#matronyme

  • Au nom de la mère : ces parents qui choisissent le « matronyme »
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/09/28/au-nom-de-la-mere-ces-parents-qui-choisissent-le-matronyme_4775134_3224.html

    S’il semble que les décisions aient été prises de manière consensuelle au sein des couples, la même sérénité n’est pas à l’œuvre du côté des familles « lésées ». Jean-François Ficard se souvient que, pour sa mère, la nouvelle a été « très dure à avaler » : « Elle m’a demandé ce qui m’avait pris, elle me disait : “Mais tu es fou, ça n’a pas de sens.” Pour elle, j’avais abdiqué devant ma compagne, ça signifiait que j’étais plus dominé que dominant dans ma relation. On n’a jamais pu dépasser le niveau zéro de la conversation. »

    Les amis proches de Jean-François Ficard ont aussi eu « du mal à comprendre [qu’il] puisse abandonner une part de ce qui était relié à [sa] paternité, une partie de [ses] prérogatives en quelque sorte » . « Lorsque je me suis séparé, se remémore t-il, ces mêmes personnes sont revenues à la charge en me demandant comment j’allais faire. Ça leur paraissait évident que désormais ma fille ne m’appartiendrait plus. Alors que ça n’a rien à voir. Clara, je l’ai en garde partagée. »
    « Mes beaux-parents ont été très offusqués. Ils craignaient que je parte avec les enfants sous le bras »

    Delphine Marchand, qui a été confrontée aux mêmes réticences, y voit la persistance d’une « société patriarcale » : « On m’a souvent reproché de mettre en doute la paternité de mon conjoint », se rappelle t-elle. « Mes beaux-parents ont été très offusqués. Ils avaient l’impression d’une disparition du droit parental et craignaient que je parte avec les enfants sous le bras. Il y a eu beaucoup de confusion, ils se sont braqués. On a eu beau leur expliquer, ça n’a pas été entendu et on s’est fâché. »

    Pour éviter d’« attrister » ses grands-parents paternels, Nicola G. a carrément préféré « ne rien leur dire ». « Je n’étais pas sûr qu’ils comprendraient », avoue t-il. En revanche, ses parents n’ont pas tiqué : « Ils voulaient des petits-enfants et ils en étaient contents. » Certains couples se sont arrangés pour que la famille paternelle trouve une place dans l’ordre symbolique des choses : « On a donné le prénom de mon grand-père paternel en deuxième prénom à mon fils, explique Michaël Taupin. De façon à faire une sorte d’écho à ma famille dans l’état civil. »

    Fanny Baroukh et François David ont également tricoté la situation qu’ils estimaient la plus juste. Ces deux trentenaires ont opté pour le nom maternel par choix esthétique et volonté de transmettre des « racines » hébraïques. Mais ont aussi donné à leurs deux fils, nés en 2013 et 2014, le nom paternel en deuxième prénom. « Ça a été une manière d’arrondir les angles avec la belle-famille, développe Fanny Baroukh, enseignante à Perpignan. On a senti qu’il y avait une gêne mais on n’a jamais eu à se justifier. »

    Les justifications sont plus fréquentes face aux administrations, qui n’assimilent pas toujours la démarche : « A la crèche, ils appellent mon mari M. Baroukh, même si je leur ai expliqué, ils ne comprennent pas. Quand j’ai inscrit mon fils à l’école, le directeur m’a dit : “On a l’habitude des enfants qui n’ont pas de papa.” » De manière générale, Fanny Baroukh remarque : « Les gens nous regardent avec les yeux ronds. » Et pour cause : elle ne connaît personne dans son entourage ayant fait un choix semblable.

    #famille #patronyme #matronyme #nom

    • Pourquoi ne pas mettre les deux noms ? (pour la généalogie plus de problème, au passage jusqu’à présent on a toujours fait avec un seul nom, celui du père). Ou pourquoi ne pas être plus créatif et faire un panachage des 2 noms ? (bon là ok on a sans doute pas le droit)

    • Pour la génération suivante, si les parents ont chacun le double nom (ou même un seul des 2), ils donnent à leur enfant un nom composé d’un nom de l’un et de l’autre (on peut choisir indifféremment de transmettre le nom du grand père ou de la grand mère).

