• « EM souhaite qu’on avance vite » : les mails d’un patron de #McKinsey accablent le président | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/170924/em-souhaite-qu-avance-vite-les-mails-d-un-patron-de-mckinsey-accablent-le-

    Une enquête de « Cash Investigation » révèle des échanges inédits qui confirment l’implication d’une équipe du cabinet de conseil américain dans l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. La loi interdit pourtant aux entreprises d’aider les candidats.

    Antton Rouget

    17 septembre 2024 à 12h07

    UneUne pierre supplémentaire dans le jardin d’Emmanuel Macron et McKinsey. Tandis que les liens entre le président de la République et le célèbre cabinet de conseil suscitent d’importants questionnements ayant conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire, fin 2022, pour des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle 2017, l’émission « Cash Investigation » diffuse, mardi 17 septembre, de nouvelles informations décisives sur cette période clé dans la relation entre le chef de l’État et la firme américaine.

    Au cœur de ces révélations figurent notamment des mails d’un directeur associé de McKinsey, Karim Tadjeddine, responsable du secteur public, avec qui Emmanuel Macron a commencé à travailler dès 2007 en tant que sherpa de la commission Attali. Depuis que son rôle dans la campagne 2017 a été mis en lumière, Tadjeddine a toujours affirmé s’être engagé à titre bénévole auprès d’Emmanuel Macron, dont il partageait le projet libéral. Mais cette défense est mise à mal par plusieurs échanges datant de 2016 et 2017, années pendant lesquelles plusieurs cadres de McKinsey ont porté, en relation directe avec le candidat, un des projets phares d’En Marche au moment de son lancement.

    Karim Tadjeddine a désigné cette opération « Chicxulub », du nom de ce cratère creusé au Mexique par l’astéroïde qui aurait provoqué l’extinction des dinosaures, en référence à l’ambition d’En Marche d’exploser le paysage politique et de faire disparaître les vieilles écuries politiques. Concrètement, à travers « Chicxulub », des salarié·es de McKinsey ont développé pendant des mois, en 2016, une plateforme numérique, baptisée « Au service de tous », ayant pour objectif de mobiliser les citoyen·nes dans la campagne. Son « lancement » a été annoncé par Karim Tadjeddine dans un mail envoyé depuis son adresse professionnelle, le 6 avril 2016, le jour même de la présentation officielle d’En Marche par Emmanuel Macron.

    Ce coup de pouce est intervenu tandis que deux consultants de la firme avaient déjà participé dès 2015 à des réunions à Bercy aux côtés de plusieurs fidèles d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, pour anticiper la création de son parti. « Dès 2015 et 2016, des membres de McKinsey ont préparé la campagne », appuie auprès de « Cash Investigation » un ancien proche du chef de l’État, sous couvert d’anonymat, en expliquant avoir « depuis le début » ressenti des « questionnements sur l’éthique des relations entre McKinsey et la campagne ». Ce témoignage appuie les précédents récits et documents révélés par Mediapart en mars 2022 sur l’engagement du cabinet de conseil auprès d’Emmanuel Macron, avant même qu’il se lance officiellement dans la course présidentielle.

    L’enquête de « Cash Investigation » montre aussi que Karim Tadjeddine, qui pilotait personnellement l’opération « Chicxulub », avait connaissance du risque que représentait cette implication au regard des règles de financement de la vie publique. « Chicxulub ne peut pas et ne doit pas être rattaché formellement à En Marche ! », alertait-il le 12 mai 2016 dans un mail à ses équipes, en rappelant qu’un parti politique est « soumis à des règles très étroites », dont l’interdiction de recevoir des prestations gratuites de la part d’entreprises.

    Trois salariés mobilisés
    À peine un mois plus tard, le même Tadjeddine revenait pourtant vers ses interlocuteurs, avec un nouveau message on ne peut plus explicite, daté du 13 juin : « Ai vu #EM [#Emmanuel_Macron – ndlr] ce week-end qui souhaite que l’on avance vite. » Le directeur de McKinsey insistait encore, trois jours plus tard : « Cher tous, Go pour #Chicxulub avec objectif de proposer l’offre aux membres en septembre. » Une échéance qui ne doit rien au hasard puisqu’il s’agit du moment précis où Emmanuel Macron a décidé d’accélérer sa campagne, au lendemain de sa démission du gouvernement, le 30 août.

    De juin 2016 à novembre 2016, les travaux sur la plateforme « Au service de tous » auront nécessité pas moins de vingt-cinq réunions, recense « Cash Investigation », et mobilisé à titre gracieux trois salariés de McKinsey : Karim Tadjeddine (dont les prestations sont habituellement facturées 10 000 euros par jour, selon l’enquête), son assistant et un consultant « senior » pour l’opérationnel (au tarif à la journée situé entre 3 000 à 4 000 euros). À ce soutien s’ajoutent aussi la participation d’autres membres de la firme dans l’élaboration du programme ou le recueil des dons, par exemple.

    La suite, on la connaît : à partir de 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, McKinsey intègre les différents catalogues officiels (DITP, Ugap, DAE) lui permettant d’accéder aux marchés étatiques les plus stratégiques, en infusant sa conception des politiques publiques dans les plus hautes sphères de l’administration (comme sur la gestion du covid, les finances publiques ou l’évolution du métier d’enseignant).

    Le cabinet de conseil a ainsi vu son activité en lien avec le secteur public exploser de 2017 à 2022, bénéficiant d’au moins 72,8 millions d’euros de contrats publics sur cette période faste. Sans toutefois payer d’impôt sur les sociétés de 2011 à 2020, comme l’a révélé la commission d’enquête sénatoriale. 

    Dans la fiche d’évaluation de 2019, révélée par Le Nouvel Obs, Karim Tadjeddine notait que son portefeuille clients avait doublé et que la firme agissait désormais à tous les niveaux de l’État, « gouvernement, agences, hôpitaux et entreprises publiques ». Son réseau aussi a explosé : on y trouve des dirigeants d’entreprises, des conseillers voire des ministres, mais surtout, écrit Karim Tadjeddine, le « Président (relation ancienne de dix ans) ». 

    « #Cash_Investigation » : « McKinsey, une firme au cœur du pouvoir », enquête de Donatien Lemaitre, disponible à partir du mardi 17 septembre sur France 2.

  • #McKinsey : qu’ils viennent me chercher | Libé/AFP | 29.05.24

    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/affaire-des-cabinets-de-conseil-le-ministere-de-la-sante-a-ete-perquisiti

    Le 17 mars 2022, les sénateurs Eliane Assassi (communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains) avaient présenté un rapport au vitriol contre le recours par l’Etat aux cabinets de conseil. Un phénomène « tentaculaire » dont le coût pour les finances publiques a grimpé en 2021 à près de 900 millions d’euros, tous opérateurs publics confondus. Les cabinets sont « intervenus sur la plupart des grandes réformes » du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, mais aussi dans la gestion de la crise sanitaire ou l’organisation de colloques, soulignait le rapport.

    Publié en pleine course à la présidentielle, ce rapport avait empoisonné la campagne d’Emmanuel Macron, accusé par les oppositions de favoritisme en faveur de McKinsey. « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il dit le 27 mars.

    Le parquet national financier (PNF) a d’abord ouvert, le 31 mars 2022, une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée à l’encontre de McKinsey. Puis six mois plus tard, les 20 et 21 octobre, le PNF a ouvert deux informations judiciaires, l’une « sur les conditions d’intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 » d’Emmanuel Macron, l’autre sur des soupçons de « favoritisme ».

    Et donc perquisitions ce mercredi 29 mai au ministère de la Santé - et ailleurs, dont lieux privés.

    « Qu’ils viennent me chercher » - sauf que là, c’est plutôt l’administration qui prend, pas l’irresponsabilité présidentielle.

    Ah, et MacKiki, c’est pas de l’ingérence étrangère, hein.

  • Affaire des cabinets de conseil : perquisition au ministère de la santé dans le cadre d’une information judiciaire pour « favoritisme »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/29/perquisition-au-ministere-de-la-sante-dans-l-affaire-des-cabinets-de-conseil

    Les gendarmes de la section de recherches de Paris ont perquisitionné le siège du ministère, ciblant le recours croissant par l’Etat aux cabinets de conseil, dont McKinsey, étroitement lié au chef de l’Etat.
    Par Samuel Laurent et Adrien Sénécat

    L’affaire concernant le recours aux cabinets de conseil connaît un nouvel épisode. Selon nos informations, confirmées de source judiciaire, les enquêteurs de la section de recherches de Paris ont procédé, mercredi 29 mai, à une perquisition au siège du ministère de la santé, rue de Ségur, à Paris, en présence des magistrats instructeurs.
    Cette perquisition est menée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour #favoritisme et #recel_de_favoritisme, à la suite d’un rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les #politiques_publiques.

    Rendus publics le 16 mars 2022, les travaux de la commission sénatoriale, pilotée par Eliane Assassi (Parti communiste français) et Arnaud Bazin (Les Républicains), avaient pointé le « recours massif et croissant » par les services de l’Etat aux cabinets de conseil comme #Accenture, #CapGemini ou McKinsey : un peu moins d’un milliard d’euros pour l’année 2021, soit plus du double des 379 millions d’euros dépensés en 2018.

    Le rapport fustigeait globalement le « réflexe » du recours accru à ces sociétés privées pour assumer des missions relevant en principe de la compétence de la puissance publique, et décrivait un « phénomène tentaculaire », qui posait la question de la « souveraineté » de l’Etat face à ces cabinets. Il notait également le coût de ces multiples contrats : 3 millions d’euros pour la création, par CapGemini, d’un « baromètre des résultats de l’action publique » ; 2,15 millions pour « l’appui » de Roland Berger à la réforme de la formation professionnelle.

    Optimisation fiscale [ici, pour ne pas dire fraude fiscale]

    Un rapport de la Cour des comptes, dévoilé par Le Monde en décembre 2022, avait par ailleurs épinglé plus précisément le rôle de ces cabinets de conseil durant la pandémie de #Covid-19. Plus de 50 millions d’euros ont été dépensés pour des prestations de leur part, notamment en matière informatique. Si le ministre de la santé de l’époque, Olivier Véran, avait assuré que tout était « super clair et transparent », la Cour n’était pas de cet avis.

    Pour elle, nombre de ces dépenses posaient question quant au respect du droit de la commande publique, et l’urgence sanitaire, souvent invoquée par l’exécutif, ne pouvait suffire à tout justifier – « en période de guerre, regarde-t-on qui prépare les munitions, à quel endroit on le fait et si les munitions sont bien transférées dans l’arsenal ? » [ben oui], demandait Olivier Véran, alors ministre de la santé, face au Sénat, en février 2022. « L’urgence impérieuse a systématiquement été invoquée pour passer les marchés dans des délais courts sans mise en concurrence, ni négociation », regrettait la Cour, estimant que, dans certains cas, les missions confiées aux cabinets de conseil relevaient « du cœur de missions de service public » et auraient « pu être prises en charge par le ministère ».

    Elle s’interrogeait aussi sur les conditions d’attribution à certains cabinets de marchés-clés « sans mise en concurrence ni négociation ». Parmi ces cabinets figurait en premier lieu le cabinet McKinsey, bénéficiaire de sept contrats autour de la campagne de vaccination contre le Covid-19, pour un total de 11,6 millions d’euros.
    La « Firme », comme on surnomme ce géant américain, au chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros (dont 329 millions d’euros en France), avait selon la commission sénatoriale, réussi à ne quasiment pas payer d’#impôt_sur_les_sociétés de 2011 à 2021. Le PNF a ouvert, le 31 mars 2022, une information judiciaire pour #blanchiment_aggravé et fraude fiscale aggravée, ciblant les pratiques d’optimisation fiscale du groupe américain. Le siège français de McKinsey a été perquisitionné le 24 mai 2022 dans ce dossier.

    Des liens étroits avec Emmanuel Macron

    Si McKinsey est au cœur des enquêtes et des polémiques, c’est aussi pour une autre raison, relevée par plusieurs enquêtes journalistiques, notamment celle du Monde, en février 2021 : la « Firme » entretient de longue date des liens étroits avec le candidat, puis chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Les « MacronLeaks », cette fuite de données qui avait rendu publics des milliers de courriels internes de la campagne, ont montré que plusieurs hauts responsables de McKinsey, comme Karim Tadjeddine, qui a connu M. Macron au sein de la commission Attali en 2010, étaient au cœur du dispositif du futur chef de l’Etat en 2017. Une activité militante qu’ils exerçaient pro bono, sans être rémunérés, assurent-ils.

    La collusion [ici pour concomitence] entre cette présence d’importants cadres de McKinsey dans l’entourage proche du candidat Macron et la hausse importante du recours par l’Etat aux services des #cabinets_de_conseil ne pouvait que soulever des interrogations, balayées d’un revers de main par le candidat Macron, sur France 3, le 27 mars 2022 : « On a l’impression qu’il y a des combines ; c’est faux », s’était agacé le chef de l’Etat, ajoutant : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal. »

    La justice l’a entendu : en novembre 2022, le Parquet national financier (#PNF) confirmait que trois procédures pénales étaient ouvertes. L’une ciblant les soupçons de fraude fiscale concernant McKinsey, une seconde, ouverte le 20 octobre 2022 à la suite de plusieurs signalements, se concentre sur les comptes de campagne d’Emmanuel #Macron pour 2017 et 2022 et vise à éclaircir les conditions d’intervention du cabinet McKinsey dans la campagne.

    Enfin, la troisième information judiciaire, ouverte le 21 octobre 2022, s’intéresse à un éventuel « favoritisme » dont aurait bénéficié #McKinsey par rapport à ses concurrents. C’est dans ce cadre que les gendarmes de la section de recherches de Paris ont procédé à cette perquisition rue de Ségur. Le PNF confirme par ailleurs au Monde que « l’enquête préliminaire sur le volet #fraude_fiscale, ainsi que l’information judiciaire sur le volet campagne présidentielle sont toujours en cours, notamment avec l’exploitation des documents saisis en perquisition ».

  • McKinsey, pour le meilleur et pour le pire – Les Éditions Buchet-Chastel
    https://www.buchetchastel.fr/catalogue/mckinsey-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire

    Quelle est la véritable influence du cabinet de conseil le plus prestigieux au monde, McKinsey ?

    Dans cette #enquête sans précédent, qui mesure l’impact considérable de #McKinsey sur tous les secteurs de l’économie mondiale, des centaines d’interviews d’anciens consultants, de clients, ainsi que des milliers de documents inédits, ont permis de percer sa culture du secret et de lever le voile sur ses profondes contradictions.

    Course aux profits à court terme, licenciements massifs, délocalisation abusive, surrémunération des patrons et des actionnaires… Les recommandations de McKinsey ont-elles toujours respecté un pacte éthique ? Ou, au contraire, ont-elles précipité la cruauté du capitalisme ?

    Peut-on travailler à la fois pour le ministère de la Santé et pour les producteurs d’opioïdes ? Peut-on soutenir l’écologie tout en travaillant avec les entreprises les plus émettrices de CO2 ? Peut-on optimiser les profits des parcs Disney et mettre en question la maintenance ?...

    À travers de multiples exemples et révélations, pour les auteurs il n’y a pas de doute : McKinsey a souvent rendu le monde plus inégal et impitoyable.

    Avec un extrait des premières pages pour se mettre en appétit.

  • Potentiels #conflits_d’intérêts | L’influence de #McKinsey à l’#ONU inquiète | La Presse
    https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2023-09-23/potentiels-conflits-d-interets/l-influence-de-mckinsey-a-l-onu-inquiete.php

    Le livre When McKinsey Comes to Town, écrit par deux journalistes du New York Times, rapporte que parmi les 100 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète depuis 50 ans, McKinsey en a conseillé au moins 43 depuis 2010, dont BP, Exxon Mobil, Gazprom et Saudi Aramco, générant des centaines de millions de dollars de profits pour ces entreprises.

    […]

    La Presse Canadienne a demandé à McKinsey si ces données étaient exactes, mais la firme n’a pas répondu.

    Selon le comté de Multnomah, en Oregon, McKenzie ne fait pas seulement que conseiller les grandes pétrolières pour qu’elles fassent plus de profits, la firme new-yorkaise a aussi aidé ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et d’autres pétrolières à tromper la population sur les changements climatiques.

