• Mayotte : le combat de la LDH contre les arrêtés Elan peut se poursuivre

    Le 19 juillet 2023, le Conseil d’Etat confirme l’intérêt à agir de la LDH contre les arrêtés Elan visant à l’évacuation et à la destruction des habitats informels à Mayotte.

    Dans la poursuite de sa politique de destruction des habitats informels, le préfet de Mayotte a pris, le 19 septembre 2022, un arrêté n°2022-SG-1158 portant évacuation et destruction des constructions bâties illicitement au lieu-dit Doujani, commune de Mamoudzou, sur le fondement de l’article 197 de la loi Elan.

    Par des requêtes en annulation, assorties de référé-suspension, introduites les 18, 19 et 22 octobre 2022, la LDH a entendu une nouvelle fois contester cet arrêté aux côtés des occupants sans titre des parcelles visées par l’arrêté.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/13/mayotte-le-combat-de-la-ldh-contre-les-arretes

    #international #mayotte #colonisation

  • Mayotte : Wuambushu – malgré un court répit, la violence demeure

    Depuis son lancement, l’opération « Wuambushu » a fait face à plusieurs déconvenues qui ont ralenti sa marche, sans pour autant changer la politique mortifère de l’État français ni la complicité du pouvoir comorien.

    Officiellement lancée le 24 avril, l’opération « Wuambushu » aura connu en guise de prologue un véritable déchaînement de violence coloniale : dès le dimanche 23 avril, face à une centaine d’assaillants armés de machettes, les policiers dépêchés sur place (notamment ceux de la tristement célèbre CRS 8) ont utilisé pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de LBD et même des tirs à balles réelles vers le sol et dans les airs.

    Cette brutalité manifeste est à l’image de l’opération dans son ensemble, infâme démonstration de force qui prétend régler les problèmes de pauvreté et de violence qui touchent Mayotte à coup de pelleteuses, d’opérations policières et d’expulsions massives. Mais le scandale humain qu’est « Wuambushu » a subi dès ses premières semaines plusieurs revers qui l’ont fait tourner à l’imbroglio diplomatique et judiciaire.


    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/07/mayotte-wuambushu-malgre-un-court-repit-la-vio

    #mayotte #comores #colonisation

  • « Est-ce qu’on verrait ça ailleurs en France ? » : à #Mayotte, les habitants se préparent à manquer d’#eau potable deux jours sur trois
    https://www.francetvinfo.fr/france/mayotte/est-ce-qu-on-verrait-ca-ailleurs-en-france-a-mayotte-les-habitants-se-p
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/npLR0Q_bnbrW3dJIPKfeyKvCfZ8/1500x843/2023/08/30/000-jg1iu-64eed7c8bc01c798166940.jpg

    Quand l’eau coule, celles et ceux qui en ont les moyens évitent de la boire. Car les coupures d’eau augmentent le risque d’infiltration de germes, selon l’Agence régionale de santé (ARS), qui recommande de la faire bouillir avant de la consommer. Habitante d’Acoua, à l’extrême nord-ouest de Mayotte, Salama refusait d’acheter de l’eau en bouteille jusqu’à cet été, « pour ne pas polluer ». Mais elle s’est résolue à changer d’attitude après avoir eu « une violente diarrhée ».

    Après les coupures, l’eau est souvent marron. Cette coloration est en partie due à un excès de manganèse, à force de faire des allers-retours dans les tuyauteries. Selon l’ARS, un excès de cet oligo-élément peut susciter, entre autres, des hallucinations, des problèmes de mémoire ou aux nerfs, notamment chez les jeunes enfants et les nourrissons.

  • Mayotte : l’Etat combat la misère par la violence

    Après s’être rendues à Mayotte, un collectif d’avocates alerte sur le « climat de haine » entretenu sur place par l’Etat. Par « des contrôles d’identité à toute heure et en tout lieu », par « la destruction, sans validation préalable par un juge, de quartiers entiers », mais aussi « la diffusion de discours de haine contre les étrangers » et un accès inégalitaire à la justice. Elles sont alarmées par une seule réponse sécuritaire à la misère, qui ne fait que scinder et opposer la population entre elle.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/09/mayotte-letat-combat-la-misere-par-la-violence

    #international #mayotte #colonisation

  • À Mayotte, comme ici, à bas la guerre aux migrants ! | éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/mayotte-comme-ici-bas-la-guerre-aux-migrants-678029.html

    À Mayotte, l’#opération_Wuambushu a repris. La police et les gendarmes détruisent des bidonvilles et expulsent des Comoriens. Les autorités prétendent démanteler des bandes criminelles mais en réalité, c’est une chasse aux pauvres qui est menée. Les familles de Mayotte et des autres îles des Comores sont entremêlées : il y a 50 ans, Mayotte a été séparée par le colonialisme français du reste de l’archipel. La France avait dominé ces îles pendant 130 ans, et a voulu garder un confetti d’empire dans la région. Aujourd’hui, les Comores sont ravagées par la pauvreté, et de nombreux habitants cherchent à gagner Mayotte, au péril de leur vie. Et c’est à eux que la France, un des pays les plus riches au monde, refuse l’accès aux soins, aux écoles et à une vie un peu moins dure.

