• @l_envolee
    https://twitter.com/l_envolee/status/1747549304418353528

    ♨️Le prisonnier mort à #Seysses dimanche s’appelait Rachid. Il avait 19 ans. Selon plusieurs prisonniers il venait d’obtenir 1 remise en liberté avec bracelet éléctronique d’ici qq jours. Un autre prisonnier évoque des hématomes à la sortie du #mitard et met en cause la version👇

    Du « suicide par pendaison » servie par l’AP. Une grosse partie des prisonniers ont crié « matons assassins » avant de refuser de remonter en cellule pdt 2 heures lundi aprés-midi. Des #prisonniers évoquent l’équipe de #matons du #QD de sinistre réputation restée en fonction depuis 👇

    Les morts de Jules et Jawad.
    Loin d’évoquer ces éléments, la scandaleuse @ladepechedumidi ose « Impossible pour l’heure d’affirmer que ce mouvement de contestation serait la réponse à la mort de ce jeune homme » et en profite pour donner une fois de plus la parole 👇

    À un #MatonQuiPleurt du syndicat d’extrême droite SPS qui évoque 10 suicides par an à peu prés (sic) et regrette de ne pas être assez formé à ce type de situation. Le contre feu est habituel, grossier, violent mais vain : nous continuerons à dénoncer la violence structurelle 👇

    De la #prison, du QD, de l’AP et celle, vengeresse, de surveillants en particulier. Nous donnerons des infos supp dés que possible.
    #FermetureDesMitards
    #SolidariteAvecLesPrisonniers
    #LaPrisonTue

  • Terre : aux racines du capitalisme

    L’élément terre, dans son acception économique peut s’entendre de deux manières : la terre à exploiter, dont on peut tirer des ressources et du profit, et la Terre à préserver et à “sauver” d’un #capitalisme_prédateur qui l’épuise. L’idée de parler de capital Terre reprend deux notions incluses dans le terme Terre, à savoir comprendre la Terre à la fois comme notre planète et à la fois comme une ressource foncière. On ressent bien l’ambivalence dans l’expression capital Terre : la Terre est à la fois notre espace de vie, un espace commun et un bien précieux à préserver, mais elle est aussi une ressource dans laquelle puiser des richesses et dont on peut retirer des profits.
    Du 12ème au 19ème siècle : comment la croissance se fonde-t-elle sur le travail de la terre ?

    Selon Alessandro Stanziani, l’histoire économique de la terre comme capital commence au 12ème siècle, il précise "selon Fernand Braudel et Werner Sombart le capitalisme commence au 12ème siècle. Le capitalisme selon Braudel est identifié par le monopole, plutôt que la concurrence, et par la finance. Je complète cette définition avec la notion que les ressources sont uniquement à exploiter et non pas à préserver pour le futur et surtout que le travail doit être soumis à des contraintes sévères au long de plusieurs siècles. De ce point de vue-là, je n’associe pas, comme Marx, le travail et le capitalisme au travail salarié et au prolétaires, au contraire, j’associe les formes multiples du capitalisme aux formes différentes du travail contraint. D’où la possibilité d’inclure les régimes qui commencent au 12ème siècle sous le nom de capitalisme". Par ailleurs, du 12e au 19e, la hausse de la production agricole correspond à une augmentation des surfaces cultivées, en effet les déforestations n’ont cessé d’être présentes du néolithique au haut Moyen-Âge et elles s’accélèrent fortement entre le 8e et le 13e siècle. Cependant, même au 12ème siècle des contestations contre le déboisement et l’exploitation de la terre à des fins productives agraires existaient déjà, Alessandro Stanziani ajoute "les résistances sont importantes, plusieurs acteurs se rendent compte de la nécessité de préserver les forêts afin d’avoir de bonnes récoltes à côté, mais aussi pour des intérêts économiques, politiques et sociaux. Cette résistance est celle d’un capitalisme que j’appelle foncier, agraire et quasi industriel, qui va du 12ème au 19ème siècle".
    De 1870 à 1970 : vers un modèle productiviste et une surexploitation de l’élément terre

    Pendant ces décennies, l’exploitation des ressources de la terre et le système capitaliste connaissent des changements majeurs, marqués par une intensification remarquable. Alessandro Stanziani précise "dans l’agriculture et dans le pays du Nord, la mécanisation est très lente, mais on constate un changement significatif avec les semences. Après la crise de 29, aux Etats-Unis, on s’intéresse aux semences hybrides. Il y a des investissements massifs, on donne des semences hybrides aux fermiers américains et ensuite, on vend ces mêmes semences à l’Europe avec l’aide du plan Marshal et on impose aux agriculteurs européens d’avoir recours aux semences hybrides. L’avantage des semences hybrides, ce sont des rendements faramineux, ça commence par le maïs, la plante des plaines américaines, et de fait on arrive à nourrir de plus en plus de population à l’échelle mondiale. L’inconvénient c’est que les semences hybrides ont une durée de vie très courte, de un ou deux ans, pour qu’elles soient rentables il faut beaucoup de fertilisants chimiques. Les producteurs de semences produisent aussi le fertilisants chimiques, ils sont gagnants des deux côtés. Par ailleurs, ces producteurs ont le monopole et l’exclusivité de ce marché. Enfin, les rendements des hybrides commencent à décroître après 20 ans".
    De 1970 à 2050 : spéculer sur le capital Terre : la terre face à la libéralisation des marchés

    Les bouleversements majeurs ont lieu pendant les années 1970 : la fin du système de Bretton Woods, les chocs pétroliers, le déclin du keynésianisme et de l’État social en Occident et le début des réformes en Chine.
    Par ailleurs, la spéculation sur les produits agricoles s’élargit aux terres elles-mêmes : il ne s’agit pas seulement d’échanger des produits virtuels dont la plupart ne verront jamais le jour, mais de contrôler ces flux hypothétiques à l’échelle mondiale. Selon Alessandro Stanziani "avec le néolibéralisme des années 80 et surtout dans les années 1990, on assiste à la libéralisation totale des Bourses de marchandises, avec les spéculations sur les matières premières et sur le blé, et on arrive jusqu’aux crises de 2008/2010 et jusqu’au crise de nos jours sur la vie chère. C’est-à-dire que c’est une pénurie qui est provoquée, non pas par de mauvaises récoltes, mais surtout par les spéculations".

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/terre-aux-racines-du-capitalisme-8719942

    #capitalisme #terre #agriculture #histoire #économie_capitaliste #terres #Alessandro_Stanziani #capital_terre #spéculation #exploitation #foncier #ressource_foncière #à_écouter #ressources_pédagogiques #croissance #déforestation #forêts #déboisement #mécanisation #semences #semences_hybrides #plan_Marshal #maïs #rendements #industrie_agro-alimentaire #fertilisants #néolibéralisme #blé #matières_premières #pénurie #podcast #audio

    • Capital Terre. Une histoire longue du monde d’après (XIIe-XXIe siècle)

      Et si le cœur du problème de la faim dans le monde n’était pas la hausse de la population mais plutôt les modalités de la production agricole et surtout de la distribution au profit des plus riches ? Dans cet essai engagé pour des sociétés plus solidaires et plus justes, qui retrace l’histoire longue du capitalisme, Alessandro Stanziani propose de renouer avec le contrat social cher à J.-J. Rousseau et de faire de la démocratie, de l’égalité sociale et de l’environnement les trois piliers du monde d’après. Défenseur d’une politique publique conciliant croissance économique et démographique, droits du travail, lutte contre les inégalités et protection de la planète, il plaide pour la fin des spéculations sur les denrées alimentaires, de l’accaparement des terres et de la propriété industrielle, en particulier sur les semences, véritable « patrimoine de l’humanité », et prône une refonte plus égalitaire de la fiscalité et des finances publiques.
      Une pensée économique globale, qui se préoccupe autant de l’avenir de l’Asie et de l’Afrique que de celui de l’Europe, par un brillant historien reconnu à l’international et fort de décennies de recherches sur le terrain dans le monde entier.

      https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/capital-terre-9782228929257
      #livre

  • « Loin de créer un “choc des savoirs”, Gabriel Attal va produire un choc d’ignorance », Pierre Merle, spécialiste des questions scolaires
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/19/pierre-merle-specialiste-des-questions-scolaires-loin-de-creer-un-choc-des-s

    La réforme souhaitée par le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, sous l’appellation « choc des savoirs », est fondée sur des diagnostics erronés. Première contrevérité, le collège français n’est nullement « uniforme ». En 2022, les collèges publics scolarisent près de 40 % d’élèves défavorisés. Les collèges privés en scolarisent moins de 16 %. Encore ne s’agit-il que de moyenne ! Dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+), la proportion d’élèves d’origine populaire dépasse parfois 70 % alors qu’elle est souvent inférieure à 10 % dans les collèges privés du centre-ville des capitales régionales.

    A cette #ségrégation_sociale interétablissement, à laquelle correspondent des différences considérables de compétences des élèves, s’ajoute, énonce notamment une étude publiée en 2016 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), une ségrégation intraétablissement d’une importance équivalente en raison de la multiplication des #sections bilangues et européennes, des classes à horaires aménagés, des langues rares, etc.

    Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.

    Ensuite, en 2019, une synthèse des recherches publiée par Sciences Po Paris a montré un effet bénéfique de la mixité sociale et scolaire sur les progressions des élèves faibles, sans effet négatif sur les meilleurs. Séparer encore davantage les élèves faibles des élèves moyens et forts ne fera qu’accentuer leurs difficultés d’apprentissage.

    Mixité sociale bénéfique à tous

    Enfin, l’évaluation des expériences de mixité sociale réalisées en France, souligne une note publiée en avril par le Conseil scientifique de l’éducation nationale, se traduit par un accroissement du bien-être de l’ensemble des élèves, y compris celui des élèves favorisés. La mixité sociale favorise aussi le développement des capacités socioémotionnelles, réduit la prévalence des #stéréotypes raciaux et sociaux et, pour les élèves socialement défavorisés, améliore leur insertion professionnelle (note de l’Institut des politiques publiques, publiée en novembre). Autant d’effets bénéfiques à tous les élèves. L’établissement scolaire et la classe sont des petites sociétés. Il faut créer de l’unité, non des groupes de niveau.

    La seconde contrevérité du projet ministériel est d’accréditer l’idée d’un redoublement favorable aux élèves en difficulté. Un large consensus scientifique a montré que cette politique débouche sur un résultat inverse. Le redoublement produit des effets négatifs en termes d’estime de soi, de motivation et d’apprentissages ultérieurs. Les seules exceptions concernent, outre la classe de terminale, les classes de 3e et de 2de dans lesquelles les élèves faibles, en cas de redoublement, sont motivés pour éviter une orientation non choisie.

    Tout comme la création des groupes de niveau, des redoublements plus fréquents pénaliseront les élèves faibles, majoritairement d’origine défavorisée. Alors même que, pour l’école française, le constat principal de l’édition 2022 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est l’écart considérable entre le niveau des élèves d’origine défavorisée et favorisée, le ministre Gabriel Attal, loin de créer un choc des savoirs, va produire un choc d’ignorance fondé sur une mise à l’écart encore plus accentuée des élèves les plus faibles.

    Le projet ministériel contient d’autres contradictions. Par exemple, Gabriel Attal souhaite une réforme des programmes et une labellisation des manuels scolaires, non pas en référence avec les cycles actuels de trois ans, mais avec des « objectifs annuels », voire « semi-annuels ». Finalement, après avoir dénoncé une uniformité fantasmée du collège, le ministre veut imposer un rythme de progression identique à tous les élèves alors même que, dès l’âge de 2 ans, les inégalités socio-économiques différencient sensiblement leurs compétences langagières.

    De surcroît, la décision de réformer au plus vite le « socle commun » [de connaissances, de compétences et de culture] signifie que l’expérience des #professeurs, les plus avertis des difficultés des élèves, ne sera pas prise en compte. Gabriel Attal veut renforcer leur autorité et, dans le même temps, a déjà décidé d’une modification des programmes sans même les consulter. Un bel exemple de déni de leurs compétences. Pourquoi, aussi, faut-il changer d’urgence des #programmes déjà réécrits par Jean-Michel Blanquer ? Sont-ils à ce point médiocres ? Et pourquoi la nouvelle équipe ministérielle ferait-elle mieux que l’ancienne ?

    Effets délétères

    Dernier exemple, bien que les résultats de #PISA 2022 montrent une baisse des compétences des élèves en #mathématiques, le ministre a décidé la création, à la fin des classes de premières générales et technologiques, d’une nouvelle épreuve anticipée du bac consacrée aux mathématiques et à la culture scientifique. Le ministre se targue de provoquer un choc des savoirs tout en supprimant une année entière d’enseignement scientifique ! Un projet paradoxal dont la genèse tient à l’absence d’une réelle réflexion sur un problème incontournable : la #crise_de_recrutement des professeurs, particulièrement en mathématiques.

    La réforme Blanquer, en reportant le concours d’accès au professorat de la fin du master 1 à celle du master 2, a réduit l’attractivité déjà insuffisante du métier d’enseignant. Certes, Gabriel Attal souhaite revenir sur cette réforme désastreuse, mais son projet est controversé. Au mieux, une réforme ne s’appliquera qu’à la rentrée 2025. En attendant, le ministre se contente d’expédients tels que le recrutement de #contractuels non formés, choix incompatible avec l’élévation du niveau scolaire des élèves.

    L’analyse du projet ministériel montre les effets délétères des mesures envisagées. Groupes de niveau, #redoublement, fin du collège « uniforme », énième réforme des programmes, renforcement de l’autorité du professeur… ne sont que les poncifs éculés de la pensée conservatrice. Ils ne répondent en rien à la crise de l’école française. En revanche, électoralistes et populistes, ces mesures sont susceptibles de servir l’ambition présidentielle de l’actuel ministre de l’éducation.

    Pierre Merle est sociologue, spécialiste des questions scolaires et des politiques éducatives, et il a notamment publié « Parlons école en 30 questions » (La Documentation française, 2021).

    https://seenthis.net/messages/1031680

    #élitisme #obscurantisme #autorité #école #éducation_nationale #élèves #éducation #groupes_de_niveau #ségrégation #Gabriel_Attal #hétérogénéité #coopération

  • Permessi in mano straniera : il vero #business è rivenderli

    La crescita della domanda delle materie prime critiche ha rimesso le miniere al centro dell’agenda politica italiana. Ma sono compagnie extra-UE a fare da protagoniste in questa rinascita perché la chiusura delle miniere negli anni ’80 ha spento l’imprenditoria mineraria italiana.

    “Nelle #Valli_di_Lanzo l’attività mineraria risale al XVIII secolo, quando il cobalto era utilizzato per colorare di blu tessuti e ceramiche. Poi l’estrazione non era più conveniente e le miniere sono state chiuse negli anni ‘20” dice a IE Domenico Bertino, fondatore del museo minerario di Usseglio, Piemonte. Adesso, grazie a una società australiana, i minatori potrebbero tornare a ripopolare le vette alpine.

    Secondo Ispra quasi tutti i 3015 siti attivi in Italia dal 1870 sono dismessi o abbandonati. Ma la crescita della domanda di materie prime critiche (CRM) ha fatto tornare le miniere al centro dell’agenda politica.

    “Abbiamo 16 materie critiche in miniere che sono state chiuse oltre trent’anni fa. Era più facile far fare l’estrazione di cobalto in Congo, farlo lavorare in Cina e portarlo in Italia” ha detto a luglio il ministro delle imprese e del made in Italy Adolfo Urso, ribadendo la volontà del governo di riaprire le miniere. Oltre al cobalto in Piemonte, ci sono progetti per la ricerca di piombo e zinco in Lombardia, di litio nel Lazio e di antimonio in Toscana.

    I protagonisti di questa “rinascita mineraria”, che dovrebbe rendere l’Italia meno dipendente da paesi terzi, sono compagnie canadesi e australiane. Dei 20 permessi di esplorazione attivi, solo uno è intestato a una società italiana (Enel Green Power).

    La ragione è che “le scelte politiche fatte negli anni ‘80 hanno portato alla chiusura delle miniere. E così la nostra imprenditoria mineraria si è spenta e la nuova generazione ha perso il know how” spiega Andrea Dini, ricercatore del CNR.

    La maggior parte sono junior miner, società quotate in borsa il cui obiettivo è ottenere i permessi e vendere l’eventuale scoperta del giacimento a una compagnia mineraria più grande. “Spesso quando la società mineraria dichiara di aver scoperto il deposito più grande del mondo, il più ricco, il più puro, cerca solo di attrarre investitori e far decollare il valore del titolo” spiega Alberto Valz Gris, geografo ed esperto di CRM del Politecnico di Torino, promotore di una carta interattiva (http://frontieredellatransizione.it) che raccoglie i permessi di ricerca mineraria per CRM in Italia.

    Tra le junior miner presenti in Italia spicca Altamin, società mineraria australiana che nel 2018 ha ottenuto i primi permessi di esplorazione (https://va.mite.gov.it/it-IT/Oggetti/Info/1760) per riaprire le miniere di cobalto di Usseglio e Balme, in Piemonte. “Finora sono state effettuate solo analisi in laboratorio per capire la qualità e quantità del cobalto” spiega Claudio Balagna, appassionato di mineralogia che ha accompagnato in alta quota gli esperti di Altamin. “Ma da allora non abbiamo saputo più nulla", dice a IE Giuseppe Bona, assessore all’ambiente di Usseglio, favorevole a una riapertura delle miniere che potrebbe creare lavoro e attirare giovani in una comunità sempre più spopolata.