  • Un ex-lobbyiste d’Airbnb recruté à l’Assemblée nationale | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210923/un-ex-lobbyiste-d-airbnb-recrute-l-assemblee-nationale

    À la veille du projet de loi de finances, pour lequel la question des niches fiscales accordées aux plateformes va être débattue, le député de la majorité François Jolivet, rapporteur chargé des crédits « logement », a embauché l’ex-responsable des affaires publiques d’Airbnb.

    https://contre-attaque.net/2023/09/26/la-republique-des-lobbys-de-airbnb-au-conseil-dun-depute-charge-du-l

    David Miodownick est à l’image du macronisme : jeune cadre dynamique mêlant allègrement public et privé. Sorti de Science Po, il est vite propulsé comme attaché parlementaire au sein du clan Macron. Il va par exemple conseiller Élisabeth Borne alors ministre du travail.
    Puis David Miodownick s’envole vers le privé. Fort de ses contacts au sommet de l’État, il est embauché comme « responsable des affaires publiques d’Airbnb ». En septembre 2023, le député de la majorité François Jolivet, qui est accessoirement « rapporteur chargé des crédits logement » dans la commission des finances, le recrute comme conseiller. Le #lobbyisme en ligne directe. De la multinationale #Airbnb au Parlement, auprès d’un député qui s’occupe de #logement. Et justement, c’est très prochainement qu’un projet de loi de finances doit évoquer la #niche_fiscale Airbnb, sera au centre des débats. Heureuse coïncidence…

    « Pillage du bien public », par Ibrahim Warde (accès libre ⁕ en kiosques, septembre 2023) // https://www.monde-diplomatique.fr/66073
    #macronie #McKinsey

  • La poupée Barbie, icône de Hollywood « née » avec des racines juives Cathryn J. Prince - Time of israel

    Depuis sa création par Ruth Handler, entrepreneuse atypique, avec sa capacité de s’adapter au temps qui passe, la poupée emblématique arbore certains signes distinctifs de la communauté

    Elle a eu 250 carrières – et ce n’est pas terminé. Elle a les pieds arqués depuis toujours et une maison de rêve. Et, le 21 juillet, elle prendra le volant d’une décapotable rose et blanche pour s’aventurer dans le « monde réel » dans le prochain film grandeur nature de Greta Gerwig.

    Il s’agit de Barbie, bien sûr – la création de moins de trente centimètres de Ruth Handler, entrepreneuse juive qui avait défié les conventions sociales.

    Vêtue d’un maillot de bain zébré, la poupée avait fait ses débuts au Salon du jouet américain en date du 9 mars 1959 – une époque où les Juifs des États-Unis, victimes de fortes discriminations, s’interrogeaient beaucoup sur le concept d’assimilation. Handler devait, de nombreuses manières, placer sa propre ambivalence dans Barbie alors que la poupée devait devenir un symbole de la grande Amérique, de la blanchité joyeuse et de l’émancipation des femmes.

    « Ruth Handler est aux poupées ce que Ralph Lifshitz a été pour les vêtements américains et ce qu’Irving Berlin a été aux chants de Noël. Qu’ils en aient été conscients ou non, ils ont tous entretenu une relation ambivalente avec l’idée de cette Amérique aux palissades en bois blanc si typiques du pays – mais ils ont aussi aidé à créer l’image de cette Amérique aux palissades en bois blanc », explique Emily Tamkin, qui a écrit le livre Bad Jews : A History of American Jewish Politics and Identities.

    Née en 1916, Handler était la plus jeune d’une famille de dix enfants. Ses parents étaient des immigrants juifs venus d’une région de Pologne yiddishophone. Son père, Jacob Mosko, était un forgeron qui avait déserté les rangs de l’armée soviétique. Sa mère, Ida, était illétrée. Quand Handler n’avait que six mois, sa mère était tombée gravement malade, incapable de s’occuper de l’enfant. Cela avait été sa sœur aînée, Sara, qui avait pris soin d’elle et qui l’avait élevée.

    A l’âge de 19 ans, Handler avait arrêté ses études supérieures et elle avait quitté Denver au volant de son coupé Ford, direction Hollywood. Elle s’était installée dans un appartement avec une amie et elle avait trouvé un emploi au sein des studios Paramount Pictures.


    Ruth et Elliot Handler posent devant une vitrine de leur bureau montrant les jouets créés par le couple, le 2 août 1951. (Crédit : AP Photo)

    Elle avait épousé son petit ami du lycée – un étudiant en art qui s’appelait Eliot Handler – en 1938. Le couple avait fait une première apparition sur le marché des jouets en fabriquant des modèles miniatures de l’avion Douglas DC-3, des miniatures que Douglas Aicraft avait à l’époque distribuées comme cadeau de Noël à ses employés.

    Six ans plus tard, Ruth et Eliot Handler, en partenariat avec leur ami Harold « Matt » Matson, avaient cofondé Mattel, Inc. Matson avait revendu ses parts en 1946, l’époque où Ruth était devenue la toute première présidente de l’entreprise.

    Selon plusieurs biographies, Handler avait eu l’idée de Barbie en observant sa fille Barbara – dont la poupée est devenue l’homonyme – en train de jouer avec des poupées en papier. Son idée s’était encore précisée à l’occasion d’un voyage en Suisse, en 1956, où elle avait découvert Bild Lilli , une poupée habillée à la pointe de la mode, au corps harmonieux, qui avait été directement créée à partir du personnage féminin d’une bande-dessinée pour adultes.

    Avec ses jambes incroyablement longues, sa poitrine généreuse et sa garde-robe de femme adulte et moderne, Barbie avait été l’antithèse des poupées qui conditionnaient les petites filles au mariage et à la maternité.

    « Cela avait été une idée radicale – l’idée que les petites filles ne joueraient plus à la maman. C’était une pensée transgressive dans la culture juive, à ce moment-là. La mère juive tient un tel rôle dans notre culture », explique Letty Cottin Pogrebin, fondatrice et rédactrice en chef de Ms. Magazine et autrice juive féministe.


    Letty Cottin Pogrebin, fondatrice et rédactrice en chef de Ms. Magazine et autrice juive féministe (Crédit : Mike Lovett)

    Pour Susan Shapiro, autrice de Barbie : 60 Years of Inspiration, la poupée a été, d’une certaine manière, la féministe originelle.

    « Elle a capturé l’imagination des petites filles à l’époque et elle le fait encore, parce qu’il est rare qu’une femme soit au premier plan. Quand elle est apparue sur le marché, les femmes devaient encore demander la permission à leur mari pour avoir une carte de crédit ou un compte bancaire. Les femmes étaient dans l’ombre des hommes », explique Shapiro, qui possède à elle seule 68 poupées Barbie et qui est professeure de rédaction à la New School.

    Rien n’a tenu Barbie dans l’ombre, dit-elle.

    « Barbie n’avait pas à demander la permission d’un mari, d’un rabbin ou d’un père pour quoi que ce soit. Et c’était aussi le cas pour Ruth Handler. Elle ne demandait pas la permission pour faire ce qu’elle voulait faire », ajoute Shapiro.


    Susan Shapiro, à gauche, lors d’un événement Barbie au Temple Israel, dans le Michigan, avec la rabbin Jennifer Kaluzny. (Autorisation : Susan Shapiro)

    Comme l’avait écrit Handler, qui s’est éteinte en 2002 à l’âge de 85 ans : « Barbie a toujours incarné le fait qu’une femme a des choix ».

    Elle pouvait être médecin, agricultrice, astronaute ou mathématicienne. Elle pouvait avoir sa propre voiture. Elle pouvait vivre seule, ou avec des amis. Dans une maison, ou dans une caravane. Elle pouvait avoir un petit ami, Ken – mais elle n’était pas dans l’obligation de se marier.

    Les différentes bandes-annonces du film, qui sortira au cinéma le 21 juillet, suggèrent que Barbie quitte Barbieland pour être une poupée plus imparfaite. Pour résumer, elle s’interroge à la fois sur son rôle et sur la signification du bonheur. Et, comme le rappelle Pogrebin, le questionnement est central dans le judaïsme.

    « Je pense que le film sera une sorte de midrash sur le féminisme », déclare Pogrebin, utilisant le terme en hébreu pour désigner une exposition rabbinique consacrée à la Bible.

    Même ainsi, Pogrebin a du mal à qualifier la poupée de réel symbole du féminisme. Après tout, la première mission de Barbie était de servir de modèle unique aux adolescentes.

    Mais depuis que Mattel a sorti sa première Barbie, il y a 64 ans, la firme a tenté de diversifier la poupée.

    En 1968, Mattel a fait entrer sur le marché Christie, sa première poupée afro-américaine. Et pourtant, réduite à tenir un second rôle auprès de la célèbre poupée mannequin, elle n’est jamais devenue une Barbie officielle. Un tournant qui ne s’est amorcé que dans les années 1980.

    Et ce n’est qu’en 2016 que l’entreprise a lancé sa liste Fashionista, avec des poupées aux corps, aux formes et aux couleurs différentes, aux multiples capacités. Sa première Barbie portant le hijab, inspirée de la championne olympique au sabre Ibthihaj Muhammad, a fait son apparition en 2017.


    Ibtihaj Muhammad tient une Barbie à son effigie lors de la remise des Glamour Women of the Year Awards de 2017 au Kings Theatre de New York, le 13 novembre 2017. (Crédit : Evan Agostini/Invision/AP)

    Pourtant, alors même que Mattel continue à décliner la marque – au mois de mai, l’entreprise a mis sur le marché une Barbie atteinte de trisomie 21 – la Barbie la plus populaire reste la « Totally Hair ». Plus de dix millions de poupées aux tresses couleur d’or ont été vendues jusqu’à présent.

    Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de Barbie ayant été inspirées par de célèbres femmes juives. Ainsi, la compagnie avait vendu une poupée mannequin Diane von Furstenberg en 2006 et en 2020, elle avait proposé une poupée à l’effigie de la gymnaste Aly Raisman, double médaillée d’or.

    Conservant l’idée d’une Barbie apte à faire ses choix, Jen Taylor Friedman, une artiste juive orthodoxe, a créé « la Barbie à phylactères ». La poupée, mise à la vente sur le site Etsy, est aussi enveloppée dans un châle de prière, et elle tient un livre de prières à la main.


    La Barbie à phylactères. (Autorisation : Jen Taylor Friedman)

    « La Barbie Halloween Hip de Mattel portait une adorable jupe en jean frum, et elle ressemblait ainsi à la plus grande partie de mes amis. De la même façon, je me suis dit qu’elle devait porter des phylactères », dit le site internet de Friedman, utilisant le mot yiddish pour désigner les Juifs pratiquant au niveau religieux.

    Et si une célébrité juive dépeinte sous les traits d’une poupée Barbie n’est pas automatiquement une Barbie juive, ce n’est pas grave, estime Tamkin. « Parce que d’une certaine façon, elle est déjà juive. Elle a été créée par une femme juive et elle porte le nom de sa fille, qui était juive ».

    Un point de vue qui n’est pas partagé, de son côté, par Pogrebin. Toutefois, elle dit qu’elle décèle quelque chose de très Juif dans la façon dont Handler et Mattel ont su s’adapter au temps qui passe.

    « Ils ont fait ce que les Juifs ont fait pendant des milliers d’années : s’adapter à la culture dominante pour pouvoir survivre. Pour entrer dans le cadre, il faut savoir se réinventer tout en conservant en soi ce qu’on est essentiellement. C’est ce que Mattel a fait et c’est ce que Handler a fait, elle aussi », dit Pogrebin.

    #barbie #poupée #usa #symbole #femme #modèle #Mattel

    Source : https://fr.timesofisrael.com/la-poupee-barbie-icone-de-hollywood-nee-avec-des-racines-juives

  • "Une nouvelle ère post covid" (Canal 10 Guadeloupe)
    https://www.crashdebug.fr/une-nouvelle-ere-post-covid-canal-10-guadeloupe

    À écouter ⤵️ Excellente émission à la télé locale de #Guadeloupe @Canal10_GP cette semaine (03/07/23) intitulée " Une nouvelle ère post covid " avec comme invitée la brillante politologue Pamela Obertan merci à ce journaliste Haorld @woldah6 👏 #Pfizer & #McKinsey n’ont pas réussi à manipuler les guadeloupéens + que 70% ne se sont pas fait vacciner là bas !

    Source : Twitter Informations complémentaires : Crashdebug.fr : ON A SACRIFIÉ UNE PARTIE DES FRANÇAIS AU NOM D’UN NARRATIF ! AVEC PIERRE CHAILLOT (GÉOPOLITIQUE PROFONDE) Crashdebug.fr : Gouverner par le chaos, la nouvelle tendance politique ? selon Lucien Cerise (Sud Radio) Crashdebug.fr : Suspendus… Des soignants entre deux mondes (Exuvie.fr) Crashdebug.fr : Professeur Perronne : “J’en ai pris plein la tronche !” (Livre Noir) Crashdebug.fr : (...)

    #Épinglé #Actualités_françaises #ROOT

  • Punitions, intimidations, salariés sous pression... Une ambiance toxique dénoncée à l’hôpital de Lomagne Marc Centene - ladepeche.fr

    «  On va remettre de l’ordre. Je suis sur le dossier depuis quelques semaines avec l’ARS, et il y a des choses qui méritent d’être éclaircies…  » Le maire de Fleurance, Ronny Guardia Mazzoleni, ne cache pas sa colère. Alerté par les salariés de l’établissement public de santé de Lomagne, l’EPSL, l’élu a rencontré également les trois syndicats présents dans la structure – CFDT, CGT et FO – au titre de son rôle de président du conseil de surveillance.

    L’EPSL est le 3e centre de santé du département, avec près de 300 employés. Outre un service de SSR, l’EPSL gère trois Ehpad  : le Tané à Lectoure, et Cadéot et la Pépinière à Fleurance. La situation y devient intenable pour les salariés, depuis le départ de l’ancien directeur l’année dernière. Une intersyndicale a même été envisagée.

    "Copinage politique"
    «  Des salariés nous ont alertés voilà près de 3 mois sur de graves dysfonctionnements  », explique Christophe Bukovec, secrétaire départemental de la CGT santé et action sociale. Le syndicat, très présent à l’Ehpad Cadéot, expose le rôle tenu par une cadre supérieure, qui gère les trois Ehpad de l’EPSL. «  Elle a mis en place un climat toxique, basé sur l’agressivité, des insultes ou des punitions, avec des agents convoqués sans motifs et sans pouvoir se défendre. On ne peut pas accepter de voir des agents de 20 ans tenir avec des cachets, ou pleurer en prenant leur service…  »

    La CGT, qui a constitué un épais dossier qu’elle a exposé à l’ARS, dénonce un petit groupe constitué de personnel d’animation ou médical, autour de la cadre supérieure. «  On s’est aperçu que ces personnes avaient des relations amicales mais aussi politiques. Il y a un copinage qui n’a pas sa place dans un établissement de santé.  » Le directeur adjoint, dans une rencontre avec les représentants du personnel, déclare même que «  la situation est proche de l’omerta  ».

    La CFDT a elle aussi sonné l’alarme, en rencontrant le député David Taupiac et le maire de Fleurance. «  Les problèmes sont concentrés sur les Ehpad, le SSR est plutôt épargné. Les salariés travaillent en conscience, mais tout le monde est très mal, y compris dans l’administratif. Et cela se répercute sur les résidents. Il y a un problème dans la direction, et cela influe sur tout…  » Le syndicat dénonce «  un climat très pourri  », où la délation est devenue une méthode de fonctionnement. «  On attend que des réponses soient mises en place, mais rien ne se passe  !  »

    Le cas de Lectoure
    L’Ehpad du Tané à Lectoure n’est pas épargné par les difficultés. Au mois de mars, le conseil de surveillance a vu le président mettre un terme à des rumeurs qui courent dans le Lectourois et le Fleurantin. Non, il n’est pas question de provoquer la fermeture de cet Ehpad public pour voir s’ouvrir un établissement privé. L’unité Barrère, à l’Ehpad du Tané, a fermé près de 30 lits sur 80. L’occupation d’un Ehpad atteint normalement 95 %. «  Nous sommes étonnés du silence de la municipalité de Lectoure, s’interroge Christophe Bukovec. Il y a pourtant des besoins sur le bassin du Lectourois.  » Ces lits vides représentent une forte perte pour l’établissement, alors que la masse salariale est restée la même.

    De quoi alimenter les grandes difficultés financières de l’établissement, et l’hypothèse d’une fermeture, qui inquiète autant les salariés et les syndicats que les familles. «  Une partie des lits est fermée, ce qui pourrait entraîner un déficit structurel  », analyse David Taupiac, contacté par les familles et les syndicats. «  Le fonctionnement actuel [de l’ESPL] entraîne une forme de maltraitance auprès des salariés et des résidents. Il faut sortir de cette spirale.  » Le dossier est désormais sur le bureau de l’ARS.

    #management #EnMarche à la #McKinsey #agressivité #insultes #punitions #délation #maltraitance #Ehpad #santé #travail #Fleurance #Lomagne #Lectoure

    source : https://www.ladepeche.fr/2023/06/22/punitions-intimidations-salaries-sous-pression-une-ambiance-toxique-denonc

  • Opioïdes : La famille Sackler paiera 6 milliards de $ pour éviter des poursuites civiles JTA - Time of israel

    Une décision de la cour d’appel fédérale américaine protège la famille juive propriétaire de Purdue Pharma et permet à l’entreprise d’indemniser les victimes et leurs familles

    La famille Sackler, les milliardaires juifs dont la commercialisation de l’antidouleur OxyContin a alimenté le phénomène de l’épidémie d’opioïdes aux États-Unis, bénéficiera d’une immunité totale contre Purdue Pharma, leur société, en échange d’allocation de fonds, pouvant aller jusqu’à 6 milliards de dollars, à des programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie.

    La décision d’une cour d’appel fédérale mardi d’accorder l’immunité met effectivement fin aux milliers de poursuites civiles qui ont été intentées contre Purdue Pharma en raison des décès dus aux opioïdes.

    Selon le plan approuvé mardi par la deuxième cour d’appel fédérale de New York, les membres de la riche famille Sackler céderaient la propriété de Purdue, basée à Stamford, dans le Connecticut, qui deviendrait une nouvelle société connue sous le nom de Knoa, dont les bénéfices seraient versés à un fonds destiné à prévenir et à traiter les dépendances.


