• Des institutions scientifiques entretiennent le #doute sur les bénéfices du #bio

    Une vaste #étude française de 2018, montrant un lien entre #alimentation bio et baisse de certains #cancers, a été selon ses auteurs dénigrée par des organismes comme l’#Institut_national_du_cancer ou l’#Académie_de_médecine.

    Pour peu qu’elle soit suffisamment médiatisée, toute publication mettant en évidence les bénéfices de l’alimentation bio pour la #santé se heurte à un tir de #barrage de #dénigrements et de #contrevérités. Avec comme circonstance singulière que ces #fausses_informations ne circulent pas seulement sur les réseaux sociaux ou dans la presse : ce sont parfois des #sociétés_savantes ou des #institutions_scientifiques qui produisent ou relaient ces informations trompeuses. Selon plusieurs chercheurs en #nutrition et en #santé_publique, l’Académie nationale de médecine, l’Académie d’agriculture de France (#AAF) et l’#Institut_national_du_cancer (#INCa) ont ainsi, chacun à leur manière, participé à alimenter la #confusion sur le sujet.

    En cause, une #étude_épidémiologique française publiée en 2018 dans JAMA Internal Medicine, ayant suivi 70 000 personnes pendant quatre ans et demi, et mettant en évidence une baisse significative de #lymphomes (– 75 %) et du #cancer_du_sein postménopausal (– 34 %) chez les plus gros consommateurs et consommatrices de bio, par rapport à ceux qui n’en consomment pas. Trois jours seulement après la publication, l’AAF diffuse sur son site Web un « point de vue » de deux de ses membres, qui l’éreintent.

    « Ce texte était un modèle des techniques utilisées par les industriels pour fabriquer du doute, avec un empilement de critiques méthodologiques frisant la #mauvaise_foi, mais qui parviennent à donner l’illusion d’une discussion scientifique légitime, raconte Serge Hercberg, l’une des figures de l’épidémiologie nutritionnelle, et coauteur de cette étude. Nous ne sommes évidemment pas hostiles au débat, mais il s’agissait, à l’évidence, d’une volonté de jeter le #discrédit plus que de débattre. » Interrogé, le secrétaire perpétuel de l’AAF rappelle que les « points de vue » des académiciens, bien que diffusés par la société savante, ne sont pas formellement endossés par elle.

    En avril 2019, plusieurs mois après la publication de la fameuse étude, l’Académie nationale de médecine publie un bref communiqué qui « alerte sur l’interprétation trop rapide des résultats épidémiologiques ». Le texte fait valoir que les groupes comparés (consommateurs de bio, et non-consommateurs) diffèrent par d’autres facteurs : « La consommation de fruits et légumes, le niveau socio-économique, l’activité physique… tous [sont] susceptibles d’expliquer à eux seuls une différence. »

    Une critique qui suggère que les auteurs auraient fait preuve de négligence en ne tenant pas compte de ces facteurs de confusion dans leur analyse. « C’est complètement ridicule, répond le biochimiste et nutritionniste Denis Lairon, coauteur de l’étude attaquée. Il est impensable qu’une revue comme JAMA Internal Medicine, l’une des plus réputées et exigeantes, accepte de publier une étude épidémiologique qui ne tiendrait pas compte de ces facteurs de confusion ! »

    « #Infox »

    De son côté, l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, coautrice de l’étude, ne s’explique pas le communiqué de l’Académie. « Je suis allée présenter notre travail aux académiciens pendant plus d’une heure et demie, en leur détaillant les efforts que nous avons faits pour prendre en compte des facteurs de confusion, et les analyses de sensibilité que nous avons conduites avant de publier nos résultats », raconte-t-elle.

    Pourquoi l’Académie a-t-elle publié un communiqué qu’elle savait erroné ? La société savante n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le caractère trompeur de son communiqué a été porté à l’attention de l’Académie à plusieurs reprises depuis sa publication, voilà plus de cinq ans, mais aucune modification ou rectificatif ne lui a été apportée.

    L’Institut national du cancer n’est pas en reste. En juin 2021, l’institution publie sur son site Web un « éclairage » en forme de fact-checking. L’INCa assure que l’affirmation selon laquelle « manger bio permet de diminuer le risque de cancers » relève d’une « infox ». Et de souligner les limites de l’étude française de 2018.
    Liste de griefs

    En janvier, Le Monde a soumis à l’INCa une demande d’accès aux documents administratifs pour comprendre la genèse de ce communiqué. Suite au refus de l’institution, Le Monde a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a fait droit à sa demande en mars. Les correspondances internes, finalement transmises, indiquent d’abord que la publication de ce communiqué s’est faite sous la supervision du cancérologue Norbert Ifrah, le président de l’institut.

    Ensuite, elles montrent qu’en février 2022 quatre chercheurs d’institutions publiques protestent par écrit auprès de l’institut. Une protestation d’autant plus autorisée que les auteurs du courrier sont les animateurs du Réseau NACRe (Nutrition, Activité physique, Cancer, Recherche), qui fédère une quarantaine de laboratoires publics travaillant, entre autres, sur la prévention nutritionnelle des cancers. « Il nous paraît important de signaler que le fait de qualifier l’association entre alimentation bio et risque de cancer comme une “infox” n’est pas tout à fait exact, compte tenu du nombre croissant de publications sur le sujet, écrivent les chercheurs à l’INCa. Ce n’est pas encore avéré avec un niveau de preuve solide, mais cela n’est pas une infox non plus. »

    Dans leur courrier, ils soulignent que d’autres travaux vont à l’appui d’une telle association, et citent une étude française de mars 2021 sur un lien entre faible teneur en résidus de pesticides et risque diminué de cancers de sein (https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno), et une autre, américaine, de janvier 2022, sur un risque diminué de #gliomes (un type de cancer cérébral). L’INCa n’a pas donné de suites à l’interpellation des chercheurs. Leur critique était formulée mezza voce, mais d’autres spécialistes sont bien plus critiques.

    Denis Lairon retourne ainsi à l’INCa l’amabilité : pour le chercheur, la communication de l’institution publique « frôle la fake news ». Le chercheur transmet au Monde une longue liste de griefs sur de nombreux points du #fact-checking de l’INCa et estime que certains sont « totalement injustifiés et témoignent d’une forte ignorance des méthodologies utilisées et/ou d’un biais partisan totalement inacceptable ». L’INCa n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/11/04/des-institutions-scientifiques-entretiennent-le-doute-sur-les-benefices-du-b

    voir aussi ici, signalé par @colporteur
    https://seenthis.net/messages/1080446

    • Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk. Findings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study

      Key Points

      Question What is the association between an organic food–based diet (ie, a diet less likely to contain pesticide residues) and cancer risk?

      Findings In a population-based cohort study of 68 946 French adults, a significant reduction in the risk of cancer was observed among high consumers of organic food.

      Meaning A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer; if the findings are confirmed, research investigating the underlying factors involved with this association is needed to implement adapted and targeted public health measures for cancer prevention.
      Abstract

      Importance Although organic foods are less likely to contain pesticide residues than conventional foods, few studies have examined the association of organic food consumption with cancer risk.

      Objective To prospectively investigate the association between organic food consumption and the risk of cancer in a large cohort of French adults.

      Design, Setting, and Participants In this population-based prospective cohort study among French adult volunteers, data were included from participants with available information on organic food consumption frequency and dietary intake. For 16 products, participants reported their consumption frequency of labeled organic foods (never, occasionally, or most of the time). An organic food score was then computed (range, 0-32 points). The follow-up dates were May 10, 2009, to November 30, 2016.

      Main Outcomes and Measures This study estimated the risk of cancer in association with the organic food score (modeled as quartiles) using Cox proportional hazards regression models adjusted for potential cancer risk factors.

      Results Among 68 946 participants (78.0% female; mean [SD] age at baseline, 44.2 [14.5] years), 1340 first incident cancer cases were identified during follow-up, with the most prevalent being 459 breast cancers, 180 prostate cancers, 135 skin cancers, 99 colorectal cancers, 47 non-Hodgkin lymphomas, and 15 other lymphomas. High organic food scores were inversely associated with the overall risk of cancer (hazard ratio for quartile 4 vs quartile 1, 0.75; 95% CI, 0.63-0.88; P for trend = .001; absolute risk reduction, 0.6%; hazard ratio for a 5-point increase, 0.92; 95% CI, 0.88-0.96).

      Conclusions and Relevance A higher frequency of organic food consumption was associated with a reduced risk of cancer. If these findings are confirmed, further research is necessary to determine the underlying factors involved in this association.

      https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948

    • #Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)

      Ce document présente la synthèse issue des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de cinq directions de l’État, la Direction générale de la prévention des risques, la Direction générale de la santé, la Direction générale du travail, la Direction générale de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétariat général du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’actualisation du rapport d’expertise collective Inserm intitulé Pesticides : Effets sur la santé, publié en 2013 (https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-effets-sur-sante).

      https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021

    • Certains #cocktails_de_pesticides favoriseraient le risque de cancer du sein chez les #femmes ménopausées

      Certains pesticides utilisés en Europe sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Ils provoqueraient des #perturbations_hormonales et auraient également des propriétés carcinogènes, déjà observées en milieu professionnel. Le lien entre l’exposition à ces pesticides via l’alimentation et le cancer du sein dans la population générale est encore peu étudié. Des chercheurs d’une équipe mixte INRAE, Inserm, Cnam et Université Sorbonne Paris Nord ont déjà montré que les consommatrices d’aliments issus de l’agriculture biologique de la cohorte NutriNet-Santé, avaient un moindre risque de cancer du sein en post-ménopause (1). Cette même équipe a poursuivi ses travaux en s’intéressant cette fois à l’exposition à différents cocktails de ces pesticides sur cette catégorie de la population. Leurs travaux, parus le 15 mars dans la revue International Journal of Epidemiology apportent un éclairage sur l’impact de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue de cancer du sein en post-#ménopause.

      https://www.inrae.fr/actualites/certains-cocktails-pesticides-favoriseraient-risque-cancer-du-sein-femmes-meno

  • « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! »

    ...ce « campe » intrigue. Un bref retour sur l’histoire s’impose. Dans La Dernière Bataille, Edouard Drumont − le pape de l’antisémitisme à la française − écrit, en 1890 : « La race juive ne peut vivre dans aucune société organisée, c’est une race de nomades et de Bédouins ; quand elle a installé quelque part son campement, elle détruit tout autour d’elle. »
    Plus tard, au moment du Front populaire, Maurice Bedel soutient, dans son livre Bengali (1937) composé d’articles publiés par Candide, journal antisémite [publié entre 1924 et 1944], que Léon Blum est « le président du Conseil venu d’une race errante camper en Ile-de-France par un hasard qui l’eût aussi bien mené à New York ».

    Plus tard encore, le 2 juillet 1954, Aspects de la France, l’autre organe royaliste antisémite, écrit au sujet de Pierre Mendès France, alors président du Conseil : « Il est, de tous les Mendès, celui qui campe présentement entre Atlantique et Pyrénées. » Toujours ce « campe » qui revient comme un leitmotiv ; autant de juifs d’Etat dévoués à l’intérêt public qui campent, ici ou là, selon les circonstances.

    Décidément, ce « campe » plonge dans une longue histoire qu’il conviendrait de retracer plus soigneusement, tant elle a à voir avec le mythe du juif errant au campement provisoire − mythe propagé sans cesse par les populismes d’extrême droite mais aussi, fréquemment, d’extrême gauche, à travers l’histoire mouvementée des guerres franco-françaises. Ce « campe », étrange et incompréhensible, ne cesse de nous bouleverser tant il risque de faire resurgir les tragiques fêlures qui ont déchiré la nation dans un passé encore tout proche.

    https://archive.ph/cW0Dk

    https://seenthis.net/messages/1022811
    @mad_meg @biggrizzly @fsoulabaille @fitzlombard

    #histoire #antisémitisme #antisémitisme_de_gauche #gauche

  • Alors si j’ai bien suivi : après avoir expliqué que (1) le coronavirus est moins dangereux que les trottinettes et pas plus que la grippe saisonnière, (2) tue assez peu, 90% des gens ne nécessitant même pas de prise en charge médicale, (3) de toute façon, Trump est celui qui a raison de dire que ça allait certainement s’arrêter tout seul avec le printemps… le Dude et ses soutiens nous expliquent que : (1) c’est pas la peine de faire des groupes test, parce que si les gens vont bien avec le traitement, c’est forcément à cause de leur traitement, et pas parce que 98% des gens ne meurent pas du Covid-19, (2) l’urgence et la gravité de la situation est telle qu’il faut faire fi de toutes les méthodes et procédures éthiques.

    J’aime aussi l’argument « Si on m’avait écouté… », de la part de quelqu’un qui se vante d’être une super-star de la médecine, avec une influence mondiale, d’avoir l’oreille du Président et du ministre, et qui a passé son temps à prédire que l’épidémie n’arriverait pas en Europe, qu’elle ne serait pas grave, et que de toute façon au printemps ce serait certainement terminé. Je ne serais pas loin de penser qu’au contraire, les politiques l’ont bien entendu jusqu’à la veille de la catastrophe sanitaire, et que si le pays est dans un tel état d’impréparation, c’est peut-être en partie parce qu’une super-star mondiale de la médecine leur a fait savoir qu’il ne fallait pas s’inquiéter…

    • J’en était aussi à ce genre de conclusion. Est-ce qu’il y a des sources pour documenté l’écoute dont à bénéficié ce #grand_homme auprès de Jupiter avant confinement ?
      J’ai vu qu’il a claqué la porte de Jupiter mais avant cela, depuis combien de temps etait-il conseillé des marcheurs blancs ?

    • Une fondation est adossée à l’IHU Méditerranée Infection.
      On retrouve dans le conseil d’administration :
      10 personnalités, dont : Geneviève Fioraso, ancienne ministre de la recherche, Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la santé,Philippe Archinard, PDG de la société TransgeneBernard Delord, président de Medi HandTraceGeorges Léonetti, doyen de lafaculté de médecine, Claudine Rigal, DG du laboratoire CERBA.
      D’ou aussi le retour de douste blazy dans la promotioin de raoult depuis qq jours-

    • Oui mais il a de l’entregent.
      N’oublie pas non plus fabius sur le maintient du premier tour des élections.
      "Municipales : Larcher et Fabius en travers de Macron

      Par soucis de cohérence avec ses mesures de confinement, Emmanuel Macron a souhaité reporter les élections municipales… Avant d’être contraint d’y renoncer.2

    • C’est pas pour excusé Larcher ni Fabius dont je me fiche pas mal, mais depuis quand Jupiter écoute quelqu’une d’autre que sa personne ? Bon peut etre qu’il écoute sa Brigitte mais ca s’arrete là. A mes yeux le fait qu’il reporte sa responsabilité sur Larcher ou Fabius est encore une nouvelle démonstration de la pourriture ignoble qu’il est. Le seul résponsable de la tenu de ses éléctions c’est Macron puisqu’il à démontré depuis quelques années qu’il gouverne sans aucun partage.

    • A propos de Raoult et des politiques, pas mal d’infos dans cet article de Médiapart :

      Didier Raoult, homme de réseaux et enfant terrible de la recherche
      Benoît Gilles (Marsactu), Médiapart, le 27 mars 2020
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270320/didier-raoult-homme-de-reseaux-et-enfant-terrible-de-la-recherche

      Depuis plusieurs semaines, Didier Raoult est au cœur d’une polémique aux dimensions planétaires sur les meilleures stratégies pour combattre la pandémie. Loin d’être un chercheur qui fait soudain irruption sur la scène médiatique, le Marseillais a construit patiemment son ascension en jouant de ses réseaux d’amitiés et des travers de la science moderne. Une enquête de notre partenaire Marsactu.

      Depuis la longue file de patients qui mène à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, on entend de temps à autre quelques salves d’applaudissements. Les gens venus se faire dépister ont reconnu la silhouette désormais mondialement célèbre du professeur Didier Raoult. L’homme salue brièvement, ne s’arrête pas, tête baissée et mèches au vent. Il a de quoi faire avec des centaines de malades à dépister, d’autres à traiter, sans compter la controverse internationale qui met soudainement son travail au-devant de la scène et son visage à la une de tous les journaux.

      La polémique, Raoult adore. Faire trembler l’establishment. Même ses cheveux longs, sa barbe éparse et ses chemises colorées sont un pied de nez permanent aux apôtres de la norme, fussent-ils du bon goût. Son look improbable est devenu un mème sur les réseaux sociaux où tout le monde s’écharpe entre pro et anti. Lui, se place ailleurs, au-dessus forcément. « Il a un comportement de chef de meute, c’est vrai. Pour lui, la science est un sport de haut niveau. Elle ne supporte pas la médiocrité », explique un journaliste qui l’a longuement côtoyé.

      Les 144 pages de son curriculum vitae parlent pour lui. Didier Raoult est un géant de la recherche en infectiologie. Lui et ses équipes cumulent les records du monde. Forcément, le colosse fait de l’ombre. Il charrie une cohorte de polémiques et n’en a cure. Sabre au clair, il fait de la science comme Louis Pasteur ou Marie Curie en leur temps. Dépasser Darwin ne lui fait pas peur, assure-t-il. Il est le mâle alpha qui mène sa troupe de médecins. Il en fait même son dogme pour dynamiser la recherche en France.

      En revanche, il n’est pas ce savant, génial ou fou, qui fait irruption sur la scène politique et médiatique à l’occasion d’une crise majeure. Chroniqueur au Point, adepte des vidéos d’auto-promo, il cultive depuis longtemps les réseaux politiques et sait jouer à plein des travers de la science pour tenir la ligne qu’il pense juste.

      L’équipe qu’il a constituée autour de lui est d’une fidélité sans faille, parfois depuis des décennies. Ce sont eux ces professeurs, médecins, chercheurs qui signaient ce dimanche un communiqué défiant les préconisations du ministère de la santé en précisant qu’il n’était pour eux « pas moral que cette association [de molécules, utilisée par l’IHU – ndlr] ne soit pas incluse systématiquement dans les essais thérapeutiques concernant le traitement de l’infection par le Covid-19 ».

      Bras de fer au ministère

      Le ministre de la santé prend un arrêté pour limiter la prescription de l’hydroxychloroquine ? Qu’importe, il claque la porte du comité scientifique qui conseille le gouvernement depuis le début de l’épidémie et poursuit ses prescriptions. Au point d’obtenir du ministre qu’il maintienne celle-ci pour les médecins en première ligne face à l’épidémie.

      Une position qui lui revient forcément, et confortée par la vue des centaines de personnes qui, malades, inquiètes ou simplement fébriles, patientent à la porte de son institut. Elles espèrent savoir si elles sont atteintes et peuvent avoir accès au traitement censé faire chuter la charge virale, sans preuve scientifique de cette efficience (lire l’article à ce sujet).

      L’ami des politiques

      Parmi les thuriféraires parfois béats, il y a aussi les élus majoritairement LR qui sont venus se faire dépister et soigner par les équipes du professeur Raoult avant et surtout après le premier tour des municipales. La députée LR Valérie Boyer multiplie les plateaux TV pour soutenir la thèse du professeur Raoult, faisant fi des méthodes scientifiques et de la rigueur nécessaire à la mise en œuvre d’un traitement médicamenteux, non sans effets secondaires.

      Ces élus, Didier Raoult les connaît bien. Il les fréquente depuis de longues années. Médecin, ancien ministre et président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier fait partie du conseil d’administration de l’institut hospitalo-universitaire que Didier Raoult porte à bout de bras depuis plusieurs dizaines d’années. L’homme politique ne tarit pas d’éloges pour « son ami » et a marqué son soutien dès le début de l’épidémie. Le maire de Nice, Christian Estrosi, monte lui aussi au créneau sur les réseaux sociaux. Lui est un intime du professeur depuis leurs années communes au lycée à Nice.

      L’ancien journaliste de La Provence Hervé Vaudoit décrit ce réseau de relations dans l’ouvrage qu’il a consacré à l’homme et son institut, L’IHU Méditerranée Infection - Le défi de la recherche et de la médecine intégrées (Robert Lafon). Outre son indéniable talent, Didier Raoult doit son ascension éclair au sein de la faculté de médecine à un baron du gaullisme local, Maurice Toga, que Renaud Muselier considère comme son « père politique », raconte dans son bouquin le journaliste..

      Ce député (1986-1988) lui met le premier le pied à l’étrier et lui permet de devenir professeur de médecine puis chef de service dès 1988. Mais l’idée de l’IHU naît vraiment avec la peur du bio-terrorisme et les attentats à l’anthrax qui ont effrayé le monde après ceux du 11-Septembre. « Les politiques avaient une trouille bleue, se souvient Didier Raoult dans l’ouvrage d’Hervé Vaudoit. Pour leur faire péter les plombs, il suffisait de prononcer un mot : bioterrorisme. »

      Plus de 100 millions pour bâtir l’IHU

      Il profite de l’arrivée au gouvernement Chirac du Marseillais Jean-François Mattéi pour pousser le pion d’un infectiopôle destiné à lutter contre ce risque médical et militaire. En 2003, il écrit un rapport sur ce thème qui finit par convaincre les hauts fonctionnaires et les politiques de la nécessité d’un soutien à ses recherches. Car loin de l’image véhiculée du Marseillais mal-aimé contre le reste du monde, Didier Raoult a des réseaux bien implantés.

