• « Maternités Rebelles », le prochain livre de Judith Duportail
    https://www.binge.audio/actualites/bientot-chez-binge-audio-editions-maternites-rebelles-le-prochain-livre-de-

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    Un essai incarné, documenté et sourcé, pour montrer qu’il est possible de dissocier le couple et la maternité. Il s’adresse à tous·tes celle·ux qui s’interrogent sur les façons de construire leur vie librement, pas uniquement celleux qui nourrissent un projet d’enfant.

    « La maternité et le couple sont parfaitement dissociables. Je suis aujourd’hui enceinte de deux enfants, conçus lors d’une PMA en solo avec l’aide d’un généreux donneur.Le féminisme, la politique et les luttes queers m’ont offert la possibilité d’envisager une autre façon de devenir mère. Quand les féministes disent que l’intime est politique, c’est cela aussi qu’elles disent : la politique crée la possibilité de construire d’autres intimités. Je ne vais pas vous mentir : s’émanciper de la norme demande de (...)

  • #Macron à la conquête du #lithium en #Amérique_latine

    #Emmanuel_Macron a profité de son séjour en Amérique du Sud suite au G20 pour négocier des #accords_commerciaux avec l’#Argentine et le #Chili, sur des matériaux stratégiques comme le lithium.

    Le Cône sud du continent américain regorge de #matières_premières indispensables à la #transition_énergétique, et Emmanuel Macron le sait très bien. En Argentine dimanche, le président français a affiché ses objectifs : « La promotion des intérêts commerciaux et de la défense de l’agriculture française. » Si ce dernier point fait une claire référence à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur qui a, de nouveau, déclenché la colère des agriculteurs en France, le premier concerne avant tout les riches sous-sols du continent... Et les entreprises françaises qui les exploitent.

    Lors de sa rencontre avec le président argentin Javier Milei, qui a sommé la délégation de son pays de quitter la COP29, Emmanuel Macron a cherché à « s’imposer comme une figure représentative sur les questions environnementales », explique Alejandro Frenkel, docteur en relations internationales à l’Universidad Nacional de San Martín. Malgré ces désaccords de façade, les deux chefs d’État ont affiché leur volonté de renforcer les investissements français dans l’industrie du lithium argentin, alors que la compagnie minière française #Eramet vient d’inaugurer une mine dans le pays.

    #Uranium, #cuivre et lithium

    Au Chili, pays dont l’économie dépend énormément du commerce international (75 % du PIB), Emmanuel Macron a trouvé un allié pour développer sa stratégie d’« #économie_bleue_et_verte ». Premier producteur mondial de cuivre et deuxième de lithium, le Chili souhaite devenir le premier fournisseur d’#hydrogène dit vert. Le président français y a annoncé des #partenariats_stratégiques pour la production d’hydrogène dit vert, le stockage d’énergie, et le développement de la filière des #batteries_électriques.

    Emmanuel Macron a aussi souhaité que la France soit « un partenaire dans l’#extraction du lithium » et dans « l’exploitation du cuivre », en ajoutant que cela permettrait, « là aussi, de faire face à nos besoins en termes d’uranium ». Le Chili possèderait, en effet, de grandes #ressources d’uranium, jamais exploitées faute d’investissements de pays étrangers.

    Au Congrès national chilien à Valparaíso, lors d’un discours de politique générale en Amérique latine, Emmanuel Macron a salué l’#accord_de_libre-échange signé en décembre 2023 entre le Chili et l’Union européenne. Un accord qui facilitera l’accès aux #matériaux_stratégiques comme le lithium ou le cuivre.

    Le président français s’est également étonné qu’au Chili comme en France, « souvent, la lutte pour la biodiversité ou contre le dérèglement climatique a été opposée à la lutte pour le développement économique ». Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « bâtir la #croissance #en_même_temps que de lutter contre le dérèglement climatique », alors que de nombreux scientifiques s’évertuent à expliquer que la croissance est incompatible avec la préservation d’un climat vivable sur Terre.

    300 filiales d’entreprises françaises sont déjà présentes au Chili, et Emmanuel Macron a rappelé la volonté de grands groupes de son pays de continuer à investir dans l’exploitation des métaux et les #énergies_renouvelables. Il s’est aussi opposé aux « entreprises prédatrices » qui « imposent des clauses léonines pour mieux exploiter les ressources du continent, ne laissant derrière elles qu’une population appauvrie et une nature ravagée ». Ce alors que plusieurs entreprises françaises, comme #Engie et #Suez, sont impliquées dans la destruction d’écosystèmes aux conséquences sociales majeures au Chili.

    https://reporterre.net/Macron-a-la-conquete-du-lithium-en-Amerique-latine
    #extractivisme #minéraux #terres_rares

  • Maintien de l’ordre : un nouveau lance-grenades multicoups à douze canons - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/11/maintien-de-lordre-arrivee-discrete-dun-lance-grenades-multicoups

    Depuis quelques mois, la gendarmerie nationale semble expérimenter une nouvelle arme de maintien de l’ordre. Avec ce lanceur acheté en urgence pour la Nouvelle-Calédonie, ce sont douze grenades qui peuvent être tirées quasi simultanément.

    Vendredi 19 juillet, à Migné-Auxances, dans la Vienne, des militants antimégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre. Après trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend rapidement feu, forçant les manifestants à fuir en panique. Au-dessus, l’hélicoptère de la gendarmerie lance un appel : « Le feu progresse vers vous, rejoignez les zones vertes ! » Mais ce que les militants des Soulèvements de la Terre ne savent pas, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain.

    #police #grenades #grenades_lacrymogènes #militarisation #MDO #armes_de_la_police

  • Les troubles du comportement en #maternelle : Les usages professionnels d’une catégorisation jugée imparfaite | Rachel Gasparini, Agora débats/jeunesses, 2021/1
    https://shs.cairn.info/revue-agora-debats-jeunesses-2021-1-page-113

    Les #troubles_du_comportement se caractérisent par une imprévisibilité et une violence qui viennent déstabiliser les normes d’activité professionnelle des #enseignants. Ils représentent une difficulté importante du métier d’autant plus dans le contexte actuel d’exigence institutionnelle de « bienveillance » et de prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers, sans oublier l’objectif de traitement égalitaire de tous les élèves (Gasparini, 2018 et 2019) et les injonctions à la performance (Garnier, 2016). L’ensemble de ces prescriptions déontologiques comporte le risque d’un certain coût psychologique avec une culpabilité inhérente à l’impossibilité de concilier les normes contradictoires de « l’idéal du métier » (Dujarier, 2012). Les métiers à caractère relationnel engagent ainsi beaucoup plus les professionnels de première ligne dans un travail émotionnel et la gestion de leurs dissonances émotives (Hochschild, 2017 ; Jeantet, 2018) que les professionnels plus distants comme les cadres et les professions intermédiaires de l’éducation nationale, qui sont le relais des instructions officielles, ou bien comme les prescripteurs à distance que représentent les professionnels médico-psychologiques et sociaux. Dans leur gestion quotidienne des troubles du comportement, les professeurs des #écoles courent le risque de se sentir incompétents, remis en cause dans leur professionnalisme, voire épuisés par le stress occasionné. S’ils ne remettent pas en cause la norme morale dominante dans notre société concernant le devoir d’accueil des plus faibles, ils contestent les conditions d’application sans moyens de l’idéologie inclusive qui tend à invisibiliser les différences des élèves au détriment de la réalité des conditions difficiles d’exercice de leur profession (Zaffran, 2013), avec pour conséquence une tendance chez les enseignants à accroître un processus de désignation reposant sur la surestimation du nombre d’#enfants potentiellement concernés par les catégories médico-psychologiques.

    La problématique que nous nous posons ici est la suivante : comment expliquer que l’expression « troubles du comportement » circule aussi fréquemment dans les discours professionnels, alors même que ces derniers sont d’accord pour dire qu’elle est inadéquate, du fait des implicites erronés qu’elle comporte ? Ces implicites sont de trois ordres : une centration sur l’enfant et non pas sur le contexte d’expression du comportement, une explication simpliste ne rendant pas compte du caractère multifactoriel des causes (éducatif, social, clinique, scolaire), le poids d’un jugement normatif et moral.

    Trois hypothèses seront explorées. Premièrement, l’usage de cette expression est symptomatique de la « #médicalisation » et de la « #psychologisation » du champ pédagogique et des #difficultés_scolaires. Deuxièmement, le recours à cette expression permet aux enseignants de déléguer la prise en charge du « sale boulot » de gestion des comportements difficiles à d’autres professionnels. Sans exclure ces deux hypothèses qui se vérifient en partie dans nos résultats, nous voudrions en explorer une troisième : parler de troubles du comportement permet une certaine reconnaissance officielle des difficultés rencontrées par les enseignants et leur donne l’occasion de s’appuyer sur d’autres regards et savoirs professionnels pour orienter leur action pédagogique. Nous avons montré par ailleurs (Gasparini, 2018) combien la forme scolaire pouvait ainsi se trouver renforcée (par un travail de normalisation des conduites et de consolidation des compétences interactionnelles utiles en société), réaménagée (via des ruses pédagogiques, des arrangements pratiques) ou évacuée (avec une mise à l’écart de la classe ou une délégation à d’autres professionnels).

  • La socialisation, entre famille et école. Observation d’une classe de première année de maternelle | Par #Muriel_Darmon, Sociétés & Représentations, 2001/1
    https://shs.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-1-page-515

    À la variété et à la non-équivalence des #socialisations familiales face à l’#école #maternelle s’ajoute donc la pluralité des agents de la socialisation scolaire [l’enseignante et l’#ASEM]. Mais la distinction même entre « école » et « famille » s’avère être le produit d’un apprentissage qui s’inscrit dans ces deux premiers systèmes de variation.

    [...]

    L’une des distinctions capitales dont l’apprentissage se joue ici est la distinction entre famille et école. Deux types d’indicateurs ont été utilisés pour l’observer. Tout d’abord, un relevé de toutes les injonctions de l’institutrice faisant intervenir une opposition entre le « chez toi » et « l’ici ». Ce type de phrase revient fréquemment lors des rappels à l’ordre des enfants ou de l’énonciation des règles en vigueur dans l’espace de la classe : « Chez toi » (tu peux faire ça) « mais pas ici » (nous soulignons). L’emploi de ce lexique de la rupture peut s’interpréter comme une façon d’affirmer, ou de réaffirmer, la distinction entre les espaces familial et scolaire. Par ce type d’injonctions, l’institutrice construit la légitimité d’un lieu où les pratiques familiales n’ont pas droit de cité absolu. En regard, il est intéressant de noter que l’ASEM, au contraire, utilise un lexique de la continuité : « Chez toi tu ne fais pas ça donc ici non plus » (nous soulignons). Il y a ainsi deux modèles différents des relations entre école et famille. Se joue ici bien évidemment la manifestation de l’intérêt professionnel plus grand de l’institutrice à affirmer une rupture entre les deux mondes et à construire, par là même, la spécificité et la légitimité de l’espace scolaire et du travail pédagogique. Mais on peut également faire l’hypothèse que Corinne, l’ASEM, est moins disposée que l’institutrice à disqualifier des socialisations familiales dont elle peut se sentir proche socialement, notamment lorsqu’il s’agit de reprendre des comportements qui mettent moins en jeu des questions d’enseignement que d’éducation.