    Illustration : Sur cette photo du 17 août 2018, proches et amis de victimes de l’OxyContin et d’opioïdes déposent des flacons de pilules en signe de protestation devant le siège social de Purdue Pharma, qui appartient à la famille Sackler, à Stamford, dans le Connecticut. (Crédit : AP Photo/Jessica Hill)

    Les membres de la famille contribueraient également à hauteur de 5,5 à 6 milliards de dollars en espèces au fil du temps, soit environ la moitié de ce que le tribunal a estimé être leur fortune collective, dont une grande partie est détenue à l’étranger. Une grande partie de cet argent – au moins 750 millions de dollars – ira aux victimes individuelles de la crise des opioïdes et à leurs survivants. Les paiements devraient s’échelonner entre 3 500 et 48 000 dollars.

    La décision de mardi protège également les membres de la famille Sackler contre les poursuites judiciaires liées aux effets des opioïdes, même s’ils n’ont pas déposé le bilan.


    Des personnes ayant perdu des proches à cause des opioïdes manifestent devant le musée Arthur M. Sackler, à l’université de Harvard, dans le Massachusetts, le 12 avril 2019. (Crédit : AP Photo/Josh Reynolds, Archives)

    Ces protections sont au cœur de l’accord proposé qui mettrait fin aux plaintes déposées par des milliers d’États, de collectivités locales, de gouvernements tribaux amérindiens et d’autres entités. Les membres de la famille Sackler ont clairement indiqué que sans ces protections, ils ne respecteraient pas leur part de l’accord.

    L’accord n’accorde pas aux membres de la famille Sackler l’immunité contre d’éventuelles poursuites pénales.

    « C’est un grand jour pour les victimes, dont certaines ont désespérément besoin d’argent et attendent ce jour depuis longtemps », a déclaré Ed Neiger, un avocat représentant des victimes individuelles.

    Cheryl Juaire, une femme du Massachusetts qui a perdu deux fils à la suite d’overdoses, a déclaré qu’elle ne savait pas à quel montant s’attendre. « Mes enfants sont partis et il n’y a rien que je puisse faire pour les ramener », a-t-elle déclaré, mais elle a ajouté que les fonds aideraient les enfants de ses fils. « Ils auront des appareils dentaires, des lunettes, des choses dont ils ont besoin et qu’ils n’auraient pas pu avoir autrement. »

    Les membres de la famille Sackler et Purdue ont également salué la décision.

    « Les membres de la famille Sackler estiment que la mise en œuvre tant attendue de cette résolution est essentielle pour fournir des ressources substantielles aux personnes et aux communautés dans le besoin », ont déclaré les membres de la famille propriétaire de Purdue dans un communiqué mardi. « Nous sommes heureux de la décision de la Cour de permettre à l’accord d’aller de l’avant et nous attendons avec impatience qu’il prenne effet dès que possible. »


    Des manifestants font un die-in aux abords du tribunal qui est en train de prononcer la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. Illustration (Crédit : Seth Wenig/AP)

    Les fondateurs de Purdue, Arthur, Mortimer et Raymond Sackler, sont les fils d’immigrants juifs de Brooklyn qui ont suivi des études de médecine en Écosse parce que les écoles américaines n’admettaient pas les juifs à l’époque. Mortimer et Raymond ont lancé l’OxyContin en 1996, après qu’Arthur a quitté l’entreprise ; la famille a ensuite gagné des milliards en commercialisant agressivement le médicament pendant plus de deux décennies, alors même que des signes montraient qu’il entraînait les utilisateurs dans la dépendance aux opiacés.

    Les trois frères sont décédés, mais d’autres membres de la famille ont conservé le contrôle de Purdue Pharma et leur fortune, estimée à environ 11 milliards de dollars il y a deux ans.

    Le nom Sackler était régulièrement présent dans les cercles philanthropiques jusqu’à ce que les poursuites contre les opioïdes commencent à s’accumuler en 2019, date à laquelle de nombreuses institutions culturelles ont commencé à refuser les dons de la famille et à retirer leur nom des bâtiments. L’artiste et activiste juive Nan Goldin a été le fer de lance d’un mouvement populaire s’opposant à la famille pendant des années.



    Gabe Ryan, un employé, supprime les lettres formant le nom d’ Arthur M. Sackler à l’entrée du bâtiment de l’école de médecine Tufts à Boston, le 5 décembre 2019 (Crédit : AP Photo/Steven Senne)

    L’un des bénéficiaires notables des Sackler, l’université de Tel Aviv, a résisté aux pressions visant à supprimer le nom Sackler de son école de médecine – bien que l’aile de son école de médecine tournée vers les États-Unis ait discrètement supprimé le nom Sackler de son matériel de marketing l’année dernière.

    Purdue est peut-être l’acteur le plus médiatisé de l’industrie des opioïdes. Mais plusieurs autres fabricants de médicaments, sociétés de distribution et pharmacies ont également été poursuivis par les États et les collectivités locales. Si une poignée d’affaires ont été portées devant les tribunaux, beaucoup sont en cours de règlement.

    La valeur totale des règlements proposés et finalisés au cours des dernières années s’élève à plus de 50 milliards de dollars. Parmi les entreprises qui ont conclu des accords figurent les fabricants de médicaments Johnson & Johnson et Teva, les géants de la distribution AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, ainsi que les chaînes de pharmacies CVS, Walgreens et Walmart.

    Un seul autre grand règlement de procès concernant les opioïdes prévoyait des paiements pour les victimes.

    Un militant installant des pierres tombales en carton avec les noms des victimes d’overdose d’opioïdes devant le palais de justice où se déroule le procès de la faillite de Purdue Pharma à White Plains, à New York, le 9 août 2021. (Crédit : AP Photo/Seth Wenig/Dossier)


    La majeure partie de l’argent doit être utilisée pour lutter contre la crise des opioïdes, qui a été liée à plus de 500 000 décès aux États-Unis au cours des deux dernières décennies, dont plus de 70 000 par an récemment.

    Ces dernières années, la plupart des décès ont été liés au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques illicites, et non à des analgésiques délivrés sur ordonnance.

    #Sackler #purdue_pharma #big_pharma #santé #oxycontin #fentanyl #opioïdes #McKinsey #Johnson_&_Johnson #Teva #AmerisourceBergen #Cardinal_Health #McKesson #CVS #Walgreens #Walmart #oxycodone #naloxone #opiacés #addiction #opioïdes #drogues #drogue #pharma #usa #santé_publique #etats-unis #purdue_pharma #carfentanil #overdose

    Source https://fr.timesofisrael.com/opioides-la-famille-sackler-paiera-6-mds-de-pour-eviter-des-poursu

  • La façon dont Ursula von der Leyen a négocié le contrat pour les vaccins avec Pfizer “décrédibilise les institutions européennes et la Belgique” Olivier le Bussy - La Libre

    Frédéric Baldan, un citoyen belge, a introduit une plainte pénale contre la présidente de la Commission européenne, à qui il reproche d’avoir outrepassé ses droits en négociant de façon directe et secrète avec le président de la firme pharmaceutique américaine.

    La façon dont a été négocié le troisième contrat passé entre la firme pharmaceutique Pfizer et la Commission européenne, au nom des États membres, pour l’achat de 1,8 milliard de doses de vaccins contre le Covid-19, n’en finit pas de faire des vagues. Lesquelles éclaboussent la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. En juillet 2022, la Médiatrice européenne avait épinglé le cas de “maladministration” que constitue le refus de l’exécutif européen de dévoiler le contenu des SMS échangés entre Mme von der Leyen et le CEO de l’entreprise américaine, Albert Bourla, pendant la négociation du contrat de 35 milliards d’euros signé en mai 2021. En février 2023, le quotidien américain New York Times a déposé une plainte administrative à ce sujet contre la Commission devant la Cour de justice de l’Union européenne. Le parquet européen a, de son côté, ouvert une enquête sur le processus d’acquisition des vaccins.

    Enfin, Le Vif a révélé, il y a quelques jours, qu’une plainte pénale avait été introduite le 5 avril dernier contre la présidente von der Leyen par un citoyen belge, Frédéric Baldan, devant le juge d’instruction liégeois Frédéric Frenay. Elle vise l’Allemande pour des faits d’” usurpation de fonctions et de titre”, parce qu’elle s’est substituée au comité de pilotage chargé de négocier les contrats ; de “destruction de documents publics”, parce que la Commission ne remet pas la main sur les SMS échangés, et de “prise illégale d’intérêts et de corruption”. Rien que ça.

    M. Baldan est un lobbyiste accrédité auprès des institutions européennes, spécialiste des relations entre l’UE et la Chine. Il a expliqué à La Libre les raisons qui l’ont convaincu de déposer une plainte visant directement Ursula von der Leyen. “J’ai assez bien suivi, par intérêt personnel, le travail de la commission spéciale du Parlement européen sur le Covid-19. Au fur et à mesure des découvertes témoignages, il est apparu qu’il y avait des comportements troublants, qui laissaient voir que des infractions avaient été commises” , avance M. Baldan, qui a sollicité le concours de Maître Diane Protat, du barreau de Paris.

    Le plaignant estime que la façon dont les contrats ont été négociés et conclu lèse la Belgique, qui se retrouve avec 25,1 millions de doses de vaccins surnuméraires, dont près de 12 millions de doses Pfizer, dont l’achat a pesé sur ses finances publiques. Il estime aussi que le comportement de la présidente de la Commission a endommagé “la crédibilité de l’autorité publique”.
    Vous visez en particulier la présidente von der Leyen et la manière parce qu’elle a négocié directement le troisième contrat avec Pfizer avec le PDG de l’entreprise pharmaceutique, Albert Bourla, alors que cette tâche revenait à une équipe de négociateurs de la Commission ?
    Oui, tout à fait. Et la censure des clauses des contrats est également inadmissible. C’est inimaginable de penser qu’on va faire prévaloir l’intérêt d’acteurs privés sur celui du public ad vitam aeternam. Un article dans le Code pénal sanctionne les fonctionnaires, dépositaires ou représentants de l’autorité ou de la force publique qui, de manière, arbitraire, porte atteinte aux droits garantis par la Constitution. Or, le droit à la transparence est inscrit dans la Constitution, ainsi que dans la Charte européenne des droits fondamentaux qui a valeur constitutionnelle selon la jurisprudence de la CJUE. Si on est démocratie, alors c’est le moment de le prouver. Je veux que la justice mène une instruction judiciaire indépendante à charge et à décharge et me dise s’il y a eu, ou non, quelque chose de répréhensible. Et nous démontre, le cas échéant, qu’on s’est complètement trompé. Mais en tout cas, on ne peut pas laisser perdurer cette situation.

    Vous soutenez que la Belgique a été lésée, notamment parce qu’elle se retrouve, comme tous les États membres, avec des millions de doses surnuméraires, qu’elle a payées avec les deniers publics. Dix États membres d’Europe centrale et orientale avaient réclamé l’an dernier la renégociation des contrats. Mais l’État belge, lui, ne se plaint de rien, pour le moment…

    Source et suite : https://www.lalibre.be/international/europe/2023/04/18/la-facon-dont-ursula-von-der-leyen-a-negocie-le-contrat-pour-les-vaccins-ave

    #ue #union_européenne #covid-19 #ursula_von_der_leyen #sante #en_vedette #covidisme #épidémiologiste #mckinsey #mac_kinsey #mckinseygate #corruption #incompétence #privatisation #cabinets_de_conseil #consulting #covid-19 #dette

  • Marc Van Ranst « entarté » ce dimanche avant une conférence à Bruges

    Mésaventure pour le virologue Marc Van Ranst ce dimanche matin.

    « Ce matin, j’ai eu cinq minutes de retard lors d’une conférence à Bruges sur les pandémies à l’occasion de la Journée du patrimoine car un « brave guerrier » m’a déposé une tarte à la crème sur le visage… », explique Van Ranst, photos à l’appui
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    #gloupGloup #virolog #covidisme #épidémiologiste #faciste #marc_van_ranst #mckinsey #mac_kinsey #mckinseygate #corruption #incompétence #privatisation #cabinets_de_conseil #consulting #covid-19 #politique

  • Ce scandale qu’ursula von der leyen pensait laisser derrière elle à Berlin France Culture

    L’opposition allemande publie un rapport d’enquête accablant sur la responsabilité d’ursula von der leyen dans un scandale qui a coûté des dizaines de millions d’euros au ministère qu’elle dirigeait avant de partir pour Bruxelles.

    Il est beaucoup question de la présidente de la Commission européenne ursula von der leyen dans la presse allemande ce mercredi.

    Oui car avant de quitter Berlin pour Bruxelles l’année dernière, ursula von der leyen était la ministre de la Défense d’Angela Merkel, et son départ avait été jugé aussi inattendu que précipité. aujourd’hui, un an plus tard, voilà que ressurgit un vieux dossier de l’époque qui n’a pas fini de la poursuivre... jusque dans son exil européen.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10901-24.06.2020-ITEMA_22368464-2020C22811S0176-177945590

    Car pendant ces années où Mme von der leyen a dirigé le ministère allemand de la Défense, celui-ci a accumulé les problèmes de gestion, les dizaines de millions d’euros dilapidés sans contrôle pour payer des consultants, conseillers et autre sous-traitants privés. "Il y en a pour près de 100 millions" , affirme ce matin l’hebdomadaire Focus https://www.focus.de/politik/deutschland/berater-affaere-im-verteidigungsministerium-faktisches-komplettversagen-neuer- en se basant sur un rapport d’enquête qui vient d’être rendu public et qui s’avère "dévastateur" pour l’ex-ministre.

    Ce rapport, il faut le préciser, a été rédigé par les députés issus de l’opposition qui ont participé à la commission d’enquête parlementaire sur cette affaire. Un an de travail, et ces conclusions des députés Verts, libéraux-démocrates et du Parti de Gauche qui sont accablantes, reprises également par Der Spiegel https://www.spiegel.de/politik/deutschland/ursula-von-der-leyen-und-die-berateraffaere-faktisches-komplettversagen-a-55 : sous ursula von der leyen, la gestion du ministère était "un échec complet_", dixit le rapport, avec des procédures de contrôle des contrats de consulting qui n’étaient pas respectées, et cachaient souvent des liens de copinage, de connivence entre hauts fonctionnaires et lobbyistes privés. 

    La désormais présidente de la Commission européenne s’en est toujours sorti, jusque là, en disant que les décisions n’étaient pas prises à son niveau, qu’elle n’en avait pas connaissance et donc qu’elle ne pouvait en être tenue responsable. Ce n’est pas ce que conclut le rapport d’enquête de l’opposition, martèle Der Spiegel https://www.spiegel.de/politik/deutschland/ursula-von-der-leyen-und-die-berateraffaere-faktisches-komplettversagen-a-55 . Il met en avant la responsabilité inévitable de l’ex-ministre, qui était tenue au courant des problèmes rencontrés à cause de tous ces contrats, mais n’a jamais fait mine de mettre fin aux mauvaises pratiques. 

    Pire encore, rappelle Politico https://www.politico.eu/article/ursula-von-der-leyen-german-governing-parties-contracting-scandal , Urusula von der leyen a semblé tenter de faire obstruction à l’enquête parlementaire, quand on s’est rendu compte que ses deux téléphones portables professionnels saisis pour les besoins de l’enquête avaient été consciencieusement expurgés de tout message avant d’être livrés à la commission.

    A présent "il n’y a plus guère de doute sur la raison véritable qui a poussé ursula von der leyen à fuir à Bruxelles" résume le chef du service investigation de Die Welt Wolfgang Büscher pour qui l’ex-cheffe de la Bundeswehr est bien coupable, je cite, d’avoir laissé ces "oiseaux parasites que sont les consultants privés faire leur nid au ministère de la Défense" , d’avoir donné les clés de la Défense nationale, à travers ces lobbyistes, aux intérêts des grandes compagnies du secteur de l’armement en particulier.

    Faut-il en conclure pour autant que la nomination d’ursula von der leyen n’aura été comme le sous-entend Wolfgang Büscher, qu’une « exfiltration en urgence pour masquer le chaos qu’elle laissait derrière elle » ? _ 

    On n’en est pas là... Il faut enfin rappeler, avec la Süddeutsche Zeitung https://www.sueddeutsche.de , que les conclusions définitives de la commission d’enquête parlementaire dans son ensemble (opposition+majorité) ne devraient être rendues que la semaine prochaine. D’ores et déjà, les partis de la grande coalition merkelienne font bloc autour d’ursula von der leyen, ils rejettent toutes ces accusations et plaident l’ignorance de l’ancienne ministre. A Berlin comme à Bruxelles, on se demande bien comment ceux qui accablent la présidente de la Commission européenne et ceux qui l’absolvent vont arriver à accorder leurs violons.

    Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/revue-de-presse-internationale/ce-scandale-qu-ursula-von-der-leyen-pensait-laisser-derriere-elle-a-berl

    #mckinsey #mac_kinsey #mckinseygate #corruption #incompétence #privatisation #cabinets_de_conseil #consulting #en_vedette #allemagne #covid-19 #politique #femme #ue #union_européenne #ursula_von_der_leyen

    • A Liège, une plainte pénale contre Ursula von der Leyen Le Vif

      Le juge d’instruction liégeois Frédéric Frenay vient d’être saisi afin d’instruire une plainte pénale contre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Une plainte pour « usurpation de fonctions et de titre », « destruction de documents publics » et « prise illégale d’intérêts et corruption ».

