internet today, like dancing,” Zuckerberg said. In the future we might walk through Facebook, wear clothes on Facebook, host virtual parties on Facebook, or own property in the digital territory of Facebook. Each activity in what we once thought of as the real world will develop a metaverse equivalent, with attendant opportunities to spend money doing that activity online. “Digital goods and creators are just going to be huge,” Zuckerberg said.

    This shift is already beginning to take place, though not yet under Facebook’s domain. The video game Second Life, which was released in 2003 by Linden Lab, created a virtual world where users could wander, building their own structures; land can be bought there for either U.S. dollars or the in-game currency, Linden Dollars. Roblox, a children’s video game launched in 2006, has lately evolved into an immersive world in which players can design and sell their own creations, from avatar costumes to their own interactive experiences. Rather than a single game, Roblox became a platform for games. Fortnite, released in 2017, evolved from an online multiplayer free-for-all shoot-’em-up into a more diffuse space in which players can collaboratively build structures or attend concerts and other live in-game events. (Ariana Grande just announced an upcoming virtual show there.) Players of Fortnite buy customized avatar “skins” and motions or gestures that the avatars can perform—perhaps that’s where Zuckerberg got his reference to dancing. If any company is primed to profit from the metaverse it’s the maker of Fortnite, Epic Games, which owns a game marketplace and also sells Unreal Engine, the three-dimensional design software that is used in every corner of the gaming industry and in streaming blockbusters such as the “Star Wars” TV series “The Mandalorian.” In April, the company announced a billion-dollar funding round to support its “vision for the metaverse.”

    Video From The New Yorker

    Surfing on Kelly Slater’s Machine-Made Wave

    No single company is meant to own or run the metaverse, however; it requires coöperation to create consistency. Assets that one acquires in the metaverse will hypothetically be portable, moving even between platforms owned by different corporations. This synchronization might be enabled by blockchain technology like cryptocurrencies and non-fungible tokens, which are defined by their immutable record keeping. If you bought an N.F.T. avatar from the online society Bored Ape Yacht Club, Fortnite could theoretically verify your ownership on the blockchain and then allow you to use the avatar within its game world. The same avatar might show up on Roblox, too. The various realms are supposed to maintain “interoperability,” as Zuckerberg said in the earnings call, linking together to form the wider hypothetical metaverse, the way every Web site exists non-hierarchically on the open protocol of the Internet.

    The metaverse represents a techno-optimist vision for a future in which culture can exist in all forms at once. Intellectual property—a phrase increasingly applied to creative output of any kind—can move seamlessly among movies, video games, and virtual-reality environments. It’s a tantalizing possibility for the corporate producers of culture, who will profit from their I.P. wherever it goes. Disney’s Marvel pantheon of superhero narratives already amounts to a “cinematic universe”; why not unleash it into every possible platform simultaneously? In Fortnite, as the pro-metaverse investor Matthew Ball wrote in an influential essay last year, “You can literally wear a Marvel character’s costume inside Gotham City, while interacting with those wearing legally licensed N.F.L. uniforms.” (How appealing you find this may depend on how addicted you are to logos.) In the future, users’ own creations may attain the same kind of portability and profitability, letting fan concepts compete with Marvel just as self-published blogs once disrupted newspapers.

    Judging from Facebook’s growth strategy over the past decade, though, Zuckerberg won’t be satisfied with making his company one component of a multiplatform metaverse. Just as the company bought, absorbed, and outcompeted smaller social-media platforms until it resembled a monopoly, it may try to control the entire space in which users dwell so that it will be able to charge us rents. Facebook may, indeed, create virtual real estate that online small businesses will have to rent in order to sell their wares, or build an in-game meeting space where an impressive, expensive avatar will be key to networking, like the equivalent of a fancy Zoom background. Our physical lives are already so saturated with Facebook and its other properties that the company must build new structures for the virtual iterations of our lives, and then dominate those as well in order to keep expanding.

    Zuckerberg’s comments brought to my mind an earlier iteration of online life, a game and social space called Neopets. Neopets launched in 1999; I remember playing it in middle school, trading strategies with friends. In the game, the player takes care of small digital creatures, feeding and grooming them as well as buying accessories with “Neopoints” earned from in-game activities. It was a point of pride and a form of self-expression, albeit a nerdy one, to have a highly developed profile in the game. In the metaverse Facebook envisions, however, you are the Neopet, and your in-game activities may affect every sphere of life that Facebook already touches: careers, relationships, politics. In Zuckerberg’s vision, Neopoints become Facebook dollars, only usable on the platform; your self-presentation online becomes a choice limited to options that Facebook provides. A blue-and-gray virtual universe looms. The more immersive it is, the more inescapable it becomes, like an all-encompassing social-media feed, with all the problems thereof.

    #Mateverse #Culture_Numérique

  • Activision Blizzard Shareholders Voice Concerns Over Ongoing Lawsuit - Game Informer
    https://www.gameinformer.com/2021/08/04/activision-blizzard-shareholders-voice-concerns-over-ongoing-lawsuit

    The state of California is currently suing Activision Blizzard following a two-year investigation into the company’s behind closed doors workplace culture. The lawsuit addresses various labor abuse allegations, including sexual harassment, gender discrimination, and a “frat boy” culture regarding internal behavior. As more details surface in relation to the lawsuit, an investor’s call took place on August 3, and the overall feeling of the meeting felt different than the usual shareholder conference. Though advertising goals and release timelines were addressed, including news about Diablo II and Overwatch 2, a portion of the call took on a somber tone as questions from stakeholders were fielded about the future of the company.

    Investisseurs et analystes financiers s’inquiètent de l’impact du procès en Californie à l’encontre de Blizzard Entertainment et de la réorganisation de l’éditeur, en particulier sur la productivité et les sorties des jeux vidéo à venir.

    #activision_blizzard #blizzard_entertainment #business #bourse #justice #procès #frat_boy_culture #bro_culture #boys'_club #environnement_toxique #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jeu_vidéo_diable_ii #jeu_vidéo_overwatch_2 #discrimination #harcèlement #bobby_kotick #jennifer_oneal #mike_ybarra #wilmnerhale #amazon #syndicalisme #daniel_alegre #matthew_cost #morgan_stanley #productivité #allen_adham #bill_cosby_suite #cubicle_crawls #suicide #andrew_uerkwitcz #jefferies #jeu_vidéo_overwatch #jeu_vidéo_diablo #j._allen_brack #environnement_toxique #ubisoft