• UN experts accuse Israel of genocidal acts and sexual violence in Gaza | Reuters
    https://www.reuters.com/world/middle-east/un-experts-accuse-israel-genocidal-acts-sexual-violence-gaza-2025-03-13
    https://www.reuters.com/resizer/v2/5OQLLJ2VIVLA7BZ6ZKGMWYOSXQ.jpg?auth=295b0c395f9d55de5554685442bec52b95f2cc3

    D’un côté un rapport basé sur des faits, de l’autre une défense qui consiste à affirmer l’impossibilité qu’une armée outrepasse son propre règlement. Quel désastre pour la pensée, et pour Israël, de devoir se réfugier derrière de si pauvres affirmations. L’enjeu pour tous et toutes est de faire face à la réalité, et donc trouver une véritable solution de paix pour l’avenir.

    Israel destroyed ’reproductive’ capacities in Gaza, UN report says
    Israeli military destroyed healthcare facilities, it says
    Israeli PM says report is biased, antisemitic
    Prior report also accused Hamas of serious rights violations

    GENEVA, March 13 (Reuters) - Israel carried out “genocidal acts” against Palestinians by systematically destroying women’s healthcare facilities during the conflict in Gaza, and used sexual violence as a war strategy, United Nations experts said in a report on Thursday.
    Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu rejected the report’s findings, saying they were biased and antisemitic.

    The Reuters Daily Briefing newsletter provides all the news you need to start your day. Sign up here.
    “Instead of focusing on the crimes against humanity and war crimes committed by the Hamas terrorist organization...the United Nations once again chooses to attack the state of Israel with false accusations,” he said in a statement.

    Israel disengaged from the Human Rights Council in February.
    “Israeli authorities have destroyed in part the reproductive capacity of the Palestinians in Gaza as a group, including by imposing measures intended to prevent births, one of the categories of genocidal acts in the Rome Statute and the Genocide Convention,” said the U.N. Independent International Commission of Inquiry on the Occupied Palestinian Territory, including East Jerusalem, and Israel.
    Those actions, in addition to a surge in maternity deaths due to restricted access to medical supplies, amounted to the crime against humanity of extermination, the commission said.

    The report accused Israel’s security forces of using forced public stripping and sexual assault as part of their standard operating procedures to punish Palestinians following the Hamas-led attacks on southern Israel in October 2023.
    IDF SAYS POLICIES PROHIBIT SUCH MISCONDUCT
    Israel has rejected the accusations.
    “The IDF (Israeli Defence Force) has concrete directives ... and policies which unequivocally prohibit such misconduct”, the permanent mission to the UN in Geneva responded in a statement, adding that its review processes are in line with international standards.
    A previous report published by the Commission in June 2024 accused Hamas and other Palestinian armed groups of serious rights violations in the October 7, 2023 attack. In March last year a team of United Nations experts said there were “reasonable grounds
    , opens new tab to believe” sexual violence, including rape, occurred at several locations during the militant group’s assault.
    His case has become a flashpoint of the Trump administration’s pledge to deport pro-Palestinian college activists.
    Israel is party to the Genocide Convention and was ordered in January 2024 by the International Court of Justice to take action to prevent acts of genocide during the war against Hamas.
    It is not party to the Rome Statute, which gives the International Criminal Court jurisdiction to rule on individual criminal cases involving genocide and crimes against humanity.
    South Africa has brought a genocide case against Israel’s actions in Gaza at the International Court of Justice.
    Hamas carried out a cross-border raid into southern Israel on October 7, 2023, triggering a devastating war in the Gaza Strip that has killed more than 48,000 Palestinians, according to Gaza health officials. Hamas militants killed 1,200 people and took 251 hostages, according to Israeli tallies.

    Reporting by Olivia Le Poidevin in Geneva; Editing by Lincoln Feast and Sharon Singleton

    #Gaza #Génocide #Maternité #santé_reproductive

  • #maternités : une situation périnatale alarmante
    https://radioparleur.net/2025/02/25/maternites-une-situation-perinatale-alarmante

    Elles étaient 742 en 2000 et ne sont plus que 462 en 2022. Les maternités, en France métropolitaine, ne cessent de fermer, au nom de la réduction des dépenses publiques de santé. Une politique qui creuse davantage les inégalités des soins dans les quartiers populaires et les zones rurales. Une situation alarmante, quand on sait […] L’article Maternités : une situation périnatale alarmante est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Carousel_5 #Penser_les_luttes_-_L'émission #Penser_les_luttes

  • « Maternités Rebelles », le prochain livre de Judith Duportail
    https://www.binge.audio/actualites/bientot-chez-binge-audio-editions-maternites-rebelles-le-prochain-livre-de-

    ▶️ Commandez votre exemplaire sur Ulule.fr ◀️

    Un essai incarné, documenté et sourcé, pour montrer qu’il est possible de dissocier le couple et la maternité. Il s’adresse à tous·tes celle·ux qui s’interrogent sur les façons de construire leur vie librement, pas uniquement celleux qui nourrissent un projet d’enfant.

    « La maternité et le couple sont parfaitement dissociables. Je suis aujourd’hui enceinte de deux enfants, conçus lors d’une PMA en solo avec l’aide d’un généreux donneur.Le féminisme, la politique et les luttes queers m’ont offert la possibilité d’envisager une autre façon de devenir mère. Quand les féministes disent que l’intime est politique, c’est cela aussi qu’elles disent : la politique crée la possibilité de construire d’autres intimités. Je ne vais pas vous mentir : s’émanciper de la norme demande de (...)

  • Lecture d’un extrait du livre « Une femme entre dans le champ » d’Emmanuelle Tornero, paru aux Éditions Zoé, en 2024.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/une-femme-entre-dans-le-champ-d-emmanuelle-tornero

    Une jeune femme part seule sur les routes avec son nourrisson. On suit son errance, sa vie quotidienne et domestique passée, à travers une narration éclatée en fragments répartis sur plusieurs années, organisés autour d’un jour J. Un parcours reconstitué dans le désordre d’épisodes plus ou moins longs. Le sens aigu de la composition de ce roman, accentué par la variété des formes du livre qui mêle le poétique au romanesque, permet de cerner la complexité du portrait kaléidoscopique de cette femme chamboulée par la naissance de son enfant, traversée par des émotions contradictoires qui amplifient son appréhension du monde, de la nature dont elle se sent proche, toute en la plongeant dans une profonde solitude. Une fugue en forme d’échappée belle.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Maternité, #Disparition, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_une_femme_entre_dans_le_champ_emmanuelle_tornero.mp4

    https://www.editionszoe.ch/livre/une-femme-entre-dans-le-champ

  • @resistenze_in_cirenaica a publié 5 « carnets de Cyrène » (I quaderni di Cirene), publiés par #Resistenze_in_Cirenaica (https://resistenzeincirenaica.com).
    #Cyrène, du nom d’une ville de Cyrénaïque, en Libye actuelle...