    A Balme, invece, si teme che l’estrazione possa inquinare le falde acquifere. “Non c’è stato alcun dialogo con Altamin, quindi è difficile valutare quali possano essere i risvolti eventualmente positivi" lamenta Giovanni Castagneri, sindaco di Balme, comune che nel 2020 ha ribadito l’opposizione “a qualsiasi ricerca mineraria che interessi il suolo e il sottosuolo”.

    “Le comunità locali sono prive delle risorse tecniche ed economiche per far sentire la propria voce” spiega Alberto Valz Gris.

    Per il governo Meloni la corsa alla riapertura delle miniere è una priorità, con la produzione industriale italiana che dipende per €564 miliardi di euro (un terzo del PIL nel 2021) dall’importazione di materie critiche extra-UE. Tuttavia, a oggi, non c’è una sola miniera di CRM operativa in Italia.

    Nel riciclo dei rifiuti le aziende italiane sono già molto forti. L’idea è proprio di puntare sull’urban mining, l’estrazione di materie critiche dai rifiuti, soprattutto elettronici, ricchi di cobalto, rame e terra rare. Ma, in molti casi, la raccolta e il riciclo di queste materie è oggi ben al di sotto dell’1%. “Un tasso di raccolta molto basso, volumi ridotti e mancanza di tecnologie appropriate non hanno permesso lo sviluppo di una filiera del riciclaggio delle materie critiche”, dice Claudia Brunori, vicedirettrice per l’economia circolare di ENEA, l’Agenzia nazionale per le nuove tecnologie, l’energia e lo sviluppo economico sostenibile. Oltre alla mancanza di fondi: nel PNRR non sono previsti investimenti per le materie prime critiche.

    Un’altra strategia è estrarre CRM dalle discariche minerarie. Il Dlgs 117/08 fornisce indicazioni sulla gestione dei rifiuti delle miniere attive, ma non fornisce riferimenti per gli scarti estrattivi abbandonati. Così “tali depositi sono ancora ritenuti rifiuti e non possono essere considerati nuovi giacimenti da cui riciclare le materie” denuncia l’ISPRA (Istituto superiore per la protezione e la ricerca ambientale), che chiede una modifica normativa che consenta il recupero delle risorse minerarie.

    https://www.investigate-europe.eu/it/posts/permessi-in-mano-straniera-il-vero-business-rivenderli
    #extractivisme #Alpes #permis #mines #minières #Italie #terres_rares #matières_premières_critiques #transition_énergétique #Alberto_Valz_Gris #permis_d'exploration #Usseglio #Piémont #Adolfo_Urso #plomb #zinc #Lombardie #Latium #Toscane #antimoine #Enel_Green_Power #junior_miner #Altamin #Australie #Balme #urban_mining #recyclage #économie_circulaire #déchets

    –—

    ajouté à la métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes :
    https://seenthis.net/messages/1013289

  • Mine games

    Rare earths are to the 21st century what coal was to the 19th and oil to the 20th. Our everyday electronics - and Europe’s climate goals - depend on them. But China controls almost all supply chains. Can Europe free itself from this dependence?

    Your mobile has them. Your laptop as well. They are likely in the toothbrush you used this morning. E-scooters are full of them. So are electric cars.

    Rare earths and other minerals are essential for wind and solar power installations, defence, and for the gadgets that we now rely upon in our daily lives. The demand for critical raw materials is going to skyrocket in the years ahead, far beyond current supply.

    There is no “climate neutrality” ahead without them. This implies more mining than ever before. “We, eight billion of us, will use more metal than the 108 billion people who lived before us,” according to Guillaume Pitrón, author of the book Rare Metals War.

    The political headache is that Europe depends heavily on imports of these critical raw materials, primarily from China.

    China controls EU supply of critical raw materials
    The trade in rare earths and other materials is controlled by the Chinese. Russia and Chile are significant suppliers as are some European nations.

    European dependency on Russian gas was a wake-up call last year, when Russia invaded Ukraine. Now the EU urgently wants to reduce the similar dependency on Chinese supplies of rare earth elements, lithium, bismuth, magnesium and a series of other critical minerals.

    European consumers have for decades not had to be much concerned with the environmental destruction and pollution that often comes with mining. Now, governments haste to revive mining across the continent – and to fast-track processes that otherwise may take a decade or more.

    https://www.youtube.com/watch?v=qzw9-1G9Sok

    Investigate Europe reporters have unearthed what lies beneath these “green mining” ambitions. We have broken into a mountain of dilemmas, challenges and questions that come with Europe’s pressing need for minerals.

    To what extent will Europe be practically able to revive a mining industry that it has long abandoned? How can governments secure social acceptance for new mines if they are to fast-track permit processes? What kind of autonomy can come in an industry dominated by global companies?

    https://www.investigate-europe.eu/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe
    #minières #mines #extractivisme #Europe #Chine #dépendance #indépendance #terres_rares #neutralité_climatique #transition_énergétique #importation #lithium #bismuth #magnésium #green_mining #industrie_minière #autonomie

    disponible en plusieurs langues, français notamment :
    https://www.investigate-europe.eu/fr/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe

    • Écocides et #paradis_fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière

      Pour développer l’industrie des #batteries_électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme #Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal.

      C’est une immense tâche blanche, un entrelacs de tuyaux et de cuves, au milieu d’un écrin vert-bleu, à l’embouchure du fleuve Amazone, au #Brésil. Ici, l’usine de la société minière française #Imerys a laissé un souvenir amer aux communautés autochtones. En 2007, plusieurs dizaines de familles ont été contraintes à l’exil lorsque le leader mondial de la production de minéraux industriels a déversé 200 000 m3 de #déchets_toxiques dans les rivières alentour. #Cadmium, #baryum et autres #métaux_lourds cancérigènes se sont déposés au fond des cours d’eau dans lesquels puisent les populations, aux confins de la plus grande forêt pluviale du monde.

      De l’autre côté du globe, dans le #désert_de_Gobi, en #Mongolie, #Orano, (ex-#Areva), exploite des gisements d’#uranium. Cette fois, le géant français du combustible nucléaire est suspecté d’avoir injecté dans le sol « d’énormes quantités d’#acide_sulfurique », contaminant les #eaux_souterraines au #strontium — mortel à très haute dose — et à l’#arsenic, selon une enquête judiciaire mongole. « Moutons, chèvres, chevaux qui naissent handicapés, eau souterraine polluée, femmes qui font des fausses couches… » : l’association locale #Eviin_huch_eh_nutgiin_toloo, interrogée récemment par Reporterre, énumère les conséquences sanitaires potentiellement désastreuses de l’exploitation d’Orano.

      Plus loin au sud, près de l’équateur, l’île d’#Halmahera, en #Indonésie, fait face aux effets dévastateurs de l’exploitation récente de #nickel, à #Weda_Bay, en partie détenue par le groupe métallurgique et minier français, #Eramet. Là aussi, les terres sont détruites, et les populations autochtones déplacées. Sa filiale calédonienne, la société #Le_Nickel, est à l’origine d’une importante #pollution au #fuel constatée en avril 2023. Environ 6 000 litres de combustible se seraient échappés d’une conduite percée.

      Ces trois sociétés françaises n’ont pas pour seul point commun d’être impliquées dans des scandales environnementaux : elles bénéficient des largesses du programme européen Horizon. D’après notre enquête, la société française Eramet a touché 1,9 million d’euros, entre 2019 et 2022. Quant à Orano et Imerys, elles ont reçu respectivement 2,3 millions d’euros et 312 637 euros du programme européen. Parmi les prérequis indispensables à l’obtention de ces #subventions, figurait celui de « ne pas nuire à l’un des six objectifs environnementaux » présent au cœur du “#green_deal” européen, le #pacte_vert, en français. À commencer par la prévention contre les #risques_de_pollution ou la protection des écosystèmes. Sollicitée, la Commission européenne se contente de déclarer qu’elle accorde « une attention approfondie » aux enjeux environnementaux.

      Quinze sociétés impliquées dans des crimes environnementaux

      Doté d’un budget de 95 milliards d’euros sur sept ans (2021-2027), le programme européen Horizon, initié en 2014, et financé en grande partie sur fonds publics, a pour mission de soutenir la #recherche et l’innovation au sein de l’Union européenne. Avec l’émergence des besoins en batteries électriques, en #éoliennes et autres industries liées au secteur de la #transition_énergétique, ce soutien se dirige en grande partie vers le secteur minier, d’après notre analyse des données mises en ligne par l’UE. Avec une nette accélération ces dernières années : sur les 667 millions d’euros réservés à ce type de projets, entre 2014 et 2023, près de la moitié ont été attribués à partir de 2020.

      Projets financés par le programme de l’UE Horizon, en lien avec la loi sur les #matières_premières_critiques

      Depuis 2014, Horizon a financé 95 projets de ce type. Ceux-ci ont reçu 667 millions d’euros distribués entre 1 043 organisations. Les 67 présentés dans le graphique ont reçu plus de 2 millions d’euros.

      En plus des trois entreprises françaises ayant bénéficié du fonds Horizon malgré leur lien avec des pollutions environnementales, Disclose et Investigate Europe ont identifié douze autres sociétés problématiques. À chaque fois, celles-ci ont été impliquées dans des catastrophes environnementales. Leurs liens avec lesdites catastrophes sont accessibles en quelques clics sur Internet.

      Un exemple : l’entreprise minière suédoise #Boliden. Elle a perçu près de 2,7 millions d’euros dans le cadre de huit appels à projets Horizon. La dernière fois, c’était en novembre 2019. Or, cette société spécialisée dans la production de #zinc et de #cuivre a un lourd passif en matière de dégradation des écosystèmes. En 1998, près de Séville, en Espagne, le barrage d’un bassin de décantation d’une mine de #pyrite lui appartenant s’est rompu, déversant des eaux polluées sur plus de 40 km de terres agricoles. Dans les années 1980, Boliden a également été épinglé pour avoir exporté des milliers de tonnes de #déchets_miniers depuis la Suède vers #Arica, au nord du #Chili. Les #boues_toxiques d’arsenic liées au stockage sont pointées par des locaux pour être vraisemblablement à l’origine de #cancers et #maladies chez des milliers de résidents, lui valant d’être un cas d’étude dans un document du Parlement européen.

      Défaillances en chaîne

      Les données analysées réservent d’autres surprises. Alors que l’Union européenne ne cesse de défendre la nécessité de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie, surtout depuis la pandémie et le conflit russo-ukrainien, le #programme_Horizon semble souffrir de quelques défaillances. Et pour cause, selon l’examen détaillé des entreprises bénéficiaires, il est arrivé à au moins trois reprises que les fonds versés par l’UE terminent soit sur le compte en banque d’un acteur étatique chinois, soit sur celui d’oligarques russes.

      Dans le premier cas, il s’agit du dossier déposé par la #Soil_Machine_Dynamics, une entreprise britannique leader dans le domaine de la robotique sous-marine. Celle-ci a reçu 3,53 millions d’euros du budget d’Horizon pour un projet baptisé #Vamos. Il visait à développer une technique permettant d’extraire des minéraux à des profondeurs jusque-là inaccessibles. Le projet a démarré le 1er février 2015. Mais, cinq jours plus tard, le fonds d’investissement privé Inflexion a cédé l’entreprise à #Zhuzhou_CSR_Times_Electric, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois. Le projet Vamos, passé sous pavillon chinois, est resté actif jusqu’au 31 janvier 2019.

      Le second cas fait référence à la société #Aughinish_Alumina. L’entreprise basée en Irlande raffine la #bauxite, la roche dont est extraite l’#alumine utilisée pour produire l’#aluminium. En 2018, elle a reçu 563 500 euros en provenance de l’Union européenne pour sa participation à un projet visant à étudier la réutilisation des résidus de bauxite. Or, cette entreprise minière appartient depuis 2007 à #Rusal, un groupe russe qui domine le secteur et dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’#Oleg_Deripaska. Réputé proche de Vladimir Poutine, ce dernier figure sur la liste des oligarques russes sanctionnés par le Royaume-Uni et les États-Unis… et l’Europe.

      Des fonds publics européens atterrissent dans un paradis fiscal

      Un autre cas intrigue, celui de la société #Lancaster_Exploration_Limited, spécialisée dans l’exploration de terres rares. L’entreprise a participé à un projet Horizon qui promettait de développer de nouveaux « modèles d’exploration pour les provinces alcalines et de carbonatite » destinés à l’industrie européenne de haute technologie. Pour ce projet, elle a perçu plus de 168 000 euros de la part de l’Europe, alors que son siège social est situé dans les #îles_Vierges britanniques, paradis fiscal notoirement connu. Interrogé sur ce cas précis, un porte-parole de la Commission européenne explique que l’institution peut mettre fin à un contrat la liant avec une société qui se serait rendue coupable d’infractions avec ses « obligations fiscales » ou qui aurait été « créé sous une juridiction différente, avec l’intention de contourner les obligations fiscales, sociales ou autres obligations légales dans le pays d’origine. »

      Reste à savoir si l’Union européenne prendra des mesures contre des sociétés ne respectant manifestement pas leurs obligations. D’autant plus que l’acquisition d’une souveraineté dans le secteur des #matières_premières critiques et des terres rares est l’une des priorités affichées par l’exécutif européen. La Commission a d’ailleurs présenté, en mars dernier, le #Critical_Raw_Materials_Act, consistant à relancer l’activité minière sur le continent. Grâce, notamment, aux centaines de millions d’euros que le programme Horizon destine aux professionnels du secteur.

      https://www.investigate-europe.eu/fr/posts/eu-horizon-scheme-millions-funding-mining-companies-environmental
      #paradis_fiscal #fisc #évasion_fiscale #écocide

  • Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/12/des-femmes-enceintes-et-des-meres-avec-des-nouveau-nes-sans-hebergement-d-ur

    Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    Par Claire Ané et Minh Dréan
    Les équipes parisiennes du numéro d’urgence 115, maintes et maintes fois appelées, n’ont pas été en mesure de lui proposer un nouveau toit. Elle a dormi jusqu’à l’accouchement, sur le canapé d’une dame rencontrée dans le salon de coiffure afro où elle travaillait. Elle explique que, sitôt l’enfant née, à l’hôpital Lariboisière, elle appelait « tout le temps, de 6 heures le matin jusqu’à tard le soir. » Il lui a fallu deux jours pour réussir à joindre un écoutant de ce service débordé. Sept jours après la naissance, elle a dû sortir de la maternité, sans solution d’hébergement.
    Si elle avait accouché il y a un an, elle n’aurait quitté l’hôpital qu’une fois obtenue une chambre en centre ou en hôtel, où, en vertu du droit à la continuité de l’hébergement d’urgence, elle aurait pu rester aussi longtemps que nécessaire. Mais la situation s’est dégradée. Après avoir atteint un nombre record de 205 000 places d’hébergement d’urgence durant l’hiver 2022-2023, et consommé l’essentiel des crédits prévus pour l’année 2023, le gouvernement a décidé de réduire la voilure, bien que le besoin n’ait pas faibli.
    En Ile-de-France, fin juin, la Préfecture a annoncé aux associations gérant ces places qu’il fallait en fermer 3 000. Pour Paris, la perte, bien que limitée à 200 ou 300 places, a conduit à revoir des critères déjà drastiques. « Depuis septembre, nous n’arrivons même plus à répondre à toutes les personnes en priorité 1, dont font partie les femmes enceintes de plus de sept mois et les familles avec des bébés de moins de 3 mois. C’est inédit et [cela] montre une défaillance du système », reconnaît la directrice générale du Samusocial de la capitale, Vanessa Benoît. La situation est encore plus compliquée en Seine-Saint-Denis, où l’Etat a souhaité supprimer 2 000 places. « On a obtenu de fermer des places progressivement, sans remises à la rue, afin de respecter la continuité de l’hébergement prévue dans la loi. Mais presque plus personne ne peut entrer dans le dispositif », déplore le directeur adjoint de l’association Interlogement93, Maxence Delaporte. Lors du dernier décompte, le 5 décembre, 700 personnes sont restées à la rue bien qu’elles aient réussi à joindre le 115. Parmi elles, 51 étaient des femmes enceintes et 95 étaient des enfants de moins de 3 ans.
    (...)« C’est une catastrophe !, s’indigne Julia Lucas, assistante sociale de Solipam, un réseau qui suit des femmes en grande précarité durant leur grossesse et jusqu’aux 3 mois de l’enfant. En 2022, on avait 37 % de femmes à la rue à l’entrée dans notre dispositif. En 2023, c’est 60 % ! Et malgré nos efforts, en novembre, un tiers étaient toujours ou à nouveau à la rue au moment de sortir de notre dispositif. » Quand accueil il y a, la discontinuité prime : une jeune mère a eu 25 hébergements différents en quelques mois, situés dans six départements, et connu 18 retours à la rue, où elle se trouve encore. L’avocat Samy Djemaoun, qui multiplie depuis décembre 2022 les actions en justice pour faire respecter le droit à l’hébergement d’urgence, se souvient d’avoir déposé coup sur coup, fin octobre, des recours pour trois familles avec des nouveau-nés de moins de 18 jours, auxquelles le 115 n’avait pas pu proposer de solution. Il a défendu plusieurs autres cas similaires depuis. « Il y a encore trois mois, de tels recours permettaient d’obtenir, souvent avant l’audience, une place d’hébergement d’urgence durable. Désormais, même pour des femmes qui ont accouché récemment, j’obtiens surtout des orientations en sas d’accueil temporaire régional, loin de Paris, avec seulement trois semaines d’hébergement garanties », explique-t-il.
    Cette saturation de l’hébergement d’urgence rejaillit sur les hôpitaux. L’Agence régionale de la santé d’Ile-de-France observe une « augmentation forte depuis quelques semaines » des femmes qui restent à la maternité non par nécessité de soins, mais faute d’autre solution : elle a décompté jusqu’à 50 « bed blockers » (« bloqueuses de lit ») en simultané, au lieu de 20 ou 30 habituellement, sur 27 maternités recensées. L’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est en première ligne. Ses sages-femmes, qui refusent de mettre dehors ces mères en détresse, ont envoyé, le 30 octobre, un courrier d’alerte. Le département de Seine-Saint-Denis a rouvert une centaine de places, mais seulement 6 jeunes mères ont pu quitter la maternité. Treize y restent bloquées. Avec des effets délétères. « On passe des heures à essayer de transférer vers d’autres hôpitaux des femmes qui devaient accoucher chez nous, ou qui viennent d’accoucher. Il faut laisser des mamans dans les couloirs ou dans des salles inadaptées, avec une douche pour 10 accouchées », s’alarme la sage-femme Edith Rain, qui n’a jamais connu une telle situation en 28 années passées dans cet hôpital.La chute du nombre d’accouchements pratiqués au sein de la maternité a pour effet de diminuer ses financements. Mais plus que ce coût financier, c’est le coût humain, immense, qui inquiète.(...) Pour les femmes laissées ou remises à la rue, le quotidien est plus difficile encore. Parfois, elles reçoivent, tard le soir, une proposition d’hébergement.
    Souvent, il y a la fatigue et l’angoisse des nuits passées à marcher, ou à essayer de dormir dans des bus de nuit, des gares, des halls d’hôpital, des parcs, des squats, ou chez des inconnus. Les vols et les agressions sont fréquents. « Une dame enceinte de 7 mois me confiait avoir dû accepter de coucher avec l’homme qui l’hébergeait. Et ces “services sexuels” ne sont pas rares », raconte une psychologue souhaitant rester anonyme et rattachée à « l’une des quelques maternités parisiennes qui acceptent d’accueillir les patientes à la rue ». « Ces femmes sont des guerrières », dit admirative Nora Zedek. Non sans souffrances, complète Maryse Rossi : « Elles ont plus de pathologies, plus de risques de développer un diabète gestationnel, car elles ne mangent pas tous les jours, plus de risques d’accoucher prématurément, plus de risques d’avoir une césarienne. Et plus de risques que leur situation santé mentale se dégrade. »Leurs nouveau-nés aussi paient le prix fort. « La mortalité infantile est plus élevée, on a beaucoup de bébés de petit poids, ils sont aussi plus exposés aux bronchiolites. Certains sont épuisés, d’autres ne sourient pas. Leurs parents, accaparés par la survie, n’ont pas les ressources pour se mettre au rythme de l’enfant, le stimuler », énumère Mme Rossi. L’un des bébés restés plusieurs mois à l’hôpital Delafontaine y a attrapé une grave maladie nosocomiale.Quel est l’horizon ? Le ministre du logement, Patrice Vergriete, a annoncé, le 7 novembre, la création de 500 postes dans les services sociaux d’urgence, et le versement de primes à ceux qui y travaillent. « Ces postes sont indispensables pour mieux répondre à ceux qui appellent le 115, pour évaluer les situations et travailler l’accès au logement – à condition qu’il y ait plus de logement social », selon Vanessa Benoît, du Samusocial de Paris. Celui-ci a vu son plafond de nuitées hôtelières rehaussé de 400 places mi-novembre, pour atteindre 17 100, mais ses équipes ne parviennent pas à trouver d’hôteliers volontaires.
    Le ministre déclare au Monde envisager la création d’une mission parlementaire pour mieux connaître la situation des personnes en hébergement d’urgence. Mais il ne prévoit pas d’augmenter le nombre total de places, bien que les sénateurs aient voté en faveur d’une rallonge de 6 000 places pour 2024. « Si rien n’est fait, la maternité de Delafontaine va mourir, car elle n’aura plus de sages-femmes acceptant d’y travailler vu la situation dégradée », prévient Edith Rain. « On n’est même plus capables d’héberger ceux qui sont les plus fragiles. Et il ne faut pas oublier tous les autres publics qu’on laisse à la rue », déplore Maxence Delaporte qui ajoute « craindre des drames pour cet hiver ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#hebergement#urgence#sante#santementale#femme#maternite

  • יותר מ-2,000 נכי צה"ל חדשים מתחילת המלחמה: “לא עברנו משהו דומה לזה”
    https://www.ynet.co.il/health/article/yokra13707397

    חדשים, והצונאמי של הטראומה עוד לפנינו. ראש אגף שיקום במשרד הביטחון, לימור לוריא, מספרת שבתי החולים ממהרים לשחרר פצועים כדי לקלוט חדשים: “מי יעזור להם להתקלח או להתנייד בבית?”. לדבריה, “רוב הנפגעים סובלים מפציעות קשות. המדינה צריכה להבין שיש פה זירה שדורשת חלוקת משאבים חדשה”

    • 17:10

      (Le film Le consentement ) j’ai été choquée par la violence de ses images, il y a un effet coup de poing qui empêche le spectateur de réfléchir … et qui fait appel aux instincts les plus basiques et les moins conscientisés. Il faut aborder cette affaire là avec intelligence et en faisant un travail d’analyse historique, en essayant de reconstituer ce qui s’est passé ce n’est pas juste un huis clos entre un homme de 50 ans et une adolescente de 14/15/16 ans. C’est comme une sorte de toile d’araignée qui à l’époque s’étendait sur une partie de l’intelligentsia française.

      (…) On était encore dans le sillage de mai 68, à cette époque, le discours dominant était celui de la liberté, du droit de choisir (…) tout ce qui semblait restreindre la liberté de choix des individus avait très mauvaise presse, mais là, ça concernait des enfants.

      (…)

      C’est un microcosme autour de Matzneff …
      … avec l’affaire Springora, immédiatement ses quatre éditeurs ont fait disparaitre les 15 tomes de son journal, où il raconte toute sa vie, avec qui il déjeune, avec qui il part en vacances en tunisie, philippines, algérie, les compliments des uns et des autres. Il donne une image de son réseau qu’on a fait disparaitre.

      Sinon, pas beaucoup d’infos, c’est confus, elle mélange sa morale (sexuelle) avec la révolution de mai 68 et les viols d’enfants. J’espère qu’elle arrivera à se libérer l’esprit et sa vie de cette emprise qui à l’air de se perpétrer, elle appelle certains protagonistes par leurs prénoms :/

      Ce qui m’intéresse, c’est comment historiquement par qui et par quel biais s’est mis en place ce droit de violer des enfants et d’en faire la promotion publique.

    • @touti
      J’ai trouvé génant la manière rigolarde dont elle parle de tout cela et aussi qu’elle soit si dure avec Springora et l’adaptation du livre en film. Elle fait la promo de son livre et n’as pas besoin de dénigré le travail des autres. Le fait que la pédocriminalité suicite des émotions, est, il me semble assez comprehensible, que ca n’en provoque pas chez elle montre un souci de PTSD pas soigné plus qu’autre chose (enfin dans le meilleur des cas...). Je n’ai pas vu le film sur Le Consentement mais sans le livre de Springora, elle n’aurais jamais sorti le sien et Madzneff serait en thailand au frais du contribuable a violer des petits enfants.

      Sinon j’ai réalisé (enfin !) hier que Jack Lang était le président de l’institut du monde arabe .... ca me semble d’un tel cynisme, d’une telle cruauté d’avoir mis cet homme là à ce poste là ! Quel est le gros sac à merde qui a choisi Lang pour ce post ? Qui désigne la présidence de l’institut du monde arabe ?

      Edit :

      En 2013, le Président de la République François Hollande le nomme à la présidence de l’Institut du monde arabe.

      https://www.imarabe.org/fr/missions-fonctionnement/presidence
      Hollande ne peu pas ignoré quelle est la nature de la contribution de Lang au monde arabe....

    • Je n’ai vu que la bande annonce, et j’avoue ne pas y avoir trouver la représentation des personnages convaincante. La stratégie d’emprise est un jeu pervers et le prédateur pédocriminel sait très bien comment choisir ses proies sans se faire remarquer et manipuler l’entourage en sa faveur. Il est plus sûr vis-à-vis de la société (parents ou médias) de se faire passer pour un noble séducteur, un érudit ou un esthète plutôt que de dévoiler le piège immonde par son attitude.
      Mais peut-être cela s’explique par la majorité de la production cinématographique où la prise d’otage des émotions du spectateur l’oblige à ingérer comme normes des attitudes ou des personnages infects (mais beaux ou drôles) sans permettre de distinguer si une situation doit être considérée comme comique, divertissante ou ignoble. A preuve, le nombre de fois ou je me suis retrouvée interdite de voir la salle s’esclaffée de rire sur un viol ou son récit. On sait tout·es la portée de cette production sur nos modes de pensée et de vie, l’acceptation et l’habitude s’immisçant si facilement construisant ce qui est nommé culture du viol, l’invisible état d’un monde de pouvoirs ultras violents. Peut-être cela explique qu’il ait fallut forcer le trait et le casting de ce film pour indiquer au spectateur d’éprouver du dégoût.
      On peut considérer que Matzneff, introduit dans son cercle par Montherlant, était le porte parole des pratiques sexuelles criminelles de ces intellectuels et politiques haut placés dont l’exercice du pouvoir est sans fin et s’exerce en toute impunité.
      Donc bien sûr, Pierre Bergé en premier lieu, grand souteneur de Matzneff. Et tout ceux qui ont voulu l’imiter comme Frédéric Mitterand neveu de François, écrivant La Mauvaise Vie violeur d’enfants, soutien de Ben Ali jusqu’au bout et qui a continué à avoir des postes de responsabilité élevés.

      Cela pour faire écho à ce que tu écris sur Lang (toujours au premier rang des invités surtout quand Macron parle de langue française en péril)

    • Christian Giudicelli est mort en mai 2022
      https://actualitte.com/article/106059/auteurs/prix-renaudot-et-proche-de-matzneff-christian-giudicelli-est-mort
      https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2022/05/16/l-ecrivain-christian-giudicelli-est-mort_6126360_3382.html

      Christian #Giudicelli, adepte des séjours aux Philippines avec M. Ami et éditeur de Matzneff chez Gallimard, juré du prix Renaudot depuis 1993.
      Matzneff et Giudicelli se désignent dans leurs livres sous les N° de leurs chambres à l’hôtel Tropicana à Manille aux Philippines : Matzneff 804 (Eight o four) et Giudicelli 811 (Eight one one).

    • 2013
      https://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/04/espana/1375646351.html

      Los abusos sexuales contra niños en Marruecos ya eran un tema explosivo antes de conocerse este caso. La ONG ’Touche pas à mon enfant’ (’No toques a mi niño’) estima que 26.000 niños son violados al año en el reino hachemita, es decir 71 por día. Y una parte importante de estos delitos es responsabilidad de redes de pedófilos bien organizadas que se mueven en el ambiente de la jet set de Marrakech.

  • Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel · Histoire de dix ans - Le Numéro Zéro
    https://lenumerozero.info/Le-naufrage-reactionnaire-du-mouvement-anti-industriel-Histoire-de-di

    « En temps de crise l’extrême droite a pour stratégie de tenter des rapprochements avec l’autre bord de l’échiquier politique. Nous en appelons donc à la vigilance, afin qu’aucune passerelle ne soit établie entre nos mouvements et des courants antisémites, racistes, antiféministes, nationalistes, conspirationnistes, etc., etc., et les personnes qui pourraient être complaisantes à leur égard. » [1]

    C’est par ces mots qu’il y a dix ans les animateurs des éditions #L’Échappée - Cédric Biagini, Guillaume Carnino et Patrick Marcolini - répondaient aux critiques qui leur avaient été faites quant à la présence d’un proche d’Alain Soral, Charles Robin, parmi les auteur·ices de leur recueil intitulé Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques. Cet ‘appel à la vigilance’ sonnait alors comme une résolution sérieuse, et ferme.

    De 2008 à 2013, le groupe anti-industriel Pièces et Main d’Oeuvre (#PMO) a dirigé au sein des éditions L’Échappée la collection Négatif. Ce groupe, qui s’était fait connaître pour son opposition aux nanotechnologies, va, autour des années 2013-2014, intensifier ses prises de positions ouvertement antiféministes et transphobes. Celles-ci seront suivies de déclarations islamophobes et de collaborations régulières avec des publications proches de l’extrême-droite telles RageMag, Le Comptoir, ou Limite.

    Le développement violemment antiféministe et raciste de PMO, qui dès 2004 attaquait le « popullulationnisme » des « techno-lesbiennes » [2], devint emblématique des glissements réactionnaires potentiels du #courant_anti-industriel, qui trouvent un terrain propice dans ses tendances à l’essentialisation positive de la « Nature » et sa négation de la pluralité des rapports de domination au profit d’une seule critique, celle du « techno-totalitarisme » des « technocrates » qui menacerait une humanité indifférenciée.

    Il aurait été concevable que le courant anti-industriel (qui a émergé au cours des années 1980 avec la revue post-situationniste l’Encyclopédie des Nuisances devenue ensuite maison d’édition), dont de nombreu·ses membres se revendiquent de l’anarchisme, se distingue de ces offensives réactionnaires en leur sein et en produise une critique émancipatrice. Ni l’un ni l’autre n’est arrivé.

    PMO a continué à évoluer sans encombre au sein du mouvement anti-industriel [3]. Et PMO a essaimé. Des initiatives sont nées, se revendiquant de leur héritage réactionnaire, comme le podcast Floraisons, ainsi que les Éditions Libre et la branche française de Deep Green Resistance (DGR), toutes deux co-fondées par Nicolas Casaux et Kevin Haddock, qui revendiquent une transphobie assumée.

    • Cette brochure semble prendre pas mal acte des critiques faites sur les cartographies à la va-vite des liens entre anti-indus et réacs voire fachos, et du coup détaille immensément plus les griefs de chaque personne importante du mouvement anti-indus français, avec des citations détaillées cette fois des passages problématiques, ainsi que les liens très explicites (et non pas fantasmés) entre telle ou telle personne avec des gens ou des magazines parfaitement ouvertement fascistes ou qanoniste, etc.

      #critique_techno @pmo #PMO #Éditions_L'échappée #Cédric_Biagini #Guillaume_Carnino #Patrick_Marcolini #Charles_Robin #Olivier_Rey #Paul_Cudenec #Anselm_Jappe #Nicolas_Casaux #Nicolas_Bonnani #Éditions_La_Lenteur #Éditions_Le_monde_à_l'envers #Alexis_Escudero #Matthieu_Amiech #Jean-Claude_Michéa #Bertrand_Louard @tranbert #Paul_Kingsnorth #Laurent_Mucchielli #Raphaël_Deschamps #complotisme #antisémitisme

    • Outre ses présupposés idéologiques non explicites mais implicitement présentés comme des évidences indiscutables (px : critiquer la PMA = manif pour tous), ce qui me frappe, c’est cette méthode de #culpabilité_par_association (tel personnage douteux politiquement approuve un bouquin ou une idée, donc ceux qui l’approuvent aussi ou qui ne la dénoncent pas partagent les mêmes positions politiques). C’est un procédé de flic.

      Ce texte se termine avec cet appel :
      « Chacun•e doit faire face à ses responsabilités. »
      C’est pourtant une lettre de #dénonciation_anomyne particulièrement calomniatrice sur certains points - non signée et sans contact pour une réponse.
      Quel courage ont ces gens, quel sens des responsabilités !!!

      Mais il est a craindre que ce torchon ait un certain succès parmi les gens qui partagent les mêmes présupposés idéologiques.

      A suivre...

      Les réponses à ce texte :

      https://seenthis.net/messages/1035286

      #calomnie #sectarisme #gauchisme, etc.

    • Daniel Bernabé
      2018 – La trampa de la diversidad. Ediciones Akal. Colección A fondo. ISBN 978-84-460-4612-7.27​

      Traduction Editions l’Echappée
      2022 - Le piège identitaire : l’effacement de la question sociale

      (je note les deux titres pour les comparer)

      Avant-propos
      Par Patrick Marcolini

      L’IDENTITÉ, LA MANIÈRE dont nous nous définissons et la façon dont les autres nous regardent occupent aujourd’hui une place centrale, déterminante, dans le débat public. Pas une semaine, parfois pas un jour ne passe sans qu’un groupe social, par la voix d’activistes, ne proteste contre les « stéréotypes » qui pèsent sur lui, ne revendique son droit à la « visibilité », ou ne demande une forme ou une autre de « reconnaissance » de ses spécificités. Ce phénomène n’est pas limité à la France, et touche désormais la plupart des pays occidentaux, et même bien au-delà. Partout où il gagne en intensité, la gauche, comme le reste de la société, est sommée de prendre position sur ces questions, et prend généralement le parti de soutenir ces activistes au nom du combat contre les discriminations et pour la justice sociale.

      Toute une partie de la gauche et de l’extrême gauche s’affaire ainsi depuis des années à répandre les principes de l’écriture inclusive, à déconstruire les clichés qui pèsent sur les personnes LGBT, à soutenir l’organisation de groupes de parole non mixtes pour les « racisés », à veiller à ce que la « diversité » soit correctement représentée à la télévision, au cinéma, dans les séries ou les publi- cités et ce ne sont que quelques exemples. Mais en consacrant ses efforts à agir sur les représentations, le langage, les imaginaires, ne risque-t-elle pas de délaisser un terrain plus concret, celui de l’économie et de la conquête d’une égalité matérielle pour tous ? Autrement dit, les questions sociétales ne sont-elles pas en train de remplacer la question sociale ?