    Les 1 800 gendarmes et CRS envoyés par Darmanin n’éclairent pas les quartiers de #Mayotte où l’électricité est intermittente, ne construisent pas les écoles qui font défaut et ne soignent pas les malades dans les centres de santé sous-dimensionnés. La mise en scène de Wuambushu vise à dédouaner l’État français et à embrigader la partie de la population la moins pauvre derrière les forces de répression. L’objectif de cette révoltante opération, amplifiée par des politiciens locaux prêts à appeler au meurtre ou à organiser le blocage de l’hôpital, est de faire croire que les responsables des problèmes des Mahorais sont d’autres pauvres.

    Dans l’Hexagone, les choses ne sont pas très différentes. À Vintimille, la police française refoule les migrants qui arrivent d’Afrique du Nord par l’Italie. À Calais et dans sa région, dès que des migrants se regroupent, ils sont brutalement dispersés et leurs tentes sont détruites. Les opérations quotidiennes de la police ne les empêchent pas d’affluer vers le littoral, ni de tenter de franchir la Manche sur des embarcations de fortune, comme un nombre croissant d’entre eux le font. Mais elles rendent leur vie impossible et les obligent à prendre tous les risques.

    Contre celles et ceux qui fuient les guerres et la misère, toute l’Europe mobilise des forces armées, dresse des barbelés, voire construit des murs d’acier. En Grèce, la police renvoie des migrants sur un canot pneumatique et les abandonne en pleine mer. Le Danemark et le Royaume-Uni veulent les déporter au Rwanda. En Turquie, la campagne pour l’expulsion des Syriens bat son plein. Partout, les migrants sont montrés du doigt, refoulés et pourchassés.

    Avec la crise économique, des politiciens comme Le Pen, Bardella ou Zemmour font leur fonds de commerce du repli sur soi et de l’hostilité aux étrangers. Les Républicains réclament un durcissement de la politique migratoire. Et le ministre de l’Intérieur Darmanin multiplie les coups de menton. Le gouvernement, toujours serviable vis-à-vis des capitalistes, mène une guerre sans merci aux damnés de la terre.

    Le maire démissionnaire de #Saint-Brévin-les-Pins en a fait l’amère expérience. Après avoir accueilli un centre de réfugiés, il a été harcelé par l’#extrême_droite, qui l’a menacé de mort et a incendié sa maison. Comme il l’a expliqué au Sénat, il n’a obtenu aucun soutien ni protection. La leçon mérite d’être retenue : contre les nervis d’extrême droite, nul ne peut compter sur la protection de l’État, bien au contraire. De nombreux migrants, qui ne sont pas auditionnés au Sénat, eux, en font l’expérience quotidienne.

    En montrant du doigt les étrangers, Le Pen et #Darmanin cherchent à dresser des pauvres contre d’autres pauvres, comme ils tentent d’opposer des travailleurs à d’autres travailleurs. Macron et ses ministres accusent les demandeurs d’emploi de ne pas faire assez d’efforts, et les bénéficiaires du RSA de profiter de leur allocation. Pour assurer sa domination, la grande bourgeoisie a toujours cherché à diviser les ouvriers pour mieux régner.

    Mais les ennemis des travailleurs ne sont pas d’autres travailleurs, quelle que soient leur origine, leur nationalité ou la couleur de leur peau. Leurs ennemis sont cette minorité capitaliste qui s’enrichit sur leur dos par l’exploitation, augmente les prix et bloque les salaires ; c’est le gouvernement qui la sert, prêt à maintenir au travail deux années supplémentaires des ouvriers qui y ont usé leur santé.

    Alors, à la lutte contre les migrants, opposons la lutte des travailleurs contre leurs seuls ennemis de classe, et pour leurs véritables intérêts.

    #répression #racisme

  • Mayotte, une île de l’archipel des Comores en situation postcoloniale

    Alors qu’à la mi-mai 2023 l’Etat français poursuit l’opération sécuritaire « Wuambushu » à Mayotte, un livre du sociologue Nicolas Roinsard, publié en 2022 aux éditions du CNRS, permet de mieux comprendre la situation dans ce département français. Dans Une situation postcoloniale. Mayotte ou le gouvernement des marges, après sept années de voyages d’étude de terrain réguliers à Mayotte, l’auteur revient sur « le récit mythifié » de la prise de possession française de Mayotte en 1841. Il analyse les effets concrets de la départementalisation sur la société mahoraise. Enfin, il décrit le parcours de ces mineurs isolés qui tombent dans la délinquance de rue et se considèrent, pour certains, comme « les enfants oubliés de la République ». Nous publions ici la recension de ce livre dans Mediapart en août 2022 par Joseph Confavreux.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/21/mayotte-une-ile-de-larchipel-des-comores-en-si

    #international #mayotte #colonisation

  • Néocolonialisme et patriarcat : à Mayotte, l’ARS incite les femmes à se faire stériliser
    https://www.revolutionpermanente.fr/Neocolonialisme-et-patriarcat-a-Mayotte-l-ARS-incite-les-femmes

    On ne propose évidemment pas de vasectomie aux mecs

    A travers sa politique de contrôle démographique, l’État veut faire porter aux femmes la responsabilité de cette situation : si les services de santé sont débordés, ce serait parce que trop d’enfants naissent à Mayotte. En ce sens, plusieurs campagnes de « planification familiale » ont été menées à #Mayotte, à l’image du slogan « 1,2, 3, bass ! » (pour « 1, 2, 3 enfants et c’est tout ! ») qui a marqué toute une génération dans les années 1990. Aujourd’hui, l’État franchit un pas avec la stérilisation : les #femmes devraient consentir à une intervention directe de l’État sur le corps, étant encouragées à renoncer à la possibilité d’avoir un #enfant en recourant à un acte chirurgical définitif. Cette politique de l’#ARS est en ce sens profondément patriarcale, et s’inscrit dans la continuité d’une gestion coloniale du corps des femmes d’outre-mer par la France.