      À l’orée des années 2010, son projet de pôle d’infectiologie rencontre les programmes d’investissement d’avenir portés par le président Sarkozy. Son entregent lui permet d’obtenir des soutiens dans les ministères. Pour défendre son IHU devant le jury chargé de faire le tri parmi les projets présentés, Didier Raoult est accompagné par Yvon Berland, qui deviendra quelques années plus tard président de l’université unique, et Jean-Paul Segade, le directeur général de l’AP-HM d’alors. L’infectiopôle du professeur Raoult emporte la mise et le précieux financement d’État.

      Son IHU est le plus gros investissement public dans la recherche des vingt dernières années avec plus de 48 millions de l’Agence nationale de la recherche uniquement pour le bâtiment high tech qui borde le Jarret. Il a aussi pris soin de réunir autour de table la plupart des collectivités locales pour un investissement colossal. Dans la mise de départ, 1,5 million pour la Région, quatre pour le département, un million de la Ville de Marseille et autant de la communauté urbaine d’alors.

      Même chose pour les équipements où les collectivités remettent gentiment au pot au nom du rayonnement international de ce chercheur et de ses équipes. Récemment, Renaud Muselier a annoncé que la participation de la Région était de 16 millions alors qu’elle était de 11 millions en 2018.

      Changement de gouvernance

      Avec le débarquement de Jean-Paul Segade, en 2012, étrillé par un rapport de la Chambre régionale des comptes, Raoult perd un soutien. Cela correspond aussi au changement politique à la tête de l’État où Didier Raoult doit refaire ses contacts.

      En 2014, avec le changement de gouvernance à l’AP-HM, l’enthousiasme connaît des hauts et des bas. Le successeur de Segade à la tête de l’AP-HM, Jean-Jacques Romatet, est beaucoup moins partant. Il voit dans ce projet un formidable outil qui s’installe au sein de l’assistance publique comme un virus qui prospère à son détriment. Les deux hommes ne s’entendent pas, s’accrochent dur tant sur la question du loyer que l’AP-HM devra payer à l’IHU en fonction des lits d’hospitalisation qu’il abrite, mais aussi sur celui de l’autorisation d’occupation temporaire qui lie la fondation de droit privé qui pilote l’IHU au propriétaire du terrain.

      Même chose pour le permis de construire, délivré sans aucun aller et retour avec le service d’urbanisme. L’élue chargée de l’urbanisme, Danielle Servant, découvre un projet juché sur un haut escalier, au lieu d’être de plain-pied. Maître d’ouvrage du chantier, Raoult n’est pas ouvert à la discussion. Il appelle directement le maire qui somme son élue de donner un avis positif au permis.

      Défections

      Aujourd’hui, Jean-Jacques Romatet refuse de s’exprimer publiquement sur ces années de tension autour du projet d’IHU. Mais, à certains, il confie volontiers que son départ anticipé de la direction de l’AP-HM en 2015 est aussi dû aux capacités de nuisance et à l’entregent politique de Didier Raoult. Lequel ne le nie pas. Lorsque les négociations piétinent avec l’AP-HM, c’est la ministre socialiste de la recherche Geneviève Fioraso qui vole à son secours. Comme son prédécesseur Philippe Douste-Blazy avant elle, elle en est remerciée en siégeant au conseil d’administration de l’IHU.

      Ce que regrette Romatet, c’est la violence dont Didier Raoult fait preuve dans sa volonté de voir aboutir son projet. Car, en cumulant la recherche et les soins en infectiologie, l’IHU aspire les services qui, éparpillés dans les différents sites de l’AP-HM, traitent de bactériologie, de virologie ou de parasitologie. Ainsi les médecins qui, depuis des décennies, travaillent auprès des malades du sida à l’hôpital Nord sont contraints de rejoindre le bâtiment de la Timone. Avec le risque de perdre le lien avec des patients des quartiers Nord. Il faudra qu’ils bataillent en interne pour conserver une consultation à l’hôpital Nord.

      D’autres ne se sont pas contentés de faire le dos rond. Chef du service parasitologie à la Timone, le spécialiste du choléra Renaud Piarroux a fini par claquer la porte des hôpitaux marseillais pour rejoindre la Pitié-Salpêtrière, à Paris. « J’ai du mal à obéir lorsque je ne suis pas d’accord avec la façon dont les choses sont gérées », dit-il au Monde en 2016. Son service en pointe sur les questions de parasitologie et mycologie a tout simplement été aspiré par l’IHU, quittant ainsi le seul giron de l’AP-HM pour se retrouver sous la tutelle de Didier Raoult et de ses équipes. Effrayés par la réputation du bonhomme, la moitié des techniciens de laboratoire n’ont pas rejoint l’IHU, préférant parfois quitter le CHU.

      « De la science comme on mène une bataille »

      « Didier Raoult est un guerrier, explique ainsi un de ses adversaires à l’AP-HM. Il fait de la science comme on mène une bataille. Ceux qui ne sont pas avec lui sont contre lui. Il fout une trouille terrible parce qu’il peut vous détruire professionnellement. » Nombreux sont ceux qui contestent ces méthodes, toujours à mots couverts. Co-découvreurs des virus géants en 2003 avec Didier Raoult, Jean-Michel Claverie et sa femme, Chantal Abergel, ont construit une association scientifique fructueuse avant de rompre brutalement. Contacté par Marsactu en 2018, il refusait de commenter les causes de cette rupture. « On a travaillé ensemble, on a fait de belles publications ensemble et puis on s’est engueulés très fort », confie-t-il au Monde le 25 mars tout en saluant le brio scientifique du professeur Raoult.

      Comme Hervé Vaudoit le décrit dans son ouvrage, Didier Raoult est un des premiers à Marseille à comprendre comment l’indexation scientifique des publications permet de rationaliser la compétition entre les savants. Soudain la réputation ne relève plus de la subjectivité mais de données statistiques, objectives. Le mandarinat vole en éclats, remplacé par des algorithmes qui évaluent les chercheurs en fonction du nombre de publications, de leur impact scientifique mais aussi du nombre de fois où le chercheur est cité par d’autres.

      3 000 articles scientifiques en huit ans

      Depuis le début des années 1990, Didier Raoult a fait du séquençage génomique l’une des bases de ses recherches pour dénombrer et identifier de nouvelles bactéries parmi la multitude qu’abrite le corps humain. Ouvert sur le monde, ses unités de recherche comme son institut accueillent de nombreux doctorants venus d’Afrique ou d’Asie qui sont les petites mains de son système.

      Même s’il publie dans des revues prestigieuses, parmi les plus reconnues au monde, la grande partie des milliers de publications qu’il co-signe ont un « faible impact scientifique ». Une recherche récente sur le portail PubMed qui dépend de la Bibliothèque nationale de médecine américaine évalue à plus de 3 000 les articles scientifiques signés par lui. Le double de la même recherche effectuée en 2012 par une journaliste de la revue Science dans un article critique sur Didier Raoult.

      « Son fonctionnement est très simple, explique un de ses adversaires. Un chercheur apparaît comme auteur d’un article à partir du moment où il y a contribué. Dans un cycle normal de travail, on peut cosigner 10 à 20 articles par an de 3 500 mots chacun. Lui, il génère de la matière première en faisant travailler ses doctorants notamment sur du séquençage de gènes de bactéries et il co-signe tout. Il arrive ainsi à un nombre de publications annuel absolument dément. Il est impossible qu’il puisse toutes les vérifier. »

      « Je rapporte 11 millions par an »

      Or, ce nombre de publications pléthoriques compte aussi financièrement. Ainsi la dotation annuelle attribuée à chaque CHU repose-t-elle sur les publications de ses chercheurs et praticiens, les fameux Sigaps, pour Système d’interrogation de gestion, d’analyse des publications scientifiques. Mis en place par le CHU de Lille, il a été étendu à l’ensemble des centres hospitaliers en 2006. Or, Didier Raoult et ses équipes pèsent lourd. « Je rapporte au moins onze millions d’euros par an à l’AP-HM », lançait-il à Marsactu en 2018, lors de l’inauguration de son IHU. La même année, Hervé Vaudoit évalue ce poids relatif à 25 % des crédits de recherche attribués à l’AP-HM.

      « Je pense que sans Raoult et ses équipes, Aix-Marseille Université serait placée moins haut dans le classement de Shanghai », affirme le journaliste. Pour le coup, Didier Raoult étend son influence sur l’AP-HM et l’université, l’une des tutelles de l’IHU dont les personnels et étudiants dépendent.

      Compagnon de route scientifique, professeur d’université, médecin et président d’université comme lui, Yvon Berland a suivi de très près l’ascension de son collègue. Quand les histoires de mal-être au travail et de harcèlement finissent par éclabousser l’université, il n’hésite pas à appeler Didier Raoult en déplacement à Dakar pour que ce dernier réponde aux journalistes qui souhaitent recueillir son point de vue.

      Retrait de labels

      Si Didier Raoult a mal vécu cet épisode que Marsactu a longuement détaillé en son temps (lire notre article sur la visite des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail des quatre tutelles), c’est qu’il venait éclairer son navire amiral au moment où son unité de recherche historique, l’Urmite, devait se transformer en deux unités sœurs.

      Or, après des avis négatifs des conseils scientifiques de l’Inserm et du CNRS, les deux principales institutions de la recherche française dans le champ bio-médical ont retiré leur label à Vitrome et Mephi, les deux unités « filles » de l’Urmite. Les personnels CNRS ont été maintenus dans une structure provisoire, FRE, avant d’acter la séparation. « C’est embêtant. Je ne peux pas bien l’accueillir », reconnaissait Yvon Berland, président d’Aix-Marseille Université en 2018. Les deux unités continueront d’avoir le label AMU, et donc le personnel et les financements universitaires.

      L’affaire des risques psychosociaux et le contrôle des CHSCT ne sont qu’un élément périphérique dans les décisions des conseils scientifiques de l’Inserm et du CNRS. Dans celle du CNRS que nous avons pu consulter, l’accent est mis sur les aspects scientifiques qui ne convainquent pas suffisamment les pairs réunis à titre consultatif. « Je crois savoir qu’ils reprochent une approche de la recherche, pas assez fondamentale », commente encore Yvon Berland.

      Conflits d’intérêts à la tête

      Pour Didier Raoult qui s’en explique longuement dans l’ouvrage d’Hervé Vaudoit, cette crise est un règlement de comptes venu de tout en haut : le PDG de l’Inserm, par ailleurs époux de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, ne croit pas au modèle des IHU et aurait tout fait pour qu’une nouvelle génération d’instituts ne voie pas le jour. « Nous allons perdre 400 000 euros de dotations que nous versaient l’Inserm et le CNRS, précise-t-il à Hervé Vaudoit en 2018. C’est un mauvais coup mais nous ne sommes pas inquiets : des solutions de financement existent ailleurs. Et, à la fin, ce seront peut-être eux les grands perdants de l’histoire. »

      Pour assurer sa survie, Didier Raoult croit en son modèle. Il s’appuie aussi sur des amitiés indéfectibles comme celle de l’ancien président de l’IRD Jean-Paul Moatti. Époux de la présidente de la fondation de l’IHU, Yolande Obadia, il a renouvelé son soutien financier à l’IHU en dépit du conflit d’intérêts patent de signer une convention financière avec sa propre épouse (lire notre article sur ce conflit d’intérêts).

      Selon nos informations, cette question figurait dans la liste des sujets soumis à l’inspection des magistrats de l’agence française anticorruption lors de son contrôle de l’IRD en 2018. Ce rapport n’a pas vocation à être rendu public. Tout comme celui de l’inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche sur les cas de harcèlement moral et sexuel au sein des unités de recherche abritées par l’IHU. En 2018, Didier Raoult balayait tout ça d’un « ça se dégonfle ». Depuis, le Covid-19 achève de gonfler sa renommée.

    • Je ne pense pas que l’étude de Raoult soit à jeter. Il parvient à faire tomber au 5ème jour de traitement la charge virale (mesurée, au niveau des fosses nasales) pour 97,5% des patients qu’il traite. Sur 80 patients cette fois.
      C’est assez tôt par rapport à l’évolution généralement observée de la maladie.
      C’est intéressant si ça peut réduire le nombre de patients qui passent en phase d’inflammation aigüe qui est à haut risque de mourir.

      Que Raoult soit un mandarin avec un ego surdimensionné ne doit pas entrer en ligne de compte dans le jugement sur ses travaux.

      La dernière étude observationnelle de Raoult sur 80 patient est ici :

      https://www.mediterranee-infection.com/wp-content/uploads/2020/03/COVID-IHU-2-1.pdf

      #Didier-Raoult #Raoult #Covid-19 #Coronavirus

    • Aucun groupe témoin, patients choisis au pif (certains sans symptôme), prélèvements seulement dans le nez, amélioration de la plupart des patients en 6 jours, soit comme la moyenne constatée... Une autre étude, chinoise celle-ci, avait un groupe témoin et n’a constaté aucune différence (ah si, le groupe avec chloroquine a eu de moins bon résultats mais statistiquement c’était insignifiant)... Il faut se souvenir qu’environ 98% des malades guérissent spontanément depuis le début de la pandémie. Si on cumule les 2 études de Raoult, il a un taux de mortalité de 2%, si on en croit ses résultats « miraculeux »... Non vraiment je ne suis pas sûr que cette étude démontre quelque chose, sinon que les équipes de Raoult sont incapables de faire une vraie étude clinique. Il faut donc encore attendre d’avoir d’autres études plus sérieuses pour pouvoir affirmer quoique ce soit et en attendant les publications de Raoult ne sont malheureusement que du buzz.

    • @alexcorp

      J’ignore l’efficacité du traitement de Raoult.

      Mais raconter n’importe quoi sur Seenthis est ennuyeux.

      Quand on étudie les patients que l’on traite, on ne fait pas de groupe témoin. C’est une étude observationnelle :
      https://www.eupati.eu/fr/glossary/etude-observationnelle

      Raoult compare les données sur ses patients, à celles d’un échantillon de patients publiées par les médecins chinois.

      Quand au comptage des jours pour obtenir une réduction de la charge virale, je vous trouve très péremptoire, quand vous ne donnez aucune source. Et que la manière dont on fait le décompte de ce délai dépend évidemment de ce qu’on prend comme point de départ (test de diagnostic positif, ou début des symptômes, ou début du traitement ... ). Il n’est pas toujours évident de comprendre ce dont parle telle ou telle publication.

    • @stephane_m

      J’ignore l’efficacité du traitement de Raoult.

      Ah, vous n’avez pas lu l’étude que vous avez mis en lien juste au dessus ? Qu’est-ce que vous pensez de mon résumé ? Il est faux ? Parlons des faits, pas de ce que vous pensez que je suis ou de vos états d’âme.

      Pour mes sources, en voici une : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-chloroquine-contre-covid-19-pas-plus-efficace-qu-un-traitement-c
      Si on pouvait admettre que la première étude de Raoult n’ait pas de groupe témoin (urgence, tout ça), il n’y avait aucune raison de ne pas en avoir un pour la deuxième, c’est juste le b.a.-ba. Conclusion, qui n’engage que moi : il se fout de notre gueule et joue sur la nullité de nos médias qui voient ça comme un match de catch et non un débat scientifique.

    • Mais dites moi où est-ce que j’ai faux au lieu de répéter « péremptoire » à tout bout de champ, c’est pénible depuis 3 semaines tous ces gens qui sont incapables de discuter sur le fond de l’affaire.

      On va y aller phrase par phrase si vous voulez :
      Selon les 2 études de Raoult, le taux de mortalité des patients qui ont reçu son traitement est de 2% en moyenne. Par ailleurs, la moyenne mondiale du taux de mortalité constaté tourne autour de 2%, voire un peu moins.
      Alors, vrai ou faux ? Si faux, merci de m’apporter chiffres et preuves à l’appui.

    • @fahrenheit92
      Je suis absolument d’accord qu’il peut y avoir des biais.

      La publication de Raoult n’est pas pour autant sans intérêt, si on s’intéresse à ce covid-19, et aux pistes pour réduire le nombre de victimes.

      Voir aussi ici, pour ceux que cela intéressent, l’hypothèse sur l’effet envisageable de la vaccination par le BCG. Ce ne sont que des corrélations qui sont mises en évidence, et il faudra une étude systématique des liens entre vaccination/non par le BCG, délai depuis la vaccination, et infection/non par le covid-19 :

      https://seenthis.net/messages/836238

    • Le fait que l’article de « Science et Avenir » ne donne pas le lien vers la publication qu’il commente est un indicateur qu’il s’agit de vulgarisation basique (c’est bien que ça existe la vulgarisation, mais pour discuter de rigueur scientifique, il vaut mieux s’appuyer sur des publications réellement scientifiques).

    • Mais ce dont tu parles là (et depuis le début), « des médecins étudient les effets » (description qui ne signifient pas grand chose au passage) ce n’est PAS pour prouver l’effet d’un remède, mais pour signaler des problèmes par exemple (effets secondaires etc).

      À aucun moment la preuve de l’efficacité d’un produit n’est faite comme ça, puisque ce n’est justement pas une preuve, en terme de critère scientifique. Comme le rappel la définition de WP : « c’est la base de la médecine fondée sur les faits. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tude_randomis%C3%A9e_en_double_aveugle

    • Beaucoup de médecins étudient les effets de certains des médicaments qu’ils prescrivent sur leurs patients. Ce n’est ni randomisé, ni en double aveugle, mais cela leur permet de vérifier et d’améliorer leur pratique.

      Beaucoup de médecin·es sont aussi par ailleurs homéopathes et en prescrivent à leurs patient·es.

    • Encore entendu à l’instant à la radio ce que j’avais lu il y a quelques jours : selon la ministre environ un tiers des emplois peuvent être faits en télétravail. D’ailleurs, apparemment, si ton « emploi » peut être fait en télétravail, l’arrêt de travail pour t’occuper des enfants, tu peux t’assoir dessus.

      L’idée que tu puisses télétravailler si tu n’as pas de bureau séparé dans un appartement que tu partages avec des gamins désœuvrés (dont il faudrait en plus que tu fasses l’école à la domicile…), au seul critère que la ministre a annoncé que c’est un emploi qui peut se faire en télétravail, ça me sidère.

    • Ce n’est pas la leçon qu’il en tire lui, et surtout même pas l’analyse qu’il en donne. Puisque ce qu’il dit c’est que le développeur qui a implémenté ça a fait n’importe quoi et n’a pas réfléchi qu’il pouvait y avoir une coupure en cours de route. Et il donne même clairement un autre exemple parfaitement similaire n’ayant rien à voir avec le design, avec un test A/B construit sur le même mauvais principe (de dev).

      #mauvaise_foi :)

  • « On a chopé la puberté », le bouquin sur les pré-ados qui donne des boutons (20 minutes)
    https://www.20minutes.fr/culture/2230879-20180302-chope-puberte-bouquin-pre-ados-donne-boutons

    Après la sortie d’un livre destiné aux pré-ados aux éditions Milan, de nombreuses critiques ont déferlé sur les réseaux sociaux pour dénoncer son « discours sexiste »…

    Le post sur Facebook de “The Nasty Uterus - La rage de l’utérus”
    https://www.facebook.com/LaRageDeLUterus/posts/1972115923001337

    Aujourd’hui, le collectif en colère découvre la publication des éditions Milan. Un ouvrage imprégné de la culture du viol alors même qu’il est écrit par des femmes. Et la colère est là, proche de la sidération tant certains conseils donnés aux jeunes filles sont consternants.
    D’abord on notera la diversité des personnages choisis. *Spoiler * non. Que des filles blanches, minces, cis genres, valides et bien entendu hétérosexuelles. Faut croire que les personnes en situation de handicap, noires, grosses, bisexuelles, homosexuelles ou trans ne sont pas concernées par la puberté.*Spoiler** si ! Mais pas dans ce livre moisi de stéréotypes.
    Porter du maquillage, des chaussures à talons et attirer les regards concupiscents à grands coups de décolletés, c’est donc à ça que sont censées aspirer nos enfants ? C’est bien connu c’est hyper épanouissant le maquillage, les chaussures et les décolletés pour des enfants de 9 ans. Notre but à toutes dans la vie c’est d’être belle, d’avoir des Louboutins et des gros seins pour plaire aux garcons. *spoiler* non. Les filles n’existent pas pour plaire aux garçons, ce sont *spoiler* des personnes, si, si ! Et alors quoi, on pourrait plaire seulement aux garçons et que si on a des gros seins ?
    C’est un festival de slutshaming où on enseigne aux enfants que c’est ’la honte’ d’avoir les tétons qui pointent, que ce n’est ’pas très gracieux’ (sic) et qu’on doit se cacher en empilant des tee-shirts (re sic). Et je vous parle même pas de la grossophobie quand on explique que tu peux avoir l’impression de grossir et que ouf ce n’est pas le cas, c’est juste l’élargissement de tes hanches. Manquerait plus qu’on soit grosse, le comble de la honte surement. Et puis on pourrait profiter de ce bouquin pour dénoncer le harcèlement et donner des outils pour se défendre ? Non, disons leur de se cacher, c’est mieux. Histoire qu’elles comprennent bien,dès 9 ans, qu’elles ont responsables quand elles sont harcelées...
    Et dites donc Milan, puisque vous parlez règles douloureuses, ça vaudrait peut-être le coup, plutôt que de ’sécher le sport’, de conseiller de consulter ? On rappelle qu’une femme sur 7 est atteinte d’endométriose et que les diagnostics se font parfois après des années de souffrance. Donc parfois, quand on a mal on va pas juste ’faire avec’, souffrir en silence contre sa bouillotte. D’ailleurs, on observe que le message en 2018 c’est toujours que les règles c’est sale, on préconise de se cacher pour attraper une protection ? Pourquoi ?
    Sérieusement Milan, vous vous rendez compte que vous sexualisez des ENFANTS quand vous éditez des trucs pareils ? Comment s’étonner après que des gamines suivent des inconnus qui les séduisent ? Comment s’étonner du sentiment de culpabilité chez les femmes agressées quand on invite des gamines de 9 ans à sortir les seins pour se faire remarquer ?