      AVANT-PROPOS Page 7

      –—
      Je vous laisse juge de la confusion portée.
      Je n’ai pas lu ce livre, j’en ferai un résumé si j’arrive à en tourner les pages.
      L’actuel résumé serait de type
      Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis.

    • Et je pense que ces diverses assertions (dois-je dire accusations ?) sont récurrentes, et le principe sous-tendu ne date pas d’aujourd’hui. La grande cause passe avant tout. C-a-d que toute revendication qui d’après ses détracteurs s’éloignerait de la « question sociale » tel qu’elle serait définie par les penseurs masculins blancs de la gauche est vouée au pilori. Quitte à traiter les féministes d’identitaires. Du moment que le troupier donne les cartes qu’il vient de rebattre à ses nouveaux amis réacs.

    • C’est très court et c’est du vécu.

      merci @tranbert j’ai lu ton texte sur ton site wordpress
      Je me méfie toujours de la réaction au vécu dans le sens où il nous mène plutôt du mal-vécu vexant à un conflit disproportionné ou mal dirigé. Loin de refuser de me questionner sur les nouveaux types d’investissement de l’espace politique.
      Je ne suis pas théoricienne et je ne fais pas de prosélytisme, j’essaye de m’en tenir à observer mes contemporain·es et leurs modalités de survie.

      Soyons clairs : La gauche (je ne parle même pas de celle au pouvoir) à un problème politique profond et cela ne vient ni des féministes ni des LGBT ni des anti-racistes ou des handicapés. Il faut arrêter de trouver plus petit que soi à taper.

      Ce n’est pas ex-nihilo si les luttes politiques contre les systèmes autoritaires ont perdu de l’attrait en moins de 20 ans. Mais c’est bien une perte d’énergie de contrer les nouvelles générations qui agissent évidemment différemment.

    • Ce qui manque à ce texte, c’est un hommage préalable aux auteurs du courant industriel comme ayant réussi à rendre légitime la critique sociale des technologies, ce qui n’était pas du tout le cas il y a 20 ans.

      Comme cela n’est fait à aucun moment, cela donne l’impression que les auteurs du texte sont totalement indifférents à cette question de la critique des techniques, qui constitue pourtant le cœur, comme son nom l’indique, du courant anti-industriel.

      Du coup, le résultat prend la forme d’une chasse aux sorcières vraiment détestable qui s’intéresse beaucoup plus aux personnes (que l’on cite), qu’aux idées, qui ne sont que survolées.

      Et c’est chiant. C’est confondre l’activité de discernement dans la pensée avec le besoin de s’insérer dans un milieu ou une communauté.

      Parce qu’en suivant les idées plutôt que les hommes, il serait tout à fait possible de s’intéresser aux auteurs du courant-industriel quand ils parlent de technologies, et beaucoup moins quand ils parlent d’autre chose, quand ils s’aventurent sur le terrain glissant de la « culture » avec un risque élevé de dire des conneries.

      Et sur ce terrain-là je trouve qu’il y a eu un égarement, précoce, avec des auteurs comme Christopher Lasch ou Jean-Claude Michéa ("de l’impossibilité de dépasser le capitalisme par sa gauche") comme tentative de faire un lien avec des classes populaires (la common decency de George Orwell) peut-être largement fantasmées comme étant porteuse de « bon sens », le qualificatif de « réactionnaire » souvent revendiqué, pour s’opposer à la gauche progressiste culturellement qui serait l’allié objectif du capitalisme.

      A la fin le résultat n’est pas du tout étonnant. Et ennuyeux, dans tous les sens du terme. Ennuyeux parce que le texte assez dégueulasse dans sa forme sera sans doute difficilement critiquable sur le fond. Ennuyeux parce que rien ne prouve la pertinence pour le progrès de l’humanité d’aller jouer les virtuoses de l’argumentation sur le terrain des identités culturelles ou de genre, des vaccins, du complotisme etc.

    • Un commentaire sur TW :

      sauf que ce texte ne rend aucunement compte des différences entre les courants, tout est mis dans le même sac. Le tout pour élever des digues ? beau projet

      Et je suis d’accord avec la toute première phrase de @deun : des gens qui sont doucement technocritiques en 2023 pataugeraient toujours dans leur techno-béatitude sans les enquêtes détaillées de PMO sur les nanos, sur la technopolice (avant que la quadrature et d’autres utilisent ces termes), sur l’ensemble de la chaine horrible des téléphones mobiles des mines en amont jusqu’aux décharges en aval, et ça 15 à 20 ans au moins avant que ce soit repris (trop tard, une fois que tout est en place). Beaucoup de journalistes ou militants écolo n’ont souvent fait que reprendre les enquêtes de PMO après coup sans trop le dire… Et on peut parfaitement admettre ça tout en les critiquant vertement pour leur égo et leur ironie permanente anti-féministe ces dernières années (et ya largement de quoi citer des saloperies contrairement à ce que dit Creuse Citron https://seenthis.net/messages/1017186)

    • https://comptoir.org/2021/11/16/renaud-garcia-le-militantisme-woke-ne-cherche-pas-a-convaincre-mais-a-rege

      Pour Renaud Garcia dans cet interview l’ennemi principal ce sont les « technologistes » face aux « naturiens ».

      ça simplifie grandement l’analyse de la société, mais ça pose pas mal de problèmes :

      – On se lance dans des batailles un peu vaines contre des gens proches de nous politiquement (à moins de penser que les gens qui luttent contre les discriminations sont forcément infréquentables par ceux qui critiquent les technologies ?), mais qui défendent ou utilisent des outils high tech.
      Ça donne donne des normes de bienséance pour se faire accepter de certains milieux militants, des idéologies qui fonctionnent comme critère d’appartenance d’abord, plutôt que comme base pour rendre intelligible le monde social. Le milieu anti-industriel est-il plus accueillant que les milieux dénoncés par Garcia dans cet interview et n’a-t-il pas lui aussi ses propres codes pour se faire accepter ?

      – La référence à la nature est très souvent problématique quand on fait partie d’un catégorie structurellement dominée. Par exemple une bonne partie du courant féministe a du faire la critique des assignations à des rôles sexués en expliquant qu’elles étaient des constructions sociales qui s’appuyaient sur l’évidence biologique qu’il existe naturellement des femmes et des hommes.

      – Est-ce qu’il existe dans la société un camp unifié défendant le déferlement technologique et revendiquant son existence ?
      Si jamais ce n’est pas le cas, alors le militant anti-tech va devoir passer son temps à essayer de classer les gens en fonction de ce qu’ils disent ou font des technologies... dont l’usage est pourtant rendu obligatoire, comme ils le dénoncent eux-mêmes.

      – Est-ce qu’un groupe social (mettons les ingénieurs et leurs soutiens) entraîne le reste de la société à suivre passivement ce déferlement technologique ?
      Si jamais ce n’est pas le cas, que le phénomène est plus complexe, alors on court le risque de passer à côté d’autres facteurs qui expliquent qu’ils soit aussi compliqué de résister aux technologies.
      Par exemple, comment ne pas voir que les innovateurs de la silicon valley ne sont pas seulement des ingénieurs mais aussi des businessmen qui ont su inventer le modèle économique rendant possible le déferlement de leur technologies ?

      – Que faire des gens qui participent à ce déferlement bien plus passivement, en recevant un salaire par exemple mais en y effectuant des micro-tâches s’insérant dans le grand tout du système technicien ? Les culpabiliser ? Les enjoindre à déserter ?
      On en arrive alors à des considérations sur l’individu qui a le courage de résister et celui ne l’a pas, comme dans cet extrait d’une interview de PMO :

      Les gens qui vous demandent « comment résister » ont rarement envie de le faire ; et concluent souvent d’un air navré que, non, ils ne peuvent ou ne veulent pas faire ce que vous suggérez. En fait, on devrait retourner la question et leur demander, » Et vous ? Que faites-vous ? Qu’êtes-vous prêt à faire personnellement, par vous-même, pour résister, à part faire partie du collectif machin et même d’un tas de collectifs machins ? »

      https://comptoir.org/2021/10/26/pieces-et-main-doeuvre-la-cybernetique-affaiblit-notre-autonomie-de-pensee

      – Finalement on relativise le problème de la montée en puissance de l’extrême-droite, comme le fait Garcia dans cet interview, du fait qu’on trouve à droite des conservateurs dont le conservatisme déborde parfois un peu le champ culturel pour s’intéresser aux technologies d’une façon critique - quoique pour eux c’est une question secondaire et qu’ils pourront facilement changer d’avis sur cette question.

    • @deun @rastapopoulos
      Oulala ! Le niveau monte, le niveau monte : « Cé sui ki di ki yé ».
      Ça sent le naufrage de la pensée biberonnée aux post-modernes.

      Dans sa version initiale comme dans cette préface, Le désert de la critique n’est finalement qu’une tentative, effectuée du fond de ma tranchée, pour révéler ce clivage principal entre technologistes et naturiens. Et faire tomber, par là même, ce mur de stupidité qui nous encercle, et réduit chaque jour un peu plus la pensée à des réflexes conditionnés.

    • lol @tranbert c’est très clairement toi qui vient répondre des ironies fielleuses sans aucun argument suite à une liste de remarques pas spécialement débiles, et ensuite c’est toi qui te plaint du niveau maternelle, c’est un peu l’hopital qui se fiche de la charité non ? :p

      On dirait qu’en fait n’importe quelle critique ne te sied, quelque soit d’où qu’elle vienne… Dès qu’il y a une critique tu réponds par une ironie et un air de « non mais c’est bon on a raison, on nous la fait pas ». Et après ça se plaint à la Garcia qu’il n’y a pas/plus de « critique » ? Mais qui pourrait avoir envie de critiquer et de débattre de quoi que ce soit, vu que ça ne sert à rien dans ces conditions ? (et à quelles conditions plausibles et honnêtes ce serait possible ?)

      Bref faut en avoir du courage après 20 ans d’engueulades ironiques post-situ « je-t’excommunie-avant-que-tu-m’excommunies », pour avoir encore envie de passer du temps à critiquer avec des arguments… (et pourtant yen a qui sont toujours là… on doit être maso :p)

    • Comme c’est Noël, je vais faire un peu de pédagogie.

      Lorsqu’on pose la question :

      Que faire des gens qui ...

      Historiquement il y a eu deux réponses :
      On les envoie en camp de rééducation (solution de gauche),
      On les envoie en camp d’extermination (solution de droite).
      (dans les fait c’était souvent la même chose...)
      Mais qui est ce « on » ?
      C’est la domination !!!

      Historiquement toujours ceux qui ont posé la question « Que faire des pauvres ? » (ceux qui ne sont pas comme nous des rentiers qui vivons confortablement du travail des autres) sont à l’origine du complexe idéologique qui donnera naissance au capitalisme industriel.

      https://sniadecki.wordpress.com/2015/04/23/townsend-1786-1788

      Autrement dit, ceux qui posent ce genre de questions ( @deun ) et ceux qui ne voient pas où est le problème à réfléchir depuis cette position ( @rastapopoulos ) se sont tellement identifiés au point de vue propre à la domination qu’ils ne sont plus capables de comprendre une action politique fondée sur la liberté et l’autonomie des « gens ».

      L’enseignement historique du XXe siècle est (devrait être) que l’ on ne peut pas combattre l’aliénation sous des formes elle-mêmes aliénées , c’est-à-dire en reproduisant les structures hiérarchiques et leur point de vue surplombant.

      Bref, vous avez une conception véritablement réactionnaire de l’émancipation.

      Car ce que vous voulez ce n’est pas l’émancipation. Ceux qui demandent Que faire des gens attendent encore qu’un sauveur, un prince charmant et éclairé, un homme ou une femme providentielle, le père ou la mère Noël (soyons inclusif !) viennent leur dire quoi faire de leur vie et de celle des autres.

      En ce qui me concerne (mais sur ce point je crois pouvoir parler au nom des technocritiques), je n’ai pas pour ambition de devenir Ministre du démantèlement de l’industrie dans un gouvernement décroissant.

      Nous n’allons rien faire des gens qui ... Nous allons poursuivre notre analyse du monde tel qu’il ne va pas et la faire connaître en dépit des calomnies et des imbéciles qui les propagent à travers leurs questions stupides. Les « gens » s’empareront de ces idées ou pas, ils tenterons ou pas d’agir en conséquence.

      Notre critique de la technologie n’a pas pour but de tracer une ligne de démarcation entre « amis » et « ennemis » au sein de ceux qui sont dominés ( @touti ), contrairement à celleux qui nous jettent leurs anathèmes à la figure et n’ont rien de plus pressé que d’excommunier les mécréants et les hérétiques à leur ligne idéologique.

      Notre critique de la technologie est ... une critique de la technologie et de ses conséquences mortifères et aliénantes qui devrait amener chacun en conscience à se poser des questions sur la manière dont il vit et participe à la destruction des conditions de cette vie sur Terre.

      Certains ne veulent pas se poser ces questions. Tant pis pour eux.

      D’autres préfèrent nous calomnier parce qu’ils veulent que personne ne se pose ces questions. Car eux, ils savent quoi faire des gens qui ...

      Et puis il y a ceux qui ont tout oublié ...

      Joyeux Noël !

    • @tranbert répondre avec autant de mépris tient du comique. Ton texte est un prêche de curé où tu donnes à ton « nous » la vérité vraie à inculquer à ceux qui ont des questions stupides. J’ai une question stupide : d’où viens-tu, quel âge as-tu ?

      Cela nous divertira de la question sur l’essentialisme naturiste déversé par certains technocritiques, qui permet leur forte accointance avec l’xdroite et leurs conservateurs de traditions.

      Dommage que tu souhaites rester aveugle à cette problématique de départ (technocritique et conservatisme) dans laquelle les technocritiques se sont vautrés à force de mépris.

    • Je tiens à redire que je n’apprécie aucunement cette brochure Le naufrage... Des personnes qui se reconnaissent dans la critique anti-industrielle ne portent aucunement des positions conservatrices sur le plan culturel. Elles n’ont pas forcément lu les textes cités qui posent problème, mais elles en lu d’autres. Cette étiquette "anti-industrielle" est bien pratique pour mettre tous les auteurs dans le mêmes sacs. Cependant chaque auteur parle en son nom et non pas au nom de tous les anti-industriels.

      Reste que les jeunes générations, très sensibilisées aux questions des discriminations, ne vont pas aller lire les textes de ce courant qui pourraient les intéresser, à cause de certaines prises de positions contraire à leur préoccupation première, qui est pourtant légitime.

      Par exemple PMO dans "Ceci n’est pas une femme" :

      (...) le capitalisme technologique, qu’on le nomme société du Spectacle, société de consommation, société post-industrielle, post-moderne, est tout, sauf raciste, sexiste,
      xénophobe, homophobe, etc. C’est au contraire une condition de sa prospérité que d’être aussi inclusif, ouvert, égalitaire que possible envers les identités de genre, de sexe, d’ethnie, de religion.

      En dehors du fait que ça ne tient pas la route factuellement (oui l’intérêt du capitalisme est bien de vendre, mais une condition de sa prospérité est bien de maintenir les divisions sociales et non les abolir), il y a là bien une prise de position politique de qui tient à se couper de toute alliance avec les gens qui luttent contre des discriminations diverses. Le texte est d’une grande violence, méprisant et souvent alambiqué (ainsi le passage tenant à faire passer la nouvelle droite pour technophile pour mieux assumer le conservatisme social du texte. Il faudrait donc comprendre que PMO n’est pas d’extrême-droite parce que certains de leurs théoriciens ne sont pas à tout moment technocritiques. Absurde. Juste, l’extrême-droite s’en fout, de ce débat.).

      Peut-être que d’autres auteurs du courant anti-industriels se sont positionnés là-dessus, je ne sais pas.

      Pour moi il est clair que simplement critiquer les technologies sans en analyser la dynamique globale capitaliste et marchande fait qu’on va chercher les ressorts de cette dynamique dans des choix, choix qui seraient faits par certaines catégories de la population qui y ont intérêts (la classe technologique).
      Il suffirait alors de s’extraire du champ d’influence culturel de cette classe technologique, pour lui opposer d’autres valeurs. Une forme de culture matérielle plus sobre, à rechercher dans le passé par exemple, qui malheureusement est difficilement détachable de formes sociales elles-mêmes antérieures, que l’on va finir par idéaliser pour cette raison qu’elles étaient liées à un état antérieur du développement technologique.

      Creuse citron dans "A propos de PMO et de la « question trans »" - un texte ne critiquant finalement pas vraiment le "Ceci n’est pas une femme de PMO" - écrit à propos des luttes trans :

      A les croire il n’y a rien d’autre dans leur lutte ; et effectivement on chercherait en vain sur leur site un texte d’analyse générale ou programmatique un tant soit peu conséquent, qui permettrait au moins d’avoir des positions claires à discuter.

      ... sans voir que le même constat peut être fait des texte anti-industriels. Comment leur reprocher plus qu’aux personnes trans luttant pour se faire accepter ? C’est justement cette attention (compréhensible et légitime pour moi) quant à cette fuite en avant technologique qui peut en devenir obsédante, et même malheureusement en faire une question identitaire au sens d’existentiel.
      C’est pourquoi à mon sens tous les milieux militants sont très rapidement problématiques. Leurs causes sont justes tant qu’elles permettent encore de se décentrer et d’écouter le souci des autres.

    • Notre critique de la technologie n’a pas pour but de tracer une ligne de démarcation entre « amis » et « ennemis » au sein de ceux qui sont dominés ( @touti ), (...)