    Les cahiers sont peuvent être achetés sur ce site : https://openddb.it/case-editrici/ric

    Moi, je les ai achetés lors d’un événement qu’ils ont organisés à Bologne en mai 2024 :
    https://resistenzeincirenaica.com/2024/05/14/24-e-25-maggio-due-giorni-di-ibridazioni-in-cirenaica
    (https://seenthis.net/messages/1053726)

    https://resistenzeincirenaica.com/category/i-quaderni-di-cirene

  • Radio Canada Des tests de paternité vendus au Canada qui identifiaient le mauvais père D’après des renseignements fournis par Jorge Barrera, de CBC News

    « [Nos tests de paternité prénataux] n’étaient pas si fiables », admet à la caméra cachée le propriétaire de la compagnie Viaguard Accu-Metrics, de Toronto, qui a vendu de tels tests d’ADN en ligne pour 800 $ à 1000 $ de 2014 à 2020, selon une enquête de CBC.

    Harvey Tenenbaum, qui dirige toujours le laboratoire de Toronto à l’âge de 91 ans, a confié à la caméra cachée d’un journaliste de CBC qui se faisait passer pour un client, qu’il se « méfie de ce test maintenant ».

    Grâce à un kit maison visant à prélever quelques gouttes de sang de la femme enceinte et un échantillon buccal d’ADN de l’homme, le test devait permettre de confirmer l’identité du père avant la naissance de l’enfant.


    À la caméra cachée, M. Tenenbaum admet toutefois que le test a produit des résultats erronés au fil des années.

    C’est arrivé. Un père blanc se fait tester et le bébé est noir.
    Une citation de Harvey Tenenbaum, propriétaire du laboratoire

    À la caméra cachée, M. Tenenbaum se dit conscient des conséquences possibles d’une erreur : “Si on identifie le mauvais père, la mère peut avoir un avortement.”

    Questionné par CBC, il assure publiquement que les tests étaient, au contraire, « précis » et « parfaits ». Il a cessé de les vendre, ajoute-t-il, parce que l’un des éléments était devenu trop coûteux.

    La vie chamboulée d’une mère
    “Je hais le nom Viaguard”, lance Corale Mayer, 22 ans, de North Bay, en Ontario.

    Lorsqu’elle est tombée enceinte en 2019, à l’âge de 19 ans, elle n’était pas sûre de qui était le père et a commandé un test de Viaguard, renvoyant ensuite les échantillons demandés par la poste.

    Un premier test erroné de la compagnie, raconte-t-elle, lui a fait croire que le père n’était pas l’homme avec qui elle était. Un deuxième test, lui aussi erroné a-t-elle appris après la naissance de sa fille, indiquait que le père était plutôt un autre homme, qui ne voulait rien savoir d’avoir un enfant.

    Ça a été extrêmement traumatisant.
    Une citation de Corale Mayer, mère

    Elle a lancé un groupe dans les médias sociaux qui compte des dizaines d’autres personnes qui soutiennent que leur vie a aussi été chamboulée par des tests de paternité erronés de Viaguard.

    La faute du test ?
    Sika Richot a travaillé comme réceptionniste pour Viaguard durant près de trois mois en 2019.

    Elle soutient que le laboratoire lui demandait de questionner les femmes qui commandaient un test de paternité sur leur cycle menstruel et sur les dates auxquelles elles avaient eu des relations sexuelles avec les différents pères possibles, des questions qui n’ont rien à voir avec un test d’ADN.

    Le personnel compilait ensuite ces renseignements dans un cycle d’ovulation pour réduire le nombre de pères potentiels, affirme Mme Richot. “[Tenenbaum] allait toujours dire : ’’Celui-ci est le père biologique, c’est certain’’”, soutient-elle.


    M. Tenenbaum laisse entendre, lui, que les clients sont responsables des résultats erronés, en raison d’une mauvaise collecte des échantillons. “On a fait des milliers de tests et la moitié des erreurs venaient de la collecte”, dit-il.

    Le Dr Mohammad Akbari, directeur de recherche au laboratoire de génétique moléculaire de l’Hôpital Women’s College, à Toronto, affirme que le genre de test que Viaguard disait utiliser est fiable normalement, mais qu’il faut plus que quelques gouttes de sang de la mère pour confirmer l’ADN du fœtus.

    Il faut au moins 10 ml de sang d’une veine de la mère pour un test adéquat.
    Une citation de Le Dr Mohammad Akbari, expert dans les tests d’ADN

    Dans certains cas, comme l’illustre une poursuite contre Viaguard en Californie, les clients devaient se rendre à un laboratoire pour le prélèvement de sang. Cette poursuite s’est conclue par un règlement à l’amiable.

    Santé Canada indique par courriel qu’elle ne réglemente pas les tests commerciaux d’ADN comme ceux de Viaguard.

    La compagnie n’offre plus de tests de paternité prénataux, mais continue à vendre des tests d’ADN postnataux, tout comme des tests pour déterminer la race des chiens, notamment.

    D’après des renseignements fournis par Jorge Barrera, de CBC News

    #ADN #Tests #identité #enfants #fœtus #laboratoires #maternité #paternité #femmes #hommes #famille #médecine #génétique

    • https://www.youtube.com/watch?v=93arJxoN0js&t=80s

      Ti conosco troppo poco
      questa è solo per te
      vorrei dirti che è sbagliato
      ma ogni volta sento che
      la nottata è troppo torva
      le risorse inconsistenti
      la violenza è ad ogni curva
      e alla fine dei conti
      la paura vince sempre

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      Non sarei il tuo sostegno
      non risponderei al bisogno
      non potrei darti la calma
      come deve fare mamma
      Non sarei la tua colonna
      il supporto che ti spetta
      perché io sono imperfetta
      perché io vacillo ancora
      la paura mi divora
      Non sarei quello che cerchi
      Non sarei quello che vuoi

      Ho paura di sbagliare
      ho paura di impazzire
      di impedirti di volare
      di non darti da mangiare
      di dimenticare tutto
      di lavarti di abbracciarti
      di cambiare le lenzuola
      di lasciarti la merenda
      di dimenticarti a scuola

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      Ho paura di punirti
      e poi di voler lasciarti
      perché lo ha detto che
      io dovrei per forza amarti
      tutto questo mi impedisce
      mi trattiene mi allontana
      ed ormai è poco il tempo
      che a me è stato donato
      e tu non sei mai esistito