    • Rappel : dans d’autres pays, les enfants n’ont pas le même nom de famille si ils sont filles ou garçons, dans d’autres ils ont le nom du père et de la mère, celui de la mère, celui de sa famille plus celui du père, et il existe encore d’autres variations voir pas de nom du tout ou un nom unique qui est juste le sien et qui n’a rien à voir avec celui d’aucun parent... Tout ça n’empêchant ni généalogie, ni lien familial, ni rien du tout.

    • Lol quelle virile interpellation ! Oui bien sur que c’est à toi que je m’adresse @alexcorp.
      Et non justement les gens ne font pas ce qu’ils veulent c’est le sujet de l’extrait que j’ai posé ici. Il se trouve que les gens ne font tellement pas ce qu’ils veulent que dans cette histoire de nom matronymique la loi française laisse toujours le dernier mot au père. Et puis les familles sont très fachés et ils faut leur caché la vérité et puis l’administration veille alors n’ai pas peur pour tes divines roupettes et leur postérité, elles sont et seront toujours les bijoux vénérés de ta famille qui te garantiront le privilège de la chefferie.

      Maintenant lâche moi et ne cherche pas a avoir le dernier mot, parce que je t’assure que je suis encore loin d’être agressive et ce n’est pas moi qui suis déplacé ici.

    • @mad_meg je n’aime pas cette manière intimidante d’intervenir, je la trouve d’autant plus déplacée, justement, que dire comme ce fut le cas "C’est à moi que tu t’adresses ? Si c’est le cas c’est juste parfaitement déplacé et agressif. Je ne proteste pas, les gens font bien ce qu’ils veulent." , n’a rien d’une « intervention virile », contrairement à la tienne, en l’occurrence. Il ne s’agit pas làa pour moi de défendre des positions de @alexcorp dont je ne sais rien (à part cet intenable « les gens font bien ce qu’ils veulent ») mais de bien autre chose.

      Cette intervention brutale (et pas toi, dont je me garderais bien de prétendre pouvoir dire quelque chose, je ne sais rien) est un exemple de ce que les hommes n’ont le monopole ni du virilisme ni des pauses macho. Si c’était le cas, ce type de rapports seraient d’ailleurs plus aisé à défaire. Les oripeaux du machisme (comme ceux de la féminité) flottent partout, libres à l’usage. Par là (c’est à dire souvent du mauvais côté) nous sommes au delà de la « différence des sexes ».

      Tu vas certainement me tomber dessus, montrer que tes menaces sont sérieuses. Et même en faire au passage une « affaire personnelle » (comme c’est souvent le cas ici où à l’image de ce qui se passe dans la société il est plus fait appel à un ressenti impartageable qu’au partage d’une réflexion, une manière de voir qui est le complément ad hoc d’une société de concurrence ?) qui sera exhibée comme l’indice d’un état du monde. Tant pis.

      Je tenais simplement à souligner que pour ce qui est de l’intimidation à gros bras et à grande gueule, l’important c’est pas « en avoir ou pas », mais bien l’endroit où ce quelle tombe.

    • Oui je me suis énérvé, et oui je peu être agressive mais ca ne fait pas de moi un macho virile. La rage et la violence peuvent être féminine alors ne m’affuble pas des tares de ton sexe et de ton genre.
      Bon je vais prendre le large ca fera du bien à tout le monde.

    • Ce qui est tout de même incroyable, c’est qu’à aucun moment je n’ai dit que donner le nom de la mère était quelque chose de mal. Je préfère simplement la solution des deux noms, ce qui n’écarte pas d’autres possibilités (quant à ma phrase « les gens font ce qu’ils veulent », oui j’admets que c’est bien maladroit, je voulais simplement exprimer le fait que je n’avais pas l’intention de juger qui que ce soit sur cette affaire).