• Ce que #Mayotte nous dit du traitement de la question des bidonvilles en France
    https://metropolitiques.eu/Ce-que-Mayotte-nous-dit-du-traitement-de-la-question-des-bidonvilles

    Analysant le démantèlement récent des bidonvilles à Mayotte, la politiste Laurie Servières met en lumière l’incapacité de l’État français à gérer la question de l’habitat informel autrement que par la violence. 101e département français depuis l’année 2011, Mayotte est incontestablement aussi le plus pauvre. En 2020, l’INSEE estimait que 77 % de ses habitants vivaient sous le seuil de pauvreté. De la déscolarisation au mal-logement, en passant par l’insécurité alimentaire ou l’accès insuffisant à l’eau, #Terrains

    / Mayotte, #outre-mer, #bidonville, #habitat_informel

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_servieres.pdf

  • #Contrôles_frontaliers : l’ère des #drones

    Le 7 septembre 2023, les préfets du Nord, du #Pas-de-Calais et de la Somme adoptaient un arrêté interdépartemental autorisant l’emploi de #caméras installées à bord d’aéronefs « dans le cadre de la mission de lutte contre l’immigration clandestine en zone Nord ». Il permet, durant 3 mois, l’utilisation de 76 caméras embarquées à bord de drones, #avions et #hélicoptères afin de surveiller une large bande côtière de 5 km s’étendant, hors agglomération, sur 150 km de #Mers-les-Bains à #Bray-Dunes. Peut notamment être mobilisé, pour la #surveillance nocturne, l’avion de la société privée, prestataire de la #police_aux_frontières, habituellement utilisé dans le cadre de missions de sauvetage…

    Depuis qu’un #décret du #19_avril_2023, pris en application de la loi du 24 janvier 2022 relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure, permet la #surveillance_des_frontières par des caméras embarquées « en vue de lutter contre leur franchissement irrégulier », les préfets des départements frontaliers n’ont pas tardé à édicter des arrêtés en série, faisant entrer la surveillance des frontières dans l’ère des drones.

    Le préfet des #Alpes-Maritimes s’est empressé de dégainer le premier. En guise de ballon d’essai, il autorisait, pour la seule journée du 4 mai, la surveillance par drones d’un très large périmètre couvrant le littoral mentonnais ainsi que les abords des postes frontières et des voies ferroviaires. Une semaine après, le 10 mai, le même préfet édictait, pour une durée de 3 mois, deux nouveaux arrêtés couvrant le secteur frontalier et ferroviaire de la commune de Menton, de Breil-sur-Roya, de Sospel et de Castellar.

    Au terme de ces 3 mois, le 10 août, un nouvel arrêté autorisait l’utilisation d’une caméra grand angle et d’une #caméra_thermique, durant 3 mois, pour surveiller, de jour comme de nuit, le secteur de la commune de #Menton. Puis un autre, le 11 septembre, toujours pour 3 mois, en vue de l’utilisation de caméras optiques et thermiques pour contrôler la #vallée_de_la_Roya. À n’en pas douter, ces arrêtés seront renouvelés alors même que la loi exige que la surveillance ne soit pas permanente.

    Le 24 mai, le préfet des #Hautes-Alpes autorisait à son tour, pour 3 mois, la surveillance par drones des points de passage du #Briançonnais. Loin d’empêcher le franchissement des cols alpins, l’utilisation de ces moyens technologiques pousse les exilés à emprunter des itinéraires plus dangereux. Fin août, l’association Refuges solidaires n’a-t-elle pas dû fermer les portes du centre d’accueil d’urgence en raison de saturation ?

    Pour tenter de freiner le déploiement massif des drones, les associations ne sont pas restées passives. Afin de respecter le droit au respect de la vie privée, le Conseil constitutionnel a exigé, dans sa décision du 20 janvier 2022, qu’« une telle autorisation ne saurait cependant […] être accordée qu’après que le préfet s’est assuré que le service ne peut employer d’autres moyens moins intrusifs… ». Cette réserve a permis à des associations locales de contester avec succès, en référé-liberté, un arrêté du 26 juin 2023 du préfet des Pyrénées-Atlantiques autorisant la surveillance par drones, durant 1 mois, d’un large périmètre des communes frontalières d’Urrugne et d’Hendaye. En appel, le Conseil d’État a confirmé la suspension de l’arrêté, estimant que les données produites par l’administration sur les flux migratoires, les caractéristiques géographiques de la zone concernée et les moyens affectés « ne sont pas suffisamment circonstanciés pour justifier, sur la base d’une appréciation précise et concrète de la nécessité de la proportionnalité de la mesure, que le service ne peut employer, pour l’exercice de cette mission dans cette zone et sur toute l’étendue de son périmètre, d’autres moyens moins intrusifs… [1] ».

    Plus récemment, des associations, dont le Gisti, ont contesté, sans succès [2], des arrêtés du préfet de Mayotte d’août 2023 autorisant, jusqu’en novembre, l’utilisation de drones « dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre et de lutte contre l’immigration clandestine » sur un périmètre couvrant 9 communes, pour une superficie au moins égale à 200 km2, soit l’essentiel des zones habitées de l’île.

    Le déploiement de ces technologies de surveillance contribue à la déshumanisation accrue des contrôles frontaliers et à la mise à distance des migrants. Plusieurs indices font néanmoins craindre un développement rapide de ces technologies de surveillance. En mars 2023, la Commission européenne envisageait ainsi, dans une communication sur la gestion intégrée des frontières, de privilégier l’utilisation de drones. Quant à la loi « JO » du 19 mai 2023, elle permet aux forces de l’ordre d’expérimenter, jusqu’en 2025, le traitement algorithmique des images captées lors de manifestations sportives, récréatives ou culturelles – expérimentation qui sera, sans guère de doute, pérennisée à l’avenir et élargie aux contrôles frontaliers.