      Non sarei quello che speri
      Non sarei quello che vuoi

      #maternité #choix #peur #berceuse #chanson #musique

  • Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/19/emmanuel-macron-defend-la-suppression-du-droit-du-sol-sur-l-ile-de-mayotte-d

    Emmanuel Macron défend la suppression du droit du sol sur l’île de Mayotte, devenue « la première maternité de France »
    Le Monde avec AFP
    Le président de la République, Emmanuel Macron, a défendu, dans un entretien à l’Humanité publié dimanche 18 février au soir, le projet de loi, controversé, du gouvernement consistant à supprimer le droit du sol à Mayotte, département français d’outre-mer, pour endiguer l’immigration illégale, en majorité en provenance de l’archipel des Comores. « Il est légitime de poser cette question, car les Mahorais souffrent. Ils ont d’ailleurs accueilli très positivement cette proposition, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Nous devons casser le phénomène migratoire à Mayotte, au risque d’un effondrement des services publics sur l’île », plaide-t-il.
    Mayotte est un département français situé dans l’archipel très pauvre des Comores. « Des familles y circulent et arrivent en France, via Mayotte, où elles ont accès à des prestations complètement décorrélées de la réalité socioéconomique de l’archipel », juge le président. « Mayotte est la première maternité de France, avec des femmes qui viennent y accoucher pour faire des petits Français. Objectivement, il faut pouvoir répondre à cette situation », affirme-t-il.« A cela s’ajoute un nouveau phénomène, ces derniers mois, compte tenu des difficultés sécuritaires dans la région des Grands Lacs : une arrivée massive de personnes en provenance de Tanzanie et d’autres pays », explique-t-il. Pour « casser ce phénomène migratoire », M. Macron veut aussi « restreindre l’accès aux droits sociaux pour les personnes en situation irrégulière ». Mais le président assure que « restreindre le droit du sol pour Mayotte ne signifie pas le faire pour le reste du pays », comme le réclament la droite et l’extrême droite. « Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France », assure-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#droitdusol#tanzanie#archipel#insularite#maternite#afrique#sante#constitution

  • (Ma mère, vous revient-il encore, après plus de vingt années, ce poids plus lourd en vous, par les lourds soleils ? Je pense à votre jeunesse d’alors, ma mère, petite sœur, qui n’aviez pas l’âge de Maria ; sous votre robe, sous votre peau, j’avais chaud aussi, et vous me traîniez comme un de ces fruits d’été dont vous aviez envie… ah ! ma mère, comme je vous adore d’être restée inconnue !)

    [...]

    « Mère, que quinze années me tombent dessus encore et que je les passe à me poivrer et à aimer, et qu’ensuite je meure, si de l’amour que je porte n’a éclos que l’amour ! Tout sera oublié, comme ces impressions que je laisse se gaspiller, tiédeur des soirs, fraîcheur des couloirs, déclin de la prison vers l’automne, je ne vous retrouverai pas. »

    La Cavale Partie I Chapitre IX

    #maternité #mère #adoption

  • « Elle n’a plus, pour vivre, hormis ces filets pourris, que quelques photos, un bambino merveilleux tout en yeux luisants, en fossettes et en boucles noires ; on les a laissés ensemble les dix-huit mois réglementaires après l’accouchement, le temps pour Maria d’apprendre à jouer à la maman. Maintenant, elle ne voit plus son enfant qu’au parloir, ça se passe, par faveur, dans la loggia des avocats, et s’accompagne de baisers, baci, baci »

    La Cavale, Partie I Chapitre VII

    #maria #maternité

  • Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/12/des-femmes-enceintes-et-des-meres-avec-des-nouveau-nes-sans-hebergement-d-ur