    La distinction entre famille et école est donc explicitement affirmée et requise par l’institutrice. Mais elle s’incarne aussi, de façon plus subtile, dans l’organisation de l’espace même de la classe, ce qui constitue un deuxième type d’indicateur. La salle de classe observée se compose en effet de deux sous-ensembles distincts.

    Un espace « école » tout d’abord, situé près de la porte, où l’on trouve le bureau de l’institutrice, ainsi que les tables pour les ateliers et les bancs du regroupement du matin. Un espace « famille » ensuite, au fond de la salle, où est reconstitué l’intérieur d’une maison, avec une chambre, un lit et des poupées, une cuisine et une table de cuisine, un salon et des livres. Sont donc matérialisées dans l’espace de la classe observée à la fois une réunion et une séparation de l’école et de la famille. Ces deux espaces sont différemment investis, pratiquement et symboliquement, par l’institutrice et l’ASEM. L’ASEM a beaucoup contribué à la mise en place de l’espace « maison », elle a cousu l’édredon du lit et les rideaux de la chambre. Elle y est très présente, beaucoup plus que l’institutrice ou que moi-même, qui ai pris conscience de cette distinction en objectivant mes propres trajets à l’intérieur de la classe. Ces deux espaces correspondent d’ailleurs à deux types d’activités différentes : l’espace maison est un lieu non directement scolaire, un lieu de jeu libre et non dirigé, une sorte d’antichambre de la récréation. L’espace « école » est en regard un espace de travail. C’est l’espace des « ateliers », où les règles de bonne tenue du corps par exemple sont fréquemment rappelées, où le temps est un temps « scolaire » très marqué, où l’on commence et finit les « travaux d’enfants ».

    À partir de cette division spatiale et de ces différents usages de l’espace, on peut se demander dans quelle mesure la socialisation scolaire maternelle ne se construit pas en partie sur l’apprentissage de la rupture entre les mondes sociaux que sont la famille et l’école, et n’implique pas l’intériorisation de la légitimité scolaire. Cette organisation spatiale, à la fois structurée et structurante, et cette importance des murs et des meubles témoignent d’une organisation sociale et, en même temps, permettent son intériorisation. Dans la classe de maternelle comme dans la maison kabyle analysée par Pierre Bourdieu (tant dans ses oppositions internes que dans sa relation avec l’extérieur), l’important est que les deux sous-espaces « ne [soient] pas interchangeables mais hiérarchisés ».

    Mais l’apprentissage de cette distinction et de cette hiérarchisation ne concerne peut-être pas tous les enfants au même titre. Le discours de l’institutrice sur la rupture entre les mondes sociaux que sont l’école et la famille semble bien plus insistant en direction des enfants d’origine populaire. Cette distinction serait donc plus fortement imposée aux enfants d’origine familiale « non scolaire », pour qui l’école serait construite comme un monde social radicalement « autre », alors que ce serait la continuité qui présiderait à l’établissement des relations entre école et famille pour les enfants d’origine sociale élevée. Bien qu’une telle idée n’ait qu’un statut d’hypothèse, elle suffit pourtant à ne pas faire conclure trop rapidement à un invariant (l’apprentissage d’une rupture entre école et famille) là où il peut y avoir des variations sociales.

  • Des tout-petits « peu performants » en #maternelle. Ambition et misère d’une scolarisation précoce | Par Pascale Garnier et Gilles Brougère, Revue française des affaires sociales, 2017/2.
    https://shs.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2017-2-page-83

    Des enfants [de toute petite section, #TPS] comme Harvey sont d’emblée « peu performants », pour reprendre les termes de l’enseignante, au sens où ils ne performent pas ce qui est d’emblée requis d’eux en tant qu’élèves : « Ils sont trop petits », justifie l’enseignante, en regardant le montage vidéo. Il y a ainsi, à ses yeux, une incompatibilité de fond entre ces « tout-petits » et le métier d’#enseignant : « il faut désapprendre notre métier. » Or, ajoute-t-elle :« [il s’agit en maternelle] d’être pris au sérieux en tant qu’enseignant par les collègues et les parents, donner à voir que l’on est enseignant. »

    Faire son métier, c’est nécessairement avoir des « exigences », des « objectifs » pour les tout-petits, « sinon quelque part, c’est qu’on les aurait délaissés en tant qu’enseignant. » Et c’est précisément en regard de leur appartenance aux milieux dits éloignés de l’#école, que l’enseignante revendique leur scolarisation précoce et ses exigences (Brougère, 2016b). Elle explique : « Ils ne viennent pas à l’école pour faire ce qu’ils veulent […]. On n’est pas une garderie, justement. »

    [...]

    [...] nos observations montrent que les exigences proprement scolaires, auxquelles sont confrontés d’emblée les jeunes #enfants, peuvent mettre en difficulté une partie d’entre eux dont les familles sont dites éloignées de la culture scolaire, alors que, paradoxalement, c’est précisément cet éloignement qui justifie leur scolarisation précoce. Dès la toute petite section, les élèves sont jugés par leur performance scolaire, qu’il s’agisse de leur participation aux activités mises en place par l’enseignante, de leurs réponses vis-à-vis du travail attendu ou de leur respect de la discipline. Certains des tout-petits se révèlent ainsi « peu performants », pour reprendre à nouveau l’enseignante. N’est pas en cause son professionnalisme, mais précisément le fait qu’il s’agit d’une professionnalité focalisée sur l’enseignement, avec tout ce qu’elle véhicule de normes et de valeurs sur ce qu’il y a à apprendre à l’école, de jugements scolaires sur les performances des élèves : « Si un enseignant peut démontrer qu’il a suivi le rituel, le blâme ne porte pas sur lui, mais sur le malheureux écolier ou étudiant. L’échec peut être, et est effectivement, imputé à celui-ci » (Hugues, 1996, p. 94). Loin de remédier à ce qui seraient des défaillances des enfants de milieux populaires, une #emprise_scolaire plus précoce peut les aggraver d’emblée.

    • J’avais demandé à la maîtresse de ma fille quel était le programme en TPS.
      Elle m’a jaugée longuement avant de sortir :
      « — si déjà à la fin de l’année, ils pouvaient arrêter de se mordre entre eux, ce serait bien. »

      J’ai beaucoup ri et j’ai compris le message : la TPS est un espace de socialisation. Ce qu’on y apprend, c’est à vivre en société.

      Les productivistes sont des 💩.

  • Economist Shir Hever: Israelis have “no faith” in their economy’s future

    via https://diasp.eu/p/17154305

    https://www.youtube.com/watch?v=1jdZHyp2e3U

    Topic: The rapid decline of the #Israeli #economy and the ongoing military actions in #Gaza, #WestBank and #Lebanon

    Shir Hever, living in #Germany, can be considered one of the most insightful Jewish commentators on #Israel's economic/domestic situation, trade relations, and military/digital technologies.

    Those who followed “The Real News” more than 10 years ago will remember still his competent commentaries from the second half of the 2000s and the first half of the 2010s.

  • Frontiere della Transizione Energetica | Carta Interattiva
    https://frontieredellatransizione.it

    Questa #carta interattiva permette di visualizzare i permessi di #ricerca_mineraria per #materie_prime_critiche attualmente autorizzati o in fase di autorizzazione in Italia. Si propone come uno strumento informativo per indagare la dimensione estrattiva della transizione a forme di energia pulita e di proiettarne l’impatto reale sui territori.

    La principale strategia istituzionale per limitare il riscaldamento globale e realizzare un futuro a bassa intensità di carbonio si risolve, ad oggi, nella transizione a forme di energia «pulite». Le tecnologie di base di questa transizione come batterie ricaricabili, pannelli solari e turbine eoliche sono tuttavia caratterizzate da un’alta «intensità minerale», come dichiara la stessa Banca Mondiale (Hund et. al., 2020), ossia dalla necessità di reperire alcune materie prime in nuove e ben più ingenti quantità rispetto a precedenti cicli di accumulazione (Carrara et. al., 2023). Nonostante la necessitò crescente di approvvigionare il sistema produttivo europeo di queste materie prime critiche, i paesi membri sono fortemente dipendenti dall’importazione di queste materie prime da paesi esteri. La risposta istituzionale a queste criticità consiste in un tentativo duplice, annunciato da Ursula von der Leyen durante il discorso sullo stato dell’Unione nel 2022 e successivamente articolato a marzo 2023 in un «insieme globale di azioni per garantire l’accesso dell’UE a un approvvigionamento sicuro, diversificato, economicamente accessibile e sostenibile di materie prime critiche», noto come il Raw Materials Act (European Commission, 2023). Questa proposta prevede una strategia duplice: da un lato, diversificare gli input di materie prime critiche tramite la stipula di accordi con nuovi partner commerciali internazionali, dall’altro stimolare la ricerca e l’estrazione delle stesse all’interno della stessa Eurozona. La proposta di legge sui CRM stabilisce infatti un obiettivo del 10% di materie prime critiche da estrarre all’interno della stessa UE al 2030, nel tentativo di aumentare in modo significativo la quota interna di minerali necessari alla transizione e rinforzare così una sorta di «sovranità estrattiva» nel segno della sicurezza e della resilienza. Nel concreto, queste direttive mireranno a facilitare ed accelerare l’apertura di nuovi siti estrattivi e relative fasi di trasformazione del minerale, riducendo per esempio gli oneri amministrativi relativi ai permessi, semplificando e riducendo le procedure di autorizzazione dei progetti e garantendo un maggiore sostegno nell’accesso ai finanziamenti necessari per lo sviluppo di progetti estrattivi. Questi sviluppi recenti in seno alle politiche europee suggeriscono come l’ampliamento e l’accelerazione dell’estrazione mineraria all’interno dell’Eurozona siano indicati come una strategia essenziale per garantire l’indipendenza dell’UE nel reperimento di materie prime critiche e nel realizzare la transizione energetica. In questo senso, le frontiere della transizione energetica si addentrano non solo nelle viscere dei paesi storicamente sfruttati per le loro risorse, ma anche nel sottosuolo del continente.