    Pour surveiller des périmètres plus vastes, il est aussi possible d’effectuer une surveillance des frontières par des drones munis de capteurs thermiques et infrarouge [3], des drones militaires (comme pour le défilé du 14 juillet 2023), des drones en essaim (comme à l’occasion de feux d’artifice), ou même des dirigeables. On peut aussi imaginer des drones équipés de dispositifs d’immobilisation à impulsion électrique (dit « taser ») [4] ou, pourquoi pas, comme Serge Lehman dans F.A.U.S.T. [5], des nano drones permettant de contrôler l’accès des citoyens à un territoire et tenir à l’écart les indésirables ?

    https://www.gisti.org/spip.php?article7132

    #frontières #Calais #justice #frontière_sud-alpine #Alpes #Mayotte #technologie #déshumanisation

  • « Les autorités n’ont pas de places pour eux » : à Mayotte, des centaines de demandeurs d’asile occupent un stade faute de mieux - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53160/les-autorites-nont-pas-de-places-pour-eux--a-mayotte-des-centaines-de-

    Grand angle. Plus de 200 migrants, dont des femmes et des enfants, occupent depuis cet été le stade Cavani, à Mayotte, dans des conditions insalubres. Ces demandeurs d’asile, originaires d’Afrique des Grands Lacs, n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité. Leur statut de demandeurs d’asile leur permet pourtant de prétendre à un logement, le temps du traitement de leur dossier.
    Autour du stade Cavani, à Mamoudzou, des dizaines de tentes se dressent sur les talus qui surplombent le terrain. Des abris de fortune faits de bâches usées, de tissus troués et de morceaux de pagne délabrés, ramassés dans les poubelles de Mayotte. Un peu plus bas, des vêtements sont suspendus sur les grillages qui délimitent le terrain.
    C’est ici que depuis cet été des migrants ont élu domicile. Au fil des semaines, le camp de fortune n’a cessé de grossir : d’une dizaine au départ, ils sont aujourd’hui plus de 200 à dormir dans ce stade. Parmi eux, une soixantaine d’enfants et de femmes, dont certaines enceintes, selon la presse locale. L’une d’entre elles, croisée jeudi 9 novembre par le référent de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) sur l’île , Daniel Gros, arrive presque à terme. La majorité de ces exilés sont arrivés à Mayotte ces derniers mois et attendent la réponse à leur demande d’asile. Ils sont originaires de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda ou encore de Somalie.
    (...) L’accès à l’eau est aussi une gageure dans ce département français confronté depuis des mois à une pénurie d’eau potable. « J’essaye de trouver de l’aide mais je n’y arrive pas », souffle Salma. « Et puis, tout est cher ici ». Les demandeurs d’asile bénéficient chaque mois d’un bon de 30 euros par personne (et 10 euros pour chaque enfant), une somme dérisoire au vu des prix élevés à Mayotte. Pour se procurer de l’eau, les migrants en récupèrent à même le sol, dans les caniveaux et les cours d’eau. Pour se nourrir, ils fouillent les poubelles, mais ne parviennent pas tous les jours à manger à leur faim. Le manque d’hygiène est criant : les exilés font leur besoin dans des sacs plastiques et les jettent à la poubelle. Le lieu n’est pas équipé de latrines, de douches ou encore d’électricité.
    (...) Selon Daniel Gros de la LDH, une centaine de migrants s’agglutinent là, au bord de la route. Le stade de Cavani est en fait l’extension de ce campement informel. « Dans le stade, on a plus de place et on est protégés des violences », témoigne Ferdinand. « Alors que dans la rue, les voitures passent juste à côté de nos tentes, on risque d’avoir des accidents. Et puis, certains habitants nous agressent dans la nuit : ils prennent notre nourriture, arrachent les téléphones, nous frappent et fouillent nos affaires. Ils nous disent qu’on n’est pas les bienvenus et qu’on doit rentrer chez nous. Au stade, on est un peu plus cachés ». Ces centaines de demandeurs d’asile n’ont pas d’autres choix que de vivre dehors : ils n’ont pas obtenu de logement au sein du réseau d’accueil de l’île, malgré leur statut qui leur donne droit à un hébergement le temps de la procédure. Solidarité Mayotte dispose de 400 places, en appartement, pour loger cette population. Un nombre insuffisant, d’après les associations. « Il y a tellement de monde que les autorités n’ont pas de places pour eux », déplore Daniel Gros.
    Toutes les personnes interrogées s’accordent à dire que ces campements n’ont « aucun lien » avec l’opération Wuhambushu du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Lancée en avril dernier, cette grande action vise à détruire 1 000 bangas – les cases en tôles qui constituent les bidonvilles – d’ici la fin de l’année. Mais les exilés du stade ne constituent pas, d’après les humanitaires et les officiels, la même population que les habitants de ces bidonvilles.
    Début novembre, le ministre délégué chargé des Outre-Mer, Philippe Vigier, s’est rendu à Cavani, que la presse locale qualifie de premier camp de migrants à Mayotte. « La situation ne peut pas durer. Les gens en situation irrégulière n’ont pas vocation à rester sur le sol français », a-t-il déclaré aux journalistes présents lors de la visite. « Pour les autres, il faudra voir comment on trouvera des solutions d’hébergement. Mais on ne peut pas laisser s’instaurer au milieu de la commune une zone de non-droit ». Reste que pour Charline Ferrand-Pinet, si l’accès à l’hébergement est une problématique majeure, elle n’est pas la seule. « On peut ouvrir des centaines de places supplémentaires mais si on accélère par le traitement des demandes d’asile et l’obtention de document d’identité pour les réfugiés, et qu’on n’intègre pas mieux les statutaires, le problème ne sera pas réglé », insiste-t-elle. En effet, parmi les migrants qui vivent dans les rues de Mamoudzou, on compte de plus en plus de personnes ayant obtenu une protection, mais qui ne trouvent pas de logements dans le parc privé.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#refugie#camp#hebergement#migrationirreguliere#accueil#sante#droit

  • Mayotte, vers une dérive génocidaire ? - OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966

    Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’#indépendance des #Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les #Mahorais_indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

    .... en 95 (...) c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants #comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.


    Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de #Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de #décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la #police pour venir chercher les #sans_papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

    Les #femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une #société_matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une #matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

    Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de #sociabilité_féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.

    #opération_wuambushu

  • A Mayotte, l’urgence de sanctuariser un accès à l’eau potable pour tous les habitants

    Les écoles et les hôpitaux sont au bord de la fermeture, des cas de déshydratation sévère et des signes de gastro-entérite sont signalés. Face à cette crise sans précédent, les mesures du gouvernement restent insuffisantes, dénonce un collectif d’associations et d’organisations humanitaires.

    Ces dernières années, l’accès à l’eau potable à Mayotte suscite des inquiétudes quotidiennes pour une partie de la population : 12% des habitants doivent se rendre aux bornes-fontaines et 6% ne disposent d’aucun accès à l’eau. La pénurie d’eau actuelle touche désormais l’ensemble de la population, aggravant davantage la situation des personnes les plus précarisées.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/16/a-mayotte-lurgence-de-sanctuariser-un-acces-a-

    #international #mayotte #eau

  • Mayotte : le combat de la LDH contre les arrêtés Elan peut se poursuivre

    Le 19 juillet 2023, le Conseil d’Etat confirme l’intérêt à agir de la LDH contre les arrêtés Elan visant à l’évacuation et à la destruction des habitats informels à Mayotte.

    Dans la poursuite de sa politique de destruction des habitats informels, le préfet de Mayotte a pris, le 19 septembre 2022, un arrêté n°2022-SG-1158 portant évacuation et destruction des constructions bâties illicitement au lieu-dit Doujani, commune de Mamoudzou, sur le fondement de l’article 197 de la loi Elan.

    Par des requêtes en annulation, assorties de référé-suspension, introduites les 18, 19 et 22 octobre 2022, la LDH a entendu une nouvelle fois contester cet arrêté aux côtés des occupants sans titre des parcelles visées par l’arrêté.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/13/mayotte-le-combat-de-la-ldh-contre-les-arretes

    #international #mayotte #colonisation

  • Mayotte : Wuambushu – malgré un court répit, la violence demeure

    Depuis son lancement, l’opération « Wuambushu » a fait face à plusieurs déconvenues qui ont ralenti sa marche, sans pour autant changer la politique mortifère de l’État français ni la complicité du pouvoir comorien.

    Officiellement lancée le 24 avril, l’opération « Wuambushu » aura connu en guise de prologue un véritable déchaînement de violence coloniale : dès le dimanche 23 avril, face à une centaine d’assaillants armés de machettes, les policiers dépêchés sur place (notamment ceux de la tristement célèbre CRS 8) ont utilisé pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de LBD et même des tirs à balles réelles vers le sol et dans les airs.

    Cette brutalité manifeste est à l’image de l’opération dans son ensemble, infâme démonstration de force qui prétend régler les problèmes de pauvreté et de violence qui touchent Mayotte à coup de pelleteuses, d’opérations policières et d’expulsions massives. Mais le scandale humain qu’est « Wuambushu » a subi dès ses premières semaines plusieurs revers qui l’ont fait tourner à l’imbroglio diplomatique et judiciaire.


    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/07/mayotte-wuambushu-malgre-un-court-repit-la-vio

    #mayotte #comores #colonisation

  • « Est-ce qu’on verrait ça ailleurs en France ? » : à #Mayotte, les habitants se préparent à manquer d’#eau potable deux jours sur trois
    https://www.francetvinfo.fr/france/mayotte/est-ce-qu-on-verrait-ca-ailleurs-en-france-a-mayotte-les-habitants-se-p
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/npLR0Q_bnbrW3dJIPKfeyKvCfZ8/1500x843/2023/08/30/000-jg1iu-64eed7c8bc01c798166940.jpg

    Quand l’eau coule, celles et ceux qui en ont les moyens évitent de la boire. Car les coupures d’eau augmentent le risque d’infiltration de germes, selon l’Agence régionale de santé (ARS), qui recommande de la faire bouillir avant de la consommer. Habitante d’Acoua, à l’extrême nord-ouest de Mayotte, Salama refusait d’acheter de l’eau en bouteille jusqu’à cet été, « pour ne pas polluer ». Mais elle s’est résolue à changer d’attitude après avoir eu « une violente diarrhée ».

    Après les coupures, l’eau est souvent marron. Cette coloration est en partie due à un excès de manganèse, à force de faire des allers-retours dans les tuyauteries. Selon l’ARS, un excès de cet oligo-élément peut susciter, entre autres, des hallucinations, des problèmes de mémoire ou aux nerfs, notamment chez les jeunes enfants et les nourrissons.

  • Mayotte : l’Etat combat la misère par la violence

    Après s’être rendues à Mayotte, un collectif d’avocates alerte sur le « climat de haine » entretenu sur place par l’Etat. Par « des contrôles d’identité à toute heure et en tout lieu », par « la destruction, sans validation préalable par un juge, de quartiers entiers », mais aussi « la diffusion de discours de haine contre les étrangers » et un accès inégalitaire à la justice. Elles sont alarmées par une seule réponse sécuritaire à la misère, qui ne fait que scinder et opposer la population entre elle.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/09/mayotte-letat-combat-la-misere-par-la-violence

    #international #mayotte #colonisation

  • À Mayotte, comme ici, à bas la guerre aux migrants ! | éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/mayotte-comme-ici-bas-la-guerre-aux-migrants-678029.html

    À Mayotte, l’#opération_Wuambushu a repris. La police et les gendarmes détruisent des bidonvilles et expulsent des Comoriens. Les autorités prétendent démanteler des bandes criminelles mais en réalité, c’est une chasse aux pauvres qui est menée. Les familles de Mayotte et des autres îles des Comores sont entremêlées : il y a 50 ans, Mayotte a été séparée par le colonialisme français du reste de l’archipel. La France avait dominé ces îles pendant 130 ans, et a voulu garder un confetti d’empire dans la région. Aujourd’hui, les Comores sont ravagées par la pauvreté, et de nombreux habitants cherchent à gagner Mayotte, au péril de leur vie. Et c’est à eux que la France, un des pays les plus riches au monde, refuse l’accès aux soins, aux écoles et à une vie un peu moins dure.