  • Entretien « Wuambushu ne défend pas les Mahorais mais les intérêts de l’État français » - Survie
    https://survie.org/pays/comores/article/entretien-wuambushu-ne-defend-pas-les-mahorais-mais-les-interets-de-l-etat

    Avec « Wuambushu », l’État français s’apprête à mener une opération militaro-policière d’ampleur à Mayotte. Riwadi Saïdi de l’association Survie revient dans cet entretien sur les enjeux de fonds de cette opération et sur la relation coloniale historique entre Mayotte, la France et les Comores.

    À Mayotte, la seule maternité de l’île cristallise les tensions autour de l’immigration - StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1683044844-mayotte-seule-maternite-hopital-ile-tensions-immigration-dar
    #Mayotte #Comores #Wuambushu #Françafrique

  • Pour tenter de sauver la face, le préfet de Mayotte s’enfonce dans le mensonge

    À Mayotte, où le centre de rétention administrative de Pamandzi est en état de suroccupation chronique, les créations répétées, parfois pour quelques heures à peine, de locaux de rétention administrative (LRA) de « délestage » pour y enfermer des personnes en attente d’expulsion sont récurrentes. Avec l’opération Wuambushu, la machine s’est emballée : entre le 17 mars et le 19 avril le préfet a pris 44 arrêtés créant des LRA, pour des durées pouvant aller de 2 heures à 5 jours.

    Au mépris de la loi, aucun de ces arrêtés n’a été publié avant l’ouverture des locaux qu’ils créaient, 4 ont été publiés le jour de l’ouverture (qui correspondait aussi au jour de fermeture du local) et 40 ont été publiés postérieurement à leur fermeture, faisant des rétentions dans ces locaux autant de détentions arbitraires. Autant dire que le préfet a tout fait pour empêcher un contrôle juridictionnel.

    Constatant de plus que les conditions de rétention dans ces locaux n’offraient aucune des garanties prévues par les textes applicables, l’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF ont saisi le tribunal administratif de Mayotte, le 21 avril, d’une requête en référé-liberté, lui demandant :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/02/pour-tenter-de-sauver-la-face-le-prefet-de-may

    #international #mayotte #colonisation

  • Propagande pro-stérilisations à Mayotte, en pleine pénurie de pilules abortives : une politique française coloniale et misogyne !

    Régime d’exception néocolonial : promotion des stérilisations à Mayotte, dissuasion des femmes en métropole
    Dans la plupart des départements français, essayer d’obtenir une ligature des trompes est un parcours de la combattante. Mais pas à Mayotte, où l’Etat français martèle une très ancienne inversion perverse coloniale consistant à dire aux personnes racisées qu’elles seraient trop nombreuses et qu’elles en seraient coupables. Le directeur de l’ARS de Mayotte, Olivier Brahic (formé à l’École de guerre), a ainsi déclaré vouloir “proposer” une stérilisation par ligature des trompes aux femmes, à l’hôpital, dans les PMI et chez les sages-femmes. Dans les faits, être une femme mahoraise face au pouvoir médical – très majoritairement accaparé par des blancs venus de métropole – dans un espace durablement broyé par les politiques coloniales françaises, c’est déjà subir des contraintes écrasantes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/30/propagande-pro-sterilisations-a-mayotte-en-ple

    #international #mayotte #féminisme #colonisation

  • « Pourquoi nous nous opposons à l’opération Wuambushu à Mayotte »

    [Tribune publiée par Libération] Une centaine de personnalités et d’organisations estiment que l’opération de police qui devrait reprendre à Mayotte témoigne d’un « durcissement autoritaire du gouvernement » qui se sert du département d’outre-mer comme d’un « laboratoire » pour sa prochaine loi immigration.

    Le 24 avril, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, et le gouvernement français ont décidé de lancer une violente opération contre les résidents de Mayotte provenant d’autres îles des Comores. Nommée « Wuambushu », celle-ci a été validée discrètement par Emmanuel Macron en conseil de défense au nom de la lutte contre la « délinquance » et « l’habitat informel ».

    Au programme, 400 expulsions quotidiennes pour un total de 24 000 expulsions sur deux mois, destruction de 10% de l’habitat informel de l’île par jour. L’État cherche ainsi à jeter à la rue et à expulser des milliers de personnes. Pour l’occasion, 510 policiers supplémentaires ont été envoyés en renfort, avec parmi eux des policiers de la CRS 8 ou de l’ERIS pour appuyer le RAID et le GIGN déjà sur place.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/29/pourquoi-nous-nous-opposons-a-loperation-wuamb

    #international #mayotte #colonisation

  • « A Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/25/a-mayotte-les-comoriens-ne-sont-pas-des-etrangers_6170923_3212.html

    Quel regard portez-vous sur l’importante opération d’expulsion des migrants comoriens en situation irrégulière lancée à Mayotte par le gouvernement français ?
    Sophie Blanchy : Le gouvernement choisit de répondre par la force et la destruction à une situation migratoire jugée intolérable et incompatible avec le développement de Mayotte. Mais il a face à lui une seule et même population. S’agissant des Comoriens à Mayotte, il est difficile pour moi de parler de migrants étrangers. Ces populations, qu’elles soient nées à Mayotte, à Anjouan ou à Grande Comore, partagent la même langue, pratiquent la même religion, ont la même conception de la parenté, se sont souvent mariées et continuent de se marier entre elles. Rien ne les distingue si ce n’est que certaines se retrouvent sur ce territoire avec la nationalité française et d’autres pas.