      En clair, il est reproché à la présidente de la Commission de s’être substituée « sans aucun mandat » aux Etats membres de l’UE – dont le gouvernement belge – en négociant de façon « directe et secrète », par SMS notamment, des contrats d’achat de vaccins avec le CEO de Pfizer, Albert Bourla, durant la pandémie de Covid-19. Il lui est aussi reproché d’avoir supprimé ces textos, une affaire connue sous le nom du « Deletegate ». Le plaignant, Frédéric Baldan, 35 ans, estime que le comportement d’Ursula von der Leyen porte atteinte « aux finances publiques de la Belgique » et « à la confiance publique ». Il s’est constitué partie civile et réclame 50 000 euros pour son préjudice moral. Cette affaire a déjà fait l’objet de plaintes contre la Commission auprès de l’ombudsman européen (saisi par un journaliste allemand) et de la Cour de justice de l’Union européenne (saisie par The New York Times). Avec cette nouvelle plainte, le Deletegate prend une tournure pénale : ce n’est plus la Commission qui est ciblée pour manque de transparence, c’est sa présidente, à titre personnel.

      Source : https://www.levif.be/magazine/a-liege-une-plainte-penale-contre-ursula-von-der-leyen

      #Deletegate

  • Partout en France, profs et parents se mobilisent contre les suppressions de postes d’enseignants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/19/suppressions-de-postes-d-enseignants-partout-en-france-enseignants-et-parent

    A la faveur d’une baisse démographique – importante dans le primaire, beaucoup moins au collège et au lycée –, l’éducation nationale prévoit la suppression de 1 500 postes à la rentrée 2023. Fermetures de classes et des baisses de dotations se profilent.

    Depuis des années, face au babyboom de l’an 2000 et après, on ne recrutait pas en attendant le retour au niveau normal. D’ailleurs, les conditions de travail étaient et sont si peu attractives que les concours recrutent généralement moins d’élus qu’il n’y a de places offertes. Et maintenant que le nb d’élèves redescend, on ferme des postes... Macron (à la suite de Hollande, Sarkozy...) c’est vraiment la destruction éhontée des services publics.

  • McKinsey n’est pas enregistrée dans les registres de lobbyistes au Canada Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953344/mckinsey-registre-lobbyistes-quebec-ontario-canada

    Les autres grandes firmes de consultants déclarent du lobbyisme au Québec, en Ontario et au fédéral.

    Le cabinet-conseil McKinsey est absent des registres de lobbyistes des gouvernements du Québec, de l’Ontario et du Canada, alors que ses concurrents sont déclarés, a découvert Radio-Canada. L’entreprise, sous le feu des projecteurs, affirme ne pas faire de lobbyisme. Mais, des courriels que nous avons obtenus font douter des experts.


    L’ancien grand dirigeant de McKinsey, Dominic Barton, a témoigné, la semaine dernière, dans le cadre d’un comité parlementaire qui étudie les contrats octroyés par Ottawa à la firme. (Photo d’archives) - Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

    Les grandes firmes de consultants que sont KPMG, Deloitte, Accenture, Ernst & Young et Pricewaterhouse Coopers se trouvent toutes inscrites aux différents registres de lobbyistes que nous avons consultés. Il est en revanche impossible de trouver la trace de McKinsey, que ce soit dans les mandats actifs ou dans les mandats inactifs archivés.

    C’est normal, selon la responsable des relations extérieures de la firme, Alley Adams :

    « McKinsey & Compagnie Canada n’a pas d’activités de lobbying. »
    -- Une citation de Alley Adams, responsable des relations extérieures de McKinsey Canada

    Est-ce possible que McKinsey ne tente jamais d’influencer les gouvernements au Canada dans le but d’obtenir un contrat ? La firme ne nous a pas répondu à cette question.

    Des exemples de cabinets-conseils enregistrés aux registres
    Tenter d’influencer un titulaire de charge publique pour se faire octroyer un contrat est tout à fait légal, tant que cette activité est enregistrée au registre des lobbyistes.

    Par exemple, dans le registre québécois, la firme KPMG a enregistré un mandat qui indique clairement qu’elle vise plusieurs ministères, avec pour objectif l’“obtention de contrats en services-conseils, de gré à gré ou par appels d’offres publics […] portant notamment sur la gestion en opérationnelle et la gestion des risques”.


    Extrait du registre des lobbyistes du Québec. On voit que la firme KPMG s’est enregistrée en indiquant qu’il souhaite obtenir des contrats en services-conseils de gré à gré, notamment. Photo : Radio-Canada

    Le cabinet-conseil spécifie que son mandat inclut “les communications préalables” qu’elle pourrait avoir avec un titulaire de charge publique.

    Même pour présenter ce qu’elle a à offrir, Accenture s’est aussi enregistrée auprès du gouvernement du Québec. On peut lire au registre : “Démarches effectuées dans le but de présenter les solutions d’Accenture pour la haute performance dans le domaine des services de santé et de la fonction publique”.

    Un courriel démontre une sollicitation de McKinsey auprès d’Ottawa
    Dans un courriel cité par le Parti conservateur du Canada, en comité parlementaire, mercredi, on apprend qu’un représentant de McKinsey, Kevin d’Entremont, a sollicité une conseillère principale en politiques chez Services publics et Approvisionnement Canada, le 26 mars 2020, au tout début de la pandémie.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays, regroupant 30 000 consultants. Photo : McKinsey

    Radio-Canada a pu obtenir ce courriel, dans lequel Kevin d’Entremont propose au gouvernement fédéral un “briefing” avec des experts de chez McKinsey pour lui présenter “les programmes” d’intervention que la firme utilise contre la COVID-19 avec différents États dans le monde.

    Objet du courriel : « Interventions de McKinsey dans le domaine des soins de santé et de la chaîne d’approvisionnement
    _ Bonjour Kelly, 
    J’espère que vous allez bien. Je suis avec McKinsey & Company, et je suis basé à Ottawa. Il y a un certain intérêt, ces derniers temps, à entendre parler de ce que nous faisons au niveau mondial. McKinsey a plus de 90 programmes en cours, à travers le monde, avec des gouvernements et des clients du secteur de la santé sur la COVID-19. Nous avons une base de données importante et une équipe d’experts en Amérique du Nord.
    Je voulais vous contacter au cas où vous voudriez savoir comment certains de ces gouvernements gèrent l’intervention par le biais de centres nerveux et en créant des architectures de réponse spécialisées. Le document ci-joint présente notre réflexion.
    Andrew Pickersgill est notre associé directeur canadien et il a collaboré avec l’industrie et les gouvernements sur ce sujet. Andrew a également dirigé notre équipe canadienne pour soutenir Dom Barton au sein du Conseil consultatif du ministre des Finances en matière de croissance économique. Par l’intermédiaire d’Andrew, je serais heureux de faire appel à des experts pour un briefing.
    Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me le faire savoir. Encore une fois, j’espère que vous allez bien, et merci pour l’excellente coordination du front à Ottawa. C’est impressionnant d’observer l’intervention du gouvernement.
    Mes coordonnées sont ci-dessous si vous souhaitez me joindre.
    Salutations,
    Kevin
    (Le texte du courriel a été traduit en français) _

    McKinsey n’a pas répondu à nos questions relatives à ce courriel et le Commissariat au lobbying du Canada n’était pas disponible pour commenter.

    Aujourd’hui, à 15 h 30, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Helena Jaczek, comparaîtra devant le comité parlementaire qui étudie les contrats octroyés à McKinsey, qui totalisent au moins 116 millions $ depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau.

    Quand McKinsey propose son aide au gouvernement Legault
    On trouve le nom de Kevin d’Entremont dans le système de publication officiel d’appel d’offres pour le gouvernement du Québec. Il y est présenté comme la personne référence pour les contrats chez McKinsey.

    Radio-Canada a mis la main sur un courriel envoyé par une personne représentant McKinsey, le 20 juillet 2020, près de deux mois après la fin d’un premier contrat accordé à la firme par le ministère du Conseil exécutif (MCE), le ministère du premier ministre François Legault.

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    Le gouvernement Legault a fait appel aux services de McKinsey pour l’aider dans sa gestion de la pandémie. (Photo d’archives) Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

    Alors que la firme n’est plus sous contrat avec Québec, on voit dans ce courriel qu’elle tente une approche auprès d’un cadre du MCE.

    “Est-ce que la structure de gestion de la COVID-19 évolue à ton goût ?” demande le représentant du cabinet-conseil dans le courriel. “N’hésite pas si on peut aider avec quoi que ce soit.”

    Et il l’informe que “plusieurs juridictions en Amérique du Nord réfléchissent présentement à la modernisation de l’État et à la préparation à de futures pandémies”.

    Québec fera de nouveau appel aux services de la firme quatre mois après ce courriel, puis encore une fois un an plus tard. Le Conseil exécutif n’a pas encore répondu à nos questions relatives à ce courriel.

    Du lobbyisme ? Des experts se prononcent
    Nous avons montré le dernier courriel à un lobbyiste d’expérience qui représente une douzaine de clients auprès du gouvernement du Québec. Il n’est pas nommé pour ne pas nuire à ses clients.

    « C’est clairement un courriel qui offre les services d’un expert de la firme. Si c’est arrivé durant une période hors contrat, c’est a priori une communication visée par la Loi [sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme] »
    -- Une citation de Un lobbyiste d’expérience, au Québec

    Que McKinsey affirme ne pas faire de lobbyisme, c’est pour lui “un peu intense comme affirmation”, même si “théoriquement possible”.

    La professeure au Département de communication sociale et publique de l’UQAM, Stéphanie Yates a aussi lu le courriel, à notre demande. Ses recherches portent notamment sur le lobbyisme et l’influence en matière de politique publique.

    « Est-ce que c’est de l’influence ? On peut penser que oui, puisque ces discussions éventuelles, sollicitées par le consultant, vont avoir pour objectif d’influencer le gouvernement. »
    -- Une citation de Stéphanie Yates, professeure à l’UQAM, spécialisée dans les enjeux de lobbyisme.

    L’experte rappelle que si c’était le titulaire de charge publique qui avait écrit à McKinsey pour demander des conseils, ce serait tout à fait différent, et ce ne serait pas du lobbyisme.

    Pour éviter toute zone grise et “par mesure de prudence”, Stéphanie Yates recommande aux organisations de s’inscrire au registre. “Ça ne demande pas tellement de ressources pour s’inscrire”, dit-elle, et “la quantité d’informations qu’on y inscrit est assez minimale”.

    Vérification du Commissaire au lobbyisme du Québec ?
    Nous avons partagé ce courriel avec le Commissaire au lobbyisme du Québec. Son président Jean-François Routhier nous a répondu qu’il ne peut commenter un cas particulier pouvant faire l’objet d’une enquête ou d’une vérification. Il a toutefois accepté de nous accorder une entrevue pour répondre à nos questions plus générales.

    “Dans la majorité des cas, les cabinets-conseils ont généralement tendance à s’inscrire, ne serait-ce que par prévention et transparence”, dit-il. “On encourage ça.”

    « Peut-être que certains cabinets ont une discipline interne très très forte qui ferait en sorte qu’ils sont capables d’affirmer qu’ils ne font jamais d’activités de lobbyisme. »
    -- Une citation de Jean-François Routhier, Commissaire au lobbyisme du Québec

    En dehors d’un processus d’appel d’offres, Jean-François Routhier rappelle qu’“il est toujours permis à une entreprise de présenter ses produits et services à un titulaire de charge publique, dans la mesure où il n’y a pas de tentative d’influencer la décision”.

    « Le simple fait de dire : "J’ai un expert qui fait telle chose et qui coûte 200 $ de l’heure", si on ne tente pas d’influencer la décision, ça pourrait se qualifier dans l’exception d’une offre de service. »
    -- Une citation de Jean-François Routhier, Commissaire au lobbyisme du Québec

    Toutefois, il note que, “dans plusieurs cas, les cabinets-conseils vont quand même inscrire des activités de lobbyisme, parce que, au fil des discussions, ça se peut qu’il y a ait plus qu’une présentation de produits et services, mais c’est plutôt préventif”.

    Le Commissaire encourage les titulaires de charges publiques (fonctionnaires ou élus) à dénoncer une activité de lobbyisme non déclarée. “Ce sont eux qui reçoivent les communications, les courriels… Si on juge que c’est nécessaire, on va poser des questions, on va aller obtenir de la documentation et on va faire notre analyse.”

    #lobbying #corruption #lobby #santé #lobbies #multinationales #climat #surveillance #politique #démocratie #transparence #Canada #Justin_Trudeau #caramabouille #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil #mckinseygate #McKinsey

  • #Canada : Un contrat fédéral pour McKinsey jusqu’en 2100 Radio Canada

    Un contrat en informatique du gouvernement fédéral a été octroyé en 2019 à la compagnie McKinsey pour une durée de 81 ans, soit jusqu’en 2100, a-t-on appris lundi lors d’une audience d’un comité parlementaire qui amorce son enquête sur des contrats d’une valeur de plus de 100 millions de dollars accordés par Ottawa à cette firme de consultants.


    À la question de la députée bloquiste Julie Vignola qui se demandait “ce qui justifie un contrat ouvert pendant les 81 prochaines années”, Amanda Clarke, professeure associée à l’École de politiques publiques et d’administration de l’Université Carleton, a répondu que l’idée d’un pareil contrat lui semblait “scandaleuse”.

    Mme Clarke pense que le recours à des sociétés de conseil en gestion au sein de la fonction publique “trahit” les principes d’une administration publique responsable.

    “Mes recherches suggèrent que la fonction publique fédérale enfreint de plusieurs façons les meilleures pratiques acceptables en matière d’administration publique responsable lorsqu’elle passe des contrats avec de grandes sociétés de conseil en gestion”, a-t-elle indiqué.

    Mme Clarke convient que des questions légitimes se posent quant aux pratiques de McKinsey en matière d’éthique, mais, à ses yeux, il s’agit là d’une question distincte de celle de l’externalisation du travail de la fonction publique.

    Fonction publique fragilisée
    Pour cette experte, le recours fréquent d’Ottawa à des firmes de consultants telles que McKinsey est “inévitable” étant donné le sous-financement en matière de rétention de spécialistes au sein de la fonction publique fédérale.

    “Dépenser beaucoup d’argent pour obtenir les services de consultants en gestion [...] n’est pas accidentel. C’est une dynamique inévitable au sein d’une fonction publique qui a souffert d’un manque d’investissements en recrutement de talents et en réforme des pratiques de gestion des ressources humaines”, a expliqué Amanda Clarke.

    Mme Clarke a été un des premiers témoins entendus dans le cadre de l’enquête parlementaire sur les contrats accordés au cabinet-conseil McKinsey.

    Pour sa part, Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada, a parlé de contrats coûteux dont se serait passée la fonction publique. Elle a décrit une “fonction publique fantôme” qui échappe aux normes en vigueur. “Cette fonction publique fantôme obéit à un ensemble de règles totalement différentes.”

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1952222/contrats-consultants-experte-resultat-sous-financement-fonction-pub

    #futur #corruption #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #mac_kinsey #consulting #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation #anticipation #futur

  • McKinsey, le cabinet du capitalisme toxique Jean-François Lisée

    On sort franchement sonnés de la lecture de When McKinsey Comes to Town (Quand McKinsey arrive en ville), le récent livre de deux journalistes du New York Times , Walt Bogdanich et Michael Forsythe, sur ce qu’ils désignent comme « le cabinet-conseil le plus influent au monde ». On ne doute pas que la compagnie, fondée il y a bientôt 100 ans et employant 38 000 personnes dans 65 pays, ait offert d’excellents conseils à des centaines de clients. Des conseils payants, en tout cas, McKinsey affirmant que, pour chaque dollar lui étant versé, ses clients en ont économisé dix en gain d’efficacité. Et puisqu’elle a touché, en 2021, 15 milliards $US en revenus, faites le calcul.

    Mais parmi ses conseils, on en trouve qui ont fait davantage que d’optimiser l’organisation de telle entreprise ou de tel ministère. McKinsey a lancé, ou amplifié, l’évolution récente du capitalisme.

    Fabricant d’inégalités. En 1950, le p.-d.g. d’une très grande entreprise empochait 20 fois le salaire d’un de ses employés. General Motors demanda à McKinsey de se pencher sur la rémunération des patrons. Surprise ! Le cabinet trouva qu’ils étaient outrageusement sous-payés, puis il répéta la même chose à tous les patrons intéressés. L’écart est passé depuis à 350 fois le salaire moyen. En liant la rémunération des patrons à la valeur de l’action, McKinsey les a incités à délaisser la stabilité et la planification à long terme pour se concentrer sur le court terme. De plus, McKinsey a enseigné aux entreprises que les mises à pied, justifiées ou non, provoquaient généralement une hausse de la valeur de l’action, donc de leur rémunération.

    Accélérateurs de délocalisation. À partir des années 1980, McKinsey proposa à un nombre croissant d’entreprises de délocaliser leur production en Asie, particulièrement en Chine. Cette tendance aurait eu lieu sans elle, mais elle en fut l’un des plus persistants promoteurs.

    Décourager la loyauté. Embauché par Walmart pour réduire ses coûts, McKinsey a repéré le problème : les « associés » restant longtemps à l’emploi du détaillant gagnent davantage. Solution : réduire le nombre de salariés à temps plein et augmenter ceux à temps partiel pour assurer un plus grand roulement et des salaires plus bas.