    Du coup, y’a une pétition sur internet…

    Retirer du marché le livre sexiste et dégradant « on a chopé la puberté » (Change.org)
    https://www.change.org/p/éditions-milan-retirer-du-marché-le-livre-sexiste-et-dégradant-on-a-chopé-la

    Mais les éditions Milan protestent que pas du tout…

    À propos du livre « On a chopé la puberté » (Blog éditions Milan)
    http://www.editionsmilan-leblog.com/2018/03/01/a-propos-livre-on-a-chope-puberte

    Le livre rejette tout ce qui empêche les filles de grandir sereinement, dans le respect de leur identité et de leur corps. Les auteurs expliquent simplement, et au second degré, ce qui se passe dans le corps et la tête des adolescentes durant cette période… et aborde également ce qui se passe chez les garçons. Parce que la puberté, ça n’arrive pas qu’aux filles.

    L’univers des Pipelettes a suscité depuis plusieurs années une vraie communauté de filles (et même de garçons) intelligentes, vives, drôles et qui se questionnent sur elles-mêmes et le monde qui les entoure.
    […]
    Milan est, depuis toujours, un éditeur engagé aux côtés des filles et des garçons, pour les accompagner dans leur découverte du monde, sans dogmes ni prédicats, à hauteur d’enfants et d’adolescents qui ont le droit de se poser toutes les questions qu’ils souhaitent.

    Et Madmoizelle est plutôt d’accord…

    « On a chopé la puberté », une polémique et une pétition, mais est-ce justifié ? (Madmoizelle)
    http://www.madmoizelle.com/on-a-chope-la-puberte-polemique-894247

    #éducation #édition_jeunesse #documentaire #puberté #sexisme

  • Sartre, L’être et le néant (1/4) : Sommes-nous tous de mauvaise foi ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/sartre-letre-et-le-neant-14-sommes-nous-tous-de-mauvaise-foi


    Sommes-nous tous de mauvaise foi ? Oui, nous répond Sartre, car nous sommes précisément cet être qui n’est pas ce qu’il est, qui ne coïncide pas avec lui-même. Hadi Rizk nous explique avec clarté et passion ce qu’est le néant de Sartre et la fonction de cette fameuse mauvaise foi à travers les exemples de la coquette et du garçon de café.

    #audio #radio #série #philo (ou la #mauvaise_foi se divise en deux)

    • http://www.leparisien.fr/colombes-92700/la-superette-ne-vend-ni-porc-ni-alcool-la-mairie-de-colombes-veut-l-expul

      Les habitants divisés
      « Il n’y a plus de mixité ! s’étranglent Patricia, Eugénie, Annie et Jeanine, qui habitent depuis plus de trente ans dans les gigantesques tours beiges emblématiques de ce quartier populaire. Nous vivons tous ensemble. Il n’est pas normal de ne pouvoir acheter ni alcool, ni porc. Quand on reçoit des amis et qu’on veut une bouteille de vin, on est obligés d’aller jusqu’à l’hypermarché Leclerc alors qu’on a cette supérette de quartier juste en bas de l’immeuble. Pourquoi privilégier une communauté plutôt qu’une autre ? »

      « C’est un magasin communautaire. Mais comme l’Hyper Casher l’est aussi. Qu’est-ce ça peut faire ? », réagit pour sa part Mongi, qui fume sa cigarette sur le trottoir pendant que sa femme fait les courses. « Si la précédente supérette a fermé, c’est parce qu’elle ne trouvait pas sa clientèle, renchérit-il. Lui, il répond à la demande. »

      Catherine, qui revient du Monoprix du centre, abonde dans ce sens. « J’aurais préféré qu’il vende de tout, mais c’est ce que la population ici recherche. Il y a la queue certains dimanches, constate la retraitée. Personnellement, je n’y allais pas beaucoup avant non plus. Je me dépanne, c’est ouvert 7 J/7 et j’achète les choses lourdes. »

    • Ça en devient comique de penser qu’à la mairie ils sont tellement deg’ que ça soit des musulmans qui aient ouvert ce truc qu’ils en viennent à poser comme condition qu’ils vendent de l’alcool !!! Alors, à côté de ça il y a le discours de santé publique comme quoi l’alcool c’est mauvais, les gens en boivent trop, ça donne le cancer, la cirrhose etc mais là ça devient une revendication. Oui c’est vrai de la 8.6 pour tous, c’est le programme que devrait proposer tout responsable politique : pas de démocratie en dessous de 2 degrés d’alcool par litre de sang loool Sinon combien de morts par an à cause de l’alcool déjà ?

    • De quoi tu parles ? T’as tellement un problème avec la religion que tu t’en bats les rein de voir comment la justice est dévoyée pour servir un projet raciste à tous les niveaux de la société. Ici la justice est instrumentalisée entre autres sous couvert du droit à l’alcool, non mais loool je savais pas que c’était dans les droits humains primordiaux.
      Je te rassure, tu pourras toujours aller t’enfiler tes demis au café du coin, c’est pas les musulmans barbus qui vont venir t’en déloger, ils s’en tapent.
      Du coup je suppose que t’es ok pour que l’état ou les collectivités territoriales fassent fermer toutes les épiceries spécialisées : casher, musulmane, les pakistanais, les indiens qui vendent que du curry ou les africains de l’ouest qui vendent que du riz et du manioc
      Liberté, égalité, saucisson et bibine voilà les valeurs incontournables !!

    • Je ne vois pas le rapport avec le fait « d’aimer » ou ne pas « aimer » l’islam. Complètement à côté de la plaque ! Perso j’en ai rien à battre de ce qu’aime ou pas Mélenchon. Et ses préférences n’ont rien à voir avec la préservation de l’état de droit. De là à contester le terme d’islamophobie, il manque de nous préciser les étapes qui le font arriver à ça.
      Dans ce cas je serais curieuse de savoir s’il conteste aussi les termes d’antisémitisme, de négrophobie etc quand on a besoin d’analyser spécifiquement les attaques racistes vis à vis d’un groupe ou d’un culte spécifique ?
      Ne pas nommer c’est déjà une tentative d’effacement de la réalité. C’est comme pour les Rohingyas dont l’usage même du nom devient politique.

    • @ninachani

      De quoi tu parles ? T’as tellement un problème avec la religion que tu t’en bats les rein de voir comment la justice est dévoyée pour servir un projet raciste à tous les niveaux de la société. Ici la justice est instrumentalisée entre autres sous couvert du droit à l’alcool, non mais loool je savais pas que c’était dans les droits humains primordiaux.

      Je m’inquiète pas sur la disparition de ce droit à se bourrer la gueule. Même Gorbatchev n’a jamais réussi(1). Je pense qu’il y a une nuance perceptible entre « m’enfiler mes demis » et acheter une bouteille de vin pour un repas de famille.

      Je suis dans un quartier où il y a beaucoup de magasins dits « exotiques », toujours sur le même modèle (tenu par des gens divers origines) qui sont clairement adapté aux gens des quartier (légumes africains, orientaux, chinois etc..)
      Tu as un deuxième type de magasin plus sélectifs dans leurs produits qui ne s’adresse qu’aux musulmans ; produits quasi-uniquement orientaux et produits religieux. La radio qui diffuse des sourates. Pour moi ces magasins là sont un soucis si il remplace les supermarchés tous simplement parce-que les portugais, les gens de Centre-Afrique, d’Asie, et les « français » comme moi ne s’y retrouve pas. Et c’est tout -point-.

      Si la libre entreprise est au dessus de tout, alors oui c’est leurs magasins ils font ce qu’ils veulent. Si on est dans l’idée que le supermarché du coin est un service pour toutes et tous (oui je sais c’est triste mais on en est là) ça peut choquer.

      Si c’est « raciste » d’interdire d’imposer certain produit. Alors c’est en contradiction avec d’autres sujets.

      L’imposition du porc à la cantine vous a choqué (enfin j’espère)

      tu pourras toujours aller t’enfiler tes demis au café du coin, c’est pas les musulmans barbus qui vont venir t’en déloger, ils s’en tapent

      Quel café du coin ? Y a que des grecs et ils vendent pas d’alcool.

      Et oui, moi clairement avec ma tête de toubab. Mais celles et ceux né-e-s dans la religion musulmane je doute qu’ils « s’en tapent ».

      Tu pourrais me dire « c’est pas ton problème qu’ils se débrouillent entre eux. » Sauf que comme je ne suis pas de ceux qu’ils pensent qu’il y a nous et eux.

      (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Prohibition_dans_l%27Empire_russe_et_en_URSS
      (2) https://www.lexpress.fr/actualite/societe/porc-a-la-cantine-un-maire-de-cote-d-or-met-fin-aux-menus-de-substitution_1

    • Donc c’est bien ce que je disais, l’instrumentalisation du pseudo droit au saucisson et à l’alcool, à des fins islamophobes et donc racistes c’est le cadet de tes soucis. Et je peux te dire que n’importe quel·le fils ou fille de musulmans, fera passer ce problème largement avant le fait d’avoir du mal à se procurer de l’alcool dans le quartier (tout en sachant que l’alcool c’est jamais ce qu’il manque dans les cités, ça va de pair avec le cannabis, aussi parce que ça passe pas forcément par les circuits officiels que tu utilises). Et il ou elle (que tu fais mine de défendre) saura qu’avant tout c’est sa culture, son identité qui est visée à travers la remise en cause de la religion suivie par sa famille.

    • @ninachani

      Donc c’est bien ce que je disais, l’instrumentalisation du pseudo droit au saucisson et à l’alcool, à des fins islamophobes et donc racistes c’est le cadet de tes soucis

      Dis-donc tu t’auto-valide en permanence comme ça ?

      « que tu fais mine de défendre »

      Sur ce cas. J’ai jamais défendu, ni fait mine de défendre qui que ce soit.

      Je pourrais répondre que tu fais mine d’être antiraciste pour défendre une identité religieuse.

      Je te parle de chose concrète. Tu me réponds en procès d’intention.

      Et il ou elle (que tu fais mine de défendre) saura qu’avant tout c’est sa culture, son identité qui est visée à travers la remise en cause de la religion suivie par sa famille.

      Et c’est à toi de décidé pour il ou elle ? Et si il ou elle ne veut pas choisir son camps (entre sa famille et sa liberté individuel) ?
      En quoi tu te sent plus légitime ?

    • @sombre Non si on s’intéresse un tant sois peu au cas, c’est bien ça le soucis. Je remet la citation du Parisien. Après si on veux absolument voir de l’islamophobie là-dedans qu’on m’explique. Parce que moi j’en voie pas.

      « Il n’y a plus de mixité ! s’étranglent Patricia, Eugénie, Annie et Jeanine, qui habitent depuis plus de trente ans dans les gigantesques tours beiges emblématiques de ce quartier populaire. Nous vivons tous ensemble. Il n’est pas normal de ne pouvoir acheter ni alcool, ni porc. Quand on reçoit des amis et qu’on veut une bouteille de vin, on est obligés d’aller jusqu’à l’hypermarché Leclerc alors qu’on a cette supérette de quartier juste en bas de l’immeuble. Pourquoi privilégier une communauté plutôt qu’une autre ? »

    • Dans tous les quartiers des grandes villes de France où les habitants issus de l’immigration sont nombreux, il y a des boutiques pour « cibler » cette clientèle. Alors que le Figaro ou Le Parisien se mettent à nous enjoindre de nous alarmer dorénavant et séance tenante de ce genre de réalités, pour moi, ça pue. De toute façon, il s’agit bien d’un procès de la soit-disant islamisation des quartiers dits « sensibles ». Il a fallu que le Figaro, toujours friand de ce genre d’immondices, aille remuer la merde des ordonnances du tribunal de Nanterre pour que ça se propage comme une traînée de poudre (ou tout autre matière combustible). Et si Patricia, Eugénie, Annie et Jeanine poussent des cris d’orfraie pour dénoncer la non-mixité dans ces quartiers, il faut se dire qu’elles enfoncent des portes ouvertes. Enfin, on leur a donné une tribune pour déballer leurs crispations identitaires.
      Si il y a de moins en moins de mixité sociale dans ces quartiers, ce n’est pas forcément la faute à l’épicier du coin. L’épicier s’est installé là où il avait des clients potentiels et non l’inverse. Quant aux clauses de reprises du bail commercial pour ce magasin, hypocrisie pure et dure ou volonté délibérée de créer un problème là où il n’y en avait pas.

    • @Sombre

      #Mauvaise_foi

      1) Les gens des quartiers ne pas tous « issus de l’immigration » (à moins que tu considère que même après 3-4 génération on reste issue de l’immigration).
      2)"Les habitants issus de l’immigration" ne sont pas tous issue de « terre musulmane »
      3) Les gens issues de « terre musulmane » ne sont pas tous musulmans et encore moins musulmans rigoristes.
      4) Il s’agit de RELIGION pas de culture.

      De toute façon, il s’agit bien d’un procès de la soit-disant islamisation des quartiers dits « sensibles ».

      « De toute façon, moi j’ai raison à la fin. »

    • Je ne voie pas ce qui fait du pinard et du cadavre de cochon des produits de première nécessité obligeant les commerces de proximité de les mettre à disposition de leur clientèle. Ces deux produits sont l’objet de campagnes nationales de réduction de leur consommation. S’en servir comme prétexte pour faire fermer un commerce c’est vraiment de mauvaise foi.

      Dans les épiceries hallal on trouve de la viande et des boissons. Si tu as pas ton saucisson industriel dégueulasse, tu survivra 24h avec du saucisson de dinde hallal industriel dégueulasse jusqu’au lendemain que tu te procure un truc moins crade et moins cher que ce qu’on trouve dans les épiceries de proximité (qu’elles soient hallal ou pas).

      Et pour ton histoire de bouteille de vin à offrir en cas d’imprévoyance, le rôle des municipalité n’est pas d’ouvrir des commerce de gros rouge à chaque endroit dans lequel tu serais susceptible de te rendre un jour @aktivulo1 .

      D’ailleurs par rapport à la vente d’alcool c’est pas du tout un droit d’avoir de l’alcool H24 en France bien au contraire :

      La vente d’alcool entre 22 heures et 8 heures est réglementée. Par ailleurs, un arrêté municipal peut interdire la vente d’alcool la nuit, sur la totalité du territoire de la commune ou dans un périmètre délimité précisément.

      https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F22386

    • « Je ne voie pas ce qui du pinard et du cadavre de cochon des produits de première nécessité »

      @mad_meg Où tu as lu ça ?

      Bon c’est un peu stérile. Mais on dévoile un peu plus votre programme politique.

      Le mépris de classe à peine voilé :
      – Que les personnes dépendants des grandes surfaces, en gros, on s’en fout
      – Que ces personnes se contentent des « produits de première nécessité »
      – « Si tu as pas ton saucisson industriel dégueulasse, tu survivra 24h avec du saucisson de dinde hallal »
      [ « Il n’ont qu’a manger bio au lieu d’aller au mac-do, me disait une pote écolo » ]

      Un tropisme « islamophile » fort :
      – la culture de l’autre est respectable la notre est beauf a priori ( « pinard » et « cadavre de cochon » )
      – la loi du plus fort à l’intérieur des quartiers (ou l’état est forcément raciste dès qu’il n’intervient dans le sens « des musulmans »)
      – la victimisation a priori des « musulmans » (surtout pas discussion à ce sujet)

  • facebook joue-t-il un rôle dans la radicalisation de la pensée ? Récit d’une expérience troublante RTBF - 12 Mars 2017 - R.C., C.H, RTBF

    facebook nous pousse-t-il à lire des points de vue de plus en plus extrême ? C’est l’hypothèse d’un journaliste américain qui a réalisé une expérience assez interpellante. Sur facebook, il faut le savoir, ce que vous voyez ou pas est déterminé par un algorithme. C’est une formule qui fait un tri pour vous en fonction de toute une série de paramètre : les pages que vous aimez, l’endroit où vous vivez, les articles sur lesquels vous avez cliqué, les amis que vous suivez, etc.
    De la convention républicaine à des contenus néo-nazis

    En tenant compte d’un grand nombre d’élément, facebook va vous proposer des contenus qu’il imagine intéressant pour vous. Un journaliste américain a fait une expérience éclairante en s’abonnant à la page facebook de la convention républicaine, il a été confronté après seulement quelques jours à des contenus néo-nazis.

    Comment s’y est-il pris ? L’expérience de Ryan Broderick est simple : il a créé un nouveau profil facebook et a « aime » uniquement la page de la convention républicaine nationale. « A ce moment là, une liste de page m’a été suggéré. La première était celle du chef de cabinet de la Maison Blanche. J’ai cliqué sur like et facebook m’a proposé plein d’autres pages que j’ai également liké », explique le journaliste.
    Les contenus radicaux s’invitent parfois plus vite qu’on ne le pense

    Au fil des jours, il continue à s’abonner à ce que facebook lui propose et partage ses contenus. Il va de surprise en surprise. « J’ai commencé à avoir des contenus légèrement pornos avec des textes anti-immigrés écrits dessus. J’ai vu des articles que je n’aurais jamais eu dans mon fil d’actualité à fil comme des articles sur le white power ».

    Et de fil en aiguille, c’est le contenu du site Daily Stormer qui lui est proposé. « C’est un site géré par des néo-nazis et c’est intéressant de voir que cela n’a pris que quatre jours pour que mon fil d’actualité soit radicalisé au point que je reçoive des contenus écrits par des néo-nazis ».

    Cette expérience démontre que les contenus radicaux s’invitent parfois plus vite qu’on ne le pense, qu’ils soient politiques ou religieux comme c’est le cas avec la propagande djihadiste.

    facebook a pour sa part contesté l’expérience en disant que personne n’utilise le réseau social de cette manière - sans aucun ami - et en aimant tout ce qu’on se voit proposer.

    Source : http://www.rtbf.be/info/medias/detail_les-reseaux-sociaux-participent-ils-a-la-radicalisation-de-la-pensee-rec

    #facebook #manipulation #mauvaise_foi #algorithme #like

    • Encore une bêtise du site Buzzfeed qui ne fait que dans le sensationnalisme et le buzz voici la lettre ouverte d’un citoyen américain accusé faussement par cet auteur d’être un raciste avec son nom trainé dans la boue par ce « journaliste » dans le pur style du lynchage publique : http://www.opnlttr.com/letter/open-letter-buzzfeeds-ryan-broderick
      Ce site qui se prétends expert en « débunkage de hoax » est aussi peu éthique dans ces façons de faire et relaie des informations salaces, sexistes, du genre Détective et on ne sera pas étonné des résultats de prétendues enquêtes ne donnant sur rien d’autre que la censure.

    • @Elihanah , il faut bien que les Journulistes disent de temps en temps une vérité, afin de se faire un peu de crédibilité, c’est ça le decodex.

      Exemple sur #youtube.
      Tu regardes quelques vidéos, par exemple celles d’Usul2000 .
      Au bout de 1/2 vidéos, souvent moins, que te propose youtube ?
      #Martine() #LePen , on est pas couché, trash, jesus rèvele la vérité, le rappeur dissident #zémour . . . . . .

      Pourtant, je ne me souviens pas d’avoir jamais regardé ce genre de vidéos.

      Curieux n’est il pas ?
      Même constat à propos de ces algorithmes mystérieux, qui, sur les portails de #Free, ou d’#Orange nous bombardent depuis des mois les photos de MLP et de macron.
      Ah oui, ils sont programmés pour nous faire découvrir des choses qui pourraient nous intéresser, qu’on nous dit.

      _ () J’habites prés de Lille, dans ma région on écrit #Martine() #LePen , #Marinne #Aubry. Probablement un effet du patois régional. _

  • M. Pinçon-Charlot : « Fillon et les bourgeois sont sur une autre planète » - @SI, le 3 février 2017
    (Actualité de l’exploration spatiale )

    https://www.youtube.com/watch?v=je0kkZydof8

    A voir et écouter, le ramassis de #mauvaise_foi de la classe politique
    #grand_bourgeois #oligarchie # députés #sénateurs #Pinçon-Charlot

    Invitée d’Arrêt sur images pour donner son regard de sociologue sur le #FillonGate, la spécialiste des riches et directrice de recherche au CNRS à la retraite Monique Pinçon-Charlot a mobilisé une lecture de classe pour donner des clés de compréhension du scandale.

    Elle explique que la bourgeoisie, classe sociale qui a conscience d’elle-même et qui se mobilise pour la défense de ses intérêts, ne peut pas comprendre l’émoi provoqué par son népotisme et son accaparement des richesses. Occupant tous les postes de pouvoir, cette oligarchie serre les rangs et estime que ces comportements moralement réprouvés par la majorité des citoyens et peut-être même bientôt punis par la justice sont normaux, puisqu’ils sont habituels et permettent sa reproduction sociale.