    La voie qui consiste à ériger des murs, des frontières, me semble dès lors peu tenable. Dans un espace insulaire doté de peu de ressources, migrer a toujours été une nécessité. Mayotte attire parce qu’elle est aujourd’hui mieux dotée, comme l’était Madagascar pendant la période coloniale. Le travail des Comoriens permet un transfert d’argent vers les autres îles, mais il est aussi un rouage essentiel de l’économie de Mayotte où le secteur informel demeure important.

    Paris affirme répondre à une demande des Mahorais qui mettent en avant une hausse continue de la délinquance et de la criminalité.
    C’est une réalité, mais elle n’est pas le fait des seuls Comoriens. 80 % de la population est pauvre à Mayotte. Des Mahorais sont pauvres, déscolarisés, délinquants… Mayotte est le département le plus pauvre de France avec une dotation par habitant trois à quatre fois moins élevée que dans l’Hexagone. Le problème est celui du retard de développement de cette île dont la population n’est pas plus importante que celle d’une ville moyenne de 350 000 habitants, mais à laquelle l’Etat ne donne pas des moyens conformes à son statut de département.

    Lundi 24 avril, les Comores ont refusé l’accostage d’un navire transportant une soixantaine de personnes à Anjouan. Mais des expulsions ont régulièrement lieu vers cette île, la plus proche de Mayotte. Que deviennent ces personnes une fois arrivées à Anjouan ?
    Elles se regroupent pour la plupart dans les faubourgs de Mutsamudu, la capitale d’Anjouan. L’expulsion est vécue comme un échec, une honte, qui les empêchent de retourner auprès de leur famille. Souvent, elles attendent de pouvoir repartir pour poursuivre leur rêve migratoire. Cette migration est celle des petites gens, de ruraux ou de citadins. Des personnes qui ont toujours été écrasées par les systèmes économiques et politiques en place, y compris le système colonial. Et cela est particulièrement vrai à Anjouan où les deux principales sociétés coloniales s’étaient approprié toutes les terres ne laissant rien aux villageois pour les obliger à devenir des ouvriers agricoles.

    Ces populations fuient aussi un pays qui leur offre peu de perspectives…
    Oui, les Comores restent un Etat fragile. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps [1997] Anjouan et Mohéli ont voulu faire sécession avec Grande Comore. La centralisation de l’autorité et des services à Moroni, la capitale, reste une source de conflit. Les deux grandes îles, Anjouan et Grande Comore, sont en rivalité tandis que Mohéli fait figure de perdante. Au sortir de cette crise de sécession, le pouvoir a été accordé de manière tournante à un représentant de chacune des îles, ce qui était une avancée. Mais le président Azali Assoumani a mis fin à cette parenthèse. La démocratie n’est plus qu’une apparence.

    Mayotte, elle, a choisi sa solution en restant dans le giron de la France. Une partie de ses élites – responsables politiques, fonctionnaires – est issue de populations venues de l’île malgache Sainte-Marie à la fin du XIXe siècle. Elles n’avaient aucun intérêt à se rallier aux élites comoriennes plus anciennes, et face auxquelles elles n’étaient pas en position de force. Les Mahorais ont toujours été considérés avec un certain mépris par les groupes dirigeants de Grande Comore et d’Anjouan. Le rattachement à la France a donné à Mayotte un autre destin, mais au prix d’une rupture croissante avec son environnement.

    M. Assoumani, fort de multiples résolutions des Nations unies, réclame la restitution de #Mayotte aux Comores. N’est-ce pas une revendication de pure forme ?
    C’est un discours politique incontournable pour un dirigeant comorien et il est fondé, compte tenu de la façon dont l’indépendance de Mayotte a été accordée. Est-ce de pure forme ? Quoi qu’il en soit, tout le monde a conscience que la situation actuelle est une aporie et ne peut être définitive.

    La solution passe-t-elle par une approche régionale du développement ?
    Les #Comores ont toujours été une colonie négligée. Et la France a été aussi peu active dans la période postcoloniale. Même au temps d’Ahmed Abdallah Abdéremane [1978-1989] où elle faisait ce qu’elle voulait aux Comores, l’aide n’a jamais été suffisante. Ensuite, elle a quasiment disparu et les programmes qui demeurent ne sont que du saupoudrage.

    Il faudrait certainement une vraie politique de coopération mais cela a un coût. Il ne faut pas non plus ignorer les difficultés sur lesquelles bute la mise en œuvre de telles actions quand les dirigeants des Comores raisonnent avant tout en fonction de l’intérêt de leur communauté et non celui du pays.

  • À Mayotte, la chasse aux sans-papiers n’a pas de limite
    https://afriquexxi.info/A-Mayotte-la-chasse-aux-sans-papiers-n-a-pas-de-limite

    Par Patricia Rrapi - Mayotte est une terre d’exceptions en matière de droits et de libertés. Depuis 2018, un régime dérogatoire permet aux forces de l’ordre d’y effectuer des contrôles d’identité partout et tout le temps. Une pratique incompatible avec la Constitution, mais qui a été validée par le Conseil constitutionnel au nom de la « spécificité géographique » du territoire – un argument venu tout droit de l’époque coloniale.