    All’interno di questo scenario europeo, già si assiste ad una significativa espansione delle concessioni per permessi di ricerca mineraria in diversi territori della penisola italiana. Il sottosuolo della penisola è infatti storicamente ricco di risorse minerarie, spesso sfruttate dall’età antica fino a qualche decennio fa, e quindi si configura oggi come un fertile terreno di ricerca per numerose materie prime critiche come cobalto, litio, nichel, grafite e rame. Casi ad oggi noti comprendono ad esempio il progetto Punta Corna sulla Alpi piemontesi o il distretto del litio geotermico a cavallo fra Toscana e Lazio, entrambi casi già riportati dalla cronaca nazionale. Al di là dei casi isolati è però complicato tracciare un quadro d’insieme di queste dinamiche, che permetta di individuarne le reali dimensioni territoriali e di costruirne un’analisi critica informata. Almeno due fattori concorrono a rendere difficoltosa questa informazione: da un lato, la scarsa consapevolezza rispetto alla reale intensità minerale della transizione energetica e quindi la sostanziale mancanza di un dibattito pubblico e politico sull’argomento, dall’altro dalla straordinaria frammentazione istituzionale che caratterizza la gestione delle risorse minerarie in Italia. Non è infatti disponibile alcun dataset a copertura nazionale che permetta di individuare le aree interessate da permessi di ricerca geologica o coltivazione mineraria, una mancanza probabilmente dovuta al principio di autonomia regionale per cui la ricerca e la coltivazione sono in capo alle Regioni, fatto salvo per le eventuali Valutazioni di Impatto Ambientale di cui è responsabile il Ministero dell’Ambiente e della Sicurezza Energetica. I dati geografici relativi ai permessi di ricerca e coltivazione sono, quindi, di difficile reperimento nelle diverse, frammentate e disomogenee banche dati regionali.

    Questa carta interattiva è un tentativo di sopperire a queste difficoltà interpretative. Sono qui raccolti e progressivamente aggiornati alcuni dati cartografici relativi ai permessi di ricerca mineraria per materie prime critiche (CRM) ad oggi attivi in Italia, con l’obiettivo di rendere unitari, leggibili e accessibili i dati geografici relativi a queste concessioni e di offrire così una piattaforma utile ad ulteriori ricerche ed inchieste sul tema. I permessi sono attualmente catalogati in base allo stato di avanzamento dei lavori (in approvazione, approvato oppure scaduto). Il dataset contiene diverse informazioni per ogni permesso di ricerca, come ad esempio il titolare, le superfici coinvolte, i minerali oggetto della ricerca e così via, oltre ad un weblink alla documentazione ufficiale di progetto.

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • Lecture d’un extrait du livre « Une femme entre dans le champ » d’Emmanuelle Tornero, paru aux Éditions Zoé, en 2024.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/une-femme-entre-dans-le-champ-d-emmanuelle-tornero

    Une jeune femme part seule sur les routes avec son nourrisson. On suit son errance, sa vie quotidienne et domestique passée, à travers une narration éclatée en fragments répartis sur plusieurs années, organisés autour d’un jour J. Un parcours reconstitué dans le désordre d’épisodes plus ou moins longs. Le sens aigu de la composition de ce roman, accentué par la variété des formes du livre qui mêle le poétique au romanesque, permet de cerner la complexité du portrait kaléidoscopique de cette femme chamboulée par la naissance de son enfant, traversée par des émotions contradictoires qui amplifient son appréhension du monde, de la nature dont elle se sent proche, toute en la plongeant dans une profonde solitude. Une fugue en forme d’échappée belle.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Maternité, #Disparition, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_une_femme_entre_dans_le_champ_emmanuelle_tornero.mp4

    https://www.editionszoe.ch/livre/une-femme-entre-dans-le-champ

  • @resistenze_in_cirenaica a publié 5 « carnets de Cyrène » (I quaderni di Cirene), publiés par #Resistenze_in_Cirenaica (https://resistenzeincirenaica.com).
    #Cyrène, du nom d’une ville de Cyrénaïque, en Libye actuelle...

    Les cahiers sont peuvent être achetés sur ce site : https://openddb.it/case-editrici/ric

    Moi, je les ai achetés lors d’un événement qu’ils ont organisés à Bologne en mai 2024 :
    https://resistenzeincirenaica.com/2024/05/14/24-e-25-maggio-due-giorni-di-ibridazioni-in-cirenaica
    (https://seenthis.net/messages/1053726)

    https://resistenzeincirenaica.com/category/i-quaderni-di-cirene

  • Pour une politique écoféministe

    Dans son livre « Pour une politique écoféministe. Comment réussir la #révolution_écologique », qui paraît aujourd’hui aux éditions le passager clandestin et aux Éditions Wildproject, la chercheuse et activiste australienne #Ariel_Salleh déconstruit le système « productif-reproductif » capitaliste et patriarcal à partir d’un #matérialisme_incarné, pour déjouer la #domination croisée de la Nature et des femmes. Extraits choisis.

    https://www.terrestres.org/2024/05/10/pour-une-politique-ecofeministe

    #écoféminisme #féminisme #écologie #patriarcat #production #reproduction #capitalisme #livre

    • Pour une politique écoféministe

      La moitié de la population mondiale pratique au quotidien des valeurs dites féminines – qui s’avèrent être aussi des valeurs écologiques. Loin de tout essentialisme, Ariel Salleh met en évidence le rôle majeur des femmes, mais aussi des paysan·nes et des peuples autochtones, dans le soin et le maintien des milieux de vie, un travail vital mais invisible aux yeux du capital. Là où le prolétariat de Marx a échoué, elles et ils sont en mesure de constituer une nouvelle classe révolutionnaire – le moteur manquant d’une véritable révolution écologique.

      Engagée dans les luttes contre l’exploitation des terres aborigènes dans les années 1970, Ariel Salleh priorise le rôle des femmes des Suds. Selon elle, l’écoféminisme est la synthèse de quatre révolutions – écologique, féministe, socialiste et décoloniale – qui ne pourront pas aboutir les unes sans les autres.

      Un manuel politique pour refonder le mouvement écologiste.

      https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/boomerang/pour-politique-ecofeministe

  • « Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation au jugement individuel et critique » | entretien avec #Ghislain_Leroy
    https://publications-prairial.fr/diversite/index.php?id=4344

    Du côté de l’#école #maternelle, j’ai pu montrer à ce titre de profondes évolutions curriculaires. Durant la période allant des années 1970 à nos jours, les objectifs de lire-écrire-compter gagnent très largement du terrain, qu’il s’agisse d’aborder ces apprentissages directement ou indirectement (par exemple, par la phonologie). Cela s’effectue au détriment d’autres objectifs, qui étaient jadis hautement légitimes, tels que le « vivre ensemble » ou encore « l’affectivité » (je reprends des catégories de textes officiels anciens de l’école maternelle). Dans mon ouvrage L’école maternelle de la performance enfantine, je montre que ces évolutions du #curriculum formel ont changé les pratiques effectives. Elles sont parfois plus scolarisantes encore que les pratiques prescrites par le curriculum officiel ; par exemple, quand on insère systématiquement des objectifs d’écriture (comme le graphisme) dans les activités d’arts plastiques, alors même que ce n’est pas demandé par les textes officiels les plus scolarisants, comme ceux de 2008. Les enseignants apparaissent alors, en un sens, plus royalistes que le roi ! C’est qu’ils ont intégré l’importance de la demande de « fondamentaux ».

    Deuxièmement, le curriculum n’est pas lié qu’à une priorisation de certains objectifs en termes de disciplines scolaires. Il valorise aussi certains comportements et en dévalorise d’autres. Cherche-t-on à ce que l’enfant fasse ce que l’adulte veut ? Qu’il soit concentré ? Qu’il obéisse ? Qu’il fasse preuve de créativité ? Qu’il s’affirme ? L’évolution scolarisante de l’école maternelle que j’ai évoquée ci-avant va aussi dans le sens d’attentes disciplinaires [comportementales] plus importantes entre 3 et 6 ans. Dans les années 1970, on cherchait à ce que l’enfant s’individualise par des expérimentations personnelles et propres. On valorisait aussi la figure d’un adulte attentif aux soins affectifs envers l’enfant. Dans les pratiques, les choses furent très variées, et ces objectifs éducatifs furent loin d’être mis en œuvre partout, mais c’est une tendance de l’époque.

    RG : Quels sont les effets ou les conséquences de cette évolution ?

    GL : Parce que l’on attend plus de résultats scolaires de l’école maternelle, on attend des #enfants plus précocement « #élèves » et la relation de #soins affectifs a très largement, du même coup, perdu en légitimité (il faut donner à voir l’image d’une école maternelle « école »). Cela pose parfois la question d’une maternelle contemporaine n’hésitant pas à être brutale dans la relation à l’enfant ; j’ai pu documenter des situations de #maltraitance_éducative, liée au climat de fortes attentes de résultats scolaires. Dans ce contexte, j’analyse dans plusieurs productions récentes le succès actuel de la notion d’#autonomie comme le signe d’une valorisation non plus d’un enfant simplement obéissant, mais d’un enfant appliquant de lui-même, avec zèle et enthousiasme, ce que l’on attend de lui. Il est particulièrement rallié au projet éducatif que l’on a pour lui, et l’idée d’un hiatus entre ce que l’on veut pour lui, et ce qu’il veut, s’évanouit. C’est surtout frappant dans certaines approches #Montessori qui doivent donc être analysées dans leurs dimensions disciplinaires latentes. Nombre d’acteurs éducatifs contemporains (#enseignants, mais aussi parents) n’envisagent plus que l’enfant puisse ne pas adhérer, en tant qu’individu, au projet éducatif que l’on forge pour lui. J’estime qu’il revient au sociologue de l’enfance d’exercer une vigilance critique vis-à-vis de ce type de « définitions sociales de l’enfant » actuellement en croissance, pour reprendre l’expression de Chamboredon.

    [...]

    RG : Vers quoi devrait, selon vous, tendre le curriculum de l’école maternelle dans le contexte actuel ?

    GL : Je reste assez convaincu que l’école maternelle devrait dialoguer davantage avec d’autres institutions préscolaires, dites « holistiques », qui se fixent des objectifs de développement de l’enfant qui ne sont pas que scolaires. Il ne s’agit évidemment pas pour autant de mettre de côté les objectifs de réduction des inégalités socioscolaires, mais de considérer que le suivi d’objectifs préparatoires à la suite de la scolarité et d’objectifs de développement plus globaux (que l’on peut éventuellement nommer socio-émotionnels) sont probablement plus complémentaires qu’opposés. Je ne souscris pas à l’idée selon laquelle la surscolarisation de l’école maternelle serait un remède à la lutte contre les inégalités sociales. Je crois à ce que je nomme une « professionnalité complexe » à l’école maternelle, capable d’être exigeante sur les ambitions d’apprentissages scolaires (en particulier pour les enfants ayant peu de dispositions scolaires), tout en étant capable de saisir également les vertus de moments moins directifs ; d’apprendre, progressivement, aux enfants à devenir des élèves, tout en étant sensible à leur développement socio-émotionnel plus général. Le lien adulte/enfant à l’école maternelle ne saurait se réduire à la relation enseignant/élève ; cela me paraît un appauvrissement considérable de ce que cette relation à l’enfant est, ou peut être, en réalité.