    Les 1 800 gendarmes et CRS envoyés par Darmanin n’éclairent pas les quartiers de #Mayotte où l’électricité est intermittente, ne construisent pas les écoles qui font défaut et ne soignent pas les malades dans les centres de santé sous-dimensionnés. La mise en scène de Wuambushu vise à dédouaner l’État français et à embrigader la partie de la population la moins pauvre derrière les forces de répression. L’objectif de cette révoltante opération, amplifiée par des politiciens locaux prêts à appeler au meurtre ou à organiser le blocage de l’hôpital, est de faire croire que les responsables des problèmes des Mahorais sont d’autres pauvres.

    Dans l’Hexagone, les choses ne sont pas très différentes. À Vintimille, la police française refoule les migrants qui arrivent d’Afrique du Nord par l’Italie. À Calais et dans sa région, dès que des migrants se regroupent, ils sont brutalement dispersés et leurs tentes sont détruites. Les opérations quotidiennes de la police ne les empêchent pas d’affluer vers le littoral, ni de tenter de franchir la Manche sur des embarcations de fortune, comme un nombre croissant d’entre eux le font. Mais elles rendent leur vie impossible et les obligent à prendre tous les risques.

    Contre celles et ceux qui fuient les guerres et la misère, toute l’Europe mobilise des forces armées, dresse des barbelés, voire construit des murs d’acier. En Grèce, la police renvoie des migrants sur un canot pneumatique et les abandonne en pleine mer. Le Danemark et le Royaume-Uni veulent les déporter au Rwanda. En Turquie, la campagne pour l’expulsion des Syriens bat son plein. Partout, les migrants sont montrés du doigt, refoulés et pourchassés.

    Avec la crise économique, des politiciens comme Le Pen, Bardella ou Zemmour font leur fonds de commerce du repli sur soi et de l’hostilité aux étrangers. Les Républicains réclament un durcissement de la politique migratoire. Et le ministre de l’Intérieur Darmanin multiplie les coups de menton. Le gouvernement, toujours serviable vis-à-vis des capitalistes, mène une guerre sans merci aux damnés de la terre.

    Le maire démissionnaire de #Saint-Brévin-les-Pins en a fait l’amère expérience. Après avoir accueilli un centre de réfugiés, il a été harcelé par l’#extrême_droite, qui l’a menacé de mort et a incendié sa maison. Comme il l’a expliqué au Sénat, il n’a obtenu aucun soutien ni protection. La leçon mérite d’être retenue : contre les nervis d’extrême droite, nul ne peut compter sur la protection de l’État, bien au contraire. De nombreux migrants, qui ne sont pas auditionnés au Sénat, eux, en font l’expérience quotidienne.

    En montrant du doigt les étrangers, Le Pen et #Darmanin cherchent à dresser des pauvres contre d’autres pauvres, comme ils tentent d’opposer des travailleurs à d’autres travailleurs. Macron et ses ministres accusent les demandeurs d’emploi de ne pas faire assez d’efforts, et les bénéficiaires du RSA de profiter de leur allocation. Pour assurer sa domination, la grande bourgeoisie a toujours cherché à diviser les ouvriers pour mieux régner.

    Mais les ennemis des travailleurs ne sont pas d’autres travailleurs, quelle que soient leur origine, leur nationalité ou la couleur de leur peau. Leurs ennemis sont cette minorité capitaliste qui s’enrichit sur leur dos par l’exploitation, augmente les prix et bloque les salaires ; c’est le gouvernement qui la sert, prêt à maintenir au travail deux années supplémentaires des ouvriers qui y ont usé leur santé.

    Alors, à la lutte contre les migrants, opposons la lutte des travailleurs contre leurs seuls ennemis de classe, et pour leurs véritables intérêts.

    #répression #racisme

  • Mayotte, une île de l’archipel des Comores en situation postcoloniale

    Alors qu’à la mi-mai 2023 l’Etat français poursuit l’opération sécuritaire « Wuambushu » à Mayotte, un livre du sociologue Nicolas Roinsard, publié en 2022 aux éditions du CNRS, permet de mieux comprendre la situation dans ce département français. Dans Une situation postcoloniale. Mayotte ou le gouvernement des marges, après sept années de voyages d’étude de terrain réguliers à Mayotte, l’auteur revient sur « le récit mythifié » de la prise de possession française de Mayotte en 1841. Il analyse les effets concrets de la départementalisation sur la société mahoraise. Enfin, il décrit le parcours de ces mineurs isolés qui tombent dans la délinquance de rue et se considèrent, pour certains, comme « les enfants oubliés de la République ». Nous publions ici la recension de ce livre dans Mediapart en août 2022 par Joseph Confavreux.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/21/mayotte-une-ile-de-larchipel-des-comores-en-si

    #international #mayotte #colonisation

  • Néocolonialisme et patriarcat : à Mayotte, l’ARS incite les femmes à se faire stériliser
    https://www.revolutionpermanente.fr/Neocolonialisme-et-patriarcat-a-Mayotte-l-ARS-incite-les-femmes

    On ne propose évidemment pas de vasectomie aux mecs

    A travers sa politique de contrôle démographique, l’État veut faire porter aux femmes la responsabilité de cette situation : si les services de santé sont débordés, ce serait parce que trop d’enfants naissent à Mayotte. En ce sens, plusieurs campagnes de « planification familiale » ont été menées à #Mayotte, à l’image du slogan « 1,2, 3, bass ! » (pour « 1, 2, 3 enfants et c’est tout ! ») qui a marqué toute une génération dans les années 1990. Aujourd’hui, l’État franchit un pas avec la stérilisation : les #femmes devraient consentir à une intervention directe de l’État sur le corps, étant encouragées à renoncer à la possibilité d’avoir un #enfant en recourant à un acte chirurgical définitif. Cette politique de l’#ARS est en ce sens profondément patriarcale, et s’inscrit dans la continuité d’une gestion coloniale du corps des femmes d’outre-mer par la France.