    Des femmes enceintes et des mères avec des nouveau-nés sans hébergement d’urgence
    Par Claire Ané et Minh Dréan
    Les équipes parisiennes du numéro d’urgence 115, maintes et maintes fois appelées, n’ont pas été en mesure de lui proposer un nouveau toit. Elle a dormi jusqu’à l’accouchement, sur le canapé d’une dame rencontrée dans le salon de coiffure afro où elle travaillait. Elle explique que, sitôt l’enfant née, à l’hôpital Lariboisière, elle appelait « tout le temps, de 6 heures le matin jusqu’à tard le soir. » Il lui a fallu deux jours pour réussir à joindre un écoutant de ce service débordé. Sept jours après la naissance, elle a dû sortir de la maternité, sans solution d’hébergement.
    Si elle avait accouché il y a un an, elle n’aurait quitté l’hôpital qu’une fois obtenue une chambre en centre ou en hôtel, où, en vertu du droit à la continuité de l’hébergement d’urgence, elle aurait pu rester aussi longtemps que nécessaire. Mais la situation s’est dégradée. Après avoir atteint un nombre record de 205 000 places d’hébergement d’urgence durant l’hiver 2022-2023, et consommé l’essentiel des crédits prévus pour l’année 2023, le gouvernement a décidé de réduire la voilure, bien que le besoin n’ait pas faibli.
    En Ile-de-France, fin juin, la Préfecture a annoncé aux associations gérant ces places qu’il fallait en fermer 3 000. Pour Paris, la perte, bien que limitée à 200 ou 300 places, a conduit à revoir des critères déjà drastiques. « Depuis septembre, nous n’arrivons même plus à répondre à toutes les personnes en priorité 1, dont font partie les femmes enceintes de plus de sept mois et les familles avec des bébés de moins de 3 mois. C’est inédit et [cela] montre une défaillance du système », reconnaît la directrice générale du Samusocial de la capitale, Vanessa Benoît. La situation est encore plus compliquée en Seine-Saint-Denis, où l’Etat a souhaité supprimer 2 000 places. « On a obtenu de fermer des places progressivement, sans remises à la rue, afin de respecter la continuité de l’hébergement prévue dans la loi. Mais presque plus personne ne peut entrer dans le dispositif », déplore le directeur adjoint de l’association Interlogement93, Maxence Delaporte. Lors du dernier décompte, le 5 décembre, 700 personnes sont restées à la rue bien qu’elles aient réussi à joindre le 115. Parmi elles, 51 étaient des femmes enceintes et 95 étaient des enfants de moins de 3 ans.
    (...)« C’est une catastrophe !, s’indigne Julia Lucas, assistante sociale de Solipam, un réseau qui suit des femmes en grande précarité durant leur grossesse et jusqu’aux 3 mois de l’enfant. En 2022, on avait 37 % de femmes à la rue à l’entrée dans notre dispositif. En 2023, c’est 60 % ! Et malgré nos efforts, en novembre, un tiers étaient toujours ou à nouveau à la rue au moment de sortir de notre dispositif. » Quand accueil il y a, la discontinuité prime : une jeune mère a eu 25 hébergements différents en quelques mois, situés dans six départements, et connu 18 retours à la rue, où elle se trouve encore. L’avocat Samy Djemaoun, qui multiplie depuis décembre 2022 les actions en justice pour faire respecter le droit à l’hébergement d’urgence, se souvient d’avoir déposé coup sur coup, fin octobre, des recours pour trois familles avec des nouveau-nés de moins de 18 jours, auxquelles le 115 n’avait pas pu proposer de solution. Il a défendu plusieurs autres cas similaires depuis. « Il y a encore trois mois, de tels recours permettaient d’obtenir, souvent avant l’audience, une place d’hébergement d’urgence durable. Désormais, même pour des femmes qui ont accouché récemment, j’obtiens surtout des orientations en sas d’accueil temporaire régional, loin de Paris, avec seulement trois semaines d’hébergement garanties », explique-t-il.
    Cette saturation de l’hébergement d’urgence rejaillit sur les hôpitaux. L’Agence régionale de la santé d’Ile-de-France observe une « augmentation forte depuis quelques semaines » des femmes qui restent à la maternité non par nécessité de soins, mais faute d’autre solution : elle a décompté jusqu’à 50 « bed blockers » (« bloqueuses de lit ») en simultané, au lieu de 20 ou 30 habituellement, sur 27 maternités recensées. L’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est en première ligne. Ses sages-femmes, qui refusent de mettre dehors ces mères en détresse, ont envoyé, le 30 octobre, un courrier d’alerte. Le département de Seine-Saint-Denis a rouvert une centaine de places, mais seulement 6 jeunes mères ont pu quitter la maternité. Treize y restent bloquées. Avec des effets délétères. « On passe des heures à essayer de transférer vers d’autres hôpitaux des femmes qui devaient accoucher chez nous, ou qui viennent d’accoucher. Il faut laisser des mamans dans les couloirs ou dans des salles inadaptées, avec une douche pour 10 accouchées », s’alarme la sage-femme Edith Rain, qui n’a jamais connu une telle situation en 28 années passées dans cet hôpital.La chute du nombre d’accouchements pratiqués au sein de la maternité a pour effet de diminuer ses financements. Mais plus que ce coût financier, c’est le coût humain, immense, qui inquiète.(...) Pour les femmes laissées ou remises à la rue, le quotidien est plus difficile encore. Parfois, elles reçoivent, tard le soir, une proposition d’hébergement.
    Souvent, il y a la fatigue et l’angoisse des nuits passées à marcher, ou à essayer de dormir dans des bus de nuit, des gares, des halls d’hôpital, des parcs, des squats, ou chez des inconnus. Les vols et les agressions sont fréquents. « Une dame enceinte de 7 mois me confiait avoir dû accepter de coucher avec l’homme qui l’hébergeait. Et ces “services sexuels” ne sont pas rares », raconte une psychologue souhaitant rester anonyme et rattachée à « l’une des quelques maternités parisiennes qui acceptent d’accueillir les patientes à la rue ». « Ces femmes sont des guerrières », dit admirative Nora Zedek. Non sans souffrances, complète Maryse Rossi : « Elles ont plus de pathologies, plus de risques de développer un diabète gestationnel, car elles ne mangent pas tous les jours, plus de risques d’accoucher prématurément, plus de risques d’avoir une césarienne. Et plus de risques que leur situation santé mentale se dégrade. »Leurs nouveau-nés aussi paient le prix fort. « La mortalité infantile est plus élevée, on a beaucoup de bébés de petit poids, ils sont aussi plus exposés aux bronchiolites. Certains sont épuisés, d’autres ne sourient pas. Leurs parents, accaparés par la survie, n’ont pas les ressources pour se mettre au rythme de l’enfant, le stimuler », énumère Mme Rossi. L’un des bébés restés plusieurs mois à l’hôpital Delafontaine y a attrapé une grave maladie nosocomiale.Quel est l’horizon ? Le ministre du logement, Patrice Vergriete, a annoncé, le 7 novembre, la création de 500 postes dans les services sociaux d’urgence, et le versement de primes à ceux qui y travaillent. « Ces postes sont indispensables pour mieux répondre à ceux qui appellent le 115, pour évaluer les situations et travailler l’accès au logement – à condition qu’il y ait plus de logement social », selon Vanessa Benoît, du Samusocial de Paris. Celui-ci a vu son plafond de nuitées hôtelières rehaussé de 400 places mi-novembre, pour atteindre 17 100, mais ses équipes ne parviennent pas à trouver d’hôteliers volontaires.
    Le ministre déclare au Monde envisager la création d’une mission parlementaire pour mieux connaître la situation des personnes en hébergement d’urgence. Mais il ne prévoit pas d’augmenter le nombre total de places, bien que les sénateurs aient voté en faveur d’une rallonge de 6 000 places pour 2024. « Si rien n’est fait, la maternité de Delafontaine va mourir, car elle n’aura plus de sages-femmes acceptant d’y travailler vu la situation dégradée », prévient Edith Rain. « On n’est même plus capables d’héberger ceux qui sont les plus fragiles. Et il ne faut pas oublier tous les autres publics qu’on laisse à la rue », déplore Maxence Delaporte qui ajoute « craindre des drames pour cet hiver ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#hebergement#urgence#sante#santementale#femme#maternite

  • #Mauvaises_mères

    Le dossier du mois met à l’honneur les #daronnes. Celles auxquelles on reproche d’être trop ceci, pas assez cela, qu’on juge si facilement et qu’on excuse si difficilement, alors qu’elles sont prises en tenaille entre les injonctions du #capitalisme et du #patriarcat. Ici, des voix s’élèvent pour revendiquer d’autres manières d’être femmes et mères, et tracer des lignes émancipatrices pour des #maternités_libérées.


    https://cqfd-journal.org/CQFD-no221-juin-2023

    #maternité #femmes #jugement #émancipation

    ping @_kg_

  • Le madri lontane
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Le-madri-lontane-226428

    Le migliaia di braccianti romene e bulgare che lavorano nei campi di Italia, Spagna e Germania devono separarsi dai figli per mesi. La lontananza e la “maternità delegata” segnano i figli per sempre