    Enfin, pour ajouter encore une strate à cette « professionnalité complexe » que j’appelle de mes vœux, j’aurais aussi tendance à dire qu’il serait nécessaire d’être à la fois capable de socialiser l’enfant avec les objectifs curriculaires actuels, mais aussi de lui apprendre, en un sens, à endosser de réelles postures critiques et personnelles. Je regrette à ce titre que les activités de « débats » par exemple (prônées notamment dans les programmes de l’école maternelle de 2002) se fassent plus rares. Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation avec le jugement individuel et critique ; voilà une manière d’atteindre l’« autonomie » qui est probablement différente de l’usage aujourd’hui tout à fait galvaudé de cette notion évoquée plus haut. Mais peut-être que dire cela est de plus en plus subversif politiquement (alors que c’était une vision assez ordinaire il n’y a pas si longtemps), dans un contexte où, en réalité, on attend de plus en plus de normalisation précoce des enfants, c’est-à-dire de #disciplinarisation (projet social qui me semble au demeurant progresser bien au-delà des attentes envers l’enfance). Souhaite-t-on encore réellement que l’enfant soit socialisé à avoir de l’initiative personnelle ?

    #éducation

    • J’ajouterais deux éléments qui expliqueraient cette focalisation sur le « devenir élève » et les « apprentissages fondamentaux » en maternelle, en plus de la source institutionnelle directe du curriculum décrite par Ghislain Leroy (qui est prépondérante).

      Le premier c’est les évaluations nationales. Même si on y est opposé, tout le monde s’y est habitué, et sans qu’on y fasse trop attention l’école se met à tourner autour de ça. Les évaluations de début de CP en particulier sont très violentes pour les enfants, notamment parce qu’on les évalue sur beaucoup de choses, y compris des notions qu’ils n’ont jamais vues (parce qu’à mi-CP et début de CE1 on réévalue pour voir la progression). Les résultats sont compilés, des moyennes d’écoles sont faites à différents niveaux spatiaux, puis l’école élémentaire se réunit avec la maternelle du secteur pour en parler, c’est-à-dire parler des exercices où la note est en-dessous de la moyenne et fait salement ressortir l’école. C’est la maternelle qui est responsable des résultats de début de CP, et ici tu peux être sûr d’être à tous les coups perdants : si les résultats sont bons, on te sucre des moyens ; s’ils sont mauvais, on viendra te donner des leçons parce que ta pédagogie est nulle. Bref, pour ne pas être classé dans les écoles ou les profs nuls, tu as intérêt à ce que tes élèves aient des bons résultats en début de CP, donc à les préparer à la myriade de trucs que les évals demandent. Ce souci de réussir aux évals, c’est aussi bien sûr dans l’intérêt des élèves, parce que tu sais qu’à 15 jours de la rentrée, ils se tapent une semaine d’éval, et que ça ira mieux pour eux s’ils savent faire.

      En plus de ça, bien sûr, ces évaluations mettent en lumière les « attendus de fin de cycle », c’est-à-dire les compétences listées dans les programmes censées être acquises en fin de maternelle. Si les programmes disent bien que chacun apprend à son rythme, tu ne peux pas échapper à la nécessité de ces attendus si dès la rentrée de CP il y a l’éval. Ca sert vraiment à mettre la pression à tout le monde, ça dit : si tu ne travailles pas correctement en maternelle, tu vas le payer (et ça le dit à tout le monde, aux profs, aux enfants et aux parents).

      Le deuxième élément c’est une certaine évolution de notre identité professionnelle en contexte de crise du métier. Notre métier est sur la pente descendante (et ça ne va pas s’arranger), le salaire baisse par rapport à ce qu’il était, les conditions de travail sont plus difficiles, il y a pénurie de candidats, hausse des démissions, concurrence du privé, recours plus important aux contractuels embauchés en quelques minutes, etc. Notre fierté alors, c’est les « apprentissages », « faire entrer les élèves dans les apprentissages ». C’est ça qui nous distingue des autres professionnels de la petite enfance, c’est ça qu’on peut mettre en avant pour montrer notre importance dans le système, c’est ce qui prouve nos compétences tant dénigrées (souvenir d’un directeur en réunion de rentrée disant aux parents de petite section : ici c’est pas la crèche, c’est l’école, il y a des choses à apprendre, un programme, donc pas de doudou, pas de tétine, même pour la sieste - … l’angoisse).

      L’autre jour, on parlait des différences entre maternelle et élémentaire. Je disais qu’en maternelle, on pouvait laisser jouer les enfants librement dans la classe. Une collègue est partie d’un rire méprisant en s’exclament « Qu’est-ce que j’entends ?! ». Pour elle, c’est inconcevable de se mettre en retrait (ou d’admettre qu’elle le fait), de laisser les enfants hors de ses tableaux de progression hebdomadaires/mensuels/annuels des apprentissages. Sinon à quoi elle servirait ? Comment verrait-on ses compétences qui font que, non, son métier n’est pas de la garderie ? Cette fierté revendiquée à avancer à marche forcée dans les apprentissages dès la petite section est une façon de se distinguer alors que l’institution, la société, nos conditions de travail, nous renvoient une image de nous-mêmes peu flatteuse. En plus de l’effet sur les enfants, le risque c’est aussi que ça amène les collègues à se dénigrer mutuellement.

    • Bascule de la mission première de l’école maternelle

      Christophe Joigneaux, chercheur spécialiste de la maternelle, s’est attaché à décrypter les projets de programmes en français. Pour le chercheur, si ces projets sont dans la continuité des programmes précédents, on retrouve les mêmes évolutions, mais plus affirmées. « La scolarisation de l’école maternelle est de plus en plus affirmée. Pour la première fois, on parle de la discipline scolaire de « français ». Avant, on parlait plutôt de langage. On parle aussi de la grammaire pour la première fois ». La première référence aux mathématiques comme discipline dans des programmes de maternelle, c’était en 2021, rappelle-t-il. « Il y a une montée incessante de la mission historique de la maternelle, la mission propédeutique (préparer la réussite des apprentissages) en CP particulièrement, mais après aussi ». Le chercheur explique que ces projets sont centrés sur la préparation de la lecture avec le décodage. « C’est une bascule. Cette mission est première à l’exclusion de l’autre grande mission, le respect du développement et du rythme d’apprentissage de l’enfant ». Il relève aussi le nombre d’occurrences des mots enfants et élèves, 9 occurrences du mot enfant contre 53 du mot élève. « C’est assez significatif ».

      L’école maternelle est de plus en plus positionnée comme la première école du cursus scolaire avec une perte de son identité curriculaire selon Christian Joigneaux qui note la disparition du jeu libre et le fait que les coins jeux ne peuvent plus être fréquentés librement. « En gros, il faut se concentrer sur les compétences fondamentales, prédictives de la réussite en français. Peu de place est laissée à la spontanéité de l’enfant… »

      Le spécialiste relève aussi des « repères temporels très précis dans ces projets ». « Si cela peut répondre à des demandes d’enseignants par rapport aux derniers programmes où il n’y avait que des attendus de fin de cycle, cela laisse beaucoup moins de liberté, surtout celle de s’adapter aux rythmes des élèves – on peut aller trop vite pour certains et accroitre les inégalités ». Du côté des contenus, il les estime « très chargés et très prescriptifs ». « Comment adapter avec tout cet empilement ? Comment s’y prend l’enseignant pour caser tout ça ? Toutes les conditions sont réunies pour que les nouveaux programmes accroissent la défiance des enseignants vis-à-vis de l’institution ».

      « Les fondamentaux, sont-ils vraiment fondamentaux ? », questionne Christophe Joigneaux. « Ces projets montrent que l’on n’a pas appris du passé. En particulier des programmes de 2008 où il y avait un découpage très fort. Ça permet de mieux réussir au début CP mais pas au début du CE2. Ce qui était considéré comme prédicteur de la réussir, ne l’était qu’à court terme ».

      https://www.cafepedagogique.net/2024/05/29/ozp-la-maternelle-en-rep

  • The next global tech chokepoints - POLITICO
    https://www.politico.com/newsletters/digital-future-daily/2024/04/17/the-next-global-tech-chokepoints-00152816

    As resilient as some parts of the tech economy are, leaders keep learning the hard way that the world has some pretty big bottlenecks as well — potential chokepoints in global supply chains that are hard to plan around, and very expensive to fix.

    The pandemic exposed one big Achilles’ heel for the global tech industry: its shockingly fragile supply chain for semiconductors. Covid lockdowns shrank chip production, which relies on a few companies in Asia; their depleted inventories could not keep up when stuck-at-home consumers suddenly spiked demand for digital technology. That left people around the world struggling to buy all sorts of electronic devices, from gaming consoles to smartphones to cars.

    Washington reacted with the CHIPS and Science Act, a landmark piece of industrial policy that allocates tens of billions of dollars to prevent future disruptions in a crucial part of the tech trade, and reduce the U.S.’s dangerous overdependence on Asian manufacturing.

    The vast and intertwined nature of modern tech supply chains makes it incredibly challenging to pinpoint the specific technologies or components that may trigger the next major shortfall. But it’s also hugely important in shaping the direction of tech policy.

    So what are the future microchip-style bottlenecks? What do we need to worry about?

    DFD put this question to a range of industry and supply chain specialists, asking them to predict the vulnerabilities that might eventually hold up the tech industry and consumers — and how they’re being addressed, if at all, today.

    Les 4 points suivants sont détaillés

    Rare earth minerals:
    Specialized labor:
    PCBs:
    Infrastructure:

    #Perspectives #Industrie_numerique #Matériel #Economie_numérique

  • Radio Canada Des tests de paternité vendus au Canada qui identifiaient le mauvais père D’après des renseignements fournis par Jorge Barrera, de CBC News

    « [Nos tests de paternité prénataux] n’étaient pas si fiables », admet à la caméra cachée le propriétaire de la compagnie Viaguard Accu-Metrics, de Toronto, qui a vendu de tels tests d’ADN en ligne pour 800 $ à 1000 $ de 2014 à 2020, selon une enquête de CBC.

    Harvey Tenenbaum, qui dirige toujours le laboratoire de Toronto à l’âge de 91 ans, a confié à la caméra cachée d’un journaliste de CBC qui se faisait passer pour un client, qu’il se « méfie de ce test maintenant ».

    Grâce à un kit maison visant à prélever quelques gouttes de sang de la femme enceinte et un échantillon buccal d’ADN de l’homme, le test devait permettre de confirmer l’identité du père avant la naissance de l’enfant.


    À la caméra cachée, M. Tenenbaum admet toutefois que le test a produit des résultats erronés au fil des années.

    C’est arrivé. Un père blanc se fait tester et le bébé est noir.
    Une citation de Harvey Tenenbaum, propriétaire du laboratoire

    À la caméra cachée, M. Tenenbaum se dit conscient des conséquences possibles d’une erreur : “Si on identifie le mauvais père, la mère peut avoir un avortement.”