    Rappelons que dans les Côtes-d’Armor, le fidèle lieutenant de François Fillon , convaincu de de l’honnêteté de son « ami », s’appelle Alain Cadec. Cet ancien assistant parlementaire cumule la présidence du département et un siège au Parlement européen, où il préside la commission de la pêche.

  • Même sur leur lit de mort ils sont marrants ces québécois


    Les invasions barbares, Denys Arcand, 2003

    C’est la suite du déclin de l’empire américain, mais fait 15 ans plus tard.
    Le déclin... ne parlait que de sexualité. Du moins on le croyait. 15 ans après Rémy, l’un des personnage principal du déclin... découvre qu’il est atteint d’un cancer. Il va mourir avant le générique de fin. Le film parle encore beaucoup de sexualité et c’est bien normal puisque c’est la vie.
    Mais ce que je veux dire c’est qu’avec une telle ellipse de 15 ans réelle et filmée, le film nous fait voir vraiment mille et un détails, mille et une vibration sur le temps, ou plutôt, la pensée de Denys au sujet du temps qui passe.
    Mais c’est toujours très très, très drôle sauf que là c’est aussi très très, très triste.

    https://www.youtube.com/watch?v=CLhGZLhYf_4


    Ah lala ça m’énerve, je viens de voir cette bande annonce. C’est racoleur. Je n’ai pas écrit assez pour dire les multiples vertiges que la vision de ces deux films peut nous donner. Pas seulement une comparaison entre le temps d’avant et le temps d’après, mais la vision de ces corps pensants qui reviennent sur une vie que l’on a connu dans le film d’avant. Moi, ça m’a grave touché.

    #critique_a_2_balles #les_invasions_barbares #Denys_Arcand #2003 #cinéma #très_très_drôle #très_très_triste #déclin_de_l'empire_américain #sexualité #fin_de_vie #palliatif #vertige #québec

    • Non, non, non, @aude_v !
      D’abord il me paraît nécessaire de dire que cette femme n’est pas racisée (du moins il me semble, sauf si être brune suffit à être considérée comme racisée). Le besoin de pognon de ce personnage n’est pas dit par la scène. Attention ! Je n’affirme surtout pas que si une étudiante se prostitue ce n’est pas, très souvent, pour financer ses études, ou la la je ne dis pas ça. Mais la scène ne le dit pas. Et c’est toute la différence avec un film qui va flirté avec la question de pourquoi des femmes se prostituent.
      D’autre part, ce personnage homme tombe amoureux d’une femme à l’occasion de cette scène où il découvre que celle-ci étudie à haut niveau le même sujet que lui pratique en tant que professeur. Nous discutons bien d’images. D’un film. Et, par ailleurs, de la vie d’un personnage. Il y a évidemment un écart entre les deux. Le film n’est pas le personnage.
      Si encore il n’y avait qu’un seul personnage principal, on pourrait peut-être faire le raccourci : ce que le personnage pense, le film le pense aussi. Et encore...
      Enfin, aucune scène d’un film, aussi hypothétiquement détestable soit-elle, ne justifie à elle seule qu’on choisisse de faire l’impasse sur celui-ci.
      Ce qui justifie, en revanche cette impasse c’est le ressenti d’un ou d’une spectatrice au contact de certaines scènes. C’est en fonction de ses convictions, de ses choix, de son vécu. Du temps qu’il ou elle a devant lui pour regarder la pile de dvd qui s’entasse sur son bureau. Mais cela concerne-t-il encore le film.
      #cinema #ressenti #le_declin_de_l'empire_americain #mauvaise_foi #amour

    • @aude_v J’espère très sincèrement que tu sauras voir la joie dans le premier. Mais surtout, je t’en pris, ne le regarde pas si tu n’es pas prête à apprécier un film avec des hommes entre eux qui parlent comme des hommes (on devrait dire des mecs-copains) et des femmes entre elles de même. C’est truffé de lieux communs (attention je n’ai pas dit préjugés).
      Je souhaite que tu te laisses submerger par le vertige du second. Mais c’est promis, on regardera 40 jours 40 nuits tous les deux en mangeant du caca.
      #scatophilie #invitation #40_jours_40_nuit

    • D’ailleurs ça commence à me fatiguer le préchi-préchat sur les F1 qui feraient des trucs dégénérés et « qui en n’aucun cas ne protège la biodiversité et ne vont dans le sens de la vie ». Je pense que c’est pour ça que ça s’appelle Femmes semencières, cet espèce de naturalisme moisi, vu que par ailleurs ça a été voulu par un homme et qu’il peut y avoir des hommes comme des femmes.

      Juste pour dire, si quelqu’un sauve des graines de fruits issus de F1 et les ressèment, y aura une diversité génétique plus importante que si on ressème les graines de sa variété paysanne. Est-ce que ça va dans le sens de la vie ? Aucune idée je comprends même pas ce que ça veut dire ..

    • Un jour j’écrirais mieux ce que je pense, mais je trouve que ça mélange un peu tout, et surtout que ça fait porter des conséquences des domaines législatifs/économiques sur du biologique. Et que ce qui est proposé au final, se rabattre sur les semences paysannes et conserver ce trésor du passé, est assez limité même si essentiel.

    • Ah mais ces paysans ne demande pas la suppression des semences hybrides, il demandent de pouvoir se réapproprier leur métier notamment celui de produire leurs propres semences, d’améliorer les sélections et de pouvoir les échanger.

    • S’il y a confusion à propos des hybrides de façon générale, ne serait-elle pas due au fait que les grands semenciers aurait pu proposer aux paysans des hybrides qui supporte mal d’être resemés dans le but de faire plus de profit (en revendant des graines tous les ans). Auquel cas, ces semenciers seraient en partie responsables de cette confusion ?

    • Oui certaines critiques sont fondées évidemment. Pour les jardiniers c’est simple, mais les paysans sont bloqués par les catalogues officiels, la propriété intellectuelle, et les brevets (pas en Europe il me semble).

      Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée. C’est dommage qu’on en soit toujours là, il y a très peu de dynamique. Et surtout c’est pas toujours cohérent (niveau diversité génétique notamment). Bon là c’est pas très clair, faut que j’écrive quelque chose de complet.

      Mais bon, y a tellement de trucs faux ou approximatifs sur les F1 que ça fait peur ...

    • Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée.

      Ben, ce que j’entends par « semences paysannes » c’est des semences qui appartiennent aux paysans, c’est-dire à ceux qui les utilisent, qui les produisent avec le droit de les sélectionner, de les améliorer, de les vendre ou de les échanger, sans être contraints par le CO. Je trouve rien de dérangeant là-dedans. Sur les variétés anciennes, c’est autre chose, il me semble que c’est une petite poignée de personnes (pas forcément des paysans d’ailleurs mais d’autres semenciers) qui relaient ce discours en boucle sur les médias mais je ne pense pas que se soit la ligne des petits paysans, qui eux, on ne les entend que rarement.

    • De ce que j’en comprends (parce que je cherche à comprendre, hein, c’est ce qui motive mon questionnement) on parle des semences anciennes pour reprendre un processus arrêté dans son évolution par l’imposition de semences inscrites au catalogues, et pour sortir des variétés inscrites, il faut repartir des variétés d’avant et surtout libres. Ce qui n’empêche pas de les sélectionner et de les améliorer. C’est ce que dit réseau de semences paysannes

      Un certain nombre de paysans et d’amateurs, bio pour la plupart, ont décidé de produire eux-mêmes leurs semences ou plants afin de les adapter en permanence à leurs terroirs, à leurs pratiques culturales et à leurs besoins de qualité. Souvent à partir de variétés anciennes et/ou locales, mais en sachant aussi profiter de l’apport de la diversité de variétés exotiques, ils pratiquent des sélections massales ou de populations, conservatrices, amélioratrices ou évolutives. Au contraire des hybrides et autres clones, leurs semences et plants sont peu stables et peu homogènes de manière à conserver, à côté de quelques caractères fixés, un maximum de variabilité qui leur permet de s’adapter en permanence à des conditions naturelles changeantes ou à profiter au mieux des interactions bénéfiques avec d’autres plantes.

      http://www.semencespaysannes.org/pourquoi_les_semences_paysannes_8.php
      Encore une fois sur les hybrides je ne sais pas.

    • @nicolasm

      toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée

      c’est curieux j’entends justement souvent parler de « open pollinated seeds » mais jamais de contrôle pour ce qui est des varietés populations.
      C’est justement pour la production des F1 qu’on requiert un gros contrôle de la pollinisation, et l’obention préalable de lignées pures. C’est aussi ce qui en fait de mon point de vue l’opposé d’un #outil_convivial
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Hybride_F1

      Il est donc plus intéressant pour l’exploitant de racheter des semences chaque année car la production de semences F1 n’est pas à la portée de l’agriculteur moyen

    • En fait, si on se réfère aux hybridations naturelles des cucurbitacées ou des pommiers du Kazakhstan, on s’aperçoit que les fruits obtenus n’ont pas tous les qualités requises pour être consommés. Certains sont insipides, d’autres amers ou petits et durs. La reproduction des semences est incertaine. Certes, ça peut créer de la diversité mais on comprend que le paysan n’ait pas envie de prendre le risque de se retrouver avec une partie de sa production sur les bras parce qu’il ne pourra pas la vendre, c’est un mode de reproduction risqué. Créer de la diversité ce n’est pas à proprement parler le rôle du paysan, son rôle c’est de nourrir la population en s’assurant un revenu. Déjà qu’il doit faire avec les aléas de la météo, si en plus il doit faire avec les aléas de l’hybridation, c’est jouer à la roulette russe.

    • @odilon, ce n’était pas de la mauvaise foi :) Je pense vraiment que le métier à changé, et que les maraichers, mêmes ceux avec une vraiment bonne démarche, sont limités au niveau de la production de semences, indépendamment des barrières légales, car pour répondre en partie à @koldobika, je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Pour les autogames, qui se pollinisent tout seuls sans intervention, oui garder plusieurs lignées pures est plus facile, il suffit de ne rien faire. Pour faire des F1s, c’est pas si dur pour les tomates, et pour le reste je ne suis pas au courant d’F1 produits et vendus (haricots, pois, salades), vu que ça serait trop dur et qu’apparemment il n’y a pas (trop) de gain de vigueur par hybridation sur les autogames.

      Pour celles qui peuvent facilement se polliniser à la main (courges, autres solanacées), du coup c’est la même chose

      Pour celles trop difficile à faire à la main et qui ne rapportent pas beaucoup de graines à chaque pollinisation (famille des choux et des carottes par exemple), ça devient compliqué. Pour les hybrideurs, ils ont inventé les CMS et grâce à cette stérilité mâle ils font des hybrides assez facilement. Développer des lignes CMS c’est pas à la portée de tous, mais une fois que c’est commercialisé la ligne reste CMS pour toujours, donc à le fois on peut se réapproprier la technique, mais je ne sais pas à quel point c’est intéressant, mais par contre on se trimbale des trucs à moitié stériles pour toujours aussi. Bon vu que ça ne peut pas polliniser, ça ne peut rien contaminer, mais ça agit comme un trou noir vu que ça demande chaque année du pollen mais ne pourra jamais en fournir. Du côté des lignées pures, c’est un peu la galère, parce que du moment que tu veux créer des lignées pures, il ne reste que l’isolation, ce qui n’est pas forcément à la portée de tout le monde. Il y a les serres qui peuvent aider mais faut contrôler l’entrée/sortie des insectes, et introduire des pollinisateurs « propres » niveau pollen. Faut ajouter le caractère bi-annuel de certains légumes, et le fait que c’est encore plus galère pour les brassicacées vu que c’est même plus seulement entre variétés mais aussi « types » de légumes (vu que les choux, broccolis, chou fleurs, choux de bruxelles sont la même espèce). A noter qu’il y a des mécanismes d’auto-stérilité chez certains brassica (ils ne peuvent pas s’auto polliniser) du coup pas besoin de CMS, et ça revient juste à isole deux variétés des autres pour faire des hybrides.

      Je me dis que si les maraichers s’emparent du truc, peut être que le surplus en terme de technologie sera compensé par une plus grande production, comme le fait de greffer ses pieds de tomate. Si la technique est maitrisée, ce n’est pas à nous de juger si c’est convivial ou pas ? Mais perso ce ne sont pas les hybrides F1 qui m’intéressent, mais plus généralement les hybrides (pour faire des variétés population).

      « Open-pollinated », c’est une mascarade. Justement j’ai posé la question sur un forum de jardiniers US récemment, parce que je ne comprenais pas d’où venait le terme. Si tu lis les définitions, une variété OP se reproduit fidèlement, mais bien sûr si elle est pollinisée par le pollen de la variété. Du coup on contrôle bien qui est le père, sauf pour les autogames (et le terme vient peut être de ce cas particulier) ou par isolation. Bref pas « open » du tout ! Tout comme pour les F1, on met les contraintes pour connaître le père, et c’est plus facile dans le cas particulier où il n’y a qu’une variété dans un certain périmètre, parce que pour les hybrides c’est forcément deux. Mais ce contexte particulier est surtout celui des producteurs de semences plus que des producteurs de légumes.

      Pour les lignées pures, oui souvent elles sont plus pures dans la lignée des parents d’hybrides (plus les parent sont pures, plus les F1 sont homogènes) mais les variétés traditionnelles sont aussi très pures, puisqu’elle doivent être assez stables au niveau reproduction pour conserver pas mal leur phénotype. Il y a forcément un peu de diversité dans le lot (si j’ai bien compris, hétérogénéité là où les récessifs ne changent pas le phénotype) mais des fois même pas et les variétés perdent en vigueur (dépression endogamique). Le procédé pour créer une nouvelle variété c’est de faire un hybride et d’auto pollinisé pour jeter assez de diversité génétique pour avoir certains traits fixés. C’est le paradigme même de la variété (dite ancienne à l’opposé des hybrides) alors qu’avant c’était plus des variétés populations que des « vraies » variétés.

      @odilon le texte que tu cites est pas mal, j’aime la dynamique qui s’en dégage (sur la diversité et les sélections), mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident. Hum du coup je commence à mieux comprendre. Ils sont toujours dans le paradigme « variétés », et du coup des hybrides c’est forcément entre deux variétés (c’est à dire reconnues comment telles, avec les tampons de noblesse, et des différences phénotypiques marquées entre les deux). Si les lignées ne sont pas assez pures, ce ne sont pas des hybrides pour eux. Hum, du coup je crois que leur définition d’hybrides F1 est trop restrictive, puisqu’un F1 c’est la première filiation après un croisement, il n’y a pas de contraintes sur les parents (à part qu’ils soient différents génétiquement je suppose).

      Je commence à y voir plus clair :)

    • @nicolasm

      je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Il me semble que c’est pas du tout la même démarche. Par exemple chez moi je cultive humblement deux variétés de courgettes depuis 2010, à force des les planter intercalées au même endroit aujourd’hui elles forment une population où on retrouve les deux types initiaux plus trois nouveaux phénotypes aux formes et couleurs intermédiaires (+ une couleur vert foncé que les initiales n’ont pas) et avec des textures et goûts nouveaux (notamment une à peau tacheté vert et gris clair qui a un petit goût d’avocat). Par contre je n’ai pas le luxe (= le temps) de faire des hybrides F1, et encore moins sur les autres légumes que je cultive.

      mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident

      La différence est entre soit laisser tout ce monde se reproduire entre eux et faire une sélection massale, soit piloter la pollinisation pour obtenir un F1 bien spécifique et bien homogène, et avoir le temps pour ça. Mais dans ce deuxième cas on change de logique, ce n’est plus un #outil_convivial. Mis à part pour le maïs où un·e paysan·ne peut se faire son F1 à la maison en castrant une des deux variétés, faire des F1 en mode #bricole n’est pas envisageable, sauf si on n’a que ça à faire, ce qui implique une certaine spécialisation économique.

    • Ce n’est pas la même démarche mais le niveau de technicité n’est pas très éloigné.

      Pour tes courgettes c’est une chouette expérience, mais tu ne gardes pas tes deux lignées pures, et c’est sur ce point que je comparais. Si tu avais voulu faire des hybrides F1, comme si tu avais voulu conserver tes deux variétés pures, il aurait fallu faire des pollinisations manuelles. Certes plus pour les hybrides (pour les F1, mais aussi garder les lignées parentes pures), mais c’est la même technicité.

      Peut être que cette discussion tourne autour de ce qu’on met derrière les F1, comme j’ai dit à la fin du précédent message. Pour moi ta variété population contient des F1, même si les lignées ne sont pas pures (depuis le premier croisement) ou que la pollinisation n’est pas contrôlée. Bref ta variété population ce sont des hybrides (de plusieurs générations).

      Mais si un F1 pour toi ou d’autres, c’est forcément deux lignées pures, ou un processus qui consiste à créer année après année le même F1 à partir des mêmes lignées, on est d’accord que le F1 ce n’est pas forcément intéressant. Mais bon, à moins que je me trompe F1 ça a un sens en biologie qui est la première génération après une hybridation, tout comme il y a F2, F3, etc. Ce n’est à priori pas lié aux contexte des grosses firmes qui vendent au maraichers.

      Je ne suis pas fan des F1, c’est juste qu’on dit beaucoup de choses fausses dessus, peut être basées sur une définition peu claire ou informelle des F1. Mais ce qui me dérange plus c’est de passer à côté de tout ce qu’apporte l’hybridation et d’en rester aux variétés pures, c’est vraiment dommage. Car ça sent indirectement un peu la poussière, parce que pour créer de nouvelles variétés, à part grâce à des mutations spontanées, il faut bien hybrider des variétés

      Pour le côté conviviale, encore une fois, faire des pollinisations croisées pour sauver plusieurs variétés de lignée pure ou pour faire des hybrides, je vois pas la différence.

    • @odilon : c’est pour ça que les maraichers aiment les F1, pour l’assurance d’avoir un plant qu’ils connaissent, et des plants identiques entre eux.

      Y a aussi les variétés paysannes qui sont relativement stables

      Et ensuite les pools génétiques, variétés populations qui ont une grande diversité. C’est sûr que ça fait pas forcément des fruits de la même taille, couleur, texture, goût ... mais ça s’adapte aussi mieux aux fameux aléas climatiques. J’y vois beaucoup de potentiel, et certains fermiers utilisent cette méthode.

    • Un F1 c’est la première génération après croisement de deux lignéees homogènes. Dans une population avec une certaine variabilité et avec un brassage génétique, il n’y a pas de lignées pures, donc le concept de F1 ne s’y applique pas.
      Les « lignées pures » ne datent que de la seconde moitié du XIXème siècle (avec notamment Vilmorin), avant on faisait de la sélection massale sur populations fermières.
      Et on peut quand même créer des populations même à partir de « lignées » récentes.

    • Effectivement il semble bien y avoir la condition d’homogénéité pour les parents des F1, hum il faudra que je reprenne tout pour voir ce que cela implique.

      C’est quand même bizarre que les variétés anciennes soient aussi pures, il me semble qu’il n’y ait plus vraiment de variétés populations anciennes disponibles ? De quand date cette « épuration » ?

      Pour créer des populations à partir de lignées récentes, il faut passer par des F1 :) A l’origine c’est pour ça que j’aime pas les critiques farfelues des F1 genre ça donne des trucs dégénérés. Ça me semble plutôt sain de semer des trucs qu’on a sous la main pour voir ce que ça donne. C’est un peu comme les réactions horrifiées quand tu dis que tu vas semer un pépin de pomme (mais c’est encore une autre histoire ça).

    • Quelque part je trouve que le discours écolo/militant dans le domaine ça fait passer la compétence des semences des agro-industries aux paysans d’autrefois, comme si les variétés étaient issues d’un passé glorieux et qu’on ne pouvait que conserver dans faire mieux.

    • Selon le Gnis
      http://www.gnis.fr/index/action/page/id/544/title/Les-varietes-hybrides-les-varietes-F1-de-quoi-s-agit-il-

      Les variétés hybrides, les variétés F1 : de quoi s’agit-il ?

      Pour la plupart des légumes, il existe des variétés hybrides

      concombre hybride Les plus courantes sont les hybrides appelés « F1 ». Ils sont issus du croisement de deux parents (de la même espèce), choisis pour leurs caractères complémentaires et intéressants. Par exemple, rendement et précocité pour un parent, qualité gustative et résistance aux maladies pour le second. Les caractères intéressants pour les jardiniers sont très nombreux et les possibilités de croisement entre parents sont presque infinies. Tout l’art des sélectionneurs est de trouver les meilleures combinaisons possibles. Après des tests et des essais pendant plusieurs années, seuls les hybrides les plus performants sont commercialisés.

      > Pourquoi ne peut-on pas semer, l’année suivante, des graines de variétés hybrides ?
      La particularité des variétés hybrides, c’est qu’elles sont beaucoup plus vigoureuses que chacun de leurs deux parents, car elles bénéficient de la vigueur hybride (ou effet d’hétérosis). Ce phénomène est d’autant plus grand que les deux parents sont très différents génétiquement. Par contre, lorsque l’on récupère des graines de ces variétés hybrides pour les ressemer l’année suivante, les plantes qui se développeront seront différentes de celle de la variété hybride. Elles auront perdu une partie de leur vigueur hybride et de leur homogénéité, d’où un intérêt moindre pour les jardiniers.