    Maintenir le flot de nicotine. Une fois les entreprises de tabac privées de publicité dans les années 1990, McKinsey leur conseilla « l’approche en entonnoir » visant à familiariser les jeunes à une marque de tabac, en particulier les Afro-Américains, alors même qu’elle avisait la Food and Drug Administration sur la meilleure façon de combattre le tabagisme.

    Mettre la vente d’opioïdes sur le turbo. Dans une de ses pages les plus noires, McKinsey a dû verser 640 millions $US en dommages pour avoir aidé la pharmaceutique Purdue à « turbocharger » (le terme est de McKinsey) sa vente d’opioïdes. Exemple : lorsque la chaîne de pharmacies Walgreens, inquiète des nombreuses surdoses, refusait de vendre plus qu’un certain nombre de comprimés à un client, McKinsey suggérait de contacter ce dernier pour qu’il s’approvisionne en ligne. L’épidémie d’opioïdes fut, et est toujours, plus tragique dans les villes dévitalisées, celles-là mêmes où les emplois manufacturiers ont été délocalisés, souvent à la suggestion de McKinsey.

    Flouer les assurés. Pourquoi la compagnie d’assurances Allstate a-t-elle été prête à payer pendant des mois une amende quotidienne de 25 000 $ plutôt que de livrer à un juge copie des recommandations de McKinsey ? Parce que le cabinet lui avait conseillé de régler, vite et au rabais, 90 % des réclamations, mais de se battre sans relâche pour ne rien donner aux 10 % des clients qui embauchaient un avocat. Allstate a ainsi réduit de 20 % ses dépenses en réclamations, et le salaire de ses patrons a bondi de 1260 %. McKinsey revendit sa méthode à plusieurs autres assureurs.

    Préparer la crise de 2008. McKinsey fut le plus grand promoteur des nouveaux instruments financiers dont l’écrasement a provoqué la crise de 2008. Il s’agissait de convertir des emprunts en « titres » que le prêteur pouvait vendre sur les marchés. On pouvait ensuite acheter une assurance, au cas où le titre perdrait sa valeur, ce qui, disait McKinsey et d’autres, était extrêmement improbable. L’écroulement de ce château de cartes a plongé le monde en récession, poussant, selon l’ONU, 200 millions de travailleurs dans la pauvreté.

    Aider la Chine à devenir dominante. Avec sa stratégie « Made in China 2025 », la Chine de Xi Jinping souhaite dominer les nouvelles industries et devancer les États-Unis et l’Europe. McKinsey a produit au moins dix rapports pour soutenir cet effort, que le gouvernement Biden juge « nocif ». Le cabinet a conseillé 26 de la centaine de compagnies jugées stratégiques par le pouvoir chinois devenant omniprésent, au point que l’État chinois a interdit à sa presse de continuer à mentionner sa présence. McKinsey fut aussi impliqué dans le développement des « cités intelligentes » chinoises, qui suivent à la trace chaque citoyen. La technologie fut d’abord déployée pour mettre sous surveillance la population ouïghoure, victime d’une tentative de génocide culturel.

    Aider les Saoudiens à traquer les dissidents. En 2018, McKinsey mena une opération de recensement des avis critiques d’influenceurs saoudiens pour le compte du pouvoir. La firme identifia un Montréalais, Omar Abdulaziz. Des parents restés en Arabie saoudite furent emprisonnés, Abdulaziz dut se cacher, de peur d’être kidnappé. Il craint que l’opération n’ait aidé à découvrir une personne avec qui il était alors en contact : Jamal Khashoggi, dépecé peu après par des sbires du régime.

    Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, résume ainsi l’oeuvre de McKinsey : le cabinet « optimise la cupidité des entreprises » en étant le concepteur, puis le supercontaminateur, des pires pratiques du capitalisme actuel.

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/779151/chronique-le-cabinet-du-capitalisme-toxique

    #McKinsey #capitalisme #cupidité #inégalités #délocalisation #tabac #opioïdes #crise #Chine #expertise #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil 

  • Banque de développement du Canada : une entente avec McKinsey et autres dépenses contestées à l’interne Daniel Leblanc - Radio Canada avec des informations de Thomas Gerbet et Romain Schué

    Un contrat à la firme de consultants McKinsey pour une « revue stratégique » de 4,9 millions de dollars. Un chauffeur qui voyage deux fois de Montréal à Vancouver, au coût total de 8000 $, pour accompagner la présidente en Colombie-Britannique. Des frais de plus de 320 000 $ pour un événement d’une heure. Une vague d’embauches à la haute direction.

    Cette série de petites et de grandes dépenses a fait des vagues au sein de la Banque de développement du Canada depuis l’arrivée d’Isabelle Hudon à la présidence à l’été 2021, affirment plusieurs sources de Radio-Canada.

    Ancienne ambassadrice du Canada à Paris, Isabelle Hudon a été nommée par le gouvernement de Justin Trudeau à la tête de la société d’État qui offre des prêts, du capital de risque et des services-conseils aux petites et moyennes entreprises.


    Isabelle Hudon, alors ambassadrice du Canada à Paris, aux côtés de Justin Trudeau

    Isabelle Hudon a multiplié les décisions qui transforment l’organisation. Les cibles de croissance à long terme sont plus ambitieuses, la Banque de développement du Canada et elle occupent une plus grande place sur les réseaux sociaux, et il y a plusieurs changements au sein de la haute direction de la Banque de développement du Canada.

    “C’est sûr qu’il y a un choc dans l’organisation”, affirme une source qui a longtemps travaillé à la Banque de développement du Canada.

    Toutes les sources confidentielles qui ont parlé à Radio-Canada dans le cadre de ce reportage ont travaillé sous la direction d’Isabelle Hudon, quoique certaines ont depuis quitté la Banque de développement du Canada.

    Plusieurs sources ont requis l’anonymat, car elles n’étaient pas à l’aise de parler publiquement en raison des fonctions occupées.

    Isabelle Hudon n’a pas accepté notre demande d’entrevue. Nous avons posé une série de questions à la Banque de développement du Canada, qui nous a répondu par écrit.

    Qui est Isabelle Hudon
    Ambassadrice du Canada à Paris de 2017 à 2021, Isabelle Hudon a aussi conseillé Justin Trudeau sur la formation de son Cabinet, en 2019.
    Elle a fait partie de la haute direction de la Sun Life, à Montréal, de 2010 à 2017, en plus d’avoir été présidente et cheffe de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain entre 2004 et 2008.
    Isabelle Hudon est aussi cofondatrice de l’Effet A (“A pour ambition”), qui vise à favoriser le développement des femmes en affaires, mais elle n’y a plus d’actifs depuis 2017. _

    McKinsey et la “revue stratégique”
    Parmi ses premières décisions, Isabelle Hudon a décidé d’embaucher une firme de consultants pour réaliser une vaste revue stratégique du rôle et des objectifs de la société d’État pour les 10 prochaines années.

    Une source en place à l’époque dit qu’Isabelle Hudon voulait alors “repartir à zéro”.

    La Banque de développement du Canada confirme qu’Isabelle Hudon – avec l’appui de son conseil d’administration et de son équipe de direction – était derrière ce projet qui n’a pas fait que des heureux à la Banque de développement du Canada.

    “Tout nouveau PDG” doit, dès son entrée en fonction, évaluer la situation actuelle et définir la voie à suivre pour l’avenir de l’entreprise, ce qui, avouons-le, ne plaira pas forcément à toutes les parties prenantes”, explique le porte-parole de la Banque de développement du Canada
    , Philippe Taylor.

    La Banque de développement du Canada a invité cinq firmes de consultants à faire des propositions. Après un processus d’évaluation, la Banque de développement du Canada a opté, en août 2021, pour McKinsey, qui avait déjà travaillé pour la Banque de développement du Canada et qui accumule de plus en plus de mandats https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils au sein de l’appareil fédéral.

    La Banque de développement du Canada a accordé un premier contrat à McKinsey de 2,8 millions pour ce projet, avant d’accorder une prolongation de 2,1 millions, en juin 2022, pour un coût total de 4,9 millions.

    Le cabinet-conseil McKinsey a obtenu des dizaines de millions de dollars de la part du gouvernement fédéral canadien dans les dernières années.


    À l’image d’employés d’autres agences fédérales qui ont travaillé avec McKinsey, des sources avec de longues feuilles de route au sein de la Banque de développement du Canada remettent en cause les résultats de l’exercice.

    On critique entre autres l’embauche de consultants externes qui exigent de grandes quantités d’informations et de travail de la part des équipes en place, tout en faisant des recommandations qui seront difficilement applicables.

    “Ce n’est pas réaliste”, lance une source, qui explique que McKinsey aide à établir des objectifs, mais pas à déployer des mesures pour les atteindre.

    Plusieurs sources affirment que l’embauche de McKinsey a nourri l’impression parmi les employés que la Banque de développement du Canada changeait sans cesse de vision stratégique, d’autant plus que des exercices semblables avaient été effectués avant l’arrivée d’Isabelle Hudon.

    Certains employés ont aussi senti que l’embauche reflétait un manque de confiance envers les équipes déjà en place à la Banque de développement du Canada.

    McKinsey n’a pas commenté son travail dans ce dossier, mais a récemment publié un communiqué pour répondre aux critiques de son influence croissante au sein de l’appareil fédéral.

    D’ambitieux objectifs
    La Banque de développement du Canada voit grand avec sa nouvelle vision stratégique. Trois fois plus grand, en fait. Selon un document confidentiel obtenu par Radio-Canada, la Banque de développement du Canadaveut tripler la taille de sa clientèle d’entrepreneurs d’ici 2032, passant de 73 000 clients à 230 000 en 10 ans. Elle cherche aussi à accroître la valeur de son portefeuille actuel d’environ 250 %, en passant de 38 à 95 milliards de dollars.


    La Banque de développement du Canada a des bureaux dans toutes les provinces et tous les territoires du pays.

    Pour y arriver, la Banque de développement du Canada explique qu’elle compte en grande partie sur son projet élaboré avec McKinsey.

    On parle entre autres de mieux desservir certaines clientèles traditionnellement négligées par le secteur financier au Canada, dont les entreprises dirigées par des femmes, des minorités visibles ou des Autochtones.

    La Banque de développement du Canada cherche aussi à aider les PME à se préparer “aux grands défis de notre temps” comme la lutte contre les changements climatiques.

    Parmi les projets en branle à la Banque de développement du Canada, il y a aussi l’automatisation des prêts en ligne aux PME.

    « Ce que vous voyez maintenant, c’est une accélération de l’ambition dans des domaines qui étaient déjà prioritaires pour Banque de développement du Canada. »
    -- Une citation de Philippe Taylor, porte-parole de la Banque de développement du Canada

    En vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Radio-Canada a obtenu trois présentations produites en lien avec le contrat de McKinsey, mais les informations clés dans les trois étaient majoritairement caviardées. De plus, les présentations contenaient les logos de la Banque de développement du Canada et aucune trace précise du travail de McKinsey.

    Certaines sources croient qu’il faut maintenant prendre les objectifs fixés lors de la revue stratégique avec un bémol étant donné qu’un grand nombre de tendances économiques sont à la baisse depuis l’embauche de McKinsey, en 2021.

    Le porte-parole de la Banque de développement du Canada explique que le conseil d’administration a approuvé le nouveau plan stratégique, qui demeure en évolution.

    “Le processus de planification d’entreprise se déroule chaque année [...] et examine les conditions du marché et économiques, parmi de nombreuses autres variables, et nous ajustons nos plans opérationnels en conséquence”, dit Philippe Taylor.

    L’évènement à 320 000 $
    Isabelle Hudon s’assoit sur un fauteuil gris dans le lobby du siège social de la Banque de développement du Canada sous les applaudissements de quelques dizaines d’employés sur place en ce 3 juin 2022.

    S’adressant à eux – et à des milliers d’autres employés en ligne à travers le pays – la présidente de la Banque de développement du Canada commence en badinant avec l’animatrice embauchée pour l’évènement, Rebecca Makonnen, qui travaille aussi à Radio-Canada.

    Un évènement organisé pour les employés de la Banque de développement du Canada est animé par Rebecca Makonnen qui s’entretient avec la pdg Isabelle Hudon Isabelle Hudon décrit Rebecca Makonnen comme son “amie”, avant que cette dernière ne précise qu’elles ne s’appellent pas “tous les week-ends”. Les deux se remémorent ensuite une escapade de shopping dans les brocantes de Paris, en 2017.

    Isabelle Hudon enchaîne avec une discussion sur le télétravail, l’importance des relations humaines en sortie de pandémie et le “nouveau chapitre” qui s’amorce à la Banque de développement du Canada sous sa direction, selon un enregistrement de l’évènement de 68 minutes obtenu par Radio-Canada.

    Plusieurs personnes qui ont assisté à cet évènement, présenté en format hybride le 3 juin, se demandent encore à quoi tout cela a servi. Surtout en considérant les coûts de 320 000 $ en frais externes pour la Banque de développement du Canada, en plus du salaire des employés qui y ont travaillé.

    Selon des données obtenues de la Banque de développement du Canada, il y a eu, entre autres, des frais de 146 000 $ en services audiovisuels (accordés sans appel d’offres, car le montant se situe sous la limite de 150 000 $ fixée par la Banque de développement du Canada), de 145 000 $ en scénarisation et production vidéo, et de 11 500 $ pour l’embauche de Rebecca Makonnen en tant que maîtresse de cérémonie à Montréal. (Le maître de cérémonie dans les bureaux de Toronto lors de l’évènement du 3 juin était un employé de la Banque de développement du Canada.)

    Selon nos sources, le ton familier de la PDG avec l’animatrice en début d’événement a créé un malaise parmi certains employés.

    La Banque de développement du Canada dit que Rebecca Makonnen a été embauchée à partir d’une liste préparée par l’équipe de communications. On précise à la Banque de développement du Canada qu’Isabelle Hudon et elle ont une relation “amicale”, mais pas une relation “proche ou personnelle”.

    Le porte-parole de la Banque de développement du Canada dit que la société d’État “gère ses coûts opérationnels de manière diligente et toutes les dépenses s’inscrivent dans les paramètres et politiques appropriés pour un évènement pancanadien de cette envergure”.

    Philippe Taylor ajoute que toutes les dépenses de la société d’État “sont payées à partir des revenus gagnés et ne sont pas des dépenses gouvernementales”.

    La Banque de développement du Canada confirme qu’il est inhabituel, au sein de la société d’État, de faire voyager le chauffeur en avion pour accompagner le président ou la présidente.

    Malgré tout, la Banque de développement du Canada a dépensé 8100 $, en 2022, pour deux voyages en Colombie-Britannique du chauffeur de la Banque de développement du Canada, qui a alors accompagné Isabelle Hudon lors de déplacements officiels.

    Les 25 et 26 octobre, Isabelle Hudon et le chauffeur de la Banque de développement du Canada ont fait un bref aller-retour en avion entre Montréal et Vancouver, dépensant respectivement 6510 $ et 2625 $ en frais de déplacement.

    Le voyage – tel que le démontre une vidéo mise en ligne sur LinkedIn et sur Instagram – a permis à Isabelle Hudon de faire une visite surprise à des employés réunis à Whistler.

    Selon les commentaires mis en ligne par les employés, la visite d’Isabelle Hudon a été appréciée par de nombreuses personnes sur place.

    Toutefois, des sources se posent des questions sur le besoin de faire voyager le chauffeur de la présidente pour un évènement si court. Des services de taxi entre l’aéroport de Vancouver et Whistler, par exemple, affichent en ligne un prix de 500 $ pour l’aller-retour.

    Le chauffeur a aussi accompagné Isabelle Hudon lors d’un voyage de quatre jours en Colombie-Britannique en juin 2022, qui a coûté 12 300 $ au total à la Banque de développement du Canada. Les frais de location du véhicule et d’essence ont atteint 1500 $ lors de ce voyage.

    La Banque de développement du Canada dit qu’elle considérait, dans ces deux cas, que de faire voyager le chauffeur offrait le meilleur rapport qualité-prix.

    “Nous avons choisi d’utiliser le chauffeur de l’entreprise pour ces deux voyages en raison de circonstances externes, d’un kilométrage important et de la nécessité de permettre à la PDG” de travailler, et ce, en toute confidentialité”, affirme Philippe Taylor. “Cela dit, il s’agit à ce jour des deux seules occasions où le chauffeur a voyagé en avion à un autre endroit pour conduire la PDG” .

    Vague d’arrivée et de départs
    Plusieurs sources ont noté un taux de roulement élevé au sein de la haute direction de la Banque de développement du Canada ces derniers mois, dont une dizaine de retraites et de départs touchant des postes importants.

    Selon nos informations, la Banque de développement du Canada a récemment embauché quatre anciens collègues d’Isabelle Hudon à la Sun Life, dont elle a dirigé les activités au Québec de 2010 à 2017.

    Un porte-parole de la Banque de développement du Canada confirme qu’Isabelle Hudon a participé à l’embauche de deux de ces anciens collègues de la Sun Life dans des postes de haute gestion.


    Isabelle Hudon, alors ambassadrice du Canada en France, lors du Sommet du G7 à Biarritz en France en août 2019 (Photo d’archives)

    Parmi les changements récents, la Banque de développement du Canada a affiché de nouveaux postes à l’interne de vice-président au marketing et vice-président aux relations publiques.