      Effectivement c’était le sens de ma question « que faire des gens...? ». Que faire, dans une critique anti-industrielle se bornant à chercher des ennemis (la classe technologique de Garcia, les technocrates de PMO etc), des gens qui utilisent ou développent des technologies, qui ne le font pas par choix ou selon une idéologie technophile ?
      Comment tu peux assumer que le texte de PMO « Ceci n’est pas une femme » ne cherche pas à se faire des ennemis parmi les personnes dominées ? A moins que tu ne penses que les trans et les femmes ne sont pas des catégories dominées (comme le stipule PMO - cf. la citation plus haut) ?

  • Le #théorème_de_Marguerite

    L’avenir de Marguerite, brillante élève en Mathématiques à l’ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa promo, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bouscule toutes ses certitudes et l’édifice s’effondre. Marguerite décide de tout quitter pour tout recommencer.

    https://www.youtube.com/watch?v=u355hd20X50


    http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-prochainement/le-theoreme-de-marguerite.html
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Th%C3%A9or%C3%A8me_de_Marguerite
    #film #mathématiques #conjecture_de_Goldbach #pyramide_de_Goldbach

  • Dans la #Manche, les coulisses terrifiantes du sauvetage des migrants

    Il y a deux ans, au moins 27 personnes périssaient dans des eaux glaciales au large de Calais, après le naufrage de leur embarcation. Mediapart a enquêté sur les pratiques des différents acteurs missionnés pour sauver celles et ceux qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni par la mer.

    « Parfois, ils refusent notre appel, parfois ils décrochent. Quand j’appelle le 999, ils me disent d’appeler les Français, et les Français nous disent d’appeler les Anglais. Ils se moquent de nous. » Ces quelques phrases, issues d’un échange entre un membre de l’association #Utopia_56 et un exilé se trouvant à bord d’une embarcation dans la Manche, résument à elles seules les défaillances du #secours en mer lorsque celui-ci n’est pas coordonné.

    Elles illustrent également le désarroi de celles et ceux qui tentent la traversée pour rejoindre les côtes britanniques. Le 20 novembre 2021, les membres d’Utopia 56 ont passé des heures à communiquer par messages écrits et audio avec un groupe d’exilé·es qui s’était signalé en détresse dans la Manche. « Nous avons appelé tous les numéros mais ils ne répondent pas. Je ne comprends pas quel est leur problème », leur dit un homme présent à bord. « Restez calmes, quelqu’un va venir. Appelez le 112 et on va appeler les #garde-côtes français, ok ? » peut-on lire dans les échanges consultés par Mediapart.

    « Comme ils ont pu nous contacter, on a relancé le #Cross [#Centre_régional_opérationnel_de_surveillance_et_de_sauvetage_maritimes – ndlr], qui a pu intervenir. Mais on peut se demander ce qu’il se serait passé pour eux si ça n’avait pas été le cas », commente Nikolaï, d’Utopia 56. Cet appel à l’aide désespéré a été passé seulement quatre jours avant le naufrage meurtrier du #24_novembre_2021, qui a coûté la vie à au moins vingt-sept personnes, parmi lesquelles des Afghan·es, des Kurdes d’Irak et d’Iran, des Éthiopien·nes ou encore un Vietnamien.

    Un an plus tard, Le Monde révélait comment le Cross, et en particulier l’une de ses agent·es, avait traité leur cas sans considération, voire avec mépris, alors que les personnes étaient sur le point de se noyer. Une #information_judiciaire a notamment été ouverte pour « homicides », « blessures involontaires » et « mise en danger » (aggravée par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence), menant à la mise en examen de cinq militaires pour « #non-assistance_à_personne_en_danger » au printemps 2023.

    « Ah bah t’entends pas, tu seras pas sauvé », « T’as les pieds dans l’eau ? Bah, je t’ai pas demandé de partir »… Rendue publique, la communication entre l’agente du Cross et les exilé·es en détresse en mer, en date du 24 novembre, a agi comme une déflagration dans le milieu associatif comme dans celui du secours en mer. Signe d’#inhumanité pour les uns, de #surmenage ou d’#incompétence pour les autres, cet épisode dramatique est venu jeter une lumière crue sur la réalité que subissent les migrant·es en mer, que beaucoup ignorent.

    « Urgence vitale » contre « urgence de confort »

    Entendue dans le cadre de l’#enquête_judiciaire, l’agente concernée a expliqué faire la différence entre une situation d’« #urgence_vitale » et une situation de « #détresse » : « Pour moi, la détresse c’est vraiment quand il y a une vie humaine en jeu. La plupart des migrants qui appellent sont en situation de détresse alors qu’en fait il peut s’agir d’une urgence de confort », a déroulé la militaire lors de son audition, précisant que certains cherchent « juste à être accompagnés vers les eaux britanniques ».

    Elle décrit aussi des horaires décalés, de nuit, et évoque des appels « incessants » ainsi que l’incapacité matérielle de vérifier les indicatifs de chaque numéro de téléphone. Un autre agent du Cross explique ne pas avoir souvenir d’un « gros coup de bourre » cette nuit-là. « Chaque opération migrant s’est enchaînée continuellement mais sans densité particulière. » Et de préciser : « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de densité particulière que nous faisons le travail avec plus de légèreté ; aucun n’est mis de côté et chaque appel est pris au sérieux. »

    Deux sauveteurs ont accepté de se confier à Mediapart, peu après le naufrage, refusant que puisse se diffuser cette image écornée du #secours_en_mer. « C’est malheureux de dire des choses comme ça », regrette Julien*, bénévole à la #Société_nationale_de_sauvetage_en_mer (#SNSM). Il y a peut-être, poursuit-il, « des personnes avec moins de jugeote, ou qui ont décidé de se ranger d’un côté et pas de l’autre ».

    L’homme interroge cependant la surcharge de travail du Cross, sans « minimiser l’incident » de Calais. « La personne était peut-être dans le rush ou avait déjà fait un certain nombre d’appels… Ils sont obligés de trier, il peut y avoir des erreurs. Mais on ne rigole pas avec ça. »

    Lorsque des fenêtres météo favorables se présentent, sur une période d’à peine deux ou trois jours, le Cross comme les sauveteurs peuvent être amenés à gérer jusqu’à 300 départs. Les réfugié·es partent de communes de plus en plus éloignées, prenant des « #risques énormes » pour éviter les contrôles de police et les tentatives d’interception sur le rivage.

    « Cela devient de plus en plus périlleux », constate Julien, qui décrit par ailleurs les stratégies employées par les #passeurs visant à envoyer beaucoup d’exilé·es d’un seul coup pour en faire passer un maximum.

    Il y a des journées où on ne fait que ça.

    Alain*, sauveteur dans la Manche

    « En temps normal, on arrive à faire les sauvetages car nos moyens sont suffisants. Mais à un moment donné, si on se retrouve dans le rush avec de tels chiffres à gérer, on a beau être là, avoir notre #matériel et nos #techniques de sauvetage, on ne s’en sort pas. » Julien se souvient de cette terrible intervention, survenue fin 2021 au large de la Côte d’Opale, pour laquelle plusieurs nageurs de bord ont été « mis à l’eau » pour porter secours à un canot pneumatique disloqué dont le moteur avait fini à 23 heures au fond d’une eau à 7 degrés.

    Présents sur zone en une demi-heure, les nageurs récupèrent les exilé·es « par paquet de trois », essayant d’optimiser tous les moyens dont ils disposent. « On aurait peut-être eu un drame dans la Manche si on n’avait pas été efficaces et si les nageurs n’avaient pas sauté à l’eau », relate-t-il, précisant que cette opération les a épuisés. L’ensemble des personnes en détresse ce jour-là sont toutes sauvées.

    Le plus souvent, les sauveteurs font en sorte d’être au moins six, voire huit dans l’idéal, avec un patron qui pilote le bateau, un mécanicien et au moins un nageur de bord. « Le jour où on a frôlé la catastrophe, on était onze. Mais il nous est déjà arrivé de partir à quatre. »

    Alain* intervient depuis plus de cinq années dans la Manche. La surface à couvrir est « énorme », dit-il. « Il y a des journées où on ne fait que ça. » Ce qu’il vit en mer est éprouvant et, « au #drame_humain auquel nous devons faire face », se rajoute parfois « le #cynisme aussi bien des autorités françaises que des autorités anglaises ».

    On a sauvé en priorité ceux qui n’avaient pas de gilet. Les autres ont dû attendre.

    Alain* à propos d’un sauvetage

    Il évoque ce jour de septembre 2021 où 40 personnes sont en danger sur une embarcation qui menace de se plier, avec un brouillard laissant très peu de visibilité. Ne pouvant y aller en patrouilleur, l’équipe de quatre sauveteurs se rend sur zone avec deux Zodiac, et « accompagne » l’embarcation jusqu’aux eaux anglaises. Mais celle-ci commence à se dégonfler.

    La priorité est alors de stabiliser tous les passagers et de les récupérer, un par un. « Ça hurlait dans tous les sens, mais on a réussi à les calmer », relate Alain qui, tout en livrant son récit, revit la scène. « Il ne faut surtout pas paniquer parce qu’on est les sauveteurs. Plus difficile encore, il faut se résoudre à admettre que c’est un sauvetage de masse et qu’on ne peut pas sauver tout le monde. » Alain et ses collègues parviennent à charger tous les passagers en les répartissant sur chaque Zodiac.

    Lors d’un autre sauvetage, qu’il qualifie de « critique », ses collègues et lui doivent porter secours à une quarantaine d’exilés, certains se trouvant dans l’eau, et parfois sans gilet de sauvetage. « On a sauvé en priorité ceux qui n’avaient pas de gilet, explique-t-il. Mais les autres ont dû attendre notre retour parce qu’on manquait de place sur notre bateau. Et par chance, entre-temps, c’est la SNSM qui les a récupérés. » Ce jour-là, confie-t-il, le Cross a « vraiment eu peur qu’il y ait des morts ».

    Négociations en pleine mer

    À cela s’ajoute la « #mise_en_danger » provoquée par les tractations en pleine mer pour déterminer qui a la responsabilité de sauver les personnes concernées.

    Une fois, raconte encore Alain, le boudin d’un canot pneumatique transportant 26 personnes avait crevé. « On leur a dit de couper le moteur et on les a récupérés. Il y avait un bébé de quelques mois, c’était l’urgence absolue. » En mer se trouve aussi le bateau anglais, qui fait demi-tour lorsqu’il constate que les exilé·es sont secouru·es.

    « Les migrants se sont mis à hurler parce que leur rêve s’écroulait. C’était pour nous une mise en danger de les calmer et de faire en sorte que personne ne se jette à l’eau par désespoir. » Le bateau anglais finit par revenir après 45 minutes de discussion entre le Cross et son homologue. « Plus de 45 minutes, répète Alain, en pleine mer avec un bébé de quelques mois à bord. »

    Qu’est devenu ce nourrisson ? s’interroge Alain, qui dit n’avoir jamais été confronté à la mort. Il faut se blinder, poursuit-il. « Nous sommes confrontés à des drames. Ces personnes se mettent en danger parce qu’elles n’ont plus rien à perdre et se raccrochent à cette traversée pour vivre, seulement vivre. » Il se demande souvent ce que sont devenus les enfants qu’il a sauvés. Sur son téléphone, il retrouve la photo d’une fillette sauvée des eaux, puis sourit.

    Pour lui, il n’y aurait pas de « consignes » visant à distinguer les #eaux_françaises et les #eaux_anglaises pour le secours en mer. « On ne nous a jamais dit : “S’ils sont dans les eaux anglaises, n’intervenez pas.” Le 24 novembre a été un loupé et on ne parle plus que de ça, mais il y a quand même des gens qui prennent à cœur leur boulot et s’investissent. » Si trente bateaux doivent être secourus en une nuit, précise-t-il pour illustrer son propos, « tout le monde y va, les Français, les Anglais, les Belges ».

    Lors de ses interventions en mer, la SNSM vérifie qu’il n’y a pas d’obstacles autour de l’embarcation à secourir, comme des bancs de sable ou des courants particulièrement forts. Elle informe également le Cross, qui déclenche les sauveteurs pour partir sur zone.

    « On approche très doucement du bateau, on évalue l’état des personnes, combien ils sont, s’il y a des enfants, s’il y a des femmes, si elles sont enceintes », décrit Julien, qui revoit cet enfant handicapé, trempé, qu’il a fallu porter alors qu’il pesait près de 80 kilos. Ce nourrisson âgé de 15 jours, aussi, qui dépassait tout juste la taille de ses mains.

    Si les exilés se lèvent brutalement en les voyant arriver, ce qui arrive souvent lorsqu’ils sont en détresse, le plancher de l’embarcation craque « comme un carton rempli de bouteilles de verre » qui glisseraient toutes en même temps vers le centre. Certains exilés sont en mer depuis deux jours lorsqu’ils les retrouvent. « En short et pieds nus », souvent épuisés, affamés et désespérés.

    Des « miracles » malgré le manque de moyens

    Les sauveteurs restent profondément marqués par ces sauvetages souvent difficiles, pouvant mener à huit heures de navigation continue dans une mer agitée et troublée par des conditions météo difficiles. « L’objectif est de récupérer les gens vivants, commente Julien. Mais il peut arriver aussi qu’ils soient décédés. Et aller récupérer un noyé qui se trouve dans l’eau depuis trois jours, c’est encore autre chose. »

    En trois ans, le nombre de sauvetages a été, selon lui, multiplié par dix. Le nombre d’arrivées au Royaume-Uni a bondi, conduisant le gouvernement britannique à multiplier les annonces visant à durcir les conditions d’accueil des migrant·es, du projet d’externalisation des demandes d’asile avec le Rwanda, à l’hébergement des demandeurs et demandeuses d’asile à bord d’une barge, plus économique, et non plus dans des hôtels.

    Pour Julien, les dirigeant·es français·es comme britanniques s’égarent dans l’obsession de vouloir contenir les mouvements migratoires, au point de pousser les forces de l’ordre à des pratiques parfois discutables : comme le montrent les images des journalistes ou des vacanciers, certains CRS ou gendarmes viennent jusqu’au rivage pour stopper les tentatives de traversée, suscitant des tensions avec les exilé·es. Aujourd’hui, pour éviter des drames, ils ne sont pas autorisés à intercepter une embarcation dès lors que celle-ci est à l’eau.

    Dans le même temps, les sauveteurs font avec les moyens dont ils disposent. Un canot de sauvetage vieillissant, entretenu mais non adapté au sauvetage de migrants en surnombre, explique Julien. « On porte secours à près de 60 personnes en moyenne. Si on est trop lourd, ça déséquilibre le bateau et on doit les répartir à l’avant et au milieu, sinon l’eau s’infiltre à l’arrière. » Ses équipes ont alerté sur ce point mais « on nous a ri au nez ». Leur canot devrait être remplacé, mais par un bateau « pas plus grand », qui ne prend pas ce type d’opérations en compte dans son cahier des charges.

    En un an, près de « 50 000 personnes ont pu être sauvées », tient à préciser Alain, avant d’ajouter : « C’est un miracle, compte tenu du manque de moyens. » Il peut arriver que les bénévoles de la SNSM reçoivent une médaille des autorités pour leur action. Mais à quoi servent donc les médailles s’ils n’obtiennent pas les moyens nécessaires et si leurs requêtes restent ignorées ?, interroge-t-il.

    « La France est mauvaise sur l’immigration, elle ne sait pas gérer », déplore Alain, qui précise que rien n’a changé depuis le drame du 24 novembre 2021. Et Julien de conclure : « Les dirigeants sont dans les bureaux, à faire de la politique et du commerce, pendant que nous on est sur le terrain et on sauve des gens. S’ils nous donnent des bateaux qui ne tiennent pas la route, on ne va pas y arriver… »

    Mercredi 22 novembre, deux exilés sont morts dans un nouveau naufrage en tentant de rallier le Royaume-Uni.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/241123/dans-la-manche-les-coulisses-terrifiantes-du-sauvetage-des-migrants
    #Calais #mourir_en_mer #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #France #UK #Angleterre #GB #sauvetage #naufrage #frontières #migrations #asile #réfugiés

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • Le climat, la gauche et l’histoire | #Jean-Baptiste_Fressoz
    https://legrandcontinent.eu/fr/2023/11/03/le-climat-la-gauche-et-lhistoire

    Plusieurs auteurs, cités par Paul Magnette ont cru discerner dans l’histoire de l’énergie le capitalisme dans ses basses œuvres : la machine à vapeur aurait simplement servi à échapper à la contrainte de localisation et à exploiter une main d’oeuvre urbaine et abondante (Andreas Malm) ; le pétrole aurait eu pour effet, voire fonction, de contourner les mineurs et leurs syndicats grâce à sa fluidité (Timothy Mitchell). Ces récits séduisants ne résistent pas à l’analyse : le charbon sert surtout à produire de la chaleur. En Angleterre son extraction commence quand le prix du bois de feu augmente, tirée par la croissance urbaine — la machine à vapeur est davantage un symbole que la cause de l’Anthropocène. Quant au pétrole, il ne contourne pas les mineurs, tout simplement parce qu’il ne remplace pas le charbon ; il sert avant tout à faire avancer des voitures qui pour leur fabrication consomment énormément de charbon ; en outre, la baisse du nombre des mineurs n’est pas causée par le pétrole mais par le progrès technologique dans les mines. L’attrait de l’histoire « politique » de l’énergie qui est aussi son défaut, est qu’elle tend à présenter le changement climatique comme l’effet secondaire d’une entreprise de domination capitaliste. Cette historiographie, apparemment radicale mais rassurante pour la gauche anti-capitaliste, sous-estime l’énormité du défi climatique : sortir du carbone sera autrement plus difficile que sortir du capitalisme, une condition tout aussi nécessaire qu’insuffisante.

    [...]