    Questionné par CBC, il assure publiquement que les tests étaient, au contraire, « précis » et « parfaits ». Il a cessé de les vendre, ajoute-t-il, parce que l’un des éléments était devenu trop coûteux.

    La vie chamboulée d’une mère
    “Je hais le nom Viaguard”, lance Corale Mayer, 22 ans, de North Bay, en Ontario.

    Lorsqu’elle est tombée enceinte en 2019, à l’âge de 19 ans, elle n’était pas sûre de qui était le père et a commandé un test de Viaguard, renvoyant ensuite les échantillons demandés par la poste.

    Un premier test erroné de la compagnie, raconte-t-elle, lui a fait croire que le père n’était pas l’homme avec qui elle était. Un deuxième test, lui aussi erroné a-t-elle appris après la naissance de sa fille, indiquait que le père était plutôt un autre homme, qui ne voulait rien savoir d’avoir un enfant.

    Ça a été extrêmement traumatisant.
    Une citation de Corale Mayer, mère

    Elle a lancé un groupe dans les médias sociaux qui compte des dizaines d’autres personnes qui soutiennent que leur vie a aussi été chamboulée par des tests de paternité erronés de Viaguard.

    La faute du test ?
    Sika Richot a travaillé comme réceptionniste pour Viaguard durant près de trois mois en 2019.

    Elle soutient que le laboratoire lui demandait de questionner les femmes qui commandaient un test de paternité sur leur cycle menstruel et sur les dates auxquelles elles avaient eu des relations sexuelles avec les différents pères possibles, des questions qui n’ont rien à voir avec un test d’ADN.

    Le personnel compilait ensuite ces renseignements dans un cycle d’ovulation pour réduire le nombre de pères potentiels, affirme Mme Richot. “[Tenenbaum] allait toujours dire : ’’Celui-ci est le père biologique, c’est certain’’”, soutient-elle.


    M. Tenenbaum laisse entendre, lui, que les clients sont responsables des résultats erronés, en raison d’une mauvaise collecte des échantillons. “On a fait des milliers de tests et la moitié des erreurs venaient de la collecte”, dit-il.

    Le Dr Mohammad Akbari, directeur de recherche au laboratoire de génétique moléculaire de l’Hôpital Women’s College, à Toronto, affirme que le genre de test que Viaguard disait utiliser est fiable normalement, mais qu’il faut plus que quelques gouttes de sang de la mère pour confirmer l’ADN du fœtus.

    Il faut au moins 10 ml de sang d’une veine de la mère pour un test adéquat.
    Une citation de Le Dr Mohammad Akbari, expert dans les tests d’ADN

    Dans certains cas, comme l’illustre une poursuite contre Viaguard en Californie, les clients devaient se rendre à un laboratoire pour le prélèvement de sang. Cette poursuite s’est conclue par un règlement à l’amiable.

    Santé Canada indique par courriel qu’elle ne réglemente pas les tests commerciaux d’ADN comme ceux de Viaguard.

    La compagnie n’offre plus de tests de paternité prénataux, mais continue à vendre des tests d’ADN postnataux, tout comme des tests pour déterminer la race des chiens, notamment.

    D’après des renseignements fournis par Jorge Barrera, de CBC News

    #ADN #Tests #identité #enfants #fœtus #laboratoires #maternité #paternité #femmes #hommes #famille #médecine #génétique

    • https://www.youtube.com/watch?v=93arJxoN0js&t=80s

      Ti conosco troppo poco
      questa è solo per te
      vorrei dirti che è sbagliato
      ma ogni volta sento che
      la nottata è troppo torva
      le risorse inconsistenti
      la violenza è ad ogni curva
      e alla fine dei conti
      la paura vince sempre

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      Non sarei il tuo sostegno
      non risponderei al bisogno
      non potrei darti la calma
      come deve fare mamma
      Non sarei la tua colonna
      il supporto che ti spetta
      perché io sono imperfetta
      perché io vacillo ancora
      la paura mi divora
      Non sarei quello che cerchi
      Non sarei quello che vuoi

      Ho paura di sbagliare
      ho paura di impazzire
      di impedirti di volare
      di non darti da mangiare
      di dimenticare tutto
      di lavarti di abbracciarti
      di cambiare le lenzuola
      di lasciarti la merenda
      di dimenticarti a scuola

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      Ho paura di punirti
      e poi di voler lasciarti
      perché lo ha detto che
      io dovrei per forza amarti
      tutto questo mi impedisce
      mi trattiene mi allontana
      ed ormai è poco il tempo
      che a me è stato donato
      e tu non sei mai esistito

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      #maternité #choix #peur #berceuse #chanson #musique

  • #Le_Caire en chantier, la #brique rouge en voie de disparition ?
    https://metropolitiques.eu/Le-Caire-en-chantier-la-brique-rouge-en-voie-de-disparition.html

    La brique rouge marque fortement le paysage du Grand Caire. En s’intéressant à la production et à l’utilisation de ce #matériau, Corten Pérez-Houis montre que le déclin de la brique industrielle traduit un accaparement de la #construction par le gouvernement et les grands promoteurs privés. Le 5 septembre 2023, un immeuble s’est effondré dans le quartier d’Hadayek al-Kobba, au nord-est du Caire, faisant trois morts et cinq blessé·es. Ces accidents sont assez fréquents en #Égypte, notamment dans les deux #Terrains

    / brique, construction, #habitat_précaire, #industrie, Le Caire, Égypte, matériau, #usine

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_perez-houis.pdf

  • Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/19/emmanuel-macron-defend-la-suppression-du-droit-du-sol-sur-l-ile-de-mayotte-d

    Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »
    Le Monde avec AFP
    Le président de la République, Emmanuel Macron, a défendu, dans un entretien à l’Humanité publié dimanche 18 février au soir, le projet de loi, controversé, du gouvernement consistant à supprimer le droit du sol à Mayotte, département français d’outre-mer, pour endiguer l’immigration illégale, en majorité en provenance de l’archipel des Comores. « Il est légitime de poser cette question, car les Mahorais souffrent. Ils ont d’ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Nous devons casser le phénomène migratoire à Mayotte, au risque d’un effondrement des services publics sur l’île », plaide-t-il.
    Mayotte est un département français situé dans l’archipel très pauvre des Comores. « Des familles y circulent et arrivent en France, via Mayotte, où elles ont accès à des prestations complètement décorrélées de la réalité socioéconomique de l’archipel », juge le président. « Mayotte est la première maternité de France, avec des femmes qui viennent y accoucher pour faire des petits Français. Objectivement, il faut pouvoir répondre à cette situation », affirme-t-il.« A cela s’ajoute un nouveau phénomène, ces derniers mois, compte tenu des difficultés sécuritaires dans la région des Grands Lacs : une arrivée massive de personnes en provenance de Tanzanie et d’autres pays », explique-t-il. Pour « casser ce phénomène migratoire », M. Macron veut aussi « restreindre l’accès aux droits sociaux pour les personnes en situation irrégulière ». Mais le président assure que « restreindre le droit du sol pour Mayotte ne signifie pas le faire pour le reste du pays », comme le réclament la droite et l’extrême droite. « Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France », assure-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#droitdusol#tanzanie#archipel#insularite#maternite#afrique#sante#constitution

  • FROM LIBYA TO TUNISIA : HOW THE EU IS EXTENDING THE PUSH-BACK REGIME BY PROXY IN THE CENTRAL MEDITERRANEAN

    On August 21, 2023, the rescue ship Aurora from Sea Watch was detained by the Italian authorities after refusing to disembark survivors in Tunisia as ordered by the Rome MRCC (Maritime Rescue Coordination Center), a country which by no means can be considered a place of safety.

    This episode is just one example of the efforts of European states to avoid arrivals on their shores at all costs, and to evade their responsibility for reception and #Search_and_Rescue (#SAR). Already in 2018, the European Commission, with its disembarkation platform project, attempted to force sea rescue NGOs to disembark survivors in North Africa. While this project was ultimately unsuccessful as it stood, European states have endeavored to increase the number of measures aimed at reducing crossings in the central Mediterranean.

    One of the strategies employed was to set up a “push-back by proxy regime”, outsourcing interceptions at sea to the Libyan Coast guards, enabling the sending back of people on the move to a territory in which their lives are at risk, undertaken by Libyan border forces under the control of the EU authorities, in contravention of principle of non-refoulement, one of the cornerstones of international refugee law. Since 2016, the EU and its member states have equipped, financed, and trained the Libyan coastguard and supported the creation of a MRCC in Tripoli and the declaration of a Libyan SRR (search and rescue region).

    This analysis details how the European Union and its member states are attempting to replicate in Tunisia the regime of refoulement by proxy set up in Libya just a few years earlier. Four elements are considered: strengthening the capacities of the Tunisian coastguard (equipment and training), setting up a coastal surveillance system, creating a functional MRCC and declaring a Tunisian SRR.
    A. Building capacity of the Garde Nationale Maritime
    Providing equipment

    For several decades now, Tunisia has been receiving equipment to strengthen its coast guard capabilities. After the Jasmine Revolution in 2011, Italy-Tunisia cooperation deepened. Under the informal agreement of April 5, 2011, 12 boats were delivered to the Tunisian authorities. In 2017, in a joint statement by the IItalian Ministry of Foreign Affairs and its Tunisian counterpart, the two parties committed to “closer cooperation in the fight against irregular migration and border management,” with a particular focus on the maritime border. In this context, the Italian Minister declared Italy’s support for the modernization and maintenance of the patrol vessels supplied to Tunisia (worth around 12 million euros) and the supply of new equipment for maritime border control. On March 13, 2019, Italy also supplied Tunisia with vehicles for maritime border surveillance, sending 50 4-wheelers designed to monitor the coasts.

    Recently, Germany also started to support the coast guard more actively in Tunisia, providing it with equipment for a boat workshop designed to repair coast guard vessels in 2019. As revealed in an answer to a parliamentary question, in the last two years, the Federal Police also donated 12 inflatable boats and 27 boat motors. On the French side, after a visit in Tunis in June 2023, the Interior Minister Gérard Darmanin announced 25 million euros in aid enabling Tunisia to buy border policing equipment and train border guards. In August 2023, the Italian authorities also promised hastening the provision of patrol boats and other vehicles aimed at preventing sea departures.

    Apart from EU member states, Tunisia has also received equipment from the USA. Between 2012 and 2019, the Tunisian Navy was equipped with 26 US-made patrol boats. In 2019, the Tunisian national guard was also reinforced with 3 American helicopters. Primarily designed to fight against terrorism, the US equipment is also used to monitor the Tunisian coast and to track “smugglers.”

    Above all, the supply of equipment to the Tunisian coastguard is gaining more and more support by the European Union. Following the EU-Tunisia memorandum signed on July 16, 2023, for which €150 million was pledged towards the “fight against illegal migration”, in September 2023, Tunisia received a first transfer under the agreement of €67 million “to finance a coast guard vessel, spare parts and marine fuel for other vessels as well as vehicles for the Tunisian coast guard and navy, and training to operate the equipment.”