  • Entretien « Wuambushu ne défend pas les Mahorais mais les intérêts de l’État français » - Survie
    https://survie.org/pays/comores/article/entretien-wuambushu-ne-defend-pas-les-mahorais-mais-les-interets-de-l-etat

    Avec « Wuambushu », l’État français s’apprête à mener une opération militaro-policière d’ampleur à Mayotte. Riwadi Saïdi de l’association Survie revient dans cet entretien sur les enjeux de fonds de cette opération et sur la relation coloniale historique entre Mayotte, la France et les Comores.

    À Mayotte, la seule maternité de l’île cristallise les tensions autour de l’immigration - StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1683044844-mayotte-seule-maternite-hopital-ile-tensions-immigration-dar
    #Mayotte #Comores #Wuambushu #Françafrique

  • Pour tenter de sauver la face, le préfet de Mayotte s’enfonce dans le mensonge

    À Mayotte, où le centre de rétention administrative de Pamandzi est en état de suroccupation chronique, les créations répétées, parfois pour quelques heures à peine, de locaux de rétention administrative (LRA) de « délestage » pour y enfermer des personnes en attente d’expulsion sont récurrentes. Avec l’opération Wuambushu, la machine s’est emballée : entre le 17 mars et le 19 avril le préfet a pris 44 arrêtés créant des LRA, pour des durées pouvant aller de 2 heures à 5 jours.

    Au mépris de la loi, aucun de ces arrêtés n’a été publié avant l’ouverture des locaux qu’ils créaient, 4 ont été publiés le jour de l’ouverture (qui correspondait aussi au jour de fermeture du local) et 40 ont été publiés postérieurement à leur fermeture, faisant des rétentions dans ces locaux autant de détentions arbitraires. Autant dire que le préfet a tout fait pour empêcher un contrôle juridictionnel.

    Constatant de plus que les conditions de rétention dans ces locaux n’offraient aucune des garanties prévues par les textes applicables, l’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF ont saisi le tribunal administratif de Mayotte, le 21 avril, d’une requête en référé-liberté, lui demandant :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/02/pour-tenter-de-sauver-la-face-le-prefet-de-may

    #international #mayotte #colonisation

  • Propagande pro-stérilisations à Mayotte, en pleine pénurie de pilules abortives : une politique française coloniale et misogyne !

    Régime d’exception néocolonial : promotion des stérilisations à Mayotte, dissuasion des femmes en métropole
    Dans la plupart des départements français, essayer d’obtenir une ligature des trompes est un parcours de la combattante. Mais pas à Mayotte, où l’Etat français martèle une très ancienne inversion perverse coloniale consistant à dire aux personnes racisées qu’elles seraient trop nombreuses et qu’elles en seraient coupables. Le directeur de l’ARS de Mayotte, Olivier Brahic (formé à l’École de guerre), a ainsi déclaré vouloir “proposer” une stérilisation par ligature des trompes aux femmes, à l’hôpital, dans les PMI et chez les sages-femmes. Dans les faits, être une femme mahoraise face au pouvoir médical – très majoritairement accaparé par des blancs venus de métropole – dans un espace durablement broyé par les politiques coloniales françaises, c’est déjà subir des contraintes écrasantes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/30/propagande-pro-sterilisations-a-mayotte-en-ple

    #international #mayotte #féminisme #colonisation

  • « Pourquoi nous nous opposons à l’opération Wuambushu à Mayotte »

    [Tribune publiée par Libération] Une centaine de personnalités et d’organisations estiment que l’opération de police qui devrait reprendre à Mayotte témoigne d’un « durcissement autoritaire du gouvernement » qui se sert du département d’outre-mer comme d’un « laboratoire » pour sa prochaine loi immigration.

    Le 24 avril, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, et le gouvernement français ont décidé de lancer une violente opération contre les résidents de Mayotte provenant d’autres îles des Comores. Nommée « Wuambushu », celle-ci a été validée discrètement par Emmanuel Macron en conseil de défense au nom de la lutte contre la « délinquance » et « l’habitat informel ».

    Au programme, 400 expulsions quotidiennes pour un total de 24 000 expulsions sur deux mois, destruction de 10% de l’habitat informel de l’île par jour. L’État cherche ainsi à jeter à la rue et à expulser des milliers de personnes. Pour l’occasion, 510 policiers supplémentaires ont été envoyés en renfort, avec parmi eux des policiers de la CRS 8 ou de l’ERIS pour appuyer le RAID et le GIGN déjà sur place.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/29/pourquoi-nous-nous-opposons-a-loperation-wuamb

    #international #mayotte #colonisation

  • « A Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/25/a-mayotte-les-comoriens-ne-sont-pas-des-etrangers_6170923_3212.html

    Quel regard portez-vous sur l’importante opération d’expulsion des migrants comoriens en situation irrégulière lancée à Mayotte par le gouvernement français ?
    Sophie Blanchy : Le gouvernement choisit de répondre par la force et la destruction à une situation migratoire jugée intolérable et incompatible avec le développement de Mayotte. Mais il a face à lui une seule et même population. S’agissant des Comoriens à Mayotte, il est difficile pour moi de parler de migrants étrangers. Ces populations, qu’elles soient nées à Mayotte, à Anjouan ou à Grande Comore, partagent la même langue, pratiquent la même religion, ont la même conception de la parenté, se sont souvent mariées et continuent de se marier entre elles. Rien ne les distingue si ce n’est que certaines se retrouvent sur ce territoire avec la nationalité française et d’autres pas.