      > Toutes les nouvelles variétés sont-elles des hybrides ?
      Non. Parmi les nouvelles variétés créées chaque année par les sélectionneurs, il n’y a pas que des variétés hybrides.
      La sélection apporte de nombreux progrès, sans qu’il soit né­cessaire de recourir à la technique d’hybridation. Ces nouvelles variétés, comme pour les hybrides, ont été sélectionnées pendant un grand nombre d’années sur les qualités gustatives, la résistance aux ma­ladies, sur la qualité de la récolte, la précocité, le rendement l’adaptation à la congélation...

      Je reste persuadée que des paysans ont essayé de les ressemer :)

    • Je crois qu’il faut aussi laisser du temps au temps pour que les paysans ou les maraîchers, en tout cas ceux qui s’intéressent à la sélection se réapproprient ces outils oubliés par des décennies de « prêt à planter ou à semer », il faut réapprendre ce qu’est une plante comme il faut réapprendre ce qu’est un sol.

    • Y a même des paysans qui les resèment encore, et se servent de ce patrimoine génétique pour l’incorporer dans la création de variétés ou de variétés population, et y a des breeders qui dérivent des variétés non hyrbides qui sont proche de l’hybride d’origine. Il faut juste pas se couper de tout ce côté en proclamant des choses comme la dégénérescence ou la stérilité sur les F1 sans plus de précision ou d’analyse.

    • Je vais me moquer de ce titre « Mouvement Femmes Semencières » où il n’y a rien de ’femmes’ là-dedans, à part à considèrer la femme comme la réceptrice de la graine mâle, uh uh ou détentrice d’un privilège sur la nature, la reproduction ? encore ça, encore le ventre, foutez nous la paix !!. Coller ce terme de femmes n’importe où c’est exaspérant, ça fait récupération, juste inacceptable de semer cette confusion. Et pourquoi pas du tofu femme, ou du dentifrice bio de femmes ?

    • Ah voilà, donc la vidéo commence par

      1) c’est Pierre Rabhi qui a demandé la création d’un tel mouvement (ou de ce mouvement ?)
      2) bien sûr c’est ouvert aux hommes
      3) « C’est l’énergie de la femme en tant que gardienne de la vie qui nous intéresse »

      Le tout dans les premières 50s, et pour accompagner la vidéo c’est portrait de Rabhi, puis une femme (indienne ?) courbée qui gratte le sol, et un viel homme blanc à barbe qui dispense son savoir.

      Le tout en 50s donc, fallait le faire :)

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-B2ZSvCxsE0

    • Ah oui, je suis aussi preneuse !
      Certains #écologistes #raccourcis_du_bulbe présupposent dans leur mode de vie que le monde de la nature est un ordre des choses patriarcal et hiérarchisé par la #quequette_biologique. Du coup, certains retours à la pleine nature quand il n’y a pas de four, de machine à laver et de contraceptifs, c’est juste le piège pour les femmes. Ces lieux de vie si ils ne sont pas expressément pensés en terme d’anti patriarcat ne seront pas égalitaires car les charges quotidiennes (enfant, nourrissage, soins, lavage) retombent « naturellement » sur les femmes.

    • Ah ben si les forces vives de seenthis sont intéressées ou sur le coup, c’est chouette !

      De ce que je vois, c’est que depuis le début l’activité de subsistance alimentaire a clairement une division sexuelle, j’imagine principalement à cause de la contrainte de allaitement. Du coup il y avait la chasse pour les hommes, et la cueillette ou l’horticulture pour les femmes. Puis avec l’agriculture, le potager et le petit élevage (basse-cours, justement dans la cours, pas loin de la maison), et le gros bétail et les champs pour les hommes car plus éloigné de la maison. Mais on ne peut pas ignorer les symboles de prestiges du gros élevage et des céréales (valorisés car touchés par la main des hommes, ou le contraire ?).

      Peut être aussi un lien avec ce qui est écrit dans ce livre,
      « Naissance des divinités. Naissance de l’agriculture » de Jacques Cauvin.

      Mais bon, sur l’approche féministe de l’agriculture (plus spécifique que l’écologie), je suis quand même dans le flou.

      Y a bien l’approche machiste de défoncer la terre (http://seenthis.net/messages/240804) mais est-ce que ça ne fait pas sombrer la critique dans le problème inverse (attribuer des caractéristiques féminines à la terre/Terre).

    • seenthis c’est super, hop, il y a déjà le tag #écoféminisme à suivre !
      Une des raisons qui m’ont poussé à aller vers la permaculture depuis 20 ans est aussi son approche radicalement opposée à cette culture patriarcale qui enseigne à labourer/violer la terre/ventre et à considérer la production agricole comme un dû.

    • Par rapport au début, sur les paysans en France : d’accord avec @nicolasm.

      La paysannerie c’est un mode de vie particulier. Qu’il soit choisi ou subit, le principe de base c’est d’avoir une économie de subsistance. La commercialisation n’est qu’une chose en plus, à la marge, parfois même inexistante. La majeure partie est « hors économie ». Il n’y a plus de paysans en France depuis environ les années 50-60, un truc comme ça. En revanche dans le reste du monde, il en reste plein, ça oui. Mais pas en France.

      Le terme « paysan » a été repris ensuite, plusieurs décennies plus tard, par… « marketing politique » ? La confédération « paysanne », les paniers « paysans », etc. Ça fait rural, ça fait rustique. Mais ce n’est pas de la paysannerie.

      En France, on peut parler d’agriculteurices (ce n’est pas infamant hein, bien que ça reste dans le cadre du commerce), de maraîcher⋅e⋅s, de fermier⋅e⋅s. Mais mise à part quelques exceptions qui se comptent sur les doigts des mains, il n’y a plus vraiment de paysans.

      Le fait de parler d’"agriculture paysanne" pour en fait parler de trucs durables, écologiques, à petite échelle, etc, c’est une réécriture de ce que veut dire la paysannerie. Une réécriture après disparition, dans le cadre de l’économie marchande. Je ne sais pas exactement si c’est bien ou mal, j’ai plutôt tendance à penser que ce n’est pas très bien de tout confondre, et de faire croire que ça a un rapport avec comment c’était avant (avant que ça ne rentre pleinement dans l’économie).

      Je pense qu’il est possible de parler des initiatives d’agricultures marchandes plus respectueuses des équilibres, sans pour autant tout mélanger avec la paysannerie.

    • D’ailleurs cet état de fait change beaucoup de choses au niveau des semences, car avant c’était souvent une variété population du coin, alors que maintenant il faut avoir plusieurs variétés pour étaler la production, avoir chaque type de variétés bien homogène, plaire aux clients, etc

    • Oui tout à fait, et cela signifie que parler de comment les paysan⋅ne⋅s d’Afrique ou d’Asie gèrent leurs semences pour leur subsistance, ce n’est pas pareil que de parler de comment les agriculteurices européens gèrent les leur pour leur commerce. Ce n’est vraiment pas super d’utiliser les mêmes termes pour décrire deux réalités très différentes.

    • Sur les glissements sémantiques qui s’opèrent, on remarque aussi que l’agriculture bio c’est de l’agriculture qui se veut respectueuse de la terre, et l’agriculture intensive c’est de l’industrie agricole. Je suis donc pour qu’on inverse ce qui est marqué sur la bouffe, rien à mettre si c’est bio puisque c’est une nourriture sans ajout de chimie nocive donc « normale » mais que l’industrielle soit bien repérable, tiens, avec un logo tête de mort.

    • Je suis pas tout à fait d’accord, historiquement la paysannerie ce n’est pas un mode de vie, c’est une classe sociale. Avec la réforme agraire et l’industrialisation du pays, on peut séparer en deux branches les activités agricoles : les fermes industrielles d’un côté et les fermes traditionnelles de l’autre. Comme toutes les activités économiques, la paysannerie a changé avec les évolutions du temps et de la modernité. Je considère que des producteurs (maraîchers, fromagers, éleveurs de volailles, etc...) qui écoulent leurs produits sur les marchés locaux sont des paysans et d’ailleurs des paysans qui vivent chichement. Je suis d’accord, la réforme agraire qui n’a pas fini de sévir en a anéanti une part énorme. Mais dire qu’il n’y en a plus, c’est faux. Je vous invite à sillonner comme je le disais plus haut quelques campagnes pour voir des paysages de petites parcelles entourées de haies bocagères, de petites prairies adossée à une ferme avec quelques vaches qui paissent pour les voir.

    • Voila, merci @odilon, c’est plus clair ! Je cherchais un biais un peu moqueur pour le dire car cela me gêne aussi que sous prétexte de modernisation des pratiques agricoles on ne puisse plus utiliser un terme pour distinguer ceux qui sont encore proches de la terre (et je peux expliciter ce terme) de ceux qui sont des patrons d’entreprise agricole.
      D’autant qu’un peu partout en france je connais des paysans, et qu’ils créent encore des émules dans la même philosophie paysanne et même si ils réinventent la paysannerie et heureusement, je ne vois pas pourquoi il faudrait les nommer différemment.

    • Je pense quand même que le contexte a changé, alors s’il faut un mot pour désigner cette catégorie, j’y vois plus une néo-paysannerie.

      Après à la base on parlait de paysannerie à travers les semences, donc c’est quand même restreint et je ne vois pas trop comment l’élevage rentre dedans

    • Ben on est clairement pas d’accord sur le terme. :D

      La paysannerie, c’est un mode de production général, donc un mode de vie, caractérisé par l’économie de subsistance (c’est à dire en fait, hors de l’économie, ou très à la marge). À partir du moment où la majeure partie des activités concernent de la marchandisation (et non plus uniquement en marge), on est plus paysan. C’est autre chose.

      Le fait d’utiliser le mot « paysan » pour caractériser ce qui n’est « pas industriel » (en gros), ça c’est une acception relativement récente du terme. Parler d’agriculture paysanne pour se distinguer des exploitants industriels, c’est un truc de maintenant, ya pas longtemps.

      On peut changer le sens des termes, bien sûr, une langue ça vit. Sauf que là, ce n’est pas comme si l’ancien sens avait totalement disparu. Il a disparu au moins en France, ou en Europe occidentale. Mais dans plein d’autres endroits au monde, il existe toujours de la paysannerie, hors économie. Du coup mélanger tout ça dans un même terme ne me semble pas clair, et plus ou moins mensonger pour ce qui concerne celleux d’ici.

      Et il ne faut pas exagérer : personne n’a dit qu’on ne pouvait plus utiliser un terme pour distinguer l’industriel du non-industriel. J’ai dit que CE terme là, n’était à priori pas le bon, ne correspondait pas à ce que signifie à la base la paysannerie (économie de subsistance en priorité, je me répète). Rien n’interdit de trouver d’autres termes, tout du moins pour ce qui concerne les agriculteurs européens qui sont dans le circuit marchand.

    • Est-ce que l’économie informelle de @rastapopoulos et la vision de classe d’@odilon ne se rassemble pas dans le fait qu’une paysannerie devrait représenter un minimum de % de la population ?

      Edit :

      Dans le sens d’un schéma récurrent de « transition de secteurs d’activité » d’un pays qui caractérise la révolution industrielle (on passe du primaire au secondaire puis au tertiaire).

      Est-ce que la paysannerie peut être un concept atomisé au niveau de la ferme, ou est-ce que c’est au niveau macro ?

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/Paysan

      Le paysan est une personne qui exerce le métier d’agriculteur et vit à la campagne. Il peut adopter ou subir une économie de subsistance. Il peut être amené à se déplacer d’une manière saisonnière dans d’autres « pays » par exemple vers des pâturages qui font défaut à ses bêtes. Il façonne son environnement (et indirectement le paysage) par ses différents prélèvements, apports, aménagements, plantations, etc. Ses activités sont souvent multiples : élevage, cultures, maçonnerie, artisanat et, accessoirement, commercialisation de ses excédents de production.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_paysanne

      L’agriculture paysanne telle qu’elle est entendue en France s’appuie sur une charte, 10 principes, et 6 thèmes.

      Les dix principes de l’agriculture paysanne :

      Principe n° 1 : répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
      Principe n° 2 : être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde.
      Principe n° 3 : respecter la nature.
      Principe n° 4 : valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
      Principe n° 5 : rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
      Principe n° 6 : assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
      Principe n° 7 : viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations.
      Principe n° 8 : rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural.
      Principe n° 9 : maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
      Principe n° 10 : raisonner toujours à long terme et de manière globale.

      #paysannerie #agriculture_paysanne

    • @aude_v l’émission est très intéressante. Perso je ne l’ai pas entendu récuser l’appellation de paysan, et d’après ce que j’ai compris de sa démarche il souhaiterai plutôt en défendre la liberté d’action : par exemple dans le choix des bêtes non dicté par des impératifs bureaucratiques ou la diversité d’activités. Il dénonce bien l’activité spécialisée (il cite Giono d’ailleurs) dans laquelle tombent les paysans à cause de la PAC, et surtout de la façon dont ils sont formés. Quant aux obligations technologiques, puçage, surveillance satellitaire, etc il dit que cela fait partie de cette désautonomisation forcée de l’ensemble de la société : obéir sans se poser de questions et produire en masse pour des citadins eux-mêmes entassés. Que les paysans disparaissent, soit, et depuis 1966 et même avant (l’idée de ne pas disperser ses terres en ayant un seul enfant leur a été fatale en 14/18) et la défense tardive de Dumont pour les paysans procède aussi de leur disparition. Mais c’est quand même parce qu’il reste quelques paysans que l’état d’esprit paysan tente d’être conservé, notamment avec la Conf et de jeunes qui s’installent en refusant toute aide gouvernementale.

    • Je ne suis pas de mauvaise foi, je m’intéresse un peu à cette histoire, quand même. Le terme « agriculture paysanne » est un truc récent inventé par la Confédération Paysanne, pour remettre à l’ordre du jour ce mot. Ce dernier a ensuite été repris dans les années qui ont suivi par la mouvance altermondialiste, qui s’est un peu gargarisé de ce mot. Mais ça ne recouvre en rien ce que les historiens (de quoi se mêlent-illes celleux là ?!) appellent « la paysannerie », et qui n’existe plus en France.

      Refuser une aide gouvernementale ne fait pas de toi un⋅e paysan⋅ne⋅ ! Ne plus s’inscrire dans l’économie, ou ne vendre qu’un petit surplus à la marge, ça oui (mais ce n’est pas que ça, condition nécessaire mais pas suffisante, car il y a tout l’ethos et le mode de vie dont a parlé @koldobika).

      J’ai retrouvé une explication de Clément Homs sur feu decroissance.info (vive la mémoire et les archives militantes !) :
      http://decinfo.apinc.org/phpBB2/viewtopic.php?p=39601#39601

      Deuxième élément de ma réflexion sur l’étiquette paysanne : ayant fait des études d’histoire, j’ai toujours lu, et appris des personnes qui se penchaient dans leurs recherches sur ces questions, qu’il fallait clairement distinguer historiquement, les figures du chasseur-cueilleur, du paysan, de l’agriculteur et de l’entrepreneur agricole (c’est le b-a-ba de toutes études sur le monde rural, son évolution et sa modernisation depuis la Révolution fourragère et individualiste du XVIIIe siècle). Les temps historiques de ces figures sont différents (le temps long de Braudel), et la nature de ces activités connaissent à chaque fois, une altération (voir le texte initial du topic). Et le paysan n’est pas un agriculteur, il ne travaille pas que la terre ou n’est pas qu’un éleveur, les activités artisanales sont très importantes et occupent en volume plus de temps que le travail des champs notamment (veillées, saisons creuses, travail des femmes, etc). La vie paysanne relève aussi bien d’un système politique (résistance auto-organisée, prise en charge de l’administration municipale, etc), culturel (patois, habillement spécifique, jeux collectifs et fêtes particulières, etc), identitaires (saints locaux, mémoires, etc), social (communauté villageoise avec esprit de groupe, sentiments communs, organisation du travail), religieux (assistance aux pauvres dans le cadre paroissial, autorité morale du curé de village, n’imaginons pas non plus un monde paysan écrasé par le labeur dont nous aurait libérer les scènes de nos vies futures, puisque selon les pays entre 1/4 et 1/3 des jours de l’année sont des jours et des fêtes chomés notamment du fait du calendrier religieux et festifs, etc), coutumiers, juridiques et judiciaires

      Quant à la Fédération des Travailleurs de la Terre (CNT), elle écrit cela :

      Pour comprendre la situation actuelle, il faut déjà oser faire le constat que la paysannerie a disparu en Europe, en Amérique du Nord, comme dans tous les pays industrialisé. Dans le reste du monde, là où elle subsiste, elle est en train de subir à un rythme accéléré les modifications structurelles que la paysannerie française, notamment, a connu lors des 100 dernières années. Ce type de société tirait son originalité de sa logique autonomisante : autosubsistance alimentaire, autonomie technique (non spécialisation des tâches et maîtrise de l’outil de production), autonomie de la collectivité sociale (famille, villageoise, collective). Constater la disparition de ce type d’organisation sociale et économique a l’avantage de clarifier la situation actuelle, et d’éviter les chausse-trappes de la dialectique marchande qui, dans ce domaine aussi, brouillent notre perception de la réalité.

      Sans oublier : Henri Mendras La fin des paysans, 1967
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Mendras
      http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CEP_Analyse54_Henri_Mendras_Retour_sur_La_fin_des_paysans_cle0ba475

      En 1984, 17 ans plus tard, il disait :

      Certes il reste des agriculteurs qui nous nourrissent en abondance et qui font du bruit, bien qu’ils soient trois fois moins nombreux qu’il y a trente ans. Certes les ruraux sont toujours aussi nombreux, ou presque, et la société rurale a connu une spectaculaire renaissance. Mais ni les uns ni les autres ne sont plus des paysans.

    • à propos de d’#agro-industrie, d’#agriculture_paysanne et de la conf, je retombe sur une vieille interview de René Riesel
      http://www.liberation.fr/week-end/2001/02/03/les-progres-de-la-soumission-vont-a-une-vitesse-effroyable_353523

      On connaît la blague classique du môme qui demande si les poissons sont carrés parce qu’il ne les a vus que sous forme de surgelés panés, des gens de 40 ans ne savent pas où est le devant et le derrière d’une vache : cet état d’ignorance tragique se généralise. Mais devant l’espèce de panique qui saisit les gens face à l’abîme, on tente de les rassurer avec le retour à de pseudo-traditions rurales, qui seraient un refuge possible de la qualité en matière agricole, alors qu’en réalité on libère seulement l’inventivité publicitaire pour rhabiller la même merde industrielle. J’ai vu les choses se dégrader à vive allure. Il n’y a plus de #paysannerie en France, seulement des agriculteurs, plus ou moins intégrés, qu’ils l’admettent ou pas, dans un segment de la production agro-industrielle. Et, contrairement à ce que clame sans cesse la #Confédération_paysanne, l’industrialisation de l’agriculture ne se traduit pas nécessairement par la concentration des exploitations.

      Pourquoi être allé à la Confédération si son projet vous semble à ce point faux ?
      L’industrialisation de l’élevage du mouton était la tendance dominante et, comme éleveur, j’ai pratiqué exactement l’inverse. Ce fut l’union sacrée pour me dégager. En 1991, les gens de la Confédération du cru sont venus me chercher et, avec eux, j’ai eu la tentation d’élargir un peu la bagarre. La Confédération rassemble des socialistes, des babas, des gauchos repentis, des Verts, un club d’idées assez paradoxal qui fonctionne sur le consensus de façon à présenter une unité de façade, avec toutes sortes de tendances qui cohabitent sans jamais aller jusqu’au bout des discussions... J’ai cru pouvoir faire avancer des questions pour moi centrales. Nombre de ces gens étaient ou sont vraiment de bonne foi. Il y avait des choses à faire sur le terrain ; ensuite, je n’ai jamais renoncé à rien, j’ai toujours dit ce que je pensais du fonctionnement de l’organisation, des illusions qui y étaient répandues, mais bon, j’y ai fait ce que je pouvais y faire (contre les OGM, en particulier), et j’en suis parti en mars 1999, quand rien n’est plus resté possible.

      Pourriez-vous expliquer en quoi le devenir de la paysannerie et les questions liées au génie génétique constituent à vos yeux des questions fondamentales ouvrant sur la possibilité de refonder une théorie critique ?
      Eleveur, j’ai vu de près la fin du blitzkrieg dont a été victime le monde rural et agricole dans les pays développés. On a cassé la civilisation paysanne, ou du moins ce qui en restait. La paysannerie traditionnelle n’était certes pas porteuse de valeurs mirifiques, à préserver à tout prix ; simplement, elle conservait vivante une mémoire permettant de suivre des chemins autres que ceux imposés par le développement industriel. On y trouvait des attitudes par rapport à la vie, et notamment à la vie sociale, très antinomiques avec le rationalisme dominant, un mode de vie, en tout cas, moins séparé que ce à quoi a abouti l’industrialisation en réduisant l’homme au travail et en colonisant ensuite le temps libre. J’ai vu l’ancienne société rurale se liquéfier, pourrir sur pied, des comportements se raidir. On ne peut se contenter des simplifications des antimondialistes, avec les méchantes transnationales qu’on substitue aux 200 familles et aux capitalistes à haut-de-forme et gros cigare pour avoir un ennemi clairement identifiable, alors que la domination fonctionne essentiellement grâce à la soumission : la soumission à l’industrialisation, à l’emprise d’un système technique.