    In a letter to the European Council, leaked by Statewatch in October 2023, the European Commission president Ursula von der Leyen highlighted the provision of vessels and support to the Tunisian coast guards: “Under the Memorandum of Understanding with Tunisia, we have delivered spare parts for Tunisian coast guards that are keeping 6 boats operation and others will be repaired by the end of the year.”
    Trainings the authorities

    In addition to supplying equipment, the European countries are also organizing training courses to enhance the skills of the Tunisian coastguard. In 2019, Italy’s Interior Ministry released €11 million to Tunisia’s government for use in efforts to stem the crossing of people on the move from Tunisia, and to provide training to local security forces involved in maritime border control.

    Under the framework of Phase III of the EU-supported IBM project (Integrated Border Management), Germany is also organizing training for the Tunisian coast guards. As revealed in the answer to a parliamentary question mentioned before, the German Ministry of Interior admitted that 3.395 members of the Tunisian National Guard and border police had been trained, including within Germany. In addition, 14 training and advanced training measures were carried out for the National Guard, the border police, and the coast guard. These training sessions were also aimed at learning how to use “control boats.”

    In a document presenting the “EU Support to Border Management Institutions in Libya and Tunisia” for the year 2021, the European Commission announced the creation of a “coast guard training academy.” In Tunisia, the project consists of implementing a training plan, rehabilitating the physical training environment of the Garde Nationale Maritime, and enhancing the cooperation between Tunisian authorities and all stakeholders, including EU agencies and neighboring countries. Implemented by the German Federal Police and the International Centre for Migration Policy Development (ICMPD), the project started in January 2023 and is supposed to run until June 2026, to the sum of 13,5 million EUR.

    Although the European Commission underlines the objective that “the Training Academy Staff is fully aware and acting on the basis of human rights standards” the increase in dangerous maneuvers and attacks perpetrated by the Tunisian coast guard since the increase in European support leaves little doubt that respect for human rights is far from top priority.

    On November 17, 2023, the ICMPD announced on its Linkedin account the inauguration of the Nefta inter-agency border management training center, as a benefit to the three agencies responsible for border management in Tunisia (Directorate General Directorate of Borders and Foreigners of the Ministry of the Interior, the General Directorate of Border Guard of the National Guard and the General Directorate of Customs).
    B. Setting up a coastal surveillance system

    In addition to supplying equipment, European countries also organize training courses to enhance the skills of European coastguards in the pursuit of an “early detection” strategy, which involves spotting boats as soon as they leave the Tunisian coast in order to outsource their interception to the Tunisian coastguard. As early as 2019, Italy expressed its willingness to install radar equipment in Tunisia and to establish “a shared information system that will promptly alert the Tunisian gendarmerie and Italian coast guard when migrant boats are at sea, in order to block them while they still are in Tunisian waters.” This ambition seems to have been achieved through the implementation of the system ISMaris in Tunisia.
    An Integrated System for Maritime Surveillance (ISMaris)

    The system ISMaris, or “Integrated System for Maritime Surveillance”, was first mentioned in the “Support Programme to Integrated Border Management in Tunisia” (IBM Tunisia, launched in 2015. Funded by the EU and Switzerland and implemented by the International Centre for Migration Policy Development (ICMPD), the first phase of the program (2015-2018) supported the equipment of the Garde Nationale Maritime with this system, defined as “a maritime surveillance system that centralizes information coming from naval assets at sea and from coastal radars […] [aiming] to connect the sensors (radar, VHF, GPS position, surveillance cameras) on board of selected Tunisian Coast Guard vessels, control posts, and command centers within the Gulf of Tunis zone in order for them to better communicate between each other.”

    The implementation of this data centralization system was then taken over by the “Border Management Programme for the Maghreb Region” (BMP-Maghreb), launched in 2018 and funded by the EU Emergency Trust Fund for Africa. The Tunisia component, funded with €24,5 million is implemented by ICMPD together with the Italian Ministry of Interior and designed to “strengthen the capacity of competent Tunisian authorities in the areas of maritime surveillance and migration management, including tackling migrant smuggling, search and rescue at sea, as well as in the coast guard sphere of competence.” With the BMP programme, the Tunisian Garde Maritime Nationale was equipped with navigational radars, thermal cameras, AIS and other IT equipment related to maritime surveillance.
    Data exchange with the EU

    The action document of the BMP program clearly states that one of the purposes of ISMaris is the reinforcement of “operational cooperation in the maritime domain between Tunisia and Italy (and other EU Member States, and possibly through EUROSUR and FRONTEX).” Established in 2013, the European Border Surveillance system (EUROSUR) is a framework for information exchange and cooperation between Member States and Frontex, to prevent the so-called irregular migration at external borders. Thanks to this system, Frontex already monitors the coast regions off Tunisia using aerial service and satellites.

    What remains dubious is the connection between IS-Maris and the EU surveillance-database. In 2020, the European Commission claimed that ISMariS was still in development and not connected to any non-Tunisian entity such as Frontex, the European Border Surveillance System (EUROSUR) or the Italian border control authorities. But it is likely that in the meantime information exchange between the different entities was systematized.

    In the absence of an official agreement, the cooperation between Frontex and Tunisia is unclear. As already mentioned in Echoes#3, “so far, it has not been possible to verify if Frontex has direct contact with the Tunisian Coast Guard as it is the case with the Libyan Coast Guard. Even if most of the interceptions happen close to Tunisian shores, some are carried out by the Tunisian Navy outside of territorial waters. […] Since May 2021 Frontex has been flying a drone, in addition to its different assets, monitoring the corridor between Tunisia and Lampedusa on a daily basis. While it is clear that Frontex is sharing data with the Italian authorities and that Italian authorities are sharing info on boats which are on the way from Tunisia to Italy with the Tunisian side, the communication and data exchanges between Frontex and Tunisian authorities remain uncertain.”

    While in 2021, Frontex reported that “no direct border related activities have been carried out in Tunisia due to Tunisian authorities’ reluctance to cooperate with Frontex”, formalizing the cooperation between Tunisia and Frontex seems to remain one of the EU’s priorities. In September 2023, a delegation from Tunisia visited Frontex headquarters in Poland, with the participation of the Ministries of Interior, Foreign Affairs and Defence. During this visit, briefings were held on the cross-border surveillance system EUROSUR and where all threads from surveillance from ships, aircraft, drones and satellites come together.

    However, as emphasized by Mathias Monroy, an independent researcher working on border externalization and the expansion of surveillance systems, “Tunisia still does not want to negotiate such a deployment of Frontex personnel to its territory, so a status agreement necessary for this is a long way off. The government in Tunis is also not currently seeking a working agreement to facilitate the exchange of information with Frontex.”

    This does not prevent the EU from continuing its efforts. In September 2023, in the wake of the thousands of arrivals on the island of Lampedusa, the head of the European Commission, Ursula von der Leyen, reaffirmed, in a 10-point action plan, the need to have a “working arrangement between Tunisia and Frontex” and to “step up border surveillance at sea and aerial surveillance including through Frontex.” In a letter written by the European Commission in reply to the LIBE letter about the Tunisia deal sent on the Greens Party initiative in July 2023, the EU also openly admits that IT equipment for operations rooms, mobile radar systems and thermal imaging cameras, navigation radars and sonars have been given to Tunisia so far and that more surveillance equipment is to come.

    To be noted as well is that the EU4BorderSecurity program, which includes support to “inter-regional information sharing, utilizing tools provided by Frontex” has been extended for Tunisia until April 2025.
    C. Supporting the creation of a Tunisian MRCC and the declaration of a Search and rescue region (SRR)
    Building a MRCC in Tunisia, a top priority for the EU

    In 2021, the European Commission stated the creation of a functioning MRCC in Tunisia as a priority: “Currently there is no MRCC in Tunisia but the coordination of SAR events is conducted by Tunisian Navy Maritime Operations Centre. The official establishment of a MRCC is a necessary next step, together with the completion of the radar installations along the coast, and will contribute to implementing a Search and rescue region in Tunisia. The establishment of an MRCC would bring Tunisia’s institutional set-up in line with the requirements set in the International Convention on Maritime Search and Rescue (SAR) of 1979 (as required by the Maritime Safety Committee of the International Maritime Organisation IMO).”

    The objective of creating a functioning Tunisian MRCC is also mentioned in a European Commission document presenting the “strategy for the regional, multi-country cooperation on migration with partner countries in North Africa” for the period 2021-2027. The related project is detailed in the “Action Document for EU Support to Border Management Institutions in Libya and Tunisia (2021),” whose overall objective is to “contribute to the improvement of respective state services through the institutional development of the Maritime Rescue Coordination Centres” in the North Africa region. The EU also promotes a “regional approach to a Maritime Rescue Coordination Center,” that “would improve the coordination in the Central Mediterranean in conducting SAR operations and support the fight against migrant smuggling and trafficking in human beings networks in Libya and Tunisia.”

    The Tunisia component of the programs announces the objective to “support the establishment of a Maritime Rescue Coordination Centre, [… ] operational 24/7 in a physical structure with functional equipment and trained staff,” establishing “cooperation of the Tunisian authorities with all national stakeholders, EU agencies and neighbouring countries on SAR.”

    This project seems to be gradually taking shape. On the website of Civipol, the French Ministry of the Interior’s service and consultancy company, a new project entitled “Support for Search and Rescue Operations at Sea in Tunisia” is mentioned in a job advertisement. It states that this project, funded by the European Union, implemented together with the GIZ and starting in September 2023, aims to “support the Tunisian authorities in strengthening their operational capacities (fleet and other)” and “provide support to the Tunisian authorities in strengthening the Marine Nationale and the MRCC via functional equipment and staff training.”

    In October 2023, the German development agency GIZ also published a job offer for a project manager in Tunisia, to implement the EU-funded project “Support to border management institution (MRCC)” in Tunisia (the job offer was deleted from the website in the meantime but screenshots can be shared on demand). The objective of the project is described as such: “improvement of the Tunisia’s Search and Rescue (SAR) capacity through reinforced border management institutions to conduct SAR operations at sea and the fight against migrant smuggling and human being trafficking by supporting increased collaboration between Tunisian actors via a Maritime RescueCoordination Centre (MRCC).”

    According to Mathias Monroy, other steps have been taken in this direction: “[the Tunisian MRCC] has already received an EU-funded vessel tracking system and is to be connected to the “Seahorse Mediterranean” network. Through this, the EU states exchange information about incidents off their coasts. This year Tunisia has also sent members of its coast guards to Italy as liaison officers – apparently a first step towards the EU’s goal of “linking” MRCC’s in Libya and Tunisia with their “counterparts” in Italy and Malta.”