    La voie qui consiste à ériger des murs, des frontières, me semble dès lors peu tenable. Dans un espace insulaire doté de peu de ressources, migrer a toujours été une nécessité. Mayotte attire parce qu’elle est aujourd’hui mieux dotée, comme l’était Madagascar pendant la période coloniale. Le travail des Comoriens permet un transfert d’argent vers les autres îles, mais il est aussi un rouage essentiel de l’économie de Mayotte où le secteur informel demeure important.

    Paris affirme répondre à une demande des Mahorais qui mettent en avant une hausse continue de la délinquance et de la criminalité.
    C’est une réalité, mais elle n’est pas le fait des seuls Comoriens. 80 % de la population est pauvre à Mayotte. Des Mahorais sont pauvres, déscolarisés, délinquants… Mayotte est le département le plus pauvre de France avec une dotation par habitant trois à quatre fois moins élevée que dans l’Hexagone. Le problème est celui du retard de développement de cette île dont la population n’est pas plus importante que celle d’une ville moyenne de 350 000 habitants, mais à laquelle l’Etat ne donne pas des moyens conformes à son statut de département.

    Lundi 24 avril, les Comores ont refusé l’accostage d’un navire transportant une soixantaine de personnes à Anjouan. Mais des expulsions ont régulièrement lieu vers cette île, la plus proche de Mayotte. Que deviennent ces personnes une fois arrivées à Anjouan ?
    Elles se regroupent pour la plupart dans les faubourgs de Mutsamudu, la capitale d’Anjouan. L’expulsion est vécue comme un échec, une honte, qui les empêchent de retourner auprès de leur famille. Souvent, elles attendent de pouvoir repartir pour poursuivre leur rêve migratoire. Cette migration est celle des petites gens, de ruraux ou de citadins. Des personnes qui ont toujours été écrasées par les systèmes économiques et politiques en place, y compris le système colonial. Et cela est particulièrement vrai à Anjouan où les deux principales sociétés coloniales s’étaient approprié toutes les terres ne laissant rien aux villageois pour les obliger à devenir des ouvriers agricoles.

    Ces populations fuient aussi un pays qui leur offre peu de perspectives…
    Oui, les Comores restent un Etat fragile. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps [1997] Anjouan et Mohéli ont voulu faire sécession avec Grande Comore. La centralisation de l’autorité et des services à Moroni, la capitale, reste une source de conflit. Les deux grandes îles, Anjouan et Grande Comore, sont en rivalité tandis que Mohéli fait figure de perdante. Au sortir de cette crise de sécession, le pouvoir a été accordé de manière tournante à un représentant de chacune des îles, ce qui était une avancée. Mais le président Azali Assoumani a mis fin à cette parenthèse. La démocratie n’est plus qu’une apparence.

    Mayotte, elle, a choisi sa solution en restant dans le giron de la France. Une partie de ses élites – responsables politiques, fonctionnaires – est issue de populations venues de l’île malgache Sainte-Marie à la fin du XIXe siècle. Elles n’avaient aucun intérêt à se rallier aux élites comoriennes plus anciennes, et face auxquelles elles n’étaient pas en position de force. Les Mahorais ont toujours été considérés avec un certain mépris par les groupes dirigeants de Grande Comore et d’Anjouan. Le rattachement à la France a donné à Mayotte un autre destin, mais au prix d’une rupture croissante avec son environnement.

    M. Assoumani, fort de multiples résolutions des Nations unies, réclame la restitution de #Mayotte aux Comores. N’est-ce pas une revendication de pure forme ?
    C’est un discours politique incontournable pour un dirigeant comorien et il est fondé, compte tenu de la façon dont l’indépendance de Mayotte a été accordée. Est-ce de pure forme ? Quoi qu’il en soit, tout le monde a conscience que la situation actuelle est une aporie et ne peut être définitive.

    La solution passe-t-elle par une approche régionale du développement ?
    Les #Comores ont toujours été une colonie négligée. Et la France a été aussi peu active dans la période postcoloniale. Même au temps d’Ahmed Abdallah Abdéremane [1978-1989] où elle faisait ce qu’elle voulait aux Comores, l’aide n’a jamais été suffisante. Ensuite, elle a quasiment disparu et les programmes qui demeurent ne sont que du saupoudrage.

    Il faudrait certainement une vraie politique de coopération mais cela a un coût. Il ne faut pas non plus ignorer les difficultés sur lesquelles bute la mise en œuvre de telles actions quand les dirigeants des Comores raisonnent avant tout en fonction de l’intérêt de leur communauté et non celui du pays.

  • À Mayotte, la chasse aux sans-papiers n’a pas de limite
    https://afriquexxi.info/A-Mayotte-la-chasse-aux-sans-papiers-n-a-pas-de-limite

    Par Patricia Rrapi - Mayotte est une terre d’exceptions en matière de droits et de libertés. Depuis 2018, un régime dérogatoire permet aux forces de l’ordre d’y effectuer des contrôles d’identité partout et tout le temps. Une pratique incompatible avec la Constitution, mais qui a été validée par le Conseil constitutionnel au nom de la « spécificité géographique » du territoire – un argument venu tout droit de l’époque coloniale.

