• Où les machines pourraient déjà remplacer les humains, et où elles ne le pourraient pas (encore)
    http://www.paristechreview.com/2016/07/17/machines-remplacer-les-humains

    La faisabilité technique est une condition préalable nécessaire pour envisager une automatisation, mais pas un prédicteur infaillible qu’une activité sera un jour effectivement automatisée. Un second facteur à considérer est le coût de développement et de déploiement à la fois matériel et logiciel d’une automatisation. Le coût de la main-d’œuvre et la dynamique offre/demande représentent un troisième facteur : si dans un secteur les travailleurs s’avèrent disponibles en abondance et beaucoup moins chers qu’une automatisation, cela pourrait ne pas jouer en faveur de cette dernière. Un quatrième facteur à considérer est l’ensemble des avantages, au-delà de la simple substitution de la main-d’œuvre, y compris des niveaux plus élevés de production, une meilleure qualité et moins d’erreurs. Ces avantages sont souvent plus significatifs que la simple réduction des coûts de main-d’œuvre. Les questions de réglementation et d’acceptation sociale, à savoir, comment la présence d’une machine pourrait être perçue dans un environnement donné, doivent également être pris en compte. Par exemple, un robot peut en théorie remplacer une partie des fonctions d’une infirmière. Mais un tel recours pourrait se révéler désagréable pour de nombreux patients, qui comptent avant tout sur contact humain associé à ce service. Le potentiel d’automatisation d’un secteur ou d’une profession dépend de la prise en compte, parfois très subtile, de différents facteurs et de leurs interactions.

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    En dépit de son potentiel technique, la fabrication n’est que le deuxième secteur le plus facilement automatisable de l’économie américaine, le secteur des services occupant la première place : L’alimentaire et la restauration, où près de la moitié du temps du travail implique des activités physiques prévisibles et le recours à des machines tant dans le cadre de la préparation des aliments, de la cuisine, ou du service, que dans le nettoyage des zones de préparation de la nourriture ou celle des boissons chaudes et froides, ainsi que la collecte de la vaisselle sale. Selon notre analyse, 73% des activités effectuées dans les services alimentaires et d’hébergement pourraient, sur la base d’observations techniques, être automatisées.

    Une partie de ce potentiel fait déjà l’objet d’une automatisation. Les cafétérias automatisées, par exemple, font depuis longtemps partie du paysage américain. Et les restaurants testent maintenant de nouveaux concepts, plus élaborés, comme la commande en libre-service ou même les robots serveurs. Des solutions déjà en place, comme les robots Momentum spécialisés dans la préparation de hamburgers qui peuvent assembler et faire cuire 360 hamburgers à l’heure, pourraient automatiser un certain nombre d’autres activités de cuisson et de préparation des aliments. Mais alors que le potentiel technique pour l’automatisation de telles activités pourrait être élevé, l’entreprise doit prendre en compte à la fois les avantages et les coûts de l’automatisation, ainsi que la dynamique travail/approvisionnement évoquée plus haut. Certaines de ces activités ont actuellement un taux de salaires parmi les plus bas aux États-Unis, en raison à la fois du niveau de compétences requises et de l’importance de la main-d’œuvre disponible. Les employés de restaurants gagnant en moyenne environ 10$ l’heure, une analyse de rentabilisation fondée uniquement sur la réduction des coûts de main-d’œuvre pourrait s’avérer convaincante.

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    Des emplois comme ceux de comptable ou d’auditeur financier nécessitent une formation et un véritable savoir-faire, compétences plus difficiles à trouver sur le marché que celles d’un simple cuisinier. Mais les tâches qu’ils effectuent reviendraient moins chères à automatiser puisque nécessitant essentiellement des logiciels et un simple ordinateur.

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    Le monde de la finance repose sur l’expertise professionnelle : les opérateurs en bourse et les banques d’investissement vivent essentiellement de leur aptitude à décrypter intelligemment le marché. Pourtant, environ 50% du temps total de la main-d’œuvre dans la finance et l’assurance est consacré à la collecte et au traitement des données, où le potentiel technique pour l’automatisation est élevé. Les agents en charge de la vente de produits financiers ont pour fonction la collecte de données clients, tandis que les assureurs, eux, vérifient l’exactitude des dossiers. Les agents spécialisés dans la vente de services financiers préparent les contrats, et les receveurs vérifient la solvabilité financière du client.

    En conséquence, le secteur financier présente un potentiel technique d’automatisation de ses activités jusqu’à 43% du temps aujourd’hui effectuer par une main-d’œuvre humaine.

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    Une des plus grandes percées technologiques aurait lieu si les machines étaient capables d’acquérir une compréhension du langage naturel humain et si les ordinateurs acquerraient la capacité de reconnaître les concepts de la communication quotidienne interpersonnelle.

    Premiers résultats (concentrés sur les US) d’une étude sur « l’automatisabilité » de l’économie menée par McKinsey Quarterly (en l’état actuel des technologies).

    Tentative sans doute un peu désespérée de traduire du qualitatif en quantitatif, mais permet tout de même d’aborder la question un peu plus subtilement et de comprendre qu’on ne peut faire l’économie d’une approche au cas par cas.

    Article original [en] :
    http://www.mckinsey.com/business-functions/business-technology/our-insights/where-machines-could-replace-humans-and-where-they-cant-yet

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