    The establishment of a functional MRCC represents a major challenge for the EU, with the aim to allow Tunisia to engage actively in coordination of interceptions. Another step in the recognition of the Tunisian part as a valid SAR actor by the IMO is the declaration of a search and rescue region (SRR).
    The unclear status of the current Tunisian area of responsibility

    Adopted in 1979 in Hamburg, the International Convention on Maritime Search and Rescue (SAR – Search & Rescue Convention) aimed to establish an international search and rescue plan to encourage cooperation and coordination between neighboring states in order to ensure better assistance to persons in distress at sea. The main idea of the convention is to divide seas and oceans into search and rescue zones in which states are responsible for providing adequate SAR services, by establishing rescue coordination centers and setting operating procedures to be followed in case of SAR operations.

    Whereas Tunisia acceded to the treaty in 1998, this was not followed by the delimitation of the Tunisian SAR zone of responsibilities nor by regional agreements with neighboring states. It is only in 2013 that Tunisia declared the limits of its SRR, following the approval of the Maghreb Convention in the Field of Search and Rescue in 2013 and by virtue of Decree No. 2009-3333 of November 2, 2009, setting out the intervention plans and means to assist aircraft in distress. In application of this norm, Tunisian authorities are required to intervene immediately, following the first signal of help or emergency, in the limits of the Tunisia sovereign borders (12 nautical miles). This means that under national legislation, Tunisian authorities are obliged to intervene only in territorial waters. Outside this domain, the limits of SAR interventions are not clearly defined.

    A point to underline is that the Tunisian territorial waters overlap with the Maltese SRR. The Tunisian Exclusive Economic Zone – which does not entail any specific duty connected to SAR – also overlaps with the Maltese SRR and this circumstance led in the past to attempts by the Maltese authorities to drop their SAR responsibilities claiming that distress cases were happening in this vast area. Another complex topic regards the presence, in international waters which is part of the Maltese SRR, of Tunisian oil platforms. Also, in these cases the coordination of SAR operations have been contested and were often subject to a “ping-pong” responsibility from the involved state authorities.
    Towards the declaration of a huge Tunisian SRR?

    In a research document published by the IMO Institute (International Maritime Organization), Akram Boubakri (Lieutenant Commander, Head, Maritime Affairs, Tunisian Coast Guard according to IMO Institute website) wrote that at the beginning of 2020, Tunisia officially submitted the coordinates of the Tunisian SRR to the IMO. According to this document, these new coordinates, still pending the notification of consideration by the IMO, would cover a large area, creating two overlapping areas with neighboring SAR zones – the first one with Libya, the second one with Malta* (see map below):

    *This delimitation has to be confirmed (tbc). Nothing proves that the coordinates mentioned in the article were actually submitted to the IMO

    As several media outlets have reported, the declaration of an official Tunisian SRR is a project supported by the European Union, which was notably put back on the table on the occasion of the signing of the Memorandum of Understanding signed in July 2023 between the EU and Tunisia.

    During the summer 2023, the Civil MRCC legal team initiated a freedom of information access request to the Tunisian authorities to clarify the current status of the Tunisian SRR. The Tunisian Ministry of Transport/the Office of the Merchant Navy and Ports replied that”[n]o legal text has yet been published defining the geographical marine limits of the search and rescue zone stipulated in the 1979 International Convention for Search and Rescue […]. We would like to inform you that the National Committee for the Law of the Sea, chaired by the Ministry of National Defence, has submitted a draft on this subject, which has been sent in 2019 to the International Maritime Organisation through the Ministry of Transport.” A recourse to the Ministry of Foreign Affairs and the Interior was sent but no reply was received yet.

    Replying in December 2023 to a freedom of information access request initiated by the Civil MRCC, the IMO stated that “Tunisia has not communicated their established search and rescue region to the IMO Secretariat.” However, on November 3, 2023, the Tunisian Ministerial Council adopted a “draft law on the regulation of search and rescue at sea in Tunisia’s area of responsibility.” A text which, according to FTDES, provides for the creation of a Tunisian SAR zone, although it has not yet been published. While the text still has to be ratified by the parliament, it is quite clear that the Tunisian authorities are currently making concrete steps to align on the IMO standards and, by doing so, on the EU agenda.
    Conclusion: A EU strategy to escape from its SAR responsibilities

    While some analysts have seen the drop in arrivals in Italy from Tunisia in recent months as a sign of the “success” of the European Union’s strategy to close its borders (in November, a drop of over 80% compared to the summer months), in reality, the evolution of these policies proves that reinforcing a border only shifts migratory routes. From autumn onwards, the Libyan route has seen an increase in traffic, with many departing from the east of the country. These analyses fail to consider the agency of people on the move, and the constant reinvention of strategies for transgressing borders.

    While condemning the generalization of a regime of refoulement by proxy in the central Mediterranean and the continued brutalization of the border regime, the Civil MRCC aims to give visibility to the autonomy of migration and non-stop solidarity struggles for freedom of movement!

    https://civilmrcc.eu/from-libya-to-tunisia-how-the-eu-is-extending-the-push-back-regime-by-prox

    #push-backs #refoulements #asile #migrations #réfugiés #frontières #externalisation #Tunisie #Libye #EU #UE #Union_européenne #gardes-côtes_libyens #push-back_by_proxy_regime #financement #training #formation #gardes-côtes #MRCC #Méditerranée #Mer_Méditerranée #Libyan_SRR #technologie #matériel #Integrated_Border_Management #surveillance #Integrated_System_for_Maritime_Surveillance (#ISMaris) #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD) #Border_Management_Programme_for_the_Maghreb_Region #Trust_Fund #Trust_Fund_for_Africa #EUROSUR #Frontex #ISMariS #Search_and_rescue_region (#SRR)

    ping @_kg_

  • Pour l’inclusion scolaire, « il faut désormais investir massivement dans la compétence des équipes pédagogiques »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/pour-l-inclusion-scolaire-il-faut-desormais-investir-massivement-dans-la-com

    Le 25 janvier, des enseignants se sont mis en grève pour demander l’arrêt de l’inclusion à l’école. En parallèle, des associations d’adultes handicapés se battent pour le respect de la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) par la France. Cette dernière exige l’arrêt de la ségrégation dans des établissements spécialisés. Par ailleurs, les réseaux sociaux sont emplis de témoignages de parents qui se battent pour l’effectivité des droits de leurs enfants à une scolarité dans leur école de quartier ou dans une structure spécialisée. Comment renouer le dialogue entre ces désirs inconciliables et permettre un droit réel à une scolarité de qualité, inclusive et en proximité pour tous ?
    Vice-présidente du département de la Loire-Atlantique chargée du handicap, siégeant aux conseils d’administration de collèges et professeure des écoles, j’ai la chance d’avoir un pied dans chaque monde : le médico-social et l’éducation nationale. Sur le terrain, en centre-ville comme en réseau d’éducation prioritaire (REP+) ou en milieu rural. C’est un poste d’observation privilégié des pratiques des uns et des autres.

    La situation kafkaïenne actuelle est, sans ambiguïté, issue de la loi de 2005 – qui voulait affirmer le droit à l’éducation pour tous les enfants. Cette loi n’a envisagé l’accès à l’école que sous l’angle du droit, sans penser les adaptations et moyens nécessaires qui permettraient de réussir ce défi.

    Au lieu de former les enseignants et de partir des besoins des enfants, c’est la politique d’insertion qui a été sollicitée en proposant des emplois précaires, mal payés et sans formation à des femmes en réinsertion. On a construit des rampes, créé des formulaires et des sigles : PPI (projet pédagogique individuel), PPS (projet personnalisé de scolarisation), GEVA-sco (guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation) sans jamais se poser la question de l’adaptation initiale des contenus. C’était à l’enfant de s’adapter, par des compensations, à la norme inchangée et inaccessible.

    Un succès pour de nombreux enfants

    Vingt ans après, l’inclusion des enfants en situation de handicap s’est massifiée, avec plus de 400 000 enfants scolarisés. Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) représentent le deuxième contingent de l’Etat en matière d’effectifs, toujours précaires et peu formés, affectés à n’importe quels enfants. Ce sont donc les personnes les moins formées qui ont la charge des enfants avec le plus de besoins. Faute de #formation et de temps spécifique, les #enseignants ont réparti la difficulté dans toutes les classes. Elles comprennent chacune un à plusieurs élèves handicapés, sans bénéficier d’adaptation des programmes à cette hétérogénéité grandissante.

    Cette montée en puissance des AESH a été financée par un gel des structures spécialisées, et les listes d’attente ont enflé. Il y a en moyenne quatre ans d’attente, passés en classe ordinaire ou en unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS). L’autonomie de ces enfants stagne alors ou régresse.

    C’est le tableau bien sombre d’un navire qui prend l’eau de partout. Malgré tout, pour de nombreux enfants, la scolarité inclusive est un succès. Nos enfants ont été sensibilisés à la différence. Ils trouvent normal que certains aient des aides humaines ou techniques pour accéder à l’école. Il y a désormais autant d’élèves en ULIS au collège qu’en primaire. Et de plus en plus d’entre eux poursuivent en CAP, en BTS ou à l’université.

    Il faut désormais changer de braquet, et se décider à investir massivement dans la compétence des équipes pédagogiques. La #maternelle est souvent l’âge du repérage des troubles du comportement, et l’élémentaire, celui des troubles « dys » – la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie ou la dysphasie. Ces particularités devraient être maîtrisées par chaque enseignant, avec une formation généralisée au handicap, initiale et continue. Ces professeurs ne doivent pas être seulement aptes à remplir un formulaire.

    Ils devraient pouvoir proposer des contenus accessibles à tous, disposer de #matériel_adapté et savoir l’utiliser, organiser les espaces de la classe pour réduire les sursollicitations sensorielles. Les programmes doivent être revus en prenant en compte l’hétérogénéité des classes : des enfants à besoins différents ne peuvent pas tous apprendre la même chose en même temps.

    La nécessité de prises en charge de proximité

    S’ils sont mis dans de bonnes conditions, les enfants avec des troubles prononcés ont toute leur place à l’école. L’exemple de nos voisins italiens et portugais le prouve. Encore faut-il décrire ces bonnes conditions. Elles commencent par de la stabilité affective et un nombre d’adultes formés renforcé.

    Plutôt que de répartir les moyens dans chaque classe, en saupoudrage, il faut concentrer les renforts pour plusieurs enfants. Pour cela, il faut créer des classes de cycle dans chaque école, où les enfants restent sur la durée du cycle avec les mêmes adultes, en mélangeant, sur la base du volontariat, élèves ordinaires et à besoins spécifiques. Les effectifs doivent y être limités à quinze élèves au maximum, avec la présence de deux professeurs en coenseignement, dont un spécialisé, et un AESH.
    Chaque circonscription devrait bénéficier d’une école avec une unité d’enseignement adaptée à l’autisme, ainsi que de dispositifs ULIS, afin de permettre des prises en charge médico-sociales de qualité en proximité, et arrêter de mettre les enfants dans des taxis pour rejoindre de lointains instituts médico-éducatifs.