    Le porte-parole Philippe Taylor a expliqué qu’il s’agit de “remaniements de postes existants”, mais plusieurs sources affirment que cela fait partie d’un effort d’accroître la visibilité de la Banque de développement du Canada sous la gouverne d’Isabelle Hudon.

    Cette dernière est très active sur les réseaux sociaux et a accru les capacités de communication de la Banque de développement du Canada sur plusieurs plateformes au cours des derniers mois.

    Toutefois, des dotations en personnel ont fait des vagues à l’interne. Selon une source bien informée, au moins un plan de succession – selon lequel plusieurs employés ont été formés pour un poste névralgique – n’a pas été respecté au cours de la dernière année.

    La Banque de développement du Canada admet qu’il “est possible que certains plans de succession soient déployés, et que d’autres, non”.

    Les projets lancés sous Isabelle Hudon
    • Excelles : un programme de 500 millions de dollars visant à soutenir les entreprises canadiennes dirigées par des femmes.

    • Fonds Technologies pour le climat : un investissement de 400 millions de dollars qui vise la création d’entreprises dans le secteur des technologies propres.

    • +Impact : élaboré grâce à deux contrats de 4,9 millions au groupe de consultants McKinsey & Company, ce projet a redéfini la stratégie de la Banque de développement du Canada pour les 10 prochaines années.
    • Flex+ : une nouvelle politique de télétravail qui encourage la présence dans les bureaux de la Banque de développement du Canada à travers le pays, mais permet aux employés de travailler en tout temps de la maison.

    • « Banque d’ambition » : une nouvelle campagne de marketing dotée d’un budget de 13 millions pour l’année.


    L’opposition critique la direction de la Banque de développement du Canada
    Les partis d’opposition disent vouloir entendre Isabelle Hudon sur l’embauche de McKinsey et les autres dépenses qui ont fait des vagues à la Banque de développement du Canada. Un comité de la Chambre se penche déjà sur l’octroi de contrats fédéraux à la firme McKinsey par le gouvernement fédéral.

    “Ça semble être devenu une nouvelle culture au sein du gouvernement fédéral que de prendre les grandes orientations ou bien du gouvernement, ou bien de sociétés d’État qui ont un mandat public, et de les sous-traiter au secteur privé”, lance le député du Bloc québécois, Jean-Denis Garon. “C’est exactement ce qui nous, comme parti d’opposition, nous inquiète.”


    Le député conservateur Pierre Paul-Hus critique la Banque de développement du Canada.

    Le député conservateur Pierre Paul-Hus critique la Banque de développement du Canada pour ce qu’il qualifie de manque de rigueur en gestion financière, que ce soit en lien avec les déplacements du chauffeur de la Banque de développement du Canada ou de l’événement interne du 3 juin.

    “La Banque de développement du Canada, c’est une entité du gouvernement fédéral et je pense qu’il faut faire attention. Avec l’inflation et tout ce qu’on vit aujourd’hui, ces dépenses-là se doivent être justifiées”, avance-t-il.

    L’avenir de la Banque de développement du Canada
    Au sein du gouvernement Trudeau, on explique qu’après 78 années d’existence, la Banque de développement du Canada avait besoin de se moderniser.

    De même, certaines mesures annoncées par Isabelle Hudon, comme des fonds d’investissement dans le domaine des énergies propres (400 millions) et des femmes entrepreneures (500 millions), ont été bien accueillies.

    Une source gouvernementale explique qu’Isabelle Hudon a hérité du mandat de transformer la Banque de développement du Canada.

    “Elle est excellente et il fallait changer la culture”, affirme cette source libérale.

    Une autre source libérale affirme que le gouvernement s’apprête à lancer un examen législatif de la Banque de développement du Canada.

    “L’examen, initialement prévu pour 2020 mais retardé en raison de la pandémie, donnera lieu à un rapport au Parlement qui doit être déposé à la Chambre des communes un an après le lancement de l’examen”, explique-t-il.

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1949531/bdc-mckinsey-isabelle-hudon-depenses-contestees
    #caramabouille #McKinsey #bdc Banque de développement du Canada #Isabelle_Hudon pseudo #expertise au #canada de #justin_trudeau #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil #mckinseygate

    • Conclusion

      Pour près d’un demi-million d’euros, soit l’équivalent de 12 années de doctorat ou d’un gros projet ANR, McKinsey a fournit un document à la Direction interministérielle de la transformation publique qui s’appuie notamment sur les travaux d’un think tank libertarien proche de l’alt-right et qui milite ouvertement pour la privatisation de l’enseignement public. Parmi les très nombreux copier-collers depuis l’OCDE, le graphique sur lequel s’appuie la preuve d’efficacité des primes au mérite pour les enseignants fait l’objet d’une interprétation manipulatoire, pouvant être vérifiée en quelques minutes simplement en discutant sur Twitter.

      En réalité, les données sous-jacente au graphique permettent soit de ne rien conclure quant à l’efficacité de ces primes au mérite, soit au contraire de conclure que les primes au mérites ne sont pas nécessairement utilisées par les systèmes éducatifs les plus performants, ce qui est l’exact inverse des préconisation des auteurs du documents.

      et un peu avant :

      Les mauvais esprits avancent que cette promotion [par #McKinsey des primes au mérite pour les enseignants] était une commande du ministère, à laquelle le cabinet conseil ne faisait que répondre, quitte à manipuler les informations disponibles pour donner un fond de rationalité à l’idéologie du gouvernement.

      Jean-Michel #Blanquer appliquait d’ailleurs les recommandations du dossier, deux ans avant de l’avoir commandé.

  • Les contrats octroyés à McKinsey dépassent 100 millions de dollars sous Justin Trudeau Romain Schué - Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948188/firme-mckinsey-canada-ottawa-millions-contrats-ottawa

    Radio-Canada a trouvé de nouveaux contrats octroyés à la firme par Ottawa, notamment par la Défense nationale.


    L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.

    La Défense nationale est le ministère qui a le plus eu recours à la firme. Depuis 2021, elle a versé à McKinsey au moins 34 millions de dollars, révèle une recension réalisée grâce à de nouvelles données disponibles, qui incluent les sociétés d’État.

    La firme a notamment joué un rôle dans la modernisation de la Marine royale canadienne, dans la promotion de la diversité culturelle à la Défense et dans le système de gestion des plaintes, notamment celles pour inconduite sexuelle dans l’armée.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays qui emploient 30 000 consultants.

    Début janvier, une enquête de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand.

    Ces dizaines de contrats feront l’objet d’une enquête parlementaire, dont la tenue a été imposée par l’opposition, en position de force au sein du Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Sous pression, le premier ministre Justin Trudeau a aussi demandé à deux ministres d’examiner l’octroi de contrats à McKinsey.

    En nous appuyant sur divers rapports financiers et contractuels, nous avons calculé que les sommes octroyées par le fédéral depuis 2015 dépassent désormais la barre des 100 millions de dollars.

    Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années.

    De nombreux contrats sans appel d’offres
    De nombreuses ententes ont été signées par le fédéral avec McKinsey de gré à gré, sans appel d’offres. C’est le cas par exemple avec Emploi et développement social Canada, Exportation et Développement Canada, la Banque de développement du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ou encore la Défense nationale.

    Selon une explication fournie par SPAC, il s’agit notamment de “commandes subséquentes à une offre à commandes principale et nationale”. Ce processus “a été mis en place pour faciliter l’accès des ministères et des organismes gouvernementaux aux services d’étalonnage du secteur privé”.

    Aux yeux d’Ottawa, McKinsey “détient les droits exclusifs pour la fourniture” de certains services, permettant de “soutenir des programmes complexes, notamment la modernisation numérique et d’autres grandes initiatives de transformation”.

    Au moins 34 millions de dollars pour la Défense nationale
    Dans les derniers mois, c’est la Défense nationale qui a le plus sollicité la firme McKinsey, au point où le ministère est devenu celui qui a dépensé le plus d’argent pour les services du cabinet-conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015.

    Au moins 15 contrats ont été signés depuis mars 2021, par le ministère directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC), pour un total d’au moins 34 millions de dollars.


    McKinsey a fourni des services à la Marine royale canadienne.

    Par exemple, McKinsey a obtenu un contrat de deux millions de dollars pour “diagnostiquer l’état de préparation de la Marine à l’exécution d’initiatives numériques” et un autre contrat d’un million de dollars afin de développer “un outil de gestion du personnel de la flotte reposant sur l’intelligence artificielle pour affecter des équipages appropriés et optimaux aux navires partant en mer”.

    McKinsey a aussi été payée 4,5 millions de dollars par la Défense nationale pour des “orientations en leadership” et “pour faire progresser l’évolution culturelle au moyen de l’élaboration d’un cadre de diversité, d’équité et d’inclusion”.

    Selon l’un des documents consultés par Radio-Canada, les objectifs souhaités par la Défense avec ces contrats ont été “atteints”.

    Malgré plusieurs relances, la Défense nationale n’a pas répondu à nos questions. Quant à la firme McKinsey, elle a décliné nos demandes de précisions, affirmant avoir “pour habitude de ne pas faire de commentaires sur les affaires de nos clients”.

    Louise Arbour critique l’intervention de McKinsey au sujet de la gestion des plaintes dans l’armée
    Alors que les Forces armées canadiennes ont été secouées ces dernières années par plusieurs scandales de harcèlement et d’inconduite sexuelle, la firme McKinsey a aidé la Défense à “élaborer une solution moderne de traitement numérique des plaintes pour remplacer les technologies et les ensembles de données utilisés”.

    À partir de l’été 2021, trois contrats d’un total de six millions de dollars lui ont été confiés pour ce mandat. Et les conclusions du travail de McKinsey n’ont pas été au goût de l’ex-juge Louise Arbour, l’auteure du rapport exhortant l’armée à apporter de profonds changements. Louise Arbour y évoque “plusieurs préoccupations” et un système “voué à l’échec”.


    La juge Louise Arbour a déposé son rapport sur le harcèlement et les inconduites sexuelles dans l’armée en mai 2022.

    Dans ce document de près de 450 pages https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/rapports-publications/rapport-de-lexamen-externe-independant-et-complet.html , elle écrit : “D’après ce que j’ai compris, McKinsey a proposé un possible nouveau mécanisme de traitement des plaintes [...] sous la forme d’un ’’guichet unique de signalement’’ [...] conçu pour s’appliquer à l’inconduite sexuelle, au harcèlement sexuel, aux comportements haineux et aux griefs.”

    « Le système proposé par McKinsey est peu utile en ce qui concerne le harcèlement et l’inconduite sexuelle. »
    -- Une citation de Extrait du rapport de Louise Arbour, mai 2022

    “Le système proposé par McKinsey créerait le même conflit d’intérêts que celui qui existe actuellement”, écrit-elle, en parlant d’“obstacles importants” et de solutions qui “ne sont pas appropriées [pour] traiter de quelque question liée à l’inconduite sexuelle que ce soit”.

    Après la publication de ce rapport, McKinsey a obtenu en octobre dernier, un nouveau contrat, de deux millions de dollars, pour une “mise à jour” concernant la “transformation du processus de plaintes”.

    McKinsey présent dans le domaine militaire, à l’international
    La firme McKinsey a signé, depuis plusieurs années, des contrats avec différents gouvernements à travers le monde, pour des conseils concernant le milieu de la défense ou l’armement. Parfois même avec des pays concurrents ou qui ont des intérêts militaires divergents.

    Selon le livre When McKinsey Comes to Town, publié l’automne dernier par deux journalistes du New York Times, le cabinet a travaillé avec le département américain de la Défense entre 2018 et 2020, tout en ayant des liens avec la Chine. La chaîne américaine NBC https://www.cnbc.com/2022/05/21/mckinsey-co-worked-with-russian-weapons-maker-as-it-advised-pentagon.html a quant à elle découvert que McKinsey a conseillé au même moment un fabricant d’armes russe et le Pentagone. Plus tôt cette année, un journal allemand https://www.zeit.de/2023/01/mckinsey-beratungsunternehmen-bundesverteidigungsministerium-russland a dévoilé que McKinsey a collaboré à la fois avec le ministère allemand de la Défense et des entreprises d’armement russes.

    Un contrat pour analyser le potentiel de l’énergie atomique contre les GES
    À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur “son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre”. Le contrat a coûté 540 000 dollars.

    Preuve que McKinsey peut vendre ses conseils dans tous les domaines, la firme a aussi été recrutée par Destination Canada de 2018 à 2021 pour “repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique” et “déceler les occasions qui s’offrent au Canada”.

    Pour près de trois millions de dollars, la firme a dressé “une feuille de route pour assurer un succès durable au secteur touristique canadien” et mené “des entrevues poussées avec des membres de l’industrie”. En outre, McKinsey a analysé “l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur touristique canadien” et trouvé “des approches potentielles de réponses”.

    Trudeau ouvre la porte à des changements
    Dans les prochains jours, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires demandera au gouvernement de dévoiler l’ensemble des documents et des échanges entre Ottawa et McKinsey. Plusieurs fonctionnaires et ministres devraient être interrogés.

    Il sera notamment question d’Immigration Canada, qui est le deuxième ministère à avoir le plus souvent fait appel à la firme McKinsey depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, selon nos données. Près de 25 millions de dollars ont été dépensés pour la “transformation” de ce ministère.

    Par voie de communiqué https://www.mckinsey.com/ca/fr/overview/Statement-from-McKinsey-Canada , après avoir refusé dans un premier temps de commenter la première enquête de Radio-Canada, McKinsey Canada a indiqué réaliser un travail “entièrement non partisan” et rejette l’idée qu’elle puisse influer sur les politiques publiques, notamment en immigration.

    “Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre récemment dans les médias, notre firme ne formule aucune recommandation sur les politiques en matière d’immigration ou sur quelque autre sujet que ce soit”, a soutenu l’entreprise.

    « Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons au nom du gouvernement du Canada et des programmes qui ont été améliorés grâce à nos conseils. »
    -- Une citation de Déclaration de McKinsey Canada

    De son côté, Justin Trudeau a promis de “faire un suivi” afin de “nous assurer si [les ententes avec McKinsey ont été faites] de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles”.

    “Ça fait depuis toujours que des fonctionnaires cherchent des conseils experts pour améliorer la livraison de services des Canadiens, pour faire la modernisation de ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il déclaré.

    #corruption #powerpoint #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #santé #mac_kinsey #consulting #réfugiés #migrations #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation

    • L’immigration, McKinsey et le diktat de la mobilité internationale Micheline Labelle
      https://www.ledevoir.com/opinion/idees/777732/idees-l-immigration-le-cabinet-conseil-mckinsey-et-le-diktat-de-la-mobilit

      Romain Schué et Thomas Gerbet viennent de dévoiler, le 4 janvier dernier, l’influence de la firme américaine McKinsey sur la politique d’immigration du gouvernement Trudeau et les coûts faramineux payés à cette entreprise. Cette firme aurait conseillé l’accueil de 465 000 immigrants en 2023 pour atteindre 500 000 en 2025, dont 60 % seraient de la catégorie économique. A-t-elle aussi conseillé l’augmentation fulgurante des travailleurs temporaires ? Le contrôle des frontières et des demandeurs d’asile ? Une transformation démographique du Canada postnational dont se vante Justin Trudeau ? Une réorganisation du système informatique, une meilleure gestion des passeports (ce serait alors une faillite) ? L’information est bloquée pour le moment. Mais de quel droit tout cela ?


      Jacques Nadeau archives Le Devoir « Il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham », écrit l’autrice.

      Faut-il s’étonner de ce recours à une multinationale pour influer sur les affaires internes canadiennes ? Non, si on le met en relation avec le développement hégémonique d’une théorie sociologique de la mobilité qui domine aujourd’hui au point de rendre les gouvernements dépendants des multinationales comme McKinsey.

      Pour comprendre ce changement de paradigme, un retour en arrière s’impose.

      Le paradigme de la mobilité adopté par le fédéral depuis des décennies
      Le paradigme de la mobilité (mobility studies) n’a fait que se renforcer depuis la fin des années 1990. En 2005, le sociologue John Urry publiait un texte édifiant et quelque peu délirant dans Les Cahiers internationaux de sociologie pour décrire le monde en mouvement : demandeurs d’asile, terroristes, touristes, diasporas, étudiants internationaux, entrepreneurs, sportifs, randonneurs, prostituées sont en mouvement, écrivait-il. Le sociologue reprochait à ses pairs d’avoir négligé le phénomène de la mobilité et d’avoir jusqu’ici insisté plutôt sur le rôle de structures sociales figées au sein de la société ou de l’État-nation obsolète.

      John Urry en appelait à une « reformulation de la sociologie dans sa phase post-sociétale », dont l’objet majeur ne serait plus les sociétés dans leur spécificité, mais « les diverses mobilités des peuples, des objets, des images, des informations et des déchets [sic] ». Depuis, ce paradigme concurrence diverses perspectives « post » , y compris la thèse de la superdiversité, très en vogue dans les universités anglophones, où l’on parle avec une délicatesse douteuse « d’itinérants transculturels ». Le multiculturalisme est pour ainsi dire dépassé, on nage désormais dans l’univers trans. Toutes remettent en cause les frontières politiques et symboliques des États-nations, ainsi que les significations de la citoyenneté et de l’appartenance.