  • Figlie

    Argentina 1978. Silvia è una donna di 35 anni, una architetta che si oppone alla dittatura, quando viene sequestrata dai militari insieme a sua figlia, Sofia, che ha solo due anni. Da quel momento, madre e figlia non si vedranno mai più: Sofia verrà riconsegnata ai nonni poco dopo il sequestro, mentre Silvia diventerà una dei 30.000 desaparecidos che non hanno fatto più ritorno a casa. Milano, 2022. Sofia, cresciuta in Italia, incontra Sara Poma. Le due donne scoprono di avere un’urgenza comune: quella di elaborare e raccontare il proprio lutto materno. Anche Sara, infatti, ha perso sua madre quando era molto giovane. Questa esigenza le porterà a compiere un viaggio in Argentina sulle tracce di Silvia, ma anche a riflettere sulla natura di un dolore che le ha accompagnate, seppur in maniera diversa, per tutta la loro vita adulta.

    https://www.raiplaysound.it/programmi/figlie

    #podcast #audio #desaparecidos #disparitions #dictature #histoire #Argentine #femmes #maternité #douleur #deuil

  • Une société condamnée pour avoir licencié une employée après son #avortement, une première en #Belgique La libre

    Un tribunal du travail a, pour la première fois en Belgique, condamné fin février un employeur pour avoir licencié une travailleuse en raison de son avortement, a indiqué vendredi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH). La justice a en effet souligné qu’il s’agissait d’une discrimination fondée sur le sexe.
    https://www.lalibre.be/resizer/XrzkhSoSBj9Xo2lLTJpWmSPqC3A=/768x512/filters:format(jpeg):focal(2522x1690:2532x1680)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6FDDQU46ZRFKXOQDSXINW5LPAY.jpg
    La travailleuse avait informé son employeur de sa grossesse et de son intention d’y mettre fin. Quelques jours après l’intervention, son contrat de travail avait été résilié unilatéralement au motif que les performances de l’employée étaient en baisse et pour rupture de confiance. La femme avait pris contact en 2021 avec l’IEFH afin de dénoncer un licenciement abusif.

    Pour justifier sa décision, l’employeur avait renvoyé à un prétendu entretien de fonctionnement ayant eu lieu quelques jours avant l’avortement et au fait qu’il n’y avait pas eu ensuite d’amélioration des performances de la travailleuse, explique l’institut. Au cours de la procédure judiciaire, l’entreprise, active dans le secteur des soins de santé, s’était retranchée derrière des témoignages émanant de plusieurs supérieurs pour démontrer que la travailleuse n’était pas performante.

    « Tant le moment auquel le licenciement a eu lieu que l’absence d’autre évaluation sérieuse de la travailleuse pointent un lien entre le licenciement et l’interruption de grossesse », relève l’IEFH. « L’ancien employeur n’a fourni aucune preuve objective pour appuyer les motifs de licenciement invoqués et le tribunal a jugé les témoignages trop vagues et même peu fiables. »

    Le tribunal du travail, saisi en Flandre, a donc statué que ce licenciement était motivé par l’#avortement et constitue dès lors une discrimination fondée sur le #sexe.

    « Le juge envoie un message clair : les femmes ne peuvent pas être licenciées parce qu’elles risquent de tomber enceintes sans le vouloir et de décider d’interrompre leur #grossesse », s’est réjoui le directeur de l’IEFH, Michel Pasteel.

    Les discriminations liées à la #grossesse et à la #maternité restent un problème sociétal majeur, qui touche en Belgique trois femmes actives sur trois, souligne l’Institut pour l’égalité des #femmes et des hommes. La majorité (29%) des signalements relatifs au domaine du travail introduits par des femmes auprès de l’Institut relèvent d’ailleurs de ce type de plaintes.

    Source : https://www.lalibre.be/belgique/judiciaire/2023/06/02/une-societe-condamnee-pour-avoir-licencie-une-employee-apres-son-avortement-

  • Fleuron des droits des femmes, la maternité des Lilas en proie à des accusations de violences | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040423/fleuron-des-droits-des-femmes-la-maternite-des-lilas-en-proie-des-accusati

    En décembre 2020, sept soignantes ont porté plainte contre un anesthésiste de l’établissement. Elles l’accusent de harcèlement et d’agressions sexuelles, et dénoncent le manque de soutien de leur direction. Le Conseil de l’Ordre a rejeté les requêtes de 23 sages-femmes.

    Elsa Sabado

    4 avril 2023 à 11h41

    Accouchement dans le silence, dans le noir ou dans l’eau, chant prénatal... La maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), qui lutte depuis plusieurs années pour sa survie, promet aux parents un cocon pour accueillir leur nouveau-né dans un environnement exempt de violences. Parce qu’elles poursuivent cette ambition, des soignantes de la maternité (MDL) ont dénoncé les violences qu’elles disent avoir subies au sein de leur propre institution.

    https://jpst.it/3aqbA

    #maternité_des_lilas #accouchement_sans_douleur #accouchement_physiologique #psycho_prophylaxie_obstétricale #orthogénie #planning_familial #IVG #avortement #féminisme #ARS #Agence_régionale_de_Santé #Politique_de_santé #T2A

  • Increase in Maternal Deaths Is Marked by Racial and Regional Inequalities - 15/03/2023 - Science and Health - Folha
    https://www1.folha.uol.com.br/internacional/en/scienceandhealth/2023/03/increase-in-maternal-deaths-is-marked-by-racial-and-regional-ineq

    Even with a public policy focused on maternal and child health for more than a decade, Brazil has failed to reduce racial and regional inequalities associated with maternal deaths, which were aggravated by the Covid-19 pandemic. Preliminary data show that in 2019 and 2021, the MMR (maternal mortality ratio) increased in all groups, including among white women, who, historically, are less affected compared to black, brown, and indigenous women.

    Analysis by Vital Strategies, based on information systems from the Ministry of Health, reveals that, between 2018 and 2021, the MMR among white women increased from 49.9 to 118.6 deaths per 100,000 live births. The hypothesis is that the increase is related to the collapse faced by hospitals, denial of preventive measures, and initial resistance to vaccinating pregnant women. In the same period, among black women, the MMR went from 104 to 190.8 deaths per 100,000, the highest among all groups. Among brown women, it went from 55.5 to 96.5, and among indigenous women, from 99 to 149.

    #Brésil #inégalités #femmes #maternité #santé #racisme

  • Fin des accouchements dans les petites maternités : « Quel signal envoie-t-on aux femmes ? » raille la sénatrice Else Joseph | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/societe/fin-des-accouchements-dans-les-petites-maternites-quel-signal-envoie-t-o

    Nouveau coup de projecteur sur les difficultés de l’hôpital public. Remis à l’Académie de médecine par le professeur Yves Ville, chef de la maternité de Necker à Paris, un rapport recommande la fin des accouchements dans les petites maternités, au profit d’un renforcement des plus grosses structures. La justification : les moyens humains insuffisants dans ces petites maternités mettent en péril la sécurité des soins, de la mère et de l’enfant.