    Le réchauffement est un phénomène historique, mais comme il fait la somme de l’ensemble de l’agir humain sur la planète il échappe largement à l’histoire. S’il est assez facile pour un historien d’expliquer le réchauffement, identifier ce qui pourrait l’arrêter dépasse l’imagination historique.

    Face au titan climatique, les sciences sociales proposent souvent des « solutions » sans avoir jaugé la profondeur du problème. Les verrous techniques sont écartés, laissés à l’expertise du groupe III du GIEC. On fait comme si la décarbonation était un simple problème d’investissements, un problème d’ingénierie sociale, un problème de volonté politique. [...]

    Dans les années 1990-2000, beaucoup d’énergie a été dépensée pour débattre des avantages respectifs de la taxe carbone ou des droits à polluer, alors qu’il aurait fallu expliquer qu’on ne saurait décarboner l’acier, le ciment, l’aviation etc. et donc convenir des moyens démocratiques et équitables d’en réduire drastiquement la consommation. Il en découlerait une redéfinition du débat climatique centré sur la répartition juste et efficace des biens matériels à l’échelle mondiale : la grande question de la gauche depuis son origine et le trait d’union qui relie le socialisme à l’éco-socialisme.

    • Contrairement à l’expression de « crise environnementale » qui sous-entendait une épreuve brève dont l’issue serait imminente, l’Anthropocène désigne un point de non-retour. Ce que nous vivons n’est pas une simple crise mais une bifurcation à l’échelle de l’histoire géologique de la Terre. Le développement économique des derniers siècles modifiera l’environnement de ceux à avenir. Nous ne nous sortirons pas de l’Anthropocène et nous ne connaîtrons plus les climats de l’Holocène. Ce qui a été moins compris — et la faute en revient à une vision aberrante de l’histoire matérielle — est que cette irréversibilité s’appliquait presque autant à l’anthropos qu’à la planète. L’Anthropocène désigne une double irréversibilité, une double accumulation, un cumul de cumuls : non seulement les flux de matière s’empilent dans les différents compartiments du système-terre, mais les flux matériels anthropogéniques suivent eux-aussi une logique additive.

      Toute discussion sérieuse sur les questions environnementales devrait partir du constat historique quelque peu inquiétant que les innovations technologiques n’ont, jusqu’à présent, jamais fait disparaître un flux de consommation matérielle. Au cours du XXe siècle, dans le monde, l’éventail des matières premières s’est élargi et chacune a été consommée en quantité croissante [3]. Les processus de substitution technologiques ont donc pour l’instant toujours été compensés par l’élargissement des marchés, par les effets rebonds et par les réorientations d’usage.

      [3] Sur les soixante-dix matières premières principales, Christopher L. Magee et Tessaleno C. Devezas ne recensent que six qui ont décru depuis 1960 : l’amiante, le mercure, le beryllium, le tellurium, le thallium et la laine de mouton, auxquels on pourrait ajouter l’huile de baleine.

  • Senegal. Un’altra strage in mare sulla “rotta delle Canarie”
    https://www.meltingpot.org/2023/11/senegal-unaltra-strage-in-mare-sulla-rotta-delle-canarie

    Nonostante i due tentativi falliti, B. Diagne, trentenne senegalese originario del Baol, promette di imbarcarsi di nuovo su una piroga, se si presenterà l’occasione, il prima possibile. E’ uno dei sopravvissuti di quella che potrebbe essere una nuova terribile strage sulla cosiddetta “rotta delle Canarie” che dall’Africa occidentale va verso le isole spagnole, quindi in Europa. Da ormai diversi anni è da considerare una delle “rotte” più letali al mondo. Nella sua testimonianza, raccolta da Seneweb, Diagne racconta di quei tre terribili giorni sulla piroga e spiega che ha corso questo pericolo, rischiando la vita, per provvedere ai suoi (...)

    #Rapporti_e_dossier #Confini_e_frontiere #Mattia_Iannacone #Interviste #Radio_Melting_Pot

  • #Titane, #lithium : l’#Europe ouvre « un open bar pour l’#industrie_minière »

    Plutôt que l’instrument d’une transition « verte », la future législation européenne sur les #matières_premières_critiques est une offrande aux industries polluantes, dénonce Laura Verheecke de l’Observatoire des multinationales.

    Reporterre — En quoi consiste la législation européenne sur les matières premières critiques, actuellement discutée ?

    Lora Verheecke — Cette #loi est pensée par la #Commission_européenne pour permettre à l’#Union_européenne (#UE) un approvisionnement plus conséquent et plus sûr en #minerais indispensables pour la transition « verte ». Ces minerais serviront à fabriquer les #capteurs, les #moteurs ou encore les #batteries des #voitures_électroniques, des rotors d’#éoliennes, des #panneaux_photovoltaïques

    En pratique, le texte prévoit un #soutien_financier pour ouvrir des mines hors de l’UE, avec très peu de contraintes pour les entreprises en termes de respect de l’environnement et des populations locales. Il permet aussi d’ouvrir plus de mines en Europe à travers le principe d’« #intérêt_stratégique_supérieur », c’est-à-dire en limitant les motifs d’objection juridique des populations, en reléguant les lois environnementales et démocratiques. Par conséquent, on consultera moins, plus vite et on pourra plus difficilement remettre en cause l’ouverture d’une mine.

    Le processus législatif en cours est très rapide — « le plus rapide de l’histoire » selon certains journalistes — et le brouillon de loi publié en mars par la Commission est aujourd’hui au stade final de discussions et compromis entre le Parlement européen et le Conseil, c’est-à-dire les États membres. Les deux institutions ont déjà arrêté leurs positions.

    Une fois leurs discussions achevées, la loi n’aura plus qu’à être votée par les États membres et le Parlement et elle deviendra loi partout dans l’Union européenne. Si le processus est si rapide, c’est qu’il y a encore peu d’attention publique et médiatique sur ce projet de loi et le soutien est large — mais pas entier — du côté des capitales européennes et des députés européens.

    Dans le rapport Du sang sur le Green Deal publié avec Corporate Europe Observatory (https://multinationales.org/fr/enquetes/du-sang-sur-le-pacte-vert/du-sang-sur-le-green-deal-comment-l-ue-sous-pretexte-d-action-clima), vous montrez comment cette loi, présentée comme favorable au climat, profite largement à l’industrie minière, pourtant « intrinsèquement sale ».

    On peut même affirmer que cette loi s’est transformée en un #open_bar pour l’industrie minière, sale, et celle de l’#armement, mortifère. Elle est le fruit d’un #lobbying soutenu et de longue date, notamment au sein d’un groupe de travail de la Commission, actif depuis les années 80 et qui compte comme membres de nombreuses entreprises telles que #Volkswagen, #Umicore — spécialisé dans la technologie des matériaux —, #Nokia et #Boliden, une entreprise minière suédoise.

    Sous couvert de garantir la #transition_écologique, les conséquences de cette loi seront donc potentiellement désastreuses : une mine est et sera toujours sale. En ouvrir une requiert de grandes quantités de terres, peut entraîner le déplacement de communautés.

    L’extraction des minerais de la terre implique une grande #pollution de l’#eau, des #sols et de l’#air, car cette extraction utilise de nombreux produits chimiques. C’est un réel #danger pour la #biodiversité : en 2019, 79 % de l’extraction mondiale de minerais métalliques provenait de cinq des six biomes les plus riches en espèces, dont les écosystèmes tropicaux forestiers.

    En #France, l’ouverture de la plus grande mine de lithium est prévue pour 2028, dans l’#Allier. Des organisations locales s’y opposent déjà pour éviter la pollution de leurs terres et leurs rivières et le secteur de la mine a été placé sous surveillance comme « site avec une contestation susceptible de se radicaliser à court terme » par les services du ministère de l’Intérieur.

    Parmi les groupes de pression, on retrouve des secteurs de la défense et de l’aéronautique, comme #Airbus ou #Safran. Comment ont-ils influé sur le processus de décision ?

    Airbus et Safran, mais aussi #Dassault, ont rencontré de nombreux décideurs politiques européens. Ils sont également membres de nombreuses associations d’entreprises et paient des agences de lobbying comme #Avisa_Partners pour supplémenter leur lobbying.

    De plus, les portes tournent [1] entre les entreprises de l’armement et l’Union européenne. En 2020, par exemple, l’ex-président de l’Agence européenne de défense est devenu lobbyiste en chef d’Airbus.

    Ces rencontres, études et événements et ces aller-retours leur ont permis de se faire des alliés au sein même de la Commission, au Parlement européen et dans de nombreux États membres. La Commission a même cofinancé une alliance sur les #matériaux_rares — dont #France_Industrie est membre — et créé un groupe d’experts dans lesquels les industriels de l’armement ont voix au chapitre.

    Tout ceci a mené à deux victoires majeures : premièrement, on ouvrira des mines dans le futur à la fois pour les #voitures_électriques, mais aussi pour des #missiles ; et deuxièmement l’extraction de certains minerais sera aidée financièrement et politiquement pour l’industrie de la défense, comme le titane.

    Ce #minerai est aujourd’hui classé stratégique, d’après l’UE, suite au lobbying de l’industrie de la #défense et de l’#aérospatial. Alors même qu’il n’est pas utile à la transition « verte ». Cette catégorisation était une des demandes du PDG de Safran auprès du vice-président de la Commission lors de leur rencontre en mai 2023.

    Pour résumer, la #défense et l’#aéronautique ont tout fait, donc, pour s’assurer que les métaux qui les intéressaient bénéficieraient du même soutien public et des mêmes déréglementations environnementales que ceux qui sont réellement utiles aux transitions climatique et numérique.

    Quel rôle a joué la France et le commissaire français #Thierry_Breton dans ce processus ?

    Les deux ont été des alliés très importants des industriels. M. Breton n’a pas hésité à se faire la voix de l’industrie de l’armement, en clamant notamment en mars 2023, lorsque la Commission européenne dévoilait le projet de loi : « Pas de batteries sans lithium, pas d’éoliennes sans terres rares, pas de munitions sans #tungstène… » Le #lobby européen des entreprises de la défense dira de M. Breton, en novembre 2021 : « Nous sommes très fiers et heureux de vous considérer comme "notre commissaire" ».

    C’est de ce même lobby que la France copiera d’ailleurs une partie de ses positions au Conseil — l’institution au sein de laquelle les États membres débattent. La France a d’ailleurs créé en novembre 2022 un #Observatoire_français_des_ressources_minérales_pour_les_filières_industrielles (#Ofremi), qui a d’ailleurs placé, dès son lancement, les difficultés d’approvisionnement du secteur de la défense au rang de ses priorités. L’Ofremi tient par exemple un discours similaire au PDG de Safran sur le titane.

    Est-il encore possible de sauver ce texte ?

    Ce texte est principalement débattu aujourd’hui dans la bulle européenne d’experts, avec des discussions qui se limitent à des considérations techniques. Il est temps d’avoir une discussion politique pour savoir sous quelles conditions ouvrir des mines et quelle doit être l’utilisation des minerais et terres rares. Nous devons nous poser la question des priorités d’usage. Ouvre-t-on des mines pour des 4x4 électriques lourds, pour des bus électriques ou pour des drones ?

    Il est nécessaire d’avoir une discussion politique sur les conséquences environnementales de notre transition dite verte. Aujourd’hui, ces discussions sont trop absentes du débat public européen. La loi ne mentionne pas la question de notre boulimie de consommation, d’une limite à notre demande en matériaux rares. Sous couvert de #Green_Deal et de transition « verte », on met de côté les nouvelles pollutions, émissions et atteintes aux droits de l’homme à venir.

    Notre chance, ce sont les élections européennes qui approchent : les députés seront de plus en plus réceptifs aux demandes des citoyens européens sur leur position sur ce texte. Certains États membres posent timidement la question de la réduction de notre consommation en minerais et terres rares, comme la Belgique, qui prend la présidence du Conseil en janvier. On peut pousser nos gouvernements à avoir cette position : plutôt qu’ouvrir des mines, ouvrons le débat sur la consommation de minerais.

    https://reporterre.net/Titane-lithium-l-Union-europeenne-ouvre-un-open-bar-pour-l-industrie-min
    #terres_rares #transition_énergétique #énergie #mines #extractivisme

    • Ils sont devenus fou même la gendarmerie s’inquiète de cette nouvelle autorisation de tirer au LBD à bout portant. Ce lanceur de balles de défense crache des balles de caoutchouc à 250 km/h. Le ministère de l’Intérieur donne l’autorisation de tuer à ses supplétifs. C’était déjà le cas mais cette décision doit venir des multiples recours des précédentes victimes survivantes aux violences policières. La gueule ravagée de Hedi à Marseille ne leur a pas suffit. Ils auraient sans doute préféré qu’il soit mort. Voici la réponse de ce gouvernement de fou furieux à la condamnation des violences policières. Il change la loi. Si ça continu, la france va finir comme les states avec plus de flingues que d’habitants.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/271023/le-ministere-de-l-interieur-reduit-la-distance-de-tir-des-lbd-malgre-leur-

    • [Liberté de la police] Le ministère de l’intérieur réduit la distance de tir des LBD malgré leur dangerosité
      https://www.mediapart.fr/journal/france/271023/le-ministere-de-l-interieur-reduit-la-distance-de-tir-des-lbd-malgre-leur-

      Ces cinq dernières années, plus de 35 personnes ont été blessées et une tuée par des tirs de lanceur de balles de défense. Pourtant, dans ses instructions, le ministère de l’intérieur a abaissé la distance réglementaire. Une décision que la gendarmerie conseille de ne pas suivre.

      La liste des blessés ne cesse de s’allonger. Hedi à Marseille, Virgil à Nanterre, Nathaniel à Montreuil, Mehdi à Saint-Denis, Abdel à Angers : tous ont été grièvement touchés par un tir de lanceur de balles de défense après les révoltes suscitées par la mort de Nahel en juin dernier. Mediapart a cherché à savoir quelle était la distance minimum de sécurité que les policiers doivent respecter lorsqu’ils tirent au LBD.

      Le ministère de l’intérieur et la Direction générale de la police nationale ont mis un mois à nous répondre. Et pour cause, cette distance réglementaire a tout simplement été supprimée des récentes instructions, remplacée par une distance dite « opérationnelle » correspondant à celle du fabricant de munitions. Auparavant, pour tirer, un policier devait respecter une distance minimum de 10 mètres. Selon les informations collectées par Mediapart, elle est désormais passée à 3 mètres.

      Une décision dangereuse que la gendarmerie nationale déconseille de suivre.

      Gravement touché au cerveau par un tir de LBD dans la nuit du 1er au 2 juillet, à Marseille, Hedi, 22 ans, subit depuis de multiples interventions chirurgicales. C’est le cas encore en octobre, alors que la prochaine est prévue en novembre. À ce jour, déjà confronté à une potentielle paralysie, Hedi ne sait toujours pas s’il pourra conserver l’usage de son œil gauche.
      Il fait partie des nombreuses victimes du LBD, une arme utilisée par la police et les gendarmes depuis le début des années 2000 (en remplacement du #flashball, apparu à la fin des années 1990). Muni d’un canon de 40 millimètres, ce fusil tire des balles de caoutchouc à plus de 250 km/heure (plus de 73 m/seconde). Le ministère de l’intérieur qualifie le LBD_« d’arme de force intermédiaire », alors même qu’elle est classée « catégorie A2 », c’est-à-dire #matériel_de_guerre, aux côtés notamment des lance-roquettes. Une classification qui laisse peu de doute sur sa létalité.

      Des instructions ministérielles d’août 2017 précisent que « le tireur vise de façon privilégiée le torse ainsi que les membres inférieurs », cibler la tête étant interdit. Lorsqu’une personne est touchée, le policier doit s’assurer de son état de santé et la garder sous surveillance permanente.
      Comme le rappelle une note du ministère de l’intérieur adressée à l’ensemble des forces de l’ordre, en février 2019, les fonctionnaires habilités doivent faire usage du LBD, selon le cadre prévu par le Code pénal et celui de la sécurité intérieure,
      « dans le strict respect des principes de nécessité et de proportionnalité »_.

      Hormis en cas de légitime défense, c’est-à-dire lorsque l’agent, un de ses collègues ou une tierce personne est physiquement menacée, des sommations doivent précéder le tir, qui doit se faire à une distance réglementaire, en deçà de laquelle les risques de lésions sont irréversibles. Mais quelle est cette distance ?

      Une nouvelle munition pas moins dangereuse

      Notre enquête nous a conduits à compulser les instructions ministérielles que nous avons pu nous procurer. Il faut remonter à 2013 pour voir figurer que le LBD « ne doit pas être utilisé envers une personne se trouvant à moins de 10 mètres ».
      Depuis, dans les notes de 2017, 2018 ou 2019, nulle trace de recommandations concernant la distance minimum de sécurité. Seul le règlement de l’armement de dotation de la gendarmerie nationale, mis à jour le 1er septembre 2023, rappelle que « le tir en deçà de 10 mètres, uniquement possible en cas de légitime défense, peut générer des risques lésionnels importants ».
      Interrogée, la Direction générale de la police nationale (#DGPN) n’a pas su nous répondre sur la distance réglementaire, arguant que la doctrine d’emploi du LBD 40 faisait « actuellement l’objet d’une réécriture ». Seule précision, les unités de police utilisent une nouvelle munition, appelée la munition de défense unique (MDU), « moins impactante » que l’ancienne, nommée la Combined tactical systems (CTS).
      Certes, depuis 2019, la MDU, moins rigide et légèrement moins puissante, est majoritairement utilisée par les policiers. Pour autant, elle n’en reste pas moins dangereuse, comme l’attestent les graves blessures qu’elle a pu occasionner, notamment sur Hedi ou sur plusieurs jeunes qui ont perdu un œil lors des révoltes à la suite du décès de Nahel.