      ... Que trop peu de gens, à votre avis, critiquent fondamentalement.
      Ma critique n’est pas de type heideggérien et ne vise pas la technique en tant que telle. Mais il faut bien saisir l’enjeu de l’industrialisation de l’agriculture, qui atteint un stade ultime avec les chimères génétiques : il s’agit, ni plus ni moins, d’une tentative de supplanter définitivement la nature (extérieure et intérieure à l’homme), d’éliminer cette dernière résistance à la domination du rationalisme technologique.

      Une « raison » qui veut ignorer ­ et ici supprimer pratiquement­ ce qui n’est pas elle, c’est, je crois, la définition minimum du délire. Si on comprend cet enjeu, alors on doit remettre totalement en cause les bases mêmes de l’actuel système agricole.

      Or, que voit-on ? Une pseudo-contestation qui en appelle à l’Etat interventionniste pour tenir et moraliser les marchés, assurer l’existence des agriculteurs, alors que le projet ouvert de ces Etats est de les éliminer, comme en Grande-Bretagne où la paysannerie totalise à peine 1 à 2 % de la population. Il y a aujourd’hui un projet, paraît-il progressiste, visant à intégrer l’agriculteur dans un dispositif où il est un agent de l’Etat, modèle totalement bureaucratique dont on voit bien les sources historiques.

      Du coup, on comprend mieux les liens entre divers mouvements comme Attac ou la Confédération. C’est la tentative de restauration du parti des vaincus historiques, c’est-à-dire des partisans de l’Etat, vaincu à leurs propres yeux ­ la souveraineté des Etats s’effrite, etc. ­, mais ne désespérant pas d’en refonder un qui serait, cette fois, « vraiment citoyen ».

      #ogm #critique_techno #étatisme

    • suite

      Prendre les choses à la racine, c’est critiquer les bases technoscientifiques de la société moderne, comprendre la parenté idéologique profonde entre le progressisme politique ou social (c’est-à-dire la « mentalité de gauche » telle que la définit Theodore Kaczynski) et le progressisme scientifique. L’industrialisation est depuis la « révolution industrielle » en Angleterre une rupture absolument fondamentale avec l’essentiel du processus d’humanisation. Sans civilisation paysanne, c’est la civilisation tout court qui se défait, on le constate aujourd’hui. Et la signification historique de l’industrialisation, sa vérité profonde devenue manifeste au XXe siècle, c’est la destruction : avec Auschwitz et Hiroshima, on a les deux fonts baptismaux sur lesquels a été portée l’époque contemporaine.

    • Ben non je vois pas la contradiction. Il dit clairement que pendant un temps donné, la conf a permis (lui a permis, notamment) de porter certaines luttes (mais il ne parle pas de lutte pour revenir à la paysannerie du tout). Et qu’ensuite quand il a pensé que l’état du syndicat ne permettait plus de porter correctement ces luttes, il en est parti.

  • Pourquoi le #droit international #humanitaire est (toujours) mal appliqué
    Le Monde.fr | 22.08.2014 à 11h39 • Mis à jour le 22.08.2014 à 14h11 |
    Par Elvire Camus
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/08/22/150-ans-de-droit-international-humanitaire-5-questions_4472080_4355770.html

    Ainsi, après ses 150 années d’existence, le droit humanitaire est considéré comme étant « complet ». Pour Françoise Bouchet-Saulnier, directrice juridique de #Médecins_sans_frontières et auteure du Dictionnaire pratique du droit humanitaire, pas question de parler d’#obsolescence : « Le droit humanitaire fournit un cadre suffisant, à condition de l’interpréter et l’appliquer de #bonne_foi. »

    Quelles sont les faiblesses du DIH ?

    Une des principales limites du DIH, si ce n’est la plus importante, est sa mauvaise application : « Le problème de ce droit, ce n’est pas qu’il a vieilli, c’est qu’il est mal appliqué. Signé par 195 Etats, on peut le considérer comme étant quasi universel, pourtant, paradoxalement, il fait l’objet de violations répétées », explique Frédéric Joli, porte parole du #CICR en France.

    Dans la pratique, le droit humanitaire est un socle, sur lequel s’appuient les belligérants et les organisations humanitaires lors d’un conflit armé. Chaque #conflit armé fait l’objet d’un nouveau scénario, de nouvelles négociations pour le faire appliquer, et il est invoqué par les belligérants en fonction de leurs intérêts propres. C’est une des grandes difficultés du DIH : « Chaque partie interprète le droit à son avantage, il faut donc impérativement résister à l’interprétation de #mauvaise_foi des parties au conflit. Si on ne négocie pas les secours, on n’obtient rien. Le droit, ça se réclame », précise Françoise Bouchet-Saulnier.

    Afin de tenter remédier à cette faille, le CICR et la Suisse mènent depuis 2012 des consultations avec les Etats et des représentants de services de santé dans l’optique de trouver des moyens de mieux faire respecter le droit humanitaire.

    Seconde faiblesse majeure du DIH, l’absence, jusqu’en 2002, avec le lancement de la #Cour_pénale_internationale, d’instruments permettant de sanctionner les violations du droit humanitaire lors de conflits internes. Pour autant, maintenant qu’un tel outil existe, son aspect à la fois coercitif et dissuasif rigidifie le DIH : « Le droit humanitaire s’est complexifié avec les tribunaux. Il est nécessaire de revenir à une application qui soit destinée à l’action et pas uniquement orientée vers la sanction », explique Françoise Bouchet-Saulnier. Par ailleurs, les premières années d’existence de la CPI n’ont pas montré beaucoup de résultats.

    • Pour rappel, les États-Unis et Israël (pour ne citer que ces deux pays) n’ont pas ratifié le Traité de Rome par lequel on devient membre de la CPI et la CPI est sous la tutelle du Conseil de sécurité de l’ONU qui peut interdire une enquête si ça lui chante.

    • Plus précisément,
      http://www.ipsnews.net/2014/08/israel-hamas-set-to-escape-war-crimes-charges

      Quigley said, “If a state is a party to the Rome Statute, then its nationals can be prosecuted in the ICC.”

      Israel is not a party to the Rome Statute that created the ICC.

      However , the ICC has jurisdiction based on the territory where a crime is committed. So if an Israeli commits a crime in a state that is a party, the ICC can prosecute that Israeli,” said Quigley, author of ‘Genocide in Cambodia and The Ruses for the War.’

      Beyond that, said Quigley, if a state is not a party but files a declaration conferring jurisdiction on crimes within its territory, then anyone who commits a crime in the territory of that state may be prosecuted.

      Par ailleurs,

      Ratner argued that the United Sates is too powerful and the chances of an ICC investigation, much less a prosecution, are remote. Even were the court by some miracle to launch an investigation, it would never, because of U.S. pressure, result in a prosecution. But this does not mean Palestinians and their allies should stop trying, said Ratner.

      “Every means to expose and hold Israel accountable and demonstrate the bias of our international system is important,” he added. “The effort is clearly terrifying Israel because Israel knows the criminality it is engaged in.”

      So, if the ICC is not really a means to hold Israel and the U.S. accountable, then efforts should be doubled to hold Israeli and U.S. officials accountable through universal jurisdiction in every national court of every state, he noted.

      Many countries have jurisdiction over war crimes and crimes against humanity no matter where committed and even if the perpetrator is not in the country.

      “The goal is to make Israel the pariah state it ought to be for committing these crimes, to make its officials unable to move outside the country and to ultimately send a message: Enough! It is saddening at this moment to see horrendous crimes committed hourly and watch the governments of many states stand by or enable,” he added.

      “Our hope to hold Israel accountable should be in the outpouring of opposition to these crimes by citizens throughout the world. Ultimately, the courts will need to act,” declared Ratner.

    • En fait ce n’est pas tout à fait ça, la CPI n’enquête pas sur des États mais sur des individus, c’est pour ça qu’elle a été créée. Je ne connaissais pas la loi l’invasion de La Haye mais apparemment c’est un truc spécifique aux États-Unis, ce n’est pas un traité international. Sinon, pour protéger ses ressortissants, les États-Unis ont imposer des accords bilatéraux avec tout un tas de pays avec des clauses qui interdisent qu’on portent plainte contre des citoyens américains.

    • Concernant Israël, pour qu’une plainte de Palestinien soit acceptée par la CPI, il faut que la Palestine en soit membre. C’est une des raisons pour laquelle il est important qu’elle soit reconnue par l’ONU. Ce que je regrette le plus, c’est que le principe de Compétence universelle ne soit pas appliqué. Selon ce principe (quelques articles des conventions de Genève ou un des protocoles, je ne sais plus) un criminel de guerre ou criminel contre l’humanité peut être jugé par n’importe quel pays quelque soit sa nationalité et cela concerne tous les pays sans exception.

  • Janvier 2014, non échange par mails sur le #sexisme dans le #logiciel_libre.

    Reçu :

    Le groupe d’utilisateurs de Logiciels Libres xxx en
    collaboration avec xxx proposent aux sympathisants de se retrouver l’un des
    mardis ou jeudis de chaque mois (selon calendrier) pour échanger autour
    du Logiciel Libre et des réseaux libres, discuter de nos projets
    respectifs et de lancer des initiatives locales. Ce repas est ouvert à
    tous, amateurs de l’esprit du Libre, débutants ou techniciens
    chevronnés. …

    Envoyé :

    Bonne année et merci pour l’invivitation xxx,
    je note que le mail que tu as envoyé utilise des termes uniquement masculins.
    Peut-être est-ce parce qu’il n’y a que 1,5% de femmes qui développe dans le logiciel libre contre 8% dans le logiciel privatif et qu’il n’y a donc pas nécessité de s’adresser à un si petit nombre ?
    Qui sait, par ce mail si l’idée que l’égalité dans ce secteur serait un tout petit peu aidée pourrait germer… ne serait-ce par exemple qu’en modifiant la grammaire de représentation employée ? Oui, les utilisateurs, sympathisants, amateurs, débutants techniciens, chevronnés ou pas peuvent aussi se conjuguer au féminin, comme une invitation à toutes celles qui ne peuvent se représenter dans le logiciel libre, toujours vu et montré sous l’angle d’un tas de barbus boutonneux… ZZZ

    Reçu

    Bonsoir ZZZ,
    Voyant ton message je ne peux m’empêcher d’y répondre car je suis profondément exaspéré des dérives sémantiques que l’on observe de nos jour au nom de prétendue équité.

    En français les noms communs ont un genre masculin ou féminin. La représentation neutre d’un mot n’existant pas, lorsque celui-ci qualifie une personne sexuée c’est la forme la plus simple d’écriture qui est choisie. Je parlerais donc pour ne froisser personne de la forme canonique. Par exemple l’adjectif « beau » (canonique) est plus compact qu’en mode décliné au féminin « belle » et l’osque l’on vise une personne sans en connaître le sexe à priori on se rabat sur la forme canonique.
    Certains mouvements féministes, n’acceptant pas cette règle élémentaire de simplification dans l’expression orale et plus généralement dans la communication, exigent que tous les termes soient déclinés sous les deux formes ; ainsi on ne dit plus madame le maire mais madame la mairesse (terme que je trouve personnellement fort déplaisant et qui qualifie initialement la femme du maire en non l’élu du peuple). Personnellement je ne me suis jamais senti choqué de voir que l’on m’identifie comme UNE PERSONNE et ne revendique pas l’existence du mot « person » pour cela (c’est pas bô).

    S’il faut dupliquer tous les termes dans les deux formes FÉMININ/MASCULIN pour satisfaire tout-le monde les textes deviendront lourds et indigestes pour un apport nul voire négatif.
    Le langage est la pour la communication et d’ailleurs on dit une grenouille et un crapaud, or la grenouille mâle existe ainsi que le crapaud femelle, idem pour la girafe .... mais que font les défenseurs des animaux ?

    À compliquer les choses simples on finit par les délaisser, mais rassurons-nous, dans quelques décennies la forme neutre existera enfin dans la langue parlée officiellement dans ce pays car l’anglais aura fini de se répandre en occident tandis que nous seront, parlant notre patois franco-latin tels les vieillards que furent nos grands-parents, les derniers témoins de cette époque baignant dans une culture machiste. Tiens macho ça veut dire mâle en espagnol, tandis que la femelle c’est « hembra ». Parle-t-on d’attitude HEMBRISTE... faudrait inventer le nom !

    Inscris-toi et viens au XXX ce jeudi afin que nous puissions échanger sur le sujet...

    Envoyé

    Non M,
    ce que tu écris n’est pas recevable, c’est toujours et encore la même litanie des dominants qu’il faut se farcir, ce que tu écris est toujours et encore la même violence dans la non reconnaissance des femmes.
    Je trouve incroyable que tu ne puisses pas entendre ce que j’écris, la responsabilités des organisateurs de ces manifestations n’est donc jamais à remettre en cause ? Lorsqu’une femme se donne la peine d’évoquer les inégalités patentes et propose une solution simple et facile à mettre en place, ta seule réaction est que tu lui retournes le discours de l’excédé des dérives sémantiques et d’une soit-disant règle élémentaire de simplification ? Mais qui a édicté cette règle ? Qui l’applique à ce point que ton texte est exclusivement adressé au masculin ? Cela ne te questionne donc pas plus que seulement 1,5% des développeurs du libre soient des femmes ? Cela ne te dérange pas ?
    Tu restes persuadé de ton bon droit, de la force de TA neutralité, mais tu n’as jamais eu à subir le sexisme du libre, ben oui, tu es un homme, et je n’ai absolument aucune envie d’échanger dans ces conditions stupides de non discussion,
    il faudra que tu commences par avancer un peu sur la question de l’égalité avant que je vienne échanger en face à face avec toi.
    Pour info, Je publierais sur seenthis cet échange de mails en l’anonymisant si cela te dérange d’être nommé. ZZZ

    Reçu

    Deux réponses :
    1-> Pour faire simple soyons brèves et brefs.
    2-> Pour vivre heureuses, heureux soyons cachées, cachés. Je n’ai aucune avidité médiatique et laisse gloire et célébrité à celles et ceux qui ne peuvent s’en passer.

    Voila, je souhaitais que cet échange soit inscrit ici, parce que pour moi il est extrêmement violent et représentatif de ce que les #femmes dans le libre s’entendent répondre en rigolant quand elles parlent d’égalité. #Incommunication, #sexisme et #colère, j’ai pourtant bien tenté d’en parler avec des mots si simples à modifier, du coup je suis totalement dégoutée et je n’ai carrément aucune envie de participer à ces rencontres. #masculinité

    • Bouhou, mais si, mais si, on va y croire que ça bouge @james ! il est nécessaire de relater ces petits combats quotidiens épuisants de sottises, car si pour certains c’est apparemment perdu d’avance, pour d’autres, c’est seulement en disant les choses et en les exposant qu’elles pourront (peut-être) changer.

    • J’y serais pas allé non plus, l’invitation ressemble à un piège. Ce libriste te fait l’insigne honneur de venir l’écouter lui et ses potes t’expliquer a quel point il est important que nous les femmes restions invisibles afin de préserver notre belle langue de gaulois contre la perfide albion.

      Son histoire de HEMBRISTE est juste le discours classique du masculinistes de base, comme si le petit effort que représente la féminisation de la langue était équivalant pour lui de ce que les machistes font subir aux femmes. Cette symetrisation montre juste que ce libriste ne s’est jamais penché ni de près ni de loin sur le problème sexisme.

      Et pour les effets, si ca ne bouge pas pour ce mansplanneur, entre femmes ca donne de la confiance et ca renforce la #sororité.
      Tu as tout mon soutiens @touti

      Tu devrait faire suivre cet échange aussi à Mar_lard sur son blog « Machisme haute fréquence » http://www.mhfreq.org
      il y a des chances que ca l’intéresse.
      Bonne journée et bises sororales à toi @touti ainsi qu’@James ^^

    • Merci @mad_meg, c’est effectivement pour que ceux qui rêvent d’égalité ne se retrouvent plus seul.e.s en face de ce genre de discours. J’en étais estomaquée, je m’attendais à quelque chose comme « Ah mais oui, bien sûr, quelle bonne idée, j’avais zappé ! » ou encore un « Cela ne va pas résoudre le peu de femmes en logiciel libre » mais non, pas du tout ! à la place j’ai droit à un cours magistral dont je devrais être honoré ! le reversement incroyable qui s’opère est un ramassis d’âneries qui consiste à ne pas répondre à la question principale : pourquoi n’y a-t-il que 1,5% de femmes dans le logiciel libre et à se focaliser sur les soucis sémantiques du Mossieur. Alors oui, ça vraiment, avec ce genre de réponse qui tend à accuser les féministes de tout les maux et à les mettre en parallèle avec les défenseurs des animaux, on comprend mieux que les femmes refusent de participer et d’aller à ce genre de rencontres ou les donneurs de leçon se retrouvent ! #misère

    • @nicolasm je crains que la résolution technique ne modifie pas le problème social de l’égalité c’est plutôt amha une histoire de volonté politique réelle et partagée qui permettra de supprimer le système de domination masculine, parce que ressentie comme une nécessité humaine.

    • je suis en train de lire un de tes articles sur ton blog @Aude_V ou tu parle de cette « montée en abstraction » ca va m’être très utile comme verbalisation, c’est extrêmement bien vu et bien dit. Il y a aussi l’expression « touriste en racisme » qui va me servir aussi. Ton blog est super et passionnant je devrais te le dire plus souvent. Il mérite d’être plus lu, en tout cas dans l’équipe du cinémaestpolitique il est lu et apprécié et pareil pour le forum féministe auquel je participe ici http://feminisme.fr-bb.com

      Et pour les formes doubles comme « lecteurices » j’aime beaucoup ces tournures mais je n’ai pas encore pris l’habitude de les utilisé.
      Vive #Seenthis et vive les #seenthiseureuses ^^

    • J’applaudis !

      Je n’y serais pas allée non plus. Aucune envie de faire partie d’un groupe sexiste et d’y perdre mon temps à faire du débug socio-linguistique. Il y a mieux à faire, ailleurs :)

    • Je sens que je ne vais pas me faire de ami(e)s mais je pense très sincèrement que toute cette lutte pour de l’égalité sémantique n’est qu’un battage dans le vent.

      En anglais il n’y a pas de genre, rien n’est conjugué, et vous pensez vraiment que le sexisme ou les inégalité sont moins présents aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, Australie, Afrique du Sud et j’en passe ? De même, la majorité des « injures » envers les femmes (publicité, marketing, « babes » au CES/E3 vient majoritairement d’un pays qui ne fait pas la distinction linguistique entre femmes et hommes.

      Preuve que le ratio effort/effet de ce genre d’action est vraiment très très faible et ne fera aucunement avancer la cause. Et je ne parle pas d’esthétique et de linguistique, chacun ayant son point de vue et sa sensibilité sur ce point.

      Bien à vous.

      Ankh

    • @ankh, ce n’est pas parce que tu as les preuves de la connerie humaine qu’il ne faut rien faire contre.
      Il se trouve que l’anglais ne distingue pas les genres, on dit que c’est une langue neutre, mais pourquoi croire que les femmes y sont considérées, peut-être que l’anglais est simplement une langue réservée aux hommes ? Il faut le demander aux quelques femmes écrivains, qui comme en france ont du écrire sous des pseudos masculins pour avoir le droit d’exister. Le français est une langue ou les codes ancestraux édictent que le masculin l’emporte sur le féminin, féminiser un texte est une très bonne façon de militer en faveur de l’égalité, en faisant bouger ces codes cela dérange, alors tant mieux, il faut démontrer l’inégalité et non pas réclamer la neutralité.
      Je ne pense pas que celles et ceux qui proposent d’inclure plus de féminin dans les textes s’illusionnent de ses conséquences révolutionnaires. C’est amha une façon de dire ici nous prenons en compte la dimension inégalitaire et nous considérons les femmes, elles sont les bienvenues et ce texte/cette manifestation/ ce tract n’est pas là pour servir uniquement aux hommes.

    • « Il faut le demander aux quelques femmes écrivains, qui comme en france ont du écrire sous des pseudos masculins pour avoir le droit d’exister. »

      Alors certes les femmes écrivains (et pourquoi pas écrivaines ? ;)) n’étaient pas nombreuses il y a encore peu mais je ne me rappelle pas que Jane Austen, les soeurs Brontë voire bien avant en France, toutes nos dames nobles comme Madame de LaFayette, aient eu besoin d’un pseudonyme masculin pour exister et entrer dans le patrimoine littéraire.

      L’évolution des mentalités et la réduction de l’inégalité passe d’abord et avant tout par l’éducation. Les générations présentes ne peuvent qu’être contraintes par la loi car seulement une minorité arrivera a changer son comportement et sa façon de penser. C’est comme la lutte contre le racisme, ce ne sont pas les mots qui sont les plus importants, c’est éduquer les populations et surtout les nouvelles générations. Éduquer et les hommes, et les femmes car si l’image de la femme nous apparait ainsi dans les média c’est aussi que certaines se prêtent au jeu et véhiculent cette image. Le combat pour l’égalité doit se faire par la loi (comme pour l’égalité de salaires ou de chance d’embauche) mais aussi par une attitude pro-active qui se développe de plus en plus. Des femmes entrepreneurs, politiques, etc.