    Le rapport préconise notamment de baisser le rideau des petites maternités qui mettent au monde moins de 1 000 bébés chaque année, partout en France. Sont notamment sur la sellette les maternités d’Autun, Guingamp, Sedan et Porto Vecchio. « On y pratique moins d’accouchements, on perd en expérience, ce qui est dangereux. Pour continuer à tourner, ils font appel à des intérimaires » justifie le professeur Yves Ville dans son rapport qui fait largement débat, révélé par Le Parisien.

  • Childfree – Un jeu de rôle pro-choix - Renversé
    https://renverse.co/infos-locales/article/childfree-un-jeu-de-role-pro-choix-3837

    Childfree est un jeu de rôle grandeur nature – c’est-à-dire que les participant·e·s incarnent physiquement des rôles pour (se) raconter ensemble une histoire, sans public – pour 5 à 7 personnes, qui se joue en quatre heures tout compris. Il traite d’avortement, ou plus exactement d’interruption volontaire de grossesse, en proposant aux joueur.euse.x.s d’incarner d’une part les injonctions sociales associées à la grossesse ou l’avortement, d’autre part l’individualité de la personne enceinte. Le cadre du jeu, souple et non dirigiste, permet d’imaginer et de projeter des situations variées : le genre de la personne enceinte, les détails de sa vie, le contexte législatif… sont entièrement laissés aux personnes qui jouent ensemble, soutenues en cela par les documents de jeu, qui se veulent les plus clairs et simples possibles. La décision d’avorter ou de poursuivre la grossesse est également, bien entendu, laissée au personnage enceint (et donc à la personne qui l’incarne). En proposant une expérience entièrement co-créée par les participant·e.x·s, je voulais partager un peu de ce qu’avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) m’a appris, et le sentiment de libération qui s’en est suivi.

    J’ai écrit ce jeu en 2018 : à l’occasion de la sortie de l’édition par le Projet-Évasions, je vous propose de revenir sur mon expérience personnelle et ce qui a motivé l’écriture.

    #childfree #pro-choix #enfants #maternité #jeu_de_rôle #gn #féminisme

  • Troisième et dernier billet sur la maternité des Lilas
    (version disponible aussi en PDF - 26 pages A4)
    Pas seulement dans ton jardin
    - La maternité des Lilas : une lutte locale ?
    - On aime la mater et ça fait du bien de l’aimer
    - À propos du collectif de soutien
    - Les limites de la stratégie communicationnelle
    - La maternité des Lilas, c’est quoi, en fait ?
    - Service d’orthogénie et d’accouchement physiologique
    - Les modalités financières et les objectifs sociaux du service
    - Les salarié·es
    - Le représentant légal, angle mort et boulet
    - La proposition d’une maternité des Lilas de service publique
    - Les conséquences d’une intégration en service public
    - À propos des usines à bébés
    - Sanctuaire ou partage ?

    Pas seulement dans ton jardin – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/11/14/pas-seulement-dans-ton-jardin

    On aime la mater et ça fait du bien de l’aimer

    Revenons en juin 2011, quand l’ARS refuse de donner son accord au projet de construction d’une nouvelle maternité aux Lilas, sur le terrain Güterman.

    L’urgence était à « l’action ». Tout le monde sait que pour agir rapidement, il faut se faire connaître et, pour cela, quoi de mieux que l’action spectaculaire ?

    Ça tombe bien : la mater, avec son ambiance bienveillante et ses nourrissons, est plutôt photogénique. Elle attire la lumière. Elle retourne une image rassurante et consensuelle. C’est un bon départ pour se faire connaître, surtout quand on appartient à un secteur d’activité qui renvoie, globalement, une vision de la réalité beaucoup moins glamour.

    Tapez dans votre moteur de recherche « maternité des Lilas » et observez les vidéos associées à votre requête.

    Vous constaterez alors que les mots clés « maternité des Lilas » correspondent à un objet médiatique et politique qui ne cadre pas vraiment avec la réalité des services de santé en France.

    Une réalité qui est accessible à tout à chacun, dès lors qu’on se rend à l’hôpital pour une urgence : des lits installés dans les couloirs, le déficit d’équipements et de moyens médicaux, le manque de personnel, l’exaspération du public, les agressions des agent·es… sans parler de la partie immergée de l’iceberg, qui remonte périodiquement à la surface, par blocs entiers, tels que – tiens, parlons-en justement – les violences obstétricales, la fermeture des maternités et des services de pédiatrie, la pénurie d’infirmières et de médecins de villes, la maltraitance des patient·es souffrant de troubles psychiatriques et des personnes en situation de handicap, les systèmes informatiques des hôpitaux qui sont à l’origine de la diffusion d’informations confidentielles des usagers, après avoir été hackés… soit, autant de situations parmi d’autres, caractérisant l’état des services publics de santé, à laquelle il faudrait, bien entendu, ajouter la gestion de la crise du COVID19 qui représente, à elle seule, un dossier à charge qui vaut largement son pesant de cacahouètes.

    Toutes ces images anxiogènes s’évaporent au contact de la maternité des Lilas, y compris quand il est question des péripéties qui l’opposent à l’ARS. Parfois, même, c’est rigolo aux Lilas. On voit des jeunes femmes sympas, plein d’énergie, avec de jolies couleurs, qui chantent et qui dansent. Et puis toutes ces vidéos disponibles sur Youtube, dix après. Vraiment cool.

    Quand l’objet politique et médiatique « maternité des lilas » rencontre le sujet de société « service public de santé en France », ce dernier joue presque toujours le rôle de figure repoussoir. Le discours, surtout porté par les usag.ères des Lilas et relayé par les médias, pourrait presque toujours se résumer à ce type de propos : Aux Lilas, ce n’est pas comme les autres maternités. On prend vraiment soin des patientes. Ce n’est pas une usine à bébés et on ne veut pas qu’elle le devienne. C’est pour cela qu’il faut la soutenir.

    Pour conclure, sur le registre de l’activisme, rappelons que le simple terme de « La maternité des Lilas » représente, à lui seul, un symbole fort au-delà même de la sphère militante féministe. Il n’est pas nécessaire de déployer tout un argumentaire pour convaincre. Il suffit de lancer le message essentiel « Attention, la maternité des Lilas est en danger ! » pour voir arriver le beau monde et inciter tout à chacun·e ayant une conscience progressiste de lui venir en aide, surtout quand cela ne consiste qu’à signer une pétition en ligne.

    Décidément, on aime la mater et ça fait du bien de l’aimer.

    La maternité des Lilas a la chance de bénéficier d’un réseau de célébrités qui servent de précieux relais auprès des grands médias, ce qui accentue d’autant l’effet charismatique évoqué ci-dessus.