      Cette mouvance est à mettre en relation avec la création du réseau international Metropolis fondé en 1996 à l’initiative du ministre Sergio Marchi, et dont Meyer Burstein a été codirecteur exécutif, ainsi qu’avec le discours du fédéral sur la rentabilisation du multiculturalisme et la stratégie d’innovation du Canada. En 2004, le document « Élaboration de l’analyse de rentabilisation du multiculturalisme » précisait que les transilient immigrants font partie d’une nouvelle « classe créative », apte à mobiliser leurs réseaux internationaux en vue d’investissements et de bonnes pratiques commerciales.

      Les immigrants et les « minorités visibles » y sont vus comme « un réservoir de compétences culturelles et linguistiques auquel les industries canadiennes peuvent faire appel pour leurs opérations à l’étranger ou pour prendre de l’expansion sur les marchés internationaux », écrivait déjà en 2004 l’ex et puissant directeur d’Immigration et Citoyenneté Canada, Meyer Burstein.

      Les liens que les diverses « communautés culturelles et raciales entretiennent avec presque tous les pays du monde sont synonymes de prospérité économique et ont contribué à susciter l’intérêt du gouvernement du Canada à l’égard du multiculturalisme », statuait à son tour Patrimoine canadien (2005). On ne peut donc s’étonner du recours aux tentacules internationaux de la firme McKinsey. Et Justin Trudeau ne peut être que d’accord avec ce niveau d’interférence dans un pays qu’il conçoit et présente comme postnational.

      Les effets pervers de la mobilité sur les personnes et le pouvoir des États
      L’immigration internationale concerne plusieurs catégories de personnes aux statuts social et politico-juridique différents. Or, les pays doivent choisir entre deux catégories principales de transfrontaliers sur le plan économique : les travailleurs étrangers qualifiés, hautement mobiles, et les travailleurs non qualifiés.

      La mobilité des premiers est vue comme un signe d’ouverture envers le pays d’accueil. Désirable sur le plan économique, elle ne pose pas de défis d’intégration, soutient-on à tort. Dans cette perspective, la chasse aux cerveaux (ou plutôt l’exode des cerveaux, vu sous un autre angle) apparaît souhaitable pour les États demandeurs et les institutions qui ont besoin de professionnels ou d’étudiants internationaux afin de favoriser l’investissement, la recherche et l’innovation.

      Au contraire, les mouvements de la main-d’oeuvre à bon marché et souvent déclassée sont à contrôler afin de ne pas provoquer un sentiment d’envahissement dans la société d’accueil. C’est la raison pour laquelle cette force de travail fait l’objet d’un sempiternel débat public sur la naturalisation, l’intégration civique et les exigences linguistiques. Sans compter qu’en Amérique du Nord, pour un immigrant indépendant jouissant du statut de résidence, on compterait une cinquantaine d’immigrants parrainés, compte tenu des réseaux et des liens transnationaux des migrants.

      Enfin, ce paradigme de la mobilité provoque également l’obligation de repenser les notions de citoyenneté et de souveraineté de l’État, jugées obsolètes dans un monde globalisé. Les chercheurs ont beau spéculer sur la beauté du transnationalisme, on peut pourtant constater que tous les États aspirent à contrôler l’immigration selon leurs intérêts propres en matière de sécurité et d’ordre public, de légalité, de réunification des familles, de dépenses publiques et de problèmes urbains, d’intégration sociale et politique, voire d’identité nationale. En ce sens, le paradigme de la mobilité véhiculé par des instances supraétatiques ne peut qu’entamer le pouvoir de l’État.

      Enfin, il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham. Les demandeurs d’asile qui arrivent par milliers aux frontières comptent-ils dans l’objectif des 465 000 à 500 000 migrants souhaités sur cinq ans ? En dépit du fait que ce système donne lieu à de l’exploitation, à un trafic reconnu et à des réseaux internationaux de passeurs bien organisés et sans doute sans pitié ? Une situation que le gouvernement Trudeau ne semble pas avoir le courage de regarder en face et devant laquelle le Québec semble impuissant.

      #immigration #migrants #crise_sociale # John_Urry #multiculturalisme

  • One billion days lost: How #COVID-19 is hurting the US workforce | #McKinsey (eh oui)
    https://www.mckinsey.com/industries/healthcare-systems-and-services/our-insights/one-billion-days-lost-how-covid-19-is-hurting-the-us-workforce

    COVID-19 may no longer be a pandemic, but the disease likely reduced the availability of the US workforce by as much as 2.6 percent in 2022—a burden on productivity that could last for years.

    COVID-19 has gradually become a part of the US landscape. Changes in official policy have indicated as much, as has the public’s clear acceptance of the risks of the disease. These shifts are consistent with the scenarios that we and others have described: COVID-19 is now endemic in the United States.

    However, that does not mean that we have defeated the disease. Every day, between 250 and 400 US families lose a loved one to COVID-19.1 That’s roughly 2.5 to 4.0 times the average number of daily deaths from the flu in the decade preceding the pandemic.2 For these families (and those of the more than one million victims since 2020), COVID-19 is an unalloyed tragedy.

    Another ongoing effect of COVID-19 is less critical, and less obvious, but nevertheless substantial: more than two years after the lockdown, the disease continues to exert a brake on the US economy through productive workdays lost to worker illness, caregivers’ responsibilities for children and seniors, and compliance with isolation guidelines. And some analysts are starting to notice.3

    We estimate that each case of COVID-19—including both those diagnosed and those that do not make it into official statistics—leads to 1.0 to 1.5 days of productive work lost, depending on the scenario. By itself, that is not catastrophic for anyone, worker or employer. But the scale of the endemic is vast: the Institute for Health Metrics and Evaluation suggests that there were 315 million to 690 million COVID-19 cases in the United States in 2022. Only a small portion of these cases, however, are captured in public-health statistics.4

    Do the math, and 315 million to 1.05 billion worker days were likely lost to COVID-19 last year, equivalent to 1.3 million to 4.3 million workers dropping out of the workforce for the full year.5 At the high end, that’s about double the average number of sick days taken by US workers in the decade before the pandemic. Stated differently, the cumulative impact of lost time due to COVID-19 is equivalent to a 0.8 to 2.6 percent reduction in the availability of the US workforce.6 In our view, this is a hidden loss that could help explain the persistent US worker shortage.

    #travail #force_de_travail #covid-long #économie

  • Marc Rees sur l’oiseau bleu
    Donc @education_gouv
    vient aussi de me transmettre le rapport #McKinsey
    1. Ma demande initiale remontait au 19/01/22
    2. j’ai eu un avis CADA positif (ci dessous)
    3. Et ai lancé une procédure devant le tribunal administratif avec @AFOCobhthaigh

    Lien : https://filesender.renater.fr/?s=download&token=9c5ef8de-e022-432f-a4dc-0f73668d9bb8

    et un long déroulé
    « Morceaux choisis de ce rapport à 496 000 euros, parmi les pistes d’évolution »
    https://twitter.com/reesmarc/status/1613212736573345799?s=20

  • #Canada L’influence de McKinsey explose sous Trudeau, surtout à l’immigration Daniel Boily et Marie Chabot-Johnson
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils

    Le gouvernement de Justin Trudeau a donné 30 fois plus d’argent à la firme McKinsey que lorsque les conservateurs étaient au pouvoir. Parfois, avec des contrats sans appel d’offres.

    La firme McKinsey a longtemps été dirigée par Dominic Barton, ici en train d’enlacer Justin Trudeau lors d’une réception en 2017, avant d’être nommé ambassadeur en Chine, deux ans plus tard.

    Le recours par le gouvernement fédéral à la firme McKinsey est monté en flèche depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, au point où le cabinet-conseil jouerait un rôle central dans les politiques d’immigration au pays, révèle une enquête de Radio-Canada.


    L’influence de cette entreprise de conseils privés, déjà décriée dans plusieurs pays, dont la France, mais aussi au Québec, fait l’objet de critiques au sein de la fonction publique fédérale.

    Au total, selon les données des comptes publics de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), les libéraux ont dépensé 30 fois plus d’argent à ce cabinet-conseil que les conservateurs de Stephen Harper, tout en passant moins de temps au pouvoir.

    Les contrats se chiffrent en dizaines de millions de dollars et sont parfois donnés de gré à gré, sans appel d’offres.

    McKinsey est une firme américaine qui emploie 30 000 consultants dans 130 bureaux répartis dans 65 pays. Elle conseille tant des entreprises privées que des sociétés publiques, dont les intérêts peuvent être divergents, et a pour habitude de ne pas divulguer avec qui elle fait affaire.

    Les sommes versées à McKinsey ont explosé entre le règne conservateur et celui de Justin Trudeau, passant de 2,2 millions de dollars en neuf ans, sous Stephen Harper, à 66 millions de dollars en sept ans.

    L’analyse des contrats octroyés par SPAC démontre par ailleurs une croissance continue, année après année, sous le gouvernement libéral.

    Ces données ne sont par ailleurs pas exhaustives. Nous avons aussi découvert des contrats donnés dans les derniers mois à McKinsey par des sociétés d’État fédérales.

    Par exemple, Exportation et développement Canada a dépensé 7,3 millions de dollars depuis l’année passée pour différentes analyses. De son côté, la Banque de développement du Canada a payé 8,8 millions pour des conseils entre 2021 et 2022.

    Des dizaines de millions de dollars ont été accordées à la firme McKinsey par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

    Un rôle central dans l’immigration canadienne
    L’analyse des contrats démontre que c’est Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) qui a eu le plus recours à McKinsey depuis 2015, avec 24,5 millions de dollars accordés pour des conseils en gestion.

    Avec l’Agence des services frontaliers, ils totalisent 44 % du montant total.

    Quel a été le rôle précis de cette firme ? Impossible d’avoir des réponses claires.
    Le cabinet-conseil a refusé de répondre à nos questions concernant ses différentes implications et ententes avec le gouvernement fédéral. De son côté, malgré notre demande, Ottawa n’a pas voulu partager les rapports réalisés par cette firme.

    L’influence de McKinsey sur les politiques d’immigration canadiennes n’a cessé de grandir au cours des dernières années, sans que le public en ait conscience.
    “C’était complètement opaque ! On a demandé de collaborer, pour faire passer nos idées, mais ça n’a pas marché”, raconte une source qui a un poste important au sein d’IRCC.

    Deux personnes ont accepté de nous décrire les actions menées par McKinsey au sein de ce ministère, à condition de préserver leur identité, puisqu’elles ne sont pas autorisées à parler publiquement. Ces fonctionnaires ont eu de fortes responsabilités au plus fort de la présence du cabinet-conseil et ont témoigné séparément auprès de Radio-Canada.

    “McKinsey, c’était une idée du gouvernement. Le politique décide pour les fonctionnaires. Ça cause beaucoup d’instabilité opérationnelle”, détaille notre seconde source.
    « Ces gens, ces firmes, oublient l’intérêt général, ça ne les intéresse pas. Ils n’ont pas d’imputabilité. »
    Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    Selon l’intitulé des contrats, très flou, McKinsey a notamment été engagé pour “développer et implanter diverses stratégies de transformation”. Leur mission “portait essentiellement sur l’examen, l’élaboration et la mise en œuvre d’outils, de processus et de services numériques”, précise un porte-parole d’IRCC.

    Ce mandat, ajoute-t-il, a été revu durant la pandémie, avec une hausse de la valeur du contrat, “afin d’aider IRCC” “ à répondre à ces pressions découlant de la pandémie, à gérer un nombre accru de demandes et à maintenir des services à la clientèle essentiels”.

    Des mandats pour la “transformation” d’Immigration Canada
    Des représentants de la firme ont animé une dizaine de réunions du Comité de transformation d’IRCC, ou y ont assisté, d’après des documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information. Aucun détail sur ces présentations n’y figure cependant.

    “On a eu quelques présentations sur des trucs très génériques, complètement creux. Ils arrivaient avec de jolies couleurs, de jolies présentations et disaient qu’ils vont tout révolutionner”, assure l’une de nos sources.

    « L’immigration, c’est extrêmement compliqué. Tu ne peux pas débarquer avec de gros sabots et dire que tu vas nous apprendre la vie. »
     Une citation de Une source fédérale liée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

    “À la fin, on ne sait pas du tout ce qu’ils ont fait”, poursuit notre source, en évoquant du “joli marketing” qui n’est “pas de la science”.

    Au cours d’un comité fédéral fin novembre, des responsables d’IRCC ont brièvement abordé l’implication de McKinsey. “C’est pour des efforts de transformation [du ministère], puis la modernisation des systèmes d’immigration”, a indiqué la sous-ministre Christiane Fox, en parlant “des pratiques [pour] voir comment on peut améliorer nos processus et nos politiques”. Nos sources, en interne, sont peu convaincues.

    “Selon les dirigeants et politiciens, tout ce qui vient de l’extérieur est toujours meilleur, même s’il y avait déjà beaucoup de ressources en interne”, juge l’une d’elle. “Ils [chez McKinsey] disent toujours qu’ils ont une grande expertise, mais ça n’a aucun sens, car on avait l’expertise et on a été complètement mis de côté”, ajoute notre autre contact.

    Un comité économique fédéral dirigé par le grand patron de McKinsey
    La potentielle influence de McKinsey sur les seuils d’immigration canadiens est elle aussi déplorée par nos sources.

    Cet automne, Ottawa a dévoilé un plan historique, avec l’objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents, chaque année, d’ici 2025 pour mettre “l’accent sur la croissance économique”.

    Une cible et des propos quasi similaires aux conclusions d’un rapport dévoilé en 2016 par un comité formé par le gouvernement fédéral. Un groupe de conseillers économiques, dirigés par Dominic Barton, alors grand patron mondial de McKinsey, avait été formé par Bill Morneau, l’ex-ministre des Finances.

    Ce comité recommandait à Ottawa “d’accroître graduellement l’immigration permanente à 450 000 personnes par année”, notamment pour la “dynamique du marché du travail”. Le Canada accueillait alors environ 320 000 résidents permanents.

    À l’époque, publiquement, ce plan ne faisait pas l’unanimité au gouvernement. Le ministre de l’Immigration, John McCallum, parlait d’un “chiffre énorme”. “Ce n’est pas moi qui pousse pour ça”, disait-il.

    Rapidement cependant, et malgré les critiques en interne, “on nous a dit que c’était le plan fondateur”, assure l’une de nos sources.

    McKinsey “dit la vérité”, selon son ex-patron
    Président de ce comité économique entre 2016 et 2019, Dominic Barton a quitté McKinsey en juillet 2018, après une trentaine d’années de services. Quelques jours plus tard, en août, le cabinet-conseil a commencé son premier contrat avec IRCC.

    Dominic Barton a quant à lui été nommé ambassadeur du Canada en Chine par Justin Trudeau, en 2019, avant de quitter ses fonctions deux ans plus tard et de rejoindre la firme Rio Tinto.

    Juste avant la pandémie, des élus l’ont questionné sur les relations qu’il pouvait avoir avec des entreprises chinoises, au cours de son emploi avec McKinsey. Il a alors donné sa définition du rôle de son ancienne entreprise.

    « [McKinsey] est reconnue comme étant une firme qui dit la vérité à ceux qui sont au pouvoir et qui dit les choses telles qu’elles le sont. »
    Une citation de Dominic Barton, le 5 février 2020, devant un comité fédéral

    Quel a été son rôle dans la hausse exponentielle des contrats obtenus par McKinsey auprès du gouvernement fédéral ? Les questions posées à Dominic Barton sont restées sans réponse.

    Barton et McKinsey au cœur d’un groupe de pression
    Depuis 2011, un groupe de pression a vu le jour, intitulé The Century Initiative ou “Initiative du siècle”. Ce groupe se définit comme un “réseau diversifié” qui préconise “des politiques et des programmes qui porteraient la population du Canada à 100 millions d’ici 2100”. Son cofondateur n’est autre que Dominic Barton, qui était alors le grand patron de McKinsey. L’un des membres du conseil d’administration de cet organisme est également l’un des responsables actuels de McKinsey.

    The Century Initiative est également inscrit, depuis 2021, au registre des lobbyistes du Canada, avec l’objectif “d’augmenter les cibles d’immigration”. Selon nos recherches, plusieurs rencontres ont déjà été organisées avec un membre du cabinet du ministre de l’Immigration, son secrétaire parlementaire, un député conservateur et une députée néo-démocrate.

    De multiples contrats sans appel d’offres
    Outre IRCC, d’autres ministères ont confié des mandats à McKinsey dans les dernières années.

    Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a eu recours à cette firme pour des services informatiques. Quant à Innovation, Sciences et Développement économique Canada, c’est pour des conseils en gestion, mais aussi des services scientifiques et de recherche qu’il a fait appel à McKinsey.

    La Défense nationale a aussi dépensé plusieurs millions pour, par exemple, une “orientation en leadership”.

    Certaines de ces ententes sont d’ailleurs toujours en cours et d’autres dépenses seront à ajouter.
    Au total, selon nos recherches, SPAC a signé 18 ententes avec McKinsey, depuis 2021, pour différentes entités fédérales. Le montant grimpe à plus de 45 millions de dollars.

    L’intégralité de ces contrats ont été attribués à un “fournisseur unique”, indiquent les documents obtenus par Radio-Canada. Cela signifie qu’il n’y a eu aucun processus concurrentiel.

    Une aide pour combler la pénurie de main-d’œuvre, selon Ottawa
    Mais pour quelles raisons Ottawa a-t-il fait le choix de faire appel à un cabinet privé ?