    Au #collège, l’équipe de vie scolaire devrait comporter un éducateur spécialisé pour accompagner les jeunes hors des temps de classe. De même, il est nécessaire d’avoir une classe par division à effectifs restreints, un AESH spécifique et une salle de classe fixe pour éviter les angoisses liées aux changements de lieux toutes les heures.

    Sans révolutionner l’éducation nationale, ces mesures de bon sens, généralisées, permettraient de limiter la perte de repères et l’essoufflement des familles comme des professionnels face au challenge de l’inclusion. Ces mesures – un AESH faisant partie d’une équipe de classe dans une seule école, l’évolution de parcours pour les enseignants en cours de carrière par la spécialisation, la satisfaction de voir progresser les élèves avec des moyens concentrés sur les besoins… le tout en étant répartis en proximité sur le territoire – apaiseraient le climat scolaire et sécuriseraient des professions.

    Ombeline Accarion est par ailleurs vice-présidente EELV Personnes en situation de handicap et Autonomie de Loire-Atlantique.

    #école #élèves #ségrégation #AESH

  • (Ma mère, vous revient-il encore, après plus de vingt années, ce poids plus lourd en vous, par les lourds soleils ? Je pense à votre jeunesse d’alors, ma mère, petite sœur, qui n’aviez pas l’âge de Maria ; sous votre robe, sous votre peau, j’avais chaud aussi, et vous me traîniez comme un de ces fruits d’été dont vous aviez envie… ah ! ma mère, comme je vous adore d’être restée inconnue !)

    [...]

    « Mère, que quinze années me tombent dessus encore et que je les passe à me poivrer et à aimer, et qu’ensuite je meure, si de l’amour que je porte n’a éclos que l’amour ! Tout sera oublié, comme ces impressions que je laisse se gaspiller, tiédeur des soirs, fraîcheur des couloirs, déclin de la prison vers l’automne, je ne vous retrouverai pas. »

    La Cavale Partie I Chapitre IX

    #maternité #mère #adoption

  • « Elle n’a plus, pour vivre, hormis ces filets pourris, que quelques photos, un bambino merveilleux tout en yeux luisants, en fossettes et en boucles noires ; on les a laissés ensemble les dix-huit mois réglementaires après l’accouchement, le temps pour Maria d’apprendre à jouer à la maman. Maintenant, elle ne voit plus son enfant qu’au parloir, ça se passe, par faveur, dans la loggia des avocats, et s’accompagne de baisers, baci, baci »

    La Cavale, Partie I Chapitre VII

    #maria #maternité

  • Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/12/des-femmes-enceintes-et-des-meres-avec-des-nouveau-nes-sans-hebergement-d-ur

    Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    Par Claire Ané et Minh Dréan
    Les équipes parisiennes du numéro d’urgence 115, maintes et maintes fois appelées, n’ont pas été en mesure de lui proposer un nouveau toit. Elle a dormi jusqu’à l’accouchement, sur le canapé d’une dame rencontrée dans le salon de coiffure afro où elle travaillait. Elle explique que, sitôt l’enfant née, à l’hôpital Lariboisière, elle appelait « tout le temps, de 6 heures le matin jusqu’à tard le soir. » Il lui a fallu deux jours pour réussir à joindre un écoutant de ce service débordé. Sept jours après la naissance, elle a dû sortir de la maternité, sans solution d’hébergement.
    Si elle avait accouché il y a un an, elle n’aurait quitté l’hôpital qu’une fois obtenue une chambre en centre ou en hôtel, où, en vertu du droit à la continuité de l’hébergement d’urgence, elle aurait pu rester aussi longtemps que nécessaire. Mais la situation s’est dégradée. Après avoir atteint un nombre record de 205 000 places d’hébergement d’urgence durant l’hiver 2022-2023, et consommé l’essentiel des crédits prévus pour l’année 2023, le gouvernement a décidé de réduire la voilure, bien que le besoin n’ait pas faibli.
    En Ile-de-France, fin juin, la Préfecture a annoncé aux associations gérant ces places qu’il fallait en fermer 3 000. Pour Paris, la perte, bien que limitée à 200 ou 300 places, a conduit à revoir des critères déjà drastiques. « Depuis septembre, nous n’arrivons même plus à répondre à toutes les personnes en priorité 1, dont font partie les femmes enceintes de plus de sept mois et les familles avec des bébés de moins de 3 mois. C’est inédit et [cela] montre une défaillance du système », reconnaît la directrice générale du Samusocial de la capitale, Vanessa Benoît. La situation est encore plus compliquée en Seine-Saint-Denis, où l’Etat a souhaité supprimer 2 000 places. « On a obtenu de fermer des places progressivement, sans remises à la rue, afin de respecter la continuité de l’hébergement prévue dans la loi. Mais presque plus personne ne peut entrer dans le dispositif », déplore le directeur adjoint de l’association Interlogement93, Maxence Delaporte. Lors du dernier décompte, le 5 décembre, 700 personnes sont restées à la rue bien qu’elles aient réussi à joindre le 115. Parmi elles, 51 étaient des femmes enceintes et 95 étaient des enfants de moins de 3 ans.
    (...)« C’est une catastrophe !, s’indigne Julia Lucas, assistante sociale de Solipam, un réseau qui suit des femmes en grande précarité durant leur grossesse et jusqu’aux 3 mois de l’enfant. En 2022, on avait 37 % de femmes à la rue à l’entrée dans notre dispositif. En 2023, c’est 60 % ! Et malgré nos efforts, en novembre, un tiers étaient toujours ou à nouveau à la rue au moment de sortir de notre dispositif. » Quand accueil il y a, la discontinuité prime : une jeune mère a eu 25 hébergements différents en quelques mois, situés dans six départements, et connu 18 retours à la rue, où elle se trouve encore. L’avocat Samy Djemaoun, qui multiplie depuis décembre 2022 les actions en justice pour faire respecter le droit à l’hébergement d’urgence, se souvient d’avoir déposé coup sur coup, fin octobre, des recours pour trois familles avec des nouveau-nés de moins de 18 jours, auxquelles le 115 n’avait pas pu proposer de solution. Il a défendu plusieurs autres cas similaires depuis. « Il y a encore trois mois, de tels recours permettaient d’obtenir, souvent avant l’audience, une place d’hébergement d’urgence durable. Désormais, même pour des femmes qui ont accouché récemment, j’obtiens surtout des orientations en sas d’accueil temporaire régional, loin de Paris, avec seulement trois semaines d’hébergement garanties », explique-t-il.
    Cette saturation de l’hébergement d’urgence rejaillit sur les hôpitaux. L’Agence régionale de la santé d’Ile-de-France observe une « augmentation forte depuis quelques semaines » des femmes qui restent à la maternité non par nécessité de soins, mais faute d’autre solution : elle a décompté jusqu’à 50 « bed blockers » (« bloqueuses de lit ») en simultané, au lieu de 20 ou 30 habituellement, sur 27 maternités recensées. L’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est en première ligne. Ses sages-femmes, qui refusent de mettre dehors ces mères en détresse, ont envoyé, le 30 octobre, un courrier d’alerte. Le département de Seine-Saint-Denis a rouvert une centaine de places, mais seulement 6 jeunes mères ont pu quitter la maternité. Treize y restent bloquées. Avec des effets délétères. « On passe des heures à essayer de transférer vers d’autres hôpitaux des femmes qui devaient accoucher chez nous, ou qui viennent d’accoucher. Il faut laisser des mamans dans les couloirs ou dans des salles inadaptées, avec une douche pour 10 accouchées », s’alarme la sage-femme Edith Rain, qui n’a jamais connu une telle situation en 28 années passées dans cet hôpital.La chute du nombre d’accouchements pratiqués au sein de la maternité a pour effet de diminuer ses financements. Mais plus que ce coût financier, c’est le coût humain, immense, qui inquiète.(...) Pour les femmes laissées ou remises à la rue, le quotidien est plus difficile encore. Parfois, elles reçoivent, tard le soir, une proposition d’hébergement.
    Souvent, il y a la fatigue et l’angoisse des nuits passées à marcher, ou à essayer de dormir dans des bus de nuit, des gares, des halls d’hôpital, des parcs, des squats, ou chez des inconnus. Les vols et les agressions sont fréquents. « Une dame enceinte de 7 mois me confiait avoir dû accepter de coucher avec l’homme qui l’hébergeait. Et ces “services sexuels” ne sont pas rares », raconte une psychologue souhaitant rester anonyme et rattachée à « l’une des quelques maternités parisiennes qui acceptent d’accueillir les patientes à la rue ». « Ces femmes sont des guerrières », dit admirative Nora Zedek. Non sans souffrances, complète Maryse Rossi : « Elles ont plus de pathologies, plus de risques de développer un diabète gestationnel, car elles ne mangent pas tous les jours, plus de risques d’accoucher prématurément, plus de risques d’avoir une césarienne. Et plus de risques que leur situation santé mentale se dégrade. »Leurs nouveau-nés aussi paient le prix fort. « La mortalité infantile est plus élevée, on a beaucoup de bébés de petit poids, ils sont aussi plus exposés aux bronchiolites. Certains sont épuisés, d’autres ne sourient pas. Leurs parents, accaparés par la survie, n’ont pas les ressources pour se mettre au rythme de l’enfant, le stimuler », énumère Mme Rossi. L’un des bébés restés plusieurs mois à l’hôpital Delafontaine y a attrapé une grave maladie nosocomiale.Quel est l’horizon ? Le ministre du logement, Patrice Vergriete, a annoncé, le 7 novembre, la création de 500 postes dans les services sociaux d’urgence, et le versement de primes à ceux qui y travaillent. « Ces postes sont indispensables pour mieux répondre à ceux qui appellent le 115, pour évaluer les situations et travailler l’accès au logement – à condition qu’il y ait plus de logement social », selon Vanessa Benoît, du Samusocial de Paris. Celui-ci a vu son plafond de nuitées hôtelières rehaussé de 400 places mi-novembre, pour atteindre 17 100, mais ses équipes ne parviennent pas à trouver d’hôteliers volontaires.
    Le ministre déclare au Monde envisager la création d’une mission parlementaire pour mieux connaître la situation des personnes en hébergement d’urgence. Mais il ne prévoit pas d’augmenter le nombre total de places, bien que les sénateurs aient voté en faveur d’une rallonge de 6 000 places pour 2024. « Si rien n’est fait, la maternité de Delafontaine va mourir, car elle n’aura plus de sages-femmes acceptant d’y travailler vu la situation dégradée », prévient Edith Rain. « On n’est même plus capables d’héberger ceux qui sont les plus fragiles. Et il ne faut pas oublier tous les autres publics qu’on laisse à la rue », déplore Maxence Delaporte qui ajoute « craindre des drames pour cet hiver ».

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