    #Mayotte #Migrants #Colonialisme #Comores #Droits_humains #Politique_migratoire

  • LA LDH DÉPOSE PLAINTE CONTRE UN ÉLU DE LA RÉPUBLIQUE QUI APPELLE AU MEURTRE DES JEUNES COMORIENS À MAYOTTE
    Communiqué LDH
    Invité le lundi 24 avril sur la chaîne Mayotte La 1ère, le vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdere, a qualifié de « délinquants », « voyous » et « terroristes » les jeunes comoriens en ajoutant « Il faut peut-être en tuer ». Ces déclarations font suite au visionnage d’un reportage sur des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre à Mayotte, dans le cadre de l’opération militaro-policière Wuambushu, vivement critiquée par la LDH, qui prévoit le délogement et l’expulsion massive d’étrangers supposés être sans-papiers.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56715

    #international #mayotte #colonisation

  • « A Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers »
    L’ethnologue Sophie Blanchy rappelle les liens intimes entre Mayotte et les Comores au moment où Paris lance une vaste opération d’expulsion de migrants clandestins.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/25/a-mayotte-les-comoriens-ne-sont-pas-des-etrangers_6170923_3212.html
    https://wordpress.com/comments/all/entreleslignesentrelesmots.wordpress.com
    #international #mayotte #colonisation

  • La justice met un premier coup d’arrêt à l’opération Wuambushu

    Marquant le coup d’envoi de la sinistre chasse à l’homme lancée par le gouvernement à Mayotte, les toutes premières démolitions d’habitations devaient débuter le 25 avril dès 6 heures du matin à Koungou, au lieu-dit Majicavo Koropa Talus II. La juge des référés du tribunal judiciaire de Mamoudzou y a mis un coup d’arrêt. Le 24 avril, elle a « ordonné au préfet de Mayotte de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats ».
    Douchant les ardeurs préfectorales et ministérielles, la décision constate que ces démolitions constituent une « voie de fait », autrement dit « une exécution forcée, dans des conditions irrégulières, d’une décision portant atteinte au droit de propriété ». En l’occurrence, le préfet entendait faire détruire, sans distinction, tout un ensemble d’habitations indissociables les unes des autres en raison de leur fragilité structurelle qui en fait une sorte de mikado, alors même que le tribunal administratif avait déjà suspendu son arrêté de démolition pour 17 d’entre elles, dont la destruction par ricochet était donc nécessairement irrégulière.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56714

    #international #mayotte #colonisation

  • Le 1er Mai, manifestons pour nos retraites, nos salaires, et l’unité des travailleurs contre le nationalisme et la xénophobie !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-1er-mai-manifestons-pour-nos-retraites-nos-salaires-et-lunite-des | Éditorial de Lutte Ouvrière (24 avril 2023)

    Alors que le combat contre la retraite à 64 ans n’est pas terminé, le gouvernement allume un contre-feu sur l’#immigration, pour diviser le monde du travail. #Mayotte, le 101e département français, située dans l’océan Indien, est au cœur de cette #campagne_anti-immigrés.

    Darmanin vient d’y lancer l’opération de police #Wuambushu, qui se veut spectaculaire. Il a déployé 1800 policiers et gendarmes, des #CRS, des membres du #Raid et du #GIGN, des magistrats et installé un centre de rétention provisoire. L’objectif est de démanteler les #bidonvilles habités par les immigrés en situation irrégulière et d’en expulser 10 000, essentiellement vers #les_Comores.

    Autrement dit, à Mayotte, la #chasse_aux_pauvres est ouverte !

    Darmanin peut raconter ce qu’il veut, parler de délinquants et inventer de potentiels terroristes islamistes, il a ordonné la démolition de ce qui est le seul refuge pour des milliers de familles pauvres, comoriennes comme mahoraises. Ce sont des pauvres, avec ou sans papiers, qu’il va faire arrêter et peut-être expulser. Ce sont des familles pauvres qu’il va séparer et déchirer.

    À Mayotte, les hôpitaux, les écoles et toutes les infrastructures sont sous-dimensionnées pour une population croissante qui vit à plus de 70 % sous le seuil de pauvreté. Une partie de la jeunesse est la proie de bandes armées violentes vivant du racket et du vol. Mais le responsable de cette situation invivable, et d’abord pour les pauvres de Mayotte, toutes origines confondues, est l’État français qui ne met pas les moyens pour juguler cette pauvreté.

    Comme de bien entendu, la droite et l’#extrême_droite accusent l’immigration venue des Comores. Il n’y a rien de plus écœurant ! C’est la France qui a colonisé les Comores. Puis, au moment de leur indépendance, elle a détaché Mayotte de l’archipel avec un #référendum arrangé. Il y a 50 ans, les habitants des autres îles des Comores ont donc été transformés en étrangers, et la France, avec sa métropole à 8000 km, a gardé le pouvoir à Mayotte.

    Cette fois, les défenseurs de la « nation française » ne peuvent pas utiliser des différences de couleur de peau, de religion ou de culture pour dresser les Français de Mayotte contre les immigrés : ils font partie du même peuple ! Alors, cette opération n’est rien d’autre qu’une campagne infecte orchestrée par un gouvernement en mal de démagogie nationaliste et raciste.

    La politique de la France aux Comores est à l’image de la politique impérialiste qu’elle a imposée à toutes ses ex-colonies en Afrique et au Maghreb.