      Ce qui est dangereux, c’est que le ministère et la DGPN ont banalisé l’usage du LBD.
      Un commissaire de police

      C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) conseille de conserver, avec cette nouvelle munition, une distance minimum de 10 mètres. En effet, dans une note interne, datée du 12 septembre 2022, adressée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (#DGGN), et que Mediapart a pu consulter, il est stipulé que « par principe de sécurité et de déontologie », il doit être rendu obligatoire pour les gendarmes de ne pas tirer au LBD à moins de 10 mètres.
      Selon un officier, « au sein de la gendarmerie, nous privilégions l’usage du LBD pour une distance de 30 mètres pour faire cesser une infraction s’il n’y a pas d’autres moyens de le faire. Lorsque le danger est plus près de nous, à quelques mètres, nous tentons de neutraliser l’individu autrement qu’en ayant recours au LBD ».
      Quand bien même la nouvelle munition représente une certaine avancée, étant « moins dure et donc susceptible de faire moins de blessures », « elle reste néanmoins puissante et dangereuse. Évidemment, d’autant plus si elle est tirée de près ».

      Un haut gradé de la gendarmerie spécialisé dans le #maintien_de_l’ordre insiste : « Cette nouvelle munition ne doit pas conduire à modifier la doctrine d’emploi du LBD, ni à un débridage dans les comportements. » Il rappelle que le LBD est « l’ultime recours avant l’usage du 9 mm. Son usage ne doit pas être la règle. Ce n’est pas une arme de dispersion dans les manifestations ».

      Information inexacte

      Nous avons donc recontacté la police nationale pour qu’elle nous transmette les dernières directives mentionnant la distance minimum qu’un policier doit respecter. Le cabinet du ministre a, lui, répondu qu’une « distance minimum de sécurité serait communiquée. Il n’y a pas de raison que ce soit différent des gendarmes ». Et pourtant...
      Après moult relances, la Direction générale de la police a déclaré qu’il fallait prendre en compte « la distance opérationnelle des munitions » et « qu’en deçà de 3 mètres, le risque lésionnel est important », assurant que « les doctrines en ce domaine sont communes pour les forces de sécurité intérieures, police nationale et gendarmerie nationale ».
      Une information inexacte puisque la gendarmerie interdit de tirer au-dessous de 10 mètres.

      « Ce qui est dangereux, explique auprès de Mediapart un commissaire de police, c’est que le ministère et la DGPN ont banalisé l’usage du LBD, qui devait initialement être utilisé en cas d’extrême danger, comme ultime recours avant l’usage de l’arme. »

      Un pas a été franchi pour légitimer des tirs de très près.
      Un commandant, spécialisé dans le maintien de l’ordre

      Depuis, après avoir été « expérimenté dans les banlieues, il a été utilisé, depuis 2016 [en fait, depuis le début des années 2000, ndc], dans les manifestations et les mobilisations contre la loi Travail [où la pratique s’est généralisée, ndc]. En enlevant toute notion de distance minimum de sécurité, le ministère gomme la dangerosité de cette arme et des blessures qu’elle cause ».
      Pour ce commissaire, « c’est un nouveau verrou qui saute. On peut toujours contester cette distance, qui était déjà peu respectée, mais elle introduisait néanmoins un garde-fou, aussi ténu soit-il ».
      Avec l’apparition des nouvelles munitions « présentées comme moins impactantes, un pas a été franchi pour légitimer des tirs de très près », nous explique un commandant spécialisé dans le maintien de l’ordre. Ainsi, dans les nouvelles instructions du ministère, « la distance minimum n’existe plus ». « Pire, poursuit ce commandant, on a vu apparaître les termes employés par le fabricant de la munition qui parle de “distance opérationnelle”. »
      En effet, dans une instruction relative à l’usage des armes de force intermédiaire, datée du 2 août 2017 et adressée à l’ensemble des fonctionnaires, sont précisées les « distances opérationnelles », allant de 10 à 50 mètres pour l’ancienne munition, et de 3 à 35 mètres pour la nouvelle. C’est sur cette instruction que s’appuie aujourd’hui la DGPN.
      Selon ce gradé, « même d’un point de vue purement opérationnel, c’est absurde. Car le point touché par le tireur est égal au point qu’il a visé à environ 25 mètres et pas en deçà. Donc il faudrait donner cette distance et non une fourchette ».
      « Avec une distance aussi courte que 3 mètres, c’est presque tirer à bout portant. Et c’est inviter, davantage qu’ils ne le faisaient déjà, les policiers à tirer de près avec des risques gravissimes de blessures. Non seulement les agents manquent de formation, mais avec ces directives, ils vont avoir tendance à sortir leur LBD comme une simple matraque et dans le plus grand flou », conclut-il, rappelant « le tir absolument injustifié de la BAC sur le jeune qui a eu le cerveau fracassé à Marseille [en référence à Hedi – ndlr] ».

      Les déclarations faites à la juge d’instruction du policier Christophe I., auteur du tir de LBD, qui a grièvement blessé Hedi à la tête, en juillet, révèlent l’ampleur des conséquences de la banalisation d’une telle arme.
      Le policier explique que le soir des faits, « il n’y avait pas de consignes particulières sur l’utilisation des armes ». Que Hedi ait pu être atteint à la tête ne le surprend pas. Une erreur aux conséquences dramatiques qui ne semble pas lui poser problème : « J’ai tiré sur un individu en mouvement, dit-il. Le fait de viser le tronc, le temps que la munition arrive, c’est ce qui a pu expliquer qu’il soit touché à la tête. » En revanche, il nie que les blessures d’Hedi aient pu être occasionnées par le LBD, allant même jusqu’à avancer qu’elles peuvent « être liées à sa chute » au sol [moment ou des bouts du projectile se sont incrustés dans sa tête avant d’être découvert par le personnel soignant, obvisously, ndc]

      Dans d’autres enquêtes mettant en cause des tirs de LBD, les déclarations des policiers auteurs des tirs affichent à la fois la dangerosité de cette arme et la banalisation de son usage. L’augmentation du nombre de #manifestants blessés, en particulier lors des mobilisations des gilets jaunes, avait d’ailleurs conduit le Défenseur des droits, Jacques Toubon, à demander, en janvier 2019, la « suspension » du recours au LBD dans les manifestations.
      La France, un des rares pays européens à autoriser le LBD
      Depuis, plusieurs organisations non gouvernementales, parmi lesquelles le Syndicat des avocats de France, la Confédération générale du travail ou le Syndicat de la magistrature, ont saisi la justice pour en demander l’interdiction. En vain. Après avoir essuyé un refus du Conseil d’État de suspendre cette arme, les organisations syndicales ont vu leur requête jugée irrecevable par la Cour européenne des droits de l’homme en avril 2020, estimant que les « faits dénoncés ne relèvent aucune apparence de violation des droits et libertés garanties par la Convention et […] que les critères de recevabilité n’ont pas été satisfaits ».

      À l’annonce du refus du Conseil d’État d’interdire le LBD, le syndicat de police majoritaire, Alliance, avait salué « une sage décision ». Son secrétaire général adjoint, qui était alors Frédéric Lagache, avait précisé auprès de l’AFP que « si le Conseil d’État avait prononcé l’interdiction, il aurait fallu à nouveau changer de doctrine et revenir à un maintien de l’ordre avec une mise à distance ».
      Un discours bien différent de celui de ses homologues allemands, qui ont refusé d’avoir recours au LBD (utilisé dans deux Länder sur seize). En effet, comme le rappelle le politiste Sebastian Roché dans son livre La police contre la Rue, en 2012, le premier syndicat de police d’Allemagne, par la voix d’un de ses représentants, Frank Richter, s’était opposé à ce que les forces de l’ordre puissent avoir recours à cette arme : « Celui qui veut tirer des balles de caoutchouc [comme celles du LBD – ndlr] accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. »
      En Europe, la France est, avec la Grèce et la Pologne, l’un des rares pays à y avoir recours.

      #LBD #LBD_de_proximité #armes_de_la_police #Darmanin #à_bout_portant #terroriser #mutiler #police #impunité_policière #militarisation #permis de_mutiler #permis_de_tuer

    • Ni oubli, ni pardon
      https://piaille.fr/@LDH_Fr/111308175763689939

      Le 27 octobre 2005, Zyed & Bouna 17&15 ans meurent à l’issue d’une course poursuite avec des policiers qui seront relaxés. Ils font partie d’une liste trop longue des victimes d’une violence ordinaire dont les auteurs ne sont jamais poursuivis. Cette impunité doit cesser.

    • en 2012, le premier syndicat de police d’Allemagne, par la voix d’un de ses représentants, Frank Richter, s’était opposé à ce que les forces de l’ordre puissent avoir recours à cette arme : « Celui qui veut tirer des balles de caoutchouc [comme celles du LBD – ndlr] accepte consciemment que cela conduise à des morts et des blessés graves. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie. »

      En Europe, la France est, avec la Grèce et la Pologne, l’un des rares pays à y avoir recours.

      La fin de l’article de Mediapart, dont est extrait le passage ci dessus, a part, dans son seen à elle : https://seenthis.net/messages/1023468

    • Quelques nuances de LBD
      https://lundi.am/Quelques-nuances-de-LBD

      Dans une enquête parue ce vendredi, Médiapart révèle que les policiers devaient jusqu’à présent respecter une distance de 10 à 15 mètres pour tirer sur un individu. Cette distance minimale aurait été supprimée des récentes instructions du ministère de l’Intérieur. Elle est désormais passée à seulement trois mètres. Laurent Thines, neurochirugien et poète engagé contre les armes (sub)létales, nous a transmis ces impressions.

    • @sombre je dirais bien #oupas moi aussi : la pratique récente du LBD en fRance semble indiquer que les policiers, préfets et le ministre ont bien lu la notice en détail et estimé que la couleur rouge était un indicateur de zones à viser en priorité, pour faire respecter l’ordre.

    • @PaulRocher10
      https://twitter.com/PaulRocher10/status/1721262476933706174

      Près de 12 000 tirs policiers sur la population civile en 2022, soit 33 tirs par jour. Voilà ce que montrent les derniers chiffres sur le recours aux armes « non létales ». Hormis les années des #giletsjaunes (2018/19), c’est un nouveau record.

      Au-delà du nombre élevé de tirs sur 1 année, la tendance est frappante. En 2022, les policiers ont tiré 80 fois plus qu’en 2009. Pourtant, ni les manifestants ni la population générale ne sont devenus plus violents. La hausse des violences est celle des #violencespolicières

      Ces données du min. de l’intérieur n’affichent pas les tirs de grenades (assourdissantes, lacrymogène) et ignorent les coups de matraque. Même pour les armes comptabilisées, on assiste à une sous-déclaration. Le niveau réel des #violencespolicières est donc encore plus élevé

      Souvent on entend que les armes non létales seraient une alternative douce aux armes à feu. Pourtant, les derniers chiffres confirment la tendance à la hausse des tirs à l’arme à feu. Pas d’effet de substitution, mais un effet d’amplification de la violence

      Ces derniers temps, on entend beaucoup parler de « décivilisation ». Si elle existe, ces chiffres montrent encore une fois qu’elle ne vient pas de la population . Les données disponibles (⬇️) attestent qu’elle se tient sage, contrairement à la police
      https://www.acatfrance.fr/rapport/lordre-a-quel-prix

  • Écocides et paradis fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière
    https://disclose.ngo/fr/article/ecocides-et-paradis-fiscaux-revelations-sur-les-derives-du-soutien-europee

    Pour développer l’industrie des batteries électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal. Lire l’article

  • Ukraine : Airbus et Safran participent indirectement à l’effort de guerre de la Russie
    https://disclose.ngo/fr/article/ukraine-airbus-et-safran-participent-indirectement-a-leffort-de-guerre-rus

    Malgré l’invasion de l’Ukraine, les entreprises européennes sont autorisées à acheter à la Russie des matériaux « critiques » comme le titane, l’aluminium ou le nickel. Des géants de l’aéronautique comme Airbus et Safran en profitent, au risque d’alimenter la machine de guerre du Kremlin et d’enrichir des oligarques pourtant sous sanctions financières. Lire l’article

  • Au Niger, un putsch de brut

    En juillet 2023, le #Niger a vécu son cinquième #coup_d’État depuis son indépendance en 1960. En cause, une importante #manne_pétrolière qui attise le jeu de chaises musicales au sommet.

    Comme il est de coutume au cœur de l’été, les chaînes d’info en continu n’avaient pas grand-chose de croustillant à se mettre sous la dent. Résultat : on a beaucoup glosé sur le coup d’État au Niger, perpétré le 26 juillet par une partie de l’armée contre le président Mohamed Bazoum.

    On a logiquement entendu beaucoup de bêtises. Et à ce jeu, il faut reconnaître à Emmanuel Macron un vrai talent. À plusieurs reprises, le boss de l’Élysée a fait le lien entre le renversement de Bazoum et son « ethnie minoritaire » (28 août). Selon lui, il aurait été victime « de règlements de comptes largement ethniques » (24 septembre). C’est vrai, Bazoum est un Arabe et cette communauté ne pèse pas lourd dans ce pays, ni sur le plan démographique, ni sur le plan politique. Ça ne l’a pas empêché d’être (mal) élu en février 2021, à l’issue d’un scrutin entaché de nombreuses irrégularités et contesté par l’opposition. Et ce n’est certainement pas ça qui explique pourquoi le général Abdourahamane Tchiani, qui avait la charge de sa sécurité en tant que chef de la garde présidentielle, l’a trahi.

    En réalité, il y a d’autres raisons qui expliquent ce putsch, le sixième en trois ans en Afrique de l’Ouest. La junte au pouvoir a évoqué la dégradation de la situation sécuritaire dans la « région des trois frontières1 » et la multiplication des scandales politico-financiers. Mais ce n’est pas ça non plus qui a fait sortir les militaires de leurs casernes : les attaques des groupes djihadistes étaient de moins en moins nombreuses depuis le début de l’année. Bazoum avait entrepris ces derniers mois de s’attaquer, certes lentement, à la corruption d’un système clientéliste, appelé au Niger le « #Guri_System », mis en place par son prédécesseur et néanmoins ami – du moins le croyait-il – Mahamadou Issoufou.

    Trahison, mode d’emploi

    De nombreux éléments semblent démontrer que c’est pour préserver ce #système_clientéliste que Tchiani, un fidèle d’Issoufou depuis plus de dix ans, a pris le pouvoir. Et notamment pour garder la main sur une montagne de cash : la manne pétrolière. L’entourage de Bazoum en est aujourd’hui persuadé, et ils sont nombreux parmi ses conseillers en exil mais aussi dans l’opposition à pointer du doigt la complicité de l’ancien président. Leur version, très plausible selon des journalistes d’investigation nigériens, est la suivante : depuis plusieurs mois, Bazoum et son ministre du Pétrole, Mahamane Sani Mahamadou, dit « Abba » – qui n’est autre que le fils d’Issoufou – étaient à couteaux tirés au sujet de la gestion des fonds issus de l’extraction du pétrole2

    Le Niger produit du #pétrole depuis 2011. Il reste un « petit » dans le domaine, avec à peine 20 000 barils par jour produits par la #China_National_Petroleum_Corp (#CNPC). Un chiffre qui pourrait bientôt être multiplié par cinq ou six avec la mise en service d’un #pipeline reliant le Niger au Bénin. De quoi tirer pas mal de plans sur la comète pour ceux qui ont la main sur ce trésor. Or pendant longtemps, c’étaient les proches d’Issoufou qui avaient la main. Durant ses deux mandats (de 2011 à 2021), ce dernier avait pris soin de placer ses hommes à la tête de la #Société_nigérienne_de_pétrole (#Sonidep), la société d’État qui gère tout ce qui concerne l’or noir. Une boîte « phagocytée par le clan Issoufou », selon un ancien conseiller de Bazoum ayant requis l’anonymat, et « pas très regardante sur les dépenses », puisqu’elle accumule les dettes. Selon Jeune Afrique, un audit aurait estimé que les pertes dues à la #fraude s’élèveraient pour l’État entre 50 et 70 millions de dollars par an. Bazoum, qui a été ministre des Affaires étrangères puis ministre de l’Intérieur d’Issoufou, savait tout cela.

    En novembre 2021, il avait remplacé le patron de la Sonidep, un proche d’Issoufou, par un « gars sûr », Ibrahim Mamane. Mais ça n’a pas suffi. « Il aurait fallu virer tout le monde pour reprendre la main, tant les fidèles d’Issoufou étaient nombreux », indique une source qui connaît bien le secteur.