    Contentons-nous, pour l’instant, du constat suivant : la mobilisation de la maternité des Lilas fait l’objet d’un accompagnement médiatique assez exceptionnel et plutôt bienveillant.

    Il semble que, dès le départ, la visibilité médiatique, sous sa forme parfois la plus caricaturale, a représenté la stratégie prioritaire adoptée par le collectif de soutien. La maternité des Lilas s’est souvent mise en scène à l’écran, voire dans la rue.

    La stratégie de communication s’est emballée et, bingo, le truc a fonctionné.

    Tant que la mayonnaise prenait il n’y avait aucune nécessité de savoir et de faire savoir que l’objet « la maternité des Lilas » ne se limitait pas aux images d’Épinal retournées par les écrans. Il n’était nullement nécessaire de préciser que cet objet embarquait un représentant légal, totalement invisible, qui allait s’avérer plutôt encombrant. Hors de question, aussi, d’étaler au grand jour le fait que les principales porte-paroles, sous couvert d’un discours unitaire, étaient en réalité porteuses de tensions internes, représentant, des intérêts spécifiques, voire divergeant.

    La priorité, au début, était d’obtenir le maintien de « la maternité des Lilas aux Lilas ». Incontestablement, cette stratégie pouvait s’avérer gagnante.

    Après le succès de la manif de septembre 2011, l’ARS a été contrainte de faire marche arrière, moyennant quelques concessions, à première vue, mineures. Personne n’avait vu que l’État menait tout son petit monde en bateau, mais là n’est pas la question. La stratégie de com avait été vraiment super canon successful, tu vois, et ça faisait du bien d’y croire. Tout semblait réglé. Nous y avons presque cru.

    Et alors, où est le problème ? Me direz-vous.

    Le problème ne porte pas sur la médiatisation elle-même. On sait qu’il faut faire avec, même si le sujet mériterait d’être approfondi.

    Par contre, le soucis vient quand on en reste à l’image laissée par les médias et, d’autant plus, quand cette image plaisante et simplificatrice, qui s’avère totalement erronée, est intégrée par les protagonistes de la lutte elles-mêmes et eux-mêmes : salarié·es, collectif de soutien et sympathisant·es.

    #maternité_des_Lilas #accouchement_physiologique #féminisme #lutte_sociale #lutte_syndicale #lutte_locale #lutte_globale #usines_à_bébés #santé_publique #savoir-faire_professionel #médiatisation_lutte_sociale #service_public #biens_communs #sanctuariser_vs_partager #logiques_industrielles #sens_donné_au_travail #automatisation #dématérialisation_services #dégradation_qualité_service_rendu

  • Accouchement physiologique : quel avenir ? – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/10/19/accouchement-physiologique-quel-avenir
    https://i0.wp.com/sortantduvillage.info/wp-content/uploads/2022/10/ondes.png?fit=657%2C265&ssl=1

    Ce texte a été mis en ligne le 19 octobre 2022, soit, à un moment où l’on sait que la maternité des Lilas échappe à la menace de la fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan et que l’on connaît le nouveau schéma général imposé par l’ARS.

    Selon ce schéma, le service d’orthogénie reste aux Lilas et le service d’accouchement est adossé à une structure médicale d’une autre ville.

    Fait nouveau, qui mérite d’être souligné, il est prévu que cet adossement se fasse auprès d’un établissement public. Deux hypothèses, au titre de nouveau prétendant au mariage forcé, sont à nouveau sorties du tiroir de l’ARS : d’une part, le grand retour du CHI André Grégoire de Montreuil et, d’autre part, la clinique des Bluets, réputée pour être historiquement proche de la maternité des Lilas, du point de vue des méthodes d’accouchement physiologique1.

    Les menaces sur la fin du bail de la maternité semblent levées mais les problèmes posés par les dérives de gestion de l’association Naissance (qui représente officiellement la maternité des Lilas) restent entiers2.

    Je tâcherai, dans un autre texte, de comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Pour l’heure, il me semble que la priorité devrait être de permettre à la maternité de « sortir de la nasse ».

    En rédigeant les lignes qui suivent, je me suis humblement donné comme but, de contribuer à cet objectif. J’aurais, bien entendu l’occasion de défendre ces positions, lors de la prochaine réunion publique du collectif de soutien à la maternité des Lilas.
    Analyse de la situation, à chaud

    Les informations fournies en octobre 2022 permettent de lever le doute sur les hypothèses des plus inquiétantes que j’ai évoquées après la parution de l’article du Monde du 28 août 2022.

    La maternité dispose donc encore d’un répit supplémentaire, ce qui n’est pas du luxe.

    On pourra dire, comme cela a été évoqué en réunion, que le « recul » de l’ARS représente une victoire, faisant suite à la mobilisation qui s’est mise en place depuis le printemps dernier (rassemblements, pétitions, articles de presse, etc.). Sans aucun doute !

    Néanmoins, il me semble indispensable de rester lucide :

    Primo, depuis plus de dix ans, ce n’est pas la première fois que l’ARS revient sur ce qu’elle a dit ; d’une certaine manière, cela constitue même sa spécialité.

    Quels que soient les obstacles rencontrés, en dépit de ses contradictions ou de ses propres revirements, l’agence régionale de Santé Île-de-France, tel le gros matou d’un dessin animé, retombe toujours sur ses pattes pour finalement parvenir à ses fins.

    Qui pourrait honnêtement prétendre que la situation actuelle de la maternité des Lilas représente une avancée par rapport à celle de juin 2011 ?

    Si l’on regarde sur le temps long, ces multiples revirements s’orientent toujours vers le même but : celui d’empêcher la maternité de continuer d’exister selon les principes féministes inscrits dans ses pratiques professionnelles.

    Secundo, on est bien obligé de reconnaître que le nouveau projet de l’ARS se présente ni plus ni moins sous la forme brutale d’une mutilation. On connaissait la vente à la découpe, nous avons ici affaire ni plus ni moins à une forme de « restructuration publique à la découpe ».

    #maternité_des_lilas #accouchement_physiologique #orthogénie #planning_familial #IVG #avortement #féminisme #ARS #Agence_régionale_de_Santé #Politique_de_santé #injonctions_de_l_État #adossement_administratif #déficit_hôpitaux #patrimoine_féministe_professionnel

  • Mise à jour, suite à la réunion du 11/10/2022

    Chronologie de la maternité des Lilas – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/10/07/chronologie-commentee-de-la-maternite-des-lilas
    https://i0.wp.com/sortantduvillage.info/wp-content/uploads/2022/10/marter2.png?fit=657%2C265&ssl=1

    Septembre 2022 : des rencontres ont lieu au cours desquelles l’ARS précise ses positions auprès des représentants de la maternité et du maire des Lilas.