    #Mayotte #Migrants #Colonialisme #Comores #Droits_humains #Politique_migratoire

  • LA LDH DÉPOSE PLAINTE CONTRE UN ÉLU DE LA RÉPUBLIQUE QUI APPELLE AU MEURTRE DES JEUNES COMORIENS À MAYOTTE
    Communiqué LDH
    Invité le lundi 24 avril sur la chaîne Mayotte La 1ère, le vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdere, a qualifié de « délinquants », « voyous » et « terroristes » les jeunes comoriens en ajoutant « Il faut peut-être en tuer ». Ces déclarations font suite au visionnage d’un reportage sur des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre à Mayotte, dans le cadre de l’opération militaro-policière Wuambushu, vivement critiquée par la LDH, qui prévoit le délogement et l’expulsion massive d’étrangers supposés être sans-papiers.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56715

    #international #mayotte #colonisation

  • « A Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers »
    L’ethnologue Sophie Blanchy rappelle les liens intimes entre Mayotte et les Comores au moment où Paris lance une vaste opération d’expulsion de migrants clandestins.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/25/a-mayotte-les-comoriens-ne-sont-pas-des-etrangers_6170923_3212.html
    https://wordpress.com/comments/all/entreleslignesentrelesmots.wordpress.com
    #international #mayotte #colonisation

  • La justice met un premier coup d’arrêt à l’opération Wuambushu

    Marquant le coup d’envoi de la sinistre chasse à l’homme lancée par le gouvernement à Mayotte, les toutes premières démolitions d’habitations devaient débuter le 25 avril dès 6 heures du matin à Koungou, au lieu-dit Majicavo Koropa Talus II. La juge des référés du tribunal judiciaire de Mamoudzou y a mis un coup d’arrêt. Le 24 avril, elle a « ordonné au préfet de Mayotte de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats ».
    Douchant les ardeurs préfectorales et ministérielles, la décision constate que ces démolitions constituent une « voie de fait », autrement dit « une exécution forcée, dans des conditions irrégulières, d’une décision portant atteinte au droit de propriété ». En l’occurrence, le préfet entendait faire détruire, sans distinction, tout un ensemble d’habitations indissociables les unes des autres en raison de leur fragilité structurelle qui en fait une sorte de mikado, alors même que le tribunal administratif avait déjà suspendu son arrêté de démolition pour 17 d’entre elles, dont la destruction par ricochet était donc nécessairement irrégulière.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56714

    #international #mayotte #colonisation

  • Le 1er Mai, manifestons pour nos retraites, nos salaires, et l’unité des travailleurs contre le nationalisme et la xénophobie !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-1er-mai-manifestons-pour-nos-retraites-nos-salaires-et-lunite-des | Éditorial de Lutte Ouvrière (24 avril 2023)

    Alors que le combat contre la retraite à 64 ans n’est pas terminé, le gouvernement allume un contre-feu sur l’#immigration, pour diviser le monde du travail. #Mayotte, le 101e département français, située dans l’océan Indien, est au cœur de cette #campagne_anti-immigrés.

    Darmanin vient d’y lancer l’opération de police #Wuambushu, qui se veut spectaculaire. Il a déployé 1800 policiers et gendarmes, des #CRS, des membres du #Raid et du #GIGN, des magistrats et installé un centre de rétention provisoire. L’objectif est de démanteler les #bidonvilles habités par les immigrés en situation irrégulière et d’en expulser 10 000, essentiellement vers #les_Comores.

    Autrement dit, à Mayotte, la #chasse_aux_pauvres est ouverte !

    Darmanin peut raconter ce qu’il veut, parler de délinquants et inventer de potentiels terroristes islamistes, il a ordonné la démolition de ce qui est le seul refuge pour des milliers de familles pauvres, comoriennes comme mahoraises. Ce sont des pauvres, avec ou sans papiers, qu’il va faire arrêter et peut-être expulser. Ce sont des familles pauvres qu’il va séparer et déchirer.

    À Mayotte, les hôpitaux, les écoles et toutes les infrastructures sont sous-dimensionnées pour une population croissante qui vit à plus de 70 % sous le seuil de pauvreté. Une partie de la jeunesse est la proie de bandes armées violentes vivant du racket et du vol. Mais le responsable de cette situation invivable, et d’abord pour les pauvres de Mayotte, toutes origines confondues, est l’État français qui ne met pas les moyens pour juguler cette pauvreté.

    Comme de bien entendu, la droite et l’#extrême_droite accusent l’immigration venue des Comores. Il n’y a rien de plus écœurant ! C’est la France qui a colonisé les Comores. Puis, au moment de leur indépendance, elle a détaché Mayotte de l’archipel avec un #référendum arrangé. Il y a 50 ans, les habitants des autres îles des Comores ont donc été transformés en étrangers, et la France, avec sa métropole à 8000 km, a gardé le pouvoir à Mayotte.

    Cette fois, les défenseurs de la « nation française » ne peuvent pas utiliser des différences de couleur de peau, de religion ou de culture pour dresser les Français de Mayotte contre les immigrés : ils font partie du même peuple ! Alors, cette opération n’est rien d’autre qu’une campagne infecte orchestrée par un gouvernement en mal de démagogie nationaliste et raciste.

    La politique de la France aux Comores est à l’image de la politique impérialiste qu’elle a imposée à toutes ses ex-colonies en Afrique et au Maghreb.

    Sur tous les continents, pour piller des régions entières et exploiter leur main-d’œuvre, les grandes puissances ont découpé les États dans la chair des peuples. Elles ont ainsi concentré les richesses et le progrès humain entre les mains de la bourgeoisie impérialiste et plongé le reste du monde dans un océan de misère et dans des conflits incessants entre les peuples. Ce sont ces fauteurs de misère et de guerres qu’il faut empêcher de nuire !

    Nos dirigeants et nos exploiteurs nous mettent en concurrence entre travailleurs, entre femmes et hommes, entre nationaux et immigrés. Ils voudraient nous voir nous déchirer pour les miettes qu’ils nous laissent. Ne les laissons pas nous diviser pour mieux écraser nos sœurs et nos frères d’exploitation ! Beaucoup de travailleurs ont besoin de circuler pour gagner leur pain, eh bien, cette revendication doit être celle de tous !

    Il faut répondre à la #lutte_de_classe menée par le #grand_patronat avec la conscience que nous faisons partie d’une seule et même classe ouvrière internationale. Le 1er Mai incarne cette perspective car il a été choisi par les travailleurs des différents pays pour être une journée de luttes communes.