    Sur tous les continents, pour piller des régions entières et exploiter leur main-d’œuvre, les grandes puissances ont découpé les États dans la chair des peuples. Elles ont ainsi concentré les richesses et le progrès humain entre les mains de la bourgeoisie impérialiste et plongé le reste du monde dans un océan de misère et dans des conflits incessants entre les peuples. Ce sont ces fauteurs de misère et de guerres qu’il faut empêcher de nuire !

    Nos dirigeants et nos exploiteurs nous mettent en concurrence entre travailleurs, entre femmes et hommes, entre nationaux et immigrés. Ils voudraient nous voir nous déchirer pour les miettes qu’ils nous laissent. Ne les laissons pas nous diviser pour mieux écraser nos sœurs et nos frères d’exploitation ! Beaucoup de travailleurs ont besoin de circuler pour gagner leur pain, eh bien, cette revendication doit être celle de tous !

    Il faut répondre à la #lutte_de_classe menée par le #grand_patronat avec la conscience que nous faisons partie d’une seule et même classe ouvrière internationale. Le 1er Mai incarne cette perspective car il a été choisi par les travailleurs des différents pays pour être une journée de luttes communes.

    C’est aussi, cette année, la date que les organisations syndicales ont choisie pour continuer d’exprimer notre opposition à la retraite à 64 ans. À nous de faire que le 1er Mai 2023 sorte de l’ordinaire, avec des cortèges plus massifs que d’habitude ! Soyons nombreux, aussi, à affirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie et qu’ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale.

    Avant nous, dans tous les pays, des générations de travailleurs ont fait grève et ont, bien souvent, été en butte à la répression, le 1er Mai. Ils se sont battus pour les revendications ouvrières mais aussi contre le capitalisme, sa mise en concurrence des peuples, ses ravages sur la planète, son nationalisme, ses guerres.

    Ils affirmaient que les travailleurs ont intérêt à en finir avec l’#exploitation et l’#oppression des pays pauvres par les pays riches et qu’ils en ont la force. Ils affirmaient la nécessité de la révolution sociale à l’échelle internationale. Montrons que cette perspective est toujours vivante !

    #impérialisme #politique_criminelle #internationalisme #conscience_de_classe

    • 1er mai : contester le pouvoir du capital
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/1er-mai-contester-le-pouvoir-du-capital_634260.html

      L’intersyndicale a appelé les travailleurs à faire du 1er Mai un nouveau temps fort du mouvement contre la réforme des retraites, promulguée le 15 avril et qui, selon Macron, devrait prendre effet le 1er septembre.

      La lutte contre la réforme des retraites doit en effet continuer le 1er Mai et au-delà, non seulement parce que c’est une attaque directe mais parce qu’elle en prépare d’autres. L’inflation réduit chaque jour le pouvoir d’achat des salaires et des pensions, l’État sabre tous les budgets utiles à la population, le patronat fait pression sur l’emploi et les conditions de travail, le gouvernement multiplie les tentatives de division entre travailleurs en calomniant chômeurs, immigrés, sans-papiers, fonctionnaires, etc. Plus sombre encore, la situation internationale, l’augmentation parallèle des budgets militaires et des discours guerriers, la crise économique où s’enfonce le système capitaliste préparent de nouvelles catastrophes.

      C’est précisément parce que tout se résume et se résout par la lutte entre exploiteurs et exploités, capitalistes et prolétaires, que le mouvement ouvrier international a proposé, en 1890, de faire du 1er Mai la journée de lutte internationale des travailleurs. Il s’agissait d’affirmer ce jour-là dans les rues, partout dans le monde, qu’il n’y qu’une seule classe ouvrière et qu’elle représente le seul avenir possible pour l’humanité, sans exploiteurs et donc sans frontières et sans guerre. Cela est plus que jamais d’actualité.

      Au-delà de la question des retraites, c’est aussi cette perspective que Lutte ouvrière affirmera dans les cortèges du 1er Mai avec tous ceux qui voudront la rejoindre.

    • Mayotte : l’ignoble opération Wuambushu
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/mayotte-lignoble-operation-wuambushu_634282.html

      Le 24 avril le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu provisoirement la destruction d’habitations insalubres sur la commune de Koungou, qui devait être le point de départ de l’opération policière dite Wuambushu.

      Le tribunal a jugé que ce « décasage » violent aurait privé de logement, non seulement des personnes n’ayant pas de papiers en règle, mais aussi leurs voisins et des membres de leur famille ayant la nationalité française. Ce sursis obtenu par les habitants qui veulent résister à la brutalité de l’État met en évidence que la pauvreté et l’habitat indigne ne frappent pas que des immigrés, clandestins ou pas, mais aussi des Mahorais reconnus français. Il n’en reste pas moins que ce distinguo de nationalité n’existe que pour l’administration française, car tous sont des pauvres de culture comorienne, contraints de vivre sans électricité ni eau courante dans des bidonvilles qu’ils ont eux-mêmes construits avec les moyens du bord.

      Devant la misère qui se généralise et les conditions de vie qui s’aggravent à Mayotte, le président, le ministre de l’Intérieur, le préfet et bien des notables locaux n’ont qu’une seule cible : les Comoriens considérés comme clandestins et accusés de tous les maux. La frange de voyous livrés à eux-mêmes qui rendent la vie difficile, et encore plus aux pauvres, a été fabriquée par la misère et surtout par les lois et règlements privant des enfants de leurs parents expulsés vers les Comores.

