@touti : on n’est pas tout à fait d’accord effectivement. Mais ça doit être une histoire de termes.
Pour moi tu parles de l’exploitation de l’image, qui effectivement peut constituer une atteinte grave aux personnes.
Le prof de gym, s’il garde les images pour lui seul pour fantasmer dans son coin, c’est sûr c’est répugnant, mais je ne vois pas comment on peut l’empêcher (il pourrait tout aussi fantasmer sur la base de son souvenir.. là simplement il dispose d’une version pixellisée, donc persistante de son souvenir)
S’il exploite des images hors d’un usage privée, il fait une exploitation publique de ces images, il engage donc les personnes photographiées sans leur consentement, là oui, c’est un abus. C’est comme si le photographe avait le pouvoir de réécrire le vécu social des sujets par la manipulation subjective qu’il peut opérer sur les images.
Pour moi on est propriétaire exclusif de son propre vécu, pas de son image. Personne n’a le droit de réécrire l’histoire, de modeler mon vécu vis à vis de la sphère publique, en manipulant des images de ma personne, sans mon consentement. Mais je fais partie du décor, de l’espace public, de l’humanité, de la planète, je ne veux pas m’en abstraire « visuellement » si quelqu’un veut photographier ce décor.
Quand tu veux prendre des photos des autres, quel usage veux-tu en faire ? En renonçant à en faire, tu censures ta démarche artistique au motif que tu exploiterais l’image des gens à leur insu ?
Tu as peut être raison, mais je n’arrive pas à voir la nuisance..
Effectivement sur la vidéosurveillance, je la dénonce aussi, mais pas sur l’idée d’une violation de liberté. Je la dénonce sur son aspect infantile et déresponsabilisant, sur l’idée que la collectivité utilise des outils de « surveillance » qui pourrait de façon industrielle réécrire l’histoire et nuire aux individus en prétendant les protéger, et enfin parce que c’est une démarche débile qui fait que les flippés et adeptes du tout sécuritaire ne pourront être rassurés que quand la planète entière sera vidéosurveillée, c’est à dire quand nous serons au final tous dans la même prison, comme les délinquants dont on veut se protéger.
Et les gens qui veulent se promener masquer c’est également leur liberté, le reste est de l’ingérence.
Je n’ai jamais milité pour les interdictions vestimentaires dans les lieux publics car décréter une norme, même laïque, est une démarche arbitraire et oui, de l’ingérance. On s’habille comme on veut. Mais dans ma vision, penser une collectivité où des individus se cachent, n’assument pas leur identité visuelle, c’est super déroutant et malsain, car l’identité visuelle, ce qui permet de nous différencier, c’est la base de la confiance, du ciment social... Aussi je milite pour apprendre aux gens à s’accepter et se faire confiance tels qu’ils sont..