    Le 11 octobre 2022, lors de la réunion du collectif de soutien, de nouvelles informations, provenant, pour l’essentiel, de ces rencontres avec l’ARS, sont mises à la connaissance du public :

    L’ARS se prononce contre le projet d’intégration à la clinique Vauban du groupe Avec, à Livry-Gargan.
    L’adossement à un établissement public serait désormais privilégié.
    L’ARS admet que le fonctionnement d’un service d’accouchement physiologique, tel qu’il a lieu aux Lilas, est nécessairement déficitaire mais elle estime que le montant du déficit actuel (4,5 M€ annuel) est trop important.
    Selon plusieurs témoignages (le maires des Lilas et des salariées), l’ARS aurait clairement affirmé que le service d’accouchement physiologique ne restera pas aux Lilas. Même l’hypothèse d’un déménagement sur un autre site de la ville serait exclu.
    Le schéma général de l’ARS semble se dessiner ainsi : d’une part, le service d’orthogénie (planning familial et IVG) resterait aux Lilas et, d’autre part, le service d’accouchement serait déplacé sur une autre structure publique, dans une autre ville, à proximité.
    L’orthogénie, qui resterait donc aux Lilas, serait éventuellement complétée par d’autres formes de services, telle qu’une « maison des naissances ».
    Concernant l’accouchement, L’ARS ne se prononce pas clairement pour savoir s’il s’agirait de maintenir une maternité de « niveau 1 », tel qu’à la maternité des Lilas, ou si cela aurait pour conséquence de fusionner vers des maternités de niveaux 2 ou 3. Cette question est centrale depuis 2011, car le fait de revendiquer le maintien du niveau 1 équivaut à garantir le maintien de l’accouchement physiologique, tel qu’il est pratiqué à la maternité des Lilas.
    Deux pistes principales d’adossement semblent être mises sur la table : la clinique des Bluets et, à nouveau, le CHI André Grégoire à Montreuil mais, cette fois-ci, il ne s’agirait plus d’occuper un local désaffecté, comme en 2013. Le maire a également évoqué la possibilité de l’hôpital Robert-Debré mais cette hypothèse a été catégoriquement rejetée par plusieurs professionnel·les.
    La menace qui pesait sur le non-renouvellement du bail semble levée. Par contre, la direction de l’association Naissance, qui pose de sérieux problèmes de confiance et de crédibilité, est dénoncée pour les différentes formes de dérives qui ont émaillé sa gouvernance. L’association Naissance semble être reconnue de façon unanime comme étant une facteur d’aggravation de la crise qui touche la maternité des Lilas alors qu’elle est censée la représenter officiellement.

    #maternité_des_lilas #accouchement_sans_douleur #accouchement_physiologique #psycho_prophylaxie_obstétricale #orthogénie #planning_familial #IVG #avortement #féminisme #ARS #Agence_régionale_de_Santé #Politique_de_santé #T2A

  • Chronologie de la maternité des Lilas – Sortant du village
    https://sortantduvillage.info/2022/10/07/chronologie-commentee-de-la-maternite-des-lilas
    https://i0.wp.com/sortantduvillage.info/wp-content/uploads/2022/10/marter2.png?fit=657%2C265&ssl=1

    L’histoire récente de la maternité des Lilas a été marquée par un nouveau rebondissement au printemps 2022. L’incroyable succession de péripéties, que cet établissement a rencontré depuis plus de dix ans pour continuer à exercer son activité, semblait d’ailleurs continuer à s’emballer en août dernier.

    Militant de la CGT des agents territoriaux des Lilas, comme beaucoup de personnes, j’ai participé localement aux mobilisations sociales qui se sont déroulées dans la ville pour « soutenir la mater », notamment de 2011 à 2014.

    Précision importante : je considère que je n’étais qu’un militant de base, plutôt en retrait et beaucoup moins impliqué que bien d’autres personnes dans cette lutte (y compris dans mon syndicat, où Jean-Pierre Blouch, était en permanence sur la brèche). Néanmoins je considère, qu’avec les moyens du bord, je me suis réellement investi sur la mater et qu’il s’agit d’une expérience importante.

    Mes motivations militantes dans cette implication étaient et demeurent d’une extrême simplicité : défendre localement, au sein de mon Union locale, les intérêts des salarié·e·s contre leur patron et contre l’État ; se battre contre la délocalisation et la perte d’emplois ; soutenir les conquêtes féministes que sont l’accouchement physiologique, le droits des femmes à disposer de leur corps, le planning familial et l’IVG.

    Je n’ai jamais été regardant sur mon investissement militant quand je suis convaincu qu’il faut défendre une cause. Toutefois, j’ai été saisi d’un malaise en avril dernier, quand j’ai vu que les choses s’emballaient à nouveau. Ce sentiment s’est accentué en août.

    Repartir comme en 40, tel qu’on me l’a gentiment suggéré, me semblait inconcevable. J’avais tout un tas de bonnes raisons pour ne pas m’associer « aux mobilisations sur la défense de la mater » du printemps dernier, mais ce détachement, en définitive, m’a poursuivi et je n’y ai pas retrouvé mon compte, non plus.

    Alors, plutôt que de foncer tête baissée, d’un côté ou de l’autre, il m’a semblé indispensable d’établir une chronologie, pour me remettre en mémoire le mieux possible les enchaînements des faits. Ce n’est qu’au prix de cet effort de reconstitution, parfois, accompagnée d’analyses que nous avions déjà formulées, qu’il me sera possible, de me positionner correctement sur ce qui se passe aujourd’hui autour de la mater.

    Cela commence par tâcher de savoir s’il s’agit encore d’une lutte, au sens, en tout cas, où je l’entends.

    Cette chronologie commentée se définit clairement comme étant partisane, mais je me suis efforcé qu’elle soit construite à partir de faits incontestables et sourcés sur le web.

    Je propose de partager ce travail car il est probable que d’autres personnes doivent éprouver la même nécessité que moi de redéployer les multiples étapes de cette lutte, après l’avoir côtoyée, même de loin. Gageons qu’au-delà de ce type de motivation, on puisse aussi trouver, dans ce document, toute forme possible d’intérêt.

    Les contributions permettant de corriger ou de compléter les informations qui figurent dans cette chronologie, à partir d’éléments factuels et sourcés, seront les bienvenues.

    #maternité_des_lilas #accouchement_sans_douleur #accouchement_physiologique #psycho_prophylaxie_obstétricale #orthogénie #planning_familial #IVG #avortement #féminisme #ARS #Agence_régionale_de_Santé #Politique_de_santé #T2A #tarification_à_l'activité #promesses_non_tenues_François_Hollande