      Nulle part les compagnies de CRS n’ont mis fin à la délinquance. La surveillance accrue des barques « kwassa-kwassa », qu’empruntent les Comoriens en quête d’une vie un peu moins dure à Mayotte, par des radars et des avions de surveillance financés par la récente augmentation du budget militaire, ne rendra pas les rues de Mamoudzou plus sûres. 1 800 gendarmes et CRS ne feront pas couler de l’eau potable dans les canalisations, n’éclaireront pas les quartiers à électricité intermittente, ne donneront pas des cours dans des salles de classe insuffisantes, ne soigneront pas les malades dans des infrastructures de santé sous-dimensionnées.

      Ralenti par la décision judiciaire et par le refus de l’État comorien de laisser accoster des bateaux qui transporteraient des expulsés de Mayotte, le gouvernement français ne désarme pas. Il prévoit des semaines de répression qui ne mèneront qu’à plus de misère et de désarroi en désorganisant la vie sociale et les solidarités qui permettent de survivre dans les quartiers les plus pauvres.

      Les politiciens locaux abondent dans la démagogie anti-immigré, tel le vice-président du conseil départemental qui est allé jusqu’à comparer les jeunes Comoriens à des terroristes, ajoutant : « Il faut peut-être en tuer. » Devant le tollé soulevé, il a dû se rétracter, mais ce propos infâme souligne l’impasse dans laquelle conduit la politique gouvernementale.

      La mise en scène orchestrée par Darmanin, accessoirement pour sa propre promotion, vise à dédouaner l’État et ses relais locaux de leur incurie et à embrigader une partie de la population derrière les forces de répression. Il serait dangereux de croire qu’elles agiront pour protéger les braves gens contre les délinquants. L’objectif est de faire accepter l’exploitation et la misère à tous les travailleurs, quelle que soit leur nationalit

      é.

  • France-Comores. « Wuambushu », opération coup-de-poing et bras d’honneur
    En mettant en œuvre une opération militaro-policière de grande ampleur à Mayotte visant à détruire des bidonvilles et à expulser des milliers de Comoriens, le gouvernement français suscite inquiétude et colère à Moroni. Mais le président Azali Assoumani, qui est devenu l’allié de Paris ces dernières années en dépit du contentieux territorial, semble vouloir éviter la confrontation.

    https://afriquexxi.info/France-Comores-Wuambushu-operation-coup-de-poing-et-bras-d-honneur
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56684

    #international #comores #mayotte #colonisation

  • Mayotte : Arrêtez WUAMBUSHU !

    L’opération de destruction massive, sans relogement et en l’absence de jugement d’expulsion, de plusieurs milliers d’habitations, par le biais de l’article 197 de la loi ELAN, est d’une ampleur inédite en France depuis un siècle.
    Le gouvernement prévoit aussi d’expulser de Mayotte de très nombreux migrantEs ComorienEs, qu’il aura préalablement jeté à la rue, brisant des familles et les jetant dans la grande misère.
    Or la carence des services publics et l’insuffisance des moyens financiers publics mobilisés pour aider le département à sortir de la grande pauvreté sont criants. La délinquance qui justifie cette opération de force est le résultat de cette grande négligence et du mépris de l’État à l’égard de la pauvreté endémique de l’ile.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-reel-acces-aux-droits/#comment-56682

    #mayotte #colonisation

  • Opération Wuambushu : Affrontements entre forces de l’ordre et délinquants à Tsoundzou - Mayotte la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/operation-wuambushu-affrontements-entre-forces-de-l-ordre-et-del

    La situation, selon nos informations, aurait rapidement dégénéré. « C’est la débandade » nous dit une source « c’est le bordel » pour une autre. Des affrontements qui se déroulent dans le cadre de l’opération Wuambushu. Depuis vendredi, la #CRS_8 est mobilisée sur Tsoundzou.

    Des fonctionnaires de #police auraient été encerclés. Certains policiers auraient dû faire usage de leur arme à feu pour se dégager. La CRS 8 et le Raid sont intervenus sur place. Depuis samedi, huit CRS, dont six ce dimanche, seraient blessés selon une source policière.

    Les affrontements se sont déroulés en marge d’une opération de police de lutte contre l’immigration clandestine qui a entraînée l’interpellation de 12 étrangers en situation irrégulière.

    https://seenthis.net/messages/999990#message1000194

    #Mayotte

    • Communiqué intersyndical (CGT-FSU-Union syndicale Solidaires) : Mayotte - Contre l’opération Wuambushu et pour un réel accès aux droits
      https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-

      Communiqué commun ADDE / Gisti / LDH / SAF / ABP : Mayotte : il est urgent d’y rétablir le droit
      https://www.gisti.org/spip.php?article6999

      Dans une tribune, 170 soignants installés à Mayotte font part de leurs vives inquiétudes sur l’impact sanitaire de l’opération Wuambushu
      https://www.megazap.fr/Projet-Wuambushu-Des-soignants-de-Mayotte-expriment-dans-une-tribune-leurs-p

    • Reconquête.
      Mayotte : en prélude à l’opération « Wuambushu », la CRS 8 a tiré plus de 600 grenades
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/mayotte-en-prelude-a-l-operation-wuambushu-la-crs-8-a-tire-plus-de-600-grena

      Engagés dimanche aux alentours du village de Tsoundzou, les policiers ont également utilisé des balles réelles à une dizaine de reprises « vers le sol et pour faire fuir ».

      Pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : la CRS 8, d’après le bilan qu’elle a établi, n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire fuir « une centaine d’assaillants armés de machette », dimanche 23 avril, alors que cette unité, présentée comme le fer de lance des CRS nouvelle génération, connaissait à Mayotte sa première projection outre-mer. Les affrontements, qui ont duré une partie de la journée, ont causé dix-neuf blessés parmi les forces de l’ordre, principalement touchés par des jets de cailloux.

      Les fonctionnaires de deux sections de « la 8 » ont même ouvert le feu à douze reprises à l’aide de leurs pistolets automatiques « vers le sol et pour faire fuir » les assaillants, selon plusieurs témoignages, alors que de tels tirs d’armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l’ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée.

      Ces heurts ont offert un prélude de violence à la vaste opération « #Wuambushu » de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale dans l’île voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Dépêchés dans cet archipel depuis le mardi 18 avril, une quarantaine de fonctionnaires de la CRS 8 ont été pris à partie dès leur arrivée aux abords du village de Tsoundzou, à environ 15 kilomètres au sud de Mamoudzou, la capitale de fait de l’archipel, située sur l’île de Grande-Terre.

      C’est précisément dans cette localité de Tsoundzou que se regroupent, depuis les premières opérations de « décasage » menées dans les bidonvilles de la région, des centaines de Comoriens, souvent immigrants clandestins, l’une des cibles prioritaires de « Wuambushu ».

      « Opération de reconquête du terrain »

      Depuis plusieurs mois, les services de sécurité disent enregistrer à Tsoundzou une hausse notable de la délinquance, notamment des faits de racket d’habitants, de vols et des attaques perpétrées contre les forces de l’ordre, la gendarmerie essentiellement, qui contrôle la quasi-totalité de l’archipel.

      Dimanche, au lendemain du caillassage d’un convoi de véhicules de la gendarmerie, des forces de police ont tenté d’investir Tsoundzou, CRS 8 et détachement du RAID en tête. Sur place, sous une pluie tropicale battante et par une température de près de 40 °C, les policiers ont essuyé tirs de cailloux depuis le couvert très dense offert par la végétation, tandis qu’une centaine d’individus, jeunes pour la plupart, dressaient des barrages à l’entrée du village, enflammaient des palettes et tentaient d’attirer les forces de l’ordre dans la « cambrousse ».

      « On est sur une opération de reconquête du terrain, a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse le commandant divisionnaire fonctionnel Jean-Louis Sanchet, responsable de la CRS 8. [C’est] un terrain qu’ils connaissent et pas nous. »
      Dimanche après-midi, des effectifs du RAID – dont une antenne est présente sur place de manière constante depuis la fin novembre 2022 – ont également été mobilisés pour tenter d’interpeller les jeunes gens retranchés dans les collines avoisinant la localité de Tsoundzou. Sans succès.

  • Communiqué intersyndical : Mayotte – contre l’opération Wuambushu et pour un réel accès aux droits

    Nos organisations syndicales CGT, FSU et l’Union syndicale Solidaires s’inquiètent fortement de l’opération Wuambushu, organisée par Gérald Darmanin et validée par Emmanuel Macron, prévue à Mayotte à partir du 21 avril

    Cette opération prévoit de détruire massivement des habitats précaires et de multiplier les arrestations et les expulsions quotidiennes jusqu’à plusieurs centaines de personnes migrantes issues des îles voisines. Les destructions visent 5 000 personnes dans 1 000 « bangas », soit 10% des habitats en tôles dans lesquels vit la moitié de la population de Mayotte. Nous craignons, à l’instar de nombreuses organisations internationales et nationales (CNCDH, UNICEF, LDH notamment) la multiplication des violences et des atteintes aux droits.

    Or la situation à Mayotte, département français d’environ 300 000 habitants est déjà catastrophique : 80% des habitant-es vivent sous le seuil de pauvreté et de nombreuses mesures d’exception sont la règle :

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/23/communique-intersyndical-mayotte-contre-lopera

    #international #colonisation #mayotte

  • Comores, Mayotte…
    Alain Ruscio : Comores, Mayotte, néo-colonialisme français : petit cours d’histoire
    La liberté d’aller et venir entravée pour les habitant⋅es de Mayotte
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/09/comores-mayotte-neo-colonialisme-francais-peti
    Alain Naze : Mayotte et la pandémie, ou l’increvable logique du « bouc émissaire »
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2020/05/22/mayotte-et-la-pandemie-ou-lincrevable-logique-
    Saïd Bouamama : L’œuvre négative du colonialisme français à Mayotte : Un îlot de pauvreté dans un océan de misère
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/03/26/loeuvre-negative-du-colonialisme-francais-a-mayotte-un-
    Alain Naze : Mayotte : le laboratoire d’un état d’exception permanent
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/04/17/mayotte-le-laboratoire-dun-etat-dexception-permanent
    Crise à Mayotte, le retour de boomerang d’une politique depuis longtemps inacceptable
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/05/24/crise-a-mayotte-le-retour-de-boomerang-dune-politique-d
    Pierre Caminade : Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/05/18/au-mepris-du-droit-international-letat-francais
    Jacques Chastaing : Mayotte : Grève générale, silence colonial et blindés pour la répression
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/04/12/mayotte-greve-generale-silence-colonial-et-blindes-pour
    Mayotte : Territoire d’exception ou colonie française ?
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2014/03/11/mayotte-territoire-dexception-ou-colonie-francaise

    #international #colonisation #comores #mayotte