    C’est aussi, cette année, la date que les organisations syndicales ont choisie pour continuer d’exprimer notre opposition à la retraite à 64 ans. À nous de faire que le 1er Mai 2023 sorte de l’ordinaire, avec des cortèges plus massifs que d’habitude ! Soyons nombreux, aussi, à affirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie et qu’ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale.

    Avant nous, dans tous les pays, des générations de travailleurs ont fait grève et ont, bien souvent, été en butte à la répression, le 1er Mai. Ils se sont battus pour les revendications ouvrières mais aussi contre le capitalisme, sa mise en concurrence des peuples, ses ravages sur la planète, son nationalisme, ses guerres.

    Ils affirmaient que les travailleurs ont intérêt à en finir avec l’#exploitation et l’#oppression des pays pauvres par les pays riches et qu’ils en ont la force. Ils affirmaient la nécessité de la révolution sociale à l’échelle internationale. Montrons que cette perspective est toujours vivante !

    #impérialisme #politique_criminelle #internationalisme #conscience_de_classe

    • 1er mai : contester le pouvoir du capital
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/1er-mai-contester-le-pouvoir-du-capital_634260.html

      L’intersyndicale a appelé les travailleurs à faire du 1er Mai un nouveau temps fort du mouvement contre la réforme des retraites, promulguée le 15 avril et qui, selon Macron, devrait prendre effet le 1er septembre.

      La lutte contre la réforme des retraites doit en effet continuer le 1er Mai et au-delà, non seulement parce que c’est une attaque directe mais parce qu’elle en prépare d’autres. L’inflation réduit chaque jour le pouvoir d’achat des salaires et des pensions, l’État sabre tous les budgets utiles à la population, le patronat fait pression sur l’emploi et les conditions de travail, le gouvernement multiplie les tentatives de division entre travailleurs en calomniant chômeurs, immigrés, sans-papiers, fonctionnaires, etc. Plus sombre encore, la situation internationale, l’augmentation parallèle des budgets militaires et des discours guerriers, la crise économique où s’enfonce le système capitaliste préparent de nouvelles catastrophes.

      C’est précisément parce que tout se résume et se résout par la lutte entre exploiteurs et exploités, capitalistes et prolétaires, que le mouvement ouvrier international a proposé, en 1890, de faire du 1er Mai la journée de lutte internationale des travailleurs. Il s’agissait d’affirmer ce jour-là dans les rues, partout dans le monde, qu’il n’y qu’une seule classe ouvrière et qu’elle représente le seul avenir possible pour l’humanité, sans exploiteurs et donc sans frontières et sans guerre. Cela est plus que jamais d’actualité.

      Au-delà de la question des retraites, c’est aussi cette perspective que Lutte ouvrière affirmera dans les cortèges du 1er Mai avec tous ceux qui voudront la rejoindre.

    • Mayotte : l’ignoble opération Wuambushu
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/mayotte-lignoble-operation-wuambushu_634282.html

      Le 24 avril le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu provisoirement la destruction d’habitations insalubres sur la commune de Koungou, qui devait être le point de départ de l’opération policière dite Wuambushu.

      Le tribunal a jugé que ce « décasage » violent aurait privé de logement, non seulement des personnes n’ayant pas de papiers en règle, mais aussi leurs voisins et des membres de leur famille ayant la nationalité française. Ce sursis obtenu par les habitants qui veulent résister à la brutalité de l’État met en évidence que la pauvreté et l’habitat indigne ne frappent pas que des immigrés, clandestins ou pas, mais aussi des Mahorais reconnus français. Il n’en reste pas moins que ce distinguo de nationalité n’existe que pour l’administration française, car tous sont des pauvres de culture comorienne, contraints de vivre sans électricité ni eau courante dans des bidonvilles qu’ils ont eux-mêmes construits avec les moyens du bord.

      Devant la misère qui se généralise et les conditions de vie qui s’aggravent à Mayotte, le président, le ministre de l’Intérieur, le préfet et bien des notables locaux n’ont qu’une seule cible : les Comoriens considérés comme clandestins et accusés de tous les maux. La frange de voyous livrés à eux-mêmes qui rendent la vie difficile, et encore plus aux pauvres, a été fabriquée par la misère et surtout par les lois et règlements privant des enfants de leurs parents expulsés vers les Comores.

      Nulle part les compagnies de CRS n’ont mis fin à la délinquance. La surveillance accrue des barques « kwassa-kwassa », qu’empruntent les Comoriens en quête d’une vie un peu moins dure à Mayotte, par des radars et des avions de surveillance financés par la récente augmentation du budget militaire, ne rendra pas les rues de Mamoudzou plus sûres. 1 800 gendarmes et CRS ne feront pas couler de l’eau potable dans les canalisations, n’éclaireront pas les quartiers à électricité intermittente, ne donneront pas des cours dans des salles de classe insuffisantes, ne soigneront pas les malades dans des infrastructures de santé sous-dimensionnées.

      Ralenti par la décision judiciaire et par le refus de l’État comorien de laisser accoster des bateaux qui transporteraient des expulsés de Mayotte, le gouvernement français ne désarme pas. Il prévoit des semaines de répression qui ne mèneront qu’à plus de misère et de désarroi en désorganisant la vie sociale et les solidarités qui permettent de survivre dans les quartiers les plus pauvres.

      Les politiciens locaux abondent dans la démagogie anti-immigré, tel le vice-président du conseil départemental qui est allé jusqu’à comparer les jeunes Comoriens à des terroristes, ajoutant : « Il faut peut-être en tuer. » Devant le tollé soulevé, il a dû se rétracter, mais ce propos infâme souligne l’impasse dans laquelle conduit la politique gouvernementale.

      La mise en scène orchestrée par Darmanin, accessoirement pour sa propre promotion, vise à dédouaner l’État et ses relais locaux de leur incurie et à embrigader une partie de la population derrière les forces de répression. Il serait dangereux de croire qu’elles agiront pour protéger les braves gens contre les délinquants. L’objectif est de faire accepter l’exploitation et la misère à tous les travailleurs, quelle que soit leur nationalit

      é.