    Interrogé par Radio-Canada, le bureau du premier ministre nous a renvoyés au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Ce dernier explique que “l’acquisition de services professionnels permet au gouvernement de compléter le travail des fonctionnaires en faisant l’acquisition d’expertises particulières et de faire face aux fluctuations de la charge de travail”.

    Selon le porte-parole Martin Potvin, un contrat octroyé à un fournisseur comme McKinsey peut aussi “contribuer à combler les pénuries dans certains groupes d’emploi et dans des lieux géographiques précis en vue de maintenir les opérations”.

    Ottawa ajoute que la décision de recourir à l’approvisionnement pour répondre aux besoins opérationnels revient aux ministères eux-mêmes.

    Un “gouvernement de l’ombre”
    Des experts, interrogés par Radio-Canada, sont quant à eux sceptiques.
    “Comment se fait-il que McKinsey ait les compétences de faire absolument tout ce que fait un gouvernement ?” s’interroge Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. 

    Lui-même ancien consultant (mais pas chez McKinsey), il s’étonne que la firme “ait tant de pouvoir d’influence”.

    « Je trouve ça inquiétant. [...] Ça ressemble à un autre ordre de gouvernement. Presque un gouvernement supranational. »
    Une citation de Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM

    Ces révélations “soulèvent énormément de questions”, clame quant à elle Isabelle Fortier, professeure à l’École nationale d’administration publique.

    McKinsey est “un phénomène tentaculaire”, affirme cette spécialiste qui s’est penchée sur le rôle de cette firme en France. “Ce recours aux cabinets de conseils reflète une rupture politico-administrative”, juge-t-elle.

    “Le politique peut rêver de bien des choses, mais la machine administrative doit être capable de lui dire ce qui peut se faire dans le contexte actuel. On a laissé tomber cette expertise interne”, reprend Isabelle Fortier.

    « C’est un gouvernement de l’ombre, mais qui agit partout, sans aucune légitimité et sans aucun recul critique, sans aucune transparence. »
    Une citation de Isabelle Fortier, professeure à l’ENAP

    Le gouvernement du Canada rappelle quant à lui qu’il s’est engagé “à fournir des services de haute qualité aux Canadiens et aux Canadiennes” et qu’il s’efforce de le faire “en assurant le meilleur rapport qualité-prix possible pour les contribuables”.

    Les ministères sont tenus de respecter des exigences dans l’attribution des contrats “de manière équitable, ouverte et transparente”, ajoute Ottawa.

    Polémique en France, enquête réclamée au Canada
    Ces dernières années, McKinsey a conseillé de nombreux gouvernements nationaux pour lutter contre la COVID-19, notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore du Mexique.

    En France, McKinsey fait les manchettes depuis plusieurs mois.

    En mars 2022, une enquête du Sénat https://www.senat.fr/rap/r21-578-1/r21-578-1.html a conclu à “un phénomène tentaculaire” et à un “recours massif” à ces consultants, ce qui soulève des questions quant à “la bonne utilisation des deniers publics” et à “notre vision de l’État et de sa souveraineté face aux cabinets privés”.

    Selon le rapport du Sénat français, les cabinets de conseil comme McKinsey “organisent la dépendance à leur égard”.

    « Le recours aux consultants constitue aujourd’hui un réflexe : ils sont sollicités pour leur expertise (même lorsque l’État dispose déjà de compétences en interne) et leur capacité à apporter un regard extérieur à l’administration. »
    Une citation de Extrait du rapport de la commission d’enquête du Sénat français

    En novembre, la justice française a également ouvert trois enquêtes https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/affaire-mckinsey-sur-quoi-portent-les-trois-enquetes-ouvertes-par-le-pa pour des allégations d’optimisation fiscale, d’irrégularités dans l’attribution des contrats publics et intervention de McKinsey dans les campagnes électorales du président Emmanuel Macron de 2017 et 2022.

    Au Canada, des experts réclament eux aussi une enquête publique. “On a besoin de transparence, de voir comment ces compagnies de conseil gèrent les contrats du gouvernement”, soutient l’avocat ontarien Lou Janssen Dangzalan, qui se penche sur les réformes numériques d’IRCC depuis longtemps.

    “Le gouvernement a planifié la modernisation du système d’immigration, mais les questions sur la façon de procéder sont légitimes”, reprend-il.

    “Je ne sais pas qui [pourrait le faire] ni comment, mais je rêverais d’une commission d’enquête au Canada pour tout décortiquer”, appuie la professeure Isabelle Fortier. “Il faut forcer les boîtes noires à s’ouvrir.”

    Hydro-Québec a donné 27 contrats en huit ans à McKinsey
    Depuis 2016, la firme a obtenu un total de 38 millions de contrats pour aider Hydro-Québec à prendre des décisions https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1927738/mckinsey-hydro-quebec-consultants-barrages-affaires . La Société d’État a consulté McKinsey avant de lancer des travaux de réfection d’une centrale hydroélectrique, pour des mandats stratégiques, des questions d’approvisionnements et des innovations, etc.

    La firme McKinsey était au cœur de la gestion de la pandémie au Québec.

    L’influence de McKinsey en Ontario et au Québec
    Le cabinet-conseil McKinsey a aussi fait parler de lui récemment au Québec en raison du rôle central qu’il a joué dans la gestion de la pandémie auprès du gouvernement Legault https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1920666/mckinsey-quebec-covid-legault-gestion-pandemie . McKinsey a eu accès à des informations confidentielles du gouvernement et a reçu 35 000 $ par jour pour ses services, ce qui a créé un malaise au sein de la fonction publique.

    En 2021, McKinsey a aussi reçu 4,9 millions de dollars du ministère provincial de l’Économie et de l’Innovation pour l’aider à planifier la relance économique du Québec et à choisir les chantiers à prioriser.

    En Ontario, la vérificatrice générale a critiqué la province qui a signé un contrat de 1,6 million de dollars avec la firme privée pour créer une structure de gouvernance afin de faire face à la pandémie https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1752179/covid-19-rapport-verificatrice-bonnie-lysyk-ontario-doug-ford . Le gouvernement de Doug Ford a aussi octroyé 3,2 millions de dollars à McKinsey pour l’aider à planifier la reprise économique et la réouverture des écoles.
    La VG a notamment conclu que le coût du consultant était supérieur aux taux standards de l’industrie.

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    • Macron et Trudeau décrochent les « prix de la Carpette anglaise »
      https://www.ledevoir.com/societe/776722/langue-macron-et-trudeau-decrochent-les-prix-de-la-carpette-anglaise

      La fin de l’année est la saison des prix : Nobel, Goncourt, Renaudot, Femina et tant d’autres. Mais un petit prix moins médiatisé est passé inaperçu. Il ne récompense pas l’excellence littéraire, scientifique ou intellectuelle, mais ce que son jury nomme l’« indignité linguistique ». Depuis 1999, un jury présidé par le vieil ami du Québec, l’écrivain Philippe de Saint Robert, se réunit chez Lipp afin de désigner une personnalité qui s’est fait remarquer pour « son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France au détriment de la langue française ». Chaque année, l’Académie de la Carpette anglaise désigne également une personnalité étrangère qui a contribué à la propagation « servile » de l’anglais.

      C’est sans surprise que les prix 2022 ont été décernés respectivement au président Emmanuel Macron et à son vis-à-vis canadien, Justin Trudeau.


      On connaît la propension du président français, promoteur de la « start-up nation », à s’exprimer en anglais. Si le jury l’a désigné cette année, c’est tout particulièrement pour souligner sa résignation à « l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne », où l’utilisation du français est souvent réduite à sa plus simple expression. Le jury rappelle que, depuis le Brexit, l’anglais « n’est la langue nationale d’aucun pays membre ». Langue maternelle d’à peine 1 % des Européens, il n’a de statut officiel qu’en Irlande et à Malte.

      Quant à Justin Trudeau, il remporte le prix étranger pour avoir désigné une gouverneure générale, Mary Simon, qui ne parle pas français. Fortement critiquée au Québec, cette nomination d’une première gouverneure générale ayant des origines inuites avait fait l’objet d’une requête en Cour supérieure d’un groupe de citoyens qui estimaient qu’elle violait la Constitution canadienne. La nouvelle gouverneure générale s’est depuis engagée à apprendre le français.

      Concernant Emmanuel Macron, les académiciens ont aussi déploré que, à l’instigation de la France et de son président, l’Organisation internationale de la Francophonie ait confié un second mandat à Louise Mushikiwabo, une ancienne ministre du Rwanda. En effet, ce pays a remplacé le français par l’anglais comme langue d’enseignement obligatoire dans ses écoles en 2008. L’Académie fait aussi remarquer que, lors du dernier sommet de la Francophonie, tenu à Djerba en novembre dernier, Emmanuel Macron a désigné la chanteuse Yseult comme marraine de la prochaine édition du sommet qui se tiendra en France en 2024. Or, Yseult chante essentiellement en anglais.

      Depuis sa fondation, l’Académie s’était toujours fixé pour règle de ne pas décerner son prix à un président en exercice. Mais « Emmanuel Macron a tellement fait étalage de son anglophilie que nous n’avons pas eu le choix », dit Philippe de Saint Robert. L’écrivain reproche au président français de « faire de la langue française un musée » en créant une Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, mais de « ne rien faire pour la défendre à l’international ».

      Cette année, le chef de l’État était en concurrence avec la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) pour le nom de sa nouvelle application « SNCF Connect » et la Ville de Nice pour son slogan « I Love Nice ».

      En 2021, l’Académie avait rappelé à l’ordre le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, pour avoir bilinguisé (français-anglais) la nouvelle carte d’identité française. Dans le passé, ce prix a égratigné des personnalités aussi prestigieuses que la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui avait fait projeter sur la tour Eiffel le slogan des Jeux olympiques de 2024 « Made for Sharing », et le commissaire européen Pierre Moscovici, pour avoir adressé une lettre rédigée entièrement en anglais à un ministre du gouvernement… français !

      Parmi les lauréats étrangers, on comptait en 2018 le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, épinglé pour avoir annoncé l’abandon du projet d’université francophone à Toronto. . . . . .

    • Les contrats d’Ottawa avec McKinsey feront l’objet d’une enquête Boris Proulx - Le Devoir
      https://www.ledevoir.com/politique/canada/777342/l-opposition-a-ottawa-reclame-une-enquete-sur-les-contrats-du-gouvernement

      Les partis d’opposition à Ottawa forceront la main d’un comité parlementaire pour qu’il passe au peigne fin les contrats totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars accordés à la firme de consultants McKinsey & Company.

      « Nous forçons la tenue d’une enquête au comité des opérations gouvernementales pour connaître tous les détails de ces contrats […] et aussi pour mieux connaître l’influence que cette entreprise a dans le gouvernement libéral », a annoncé mardi le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en mêlée de presse.
      . . . . .
      Toutes les oppositions se sont scandalisées des conclusions d’un article de Radio-Canada selon lequel les libéraux ont accordé des contrats à la firme de consultants McKinsey d’une valeur 30 fois supérieure à ce qui a été accordé lors des années au pouvoir des conservateurs de Stephen Harper. La Presse canadienne a également rapporté que les contrats conclus entre le fédéral et le cabinet-conseil depuis mars 2021 totalisaient plus de 84 millions de dollars.

      McKinsey avait aussi fait les manchettes au Québec pour ses services offerts au gouvernement caquiste durant la pandémie de COVID-19.
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      « Il y a une question d’influence d’une multinationale. Une multinationale qui [fait l’objet d’une] enquête en France », a ajouté M. Poilievre mardi. Le chef de l’opposition officielle s’est posé comme le défenseur des professionnels de la fonction publique, à qui le gouvernement imposerait ces « ovnis venus de l’espace » que sont les firmes de consultants.
      . . . . .

  • Le marché du crédit carbone est en croissance Le Devoir - Ian Bickis - La Presse canadienne à Toronto
    Les banques s’intéressent de plus en plus au marché du crédit carbone.

    Ces crédits compensatoires peuvent aussi être utilisés par le nombre croissant d’entreprises qui ont fait voeu de carboneutralité.

    Comme il est encore impossible de réduire complètement les émissions de gaz à effet de serre, les entreprises se fient au crédit carbone afin d’atteindre leur objectif de carboneutralité. Malgré le scepticisme ambiant sur l’efficacité du système, les banques veulent se placer pour un rôle de courtier.


    George Frey Agence France-Presse Comme il est encore impossible de réduire complètement les émissions de gaz à effet de serre, les entreprises se fient au crédit carbone afin d’atteindre leur objectif de carboneutralité.

    Par exemple, la Banque de Montréal a acheté l’été dernier Radicle Group, un développeur de crédits carbone qui aide les organisations à mesurer et à réduire leurs émissions. En septembre, Valeurs Mobilières TD a annoncé la création de l’unité Services-conseils en carbone. L’entreprise a aussi investi 10 millions $ dans le projet Terres boréales piloté par Conservation de la nature Canada.

    « On a assisté au cours de la période s’étendant des derniers 12 à 18 mois à une plus grande intégration du marché du carbone, signale le directeur général des Services-conseils en carbone, Andrew Hall. Nous constatons que sa croissance a été très, très rapide. Je m’attends à ce que cette tendance se poursuive. »

    De son côté, la Banque canadienne impériale de commerce cherche à établir les fondations, avec d’autres institutions bancaires, d’une nouvelle plateforme technologique pour le marché volontaire du carbone nommée Carbonplace.

    La Banque Royale du Canada avait lancé dès 2008 « ses capacités mondiales de négociation de droits d’émission de gaz à effet de serre ». Selon elle, le crédit carbone représente une part importante de toutes les transactions commerciales. Ce marché devrait connaître une forte croissance.

    Le projet Carbonplace couvre une grande variété de projets pouvant aller des cuisinières moins polluantes jusqu’à la préservation des tourbières. La valeur des échanges a dépassé 1 milliard $ US en 2021, un volume modeste comparativement aux systèmes existants, comme celui en place en Europe qui gère plusieurs centaines de milliards de dollars.

    Le marché volontaire du carbone pourrait atteindre 50 milliards $ d’ici 2030, prédit la firme de consultants McKinsey . L’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, parlait l’an dernier d’une échelle de 100 milliards $ d’ici la fin de la décennie.

    M. Carney est actuellement envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique. Il a été l’un des personnages importants derrière la création du groupe de réflexion Taskforce on Scaling Voluntary Carbon Markets en 2020, dont les objectifs étaient de proposer des solutions à l’accroissement de la demande.

    En mars, le groupe a changé son nom pour Integrity Council for the Voluntary Carbon Market. Il porte son attention davantage sur la crédibilité du marché que sur sa croissance.
     
    Selon la Banque Royale, la normalisation sera importante pour renforcer la crédibilité et piloter la croissance. La Banque TD, quant à elle, donne encore sa confiance aux quatre normes de vérification déjà en place depuis des années et en ses propres capacités d’analyser un projet.

    « Nous serons très sélectifs pour déterminer avec qui nous ferons affaire. Nous allons nous assurer d’utiliser les meilleurs registres disponibles », soutient Amy West, directrice générale et cheffe mondiale chez Solutions ESG de Valeurs mobilières TD.

    Elle ajoute que l’institution concentrera ses efforts sur des secteurs qu’elle connaît bien en Amérique du Nord. Elle espère insuffler de la confiance et de la transparence dans le système.

    Des opposants  
    Le concept même de marché volontaire du carbone n’a pas que des partisans.

    « Fondamentalement, cela légitime et autorise l’extraction permanente des carburants fossiles », déplore Kate Ervine, professeure agrégée à l’Université Saint Mary’s en Nouvelle-Écosse.

    Selon elle, les entreprises qui présentent des projets compensatoires ne sont pas nécessairement fiables, notamment sur le plan des résultats financiers ou environnementaux. Ce système d’échange est une source de distraction de ce qui est réellement urgent : une réduction directe des gaz à effet de serre.

    « Les banques qui s’intéressent à ce marché veulent procurer à leurs clients un instrument dont elles pourront tirer profit. Cela n’a rien à voir avec les changements climatiques. »

    Le groupe Greenpeace n’a jamais caché son opposition au marché volontaire. Le responsable canadien de la campagne Nature et alimentation, Shane Moffatt, parle même de « greenwashing » à son sujet. « C’est un obstacle aux réductions des émissions », souligne-t-il.

    Le système ne trouve grâce à ses yeux que si des entreprises de bonne foi font de sérieux efforts de réduction, mais qu’elles sont aux prises avec des problèmes à court terme. Sinon, ce n’est qu’une simple panacée.

    Mais les banques en semblent bien conscientes. Ainsi, l’Alliance bancaire zéro émission nette, qui regroupe de nombreuses institutions internationales et canadiennes, dit que les crédits compensatoires ne doivent être utilisés que dans les endroits où les solutions ne sont pas possibles d’un point de vue technique ou financier.

    Ils ne sont qu’un moyen complémentaire pour atteindre la carboneutralité.

    « On n’atteindra pas la carboneutralité sans les crédits compensatoires de carbone. Ce système ne sera pas efficace tant qu’il ne sera pas mis en place de façon permanente. Il doit être complémentaire, mesurable, vérifiable et transparent », déclare Levent Kahraman, cochef des Marchés mondiaux, chez Marché des capitaux BMO.

    #inflation #taxes #greenwashing #banques #McKinsey #climat #écologie bancaire #changement_climatique #crédit_carbone

    Source : https://www.ledevoir.com/societe/769741/le-marche-du-credit-carbone-est-en-croissance