    Au lieu de ça, Bazoum a eu une autre idée, vieille comme le capitalisme : créer une nouvelle boîte pour siphonner l’ancienne. La bien nommée #PétroNiger devait ainsi hériter des principales missions de la Sonidep et gérer le pactole promis. Après plusieurs reports liés à l’opposition de « Abba » notamment, cette création devait être validée en Conseil des ministres le… 27 juillet. Tout était prêt. Mais c’était sans compter sur l’intrusion de Tchiani et de ses hommes dans la résidence de Bazoum, le 26 juillet à l’aube. Depuis, on ne parle plus de PétroNiger, Bazoum et sa famille sont toujours séquestrés dans leur résidence, Ibrahim Mamane a été démis de ses fonctions et « Abba » a été incarcéré. La preuve, selon l’entourage d’Issoufou, qu’il n’a rien à voir avec ce putsch. Ou, comme le pensent les fidèles de Bazoum, qu’il s’est fait doubler par les galonnés…

    https://cqfd-journal.org/Au-Niger-un-putsch-de-brut

    #pétrole #ressources #matières_premières #Chinafrique

  • The Congo Tribunal

    En plus de 20 ans, la #guerre du #Congo a déjà fait plus de 6 millions de victimes. La population souffre de cet état d’#impunité totale, les #crimes_de_guerre n’ayant jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Cette région recèle les gisements les plus importants de #matières_premières nécessitées par les technologies de pointe. Dans son « #Tribunal_sur_le_Congo », Milo Rau parvient à réunir les victimes, les bourreaux, les témoins et les experts de cette guerre et à instituer un #tribunal d’exception du peuple du Congo de l’Est. Un portrait bouleversant de la guerre économique la plus vaste et la plus sanglante de l’histoire humaine.

    https://vimeo.com/234124116

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/53668_0


    http://www.the-congo-tribunal.com

    #film #documentaire #film_documentaire #extractivisme #tribunal_des_peuples #justice_transformatrice #justice #vérité_et_justice #multinationales #responsabilité #Banro #RDC #massacres #témoignage #Twangiza #massacre_de_Mutarule #mine #extractivisme #Sud-Kivu #or #Banro_Corporation #impunité #crimes #douleur #tribunal #engagement #viols #vérité_et_justice #multinationales #guerre #concessions_minières #ressources_naturelles #pillage #minerai #Mining_and_Processing_Congo (#MPC) #Walikale #Bisie #droits_humains #MCP_Alptamin #Mukungwe #milices #Cheka_Group #groupes_armés #diamants #cassiterite #marché_noir #loi_Dodd_Frank #minerai_critique #Mutarule #MONUSCO #ONU #Nations_Unies

    • La production du réel sur scène est ce qui m’intéresse
      Entretien avec #Milo_Rau

      Né à Berne, en Suisse en 1977, Milo Rau étudie la sociologie auprès de Pierre Bourdieu et Tzvetan Todorov, ainsi que les littératures allemandes et romanes à Paris, Zurich et Berlin. Tout d’abord journaliste, ses premiers voyages et reportages se déroulent au Chiapas ainsi qu’à Cuba en 1997. À partir de 2000, Rau travaille comme auteur au sein de la Neue Zürcher Zeitung, un groupe de presse suisse qui édite le journal du même nom puis il entame en 2003 sa carrière de metteur en scène en Suisse tout d’abord et, par la suite, à l’étranger.

      https://www.cairn.info/la-video-en-scene--9782379243431-page-329.htm

    • #IIPM#International_Institute_of_Political_Murder

      Produktionsgesellschaft für Theater, Film und Soziale Plastik


      Das IIPM – International Institute of Political Murder wurde vom Regisseur und Autor Milo Rau im Jahr 2007 mit Sitz in der Schweiz und in Deutschland gegründet zur Produktion und internationalen Verwertung seiner Theaterinszenierungen, Aktionen und Filme.

      Die bisherigen Produktionen des IIPM stießen international auf große Resonanz und stehen für eine neue, dokumentarisch und ästhetisch verdichtete Form politischer Kunst – „Real-Theater“, wie Alexander Kluge Milo Raus Ästhetik einmal nannte. Seit 2007 hat das IIPM mehr als 50 Theaterinszenierungen, Filme, Bücher, Ausstellungen und Aktionen realisiert. Die Stücke des IIPM tourten durch bisher über 30 Länder und wurden an alle bedeutenden internationalen Festivals eingeladen. Wiederkehrende Kooperationspartner sind u. a. die Schaubühne am Lehniner Platz, das Théâtre Nanterre-Amandiers, das Theaterspektakel Zürich, das Kunstenfestival Brüssel, das Goethe Institut, die Prohelvetia, ARTE, das Schweizerische und das Deutsche Fernsehen, der Berliner Senat oder die Kulturstiftung des Bundes. Bisherige Projekt- und Essaybände des IIPM wurden mehrfach aufgelegt („Die letzten Tage der Ceausescus“, 2010), von der Bundeszentrale für Politische Bildung als Schulbücher nachgedruckt („Hate Radio“, 2014) und von der taz zum „Buch des Jahres“ gewählt („Was tun? Kritik der postmodernen Vernunft“, 2013). Für 2017 entstehen der ästhetiktheoretische Band „Wiederholung und Ekstase“ (Diaphanes Verlag, Abschlussband zu einem Forschungsprojekt, das das IIPM an der Zürcher Hochschule der Künste zum Realismus in den Künsten durchführte), die beiden Projektbände „Das Kongo Tribunal“ und „1917“ (beide Verbrecher Verlag) sowie das Manifest „Die Rückeroberung der Zukunft“ (Rowohlt Verlag).

      Seit der Gründung konzentriert sich das IIPM auf die multimediale Bearbeitung historischer oder gesellschaftspolitischer Konflikte: Unter anderem holte die Produktionsgesellschaft die Erschießung des Ehepaars Ceausescu („Die letzten Tage der Ceausescus“), den ruandischen Völkermord („Hate Radio“) und den norwegischen Terroristen Anders B. Breivik („Breiviks Erklärung“) auf die Bühne, boxte per Theaterperformance das Ausländerstimmrecht ins Parlament einer Schweizer Stadt („City of Change“), hob im Frühjahr 2013 mit zwei mehrtägigen Justiz-Spektakeln („Die Moskauer Prozesse“ und „Die Zürcher Prozesse“) ein völlig neues Theaterformat aus der Taufe und eröffnete mit „The Civil Wars“ (2014) das Großprojekt „Die Europa-Trilogie“, die mit „The Dark Ages“ (2015) fortgeführt wurde und 2016 mit „Empire“ ihren Abschluss fand. Mit „Five Easy Pieces“ (2016) und „Die 120 Tage von Sodom“ (2017) unterzogen Rau und das IIPM das Einfühlungs- und Darstellungsinstrumentarium des Theaters einer eingehenden Prüfung – das eine Mal mit minderjährigen, das andere mal mit behinderten Darstellern.

      Von Debatten weit über die Kunstwelt hinaus begleitet, wurden die vom IIPM produzierten Filme, Video-installationen, Peformances und Inszenierungen mit zahllosen Preisen weltweit ausgezeichnet. Die „zutiefst berührende“ (La Libre Belgique) Inszenierung „The Civil Wars“, von Publikum und Kritik euphorisch gefeiert, etwa wurde mit dem Jury-Preis der Theatertriennale „Politik im Freien Theater“ ausgezeichnet und von der Experten-Jury des Schweizer Fernsehens in die Liste der „5 besten Theaterstücke 2014“ gewählt. Außerdem wurde „The Civil Wars“ unter die „besten Stücke der Niederlande und Flanderns 2014/15″ ausgewählt. Die Inszenierung „Five Easy Pieces“ (2016) wurde mit dem Hauptpreis des belgischen „Prix de la Critique Théâtre et Danse“ ausgezeichnet. Zu den weiteren Auszeichnungen gehören Einladungen zum Berliner Theatertreffen oder ans Festival d’Avignon, der Schweizer Theaterpreis oder der Preis des Internationalen Theaterinstituts (ITI).

      „Mehr Wirkung kann Theater kaum provozieren“, urteilte die Basler Zeitung über die Lecture-Performance „Breiviks Erklärung“, die 2014 nach zahlreichen Stationen im EU-Parlament Brüssel zu sehen war. Die Produktion „Die Moskauer Prozesse“, zu der in Kooperation mit Fruitmarket Kultur und Medien GmbH eine Kinofassung und mit dem Verbrecher Verlag Berlin eine Buchfassung entstand, führte zu einer internationalen Debatte über Kunstfreiheit und Zensur. Die Kinofassung lief international in den Kinos und auf Festivals und wurde mit einer „Besonderen Auszeichnung“ am Festival des Deutschen Films 2014 geehrt.

      Zu den „Zürcher Prozessen“ entstand – wie auch zu den Produktionen „Die letzten Tage der Ceausescus“ und „Hate Radio“ – eine abendfüllende Filmfassung, die auf 3sat und im Schweizer Fernsehen ausgestrahlt wurde und in ausgewählten Kinos zu sehen war. Die Hörspielfassung von „Hate Radio“ wurde mit dem renommierten „Hörspielpreis der Kriegsblinden 2014“ ausgezeichnet.

      In der Spielzeit 2013/14 fand in den Sophiensaelen (Berlin) unter dem Titel „Die Enthüllung des Realen“ eine Retrospektive zur Arbeit des IIPM statt. Anlässlich der Ausstellung erschien im Verlag „Theater der Zeit“ eine gleichnamige Monographie mit Beiträgen von u. a. Elisabeth Bronfen, Heinz Bude, Alexander Kluge, Sandra Umathum, Michail Ryklin und Christine Wahl, die das Werk des IIPM aus verschiedenster Perspektive beleuchteten. Nach Einzelausstellungen in Österreich (Kunsthaus Bregenz 2011, Akademie der Bildenden Künste Wien, 2013) und der Schweiz (migrosmuseum für gegenwartskunst Zürich 2011, KonzertTheaterBern, 2013) handelte es sich dabei um die erste Retrospektive zur Arbeit Milo Raus und des IIPM in Deutschland, die in der Presse heiß diskutiert wurde.

      In der Saison 2014/15 folgten Werkschauen in Genf (Festival La Batie) und Paris (Théatre Nanterre-Amandiers), in der Saison 2015/16 in Gent (CAMPO). Die Live-Talkshowreihe „Die Berliner Gespräche“ (in Kooperation mit den Sophiensaelen und der Schweizerischen Botschaft Berlin) 2013/14 war der Startpunkt der Produktionsphase von Milo Raus Theaterinszenierung “The Civil Wars” (2014), dem ersten Teiler seiner „Europa Trilogie“. Die mit „The Dark Ages“ im Jahr 2015 weitergeführte und 2016 mit „Empire“ abgeschlossene, monumentale „Europa Trilogie“ – in der 13 Schauspieler aus 11 Ländern den Kontinent einer „politischen Psychoanalyse“ (Libération) unterziehen – führte zu euphorischen Reaktionen bei Presse und Publikum: „von der Intimität eines Kammerspiels und der Wucht einer griechischen Tragödie“, urteilte etwa das ORF über „Empire“.

      Zu einem weltweiten Medienecho führte auch das insgesamt 30stündige „Kongo Tribunal“, das Milo Rau und sein Team im Sommer 2015 in Bukavu und Berlin durchführten: ein Volkstribunal zur Verwicklung der internationalen Minenfirmen, der kongolesischen Regierung, der UNO, der EU und der Weltbank in den Bürgerkrieg im Ostkongo, der in 20 Jahren mehr als 5 Millionen Tote gefordert hat. Presse und Publikum verfolgten die „ungeheuerlich spannenden“ (taz) Verhöre atemlos. „Das ambitionierteste politische Theaterprojekt, das je inszeniert wurde“, urteilte die Zeitung THE GUARDIAN, und fügte hinzu: „Ein Meilenstein.“ „Ein Wahnsinnsprojekt“, schrieb die ZEIT: „Wo die Politik versagt, hilft nur die Kunst.“ Die belgische Zeitung LE SOIR schrieb: „Makellos. Milo Rau ist einer der freiesten und kontroversesten Geister unserer Zeit.“ Und die taz brachte es auf den Punkt: „Zum ersten Mal in der Geschichte wird hier die Frage nach der Verantwortung für Verbrechen gestellt.“ Mehr als hundert Journalisten aus der ganzen Welt nahmen an den Tribunalen in Ostafrika und Europa teil, um über das „größenwahnsinnigste Kunstprojekt unserer Zeit“ (Radio France Internationale – RFI) zu berichten.

      Als „ein Meisterwerk, brennend vor Aktualität“ (24 heures) und „atemraubend“ (NZZ) feierten Kritik und Publikum gleichermaßen Milo Raus Stück „Mitleid. Die Geschichte des Maschinengewehrs“ (Uraufführung Januar 2016, Schaubühne am Lehniner Platz Berlin), das seit seiner Uraufführung durch die Welt tourt und u. a. zum „Friedrich-Luft-Preis“ als bestes Stück der Saison in Berlin nominiert und in der Kategorie „Beste Schauspielerin“ (Hauptrolle: Ursina Lardi) in der Kritikerumfrage der Zeitschrift „Theater Heute“ auf den zweiten Platz gewählt wurde.

      Das im Frühjahr 2016 in Kooperation mit CAMPO Gent entstandne Stück „Five Easy Pieces“ war das erste IIPM-Projekt mit Kindern und Jugendlichen. Als „ganz großes Theater, menschlich, sensibel, intelligent und politisch“ beschrieb das belgische Fernsehen (RTBF) das Stück, das bereits durch halb Europa und bis Singapur tourte: „Ein Theaterstück jenseits aller bekannten Maßstäbe.“

      http://international-institute.de

      #art_et_politique

  • Mayotte, vers une dérive génocidaire ? - OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966

    Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’#indépendance des #Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les #Mahorais_indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

    .... en 95 (...) c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants #comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.


    Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de #Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de #décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la #police pour venir chercher les #sans_papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

    Les #femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une #société_matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une #matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

    Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de #sociabilité_féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.

    #opération_wuambushu

  • Nouvelles controverses dans l’importation d’or en Suisse

    Accusée de #pollution aux #métaux_lourds, une #mine du #Liberia vend tout son or au genevois #MKS_Pamp tandis que le tessinois #Argor-Heraeus est critiqué en #Colombie. Des ONG dénoncent des contrôles lacunaires aux douanes

    https://www.letemps.ch/economie/nouvelles-controverses-dans-l-importation-d-or-en-suisse

    Article complet disponible ici :
    https://konzernverantwortung.ch/wp-content/uploads/2023/10/20231021_Le-Temps.pdf

    #Suisse #or #matières_premières #multinationales #mines #extractivisme

  • #Guerre #Israël - #Hamas : l’engrenage infernal

    Une #catastrophe_humanitaire se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza tandis qu’Israël bombarde l’enclave et prépare une #riposte_militaire. Nos invités ont accepté d’échanger dans notre émission « À l’air libre » alors que cette guerre les touche. Ou les terrasse.

    Les invités :
    #Nadav_Lapid, réalisateur ;
    #Karim_Kattan, écrivain ;
    #Jonathan_Hayoun, réalisateur ;
    #Rony_Brauman, médecin, essayiste.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z0OWMbWxhpg


    https://www.mediapart.fr/journal/international/171023/guerre-israel-hamas-l-engrenage-infernal

    #Gaza #7_octobre_2023 #à_lire #à_voir #vidéo
    #désespoir #désastre #impuissance #inquiétude #préoccupation #émotions #rage #médias #couverture_médiatique #couverture_politique #staus_quo #question_palestinienne #pogrom #mots #bombardements #eau #électricité #essence #réfugiés #déplacés_internes #IDPs #destruction #siège #catastrophe #Nakba #nouvelle_Nakba #évacuation #nourriture #famine #déportation #humiliation #paix #justice #droit_international #communauté_internationale #déshumanisation #sentiment_de_sécurité #sécurité #insécurité #apartheid #colonisation #nettoyage_ethnique #1948 #territoires_occupés #système_d'apartheid #double_régime_juridique #occupation_militaire #colonisation_civile #transferts_forcés_de_population #stratégie_de_désespoir #no_futur #actes_désespérés #lucidité #courage #étonnement #responsabilité #rationalisation #espoir #impasse #choc_électrique #trahison #traumatisme #terreur #cauchemar #cauchemar_traumatique #otages #libération_des_otages #guerre #autodestruction #suicide_national

    • Opinion. “Il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël”
      https://www.courrierinternational.com/article/opinion-il-est-peu-probable-que-l-occident-donne-indefiniment

      Les massacres commis par le Hamas dans le sud d’#Israël semblent avoir fait basculer les opinions publiques occidentales dans un soutien indéfectible à Tel-Aviv, estime ce journaliste israélien. Mais, à mesure que la situation des Palestiniens s’aggravera à #Gaza et en #Cisjordanie, ce soutien pourrait s’amenuiser.

      Le massacre de plus de 1 000 civils israéliens et l’enlèvement de dizaines d’autres servent désormais de base efficace à la diplomatie israélienne. Des pans importants des opinions publiques occidentales ont été révulsés par les tueries du 7 octobre et ont basculé. Mais pour combien de temps ?
      Pour le journaliste Amos Harel, du quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, “il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël. L’État juif sait que la fenêtre d’action qui s’offre à lui n’est pas illimitée. Comme par le passé, il est difficile de synchroniser horloge militaire et horloge politique.”

      Pis, estime Amos Harel, deux États parmi les plus vieux pays arabes signataires d’un traité de paix avec Israël, l’#Égypte en 1979 et la #Jordanie en 1994, craignent de faire les frais de la contre-offensive israélienne, d’autant plus que la population du royaume hachémite est majoritairement d’origine palestinienne.
      “Jusqu’ici, cette dernière s’est montrée loyale envers Amman. Mais est-ce que cela durera indéfiniment ?”

      Enfin, la couverture médiatique de l’opération du #Hamas et de ses suites a relégué au second plan un autre problème : la Cisjordanie est également en proie aux violences. Près de 50 Palestiniens ont été tués la semaine dernière par des soldats israéliens et des colons juifs d’extrême droite.
      “La vraie menace réside en Cisjordanie, et il n’est pas certain que, malgré les slogans lancés par l’#extrême_droite présente au gouvernement, les #diplomaties_occidentales y soutiennent une répression israélienne d’une ampleur de Bouclier défensif [lancée par Ariel Sharon en avril 2002], qui avait vu Tsahal écraser et réoccuper les zones administrées par l’Autorité palestinienne”, soit 39 % des territoires autonomes #palestiniens de Cisjordanie.