      Les mots n’ont que la définition qu’on en donne et qu’on veut voir. Le sens des mots est ce qu’on en fait et la représentation qui y est attaché. Ce n’est pas attaquant tous les tracts et invitations qui passent que les choses bougeront et que les gens changeront leurs représentations. Une meilleurs façon d’avoir plus de femmes dans le monde du logiciel libre ce n’est pas d’avoir des invitations : « Vous êtes les bienvenu(e)s » mais plutôt motiver un maximum de femmes pour y aller et montrer que les femmes comptent, prendre les décisions, faire de la pub pour inciter les femmes à s’impliquer dans ce monde là.

      Jouer avec les mots a pour moi un effet zéro voire négatif dans la vision qu’on peut avoir du féminisme. Des actions valent mieux qu’un (e) à chaque mot. D’ailleurs on peut voir dans l’usage de parenthèses ou de mise entre tirets de la marque du féminin, un emprisonnement, une relégation qu’il faut donc combattre et supprimer. Si on commence avec les interprétations littéraire on peut aller bien (trop) loin, perdant tout le monde dans une bataille inutile.

    • Et donc dire « Les hommes et les femmes/les femmes et les hommes sont égaux/égales » ?

      Certes l’éducation passe par le langage mais ne s’arrête pas à l’orthographe et à la grammaire mais passe surtout par des concepts (genrés en français mais quand même). Le concept d’égalité, le concept de dignité et de respect. Pas besoin de fioritures orthographiques pour apprendre qu’hommes et femmes sont égaux et qu’une femme n’est pas la subordonnée de l’homme ou qu’elle peut s’habiller comme elle veut, faire le travail qu’elle souhaite et disposer de son corps et de sa sexualité.

      Faut arrêter de se battre pour de trucs aussi futile que l’orthographe. Si on veut plus de femmes dans le milieu informatique ou des jeux vidéo c’est pas avec des (e) que ça va se faire.

    • @ankh
      Mais tu ne te le rappelles pas parce que l’histoire des dominé(e)s n’est pas celle qu’on raconte et Jane Austen a commencé par publié sous anonymat (tout comme Madame de LaFayette) et en nom d’auteur car elle ne trouvait pas d’éditeur. Après sa mort elle fut reconnu à sa valeur grâce aux écrits des hommes qui l’entourèrent, quant aux soeurs Brontë, elles publièrent d’abord sous pseudonymes masculins. Et toc.

      Pour le reste, ce serait trop long et trop polémique, mais je ne suis pas du tout d’accord avec le prorata qui te fait dire

      Les générations présentes ne peuvent qu’être contraintes par la loi

      .
      L’éducation n’est pas une entité étatique,
      c’est affaire de tou·te·s, la connaissance et le partage que tu trouves sur internet et sur seenthis te le prouve, découvre par exemple le point médian (http://seenthis.net/messages/214472) et d’autres tags à potasser que nous avons ourdi avec délectation #féminisme #femmes #égalité mais aussi #masculinisme #sexisme … bonne lecture.

    • Il y a des évolutions langagières qui se comprennent et sont facilement applicables comme de parler de personnalités politiques plutôt qu’hommes politiques, et la règle de l’accord au plus proche, facilement applicable et tout à fait logique.

      Par contre pitié pas les tirets/parenthèses/points. tu viens d’utiliser une espèce de monstre qui ne veut rien dire tou·te·s... On lit quoi alors ? Tous ? Toutes ? tou tes ?

      Qu’on féminise les noms de métier ou de fonctions oui mais alors cette sur-utilisation de ponctuation non merci.

      Et encore une fois, les exemples étrangers montrent bien qu’une langue neutre ou égalitaire ne change absolument rien. L’éducation est l’affaire de tous certainement mais je suis sûr que le concept d’égalité est bien plus facile à faire passer et comprendre que le point médian.

      La féminisation de la langue est un des derniers trucs à faire quand le reste est acté. Il faut d’abord combattre les actes d’irrespect et les inégalités les plus graves et les plus criantes pour ensuite s’attaquer au reste. Pas l’inverse. Le point médian n’aidera pas les femmes à gagner autant que les hommes ou avoir les mêmes postes à haute fonction. Par contre une égalité comme celle-là aidera bien mieux à modifier le langage et la représentation de la femme dans la culture.

      PS : toutes mes confuses pour l’erreur des Brontë. Mais dire que toutes les écrivaines ont du écrire sous couvert de masculinité (et l’anonymat a aussi été utilisé par des hommes), c’est oublier toutes les grandes femmes de la littérature à commencer par Christine de Pisan.

    • @ankh, naaaann mais arrêtes tu me fais trop rire, tu vas gagner le #bingo_féministe, je devine que par fierté tu ne changeras pas d’un iota la voie que tu t’es tracé tout seul, tu as même su planifier les différents stades de libération des femmes, coool man, elles n’attendaient que toi. #mansplaining

    • Je ne sais malheureusement que répondre à cela. Je ne donne que mon opinion envers un combat que je trouve personnellement contre productif et qu’il y a bien d’autres choses à faire avant cela. Mais je suppose que par fierté aussi, tu ne changeras pas d’un iota la voie que tu t’aies tracée toute seule et continuera à militer pour le point médian avec velléité. L’émancipation complète de la femme passe aussi, et sans doute surtout, par un mouvement féministe cohérent qui ne s’arrête pas au politiquement correct des phrases mais va vers ce qui fait sens. Enfin, qui suis-je pour tenter de dire à une féministe ce qu’elle devrait faire. Ça me désole juste qu’aujourd’hui on en arrive à un éclatement du combat pour la femme qui va des Femen à un féminisme de consommation qui prône de « mieux se sentir soi-même et devenir une personne plus forte » comme l’explique très bien Nina Power (http://libcom.org/files/onedimensionalwoman.pdf).

      Et si les femmes sont les premières à devoir défendre leurs libertés et l’égalité avec les hommes, on a aussi notre rôle à jouer et les nouvelles générations d’hommes sont la clé d’un changement de mentalité. Mais là encore si on s’amuse avec des points et des néologismes, on est pas prêt d’y arriver. #justsaying

    • C’est tout de même insensé de voir à quel point demander de mettre un truc si petit dans une phrase · peu faire bondir un homme !!
      Et non, justement, la voie ne s’est pas tracée toute seule, c’est à force de supporter des discours aussi épuisant que le tien que je me suis dit que j’en avais marre de les entendre sans rien faire. Et que j’ai donc recherché la compagnie de gens qui ont envie de réfléchir à cette question et avec lesquels je n’ai pas l’impression de devoir tout réexpliquer à chaque fois pour avancer. Et non, le point médian n’est pas une finalité dans le féminisme. Tes menaces de si on ne dépasse pas le point médian ou si on le met pas avant ci ou avant ça, on aura pas de femmes libres je trouve juste que c’est risible, parce que ce n’est pas moi qui tient ce discours, qui tourne autour de ton imaginaire de possession de la langue, du territoire qui la fabrique, de sa représentation et de sa politique. Et par ta pathétique défense tu me prouves que j’ai raison de continuer à demander que les tracts et les invitations pour le logiciel libre se conjugue aussi au féminin.

    • Voila, j’ose ma première intervention, sur un sujet hautement polémique en plus... quel courage ce soir !!!

      Si je suis assez d’accord avec @ankh pour dire que changer l’écriture de la langue française en y introduisant une féminisation quel qu’elle soit ne réglera pas le problème du sexisme, je ne suis pas d’accord pour dire qu’il s’agit d’une lutte secondaire, voire accessoire.
      La langue française (comme toutes langues d’ailleurs) est le reflet de l’évolution de notre société. Le dictionnaire n’ajoute t il pas chaque année de nouveaux mots pour s’adapter ?
      A partir de là, nous pouvons nous questionner sur ce refus manifeste de se pencher sur la féminisation de la langue française ?

      Parler est la première chose que nous apprenons aux enfants et des mots employés, par les parents/encadrant.e.s/éducatrices.eurs/prof/, découle une création de la pensée et de l’imaginaire de l’autre, être sexué.e différent.e de nous (pour plus de renseignements reportez vous aux grands pontes de la psycho de l’enfant...je détaille plus si vous voulez :) ).
      La parole étant un reflet du monde que nous proposons aux enfants, on peut penser qu’en leur offrant un reflet égalitaire femme/homme, ils intégreront cela dès leur plus jeunes âges comme un fait acquis.
      De là nous pouvons imaginer/espérer qu’en apprenant dès le plus jeune âge à nos enfants à respecter l’autre (quel qu’il soit, excusez moi d’y mettre aussi le respect des origines...), nous pourrons créer une société plus égalitaire. Alors, non ! le langage et ses modifications ne sont pas secondaires.
      bref, le mot c’est la vie...

    • C’est intéressant de voir que la critique d’un truc si petit dans une phrase peu te faire bondir. Pour être clair sur un point, je suis tout autant que toi pour l’égalité homme-femme car l’inégalité que l’on connait aujourd’hui et que nos ancêtres pouvaient connaitre encore plus est insupportable et non-fondée. Nous avons le même but et idéal, on est juste pas d’accord sur les moyens d’y arriver et c’est ce que je déplore dans les mouvements féministes actuels. C’est qu’aujourd’hui ça devient tout et rien. Pratiquement tout est matière à dénoncer une domination de l’homme sur la femme (comme l’urbanisme de la rue il n’y a pas si longtemps).

      Les mentalités évoluent doucement grâce à des hommes et des femmes qui se sont battus puis surtout grâce à de nouvelles générations qui ont intégré l’idée de cette égalité comme quelque chose de normal et naturel. Et plus de gens trouveront ça normal plus l’égalité sera de fait. Mais cela passe par l’éducation des parents et de l’école. Et c’est sur ces deux points qu’il faut, je pense (parce que oui j’ai aussi le droit d’avoir mon idée sur comment faire avancer l’émancipation de la femme), porter l’attention et l’effort.

      Pour répondre à @Corinne2, certes le langage est important mais comme l’a dit Odillon, cela ne s’arrête pas à l’orthographe. L’éducation (après les parents) doit jouer un rôle extrêmement important mais non pas en complexifiant l’orthographie des mots (imaginez les dictées en primaire : Mes ami·e·s sont allé·e·s dans un parc et se sont bien amusé·e·s)

      Donc oui pour moi l’orthographe et la féminisation de la langue française sont loin d’être des priorités car ce n’est pas parce qu’on a tous appris avec une langue masculine qu’on est aujourd’hui anti-féministe. Ce blog le prouve. C’est bien qu’il y a eu d’autres facteurs qui nous ont permis de comprendre cette lutte et de nous y engager.

      En étudiant des textes d’écrivaines, en parlant de la vie des grandes figures féminines de notre histoire mais aussi en dénonçant et en expliquant les plus grandes attaques à la femme (des pubs sexualisés, au sifflement envers Madame Duflot en robe à l’Assemblée), on peut contribuer à donner une meilleure image de la femme et de sa place légitime dans la société. Et c’est par cette apprentissage et en donnant des clés de lecture du monde, en sensibilisant sur la lutte pour l’égalité et le pourquoi du comment qu’on a fait avancer les grandes causes au 20e siècle (comme celle des femmes, du racisme et des homosexuels) et non pas avec une réforme de la langue. Ce n’est pas parce que de nouveaux mots vont exister que les gens vont les utiliser (bombasse est dans le dictionnaire d’ailleurs...). Enfin bref. Attaquez les tracts et les invitations et nous verrons bien le résultat.

    • Juste une question de l’ignorante que je suis, mais les femmes citées plus hauts, n’ont elles pas fait progresser la causes féministes qu’à partir du moment ou elles ont publiées sous leurs noms de femmes ?

      PS pour @ankh : feministe, je ne suis point. Seulement une femme qui s’interroge...

    • @aude_v : une petite précision, tu as un problème avec « he » et « she » ou « his coat » "her coat" ? D’ailleurs ça me fait penser à « History » = « his story », je ne sais pas s’il y a une explication logique mais ça peut relever du même ordre que « homme/Homme »="humain".

      En tout cas ces débats me font beaucoup cogiter, et je crois qu’il me reste encore un souci avec la neutralisation du langage de mes textes, c’est que même si je suis d’accord qu’il y a convergence de luttes, la neutralisation du langage joue sur la forme du texte (même si les implications sont profondes). Un peu comme si des anglais se mettaient à écrire en #Espéranto pour lutter contre la domination anglosaxonne comme langue universelle. Bien sûr un texte neutralisé est plus facile à lire qu’un texte en espéranto, mais je trouve clairement un texte neutralisé plus difficile à lire, et du coup cette revendication saute aux yeux au détriment de ce qu’il y a écrit dans le texte, certaines fois. Un peu comme les anarchistes qui écrivent leur texte en blanc sur fond noir et ça pique les yeux. Mais je suis conscient qu’il ne s’agit pas de pousser vers un côté mais plutôt de rééquilibrer au milieu un langage chargé idéologiquement.

      Je crois que pour le moment je vais faire un compromis et essayer de voir à quel point je peux neutraliser sans que ça ne se voit ou s’entende, mais en espérant que ça se ressente (par exemple en utilisant les adeptes ou les enthousiastes de la permaculture au lieu des permaculteurs ou d’une forme féminisées).

    • Je sais très bien que je ne suis pas en terre amie ici et que de toute façon quand on est un homme, les questions de féminisme sont délicates puisque nous sommes plutôt considérés comme l’ennemi. Si vous vous attaquez à tous les hommes qui se disent eux-aussi pour l’égalité homme-femme vous ne faites qu’exclure la moitié de la solution au problème.

      Je n’ai pas à dire qui doit faire quoi, je donne mon opinion sur une chose qui ne me parait pas prioritaire. Même en ayant lu ces deux articles, je ne trouve pas de pertinence dans la démarche. Les faits sont là, la société anglaise n’est pas fondamentalement moins sexiste parce qu’il utilise spokeperson plutôt que spokeman.

      Ce que je conteste c’est simplement le surajout d’accord pour les mots. Qu’on utilise des périphrases, d’autres formulation. On peut dire : « Tout le monde est bienvenu et invité à venir participer ». Mais encore une fois, selon moi ça ne change rien. Et si des études prouvent le contraire alors j’aurai tord et je suis prêt à l’admettre.

      Pour information j’ai lu les deux billets avant qu’on le requiert, parce que ces questions m’intéressent et que j’y suis sensible mais je ne me prends absolument pas pour un donneur de leçon ni en linguistique, ni en littérature. Mais je suis un mec et sur un blog féministe tout ce que je dirais sera retenu contre moi d’une façon ou d’une autre (d’ailleurs la majorité de mes propos n’ont pas été pris en compte ou simplement attaqués sans autre formes de procès).

      Conclusion : je vais, enfin (parce que bon autant le faire vu qu’on m’en accuse déjà), faire mon donneur de leçon en vous disant que le féminisme n’arrivera jamais à rien s’il ne s’ouvre pas aux hommes comme le combat contre l’abolition des privilèges s’est fait de concert avec de nombreux membres de la noblesse et du clergé à la fin du 18e siècle.

    • La plupart du temps, un texte n’est pas fait pour être lu à l’oral. Donc la question piégée qui consiste à demander « mais comme ça se lit votre truc ? » n’a même pas lieu d’être. Quand mes yeux voient imprimé le mot « tou⋅te⋅s », je ne le prononce pas à l’oral dans ma tête. Je le considère d’emblée comme signifiant « tout le monde, filles et garçons mélangé⋅e⋅s ».

      À l’oral, il est souvent possible de prendre plus de temps et de dire « venez toutes et tous à notre manifestation ».

      Le fait de modifier certaines formulations ne change pas la société comme ça en claquant dans les doigts, mais c’est un signe d’inclusion forte et explicite lorsqu’il est utilisé par des hommes à destinations des femmes (dans l’autre sens aussi mais c’est moins fort).

      Cela signifie très explicitement : notre réunion est peut-être organisée par des hommes, mais nous appelons clairement tout le monde — oui y compris vous les femmes ! (ou ceux qui se considèrent comme femmes) — à venir participer aussi.

      Pourquoi se priver d’être explicitement inclusif quand on est un homme qui invite « tout le monde » ?

      Quand on sait le pourcentage de femmes dans plein de milieu, logiciel libre, réunions politiques, etc, et bien obligatoirement le fait de n’écrire qu’au masculin décrit effectivement la réalité du terrain.

      À l’inverse, le fait de marquer explicitement des ajouts, des préfixes, destinées aux femmes, est donc un geste politique qui fait très concrètement bouger des choses dans les têtes de certaines femmes qui le lisent : elles se sentent invitées aussi de manière explicite (je répète ce mot inlassablement car c’est important), sans devoir réfléchir et se demander si oui ou non elles doivent se considérer comme invitées lorsque c’est masculin.

      Car c’est aussi ça la culture pernicieuse et que n’ont jamais à subir les hommes, fussent-il pour l’égalité : se demander en permanence si on est légitime à participer à une action.

      Un homme, qu’il lise « tous » ou « tou⋅te⋅s », par défaut se sentira toujours légitime pour venir et participer à une action. Ce n’est donc pas à des hommes qu’il faut demander l’avis si c’est bien ou pas d’utiliser ça. Ce sont aux femmes de dire si, lorsqu’elles lisent ces textes, elles se sentent « mieux invitées » qu’avant. Pour moi, l’avis d’un homme n’est pas pertinent sur ce sujet-là, car ce geste n’est pas destiné à l’aider lui.

      Par ailleurs, le fait @ankh que TU considères que les féministes te considèrent comme un ennemi est assez révélateur de ton incompréhension du féminisme. Il faut quand même remarquer qu’à peu près aucune féministe n’a jamais dit ou écrit cela (ça doit arriver mais c’est très rare), alors qu’au contraire, ceux qui emploient le mot « ennemi » et font des assimilations à des logiques guerrières sont souvent des hommes ne comprenant pas le féminisme.

      Les féministes ne considèrent pas les hommes comme des ennemis, mais en revanche elles considèrent presque toujours les hommes comme étant moins pertinents et moins légitimes lorsqu’ils parlent des problèmes des femmes. Cela n’a rien à voir avec être contre les hommes.

    • @ankh Je pense que le problème n’est pas que tu sois un homme ou méchant, le problème c’est que tu fais partie du sexe dominant comme moi et qu’à cet égard tu jouis de privilèges même si tu ne les as pas voulus ou que tu les combats. Et ça commence tôt, puisque j’ai lu que même à la garderie on s’adresse plus aux garçons et on commence à valoriser des comportements de prise de la parole ou de l’espace plus que pour les petites filles. On va pas te dire (ou moins) que tu es négligé, que tu as un gros cul. Tu as moins de chance de te faire agresser, tu as eu ton job peut être en partie parce que tu es un homme. Ça ne fait pas de toi un méchant, mais forcément tu n’es pas bien placé pour dire aux femmes et aux féministes que la façon dont elles organisent leur lutte est mauvaise, pas optimisée, etc. D’une part parce que tu ne peux pas avoir le même vécu, et qu’ensuite tu prends un espace au détriment des femmes, comme nous les hommes sommes habitués/encouragés à le faire depuis toujours. (d’ailleurs j’ai remarqué qu’il y a toujours un connard à la fin de n’importe quelle conf pour monopoliser la parole 20min pour s’entendre parler - pas que je te traite de connard hein).

      C’est un peu comme lorsqu’on va expliquer aux paysans des pays pauvres pourquoi ils sont miséreux et comment s’en sortir. Comme ces agronomes occidentaux qui savent mieux que les populations locales complètement détruites par nos assauts comment bien faire pousser leurs récoltes.

      (d’ailleurs, est-ce que je fais du #mecsplication avec mon message ?)

    • @ankh ce n’est pas le féminisme qui doit s’ouvrir aux hommes mais les hommes qui doivent s’ouvrir au féminisme. Cela résume très bien la discussion présente : toi tu es estime qu’on doit se ranger à tes arguments, des arguments qui réfutent ce que nous, féministes, dénonçons pour faire en sorte que les comportements changent. Le langage fait partie de notre culture, il est porteur d’idées et de sens. On ne te considère pas comme un ennemi (ça c’est la parano classique des mecs un peu butés) mais comme un individu appartenant à la classe dominante et qui refuse d’entendre les revendications des femmes.

    • @RastaPopoulos je n’ai pas dit que je toutes les féministes me considéraient comme un ennemi mais seulement ici, dans la véhémence des propos. Si je relis mes messages, certes j’ai été un peu trop catégorique dans ma formulation mais jamais plus. Je sais bien que toutes les féministes (voire une majorité j’espère) ne considère pas le genre masculin comme l’ennemi à abattre mais je pense qu’on doit aussi être intégré et bien plus qu’aujourd’hui, à l’évolution du combat pour l’égalité.

      Il y a un travail à faire, j’en conviens tout à fait, pour inclure plus qu’on ne le fait, les femmes dans tous les domaines et cela passe par une meilleure communication d’une part mais aussi un volontarisme de la part des femmes. Refusez d’aller à cette conférence sur le logiciel libre du fait d’une non-féminisation de l’invitation n’est pour moi pas une bonne solution car d’une part cela renforce la non-présence féminine à cette conférence et de deux, la conversation directe est bien plus efficace que le dialogue écrit pour confronter les idées. Mais là encore je vais passer pour un donneur de leçon.

      @Nicolasm explique mieux que moi le problème de la neutralisation et pour ma part, quand je lis un texte, je le lis à l’oral dans ma tête donc oui la typographie est importante et peut gêner la lecture, d’autant que le texte est long voire complexe (articles scientifiques, romans, etc.).

      Edit @Odilon : je n’estime pas que vous devez vous ranger à mes arguments, il semble simplement que s’ouvrir au féminisme signifie être d’accord avec tout et ne rien contredire. Ce que je trouve contre-productif et non incitatif. Si on veut que les comportements changent il faudra soit imposer ces changements tels quels, soit ouvrir la discussion pour tenter d’en faire accepter l’idée mais aussi risquer de devoir faire des compromis pour avancer. D’après ce que lis ici, la première solution semble envisager car si vous pensez que je ne semble pas enclin à modifier ma vision des choses (ce qui commence pourtant à se faire), vous non plus. On est parfaitement dans le problème actuel de la lutte féministe qui apparait fermé et agressif (les Femen n’ont pas arrangé les choses) comme le montre le vocabulaire utilisé ici aussi.

      Personnellement il me semble logique que les hommes soient tout autant impliqué et invités à s’impliquer tout autant que les femmes car ils sont en bonne place pour briser les privilèges et faire leur possible pour plus d’égalité (en tant que parents au premier plan).

    • @ankh :

      Si on veut que les comportements changent il faudra [...] aussi risquer de devoir faire des compromis pour avancer

      Peut être que cette phrase peut résumer ce qui s’est dit jusque là ? A savoir qu’une femme se plaint de ne pas se sentir intégrée dans une invitation faite par un homme à tous mais pas explicitement aux femmes dans un milieu très masculin. Et pas écoutée quand elle propose une solution qui consiste à neutraliser/féminiser l’invitation. Et qu’un homme vienne lui dire de faire des compromis et de ravaler sa proposition pour faire avancer le féminisme.

    • @aude_v, alors je viens de faire une recherche dans l’application « Table de caractères » qui liste tout l’unicode.

      Il se trouve que le AltGr+Maj+. sous Ubuntu produit le caractère DOT OPERATOR (U+22C5), utilisé notamment en mathématique pour la multiplication. Et non pas MIDDLE DOT (U+00B7) qui est un autre caractère.

      Par défaut, dans toutes les applications que j’utilise, ces deux caractères sont hyper-méga-proches (pas tout à fait, effectivement, quand ils sont côte-à-côte ils ne s’alignent pas pareil, mais pas au point d’être si différents que tu le signales !).

      Je ne sais pas si cela a un rapport avec InDesign, mais peut-être plus par rapport à la police utilisée dans votre journal. En effet, il se peut que le DOT OPERATOR soit affiché énorme comme tu le dis, y compris dans LibreOffice, à partir du moment où tu affiche ton texte avec la même police utilisée dans InDesign pour votre sortie. Car une fois tapé et enregistré dans un texte, le caractère choisi ne change à priori pas : celui que tu as tapé restera U+22C5 tout du long du processus. Mais chaque police décide d’afficher ce numéro de caractère comme elle veut.

    • Sur DaFont, la page de test de cette police me dit qu’elle ne contient pas du tout le « point opérateur » : ça met un rectangle barré à la place du caractère.

      Alors soit vous avez une autre version d’Averia qui contient le point opérateur mais sous forme de gros point moche. Soit c’est InDesign qui transforme ça en autre chose quand il s’aperçoit que la police de ne connait pas le caractère.

      Et non je n’ai pas (encore) trouvé de raccourci pour le vrai point médian.

      http://www.dafont.com/fr/averia.font?text=Point+m%E9dian+%3A+%B7+%2F+Point+op%E9rateur+%3A+%26%238901

    • J’aime la généralisation à outrance, comme si tous les gynéco étaient violent, toutes les boites avaient un dress code sexiste, tous les garagistes étaient sexistes et affichaient des affiches de pin-up, tous les mecs sifflent les femmes dans la rue, tous les mecs n’aiment que les femmes à forte poitrine... Nan vraiment je suis de bonne volonté mais entendre ce discours réducteur et généraliste sur les hommes m’exaspère (bien que le poème soit bien entendu généralisant pour toucher, j’entends bien). Mais ça doit être aussi, sans doute, une technique pour faire comprendre le discours réducteur et généraliste que peuvent subir certaines femmes (et oui parce que toutes les femmes ne sont pas non plus opprimées par des maris et des petits copains macho et dominateurs).

      Et concernant l’objectivation des hommes suffit de regarder la publicité (souvent pour du parfum) qui montre l’homme comme un corps musclé, sans poil, et sans aucun doute aussi photoshopé que les pubs avec des femmes. C’est un problème sociétal du rapport au corps, pas juste envers le corps féminin. Je suis allé dans des boites anglaises où la dernière musique était faite pour que les mecs enlèvent leur t-shirt pour exhiber le torse musclé et imberbe. Et je ne parle pas des codes du porno.

      Mais pour vous répondre @intempestive, j’ai bien compris, je ne suis juste pas d’accord sur la manière de faire et diffuser le message, c’est tout.

    • Nan nan, pas des gynécos violents, mais violeurs, des gynécos qui ont bien compris la #culture_du_viol dans laquelle ils évoluent et où ils peuvent exercer leurs pouvoirs. Je comprends que cela te soit difficile de mettre des mots exacts quand tu ne peux pas imaginer que cela t’arrive mais ne compare pas un viol à un torse imberbe, c’est assez malvenu.

    • toutes les femmes ne sont pas non plus opprimées par des maris et des petits copains macho et dominateurs

      Je vais essayer juste encore une fois de te faire comprendre que la problématique féministe n’est pas aussi simpliste. Ce serait pourtant bien : on se marierait avec un Monsieur qui passerait l’aspirateur en souriant et pof on parlerait plus de féminisme, qu’est-ce qu’on irait mieux, dommage que Madame travaille dans le #logiciel_libre ça casse l’ambiance. Mais je vais juste rappeler un seul chiffre : une femme meurt tous les 3 jours en France sous les coups de son compagnon. Tu peux maintenant imaginer l’iceberg de violences pour toutes celles qui ne meurent pas de suite. Et sur le dessus de la pyramide tu as la réification de la femme et de son ventre qui appartient à l’état.

    • Et encore la généralisation à outrance... 25 000 viols/an (http://www.sosfemmes.com/violences/viol_chiffres.htm) en France c’est énorme et inacceptable mais faut arrêter avec cette culture du viol qui ne représente que 2900 personnes violeuses ! Soit 0.009% de la population masculine (j’ai sans doute oublié un zéro supplémentaire). Ça suffit merde ! Il y a des tonnes de médecins gynéco qui font très bien leur travail et qui essaie même de s’améliorer pour plus de confort et de respect (http://rue89.nouvelobs.com/rue69/2014/01/11/examen-a-langlaise-nest-obligees-decarter-les-cuisses-chez-gyneco-2)

      Stop aux généralisations, ça crédibilisera un peu plus le propos.

    • Iceberg ?
      http://www.liberation.fr/societe/2012/10/23/400-000-femmes-victimes-de-violences-conjugales_855458

      400 000 femmes ça fait 1% de la population féminine française. C’est déjà trop mais un discours comme le tiens fait oublier que pour 99% des femmes, ça se passe pas trop mal dans leur relation et heureusement j’ai envie de dire ! On est pas non plus dans un pays d’hommes primates qui tapent leurs femmes ou copines bordel !

      Il faut combattre ces violences mais ne pas oublier qu’elle concerne une minorité et tant mieux j’ai envie de dire, l’inverse serait hautement plus grave.

    • Donc pour toi 400 000 femmes victimes de violences physiques ou sexuelles tous les deux ans c’est une minorité, mais tu te fous pas du monde là ?

      …victimes, dans les deux années précédant l’enquête, de violences physiques ou sexuelles…

    • Mais oui, 1% de la population féminine tous les 2 ça reste minoritaire, c’est un fait, et tu peux le tourner dans tous les sens que tu veux, 1% ça fera jamais 50 ou 60%. L’intéressant serait toutefois de savoir combien de femmes sont victimes de violence au moins une fois dans leur vie. Ca nous éclairerait mieux sur l’étendu du pouvoir mais avec le chiffre qu’on a oui, c’est une minorité.

      et @intempestive ce n’est pas une culture du viol mais du harcèlement sexuel, qui est un délit et non un crime. Tu vas pas traiter les violences verbales et physiques de culture du meutre, c’est pareil. Je ne fais pas de minimisation, je me base sur les faits pour arrêter de noircir le propos et de généraliser des comportements minoritaires (et encore une fois, HEUREUSEMENT minoritaires). Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas les combattre, au contraire. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas les dénoncer, au contraire. Mais cela veut dire qu’on arrêter de parler de culture du viol et autres généralisations sur le comportement de la gent masculine.

    • @nicolasm Oui il y a des « mais » pour bien montrer la part de ces violences dans la réalité de la société. 400 000 sur 30 000 000 c’est pas pareil que rapporté à seulement 1 million. Un chiffre seul, sans contexte, ça ne dit rien. D’où le « mais » qui ne contient aucune volonté de diminuer l’intolérabilité de ces violences et la nécessité de les combattre.

      @Odilon
      L’Europe c’est pas la France, nulle doute que les pays de l’est européen connaissent une bien plus forte violence faite aux femmes. Et avoir le chiffre serait mieux qu’un conditionnel.

      Mais encore une fois, j’aurai pas du vous apportez les chiffres réels, vous permettant de rester dans ce monde où le viol et la violence des hommes envers les femmes semble régner en maitre. Désolé pour le retour à la réalité.

    • Mais enfin 1% de femmes agressées tous les deux ans ça fini par faire près de 20% de femmes sur quelques dizaines d’années ! Arrêtez de ne pas vouloir voir la réalité en face, vous vivez dans des milieux extrêmement privilégiés, tant mieux pour vous. Et quand je parle du sommet de la pyramide c’est toute cette forme d’autorisation à minimiser les violences faites aux femmes et à considérer que ce n’est pas un problème majeur ! Et même, à quoi bon soupeser et comptabiliser de telles choses, n’est-ce pas suffisant que certaines personnes se déclarent opprimées pour reconsidérer votre position ?
      J’arrête là la discussion parce que je suis à bout et révoltée de tant de mépris.

      #androcentrisme

    • Il y a vraiment un problème de communication. Soit tu ne lis pas mes messages, soit tu refuses de les comprendre. A aucun moment je ne minimise ces violences ou dit que ce n’est pas un problème majeur, je dis juste qu’elle ne concerne pas toute la population féminine (sachant que non, ça ne devient pas 20% après 20 ans car malheureusement les violences arrivent souvent aux mêmes femmes). Et oui il faut comptabiliser pour comprendre ce phénomène et savoir comment y répondre. D’où ces chiffres que tu as toi même utiliser et donner.

      Les femmes victimes de violence doivent être défendu et protéger ! On est complètement d’accord avec ça. Je conteste simplement ta vision noire et généralisée de la société française. Point. Mais c’est plus facile de m’accuser de choses que je n’ai pas dites sans même lire mon propos.

      Bref, voilà malheureusement un autre non-échange.

    • @ankh Un ami sarthois me confiait la semaine dernière que toutes ses amoureuses avaient subi des violences sexuelles quand il les avaient rencontré. Ce n’est pas un homme qui cherche l’aventure, mais tout de même, ça fait quelques femmes à cinquante ans passés ! Je connais plusieurs femmes qui ont subi des violences sexuelles sans jamais les avoir dénoncer.

    • Mon pauvre @ankh, mais tu ne vois pas qu’en te faisant le comptable des violences faites aux femmes tu te ridiculises, tu vas pinailler sur des chiffres qui concernent des PERSONNES qui se sont faites cogner. 1 femme ou 1 femme et demi qui meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon ce n’est pas suffisant pour ton discours. Il t’en faudrait 50 à 60% qui se fassent casser la gueule, un peu comme pour les élections ? 52% et ce sera bon ! tu pourras peut-être considérer que cette société véhicule l’idée que les femmes sont consommables et que la #culture_du_viol sous-tend les rapports qui s’établissent avec elles depuis leur enfance ?

      Je te cite :

      Mais oui, 1% de la population féminine tous les 2 ça reste minoritaire, c’est un fait, et tu peux le tourner dans tous les sens que tu veux, 1% ça fera jamais 50 ou 60%.

      Muriel Salmona « La réalité des violences sexuelles est l’objet d’un déni massif »
      http://www.humanite.fr/tribunes/muriel-salmona-la-realite-des-violences-sexuelles-548298

    • Allez je vous fais une dernière faveur en vous apprenant la différence (subtil j’en conviens) entre minoritaire et mineur.

      Un problème minoritaire comme celui-ci n’est pas, comme vous essayez de me le faire dire, un problème mineur. Ces femmes (et ces hommes !! Il y en a 130 000 recensés dans la même enquête !!!) sont des personnes qu’il faut défendre (mais j’ai l’impression que vous ne lisez pas mes phrases) et protéger et punir gravement leurs auteurs. Encore une fois (je vais me lasser) on est complètement d’accord.

      Mais bon, si je suis votre discours il ne faudrait pas non plus dire que les sans-abris sont 180 000 en France mais ça permet de voir l’ampleur du phénomène et donc d’avoir des moyens plus efficaces de leur combattre ou le résorber et de cibler plus efficacement les aides et la prévention.

      Mais bon, je vous ai perdu dès que j’ai dis 1% et le reste de mon propos ne serait ni lu, ni entendu. Dommage.

    • Finalement tu dis la même chose depuis le début, y a juste le vernis qui est parti. Oui les femmes c’est malheureux blabla mais arrêtez d’être des victimes et puis les hommes aussi d’abord et puis c’est pas tant que ça et vous vous organisez mal et puis je vais vous dire et poussez vous de là. A croire que le féminisme devrait être la lutte pour la discrimination des hommes par les femmes.

    • Elle est #énorme cette discussion ! On a tout. Y compris le mec caricatural, et qui ne s’en rend pas compte (comment c’est possible de parvenir à toujours en avoir UN ?). Le tag #mecsplication est passionnant à lire ! Et je ne vais faire que confirmer ce qui a été bien mieux précédemment dit par les intervenantes : tout est politique, y compris le choix de féminiser ou pas sa phrase, ses mots, son propos, l’orthographe même, carrément.

    • Depuis cet échange, et ceux assez vifs voire éprouvants en privé qui ont suivi avec des adhérent·es de l’association, il faut reconnaitre le progrès, les mails que je reçois maintenant prennent en considération l’invitation explicite faites aux femmes, pas tous malheureusement, mais un nombre certain

      Cet événement, comme toutes les activités de ---, est ouvert à toutes et tous, membre de l’association ou non.

      ou

      Le groupe d’utilisatrices et utilisateurs de Logiciels Libres de ---

      Par contre, le dernier mail, que dalle, rien, c’est parce que c’est branché professionnel surement …

      … à destination de tous les professionnels intéressés…

      … un événement gratuit et ouvert à tous, …

  • Nicolas bave encore..
    Je veux pas défendre Hollande, mais franchement, cette attitude consistant à dénoncer la paupérisation des français et dans le même temps marteler ses vieux dogmes libéraux qui aggraveront la pauvreté, c’est affligeant. Tout comme le martèlement de ces vieux poncifs apocalyptiques pour appeler à démanteler l’Etat, et assouvir le fantasme absolu du libéral pourri par le fric : « payer moins d’impôts »..

    La dégradation accélérée des services publics. Alors que la dépense publique atteint 57 % du PIB et que plus du quart de l’emploi relève de la fonction publique, la qualité des services rendus par les administrations s’effondre. C’est particulièrement vrai de la sécurité, qui constitue le premier des droits de l’homme. L’explosion de l’insécurité et de la violence, dont Manuel Valls ne nie plus la réalité, n’épargne aucun citoyen ni aucun territoire : elle frappe les classes moyennes, les campagnes, les établissements scolaires, les hôpitaux... La paix civile n’existe plus dans un pays où l’État a perdu le contrôle, de manière sans doute irréversible, de zones et de populations entières, à l’exemple du nord de Paris, de Marseille ou de la Corse. De même, toutes les enquêtes soulignent la chute des performances du système de santé ou de l’éducation, qui, en Europe, occupe désormais la queue du peloton. Plus les impôts augmentent, moins l’État fonctionne.

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/hollande-invente-la-quadruple-peine-19-09-2013-1732942_73.php

    #mauvaise_foi #libéralisme #propagande #editocrates
    #baverez

  • Commentary: Nonproliferation Misinterpretation | The National Interest
    http://nationalinterest.org/commentary/nonproliferation-misinterpretation-8780?page=show

    In a recent piece for Foreign Policy, former Obama Iran hand Robert Einhorn argues that Iran should not be allowed to enrich uranium because he feels Iran is not in compliance with its Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) obligations, saying:

    [W]hat is not debatable is that Iran has forfeited—at least temporarily—any right to enrichment (and reprocessing) until it can demonstrate convincingly that it is in compliance with its NPT obligations.

    While this is something Einhorn may wish to be true, it is not correct on several levels.

    «Mauvaise interprétation» ou #mauvaise_foi ?

    #TNP #nucléaire

  • Si mes communications sont chiffrées, suis-je plus particulièrement ciblé ?

    Deux points de vue sur la question, un juriste et Phil Zimmerman (oui, celui de PGP).
    NB : la question ne concerne que des « United States person » puisque pour les autres, la #NSA ne connait aucune limitation…

    Le tout s’appuie sur un des documents diffusés par Snowden et publié par le Guardian Procedures used by NSA to minimize data collection from US persons
    http://www.guardian.co.uk/world/interactive/2013/jun/20/exhibit-b-nsa-procedures-document
    Dans lequel il est explicitement indiqué que le chiffrement d’une communication invalide toutes les limitations de durée de conservation (5 ans).

    (On y lit aussi, implicitement, que la NSA peut TOUT stocker

    The communications that may be retained include electronic communications acquired because of limitations on NSA’s ability to filter communications.

    Does using encryption make you a bigger target for the NSA ? | TechRepublic
    http://www.techrepublic.com/blog/security/does-using-encryption-make-you-a-bigger-target-for-the-nsa/9698

    Pour le juriste, c’est clair, la NSA peut (ou pourra) tout lire à livre ouvert.

    Okay, Tyler, now the tough question: “If I start encrypting my email, doesn’t that mean I’m more likely to attract NSA attention?” Tyler had this to say:

    I’ve spoken to security researchers who believe all modern encryption methods have been broken — encryption is dead. If you rely on that assumption, plus the knowledge that encrypted files are being stored indefinitely, then encryption is indeed asking the government to investigate.

    Pour Zimmerman, évidemment…

    Phil firmly believes that PGP and Silent Circle are not breakable. He designed both.

    et sur la question, sa position (il a été interviewé il y a un an)

    To get things rolling, I mentioned to Phil that readers are concerned encrypting digital communications will attract the NSA’s attention, not something in their best interest. Phil answered by asking if I remembered the movie, I am Spartacus ? I said I did; it had a great cast of actors.

    Phil next zeroed in on the scene where everyone stood up, everyone said they were Spartacus, all wanting to remain steadfast in their solidarity. Phil then drove the point home saying that is what everyone needs to do right now, stand up and retake their privacy.

    http://www.youtube.com/watch?v=-8h_v_our_Q

    Il est gentil, Philou, mais il oublie que, dans le film ( Spartacus , de Kubrick, 1960), juste après tous ces braves Spartacus finissent sur une croix…

  • • Veni, vidi, Vinci !
    http://www.fakirpresse.info/Veni-vidi-Vinci,574.html


    À l’occasion de la mort de deux d’entres eux on découvre que certains salariés travaillant sur le chantier du stade de Nice de Vinci sont payés 610 euros par mois pour 40 heures par semaine de travail soit 2 700 fois moins que son PDG…
    Vinci c’est aussi, entre autres, Notre-Dame des Landes…
    #vinci #injustice #mauvaise_foi

  • Pour Boutin, le mariage homo, « c’est la fin des droits de l’homme » - Lelab Europe1
    http://lelab.europe1.fr/t/christine-boutin-estime-qu-avec-le-mariage-homosexuel-ce-qui-est-en-ma

    Le problème du mariage homosexuel, c’est que c’est le faux nez de la fin des droits de l’homme dans la République française. C’est beaucoup plus important et ça dépasse le problème de l’homosexualité.

    Christine Boutin fact #homophobie #mauvaise_foi #WTF

  • Des enfants illettrés s’éduquent seuls avec une tablette !
    http://www.numerama.com/magazine/24164-des-enfants-illettres-s-eduquent-seuls-avec-une-tablette.html

    Des membres de l’organisation se sont rendus dans deux villages d’Ethiopie où n’existe aucune éducation scolaire, et ont déposé aux enfants des boîtes en carton scellées par du scotch, dans lesquelles ils avaient mis des tablettes Motorola Xoom. Ils n’ont donné aux enfants aucune instruction, et ont simplement observé, avec la complicité d’adultes du village qui avaient appris à se servir du système de recharge électrique par panneaux solaires.

    En Ethiopie, ils ont rien à bouffer, mais ils ont des tablettes. #mauvaise_foi
    Sans rire, initiative sympa et assez impressionante, même si je doute que ce soit la solution à tous les problèmes :

    « Au bout de quatre minutes, un enfant avait non seulement ouvert la boîte, mais aussi trouvé le bouton on/off (de la tablette) et l’avait démarrée. Au bout de cinq jours, ils utilisaient 47 applications par enfant, par jour. Au bout de deux semaines, ils chantaient les chansons ABC dans le village, et au bout de cinq mois, ils avaient hacké Android »